L’indépendance des États-Unis

De Baripedia
L’indépendance des États-Unis
Description de cette image, également commentée ci-après

Fac-similé de la Déclaration d'indépendance américaine avec les portraits des signataires.

Faculté Lettres
Département Département d’histoire générale
Professeur(s) Aline Helg[1][2][3][4][5][6][7]
Cours Les États-Unis et l’Amérique Latine : fin XVIIIème et XXème siècles

Lectures


L'indépendance des États-Unis fait référence au processus par lequel les treize colonies britanniques d'Amérique du Nord ont déclaré leur indépendance vis-à-vis de l'Empire britannique et sont devenues les États-Unis d'Amérique. La Déclaration d'indépendance, adoptée par le Congrès continental le 4 juillet 1776, proclame que les treize colonies ne sont plus soumises à la domination britannique et constituent désormais une nation indépendante.

Il est important de comprendre que les événements historiques résultent d'interactions complexes entre de multiples facteurs, qu'il s'agisse d'éléments structurels à long terme ou d'événements conjoncturels à court terme. La guerre de Sept Ans et le siècle des Lumières sont deux facteurs importants qui ont contribué à l'indépendance finale des États-Unis. La guerre de Sept Ans, également connue sous le nom de guerre française et indienne, a laissé la Grande-Bretagne lourdement endettée et a entraîné une augmentation des taxes sur les colonies américaines. Cette situation, combinée aux idées du siècle des Lumières, qui mettaient l'accent sur les droits et libertés individuels, a suscité un mécontentement croissant parmi les colons et, finalement, la Révolution américaine. En outre, les tentatives du gouvernement britannique d'exercer un contrôle accru sur les colonies, comme les Quartering Acts et la Proclamation de 1763, ont contribué au désir d'indépendance.

Languages

Causes de l’indépendance

La croissance démographique et l'expansion des colonies américaines au XVIIIe siècle ont joué un rôle important dans l'indépendance finale des États-Unis. L'augmentation de la population, résultant à la fois de taux de natalité élevés et de l'immigration (le territoire des États-Unis passe de 300 000 habitants en 1700 à 2,5 millions en 1770), exerce une pression sur les ressources limitées des colonies et conduit au développement d'identités régionales distinctes.

La guerre de Sept Ans (1756 - 1763), également connue sous le nom de guerre française et indienne aux États-Unis, est un autre facteur important qui a contribué à l'indépendance des États-Unis. La victoire britannique dans cette guerre a conduit au traité de Paris, qui a entraîné le transfert de territoires français aux Britanniques, y compris les territoires situés à l'ouest du fleuve Mississippi. Ce changement dans la colonisation s'est fait au détriment des nations indigènes, qui ont été affaiblies par la guerre. En outre, le territoire nouvellement acquis a entraîné une concurrence accrue pour les terres, les ressources et le pouvoir entre les colonies, l'Empire britannique et les nations autochtones.

De plus, le Traité de Paris a également mené à la Proclamation de 1763, qui interdisait aux colonies de s'établir au-delà des Appalaches, ce qui a contribué au ressentiment et à la colère des colons envers le gouvernement britannique. La Proclamation de 1763 était considérée comme une violation des droits des colons à s'étendre et à développer leurs activités économiques. Tous ces facteurs ont contribué au désir croissant d'indépendance des colons, ce qui a finalement conduit à la Révolution américaine.


Le Stamp Act Congress se tint dans le Federal Hall de New York (aujourd’hui disparu).

À la fin de la guerre de Sept Ans (1756-1763), les tensions entre les colonies et le gouvernement britannique augmentent. Le gouvernement britannique cherche à contrôler l'accès des colons aux territoires indiens en signant des traités avec les chefs indiens. Pourtant, les colons continuent d'empiéter sur les terres indiennes en achetant des territoires aux Cherokees et aux Apaches.

Les tentatives du gouvernement britannique de générer des revenus pour rembourser sa dette de guerre en imposant de nouvelles taxes et des règlements douaniers plus stricts se heurtent à la résistance des colons, habitués à un haut degré d'autonomie et de décentralisation. L'imposition du Stamp Act, une taxe postale qui n'était pas décidée par les assemblées coloniales, a été particulièrement contestée car elle était considérée comme une attaque contre le système de représentation, le progrès économique et la liberté des colons.

Les idées du siècle des Lumières, qui mettaient l'accent sur les droits et libertés individuels, ont également joué un rôle dans la résistance à la domination britannique. De nombreux hommes éduqués dans les colonies font écho aux idées de Locke, qui croit que le rôle de l'État est d'apporter le bien-être et la sécurité aux individus qui ont des droits inaliénables à la vie, à la liberté et à la propriété. Ces idées, ainsi que le ressentiment croissant envers la domination britannique et le désir d'une plus grande autonomie, ont finalement conduit à la Révolution américaine et à l'indépendance des États-Unis.

Réaction des colonies

Les colons font des pétitions et refusent d’obéir ; ils lancent, d’autre part, des boycotts des produits taxés en venant même à utiliser la violence à l’encontre d’officiers britanniques. Le premier grand épisode de cette montée de la violence est le « massacre de Boston » qui a lieu en 1770 dans lequel des soldats anglais tuent cinq manifestants.

L’autre grand évènement est la « Tea Party » qui eut lieu en décembre 1773 aussi à Boston ou des bostoniens très curieusement déguisés en Indiens abordent un navire anglais qui ramenait du thé de la Compagnie des Indes Orientales et jettent à la mer la cargaison de thé, car elle faisait concurrence déloyale aux importateurs américains.

Réaction britannique

Cette caricature britannique dépeignant les '’acts comme un viol de l’anthropomorphique Boston, fut rapidement copiée et distribuée par Paul Revere dans toutes les colonies.

La réaction de Londres va être de punir Boston en imposant les Coercive Acts en 1774. Les Coercive Acts bloquent et ferment le port de Boston à tout commerce, imposent l’autorité du roi sur la colonie du Massachusetts faisant que l’Assemblée législative n’a plus aucun pouvoir et transfèrent en Angleterre les procès pouvant entrainer la peine de mort, tandis que l’ensemble des Treize colonies sont obligées de loger les troupes britanniques jusque dans leurs propres logements. C’est toute l’administration coloniale qui est atteinte.

Pas décisifs vers l’indépendance

Peu à peu, toutes les colonies vont montrer leur solidarité avec Boston. C’est le début d’entraide et du nationalisme qui se fait par la défense des Bostoniens assiégés.

En septembre 1774, les délégués de 12 des 13 colonies se réunissent dans le premier congrès continental qui se tient à Philadelphie. Au cours de ce congrès, les délégués déclarent les Coercive Acts illégaux invitant les colons à former des milices de défenses.

Cela ne signifie pas que tous les colons américains suivent le mouvement, beaucoup continuent de soutenir l’Angleterre, on les appelle les « loyalistes », tandis que d’autres protestent et signent des pétitions, mais ne sont pas prêts à prendre les armes qui menaceraient leurs intérêts économiques.

À Philadelphie, certains passent de l’activisme contre le roi au rejet du parlement britannique ; cependant, à ce moment, ils continuent à être fidèles au roi. La fidélité au roi est vraiment encore présente. Toutefois, le roi d’Angleterre Georges III n’est pas à la hauteur des évènements, se révélant incapable de faire face aux évènements.

Journée de Lexington, gravure sur la bataille de Lexington par Nicolas Ponce (non datée 1775-1819).

L’autre chose à préciser est que la plupart des délégués et des membres, qu’ils soient modérés ou radicaux, proviennent des familles les plus riches du territoire. Ce sont surtout des marchands, des avocats, quelques artisans et autres, mais au fond ce sont surtout des marchands, des planteurs, l’aristocratie de ces 13 colonies.

Afin d’obtenir le soutien de la population, ils vont mobiliser les marchands de l’époque, les avocats, les ouvriers qualifiés, les artisans et les tavernes. Cependant, ces leaders ne sont pas des révolutionnaires, ils veulent renverser la hiérarchie locale afin de retrouver leur pouvoir local qui s’effondre avec les Coercive Acts.

Ce n’est qu’en 1775 que les colons prennent les armes à Lexington, faisant du Massachusetts le berceau de l’indépendance ; cela se produit à la suite d’incidents avec les troupes anglaises et les miliciens américains qui engendrent de nouveaux morts.

À ce moment, un deuxième congrès continental se réunit à Philadelphie. C’est là que va se décider la formation d’une armée pour défendre les colonies contre les Anglais qui sera confiée à George Washington.

Les délégués choisissent Washington parce qu’il est patriote, engagé, riche ayant des esclaves et des plantations. Dans l’esprit des délégués, si on est riche on est incorruptible parce qu’on ne voudra pas s’enrichir plus, d’autant plus qu’il est un homme de Virginie donc du Sud avec l’idée est d’arriver à élargir le mouvement qui s’est produit jusqu’à là surtout dans le Nord.

Avec l’élection d’un homme de Virginie, l’idée est que l’on va vraiment manifester l’union de ces Treize colonies.

La présentation du texte final de la déclaration au Congrès.
Tableau de John Trumbull.

La déclaration d’Indépendance

La tâche de Washington ne va pas être facile. Beaucoup de ces colons américains ne sont pas prêts à s’enrôler pour risquer leur vie dans une guerre. C’est là qu’arrive un homme qui va permettre un pas décisif dans ce mouvement. Il s’agit d’un Anglais qui est radical, Thomas Paine, qui expose le caractère prédateur de l’Angleterre envers ses colonies, la décrivant comme prête à dévorer ses colonies, brisant le tabou du lien avec le roi et ses ministres. Il affirme qu’il n’y a plus rien que l’Angleterre puisse redresser, il n’y a plus rien à négocier, car la monarchie anglaise est allée trop loin, il faut se concentrer sur l’américain et envisager son propre avenir : « le dernier lien est maintenant brisé ».

Constitution des États-Unis telle que proposée par Thomas Paine dans Le Sens commun, 1776

Dans Common Sense, il projette l’idée que l’Amérique est le seul bastion de liberté sur la terre. Cet ouvrage se vend 120 000 exemplaires pour une population de 300 000 habitants incluant les esclaves. Cela montre le taux d’alphabétisation élevé et l’écho extraordinaire de ce pamphlet.

Cela va soutenir l’enthousiasme du deuxième congrès de Philadelphie en même temps que les troupes anglaises commencent à battre en retraite et abandonnaient la ville de Boston.

Les délégués de Caroline du Nord, de Virginie et du Massachusetts proposent une motion pour soutenir l’indépendance des colonies. Le 4 juillet 1776, tous les délégués des Treize colonies adoptent une déclaration d’indépendance.

Selon la déclaration, tous les hommes ont été créés égaux et dotés par leur créateur de droits inaliénables parmi lesquels, la vie, des libertés et la poursuite du bonheur. Pour garantir ces droits, les gouvernements doivent être justes et bénéficier du consentement des gouvernés. Quand un gouvernement détruit ses droits, il est du devoir des gouvernés de former un autre gouvernement et s’il le faut par la révolte.

S’en suit une longue liste de 23 attaques et violations des droits des colons par le roi d’Angleterre. Toutes ces accusations établissent qu’il est fondamentalement un Tiran. Ensuite, il est stipulé que les Américains ont tout tenté avant de répondre par la guerre à l’Angleterre pour se libérer, et c’est pourquoi « nous, représentants des États-Unis d’Amérique réunis en assemblée prenant en témoin le juge suprême de l’univers, et au nom du peuple et de ses colonies, nous publions que les colonies unies ont le droit d’être des États libres et indépendants libérés de toute allégeance envers l’Angleterre. Les colonies peuvent conclure la paix, conclure des alliances, étalier des commerces et de faire tout ce qu’un État indépendance peut faire ; et pour soutenir cette déclaration, nous affirmons notre allégeance à la divine providence[8] ».

C’est la première fois que des hommes utilisent ces idées pour justifier la naissance d’une entité politique.

Tout d’abord, il s’agit d’une « affaire d’hommes » ; les femmes sont totalement absentes, les Indiens sont mentionnés, parmi les accusations contre le roi, qualifiées de « sauvage sans merci » tandis que les esclaves et l’esclavage ne sont jamais mentionnés. L’égalité des hommes déclarée en ouverture est réservée aux hommes adultes blancs.

Poursuite de la guerre

La guerre va continuer jusqu’en 1781, souvent ce sera des combats de guérilla. Les troupes américaines, dirigées par Washington, compteront entre 4000 et 7000 hommes. Par contre, l’Angleterre aura jusqu’à 35 000 hommes, dont un certain nombre venant de Russie.

Capitulation de Cornwallis à Yorktown - John Trumbull (1820).

Les Anglais lancent deux appels aux esclaves pour qu’ils fuient leurs maitres et se joignent aux troupes anglaises contre une promesse de liberté. Ils vont servir dans l’armée, mais le plus souvent comme main d’œuvre, peu gagneront leur liberté à fin de la guerre.

La fin de la guerre est accélérée par l’entrée de la France du côté des indépendantistes. C’est une aide en provenance de la France loyaliste de Louis XVI pour une revanche sur l’Angleterre. L’aide arrivera en 1780 avec 6000 hommes sous les ordres du comte de Rochambeau. De nombreux de ces hommes viendront d’Haïti et de Saint-Domingue.

L’aide française sera décisive, car elle contribue à la capitulation de la Grande-Bretagne après la bataille de Yorktown qui signifie la capitulation de l’Angleterre menant à la reconnaissance de l’indépendance des États-Unis en septembre 1783 par un traité de paix à Paris.

Dès lors, les frontières ne vont pas cesser de s’élargir.

En fait, la guerre commence en 1776 et se finit en 1781 et l’Angleterre ne reconnait l’indépendance qu’en 1783. En comparaison aux autres indépendances, c’est un processus rapide.

Révolution ou réaction ?

Aux États-Unis, l’indépendance est appelée « the American Revolution ». Tous les historiens ne sont pas d’accord avec cela, c’est un débat qui continue depuis deux siècles.

Pour les tenants de la thèse de la révolution, cette indépendance représente une coupure radicale des Américains dans le contexte monarchique de l’époque parce que ce n’était pas seulement une réaction contre l’Empire britannique, mais cela détruit tous liens avec la monarchie traditionnelle. La relation entre État et société est complètement bouleversée et projette les « États-Unis ».

Pour ceux qui soutiennent une réaction conservatrice, ce qui est l’origine de tout cela est une tentative des Américains de rétablir les libertés qu’ils avaient avant et notamment les libertés de commerce ; ce serait un mouvement qui aurait cherché à reprendre ce qui existait.

Les deux interprétations ont du vrai.

Pour avoir une révolution, il faut :

  1. mobilisation massive de la population ;
  2. luttes entre différentes idéologies ;
  3. lutte concrète pour le pouvoir ;
  4. transformation profonde des structures sociales et économiques.
Grand sceau des États-Unis. On peut y voir les 13 États et les 13 raies qui représentent les 13 États qui font partie des États-Unis. L’aigle représente la guerre qui tient dans ses pattes les rameaux d’olivier pour la paix et les flèches de la guerre. Il est écrit en latin « e pluribis unum » qui signifie « uni en un seul ».

En ce qui concerne les Treize colonies des États-Unis, on a les trois premiers points, mais pas vraiment le quatrième alors qu’en ce qui concerne Saint-Domingue et Haïti on constate l’ensemble de ces éléments.

Dans le cadre des États-Unis, la mobilisation est faible, d’autre part, à la fin de la guerre il n’y a pas véritablement de bouleversement de la société et des structures ; ce sont les mêmes qui continuent à gouverner, tandis que le servage demeure et explose.

Il n’en demeure pas moins que la nouvelle nation innove sur bien des plans :

  • c’est le premier pays indépendant des Amériques ;
  • les États-Unis adoptent un système républicain et fédéraliste ;
  • l’idée de noblesse héréditaire est rejetée.

Cependant, on est loin d’une démocratie, car pour les politiciens, le peuple est le bas peuple, et la démocratie renvoie au désordre et la violence.

Les délégués, lors de la convention constitutionnelle, vont s’affronter dans la conception d’un gouvernement légitime qui doit représenter la volonté des gouvernés avec notamment la question clef de qui pourra voter.

Ce nouveau pays en s’appelant les États-Unis d’Amérique s’approprie le nom d’Amérique et devient très vite, pour les habitants de ces anciennes colonies, « The America ». C’est une appropriation qui se fait au grand damne des Américains lorsqu’ils vont obtenir leur indépendance.

Annexes

  • Photographie interactive de la déclaration
  • Site des Archives nationales américaines
  • Bibliothèque Jeanne Hersche
  • Hérodote.net
  • Transatlantica, revue d'études américaines. Dossier spécial sur la Révolution, dirigé par Naomi Wulf.
  • Nova Atlantis in Bibliotheca Augustana (Latin version of New Atlantis)
  • Barnes, Ian, and Charles Royster. The Historical Atlas of the American Revolution (2000), maps and commentary excerpt and text search
  • Blanco, Richard L.; Sanborn, Paul J. (1993). The American Revolution, 1775–1783: An Encyclopedia. New York: Garland Publishing Inc. ISBN 978-0824056230.
  • Boatner, Mark Mayo III (1974). Encyclopedia of the American Revolution (2 ed.). New York: Charles Scribners and Sons. ISBN 978-0684315133.
  • Cappon, Lester J. Atlas of Early American History: The Revolutionary Era, 1760–1790 (1976)
  • Fremont-Barnes, Gregory, and Richard A. Ryerson, eds. The Encyclopedia of the American Revolutionary War: A Political, Social, and Military History (5 vol. 2006) 1000 entries by 150 experts, covering all topics
  • Gray, Edward G., and Jane Kamensky, eds. The Oxford Handbook of the American Revolution (2013) 672 pp; 33 essays by scholars
  • Greene, Jack P. and J. R. Pole, eds. A Companion to the American Revolution (2004), 777 pp – an expanded edition of Greene and Pole, eds. The Blackwell Encyclopedia of the American Revolution (1994); comprehensive coverage of political and social themes and international dimension; thin on military
  • Herrera, Ricardo A. "American War of Independence" Oxford Bibliographies (2017) annotated guide to major scholarly books and articles online
  • Kennedy, Frances H. The American Revolution: A Historical Guidebook (2014) A guide to 150 famous historical sites.
  • Purcell, L. Edward. Who Was Who in the American Revolution (1993); 1500 short biographies
  • Resch, John P., ed. Americans at War: Society, Culture and the Homefront vol 1 (2005), articles by scholars
  • Symonds, Craig L. and William J. Clipson. A Battlefield Atlas of the American Revolution (1986) new diagrams of each battle
Works by Thomas Paine

Références

  1. Aline Helg - UNIGE
  2. Aline Helg - Academia.edu
  3. Aline Helg - Wikipedia
  4. Aline Helg - Afrocubaweb.com
  5. Aline Helg - Researchgate.net
  6. Aline Helg - Cairn.info
  7. Aline Helg - Google Scholar
  8. Déclaration unanime des treize États unis d’Amérique réunis en Congrès le 4 juillet 1776