« La société étasunienne de l’Après-guerre : Guerre froide et société d’abondance » : différence entre les versions

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== Les peurs qui alimentent la Guerre froide ==
== Les peurs qui alimentent la Guerre froide ==


Excepté cela, les causes profondes de cette guerre froide naissent de deux grandes peurs :
Les craintes qui ont alimenté la guerre froide trouvent leur origine dans les différences entre les systèmes politiques, économiques et idéologiques des États-Unis et de l'Union soviétique. Ces craintes ont conduit à une période d'intense compétition politique, économique et militaire entre les deux superpuissances, chacune cherchant à affirmer sa domination et à protéger ses intérêts. C'est ainsi qu'est née la guerre froide, une lutte de plusieurs décennies pour l'influence mondiale qui a façonné les relations internationales et défini une génération.
*'''Chez les Soviétiques'''
 
C’est la peur de l’encerclement par les puissances capitalistes qui justifie à leurs yeux leur avance à l’ouest et leur imposition de régimes communistes à des États tampons ; ces États avaient été créés après la Première Guerre mondiale afin de prévenir de l’avancer de l’Union soviétique.
Les dirigeants soviétiques craignaient d'être encerclés par les puissances capitalistes, ce qui, selon eux, justifiait leur expansion vers l'Ouest et l'établissement de régimes communistes dans des États tampons. Ces États ont été créés après la Première Guerre mondiale pour empêcher l'avancée de l'Union soviétique et étaient considérés comme une menace pour la sécurité soviétique. Les dirigeants soviétiques craignaient que l'Union européenne et ses alliés puissent utiliser ces États pour encercler et isoler l'Union soviétique sur le plan politique et militaire. Par conséquent, ils ont cherché à étendre leur influence et à établir des régimes amis dans ces États pour se protéger de la menace perçue d'encerclement. Cette crainte de l'encerclement a été l'un des principaux moteurs de la politique étrangère soviétique pendant la guerre froide et a contribué à la tension des relations entre l'Union soviétique et l'Occident.
 
*'''Chez les Américains'''
Les Américains craignaient que l'URSS représente une menace mondiale à laquelle les États-Unis devaient répondre par des mesures militaires globales. Après la Seconde Guerre mondiale, le monde se trouvait dans une période de transition, de nombreux pays, dont l'Europe et le Japon, connaissant la ruine économique. Dans certains pays, comme la Grèce et la Chine, il y avait des guerres civiles, avec des factions opposées soutenues par les États-Unis ou les Soviétiques. Les empires coloniaux britannique et français subissent la pression des mouvements de libération nationale, et la stabilité du monde semble incertaine. Cette crainte de l'expansion et de l'influence soviétiques, combinée au chaos et à l'instabilité qui règnent dans de nombreuses régions, amène de nombreux Américains à considérer l'URSS comme une menace majeure pour la sécurité et les intérêts américains. En conséquence, les États-Unis ont poursuivi une stratégie d'endiguement visant à limiter l'expansion et l'influence soviétiques par une combinaison de moyens militaires, économiques et diplomatiques. Cette peur de l'URSS et de la menace qu'elle représentait pour la sécurité et les intérêts des États-Unis a été l'un des principaux moteurs de la politique étrangère américaine pendant la guerre froide.
C’est la peur que l’URSS représente une menace globale à laquelle les États-Unis devraient répondre par des ripostes militaires globales.
Après la Deuxième Guerre mondiale, le monde est dans une période de décompression, les économies des pays européens et du Japon sont en ruine complète. Au Japon et en Allemagne, il n’y a plus de gouvernement et dans certains pays comme la Grèce et la Chine il y a des guerres civiles et les adversaires en conflit sont soit soutenus par les États-Unis soit par les Soviétiques. Les empires coloniaux britanniques et français fondent sous la poussée de mouvements de libération nationaux ; plus rien ne semble tenir.


== Facteurs internes aux États-Unis ==
== Facteurs internes aux États-Unis ==

Version du 8 février 2023 à 21:32


L'expression "sous Dieu" a été ajoutée au Serment d'allégeance en 1954, pendant la guerre froide, alors que les États-Unis tentaient de se différencier de l'Union soviétique, qui était perçue comme un État athée. Le changement a été effectué par une décision du Congrès et visait à souligner les valeurs religieuses et patriotiques des États-Unis. Jusqu'en 2003, le Serment d'allégeance était récité dans les écoles du Texas et ailleurs, avec l'expression "sous Dieu" incluse.[8][9]

La décision de Congress de 1954 a ajouté "sous Dieu" au Serment d'allégeance pour mettre en évidence la différence religieuse entre les États-Unis et l'Union soviétique considérée comme athée, dans un contexte de nationalisme croissant.[10]

Pendant la guerre froide, les enfants des États-Unis et d'autres pays ont participé à des exercices de défense civile qui simulaient une attaque nucléaire soviétique. Ces exercices avaient pour but de les préparer à une éventuelle attaque nucléaire et de leur apprendre à se protéger des retombées radioactives. Ces exercices s'inscrivaient dans le cadre des efforts déployés par les gouvernements pour préparer leurs citoyens à l'éventualité d'une guerre nucléaire.

Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis sont devenus une superpuissance dotée d'une économie forte et d'une classe moyenne en pleine expansion. Cette période, parfois appelée "Société de l'abondance", s'est caractérisée par une prospérité généralisée, une croissance économique et des progrès en matière de technologie et de culture de consommation. Le pays a atteint ce niveau de prospérité grâce à plusieurs facteurs, notamment une main-d'œuvre hautement productive, des politiques gouvernementales favorables et un marché de consommation en plein essor. Les États-Unis ont également pu tirer parti de leur statut de première puissance industrielle mondiale et de leur position dominante dans les sphères politiques et militaires mondiales pour maintenir et accroître leur prospérité pendant la guerre froide.

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Les États-Unis et la Guerre froide

L'utilisation de bombes atomiques par les États-Unis sur le Japon a marqué la fin de la Seconde Guerre mondiale et le début de la guerre froide, une période de tension politique et militaire entre les États-Unis et l'Union soviétique. Les États-Unis estimaient que leur possession d'armes nucléaires leur donnait un avantage sur les Soviétiques dans les négociations d'après-guerre. Néanmoins, cette action a également intensifié la course aux armements entre les deux nations, entraînant un état d'insécurité mondiale et la crainte d'une guerre nucléaire. Cette période a été caractérisée par les efforts des États-Unis pour contenir la propagation du communisme, par des moyens militaires, économiques et politiques, et par les efforts de l'Union soviétique pour étendre sa sphère d'influence. La guerre froide a eu un impact considérable sur la société aux États-Unis et dans le monde entier, façonnant les relations internationales, l'économie et les politiques intérieures pour les décennies à venir.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis occupaient une position unique par rapport aux autres grandes puissances. Leur territoire était largement épargné par la guerre et leur économie était florissante, mais les États-Unis ne pouvaient pas imposer leurs idéaux libéraux à l'Union soviétique. Les États-Unis considèrent la propagation du communisme comme une menace pour leur mode de vie et cherchent à la contenir par une combinaison de moyens politiques, économiques et militaires. Cependant, l'Union soviétique n'était pas réceptive à ces efforts et poursuivait plutôt une politique de marchés fermés et de développement économique contrôlé par l'État. Cela a créé des obstacles importants à l'expansion des intérêts économiques américains et à la capacité des États-Unis à dominer les marchés mondiaux. Il en résulte une période de concurrence économique et politique intense entre les deux superpuissances, qui définira l'ère de la guerre froide.

Les dirigeants alliés à la conférence. De gauche à droite : Winston Churchill, Franklin D. Roosevelt et Joseph Staline.

La conférence de Yalta, qui s'est tenue en février 1945, a réuni le président américain Franklin D. Roosevelt, le premier ministre britannique Winston Churchill et le premier ministre soviétique Joseph Staline. Les dirigeants ont discuté d'une série de questions liées à la réorganisation de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale et à l'avenir de l'Union soviétique. L'un des principaux résultats de la conférence a été la création des Nations unies (ONU), une organisation internationale visant à promouvoir la paix, la sécurité et la coopération entre les nations. Cependant, les dirigeants ne parviennent pas à résoudre les nombreuses questions économiques et politiques qui les divisent. Les États-Unis et la Grande-Bretagne cherchent à promouvoir le libre-échange et l'ouverture des marchés, tandis que l'Union soviétique cherche à maintenir le contrôle de son économie et à limiter l'influence occidentale. Ces différences allaient jeter les bases de la guerre froide et continuer à façonner les relations internationales pendant de nombreuses années.

Les États-Unis cherchent à établir leur hégémonie financière et commerciale sur le monde en créant des institutions financières internationales telles que la Banque mondiale, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et le Fonds monétaire international (FMI). Ces institutions étaient destinées à promouvoir la croissance et la stabilité économiques au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et à fournir un cadre à la coopération économique internationale. Toutefois, l'URSS considérait ces institutions comme un moyen pour les États-Unis d'affirmer leur domination sur l'économie mondiale et craignait que sa participation à ces institutions ne compromette le contrôle qu'elle exerçait sur son économie. L'URSS a donc refusé d'adhérer à ces institutions, creusant encore davantage le fossé entre les États-Unis et l'URSS et contribuant aux tensions de la guerre froide. Le refus de l'URSS de participer à ces institutions était considéré comme un rejet de l'hégémonie financière et commerciale américaine et une démonstration des différences politiques et économiques entre les deux superpuissances.

À travers ces institutions, les États-Unis veulent garantir leur hégémonie financière et commerciale sur l’ensemble du monde or l’URSS refuse de rejoindre ces institutions.

Les peurs qui alimentent la Guerre froide

Les craintes qui ont alimenté la guerre froide trouvent leur origine dans les différences entre les systèmes politiques, économiques et idéologiques des États-Unis et de l'Union soviétique. Ces craintes ont conduit à une période d'intense compétition politique, économique et militaire entre les deux superpuissances, chacune cherchant à affirmer sa domination et à protéger ses intérêts. C'est ainsi qu'est née la guerre froide, une lutte de plusieurs décennies pour l'influence mondiale qui a façonné les relations internationales et défini une génération.

Les dirigeants soviétiques craignaient d'être encerclés par les puissances capitalistes, ce qui, selon eux, justifiait leur expansion vers l'Ouest et l'établissement de régimes communistes dans des États tampons. Ces États ont été créés après la Première Guerre mondiale pour empêcher l'avancée de l'Union soviétique et étaient considérés comme une menace pour la sécurité soviétique. Les dirigeants soviétiques craignaient que l'Union européenne et ses alliés puissent utiliser ces États pour encercler et isoler l'Union soviétique sur le plan politique et militaire. Par conséquent, ils ont cherché à étendre leur influence et à établir des régimes amis dans ces États pour se protéger de la menace perçue d'encerclement. Cette crainte de l'encerclement a été l'un des principaux moteurs de la politique étrangère soviétique pendant la guerre froide et a contribué à la tension des relations entre l'Union soviétique et l'Occident.

Les Américains craignaient que l'URSS représente une menace mondiale à laquelle les États-Unis devaient répondre par des mesures militaires globales. Après la Seconde Guerre mondiale, le monde se trouvait dans une période de transition, de nombreux pays, dont l'Europe et le Japon, connaissant la ruine économique. Dans certains pays, comme la Grèce et la Chine, il y avait des guerres civiles, avec des factions opposées soutenues par les États-Unis ou les Soviétiques. Les empires coloniaux britannique et français subissent la pression des mouvements de libération nationale, et la stabilité du monde semble incertaine. Cette crainte de l'expansion et de l'influence soviétiques, combinée au chaos et à l'instabilité qui règnent dans de nombreuses régions, amène de nombreux Américains à considérer l'URSS comme une menace majeure pour la sécurité et les intérêts américains. En conséquence, les États-Unis ont poursuivi une stratégie d'endiguement visant à limiter l'expansion et l'influence soviétiques par une combinaison de moyens militaires, économiques et diplomatiques. Cette peur de l'URSS et de la menace qu'elle représentait pour la sécurité et les intérêts des États-Unis a été l'un des principaux moteurs de la politique étrangère américaine pendant la guerre froide.

Facteurs internes aux États-Unis

Aux États-Unis même il y a plusieurs facteurs qui vont faire monter ces peurs :

  • le fait que le successeur de Roosevelt à savoir Truman n’est pas aussi agile que son prédécesseur.
  • les industriels de guerre ont fait d’énormes profits et espèrent continuer sur leur lancée en produisant et vendant des armes.
  • sur le plan de l’idéologie, il y a aussi une longue tradition antisocialiste et antibolchevique qui remonte aux années 1880. Pendant la guerre, il y avait aussi une forte propagande anticommuniste.
  • crainte que la misère dans laquelle se trouvait une grande partie du monde ne favorise la montée de partis communistes dans ces pays et notamment en France et en Italie.

L’idée la plus générale est que le bien-être des États-Unis dépend de la poursuite de leur croissance économique liée à leurs conquêtes qui constitue de nouveaux marchés pour leurs exportations, mais aussi pour leurs approvisionnements en matières premières. Les États-Unis voient tout ce qui limite leur projet d’expansion mondiale comme une attaque contre leurs intérêts.

Doctrine Truman

The labeling used on Marshall Plan aid packages.

En 1947, afin de justifier l’aide des États-Unis au gouvernement grec et turc, Truman officialise la doctrine Truman afin d’aider les peuples à combattre le totalitarisme qui menace le bien-être des États-Unis.[11][12][13][14]

Cette doctrine vient s’ajouter à la politique d’endiguement qui est formulée par George Kennan ; elle promeut l’idée que les États-Unis vont confronter l’Union soviétique avec une force inflexible partout où l’URSS empiète sur les intérêts et un monde de paix et de stabilité.

La politique de guerre de la guerre froide et une extension de la doctrine Monroe sur les zones non contrôlées par les États-Unis.[15][16][17][18][19]

Les États-Unis lancent le plan Marchal pour relancer les économies d’Europe de l’Ouest et contrer la montée des parties de gauche.[20][21][22][23]

National Security Act

Le Congrès américain passe le National Security Act qui adapte certaines institutions américaines à la guerre froide.[24][25]

Est créé un département unifié de la défense et c’est aussi à ce moment-là qu’est fondé le National Security Council qui coordonne les politiques étrangères et militaires des États-Unis et qui conseil le président.[26][27] En même temps, est créé la CIA.

Dès le début des années 1950, la CIA mène des opérations secrètes afin de renverser les dirigeants et gouvernements étrangers perçus comme hostiles aux États-Unis.[28][29][30][31]

Le développement du maccarthysme : 1947 - 1962

Cette guerre froide se joue à l’extérieur, mai aussi à l’intérieur des États-Unis. Presque toutes les victimes États-Unis sont innocentes.

McCarthy chats with Roy Cohn (right) at the Army-McCarthy hearings.

En général, on attache à toute cette campagne anticommuniste à l’intérieur des États-Unis au nom de Joseph McCarthy, sénateur de Virginie de l’Ouest et républicain qui a donné lieu au maccarthysme.[32][33]

Toutefois, ce n’est pas lui qui a créé l’hystérie de l’après-guerre, mais Truman, un démocrate, qui a commencé la croisade parce qu’il était inquiet de l’augmentation du nombre de membres du parti communiste américain qui a environs 80 000 membres.[34][35][36]

Une série de grèves dans les industries sont bien suivies et protestent contre les nombreux licenciements et la fin des heures supplémentaires puisqu’on passait d’une économie de guerre à une économie de paix engendrant des grèves afin de protester contre la diminution du salaire réel.

Truman exige qu’on évalue la loyauté des membres du gouvernement fédéral. La victoire de Mao Tse tong en Chine qui proclame en 1949 la République Populaire de Chine ne fera qu’accentuer cette suspicion, la République populaire de Chine ne sera reconnue qu’en 1979 par les États-Unis.

L’éclatement d’affaires de transmissions de documents confidentiels à l’URSS va permettre à McCarthy d’accuser le gouvernement d’être infesté de communistes. Il sent que l’argument anticommuniste va permettre de donner une avance politique aux républicains.

Lors de la création d’un sentiment de peur et d’ennemie intérieur, tout le monde joue le jeu et le Congrès approuve une loi de sécurité intérieure qui rend illégal pour quiconque à contribuer à l’établissement d’une dictature totalitaire ordonnant à tous les membres des organisations communistes de s’enregistrer auprès du gouvernement.

Ces personnes sont exclues de certaines positions et leurs passeports saisis afin de les empêcher de voyager et Truman évincent certains éléments.

En 1954, les troupes de la Corée du Nord entrent dans le territoire sud-coréen ; Truman ordonne l’intervention des États-Unis approuvée par le Conseil de sécurité, mais approuvée puisqu’il y a absence de l’URSS qui proteste contre le fait que la Chine n’est pas de siège de membre permanent en pratiquant la « politique de la chaise vide ».[37][38][39]

Ethel et Julius Rosenberg.

Un couple de scientifiques, les Rosenberg, est arrêté pour avoir « soi-disant » transmis pendant la guerre des informations sur la bombe atomique aux Soviétiques. Même s’il y eut un mouvement de protestation ils furent exécutés sur la chaise électrique.[40][41][42][43]

En cette même année 1953, après vingt ans de présidence démocratique, un républicain, héro militaire, Dwight Eisenhower devient président avec comme vice-président Richard Nixon, à ce moment le nationalisme américain WASP et le maccarthysme battent leur plein.

C’est alors qu’en 1954, Eisenhower ajoute une “nation sous dieu” au Pledge of Allegiance que les enfants doivent faire sous le drapeau américain. C’est aussi à ce moment-là que le Congrès passe 265 voix contre 2 une loi qui interdit le parti communiste[44][45][46][47] renforçant la nécessité de loyauté des employés fédéraux, pour perdre son emploi de fonctionnaire il suffisait d’une simple dénonciation, aucune preuve n’était nécessaires et aucun recours possible.

Dans un cas où les États-Unis sont très légalistes, ils ne protègent pas par la loi les accusés.

McCarthy est remis en cause quand il tente de dénoncer la pénétration de l’armée par les communistes.

L’Union soviétique est en pleine expansion, elle fait aussi explorer sa première bombe H. En même temps, Moscou établie le pacte de défense de Varsovie en 1955 qui répondait au pacte de l’OTAN mis en place par les États-Unis en 1949.[48][49][50][51][52] La répression de l’invasion soviétique renforce cela ainsi que le premier tir de missile intercontinental et l’envoi du premier satellite mondial Spoutnik dans l’atmosphère en 1957.

Même si l’URSS ne menace pas directement les États-Unis, cela suffit à justifier la politique Truman.

La société étasunienne d’abondance

Ce sont des années de peur, de contrôle intérieur énorme, mais en même temps ce sont des années d’abondance. C’est à ce moment-là que les États-Unis établissent sans doute pour la première fois de l’histoire de l’humanité une société d’abondance.

Ce qui est curieux est qu’en général la mobilisation de la population contre un ennemi intérieur se fait dans une période de crise économique et contre un groupe qui dirige la fureur populaire et qui ne remet pas en question le système.

Causes et caractéristiques

En 1945, les États-Unis entrent dans une période de boum économique qui va consolider sa hiérarchie intérieure et durer 25 années.

À ce moment-là, les Américains ne savent pas que cela va durer et beaucoup craignent encore un retour à la grande dépression des années 1930. L’anticommunisme va consolider le nationalisme interventionniste et justifier auprès de l’opinion publique le fait que les États-Unis envoient ses « boys » faire la guerre à l’extérieur des États-Unis. Avec cette rhétorique anticommuniste, on arrive à continuer à envoyer de jeunes hommes se battre à l’extérieur des États-Unis.

Ce boum est tout d’abord fondé sur la construction immobilière et la construction automobile ainsi que l’industrie de l’armement. Il va profiter à ¾ des Américains.

United States birth rate (births per 1000 population).[53] The United States Census Bureau defines the demographic birth boom as between 1946 and 1964[54] (red).

À partir de 1945 il y a un baby boum, aux États-Unis se sont 63,5 millions d’enfants qui naissent entre 1945 et 1961. En 1940, il y a 132 millions d’habitants, en 1960 presque 189 millions d’habitants.[55][56]

Quand on compare avec d’autres pays il y a toujours le boum des naissances à la fin d’une guerre. Ce qui est intéressant aux États-Unis est que cela va durer jusque dans les années 1960. Cela va se répercuter dans l’industrie du bâtiment avec la construction de maisons et d’écoles, parallèlement on construit des usines, des supermarchés, des aéroports et une grande partie de ces constructions se font dans de nouvelles zones qu’on appelle « suburbaines » avec des zones de villas.

Cela va générer le boum de la construction automobile qui nécessite une densification des réseaux de transports entre pôles d’habitations et de consommations. C’est une économie et une société autour de la voiture qui se forme avec notamment comme symbole les drive-in theatre.

C’est aussi le boum des dépenses militaires qui sont multipliées par quatre entre 1949 et 1954, ensuite elles ne cessent d’augmenter. Une grande partie du budget miliaire alimente la recherche et la production d’armes de plus en plus sophistiquées en fonction de la mondialisation de la guerre froide c’est ce qu’on appelle la « course aux armements » engagée surtout avec l’Union soviétique.

Aux États-Unis, l’industrie de guerre est privée, mais dépend des contrats avec le gouvernement fédéral. C’est pour cela que les industries de l’armement ont tout intérêt à l’application de la doctrine Monroe à l’ensemble du globe en créant un sentiment d’insécurité.

A transistor radio made by Sanyo in 1959. Japan manufactured much of the world's consumer electronics during this period.

Il faut noter aussi l’invention du transistor en 1947 qui conduit à la révolution électronique menant à l’automatisation de nombreuses industries ; il y a une baisse conséquente des emplois industriels et une nouvelle vague de la concentration de la production qui se concrétise par des fusions par de grandes corporations qui ont une puissance financière et technologique qui vont acquérir d’autres industries subsidiaires pour les assembler dans de grands consortiums où une industrie centrale va acquérir tous les subsidiaires qui vont lui permettent de fabriquer les produits finaux.

On est dans la quatrième vague de concentration, la première et la fin du XIXème siècle, celle des années 1920, celle du New Deal et maintenait celle de l’après-guerre ; on arrive à une situation de concentration des capitaux industriels sans précédent.

Cette concentration se manifeste aussi dans le capitalisme ou la AFL et la CIO fusionnent dans un mouvement syndical anticommuniste. En même temps, le nombre de syndiqués n’augmente pas. Les nouveaux emplois créés sont surtout pour les « cols blancs » et pour des secteurs où il n’y a pas une grande tradition syndicaliste.

En même temps, il y a un mouvement de concentration dans l’agriculture avec une mécanisation toujours plus grande de tous les processus de production agricole grâce à un développement technologique, des machines, l’utilisation des pesticides et des engrais qui permettent d’immenses productions et un nouveau mouvement de concentration.

Il est intéressant de voir que la productivité agricole a doublé en 15 ans et en même temps le nombre de familles qui vivent de l’agriculture diminue de moitié.

Dans le sud des États-Unis, cela va chasser 4 millions d’Américains, surtout des noirs et des métayers qui vont être chassés vers les villes du Nord et la Californie.

Naissance des symboles de la société étasunienne d’abondance

C’est dans ces années que naissent les grands symboles de la société américaine d’abondance avec la télévision, c’est aussi le début des symboles tel que Macdonald, Barbie, Marilyn Monroe ou encore Elvis Presley.

Presley dans les années 1950 a vraiment choqué les milieux WASP puisqu’il s’est inspiré des milieux noirs et qu’il se contorsionnait de manière subjective.

Les ¾ des Américains profitant de la société d’abondance

Ce sont dans leur immense majorité des blancs des classes moyennes, beaucoup vont quitter la côte est pour migrer vers le sun-belt ; ces régions-là s’industrialisent progressivement et notamment grâce au développement de l’air conditionné qui permet le travail en usine.

Dans ces régions se développe l’industrie d’armement, l’aéronautique, l’extraction de pétrole ainsi que l’agrobusiness.

Les femmes des classes moyennes sont complètement remises en question puisqu’elles avaient été intégrées dans la force de travail industriel. L’idée est de suivre un travail salarié tout en étant en conflit avec un système de valeur traditionaliste.

Les classes moyennes blanches sont les grandes gagnantes non seulement parce que ce sont elles qui travaillent dans les secteurs et régions en expansion, mais aussi parce que ce sont elles qui bénéficient des programmes fédéraux.

La Federal Housing Administration fournie des prêts hypothécaires pour financer des achats immobiliers cependant ces assurances « n’acceptent pas les pauvres, les non blancs, les juifs et autres groupes raciaux qui manquent d’harmonie ».[57][58]

Les investissements fédéraux sont faits aussi dans le système des autoroutes qui sont multipliées par 38. Simultanément les transports en commun ainsi que les chemins de fer sont complètement délaissés, jusqu’à la fin des années 1960 il n’y a pas de constructions de logements sociaux pour les pauvres.

Le ¼ d’Américains dans la pauvreté

Ce sont surtout des personnes âgées ou des enfants, la majorité est des femmes célibataires veuves ou divorcés, 70 % vivent dans les villes et 30 % dans des petites localités plus rurales.

La catégorie la plus pauvre est celle des Amérindiens dont le revenu annuel représente la moitié de la moyenne du revenu des pauvres.[59][60]

En 1953, le Congrès décide d’éliminer les réserves indiennes, c’est la politique de terminaison qui supprime l’aide fédérale aux réserves incitants les Amérindiens à abandonner leurs réserves contre le paiement de maigres primes gonflant la population misérable des villes.[61][62]

Quand cette politique est stoppée en 1960, de nombreuses tribus ont été décimées.[63][64][65][66]

Ce sont aussi des pauvres des villes et des immigrants portoricains, mexicains notamment ainsi que les métayers et les travailleurs migrants.

Jusqu’au début des années 1960, les États-Unis ne s’intéressent pas aux pauvres ; c’est le président démocrate Lyndon B. Johnson qui arrive après l’assassinat de Kennedy qui lance la guerre contre la pauvreté qui très malheureusement sera freinée très dramatiquement en raison de la guerre du Vietnam, toutefois cette aide a porté ses fruits, la pauvreté a diminué et 25 % de la pollution classifiée comme pauvre est passée à 11 % en 1973.[67][68][69][70][71][72][73]

Annexes

Références

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