« Les États-Unis du Nord et du Sud vers 1850 : immigration et esclavage » : différence entre les versions

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[[Image:American progress.JPG|thumb|300px|Cette œuvre, peinte vers 1872 par John Gast intitulée ''American Progress'' est une représentation allégorique de la « Destinée manifeste ». Dans cette scène, une femme angélique (parfois identifiée comme Columbia, la personnification des États-Unis au XIXe), porte la lumière de la « civilisation » à l’Ouest avec les colons américains, câblant le télégraphe dans son sillon. Les Amérindiens et les animaux sauvages fuient vers les ténèbres de l’ouest sauvage.]]
[[Image:American progress.JPG|thumb|300px|Cette œuvre, peinte vers 1872 par John Gast intitulée ''American Progress'' est une représentation allégorique de la « Destinée manifeste ». Dans cette scène, une femme angélique (parfois identifiée comme Columbia, la personnification des États-Unis au XIXe), porte la lumière de la « civilisation » à l’Ouest avec les colons américains, câblant le télégraphe dans son sillon. Les Amérindiens et les animaux sauvages fuient vers les ténèbres de l’ouest sauvage.]]


//La thèse de la Destinée Manifeste des Etats-Unis, telle que formulée par John L. O'Sullivan en 1845, était que les Etats-Unis avaient pour mission divine d'étendre leur territoire et leur influence sur le continent nord-américain, et éventuellement sur le monde entier. L'idée était que les principes de démocratie et de liberté incarnés par les États-Unis en faisaient une civilisation supérieure, et qu'il était du devoir de la nation de répandre ces principes dans le reste du monde. Cette idée allait devenir une justification essentielle de l'impérialisme et de l'expansion territoriale des États-Unis au cours des décennies suivantes.
La thèse de la Destinée Manifeste, effectivement formulée par John L. O'Sullivan en 1845, a été une idéologie puissante et guidante pour les États-Unis au cours du XIXe siècle. Elle reposait sur la croyance que les États-Unis avaient une mission divine et unique d'étendre leur influence à travers le continent nord-américain et, éventuellement, au-delà. Cette idée n'était pas simplement un appel à l'expansion territoriale; elle était profondément enracinée dans la vision que beaucoup avaient de l'identité américaine. Les États-Unis étaient considérés comme une nation exceptionnelle, dotée d'une forme de gouvernement et de valeurs démocratiques supérieures. L'expansion était donc perçue non seulement comme un droit mais aussi comme un devoir, visant à répandre ces valeurs et à apporter la "civilisation" aux régions moins développées. Cette idéologie a joué un rôle essentiel dans les mouvements d'expansion de l'Amérique, justifiant des actions telles que l'annexion du Texas, l'acquisition de l'Oregon, et la guerre contre le Mexique. Elle a également influencé la manière dont les Américains percevaient et interagissaient avec les peuples indigènes, souvent avec des conséquences dévastatrices. Plus tard, les idées de la Destinée Manifeste ont également trouvé un écho dans l'impérialisme américain au-delà du continent, influençant des actions comme l'annexion de Hawaii et la conquête des Philippines. Bien que puissante et influente, la Destinée Manifeste était également controversée. Certains la voyaient comme une excuse pour l'agression et l'oppression, et elle était profondément liée aux débats sur l'esclavage et la nature de l'expansion américaine. La façon dont elle a façonné l'histoire américaine reste un sujet d'étude et de réflexion, illustrant les complexités de la croissance d'une nation et les défis éthiques et moraux qui accompagnent une telle expansion.


La thèse de la Destinée Manifeste, enracinée dans la croyance en la supériorité de la culture et de la race anglo-saxonnes, a eu une influence puissante et souvent troublante sur la politique d'expansion des États-Unis au cours du XIXe siècle. Elle a été un outil de justification pour de nombreux actes qui, aujourd'hui, sont largement reconnus comme étant injustes et inhumains. En fait, la Destinée Manifeste était étroitement liée à une forme de nationalisme ethnique qui plaçait la culture et la race anglo-saxonnes au-dessus des autres. Cette idée était imprégnée d'un sentiment de mission divine, où les États-Unis étaient chargés d'étendre leur "civilisation supérieure" au reste du monde. Ce concept n'était pas simplement théorique; il a été mis en œuvre de manière agressive dans des actions telles que l'annexion de territoires mexicains, la suppression et le déplacement des peuples indigènes, et le soutien continu à l'institution de l'esclavage. Ces actions étaient justifiées par une rhétorique qui dépeignait les États-Unis comme les porteurs d'un idéal démocratique supérieur, tandis que ceux qui se trouvaient dans les territoires conquis étaient souvent dépeints comme inférieurs et nécessitant d'être "civilisés". Cette approche raciste et ethnocentrique a eu des conséquences profondes et durables, notamment en ce qui concerne les relations avec les peuples indigènes. Le déplacement et l'annexion forcés ont souvent été accompagnés de violence et d'oppression, créant des plaies qui persistent encore aujourd'hui dans de nombreuses communautés. En outre, l'association de l'esclavage avec cette expansion a exacerbé les divisions régionales et politiques, contribuant finalement à la guerre civile américaine.
Selon cette idée, la race et la culture anglo-saxonnes des États-Unis étaient supérieures aux autres cultures et il était du devoir de la nation d'étendre sa puissance et sa population au reste du monde. Cette idée a été utilisée pour justifier l'expansion territoriale et l'annexion de terres d'autres pays et de peuples autochtones. La croyance était que cette expansion était un droit et une volonté divine, qui devait être accomplie par la société américaine "supérieure". La thèse de la Destinée manifeste, telle qu'elle a été formulée par John L. O'Sullivan et d'autres au milieu du 19e siècle, avait une dimension raciste, car elle était fondée sur la croyance en la supériorité de la race et de la culture anglo-saxonnes. Cette croyance a servi à justifier l'asservissement et le déplacement des peuples indigènes, l'annexion de terres du Mexique et d'autres pays, ainsi que l'éloignement et le déplacement forcés des Afro-Américains réduits en esclavage. La croyance dans le droit divin des États-Unis d'étendre leur territoire et leur influence était souvent associée à l'idée que les races non blanches étaient inférieures et devaient donc être soumises ou éliminées pour faire place à l'expansion de la population blanche. L'idée de la Destinée manifeste a servi à justifier un expansionnisme agressif et violent, ainsi que le déplacement des indigènes et des autres personnes de couleur.


Après l'annexion des territoires mexicains, dont la Californie, le Nevada, l'Utah, l'Arizona, le Nouveau-Mexique et certaines parties du Colorado, du Wyoming, du Kansas et de l'Oklahoma, dans les années 1840, l'expansionnisme américain a changé d'orientation. Bien que l'idée de la Destinée manifeste n'ait pas officiellement pris fin, elle n'était plus utilisée pour justifier l'expansion territoriale par la conquête militaire et l'annexion. L'accent est plutôt mis sur l'expansion économique, comme la construction de chemins de fer et la colonisation des territoires de l'Ouest par le Homestead Act de 1862. L'idée de la destinée manifeste a également servi à justifier l'expulsion et le déplacement forcés des peuples indigènes, ainsi que l'expansion de l'influence et du pouvoir américains dans d'autres parties du monde, comme l'Asie et l'Amérique latine. La croyance dans le droit divin et le devoir des États-Unis d'étendre leur puissance et leur influence est restée un aspect important de la politique étrangère américaine tout au long de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
L'après-guerre mexicano-américaine a marqué un tournant dans la manière dont la thèse de la Destinée Manifeste a été appliquée par les États-Unis. Comme vous l'avez noté, la focalisation s'est déplacée de l'expansion territoriale pure par la conquête militaire et l'annexion vers des formes d'expansion plus économiques et stratégiques. La loi sur les concessions agricoles (Homestead Act) de 1862 en est un exemple parfait. Cette loi permettait à quiconque était prêt à travailler et à cultiver la terre de revendiquer jusqu'à 160 acres de terres publiques. Cela a encouragé la colonisation de l'Ouest et a permis à de nombreux citoyens américains, y compris de nombreux immigrants, d'acquérir des terres à bas prix. Toutefois, cela a aussi souvent été réalisé au détriment des peuples autochtones, qui ont été déplacés de leurs terres ancestrales. L'accent mis sur l'expansion économique était également manifeste dans le développement des chemins de fer, qui a relié l'Est et l'Ouest et facilité le commerce et la migration. Le chemin de fer transcontinental, achevé en 1869, est un exemple emblématique de cet effort. En outre, la Destinée Manifeste a également eu une influence sur la politique étrangère américaine au-delà du continent nord-américain. L'annexion d'Hawaï en 1898, l'acquisition de territoires à la suite de la guerre hispano-américaine, et les interventions en Amérique latine et en Asie étaient toutes justifiées, en partie, par cette croyance dans le devoir et le droit des États-Unis d'étendre leur influence et leurs idéaux démocratiques. La Destinée Manifeste était donc un concept flexible qui a été adapté aux besoins et aux aspirations changeants de la nation. Tout en conservant ses racines dans la croyance en une mission divine et une supériorité culturelle, elle a évolué pour englober une gamme plus large d'objectifs et de méthodes, reflétant les ambitions grandissantes de l'Amérique sur la scène mondiale et les transformations internes du pays durant cette période cruciale de son histoire.


Après l'annexion des territoires mexicains, l'idée de la Destinée manifeste a évolué vers une politique plus large de domination américaine, tant au niveau national qu'international. Cela inclut la domination économique, financière et militaire d'autres pays et régions, en particulier dans les Caraïbes et en Amérique latine. Les États-Unis ont commencé à utiliser leur puissance économique et militaire pour exercer une influence sur d'autres pays, souvent en recourant à la force, à l'intervention et à l'imposition de gouvernements fantoches. Cette politique de domination était justifiée comme un moyen de diffuser les valeurs et les intérêts américains, et de protéger les intérêts économiques et stratégiques américains. Ce type de domination était appelé "empire informel", car il se faisait sans avoir recours à une annexion formelle. Cette politique est visible dans les diverses interventions des États-Unis dans les Caraïbes, en Amérique centrale et en Amérique du Sud tout au long de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle. Les États-Unis ont continué à exercer leur influence dans le monde entier, en particulier au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, à travers la guerre froide, où les États-Unis ont cherché à étendre leur influence et à contenir la propagation du communisme.
L'évolution de la Destinée Manifeste en une forme d'empire informel, caractérisée par l'influence plutôt que par l'annexion directe, a marqué une étape significative dans la politique étrangère américaine. Elle reflétait une compréhension croissante de l'importance de la puissance économique et stratégique, en plus de la puissance territoriale. Dans les Caraïbes et en Amérique latine, cette approche a pris plusieurs formes. La doctrine Monroe, qui était initialement destinée à empêcher l'intervention européenne dans l'hémisphère occidental, est devenue une justification pour l'influence américaine dans la région. Plus tard, la Corollaire Roosevelt à la Doctrine Monroe en 1904 a déclaré que les États-Unis pouvaient intervenir dans les affaires des pays de l'hémisphère occidental pour maintenir la stabilité. Cela a mené à plusieurs interventions militaires, comme l'occupation d'Haïti (1915-1934) et la République dominicaine (1916-1924). L'ouverture du canal de Panama en 1914 symbolisait également la portée croissante de l'influence américaine dans la région, facilitant le commerce et les déplacements militaires entre les océans Atlantique et Pacifique. Durant la guerre froide, la lutte contre le communisme est devenue une justification majeure pour l'implication des États-Unis dans les affaires d'autres nations. Cela incluait le soutien aux régimes anticommunistes et l'opposition aux mouvements socialistes et communistes dans divers pays, parfois par des moyens très controversés, comme l'implication des États-Unis dans le coup d'État au Chili en 1973. Cette approche d'influence plutôt que d'annexion reflétait une forme d'impérialisme qui était moins visible, mais potentiellement tout aussi puissante, que la conquête territoriale directe. Elle démontrait également une compréhension sophistiquée des leviers de la puissance internationale, reconnaissant que l'influence économique, politique et culturelle pouvait souvent être plus efficace que le contrôle territorial direct. Toutefois, elle a également suscité des critiques et des controverses, tant à l'étranger qu'aux États-Unis. Les interventions et les ingérences dans les affaires d'autres nations ont souvent été perçues comme impérialistes et néocoloniales, et ont parfois suscité des réactions violentes et une opposition durable aux États-Unis et à leurs politiques.


L'idée de la Destinée manifeste, telle qu'elle a été formulée au milieu du 19e siècle, a commencé à s'estomper dans la dernière partie du siècle, l'expansionnisme américain passant de la conquête territoriale à l'expansion économique. La guerre de 1812 entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, au cours de laquelle les États-Unis n'ont pas été en mesure d'atteindre leurs objectifs expansionnistes, et le traité de Gand qui a mis fin à la guerre, ont marqué la fin de l'expansion américaine vers le nord. Cependant, la croyance dans le droit divin et le devoir des États-Unis d'étendre leur puissance et leur influence est restée un aspect important de la politique étrangère américaine tout au long de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. L'idée de la Destinée Manifeste était encore utilisée pour justifier l'expulsion et le déplacement forcés des peuples indigènes, ainsi que l'expansion de l'influence et du pouvoir américains dans d'autres parties du monde, comme l'Asie et l'Amérique latine. Il est important de noter que l'évanouissement de l'idée de destinée manifeste en tant que doctrine officielle n'a pas signifié la fin de l'expansionnisme et de l'impérialisme américains, mais plutôt un changement dans les moyens d'y parvenir.
L'idée de la Destinée Manifeste s'est transformée en une forme d'impérialisme économique et stratégique à mesure que le XIXe siècle avançait. La période de conquête territoriale et d'annexion s'est peut-être calmée, mais l'impulsion expansionniste a continué de différentes manières. L'annexion d'Hawaii en 1898, par exemple, ne faisait pas partie d'une expansion continentale, mais elle faisait partie d'un effort plus large pour étendre l'influence américaine dans le Pacifique. De même, la victoire américaine dans la guerre hispano-américaine de 1898 a conduit à l'acquisition de Porto Rico, de Guam et des Philippines, et a marqué un tournant dans l'expansion américaine en dehors de l'Amérique du Nord. L'Open Door Policy en Chine, qui cherchait à promouvoir les intérêts commerciaux américains en Asie, est un autre exemple de la manière dont l'expansionnisme américain s'est manifesté sous une forme différente. À la maison, des politiques telles que le Homestead Act ont continué à encourager l'expansion vers l'ouest, souvent aux dépens des peuples indigènes. L'idée sous-jacente que l'Amérique avait un rôle spécial à jouer, non seulement en Amérique du Nord mais aussi dans le monde, a perduré, même si elle a pris des formes différentes. La transformation de l'expansionnisme américain en une forme plus économique et moins territoriale reflétait les réalités changeantes de la puissance internationale et les intérêts économiques croissants de l'Amérique à l'étranger. Elle a également préfiguré la manière dont les États-Unis joueraient un rôle de premier plan dans les affaires mondiales au XXe siècle, en utilisant leur puissance économique, militaire et culturelle pour influencer les événements dans le monde entier.


== 1850 : Compromis fragile entre États esclavagistes et États libres ==
== 1850 : Compromis fragile entre États esclavagistes et États libres ==

Version du 18 août 2023 à 13:51


En 1850, l'Amérique était un pays en proie à des divisions profondes et complexes. D'un côté, les États du Nord, principalement composés d'immigrants venus d'Europe, étaient en pleine transformation, embrassant l'industrialisation et une philosophie de croissance économique. De l'autre côté, les États du Sud étaient fortement tributaires du travail des Afro-Américains réduits en esclavage, restant fermement ancrés dans une économie agraire. Cette différence entre le Nord et le Sud était loin d'être simplement économique ou démographique; elle reflétait un fossé culturel et politique qui allait éventuellement conduire à la guerre civile américaine.

Les tensions étaient exacerbées par des questions législatives, telles que l'adoption de la loi sur les esclaves fugitifs de 1850. Cette loi a fait de l'aide à un esclave en fuite un crime fédéral, élargissant le clivage entre le Nord et le Sud, et mettant en lumière leurs différences morales et idéologiques. Au Nord, l'attrait de la terre et la promesse de travail avaient amené des vagues d'immigrants d'Irlande, d'Allemagne et d'autres parties de l'Europe. Ces nouveaux arrivants, cherchant à échapper à la famine, à la persécution et à la pauvreté dans leurs pays d'origine, ont trouvé dans les villes industrielles du Nord une opportunité et un espoir. Le Nord était également plus enclin à soutenir l'abolition et était généralement plus favorable à l'intervention du gouvernement fédéral dans les questions économiques et sociales. En revanche, le Sud était profondément enraciné dans une tradition agraire, où l'esclavage était vital pour l'économie des plantations. Les États du Sud étaient plus enclins à soutenir les droits des États et étaient généralement plus résistants à l'intervention du gouvernement fédéral, en particulier en ce qui concernait l'institution de l'esclavage. La protection de cette institution était considérée par beaucoup comme cruciale pour l'économie et la manière de vivre du Sud.

Ce clivage entre le Nord et le Sud n'était pas simplement une différence de perspective économique; il reflétait un désaccord fondamental sur la nature de la liberté, de la justice et du rôle du gouvernement. L'immigration et l'esclavage étaient les symptômes visibles de ces différences, mais sous la surface, un affrontement plus large était en cours, façonnant la nation et la mettant sur la voie d'un conflit qui allait redéfinir les États-Unis. Les années 1850 ont été marquées par des tentatives de compromis et de réconciliation, mais les divisions étaient trop profondes, et la guerre civile devenait inévitable.

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L’agrandissement territorial

Déplacement forcé des Amérindiens

Une pyramide de crânes de bisons destinés à servir de fertilisants, au milieu des années 1870.

La période entre 1820 et 1850 a été marquée par une autre politique tragique et controversée aux États-Unis : l'Indian Removal, ou le déplacement forcé des tribus amérindiennes. Alors que le Nord et le Sud étaient pris dans des débats houleux sur l'immigration et l'esclavage, une autre crise se développait à l'égard des populations indigènes du pays. Le gouvernement américain, cherchant à étendre les territoires pour les colons et à exploiter les ressources naturelles, a adopté l'Indian Removal Act en 1830. Cette loi, signée par le président Andrew Jackson, autorisait le président à négocier des traités pour déplacer les tribus de leurs terres ancestrales situées à l'est des États-Unis vers des terres à l'ouest du fleuve Mississippi.

La mise en œuvre de cette politique de 1831 à 1838 a été dévastatrice pour les nations Cherokee, Creek, Seminole, Chickasaw et Choctaw. Des milliers d'Amérindiens ont été forcés de quitter leurs foyers, de nombreuses vies ont été perdues en cours de route, et ce triste chapitre de l'histoire américaine est devenu connu sous le nom de "Piste des larmes". Le déplacement n'était pas seulement une affaire de terres. Il s'agissait d'une destruction de la culture et du mode de vie des Amérindiens. La chasse aux bisons, par exemple, était plus qu'une source de nourriture; elle faisait partie intégrante de l'identité et de la spiritualité de nombreuses tribus. La destruction des bisons par les chasseurs blancs, en conjonction avec le déplacement forcé, a infligé un double coup aux populations indigènes. Dans le contexte plus large de l'époque, l'Indian Removal s'inscrit dans un modèle de tension et de transformation qui définissait l'Amérique de cette période. L'expansion vers l'ouest, l'immigration, l'esclavage et la politique à l'égard des Amérindiens étaient tous des symptômes d'une nation en lutte pour se définir. Le déplacement des Amérindiens est un rappel douloureux que la croissance et le progrès peuvent souvent avoir un coût humain tragique, et que les voix marginalisées peuvent être oubliées dans les luttes pour le pouvoir et l'influence.

Andrew Jackson, le 7e président des États-Unis, fut un acteur clé dans la politique de déplacement forcé des tribus amérindiennes. Sa croyance en la "destinée manifeste" - l'idée que le peuple américain était destiné à étendre sa civilisation et ses valeurs démocratiques à travers le continent - l'a conduit à adopter l'Indian Removal Act de 1830. Cette politique était étroitement liée à la vision de Jackson d'un développement économique robuste et d'une expansion de la colonisation blanche dans la région du sud-est des États-Unis. À ses yeux, la présence de tribus amérindiennes sur ces terres riches et fertiles était un obstacle à cette croissance et à cette prospérité. Jackson pensait que le déplacement des tribus vers l'ouest du fleuve Mississippi, loin des terres agricoles désirables et des opportunités économiques, permettrait aux colons blancs d'avoir accès à davantage de terres et de ressources. Il croyait que cela entraînerait une plus grande croissance économique, et il présentait souvent la mesure comme une solution «humanitaire», affirmant qu'elle protégerait les Amérindiens de l'extinction.

Cependant, l'application de l'Indian Removal Act s'est révélée être une tragédie humaine. La Piste des larmes, comme elle en est venue à être connue, a vu des milliers d'Amérindiens déplacés de force de leurs terres ancestrales, beaucoup perdant la vie en chemin à cause de la maladie, de la faim et de l'épuisement. La politique de Jackson à l'égard des Amérindiens est un reflet de l'époque où il a vécu, une époque marquée par l'expansionnisme, l'ethnocentrisme et un désir ardent de croissance et de prospérité. Cependant, elle reste également un chapitre sombre et controversé de l'histoire américaine, et les effets de ces déplacements continuent de résonner dans les communautés amérindiennes aujourd'hui. Dans le contexte plus large de l'Amérique des années 1830, où l'esclavage, l'immigration et l'expansion vers l'ouest étaient des questions brûlantes, la politique d'Indian Removal de Jackson s'intègre dans un tableau complexe de conflits et de changements. Elle souligne les défis et les contradictions d'une nation en pleine croissance, déchirée entre l'aspiration au progrès et les réalités souvent cruelles de la manière dont ce progrès a été poursuivi.

L’équilibre entre États esclavagistes et États libres

Le texte de la déclaration d’indépendance du Texas.

Dans les années 1850, la question de l'équilibre entre les États esclavagistes et les États libres aux États-Unis devint un enjeu politique central, reflétant les tensions croissantes entre le Nord et le Sud. L'expansion vers l'ouest et le sud, avec l'ajout de nouveaux territoires et la formation de nouveaux États, exacerbait ces tensions et menaçait de rompre l'équilibre délicat établi par le compromis du Missouri de 1820. Le compromis du Missouri avait été conçu comme une solution à court terme pour maintenir un équilibre au Sénat entre les États esclavagistes et non esclavagistes. Avec l'admission du Maine comme État libre et du Missouri comme État esclave, le compromis réussit à apaiser temporairement les tensions. Mais ce ne fut qu'une solution provisoire à un problème persistant. Avec la découverte d'or en Californie en 1848 et la ruée vers l'or qui s'ensuivit, la question de l'esclavage resurgit avec une urgence renouvelée. La question de savoir si la Californie serait admise en tant qu'État libre ou esclave devint un point de discorde majeur, reflétant les profondes divisions nationales sur l'esclavage. En réponse, le Compromis de 1850 fut adopté, un ensemble complexe de mesures conçues pour maintenir l'équilibre entre les États esclavagistes et non esclavagistes et éviter une guerre civile imminente. Le compromis incluait l'admission de la Californie en tant qu'État libre, l'établissement des territoires du Nouveau-Mexique et de l'Utah sans restriction quant à l'esclavage, et l'adoption d'une loi plus stricte sur les esclaves fugitifs. Ce dernier élément en particulier exacerbait les tensions entre le Nord et le Sud, car il rendait la fuite des esclaves plus difficile et criminalisait l'aide aux esclaves en fuite. Le Compromis de 1850 réussit à apaiser temporairement les tensions, mais il ne résolvait pas les problèmes sous-jacents. Au lieu de cela, il posait les bases de nouvelles divisions et de nouveaux conflits. Les contradictions inhérentes à une nation à la fois dévouée aux idéaux de liberté et d'égalité et profondément enracinée dans une économie qui dépendait de l'esclavage allaient finalement éclater, menant à la guerre civile américaine. La période menant au Compromis de 1850 représente une étape cruciale dans l'histoire américaine, un moment où les fissures dans l'union se transformaient en gouffres. Les efforts pour naviguer dans ces eaux troubles révèlent la complexité des enjeux politiques, économiques et sociaux de l'époque et offrent un aperçu des défis inhérents à la gouvernance d'une nation aussi vaste et diversifiée.

La Déclaration d'indépendance du Texas, adoptée le 2 mars 1836 lors de la Convention de 1836 à Washington-on-the-Brazos, fut un moment déterminant dans l'histoire de la République du Texas. Le document proclamait l'indépendance du Texas vis-à-vis du Mexique et énumérait une série de griefs contre le gouvernement mexicain, justifiant ainsi la séparation.

Le texte intégral de la déclaration commence ainsi: "Lorsqu'un gouvernement a cessé de protéger la vie, la liberté et la propriété du peuple, dont il tient ses pouvoirs légitimes, et pour l'avancement du bonheur duquel il a été institué, et que, loin d'être une garantie pour la jouissance de ces droits inestimables et inaliénables, il devient un instrument entre les mains de mauvais gouvernants pour leur oppression."

Cette déclaration puissante articule un sens profond d'injustice et une conviction que le gouvernement mexicain a trahi les principes fondamentaux sur lesquels il était censé fonctionner. Le document continue en énumérant spécifiquement les injustices commises par le Mexique et les efforts du Texas pour les rectifier par des moyens légaux. Dans le contexte historique, la Déclaration d'indépendance du Texas était un produit de tensions croissantes entre les colons texans et le gouvernement mexicain. Les divergences culturelles, religieuses et politiques étaient exacerbées par les réformes centralisatrices du président mexicain Santa Anna, qui renforçaient le contrôle du gouvernement central sur le Texas. La déclaration d'indépendance a lancé la Révolution texane, un conflit armé qui a duré jusqu'à la victoire des forces texanes à la bataille de San Jacinto. La République du Texas a ensuite existé en tant qu'État souverain pendant près d'une décennie avant d'être annexée par les États-Unis en 1845. La Déclaration d'indépendance du Texas reste un symbole de la lutte pour l'autodétermination et la liberté, reflétant les idéaux de démocratie et de souveraineté qui ont animé les colons dans leur quête d'indépendance. C'est un document clé pour comprendre la dynamique complexe et souvent conflictuelle des relations entre le Texas et le Mexique au XIXe siècle, et il continue d'avoir une résonance dans la culture et l'identité texanes contemporaines.

La continuation du texte de la Déclaration d'indépendance du Texas que vous avez fourni est un reflet profond des tensions qui ont conduit à la séparation du Texas du Mexique. Il décrit un sentiment de trahison et une transformation dramatique du gouvernement mexicain, passant d'une fédération de États souverains à ce que les auteurs de la Déclaration perçoivent comme un « despotisme militaire central consolidé ».

La formulation est la suivante: "Quand la Constitution fédérale du pays, qu'ils ont juré de soutenir, n'a plus d'existence substantielle, et que la nature entière de leur gouvernement a été changée par la force, sans leur consentement, d'une fédération restreinte d'états souverains, unis pour des buts nationaux spécifiques, en un despotisme militaire central consolidé, dans lequel tout intérêt est méprisé sauf celui de l'armée et du sacerdoce, tous deux les ennemis éternels de la liberté civile, les serviteurs toujours prêts du pouvoir, et les instruments habituels des tyrans." Cette partie du texte met en évidence le mécontentement profond des Texans face à l'érosion de la Constitution fédérale mexicaine et la centralisation du pouvoir entre les mains des forces militaires et du sacerdoce, perçus comme des ennemis de la liberté. La mention du changement sans consentement exprime une violation de la confiance et des principes démocratiques, alimentant le désir d'indépendance. Ces mots capturent un moment de transformation et de conflit, non seulement dans la relation entre le Texas et le Mexique mais aussi dans la lutte plus vaste pour l'autonomie et la gouvernance représentative. Le choix de termes forts comme "despotisme", "tyrans" et "ennemis éternels de la liberté civile" montre le niveau d'indignation et la conviction profonde que l'indépendance était non seulement justifiée mais nécessaire. Le document continue à détailler les griefs spécifiques et constitue un réquisitoire passionné contre les actions du gouvernement mexicain, affirmant la détermination du Texas à gouverner selon ses propres termes et valeurs.

La continuation du texte de la Déclaration d'indépendance du Texas amplifie davantage la critique acerbe du gouvernement mexicain. Ce passage est un cri passionné contre les violations perçues des droits et de la dignité des Texans, et une déclaration forte de leur résolution à chercher l'indépendance. Le texte dit: "Lorsque, longtemps après que l'esprit de la constitution a disparu, la modération est finalement si bien perdue par ceux qui sont au pouvoir, que même l'apparence de liberté est supprimée, que les formes mêmes de la constitution sont abandonnées, et que, loin que leurs pétitions et leurs remontrances soient prises en considération, les agents qui les portent sont jetés dans des cachots, et des armées mercenaires envoyées pour leur imposer un nouveau gouvernement à la pointe de la baïonnette." Ce paragraphe, riche en imagerie et en émotion, peint un tableau de l'oppression et de la tyrannie. Il évoque une situation où le gouvernement mexicain a non seulement abandonné les principes de la Constitution, mais a également réprimé activement les tentatives de redresser les griefs par la force militaire. Les mots choisis - "cachots", "armées mercenaires", "pointe de la baïonnette" - soulignent le recours brutal à la force et l'indignation des Texans face à ce qu'ils considéraient comme des injustices flagrantes. Dans son contexte historique, ce passage reflète les tensions intenses qui ont conduit à la Révolution texane et à l'indépendance ultérieure du Texas. Les sentiments exprimés dans la Déclaration d'indépendance sont à la fois un produit et un reflet des divisions profondes et des malentendus entre le Texas et le gouvernement central mexicain. La rhétorique de la Déclaration d'indépendance du Texas capte une époque de lutte et de changement, et résonne encore aujourd'hui comme un témoignage éloquent de la quête de liberté et d'autodétermination.

La conclusion de ce passage de la Déclaration d'indépendance du Texas marque une ligne de démarcation claire et inébranlable entre l'oppresseur et l'opprimé, justifiant la révolte comme un droit et un devoir. Voici le texte: "Lorsque, dans une telle crise, les opinions divergentes des partis politiques sont oubliées et que la ligne de démarcation est tracée entre l'oppresseur et l'opprimé, c'est le droit et le devoir de ce dernier de se révolter contre le premier et de porter les armes qu'il a été forcé de prendre pour défendre sa personne, ses biens et ses droits, pour lesquels il a engagé sa vie, sa fortune et son honneur sacré." Dans ces mots, la rhétorique atteint un point culminant, transcendant les querelles partisanes et se focalisant sur les principes fondamentaux de liberté, de dignité et de droits humains. Le langage est empreint d'une solennité profonde, décrivant la lutte pour l'indépendance non seulement comme un choix, mais comme une obligation morale et éthique. L'appel à "porter les armes" et à défendre la "personne, les biens et les droits" souligne l'urgence de la situation et l'engagement total envers la cause. La référence à la "vie, la fortune et l'honneur sacré" sert à magnifier l'enjeu, en le présentant comme une lutte ultime pour l'identité, la survie et l'intégrité. Ces mots puissants de la Déclaration d'indépendance du Texas ont capturé un moment décisif dans l'histoire, encapsulant la détermination, l'indignation et l'idéalisme qui ont conduit à la fondation de la République du Texas. Ils continuent de résonner comme un témoignage de la quête universelle de liberté et d'autodétermination, et sont un rappel des sacrifices et des valeurs qui peuvent façonner le destin d'une nation.

L'histoire du Texas dans la première moitié du 19e siècle est un reflet complexe et poignant des tensions qui ont défini l'ère aux États-Unis, notamment en ce qui concerne l'esclavage et l'expansion territoriale. Le rôle du Texas dans ces débats offre une fenêtre fascinante sur les forces en jeu pendant cette période troublée de l'histoire américaine. L'arrivée massive de colons anglo-américains au Texas, armés de leurs propres conceptions de l'esclavage et des droits de propriété, a rapidement mis en conflit les lois et les valeurs locales avec celles du gouvernement mexicain, qui avait aboli l'esclavage en 1829. Les tensions se sont intensifiées jusqu'à ce que la révolte éclate, culminant avec la déclaration d'indépendance du Texas en 1836. La République nouvellement formée du Texas était en contradiction avec elle-même en ce qui concerne l'esclavage, reflétant ainsi les dilemmes plus larges auxquels l'ensemble de la nation américaine était confrontée. Malgré l'abolition officielle de l'esclavage en 1829, l'institution a continué à être pratiquée, reflétant l'écart entre les idéaux législatifs et la réalité sur le terrain. L'annexion du Texas aux États-Unis en 1845 a mis en évidence la question cruciale de l'équilibre entre les États esclavagistes et non esclavagistes. L'entrée du Texas a augmenté le nombre d'États esclavagistes, exacerbant les tensions au sein du Congrès et dans tout le pays. Le fait que le Congrès étasunien ait reconnu l'indépendance du Texas, mais ait refusé de l'annexer immédiatement, montre à quel point cette question était contentieuse. Cet épisode de l'histoire du Texas souligne les thèmes interconnectés de l'expansion, de l'esclavage et du pouvoir politique au sein de l'Union. Il illustre la manière dont les décisions concernant un territoire peuvent avoir des répercussions nationales et comment les questions locales peuvent se transformer en crises nationales. Le Texas est devenu un microcosme des dilemmes moraux, légaux et politiques de l'époque, et son histoire complexe continue d'éclairer les défis qui ont façonné l'identité et le destin des États-Unis.

James Knox Polk (1795–1849) est le onzième président des États-Unis. Il est élu pour un mandat de 1845 à 1849.

L'histoire de l'Oregon au milieu du 19e siècle reflète de manière poignante les mêmes tensions nationales qui ont façonné le reste du pays à cette époque, notamment l'expansion territoriale, les droits des Amérindiens, et la question de l'esclavage. La ruée vers l'Oregon et la colonisation de la région ont mis en évidence la tension entre l'expansion blanche et les droits des tribus indigènes. Les traités, souvent injustes et manipulatifs, ont été utilisés pour déplacer de force les Amérindiens de leurs terres ancestrales. La Doctrine de la Destinée Manifeste, qui justifiait l'expansion vers l'ouest, a souvent servi de base idéologique à ces déplacements. La situation en Oregon reflétait un schéma plus large de dépossession et d'oppression des peuples indigènes à travers les États-Unis. La création de l'Oregon en tant que territoire sans esclaves en 1848 était un reflet du débat national sur l'extension de l'esclavage dans les nouveaux territoires et les États. Les colons du Nord de l'Oregon, généralement opposés à l'esclavage, ont réussi à faire de l'Oregon un territoire sans esclaves. Cependant, cela a également exacerbé les tensions entre le Nord et le Sud, car chaque nouveau territoire ou État ajouté à l'Union menaçait de perturber l'équilibre délicat entre les États esclavagistes et non esclavagistes. L'Oregon est devenu un autre point chaud dans le débat national sur l'esclavage, qui allait finalement conduire à la guerre civile. La situation en Oregon a également montré comment les dynamiques régionales pouvaient interagir avec les questions nationales. Les relations avec les Canadiens et les Britanniques, ainsi que les préoccupations locales concernant la colonisation et l'économie, ont joué un rôle dans la façon dont l'Oregon a abordé ces questions plus vastes. Les décisions prises dans l'Oregon étaient liées à des questions locales et régionales, mais elles avaient également un impact sur les débats nationaux. L'Oregon dans les années 1840 et 1850 illustre la manière dont les thèmes nationaux de l'expansion, des droits des Amérindiens et de l'esclavage étaient vécus et interprétés dans un contexte régional particulier. L'histoire de l'Oregon ajoute une autre couche de complexité à notre compréhension de cette période cruciale de l'histoire américaine, démontrant comment des questions apparemment locales pouvaient avoir une résonance nationale et même mondiale.

La période centrée autour de la présidence de James K. Polk dans les années 1840 est l'une des plus complexes et importantes de l'histoire américaine. Elle a été marquée par l'expansion territoriale, l'esclavage, et les tensions régionales qui en ont résulté. L'idéologie de la Destinée Manifeste, l'idée que les États-Unis étaient destinés à s'étendre d'un océan à l'autre, était une force motrice pendant cette période. James K. Polk, un ardent supporter de cette doctrine, a considéré l'expansion vers l'ouest comme une priorité nationale. Cela a conduit à des efforts agressifs pour acquérir de vastes territoires, posant ainsi les bases des conflits à venir. L'annexion du Texas était une question controversée, en particulier en raison de son statut d'État esclavagiste. Son admission a exacerbé les tensions entre le Nord et le Sud et a bouleversé l'équilibre fragile entre les États esclavagistes et non esclavagistes. L'escalade de ces tensions a trouvé son apogée dans la guerre américano-mexicaine orchestrée par Polk, résultant en l'acquisition du territoire mexicain au nord du Rio Grande. L'acquisition de ces nouveaux territoires a créé une nouvelle série de problèmes, car la nation devait déterminer si l'esclavage serait permis dans ces régions. Le Compromis de 1850 a tenté de résoudre ces problèmes, établissant de nouvelles règles pour les territoires et tentant de maintenir un équilibre précaire entre les intérêts du Nord et du Sud. Cependant, ces mesures n'ont fait que différer l'inévitable confrontation. Les décisions prises pendant la présidence de Polk ont contribué à jeter les bases de la guerre civile. Les questions d'expansion et d'esclavage ont continué à diviser le pays, et les compromis trouvés se sont révélés insuffisants pour maintenir la paix. L'héritage complexe de Polk, marqué par une expansion territoriale réussie mais aussi par l'exacerbation des divisions nationales, a laissé un impact durable. La présidence de James K. Polk a joué un rôle clé dans la formulation de la politique expansionniste des États-Unis au milieu du 19e siècle. Les questions liées à l'esclavage et à l'expansion territoriale pendant son mandat ont été à l'origine de conflits et de divisions profondes qui ont façonné l'histoire américaine. Son engagement en faveur de l'expansion, tout en contribuant à l'économie et à la croissance territoriale, a également créé des tensions qui ont finalement conduit à la guerre civile. Son héritage continue d'être un sujet de débat et d'étude, reflétant la complexité de cette période cruciale dans l'histoire de la nation.

Sous la présidence de James K. Polk, les États-Unis ont connu une période d'expansion territoriale marquante, principalement motivée par l'idéologie de la "Destinée manifeste." Cette doctrine, qui postulait que l'expansion des États-Unis à travers le continent nord-américain était inévitable et préordonnée, a façonné la politique et la diplomatie de l'époque. L'annexion du Texas et de la Floride aux États-Unis était un point central de cette expansion. Le Texas, en particulier, a été un sujet de controverse en raison de la question de l'esclavage. Son annexion a exacerbé les tensions entre les États du Nord et du Sud, alimentant le débat sur l'équilibre du pouvoir entre les États esclavagistes et non esclavagistes. La guerre américano-mexicaine, qui a débuté en 1846, est également devenue un point focal de la présidence de Polk. Cette guerre est née d'un différend sur la frontière entre le Texas et le Mexique et a été vue par beaucoup dans les États du Nord comme une expansion agressive et injustifiée de l'esclavage. La controverse entourant cette guerre était liée à l'expansion territoriale et aux efforts pour accroître la sphère d'influence des États esclavagistes. La victoire dans la guerre américano-mexicaine a conduit à l'acquisition de vastes territoires dans l'Ouest, notamment la Californie, le Nevada, l'Utah, l'Arizona, le Nouveau-Mexique et certaines parties du Colorado, du Wyoming, du Kansas et de l'Oklahoma. Ces nouveaux territoires ont alimenté le débat sur l'extension de l'esclavage et ont créé une nouvelle dynamique dans les relations entre les États du Nord et du Sud. La présidence de James K. Polk a été une période cruciale dans l'histoire américaine, marquée par l'expansion, la guerre et les tensions nationales croissantes. La doctrine de la Destinée manifeste et les politiques qui en ont résulté ont façonné la trajectoire de la nation, ouvrant la voie à l'expansion vers l'Ouest, mais aussi aux divisions et aux conflits qui allaient suivre. La controverse entourant l'esclavage, exacerbée par l'annexion du Texas et la guerre américano-mexicaine, a jeté les bases des tensions qui culmineraient finalement dans la guerre civile américaine. La période de Polk reste un chapitre complexe et multidimensionnel de l'histoire américaine, reflétant les idéaux, les ambitions, et les dilemmes d'une nation en pleine mutation.

Prise de Mexico par les troupes U.S. par Carl Nebel dans The War Between the United States and Mexico, Illustrated (1851).

La guerre américano-mexicaine, qui a duré de 1846 à 1848, a été un moment crucial dans l'histoire de l'expansion américaine. Elle a culminé avec le traité de Guadalupe Hidalgo, où le Mexique céda une vaste étendue de terres aux États-Unis, y compris la Californie, le Nevada, l'Utah, l'Arizona, le Nouveau-Mexique et des portions du Colorado, du Wyoming, du Kansas, et de l'Oklahoma, en échange de 15 millions de dollars. Cette acquisition, connue sous le nom de "cession mexicaine", a représenté une étape majeure dans la réalisation de la "Destinée manifeste" des États-Unis. Mais elle a également intensifié la division croissante entre le Nord et le Sud sur la question de l'esclavage. La vaste étendue de territoire nouvellement acquise a ravivé le débat sur la question de savoir si l'esclavage serait permis ou interdit dans ces nouveaux territoires. Les États du Sud, où l'économie dépendait fortement de l'esclavage, voulaient que ces nouveaux territoires ouvrent la voie à la pratique. Les États du Nord, en revanche, étaient en grande partie opposés à l'expansion de l'esclavage et craignaient que l'équilibre du pouvoir au sein du gouvernement fédéral ne bascule en faveur des États esclavagistes. La cession mexicaine a donc alimenté les tensions et les désaccords qui allaient finalement mener à la guerre civile. Elle a mis en lumière la manière dont la question de l'esclavage était inextricablement liée à la politique d'expansion territoriale de l'époque et comment la poursuite de la croissance et de la prospérité pouvait avoir des conséquences profondes et durables sur l'unité nationale.

La découverte d'or en Californie en 1848 a déclenché une ruée vers l'or qui a attiré des milliers de personnes de toutes les régions des États-Unis et du monde entier. L'attrait de la richesse soudaine a poussé de nombreuses personnes, dont des immigrants chinois, à se rendre sur la côte ouest. Ces immigrants chinois ont joué un rôle vital dans le développement de la Californie et de la côte ouest au cours du 19e siècle. Non seulement ils ont contribué à l'extraction de l'or, mais ils ont également travaillé dans d'autres industries, comme la construction du chemin de fer transcontinental. Leur travail acharné et leur détermination ont souvent été accueillis avec admiration, mais aussi avec discrimination et préjudice. La ruée vers l'or a également eu un impact sur la question de l'esclavage. La population en rapide expansion en Californie a soulevé la question de savoir si l'État serait admis dans l'Union en tant qu'État libre ou esclavagiste. Finalement, la Californie a été admise comme État libre en 1850 dans le cadre du Compromis de 1850, un ensemble de mesures visant à maintenir l'équilibre entre les États esclavagistes et non esclavagistes. Ainsi, la ruée vers l'or a eu un impact profond non seulement sur l'économie et la démographie de la Californie, mais aussi sur le paysage politique national, en exacerbant les tensions sur la question de l'esclavage qui conduirait finalement à la guerre civile.

L'expansion et la colonisation de l'Ouest américain au milieu du 19e siècle ont marqué une période tragique et conflictuelle dans les relations entre les colons européens et les peuples indigènes de la région. La promesse de terres fertiles et l'attrait de la richesse, en particulier après l'annexion de l'Oregon en 1846 et la découverte d'or en Californie en 1848, ont provoqué un afflux massif de colons dans l'Ouest. Cette migration vers l'Ouest a entraîné une augmentation des tensions et de la violence entre les colons et les Amérindiens. Les colons, motivés par la croyance en leur "destinée manifeste" de dominer le continent, ont souvent traité les peuples indigènes avec mépris et cruauté. De nombreuses tribus ont été contraintes d'abandonner leurs terres ancestrales et de s'installer dans des réserves éloignées et souvent infertiles. Leurs populations ont été décimées par les maladies apportées par les Européens, la violence des conflits armés et le travail forcé. Les politiques gouvernementales de l'époque, telles que l'Indian Removal Act de 1830, ont soutenu et même encouragé ce déplacement forcé et l'asservissement des peuples indigènes. Des événements tels que la piste des Larmes témoignent des souffrances et des injustices infligées aux Amérindiens pendant cette période. En fin de compte, l'expansion vers l'Ouest a profondément altéré les modes de vie et les cultures des peuples indigènes, laissant des cicatrices durables qui continuent à résonner dans les relations entre les États-Unis et les nations indigènes aujourd'hui. L'héritage de cette époque continue à être un sujet de réflexion et de débat, soulignant la complexité et l'ambiguïté des motivations et des conséquences de l'expansion américaine.

La conquête de l'Ouest par les États-Unis au 19e siècle soulève effectivement de profondes questions éthiques et morales qui continuent de résonner jusqu'à nos jours. L'expansion agressive du territoire américain s'est souvent faite aux dépens des droits et de la dignité des peuples indigènes, et les actions des colons et du gouvernement américain étaient fréquemment en violation des traités et des accords conclus avec les tribus amérindiennes. Le déplacement forcé des peuples autochtones de leurs terres ancestrales était un aspect courant de la politique de l'époque. Cela était souvent justifié par des croyances racistes et des théories de supériorité qui déshumanisaient les peuples indigènes et les considéraient comme des obstacles à la civilisation et au progrès. Ces attitudes ont permis, et même encouragé, une violence et une cruauté extrêmes à l'égard des Amérindiens. L'extermination des peuples autochtones et la destruction de leurs modes de vie et de leurs cultures ont laissé des cicatrices durables sur ces communautés. Les effets de ces politiques sont encore ressentis aujourd'hui, avec des taux de pauvreté, de chômage et de problèmes de santé plus élevés parmi les populations autochtones, comparativement à d'autres groupes aux États-Unis. La réflexion sur cette période de l'histoire américaine exige une reconnaissance et une compréhension des injustices qui ont été perpétrées. Elle invite également à une interrogation sur la façon dont les valeurs et les principes qui ont guidé la conquête de l'Ouest continuent à influencer la politique et la société américaines aujourd'hui. Il s'agit d'une part importante de l'histoire qui mérite une étude attentive et un examen critique, non seulement pour honorer la mémoire de ceux qui ont souffert mais aussi pour informer les débats actuels sur les droits, la justice et l'égalité.

Le système bipartite des États-Unis, avec ses origines dans la période post-révolutionnaire, a connu une évolution complexe et nuancée. La scission du parti démocrate-républicain en 1828 a été un moment clé dans cette évolution. Le Parti démocrate, dirigé par Andrew Jackson, a rapidement émergé comme le représentant des intérêts des petits agriculteurs, des ouvriers et des colons de l'Ouest. Préconisant une gouvernance plus décentralisée et une opposition aux banques centrales, le parti a cherché à se positionner comme le champion du "common man", en contraste avec les intérêts élitistes. De l'autre côté, le Parti républicain national, qui deviendra plus tard le Parti whig, représentait les intérêts de l'élite industrielle et commerciale du Nord-Est. Les Whigs ont promu une vision plus favorable à l'industrie et au développement économique, soutenant un gouvernement central plus fort et la création d'une banque nationale. Cette division entre les deux partis principaux a créé une dynamique qui a influencé la politique américaine tout au long du 19e siècle. Elle a mis en lumière les tensions entre différentes visions du gouvernement et des priorités économiques, tensions qui continuent de façonner le paysage politique américain à ce jour. Au fil du temps, les partis ont évolué et se sont réalignés, notamment avec la disparition du Parti whig au milieu du 19e siècle et l'émergence du Parti républicain moderne, fondé en 1854, principalement autour de l'opposition à l'expansion de l'esclavage. Ce nouveau parti, en alliance avec d'autres groupes anti-esclavagistes, a réussi à élire Abraham Lincoln en 1860. Dans l'ensemble, le système bipartite des États-Unis a montré une capacité à évoluer et à se réadapter en réponse à des changements dans la société et l'économie. Les tensions et les conflits entre différentes visions de l'Amérique, telles qu'elles se sont manifestées dans la division entre les Démocrates et les Whigs au début du 19e siècle, continuent de jouer un rôle clé dans la politique américaine, reflétant les valeurs, les intérêts et les aspirations en constante évolution de la nation.

Dans les années 1820 et 1830, la question de l'esclavage et de son expansion dans les nouveaux territoires a pris une importance croissante dans la politique américaine, reflétant une division profonde et croissante entre le Nord et le Sud. La controverse entourant l'esclavage a créé une tension palpable entre les partis politiques majeurs de l'époque. Le parti démocrate, qui avait sa base principalement dans le Sud, soutenait largement l'expansion de l'esclavage. Pour de nombreux démocrates du Sud, l'esclavage était non seulement une institution économiquement vitale, mais aussi un droit protégé par la Constitution. L'expansion de l'esclavage dans les nouveaux territoires était vue comme une nécessité pour maintenir l'équilibre politique et économique avec le Nord en croissance rapide. En revanche, le parti whig, dont la base était principalement dans le Nord, était plus divisé sur la question, bien que beaucoup s'y soient opposés. Les whigs du Nord étaient souvent préoccupés par l'expansion de l'esclavage parce qu'ils craignaient qu'elle ne menace l'économie du travail libre et ne perturbe l'équilibre politique dans la nation. Certains étaient également motivés par des convictions morales et religieuses contre l'esclavage. Cette division entre les démocrates et les whigs sur la question de l'esclavage a exacerbé les tensions régionales et a finalement contribué à façonner le paysage politique pré-civil de l'Amérique. Les compromis tels que le Compromis du Missouri de 1820 et le Compromis de 1850 ont été des tentatives temporaires pour réconcilier ces différences, mais la question de l'esclavage est restée un point de friction qui a finalement conduit à la guerre civile. La question de l'esclavage a révélé des divisions profondes non seulement entre le Nord et le Sud mais aussi au sein des partis eux-mêmes, ce qui a eu des répercussions durables sur la politique américaine.

La dissolution du parti whig en 1854 et la création du parti républicain ont marqué un tournant dans la politique américaine, reflétant la polarisation croissante autour de la question de l'esclavage. Le nouveau parti républicain s'est formé à partir de groupes abolitionnistes et antiesclavagistes et a rapidement pris position pour la restriction de l'esclavage dans les territoires. Cette position forte a résonné avec l'élite industrielle et commerciale du Nord, ainsi qu'avec le mouvement abolitionniste naissant, faisant du parti républicain un acteur majeur dans la politique nationale. En opposition, le parti démocrate est devenu de plus en plus associé aux intérêts des propriétaires d'esclaves du Sud. Le parti a soutenu la souveraineté populaire, qui permettait aux résidents des territoires de décider eux-mêmes de la légalité de l'esclavage, une position qui a fait écho aux intérêts du Sud. Cette dichotomie entre les partis a amplifié la division Nord-Sud et préparé le terrain pour une période turbulente dans l'histoire américaine. Le choix entre la restriction et l'expansion de l'esclavage n'était plus seulement une question politique, mais est devenu un enjeu moral et social qui a alimenté des passions de part et d'autre. En 1860, l'élection d'Abraham Lincoln, le premier président républicain, a cristallisé ces divisions et a été un facteur déclenchant dans la sécession de plusieurs États du Sud, menant à la guerre civile. La création du parti républicain et la dissolution du parti whig ont illustré à quel point la question de l'esclavage avait polarisé la nation, et ont mis en évidence les défis complexes auxquels l'Amérique était confrontée en naviguant dans les eaux tumultueuses de l'expansion territoriale et de l'équilibre des droits de l'homme et des intérêts économiques.

Dans les premières années de la République américaine, l'évolution du système des partis politiques était en effet complexe et ne peut être réduite uniquement à des questions de racisme et de xénophobie. Bien que ces éléments aient certainement joué un rôle dans la société de l'époque, notamment dans le traitement souvent discriminatoire des immigrants irlandais et d'autres groupes ethniques, ils n'étaient pas les seuls moteurs de l'évolution politique. Le système des partis aux États-Unis s'est développé en réponse à une multitude de facteurs, y compris les différences régionales, les intérêts économiques, les débats sur le pouvoir fédéral par rapport au pouvoir des États, et les questions morales telles que l'esclavage. Les partis politiques se sont formés et réformés pour refléter ces préoccupations diverses et souvent conflictuelles, et leur évolution est le résultat d'un ensemble complexe de dynamiques sociales, économiques et politiques. Les tensions entre les intérêts agricoles du Sud et les intérêts industriels et commerciaux du Nord, par exemple, ont été un moteur clé de la formation des partis et de leurs plateformes. De même, les débats sur la constitution, la banque nationale, les tarifs et l'expansion vers l'Ouest ont tous contribué à façonner le paysage politique. En somme, bien que le racisme et la xénophobie aient été des éléments présents dans la société américaine de l'époque, et qu'ils aient influencé certains aspects de la politique, l'évolution du système des partis était une affaire bien plus nuancée et multifacette.

Au cours du XIXe siècle, la destinée manifeste est devenue une doctrine profondément enracinée dans la psyché nationale américaine, soutenant que les États-Unis étaient destinés par Dieu à étendre leur civilisation et leur démocratie sur tout le continent. Cette idée était influente et largement acceptée, transcendant souvent les divisions partisanes. Les démocrates, notamment pendant la présidence de James K. Polk, étaient particulièrement enthousiastes à l'idée d'expansion vers l'Ouest. Ils voyaient l'expansion comme un moyen d'étendre l'économie agricole et d'ouvrir de nouvelles terres pour les colons. Dans le Sud, l'expansion vers de nouveaux territoires était également perçue comme une opportunité d'étendre l'institution de l'esclavage. Bien que le parti républicain ne soit formé qu'au milieu du XIXe siècle, ses précurseurs, comme le parti whig, ainsi que les républicains eux-mêmes, voyaient également des opportunités dans l'Ouest. Ils se concentraient souvent davantage sur le développement économique, soutenant des politiques telles que le système de transport interne, les tarifs protecteurs et la création de banques nationales pour soutenir l'industrialisation. L'opposition à l'extension de l'esclavage dans les nouveaux territoires est également devenue une position clé du parti républicain. Bien que les démocrates et les républicains aient pu différer dans leurs motivations et leurs priorités spécifiques, ils partageaient une croyance commune en la destinée manifeste et soutenaient l'expansion vers l'Ouest. Ils considéraient cette expansion comme essentielle pour la croissance nationale et l'épanouissement de la démocratie américaine. Toutefois, la manière dont ils envisageaient cette expansion et les politiques qu'ils ont promues reflétaient souvent des différences régionales et économiques, ce qui a parfois créé des tensions et des conflits au sein de la nation en pleine croissance.

Ces divergences de vues sur l'esclavage et le traitement des peuples indigènes étaient profondément ancrées dans les intérêts économiques et sociaux des différentes régions du pays, et elles ont façonné les politiques et les positions de chaque parti. Le parti démocrate, avec son fort soutien dans le Sud, était lié à l'économie agraire et à la culture de plantation de la région. L'esclavage était un élément essentiel de cette économie, et de nombreux démocrates du Sud voyaient l'expansion de l'esclavage dans les nouveaux territoires comme une nécessité pour maintenir leur mode de vie et leur influence politique. Ils étaient également moins enclins à remettre en question les politiques à l'égard des Amérindiens qui favorisaient l'expansion vers l'Ouest aux dépens des populations autochtones. Le parti républicain, en revanche, avait une base de soutien dans le Nord industriel et était plus influencé par les idées abolitionnistes et les préoccupations morales concernant l'esclavage. Ils s'opposaient à l'expansion de l'esclavage dans les territoires de l'Ouest, craignant qu'elle ne fausse l'équilibre du pouvoir en faveur des États esclavagistes et ne mine la liberté et les opportunités pour les travailleurs libres. Le parti républicain était également plus susceptible de sympathiser avec les revendications et les droits des peuples indigènes, bien que cela n'ait pas toujours été traduit en politique concrète. Ces différences profondes entre les démocrates et les républicains sur l'esclavage et le traitement des peuples indigènes ne reflétaient pas seulement des divisions géographiques et économiques; elles ont également révélé un profond clivage moral et idéologique. Elles ont joué un rôle majeur dans la montée des tensions entre le Nord et le Sud dans la période précédant la guerre civile, et elles continuent d'influencer la manière dont nous comprenons cette période de l'histoire américaine. La complexité de ces problèmes montre comment les questions de l'esclavage et des droits des Amérindiens étaient inextricablement liées aux plus grandes questions de démocratie, d'économie et de destinée nationale de l'époque.

Les partis politiques aux États-Unis au XIXe siècle étaient tous deux favorables à l'expansion vers l'Ouest, motivés par l'idéologie de la Destinée Manifeste et les possibilités de croissance économique. Cependant, ces ambitions d'expansion ont dévoilé des clivages profonds et persistants sur des questions telles que l'esclavage et le traitement des peuples indigènes. Le parti démocrate, dont la base de soutien se trouvait principalement dans le Sud, était plus enclin à soutenir l'expansion de l'esclavage dans les nouveaux territoires. Pour eux, l'esclavage était un élément essentiel de l'économie et de la structure sociale, et ils ont souvent agi de manière agressive pour protéger et étendre ces intérêts. Le parti républicain, dont la base de soutien était principalement dans le Nord, était plus susceptible de s'opposer à l'expansion de l'esclavage et de montrer une préoccupation accrue pour les droits et le bien-être des peuples indigènes. Leur opposition à l'expansion de l'esclavage était liée à des considérations morales, sociales, et économiques, reflétant une vision différente de l'identité et de l'avenir de la nation. Ces différences, bien qu'elles aient pu sembler secondaires face à l'objectif commun d'expansion, sont devenues centrales et insurmontables. Elles ont alimenté des tensions régionales et politiques qui ont finalement dégénéré en conflit ouvert, menant à la guerre civile américaine en 1861. La complexité de ces débats et la manière dont ils se sont enchevêtrés avec des questions plus larges de pouvoir, d'identité, et de destinée, montrent que l'expansion vers l'Ouest n'était pas simplement une question de conquête territoriale, mais un défi profond aux valeurs et aux principes de la jeune République.

Thèse de la Manifest Destiny des États-Unis (1845)

Cette œuvre, peinte vers 1872 par John Gast intitulée American Progress est une représentation allégorique de la « Destinée manifeste ». Dans cette scène, une femme angélique (parfois identifiée comme Columbia, la personnification des États-Unis au XIXe), porte la lumière de la « civilisation » à l’Ouest avec les colons américains, câblant le télégraphe dans son sillon. Les Amérindiens et les animaux sauvages fuient vers les ténèbres de l’ouest sauvage.

La thèse de la Destinée Manifeste, effectivement formulée par John L. O'Sullivan en 1845, a été une idéologie puissante et guidante pour les États-Unis au cours du XIXe siècle. Elle reposait sur la croyance que les États-Unis avaient une mission divine et unique d'étendre leur influence à travers le continent nord-américain et, éventuellement, au-delà. Cette idée n'était pas simplement un appel à l'expansion territoriale; elle était profondément enracinée dans la vision que beaucoup avaient de l'identité américaine. Les États-Unis étaient considérés comme une nation exceptionnelle, dotée d'une forme de gouvernement et de valeurs démocratiques supérieures. L'expansion était donc perçue non seulement comme un droit mais aussi comme un devoir, visant à répandre ces valeurs et à apporter la "civilisation" aux régions moins développées. Cette idéologie a joué un rôle essentiel dans les mouvements d'expansion de l'Amérique, justifiant des actions telles que l'annexion du Texas, l'acquisition de l'Oregon, et la guerre contre le Mexique. Elle a également influencé la manière dont les Américains percevaient et interagissaient avec les peuples indigènes, souvent avec des conséquences dévastatrices. Plus tard, les idées de la Destinée Manifeste ont également trouvé un écho dans l'impérialisme américain au-delà du continent, influençant des actions comme l'annexion de Hawaii et la conquête des Philippines. Bien que puissante et influente, la Destinée Manifeste était également controversée. Certains la voyaient comme une excuse pour l'agression et l'oppression, et elle était profondément liée aux débats sur l'esclavage et la nature de l'expansion américaine. La façon dont elle a façonné l'histoire américaine reste un sujet d'étude et de réflexion, illustrant les complexités de la croissance d'une nation et les défis éthiques et moraux qui accompagnent une telle expansion.

La thèse de la Destinée Manifeste, enracinée dans la croyance en la supériorité de la culture et de la race anglo-saxonnes, a eu une influence puissante et souvent troublante sur la politique d'expansion des États-Unis au cours du XIXe siècle. Elle a été un outil de justification pour de nombreux actes qui, aujourd'hui, sont largement reconnus comme étant injustes et inhumains. En fait, la Destinée Manifeste était étroitement liée à une forme de nationalisme ethnique qui plaçait la culture et la race anglo-saxonnes au-dessus des autres. Cette idée était imprégnée d'un sentiment de mission divine, où les États-Unis étaient chargés d'étendre leur "civilisation supérieure" au reste du monde. Ce concept n'était pas simplement théorique; il a été mis en œuvre de manière agressive dans des actions telles que l'annexion de territoires mexicains, la suppression et le déplacement des peuples indigènes, et le soutien continu à l'institution de l'esclavage. Ces actions étaient justifiées par une rhétorique qui dépeignait les États-Unis comme les porteurs d'un idéal démocratique supérieur, tandis que ceux qui se trouvaient dans les territoires conquis étaient souvent dépeints comme inférieurs et nécessitant d'être "civilisés". Cette approche raciste et ethnocentrique a eu des conséquences profondes et durables, notamment en ce qui concerne les relations avec les peuples indigènes. Le déplacement et l'annexion forcés ont souvent été accompagnés de violence et d'oppression, créant des plaies qui persistent encore aujourd'hui dans de nombreuses communautés. En outre, l'association de l'esclavage avec cette expansion a exacerbé les divisions régionales et politiques, contribuant finalement à la guerre civile américaine.

L'après-guerre mexicano-américaine a marqué un tournant dans la manière dont la thèse de la Destinée Manifeste a été appliquée par les États-Unis. Comme vous l'avez noté, la focalisation s'est déplacée de l'expansion territoriale pure par la conquête militaire et l'annexion vers des formes d'expansion plus économiques et stratégiques. La loi sur les concessions agricoles (Homestead Act) de 1862 en est un exemple parfait. Cette loi permettait à quiconque était prêt à travailler et à cultiver la terre de revendiquer jusqu'à 160 acres de terres publiques. Cela a encouragé la colonisation de l'Ouest et a permis à de nombreux citoyens américains, y compris de nombreux immigrants, d'acquérir des terres à bas prix. Toutefois, cela a aussi souvent été réalisé au détriment des peuples autochtones, qui ont été déplacés de leurs terres ancestrales. L'accent mis sur l'expansion économique était également manifeste dans le développement des chemins de fer, qui a relié l'Est et l'Ouest et facilité le commerce et la migration. Le chemin de fer transcontinental, achevé en 1869, est un exemple emblématique de cet effort. En outre, la Destinée Manifeste a également eu une influence sur la politique étrangère américaine au-delà du continent nord-américain. L'annexion d'Hawaï en 1898, l'acquisition de territoires à la suite de la guerre hispano-américaine, et les interventions en Amérique latine et en Asie étaient toutes justifiées, en partie, par cette croyance dans le devoir et le droit des États-Unis d'étendre leur influence et leurs idéaux démocratiques. La Destinée Manifeste était donc un concept flexible qui a été adapté aux besoins et aux aspirations changeants de la nation. Tout en conservant ses racines dans la croyance en une mission divine et une supériorité culturelle, elle a évolué pour englober une gamme plus large d'objectifs et de méthodes, reflétant les ambitions grandissantes de l'Amérique sur la scène mondiale et les transformations internes du pays durant cette période cruciale de son histoire.

L'évolution de la Destinée Manifeste en une forme d'empire informel, caractérisée par l'influence plutôt que par l'annexion directe, a marqué une étape significative dans la politique étrangère américaine. Elle reflétait une compréhension croissante de l'importance de la puissance économique et stratégique, en plus de la puissance territoriale. Dans les Caraïbes et en Amérique latine, cette approche a pris plusieurs formes. La doctrine Monroe, qui était initialement destinée à empêcher l'intervention européenne dans l'hémisphère occidental, est devenue une justification pour l'influence américaine dans la région. Plus tard, la Corollaire Roosevelt à la Doctrine Monroe en 1904 a déclaré que les États-Unis pouvaient intervenir dans les affaires des pays de l'hémisphère occidental pour maintenir la stabilité. Cela a mené à plusieurs interventions militaires, comme l'occupation d'Haïti (1915-1934) et la République dominicaine (1916-1924). L'ouverture du canal de Panama en 1914 symbolisait également la portée croissante de l'influence américaine dans la région, facilitant le commerce et les déplacements militaires entre les océans Atlantique et Pacifique. Durant la guerre froide, la lutte contre le communisme est devenue une justification majeure pour l'implication des États-Unis dans les affaires d'autres nations. Cela incluait le soutien aux régimes anticommunistes et l'opposition aux mouvements socialistes et communistes dans divers pays, parfois par des moyens très controversés, comme l'implication des États-Unis dans le coup d'État au Chili en 1973. Cette approche d'influence plutôt que d'annexion reflétait une forme d'impérialisme qui était moins visible, mais potentiellement tout aussi puissante, que la conquête territoriale directe. Elle démontrait également une compréhension sophistiquée des leviers de la puissance internationale, reconnaissant que l'influence économique, politique et culturelle pouvait souvent être plus efficace que le contrôle territorial direct. Toutefois, elle a également suscité des critiques et des controverses, tant à l'étranger qu'aux États-Unis. Les interventions et les ingérences dans les affaires d'autres nations ont souvent été perçues comme impérialistes et néocoloniales, et ont parfois suscité des réactions violentes et une opposition durable aux États-Unis et à leurs politiques.

L'idée de la Destinée Manifeste s'est transformée en une forme d'impérialisme économique et stratégique à mesure que le XIXe siècle avançait. La période de conquête territoriale et d'annexion s'est peut-être calmée, mais l'impulsion expansionniste a continué de différentes manières. L'annexion d'Hawaii en 1898, par exemple, ne faisait pas partie d'une expansion continentale, mais elle faisait partie d'un effort plus large pour étendre l'influence américaine dans le Pacifique. De même, la victoire américaine dans la guerre hispano-américaine de 1898 a conduit à l'acquisition de Porto Rico, de Guam et des Philippines, et a marqué un tournant dans l'expansion américaine en dehors de l'Amérique du Nord. L'Open Door Policy en Chine, qui cherchait à promouvoir les intérêts commerciaux américains en Asie, est un autre exemple de la manière dont l'expansionnisme américain s'est manifesté sous une forme différente. À la maison, des politiques telles que le Homestead Act ont continué à encourager l'expansion vers l'ouest, souvent aux dépens des peuples indigènes. L'idée sous-jacente que l'Amérique avait un rôle spécial à jouer, non seulement en Amérique du Nord mais aussi dans le monde, a perduré, même si elle a pris des formes différentes. La transformation de l'expansionnisme américain en une forme plus économique et moins territoriale reflétait les réalités changeantes de la puissance internationale et les intérêts économiques croissants de l'Amérique à l'étranger. Elle a également préfiguré la manière dont les États-Unis joueraient un rôle de premier plan dans les affaires mondiales au XXe siècle, en utilisant leur puissance économique, militaire et culturelle pour influencer les événements dans le monde entier.

1850 : Compromis fragile entre États esclavagistes et États libres

29 janvier 1850 : Henry Clay introduit le compromis au Sénat.

En 1850, les États-Unis se trouvent dans un équilibre délicat entre les États esclavagistes du Sud et les États libres du Nord. Ce compromis a été établi pour maintenir l'équilibre des forces entre les deux régions, mais il était fragile. Dans le même temps, de nouveaux territoires sont acquis à la suite de la guerre américano-mexicaine et de l'annexion de la Californie, ce qui complique encore la question de l'esclavage et de la création d'États.

En 1850, la question est de savoir comment équilibrer le nombre d'États esclavagistes et d'États libres alors que de nouveaux territoires s'ajoutent aux États-Unis. S'il y avait plus d'États esclavagistes que d'États libres, les États esclavagistes auraient la majorité au Sénat et pourraient éventuellement adopter des lois pour étendre l'esclavage aux nouveaux territoires. À l'inverse, s'il y avait plus d'États libres que d'États esclavagistes, les États libres auraient la majorité au Sénat et pourraient adopter des lois visant à abolir l'esclavage dans les nouveaux territoires. Cette question était au centre du débat sur le Compromis de 1850, qui visait à trouver une solution à ce problème en admettant la Californie comme État libre, en créant les territoires du Nouveau-Mexique et de l'Utah où la question de l'esclavage serait décidée par la souveraineté populaire, et en renforçant le Fugitive Slave Act.

Le Compromis de 1850 était une série de lois adoptées par le Congrès américain qui tentait d'apaiser les tensions entre les États du Nord et du Sud sur la question de l'esclavage dans les territoires nouvellement acquis. Le compromis admettait la Californie comme un État libre, créait les territoires du Nouveau-Mexique et de l'Utah où la question de l'esclavage serait décidée par la souveraineté populaire, et renforçait la loi sur les esclaves fugitifs. Cependant, le Compromis de 1850 ne règle pas la question de l'esclavage et celle-ci continue d'être une question litigieuse dans la politique américaine. La question de l'esclavage dans les territoires a été un point de discorde majeur à l'approche de la guerre civile et a finalement conduit à l'élection d'Abraham Lincoln en 1861, dont la position anti-esclavagiste a attisé les tensions entre le Nord et le Sud et a finalement conduit au déclenchement de la guerre civile.[8][9][10][11][12][13][14]

Le Nord : révolution du marché et immigration

La révolution du marché

La révolution du marché dans le Nord au milieu du 19e siècle a entraîné d'importants changements économiques et sociaux. L'introduction de nouvelles technologies et de nouveaux systèmes de transport, comme les chemins de fer et les usines à vapeur, a permis d'accroître la production et la croissance de l'industrie. Cela a conduit à l'émergence d'une économie de marché et au passage d'une société essentiellement agraire à une société industrialisée. Le Nord a également connu un afflux important d'immigrants à cette époque, principalement d'Irlande et d'Allemagne, ce qui a contribué à la croissance de l'industrie et à l'expansion des villes.

La révolution du marché dans le Nord au milieu du 19e siècle a entraîné d'importants changements économiques et sociaux. L'introduction de nouvelles technologies et de nouveaux systèmes de transport, comme les chemins de fer et les usines à vapeur, a permis d'accroître la production et la croissance de l'industrie. Cela a conduit à l'émergence d'une économie de marché et au passage d'une société essentiellement agraire à une société industrialisée. En outre, le Nord a connu un afflux important d'immigrants à cette époque, ce qui a contribué à la croissance de l'industrie et à l'expansion des villes. En revanche, l'économie du Sud est restée essentiellement agraire et s'est concentrée sur la production de cultures commerciales telles que le coton et le tabac, et sur la dépendance à l'égard du travail des Afro-Américains réduits en esclavage. Ce fossé économique et social entre le Nord et le Sud allait finalement contribuer au déclenchement de la guerre civile.

La révolution du marché aux États-Unis au milieu du 19e siècle a été caractérisée par le développement rapide des infrastructures de transport, notamment la construction de chemins de fer et de canaux, qui ont facilité la circulation des biens et des personnes à travers le pays. Cela a permis une intégration économique accrue et la croissance d'un marché national, reliant le nord, le sud, l'est et l'ouest du pays. Cette infrastructure de transport a non seulement permis l'exportation de marchandises du Nord vers d'autres régions du pays, mais a également facilité la circulation des personnes, des idées et de la culture, contribuant ainsi à la formation d'une identité nationale plus unifiée. De plus, le développement des infrastructures de transport a permis l'expansion de l'industrie et la croissance des centres urbains, contribuant ainsi aux changements économiques et sociaux de la révolution commerciale.

La commercialisation fait référence au processus d'augmentation de l'activité économique et de l'utilisation de l'argent dans les transactions, plutôt que de compter sur le troc ou l'autosuffisance. Ce changement entraîne souvent une plus grande dépendance à l'égard des systèmes de marché et peut entraîner l'érosion des structures communautaires et familiales traditionnelles. Auparavant, de nombreuses communautés de colons aux États-Unis existaient en marge de l'économie générale, s'appuyant sur une agriculture de subsistance et un commerce limité.

L'industrialisation désigne le processus de développement de l'industrie à grande échelle, caractérisé par l'utilisation de machines et l'application de la méthode de production en série. Elle implique aussi généralement le passage du travail manuel à la production par machine, et l'utilisation de pièces interchangeables pouvant être produites en masse afin d'être utilisées dans une variété de produits. Cela a permis d'accroître l'efficacité et la productivité, mais a également entraîné des changements dans la main-d'œuvre, ainsi que dans la façon dont les biens étaient produits et consommés.

L'industrialisation est marquée par la construction d'installations industrielles à grande échelle, où la production de masse a lieu. Ce processus entraîne souvent des changements sociaux importants, tels que l'augmentation du pourcentage de salariés dans la population active. Pendant la période d'industrialisation des États-Unis, le pourcentage de salariés dans la population active totale est passé d'environ 10 % en 1800 à environ 40 % en 1860. Cette évolution est due à la croissance des emplois en usine et à l'abandon du travail agricole. Parallèlement, il y a eu un mouvement d'urbanisation, les gens se déplaçant vers les zones urbaines pour travailler dans les usines, ce qui a entraîné la formation de nouvelles villes et de nouveaux villages.

Évolution de la croissance économique aux États-Unis (1700–1850).

Pendant la période d'industrialisation des États-Unis, la région du nord-est s'est fortement industrialisée et la majorité de la population travaillait comme salariés. Cette évolution a marqué une rupture importante avec le mythe fondateur des États-Unis en tant que nation de colons paysans libres et autosuffisants. Une grande partie des personnes travaillant dans les usines étaient des femmes et des jeunes filles, qui travaillaient dans les industries textiles avant de se marier. Ces femmes ont pu contribuer au revenu familial en travaillant, ce qui leur a permis d'acheter des biens et d'améliorer leur niveau de vie. Cela a également eu un impact significatif sur le rôle des femmes dans la société et l'économie. En outre, l'augmentation du salariat et l'urbanisation ont également entraîné un changement de la structure sociale et du mode de vie.

De nombreux ouvriers d'usine, hommes et femmes, travaillaient de longues heures pendant la journée et faisaient souvent des heures supplémentaires la nuit. Certaines femmes travaillaient également à domicile, sous contrat avec les usines, effectuant des tâches telles que la couture de vêtements avec des machines Singer. Elles recevaient souvent des salaires très bas pour ce travail. Cette situation a eu un impact important sur l'économie des familles, car le travail des femmes dans ces usines et les contrats à domicile leur permettaient de gagner un revenu supplémentaire et de contribuer aux finances de la famille. Cela a également modifié les rôles traditionnels des hommes et des femmes, ces dernières participant de plus en plus à la vie active et assumant des responsabilités en dehors du foyer. Cela a également entraîné une augmentation de la production de biens et de services, ce qui a conduit à une croissance économique.

La profession d'instituteur s'est développée au cours de la période d'industrialisation aux États-Unis, car la croissance du système scolaire public a créé un besoin en enseignants. Le développement des écoles publiques était plus compatible avec l'idéal de la maternité qui était promu par l'idéologie bourgeoise dominante de l'époque. Cet idéal mettait l'accent sur le rôle des femmes en tant que gardiennes et éducatrices des enfants, et la profession d'enseignant était considérée comme une carrière convenable et respectable pour les femmes. Cela a conduit à une augmentation du nombre de femmes entrant dans la profession d'enseignant, et l'expansion du système scolaire public a contribué à promouvoir l'éducation et l'alphabétisation au sein de la population.

Au cours de cette période, la classe ouvrière est confrontée à une exploitation importante, beaucoup travaillant de longues heures pour de faibles salaires dans des conditions difficiles. Les moyens de lutte à leur disposition étaient souvent limités et peu efficaces pour répondre à leurs doléances. Cela est dû en partie à l'abondance de travailleurs, qui a créé un surplus de main-d'œuvre, rendant difficile pour les travailleurs de s'organiser et de négocier de meilleures conditions. En outre, la classe ouvrière était souvent divisée par l'ethnie, la race et le sexe, ce qui rendait plus difficile l'union et la revendication collective de meilleurs droits. La situation était différente de celle de l'Amérique latine, où les causes des limitations de la lutte de la classe ouvrière auraient pu être différentes.

Immigration

Les États-Unis ont connu une explosion démographique au milieu du 19e siècle en raison de taux de reproduction élevés au sein de la population existante et d'un important afflux d'immigrants. La population des États-Unis a été multipliée par six entre 1800 et 1860, passant de 5,3 millions à 31,5 millions au cours de cette période.

De nombreux immigrants sont arrivés aux États-Unis au milieu du 19e siècle à la suite des guerres napoléoniennes en Europe et des changements économiques provoqués par l'industrialisation. De nombreuses personnes ont fui l'Europe à la recherche de meilleures opportunités économiques et pour échapper à l'extrême pauvreté, ainsi qu'à la destruction du mode de vie agricole traditionnel et au déclin de la petite paysannerie. Cette vague d'immigration a largement contribué à l'explosion démographique des États-Unis au cours de cette période.[15]1848 est une année importante de l'histoire européenne, souvent appelée "année des révolutions" ou "printemps des nations". C'est une période de bouleversements politiques et d'agitation sociale dans toute l'Europe, où plusieurs pays ont connu des protestations et des soulèvements importants. Le Manifeste communiste de Karl Marx et Friedrich Engels, qui dénonce l'exploitation des travailleurs et appelle à une révolution pour renverser le système capitaliste, a également été publié en 1848. En outre, de nombreux immigrants aux États-Unis à cette époque fuyaient les persécutions politiques et religieuses, ainsi que les famines. Tous ces facteurs ont contribué au grand nombre d'immigrants qui sont arrivés aux États-Unis au milieu du 19e siècle, ce qui a contribué à l'explosion démographique du pays.

Le milieu du 19e siècle a également été une période de grandes difficultés pour les Irlandais, en raison de la famine de la pomme de terre qui s'est produite entre 1845 et 1849. Le mildiou de la pomme de terre, une maladie qui a détruit la culture de la pomme de terre, a entraîné une famine et une mort généralisées, qui ont coûté la vie à environ un million d'Irlandais. De nombreux Irlandais ont été contraints d'émigrer à la recherche de nourriture et de travail, ce qui a entraîné l'arrivée d'un nombre important d'immigrants irlandais aux États-Unis au cours de cette période. Les immigrants irlandais constituent une grande partie des immigrants aux États-Unis entre 1830 et 1860, estimée à environ 45 %. Cette vague d'immigration irlandaise a également contribué à l'explosion démographique des États-Unis au cours de cette période.

De nombreux immigrants du milieu du 19e siècle se sont installés dans les régions rurales du Midwest, où il y avait des terres disponibles pour l'agriculture et des possibilités de travail dans ce secteur. Les Allemands et les Scandinaves faisaient partie des groupes qui se sont installés dans le Midwest à cette époque. D'autres immigrants, en particulier ceux qui étaient très pauvres et avaient peu ou pas d'expérience agricole, avaient tendance à rester dans les villes portuaires où ils avaient débarqué, comme New York et Boston. À l'époque, ces villes comptaient d'importantes populations d'immigrants : on estime qu'environ la moitié des habitants de New York étaient des immigrants, tandis qu'à Boston, les immigrants représentaient un tiers de la population. Ces immigrants étaient concentrés dans les zones urbaines, ce qui a contribué à alimenter la croissance de ces villes.

Outre l'immigration d'Européens, il y a également eu une importante migration de Noirs du Sud vers le Nord au milieu du 19e siècle. Cette migration était principalement composée de Noirs libres qui quittaient le Sud en raison de la discrimination raciale croissante et de l'expansion de l'esclavage. Un petit nombre d'esclaves se sont également échappés vers le Nord en empruntant le chemin de fer clandestin, un réseau secret de refuges et de routes mis en place par les abolitionnistes, en particulier les quakers, pour aider les esclaves fugitifs à retrouver la liberté. Beaucoup de ces réfugiés se sont installés dans les villes du Nord, comme Philadelphie, New York et Boston. La migration des Noirs du Sud vers le Nord, ainsi que l'immigration des Européens, ont contribué à l'explosion démographique des États-Unis au milieu du XIXe siècle.[16][17][18][19][20]

L’écart entre riches et pauvres

LLe fossé entre les riches et les pauvres se creuse aux États-Unis au milieu du 19e siècle. L'industrialisation rapide et la croissance économique du pays à cette époque ont conduit à l'émergence d'une nouvelle classe capitaliste industrielle, qui a amassé de grandes richesses grâce à son contrôle des usines et des entreprises du pays. Dans le même temps, de nombreux travailleurs, en particulier les immigrants et d'autres groupes marginalisés, étaient payés à bas salaire et soumis à de mauvaises conditions de travail. Il en résulte un fossé croissant entre les riches et la classe ouvrière, un petit nombre d'individus et de familles contrôlant une grande partie des richesses et des ressources du pays, tandis qu'un grand nombre de personnes se battent pour joindre les deux bouts. Ce fossé entre riches et pauvres est un problème persistant aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, et reste une question importante aujourd'hui. Le fossé qui se creuse entre les riches et les pauvres aux États-Unis au milieu du 19e siècle se caractérise par la formation d'une aristocratie de financiers et de multimillionnaires, composée en grande partie de familles issues de l'élite marchande qui existait pendant la période coloniale, comme les familles Roosevelt et Whitney, tandis que les pauvres s'entassent dans les bidonvilles urbains. Au milieu du 19e siècle, les familles Roosevelt et Whitney font partie de la riche élite de la classe marchande des États-Unis. La famille Roosevelt, par exemple, a fait fortune dans le transport maritime et l'importation, tandis que la famille Whitney a amassé des richesses grâce à son contrôle du commerce du coton. Toutes deux étaient très influentes dans la politique et l'économie américaines, et elles faisaient partie des familles qui contrôlaient une grande partie des richesses et des ressources du pays, alors que de nombreuses personnes luttaient pour joindre les deux bouts dans les bidonvilles des villes.[21][22][23][24] C'est à cette époque qu'a été construit le Central Park de New York, qui servait d'espace de loisirs mais était principalement destiné à la classe aisée, servant de symbole de son statut et de ses privilèges, tandis que la classe ouvrière et les pauvres étaient pour la plupart exclus de son accès.

En 1860, les 5 % des familles américaines les plus riches contrôlaient plus de la moitié de la richesse du pays. Cette tendance s'est poursuivie et est devenue un problème mondial puisqu'aujourd'hui, 2 % de la population mondiale possède 50 % de la richesse, tandis que la moitié de la population mondiale ne possède que 1 % de la richesse. Cela met en évidence le problème persistant de l'inégalité des revenus et des richesses, qui existe depuis des siècles et se poursuit encore.

Dans des villes comme New York, au milieu du 19e siècle, l'extrême pauvreté et l'écart de richesse ont entraîné des violences et des émeutes contre les groupes les plus pauvres et les plus vulnérables, comme les Irlandais et les Noirs. Cela a entraîné un changement politique, la population irlandaise, en particulier, ayant commencé à voter massivement pour le parti démocrate en réaction aux politiques du parti républicain. Cette période a également marqué le début de la dynastie Kennedy, les Kennedy étant devenus l'une des familles politiques irlando-américaines les plus importantes. La dynastie Kennedy est l'une des familles politiques les plus importantes de l'histoire des États-Unis, connue pour son influence sur la politique américaine depuis plus d'un siècle. La famille Kennedy a produit plusieurs personnalités politiques de premier plan, dont le président John F. Kennedy, qui a été le 35e président des États-Unis et a été assassiné en 1963, Robert F. Kennedy, qui a été procureur général et a été assassiné en 1968 alors qu'il était candidat à la présidence, et Ted Kennedy, qui a longtemps été sénateur du Massachusetts. Les Kennedy sont connus pour leurs opinions politiques libérales et progressistes, et nombre de leurs campagnes politiques étaient axées sur des questions telles que les droits civils, la pauvreté et la justice sociale. Ils ont laissé un héritage important dans la politique américaine et ont toujours une influence sur la scène politique actuelle.[25][26]

Les Afro-Américains libres ont également été de grandes victimes au milieu du 19e siècle, car on leur reprochait souvent de saturer le marché du travail et de faire baisser les salaires. Ils étaient également la cible d'émeutes urbaines et étaient confrontés à une ségrégation et à un racisme généralisés, même dans le Nord. Il s'agissait d'un paradoxe, car si un nombre croissant d'États étendaient le droit de vote à davantage d'hommes blancs, ils excluaient également les Afro-Américains du vote en raison de leur race. Cette période a été marquée par un niveau élevé de discrimination et d'inégalité raciale, et il faudra encore de nombreuses années de lutte et de mouvement pour les droits civiques avant que les Afro-Américains puissent participer pleinement à la vie politique et sociale du pays.

En 1850, seuls quelques États du Nord, comme le Massachusetts, le Vermont et le Maine, accordaient l'égalité aux Afro-Américains. Même dans ces États, les Noirs étaient toujours confrontés à la discrimination sous diverses formes. Par exemple, au Massachusetts, ils peuvent témoigner devant les tribunaux, alors qu'en Californie, ils ne sont pas autorisés à témoigner contre les Blancs. Dans tous les États du Nord, les Afro-Américains faisaient l'objet d'une ségrégation ou étaient exclus de certains lieux publics et de la plupart des emplois qualifiés et industriels et des associations de travailleurs. Cela démontre que même dans les États du Nord considérés comme plus progressistes, les Afro-Américains étaient toujours confrontés à des obstacles importants en matière d'égalité et de droits.

Les Afro-Américains étaient contraints de vivre dans des ghettos et, comme les Irlandais, étaient souvent obligés de créer leurs propres institutions et d'accepter des emplois moins bien rémunérés. Malgré la discrimination et les difficultés auxquelles ils étaient confrontés, le nombre de Noirs dans les États du Nord a augmenté de manière significative, notamment dans des villes telles que Philadelphie, New York et Cincinnati, où ils représentaient environ 2 % de la population totale. Malgré les conditions difficiles, de nombreux Afro-Américains considéraient que le Nord offrait de meilleures opportunités et de plus grandes libertés que le Sud, et continuaient à y migrer à la recherche d'une vie meilleure.

Le Sud : esclavage noir et privilège blanc

Entre 1800 et 1860, le sud des États-Unis a connu une croissance économique importante grâce à l'expansion de la culture du coton et du commerce des esclaves. Le coton était l'une des principales cultures du Sud et était largement exporté vers l'Europe et d'autres parties du monde. Cette croissance était largement alimentée par le travail forcé des Noirs réduits en esclavage, qui étaient traités comme des biens et privés des droits humains fondamentaux. Ce système d'esclavage et de privilèges blancs a eu un impact durable sur la région et la nation dans son ensemble, et ses effets se font encore sentir aujourd'hui sous la forme d'inégalités et de discriminations raciales. Si certains Blancs, notamment les propriétaires de plantations, ont largement profité de ce système, celui-ci s'est construit sur l'oppression et la déshumanisation des Noirs réduits en esclavage.

Cotton King

Panoramic photograph of a cotton plantation from 1907, titled "King Cotton".

Au cours des années 1800, l'industrie textile en Angleterre et dans le nord des États-Unis était en plein essor, et la demande de coton était élevée. Cette situation a entraîné une croissance économique importante pour les propriétaires de plantations du Sud, qui ont pu tirer parti de la forte demande de coton en augmentant la production. Ces propriétaires de plantations, souvent appelés "rois du coton", sont devenus extrêmement riches et puissants grâce à leur contrôle de l'industrie du coton. Ils étaient en mesure d'exercer une influence considérable sur l'économie et la politique du sud des États-Unis. Toutefois, il convient de noter que cette richesse et ce pouvoir se sont faits au détriment des Noirs réduits en esclavage et forcés de travailler dans les plantations de coton.

L'invention de la machine à égrener le coton à la fin du XVIIIe siècle a considérablement augmenté l'efficacité de la production de coton et a permis de traiter des quantités beaucoup plus importantes de coton. Cela a conduit à une expansion des terres productrices de coton et à une augmentation du nombre de Noirs réduits en esclavage et forcés de travailler dans les plantations de coton. L'égreneuse à coton, inventée par Eli Whitney, était un dispositif mécanique qui séparait les fibres de coton des graines. Le traitement du coton était ainsi beaucoup plus facile et rapide, ce qui a entraîné une augmentation de la production de coton et une hausse correspondante de la demande de main-d'œuvre asservie. L'expansion des terres productrices de coton et l'efficacité accrue de la production de coton ont contribué à la croissance du "royaume du coton" et à la richesse des propriétaires de plantations du Sud, mais elles ont également entraîné le travail forcé, l'oppression et la déshumanisation des Noirs réduits en esclavage.

Une égraineuse à coton (1869).

La croissance de l'industrie du coton dans le sud des États-Unis au cours des années 1800 a été importante, comme le montre l'augmentation des exportations de coton en pourcentage du total des exportations américaines. En 1800, le coton ne représentait que 7 % des exportations américaines, mais en 1820, ce pourcentage était passé à 32 % et en 1850, il atteignait 58 %. Cette croissance de l'industrie du coton a eu un impact significatif sur l'économie et la politique des États du Sud et de la nation dans son ensemble. Le commerce des esclaves était vital pour cette croissance, car le nombre d'esclaves est passé de 460 000 en 1770 dans les treize colonies à 1,5 million en 1820 et à plus de 4 millions en 1860. Bien que l'importation d'esclaves ait été illégale aux États-Unis après l'interdiction de 1808, le commerce intérieur d'esclaves s'est poursuivi et la population d'esclaves a continué à augmenter par accroissement naturel. Cela montre le poids énorme que les États du Sud avaient dans la politique et l'économie nationales, mais aussi le problème moral et éthique de l'esclavage qui était une tache dans l'histoire du pays.

La principale explication de la croissance du nombre d'esclaves dans le sud des États-Unis au cours des années 1800 est l'accroissement naturel. Grâce à l'amélioration des conditions de vie, les esclaves ont pu fonder des familles et élever des enfants, ce qui a entraîné une augmentation de la population d'esclaves. À la veille de la guerre civile, la population d'esclaves avait atteint le chiffre stupéfiant de 4 millions. Parmi eux, 2 millions étaient forcés de travailler dans les plantations de coton, fournissant la main d'œuvre qui alimentait l'industrie florissante du coton et la richesse des propriétaires de plantations du Sud. Le fait que tant de personnes soient réduites en esclavage et forcées de travailler contre leur gré dans des conditions inhumaines constitue un problème moral et éthique qui est à l'origine de la guerre civile.

Au cours des années 1800, le sud des États-Unis était caractérisé par la coexistence de modes de production archaïques et modernes. D'une part, les personnes asservies étaient contraintes de vivre dans des conditions très basiques et rudimentaires, manquant souvent de nourriture, de vêtements et de soins médicaux adéquats. Ils étaient traités comme des biens et privés des droits de l'homme les plus élémentaires, soumis à des châtiments brutaux et obligés de travailler de longues heures dans les champs. D'autre part, le commerce des esclaves et l'industrie du coton étaient hautement organisés et efficaces, avec un système bien établi de marchands d'esclaves qui achetaient et vendaient des personnes asservies pour répondre à la demande de main-d'œuvre dans les plantations de coton. La traite des esclaves était un commerce important, et de nombreuses personnes en profitaient, notamment les marchands d'esclaves, les propriétaires de plantations et même certains hommes d'affaires du Nord qui investissaient dans l'industrie du coton. Cette coexistence de modes de production archaïques et modernes est un trait caractéristique du sud des Etats-Unis à cette époque et met en lumière le problème moral et éthique de l'esclavage et de la déshumanisation des personnes asservies.

À cette époque, le sud des États-Unis était une société dichotomique, caractérisée par un clivage net entre les Blancs libres et les Noirs asservis. La grande majorité des Noirs du Sud étaient réduits en esclavage, et la population d'Afro-Américains libres était faible, représentant tout au plus 17 % dans le Delaware, et moins de 1 % dans les autres États. Cette dichotomie se reflétait dans les différents rôles que les Noirs et les Blancs jouaient dans la société. Les esclaves étaient contraints d'effectuer les travaux les plus lourds dans les plantations de coton, de sucre, de riz et d'indigo, ainsi que dans les travaux domestiques, les mines, les transports, la construction, l'industrie et le bois. Pendant ce temps, les Blancs, en particulier les propriétaires de plantations, détenaient le pouvoir et les privilèges, récoltant les bénéfices du travail des personnes asservies. Ce système d'esclavage et de privilèges blancs a eu un impact durable sur la région et la nation dans son ensemble, et ses effets se font encore sentir aujourd'hui sous la forme d'inégalités et de discriminations raciales.

L’écart entre blancs riches et pauvres

Au cours de la période allant de 1820 à 1850, le fossé entre les Blancs riches et pauvres du Sud s'est creusé, même si la société de la région n'a pas beaucoup changé par rapport à celle du Nord. L'économie du Sud dépendait fortement de l'esclavage et de l'agriculture, ce qui a conduit à une concentration de la richesse au sein d'un petit groupe de propriétaires de plantations. La grande majorité des Afro-Américains étaient réduits en esclavage, et leur travail était essentiel pour l'économie, fournissant la main-d'œuvre permanente, qualifiée et non qualifiée, qui permettait aux riches propriétaires blancs de plantations de s'enrichir. Cependant, la majorité des Blancs du Sud n'étaient pas de riches propriétaires de plantations, mais plutôt des fermiers ou des ouvriers pauvres qui n'avaient pas le même accès à la terre, aux ressources et au pouvoir que l'élite riche. Cet écart entre les Blancs riches et pauvres du Sud était un problème important à cette époque, et c'est l'un des facteurs qui a contribué à l'inégalité sociale et économique qui a finalement conduit à la guerre civile.

Parmi les Blancs du Sud dans les années 1800, seul un petit pourcentage, environ 1,5 %, possédait plus de cinq esclaves. Cependant, la majorité des Blancs, environ 64%, ne possédaient pas d'esclaves mais bénéficiaient tout de même du système de l'esclavage. Les Blancs pauvres, en particulier, bénéficiaient souvent indirectement de l'esclavage, car les travaux les plus pénibles et les plus durs étaient effectués par des Noirs réduits en esclavage, ce qui permettait aux Blancs pauvres d'accéder à des emplois et à des opportunités mieux rémunérés. En outre, de nombreux Blancs, en particulier les petits agriculteurs et les métayers, pouvaient avoir accès au travail des esclaves grâce à un système de "prêt d'esclaves". Les propriétaires de plantations prêtaient des esclaves aux petits agriculteurs et métayers en échange d'une part de leur récolte ou d'une petite rémunération. Ce système a contribué à étendre les avantages de l'esclavage au-delà de l'élite fortunée à un groupe plus large de Blancs dans le Sud. Cependant, le fait que tant de personnes aient bénéficié de la déshumanisation, de l'oppression et du travail forcé des personnes réduites en esclavage constitue un problème moral et éthique qui a été à l'origine de la guerre civile.

À un niveau plus profond, de nombreux Blancs du Sud croyaient, dans les années 1800, que l'idéal de liberté et d'autonomie du paysan indépendant était incarné par le parti démocrate, qui était le parti politique dominant dans la région à l'époque. De nombreux Blancs, en particulier les petits agriculteurs et les métayers, se considéraient comme des individus indépendants et autosuffisants, capables de gagner leur vie grâce à leur travail et à leur détermination. Ils considéraient le système de l'esclavage comme un aspect nécessaire au maintien de cet idéal de liberté et d'autonomie, car le travail des personnes asservies était nécessaire au fonctionnement de l'économie et de la société. Cette conviction a conduit à un soutien profond de l'esclavage chez de nombreux Blancs du Sud, qui considéraient que la liberté des Blancs dépendait de la permanence de l'esclavage. Cette croyance a finalement conduit à la guerre civile, car le mouvement abolitionniste croissant dans le Nord et la lutte pour la liberté des personnes asservies dans le Sud ont remis en question cette croyance et forcé la nation à affronter le problème moral et éthique de l'esclavage.

Pour comprendre les causes de la guerre civile, il est important de comprendre que la croyance en l'idéal de liberté et d'autonomie du paysan indépendant, et la conviction que la liberté des Blancs dépendait de la permanence de l'esclavage, étaient profondément ancrées dans la culture et la société du Sud. Même les Blancs les plus pauvres du Sud considéraient qu'ils vivaient dans une position privilégiée par rapport aux Noirs asservis qui les entouraient. Ils pensaient que l'humiliation et l'oppression continues auxquelles étaient soumis les esclaves étaient le reflet de leur propre liberté et autonomie. Cela a conduit à un soutien profond de l'esclavage et à une résistance à toute tentative d'abolition, même chez les Blancs pauvres. Cette croyance a finalement conduit à la guerre de sécession, le Sud s'étant séparé de l'Union afin de protéger l'institution de l'esclavage et de maintenir le statu quo d'une société où les Blancs étaient considérés comme supérieurs et privilégiés.[27][28][29]

La croyance en l'idéal de liberté et d'autonomie du paysan indépendant, et la conviction que la liberté des Blancs dépendait de la permanence de l'esclavage, étaient profondément ancrées dans la culture et la société du Sud. Cette croyance était renforcée par une législation fondamentalement raciste qui refusait aux Noirs libres et asservis des droits et des privilèges fondamentaux, et par la comparaison constante avec les conditions misérables des personnes asservies. Cela renforçait la conscience de faire partie d'une aristocratie parmi les Blancs, même les plus pauvres, en raison du privilège de la peau blanche. L'extrême rigidité de la séparation entre Noirs et Blancs dans le Sud a permis aux Blancs les plus pauvres de croire en leur position privilégiée, alors même que le fossé entre riches et pauvres parmi les Blancs se creusait. C'est cette croyance qui a permis aux riches propriétaires de plantations de mobiliser les Blancs pauvres derrière le parti démocrate pour défendre l'esclavage et le statu quo d'une société où les Blancs étaient considérés comme supérieurs et privilégiés, ce qui a finalement conduit à la guerre civile.

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