Les États-(ré) Unis : 1877 - 1900

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La période comprise entre 1877 et 1900 aux États-Unis est connue sous le nom de "Gilded Age", un terme inventé par Mark Twain pour décrire cette période comme celle d'une grande croissance économique, mais aussi d'une pauvreté et d'une inégalité sociale généralisées. Au cours de cette période, le pays a connu une industrialisation et une urbanisation rapides, ainsi que l'émergence de grandes entreprises et de monopoles. Le gouvernement, cependant, a largement favorisé les intérêts de ces entreprises et de l'élite riche au détriment de ceux de la classe ouvrière américaine. En outre, cette période a été marquée par la fin de la Reconstruction dans le Sud, qui a entraîné la suppression du droit de vote des Afro-Américains et la montée de la discrimination raciale. La fin de la période est marquée par la guerre hispano-américaine de 1898, qui marque l'émergence des États-Unis en tant que grande puissance impériale.

Le chemin de fer a joué un rôle important dans la reconstruction des États-Unis après la guerre de Sécession. Le chemin de fer a aidé à reconstruire l'économie du Sud et a également permis le transport de biens et de personnes à travers le pays. Il a également contribué à l'intégration du pays en reliant les différentes régions et en permettant la circulation des biens et des personnes entre elles. Le chemin de fer a contribué à stimuler la croissance et le développement économiques et a joué un rôle majeur dans la transformation du pays en une puissance industrielle.

Au cours de la période allant de 1870 à 1900, les États-Unis ont connu d'importants changements économiques, sociaux et politiques. Le pays a connu une période d'industrialisation et d'urbanisation rapides, qui a conduit à la croissance de grandes entreprises et de monopoles. Le gouvernement, cependant, a largement favorisé les intérêts de ces entreprises et de l'élite fortunée au détriment de ceux de la classe ouvrière américaine. En outre, cette période est marquée par la suppression du droit de vote des Afro-Américains dans le Sud et par la montée de la discrimination raciale. Malgré ces défis, cette période a vu les États-Unis émerger en tant que grande puissance impériale, avec l'acquisition de territoires tels que Porto Rico, Guam et les Philippines lors de la guerre hispano-américaine de 1898.

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Rôle des chemins de fer

Lors de la cérémonie d'enfoncement du "dernier crampon" au sommet de Promontory, Utah, 10 mai 1869.

Les chemins de fer ont joué un rôle crucial dans le développement des États-Unis à la fin du XIXe siècle. L'expansion du réseau ferroviaire a permis la circulation rapide des biens et des personnes à travers le pays, ce qui a contribué à stimuler la croissance économique et le développement. Les chemins de fer ont également joué un rôle important dans la formation d'un immense marché intérieur en reliant les différentes régions du pays et en permettant la circulation des biens et des personnes entre elles.

Le réseau ferroviaire reliait l'Est à l'Ouest et le Nord au Sud, ce qui a contribué à l'intégration du pays et a stimulé la croissance économique. Les chemins de fer ont également contribué à l'essor de l'industrie et du commerce, car ils facilitaient le transport des matières premières et des produits finis. Le chemin de fer a également contribué à promouvoir la colonisation des États et des territoires de l'Ouest, car il a permis aux gens de s'y installer plus facilement. Le réseau ferroviaire a également contribué à stimuler le développement des industries minières, agricoles et forestières. Les chemins de fer ont été une force majeure dans la transformation du pays en une puissance industrielle et ont joué un rôle clé dans le façonnement de l'économie et de la société des États-Unis au cours de cette période.

L'expansion du réseau ferroviaire aux États-Unis à la fin du 19e siècle a été considérable. En 1870, il y avait environ 85 000 kilomètres de voies ferrées aux États-Unis, et en 1900, ce nombre était passé à 320 000 kilomètres, soit une multiplication par quatre.

Tous les chemins de fer étaient privés et leurs horaires étaient coordonnés grâce à l'imposition de quatre fuseaux horaires orientaux. Cependant, la construction des chemins de fer est marquée par la corruption, la hâte et la concurrence, et le réseau n'est pas toujours bien entretenu. Malgré ces problèmes, la construction des chemins de fer a été fortement subventionnée par les États et le gouvernement fédéral, ce qui a contribué à stimuler leur croissance.

En conséquence, les sociétés propriétaires des chemins de fer sont devenues extrêmement puissantes, ayant accumulé de vastes propriétés foncières le long des voies ferrées. Cela a conduit à la création de monopoles et de trusts, qui contrôlaient l'industrie du transport, et les chemins de fer sont devenus un symbole de l'inégalité économique et sociale qui caractérisait l'âge d'or.

Cependant, la croissance des chemins de fer a également eu un impact positif sur le pays, car elle a facilité la circulation des biens et des personnes, a contribué à stimuler la croissance et le développement économiques et a également contribué à intégrer les différentes régions du pays. Il a également facilité la colonisation des États et des territoires de l'Ouest et a favorisé la croissance de diverses industries comme l'exploitation minière, l'agriculture et le bois.

En plus de l'expansion du réseau ferroviaire, les États-Unis ont également développé un réseau de communication par le biais du télégraphe et du courrier à la fin du 19e siècle. Ce réseau de lignes télégraphiques et de routes postales a permis de relier les personnes et les entreprises à travers le pays, facilitant ainsi l'envoi de messages et la conduite des affaires sur de longues distances.

Cependant, malgré l'expansion du réseau ferroviaire et les nouveaux moyens de communication, les États de l'Union sont restés très différents les uns des autres. Le pays peut être divisé en trois régions : l'Ouest, le Sud et le Nord-Est. Chaque région possède une histoire, une économie, une culture et une structure sociale qui lui sont propres et qui la distinguent des autres.

L'Ouest se caractérise par ses vastes étendues de terre, sa population clairsemée et son économie diversifiée, qui comprend l'exploitation minière, l'agriculture et l'élevage de bétail. Le Sud, quant à lui, avait été dévasté par la guerre civile et se remettait encore de ses effets. Il se caractérisait par une économie essentiellement agraire et une importante population d'Afro-Américains qui étaient victimes de discrimination et dont les droits politiques étaient limités. Le Nord-Est était la région la plus industrialisée et la plus urbanisée du pays et accueillait un grand nombre d'immigrants qui travaillaient dans les usines et les fabriques. Le Nord-Est avait également une économie plus développée et une structure sociale plus complexe.

Les chemins de fer et les lignes télégraphiques ont contribué à connecter le pays et à promouvoir la croissance économique, mais ils n'ont pas pu effacer les différences régionales qui existaient aux États-Unis.

L’Ouest

Conquête des territoires des Amérindiens

Fosse commune avec des Lakota morts après le massacre de Wounded Knee.

L'Ouest, qui comprenait des États récemment acquis du Mexique et de la Grande-Bretagne, était en grande partie le territoire des peuples autochtones. De 1850 à 1890, le gouvernement des États-Unis s'est lancé dans une politique d'expansion vers l'ouest qui comprenait le déplacement forcé et le confinement des peuples autochtones dans de petites réserves sous contrôle fédéral. Cette politique, connue sous le nom d'Indian Removal, a entraîné le déplacement forcé de milliers d'autochtones de leurs terres ancestrales vers des réserves.

La politique du gouvernement était motivée par le désir d'acquérir les terres pour les colons blancs, les mines et d'autres intérêts commerciaux. De nombreux indigènes ont été contraints de quitter leurs maisons et ont dû parcourir des centaines de kilomètres à pied pour rejoindre leurs nouvelles habitations dans des régions inconnues et souvent défavorables. Ce voyage, connu sous le nom de "Trail of Tears", a entraîné la mort de milliers de personnes.

La politique du gouvernement à l'égard des peuples indigènes était souvent violente et brutale, et elle a entraîné la perte de vies, de terres et de culture pour de nombreuses communautés indigènes. Les survivants des réinstallations forcées ont souvent été confinés dans de petites réserves, où ils ont été contraints de vivre dans la pauvreté et sous le contrôle du gouvernement fédéral. Cette politique de déplacement et de confinement des Indiens a constitué une violation importante des droits des peuples autochtones et a eu un impact dévastateur sur leurs communautés.

Pendant la période d'expansion vers l'ouest des États-Unis, la population de bisons des plaines centrales a été considérablement réduite par la chasse. Le bison était une ressource cruciale pour de nombreux peuples indigènes, leur fournissant nourriture, vêtements et abri. La chasse au bison était considérée comme un moyen pour les colons d'exercer un contrôle sur la terre et les peuples autochtones qui y vivaient. L'extermination du bison a eu un impact dévastateur sur de nombreuses communautés autochtones, car elle a détruit leur principale source de subsistance et leur mode de vie.

Le dernier conflit majeur entre le gouvernement des États-Unis et les peuples autochtones s'est produit à Wounded Knee en 1890, lorsque la 7e cavalerie de l'armée américaine a massacré environ 200 Sioux, dont un grand nombre de femmes et d'enfants. Le massacre de Wounded Knee a marqué la fin de la résistance armée des peuples autochtones à la politique gouvernementale d'expansion vers l'ouest et de confinement dans des réserves.

Les événements de Wounded Knee, ainsi que la politique de suppression des Indiens et l'extermination des bisons, sont des actions tragiques et injustes qui ont eu un impact dévastateur sur la vie et la culture des peuples indigènes des États-Unis. Il s'agit d'un chapitre sombre de l'histoire des États-Unis, qui continue d'avoir un impact sur les peuples indigènes aujourd'hui.[8][9][10][11][12][13]

La population des peuples indigènes des États-Unis a considérablement diminué pendant la période d'expansion vers l'ouest et le confinement forcé dans des réserves. Le nombre total d'indigènes aux États-Unis est passé d'environ 330 000 en 1860 à 237 000 en 1900, soit une diminution de près de 30 %.

En revanche, la population de l'Ouest, y compris les États et territoires nouvellement acquis, a augmenté rapidement, passant d'environ 2 millions en 1860 à 20 millions en 1900, soit une augmentation de près de 900 %. Cette augmentation est due à l'afflux de colons blancs, de mineurs et d'autres migrants attirés par la disponibilité de terres et la promesse d'opportunités économiques.

Globalement, la population totale des États-Unis est passée de 31 millions en 1860 à 76 millions en 1900, soit une augmentation de près de 145 %. Cette croissance démographique est due à la fois à l'accroissement naturel et à l'immigration, ainsi qu'à l'expansion vers l'ouest et à l'afflux de colons dans les territoires occidentaux nouvellement acquis.

Le déclin drastique de la population indigène est dû aux politiques du gouvernement et à l'impact de la guerre, des maladies et des déplacements, et constitue un chapitre triste et tragique de l'histoire des États-Unis.

La proportion de la population indigène aux États-Unis a diminué de façon spectaculaire pendant la période d'expansion vers l'ouest et de confinement forcé dans des réserves. D'une population d'environ 330 000 personnes en 1860, soit environ 0,1 % de la population totale, la population indigène est tombée à 237 000 personnes en 1900, soit environ 0,003 % de la population totale. Cela représente une baisse de près de 70 % de la proportion de la population indigène aux États-Unis en l'espace de quatre décennies.

Ce déclin est dû à une combinaison de facteurs, notamment les déplacements forcés, la guerre, la maladie et les déplacements, ainsi que l'impact des politiques visant à assimiler les peuples autochtones à la société américaine blanche. Le déclin drastique de la population indigène a été un résultat tragique des politiques gouvernementales à l'égard des peuples indigènes et a eu un impact dévastateur sur les vies et les cultures des communautés indigènes.

Rapide colonisation

L’Ouest américain au-delà du fleuve Mississippi. En rouge foncé, les États qui sont toujours considérés comme en faisant partie : Californie, Oregon, Washington, Nevada, Idaho, Arizona, Nouveau-Mexique, Utah, Colorado, Wyoming, Montana, plus l’Alaska et Hawaï. En rouge hachuré, les États qui sont parfois considérés comme faisant partie du Sud ou du Middle West : Texas, Louisiane, Arkansas, Oklahoma, Missouri, Kansas, Nebraska, Iowa, Dakota du Sud, Dakota du Nord, Minnesota.

L'Ouest a été rapidement colonisé après le déplacement forcé des peuples autochtones et l'extermination des bisons. L'expansion rapide du réseau ferroviaire a permis aux colons de se déplacer plus facilement vers l'ouest et de revendiquer des terres, et la disponibilité des terres a attiré un groupe diversifié de colons, notamment des agriculteurs, des mineurs et des éleveurs.

L'élevage bovin a également joué un rôle important dans la colonisation de l'Ouest, les cow-boys conduisant de grands troupeaux de bovins du Texas vers les plaines du Nord pour les vendre sur les marchés de l'Est et du Midwest. L'expansion de l'élevage bovin a également été caractérisée par la présence d'un nombre important de cow-boys afro-américains, qui étaient confrontés à la discrimination et aux opportunités limitées dans d'autres industries.

L'expansion du réseau ferroviaire et le développement de l'industrie du conditionnement de la viande dans des villes comme Chicago ont également facilité la croissance de la production et de la consommation de viande bovine aux États-Unis. L'avènement de la réfrigération a permis la conservation de la viande et a rendu possible le transport du bœuf de l'Ouest vers les villes, où il est devenu un élément de base du régime alimentaire américain.

La colonisation rapide de l'Ouest a eu un impact important sur l'économie, la culture et la société des États-Unis. L'expansion du réseau ferroviaire, la croissance de l'élevage bovin et l'essor de l'industrie du conditionnement de la viande sont autant de facteurs majeurs qui ont contribué à la transformation du pays en une puissance industrielle.

Au cours de cette période, des centaines de milliers d'agriculteurs d'Europe de l'Est, d'Europe centrale et d'Europe orientale se sont également installés dans les Grandes Plaines pour y cultiver des produits tels que le maïs et le blé. Ces immigrants, principalement originaires de pays comme la Pologne, la Russie et l'Irlande, ont été attirés par la promesse de terres bon marché et d'opportunités économiques. Le gouvernement a également encouragé activement la colonisation de l'Ouest par des politiques telles que le Homestead Act de 1862, qui offrait 160 acres de terre à quiconque était prêt à s'y installer et à l'améliorer.

Ces agriculteurs, connus sous le nom de "homesteaders", ont dû faire face à de nombreux défis dans les Grandes Plaines, notamment des conditions climatiques difficiles, le manque d'infrastructures et la difficulté de défricher le sol des prairies. Néanmoins, ils ont persévéré et leurs efforts ont contribué à transformer les Grandes Plaines en une grande région agricole. Ils ont également contribué à la croissance des villes et des villages, ainsi qu'au développement de l'industrie agricole aux États-Unis.

Les immigrants d'Europe centrale et orientale ont également constitué une source importante de main-d'œuvre pour l'industrie ferroviaire et les mines de l'Ouest. Ils ont également joué un rôle dans la croissance de l'industrie, en particulier dans le Midwest, où nombre d'entre eux se sont installés et ont travaillé dans les usines et les fabriques.

La colonisation des Grandes Plaines par des agriculteurs d'Europe de l'Est, d'Europe centrale et d'Europe de l'Est a été un aspect important de l'expansion vers l'Ouest des États-Unis et a contribué à la transformation du pays en une puissance agricole et industrielle.

Les immigrants chinois ont également joué un rôle dans la colonisation de l'Ouest américain, notamment en Californie. De nombreux immigrants chinois sont venus aux États-Unis au milieu du 19e siècle pour participer à la ruée vers l'or de 1849 en Californie et pour travailler dans les camps miniers et les petites entreprises.

Les immigrants chinois ont été confrontés à une discrimination et à un racisme importants, en particulier en Californie, où ils se sont souvent vu refuser les droits et les opportunités accordés aux colons blancs. Ils étaient également victimes de violence et de harcèlement, et étaient souvent contraints de vivre et de travailler dans des communautés ségréguées. Malgré ces difficultés, les immigrants chinois ont contribué à la croissance de l'économie californienne par leur travail dans les mines et leurs petites entreprises.

Les immigrants chinois ont également joué un rôle important dans la construction du chemin de fer transcontinental, qui reliait les côtes est et ouest des États-Unis. De nombreux immigrants chinois travaillaient comme ouvriers sur le chemin de fer et étaient responsables d'une grande partie du travail dangereux et éreintant de la construction du chemin de fer à travers les montagnes.

La colonisation de l'intérieur des États-Unis fut difficile, malgré les progrès de l'agriculture et des transports. L'isolement de l'intérieur, en particulier dans les Grandes Plaines, rendait difficile l'accès des colons aux marchés et aux ressources. Les conditions climatiques difficiles, notamment les hivers froids et les étés chauds, représentaient également des défis importants pour les agriculteurs.

Le Sud

La réunion du pays se fait au détriment des noirs qui vont très vite réagir aux codes noirs imposés par les sudistes et aux autres violations de la loi en recourant devant les tribunaux.

Dès 1876, la Cour suprême qui est toujours dominée par des anciens esclavagistes estime que le XIVème amendement concernant la citoyenneté et le Bill of Rights des noirs nés aux États-Unis n’exige pas que le gouvernement fédéral protège les droits civils des noirs et que chaque État peut régler les relations interraciales à sa guise.

En 1896, la Cour suprême légalise la séparation dans les lieux publics pour autant qu’elle n’empêche pas les deux races d’avoir le même accès aux services publics. Depuis la fin de la reconstruction, les XIV et XV amendements vont demeurer lettre morte jusqu’au milieu des années 1960.

Le droit de vote allait être supprimé par les codes, maintenant la Cour suprême légalise le « separated but equal ». La Cour suprême des États-Unis a un énorme poids, les droits ne sont jamais acquis, ce que les noirs afro-américains ont gagné dans les années 1870 disparait très vite.

Vers 1890 dans le sud, la ségrégation, la violence raciale, les lynchages, les codes noirs sont imposés avec l’assentiment de la Cour suprême. La grande plantation disparait pour être remplacée par le métayage, les métayers gagnent peu et s’endettent auprès des propriétaires puisque le prix du coton sur le marché international baisse. Pour le Sud, c’est la fin du Cotton King.

Au Sud, cette industrialisation commencée lors de la guerre civile se poursuit principalement dans la sidérurgie et le textile. L’exploitation du bois se développe aussi avec la déforestation massive du Sud. En raison de l’endettement du sud notamment pendant la guerre, très rapidement toutes ses industries passent sous le contrôle d’industriels du Nord.

Le Sud demeure principalement rural, il continue de produire surtout des matières premières transformées ou consommées au Nord et son économie dépend des capitaux et de la gestion du Nord.

Le domaine du travail est ségrégué et des systèmes proches de l’esclavage dominent en particulier le système du travail forcé à travers les codes noirs ; des milliers de noirs sont condamnés à de longues peines de travaux forcés. Tout cela est fait à des taux de mortalité énormes et sans que cela n’émeuve les financiers et même les citoyens du Nord.

En général, les noirs sont exclus du travail industriel, mais les blancs qui y travaillent généralement issus de familles paysannes pauvres et endettées sont aussi endettés et sous-payés. Vont se former des petites villes compléments dominées par une industrie textile qui fournit et contrôle tout presque comme au temps de la plantation, mais pour les blancs. Toutefois, on maintient le Sud dans l’illusion de la race blanche.

Le Nord-Est

Le nord-est se transforme profondément et beaucoup plus que le sud.

Industrialisation

En 1865 la valeur des biens manufacturés aux États-Unis s’élevait à 2 milliards de dollars, en 1900 elle atteint 13 milliards de dollars. Les États-Unis sont devenus la nation qui a le taux de productivité le plus élevé au monde et son industrie produit un tiers des biens manufacturés du monde.

Quatre facteurs expliquent cette industrialisation fulgurante :

  • création d’un marché national de consommateurs grâce aux chemins de fer, aux communications, aux postes, à la publicité et aux ventes par correspondance.
  • innovations technologiques comme le téléphone de Bell en 1876 ou encore l’ampoule électrique de Thomas Edison en 1879. Tout cela va faire qu’il y a un développement des industries dans une mécanisation et une rationalisation du travail ou les ouvriers sont de plus en plus attelés à la machine.
  • protectionnisme économique c’est-à-dire le maintien de fortes taxes à l’importation par un gouvernement fédéral très soumis pas les grands industriels afin de protéger l’industrie de la concurrence étrangère.
  • capitalisme sauvage.

L’ère du capitalisme sauvage

Portrait de John D. Rockefeller peint par John Singer Sargent en 1917.

À l’intérieur des États-Unis se développe le capitalisme sauvage, l’entrepreneuriat a un rôle primordial devenant un modèle de la société américaine remplaçant le grand commerçant et le planteur de la première moitié du siècle. Deux hommes incarnent ce capitalisme sauvage, ce sont Carnegie et Rockefeller.

Carnegie est le symbole du rêve américain, il est né en Écosse, émigre avec sa famille à l’âge de 13 ans, fait tous les métiers puis entre dans une compagnie de chemin de fer n’hésitant pas à hypothéquer la maison de sa mère pour investir dans ses premières affaires qui sont les wagons-lits passant à l’industrie sidérurgique, aux locomotives et à l’acier ; il se spéciale dans la concentration verticale c’est-à-dire de la matière première au produit fini et dans ce cas c’est de la mine de charbon et de fer a l’industrie sidérurgique de pointe. Il est devenu multimillionnaire, mais en 1901 il renonce à son empire et devient un philanthrope jusqu’à sa mort en 1919 en dépensant 350 millions en dons.

Standard Oil Refinery No. 1 in Cleveland, Ohio, 1897.

Rockefeller est un spécialiste de la concentration horizontale c’est-à-dire de la concentration d’un maximum d’entreprises produisant le même produit soit le quasi-monopole dans un secteur donné. Il est né dans l’État de New York commençant par être comptable puis cadre dans une société de courtage ; en 1859, il comprend l’importance que va avoir le pétrole et en 1870 il fonde la Standard Oil Company, 10 ans plus tard il contrôle 95% de la production pétrolière du pays souvent grâce à la coercition fondant le premier trust pétrolier qui lui permit de fixer la quantité de pétrole et le prix de vente du pétrole.

Rockefeller va produire plus de réactions que Carnegie. Lorsque le Congrès tente de protéger les petites entreprises par une loi antitrust, Rockefeller s’entoure d’experts en matière de lois et fonde le premier holding c’est-à-dire une société qui contrôle différentes entreprises en acquérant une partie importante de leur capital, mais sans en avoir le monopole.

Durant les dernières années du XIXème siècle dans tous les grands secteurs, des centaines d’entreprises disparaissent pour être absorbées par des géants dont vont naitre Goodyear ou encore General Electric ; tout se fait avec la protection de la Cour suprême tandis qu’ironiquement la loi antitrust sera appliquée contre les syndicats sous le prétexte qu’ils sont anarchistes et menace la libre concurrence du travail.

La loi du plus fort

En 1890, 125 000 Américains sur 63 millions soit en peu moins de 2% de la population possèdent la moitié de la richesse nationale qu’ils étalent sans vergogne. La quasi-totalité de ces « happy few » est protestants pratiquants et anglo-saxons.

Leur richesse monumentale provoque certaines caricatures, mais pas vraiment de critiques de fond, car elle est justifiée par le darwinisme social de Herbert Spencer qui applique la théorie de l’évolution des espèces de Darwin à l’humanité. Le triomphe des industriels s’explique par la survie des plus forts, des plus doués, des plus méritants ; le triomphe industriel des États-Unis est expliqué par la supériorité de la race anglo-saxonne.

Tout cela est aussi la loi de la nature et la loi de dieu. Carnegie publie L’évangile de la fortune tandis que Rockefeller déclare que « dieu m’a donné mon argent[14] ». Un pasteur vend à un million d’exemplaires un pamphlet qui soutient que construire une fortune est un devoir chrétien.

Vont être mis en compétitions des hommes, des femmes, des enfants de diverses origines, de diverses races que rien ne protège contre la crise économique, les accidents du travail, la maladie ou encore la vieillesse. Les travailleurs travaillent de 10 à 14 heures par jour, 6 à 7 jours par semaine pour un salaire journalier de moins de 1 dollar et sans aucune protection.

Les travailleurs tentent d’améliorer leurs conditions de vie émigrant d’un endroit à l’autre, en travaillant plus et en s’organisant. Cependant, il est difficile de s’organiser quand on est différent ; un syndicat nommé les chevaliers du travail formé en 1870 accepte les travailleurs de toutes origines, de couleur et qui en 1886 compte un million de membres grâce à une campagne en faveur de la journée de 8 heures.

Gravure de 1886 parue dans le journal Harper's Weekly représentant la tragédie de Haymarket Square.

Le premier mai 1886, une bombe dans une manifestation contre la violence policière à Chicago qui tue 7 policiers. La bombe est rapidement attribuée sans preuve à des anarchistes dont quatre sont condamnés à être pendus tandis que la presse accuse faussement les chevaliers du travail d’être en lien avec ces anarchistes amenant à l’interdiction de ce syndicat.

Dès mai 1886, le syndicalisme de classe est en chute libre aux États-Unis pour être remplacé par le syndicalisme de négociation par secteur. La fédération américaine du travail (FAL) est l’incarnation de ce syndicalisme ne représentant que l’aristocratie du travail, les ouvriers qualifiés, les blancs, mais non pas les migrants négociant au cas par cas de meilleures conditions pour ses adhérents tout en poliçant les travailleurs non qualifiés et en rejetant tout programme politique.

Le syndicalisme de négociation qui rejette la lutte de classe domine encore aujourd’hui à la fois à cause de la répression de tout syndicalisme et de classe et dans la foi au rêve américain que chacun peut devenir un Carnegie ou un Rockefeller ; à l’inverse si on est pauvre c’est qu’on est moins capable et qu’on ne travaille pas assez, on mérite d’être riche et on mérite d’être pauvre.

L’urbanisation

Broadway en 1909.

L’urbanisation est due au fait que les grandes fabriques se situent dans les villes et c’est là où les travailleurs se concentrent. Il faut voir que le nord-est s’urbanise encore plus, dès 1890 on a plusieurs villes de plus de 250 000 habitants, New York a plus de 3 millions d’habitants ; dans ces villes se concentre autant la grande richesse que la grande pauvreté.

De plus en plus, les habitants vivent dans des communautés distinctes dans des espaces limités et des ghettos pour les pauvres.

Les partis démocrate et républicain

On a eu une tentative d’une partie du peuple qui aurait regroupé les fermiers du Nord et du Sud, le système bipartite républicain au Nord et dans les Californie représentant l’industrie et le protectionnisme contre les importations et les démocrates représentant le Sud blanc, les fermiers et des groupes d’immigrants au centre, le bipartisme tient bon sans qu’un parti ne remporte une large majorité.

À partir de 1880, les élections représentent une mobilisation spectaculaire et coûteuse ; avec l’accroissement énorme de l’appareil d’État et de la fonction publique, chaque parti devient une machine politique recrutant des électeurs parmi les nouveaux migrants ; la corruption est largement répandue, les législateurs probusiness reçoivent des actions des industries qui les protègent et le votant et militant reçoivent des emplois publics. On est très loin de l’Amérique rurale, vertueuse et puritaine de 1776.

Annexes

  • Cosmas, Graham A. An Army for Empire; the United States Army in the Spanish-American War. Columbia: U of Missouri, 1971. Print.
  • Wealth, by Andrew Carnegie, North American Review Vol.148, Issue 391 pp. 653–665, June 1889. (Later published as Part I of The Gospel of Wealth)
  • The Best Fields for Philanthropy, by Andrew Carnegie, North American Review Vol.149, Issue 397 pp. 682–699, December 1889. (Later published as Part II of The Gospel of Wealth)
  • Excerpts from "Wealth" by Andrew Carnegie, North American Review, 148, no. 391 (June 1889)*Carnegie, South American View, 223 no. 876 (October 1982)

Références

  1. Aline Helg - UNIGE
  2. Aline Helg - Academia.edu
  3. Aline Helg - Wikipedia
  4. Aline Helg - Afrocubaweb.com
  5. Aline Helg - Researchgate.net
  6. Aline Helg - Cairn.info
  7. Aline Helg - Google Scholar
  8. Liggett, Lorie (1998). "Wounded Knee Massacre – An Introduction". Bowling Green State University.
  9. "Plains Humanities: Wounded Knee Massacre". Retrieved December 9, 2014. "resulted in the deaths of more than 250, and possibly as many as 300, Native Americans."
  10. Utley, Robert (1963). "The Last Days of the Sioux Nation". Yale University Press.
  11. Bateman, Robert (June 2008), "Wounded Knee", Military History, 24 (4): 62–67
  12. Hill, Richard (October 7, 1999). "Wounded Knee, A Wound That Won't Heal". First Nations issues of consequence.
  13. Jeffrey Ostler: The Plains Sioux and U.S. colonialism from Lewis and Clark to Wounded Knee, pp. 357–358, Cambridge University Press (2004) ISBN 0-521-60590-3
  14. JOHN D. ROCKEFELLER, interview in 1905. Peter Collier and David Horowitz, The Rockefellers, an American Dynasty, chapter 3, p. 48