La Guerre froide en Amérique latine et la Révolution cubaine

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La Guerre froide représente une période prolongée de tension géopolitique intense qui s'est déroulée entre les puissances occidentales, principalement dirigées par les États-Unis, et les puissances orientales, sous l'égide de l'Union soviétique. S'étendant de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'au début des années 1990, cette époque a exercé un impact significatif sur les dynamiques politiques et économiques à l'échelle mondiale. Cependant, l'Amérique latine ne fut pas à l'abri de ces soubresauts géopolitiques, et son histoire au cours de cette période fut profondément influencée.

La Révolution cubaine de 1959, menée par Fidel Castro, incarne l'une des manifestations les plus marquantes de ces bouleversements en Amérique latine. Elle a laissé une empreinte indélébile sur la région et a été perçue comme un défi majeur aux intérêts américains. Cette révolution a débouché sur l'établissement d'un régime communiste à Cuba, considéré comme une extension de l'influence soviétique dans le voisinage. En conséquence, les relations entre les États-Unis et Cuba se sont envenimées, marquées par diverses tentatives de renversement du gouvernement cubain, notamment l'infâme échec de l'invasion de la baie des Cochons en 1961.

À la suite de la Révolution cubaine, les États-Unis ont adopté une politique d'intervention en Amérique latine visant à endiguer la propagation du communisme dans la région. Cette stratégie a poussé les États-Unis à soutenir des régimes autoritaires, à financer des groupes rebelles anticommunistes tels que les Contras au Nicaragua, et à appuyer des coups d'État militaires, comme celui survenu au Chili en 1973. Malheureusement, cette ingérence américaine a souvent eu pour conséquence une déstabilisation accrue de la région, ainsi que de graves violations des droits de l'homme.

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La Guerre froide en Amérique latine

La vague démocratique et l'intervention américaine (1944-1946)

dans la période qui a suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale, soit de 1944 à 1946, une vague démocratique a déferlé sur plusieurs pays d'Amérique latine. Cette période a été marquée par une transition significative de régimes autoritaires vers des gouvernements démocratiques dans la région. Plusieurs facteurs ont contribué à cette transformation politique. La fin du conflit mondial a entraîné un changement dans la politique internationale, avec un fort engagement en faveur de la démocratie et des droits de l'homme à l'échelle mondiale. Les valeurs démocratiques et l'autodétermination des peuples étaient au cœur de la nouvelle vision du monde qui émergeait après la guerre. Les États-Unis ont joué un rôle clé en soutenant la démocratie en Amérique latine. Ils ont encouragé la transition démocratique dans la région, notamment à travers la politique de bonne voisineté du président Franklin D. Roosevelt. Les succès des démocraties occidentales, en particulier les États-Unis, ont inspiré de nombreux pays d'Amérique latine à rechercher des formes de gouvernement plus démocratiques. Les citoyens aspiraient à une plus grande liberté politique et à une participation accrue dans le processus décisionnel. Les mouvements sociaux, les grèves et les manifestations de la société civile ont exercé une pression considérable sur les régimes autoritaires en place. Les populations latino-américaines exigeaient des réformes politiques et sociales, ainsi que la fin de la répression politique. Cela a conduit à des transitions démocratiques dans plusieurs pays d'Amérique latine, avec l'élection de gouvernements démocratiques et la mise en place de réformes politiques significatives. Par exemple, l'Argentine a vu la montée de Juan Domingo Perón, le Brésil a connu la présidence d'Eurico Gaspar Dutra, et le Guatemala a élu Juan José Arévalo comme président, tous favorables à des gouvernements démocratiques et des réformes sociales.

Dans les années 1940, l'Amérique latine a été le théâtre de plusieurs événements politiques majeurs qui ont marqué des transitions significatives vers la démocratie dans certains pays de la région. En 1944, un coup d'État militaire au Guatemala a renversé le gouvernement autoritaire de Jorge Ubico, qui avait dirigé le pays depuis 1931. Cela a ouvert la voie à l'établissement d'un gouvernement démocratique et a inspiré d'autres mouvements similaires dans la région. L'Argentine a organisé des élections démocratiques en 1945, au cours desquelles Juan Perón, un officier militaire, a été élu président. Cela a marqué le début d'une période de régime démocratique en Argentine, bien que cette période ait été interrompue par le renversement de Perón par un coup d'État militaire en 1955. En 1946, le Brésil a également organisé ses premières élections démocratiques depuis plus de dix ans, aboutissant à l'élection d'Eurico Gaspar Dutra à la présidence. Cela a marqué la fin de la dictature de Getúlio Vargas, au pouvoir depuis 1930. Au Pérou, des élections démocratiques ont eu lieu et José Luis Bustamante y Rivero a été élu président. Son gouvernement a initié des réformes du travail et nationalisé certaines industries. Cependant, d'autres pays de la région ont continué à faire face à des défis politiques. Haïti était sous la coupe du président Élie Lescot, dont le gouvernement était marqué par la corruption et les violations des droits de l'homme. Au Venezuela, un soulèvement populaire en 1945 a renversé la dictature militaire d'Isaías Medina Angarita, et un gouvernement de coalition a mis en œuvre des politiques progressistes et des programmes sociaux. Cependant, un coup d'État militaire en 1948 a ramené le pays sous une autre dictature. Ces événements ont illustré les différentes voies que les pays d'Amérique latine ont empruntées dans leur quête de démocratie et de réformes politiques, reflétant les complexités de la région à cette époque.

Les transitions démocratiques en Amérique latine dans les années 1940 ont été généralement perçues comme des développements positifs, tant par les pays de la région que par les États-Unis. Les États-Unis, en particulier, ont soutenu ces changements, car ils considéraient que la démocratie contribuerait à promouvoir la stabilité politique et à contrecarrer la propagation du communisme dans la région, conformément à leur politique de la Guerre froide. Cependant, il est important de noter que ces transitions n'ont pas été exemptes de défis. Les nouvelles démocraties ont souvent été confrontées à des problèmes d'instabilité politique et économique dans les années qui ont suivi leur établissement. Les transitions démocratiques ont parfois été accompagnées de tensions politiques, de conflits et de divisions au sein de la société. Les pays qui venaient de sortir de longues périodes de régimes autoritaires devaient souvent rétablir la confiance dans les institutions démocratiques et trouver des moyens de gérer les différences politiques. De plus, de nombreux pays de la région ont dû faire face à des défis économiques importants. La transition vers la démocratie ne garantissait pas automatiquement une amélioration de la situation économique, et les nouvelles démocraties étaient souvent confrontées à des problèmes tels que l'inflation, la dette extérieure et la faiblesse de l'industrialisation. Les pressions et les influences extérieures, en particulier de la part des États-Unis et de l'Union soviétique pendant la Guerre froide, ont parfois compliqué la situation politique. Les pays de la région étaient soumis à des rivalités géopolitiques qui pouvaient influencer leur orientation politique et économique. Enfin, les mouvements sociaux et les revendications populaires, qui avaient parfois été à l'origine des transitions démocratiques, ont continué à jouer un rôle majeur dans la politique de la région. Les citoyens exigeaient souvent des réformes sociales et économiques, ce qui pouvait créer des tensions au sein de la société. En fin de compte, les transitions démocratiques en Amérique latine ont été un processus complexe, marqué par des réussites et des difficultés. Bien que la démocratie ait apporté des avantages en termes de liberté politique et de participation citoyenne, elle n'a pas toujours résolu tous les problèmes économiques et sociaux auxquels étaient confrontés les pays de la région. Ces développements ont joué un rôle clé dans la trajectoire politique et économique de l'Amérique latine au cours des décennies suivantes.

Contrairement à la vague démocratique qui a touché plusieurs pays d'Amérique latine entre 1944 et 1946, Cuba, le Honduras, le Nicaragua, le Salvador et le Paraguay sont restés sous le joug de dictateurs pendant cette période. Ces régimes autoritaires ont maintenu un contrôle ferme sur leurs pays respectifs, avec des conséquences significatives pour la gouvernance et la vie quotidienne de leurs citoyens. À Cuba, Fulgencio Batista était au pouvoir, initialement élu président du pays, mais il a ensuite renversé la démocratie par un coup d'État militaire. Son régime s'est caractérisé par une répression politique et une corruption généralisée. Au Honduras, Tiburcio Carías Andino a maintenu sa dictature en place depuis 1933, exerçant un contrôle autoritaire sur le pays. Anastasio Somoza García a dirigé le Nicaragua en tant que dictateur depuis 1937, avec une mainmise sur le pouvoir politique et économique, et sa famille a conservé le contrôle du pays pendant de nombreuses décennies. Au Salvador, le général Maximiliano Hernández Martínez était au pouvoir depuis 1931, et son régime était notoire pour sa répression brutale de l'opposition politique. Le Paraguay était dirigé par Higinio Morínigo, arrivé au pouvoir par un coup d'État militaire en 1940, et son gouvernement était marqué par un autoritarisme persistant. Ces pays sont restés sous le contrôle de ces dictateurs alors que d'autres nations de la région évoluaient vers des gouvernements démocratiques. Les différences politiques et les contextes nationaux ont contribué à ces divergences, et les populations de ces pays ont souvent été confrontées à des périodes de répression, de violations des droits de l'homme et de restrictions à leur liberté politique et civile.

La vague démocratique en Amérique latine entre 1944 et 1946 a été caractérisée par un soutien significatif des classes moyennes urbaines aux partis réformistes, souvent avec l'appui des partis communistes et socialistes. Ces partis réformistes se sont engagés à mettre en œuvre des politiques progressistes visant à lutter contre les inégalités sociales et économiques, notamment des réformes foncières, des réformes du travail et des programmes sociaux. Les classes moyennes urbaines ont été particulièrement enclines à soutenir ces partis en raison de leur désir de modernisation politique et économique, une vision que ces partis semblaient promettre de réaliser. En parallèle, les partis communistes et socialistes ont soutenu ces partis réformistes en raison de leur partage d'une vision de justice sociale et économique. Les partis de gauche ont vu dans ces mouvements une opportunité de promouvoir leurs idéaux de redistribution des richesses et de réforme sociale. Cependant, il est essentiel de noter que le soutien des partis communistes et socialistes à ces partis réformistes a suscité des inquiétudes aux États-Unis. Les États-Unis, dans le contexte de la Guerre froide, craignaient la propagation du communisme en Amérique latine. Ils considéraient le soutien des partis communistes et socialistes aux mouvements réformistes comme une menace potentielle pour leur influence dans la région. Cette crainte a conduit à l'intervention des États-Unis dans plusieurs pays d'Amérique latine après la Seconde Guerre mondiale, dans le but de contrer les mouvements communistes et socialistes et de protéger leurs intérêts géopolitiques. Ainsi, la vague démocratique en Amérique latine dans les années 1940 a été le résultat de divers facteurs, notamment le désir de réformes des classes moyennes urbaines, le soutien des partis de gauche et les préoccupations géopolitiques des États-Unis. Ces dynamiques ont laissé des empreintes durables sur la région et ont influencé les développements politiques et économiques ultérieurs en Amérique latine.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Amérique latine a connu une période de reprise de l'industrialisation, marquée par une volonté de moderniser les économies nationales et de rattraper le développement des nations européennes et nord-américaines. Cette période de croissance économique s'est caractérisée par l'émergence de nouvelles industries, le développement des infrastructures et la croissance de la classe moyenne urbaine. L'industrialisation de l'Amérique latine a été motivée par plusieurs facteurs, notamment la recherche d'autosuffisance économique, la diversification des économies nationales et le désir de réduire la dépendance vis-à-vis des exportations de matières premières. De nombreux pays de la région ont investi dans des secteurs tels que l'industrie manufacturière, l'agriculture mécanisée et l'infrastructure de transport pour stimuler leur croissance économique. Cependant, l'entrée des États-Unis dans la Guerre froide à la fin des années 1940 a eu des répercussions majeures sur l'Amérique latine. La lutte géopolitique entre les États-Unis et l'Union soviétique a conduit à une polarisation mondiale, et de nombreux pays de la région ont été influencés par cette rivalité. Les États-Unis ont cherché à établir leur influence en Amérique latine pour empêcher la propagation du communisme, ce qui a souvent conduit à des interventions politiques et militaires dans la région. L'Amérique latine est devenue un terrain de jeu stratégique dans la Guerre froide, avec des pays de la région se divisant souvent en camps pro-américains et pro-soviétiques. Les États-Unis ont soutenu des gouvernements anti-communistes et des dictateurs autoritaires, tandis que les mouvements de gauche et les partis communistes ont également gagné en influence. Cette période de la Guerre froide a laissé des cicatrices durables en Amérique latine, avec des conséquences politiques, économiques et sociales qui ont perduré pendant des décennies. Les rivalités géopolitiques ont parfois pris le pas sur les préoccupations de développement économique et de justice sociale, créant des divisions profondes au sein de la région.

Dans leur effort pour contrer la propagation du communisme en Amérique latine pendant la Guerre froide, les États-Unis ont souvent apporté leur soutien à des régimes autoritaires qui étaient hostiles aux principes démocratiques et aux libertés civiles. Cette politique a eu pour conséquence une longue période de recul de la démocratie dans de nombreux pays de la région, avec l'émergence de dictatures militaires. Ces régimes autoritaires se sont caractérisés par des violations systématiques des droits de l'homme, la répression de l'opposition politique et un accent sur le renforcement des capacités militaires. Les États-Unis ont justifié leur soutien à ces régimes autoritaires en arguant qu'ils étaient des remparts contre l'expansion du communisme. Cependant, cette politique a souvent entraîné des abus flagrants contre les droits fondamentaux des citoyens, notamment la liberté d'expression, la liberté de la presse et le droit de participer à des élections libres et équitables. De nombreux gouvernements soutenus par les États-Unis ont établi un contrôle strict sur les institutions politiques et ont réprimé toute forme de dissidence. Ces dictatures militaires ont laissé des cicatrices profondes dans de nombreux pays d'Amérique latine, avec des conséquences durables pour la gouvernance, les droits de l'homme et la stabilité politique. Les mouvements de défense des droits de l'homme ont été actifs dans la dénonciation de ces violations, et la transition vers la démocratie dans les années 1980 et 1990 a été marquée par des efforts pour rendre compte des abus passés et établir des systèmes démocratiques plus solides. L'histoire de la Guerre froide en Amérique latine est complexe, caractérisée par un équilibre délicat entre les impératifs géopolitiques et les valeurs démocratiques. Les conséquences de cette période ont eu un impact significatif sur la région, laissant des traces profondes dans la mémoire collective et influençant les trajectoires politiques des pays latino-américains jusqu'à nos jours.

Au cours de cette période, les États-Unis ont effectivement fourni une aide militaire et économique substantielle à ces régimes autoritaires en Amérique latine, souvent au détriment des principes démocratiques et des droits de l'homme. Les politiques de la Guerre froide menées par les États-Unis dans la région ont eu des conséquences durables, contribuant à l'affaiblissement des institutions démocratiques et au maintien des inégalités sociales et des conflits sociaux. L'aide militaire et économique des États-Unis a souvent servi à soutenir des régimes autoritaires, à renforcer leurs capacités de répression interne et à promouvoir une orientation politique qui était favorable aux intérêts américains dans la lutte contre le communisme. Cette aide a parfois été utilisée pour réprimer l'opposition politique et les mouvements sociaux, contribuant ainsi à la violation des droits de l'homme et à l'instabilité politique. Ce n'est que dans les années 1980 et 1990 que l'Amérique latine a amorcé une transition vers la démocratie. Les dictatures militaires ont été progressivement remplacées par des gouvernements élus, et la société civile a commencé à exiger une plus grande responsabilité et une meilleure représentation politique. Cette période de transition a été marquée par des efforts pour rendre compte des violations des droits de l'homme commises sous les régimes autoritaires, ainsi que par des réformes visant à rétablir la démocratie et à promouvoir la justice sociale. L'histoire de la Guerre froide en Amérique latine reste un chapitre complexe et controversé de l'histoire de la région, avec des répercussions durables sur la politique, l'économie et la société. Les leçons de cette époque ont contribué à façonner la trajectoire politique de l'Amérique latine au XXIe siècle, avec un accent renouvelé sur la démocratie, les droits de l'homme et la justice sociale.

L'impact de la guerre froide (1947)

En 1947, l'Amérique latine, qui avait connu une certaine ouverture au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, a vu cette dynamique être stoppée par l'entrée des États-Unis dans la Guerre froide. Cette période a marqué un renforcement de la puissance militaire américaine dans la région, avec des conséquences significatives pour la politique régionale. Les États-Unis ont adopté une politique résolument antisoviétique dans le contexte de la Guerre froide, et ils ont cherché à promouvoir cette politique auprès des autres nations américaines lors des réunions interaméricaines qu'ils dominaient. L'une des réalisations majeures de cette période a été la signature du traité de Rio en 1947. Ce traité établissait un système d'assistance mutuelle entre les nations américaines et déclarait que toute attaque ou menace armée dirigée contre l'une de ces nations serait considérée comme une attaque contre toutes les nations américaines. Le traité de Rio a renforcé la position des États-Unis en tant que puissance dominante en Amérique latine et a établi un cadre pour la coopération militaire dans la région. Il a également été un outil essentiel dans la stratégie des États-Unis visant à contenir l'influence soviétique en Amérique latine et à prévenir la propagation du communisme dans la région. Cependant, l'adhésion à ce traité n'a pas été sans controverse, car de nombreux pays d'Amérique latine craignaient que cela n'entraîne une militarisation excessive de la région et n'affaiblisse leur souveraineté nationale. Cette période a été marquée par des tensions géopolitiques et des rivalités, avec les États-Unis jouant un rôle central dans la définition de l'agenda politique de l'Amérique latine pendant la Guerre froide.

Le traité de Rio, signé par la plupart des pays d'Amérique latine, avait pour objectif principal de contenir la menace perçue d'une expansion communiste dans la région pendant la Guerre froide. Il établissait un cadre de coopération militaire entre les pays signataires, avec les États-Unis occupant un rôle central dans la fourniture d'une assistance et d'une formation militaires aux forces armées de ces nations. Ce traité justifiait également l'intervention des États-Unis dans les affaires des pays d'Amérique latine pour protéger les intérêts qu'ils considéraient comme liés à la sécurité. Concrètement, le traité de Rio a créé un mécanisme de défense collective où les nations américaines signataires se sont engagées à se soutenir mutuellement en cas d'agression armée ou de menace à la sécurité. Si l'une de ces nations était attaquée, les autres membres étaient tenus de lui porter assistance, ce qui renforçait la position des États-Unis en tant que puissance dominante dans la région et garantissait leur leadership dans la lutte contre le communisme. Le traité de Rio a donc servi de pilier à la politique de containment menée par les États-Unis en Amérique latine pendant la Guerre froide. Il a permis aux États-Unis de justifier leur intervention militaire et politique dans la région pour contrer les influences communistes, souvent au détriment de la souveraineté nationale et des principes démocratiques. Cette période a été caractérisée par une forte implication américaine dans les affaires intérieures des pays d'Amérique latine, avec des conséquences significatives pour la politique et la stabilité de la région.

L'entrée des États-Unis dans la Guerre froide et leur renforcement de la puissance militaire en Amérique latine ont eu des conséquences profondes et durables pour la région. Cette période a exacerbé l'érosion des institutions démocratiques, renforcé la prévalence des régimes militaires autoritaires et accru les violations des droits de l'homme. La poursuite de la politique de la Guerre froide par les États-Unis s'est souvent effectuée au détriment des valeurs démocratiques et des libertés civiles en Amérique latine. Les gouvernements autoritaires soutenus par les États-Unis ont bénéficié d'un appui significatif, ce qui a contribué à leur maintien au pouvoir, même en dépit de leurs actions répressives. Ces régimes ont systématiquement violé les droits de l'homme, réprimé l'opposition politique et imposé des restrictions sévères à la société civile. La situation a été caractérisée par des abus flagrants tels que la torture, les exécutions extrajudiciaires et la censure des médias. L'influence des États-Unis a également souvent entravé la tenue d'élections libres et équitables, et a sapé la démocratie dans la région. L'Amérique latine a mis de nombreuses années à se remettre de cette période d'agitation politique et de répression. La transition vers la démocratie dans les années 1980 et 1990 a marqué un tournant significatif, avec des efforts pour rendre compte des abus passés, rétablir la démocratie et promouvoir les droits de l'homme. Cependant, les conséquences de cette période ont perduré, avec des cicatrices profondes dans la mémoire collective de la région et des implications durables pour la politique et la société en Amérique latine.

Pendant la Guerre froide, les États-Unis se sont considérés comme étant attaqués par l'Union soviétique et l'idéologie communiste. Dans ce contexte, le gouvernement américain a perçu l'Amérique latine comme une région vulnérable à l'influence communiste et a considéré la propagation du communisme dans la région comme une menace pour sa propre sécurité. En conséquence, les États-Unis ont déployé divers moyens pour tenter de rallier les nations d'Amérique latine à leur cause dans la lutte contre le communisme. Les États-Unis ont fourni une assistance militaire et économique aux régimes qu'ils estimaient favorables à leurs intérêts, tout en travaillant activement à renverser les gouvernements qu'ils considéraient comme communistes ou sympathisants du communisme. Ils ont également utilisé la propagande pour promouvoir leur vision du monde, diaboliser le communisme et ses partisans, et influencer l'opinion publique dans la région. De nombreux pays d'Amérique latine ont ressenti des pressions pour s'aligner sur les États-Unis dans la lutte contre la Guerre froide, même s'ils ne partageaient pas entièrement leurs vues ou leurs intérêts. Certains pays, comme Cuba et le Nicaragua, ont explicitement rejeté la vision américaine du monde et ont adopté des politiques anti-américaines. Cependant, la plupart des pays de la région se sont retrouvés dans une position délicate, cherchant à équilibrer leur désir de préserver leur indépendance et leur souveraineté avec la pression de s'aligner sur les États-Unis dans la lutte contre le communisme. Cette dynamique a eu des conséquences significatives pour l'Amérique latine. Elle a contribué à l'érosion des institutions démocratiques, à la perpétuation des conflits sociaux et des inégalités, et à la prévalence des régimes autoritaires soutenus par les États-Unis. Les efforts déployés par les États-Unis pour rallier les nations d'Amérique latine à leur cause dans la lutte contre la Guerre froide se sont souvent faits au détriment des valeurs démocratiques et des droits de l'homme dans la région. Il a fallu de nombreuses années à l'Amérique latine pour se remettre de cette période d'agitation politique et de répression, avec des répercussions durables sur la politique, l'économie et la société de la région. La transition vers la démocratie dans les années 1980 et 1990 a marqué une étape importante dans l'histoire de la région, avec des efforts pour rendre compte des abus passés et pour construire des systèmes démocratiques plus solides et plus respectueux des droits de l'homme.

L’OEA siège dans l’édifice de la « ’Pan American Union » à Washington DC.

L'Organisation des États américains (OEA) a son siège dans le bâtiment de l'Union panaméricaine, situé à Washington D.C. Ce bâtiment a été achevé en 1910 et a servi de siège à l'Union internationale des républiques américaines, qui est le prédécesseur de l'OEA. Aujourd'hui, ce bâtiment emblématique abrite le principal centre administratif de l'OEA, qui est la plus ancienne organisation régionale au monde dans son genre. L'OEA a été fondée en 1948 dans le but de promouvoir la démocratie, les droits de l'homme et le développement économique dans les Amériques. Cette organisation rassemble 35 États membres issus d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale, d'Amérique du Sud et des Caraïbes. Elle joue un rôle crucial dans la coopération et la coordination des politiques entre les pays membres de la région, en travaillant sur des questions telles que la protection des droits de l'homme, la promotion de la démocratie, la résolution des conflits et le développement socio-économique. L'OEA a été le forum de nombreux débats et initiatives visant à renforcer la stabilité politique et le respect des valeurs démocratiques dans les Amériques. Son siège à Washington D.C. témoigne de son importance en tant qu'organisation régionale clé pour la promotion de la coopération et de la compréhension entre les pays du continent américain.

L'Organisation des États américains (OEA) a été créée en 1948 en tant qu'organisation régionale visant à promouvoir la coopération et la solidarité entre les nations des Amériques. Cependant, si le principe de non-ingérence et de non-intervention est bien stipulé dans la charte de l'OEA, la réalité est que les États-Unis ont souvent dominé l'organisation. Tout au long de la guerre froide, les États-Unis ont utilisé l'OEA comme un outil pour promouvoir leurs intérêts dans la région, souvent au détriment de la souveraineté et de l'indépendance des autres États membres. Comme vous l'avez mentionné, l'OEA a adopté en 1962 une résolution déclarant que le communisme était incompatible avec la démocratie, donnant ainsi aux États-Unis et à d'autres États membres un prétexte pour intervenir dans les affaires intérieures d'autres pays perçus comme sympathisants du communisme. En outre, les États-Unis ont traditionnellement exercé une influence considérable au sein de l'OEA, tant en raison de leur puissance économique et militaire dans la région que du fait que l'organisation a son siège à Washington D.C. Cela a souvent donné lieu à des accusations selon lesquelles l'OEA est biaisée en faveur des États-Unis et qu'elle a été utilisée pour promouvoir les intérêts américains dans la région. Malgré ces critiques, l'OEA a également promu la démocratie et les droits de l'homme dans les Amériques et a joué un rôle déterminant dans la médiation des conflits entre les États membres. Ces dernières années, l'organisation a cherché à réaffirmer son indépendance et à promouvoir une approche plus équilibrée des questions régionales. Cependant, l'histoire de la domination des États-Unis sur l'OEA reste un point de discorde dans la région.

Dans les années 1960, les États-Unis considéraient l'Amérique latine comme un champ de bataille potentiel dans la lutte mondiale contre le communisme. Ils s'inquiètent de la possibilité d'une expansion soviétique dans la région. Ce point de vue a été influencé par plusieurs facteurs, notamment la révolution cubaine de 1959, qui a porté au pouvoir un gouvernement socialiste à seulement 90 miles des côtes américaines. Comme vous l'avez mentionné, le traité de Rio de 1947 stipulait que toute menace à la sécurité ou à l'intégrité territoriale d'un État membre dans les Amériques serait considérée comme une menace pour tous. Cela signifie que si un pays de la région était attaqué ou menacé par une puissance extérieure, les États-Unis seraient obligés de se porter à sa défense. Cette disposition était considérée comme un moyen de dissuader toute agression venant de l'extérieur de la région et de promouvoir la solidarité régionale face à des menaces communes. Toutefois, à mesure que la guerre froide progressait, les États-Unis ont commencé à interpréter cette disposition de manière plus large, en faisant valoir que toute menace interne à la sécurité d'un État membre, telle que la propagation du communisme, menaçait également les États-Unis. Cette interprétation a donné aux États-Unis un prétexte pour intervenir dans les affaires intérieures d'autres pays de la région, souvent avec peu de considération pour leur souveraineté ou leur indépendance. Dans ce contexte, les États-Unis se sont de plus en plus impliqués dans le soutien des forces anticommunistes de la région, notamment par le biais d'une aide et d'une formation militaires, d'opérations secrètes et d'interventions directes dans les conflits. Cela a conduit à plusieurs interventions controversées et parfois sanglantes, notamment au Guatemala, au Nicaragua et au Chili, entre autres.

La doctrine Monroe, énoncée pour la première fois par le président James Monroe en 1823, affirmait l'opposition des États-Unis à toute tentative des puissances européennes de coloniser ou d'interférer dans les affaires des nations de l'hémisphère occidental. Au fil du temps, cette doctrine a été interprétée comme une justification de l'intervention des États-Unis en Amérique latine, en particulier pendant la guerre froide. Le Congrès américain a voté en faveur de l'octroi d'une aide militaire aux pays d'Amérique latine au cours de cette période, souvent sous la forme de programmes d'aide économique et militaire. Cette assistance visait à renforcer la capacité militaire de ces pays et à dissuader l'influence soviétique dans la région. Cependant, une part importante de ces fonds a été utilisée pour acquérir des armes et des équipements militaires de fabrication américaine, ce qui a stimulé l'industrie de la défense aux États-Unis. L'aide militaire octroyée par les États-Unis s'accompagnait souvent de conditions, car les États-Unis cherchaient à promouvoir leurs propres intérêts et valeurs en Amérique latine. Cela incluait des efforts pour encourager la démocratie, les droits de l'homme et l'opposition aux mouvements et gouvernements de gauche. Toutefois, dans certains cas, l'aide militaire américaine a été utilisée pour soutenir des régimes répressifs et autoritaires, ce qui a entraîné des violations des droits de l'homme et la répression politique dans les pays de la région.

L'aide militaire fournie par les États-Unis aux pays d'Amérique latine pendant la Guerre froide revêtait une importance significative. Cette assistance prenait la forme de paquets d'assistance économique et militaire, visant à renforcer la capacité de défense des nations latino-américaines contre les menaces internes et externes. Toutefois, une part considérable de cette aide était destinée à l'achat d'armements et d'équipements militaires de fabrication américaine, ce qui a contribué à stimuler l'industrie de la défense aux États-Unis. Cette pratique était également un moyen pour les États-Unis de promouvoir leurs intérêts et valeurs, en renforçant les capacités militaires de leurs alliés régionaux. Cette dynamique a eu des implications majeures dans plusieurs domaines. Tout d'abord, elle a contribué à faire des États-Unis un acteur de premier plan dans le commerce mondial des armes, créant ainsi des emplois et des revenus pour les entreprises américaines spécialisées dans la production d'armements. En outre, elle a renforcé la dépendance des pays d'Amérique latine à l'égard des États-Unis en matière de soutien militaire et de sécurité, consolidant ainsi l'influence américaine dans la région. Cependant, cette prolifération des armes dans la région a également alimenté les conflits internes et l'instabilité dans de nombreux pays, contribuant ainsi à des conséquences complexes et durables de l'aide militaire américaine en Amérique latine pendant la Guerre froide.

En plus de l'aide militaire et de la vente d'armes américaines, les États-Unis ont mis en place divers programmes de formation et d'initiatives anti-insurrectionnelles en Amérique latine pendant la Guerre froide. L'un de ces programmes notables était l'École des Amériques, fondée en 1946 et située à Fort Benning, en Géorgie. Cette école visait à former le personnel militaire latino-américain aux tactiques anti-insurrectionnelles, ce qui incluait l'enseignement de techniques de torture et d'assassinat. De nombreux diplômés de cette école sont ultérieurement devenus des dirigeants de régimes militaires en Amérique latine, et certains ont été impliqués dans des violations des droits de l'homme et des atrocités. Parallèlement, les États-Unis ont envoyé des bérets verts en Amérique latine pour former les forces locales aux tactiques anti-insurrectionnelles. De plus, l'Alliance pour le progrès était un programme d'aide économique américain destiné à promouvoir le développement économique et social dans la région. Ces initiatives s'inscrivaient dans un effort plus large des États-Unis visant à contrer l'influence soviétique en Amérique latine tout en promouvant leurs propres intérêts et valeurs.

Au fur et à mesure que la menace communiste prenait de l'ampleur en Amérique latine, le gouvernement américain s'est concentré sur la promotion et la consolidation des régimes anticommunistes, souvent au détriment de la démocratie et des droits de l'homme. Cela a entraîné le soutien à un certain nombre de régimes autoritaires et répressifs dans la région, dont beaucoup étaient responsables de graves violations des droits de l'homme et de répression politique. Les États-Unis ont fourni une aide militaire et économique à ces régimes, fermant parfois les yeux sur leurs abus au nom de la lutte contre le communisme et de la promotion des intérêts américains. De plus, les États-Unis ont activement travaillé pour déstabiliser et renverser les gouvernements démocratiquement élus qui étaient perçus comme favorables aux idéologies communistes ou socialistes, comme dans le cas du Guatemala en 1954 et du Chili en 1973. Bien que les États-Unis aient prétendu promouvoir la démocratie et la liberté dans la région, leurs actions ont souvent eu l'effet inverse, contribuant à l'érosion des institutions démocratiques et à l'ascension de l'autoritarisme dans de nombreux pays. Ce n'est qu'après la fin de la guerre froide et l'effondrement de l'Union soviétique que les États-Unis ont commencé à modifier leur approche et à donner la priorité au soutien de la gouvernance démocratique et des droits de l'homme dans la région. Cette évolution a marqué un changement significatif dans la politique étrangère américaine en Amérique latine.

Pendant la guerre froide, le gouvernement américain a adopté la conviction que les régimes autoritaires et répressifs étaient plus efficaces pour lutter contre le communisme que les régimes démocratiques. En conséquence, il a souvent apporté son soutien à de tels régimes en Amérique latine. La logique sous-jacente était que pour endiguer la propagation du communisme, les États-Unis devaient appuyer des gouvernements capables de maintenir la stabilité et la sécurité, et disposés à recourir à la force pour réprimer les mouvements communistes et leurs sympathisants. Cette approche conduisait fréquemment à la promotion de juntes militaires et d'autres régimes autoritaires prêts à utiliser la violence et la répression pour conserver le pouvoir. Cependant, cette stratégie a eu un coût considérable pour les droits de l'homme et la démocratie dans la région. De nombreux régimes soutenus par les États-Unis se sont rendus coupables de violations flagrantes des droits de l'homme et de répression politique. De plus, cette stratégie s'est avérée inefficace pour empêcher la propagation du communisme. Au contraire, elle a souvent contribué à la montée des mouvements communistes et socialistes en alimentant le mécontentement populaire contre les régimes soutenus par les États-Unis. Ce n'est qu'après la fin de la guerre froide et l'effondrement de l'Union soviétique que les États-Unis ont commencé à revoir leur approche en privilégiant le soutien à la gouvernance démocratique et aux droits de l'homme dans la région. Cette évolution a marqué un changement significatif dans la politique étrangère américaine en Amérique latine.

La vague anti-démocratique (à partir de 1947)

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux pays d'Amérique latine ont basculé vers l'autoritarisme et des pratiques antidémocratiques. Les élites dirigeantes de la région ont cherché à consolider leur pouvoir et à éliminer les groupes d'opposition, y compris la classe moyenne. Cette évolution a été en partie influencée par le contexte de la guerre froide, où le soutien du gouvernement américain aux régimes anticommunistes a souvent compromis la démocratie et les droits de l'homme dans la région. Les élites dirigeantes ont exploité la menace perçue du communisme pour justifier leur répression des groupes d'opposition et des voix dissidentes. Par conséquent, de nombreux pays d'Amérique latine ont vu l'émergence de régimes autoritaires, avec des juntes militaires et d'autres gouvernements répressifs au pouvoir, pratiquant des violations généralisées des droits de l'homme. Cette tendance antidémocratique a perduré pendant des décennies jusqu'à la fin de la guerre froide, marquant ensuite le début de la transition vers la démocratie et le respect des droits de l'homme dans la région.

Tramway en feu devant le Capitole national pendant le Bogotazo.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et au début de la guerre froide, plusieurs soulèvements et crises politiques en Amérique latine ont conduit à l'établissement de régimes autoritaires dans plusieurs pays. En Équateur, un coup d'État militaire en 1944 a renversé le gouvernement, établissant ainsi une junte au pouvoir. Au Pérou, plusieurs coups d'État et crises politiques à la fin des années 1940 et au début des années 1950 ont abouti à l'instauration d'un régime militaire en 1968. Au Venezuela, un coup d'État en 1948 a conduit à l'instauration d'une dictature militaire, qui a duré jusqu'en 1958. En plus de ces pays, des soulèvements et des crises politiques en Argentine et au Guatemala ont conduit à l'établissement de dictatures. En Argentine, un coup d'État militaire en 1943 a conduit à l'instauration d'une dictature militaire, qui a duré jusqu'en 1946. Cette période a été suivie de plusieurs périodes d'instabilité politique, dont la "guerre sale" dans les années 1970 et au début des années 1980. Au Guatemala, un coup d'État en 1954 a renversé le gouvernement démocratiquement élu et a conduit à l'établissement d'une dictature militaire qui a duré jusqu'en 1985. Ces dictatures étaient souvent caractérisées par la répression, les violations des droits de l'homme et la suppression de l'opposition politique. Elles étaient soutenues par les États-Unis, qui les considéraient comme des remparts contre le communisme dans la région. Cependant, elles se sont finalement avérées insoutenables, et de nombreux pays d'Amérique latine ont depuis lors opéré une transition vers une gouvernance démocratique.

En Colombie, la période de 1946 à 1954 a été marquée par une guerre civile connue sous le nom de "La Violencia" (la violence), qui a été déclenchée par la violence politique entre les partis libéral et conservateur. La droite fasciste a joué un rôle important dans le conflit, les forces conservatrices commettant des massacres et d'autres actes violents contre l'opposition libérale. Le gouvernement conservateur arrivé au pouvoir en 1946 n'a pas fait grand-chose pour lutter contre la violence et a plutôt alimenté le conflit en armant les groupes paramilitaires conservateurs. La guerre civile a entraîné la mort d'au moins 250 000 personnes et a eu un impact considérable sur la société et la politique colombiennes pour les années à venir.

Dans certains pays d'Amérique latine pendant la période de la guerre froide, les dirigeants autoritaires ont établi des dynasties, souvent avec le soutien des États-Unis. Par exemple, Fulgencio Batista a dirigé Cuba en tant que dictateur de 1934 à 1940, puis de 1952 à 1959, avec le soutien des États-Unis. En Haïti, la famille Duvalier, dirigée par les dictateurs père et fils François et Jean-Claude Duvalier, a dirigé le pays pendant plus de 30 ans, de 1957 à 1986. Au Nicaragua, la famille Somoza, dirigée par Anastasio Somoza García et ses deux fils, a contrôlé le pays pendant plus de 40 ans, de 1936 à 1979, avec le soutien des États-Unis. Ces régimes autoritaires ont souvent été caractérisés par la répression politique, les violations des droits de l'homme et la persécution de l'opposition, mais ils ont maintenu le pouvoir pendant de nombreuses années grâce à des alliances internes et au soutien extérieur.

L'Uruguay est effectivement considéré comme un pays qui a maintenu une démocratie stable et fonctionnelle pendant la guerre froide, malgré les nombreux défis et pressions auxquels sont confrontés d'autres pays d'Amérique latine. En 1942, l'Uruguay est devenu le premier pays d'Amérique latine à établir un État-providence, et il a une longue tradition de démocratie et de respect des droits de l'homme. Pendant la guerre froide, l'Uruguay a organisé des élections régulières et un système politique multipartite. Cependant, il a été confronté à des défis politiques et économiques durant cette période, notamment la polarisation politique, l'agitation sociale et la stagnation économique. Dans les années 1970, l'Uruguay a connu une période d'autoritarisme, marquée par des violations des droits de l'homme et la répression de la dissidence politique. Toutefois, le gouvernement démocratique a été rétabli en 1985, et depuis lors, l'Uruguay est resté une démocratie stable avec un engagement fort en faveur des droits de l'homme et de la justice sociale. Cela témoigne de la résilience de ses institutions démocratiques et de la volonté de sa population de défendre les valeurs démocratiques malgré les défis de la guerre froide.

Si l'Uruguay est resté une démocratie pendant la période de la guerre froide, il est important de noter que d'autres pays d'Amérique latine ont également maintenu des gouvernements démocratiques, du moins pendant un certain temps. Par exemple, le Costa Rica avait une longue tradition de démocratie, et pendant la période de la guerre froide, il a pu maintenir un gouvernement démocratique stable. Le Chili a également eu un gouvernement démocratique relativement stable pendant une grande partie de la période de la guerre froide, bien qu'il ait été confronté à des défis importants et qu'il ait finalement connu un coup d'État militaire en 1973. D'autres pays comme le Mexique, le Brésil et le Venezuela ont également connu des périodes de gouvernement démocratique pendant cette période, bien que l'instabilité politique et les défis à la gouvernance démocratique les aient souvent marqués.

Les trois éléments de la croisade anticommuniste en Amérique latine

La "croisade anti-démocratique" qui s'est déroulée en Amérique latine dans les années 1950 comprenait trois éléments principaux. Tout d'abord, il y avait l'élimination des partis communistes en les rendant illégaux. Cette mesure a eu pour effet de réduire considérablement le nombre de membres communistes, passant d'environ 400 000 en 1947 à environ la moitié de ce chiffre en 1952. Ensuite, il y avait l'expulsion des communistes des syndicats placés sous le contrôle de l'État. Le gouvernement américain a activement participé à la création de syndicats anticommunistes dans les Amériques, en collaboration avec des syndicats de l'AFL, afin de supprimer l'influence communiste au sein du mouvement ouvrier. Enfin, le troisième élément était l'exclusion diplomatique et la rupture des relations diplomatiques avec l'Union soviétique dans toutes les Amériques. Cette stratégie visait à isoler politiquement et diplomatiquement les gouvernements communistes de la région et à empêcher la propagation de l'influence soviétique dans ce contexte de guerre froide. Ces mesures étaient destinées à lutter contre l'influence du communisme en Amérique latine conformément à la politique de containment menée par les États-Unis pendant la guerre froide.

Le cas du Guatemala

Jacobo Arbenz Guzmán sur une fresque à Guatemala.
Le "coup d'État" guatémaltèque de 1954 : le mémorandum de la CIA (mai 1975) qui décrit le rôle de l'Agence dans la déposition du gouvernement guatémaltèque du président Jacobo Árbenz Guzmán en juin 1954. (1-5).

Au Guatemala, un gouvernement réformiste et nationaliste dirigé par le président Jacobo Árbenz a été élu en 1951. Árbenz a mis en œuvre des réformes foncières visant à exproprier les terres inutilisées appartenant aux grands propriétaires terriens et à les distribuer aux paysans sans terre. Cette politique a été perçue comme une menace par les États-Unis, qui s'inquiétaient de l'influence communiste dans la région et des possibles pertes d'intérêts commerciaux américains au Guatemala. En 1954, les États-Unis ont organisé un coup d'État contre Árbenz et ont installé une dictature militaire qui allait diriger le Guatemala pendant des décennies. La CIA a apporté un soutien financier, logistique et de formation aux exilés guatémaltèques et aux mercenaires locaux pour mener à bien ce coup d'État. Le coup d'État a réussi, forçant Árbenz à démissionner et à fuir le pays. Cet épisode met en lumière la volonté des États-Unis d'intervenir dans les affaires politiques d'Amérique latine pour protéger leurs intérêts commerciaux et lutter contre le communisme, même si cela impliquait le renversement d'un gouvernement démocratiquement élu. Il démontre également l'utilisation d'opérations clandestines et de la force militaire pour atteindre ces objectifs.

Le Guatemala est un pays d'Amérique centrale avec une population d'environ 16 millions d'habitants de nos jours. Toutefois, dans les années 1950, sa population était légèrement supérieure à 3 millions d'habitants, dont la grande majorité était constituée d'indigènes mayas. À l'époque, la population maya vivait dans des conditions de pauvreté, avec un accès limité à l'éducation et aux soins de santé. L'économie guatémaltèque était fortement dépendante de l'exportation de café et de bananes, et la United Fruit Company, une société américaine ayant des liens étroits avec le gouvernement des États-Unis, détenait une part importante des terres et de l'industrie bananière du pays. Cette situation a contribué à la concentration des terres entre les mains de quelques grandes entreprises et de l'élite locale, tandis que la population indigène maya était marginalisée et dépossédée de ses terres.

Juan José Arévalo a été élu président du Guatemala en 1944 à la suite de la "Révolution d'Octobre", un soulèvement populaire qui a renversé la dictature militaire en place. Il a marqué l'histoire du Guatemala en devenant le premier président démocratiquement élu du pays. Pendant son mandat, Arévalo a initié un certain nombre de réformes progressistes, y compris des réformes du travail, la création de la sécurité sociale, et une réforme agraire visant à redistribuer les terres inutilisées appartenant à de grandes entreprises, dont la United Fruit Company, aux paysans sans terre. La présidence d'Arévalo a été suivie par celle de Jacobo Árbenz, qui a continué les réformes entreprises par son prédécesseur, notamment en mettant en œuvre un programme de réforme agraire. Ce programme a exproprié les terres inutilisées de la United Fruit Company et les a redistribuées aux paysans sans terre. Cela a été perçu comme une menace par les intérêts américains, car la United Fruit Company avait des liens étroits avec le gouvernement des États-Unis. En conséquence, l'administration Eisenhower a autorisé une opération secrète pour renverser le gouvernement d'Árbenz, marquant le début d'une période de troubles politiques au Guatemala.

Le gouvernement du président Juan José Arévalo a mis en place des réformes significatives au Guatemala. Sa nouvelle constitution, inspirée de celle du Mexique, a introduit des garanties pour un large éventail de droits civils et politiques, renforçant ainsi les protections pour les citoyens. En parallèle, un code du travail moderne a été instauré, accordant des droits aux travailleurs, tels que la négociation collective et une journée de travail de huit heures, marquant ainsi une avancée majeure dans le domaine des droits du travail. De plus, le gouvernement d'Arévalo a lancé une campagne d'alphabétisation ambitieuse pour lutter contre le taux élevé d'analphabétisme qui touchait une grande partie de la population guatémaltèque. Cette campagne visait à éduquer les citoyens, à améliorer leur accès à l'éducation, et à réduire le fossé en matière d'alphabétisme, permettant ainsi à de nombreuses personnes d'acquérir des compétences essentielles pour participer activement à la vie de la nation. Ces réformes ont eu un impact significatif sur la société guatémaltèque à l'époque.

Jacobo Árbenz, élu président du Guatemala en 1951, avait en effet pour objectif de moderniser le pays en suivant un modèle capitaliste et en l'affranchissant du contrôle des intérêts étrangers. Sa principale politique visait à mettre en place une réforme agraire pour nationaliser les terres inutilisées appartenant à des sociétés étrangères, dont la United Fruit Company, et à les redistribuer aux paysans sans terre. Cette réforme avait pour but de réduire les inégalités foncières et sociales qui existaient dans le pays, mais elle menaçait les intérêts économiques des États-Unis et des élites guatémaltèques liées aux grandes entreprises étrangères et aux riches propriétaires terriens. Cette situation a suscité des inquiétudes aux États-Unis et a été un facteur majeur dans la décision de l'administration Eisenhower d'organiser un coup d'État pour renverser Árbenz en 1954.

La réforme agraire au Guatemala, mise en place sous la présidence de Jacobo Arbenz, avait pour objectif de redistribuer les terres des grandes plantations inutilisées aux paysans sans terre et aux petits agriculteurs. Cette réforme était une réponse aux inégalités massives qui existaient dans le pays, où seulement 2% de la population détenait 70% des terres arables. La loi autorisait l'expropriation des terres inutilisées des grands propriétaires fonciers, avec une compensation basée sur la valeur déclarée de la propriété à des fins fiscales. Les terres étaient ensuite redistribuées pour accroître la productivité agricole et promouvoir une distribution plus équitable des terres. Cependant, cette réforme a été vigoureusement combattue par la United Fruit Company, une société américaine qui possédait d'immenses domaines au Guatemala. La compagnie craignait de perdre une grande partie de ses terres en raison de cette réforme, et elle a exercé une pression considérable sur le gouvernement américain pour qu'il intervienne contre le gouvernement d'Arbenz. Elle a présenté la réforme agraire comme étant d'inspiration communiste et comme une menace pour les intérêts américains dans la région. Cette opposition féroce de la United Fruit Company a finalement joué un rôle majeur dans la décision des États-Unis de soutenir un coup d'État visant à renverser le président Arbenz en 1954.

En 1954, après 13 ans de dictature, Juan José Arévalo a été élu président du Guatemala avec un programme visant à démocratiser et à moderniser le pays. Durant son mandat, le Guatemala a adopté une nouvelle constitution et un code du travail moderne, et une vaste campagne d'alphabétisation a été lancée pour éduquer la population, en grande partie analphabète à l'époque. Suite à la présidence d'Arévalo, Jacobo Arbenz, un dirigeant de centre-gauche, est élu président avec l'objectif de faire du Guatemala un État indépendant doté d'une économie capitaliste moderne. En 1952, il a mis en œuvre une réforme agraire qui autorisait l'expropriation des terres non cultivées des grandes plantations, avec une compensation versée par le gouvernement. Au cours de cette réforme, environ 700 000 hectares de terres ont été distribués à quelque 18 000 familles de paysans sans terre. Cependant, cette initiative a rencontré une forte opposition de la part de la United Fruit Company, une société américaine qui possédait d'énormes étendues de terres au Guatemala. La majeure partie de ces terres était en jachère et réservée à l'expansion future de la compagnie, ce qui la mettait en conflit direct avec la réforme agraire.

Opération PBSUCCESS : Le président américain Dwight D. Eisenhower et le secrétaire d'État John Foster Dulles, l'exécuteur et le défenseur du "coup d'État" guatémaltèque de 1954 qui a déposé le président Jacobo Árbenz Guzmán.

Le gouvernement guatémaltèque a proposé de verser une compensation de 627 000 dollars à la United Fruit Company pour l'expropriation de ses terres non cultivées dans le cadre de la réforme agraire. Cependant, cette offre a été largement contestée, à la fois par les citoyens guatémaltèques et par le gouvernement des États-Unis. Des accusations de communisme ont été portées contre le gouvernement guatémaltèque, alimentant les tensions et les inquiétudes concernant les intérêts américains dans la région.

En réaction à la réforme agraire du gouvernement guatémaltèque et à l'expropriation des terres de la United Fruit Company, le gouvernement des États-Unis a agi au nom de cette dernière en demandant une compensation 25 fois supérieure à celle proposée par le Guatemala. En outre, des accusations de communisme ont été portées contre le président Arbenz, ce qui a fourni un prétexte commode pour le gouvernement américain afin d'intervenir et de protéger les intérêts de la United Fruit Company. Dans ce contexte, la CIA a été autorisée à fournir des armes et une formation à l'armée guatémaltèque, dont des agents américains avaient déjà infiltré les rangs. Ces préparatifs ont jeté les bases d'un coup d'État contre Arbenz.

Les responsables américains considéraient la propagation du communisme comme une menace en cascade, où la chute d'un pays au communisme pourrait entraîner la chute d'autres pays de la région. Ils craignaient que le Guatemala ne devienne un exemple inspirant d'un gouvernement de gauche réussi en Amérique latine, ce qui pourrait encourager d'autres mouvements de gauche dans la région et potentiellement entraîner la chute d'autres gouvernements. De plus, il y avait des préoccupations stratégiques liées au canal de Panama, car les États-Unis cherchaient à maintenir le contrôle sur cette voie de navigation cruciale. Dans l'ensemble, la stratégie américaine visait à endiguer l'influence communiste en Amérique latine, une stratégie qui avait été poursuivie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

En 1954, malgré le refus de l'Organisation des États américains (OEA) d'approuver une intervention militaire au Guatemala, la CIA a planifié et exécuté une attaque depuis le Honduras voisin, avec la participation d'exilés guatémaltèques. Cette opération a rapidement renversé le gouvernement d'Arbenz, et il a démissionné de son poste. Après le coup d'État, une série de gouvernements militaires répressifs ont été installés avec le soutien des États-Unis, ce qui a entraîné des décennies de violence politique et de répression au Guatemala. Cet événement est un exemple de l'intervention directe des États-Unis dans les affaires intérieures d'un pays latino-américain dans le contexte de la guerre froide.

Après l'intervention militaire, Jacobo Arbenz a été contraint de démissionner et a finalement pris l'exil. Avant de quitter le Guatemala, il a publiquement accusé la United Fruit Company et le gouvernement américain de comploter et d'orchestrer des manifestations anti-américaines dans toute l'Amérique latine. La chute d'Arbenz a marqué le début d'une période d'instabilité et de violence au Guatemala qui allait durer des décennies, avec une série de gouvernements militaires répressifs soutenus par les États-Unis et des conflits armés internes. Cette période tumultueuse a eu de graves conséquences pour le Guatemala et sa population.

Après la démission forcée de Jacobo Arbenz, le gouvernement américain a célébré la victoire sur le communisme au Guatemala et a soutenu l'installation d'une dictature militaire. Ce nouveau régime a rapidement annulé les expropriations de terres, détruit les syndicats, arrêté les communistes présumés et entrepris une répression politique sévère. Il a également interdit Les Misérables de Victor Hugo, symbolisant ainsi la censure culturelle et intellectuelle. Malheureusement, cette période a été marquée par des violations massives des droits de l'homme, avec environ 18 000 personnes exécutées. Pendant ce temps, la United Fruit Company a été autorisée à poursuivre ses activités au Guatemala sans entrave, préservant ainsi ses intérêts commerciaux dans la région. Cette période sombre de l'histoire guatémaltèque a laissé des cicatrices profondes dans la société et a contribué à des décennies de conflits et de répression politique.

La Bolivie présente un cas intéressant de tentative de mise en œuvre de réformes sociales et économiques pendant la guerre froide. En 1952, un mouvement révolutionnaire mené par les mineurs et les paysans a renversé la dictature militaire et établi un gouvernement démocratique, le Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR). Ce gouvernement a entrepris un programme ambitieux de réformes. Il a nationalisé les mines d'étain, qui étaient auparavant contrôlées par des sociétés étrangères, et a utilisé les revenus des mines pour financer des programmes sociaux tels que la réforme agraire, l'éducation et les soins de santé. De plus, il a accordé la citoyenneté et le droit de vote aux populations autochtones, qui avaient été exclues de la participation politique. Ces réformes n'ont pas été exemptes de défis. La nationalisation des mines a provoqué un conflit avec les États-Unis, qui avaient d'importants intérêts dans ces mines. De plus, le gouvernement du MNR a rencontré une forte opposition de la part des forces conservatrices de Bolivie, hostiles aux réformes. Malgré ces obstacles, le gouvernement a persévéré dans la mise en œuvre de son programme de réformes, connu sous le nom de Révolution nationale. Ces réformes étaient populaires parmi la majorité pauvre et ouvrière de Bolivie, mais elles ont également rencontré la résistance de l'élite riche et puissante du pays. En fin de compte, la Révolution nationale n'a été que partiellement couronnée de succès, et l'histoire de la Bolivie dans la seconde moitié du XXe siècle est marquée par l'instabilité politique et les conflits sociaux. Néanmoins, la tentative de mise en œuvre de réformes sociales et économiques face à des structures de pouvoir bien établies et à des pressions extérieures constitue un exemple important et inspirant de lutte démocratique en Amérique latine.

La Révolution cubaine

Prélude à la révolution : Cuba sous Batista

Fidel Castro signe comme Premier ministre de Cuba le 16 février 1959.

La révolution cubaine a été un événement politique majeur qui s'est déroulé à Cuba entre 1953 et 1959, dirigé par Fidel Castro et son armée révolutionnaire. Cette révolution a finalement renversé le dictateur Fulgencio Batista, qui était soutenu par les États-Unis, et a établi un gouvernement socialiste à Cuba. Ce bouleversement a eu un impact significatif sur les relations internationales pendant la guerre froide, car il a marqué l'émergence d'un État socialiste proche des États-Unis dans la région des Caraïbes.

Les racines de la révolution cubaine remontent au début du XXe siècle, lorsque Cuba était sous l'influence des États-Unis. En 1952, alors que des élections libres semblaient se profiler à Cuba, Fulgencio Batista, un ancien sergent de l'armée, a mené un coup d'État pour prendre le pouvoir et annuler les élections. Batista avait déjà été président de Cuba de 1940 à 1944 et était une figure militaire influente. Après son coup d'État, Batista a rapidement consolidé son autorité, instaurant une dictature caractérisée par la répression politique, la censure de la presse et l'usage de la violence pour maintenir son pouvoir. Son régime était entaché de corruption et de brutalité, et il devenait de plus en plus impopulaire auprès du peuple cubain. Malgré cela, Batista a bénéficié du soutien du gouvernement américain, qui le considérait comme un rempart contre le communisme en Amérique latine.

Les années précédant la révolution cubaine ont été marquées par une forte dépendance de l'économie cubaine vis-à-vis des entreprises américaines, et les relations politiques entre Cuba et les États-Unis étaient étroitement liées. Les entreprises américaines avaient investi massivement à Cuba, en particulier dans l'industrie sucrière, et le gouvernement américain soutenait le régime de Batista. Cependant, l'opposition à Batista ne se limitait pas à certains groupes, tels que les partis catholiques et les mouvements d'action directe. Un large éventail de groupes et d'organisations politiques s'opposaient à la dictature de Batista, notamment des partis libéraux, des mouvements de gauche, des syndicats et des groupes étudiants.

L'une des figures clés de l'opposition à Batista était Fidel Castro, qui était impliqué dans la politique de gauche depuis les années 1940 et avait été emprisonné après une tentative ratée de renverser Batista en 1953. Après sa libération, Castro s'est exilé au Mexique, où il a formé le Mouvement du 26 juillet, qui a lancé une guérilla contre le régime de Batista. Le Mouvement du 26 juillet n'était qu'un parmi plusieurs groupes d'opposition actifs à Cuba à l'époque. D'autres groupes notables comprenaient le Parti orthodoxe, dirigé par Eduardo Chibas, qui prônait un gouvernement propre et des réformes démocratiques, ainsi que la Direction révolutionnaire, un groupe d'étudiants qui menait des actions directes contre le régime de Batista.

Finalement, l'opposition à Batista a réussi à s'unir autour de l'objectif commun de renverser la dictature, et la Révolution cubaine a réussi à renverser le gouvernement de Batista en 1959. La révolution a entraîné des changements importants dans la société cubaine, notamment la nationalisation des industries et des terres, l'établissement d'un gouvernement socialiste et l'établissement de relations étroites entre Cuba et l'Union soviétique.

Le gouvernement américain a fourni un soutien économique et militaire à Batista, et les entreprises américaines ont investi massivement à Cuba. Cependant, le soutien américain à Batista est profondément impopulaire auprès du peuple cubain, qui considère que les États-Unis soutiennent un dictateur brutal qui l'opprime. Alors que la révolution cubaine gagnait en force à la fin des années 1950, les États-Unis ont tenté de saper la révolution et ont même essayé d'assassiner Fidel Castro. Toutefois, ces efforts n'ont pas abouti et, en 1959, Batista a été renversé par les forces révolutionnaires dirigées par Castro. Cela a marqué le début d'une nouvelle ère politique à Cuba, avec l'établissement d'un gouvernement socialiste sous la direction de Castro.

En 1956, Castro, Guevara et leur groupe de guérilleros ont débarqué à Cuba depuis le Mexique. Le début de la guérilla n'a pas été couronné de succès, mais ils ont continué à lutter contre les forces de Batista dans les montagnes de la Sierra Maestra. Pendant la guerre de guérilla, Castro a gagné en popularité en promouvant des réformes sociales et en critiquant le régime corrompu de Batista. Le mouvement révolutionnaire a finalement réussi à renverser Batista en 1959, marquant le début de l'ère castriste à Cuba.

Le gouvernement américain a effectivement tenté d'assassiner Fidel Castro à plusieurs reprises. Ces tentatives d'assassinat, connues sous le nom de "plots de la CIA contre Castro", comprenaient des plans visant à empoisonner Castro, à le faire exploser avec une bombe cachée dans un cigare, ou à l'abattre lors de diverses occasions. Cependant, aucune de ces tentatives n'a réussi à éliminer Castro, et il est devenu une figure emblématique de la lutte anti-américaine à Cuba. Malgré ces tentatives d'assassinat, Castro a réussi à consolider son pouvoir à Cuba et à mettre en place un gouvernement socialiste. Cuba est devenue un allié de l'Union soviétique pendant la guerre froide, ce qui a entraîné des tensions accrues entre Cuba et les États-Unis. La révolution cubaine a eu un impact significatif sur la politique de l'Amérique latine et les relations entre les États-Unis et les pays de la région pendant la guerre froide.Lle 1er janvier 1959 marque un tournant majeur dans l'histoire de Cuba. Lorsque Fidel Castro et ses forces révolutionnaires sont entrés à La Havane et que Batista a fui le pays, cela a marqué la fin de la dictature de Batista et le début de la Révolution cubaine. Castro est devenu le leader de Cuba et a rapidement mis en œuvre des réformes majeures, notamment la nationalisation de l'industrie sucrière, la réforme agraire et des mesures visant à améliorer l'accès à l'éducation et aux soins de santé pour la population cubaine. Les relations entre Cuba et les États-Unis se sont rapidement détériorées à la suite de la révolution. Les États-Unis ont commencé à s'opposer activement au gouvernement cubain et ont imposé un embargo commercial sur Cuba en 1960. En réponse, Cuba s'est tournée vers l'Union soviétique pour obtenir un soutien économique et militaire, ce qui a marqué le début de la guerre froide à Cuba et dans les Caraïbes. La révolution cubaine a eu un impact durable sur la politique de l'Amérique latine et les relations internationales pendant la guerre froide, en créant un État socialiste à proximité des États-Unis et en contribuant à alimenter les tensions entre les superpuissances de l'époque, les États-Unis et l'Union soviétique.

Les premiers pas de la révolution

Lorsque Fidel Castro arrive à Cuba avec son frère Raul et Che Guevara en décembre 1956, ils sont d'abord accueillis avec scepticisme et incrédulité par de nombreux Cubains qui ne croient pas qu'un petit groupe de rebelles puisse réussir à renverser le régime de Batista. Castro et ses partisans se cachent dans les montagnes de la Sierra Maestra, où ils sont protégés par des paysans locaux qui soutiennent leur cause. Au fil du temps, Castro et ses partisans ont renforcé leurs forces par des tactiques de guérilla et en gagnant le soutien des communautés locales.

Parallèlement, des mouvements urbains s'opposent activement au régime de Batista par des protestations, des grèves et d'autres formes de désobéissance civile. Ces mouvements ont joué un rôle important dans l'affaiblissement du régime et dans la sensibilisation du public à la nécessité d'un changement à Cuba. Toutefois, les tactiques de guérilla employées par Castro et ses partisans se sont avérées décisives pour renverser le régime de Batista. Les rebelles lancent des attaques surprises contre les forces de Batista et perturbent le contrôle du régime sur la campagne. À mesure que la rébellion prend de l'ampleur, de plus en plus de Cubains se rallient à leur cause et, en 1959, le régime de Batista est renversé.

Castro (à droite) avec son camarade révolutionnaire Camilo Cienfuegos entrant dans La Havane le 8 janvier 1959.

Les tactiques de guérilla employées par Fidel Castro et ses partisans ont commencé à avoir un impact plus important sur le régime de Batista en 1958. À cette époque, les rebelles avaient pu renforcer leurs forces et établir une structure militaire plus efficace, ce qui leur a permis de lancer des attaques à plus grande échelle contre les forces de Batista. Les États-Unis avaient initialement soutenu le régime de Batista et fourni des armes et d'autres formes d'aide à son gouvernement. Cependant, à mesure que la révolution cubaine prenait de l'ampleur et que le régime de Batista devenait de plus en plus brutal dans la répression des forces d'opposition, les États-Unis ont commencé à prendre leurs distances avec Batista. En mars 1958, les États-Unis suspendent les livraisons d'armes à Cuba, invoquant des inquiétudes quant aux violations des droits de l'homme par le gouvernement de Batista. Cette décision a un impact significatif sur l'équilibre des forces dans le conflit, car elle prive le régime de fournitures militaires essentielles. Dans le même temps, les forces de guérilla sous la direction de Castro ont pu continuer à se développer et à étendre leur contrôle sur le territoire cubain. À la fin de 1958, les rebelles ont lancé une série de campagnes militaires réussies qui ont gravement affaibli les forces de Batista. La combinaison du succès militaire des rebelles et du retrait du soutien américain à Batista a finalement conduit à la chute du régime. Le 1er janvier 1959, Batista a fui Cuba et les rebelles dirigés par Fidel Castro ont déclaré la victoire de la révolution cubaine.

S'il est vrai que les rebelles qui ont combattu sous la direction de Castro n'étaient pas tous marxistes, Castro lui-même était un marxiste-léniniste convaincu qui cherchait à établir un gouvernement socialiste à Cuba. L'idéologie de Castro a été influencée par plusieurs facteurs, notamment ses expériences en tant qu'étudiant militant à La Havane dans les années 1940 et 1950, ses études de la théorie marxiste et son admiration pour l'Union soviétique et son dirigeant, Joseph Staline. Dans les années qui ont précédé la révolution cubaine, Castro et ses partisans ont élaboré un programme politique clair qui appelait à la création d'un État socialiste à Cuba, en mettant l'accent sur la réforme agraire, les droits des travailleurs et la nationalisation des industries clés. Après le renversement du régime de Batista, Castro et ses alliés ont rapidement mis en œuvre leur programme socialiste, nationalisant les industries clés et redistribuant les terres aux paysans. Cuba a également développé des liens étroits avec l'Union soviétique, qui a fourni un soutien économique et militaire au gouvernement cubain. Au fil du temps, le programme politique de Castro évolue et il s'identifie de plus en plus à l'idéologie marxiste-léniniste. En 1965, il déclare que la révolution cubaine est une révolution socialiste. Il a développé une relation étroite avec l'Union soviétique, devenant l'une des principales figures du mouvement communiste international.

Lorsque les rebelles dirigés par Fidel Castro ont déclaré la victoire de la révolution cubaine en janvier 1959, ils n'avaient pas encore mis en place un plan de gouvernement entièrement développé. Cependant, ils avaient quelques idées et principes généraux qu'ils souhaitaient mettre en œuvre dans le nouveau gouvernement. Parmi ces idées figuraient la réalisation de l'indépendance nationale vis-à-vis des États-Unis, l'emploi du grand nombre de chômeurs cubains, l'amélioration des conditions de vie dans les zones rurales et l'élargissement de l'accès à l'éducation et aux soins de santé. Au cours des premiers mois du nouveau gouvernement, Castro et ses alliés ont travaillé à la mise en œuvre de ces idées par le biais d'une série d'initiatives politiques. Par exemple, ils ont lancé un programme de réforme agraire, qui consistait à exproprier les grands domaines et à distribuer les terres aux petits agriculteurs et aux paysans. Ils ont également lancé une campagne visant à améliorer les soins de santé et l'éducation, en mettant l'accent sur les zones rurales où ces services faisaient souvent défaut. Dans le même temps, le nouveau gouvernement a dû faire face à plusieurs défis et obstacles, notamment la résistance de puissants intérêts à Cuba et aux États-Unis. Au fil du temps, Castro et ses alliés ont continué à affiner leur programme politique, en mettant de plus en plus l'accent sur l'idéologie marxiste-léniniste et l'établissement d'un État socialiste à Cuba.

Le programme initial de la révolution cubaine n'impliquait pas nécessairement un programme communiste pleinement développé, et il était toujours considéré avec suspicion par les États-Unis et d'autres puissances occidentales, qui y voyaient une menace pour leurs intérêts dans la région. Les États-Unis ont longtemps dominé les affaires économiques et politiques à Cuba, et l'accent mis par le nouveau gouvernement sur la souveraineté et l'indépendance nationales représentait un défi direct à cette hégémonie. En outre, le gouvernement américain se méfiait profondément de tout mouvement politique régional susceptible de s'aligner sur l'Union soviétique ou d'autres pays communistes. Au fur et à mesure que la révolution cubaine se développait, le programme politique du gouvernement était de plus en plus influencé par l'idéologie marxiste-léniniste, avec un accent croissant sur le socialisme et l'établissement d'une économie planifiée. Cela a eu pour effet d'accroître les tensions avec les États-Unis, qui considéraient Cuba comme un avant-poste stratégique dans la guerre froide. Les efforts déployés par le gouvernement américain pour saper la révolution cubaine s'inscrivent dans un schéma plus large d'intervention et d'ingérence dans les affaires des pays d'Amérique latine à l'époque de la guerre froide. Cette ingérence était souvent moins motivée par la crainte du communisme que par le désir de maintenir la domination économique et politique des États-Unis dans la région.

Fidel Castro et ses partisans étaient parfaitement conscients des menaces que représentaient les États-Unis et d'autres forces extérieures. Ils ont pris des mesures pour protéger la révolution des interférences extérieures. Ils ont notamment renforcé l'armée, établi des liens étroits avec l'Union soviétique et encouragé un fort sentiment de nationalisme et d'anti-impérialisme au sein du peuple cubain. En même temps, le gouvernement cubain de Castro ne tolérait pas la dissidence ou l'opposition dans le pays et n'était pas disposé à partager le pouvoir avec d'autres groupes politiques. Au cours des premières années de la révolution, des purges périodiques ont été menées contre les personnes soupçonnées d'être des contre-révolutionnaires, et le gouvernement a adopté une ligne dure contre les menaces perçues à son autorité. Cette approche s'explique en partie par le sentiment d'urgence et de crise qui a caractérisé les premières années de la révolution. Le gouvernement se considérait comme engagé dans une lutte à mort pour la survie de la révolution et pensait que toute remise en cause de son autorité pouvait potentiellement faire dérailler l'ensemble du projet. Au fil du temps, alors que la révolution était plus fermement établie et que la menace d'une intervention extérieure s'éloignait quelque peu, le gouvernement est devenu plus tolérant vis-à-vis de la dissidence et de l'opposition. Toutefois, l'héritage des premières années de la révolution, qui mettait l'accent sur la centralisation du pouvoir et le parti unique, a continué à façonner le paysage politique de Cuba pendant de nombreuses années.

Le gouvernement cubain dirigé par Fidel Castro a cherché à créer des coalitions de soutien pour faire avancer son programme politique et obtenir la légitimité populaire. Au cours des premières années de la révolution, une large coalition de forces politiques a soutenu les objectifs de justice sociale, d'indépendance nationale et d'anti-impérialisme du gouvernement. Toutefois, au fil du temps, cette coalition a commencé à se fracturer et des luttes ont eu lieu pour le contrôle du pouvoir au sein du gouvernement. Fidel Castro et ses partisans ont maintenu une position dominante grâce à une combinaison de tactiques, notamment la construction d'un culte de la personnalité autour de Castro lui-même, la purge des dissidents et des rivaux potentiels, et la mobilisation des masses pour soutenir son gouvernement. Les détracteurs du gouvernement cubain affirment que l'importance accordée au contrôle centralisé et à un État à parti unique a fini par saper le potentiel démocratique de la révolution et par étouffer le pluralisme politique et la dissidence. Les partisans de la révolution, en revanche, affirment que l'accent mis par le gouvernement sur la justice sociale et la souveraineté nationale représentait une véritable alternative à la domination des puissances occidentales dans la région, et que l'approche du gouvernement en matière d'organisation politique était nécessaire compte tenu des menaces permanentes que des forces extérieures faisaient peser sur la révolution.

Fidel Castro et son gouvernement ont choisi de s'aligner sur le Parti communiste de Cuba (PCC), qui avait une longue histoire d'opposition à la dictature de Batista et qui était l'une des rares organisations politiques cubaines capables de maintenir un certain degré d'indépendance vis-à-vis de Washington. Bien que Castro lui-même ne soit pas communiste, il reconnaît les avantages organisationnels et politiques que le PCC peut offrir, notamment en termes de capacité à mobiliser le soutien des classes ouvrières et des paysans. Le PCC disposait également d'une infrastructure bien développée d'organisations locales et d'une base militante engagée, ce qui en faisait un allié précieux pour le gouvernement. Au fil du temps, les relations entre le gouvernement et le PCC se sont approfondies, et le parti a joué un rôle de plus en plus central dans la politique cubaine. À la fin des années 1960, le gouvernement avait officiellement adopté une idéologie marxiste-léniniste et le PCC était devenu le seul parti politique légal du pays. Si certains critiques affirment que l'adhésion du gouvernement au communisme représente une trahison des idéaux initiaux de la révolution, d'autres soutiennent qu'il s'agit d'une décision pragmatique qui a permis au gouvernement de consolider son pouvoir et de résister aux pressions extérieures des États-Unis et d'autres puissances occidentales.

La marche triomphale de Fidel Castro de Santiago de Cuba à La Havane en janvier 1959 a été déterminante pour mobiliser la population cubaine derrière la révolution. Alors que Castro et ses partisans traversaient l'île, ils étaient accueillis par des foules de supporters qui les considéraient comme des héros et des libérateurs. La marche a également permis à Castro de rallier le soutien au programme de son gouvernement et de construire une légitimité populaire. Il prononce des discours et tient des réunions publiques tout au long du parcours, exposant sa vision d'un nouveau Cuba fondé sur la justice sociale, la souveraineté nationale et l'anti-impérialisme. Au cours des mois suivants, le gouvernement a poursuivi sur cette lancée en mobilisant les masses par divers moyens, notamment des rassemblements de masse, l'organisation de la base et la promotion d'un culte de la personnalité autour de Castro lui-même. Ces efforts ont permis de générer un large soutien au gouvernement, en particulier parmi la classe ouvrière et les populations rurales qui avaient été historiquement marginalisées sous la dictature de Batista.

Création ou restructuration d'organisations de masse (1959-1961)

Après le triomphe de la révolution en 1959, Fidel Castro et son gouvernement ont utilisé diverses formes de médias pour diffuser leur message révolutionnaire et mobiliser la population cubaine derrière leur cause. La télévision et la radio ont été particulièrement importantes à cet égard. Par ses discours réguliers et ses apparitions à la télévision et à la radio, Fidel Castro se présentait comme un leader charismatique qui s'engageait à servir les intérêts du peuple cubain. Il faisait appel à leur patriotisme, à leur fierté nationale et à leur désir d'une vie meilleure, et il présentait le programme révolutionnaire de son gouvernement comme un moyen d'atteindre ces objectifs. Le style de leadership populiste de Castro et son utilisation des médias ont été des facteurs clés dans sa capacité à mobiliser le soutien populaire et à créer un sentiment d'unité nationale au lendemain de la révolution. En se présentant comme un champion du peuple et un défenseur de la souveraineté cubaine, il a pu exploiter des sentiments populaires profondément ancrés et rallier la population à la cause de son gouvernement.

Au cours des premières années de la révolution, Fidel Castro et son gouvernement ont travaillé à la création et à la restructuration d'une série d'organisations de masse, dans le but de mobiliser la population cubaine derrière leur programme révolutionnaire et de consolider leur emprise sur le pouvoir. Nombre de ces organisations de masse ont été créées avec l'aide du parti communiste, qui a joué un rôle important en fournissant un soutien organisationnel et une orientation politique. Certaines organisations qui existaient avant la révolution, comme la Fédération des étudiants universitaires et la Fédération des travailleurs cubains, ont également été placées sous le contrôle du gouvernement et intégrées à la nouvelle structure des organisations de masse. Ces organisations de masse comprenaient des groupes tels que les Comités de défense de la révolution (CDR), créés en 1960 pour promouvoir la vigilance sociale et politique et combattre les activités contre-révolutionnaires. D'autres organisations comprenaient l'Association nationale des petits agriculteurs (ANAP), la Fédération des femmes cubaines (FMC) et l'Union des jeunes communistes (UJC), entre autres. En créant ces organisations de masse, Castro et son gouvernement ont établi un puissant réseau de soutien et de mobilisation à la base, qui a contribué à renforcer leur contrôle sur la société cubaine et à promouvoir leur programme révolutionnaire.

Les comités de défense de la révolution (CDR) ont été l'une des plus importantes organisations de masse créées par le gouvernement castriste au cours des premières années de la révolution. Créés en 1960, les CDR se sont rapidement développés pour devenir un puissant réseau d'organisations locales qui servaient d'yeux et d'oreilles au gouvernement au niveau de la base. La mission des CDR était d'identifier et d'éliminer les activités contre-révolutionnaires et de promouvoir les politiques sociales et sanitaires du gouvernement au niveau local. Les CDR étaient également chargés d'organiser des programmes de surveillance des quartiers, de distribuer la propagande gouvernementale et de mobiliser le soutien aux initiatives gouvernementales.

L'adhésion aux PCEM était ouverte à tous les adultes, et le gouvernement encourageait fortement la participation. Au début des années 1960, la plupart des adultes cubains étaient membres des CDR, ce qui constituait pour le gouvernement un outil puissant pour mobiliser le soutien populaire et maintenir son contrôle sur la société cubaine. Cependant, les CDR ont également été critiqués par certains comme étant un outil de répression et de surveillance, et ils restent un aspect controversé de l'expérience révolutionnaire cubaine.

Les Comités de défense de la révolution (CDR) disposaient d'un vaste effectif dans les premières années de la révolution cubaine. Selon certaines estimations, au début des années 1960, les CDR comptaient plus de 2 millions de membres, soit environ un tiers de la population cubaine de l'époque. Les CDR étaient organisés au niveau de la base, avec des comités locaux dans chaque quartier, lieu de travail et école. Les membres des CDR étaient généralement des volontaires engagés dans la cause révolutionnaire et désireux de travailler pour le bien de leur communauté.

La Fédération des femmes cubaines (FMC) a été créée en août 1960 pour mobiliser les femmes en faveur de la révolution et les intégrer dans la vie politique et sociale du pays. La FMC a joué un rôle important dans la promotion de l'égalité des sexes et des droits des femmes à Cuba et dans la mobilisation des femmes pour qu'elles participent aux activités révolutionnaires et aux programmes gouvernementaux. L'Association de la jeunesse révolutionnaire (AJR) a également été créée en 1960 afin de mobiliser les jeunes pour soutenir la révolution et promouvoir leur participation aux activités politiques et sociales. L'AJR a joué un rôle clé dans la promotion des campagnes d'alphabétisation et la mobilisation des jeunes pour participer à la défense de la révolution. L'Association nationale des petits agriculteurs (ANAP) a été créée en 1961 pour organiser et mobiliser les petits agriculteurs en faveur de la révolution. L'ANAP visait à promouvoir la réforme agraire et à améliorer les conditions des petits agriculteurs, traditionnellement marginalisés et exploités par les grands propriétaires terriens. L'ANAP a joué un rôle clé dans la promotion des coopératives agricoles et la mobilisation des petits agriculteurs pour qu'ils participent au processus révolutionnaire.

Après la révolution cubaine, Fidel Castro et ses proches collaborateurs ont consolidé le pouvoir politique et éliminé l'opposition par divers moyens, dont les arrestations, les emprisonnements et les exécutions. De nombreuses personnes qui avaient initialement soutenu la révolution mais avaient des opinions divergentes ont été écartées ou forcées de quitter le pays. Le parti communiste, qui avait joué un rôle clé dans la révolution, est également renforcé et devient la force politique dominante du pays. Le gouvernement de Castro met en œuvre des politiques socialistes et nationalise de nombreuses industries et entreprises, consolidant ainsi son contrôle sur l'économie et la société.

Après avoir consolidé le pouvoir, le gouvernement de Castro a mis en œuvre des politiques qui ont conduit à la concentration du pouvoir entre les mains d'un petit groupe de personnes, dont lui-même et sa famille. Le gouvernement a supprimé la dissidence, restreint la liberté d'expression et de réunion, et contrôlé les médias et les institutions religieuses. Le système politique devient plus autoritaire, les décisions étant prises par un petit groupe de personnes plutôt que par des processus démocratiques. Bien que le gouvernement mette en œuvre des politiques socialistes, il ne s'agit pas d'un véritable État socialiste, car il ne met pas pleinement en application les idéaux de contrôle des moyens de production par les travailleurs. Au lieu de cela, il a maintenu un contrôle étroit sur l'économie et la société.

Diplomatie et réformes économiques

Après la révolution cubaine, le gouvernement dirigé par Fidel Castro a cherché à établir des relations diplomatiques et économiques avec les pays non-alignés et socialistes. L'une des figures clés de cet effort était Ernesto "Che" Guevara, qui a beaucoup voyagé en Asie, en Afrique et en Amérique latine pour établir des liens avec ces pays.

Guevara était convaincu que la révolution cubaine ne pouvait réussir que si elle s'étendait à d'autres pays et inspirait des mouvements similaires pour la justice sociale et économique. Il considérait également la relation de Cuba avec les États-Unis comme un obstacle majeur au développement du pays et cherchait à briser cette dépendance en nouant des liens avec d'autres nations. Outre les efforts diplomatiques, le gouvernement cubain a également mis en œuvre une série de réformes économiques visant à réduire la dépendance du pays à l'égard des États-Unis. Ces réformes comprennent la nationalisation des industries appartenant à des étrangers, la création d'entreprises d'État et la collectivisation de l'agriculture. Cependant, ces politiques ont également eu leurs inconvénients, notamment une baisse de la productivité, des pénuries de biens essentiels et un manque d'incitation pour les travailleurs. Au fil du temps, le gouvernement cubain a continué à expérimenter différents modèles économiques, notamment une période de libéralisation dans les années 1990 et un récent retour au contrôle de l'État sous la direction de Raul Castro.

En mai 1959, le gouvernement cubain a mis en œuvre une réforme agraire qui a exproprié toutes les propriétés de plus de 40 hectares et les a redistribuées à des coopératives. Dans le cadre de cette réforme, il était interdit aux étrangers d'acquérir de nouvelles terres. La réforme agraire était une initiative majeure du nouveau gouvernement. Elle visait à redistribuer les terres aux paysans et aux petits agriculteurs, en brisant les grandes propriétés foncières qui avaient dominé l'agriculture cubaine pendant des décennies. Le gouvernement a également nationalisé une série d'industries et a commencé à mettre en œuvre des politiques économiques favorisant le contrôle de l'État sur l'économie. Ces politiques visaient à réduire l'influence des entreprises étrangères à Cuba et à accroître le contrôle du gouvernement sur les ressources du pays.

En 1960, le gouvernement cubain dirigé par Fidel Castro a commencé à nationaliser les entreprises privées cubaines et étrangères. Il s'agissait d'industries telles que le pétrole, l'électricité, le sucre, les transports et les petites entreprises. Le processus de nationalisation s'est poursuivi au fil des ans et, en 1968, presque toutes les entreprises privées de Cuba avaient été rachetées par l'État.

Réformes sociales

La campagne d'alphabétisation a été l'une des réformes sociales les plus importantes lancées par le gouvernement cubain. Elle a été lancée en 1961 et, pendant un an, plus de 700 000 Cubains, principalement des jeunes, se sont portés volontaires pour aller à la campagne apprendre à lire et à écrire aux paysans analphabètes. À la fin de la campagne, le taux d'analphabétisme était passé d'environ 23 % à moins de 4 %. En plus de la campagne d'alphabétisation, le gouvernement a également mis en œuvre d'autres réformes sociales, telles que l'amélioration des conditions de travail, l'augmentation des salaires et la baisse des loyers.

Les premières années de la Révolution cubaine ont entraîné d'importants changements sociaux et économiques à Cuba. Le gouvernement révolutionnaire a lancé divers programmes sociaux pour améliorer les conditions de vie du peuple cubain, comme la campagne d'alphabétisation et la réforme du logement. En outre, le gouvernement a mis en œuvre des politiques visant à résoudre les problèmes de pauvreté et d'inégalité, notamment la réforme agraire, l'augmentation des salaires et la réduction des loyers.

La nationalisation de l'industrie privée et des biens appartenant à des étrangers visait également à redistribuer la richesse et les ressources au profit du peuple cubain. Ces politiques ont entraîné une transformation fondamentale de la société cubaine, avec des résultats positifs pour la population. Cependant, elles ont également entraîné des tensions avec les États-Unis, qui s'opposaient au programme socialiste du gouvernement cubain et percevaient la nationalisation des biens américains comme une menace pour les intérêts américains dans la région.

Les États-Unis contre Cuba : Un affrontement qui dure depuis des décennies

Photographie de deux hommes se serrant la main tandis que de nombreux observateurs applaudissent.
Rencontre entre Fidel Castro et Khrouchtchev en 1961.

Les États-Unis ont soutenu le régime de Batista à Cuba pendant des années avant la révolution, fournissant une aide militaire et économique à son gouvernement. Cependant, après la chute de Batista et l'ascension de Castro, le gouvernement américain s'inquiète de plus en plus de l'alignement du gouvernement révolutionnaire sur l'Union soviétique et de la propagation du communisme dans la région.

Dans un effort pour réprimer la révolution, le gouvernement américain a mis en place un embargo commercial sur Cuba en 1960, qui interdisait la plupart des exportations américaines vers Cuba et limitait sévèrement l'accès du pays aux marchés internationaux. Les États-Unis ont également fourni un soutien militaire et financier à des groupes anti-castristes à Cuba, comme l'invasion de la baie des Cochons en 1961, qui était une tentative ratée de renverser le gouvernement Castro. En outre, le gouvernement américain a tenté d'isoler Cuba sur le plan diplomatique, en faisant pression sur d'autres pays de la région et au-delà pour qu'ils coupent leurs liens avec le gouvernement cubain. Cela inclut l'expulsion de Cuba de l'Organisation des États américains en 1962.

La victoire de la révolution de Fidel Castro à Cuba a mis à mal les relations entre les États-Unis et Cuba et entre les États-Unis et l'Union soviétique. Le gouvernement américain considère le nouveau gouvernement cubain comme une menace pour ses intérêts régionaux, et l'administration Eisenhower commence à travailler pour saper le gouvernement Castro.

La réforme agraire à Cuba a eu des conséquences importantes pour les États-Unis, notamment pour les entreprises américaines qui possédaient de grandes étendues de terre à Cuba, comme la United Fruit Company. L'expropriation de ces terres sans compensation pour les propriétaires américains a provoqué beaucoup de colère et de ressentiment au sein du gouvernement américain et parmi les intérêts commerciaux américains. La United Fruit Company, une société américaine, possédait une quantité importante de terres à Cuba avant que le gouvernement cubain ne mette en œuvre la réforme agraire. La nationalisation de leurs biens à Cuba a été un coup dur pour leurs intérêts commerciaux, et ils ont fait pression sur le gouvernement américain pour qu'il prenne des mesures contre la révolution cubaine. Le gouvernement des États-Unis, influencé par la United Fruit Company et d'autres intérêts commerciaux, a adopté des politiques visant à saper la révolution cubaine et à soutenir les forces contre-révolutionnaires.

En outre, le gouvernement américain considère la révolution cubaine comme une menace pour ses intérêts régionaux, car Cuba s'aligne désormais sur l'Union soviétique et d'autres pays socialistes. Les États-Unis ont commencé à imposer des sanctions économiques à Cuba, notamment un embargo commercial, et à chercher des moyens de renverser le gouvernement Castro. Le point culminant est l'invasion ratée de la baie des Cochons en 1961, qui est suivie d'une série de tentatives d'assassinat de Castro.

En 1960, les tensions entre les États-Unis et Cuba commencent à s'exacerber, et la CIA se met à comploter pour renverser ou assassiner Fidel Castro. En avril 1961, la CIA lance l'invasion de la baie des Cochons, une tentative de renversement du gouvernement cubain par un groupe d'exilés cubains formés et soutenus par les États-Unis. L'invasion échoue cependant, ce qui conduit à un renforcement des relations entre Cuba et l'Union soviétique, qui aboutira à la crise des missiles de Cuba en 1962.

Rembarquement des missiles soviétiques à Cuba.

Cuba étant de plus en plus isolée des États-Unis et du monde occidental, les révolutionnaires cubains se tournent vers l'Union soviétique pour obtenir un soutien économique et politique. En février 1960, le premier ministre soviétique Nikita Khrouchtchev a envoyé une délégation à La Havane pour établir des relations diplomatiques avec le nouveau gouvernement cubain. En mai 1960, l'Union soviétique a accepté de fournir à Cuba une aide économique, notamment du pétrole, et d'acheter du sucre et d'autres produits cubains. C'est le début d'une relation étroite entre Cuba et l'Union soviétique qui durera jusqu'à l'effondrement de l'Union soviétique en 1991. En réponse à la nationalisation des propriétés américaines à Cuba, le gouvernement américain a imposé un embargo commercial à Cuba en octobre 1960, qui interdisait tout commerce entre les deux pays, à l'exception des aliments et des médicaments non subventionnés. L'embargo a ensuite été renforcé par la loi sur l'aide étrangère de 1962, qui a étendu l'embargo à la quasi-totalité du commerce avec Cuba, et par la réglementation sur le contrôle des actifs cubains, qui a gelé les actifs cubains aux États-Unis. L'embargo est toujours en vigueur aujourd'hui, bien que certaines restrictions aient été assouplies ces dernières années.

En janvier 1961, les États-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec Cuba, suite à la nationalisation par le gouvernement cubain de propriétés appartenant à des Américains. L'ambassade des États-Unis à La Havane a été fermée, de même que l'ambassade de Cuba à Washington DC. Les deux pays n'ont pas eu de relations diplomatiques officielles depuis lors, bien qu'il y ait eu des tentatives d'amélioration des relations à différents moments.

Le président Kennedy a finalement approuvé l'opération malgré ses hésitations initiales quant au plan d'invasion de la baie des Cochons hérité de la précédente administration Eisenhower. L'invasion est lancée en avril 1961, mais il apparaît rapidement que les forces cubaines sont beaucoup plus fortes que prévu et l'opération échoue. Les États-Unis ont subi un embarras majeur, et les relations entre Cuba et l'Union soviétique se sont approfondies en conséquence.[8][9][10][11][12][13] Après l'échec de l'invasion de la baie des Cochons, le régime de Fidel Castro a arrêté environ 100 000 personnes, dont des opposants et des dissidents présumés, dans le cadre d'une répression des activités antigouvernementales. L'invasion ratée a également entraîné une nouvelle détérioration des relations entre Cuba et les États-Unis.

Fidel Castro a joué un rôle central dans la crise des missiles de Cuba en 1962. À l'époque, l'Union soviétique était confrontée à un désavantage militaire important face aux États-Unis, qui disposaient d'un arsenal nucléaire considérable et étaient en mesure de lancer des attaques nucléaires contre l'URSS. Afin de rétablir l'équilibre, l'Union soviétique décide d'installer des missiles nucléaires à Cuba, qui se trouve à seulement 90 miles des côtes de la Floride et qui permettrait donc à l'URSS de lancer des attaques nucléaires contre les États-Unis en cas de conflit.

Au départ, Castro était ambivalent à l'idée d'installer des missiles soviétiques à Cuba, et ne semblait pas apprécier la gravité de la situation. Toutefois, au fur et à mesure que la crise s'aggrave et que les tensions montent, il commence à considérer les missiles comme un moyen de dissuader les États-Unis d'attaquer Cuba et de renforcer les relations entre Cuba et l'Union soviétique. Lorsque le président John F. Kennedy découvre la présence de missiles soviétiques à Cuba, il ordonne un blocus naval de l'île afin d'empêcher la livraison d'autres missiles. Castro se trouve alors dans une position difficile, car il ne veut pas reculer et retirer les missiles. Cependant, il ne veut pas non plus aggraver le conflit et risquer une confrontation militaire avec les États-Unis.

En fin de compte, c'est l'Union soviétique qui a décidé de retirer les missiles après avoir négocié un accord avec les États-Unis dans lequel ces derniers promettaient de ne pas envahir Cuba et de retirer les missiles qu'ils avaient stationnés en Turquie. Castro n'a pas participé directement aux négociations, et on ne sait pas exactement quelle a été sa position sur la résolution de la crise. Toutefois, la crise a eu des répercussions importantes pour Cuba. Elle consolide les relations entre Cuba et l'Union soviétique. Elle a montré clairement que les États-Unis étaient prêts à agir de manière agressive contre Cuba s'ils estimaient que leurs intérêts de sécurité nationale étaient menacés. Il en résulte une répression politique et une censure accrues à Cuba, Castro cherchant à maintenir son contrôle sur la population et à empêcher toute dissidence ou opposition.

En 1965, Castro a déclaré que la révolution cubaine était une révolution marxiste-léniniste et que Cuba était un État socialiste. Cette déclaration marque un tournant dans la révolution, puisque Cuba commence à s'aligner plus étroitement sur l'Union soviétique et d'autres États socialistes et à adopter des politiques et des pratiques socialistes.

Conclusion : L'héritage de la guerre froide en Amérique latine et à Cuba

La révolution cubaine dirigée par Fidel Castro a été un événement important dans l'histoire de l'Amérique latine et du monde. Castro, qui a accédé au pouvoir en 1959, a mené une révolution socialiste qui a transformé le paysage politique, social et économique du pays. La révolution a entraîné des changements majeurs, notamment la réforme agraire, la nationalisation des entreprises privées et la mise en œuvre de programmes de protection sociale. Cependant, la révolution a également entraîné la concentration du pouvoir politique entre les mains de Castro et de ses associés, la suppression de la dissidence politique et l'élimination de la liberté de la presse et des libertés civiles. Les États-Unis, qui avaient auparavant soutenu le gouvernement cubain, se sont retournés contre Castro et ont imposé un embargo économique qui est toujours en vigueur aujourd'hui.

L'alignement de Castro sur l'Union soviétique pendant la guerre froide a encore attisé les tensions avec les États-Unis, qui ont culminé avec la crise des missiles de Cuba en 1962. Malgré les risques, Castro était prêt à autoriser l'installation de missiles nucléaires soviétiques sur le sol cubain, ce qui a amené le monde au bord de la guerre nucléaire. En définitive, la révolution cubaine et ses conséquences ont eu des répercussions considérables sur l'Amérique latine et le monde. Si elle a entraîné des réformes sociales et un sentiment d'identité nationale, elle a également renforcé les tendances autoritaires et entraîné des difficultés économiques à long terme pour le peuple cubain.

La guerre froide a eu un impact considérable sur l'Amérique latine, les États-Unis et l'Union soviétique se disputant l'influence et le contrôle de la région. De nombreux régimes autoritaires, souvent soutenus par les États-Unis, ont pris le pouvoir en Amérique latine à l'époque de la guerre froide. Ces régimes se caractérisaient souvent par des violations des droits de l'homme, une répression politique et des inégalités économiques. La chute de l'Union soviétique en 1989 a marqué la fin de la guerre froide et a entraîné des changements importants en Amérique latine. De nombreux pays de la région ont entamé une transition vers la démocratie et ont adopté des politiques économiques plus ouvertes et orientées vers le marché. Toutefois, l'héritage de la guerre froide et son impact sur l'Amérique latine continuent de se faire sentir aujourd'hui.

Annexes

Références

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