« La Constitution des États-Unis et la société du début du XIXème siècle » : différence entre les versions

De Baripedia
Ligne 39 : Ligne 39 :
= Les articles de la Confédération et les Constitutions des différents États =
= Les articles de la Confédération et les Constitutions des différents États =


=== Les enjeux politique et social de l'indépendance ===
À la suite de la Déclaration d'indépendance en 1776, un acte audacieux qui a marqué la rupture des colonies américaines avec la Couronne britannique, les nouveaux États indépendants ont ressenti le besoin urgent de créer une structure gouvernementale unifiée. En réponse, en 1777, les Articles de la Confédération ont été élaborés et adoptés par les treize États fondateurs, établissant ainsi la première constitution des États-Unis. Cette charte fondamentale a été influencée non seulement par le désir d'union et de coopération entre les États, mais aussi par une méfiance profondément enracinée envers les gouvernements centralisés, une méfiance façonnée par des décennies de lutte contre l'emprise oppressante de la monarchie britannique. Les Articles cherchaient à garantir la souveraineté de chaque État tout en établissant une confédération lâche, où un Congrès continental détenait le pouvoir de prendre des décisions sur des questions d'importance nationale. Cependant, cette réaction contre le modèle britannique de gouvernance centralisée a rendu le Congrès continental relativement faible, sans autorité pour lever des impôts ou maintenir une armée permanente, reflétant ainsi une prudence face à la possibilité d'un pouvoir centralisé tyrannique.
À la suite de la Déclaration d'indépendance en 1776, un acte audacieux qui a marqué la rupture des colonies américaines avec la Couronne britannique, les nouveaux États indépendants ont ressenti le besoin urgent de créer une structure gouvernementale unifiée. En réponse, en 1777, les Articles de la Confédération ont été élaborés et adoptés par les treize États fondateurs, établissant ainsi la première constitution des États-Unis. Cette charte fondamentale a été influencée non seulement par le désir d'union et de coopération entre les États, mais aussi par une méfiance profondément enracinée envers les gouvernements centralisés, une méfiance façonnée par des décennies de lutte contre l'emprise oppressante de la monarchie britannique. Les Articles cherchaient à garantir la souveraineté de chaque État tout en établissant une confédération lâche, où un Congrès continental détenait le pouvoir de prendre des décisions sur des questions d'importance nationale. Cependant, cette réaction contre le modèle britannique de gouvernance centralisée a rendu le Congrès continental relativement faible, sans autorité pour lever des impôts ou maintenir une armée permanente, reflétant ainsi une prudence face à la possibilité d'un pouvoir centralisé tyrannique.


Ligne 47 : Ligne 48 :
Suite à la victoire contre la Grande-Bretagne et l'obtention de leur indépendance, les treize États originaux, ainsi que le Vermont, se sont empressés d'établir leur propre souveraineté et identité par le biais de constitutions individuelles. Chaque constitution était unique, sculptée par les particularités sociales, économiques et politiques de chaque État. Elles étaient des manifestations palpables de la diversité de pensée et de culture qui caractérisait ces nouveaux États indépendants. Toutefois, malgré leur indépendance nouvellement acquise et leur désir d'autonomie, des problèmes ont rapidement commencé à émerger. Les différends commerciaux entre les États, une monnaie instable, des rébellions comme celle de Shays et la menace d'interventions étrangères ont exposé les faiblesses d'un système où la collaboration interétatique était sporadique et souvent inefficace. Ces crises ont accentué le besoin d'une structure plus cohérente pour guider la nation naissante.
Suite à la victoire contre la Grande-Bretagne et l'obtention de leur indépendance, les treize États originaux, ainsi que le Vermont, se sont empressés d'établir leur propre souveraineté et identité par le biais de constitutions individuelles. Chaque constitution était unique, sculptée par les particularités sociales, économiques et politiques de chaque État. Elles étaient des manifestations palpables de la diversité de pensée et de culture qui caractérisait ces nouveaux États indépendants. Toutefois, malgré leur indépendance nouvellement acquise et leur désir d'autonomie, des problèmes ont rapidement commencé à émerger. Les différends commerciaux entre les États, une monnaie instable, des rébellions comme celle de Shays et la menace d'interventions étrangères ont exposé les faiblesses d'un système où la collaboration interétatique était sporadique et souvent inefficace. Ces crises ont accentué le besoin d'une structure plus cohérente pour guider la nation naissante.


=== La Convention constitutionnelle de 1787 ===
Les penseurs et dirigeants politiques de l'époque, comme James Madison, Alexander Hamilton et George Washington, ont compris que la pérennité de la jeune république nécessitait un cadre plus unifié, tout en respectant l'autonomie des États. Ainsi, la Convention constitutionnelle de 1787 à Philadelphie n'a pas seulement été une réaction à l'insuffisance des Articles de la Confédération; elle représentait aussi une vision ambitieuse d'une nation unie sous un gouvernement fédéral équilibré. La Constitution qui en a résulté a réussi à fusionner ces idéaux, créant un système fédéral dans lequel les pouvoirs sont clairement répartis entre le gouvernement national et les États, garantissant ainsi la liberté et la stabilité pour la nouvelle République. Elle est devenue le fondement durable sur lequel les États-Unis ont construit leur avenir, tout en respectant les identités distinctes de chaque État.
Les penseurs et dirigeants politiques de l'époque, comme James Madison, Alexander Hamilton et George Washington, ont compris que la pérennité de la jeune république nécessitait un cadre plus unifié, tout en respectant l'autonomie des États. Ainsi, la Convention constitutionnelle de 1787 à Philadelphie n'a pas seulement été une réaction à l'insuffisance des Articles de la Confédération; elle représentait aussi une vision ambitieuse d'une nation unie sous un gouvernement fédéral équilibré. La Constitution qui en a résulté a réussi à fusionner ces idéaux, créant un système fédéral dans lequel les pouvoirs sont clairement répartis entre le gouvernement national et les États, garantissant ainsi la liberté et la stabilité pour la nouvelle République. Elle est devenue le fondement durable sur lequel les États-Unis ont construit leur avenir, tout en respectant les identités distinctes de chaque État.


Ligne 66 : Ligne 68 :
L'aube des États-Unis était marquée par une mosaïque de systèmes politiques et de croyances idéologiques. Chaque État avait élaboré son propre gouvernement, souvent en réponse à ses particularités culturelles, économiques et géographiques. Bien que ces divers systèmes soient en eux-mêmes le reflet de la richesse des expériences et des aspirations des colonies, ils ont également introduit des frictions et des complications lorsque les États ont tenté de collaborer sur des enjeux nationaux. Par exemple, les questions du commerce interétatique et de la monnaie ont été entravées par des intérêts parfois divergents. Un État côtier pourrait privilégier les droits de douane pour protéger ses marchandises, tandis qu'un État frontalier pourrait chercher à faciliter le commerce libre avec ses voisins. De même, sans un organe central fort pour réguler la monnaie, les États émettaient leurs propres devises, engendrant confusion et instabilité économique. En outre, les menaces extérieures, qu'il s'agisse d'invasions potentielles ou de traités diplomatiques, nécessitaient une réponse cohérente, quelque chose qu'un gouvernement fragmenté ne pouvait efficacement fournir. Au-delà des questions pratiques, il y avait aussi des idéaux en jeu. Les Pères fondateurs aspiraient à une république où les droits de l'homme seraient protégés contre les caprices d'un gouvernement tyrannique, tout en assurant que ce même gouvernement possède l'autorité nécessaire pour agir dans l'intérêt du bien commun. Cette délicate balance entre liberté individuelle et bien commun était au cœur des débats constitutionnels. Ainsi, en 1787, dans le contexte de ces défis et aspirations, les délégués se sont rassemblés à Philadelphie pour rédiger la Constitution des États-Unis. Leur vision : créer un gouvernement fédéral qui aurait le pouvoir de traiter des questions nationales et internationales, tout en respectant les droits et la souveraineté des États. Cette Constitution, fruit de compromis et de vision, a jeté les bases d'une nation qui, malgré ses débuts hétérogènes, aspirait à l'unité et à une destinée commune.
L'aube des États-Unis était marquée par une mosaïque de systèmes politiques et de croyances idéologiques. Chaque État avait élaboré son propre gouvernement, souvent en réponse à ses particularités culturelles, économiques et géographiques. Bien que ces divers systèmes soient en eux-mêmes le reflet de la richesse des expériences et des aspirations des colonies, ils ont également introduit des frictions et des complications lorsque les États ont tenté de collaborer sur des enjeux nationaux. Par exemple, les questions du commerce interétatique et de la monnaie ont été entravées par des intérêts parfois divergents. Un État côtier pourrait privilégier les droits de douane pour protéger ses marchandises, tandis qu'un État frontalier pourrait chercher à faciliter le commerce libre avec ses voisins. De même, sans un organe central fort pour réguler la monnaie, les États émettaient leurs propres devises, engendrant confusion et instabilité économique. En outre, les menaces extérieures, qu'il s'agisse d'invasions potentielles ou de traités diplomatiques, nécessitaient une réponse cohérente, quelque chose qu'un gouvernement fragmenté ne pouvait efficacement fournir. Au-delà des questions pratiques, il y avait aussi des idéaux en jeu. Les Pères fondateurs aspiraient à une république où les droits de l'homme seraient protégés contre les caprices d'un gouvernement tyrannique, tout en assurant que ce même gouvernement possède l'autorité nécessaire pour agir dans l'intérêt du bien commun. Cette délicate balance entre liberté individuelle et bien commun était au cœur des débats constitutionnels. Ainsi, en 1787, dans le contexte de ces défis et aspirations, les délégués se sont rassemblés à Philadelphie pour rédiger la Constitution des États-Unis. Leur vision : créer un gouvernement fédéral qui aurait le pouvoir de traiter des questions nationales et internationales, tout en respectant les droits et la souveraineté des États. Cette Constitution, fruit de compromis et de vision, a jeté les bases d'une nation qui, malgré ses débuts hétérogènes, aspirait à l'unité et à une destinée commune.


//La Déclaration des droits, le premier des dix amendements à la Constitution, a été adoptée en 1791 et a été ajoutée pour protéger les droits individuels des citoyens contre les abus de pouvoir potentiels du gouvernement. La Déclaration des droits garantit l'égalité des hommes et protège les droits individuels tels que la liberté d'expression, de religion et de réunion pacifique. La Déclaration des droits protège également les droits de propriété, l'application régulière de la loi et un procès équitable.
=== La Déclaration des droits ===
La Déclaration des droits, le premier des dix amendements à la Constitution, a été adoptée en 1791 et a été ajoutée pour protéger les droits individuels des citoyens contre les abus de pouvoir potentiels du gouvernement. La Déclaration des droits (ou "Bill of Rights" en anglais) a été l'un des jalons les plus significatifs dans l'histoire constitutionnelle américaine. Sa création s'est avérée essentielle pour apaiser les craintes des Anti-fédéralistes, qui s'inquiétaient que la Constitution nouvellement rédigée ne fournisse pas suffisamment de protections contre un gouvernement central trop puissant.
 
Alors que la Constitution établissait les pouvoirs du gouvernement fédéral, la Déclaration des droits a servi de contre-poids en délimitant explicitement ce que le gouvernement ne pouvait PAS faire, assurant ainsi la protection des droits et libertés des citoyens. Ces dix premiers amendements ont codifié certaines des valeurs les plus chères des Américains.
 
# Liberté d'expression, de presse, de religion et de réunion : Ces droits forment le premier amendement et représentent des protections fondamentales contre la censure et les persécutions religieuses.
# Droit de porter des armes : Le deuxième amendement, souvent débattu, permet aux citoyens de posséder des armes, bien que la portée exacte et les limitations de ce droit continuent d'être une source de controverse.
# Interdiction du logement de troupes : Le troisième amendement empêche le gouvernement de forcer les citoyens à loger des soldats en temps de paix.
# Protection contre les perquisitions et saisies abusives : Le quatrième amendement nécessite un mandat pour fouiller ou saisir des biens, protégeant ainsi la vie privée des citoyens.
# Droits en matière de procès : Ceux-ci, énumérés dans les cinquième, sixième et septième amendements, comprennent le droit de ne pas s'auto-incriminer, le droit à un procès rapide et public et le droit à un jury en cas de poursuite criminelle.
# Protection contre les punitions cruelles et inhabituelles : Le huitième amendement interdit ces pratiques, protégeant ainsi les droits des accusés même après une condamnation.
# Protection des droits qui ne sont pas explicitement énumérés : Les neuvième et dixième amendements stipulent que les droits non mentionnés dans la Constitution sont conservés par les citoyens et que les pouvoirs non délégués par la Constitution aux États-Unis sont réservés aux États.
 
Au fil des ans, la Déclaration des droits est devenue un symbole puissant de l'engagement américain envers les libertés individuelles, offrant à la fois une feuille de route pour la jurisprudence et un idéal vers lequel la nation devrait toujours tendre.
 
=== Les limites de la Déclaration des droits ===
La Déclaration des droits a marqué une étape fondamentale dans la protection des libertés individuelles à la fin du XVIIIème siècle. Toutefois, son application initiale reflétait les lacunes en matière d'égalité et de justice inhérentes au contexte sociopolitique de l'époque. La question de l'esclavage dominait les débats lors de la rédaction de la Constitution et des amendements subséquents. Certains des Pères fondateurs s'opposaient fermement à l'esclavage, mais l'impératif d'unir les États a requis des compromis. Ainsi, il a fallu près de 80 ans, une guerre civile dévastatrice et l'adoption du 13e amendement en 1865 pour mettre officiellement fin à cette pratique. Les premières années de la République américaine ont été marquées par des négligences flagrantes envers les droits des Amérindiens. Entre traités rompus et politiques d'assimilation forcée comme la "Marche des Larmes", leur histoire est jalonnée d'injustices. Il a fallu des décennies de revendications pour que leurs droits commencent à être reconnus et respectés. Les femmes, initialement, étaient largement exclues des droits civiques, dont le droit de vote. C'est le mouvement des suffragettes au début du XXe siècle qui a mené à l'adoption du 19e amendement en 1920, leur octroyant ce droit fondamental. Toutefois, la question de l'égalité des femmes dans divers domaines demeure un enjeu central de débat et de mobilisation. L'expansion des droits et libertés aux États-Unis est le fruit d'un long processus de progrès. Bien que la Déclaration des droits ait posé des bases solides, c'était davantage un commencement qu'une conclusion. Au fil des années, grâce à des mouvements sociaux, des efforts soutenus et des révisions constitutionnelles, les États-Unis ont cherché à étendre ces droits à l'ensemble de leurs citoyens.
   
   
À l'époque, la déclaration des droits ne protégeait pas les droits de tous les citoyens, car elle ne prévoyait pas de droits pour les esclaves et les Amérindiens, et les droits des femmes étaient également limités. Par conséquent, il a fallu de nombreuses années et de nombreuses luttes pour que ces groupes obtiennent leurs droits.
Au moment de la création de la Constitution américaine en 1787, la pratique de l'esclavage était présente dans les 13 États originels, mais elle variait considérablement dans son adoption et son intégration à la vie de ces États. Au nord, certains États avaient déjà commencé à s'éloigner de cette pratique. Par exemple, le Vermont, ayant déclaré son indépendance en 1777, était devenu le premier à interdire l'esclavage. Il fut rapidement suivi par des États comme le Massachusetts et le New Hampshire qui ont également aboli cette institution peu après avoir rompu leurs liens coloniaux avec la Grande-Bretagne. D'autres États, bien qu'ils ne l'aient pas immédiatement éradiqué, ont néanmoins cherché à mettre fin à cette pratique progressivement. La Pennsylvanie, par exemple, a adopté une loi en 1780 qui garantissait la liberté à toute personne née après cette date, conduisant à une abolition graduelle de l'esclavage. L'État de New York a suivi une trajectoire similaire, adoptant des lois qui ont graduellement éliminé l'esclavage jusqu'à son abolition totale en 1827. Cependant, la situation était radicalement différente dans les États du Sud. Dans ces régions, comme en Caroline du Sud, en Géorgie et en Virginie, l'esclavage était profondément intégré à la fois socialement et économiquement. Ces États, qui avaient une économie agraire basée sur la production de tabac, de riz et d'autres cultures intensives, étaient fortement dépendants du travail des esclaves. Dans ces régions, l'idée d'abolir l'esclavage n'était pas seulement impopulaire, mais aussi perçue comme une menace existentielle pour leur mode de vie et leur économie. Cette disparité entre les États quant à l'approche de l'esclavage allait créer des tensions et des compromis lors de la rédaction de la Constitution, posant les bases des conflits futurs qui culmineraient finalement avec la guerre civile américaine en 1861.
Au moment de la rédaction de la Constitution américaine en 1787, l'esclavage existait dans les 13 États d'origine. Pourtant, l'institution de l'esclavage n'était pas traitée de la même manière dans tous les États. Certains États, comme le Vermont, le Massachusetts et le New Hampshire, avaient aboli l'esclavage peu après avoir obtenu leur indépendance de la Grande-Bretagne. D'autres États, comme la Pennsylvanie et l'État de New York, ont adopté des lois d'abolition graduelle qui ont fait disparaître l'esclavage au fil du temps. Cependant, dans des Etats comme la Caroline du Sud, la Géorgie et la Virginie, l'esclavage était profondément ancré dans leur économie et leur société, et l'institution de l'esclavage n'a pas été abolie.
 
En outre, dans tous les États, à l'exception de la Caroline du Sud, de la Géorgie et de la Virginie, les Noirs n'étaient pas légalement exclus du droit de vote ou de la participation à la vie politique. Cependant, dans la pratique, de nombreux obstacles au vote et à la participation politique étaient imposés par la loi et la coutume, ce qui privait effectivement de nombreux Noirs du droit de vote.


Dans tout le Sud, l'esclavage s'est durci après l'indépendance, et le nombre d'esclaves a augmenté grâce aux importations et à la croissance naturelle. Cela a conduit à un clivage croissant entre le Nord et le Sud sur la question de l'esclavage, ce qui a finalement conduit à la guerre civile.
Malgré l'existence de l'esclavage à l'époque coloniale et post-coloniale, il est à noter qu'en matière de droits civiques, tous les États n'adoptaient pas une approche uniforme concernant la population noire. Si l'on excepte la Caroline du Sud, la Géorgie et la Virginie, où les Noirs étaient légalement privés du droit de vote, dans d'autres États, aucune disposition légale explicite n'empêchait les Noirs de participer à la vie politique. Cependant, cette absence d'exclusion légale ne se traduisait pas nécessairement par une égalité réelle en matière de participation politique. Dans la réalité, une multitude de barrières, à la fois codifiées par la loi et renforcées par les coutumes locales, entravaient leur capacité à exercer leurs droits civiques. Des exigences de propriété, des taxes électorales prohibitives et des tests d'alphabétisation étaient parmi les nombreux obstacles mis en place pour restreindre le droit de vote des Noirs. Ces pratiques, bien que non spécifiquement dirigées contre les Noirs dans le texte de la loi, avaient pour effet pratique de les exclure de la participation politique. Il faut également souligner que ces obstacles n'étaient pas uniquement imposés par l'État, mais étaient souvent soutenus et renforcés par des violences et des intimidations perpétrées par des citoyens blancs. Les menaces, les violences et parfois les lynchages dissuadaient bon nombre de Noirs de tenter de s'inscrire sur les listes électorales ou de se rendre aux urnes. Ainsi, bien que certains États n'aient pas explicitement privé les Noirs du droit de vote, la combinaison de lois restrictives, de coutumes discriminatoires et d'actes de violence garantissait qu'en pratique, la majorité des Noirs demeurait politiquement marginalisée. Cette situation perdura pendant de nombreuses décennies, même après la fin de la guerre civile, jusqu'aux mouvements pour les droits civiques du XXe siècle.


L'esclavage, en tant qu'institution, s'est enraciné davantage dans le Sud des États-Unis après la proclamation de l'indépendance. Cette région s'est de plus en plus appuyée sur une économie agricole, en particulier la culture du coton, qui nécessitait une main-d'œuvre abondante et bon marché. Cette dépendance a été renforcée par l'invention de la machine à égrener le coton en 1793, qui a rendu la production de coton plus rentable et a, par conséquent, accru la demande d'esclaves. Ainsi, tandis que le nombre d'esclaves augmentait rapidement dans le Sud, tant par le biais d'importations (jusqu'à ce que leur importation soit interdite en 1808) que par la croissance naturelle, les attitudes à l'égard de l'esclavage divergeaient profondément entre le Nord et le Sud. Le Nord, avec son économie de plus en plus industrialisée, voyait une diminution de sa dépendance à l'égard de l'esclavage. Beaucoup d'États du Nord ont soit aboli l'esclavage directement après la Révolution, soit ont mis en place des législations pour une émancipation graduelle. Le Sud, cependant, voyait l'esclavage non seulement comme un pilier économique, mais aussi comme un élément intégral de son identité sociale et culturelle. Des lois de plus en plus sévères ont été mises en place pour contrôler et soumettre les esclaves, et tout débat ou opposition à l'esclavage était vivement réprimé. Ce fossé grandissant entre le Nord et le Sud s'est reflété dans les débats politiques nationaux, notamment lors de l'admission de nouveaux États dans l'Union et la question de savoir s'ils seraient des États esclavagistes ou non. Ces tensions ont été exacerbées par des événements tels que le compromis du Missouri en 1820, la loi sur les esclaves fugitifs de 1850, et l'affaire Dred Scott en 1857. Finalement, ces différences irréconciliables, combinées à d'autres facteurs politiques et économiques, ont conduit à l'éclatement de la guerre civile en 1861. La guerre n'était pas seulement le résultat de la question de l'esclavage, mais elle en était indubitablement le principal catalyseur.


=== Les conséquences constituionelles de la guerre civile ===
La guerre civile, qui a duré de 1861 à 1865, a été menée principalement sur la question de l'esclavage et des droits des États, et les tensions entre le Nord et le Sud ont atteint leur paroxysme. La guerre a abouti à l'abolition de l'esclavage et à la destruction de l'économie esclavagiste du Sud. Après la guerre, les États-Unis ont dû relever des défis importants pour reconstruire le pays et résoudre les problèmes sociaux et économiques qui avaient conduit au conflit.
La guerre civile, qui a duré de 1861 à 1865, a été menée principalement sur la question de l'esclavage et des droits des États, et les tensions entre le Nord et le Sud ont atteint leur paroxysme. La guerre a abouti à l'abolition de l'esclavage et à la destruction de l'économie esclavagiste du Sud. Après la guerre, les États-Unis ont dû relever des défis importants pour reconstruire le pays et résoudre les problèmes sociaux et économiques qui avaient conduit au conflit.



Version du 31 juillet 2023 à 14:57


La Constitution des États-Unis, adoptée en 1787, ne sert pas uniquement de fondement au gouvernement fédéral américain, mais s'impose également comme un édifice symbolique qui articule et protège les droits et libertés des citoyens. Cette charte fondamentale a subi 27 amendements depuis son adoption, témoignant de sa capacité à évoluer en fonction des besoins changeants de la société. Dans le cadre de ce cours, nous explorerons les racines, les développements et les tensions entourant cette Constitution, particulièrement jusqu'à la période tumultueuse de la guerre civile qui a sévi de 1861 à 1865.

Mais l'étude de cette époque ne s'arrête pas à la Constitution. Nous plongerons également dans les mutations politiques, religieuses et socioculturelles qui ont culminé avec l'énonciation de la Doctrine Monroe en 1823. Celle-ci, en posant que toute intervention européenne dans le Nouveau Monde serait vue comme une menace, a façonné la politique étrangère américaine pendant des décennies. En s'immergeant dans l'Amérique des années 1800, nous dévoilons les mécanismes profonds qui ont sculpté l'histoire des États-Unis et qui continuent, inéluctablement, d'influencer le visage de la nation à ce jour.

Languages

Les articles de la Confédération et les Constitutions des différents États

Les enjeux politique et social de l'indépendance

À la suite de la Déclaration d'indépendance en 1776, un acte audacieux qui a marqué la rupture des colonies américaines avec la Couronne britannique, les nouveaux États indépendants ont ressenti le besoin urgent de créer une structure gouvernementale unifiée. En réponse, en 1777, les Articles de la Confédération ont été élaborés et adoptés par les treize États fondateurs, établissant ainsi la première constitution des États-Unis. Cette charte fondamentale a été influencée non seulement par le désir d'union et de coopération entre les États, mais aussi par une méfiance profondément enracinée envers les gouvernements centralisés, une méfiance façonnée par des décennies de lutte contre l'emprise oppressante de la monarchie britannique. Les Articles cherchaient à garantir la souveraineté de chaque État tout en établissant une confédération lâche, où un Congrès continental détenait le pouvoir de prendre des décisions sur des questions d'importance nationale. Cependant, cette réaction contre le modèle britannique de gouvernance centralisée a rendu le Congrès continental relativement faible, sans autorité pour lever des impôts ou maintenir une armée permanente, reflétant ainsi une prudence face à la possibilité d'un pouvoir centralisé tyrannique.

Dans la période tumultueuse qui a suivi la Révolution américaine, les États-Unis se sont trouvés dans une position délicate en cherchant à équilibrer les leçons tirées de leur conflit avec l'Angleterre et les besoins d'une nation en formation. Les Articles de la Confédération, bien que conçus avec l'intention d'éviter la tyrannie d'un pouvoir centralisé, comme celle qu'ils avaient expérimentée sous la Couronne britannique, se sont avérés insuffisants pour répondre aux exigences d'une nation en expansion. L'incapacité du gouvernement central à lever des impôts l'a rendu impuissant face aux dettes croissantes de la guerre. L'absence d'une autorité régulatrice du commerce entre les États a entraîné des désaccords commerciaux et des tensions économiques. De plus, sans un mécanisme efficace pour faire appliquer les lois au niveau fédéral, le pays a souvent semblé plus une collection de nations individuelles qu'une union unifiée.

Confrontés à ces défis et à la réalisation que les Articles étaient peut-être trop limitatifs, de nombreux dirigeants de l'époque, tels que James Madison et Alexander Hamilton, ont plaidé pour une révision du système en place. Cette prise de conscience a culminé avec la Convention constitutionnelle de 1787 à Philadelphie. Au lieu de simplement amender les Articles, les délégués ont décidé de repenser entièrement la structure du gouvernement, en s'inspirant des leçons du passé et en anticipant les besoins futurs. La Constitution des États-Unis qui en est résultée a créé un équilibre entre les pouvoirs des États et ceux du gouvernement fédéral, introduisant un système de séparation des pouvoirs et de checks and balances (équilibres et contre-pouvoirs). Elle symbolise l'évolution de la pensée américaine, passant d'une méfiance totale envers l'autorité centrale à la reconnaissance de son importance pour la cohésion et la prospérité d'une nation.

Carte des treize colonies britanniques d’Amérique du Nord en 1775.

Suite à la victoire contre la Grande-Bretagne et l'obtention de leur indépendance, les treize États originaux, ainsi que le Vermont, se sont empressés d'établir leur propre souveraineté et identité par le biais de constitutions individuelles. Chaque constitution était unique, sculptée par les particularités sociales, économiques et politiques de chaque État. Elles étaient des manifestations palpables de la diversité de pensée et de culture qui caractérisait ces nouveaux États indépendants. Toutefois, malgré leur indépendance nouvellement acquise et leur désir d'autonomie, des problèmes ont rapidement commencé à émerger. Les différends commerciaux entre les États, une monnaie instable, des rébellions comme celle de Shays et la menace d'interventions étrangères ont exposé les faiblesses d'un système où la collaboration interétatique était sporadique et souvent inefficace. Ces crises ont accentué le besoin d'une structure plus cohérente pour guider la nation naissante.

La Convention constitutionnelle de 1787

Les penseurs et dirigeants politiques de l'époque, comme James Madison, Alexander Hamilton et George Washington, ont compris que la pérennité de la jeune république nécessitait un cadre plus unifié, tout en respectant l'autonomie des États. Ainsi, la Convention constitutionnelle de 1787 à Philadelphie n'a pas seulement été une réaction à l'insuffisance des Articles de la Confédération; elle représentait aussi une vision ambitieuse d'une nation unie sous un gouvernement fédéral équilibré. La Constitution qui en a résulté a réussi à fusionner ces idéaux, créant un système fédéral dans lequel les pouvoirs sont clairement répartis entre le gouvernement national et les États, garantissant ainsi la liberté et la stabilité pour la nouvelle République. Elle est devenue le fondement durable sur lequel les États-Unis ont construit leur avenir, tout en respectant les identités distinctes de chaque État.

Le préambule de la Constitution des États-Unis est une introduction concise mais puissante, énonçant les principaux objectifs et aspirations qui ont motivé la rédaction de ce document fondateur. Il se lit comme suit :

« Nous, le peuple des États-Unis, en vue de former une union plus parfaite, d'établir la justice, d'assurer la tranquillité intérieure, de pourvoir à la défense commune, de promouvoir le bien-être général, et d'assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, ordonnons et établissons cette Constitution pour les États-Unis d'Amérique. »

Chaque phrase du préambule porte en elle une intention spécifique:

  • "Former une union plus parfaite": Faire référence à la nécessité de renforcer la cohésion et la collaboration entre les États, une leçon tirée des lacunes des Articles de la Confédération.
  • "Établir la justice": Mettre en place un système juridique équitable et uniforme à l'échelle nationale, garantissant l'égalité devant la loi.
  • "Assurer la tranquillité intérieure": Protéger les citoyens contre les troubles intérieurs et garantir la paix civile.
  • "Pourvoir à la défense commune": Veiller à la sécurité nationale contre les menaces extérieures.
  • "Promouvoir le bien-être général": Favoriser le progrès et le bien-être économique, social et culturel de tous les citoyens.
  • "Assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité": Protéger et préserver les libertés fondamentales pour les générations présentes et futures.

Ainsi, le préambule sert non seulement d'introduction à la Constitution, mais établit également le ton et l'objectif de tout le document, soulignant la vision collective d'une nation qui vise à réaliser ces idéaux pour tous ses citoyens.

Au lendemain de la Révolution américaine, les États-Unis, en tant que collection d'États souverains nouvellement libres, étaient à un carrefour. Chaque État avait élaboré sa propre constitution et mis en place un système de gouvernement qui reflétait non seulement les préférences politiques, mais aussi les valeurs sociales et culturelles de ses habitants. Ces constitutions étaient le fruit de débats animés et de compromis, s'inspirant de diverses traditions européennes et des expériences uniques de chaque État. La Pennsylvanie, par exemple, avait adopté un modèle progressiste pour son époque, en reconnaissant le suffrage universel pour les hommes blancs qui payaient des impôts. Avec son assemblée unique et son exécutif collégial, elle cherchait à réduire les concentrations de pouvoir et à favoriser une participation plus large de ses citoyens. En revanche, des États comme le Maryland préservaient une structure sociale et politique plus aristocratique. Le pouvoir y était entre les mains d'une élite terrienne. Les propriétaires fonciers, par leur statut social et économique, exerçaient une influence dominante non seulement sur l'élection du gouverneur, mais également sur la politique de l'État dans son ensemble. Le New Jersey offre un exemple particulièrement fascinant : il a accordé le droit de vote non seulement à certains hommes, mais aussi à des femmes qui satisfaisaient à des critères de propriété spécifiques. C'était une anomalie pour l'époque et montrait à quel point chaque État pouvait varier considérablement dans sa conception de la gouvernance.

Ces variabilités, tout en enrichissant la tapisserie politique de la jeune nation, ont aussi exacerbé les tensions entre les États. La nécessité d'une coordination efficace, d'une monnaie commune, d'une défense unifiée et de politiques commerciales stables est rapidement devenue évidente. La vision fragmentée et parfois conflictuelle du pouvoir au sein de chaque État posait un sérieux défi à l'unité et à la stabilité du pays. C'est dans ce contexte que s'est manifesté le besoin impératif d'une Constitution nationale. Les leaders de l'époque aspiraient à construire un cadre qui, tout en respectant la souveraineté des États, établirait un gouvernement central robuste, capable d'adresser et de naviguer à travers les défis complexes auxquels la nation était confrontée.

L'aube des États-Unis était marquée par une mosaïque de systèmes politiques et de croyances idéologiques. Chaque État avait élaboré son propre gouvernement, souvent en réponse à ses particularités culturelles, économiques et géographiques. Bien que ces divers systèmes soient en eux-mêmes le reflet de la richesse des expériences et des aspirations des colonies, ils ont également introduit des frictions et des complications lorsque les États ont tenté de collaborer sur des enjeux nationaux. Par exemple, les questions du commerce interétatique et de la monnaie ont été entravées par des intérêts parfois divergents. Un État côtier pourrait privilégier les droits de douane pour protéger ses marchandises, tandis qu'un État frontalier pourrait chercher à faciliter le commerce libre avec ses voisins. De même, sans un organe central fort pour réguler la monnaie, les États émettaient leurs propres devises, engendrant confusion et instabilité économique. En outre, les menaces extérieures, qu'il s'agisse d'invasions potentielles ou de traités diplomatiques, nécessitaient une réponse cohérente, quelque chose qu'un gouvernement fragmenté ne pouvait efficacement fournir. Au-delà des questions pratiques, il y avait aussi des idéaux en jeu. Les Pères fondateurs aspiraient à une république où les droits de l'homme seraient protégés contre les caprices d'un gouvernement tyrannique, tout en assurant que ce même gouvernement possède l'autorité nécessaire pour agir dans l'intérêt du bien commun. Cette délicate balance entre liberté individuelle et bien commun était au cœur des débats constitutionnels. Ainsi, en 1787, dans le contexte de ces défis et aspirations, les délégués se sont rassemblés à Philadelphie pour rédiger la Constitution des États-Unis. Leur vision : créer un gouvernement fédéral qui aurait le pouvoir de traiter des questions nationales et internationales, tout en respectant les droits et la souveraineté des États. Cette Constitution, fruit de compromis et de vision, a jeté les bases d'une nation qui, malgré ses débuts hétérogènes, aspirait à l'unité et à une destinée commune.

La Déclaration des droits

La Déclaration des droits, le premier des dix amendements à la Constitution, a été adoptée en 1791 et a été ajoutée pour protéger les droits individuels des citoyens contre les abus de pouvoir potentiels du gouvernement. La Déclaration des droits (ou "Bill of Rights" en anglais) a été l'un des jalons les plus significatifs dans l'histoire constitutionnelle américaine. Sa création s'est avérée essentielle pour apaiser les craintes des Anti-fédéralistes, qui s'inquiétaient que la Constitution nouvellement rédigée ne fournisse pas suffisamment de protections contre un gouvernement central trop puissant.

Alors que la Constitution établissait les pouvoirs du gouvernement fédéral, la Déclaration des droits a servi de contre-poids en délimitant explicitement ce que le gouvernement ne pouvait PAS faire, assurant ainsi la protection des droits et libertés des citoyens. Ces dix premiers amendements ont codifié certaines des valeurs les plus chères des Américains.

  1. Liberté d'expression, de presse, de religion et de réunion : Ces droits forment le premier amendement et représentent des protections fondamentales contre la censure et les persécutions religieuses.
  2. Droit de porter des armes : Le deuxième amendement, souvent débattu, permet aux citoyens de posséder des armes, bien que la portée exacte et les limitations de ce droit continuent d'être une source de controverse.
  3. Interdiction du logement de troupes : Le troisième amendement empêche le gouvernement de forcer les citoyens à loger des soldats en temps de paix.
  4. Protection contre les perquisitions et saisies abusives : Le quatrième amendement nécessite un mandat pour fouiller ou saisir des biens, protégeant ainsi la vie privée des citoyens.
  5. Droits en matière de procès : Ceux-ci, énumérés dans les cinquième, sixième et septième amendements, comprennent le droit de ne pas s'auto-incriminer, le droit à un procès rapide et public et le droit à un jury en cas de poursuite criminelle.
  6. Protection contre les punitions cruelles et inhabituelles : Le huitième amendement interdit ces pratiques, protégeant ainsi les droits des accusés même après une condamnation.
  7. Protection des droits qui ne sont pas explicitement énumérés : Les neuvième et dixième amendements stipulent que les droits non mentionnés dans la Constitution sont conservés par les citoyens et que les pouvoirs non délégués par la Constitution aux États-Unis sont réservés aux États.

Au fil des ans, la Déclaration des droits est devenue un symbole puissant de l'engagement américain envers les libertés individuelles, offrant à la fois une feuille de route pour la jurisprudence et un idéal vers lequel la nation devrait toujours tendre.

Les limites de la Déclaration des droits

La Déclaration des droits a marqué une étape fondamentale dans la protection des libertés individuelles à la fin du XVIIIème siècle. Toutefois, son application initiale reflétait les lacunes en matière d'égalité et de justice inhérentes au contexte sociopolitique de l'époque. La question de l'esclavage dominait les débats lors de la rédaction de la Constitution et des amendements subséquents. Certains des Pères fondateurs s'opposaient fermement à l'esclavage, mais l'impératif d'unir les États a requis des compromis. Ainsi, il a fallu près de 80 ans, une guerre civile dévastatrice et l'adoption du 13e amendement en 1865 pour mettre officiellement fin à cette pratique. Les premières années de la République américaine ont été marquées par des négligences flagrantes envers les droits des Amérindiens. Entre traités rompus et politiques d'assimilation forcée comme la "Marche des Larmes", leur histoire est jalonnée d'injustices. Il a fallu des décennies de revendications pour que leurs droits commencent à être reconnus et respectés. Les femmes, initialement, étaient largement exclues des droits civiques, dont le droit de vote. C'est le mouvement des suffragettes au début du XXe siècle qui a mené à l'adoption du 19e amendement en 1920, leur octroyant ce droit fondamental. Toutefois, la question de l'égalité des femmes dans divers domaines demeure un enjeu central de débat et de mobilisation. L'expansion des droits et libertés aux États-Unis est le fruit d'un long processus de progrès. Bien que la Déclaration des droits ait posé des bases solides, c'était davantage un commencement qu'une conclusion. Au fil des années, grâce à des mouvements sociaux, des efforts soutenus et des révisions constitutionnelles, les États-Unis ont cherché à étendre ces droits à l'ensemble de leurs citoyens.

Au moment de la création de la Constitution américaine en 1787, la pratique de l'esclavage était présente dans les 13 États originels, mais elle variait considérablement dans son adoption et son intégration à la vie de ces États. Au nord, certains États avaient déjà commencé à s'éloigner de cette pratique. Par exemple, le Vermont, ayant déclaré son indépendance en 1777, était devenu le premier à interdire l'esclavage. Il fut rapidement suivi par des États comme le Massachusetts et le New Hampshire qui ont également aboli cette institution peu après avoir rompu leurs liens coloniaux avec la Grande-Bretagne. D'autres États, bien qu'ils ne l'aient pas immédiatement éradiqué, ont néanmoins cherché à mettre fin à cette pratique progressivement. La Pennsylvanie, par exemple, a adopté une loi en 1780 qui garantissait la liberté à toute personne née après cette date, conduisant à une abolition graduelle de l'esclavage. L'État de New York a suivi une trajectoire similaire, adoptant des lois qui ont graduellement éliminé l'esclavage jusqu'à son abolition totale en 1827. Cependant, la situation était radicalement différente dans les États du Sud. Dans ces régions, comme en Caroline du Sud, en Géorgie et en Virginie, l'esclavage était profondément intégré à la fois socialement et économiquement. Ces États, qui avaient une économie agraire basée sur la production de tabac, de riz et d'autres cultures intensives, étaient fortement dépendants du travail des esclaves. Dans ces régions, l'idée d'abolir l'esclavage n'était pas seulement impopulaire, mais aussi perçue comme une menace existentielle pour leur mode de vie et leur économie. Cette disparité entre les États quant à l'approche de l'esclavage allait créer des tensions et des compromis lors de la rédaction de la Constitution, posant les bases des conflits futurs qui culmineraient finalement avec la guerre civile américaine en 1861.

Malgré l'existence de l'esclavage à l'époque coloniale et post-coloniale, il est à noter qu'en matière de droits civiques, tous les États n'adoptaient pas une approche uniforme concernant la population noire. Si l'on excepte la Caroline du Sud, la Géorgie et la Virginie, où les Noirs étaient légalement privés du droit de vote, dans d'autres États, aucune disposition légale explicite n'empêchait les Noirs de participer à la vie politique. Cependant, cette absence d'exclusion légale ne se traduisait pas nécessairement par une égalité réelle en matière de participation politique. Dans la réalité, une multitude de barrières, à la fois codifiées par la loi et renforcées par les coutumes locales, entravaient leur capacité à exercer leurs droits civiques. Des exigences de propriété, des taxes électorales prohibitives et des tests d'alphabétisation étaient parmi les nombreux obstacles mis en place pour restreindre le droit de vote des Noirs. Ces pratiques, bien que non spécifiquement dirigées contre les Noirs dans le texte de la loi, avaient pour effet pratique de les exclure de la participation politique. Il faut également souligner que ces obstacles n'étaient pas uniquement imposés par l'État, mais étaient souvent soutenus et renforcés par des violences et des intimidations perpétrées par des citoyens blancs. Les menaces, les violences et parfois les lynchages dissuadaient bon nombre de Noirs de tenter de s'inscrire sur les listes électorales ou de se rendre aux urnes. Ainsi, bien que certains États n'aient pas explicitement privé les Noirs du droit de vote, la combinaison de lois restrictives, de coutumes discriminatoires et d'actes de violence garantissait qu'en pratique, la majorité des Noirs demeurait politiquement marginalisée. Cette situation perdura pendant de nombreuses décennies, même après la fin de la guerre civile, jusqu'aux mouvements pour les droits civiques du XXe siècle.

L'esclavage, en tant qu'institution, s'est enraciné davantage dans le Sud des États-Unis après la proclamation de l'indépendance. Cette région s'est de plus en plus appuyée sur une économie agricole, en particulier la culture du coton, qui nécessitait une main-d'œuvre abondante et bon marché. Cette dépendance a été renforcée par l'invention de la machine à égrener le coton en 1793, qui a rendu la production de coton plus rentable et a, par conséquent, accru la demande d'esclaves. Ainsi, tandis que le nombre d'esclaves augmentait rapidement dans le Sud, tant par le biais d'importations (jusqu'à ce que leur importation soit interdite en 1808) que par la croissance naturelle, les attitudes à l'égard de l'esclavage divergeaient profondément entre le Nord et le Sud. Le Nord, avec son économie de plus en plus industrialisée, voyait une diminution de sa dépendance à l'égard de l'esclavage. Beaucoup d'États du Nord ont soit aboli l'esclavage directement après la Révolution, soit ont mis en place des législations pour une émancipation graduelle. Le Sud, cependant, voyait l'esclavage non seulement comme un pilier économique, mais aussi comme un élément intégral de son identité sociale et culturelle. Des lois de plus en plus sévères ont été mises en place pour contrôler et soumettre les esclaves, et tout débat ou opposition à l'esclavage était vivement réprimé. Ce fossé grandissant entre le Nord et le Sud s'est reflété dans les débats politiques nationaux, notamment lors de l'admission de nouveaux États dans l'Union et la question de savoir s'ils seraient des États esclavagistes ou non. Ces tensions ont été exacerbées par des événements tels que le compromis du Missouri en 1820, la loi sur les esclaves fugitifs de 1850, et l'affaire Dred Scott en 1857. Finalement, ces différences irréconciliables, combinées à d'autres facteurs politiques et économiques, ont conduit à l'éclatement de la guerre civile en 1861. La guerre n'était pas seulement le résultat de la question de l'esclavage, mais elle en était indubitablement le principal catalyseur.

Les conséquences constituionelles de la guerre civile

La guerre civile, qui a duré de 1861 à 1865, a été menée principalement sur la question de l'esclavage et des droits des États, et les tensions entre le Nord et le Sud ont atteint leur paroxysme. La guerre a abouti à l'abolition de l'esclavage et à la destruction de l'économie esclavagiste du Sud. Après la guerre, les États-Unis ont dû relever des défis importants pour reconstruire le pays et résoudre les problèmes sociaux et économiques qui avaient conduit au conflit.

Pendant cette période, le gouvernement américain, sous la direction du président Andrew Johnson, a tenté de mettre en œuvre un plan de reconstruction visant à réintégrer les États du Sud dans l'Union aussi rapidement que possible et en perturbant le moins possible l'ordre social et économique. Ce plan s'est toutefois heurté à une forte opposition du Congrès et de nombreux citoyens, qui estimaient que des mesures plus radicales étaient nécessaires pour garantir les droits des esclaves nouvellement libérés et promouvoir l'égalité économique et sociale.

En conséquence, le gouvernement américain a mis en œuvre un nouvel amendement constitutionnel, les 13e, 14e et 15e amendements, qui ont aboli l'esclavage, accordé la citoyenneté et une protection égale en vertu de la loi à toutes les personnes nées ou naturalisées aux États-Unis, quelle que soit leur race, et donné le droit de vote aux hommes afro-américains. Ces amendements s'inscrivaient dans le cadre d'un gouvernement plus fort et plus centralisé et visaient à résoudre les problèmes qui avaient conduit à la guerre de Sécession, et à assurer une Union plus parfaite.

La Convention constitutionnelle de Philadelphie

Scène à la signature de la Constitution des États-Unis, par Howard Chandler Christy. Ce tableau représente les 33 délégués qui signèrent la Constitution.

La Convention constitutionnelle de Philadelphie, qui s'est tenue en 1787, réunissait 55 hommes, pour la plupart des juristes et des politiciens, chargés de rédiger une nouvelle constitution pour les États-Unis. Parmi eux, 19 étaient de grands esclavagistes. Au cours de la convention, des débats et des désaccords importants ont eu lieu sur plusieurs questions clés, notamment la structure du gouvernement et la question de savoir qui aurait le droit de vote.

L'un des principaux débats portait sur la question de savoir si le droit de vote devait être limité aux propriétaires terriens ou s'il devait être considéré comme un droit naturel de tout homme libre. Ce débat est compliqué car la Déclaration d'indépendance affirme que "tous les hommes sont créés égaux", mais la question de savoir si cela inclut les esclaves et les non-propriétaires terriens n'est pas résolue.

Une autre question importante débattue est celle de l'esclavage et du statut des esclaves libres. Les États du Sud plaident pour la protection de leur institution de l'esclavage et la poursuite de la traite transatlantique des esclaves. En revanche, les États du Nord s'opposent à l'expansion de l'esclavage et cherchent à le limiter ou à l'abolir. Ces débats ont finalement abouti à l'inclusion du compromis des trois cinquièmes, qui comptait chaque personne asservie comme trois cinquièmes d'une personne aux fins de la répartition de la représentation à la Chambre des représentants des États-Unis, et de la clause sur les esclaves fugitifs, qui exigeait le retour des esclaves fugitifs à leurs propriétaires. Ces compromis ont contribué à résoudre certaines tensions et ont permis la rédaction de la Constitution, mais ont également préparé le terrain pour d'autres conflits sur l'esclavage à l'avenir.

Silences, concessions et acquis de la Constitution de 1787

La Constitution américaine de 1787 : « ’We, the People... »

La Constitution américaine est un document qui a pu perdurer pendant plus de 200 ans parce qu'elle est un compromis entre différents groupes de personnes ayant des idées et des intérêts différents. Le langage utilisé dans la Constitution est souvent vague et ouvert à l'interprétation, ce qui permet des interprétations et des applications différentes au fil du temps. Cette flexibilité a permis à la Constitution de s'adapter aux circonstances changeantes et de rester pertinente tout au long de l'histoire du pays.

La première phrase de la Constitution, "Nous le peuple", visait à souligner l'idée que le document a été créé par et pour le peuple des États-Unis. Cependant, la Constitution ne définit pas clairement qui est considéré comme faisant partie du "peuple". Cette absence de définition était un compromis délibéré des rédacteurs afin d'éviter les conflits potentiels sur la question de savoir qui devait être inclus dans le nouveau gouvernement. En outre, la Constitution ne mentionne pas directement l'esclavage. Au lieu de cela, elle utilise un langage qui permet la poursuite de cette pratique, comme le compromis des trois cinquièmes, qui comptait les esclaves comme les trois cinquièmes d'une personne pour déterminer la représentation au Congrès. Les auteurs de la Constitution ont fait ce compromis pour s'assurer le soutien des États du Sud dont l'économie reposait sur l'esclavage.

La Constitution des États-Unis est un document fédéral, ce qui signifie qu'elle décrit la structure et les pouvoirs du gouvernement national, mais elle laisse également de nombreux pouvoirs aux États individuels. Chaque État a sa propre constitution, qui décrit la structure et les pouvoirs du gouvernement de l'État. En outre, chaque État a le pouvoir de définir ses propres exigences en matière de citoyenneté. Cela signifie que les qualifications et les droits d'un citoyen peuvent varier d'un État à l'autre. Ce système est connu sous le nom de fédéralisme, qui répartit le pouvoir entre le gouvernement national et le gouvernement des États. Cela permet aux États de disposer d'une certaine autonomie tout en faisant partie d'une union fédérale plus large.

SystèmeUS.png

La Constitution établit un système de séparation des pouvoirs, divisant le gouvernement en trois branches : le législatif, l'exécutif et le judiciaire. Le pouvoir législatif, qui fait les lois, est composé de deux chambres : la Chambre des représentants et le Sénat. Les délégués à la Convention constitutionnelle ont décidé que le Sénat serait composé de deux sénateurs par État, donnant à chaque État une représentation égale, quelle que soit sa population. En revanche, la Chambre des représentants est fondée sur la population, chaque État recevant un nombre de représentants proportionnel à sa population. Ce système de représentation visait à équilibrer les intérêts des petits États et ceux des grands États, et à garantir que le gouvernement répondrait aux besoins de la population. La séparation des pouvoirs permet également d'éviter qu'une branche ne devienne trop puissante et d'assurer un équilibre des pouvoirs entre les branches.

En 1787, lors de la rédaction de la Constitution, les délégués des États du Nord ont fait une concession importante aux États esclavagistes, en acceptant le "compromis des trois cinquièmes". Ce compromis stipulait qu'aux fins de la détermination de la représentation au Congrès, les personnes asservies seraient comptées pour trois cinquièmes d'une personne. Cela signifie que le nombre de représentants des États esclavagistes serait basé sur le nombre d'habitants libres, plus les trois cinquièmes de la population esclave de leur État. Ce compromis a permis aux États du Sud d'augmenter leur représentation au Congrès et de maintenir un équilibre des pouvoirs avec les États du Nord. Cependant, il signifiait également que la Constitution traitait les personnes asservies comme des êtres humains à part entière, et ce compromis a été largement critiqué comme une défaillance morale de la Constitution.

Lors de la rédaction de la Constitution, le rôle et les pouvoirs de l'exécutif, et plus particulièrement du président, ont fait l'objet d'un débat important. Certains délégués souhaitaient un président fort, doté de pouvoirs similaires à ceux d'une monarchie constitutionnelle, tandis que d'autres s'opposaient à tout ce qui pouvait ressembler à une monarchie. En guise de compromis, la Constitution a créé un président disposant d'un droit de veto sur les lois adoptées par le Congrès, et un vice-président qui n'est pas directement élu par le peuple mais choisi par un collège électoral de grands électeurs. Ce système visait à équilibrer le besoin d'un dirigeant exécutif fort avec le désir d'éviter une figure de type monarchique. Le président aurait la possibilité d'opposer son veto à une loi et de contrôler le pouvoir du pouvoir législatif, mais le vice-président ne serait pas élu directement par le peuple et servirait à départager les voix dans le cas où le collège électoral ne parviendrait pas à prendre une décision.

Le collège électoral est un système établi par la Constitution dans lequel chaque État dispose d'un nombre de grands électeurs égal au nombre de ses représentants à la Chambre des représentants, plus deux pour ses sénateurs. Ces électeurs votent ensuite pour le président et le vice-président. Le candidat qui reçoit la majorité des votes des grands électeurs, soit au moins 270 sur 538, devient président. Les règles du collège électoral ont été modifiées au fil des ans, principalement sous la forme des 12e et 23e amendements. Le 12e amendement, ratifié en 1804, change la façon dont le président et le vice-président sont élus. Au lieu de voter pour deux candidats sans préciser lequel est le président et lequel est le vice-président, les électeurs doivent désormais voter pour un candidat à la présidence et un autre à la vice-présidence. Le 23e amendement, ratifié en 1961, donne aux résidents du district de Columbia le droit de voter aux élections présidentielles.

2008electoralvote.png

Le jour de l'élection présidentielle, les électeurs de chaque État élisent un groupe de grands électeurs, appelé le collège électoral, qui votera ensuite pour le président et le vice-président. Aujourd'hui, la plupart des États utilisent la méthode du "winner-takes-all", selon laquelle le parti politique qui remporte la majorité des voix dans l'État gagne tous les votes électoraux de cet État. Ce système incite les candidats à se concentrer sur les États où ils ont de bonnes chances de remporter la majorité des voix, ce qui explique pourquoi la majorité des événements et des publicités de la campagne se déroulent dans des États à forte population, comme la Floride.

Il convient de mentionner que le Maine et le Nebraska sont les deux États qui utilisent une méthode différente, la "méthode des districts du Congrès", selon laquelle deux votes électoraux sont attribués au gagnant du vote populaire de l'État, et les votes électoraux restants sont attribués au gagnant de chaque district du Congrès.

Ce système a été critiqué car il peut aboutir à une situation où un candidat remporte le vote populaire mais perd l'élection en raison de la manière dont les votes électoraux sont attribués. Cela s'est produit à plusieurs reprises dans l'histoire des États-Unis, le plus récemment en 2000.

Aux États-Unis, les citoyens n'élisent pas directement le président par le biais d'un système de suffrage universel, où chaque citoyen dispose d'un vote égal. Au lieu de cela, le président est élu par le biais du système du collège électoral, dans lequel chaque État se voit attribuer un certain nombre de grands électeurs en fonction de sa population. Ces électeurs votent ensuite pour le président. Il est possible pour un candidat de remporter l'élection sans recevoir la majorité du vote populaire. Cela peut se produire si un candidat remporte la majorité des votes des grands électeurs, qui sont attribués aux États en fonction de leur population, même s'il ne remporte pas le vote populaire. C'est ce qui s'est produit lors de plusieurs élections présidentielles américaines, et plus récemment en 2016. Ce système a été critiqué pour son caractère antidémocratique, car il peut aboutir à ce qu'un candidat remporte l'élection sans avoir le soutien d'une majorité de citoyens.

En 1787, les délégués à la Convention constitutionnelle ont convenu de créer un pouvoir judiciaire fort, dont une Cour suprême, ayant le pouvoir d'examiner les actions des autres branches du gouvernement et de s'assurer qu'elles sont conformes à la Constitution. La Cour suprême, composée à l'origine de six juges, aujourd'hui de neuf, est nommée par le président, avec l'avis et le consentement du Sénat. Une fois nommés, les juges servent à vie ou jusqu'à ce qu'ils décident de prendre leur retraite. L'idée derrière la nomination à vie est de garantir que les juges sont indépendants de toute pression politique et peuvent prendre des décisions impartiales. La Cour suprême est considérée comme l'autorité finale sur toutes les questions liées au droit constitutionnel et peut déclarer inconstitutionnels les actes du Congrès ou du président s'ils violent la Constitution. Ce système de freins et contrepoids permet de protéger les droits individuels et de maintenir l'équilibre des pouvoirs entre les branches du gouvernement.

Au cours de la Convention constitutionnelle de 1787, les délégués du Nord ont fait plusieurs concessions aux États du Sud, propriétaires d'esclaves, dans le but d'obtenir le soutien de ces États à la nouvelle Constitution. L'une de ces concessions était le compromis des trois cinquièmes, qui comptait les esclaves comme les trois cinquièmes d'une personne pour déterminer la représentation au Congrès. Ce compromis a permis aux États du Sud d'augmenter leur représentation au Congrès et de maintenir un équilibre des pouvoirs avec les États du Nord.

Ce compromis, ainsi que d'autres compromis faits par les États du Nord pendant la convention, comme la clause sur les esclaves fugitifs, qui exigeait le retour des esclaves fugitifs à leurs propriétaires, ont mis en évidence les limites du concept d'égalité dans la nouvelle nation, et le fait que les droits des personnes asservies n'étaient pas pris en compte dans la formation du nouveau gouvernement. Ces compromis indiquaient clairement que la Constitution était un produit de son temps, reflétant les réalités économiques et sociales de l'époque, et ils ont été largement critiqués comme un échec moral de la Constitution.

Au cours de la Convention constitutionnelle de 1787, les États du Nord ont approuvé la clause relative aux esclaves fugitifs, qui obligeait les États ayant déjà aboli l'esclavage à rendre à leurs propriétaires les esclaves fugitifs du Sud. Cette clause a été conçue pour apaiser les États du Sud propriétaires d'esclaves et obtenir leur soutien à la nouvelle Constitution. Il s'agissait d'une disposition sévère qui allait à l'encontre des principes de liberté et rendait difficile la fuite vers la liberté des personnes asservies.

Les États du Nord acceptent également de reporter de 20 ans, jusqu'en 1808, l'interdiction d'importer de nouveaux esclaves d'Afrique. Cela a permis la poursuite de la traite transatlantique des esclaves pendant deux décennies supplémentaires, et a entraîné l'importation d'un grand nombre d'esclaves d'Afrique. Le commerce intérieur des esclaves aux États-Unis s'est toutefois poursuivi jusqu'à l'abolition de l'esclavage en 1865.

Ces compromis faits par les États du Nord pendant la convention montrent les conflits profonds au sein de la nation nouvellement formée sur la question de l'esclavage, et les difficultés à équilibrer les intérêts des États du Nord et du Sud tout en essayant de former une nation unie.

La Convention constitutionnelle de 1787 n'a pas seulement été marquée par le compromis sur l'esclavage, mais aussi par les tensions entre les États sur l'équilibre des pouvoirs entre le gouvernement fédéral central et les États individuels. L'une des questions clés était celle de la fiscalité et du pouvoir du gouvernement fédéral de lever des impôts sur l'ensemble du territoire. Les petits États craignent alors de perdre leur autonomie et d'être dominés par les grands États.

La rédaction de la Constitution a été un processus long et difficile, et ce n'est que trois ans plus tard, en 1790, que les derniers États récalcitrants l'ont ratifiée. Afin de garantir la ratification, plusieurs États ont insisté sur l'ajout d'amendements, connus sous le nom de Déclaration des droits, qui garantissaient les droits et libertés individuels et limitaient le pouvoir du gouvernement fédéral.

Ces amendements, les dix premiers de la Constitution, ont été ajoutés en 1791 et confèrent aux individus des droits tels que la liberté d'expression, de religion, de presse, de réunion et le droit à un procès équitable, entre autres. Ils limitent également les pouvoirs du gouvernement et prévoient la séparation des pouvoirs et le fédéralisme.

Bill of Rights

La Déclaration des droits.[8][9][10]

La Déclaration des droits désigne les dix premiers amendements de la Constitution des États-Unis.[11] Ces amendements ont été ajoutés en 1791, peu après la ratification de la Constitution, afin de répondre aux préoccupations selon lesquelles la Constitution ne protégeait pas suffisamment les droits et libertés individuels. La Déclaration des droits garantit des droits individuels tels que :

  • Le premier amendement : Liberté d'expression, de religion, de presse, de réunion et de pétition.
  • Deuxième amendement : Le droit de porter des armes
  • Troisième amendement : Protection contre le cantonnement des soldats
  • Quatrième amendement : Protection contre les perquisitions et les saisies abusives
  • Cinquième amendement : Protection contre l'auto-incrimination et la double incrimination, et droit à un procès équitable
  • Sixième amendement : Droit à un procès équitable, y compris le droit à un procès public, à un jury impartial et à un avocat.
  • Septième amendement : Droit à un procès devant un jury dans les affaires civiles.
  • Huitième amendement : Protection contre les peines cruelles et inhabituelles
  • Neuvième amendement : L'énumération dans la Constitution de certains droits ne doit pas être interprétée comme déniant ou dépréciant d'autres droits conservés par le peuple.
  • Dixième amendement : Les pouvoirs qui ne sont pas délégués au gouvernement fédéral par la Constitution, ni interdits par elle aux États, sont réservés aux États ou au peuple.

Ces amendements ont joué un rôle crucial dans le façonnement du paysage juridique et politique des États-Unis et ont contribué à garantir la protection des droits et libertés individuels contre les excès du gouvernement.

La Déclaration des droits protège plusieurs libertés fondamentales, notamment :

  • La liberté de religion : Le premier amendement garantit le droit de pratiquer toute religion ou aucune religion, et interdit au gouvernement d'établir une religion nationale ou d'interférer avec le libre exercice de la religion.
  • La liberté d'expression : Le Premier amendement garantit également le droit à la liberté d'expression, qui comprend la liberté d'exprimer ses opinions et ses idées sans censure ni représailles de la part du gouvernement.
  • Liberté de la presse : Le Premier amendement garantit également la liberté de la presse, ce qui inclut le droit de publier des informations et des idées sans censure ni sanction de la part du gouvernement.
  • Liberté de réunion pacifique : Le Premier amendement garantit le droit de réunion pacifique, qui comprend le droit de se rassembler et d'exprimer ses opinions et ses idées sans intervention du gouvernement.
  • Liberté de pétition : Le Premier amendement garantit également le droit d'adresser une pétition au gouvernement pour obtenir le redressement de ses griefs, ce qui inclut le droit de demander au gouvernement d'agir sur une question particulière ou de modifier une loi ou une politique.
  • Droit de porter des armes : Le deuxième amendement garantit le droit de porter des armes, qui est souvent interprété comme le droit des individus de posséder des armes à feu pour se défendre et défendre l'État.
  • Protection contre les abus de l'État, de la police et de la justice : Les quatrième, cinquième, sixième et huitième amendements offrent une protection contre les abus de pouvoir de l'État, de la police et de la justice. Ces amendements protègent les individus contre les perquisitions et les saisies abusives, la protection contre l'auto-incrimination et la double incrimination, le droit à un procès équitable, la protection contre les peines cruelles et inhabituelles, et le droit à un procès public, à un jury impartial et à un avocat.

La Déclaration des droits, qui constitue les dix premiers amendements à la Constitution des États-Unis, est précédée par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen en France, qui a été adoptée pendant la Révolution française en 1789. Le Bill of Rights et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen sont tous deux conçus pour protéger les droits et libertés individuels contre les excès du gouvernement.

Cependant, il existe quelques différences essentielles entre les deux documents. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est davantage axée sur le bien commun et les principes d'égalité et de fraternité. Elle met l'accent sur les droits des citoyens dans leur ensemble, plutôt que sur les droits des citoyens individuels. En revanche, la Déclaration des droits est plus individualiste et se concentre sur la protection des droits et libertés de chaque citoyen contre les abus de pouvoir du gouvernement.

La Déclaration des droits comprend également plusieurs droits qui protègent les individus contre les actions arbitraires de l'État, comme les quatrième, cinquième, sixième et huitième amendements, qui protègent les individus contre les fouilles et les saisies abusives, la protection contre l'auto-incrimination et la double accusation, le droit à un procès équitable, la protection contre les peines cruelles et inhabituelles, le droit à un procès public, à un jury impartial et à un avocat.

Dans l'ensemble, tant la Déclaration des droits que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ont joué un rôle crucial dans l'élaboration du paysage juridique et politique de leurs pays respectifs et ont servi de modèle pour la protection des droits et libertés individuels.

Le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis, qui garantit le droit de porter des armes, est l'un des amendements les plus débattus et les plus controversés de la Déclaration des droits. Cet amendement stipule qu'"une milice bien réglée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit du peuple de garder et de porter des armes ne sera pas enfreint".

La signification et l'interprétation de cet amendement ont fait l'objet de nombreux débats, avec différentes interprétations de l'expression "Milice bien réglée" et de la signification du "droit du peuple de garder et de porter des armes". Certains affirment que l'amendement garantit le droit individuel de posséder des armes à feu pour l'autodéfense personnelle, tandis que d'autres soutiennent qu'il ne garantit que le droit de porter des armes dans le cadre d'une milice bien réglementée.

Le deuxième amendement a fait l'objet de nombreux débats devant les tribunaux et dans les milieux politiques, avec des discussions permanentes sur les lois et réglementations relatives au contrôle des armes à feu et sur l'équilibre entre le droit de porter des armes et la sécurité publique. Le fait que l'amendement soit ouvert à différentes interprétations est ce qui le rend malléable, et l'interprétation de cet amendement a changé au fil du temps.

La Déclaration des droits, y compris le dixième amendement, qui limite les pouvoirs du gouvernement fédéral à ceux spécifiquement énumérés dans la Constitution, est conçue pour protéger les droits et libertés individuels contre les excès du gouvernement. Cependant, il faut reconnaître que la Constitution, y compris la Déclaration des droits, a été adoptée à une époque où l'esclavage était encore légal et répandu aux États-Unis, et que les droits et libertés qu'elle garantit n'étaient pas étendus aux personnes réduites en esclavage ou aux femmes.

Le fait que la Constitution et la Déclaration des droits aient été adoptées sans remettre en question l'esclavage et qu'elles ne traitent pas explicitement des droits des personnes asservies ou des femmes confirme tacitement l'exclusion de ces groupes des protections et des droits garantis par la Constitution. Il s'agit là d'une limitation historique de la Constitution, qui souligne la nécessité de continuer à œuvrer en faveur d'une plus grande égalité et d'une plus grande inclusion dans l'interprétation et l'application de la Constitution.

La société du début du XIXème siècle

Expansion territoriale

Article détaillé : La conquête du territoire.

Au début du 19e siècle, les États-Unis étendent rapidement leur territoire par une combinaison d'achats, de traités et de conquêtes militaires. L'achat de la Louisiane en 1803, par lequel les États-Unis ont acheté une vaste étendue de terre à la France, a constitué une expansion significative du territoire américain. L'expédition Lewis et Clark, qui a exploré ces nouvelles terres, a commencé en 1804. La guerre de 1812 a également permis aux États-Unis de gagner des territoires sur l'Amérique du Nord britannique. En outre, les États-Unis ont également annexé la Floride à l'Espagne en 1819 et le Texas au Mexique en 1845. Cette expansion territoriale entraîne des conflits avec les tribus amérindiennes et le Mexique, qui débouchent sur la guerre américano-mexicaine de 1846-1848.[12][13][14][15][16][17]

L'achat de la Louisiane était un accord foncier entre les États-Unis et la France, dans lequel les États-Unis ont acquis environ 827 000 miles carrés de terres à l'ouest du fleuve Mississippi pour la somme de 15 millions de dollars. Ces terres, qui avaient été contrôlées par la France et récemment restituées par l'Espagne, doublaient la taille des États-Unis et fournissaient des ressources précieuses telles que des terres fertiles pour l'agriculture et un accès au fleuve Mississippi pour le transport et le commerce. L'achat a été organisé par le président américain Thomas Jefferson et ses représentants, et a été achevé en 1803. Napoléon Bonaparte, l'empereur de France de l'époque, a accepté la vente afin de lever des fonds pour sa guerre en cours en Haïti. L'achat de la Louisiane est considéré comme l'un des événements les plus importants de l'histoire américaine, car il a considérablement élargi le territoire de la nation et contribué à son expansion vers l'ouest.[18][19][20][21][22][23][24]. L'achat de la Louisiane était principalement un vaste territoire avec une faible population et de nombreuses tribus amérindiennes. Les États-Unis ont acquis la Floride auprès de l'Espagne en 1819 par un traité appelé le traité Adams-Onis, du nom des négociateurs américains et espagnols. L'Espagne a cédé la Floride aux États-Unis en échange du renoncement des États-Unis à leurs revendications sur le Texas et du paiement de 5 millions de dollars de réclamations de citoyens américains contre l'Espagne. L'acquisition de la Floride permet de doubler le territoire des États-Unis et fournit des ressources précieuses telles que des ports, des terres fertiles et un emplacement pour des postes militaires. Cependant, l'acquisition de la Floride et l'achat de la Louisiane ont également déplacé de nombreuses tribus amérindiennes et entraîné des conflits sur les droits fonciers et la souveraineté.[25][26][27][28][29][30][31][32][33].

Bipartisme

Les deux principaux partis politiques qui ont émergé aux États-Unis à la fin du 18e et au début du 19e siècle sont les Fédéralistes et les Démocrates-Républicains. Ces partis se sont formés à la suite des débats constitutionnels et de l'adoption de la Constitution américaine, car différents groupes de personnes avaient des interprétations différentes de la signification de la Constitution et de la manière dont le gouvernement devait être géré. Ces deux partis ont ouvert la voie au système bipartite moderne des États-Unis, les fédéralistes finissant par disparaître et le parti démocrate-républicain se divisant en deux partis modernes, le démocrate et le républicain.

Les fédéralistes, menés par George Washington, Alexander Hamilton et John Adams, étaient généralement favorables à un gouvernement fédéral fort et à de bonnes relations avec la Grande-Bretagne. Ils étaient soutenus par les marchands, les fabricants et les riches propriétaires terriens, et étaient principalement basés dans les États du nord-est.

Les démocrates-républicains, menés par Thomas Jefferson et James Madison, étaient généralement en faveur d'un gouvernement central limité et d'une approche plus populiste de la politique. Ils étaient influencés par les idées de la Révolution française, mais ne soutenaient pas l'égalité raciale. Ils étaient principalement soutenus par les fermiers, les planteurs et les pionniers, et étaient surtout basés dans les États du Sud et de l'Ouest.

Ces deux partis constituent le premier système bipartisan des États-Unis et ouvrent la voie au système bipartisan moderne des États-Unis, les fédéralistes finissant par disparaître et le parti démocrate-républicain se divisant pour donner naissance aux partis démocrate et républicain modernes.

Le discours politique entre les fédéralistes et les démocrates-républicains durant les premières années des États-Unis était souvent caractérisé par une rhétorique forte et des accusations. L'élection présidentielle de 1800, en particulier, fut une campagne litigieuse et très polarisée.

Les Démocrates-Républicains, menés par Thomas Jefferson, accusent les Fédéralistes d'être monarchiques et trop proches de la Grande-Bretagne. Ils dépeignent les Fédéralistes comme étant déconnectés du peuple et trop disposés à sacrifier les intérêts américains pour maintenir de bonnes relations avec la Grande-Bretagne.

Les Fédéralistes, menés par John Adams, accusaient les Démocrates-Républicains d'être des Jacobins radicaux et des anarchistes, qui étaient influencés par les excès de la Révolution française. Ils dépeignaient les démocrates-républicains comme de dangereux radicaux qui voulaient renverser l'ordre existant et provoquer le chaos et l'anarchie.

L'élection de 1800 a été un moment important de l'histoire américaine car elle a marqué le premier transfert pacifique du pouvoir d'un parti politique à un autre et a établi le système bipartite aux États-Unis.

Religion

Une résurgence de la ferveur religieuse et une augmentation de l'activité religieuse

Camp meeting méthodiste en 1819 (gravure, Library of Congress).

Un "Grand Réveil" a eu lieu aux États-Unis à la fin du 18e siècle et au début du 19e siècle, et il s'est caractérisé par une résurgence de la ferveur religieuse et une augmentation de l'activité religieuse. Ce mouvement de réveil religieux a été mené par un certain nombre de prédicateurs éminents, tels que Jonathan Edwards, George Whitefield et Charles Finney, qui ont voyagé dans tout le pays, prononçant des sermons puissants et émouvants qui ont attiré un grand nombre de personnes.

Le Grand Réveil a été particulièrement influent dans la région de l'achat de la Louisiane, où il a joué un rôle important dans le façonnement du paysage religieux et culturel. L'expansion du territoire américain dans l'Ouest a mis de nombreux nouveaux colons en contact avec différentes traditions religieuses, et le Grand Réveil a permis à ces colons d'affirmer leur propre identité religieuse.

Le Grand Réveil a également eu un impact significatif sur la culture religieuse des États-Unis, car il a conduit à l'émergence de nouvelles dénominations, telles que les baptistes et les méthodistes, et a contribué à établir une approche plus individualiste et personnelle de la religion. En outre, il a été affirmé que le Grand Réveil a également contribué à ouvrir la voie à la croissance du mouvement abolitionniste et d'autres mouvements de réforme sociale qui allaient émerger au XIXe siècle.

Il convient de noter que le Grand Réveil s'est également caractérisé par une forme plus militante et évangélique de protestantisme, qui était souvent en conflit avec d'autres groupes religieux tels que les catholiques et les pratiques religieuses indigènes.[34][35][36][37][38].

Le Grand Réveil était caractérisé par de grands réveils religieux et des réunions de camp, qui attiraient des milliers de personnes. On estime que l'une de ces réunions de camp, qui s'est tenue à Cane Ridge, dans le Kentucky, en 1801, a rassemblé jusqu'à 20 000 personnes. Ces réunions de camp étaient un élément clé du Grand Réveil et permettaient aux gens de se réunir pour écouter des sermons, prier et participer à des activités religieuses.

Le développement de nouvelles sectes religieuses au cours de cette période peut être compris comme une réponse à l'expansion rapide de la frontière américaine. Lorsque les nouveaux colons se sont déplacés vers l'ouest, ils se sont souvent retrouvés dans des régions où il y avait peu d'églises ou d'institutions religieuses établies. Le Grand Réveil a donné l'occasion à ces colons de créer de nouvelles communautés religieuses qui reflétaient leurs propres croyances et valeurs.

En outre, la formation de nouvelles sectes religieuses peut également être comprise comme un moyen pour les migrants de créer un sentiment de communauté et d'appartenance dans un endroit nouveau et peu familier. La religion peut procurer un sentiment de continuité et de tradition, et elle peut également être une source de réconfort et de soutien en période d'incertitude. En outre, elle peut aussi être un moyen pour les gens d'affirmer leur propre identité culturelle et religieuse dans un nouveau lieu, ainsi que de nouer des liens avec d'autres migrants qui partagent leurs croyances et leurs pratiques.

Il convient de noter que le Grand Réveil a également eu un impact significatif sur la culture religieuse des États-Unis, car il a conduit à l'émergence de nouvelles dénominations, telles que les baptistes et les méthodistes, et a contribué à établir une approche plus individualiste et personnelle de la religion.

Le rôle du Grand Réveil dans la formation du rôle des femmes en politique

Le Grand Réveil, en tant que mouvement religieux, a eu un impact profond sur la société américaine à la fin du 18e et au début du 19e siècle, et il a également contribué à façonner le rôle des femmes en politique.

Pendant le Grand Réveil, les femmes ont participé activement aux réveils religieux et aux réunions de camp, où elles étaient souvent considérées comme des partenaires égales dans l'expérience religieuse. Elles étaient encouragées à participer à des activités religieuses telles que le chant, la prière et le témoignage, qui étaient traditionnellement dirigées par des hommes. Cette expérience a permis aux femmes de développer leurs compétences oratoires et de prendre confiance en leur capacité à diriger et à participer à un discours public.

En outre, le Grand Réveil a également conduit à la formation de nouvelles dénominations religieuses, telles que les méthodistes et les baptistes, qui ont accueilli des femmes comme prédicatrices et dirigeantes. Cela a permis à de nombreuses femmes d'assumer des rôles de direction au sein de leurs communautés religieuses, et beaucoup d'entre elles sont ensuite devenues des leaders dans d'autres domaines de la société, notamment en politique.

Par conséquent, le Grand Réveil a joué un rôle important dans la promotion de la participation des femmes à la vie publique et a contribué à ouvrir la voie au mouvement pour les droits des femmes au XIXe siècle. Il a contribué à remettre en question les rôles traditionnels des hommes et des femmes, et a encouragé les femmes à être plus actives dans la vie publique et en politique, en leur donnant l'occasion de développer leurs compétences en matière de leadership et leur confiance en elles-mêmes.

Même si le Grand Réveil a permis aux femmes de participer à la vie politique, elles ont dû faire face à de nombreux obstacles et discriminations, car la société était encore patriarcale et les femmes n'ont eu le droit de vote que bien plus tard.

Impact du Grand Réveil sur la communauté Afroaméricaine

Le Grand Réveil a eu un impact important sur les femmes et les Noirs aux États-Unis à la fin du 18e siècle et au début du 19e siècle.

Pour les Noirs, le Grand Réveil a été un moment important dans le développement de leur identité religieuse et culturelle. De nombreux Noirs ont été déplacés de force d'Afrique et amenés en Amérique comme esclaves. Ils se sont souvent vu refuser l'accès aux pratiques religieuses traditionnelles et ont été contraints de se convertir au christianisme. Le Grand Réveil a été l'occasion pour les Noirs d'affirmer leur propre identité religieuse et de créer de nouvelles communautés religieuses reflétant leurs propres croyances et valeurs.

L'un des exemples les plus remarquables est l'African Evangelical Apostolic Church, fondée en 1801 par un groupe de Noirs libres à Philadelphie. Cette église a été créée en réponse au racisme et à la discrimination dont les Noirs étaient victimes dans les églises blanches. C'était l'une des premières églises noires des États-Unis, et elle a joué un rôle important dans le développement de l'église noire en tant qu'institution culturelle et religieuse.

En outre, le Grand Réveil a également eu un impact significatif sur la culture religieuse des Noirs réduits en esclavage. Le Grand Réveil a permis aux esclaves de renouer avec leur foi et de trouver du réconfort au milieu de leurs difficultés. De nombreux esclaves ont trouvé du réconfort dans le message de salut et de rédemption, qui était au cœur du Grand Réveil.

Même si le Grand Réveil a permis aux Noirs d'affirmer leur propre identité religieuse, ils ont été confrontés à de nombreuses barrières et discriminations. Ils étaient souvent victimes de ségrégation dans leurs communautés religieuses, et leurs pratiques religieuses étaient souvent supprimées. Cependant, le Great Awakening a été un moment important dans le développement de la culture et de l'identité religieuses des Noirs, et il a préparé le terrain pour l'émergence ultérieure de mouvements religieux dirigés par des Noirs, tels que la théologie noire.

Le déplacement forcé des esclaves noirs vers l'Ouest, connu sous le nom de "Second Middle Passage", est un événement important de l'histoire américaine. À partir de 1810, on estime que 100 000 esclaves noirs ont été déplacés de force du Haut Sud vers le Sud profond et les nouveaux territoires occidentaux, tels que le Mississippi, l'Alabama et la Louisiane. Ce déplacement était motivé par l'expansion de la culture du coton dans la région et par la demande de main-d'œuvre bon marché pour travailler dans les champs.

En raison de ces déplacements forcés, l'esclavage s'est répandu et s'est ancré dans le Sud américain. Le nombre d'esclaves aux États-Unis a augmenté rapidement, passant d'environ 450 000 en 1770 à 1,5 million en 1820.

Le déplacement forcé des esclaves noirs vers l'Ouest a eu un impact profond sur la vie de ces esclaves et de leurs descendants. Ils ont été séparés de leurs familles, de leurs communautés et de leurs cultures, et ont dû s'adapter à des environnements nouveaux et souvent hostiles. En outre, les conditions d'esclavage dans l'Ouest étaient souvent plus dures que dans les États de l'Est.

En guise de parallèle, les expériences des Noirs réduits en esclavage lors du second passage du milieu peuvent être comparées aux expériences des Juifs réduits en esclavage en Égypte. Comme les Juifs asservis en Égypte, les Noirs asservis dans le Sud des États-Unis ont également dû s'adapter à des circonstances nouvelles et difficiles et ont souvent dû trouver des moyens de préserver leur culture et leur religion au milieu de l'esclavage.

Les prédicateurs noirs sont apparus au cours de cette période, car ils étaient capables d'entrer en contact avec la population asservie et de lui fournir des conseils spirituels et de l'espoir. Nombre de ces prédicateurs étaient eux-mêmes des esclaves et étaient capables d'établir un lien avec leurs congrégations d'une manière que les prédicateurs blancs ne pouvaient pas faire. Ils incorporaient souvent des éléments des traditions religieuses africaines dans leurs sermons, ce qui contribuait à préserver l'héritage culturel et religieux des Noirs réduits en esclavage.

Le rôle de la religion dans la création d'un sentiment de communauté

La religion a joué un rôle important dans l'expérience des femmes et des esclaves noirs aux États-Unis à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle.

Pour les femmes, la religion était une occasion de participer à la vie publique et d'affirmer leur propre agence et autorité. Pendant le Grand Réveil, les femmes ont été encouragées à participer à des activités religieuses telles que le chant, la prière et le témoignage, qui étaient traditionnellement dirigées par des hommes. Cette expérience a permis aux femmes de développer leurs compétences oratoires et de prendre confiance en leur capacité à diriger et à participer au discours public. En outre, le Grand Réveil a également conduit à la formation de nouvelles dénominations religieuses, telles que les méthodistes et les baptistes, qui ont accueilli des femmes comme prédicatrices et dirigeantes.

Pour les esclaves noirs, la religion a joué un rôle similaire, en leur donnant l'occasion de se tailler une place dans la société et d'affirmer leur propre identité. De nombreux esclaves noirs ont été convertis de force au christianisme, mais ils ont pu trouver un sens et un réconfort dans leur foi, et créer leurs propres communautés religieuses. Les prédicateurs noirs sont apparus au cours de cette période, car ils étaient capables d'entrer en contact avec la population asservie et de lui fournir des conseils spirituels et de l'espoir. Ils incorporaient souvent des éléments des traditions religieuses africaines dans leurs sermons, ce qui contribuait à préserver l'héritage culturel et religieux des esclaves noirs. La religion était également une source d'espoir et de réconfort au milieu des circonstances difficiles de l'esclavage.

Dans les deux cas, la religion a joué un rôle dans la création d'un sentiment de communauté, d'appartenance et d'identité pour des personnes qui étaient autrement marginalisées et opprimées dans la société. Elle leur a également donné l'occasion d'affirmer leur autonomie et leur autorité, et de trouver un but et un sens à leur vie. En outre, la religion a souvent été une source de résistance et de rébellion contre les systèmes oppressifs, ainsi qu'un moyen de préserver les traditions et les valeurs culturelles. Toutefois, il est important de noter que le rôle de la religion peut également être utilisé comme un outil d'oppression et de contrôle par les personnes au pouvoir.

Croissance de l’esclavage

Animation montrant l’évolution des territoires esclavagistes, dont celle liée au compromis du Missouri.

La question de l'esclavage et de l'équilibre entre les États esclaves et non esclaves est devenue de plus en plus controversée aux États-Unis après l'achat de la Louisiane en 1803. L'achat de la Louisiane, qui a ajouté un vaste territoire aux États-Unis, y compris les États actuels de l'Arkansas, du Missouri, de l'Iowa, de l'Oklahoma, du Kansas et des parties de six autres États, a créé un problème pour l'équilibre entre les États esclaves et les États non esclaves.

Entre 1800 et 1819, 12 nouveaux États ont rejoint l'Union. Et en 1819, les États-Unis comptaient 22 États, dont 11 États libres et 11 États esclavagistes. Cela a créé un équilibre délicat du pouvoir entre le Nord et le Sud, puisque le nombre d'États libres et d'États esclavagistes était à peu près égal.

Avec l'ajout de nouveaux territoires, la question d'autoriser ou non l'esclavage dans ces territoires devient un enjeu majeur. Les Nordistes s'opposaient généralement à l'expansion de l'esclavage, tandis que les Sudistes la soutenaient. Cet équilibre a été maintenu par une série de compromis politiques, comme le compromis du Missouri de 1820, qui admettait le Missouri comme État esclave et le Maine comme État libre, et établissait une ligne de démarcation entre les États libres et esclaves dans le territoire de la Louisiane. Cependant, avec l'ajout de nouveaux États et territoires, la question de savoir s'il fallait autoriser l'esclavage dans ces régions continuait d'être une source de tension entre le Nord et le Sud. Cela a conduit à une série de luttes politiques sur la question de l'esclavage, notamment le compromis du Missouri de 1820, la loi Kansas-Nebraska de 1854 et la décision Dred Scott de 1857.

En 1819, le Missouri a demandé à rejoindre l'Union en tant qu'État esclave, ce qui a déclenché un long débat au Congrès sur l'équilibre des pouvoirs entre les États esclavagistes et non esclavagistes. À l'époque, le Sénat était composé de deux sénateurs de chaque État, indépendamment de la taille de la population. Cela signifiait que si une grande majorité des États étaient des États esclavagistes, la majorité des sénateurs seraient également issus d'États esclavagistes, ce qui leur conférait un pouvoir disproportionné par rapport aux États non esclavagistes.

Pour résoudre ce problème, le Congrès a adopté le compromis du Missouri en 1820. Ce compromis admettait le Missouri en tant qu'État esclave et le Maine en tant qu'État libre, préservant ainsi l'équilibre des pouvoirs entre les États esclavagistes et non esclavagistes. Le compromis établit également une ligne de démarcation entre les États libres et les États esclavagistes dans le territoire de la Louisiane, qui interdit l'esclavage dans tout territoire situé au nord de cette ligne.

Le compromis du Missouri a temporairement résolu la question de l'esclavage et de l'équilibre des pouvoirs entre les États, mais il ne s'agissait pas d'une solution permanente. À mesure que de nouveaux États et territoires s'ajoutaient à l'Union, la question de savoir s'il fallait autoriser l'esclavage dans ces régions continuait à être une source de tension entre le Nord et le Sud, ce qui a finalement conduit au déclenchement de la guerre civile en 1861.[39][40][41][42][43][44][45][46][47][48][49][50][51]

Ces événements et d'autres ont finalement conduit à la guerre civile américaine de 1861 à 1865, qui a abouti à l'abolition de l'esclavage aux États-Unis et à la fin du commerce des esclaves. La guerre a opposé le Nord (Union) et le Sud (Confédération) sur les questions des droits des États et de l'esclavage. Le Nord est sorti vainqueur, l'esclavage a été aboli et l'Union a été préservée.

Le début du nationalisme étatsunien

Le renouveau du nationalisme

C’est un nationalisme qui va rejaillir en 1812 quand les États-Unis lancent une nouvelle guerre contre l’Angleterre pour agrandir leurs frontières au nord. La guerre de 1812 a en effet été un échec pour les Etats-Unis dans leur objectif de repousser les Anglais vers le nord. Les Etats-Unis n'ont pas réussi à prendre le contrôle de la Province du Haut-Canada (actuelle Ontario) et leurs armées ont subi des défaites importantes sur leur propre sol. Cependant, la guerre a été considérée comme un succès sur le plan national, car elle a renforcé le sentiment de nationalisme et d'unité chez les Américains, et a montré que les Etats-Unis étaient une nation capable de se défendre contre les puissances étrangères.[52][53][54][55]

La Grande-Bretagne a imposé un blocus sur les mers et les côtes des États-Unis pendant la guerre de 1812, ce qui a eu pour effet de renforcer le sentiment nationaliste chez les Américains. Cela s'explique par le fait que le blocus a entraîné des difficultés économiques pour les États-Unis, qui n'avaient pas de marine pour contrer les navires britanniques et protéger leurs propres côtes et ports commerciaux. Cela a également conduit les Américains à se sentir menacés et opprimés par une puissance étrangère, renforçant ainsi leur sentiment d'unité nationale et de détermination à se défendre.

Les nations indiennes ont été les grands perdants de la guerre de 1812, car les traités de paix qui ont suivi la guerre ont donné aux États-Unis un accès étendu aux terres des nations indiennes dans la région des Grands Lacs. Les Américains ont utilisé cette occasion pour envahir ces terres et les soumettre à la colonisation, ce qui a entraîné des conflits violents et des massacres contre les populations indigènes. Les nations indiennes ont également été contraintes de quitter leurs terres ancestrales pour se retirer dans des réserves, ou de migrer vers l'Ouest pour échapper aux colons. Ces événements ont eu un impact dévastateur sur les peuples autochtones et ont entraîné des pertes de vies, de cultures et de territoires. Cette guerre a pour conséquence un regain de nationalisme et une forte confiance en soi. Des artistes commencent à représenter le mythe d’une société agraire. L’embargo anglais permet le premier développement de manufactures principalement sur la côte est des États-Unis faisant concurrence aux Anglais.

La guerre de 1812 a eu des conséquences significatives sur le développement économique et culturel des États-Unis. Le blocus imposé par les Anglais a en effet poussé les Américains à développer leur propre industrie pour répondre aux besoins en produits manufacturés, ce qui a entraîné un essor de l'industrie textile, de la métallurgie et de l'armement sur la côte Est des États-Unis. Cela a également conduit à une diversification de l'économie américaine et une augmentation de la production domestique. Cette situation a suscité un sentiment de fierté nationale et de compétence industrielle qui a été reflétée dans les œuvres d'artistes qui ont commencé à représenter le mythe d'une société agraire forte et indépendante. En somme, la guerre de 1812 a joué un rôle clé dans le développement économique et culturel des États-Unis en renforçant le nationalisme et en stimulant l'industrie nationale.

La guerre de 1812 a également eu un impact sur le développement des infrastructures et des politiques publiques aux États-Unis. Les gouvernants américains se sont alors intéressés à l'éducation et à la santé publique, ce qui a conduit à la mise en place de systèmes d'éducation et de soins de santé publics plus efficaces. Cela a également conduit à l'élaboration de nouvelles infrastructures pour améliorer les moyens de transport et de communication. D'autre part, cette période a vu émerger une architecture américaine qui a été fortement influencée par le style gréco-romain, notamment à travers les designs des bâtiments publics. Le président Thomas Jefferson, en particulier, a joué un rôle important dans cette tendance en dessinant sa propre maison, la Maison-Blanche, qui était inspirée des constructions antiques. En somme, la guerre de 1812 a contribué à la mise en place de politiques publiques et de nouvelles infrastructures qui ont influencé le développement culturel et architectural des États-Unis.

Le sentiment nationaliste qui a suivi la guerre de 1812 a également conduit au renforcement de l'armée des États-Unis. La création de l'Académie militaire de West Point en 1802 est un exemple notable de cette tendance. L'Académie de West Point est devenue un lieu de formation prestigieux pour les officiers de l'armée américaine et a joué un rôle clé dans le développement de la professionnalisation de l'armée américaine. Elle est devenue un lieu de formation prestigieux pour les futurs officiers de l'armée américaine, un lieu où l'on enseigne des principes militaires, des sciences, des mathématiques et des arts, ainsi que des valeurs morales et éthiques. Cela a contribué à renforcer la capacité de défense des États-Unis et à renforcer leur sentiment de sécurité nationale.

La doctrine Monroe

James Monroe.

La doctrine Monroe est une politique énoncée par le président James Monroe en 1823, qui énonce que les États-Unis considèrent toute intervention européenne dans les affaires des nations d'Amérique latine comme une menace à leur propre sécurité. Cette doctrine a également établi que les États-Unis se considèrent comme le principal protecteur des républiques d'Amérique latine. Elle a été utilisée pour justifier l'expansionnisme américain en Amérique latine au cours des siècles suivants.[56][57][58][59][60]

La doctrine Monroe a été annoncée en 1823, alors que les révolutions d'indépendance en Amérique latine étaient en plein essor, notamment avec la victoire de la révolution haïtienne en 1804, l'indépendance du Brésil en 1822 et les colonies espagnoles qui ont commencé à s'affranchir. Les États-Unis craignaient que les puissances européennes, en particulier la Grande-Bretagne, cherchent à rétablir leur influence sur ces nations indépendantes et à contester leur propre hégémonie régionale.

La doctrine Monroe comprenait une demande de non-colonisation de l'hémisphère ouest par les puissances européennes, notamment en ce qui concerne l'Alaska qui était alors sous contrôle russe. Il a également été souligné que les États-Unis ne toléreraient pas l'intervention des puissances européennes dans les affaires des nations d'Amérique latine, et se considéreraient comme le principal protecteur de ces nations.

Il est également important de noter que la doctrine Monroe précisait que les États-Unis s'engageaient à ne pas s'ingérer dans les affaires de l'Europe, y compris dans les colonies européennes, et qu'ils respecteraient leur politique de neutralité dans les conflits européens. Cela était en ligne avec la politique de non-ingérence et d'isolationnisme qui a prévalu aux États-Unis pendant la plupart de leur histoire jusqu'à la première guerre mondiale.

A l'époque où la doctrine Monroe a été annoncée, elle a été largement ignorée par les puissances européennes, en particulier la Grande-Bretagne qui était alors la principale puissance mondiale et avait une présence importante dans les Amériques. En raison de sa puissance navale, la Grande-Bretagne était en mesure de se faire respecter dans les Amériques et de maintenir son influence sur les nations de la région. Les États-Unis, en revanche, étaient encore un pays relativement jeune et faible sur la scène internationale, et leur politique était donc largement ignorée par les puissances européennes.

La doctrine Monroe a effectivement été un premier pas dans les ambitions américaines d'expansionnisme et de domination sur les Amériques et dans le monde. Les États-Unis ont progressivement renforcé leur influence dans la région au cours des décennies qui ont suivi, notamment en menant des guerres pour l'expansion territoriale (guerre mexicaine, guerre d'Espagne-Amérique) et en intervenant dans les affaires des nations d'Amérique latine pour protéger leurs intérêts économiques. Cette politique d'expansionnisme et d'ingérence a continué à s'étendre dans le monde au fil des siècles, avec l'entrée des Etats-Unis dans la première guerre mondiale et la seconde guerre mondiale, et avec la politique de containment pendant la guerre froide, qui visait à contenir l'expansionnisme soviétique. Les Etats-Unis sont devenus une puissance dominante mondiale depuis le XXe siècle en se basant sur cette politique d'expansionnisme et d'ingérence.

Annexes

  • La doctrine de Monroe, un impérialisme masqué par François-Georges Dreyfus, Professeur émérite de l'université Paris Sorbonne-Paris IV.
  • La doctrine Monroe de 1823
  • Nova Atlantis in Bibliotheca Augustana (Latin version of New Atlantis)
  • Amar, Akhil Reed (1998). The Bill of Rights. Yale University Press.
  • Beeman, Richard (2009). Plain, Honest Men: The Making of the American Constitution. Random House.
  • Berkin, Carol (2015). The Bill of Rights: The Fight to Secure America's Liberties. Simon & Schuster.
  • Bessler, John D. (2012). Cruel and Unusual: The American Death Penalty and the Founders' Eighth Amendment. University Press of New England.
  • Brookhiser, Richard (2011). James Madison. Basic Books.
  • Brutus (2008) [1787]. "To the Citizens of the State of New York". In Storing, Herbert J. (ed.). The Complete Anti-Federalist, Volume 1. University of Chicago Press.
  • Ellis, Joseph J. (2015). The Quartet: Orchestrating the Second American Revolution. New York: Alfred A. Knopf. ISBN 9780385353410 – via Google Books.
  • Hamilton, Alexander, Madison, James, and Jay, John (2003). Ball, Terence (ed.). The Federalist: With Letters of Brutus. Cambridge University Press.
  • Kyvig, David E. (1996). Explicit and Authentic Acts: Amending the U.S. Constitution, 1776–1995. Lawrence: University Press of Kansas. ISBN 0-7006-0931-8 – via Google Books.
  • Labunski, Richard E. (2006). James Madison and the struggle for the Bill of Rights. Oxford University Press.
  • Levy, Leonard W. (1999). Origins of the Bill of Rights. Yale University Press.
  • Maier, Pauline (2010). Ratification: The People Debate the Constitution, 1787–1788. Simon & Schuster.
  • Rakove, Jack N. (1996). Original Meanings. Alfred A. Knopf.
  • Stewart, David O. (2007). The Summer of 1787. Simon & Schuster.
  • Wood, Gordon S. (2009). Empire of Liberty: A History of the Early Republic, 1789–1815. Oxford University Press.
  • Johnson, Keith (November 18, 2013). "Kerry Makes It Official: 'Era of Monroe Doctrine Is Over'". Wall Street Journal.
  • Keck, Zachary (November 21, 2013). "The US Renounces the Monroe Doctrine?". The Diplomat.
  • "John Bolton: 'We're not afraid to use the word Monroe Doctrine'". March 3, 2019.
  • "What is the Monroe Doctrine? John Bolton's justification for Trump's push against Maduro". The Washington Post. March 4, 2019.

Références

  1. Aline Helg - UNIGE
  2. Aline Helg - Academia.edu
  3. Aline Helg - Wikipedia
  4. Aline Helg - Afrocubaweb.com
  5. Aline Helg - Researchgate.net
  6. Aline Helg - Cairn.info
  7. Aline Helg - Google Scholar
  8. "Bill of Rights". history.com. A&E Television Networks.
  9. "Bill of Rights – Facts & Summary". History.com.
  10. "The Bill Of Rights: A Brief History". ACLU.
  11. "Bill of Rights Transcript". Archives.gov.
  12. Full text of the Lewis and Clark journals online – edited by Gary E. Moulton, University of Nebraska–Lincoln
  13. "National Archives photos dating from the 1860s–1890s of the Native cultures the expedition encountered". Archived from the original on February 12, 2008.
  14. Lewis and Clark Expedition, a National Park Service Discover Our Shared Heritage Travel Itinerary
  15. "History of the Expedition Under the Command of Captains Lewis and Clark: To the Sources of the Missouri, thence Across the Rocky Mountains and down the River Columbia to the Pacific Ocean" published in 1814; from the World Digital Library
  16. Lewis & Clark Fort Mandan Foundation: Discovering Lewis & Clark
  17. Corps of Discovery Online Atlas, created by Watzek Library, Lewis & Clark College.
  18. Rodriguez, Junius P. (2002). The Louisiana Purchase: A Historical and Geographical Encyclopedia. ABC-CLIO. ISBN 978-1576071885.
  19. Burgan, Michael (2002). The Louisiana Purchase. Capstone. ISBN 978-0756502102.
  20. Fleming, Thomas J. (2003). The Louisiana Purchase. John Wiley & Sons. ISBN 978-0-471-26738-6.
  21. Gayarre, Charles (1867). History of Louisiana.
  22. Lawson, Gary & Seidman, Guy (2008). The Constitution of Empire: Territorial Expansion and American Legal History. Yale University Press. ISBN 978-0300128963.
  23. Lee, Robert (March 1, 2017). "Accounting for Conquest: The Price of the Louisiana Purchase of Indian Country". Journal of American History. 103 (4): 921–942. doi:10.1093/jahist/jaw504.
  24. Library of Congress: Louisiana Purchase Treaty
  25. Bailey, Hugh C. (1956). "Alabama's Political Leaders and the Acquisition of Florida" (PDF). Florida Historical Quarterly. 35 (1): 17–29. ISSN 0015-4113.
  26. Brooks, Philip Coolidge (1939). Diplomacy and the borderlands: the Adams–Onís Treaty of 1819.
  27. Text of the Adams–Onís Treaty
  28. Crutchfield, James A.; Moutlon, Candy; Del Bene, Terry. The Settlement of America: An Encyclopedia of Westward Expansion from Jamestown to the Closing of the Frontier. Routledge. p. 51. ISBN 978-1-317-45461-8.
  29. The Oxford Encyclopedia of American Military and Diplomatic History. OUP USA.
  30. "Adams–Onís Treaty of 1819". Sons of Dewitt Colony. TexasTexas A&M University.
  31. Cash, Peter Arnold (1999), "The Adams–Onís Treaty Claims Commission: Spoliation and Diplomacy, 1795–1824", DAI, PhD dissertation U. of Memphis 1998, 59 (9), pp. 3611-A. DA9905078 Fulltext: ProQuest Dissertations & Theses.
  32. "An Act for carrying into execution the treaty between the United States and Spain, concluded at Washington on the twenty-second day of February, one thousand eight hundred and nineteen"
  33. Onís, Luis, “Negociación con los Estados Unidos de América” en Memoria sobre las negociaciones entre España y los Estados Unidos de América, pról. de Jack D.L. Holmes, Madrid, José Porrúa, 1969.
  34. Conforti, Joseph. "The Invention of the Great Awakening, 1795–1842". Early American Literature (1991): 99–118. JSTOR 25056853.
  35. Griffin, Clifford S. "Religious Benevolence as Social Control, 1815–1860", The Mississippi Valley Historical Review, (1957) 44#3 pp. 423–444. JSTOR 1887019. doi:10.2307/1887019.
  36. Mathews, Donald G. "The Second Great Awakening as an organizing process, 1780–1830: An hypothesis". American Quarterly (1969): 23–43. JSTOR 2710771. doi:10.2307/2710771.
  37. Shiels, Richard D. "The Second Great Awakening in Connecticut: Critique of the Traditional Interpretation", Church History 49 (1980): 401–415. JSTOR 3164815.
  38. Varel, David A. "The Historiography of the Second Great Awakening and the Problem of Historical Causation, 1945–2005". Madison Historical Review (2014) 8#4 [[1]]
  39. Brown, Richard H. (1970) [Winter 1966], "Missouri Crisis, Slavery, and the Politics of Jacksonianism", in Gatell, Frank Otto (ed.), Essays on Jacksonian America, New York: Holt, Rinehart and Winston, pp. 5–72
  40. Miller, William L. (1995), Arguing about Slavery: The Great Battle in the United States Congress, Borzoi Books, Alfred J. Knopf, ISBN 0-394-56922-9
  41. Brown, Richard Holbrook (1964), The Missouri compromise: political statesmanship or unwise evasion?, Heath, p. 85
  42. Dixon, Mrs. Archibald (1899). The true history of the Missouri compromise and its repeal. The Robert Clarke Company. p. 623.
  43. Forbes, Robert Pierce (2007). The Missouri Compromise and Its Aftermath: Slavery and the Meaning of America. University of North Carolina Press. p. 369. ISBN 9780807831052.
  44. Gilman, D. C.; Peck, H. T.; Colby, F. M., eds. (1905). "Missouri Compromise" . New International Encyclopedia (1st ed.). New York: Dodd, Mead.
  45. Howe, Daniel Walker (Summer 2010), "Missouri, Slave Or Free?", American Heritage, 60 (2): 21–23
  46. Humphrey, D. D., Rev. Heman (1854). THE MISSOURI COMPROMISE. Pittsfield, Massachusetts: Reed, Hull & Peirson. p. 32.
  47. Moore, Glover (1967), The Missouri controversy, 1819–1821, University of Kentucky Press (Original from Indiana University), p. 383
  48. Peterson, Merrill D. (1960). The Jefferson Image in the American Mind. University of Virginia Press. p. 548. ISBN 0-8139-1851-0.
  49. Wilentz, Sean (2004), "Jeffersonian Democracy and the Origins of Political Antislavery in the United States: The Missouri Crisis Revisited", Journal of the Historical Society, 4 (3): 375–401
  50. White, Deborah Gray (2013), Freedom On My Mind: A History of African Americans, Boston: Bedford/St. Martin's, pp. 215–216
  51. Woodburn, James Albert (1894), The historical significance of the Missouri compromise, Washington, D.C.: Government Printing Office, p. 297
  52. "War of 1812" bibliographical guide by David Curtis Skaggs (2015); Oxford Bibliographies Online
  53. Library of Congress Guide to the War of 1812, Kenneth Drexler
  54. Benn, Carl (2002). The War of 1812. Oxford: Osprey Publishing. ISBN 978-1-84176-466-5.
  55. Latimer, Jon (2007). 1812: War with America. Cambridge: Belknap Press. ISBN 978-0-674-02584-4.
  56. "The Monroe Doctrine (1823)". Basic Readings in U.S. Democracy.
  57. Boyer, Paul S., ed. (2006). The Oxford Companion to United States History. Oxford: Oxford University Press. pp. 514. ISBN 978-0-19-508209-8.
  58. Morison, S.E. (February 1924). "The Origins of the Monroe Doctrine". Economica. doi:10.2307/2547870. JSTOR 2547870.
  59. Ferrell, Robert H. "Monroe Doctrine". ap.grolier.com.
  60. Lerner, Adrienne Wilmoth (2004). "Monroe Doctrine". Encyclopedia of Espionage, Intelligence, and Security.