L’indépendance des États-Unis

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L’indépendance des États-Unis
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Fac-similé de la Déclaration d'indépendance américaine avec les portraits des signataires.

Faculté Lettres
Département Département d’histoire générale
Professeur(s) Aline Helg[1][2][3][4][5][6][7]
Cours Les États-Unis et l’Amérique Latine : fin XVIIIème et XXème siècles

Lectures


L'indépendance des États-Unis, événement marquant dans l'histoire mondiale, est le fruit d'une quête audacieuse des treize colonies britanniques d'Amérique du Nord pour se libérer du joug de l'Empire britannique. Ces colonies ont évolué au fil des décennies, cultivant un sentiment d'identité propre, bien que toujours sous la domination britannique. Leur aspiration commune à l'autonomie a trouvé son expression la plus éloquente dans la Déclaration d'indépendance, adoptée le 4 juillet 1776. Dans ce document, elles ont affirmé avec détermination leur droit à se gouverner elles-mêmes, proclamant leur émancipation vis-à-vis de la couronne britannique.

Néanmoins, comprendre cette transition vers l'indépendance nécessite de se plonger dans les intrications historiques et les mouvements sous-jacents qui ont façonné cette période. Deux éléments majeurs ont particulièrement influencé cette époque: la guerre de Sept Ans et le siècle des Lumières. La guerre de Sept Ans, souvent appelée guerre française et indienne sur le continent américain, a épuisé les coffres britanniques, poussant la métropole à imposer des taxes plus lourdes sur ses colonies outre-Atlantique. Cet alourdissement fiscal, juxtaposé aux idéaux du siècle des Lumières, prônant les droits inaliénables et les libertés individuelles, a alimenté une frustration grandissante chez les colons.

Les manœuvres de la Grande-Bretagne pour consolider son emprise sur les colonies, à travers des mesures telles que les Quartering Acts et la Proclamation de 1763, n'ont fait qu'exacerber ces tensions. Ces actes, perçus comme des affronts à la liberté des colons, ont été le catalyseur du désir grandissant d'indépendance, culminant avec la révolution qui a conduit à la naissance d'une nation qui allait influencer le cours de l'histoire mondiale.

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Causes de l’indépendance

La croissance démographique et l'expansion territoriale des colonies américaines au XVIIIe siècle ont été des éléments clés précurseurs de l'indépendance des États-Unis. En effet, l'explosion démographique, qui a vu le territoire passer de 300 000 habitants en 1700 à 2,5 millions en 1770, a engendré des dynamiques socio-économiques et politiques qui ont influencé la trajectoire de ces colonies.

Tout d'abord, cette augmentation rapide de la population a conduit à une pression accrue sur les terres et les ressources. Les colons, désireux d'élargir leurs territoires agricoles, ont regardé vers l'ouest, vers les terres au-delà des Montagnes Appalaches. Cependant, ces ambitions territoriales étaient entravées par des politiques britanniques, notamment la Proclamation de 1763, qui interdisait aux colons de s'installer à l'ouest de ces montagnes pour éviter des conflits avec les peuples autochtones. Cette restriction, perçue comme une entrave à la liberté et à la prospérité des colonies, a exacerbé les tensions entre les colons et la métropole. Ensuite, la croissance démographique rapide a également donné naissance à des identités régionales distinctes. Le Nord, avec ses villes en expansion et son économie diversifiée centrée sur le commerce, la pêche et l'artisanat, développait une identité distincte de celle du Sud, principalement agraire et dépendante de plantations exploitant le travail des esclaves. Ces distinctions ont créé des visions du monde différentes et, bien que les colonies aient uni leurs forces pour obtenir l'indépendance, ces identités régionales ont continué à influencer la formation de la nation et sa politique.

Au cours du XVIIIe siècle, les colonies américaines devinrent un creuset d'identités et de cultures. Alors que la Grande-Bretagne était la principale source d'immigration, un flot constant de personnes venant d'autres régions d'Europe - notamment d'Allemagne, d'Irlande, de France, des Pays-Bas, et d'ailleurs - vinrent chercher de nouvelles opportunités en Amérique. Ces immigrants, souvent poussés par des persécutions religieuses, des conflits ou la simple recherche d'une vie meilleure, ont enrichi les colonies de leurs coutumes, langues, pratiques agricoles et traditions artisanales. Par exemple, les Allemands, qui s'installèrent principalement en Pennsylvanie, devinrent renommés pour leur agriculture et leurs compétences en matière de construction. Les Irlandais, fuyant la pauvreté et les oppressions religieuses, ont apporté avec eux une ferme détermination et des traditions musicales qui se sont intégrées dans la culture coloniale. Cet afflux de diversité culturelle a conduit à un sentiment accru de pluralisme. Les colonies n'étaient plus simplement une extension de la Grande-Bretagne ; elles étaient une mosaïque de peuples venus de tout le continent européen, et chacun contribuait à façonner le paysage culturel, social et économique de l'Amérique naissante. Cette diversité a également renforcé le sentiment d'auto-identification des colonies. Alors que les institutions politiques et économiques étaient largement modelées sur le modèle britannique, le quotidien des gens reflétait une fusion de traditions. Il est devenu de plus en plus évident que, bien que loyales à la couronne, les colonies avaient développé une identité distincte, complexe et plurielle. En conséquence, alors que les tensions politiques s'intensifiaient avec la Grande-Bretagne, cette identité unique est devenue un élément central de la revendication d'autonomie. Les colons n'étaient pas simplement des sujets britanniques vivant outre-mer; ils étaient une communauté diversifiée avec ses propres aspirations et visions pour l'avenir, ce qui a inévitablement contribué à leur désir d'indépendance et à la formation d'une nouvelle nation.

La guerre de Sept Ans, une guerre mondiale avant l'heure, a eu des conséquences durables non seulement pour les puissances européennes engagées, mais aussi pour le destin des colonies américaines et des nations indigènes. Avec la victoire britannique, le traité de Paris de 1763 marqua un tournant dans la dynamique de la colonisation en Amérique du Nord. Les Britanniques ont acquis d'immenses territoires, principalement aux dépens de la France, consolidant ainsi leur hégémonie sur le continent. Mais cette victoire ne vint pas sans ses complications. D'abord, les terres à l'ouest du fleuve Mississippi, bien qu'elles soient officiellement sous contrôle britannique, étaient encore largement habitées par des nations indigènes. Ces nations, bien qu'affaiblies par la guerre, n'étaient pas disposées à céder leurs terres sans résistance. La Proclamation royale de 1763, qui cherchait à apaiser les tensions avec les nations indigènes en interdisant la colonisation à l'ouest des Appalaches, fut en partie une réponse à ces défis. Cependant, pour les colons ambitieux cherchant à étendre leurs terres, cette proclamation était vue comme une trahison de la couronne, entravant leur droit de s'installer sur des terres qu'ils considéraient comme dûment gagnées. Ensuite, la guerre a laissé la Grande-Bretagne avec une dette colossale. Pour recouvrer une partie de ces dépenses, le gouvernement britannique a imposé une série de taxes aux colonies, telles que le Stamp Act et les Townshend Acts. Ces taxes, qui ont été perçues sans le consentement direct des colonies (une violation du principe "pas de taxation sans représentation"), ont suscité un mécontentement profond et ont alimenté les flammes de la révolution. Enfin, la fin de la menace française en Amérique du Nord a, de manière paradoxale, rendu l'Empire britannique moins essentiel aux yeux de certains colons. Auparavant, la présence britannique offrait une protection vitale contre les incursions françaises. Mais avec la France écartée de la scène nord-américaine, certains colons ont commencé à envisager une existence indépendante, libérée de l'interférence et de la fiscalité britanniques. Alors que la guerre de Sept Ans a renforcé la position de la Grande-Bretagne en tant que puissance dominante en Amérique du Nord, elle a également planté les graines de discorde et de mécontentement qui finiraient par mener à la Révolution américaine.

La Proclamation royale de 1763 a joué un rôle déterminant dans l'escalade des tensions entre les colonies américaines et la Grande-Bretagne. C'est une décision souvent sous-estimée dans l'histoire, mais ses implications étaient profondes. La Proclamation a été mise en place principalement pour apaiser les relations avec les nations indigènes qui avaient été alliées aux Français durant la guerre. Le gouvernement britannique espérait ainsi éviter de coûteux conflits supplémentaires en limitant l'expansion des colonies. Toutefois, cette décision n'a pas été bien accueillie par les colons. Après des années de guerre, nombreux étaient ceux qui considéraient ces territoires de l'ouest comme la récompense légitime de leurs efforts et sacrifices. En outre, la perspective d'une nouvelle terre était alléchante pour de nombreux colons, qu'il s'agisse de fermiers cherchant à agrandir leurs propriétés ou de spéculateurs cherchant à profiter de l'expansion vers l'ouest. La proclamation a donc été perçue comme une trahison et un frein à leur prospérité. Ce sentiment d'injustice fut exacerbé par le fait que la proclamation a été émise sans consulter les assemblées coloniales. Pour les colons, cela représentait une autre preuve du mépris britannique pour leurs droits et intérêts. La conviction que Londres était de plus en plus déconnectée des réalités et besoins des colonies américaines s'est solidifiée. La Proclamation de 1763, couplée à d'autres mesures impopulaires comme les taxes imposées sans représentation, a mis en évidence un schisme croissant entre les colons et le gouvernement britannique. Elle a préparé le terrain pour la montée du sentiment révolutionnaire en renforçant l'idée que les intérêts de l'Empire britannique et ceux des colonies américaines divergeaient fondamentalement.


Le Stamp Act Congress se tint dans le Federal Hall de New York (aujourd’hui disparu).

La fin de la guerre de Sept Ans en 1763 a marqué le début d'une période de tensions intensifiées entre les colonies américaines et le gouvernement britannique. Désireuse d'éviter d'autres conflits avec les nations indigènes et soucieuse de réduire les coûts militaires, la Grande-Bretagne a instauré la Proclamation royale de 1763. Cette directive interdisait aux colons de s'installer à l'ouest de la ligne des Appalaches, une décision visant à préserver ces terres pour les Amérindiens. Parallèlement, le gouvernement britannique s'est engagé à établir des relations plus structurées avec les nations indigènes. Plutôt que de permettre aux colons de négocier directement, les autorités britanniques ont tenté de centraliser les interactions, aboutissant à des accords formels. Néanmoins, il y eut des irrégularités. Notamment, alors que les interactions avec les Cherokees étaient fréquentes et significatives, les Apaches, vivant principalement dans le Sud-Ouest des États-Unis actuels, n'étaient pas directement concernés par les disputes territoriales de la côte est. Il est possible que d'autres nations indigènes de l'est aient été davantage impliquées dans ces conflits territoriaux. Malgré ces tentatives de régulation, les colons, en particulier ceux résidant à la frontière ouest, ont souvent choisi d'ignorer les directives officielles. Animés par un désir d'expansion, ils ont acquis des territoires, parfois en violation directe des traités établis, ce qui a déclenché des conflits avec les nations indigènes. Ces tensions et ce sentiment d'oppression par les contrôles britanniques étaient des précurseurs majeurs des événements qui mèneraient à la Révolution américaine.

La fin de la guerre de Sept Ans a laissé la Grande-Bretagne avec une dette colossale. Afin de rembourser cette dette, le gouvernement britannique a cherché à augmenter ses revenus provenant des colonies d'Amérique du Nord, qui avaient été, jusqu'alors, relativement peu taxées par rapport à d'autres parties de l'Empire. Cependant, ces tentatives ont été rencontrées avec une vive opposition. Les colonies, au fil des décennies, avaient développé un sentiment d'autonomie. Elles jouissaient d'une large décentralisation et leurs assemblées législatives avaient souvent le dernier mot en matière de taxation interne. Ainsi, lorsque la métropole a imposé des taxes directes, sans le consentement des assemblées coloniales, cela a été perçu non seulement comme une violation de leurs droits, mais aussi comme une remise en question de leur mode de gouvernance établi.

Le Stamp Act, instauré en 1765, est un exemple frappant de ce mécontentement. Cette loi imposait une taxe sur tous les documents imprimés dans les colonies, allant des contrats aux journaux. Ce qui a exacerbé la colère des colons, c'est qu'elle a été décidée sans leur consentement. La célèbre phrase "No taxation without representation" (Pas d'imposition sans représentation) a résonné comme un cri de ralliement parmi les colons. Le Stamp Act est devenu un symbole de l'oppression britannique, mettant en lumière le décalage entre les attentes des colons en matière de droits et de liberté, et les intentions du gouvernement britannique de renforcer son contrôle économique et politique sur les colonies. La contestation du Stamp Act a également servi de catalyseur pour une coopération intercoloniale sans précédent, renforçant le sentiment d'une identité américaine distincte et jetant les bases de la résistance organisée qui mènerait à la Révolution américaine.

Le siècle des Lumières, une période de renaissance intellectuelle et culturelle, a profondément influencé les penseurs et les dirigeants du monde occidental, et les colonies américaines n'ont pas été épargnées par ce bouillonnement d'idées révolutionnaires. Ces idées, en particulier celles concernant les droits de l'homme et la nature du gouvernement, ont été cruciales pour façonner la philosophie politique des pères fondateurs des États-Unis. John Locke, l'un des philosophes les plus influents de cette époque, a posé l'idée selon laquelle le pouvoir légitime ne pouvait résider qu'avec le consentement des gouvernés. Il soutenait que les individus possèdent des droits inaliénables, et que tout gouvernement qui viole ces droits perd sa légitimité. Ces idées ont trouvé un écho puissant parmi les colons américains, en particulier ceux qui avaient reçu une éducation classique. L'oppression perçue par le gouvernement britannique, avec ses taxes et règlements sans représentation directe, entrait en contradiction directe avec ces principes éclairés. De plus, ces politiques étaient mises en œuvre à une époque où la circulation des idées était rapide, grâce à l'essor de la presse et des salons littéraires. Les pamphlets, les journaux et les livres propageaient les idées des Lumières, forgeant ainsi une conscience collective parmi les colons autour de notions telles que la liberté, la justice et la démocratie.

Des figures comme Thomas Jefferson, Benjamin Franklin et John Adams étaient profondément imprégnées de la philosophie des Lumières. Leurs écrits et leurs discours reflétaient une conviction inébranlable en la nécessité d'un gouvernement qui protège les droits de l'individu. Ainsi, lorsque les tensions avec la Grande-Bretagne se sont intensifiées, les idées du siècle des Lumières ont fourni une base intellectuelle et morale à la résistance coloniale. Ces principes ont été clairement énoncés dans la Déclaration d'indépendance de 1776, marquant le début d'une nouvelle nation fondée sur les idéaux des Lumières, une nation qui serait, selon les mots de Lincoln, "conçue dans la liberté et consacrée à la proposition que tous les hommes sont créés égaux".

Réaction des colonies

La période précédant la Révolution américaine a été marquée par une montée des tensions entre les colons et le gouvernement britannique. Les nouvelles taxes et réglementations, perçues comme des oppressions, ont poussé les colons à s'opposer activement à la métropole, utilisant une combinaison de méthodes pacifiques et directes pour manifester leur mécontentement. L'un des premiers actes de résistance fut la rédaction de pétitions et de protestations. Les colons, se sentant privés de leur droit à une représentation parlementaire, ont exprimé leur désaccord en demandant officiellement la révision ou l'abolition des lois impopulaires. Ces pétitions ont reflété le sentiment général d'injustice ressenti dans les colonies et ont jeté les bases de l'opposition organisée à venir. Dans une veine similaire, mais avec des conséquences économiques directes pour la Grande-Bretagne, les boycotts économiques ont été employés. Les commerçants ont cessé d'importer des marchandises britanniques, tandis que les consommateurs ont évité les produits importés. Cette approche a touché la Grande-Bretagne là où cela faisait le plus mal: leur économie. Certains marchands britanniques, sentant la pincée, sont devenus des alliés improbables, exhortant leur propre gouvernement à assouplir les restrictions.

Cependant, toutes les réactions n'étaient pas pacifiques. Des groupes tels que les "Sons of Liberty" ont parfois franchi la ligne de la désobéissance civile pour s'aventurer dans l'intimidation ou la violence directe, en particulier contre les représentants du gouvernement britannique ou les loyalistes. Ces actes, bien que moins fréquents, ont marqué une escalade significative dans la confrontation avec la couronne. L'incident le plus notoire de cette nature fut le "Massacre de Boston" en 1770. Cet événement tragique, où des soldats britanniques ont tiré sur une foule de manifestants, tuant cinq d'entre eux, est devenu un symbole puissant de la brutalité perçue du régime britannique. Il a galvanisé l'opinion publique coloniale et a renforcé le désir d'indépendance. À mesure que ces actes de résistance s'intensifiaient, la relation entre les colonies et la Grande-Bretagne se détériorait, plaçant inévitablement les deux parties sur la voie du conflit ouvert qui allait éclater en 1775.

La "Boston Tea Party" est l'une des manifestations les plus célèbres de la désobéissance civile dans l'histoire des États-Unis. Elle est emblématique de l'escalade de la résistance coloniale à la politique britannique. En 1773, le gouvernement britannique accorda à la Compagnie britannique des Indes orientales un monopole virtuel sur le commerce du thé en Amérique, en plus d'imposer une taxe sur le thé. Ces mesures étaient considérées par de nombreux colons comme un autre exemple flagrant d'imposition sans représentation. Les colonies, et en particulier Boston, étaient en ébullition. Le 16 décembre 1773, en réponse à ces politiques impopulaires, des membres du mouvement des Fils de la Liberté, déguisés en Mohawks pour souligner leur identité américaine et rejeter leur affiliation britannique, ont monté à bord de trois navires amarrés dans le port de Boston. Ils ont pris soin de ne vandaliser que la cargaison de thé, jetant 342 caisses de thé à la mer, tout en évitant de causer des dommages à d'autres biens. Ce n'était pas simplement une action contre les taxes. C'était aussi une protestation contre un monopole qui mettait de nombreux commerçants locaux hors de leurs affaires habituelles. Par cet acte symbolique, les colons ont démontré leur détermination à résister à la domination britannique et à défendre leurs droits. La réaction du gouvernement britannique à la "Boston Tea Party" a été rapide et sévère. Ils ont imposé les "Intolerable Acts" (ou lois coercitives), qui comprenaient la fermeture du port de Boston jusqu'à ce que le thé soit remboursé et une restriction sévère de l'autonomie du gouvernement colonial du Massachusetts. Ces actes punitifs n'ont fait qu'exacerber les tensions, poussant les colonies vers une unité encore plus grande contre la Grande-Bretagne. En somme, la "Boston Tea Party" n'était pas seulement un acte de défiance; elle symbolisait le point de rupture, où la patience coloniale à l'égard de la domination britannique avait atteint ses limites. Elle a marqué un tournant majeur qui a directement conduit au déclenchement de la Révolution américaine.

Le massacre de Boston est un moment charnière dans les relations entre les colons et le gouvernement britannique, mettant en évidence la volatilité des tensions qui couvaient en Amérique du Nord. La nuit du 5 mars 1770, une froide soirée d'hiver à Boston, un soldat britannique se trouvait à son poste devant le bâtiment des douanes. Suite à une altercation avec un colon, une foule s'est formée autour de lui, lançant des insultes, des boules de neige et divers débris. Appelés en renfort, plusieurs autres soldats britanniques sont venus à sa rescousse. La foule a continué de grandir et de devenir plus hostile. Dans le chaos et la confusion qui s'ensuivirent, les soldats britanniques ont ouvert le feu, tuant cinq personnes et en blessant plusieurs autres. L'incident a été rapidement exploité par les leaders patriotes de la colonie, tels que Paul Revere, John Adams et Samuel Adams, qui l'ont utilisé pour alimenter le sentiment anti-britannique. Des gravures et des descriptions de la confrontation ont été distribuées à travers les colonies, souvent avec un récit biaisé, dépeignant les soldats britanniques comme des brutes assoiffées de sang, tirant délibérément sur des civils désarmés. John Adams, futur président des États-Unis, a défendu les soldats lors de leur procès, arguant qu'ils avaient agi en état de légitime défense face à une foule menaçante. La plupart des soldats ont été acquittés, renforçant l'idée d'un système judiciaire équitable dans les colonies. Cependant, le souvenir du massacre est resté gravé dans la mémoire collective, symbolisant pour beaucoup la répression brutale des Britanniques. Le massacre de Boston est devenu un puissant symbole de la tyrannie britannique et un catalyseur pour l'unification des sentiments anti-britanniques parmi les colons. C'est l'un des nombreux événements qui ont finalement conduit à la Déclaration d'indépendance et à la Révolution américaine.

La Boston Tea Party n'est pas seulement une page mémorable des livres d'histoire, mais un événement qui a cristallisé le mécontentement colonial face à une série de mesures britanniques perçues comme oppressives. Dans les années qui ont précédé cette nuit de décembre, les colonies étaient devenues de plus en plus frustrées par les tentatives de la métropole de prendre en main l'économie coloniale et de l'imposer de manière autoritaire. Le Tea Act de 1773 est apparu comme la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Bien que la loi ait en réalité réduit le prix du thé, elle a confirmé le droit de la Grande-Bretagne de taxer les colonies sans leur consentement direct. La réaction a été rapide et théâtrale. Sous le manteau de la nuit et déguisés en Indiens mohawks, un groupe d'activistes, y compris certains membres des Fils de la Liberté, a pris d'assaut les navires britanniques. Le bruit des caisses de thé se brisant et le glouglou du thé infusant dans les eaux salées du port de Boston ont résonné comme un acte de défi audacieux contre la couronne britannique. L'impact de cet acte a été ressenti bien au-delà des rives de Boston. Les autorités britanniques ont réagi avec sévérité, fermant le port de Boston et imposant une série de mesures punitives, appelées les "Lois intolérables". Ces mesures, loin de réprimer l'esprit rebelle, ont plutôt galvanisé les colonies, les poussant à s'unir dans la défense de leurs droits et libertés. Ainsi, la Boston Tea Party n'était pas seulement une protestation contre une taxe, mais un symbole de résistance, une déclaration selon laquelle les colons ne seraient plus passifs face à ce qu'ils percevaient comme des injustices. Cette nuit a marqué un tournant, ouvrant la voie à des confrontations encore plus directes et finalement à la quête d'indépendance des États-Unis.

Réaction britannique

Cette caricature britannique dépeignant les '’acts comme un viol de l’anthropomorphique Boston, fut rapidement copiée et distribuée par Paul Revere dans toutes les colonies.

La série de lois connues sous le nom de "Coercive Acts" fut la réponse punitive de Londres à la célèbre Boston Tea Party. Adoptées par le Parlement britannique en 1774, ces lois étaient destinées à discipliner la colonie du Massachusetts, en particulier la ville de Boston. Toutefois, loin d'apaiser la situation, elles ont intensifié les tensions, solidifiant l'opposition des colonies à la domination britannique.

The Boston Port Act constituait l'une de ces mesures punitives, fermant le port de Boston jusqu'à ce que les dommages causés lors de la Boston Tea Party soient compensés. Cette action a gravement impacté l'économie locale, laissant de nombreux Bostoniens sans emploi. Parallèlement, The Massachusetts Government Act a restructuré le gouvernement colonial, réduisant considérablement les pouvoirs de l'assemblée locale et donnant au gouverneur britannique un contrôle accru. Cette décision était vue comme une atteinte directe à l'autonomie de la colonie. De plus, avec The Administration of Justice Act, Londres tentait de garantir que les soldats et fonctionnaires britanniques, s'ils étaient accusés de crimes, ne subissent pas de procès partial à Massachusetts. Cela leur permettait d'être jugés ailleurs, souvent en Grande-Bretagne. Le renforcement du Quartering Act était une autre épine dans le pied des colons. Il stipulait que, si nécessaire, les soldats britanniques devraient être logés dans des habitations privées, une imposition lourde pour les citoyens de la colonie. Enfin, The Quebec Act, bien qu'indirectement lié aux troubles de Boston, fut perçu comme une partie des "Intolerable Acts". Il étendait la province du Québec, réduisant de facto la taille des colonies voisines, et faisait la promotion du catholicisme, ce qui était mal vu par la majorité protestante des colonies. En réponse à ces actes, les colonies unirent leurs forces. Le Premier Congrès continental, qui réunissait des délégués de douze colonies à Philadelphie en septembre 1774, visait à élaborer une réponse coordonnée à ces lois oppressives. Au lieu d'intimider les colons, les "Intolerable Acts" ont servi de catalyseur, jetant les bases de la guerre d'indépendance américaine.

Les "Intolerable Acts", imposées par le gouvernement britannique, étaient perçues non seulement comme punitives, mais aussi comme une atteinte directe aux droits et libertés des colons en tant que citoyens britanniques. La fermeture du port de Boston, par exemple, touchait le cœur même de l'économie coloniale, tandis que la restructuration du gouvernement du Massachusetts portait atteinte à leur droit de s'autogouverner, une valeur chère aux colons. L'indignation a été ressentie bien au-delà des frontières du Massachusetts. Les colonies, qui jusqu'alors avaient des griefs et des identités régionales distincts, ont commencé à voir leur destin comme étant inextricablement lié. L'injustice ressentie à Boston était maintenant ressentie aussi loin que la Virginie ou la Caroline du Sud. L'union dans l'indignation et la résistance est devenue la nouvelle norme. Cette opposition unifiée est devenue manifeste lors du Premier Congrès continental. Réunissant des délégués de presque toutes les colonies, ils se sont engagés dans une réponse collective à la tyrannie perçue. C'est dans ce contexte que l'armée continentale a été formée, avec George Washington comme commandant en chef. La dégradation constante des relations, exacerbée par les actes coercitifs, a finalement conduit les colons à un point de non-retour. La Déclaration d'indépendance, signée le 4 juillet 1776, était bien plus qu'une déclaration politique ; c'était l'affirmation audacieuse d'un peuple qui revendiquait sa place et son droit à l'autodétermination. Ainsi, ce que le gouvernement britannique espérait être une série de mesures qui rétabliraient l'ordre et l'autorité a plutôt accéléré la marche des colonies vers la révolution et l'indépendance.

Pas décisifs vers l’indépendance

La riposte britannique à la Boston Tea Party, sous forme d'actes coercitifs, a eu des conséquences inattendues. Au lieu d'isoler et de punir uniquement le Massachusetts, ces mesures ont eu l'effet inverse : elles ont servi de catalyseur pour unifier les treize colonies. Alors que le Massachusetts était directement ciblé, les autres colonies y voyaient un précédent dangereux. Si la Grande-Bretagne pouvait impunément violer les droits d'une colonie, qu'est-ce qui empêcherait qu'une autre colonie subisse le même sort à l'avenir? Dans ce climat d'inquiétude, un sentiment de solidarité intercoloniale a émergé. Les autres colonies ont envoyé des vivres pour soutenir Boston lors de la fermeture de son port, et des comités de correspondance se sont formés pour faciliter la communication et la coordination entre elles. De plus, ce sentiment d'injustice partagée a été amplifié par la reconnaissance commune de leurs droits en tant que citoyens britanniques. Il est devenu clair que, à moins de présenter un front uni, toutes les colonies seraient vulnérables à d'autres incursions de leurs droits et libertés. Cette solidarité a jeté les bases pour des assemblées plus formelles, comme le Premier Congrès continental, où les colonies ont discuté de leurs réponses collectives aux actions britanniques. Progressivement, un sentiment de nationalisme américain a émergé, fusionnant les identités distinctes des différentes colonies en une cause commune : la quête d'autonomie, de droits et, finalement, d'indépendance.

En septembre 1774, un événement historique majeur se déroule à Philadelphie, annonçant le commencement d'un nouveau chapitre dans les relations coloniales. Le Premier Congrès continental rassemble des délégués de douze des treize colonies, une démonstration sans précédent d'unité coloniale face à l'oppression britannique. Durant cette assemblée, un consensus se dégage parmi les délégués : les actes coercitifs, perçus comme une atteinte directe à leurs droits de citoyens britanniques, sont déclarés illégaux. Ce n'était pas simplement une déclaration de désaccord. Les colonies étaient prêtes à passer à l'action. Elles appellent à la formation de milices, préparant ainsi le terrain pour une éventuelle confrontation armée. Ce geste audacieux est un signal fort envoyé à la Grande-Bretagne, montrant que les colonies ne se contenteraient pas de simples protestations verbales. Ce congrès n'était pas uniquement une réponse à des lois impopulaires. Il représentait une transformation fondamentale dans la manière dont les colonies se percevaient elles-mêmes et leur relation avec la métropole. Pour la première fois, au lieu d'agir comme treize entités distinctes avec leurs propres intérêts et préoccupations, elles s'étaient rassemblées en tant qu'unité collective pour défendre leurs droits communs. C'était un tournant décisif, un pas significatif vers le chemin de l'indépendance et la formation d'une nation unie.

Dans le tumulte de la montée vers l'indépendance, il est essentiel de se rappeler que l'opinion parmi les colons américains n'était pas monolithique. En effet, l'Amérique coloniale était un creuset de diverses perspectives et loyautés. Les loyalistes, également appelés "Tories", étaient une fraction substantielle de la population coloniale. Ces individus, attachés par conviction, tradition ou intérêt personnel, demeuraient fidèles à la Couronne britannique. Souvent, ils percevaient la résistance et la rébellion contre le roi comme une ingratitudine envers un empire qui avait fourni protection et opportunités. Parfois, ce sont leurs liens économiques et sociaux avec la Grande-Bretagne qui ont guidé leur position, craignant que l'indépendance ne déstabilise leur position sociale ou n'endommage leurs intérêts économiques. Par ailleurs, il y avait aussi des colons qui, bien qu'opposés aux politiques britanniques, hésitaient à soutenir une révolution armée. Ils préféraient les voies de protestation pacifiques, comme la signature de pétitions ou le boycott des marchandises britanniques. Pour eux, la notion de révolution et de guerre signifiait souvent des perturbations économiques, la menace de chaos social et la potentialité d'une perte de vie. Cette diversité d'opinions et d'approches parmi les colons rappelle que la route vers l'indépendance américaine était loin d'être un consensus uniforme, mais plutôt une mosaïque complexe d'intérêts, de loyautés et d'idéologies.

Le rôle du roi George III dans l'escalade des tensions entre la Grande-Bretagne et les colonies américaines est souvent scruté et débattu. Son règne a coïncidé avec une période de profondes transformations et de bouleversements pour l'Empire britannique, en particulier en Amérique du Nord. Bien que le roi George III soit souvent décrit comme étant obstiné et incapable de comprendre pleinement les désirs et les besoins des colons américains, il est crucial de se rappeler qu'il ne travaillait pas en vase clos. Derrière lui, il y avait un Parlement britannique et des conseillers qui partageaient largement sa conviction que les colonies devaient rester soumises à la couronne et au Parlement britannique. La perception parmi les colons était que George III agissait de manière tyrannique. Son soutien aux actes coercitifs et au Quartering Act - qui obligeait les colons à héberger des soldats britanniques - était perçu comme des atteintes directes à leurs droits. De nombreuses pamphlets et articles coloniaux de l'époque dépeignent le roi comme un monarque distant, indifférent aux préoccupations de ses sujets outre-Atlantique. Mais le vrai catalyseur de la discorde n'était pas simplement la personnalité ou les actions du roi. C'était le sentiment profondément ancré chez les colons qu'ils méritaient les mêmes droits et privilèges que tout autre citoyen britannique. Lorsque ces droits ont été perçus comme étant menacés ou ignorés, la colère et le désir d'autonomie ont grandi, culminant dans la Révolution américaine. Ainsi, tandis que les actions et les décisions du roi George III ont indéniablement joué un rôle dans le déclenchement de la Révolution, elles étaient une partie d'un tableau beaucoup plus vaste de mécontentement, de désirs et de frustrations qui animaient les colonies pendant cette période cruciale.

Le Congrès continental, qui s'est réuni pour la première fois en 1774, était composé d'hommes qui, pour la plupart, faisaient partie de l'élite socio-économique des colonies. Ces délégués avaient généralement des intérêts financiers, politiques ou fonciers à protéger. Bien qu'ils fussent issus de divers horizons - marchands, avocats, planteurs, et quelques artisans et hommes d'affaires - la plupart étaient des figures éminentes dans leurs colonies respectives. Il est essentiel de noter que le désir d'autonomie des colonies ne s'est pas manifesté uniquement en réaction aux Coercive Acts. Bien que ces lois aient joué un rôle crucial dans la cristallisation du mécontentement colonial, la friction entre les colonies et la Grande-Bretagne avait été en gestation pendant des décennies. Les préoccupations concernant la taxation sans représentation, la capacité des colonies à s'autogouverner et les restrictions commerciales étaient parmi les nombreuses sources d'inquiétude. Cependant, le fait que de nombreux délégués du Congrès continental appartenaient à l'élite coloniale a eu des implications sur la nature de la Révolution américaine. Ces hommes ne cherchaient pas nécessairement à établir une société radicalement égalitaire. Au lieu de cela, beaucoup d'entre eux étaient préoccupés par le maintien de l'ordre social existant tout en se libérant de la tutelle britannique. En d'autres termes, alors qu'ils aspiraient à l'indépendance politique, ils ne souhaitaient pas forcément bouleverser la structure socio-économique des colonies. La Révolution américaine, comme toutes les révolutions, était complexe, façonnée par une multitude de facteurs et d'acteurs. Bien que le Congrès continental ait joué un rôle déterminant dans la conduite des colonies vers l'indépendance, il faut le considérer dans le contexte plus large des tensions, des aspirations et des inquiétudes qui ont parcouru les colonies pendant cette période cruciale.

Les élites coloniales, qui constituaient la majorité des délégués du Congrès continental, étaient bien conscientes qu'une révolution réussie nécessiterait le soutien d'une grande partie de la population. Pour atteindre les diverses couches de la société coloniale, ils ont adopté une approche multifacette pour mobiliser le soutien. Les tavernes, en particulier, étaient des centres vitaux de la vie sociale coloniale. Au-delà des simples boissons, elles servaient de lieux de réunion où les nouvelles, les rumeurs et les idées politiques étaient échangées et débattues. Les leaders révolutionnaires ont utilisé ces établissements pour diffuser leurs idées, parfois sous forme de chants, de toasts ou de discussions animées. Les marchands étaient également essentiels, non seulement en tant que financiers de la cause, mais aussi parce qu'ils pouvaient influencer la population par des boycotts et d'autres formes de résistance économique contre les politiques britanniques. Les avocats, avec leur connaissance du droit britannique et de la philosophie des Lumières, ont fourni une justification intellectuelle à la révolution, articulant les griefs des colons en termes légaux et moraux. Les artisans et les ouvriers qualifiés représentaient une grande partie de la population urbaine et avaient un rôle important à jouer dans la mobilisation des masses. Leurs compétences étaient essentielles à la cause révolutionnaire, que ce soit en produisant des biens pour l'effort de guerre ou en participant activement aux manifestations et aux actes de résistance. La propagande était également un outil crucial pour gagner les cœurs et les esprits. Les pamphlets, souvent écrits par des penseurs éminents comme Thomas Paine avec son célèbre "Common Sense", ont joué un rôle fondamental dans la diffusion des idées révolutionnaires. Les journaux, avec leurs récits d'injustices britanniques, ont amplifié le sentiment anti-britannique. En combinant ces éléments, les leaders révolutionnaires ont pu tisser un réseau de soutien qui traversait les différentes strates de la société coloniale. Cette mobilisation a été essentielle pour garantir non seulement le succès initial de la Révolution américaine, mais aussi sa viabilité à long terme face aux défis majeurs qu'elle a rencontrés. La Révolution américaine n'était pas une révolution des classes inférieures, mais plutôt une rébellion de l'élite coloniale, qui cherchait à obtenir plus de pouvoir et d'autonomie vis-à-vis du gouvernement britannique. Ils ont réussi à mobiliser l'ensemble de la population et à obtenir un soutien pour leur cause. Pourtant, ce sont finalement les actions et les décisions de cette élite coloniale qui ont conduit à l'indépendance des États-Unis.

Journée de Lexington, gravure sur la bataille de Lexington par Nicolas Ponce (non datée 1775-1819).

En 1775, les tensions entre les colons et la Couronne britannique atteignent un point de rupture. Les colonies bouillonnent d'agitation, et de nombreux colons commencent à croire que la confrontation est inévitable. À la veille de cette confrontation, le Massachusetts est déjà un foyer d'activité révolutionnaire, notamment en raison des récentes sanctions britanniques qui y ont été imposées. Le 19 avril 1775, la poudrière éclate. Les troupes britanniques, en marche pour saisir un arsenal à Concord, se voient confrontées à des miliciens américains à Lexington. Malgré les ordres stricts de ne pas tirer, une détonation retentit – le fameux "coup de feu entendu dans le monde entier" – et les affrontements commencent. À la fin de la journée, les Britanniques se retirent à Boston, harcelés par les milices tout le long du chemin. Bien que la bataille de Lexington ait été relativement mineure en termes de combats et de pertes, son impact symbolique est colossal. Elle cristallise la détermination des Américains à défendre leurs droits et leur autonomie. Elle représente également la rupture finale avec la Grande-Bretagne, transformant une révolte politique en guerre d'indépendance. Le Massachusetts, avec ses villes de Boston, Lexington et Concord, joue un rôle central dans ces événements préliminaires. En raison de son rôle de premier plan dans la résistance et comme théâtre des premiers combats, il gagne effectivement sa réputation de "berceau de l'indépendance". C'est dans cet État que les idéaux de liberté et d'indépendance sont transformés en actions concrètes, lançant ainsi les treize colonies sur la voie de la révolution. En réponse à cela, un deuxième Congrès continental se réunit à Philadelphie, où la décision est prise de former une armée pour défendre les colonies contre les Britanniques. Cette armée, connue sous le nom d'armée continentale, est confiée à George Washington, qui deviendra le commandant en chef de l'armée et une figure clé de la Révolution américaine. Il s'agit d'une étape cruciale vers l'indépendance des colonies, qui marque le début d'une résistance militaire organisée contre les Britanniques.

George Washington, avec sa stature imposante et son calme majeur, représentait pour beaucoup l'incarnation du leadership. Sa sélection comme commandant en chef de l'armée continentale au deuxième Congrès continental n'était pas un hasard. Washington venait de la puissante colonie de Virginie, qui jouait un rôle essentiel dans la politique coloniale. En tant que Virginien influent, son leadership permettait de renforcer la solidarité intercoloniale, équilibrant le pouvoir entre les colonies du Nord et du Sud. Sa richesse et sa propriété foncière, associées à son exploitation d'esclaves, signalaient son indépendance financière, et la conviction qu'il serait au-dessus de la corruption ou du favoritisme. Pour les délégués du Congrès, c'était un homme qui n'avait rien à gagner personnellement en se révoltant contre la Grande-Bretagne et qui ne serait pas facilement tenté par le pouvoir ou la richesse offerts par une position élevée. Mais au-delà de sa stature sociale, c'est son expérience militaire qui s'est avérée cruciale. Bien que son bilan pendant la guerre franco-indienne ait été mitigé, il avait acquis une expérience inestimable du commandement et de la tactique. De plus, ses épreuves lors de cette guerre lui avaient enseigné les difficultés et les défis de la guerre en Amérique du Nord, une connaissance qui s'avérerait précieuse dans la guerre à venir. Finalement, son patriotisme avéré et son engagement envers la cause américaine le rendaient digne de confiance aux yeux de ses contemporains. George Washington n'était peut-être pas le stratège militaire le plus accompli de son époque, mais son intégrité, son dévouement et sa capacité à unir des personnes de différents horizons ont fait de lui le choix idéal pour diriger les colonies dans leur quête d'indépendance.

L'unité entre les colonies était essentielle pour leur réussite collective face à la Grande-Bretagne. La dynamique entre les colonies du Nord et celles du Sud, avec leurs différences économiques, sociales et culturelles, aurait pu être un point de rupture dans la quête d'indépendance. Cependant, la désignation de George Washington, un Virginien, comme commandant en chef a été une manœuvre stratégique pour renforcer cette unité. La Virginie était la plus grande et la plus riche des colonies, avec une influence considérable dans la politique coloniale. Avoir un Virginien à la tête de l'armée continentale envoyait un message fort: l'effort révolutionnaire n'était pas simplement une affaire des colonies du Nord, mais un mouvement pan-américain. Les colonies du Nord, en particulier le Massachusetts, étaient au centre de nombreuses protestations et mouvements anti-britanniques, comme la Boston Tea Party et la Bataille de Lexington. Cependant, pour réussir, le mouvement indépendantiste devait transcender les frontières régionales. Le choix de Washington pour diriger l'armée a garanti que le Sud serait investi dans la cause, non seulement politiquement et économiquement, mais aussi militairement. La nomination de George Washington n'était pas seulement basée sur ses qualités individuelles, mais faisait également partie d'une stratégie plus large visant à unifier et à mobiliser l'ensemble des Treize Colonies dans leur combat contre la domination britannique.

La présentation du texte final de la déclaration au Congrès.
Tableau de John Trumbull.

La déclaration d’Indépendance

Constitution des États-Unis telle que proposée par Thomas Paine dans Le Sens commun, 1776

La tâche de Washington en tant que commandant en chef de l'armée continentale était difficile, car de nombreux colons américains n'étaient pas initialement disposés à s'engager et à risquer leur vie dans une guerre contre les Britanniques. L'une des personnalités influentes qui a contribué à rallier le soutien à la cause était Thomas Paine, un Anglais radical et fervent défenseur de l'indépendance américaine.

Dans son pamphlet influent "Common Sense", publié en 1776, Paine affirmait que le traitement réservé par l'Angleterre à ses colonies était prédateur et qu'il n'y avait plus rien à négocier avec la monarchie britannique. Il encourageait plutôt les colons à se concentrer sur leur propre avenir en tant qu'Américains et affirmait que "le dernier lien est maintenant rompu" entre les colonies et la Grande-Bretagne. Le pamphlet de Paine s'est vendu à environ 120 000 exemplaires, ce qui était un chiffre important compte tenu de la population des colonies à cette époque. Il a contribué à soutenir l'enthousiasme du deuxième Congrès continental réuni à Philadelphie.

Le pamphlet a également trouvé un écho auprès de la population en raison du taux d'alphabétisation élevé et a contribué à rallier le soutien à la cause de l'indépendance. Les idées de Paine, ainsi que les succès militaires de l'armée continentale, ont contribué à soutenir l'enthousiasme du deuxième Congrès continental, qui se réunissait à Philadelphie alors que les troupes britanniques commençaient à battre en retraite et à abandonner la ville de Boston.

Le 4 juillet 1776, le Congrès continental adopte une résolution en faveur de l'indépendance, qui est en grande partie rédigée par Thomas Jefferson. Comme on le sait, la Déclaration d'indépendance a été adoptée par les treize colonies, et elle a officiellement déclaré la séparation des colonies de la domination britannique.

La Déclaration affirme que "tous les hommes sont créés égaux" et qu'ils ont certains droits inaliénables, notamment "la vie, la liberté et la recherche du bonheur". Elle affirme que les gouvernements sont établis pour protéger ces droits et que lorsqu'un gouvernement n'y parvient pas, le peuple a le droit de le modifier ou de l'abolir et d'établir un nouveau gouvernement.

L'accent mis par la Déclaration sur les droits individuels, l'égalité et le consentement des gouvernés constituait une rupture radicale avec les notions traditionnelles de gouvernement et de société. Elle allait avoir un impact profond sur le monde. Les idées exprimées dans la Déclaration d'indépendance allaient inspirer des mouvements politiques et des révolutions dans le monde entier, et elle allait devenir l'un des documents les plus importants de l'histoire.

La Déclaration d'indépendance énumère un certain nombre de griefs à l'encontre du roi George III, destinés à justifier la séparation des colonies du pouvoir britannique. La Déclaration affirme que le roi a violé à plusieurs reprises les droits des colons et s'est comporté comme un tyran : "nous, représentants des États-Unis d'Amérique réunis en assemblée, prenant à témoin le juge suprême de l'univers, et au nom du peuple et de ses colonies, publions que les colonies unies ont le droit d'être des États libres et indépendants de toute allégeance à l'Angleterre. Les colonies peuvent faire la paix, conclure des alliances, faire du commerce et faire tout ce qu'un État indépendant peut faire ; et à l'appui de cette déclaration, nous affirmons notre allégeance à la divine providence"[8]. Le document affirme que les colonies ont tenté par tous les moyens de résoudre leurs différends avec la Grande-Bretagne avant de recourir à la guerre, et qu'elles ont maintenant le droit d'être des "États libres et indépendants".

La Déclaration stipule que les colonies ont le droit de "faire la paix, de conclure des alliances, de faire du commerce et de faire tous les autres actes et choses que des États indépendants peuvent de droit faire." La Déclaration conclut en affirmant l'allégeance des colons au "juge suprême du monde" et à "la protection de la divine providence."

La Déclaration d'indépendance était une déclaration audacieuse et puissante du désir de liberté et d'autonomie des colons. Cependant, elle n'a pas immédiatement conduit à la reconnaissance des États-Unis en tant que nation indépendante par la Grande-Bretagne ou d'autres pays. La guerre d'indépendance se poursuivra pendant plusieurs années encore avant que le traité de Paris ne reconnaisse officiellement les États-Unis comme une nation souveraine.

La Déclaration d'indépendance est un document novateur qui utilise les concepts de droits naturels et de gouvernement par consentement pour justifier la formation d'une nouvelle entité politique. Il s'agit d'un document révolutionnaire qui aura un impact significatif sur le monde, inspirant des mouvements politiques et des révolutions dans le monde entier.

Toutefois, il est important de noter que la Déclaration d'indépendance était un produit de son époque et reflétait les valeurs et les croyances des hommes qui l'ont rédigée. Le document traitait principalement des droits et des préoccupations des hommes blancs adultes et n'incluait pas les femmes, les Amérindiens ou les personnes réduites en esclavage. L'égalité proclamée dans le début de la Déclaration se limite aux hommes blancs adultes et ne s'étend pas aux femmes, aux personnes asservies ou aux populations autochtones. L'omission des esclaves et de l'esclavage dans la Déclaration, bien qu'il s'agisse d'une question importante à l'époque, reflète le fait que toutes les colonies n'avaient pas aboli l'esclavage et que certains des rédacteurs de la Déclaration étaient eux-mêmes des esclavagistes.

La Déclaration d'indépendance n'est pas un document parfait, et elle est influencée par le contexte social et politique de son époque. Il est donc important de comprendre le document dans son contexte historique, de reconnaître ses limites et d'apprécier sa signification en tant que symbole du désir de liberté et d'autonomie.

Poursuite de la guerre

La guerre d'indépendance américaine a débuté par la bataille de Lexington en 1775 et s'est poursuivie jusqu'en 1781. La guerre opposait principalement l'armée continentale, dirigée par le général George Washington, et l'armée britannique, avec le soutien de la milice coloniale loyaliste et de divers alliés européens. La guerre s'est déroulée principalement sur la côte est des colonies, avec des engagements majeurs dans des endroits tels que Boston, New York et Philadelphie.

Ce n'était pas une guerre facile ; les troupes américaines étaient souvent dépassées en termes de nombre et de ressources. L'armée continentale était composée de soldats volontaires, et ses effectifs ont varié tout au long de la guerre. À certains moments, l'armée comptait entre 4 000 et 7 000 hommes. En revanche, l'armée britannique avait accès à beaucoup plus de ressources et de soldats, avec des effectifs atteignant jusqu'à 35 000 hommes, dont des troupes provenant de divers pays européens tels que l'Allemagne, l'Irlande et la Russie.

La guerre a également été marquée par l'utilisation de tactiques de guérilla par les troupes américaines, ce qui a rendu difficile la défaite de l'armée britannique. Néanmoins, malgré les obstacles, l'armée continentale a remporté plusieurs victoires notables, qui ont contribué à maintenir la guerre et ont finalement conduit à la capitulation britannique à Yorktown en 1781.

Capitulation de Cornwallis à Yorktown - John Trumbull (1820).

Pendant la guerre d'indépendance américaine, les Britanniques ont tenté de recruter des esclaves en leur promettant la liberté. Les Britanniques espéraient qu'en recrutant des esclaves, ils pourraient affaiblir l'économie et l'armée américaines en privant les colonies de la main-d'œuvre dont elles avaient tant besoin.

Les Britanniques offraient la liberté aux esclaves qui fuyaient leurs maîtres et rejoignaient l'armée britannique. De nombreux esclaves saisissent l'opportunité de s'échapper et rejoignent les rangs britanniques, mais la plupart d'entre eux sont principalement utilisés comme main-d'œuvre et non comme soldats. Certains esclaves ont pu se battre aux côtés des Britanniques, mais ils n'ont pas bénéficié des mêmes opportunités ou avantages que les soldats blancs.

Si les Britanniques ont offert la liberté aux esclaves, cette promesse n'a pas toujours été tenue. De nombreux esclaves qui ont rejoint l'armée britannique n'ont pas été libérés à la fin de la guerre. Au contraire, certains sont ré-esclavagisés ou envoyés dans des colonies des Caraïbes, où ils seront vendus à de nouveaux maîtres.

Ce recrutement était un geste désespéré pour les Britanniques, car ils perdaient la guerre et avaient besoin de main-d'œuvre. En outre, les Britanniques ne se battaient pas pour l'abolition de l'esclavage, mais pour leurs propres intérêts stratégiques dans les colonies.

L'entrée de la France dans la guerre d'indépendance américaine en 1778 aux côtés des Patriotes a joué un rôle important dans l'issue finale de la guerre. Sous le règne du roi Louis XVI, la France a vu une occasion d'affaiblir son rival britannique et a cherché à aider les Patriotes dans leur lutte pour l'indépendance.

La France a envoyé un important corps expéditionnaire, dirigé par le comte de Rochambeau, dans les colonies en 1780. Cette force, composée d'environ 6 000 soldats, pouvait apporter un soutien essentiel à l'armée continentale, qui avait lutté contre les forces britanniques mieux équipées et mieux entraînées.

Le soutien naval français a également été crucial dans l'effort de guerre. Les navires français ont pu bloquer les forces britanniques dans la baie de Chesapeake, ce qui les a empêchées de renforcer leurs troupes à Yorktown, où s'est déroulée la bataille décisive de la guerre. En conséquence, les forces françaises et américaines, ainsi que le soutien naval français, ont pu vaincre l'armée britannique à Yorktown en 1781, mettant effectivement fin aux principales hostilités et entraînant la reddition des troupes britanniques dans les colonies.

Le traité de Paris, signé le 3 septembre 1783, reconnaît officiellement l'indépendance des États-Unis et met fin à la guerre d'Indépendance. L'alliance française a été un facteur décisif dans la victoire américaine ; sans l'aide française, l'issue de la guerre aurait pu être différente.

La guerre d'indépendance américaine a commencé en 1776 avec l'adoption de la Déclaration d'indépendance et s'est officiellement terminée en 1783 avec la signature du traité de Paris. Ce processus a été relativement rapide par rapport à d'autres mouvements d'indépendance. Elle a été obtenue grâce à divers facteurs, notamment le soutien de la France, les stratégies militaires de l'armée continentale et la détermination des Patriotes.

Après la guerre, les États-Unis nouvellement indépendants ont dû relever le défi de former un nouveau gouvernement et d'établir leurs frontières. Le pays a continué à s'étendre vers l'ouest avec l'achat de la Louisiane en 1803, l'annexion du Texas en 1845 et la guerre mexico-américaine en 1846-1848. L'expansion du pays a entraîné des conflits avec les populations autochtones et le déplacement et l'éloignement des tribus amérindiennes de leurs terres ancestrales.

La fin de la guerre ne signifie pas la fin des luttes pour la nation nouvellement indépendante. Le nouveau pays devait encore faire face à la question de l'esclavage et des droits des personnes asservies, ainsi qu'à la question de savoir comment gouverner un territoire aussi vaste et diversifié. Ces questions continueront à être une source de conflit dans les années à venir et mèneront finalement à la guerre civile en 1861.

Révolution ou réaction ?

Les historiens débattent actuellement de la question de savoir si la Révolution américaine doit être considérée comme une véritable "révolution" ou simplement comme une réaction conservatrice à la domination britannique.

Ceux qui soutiennent que la Révolution américaine était une véritable révolution affirment qu'elle représentait une rupture radicale avec le système monarchique traditionnel et les idées des Lumières. Ils affirment que la Révolution a créé une nouvelle forme de gouvernement, basée sur l'idée de l'autonomie et du consentement des gouvernés, fondamentalement différente des monarchies d'Europe.

D'autre part, ceux qui affirment que la Révolution américaine était une réaction conservatrice soutiennent qu'elle était principalement motivée par le désir de restaurer les droits et les libertés dont les colons pensaient avoir été privés par l'Empire britannique, notamment la liberté de commerce. Ils affirment que la Révolution n'était pas une rupture radicale avec le passé, mais plutôt une tentative de revenir à un état perçu comme plus libre et autonome.

La Révolution américaine a été un événement complexe et multiforme, incorporant probablement des aspects à la fois de révolution et de réaction. L'indépendance des États-Unis n'était pas seulement une réaction contre l'Empire britannique, mais aussi une réaction à certaines des idées des Lumières et une rupture radicale avec la monarchie traditionnelle. La nouvelle nation qui a émergé de la Révolution était différente de la monarchie traditionnelle et avait de nouvelles formes de gouvernement, de nouvelles idées de citoyenneté et de nouvelles relations entre l'État et la société, ce qui rend la Révolution américaine unique.

Ce sont des éléments clés qui sont souvent présents dans une révolution.

  1. La mobilisation massive de la population fait référence à l'implication d'un grand nombre de personnes dans le mouvement révolutionnaire. Cela peut prendre la forme de soulèvements populaires, de protestations, de grèves ou d'autres formes d'action collective.
  2. La lutte entre différentes idéologies fait référence à la présence de perspectives politiques et idéologiques concurrentes parmi les acteurs révolutionnaires. Il peut s'agir de visions différentes de ce à quoi devrait ressembler la société post-révolutionnaire, ou de stratégies différentes pour réaliser la révolution.
  3. La lutte concrète pour le pouvoir fait référence à la lutte physique et politique réelle pour le contrôle de l'État et de la société. Elle peut prendre la forme d'un conflit armé, de manœuvres politiques ou d'autres formes de compétition pour le pouvoir.
  4. Une transformation profonde des structures sociales et économiques fait référence aux changements significatifs qui se produisent dans les structures sociales et économiques d'une société à la suite de la révolution. Il peut s'agir de changements dans la répartition des richesses, l'organisation de la production, la relation entre l'État et la société, et d'autres aspects fondamentaux de la société.

Il convient de noter que toutes les révolutions ne comportent pas tous ces éléments, mais qu'ils sont généralement présents dans la plupart d'entre elles. Bien que la Révolution américaine ait impliqué une mobilisation de masse, des combats entre différentes idéologies et une lutte concrète pour le pouvoir, elle n'a pas entraîné une transformation profonde des structures sociales et économiques comme l'ont fait les révolutions de Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti) et, plus tard, la Révolution française.

Dans les Treize Colonies, les dirigeants révolutionnaires étaient principalement issus des classes aisées et éduquées, désireuses d'assurer leur propre pouvoir économique et politique. La révolution n'était pas un mouvement de masse, et la majorité de la population n'était pas profondément impliquée dans la lutte pour l'indépendance. De plus, après la guerre, les structures sociales et économiques des colonies sont restées largement inchangées. Le système d'esclavage, qui représentait une part importante de l'économie, n'a pas été aboli, et la même classe de riches propriétaires terriens a continué à dominer la société et la politique.

En revanche, la révolution haïtienne, qui a débuté en 1791, était une véritable révolution sociale impliquant une mobilisation massive d'Africains et d'Afro-Caribéens asservis qui se sont soulevés contre les propriétaires de plantations blancs et ont lutté pour leur liberté. Cette révolution a abouti à l'abolition de l'esclavage et à l'établissement de la première république noire au monde.

La Révolution américaine a été un événement important dans l'histoire du monde, et elle a constitué une étape décisive dans la quête d'indépendance des Treize Colonies. Pourtant, son impact sur les structures sociales et économiques n'a pas entraîné de changements aussi profonds que d'autres révolutions de l'histoire, comme la révolution haïtienne.

Grand sceau des États-Unis. On peut y voir les 13 États et les 13 raies qui représentent les 13 États qui font partie des États-Unis. L’aigle représente la guerre qui tient dans ses pattes les rameaux d’olivier pour la paix et les flèches de la guerre. Il est écrit en latin « e pluribis unum » qui signifie « uni en un seul ».

Les Etats-Unis ont innové à plusieurs égards avec leur indépendance.

  1. Ils ont été le premier pays indépendant des Amériques. Les treize colonies ont été les premières colonies britanniques à s'affranchir avec succès de la domination britannique, et les États-Unis ont donné l'exemple aux autres colonies des Amériques.
  2. Les États-Unis ont adopté un système républicain et fédéraliste. La nouvelle nation a été fondée sur les principes du républicanisme, qui souligne l'importance de la vertu civique, de la représentation et du bien commun. Le système fédéraliste de gouvernement a également permis un équilibre des pouvoirs entre le gouvernement national et les différents États.
  3. L'idée d'une noblesse héréditaire est rejetée. Les États-Unis ont rejeté le système de gouvernement européen traditionnel, dans lequel le pouvoir était hérité par droit de naissance. Au lieu de cela, ils ont adopté un système de gouvernement basé sur le consentement des gouvernés. Ce principe est reflété dans la Déclaration d'indépendance, qui affirme que "tous les hommes sont créés égaux" et que les gouvernements tirent leur pouvoir du consentement des gouvernés.

Les États-Unis ont également adopté une nouvelle Constitution en 1787, la première Constitution écrite au monde et toujours en vigueur aujourd'hui. Elle établit le cadre du gouvernement, la séparation des pouvoirs et les droits individuels.

En résumé, les États-Unis ont innové à plusieurs égards, notamment par leur système et leurs principes politiques, qui ont jeté les bases de la démocratie moderne et du fédéralisme.

Les États-Unis, au moment de leur indépendance et dans les premières années de leur histoire, étaient loin d'être une démocratie au sens moderne du terme.

Au moment de la rédaction de la Constitution en 1787, le droit de vote était limité aux hommes blancs propriétaires, ce qui excluait du processus politique une partie importante de la population, notamment les femmes, les Afro-Américains (esclaves et libres) et les Amérindiens. La Constitution originale comprenait également des dispositions telles que le compromis des trois cinquièmes, qui comptait les esclaves comme les trois cinquièmes d'une personne aux fins de la représentation au Congrès, et le collège électoral, qui était conçu pour garantir que le président soit élu par un petit groupe d'élites plutôt que par le vote populaire.

Le concept de démocratie, tel qu'il est compris aujourd'hui, où les citoyens ont le droit de voter et de participer au processus politique, n'était pas encore totalement développé. À l'époque, l'idée de démocratie était souvent associée au désordre et à la loi de la populace, et bon nombre des auteurs de la Constitution étaient davantage préoccupés par la création d'un gouvernement stable et efficace que par l'élargissement du droit de vote.

Il convient également de noter que le processus de démocratie et de représentation a évolué aux États-Unis depuis leur indépendance. Par exemple, la Constitution a été amendée à plusieurs reprises pour élargir le droit de vote et protéger les droits individuels, comme le 15e amendement, qui a accordé le droit de vote aux hommes afro-américains, le 19e amendement, qui a accordé le droit de vote aux femmes, et le 26e amendement, qui a abaissé l'âge du droit de vote à 18 ans.

Le terme "Amérique" a été utilisé historiquement pour désigner l'ensemble du continent nord et sud-américain. Cependant, après la déclaration d'indépendance des États-Unis, le terme a commencé à être associé plus étroitement au pays nouvellement formé et à ses citoyens. Cette appropriation du nom "Amérique" a provoqué un certain malaise chez les habitants des autres pays d'Amérique, qui estimaient qu'elle ignorait l'existence de leurs propres nations et cultures. Aujourd'hui, le terme "Amérique" désigne les États-Unis et l'ensemble du continent nord et sud-américain.

Annexes

  • Photographie interactive de la déclaration
  • Site des Archives nationales américaines
  • Bibliothèque Jeanne Hersche
  • Hérodote.net
  • Transatlantica, revue d'études américaines. Dossier spécial sur la Révolution, dirigé par Naomi Wulf.
  • Nova Atlantis in Bibliotheca Augustana (Latin version of New Atlantis)
  • Barnes, Ian, and Charles Royster. The Historical Atlas of the American Revolution (2000), maps and commentary excerpt and text search
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Works by Thomas Paine

Références