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=== Scrutin uninominal majoritaire à deux tours ===
=== Scrutin uninominal majoritaire à deux tours ===


Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours est un système électoral où un candidat doit obtenir une majorité absolue des voix pour être élu. Si aucun candidat n'obtient une majorité absolue lors du premier tour, un deuxième tour de scrutin est organisé entre les deux candidats qui ont obtenu le plus grand nombre de voix lors du premier tour. Le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix lors du deuxième tour est élu.
The two-round first-past-the-post system is an electoral system in which a candidate must obtain an absolute majority of votes to be elected. If no candidate obtains an absolute majority in the first round, a second round of voting is held between the two candidates who obtained the highest number of votes in the first round. The candidate who obtains the highest number of votes in the second round is elected.


Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours offre une flexibilité qui peut permettre aux électeurs de voter de manière plus sincère. Au premier tour, les électeurs peuvent voter pour leur candidat préféré sans se soucier des conséquences stratégiques. Même si ce candidat a peu de chances de gagner, voter pour lui n'est pas un "vote gaspillé", car il y a encore un deuxième tour. Si leur candidat préféré n'atteint pas le deuxième tour, les électeurs peuvent alors choisir entre les deux candidats restants. À ce stade, ils peuvent choisir de voter stratégiquement, en votant pour le "moindre mal", ou ils peuvent choisir de s'abstenir si aucun des deux candidats ne leur convient. Cette possibilité de "vote sincère" au premier tour est un avantage du système à deux tours par rapport au système uninominal majoritaire à un tour, où les électeurs peuvent se sentir obligés de voter stratégiquement dès le départ. Cependant, cela dépend aussi des préférences spécifiques des électeurs et de la dynamique de l'élection spécifique.
The two-round first-past-the-post system offers a degree of flexibility that may enable voters to cast a more honest ballot. In the first round, voters can vote for their preferred candidate without worrying about the strategic consequences. Even if that candidate has little chance of winning, voting for him or her is not a "wasted vote", because there is still a second round. If their preferred candidate does not reach the second round, voters can then choose between the two remaining candidates. At this point, they can choose to vote strategically, by voting for the "lesser evil", or they can choose to abstain if neither of the two candidates suits them. This possibility of "honest voting" in the first round is an advantage of the two-round system over the first-past-the-post system, where voters may feel obliged to vote strategically from the outset. However, this also depends on the specific preferences of voters and the dynamics of the specific election.


Ce système est utilisé dans de nombreux pays, notamment en France pour les élections présidentielles et législatives.
This system is used in many countries, including France for presidential and legislative elections.


Avantages :
Advantages :


# Représentativité : Il garantit que le candidat élu est soutenu par une majorité des électeurs, du moins au deuxième tour.  
# Representativeness: It guarantees that the elected candidate is supported by a majority of voters, at least in the second round.  
# Possibilité de vote de conviction au premier tour : Les électeurs peuvent voter pour le candidat de leur choix au premier tour, même s'ils pensent qu'il a peu de chances de gagner, puis voter stratégiquement au deuxième tour si nécessaire.
# Possibility of conviction vote in the first round: Voters can vote for the candidate of their choice in the first round, even if they think he or she has little chance of winning, and then vote strategically in the second round if necessary.
# Équilibre entre stabilité et représentativité : Il favorise généralement les grands partis, mais il permet également à des candidats de partis plus petits de se présenter et éventuellement d'être élus.
# Balance between stability and representativeness: It generally favours the major parties, but also allows candidates from smaller parties to stand and possibly be elected.


Inconvénients :
Disadvantages :


# Coût : Organiser deux tours de scrutin peut être coûteux et prendre du temps.
# Cost: Organising two rounds of voting can be costly and time-consuming.
# Participation : La participation peut diminuer lors du deuxième tour, surtout si le résultat semble déjà décidé.
# Turnout: Turnout may fall during the second round, especially if the result seems to have already been decided.
# Manque de proportionnalité : Comme le scrutin uninominal majoritaire à un tour, ce système peut entraîner une distorsion entre le pourcentage de voix qu'un parti reçoit au niveau national et le nombre de sièges qu'il obtient au parlement.
# Lack of proportionality: Like first-past-the-post, this system can lead to a distortion between the percentage of votes a party receives at national level and the number of seats it obtains in parliament.


Bien que le scrutin uninominal majoritaire à deux tours permette aux électeurs de voter plus sincèrement au premier tour, il ne garantit pas toujours une représentation proportionnelle au parlement. C'est particulièrement vrai pour les partis dont le soutien est dispersé sur l'ensemble du territoire plutôt que concentré dans des circonscriptions spécifiques. Le Front National (aujourd'hui Rassemblement National) a reçu un soutien significatif au niveau national lors des élections présidentielles françaises de 2012, avec environ 18% des voix au premier tour. Cependant, comme ce soutien était dispersé et que le parti a souvent fini en troisième position ou moins dans les circonscriptions lors des élections législatives suivantes, il a eu du mal à convertir ce soutien en sièges à l'Assemblée nationale. C'est un des inconvénients des systèmes électoraux majoritaires : ils peuvent conduire à une représentation parlementaire qui ne reflète pas fidèlement le soutien des électeurs pour les différents partis. Cela peut poser des questions de représentativité et d'équité, surtout lorsque le parti concerné reçoit une part significative des voix au niveau national.   
Although the two-round first-past-the-post system allows voters to cast a more honest vote in the first round, it does not always guarantee proportional representation in parliament. This is particularly true for parties whose support is scattered across the country rather than concentrated in specific constituencies. The Front National (now Rassemblement National) received significant support at national level in the 2012 French presidential elections, with around 18% of the vote in the first round. However, because this support was scattered and the party often finished third or lower in constituencies in subsequent legislative elections, it struggled to convert this support into seats in the National Assembly. This is one of the drawbacks of majority electoral systems: they can lead to parliamentary representation that does not accurately reflect voter support for the various parties. This can raise questions of representativeness and fairness, especially when the party concerned receives a significant share of the national vote.   
   
   
Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours peut parfois mener à des situations où le candidat ayant reçu le troisième plus grand nombre de voix lors du premier tour est éliminé, malgré un soutien significatif. Cela peut arriver en raison de la division des voix entre plusieurs candidats similaires. L'élection présidentielle française de 2002 est un exemple marquant. Au premier tour, le président sortant Jacques Chirac et le leader du Front National Jean-Marie Le Pen sont arrivés en tête, bien que ni l'un ni l'autre n'ait reçu une majorité de voix. Le candidat socialiste Lionel Jospin, qui avait reçu presque autant de voix que Le Pen, a été éliminé car il était troisième. Une des raisons pour lesquelles Jospin n'a pas réussi à arriver au deuxième tour est la division des voix à gauche. Plusieurs candidats de gauche se sont présentés, et ont "éparpillé" les voix des électeurs de gauche entre eux. Cela a réduit le nombre total de voix que Jospin a pu recevoir, et a permis à Le Pen de se hisser à la deuxième place avec un faible avantage. Cette situation a créé une grande surprise en France et a suscité un débat sur les failles potentielles du système de scrutin majoritaire à deux tours. C'est un rappel que, bien que ce système puisse souvent offrir un bon équilibre entre stabilité et représentativité, il n'est pas exempt de problèmes et peut parfois produire des résultats inattendus ou controversés.  
The two-round first-past-the-post system can sometimes lead to situations where the candidate with the third highest number of votes in the first round is eliminated, despite significant support. This can happen because the votes are split between several similar candidates. The French presidential election of 2002 is a striking example. In the first round, incumbent President Jacques Chirac and Front National leader Jean-Marie Le Pen came out on top, although neither received a majority of the vote. Socialist candidate Lionel Jospin, who had received almost as many votes as Le Pen, was eliminated because he came third. One of the reasons why Jospin failed to reach the second round was the division of the vote on the left. A number of left-wing candidates ran, and "scattered" the votes of left-wing voters between them. This reduced the total number of votes that Jospin was able to receive, and allowed Le Pen to move into second place with a slight advantage. This came as a big surprise in France and sparked a debate about the potential flaws in the two-round plurality system. It is a reminder that, although this system can often offer a good balance between stability and representativeness, it is not without its problems and can sometimes produce unexpected or controversial results.  
   
   
Dans ce système électoral, les électeurs classent les candidats par ordre de préférence plutôt que de voter pour un seul candidat. Si un candidat reçoit plus de 50% des premières préférences, il est élu. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, le candidat ayant reçu le moins de premières préférences est éliminé, et ses voix sont redistribuées aux candidats restants en fonction des secondes préférences indiquées par les électeurs. Ce processus continue jusqu'à ce qu'un candidat obtienne plus de 50% des voix. Ce système permet de mieux prendre en compte le soutien populaire pour chaque candidat, et évite l'élimination précoce d'un candidat qui pourrait être le deuxième choix d'un grand nombre d'électeurs. Cela peut également encourager les électeurs à voter plus sincèrement, car ils peuvent exprimer leur véritable préférence sans craindre que leur vote soit "gaspillé". Le vote alternatif est utilisé dans certains pays et certaines élections, comme les élections législatives en Australie et les élections du maire de Londres.
In this electoral system, voters rank candidates in order of preference rather than voting for a single candidate. If a candidate receives more than 50% of the first preferences, he or she is elected. If no candidate reaches this threshold, the candidate with the fewest first preferences is eliminated, and his or her votes are redistributed to the remaining candidates according to the second preferences indicated by the voters. This process continues until a candidate obtains over 50% of the votes. This system better accounts for popular support for each candidate and avoids the early elimination of a candidate who could be the second choice of many voters. It can also encourage voters to vote more sincerely, as they can express their true preference without fear that their vote will be "wasted". Alternative voting is used in some countries and elections, such as the Australian general and London mayoral elections.


Le "vote préférentiel" ou "vote alternatif" (aussi appelé instant-runoff voting en anglais) est une méthode de vote utilisée dans des élections à un seul tour où les électeurs classent les candidats par ordre de préférence. Si aucun candidat n'obtient plus de 50% des votes au premier décompte, le candidat avec le moins de votes est éliminé et ses votes sont redistribués selon les seconds choix indiqués sur les bulletins de vote. Ce processus se répète jusqu'à ce qu'un candidat ait plus de 50% des votes. Toutefois, il est important de noter que ce système n'est pas utilisé dans le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, comme celui utilisé en France pour les élections législatives et présidentielles. Dans ce système, si aucun candidat n'obtient plus de 50% des votes au premier tour, les deux candidats qui ont reçu le plus de votes s'affrontent lors d'un second tour. Les électeurs ne classent pas leurs choix par préférence et il n'y a pas de redistribution des votes. Dans le contexte d'un système de vote préférentiel cela pourrait permettre à un supporter de Robert Hawkins d'exprimer un second choix pour Jude Robinson, et si Robert Hawkins est éliminé, le vote de ce supporter serait alors attribué à Jude Robinson. Dans le système majoritaire à deux tours, cependant, le supporter aurait l'occasion de choisir à nouveau entre les deux candidats restants au second tour.
Instant-runoff voting is a voting method used in single-round elections where voters rank candidates in order of preference. Suppose no candidate obtains more than 50% of the votes at the first count. In that case, the candidate with the fewest votes is eliminated and his or her votes are redistributed according to the second choices indicated on the ballot papers. This process is repeated until a candidate has more than 50% of the votes. However, it is important to note that this system is not used in the two-round first-past-the-post system used in France for legislative and presidential elections. In this system, if no candidate obtains more than 50% of the votes in the first round, the two candidates with the most votes face off in a second round. Voters do not rank their choices by preference, and no vote redistribution exists. In the context of a preferential voting system this could allow a Robert Hawkins supporter to express a second choice for Jude Robinson. If Robert Hawkins is eliminated, that supporter's vote would then be allocated to Jude Robinson. In the two-round majority system, however, the supporter would have the opportunity to choose again between the two remaining candidates in the second round.


== Systèmes proportionnels ==
== Systèmes proportionnels ==

Version du 26 juin 2023 à 10:43

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The electoral system is an essential element of representative democracy and can have a significant impact on the political, social and economic landscape of a country. There are several types of electoral system, each with its advantages and disadvantages.

To fully understand electoral systems, it is essential to first understand the concept of representative democracy and the role that free elections play in it. Representative democracy is a type of democracy in which citizens elect representatives to govern them and make political decisions on their behalf. These representatives are usually elected in free and fair elections, where every citizen has the right to vote. Free elections are a key element of representative democracy. They allow citizens to choose their political representatives and have their voices heard in the political process.

Free elections generally involve:

  • The right to vote: every citizen has the right to vote without discrimination on the basis of race, gender, religion, etc.
  • Secrecy of the vote: citizens must be able to vote without fear of reprisal or pressure.
  • Equality of the vote: each vote has the same value.
  • Fair competition: all political parties and candidates have the right to compete in elections and have fair access to the media and the campaign.
  • Transparency and integrity of the process: the electoral process must be transparent and free from fraud.

The selection of candidates or parties by the citizens' vote is at the heart of representative democracy. However, the electoral system used for this selection may vary from one country to another. Each of these systems has its own implications for political representation, the stability of government and other aspects of political, social and economic life.

Elections are a fundamental feature of democracy and perform a number of key functions, both practical and symbolic.

  • Practical (Selection of political elites) Elections are the mechanism by which the citizens of a democracy choose their leaders. This means that they play a crucial role in selecting the political elites who govern the country. Through elections, citizens have the opportunity to choose the individuals and political parties that best reflect their interests and values. Elections also make it possible to hold political leaders accountable for their actions: if they fail to meet citizens' expectations, they can be replaced at the next election.
  • Symbolic (legitimisation of the political system): In addition to their practical role, elections also have major symbolic importance. They are an affirmation of the will of the people and a means for citizens to express their support for or opposition to the current direction of the country. Elections confer legitimacy on political leaders and the political system as a whole, because they demonstrate that these leaders have been chosen by the people and not imposed from outside. In addition, participating in elections can reinforce a sense of belonging to a political community and a commitment to democratic values.

Elections are both an essential tool for the practical functioning of democracy and a symbolic ritual that reinforces the legitimacy of the political system.

Understanding electoral systems

For most citizens in a democracy, voting in elections is their main channel for political participation. By voting, citizens express their preferences for certain candidates, parties and policies. It is a powerful and direct method of influencing the government and direction of the country.

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This table shows average voter turnout over several decades.

In general, voter turnout varies considerably from one country to another and from one election to another. Many factors can influence voter turnout, including the age of the population, the level of education, the electoral system, voter registration laws, the competitiveness of elections, and more.

In addition, in many countries there has been a downward trend in voter turnout in recent decades. This has led to concerns about civic engagement and the legitimacy of the political system. However, this trend is not universal and voter turnout has increased in some countries and in some elections.

Les systèmes électoraux2.png

Voter turnout varies greatly from one country to another, and several factors may explain these variations:

  1. Compulsory voting: In some countries, such as Belgium, Austria and Cyprus, voting is compulsory, which leads to higher voter turnout rates. In these countries, citizens are legally obliged to take part in elections and can be penalised if they fail to do so.
  2. Direct democracy: In other countries, such as Switzerland, the existence of direct-democratic mechanisms can also increase voter turnout. In Switzerland, for example, citizens can take part in referendums that can directly influence the country's legislation and policies. This gives citizens a sense of direct control over policy, which can encourage them to participate more actively.

These two factors, among others, can have a significant impact on voter turnout. It is important to note that each country has a unique political context and a combination of factors that influence voter turnout.

A country's electoral system determines how votes are converted into parliamentary seats. There are several types of electoral system and each has different implications for parliamentary representation. Here are some examples:

  • Majority system: In this system, often used for parliamentary elections in two-party systems of government, the candidate who wins the majority of votes in a constituency wins the seat for that constituency. There are variants, including first-past-the-post (as in the US and UK) and second-past-the-post (as in France).
  • Proportional system: In this system, seats are distributed in proportion to the number of votes received by each party. For example, if a party gets 30% of the votes, it should get around 30% of the seats. This allows better representation of minority parties, but can also lead to a fragmented parliament with several small parties. Examples of countries using this system are Germany and Spain.
  • Mixed system: Some countries use a combination of the two previous systems. For example, in Germany, half the seats in the Bundestag are allocated according to the majority system, while the other half are allocated according to the proportional system.
  • Multi-round voting: In some countries, if no candidate obtains an absolute majority in the first round of voting, a second round is organised between the leading candidates. This is the case in France for its presidential elections.

Each electoral system has its advantages and disadvantages, and the choice of system can have a major impact on the political landscape and the stability of government.

Classification of electoral systems

The electoral system has a significant influence on several aspects of a country's political life:

  1. Accuracy of representation: The electoral system determines how voters' preferences are translated into parliamentary seats. For example, in a proportional system, parliament is likely to more accurately reflect the diversity of voters' opinions, whereas a plurality system may distort representation in favour of the major parties.
  2. Number of parties: The electoral system can influence the number of parties in a political system. Majority systems tend to favour two-party systems, while proportional systems can allow more small parties to win seats.
  3. Type of government : The electoral system can also have an impact on the type of government formed. Majority systems tend to favour single-party governments, while proportional systems can lead to coalition governments.
  4. Political stability: The electoral system can influence political stability. Majority systems, which tend to produce strong single-party governments, can be more stable. On the other hand, proportional systems, which can produce coalition governments, may be less stable, but may also facilitate greater consensus and inclusiveness.
  5. Political results (output): Finally, the electoral system can influence the policies that are implemented. For example, coalition governments formed under proportional systems may require political compromises, while single-party governments formed under majoritarian systems may have more latitude to implement their agenda.

It is therefore crucial to understand the electoral system when analysing a country's politics.

Electoral systems can vary greatly from one country to another, but they can generally be divided into two broad categories: majoritarian systems and proportional systems.

  • Majority (or plurality) systems: In these systems, the candidate or party with the most votes in a given constituency wins the seat. This system generally favours the major parties and can lead to one-party governments. It is generally simpler, but can lead to a less proportional representation of votes in parliament. Examples of countries using this system include the United Kingdom and the United States.
  • Proportional systems: These systems aim to distribute seats in proportion to the number of votes received by each party. Thus, if a party receives 30% of the votes, it receives approximately 30% of the seats. This system tends to allow better representation of minority parties, but it can also lead to a fragmented parliament with several small parties, and often to coalition governments. Examples of countries using this system include Germany, Spain and Sweden.

There are also mixed systems that combine elements of majority and proportional systems. For example, Germany uses a mixed system where one part of the seats is allocated on a majority basis, while the other part is allocated on a proportional basis. Each system has its own advantages and disadvantages, and the choice of system can have major consequences for a country's political landscape.

In many countries, we have seen a tendency to move from a majoritarian to a proportional system over time. This shift may be due to a number of factors:

  • Fair representation: proportional systems are often seen as fairer because they ensure a more accurate match between the percentage of votes a party receives and the number of seats it gets in parliament. This can make voters feel that their vote has more impact and can help to increase the diversity of voices and opinions represented in parliament.
  • Governmental stability: Although majoritarian systems can promote stability by allowing the formation of single-party governments, they can also lead to political domination by one or two major parties. Proportional systems, while they can lead to coalition governments and greater political fragmentation, can also foster greater collaboration and political consensus.
  • Representation of minorities: Proportional systems can provide better representation for minority groups and smaller parties, which can be particularly important in ethnically or culturally diverse societies.
  • Response to socio-political problems: Sometimes changes in electoral systems can be a response to specific political problems, such as ethnic conflict, political polarisation or general dissatisfaction with the existing political system.

However, it is important to note that moving from a majoritarian to a proportional system is not a universal solution to all political problems. Each system has its own advantages and disadvantages, and the choice of electoral system must be adapted to the specific political, cultural and social context of a country.

The table below provides information on the electoral systems in place in the various European countries. The right-hand column lists the changes made to the electoral systems in these countries, highlighting a certain stability in these changes.

In Europe, many countries use proportional electoral systems for their parliamentary elections. For example, Germany, Sweden, Spain and the Netherlands all use proportional systems. A few countries, such as the UK and France, use majoritarian or semi-majoritarian systems. France, for example, uses a two-round plurality system for its parliamentary elections, while the UK uses a first-past-the-post system. Some countries use mixed systems, such as Germany, which combines a proportional system with a majority system.

However, these systems may vary according to the level of government (national, regional, local) and the type of election (legislative, presidential, municipal, etc.). In addition, some countries have made adjustments to their electoral systems over time in response to specific concerns, such as increasing representativeness or reducing political fragmentation. As far as the stability of electoral systems is concerned, it is true that most countries tend to keep the same electoral system for long periods, as any change generally requires a broad political consensus and can have significant implications for the country's political landscape.

Most countries tend to maintain the same structure of their electoral system over long periods of time. Changes in electoral systems can be difficult to implement, as they often require political consensus and can have significant implications for the political landscape. The stability of electoral systems can also be seen as an indicator of a country's political stability. A stable electoral system can provide a predictable framework for political competition and contribute to citizens' confidence in the electoral process. However, some countries may choose to change their electoral system in response to specific political problems or in order to promote fairer representation. For example, a country might move from a majoritarian to a proportional system to improve the representation of minority parties in parliament. Finally, it is also important to note that even within the same electoral system, there can be significant variations in specific rules, such as the number of seats to be contested, the threshold for winning a seat, or the way in which votes are counted. These details can also have a significant impact on electoral results.

Types de système électoraux.png

Several countries have significantly modified their electoral systems over the course of their history to adapt to new political and societal realities. After the Second World War, Greece went through a series of major political changes, including several coups d'état and civil war. In 1974, after the fall of the military dictatorship, Greece adopted a new proportional electoral system for parliamentary elections. Since the 1990s, Italy has undergone several reforms to its electoral system. The pure proportional system, in place since the end of the Second World War, was replaced in 1993 by a mixed majority-proportional system. However, this system was subsequently changed several times, reflecting the country's political instability. After the end of the communist regime in 1989, Poland adopted a proportional electoral system for parliamentary elections. This change was part of the major political reforms that accompanied the country's transition to democracy. After the fall of the communist regime in 1989, Romania also introduced major political reforms, including the switch to a proportional electoral system. These examples show that electoral systems are not set in stone, but can evolve according to political and societal circumstances.electoral reforms are generally adjustments within the same type of system rather than radical changes from one type of system to another. There are several reasons for this:

  • Institutional stability: Electoral systems are fundamental elements of a country's institutional architecture. Radical changes can be disruptive and may require substantial changes to laws and institutions.
  • Political consensus: Major changes in electoral systems generally require a broad consensus among political actors. This can be difficult to achieve, especially in divided or polarised political systems.
  • Voter preferences: Voters may be used to a certain type of electoral system and may resist radical changes.
  • Predictability of outcomes: Political parties may prefer an electoral system that is predictable and allows them to maximise their chances of success.

However, it is important to note that even relatively minor reforms can have significant impacts on electoral outcomes and the composition of government. For example, changes to the electoral threshold or vote counting rules can influence the number and type of parties that gain representation in parliament.

Systèmes majoritaires

Le système majoritaire est un type de système électoral où le candidat ou le parti qui remporte le plus de voix dans une circonscription gagne le ou les sièges correspondants. Il existe deux formes principales de systèmes majoritaires : le scrutin uninominal majoritaire à un tour, également connu sous le nom de "first-past-the-post", et le scrutin uninominal majoritaire à deux tours.

  • Scrutin uninominal majoritaire à un tour : C'est le système le plus simple, où le candidat qui obtient le plus de voix dans une circonscription est élu, même s'il n'a pas obtenu une majorité absolue des voix (plus de 50 %). Ce système est utilisé, par exemple, au Royaume-Uni et au Canada.
  • Scrutin uninominal majoritaire à deux tours : Dans ce système, si aucun candidat n'obtient une majorité absolue au premier tour, un second tour est organisé entre les deux candidats qui ont obtenu le plus de voix. Le candidat qui obtient le plus de voix au second tour est élu. Ce système est utilisé, par exemple, en France.

Les systèmes majoritaires ont tendance à favoriser les grands partis et à produire des gouvernements stables, mais ils peuvent aussi entraîner une sous-représentation des petits partis. En outre, ils peuvent aboutir à une distorsion entre la proportion des voix obtenues par un parti et la proportion des sièges qu'il obtient au parlement.

Scrutin uninominal majoritaire à un tour

Le scrutin uninominal majoritaire à un tour, souvent appelé "first-past-the-post" (FPTP) en anglais, est un système électoral simple où l'électeur vote pour un seul candidat dans sa circonscription. Le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix est élu, même s'il n'obtient pas la majorité absolue (plus de 50% des voix).

Il s'agit d'un système couramment utilisé dans les pays anglo-saxons comme le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et l'Inde.

Voici quelques-unes de ses caractéristiques principales :

Avantages :

  • Simplicité : C'est un système facile à comprendre pour les électeurs et facile à mettre en œuvre pour les organisateurs des élections.
  • Gouvernements stables : Il favorise généralement les grands partis et tend à produire des gouvernements stables car un seul parti obtient souvent une majorité de sièges.
  • Liens forts entre élus et électeurs : Comme chaque député représente une circonscription spécifique, il peut y avoir un lien fort entre l'élu et ses électeurs.

Inconvénients :

  • Représentativité : Il peut y avoir une distorsion importante entre la proportion des voix obtenues par un parti au niveau national et la proportion de sièges qu'il obtient au parlement.
  • Marginalisation des petits partis : Les petits partis, même s'ils obtiennent un pourcentage significatif des voix au niveau national, peuvent se retrouver avec très peu de sièges ou aucun siège du tout.
  • Gaspillage de voix : Les votes pour les candidats qui ne sont pas élus sont essentiellement "gaspillés", c'est-à-dire qu'ils n'ont pas d'impact sur le résultat final. Cela peut décourager la participation électorale.
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Le candidat conservateur a gagné l'élection dans la circonscription de Camborne et Redruth en 2010, même si moins de 40% des électeurs ont voté pour lui. Le candidat libéral-démocrate, malgré un score presque équivalent, n'a obtenu aucun siège, laissant les électeurs qui ont voté pour lui sans représentation directe au parlement. Ce résultat illustre une critique fréquemment formulée à l'encontre du système uninominal majoritaire à un tour : il peut entraîner une distorsion significative entre le pourcentage de voix qu'un parti reçoit et le nombre de sièges qu'il obtient au parlement. Cela peut aboutir à une représentation politique asymétrique et à une sous-représentation des petits partis.

Le scrutin uninominal majoritaire à un tour (ou "first-past-the-post") a tendance à favoriser les grands partis et à marginaliser les plus petits. Voici quelques raisons pour cela :

  1. Le seuil de victoire est élevé : Pour gagner un siège dans ce système, un candidat doit obtenir plus de voix que tout autre candidat dans sa circonscription. Pour les petits partis, atteindre ce seuil dans une ou plusieurs circonscriptions peut être très difficile.
  2. La dispersion des voix : Les petits partis, qui ont souvent un soutien réparti uniformément à travers le pays, peuvent obtenir un pourcentage de voix respectable au niveau national, mais ne pas avoir assez de soutien concentré dans des circonscriptions individuelles pour gagner des sièges.
  3. L'effet de "vote utile" : Les électeurs peuvent être réticents à "gaspiller" leur vote sur un petit parti qu'ils pensent avoir peu de chances de gagner, et peuvent donc choisir de voter pour un grand parti à la place. Cela peut renforcer encore davantage la position des grands partis.

Le "troisième parti", ou tout parti autre que les deux plus grands, peut être désavantagé dans ce système. Même s'ils obtiennent une part importante du vote national, ils peuvent se retrouver avec un nombre de sièges disproportionnellement faible au parlement. C'est l'une des principales critiques de ce type de système électoral : il peut ne pas refléter fidèlement la diversité des préférences politiques de l'électorat dans la composition du parlement.

Scrutin uninominal majoritaire à un tour désavantage 2.png

Dans ce système, le candidat avec le plus grand nombre de voix dans chaque circonscription est élu, indépendamment du pourcentage de voix qu'il obtient. En conséquence, un parti qui a un soutien significatif mais dispersé sur l'ensemble du territoire peut se retrouver avec beaucoup moins de sièges que ce que sa part des voix au niveau national suggérerait. Les libéraux démocrates ont obtenu 23% des voix aux élections générales britanniques de 2010, ce qui est un score significatif. Cependant, comme ce soutien était dispersé et que le parti est souvent arrivé en troisième position dans les circonscriptions, il n'a remporté qu'un petit nombre de sièges. Cela soulève des questions de représentativité et d'équité. Malgré le soutien d'un quart des électeurs, les libéraux démocrates ont été sous-représentés au Parlement par rapport aux deux principaux partis, les conservateurs et les travaillistes. C'est une critique fréquente de ce système électoral : il peut ne pas refléter de manière équitable la diversité des préférences politiques des électeurs dans la composition du Parlement.

L'un des phénomènes courants dans les systèmes de scrutin uninominal majoritaire à un tour, comme le "first-past-the-post", est le vote stratégique ou le "vote utile". Face à la perspective que leur candidat ou parti préféré ne gagne pas dans leur circonscription, les électeurs peuvent choisir de voter pour un candidat ou un parti qu'ils estiment avoir une meilleure chance de battre un candidat ou un parti qu'ils apprécient moins. Autrement dit, ils ne votent pas nécessairement pour leur premier choix, mais contre leur dernier choix. Par exemple, si un électeur préfère le Parti A, mais pense que seul le Parti B a une chance de battre le Parti C qu'il n'aime pas, il peut choisir de voter pour le Parti B même s'il préfère le Parti A. Ce phénomène peut biaiser les résultats de l'élection et contribuer à la sous-représentation des petits partis. Il est à noter que le vote stratégique est souvent le produit de l'incertitude et de la complexité de prévoir les résultats électoraux. Il peut conduire à une représentation parlementaire qui ne reflète pas fidèlement les préférences réelles des électeurs.

Scrutin uninominal majoritaire à deux tours

The two-round first-past-the-post system is an electoral system in which a candidate must obtain an absolute majority of votes to be elected. If no candidate obtains an absolute majority in the first round, a second round of voting is held between the two candidates who obtained the highest number of votes in the first round. The candidate who obtains the highest number of votes in the second round is elected.

The two-round first-past-the-post system offers a degree of flexibility that may enable voters to cast a more honest ballot. In the first round, voters can vote for their preferred candidate without worrying about the strategic consequences. Even if that candidate has little chance of winning, voting for him or her is not a "wasted vote", because there is still a second round. If their preferred candidate does not reach the second round, voters can then choose between the two remaining candidates. At this point, they can choose to vote strategically, by voting for the "lesser evil", or they can choose to abstain if neither of the two candidates suits them. This possibility of "honest voting" in the first round is an advantage of the two-round system over the first-past-the-post system, where voters may feel obliged to vote strategically from the outset. However, this also depends on the specific preferences of voters and the dynamics of the specific election.

This system is used in many countries, including France for presidential and legislative elections.

Advantages :

  1. Representativeness: It guarantees that the elected candidate is supported by a majority of voters, at least in the second round.
  2. Possibility of conviction vote in the first round: Voters can vote for the candidate of their choice in the first round, even if they think he or she has little chance of winning, and then vote strategically in the second round if necessary.
  3. Balance between stability and representativeness: It generally favours the major parties, but also allows candidates from smaller parties to stand and possibly be elected.

Disadvantages :

  1. Cost: Organising two rounds of voting can be costly and time-consuming.
  2. Turnout: Turnout may fall during the second round, especially if the result seems to have already been decided.
  3. Lack of proportionality: Like first-past-the-post, this system can lead to a distortion between the percentage of votes a party receives at national level and the number of seats it obtains in parliament.

Although the two-round first-past-the-post system allows voters to cast a more honest vote in the first round, it does not always guarantee proportional representation in parliament. This is particularly true for parties whose support is scattered across the country rather than concentrated in specific constituencies. The Front National (now Rassemblement National) received significant support at national level in the 2012 French presidential elections, with around 18% of the vote in the first round. However, because this support was scattered and the party often finished third or lower in constituencies in subsequent legislative elections, it struggled to convert this support into seats in the National Assembly. This is one of the drawbacks of majority electoral systems: they can lead to parliamentary representation that does not accurately reflect voter support for the various parties. This can raise questions of representativeness and fairness, especially when the party concerned receives a significant share of the national vote.

The two-round first-past-the-post system can sometimes lead to situations where the candidate with the third highest number of votes in the first round is eliminated, despite significant support. This can happen because the votes are split between several similar candidates. The French presidential election of 2002 is a striking example. In the first round, incumbent President Jacques Chirac and Front National leader Jean-Marie Le Pen came out on top, although neither received a majority of the vote. Socialist candidate Lionel Jospin, who had received almost as many votes as Le Pen, was eliminated because he came third. One of the reasons why Jospin failed to reach the second round was the division of the vote on the left. A number of left-wing candidates ran, and "scattered" the votes of left-wing voters between them. This reduced the total number of votes that Jospin was able to receive, and allowed Le Pen to move into second place with a slight advantage. This came as a big surprise in France and sparked a debate about the potential flaws in the two-round plurality system. It is a reminder that, although this system can often offer a good balance between stability and representativeness, it is not without its problems and can sometimes produce unexpected or controversial results.

In this electoral system, voters rank candidates in order of preference rather than voting for a single candidate. If a candidate receives more than 50% of the first preferences, he or she is elected. If no candidate reaches this threshold, the candidate with the fewest first preferences is eliminated, and his or her votes are redistributed to the remaining candidates according to the second preferences indicated by the voters. This process continues until a candidate obtains over 50% of the votes. This system better accounts for popular support for each candidate and avoids the early elimination of a candidate who could be the second choice of many voters. It can also encourage voters to vote more sincerely, as they can express their true preference without fear that their vote will be "wasted". Alternative voting is used in some countries and elections, such as the Australian general and London mayoral elections.

Instant-runoff voting is a voting method used in single-round elections where voters rank candidates in order of preference. Suppose no candidate obtains more than 50% of the votes at the first count. In that case, the candidate with the fewest votes is eliminated and his or her votes are redistributed according to the second choices indicated on the ballot papers. This process is repeated until a candidate has more than 50% of the votes. However, it is important to note that this system is not used in the two-round first-past-the-post system used in France for legislative and presidential elections. In this system, if no candidate obtains more than 50% of the votes in the first round, the two candidates with the most votes face off in a second round. Voters do not rank their choices by preference, and no vote redistribution exists. In the context of a preferential voting system this could allow a Robert Hawkins supporter to express a second choice for Jude Robinson. If Robert Hawkins is eliminated, that supporter's vote would then be allocated to Jude Robinson. In the two-round majority system, however, the supporter would have the opportunity to choose again between the two remaining candidates in the second round.

Systèmes proportionnels

Dans un système électoral proportionnel, l'objectif est d'attribuer les sièges de manière à refléter le pourcentage de votes que chaque parti reçoit. Ce système est conçu pour donner une représentation équitable à tous les groupes de votants.

Il existe plusieurs variations de systèmes électoraux proportionnels, parmi lesquels :

  • La représentation proportionnelle de liste : Dans ce système, les électeurs votent pour une liste de candidats proposée par chaque parti. Les sièges sont ensuite attribués aux partis en proportion du nombre de votes qu'ils ont reçus. Il peut s'agir d'une liste fermée, où l'ordre des candidats est déterminé par le parti, ou d'une liste ouverte, où les électeurs peuvent influencer l'ordre des candidats sur la liste.
  • Le scrutin de liste à vote unique transférable (Single Transferable Vote, STV) : Dans ce système, utilisé pour certaines élections en Irlande et en Australie, les électeurs classent les candidats par ordre de préférence. Les votes sont d'abord attribués au premier choix de chaque électeur, puis, si un candidat a plus de votes que nécessaire pour être élu, ou si un candidat a le moins de votes et est éliminé, les votes sont transférés aux autres candidats selon les autres préférences exprimées.
  • La représentation proportionnelle mixte : Dans ce système, qui est une combinaison du système proportionnel et du système majoritaire, une partie des sièges est attribuée sur la base d'un vote majoritaire dans des circonscriptions individuelles, tandis que l'autre partie est attribuée sur la base d'un vote proportionnel à l'échelle nationale ou régionale. C'est le système utilisé en Allemagne, en Nouvelle-Zélande et au Mexique, entre autres.

Dans tous les cas, l'idée derrière la représentation proportionnelle est de réduire le "gaspillage" de votes qui se produit dans les systèmes majoritaires et d'assurer que les minorités politiques sont représentées de manière adéquate.

Un système électoral de représentation proportionnelle multi-mandats ou multi-sièges est un système dans lequel plusieurs candidats sont élus dans chaque circonscription ou district. La représentation proportionnelle multi-sièges est utilisée dans de nombreux pays, notamment en Europe. Les électeurs votent généralement pour des partis politiques plutôt que pour des candidats individuels, et les partis reçoivent un nombre de sièges proportionnel au nombre de votes qu'ils ont reçus. Plus le nombre de sièges à pourvoir dans un district est élevé, plus le résultat est susceptible d'être proportionnel. C'est parce qu'avec plus de sièges à pourvoir, il y a plus de chances qu'une variété de partis ou de candidats obtiennent une représentation.

Par exemple, si un district élit dix représentants, alors un parti qui reçoit environ 10 % des votes devrait, en théorie, gagner un siège. Mais si le même district ne choisissait qu'un seul représentant (comme c'est le cas dans un système majoritaire à un tour), alors un parti qui reçoit 10 % des votes ne gagnerait probablement pas ce siège, à moins qu'il n'obtienne plus de votes que tout autre parti. Ce système permet une meilleure représentation des minorités et des partis plus petits, et peut donc donner lieu à une plus grande diversité de voix et de perspectives dans le processus politique. Cependant, il peut aussi rendre le système politique plus fragmenté et compliquer la formation de gouvernements stables.

La variante la plus répandue de ce mode de scrutin est le système de représentation proportionnelle de liste. Dans ce système, chaque parti politique présente une liste de candidats équivalente au nombre de sièges à pourvoir. Après le vote, les sièges sont répartis en fonction du nombre de votes reçus par chaque parti, en suivant une méthode prédéfinie.

Le scrutin de liste proportionnelle est la forme la plus couramment utilisée du système de représentation proportionnelle. Voici comment il fonctionne :

  1. Création des listes de candidats : Chaque parti établit une liste de candidats. Le nombre de candidats sur la liste est généralement égal au nombre total de sièges disponibles dans la circonscription. L'ordre des candidats sur la liste peut être déterminé par le parti lui-même (liste fermée) ou peut être influencé par les électeurs (liste ouverte).
  2. Vote : Les électeurs votent pour une liste de parti plutôt que pour un candidat individuel.
  3. Attribution des sièges : Les sièges sont attribués aux partis en proportion du nombre total de votes qu'ils ont reçus. Il existe différentes méthodes pour accomplir cela, comme la méthode d'Hondt ou la méthode Sainte-Laguë, qui utilisent des formules mathématiques pour répartir les sièges de manière aussi proportionnelle que possible. Par exemple, si un parti obtient 30% des votes dans une circonscription de 10 sièges, il obtiendrait environ 3 sièges (30% de 10). Les candidats qui occupent les trois premières places sur la liste de ce parti seraient alors élus.
  4. Stratégie de distribution : La stratégie de distribution dépend du type de scrutin proportionnel de liste. Dans une liste fermée, l'ordre des candidats est fixé par le parti et les électeurs ne peuvent pas changer cet ordre. Les sièges sont attribués dans l'ordre de la liste jusqu'à ce que le parti n'ait plus de sièges à attribuer. Dans une liste ouverte, les électeurs peuvent influencer l'ordre des candidats sur la liste, et les sièges sont attribués en fonction de l'ordre modifié.

Ce système est conçu pour assurer une représentation équitable de tous les partis politiques dans une législature, en fonction du soutien qu'ils reçoivent de la part des électeurs. Il a tendance à favoriser les partis minoritaires et à encourager un système politique multipartite.

l'analyse d'un système électoral peut se faire selon plusieurs dimensions. Voici une explication de ces cinq dimensions :

  1. Formule électorale : Il s'agit de la méthode utilisée pour convertir les votes en sièges. Par exemple, dans un système de scrutin majoritaire, le candidat ou le parti qui reçoit le plus de votes remporte la victoire. Dans un système proportionnel, les sièges sont distribués en fonction du pourcentage de votes obtenus par chaque parti.
  2. Taille du district : Cette dimension concerne le nombre de sièges disponibles dans chaque circonscription ou district. Plus la taille du district est grande, plus le système est susceptible d'être proportionnel. La taille du district, c'est-à-dire le nombre de sièges à pourvoir dans chaque circonscription ou district, peut influencer la proportionnalité d'un système électoral. En Irlande, par exemple, le système de vote unique transférable (Single Transferable Vote, STV) est utilisé. Chaque circonscription élit entre trois et cinq membres, ce qui permet une certaine proportionnalité tout en conservant la représentation locale. Aux Pays-Bas, par contre, le système de représentation est totalement proportionnel. L'ensemble du pays est considéré comme un seul district électoral pour les élections législatives, avec 150 sièges à pourvoir. Cela signifie que les partis politiques ont l'occasion d'être représentés à la Tweede Kamer (la chambre basse du Parlement néerlandais) même s'ils n'ont qu'une petite fraction du vote national. C'est pourquoi la politique néerlandaise a tendance à être extrêmement diverse et représentative des différentes opinions de la population. En règle générale, plus le nombre de sièges à pourvoir dans un district est élevé, plus le résultat sera proportionnel. Cela permet de mieux représenter les minorités politiques, mais peut également conduire à une fragmentation politique et à des difficultés pour former un gouvernement stable.
  3. Niveau du système électoral : Il s'agit de savoir si le système est national, régional ou local. Certains pays utilisent différents systèmes électoraux à différents niveaux de gouvernement. Le niveau du système électoral fait référence à la structure dans laquelle se déroule l'élection. Cela peut se rapporter au niveau de gouvernement (local, régional, national), mais aussi à la structure du système électoral lui-même. Certaines structures de système électoral comportent plusieurs "niveaux" de distribution des sièges. Par exemple, dans certains systèmes de représentation proportionnelle mixte ou compensatoire, une première série de sièges est attribuée au niveau des districts, généralement en utilisant un système majoritaire ou semi-proportionnel. Ensuite, des sièges supplémentaires sont attribués à un "deuxième niveau" afin de compenser les distorsions de proportionnalité qui sont apparues au premier niveau. C'est le cas, par exemple, en Allemagne, où la moitié des sièges du Bundestag sont attribués dans des circonscriptions uninominales en utilisant le scrutin majoritaire à un tour, tandis que l'autre moitié est attribuée sur la base de listes de partis à l'échelle de chaque Land pour assurer une représentation proportionnelle globale. Dans certains pays nordiques, une proportion de sièges est réservée aux candidats qui n'ont pas été élus au niveau des districts, ce qui permet d'assurer une représentation plus proportionnelle. Ces sièges, souvent appelés sièges de compensation ou de nivellement, peuvent aider à corriger les distorsions produites par le système de distribution des sièges au niveau du district. Le pourcentage de ces sièges varie d'un pays à l'autre, mais peut aller de 11 à 20%
  4. Seuil de représentation : Il s'agit du pourcentage minimum de votes qu'un parti doit obtenir pour être éligible à l'attribution de sièges. Ce seuil est souvent utilisé dans les systèmes de représentation proportionnelle pour éviter une trop grande fragmentation du système politique. Ce seuil de représentation est une caractéristique importante de nombreux systèmes de représentation proportionnelle. Il s'agit d'un pourcentage minimum de votes qu'un parti doit obtenir pour être éligible à l'attribution de sièges. Le but de ces seuils est d'éviter une fragmentation excessive du système politique, qui pourrait rendre difficile la formation de gouvernements stables. Ils empêchent aussi l'entrée au parlement de partis extrémistes qui n'ont obtenu qu'un très petit pourcentage des votes. L'exemple de l'Allemagne, est particulièrement instructif. Suite aux problèmes posés par la fragmentation politique sous la République de Weimar, l'Allemagne de l'après-guerre a instauré un seuil de 5% pour l'attribution des sièges du Bundestag. Cependant, une exception à ce seuil existe pour les partis qui gagnent au moins trois sièges de circonscription. Par ailleurs, certains pays utilisent également un système de "sièges bonus", où le parti qui arrive en tête dans une élection reçoit des sièges supplémentaires. Ceci est généralement fait dans le but de faciliter la formation d'un gouvernement stable et de récompenser le parti qui a reçu le plus de soutien de la part des électeurs. Il est important de noter que, bien que les seuils de représentation et les systèmes de sièges bonus puissent aider à promouvoir la stabilité politique, ils peuvent aussi avoir pour effet de distordre la représentation proportionnelle et d'exclure certaines voix du processus politique.
  5. Possibilité de choisir des candidats à l'intérieur d'une liste : Certains systèmes de représentation proportionnelle permettent aux électeurs de choisir des candidats spécifiques au sein d'une liste de parti. Dans une liste ouverte, les électeurs peuvent influencer l'ordre des candidats sur la liste. Dans une liste fermée, l'ordre des candidats est fixé par le parti. Le "panachage" permet aux électeurs de voter pour des candidats de différents partis. Une fois que les sièges sont attribués à chaque parti, il faut déterminer quels candidats spécifiques occuperont ces sièges. Ce processus varie en fonction de si le système utilise des listes ouvertes, des listes fermées, ou autorise le "panachage". Voici ce que signifie chaque terme :
    • Listes ouvertes (open ballot) : Dans ce système, les électeurs ont la possibilité de voter pour des candidats spécifiques à l'intérieur de la liste d'un parti. Ils peuvent également ajouter des candidats d'autres partis. Cela permet aux électeurs d'influencer l'ordre des candidats sur la liste, ce qui détermine quels candidats seront élus si le parti remporte suffisamment de sièges.
    • Listes fermées : Dans ce système, l'ordre des candidats sur la liste de chaque parti est prédéterminé par le parti lui-même. Les électeurs votent pour une liste de parti plutôt que pour des candidats individuels. Les sièges que le parti remporte sont attribués aux candidats dans l'ordre dans lequel ils apparaissent sur la liste.
    • Panachage : Cette méthode permet aux électeurs de voter pour des candidats de différentes listes, voire pour des personnes qui ne sont pas candidates. Cela donne aux électeurs un maximum de flexibilité pour personnaliser leur vote. Le panachage est utilisé dans certains systèmes électoraux, notamment en Suisse et au Luxembourg. Ces différentes méthodes ont des implications pour le degré de contrôle que les électeurs ont sur quels candidats spécifiques sont élus, et peuvent donc influencer le type de représentation que le système électoral produit.

Chacune de ces dimensions peut avoir un impact significatif sur les résultats d'une élection et sur la nature du système politique dans son ensemble.

Résume le seuil, le taux de panachage, etc.

Analysant les implications des systèmes électoraux

Le choix du système électoral a des conséquences significatives pour la nature du système politique d'un pays et peut influencer une variété de résultats, y compris :

  1. Représentativité politique : Les systèmes électoraux proportionnels ont tendance à donner une représentation plus équitable des différents courants politiques existants au sein de l'électorat, tandis que les systèmes majoritaires peuvent favoriser les grands partis et marginaliser les petits partis et les minorités.
  2. Stabilité gouvernementale : Les systèmes majoritaires ont tendance à produire des gouvernements stables basés sur une majorité claire. Les systèmes proportionnels, en revanche, peuvent conduire à la formation de coalitions gouvernementales, qui peuvent parfois être instables si aucun parti ne réussit à obtenir une majorité claire.
  3. Responsabilité et lien entre l'électeur et l'élu : Dans les systèmes majoritaires à un tour ou à deux tours, chaque député représente une circonscription spécifique, ce qui peut renforcer le lien entre l'électeur et son représentant. En revanche, dans les systèmes de liste proportionnelle, les députés sont élus sur des listes de partis, ce qui peut affaiblir le lien entre l'électeur et son représentant.
  4. Diversité des représentants : Certains systèmes électoraux peuvent encourager une plus grande diversité parmi les représentants élus, par exemple en favorisant la représentation des femmes ou des minorités. Par exemple, certains pays utilisent des listes fermées avec des règles de parité de genre.
  5. Comportement électoral et parti politique : Le système électoral peut influencer le comportement des électeurs et des partis politiques. Par exemple, dans les systèmes majoritaires, les électeurs peuvent être incités à voter stratégiquement pour éviter de "gaspiller" leur vote sur un candidat qui a peu de chances de gagner.

Il n'y a pas de "meilleur" système électoral universel qui serait optimal pour tous les pays dans tous les contextes. Le choix du système électoral approprié dépend beaucoup du contexte spécifique d'un pays, de ses valeurs sociétales, de son histoire, et des objectifs qu'il cherche à atteindre par le biais de son système électoral..

  • Nombre de voix obtenues : Les systèmes proportionnels sont généralement considérés comme plus équitables en termes de représentation des voix obtenues, car ils attribuent les sièges en fonction du pourcentage de votes obtenus par chaque parti. Cependant, cela peut conduire à une fragmentation du système politique et à des difficultés pour former un gouvernement stable.
  • Représentativité des femmes, des minorités : Les systèmes de liste fermée, où l'ordre des candidats est prédéterminé par le parti, peuvent être utilisés pour améliorer la représentativité des femmes et des minorités. Par exemple, certains pays imposent des quotas ou des règles de parité de genre sur les listes de partis. Cependant, cela dépend aussi beaucoup de la volonté politique et de l'engagement envers la diversité.
  • Efficacité - Stabilité gouvernementale : Les systèmes majoritaires ont tendance à favoriser la formation de gouvernements stables en attribuant une prime à la majorité. Cependant, ils peuvent aussi mener à une sous-représentation des petites formations et des minorités. Les systèmes proportionnels, d'un autre côté, peuvent conduire à la formation de coalitions, qui peuvent parfois être instables.
  • Performance (économique, indicateurs sociaux, etc.) : Il est difficile d'établir un lien direct et universel entre le système électoral et la performance économique ou sociale. Cela dépend de nombreux autres facteurs, tels que la qualité du leadership, les politiques mises en place, le contexte économique global, et bien d'autres.

Il est donc important de peser ces différents facteurs et d'adapter le système électoral aux spécificités du contexte politique, social et culturel de chaque pays.

Le système proportionnel assure-t-il une meilleure représentativité ? Le système proportionnel est souvent considéré comme offrant une meilleure représentativité en termes de correspondance entre le nombre de votes obtenus par chaque parti et le nombre de sièges qu'il reçoit au parlement ou à l'assemblée. Dans un système proportionnel, le nombre de sièges qu'un parti obtient est généralement proportionnel au pourcentage de votes qu'il a reçus. C'est-à-dire que si un parti obtient 30% des voix, il devrait également obtenir environ 30% des sièges. Cela peut donner une représentation plus équitable des différentes tendances politiques au sein de la population. En revanche, dans un système majoritaire, un parti peut obtenir une majorité de sièges avec moins de 50% des voix. Par exemple, si un parti remporte 40% des voix dans chaque circonscription, il peut remporter tous les sièges même s'il n'a pas la majorité des voix à l'échelle nationale.

Les systèmes majoritaires comme le système uninominal à un tour utilisé au Royaume-Uni, ou le système uninominal à deux tours utilisé en France, peuvent parfois produire des résultats qui ne reflètent pas parfaitement la distribution des voix au niveau national. Dans un système majoritaire, il est possible qu'un parti qui obtient la majorité des votes dans un grand nombre de circonscriptions, mais pas nécessairement la majorité des votes au niveau national, remporte une grande majorité des sièges. Cela peut conduire à une distorsion entre le pourcentage de voix obtenues par un parti et le pourcentage de sièges qu'il reçoit. Par exemple, au Royaume-Uni lors de l'élection générale de 2015, le Parti conservateur a remporté 51% des sièges avec seulement 37% des voix. Dans le même temps, le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP) a reçu 13% des voix mais n'a obtenu qu'un seul siège (0,2% du total).

Même parmi les systèmes non proportionnels (ou majoritaires), il existe une grande variété de méthodes et de règles qui peuvent affecter le degré de représentativité. La taille du district, c'est-à-dire le nombre de sièges à pourvoir dans chaque circonscription, peut avoir un impact significatif. Dans les systèmes avec des circonscriptions de grande taille, comme aux Pays-Bas où tout le pays est considéré comme un seul district pour les élections législatives, le résultat a tendance à être plus proportionnel car les petits partis ont plus de chances d'obtenir un siège. Cependant, d'autres facteurs peuvent également jouer un rôle. Par exemple, l'existence d'un seuil électoral, comme en Tchécoslovaquie, peut introduire un certain degré de non-représentativité. Un seuil électoral est une règle qui stipule qu'un parti doit obtenir un certain pourcentage des voix (par exemple, 5%) pour être éligible à l'attribution de sièges. Cette règle peut empêcher les petits partis d'obtenir une représentation, même s'ils ont réussi à obtenir une proportion significative de voix.

Conséquences des systèmes électoraux1.png

Ce tableau illustre une simulation hypothétique des résultats électoraux pour les élections de 2007 et 2010 en France et au Royaume-Uni, si un système alternatif avait remplacé le système électoral majoritaire en place. On constate alors une diminution de la part des sièges détenue par les grands partis, au profit d'une augmentation pour les petits partis. On peut observer une tendance similaire pour l'Angleterre, où un tel changement de système électoral pourrait potentiellement modifier la composition de la coalition gouvernementale issue des élections.

C'est une conséquence majeure potentielle du passage d'un système électoral majoritaire à un système proportionnel. Dans un système proportionnel, les petits partis ont généralement une chance beaucoup plus grande de remporter des sièges, ce qui pourrait diminuer la part des sièges détenue par les grands partis. Dans un système majoritaire comme ceux utilisés en France et au Royaume-Uni, les partis qui remportent une pluralité de voix dans chaque circonscription reçoivent tous les sièges de cette circonscription, ce qui tend à favoriser les partis les plus grands et les mieux établis. En revanche, dans un système proportionnel, les sièges sont répartis en fonction de la part des voix obtenues par chaque parti, ce qui donne généralement aux petits partis une meilleure chance d'obtenir une représentation. Cela signifie que si la France ou le Royaume-Uni passait à un système proportionnel, cela pourrait mener à une augmentation du nombre de partis représentés au parlement et à une plus grande fragmentation du paysage politique. Cela pourrait également changer les coalitions gouvernementales possibles, car les grands partis pourraient avoir besoin de s'allier avec plus de petits partis pour former une majorité.

Conséquences des systèmes électoraux2.png

La représentativité des femmes dans les systèmes électoraux

La représentativité des femmes en politique est un enjeu important dans de nombreux pays. Dans le cadre d'un système électoral, plusieurs facteurs peuvent influencer le degré de représentation des femmes.

  • Le type de système électoral : Dans les systèmes proportionnels, notamment ceux utilisant des listes fermées, les partis ont souvent la possibilité (et parfois l'obligation) d'alterner les hommes et les femmes sur leurs listes de candidats, ce qui peut augmenter la représentation des femmes. Par contre, dans un système majoritaire à un tour ou à deux tours, les candidats sont souvent choisis individuellement pour chaque circonscription, ce qui peut limiter les opportunités pour les femmes.
  • Les quotas de genre : Certains pays ont introduit des quotas obligatoires pour garantir un certain pourcentage de femmes parmi les candidats ou les élus. Ces quotas peuvent être particulièrement efficaces dans les systèmes de liste fermée.
  • La culture politique et sociale : Même en l'absence de quotas, la culture politique et sociale d'un pays peut influencer la représentation des femmes. Par exemple, les partis peuvent choisir de présenter davantage de femmes candidates pour répondre à la demande des électeurs ou pour promouvoir l'égalité des genres.
  • Le soutien institutionnel : Le soutien de l'État et des institutions politiques peut également jouer un rôle. Par exemple, des programmes de formation et de mentorat peuvent aider à préparer davantage de femmes à se présenter aux élections.

Si ces facteurs peuvent augmenter la représentation des femmes, ils ne garantissent pas nécessairement l'égalité des genres en politique. Par exemple, les femmes élues doivent également avoir l'opportunité d'occuper des postes de pouvoir et de participer pleinement à la prise de décisions. De plus, la représentation des femmes ne doit pas se limiter au parlement ou à l'assemblée, mais doit s'étendre à tous les niveaux de gouvernement et à toutes les sphères de la vie politique.

Plusieurs études ont montré que les systèmes électoraux proportionnels tendent à favoriser une meilleure représentation des femmes par rapport aux systèmes majoritaires. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette tendance. Tout d'abord, dans les systèmes proportionnels, les partis ont souvent l'opportunité (et parfois l'obligation) de présenter des listes de candidats comprenant une proportion équilibrée de femmes et d'hommes. En particulier, dans les systèmes de listes fermées, les partis peuvent être tenus de présenter des listes "zébrées", où les hommes et les femmes alternent. Deuxièmement, les systèmes proportionnels peuvent encourager la diversité en offrant plus d'opportunités aux petits partis. Comme les femmes sont parfois plus présentes dans les partis minoritaires ou nouveaux, cela peut augmenter leur chance d'être élues. Enfin, dans un système proportionnel, les partis peuvent être plus enclins à présenter des femmes candidates afin de répondre à la demande des électeurs pour une représentation équilibrée des genres.

Dans un système électoral proportionnel, spécialement celui de liste, le fait d'avoir plusieurs candidats à choisir de la même liste peut inciter les partis à diversifier leurs candidats en termes de genre. Dans un tel système, les électeurs ont la possibilité de voter pour une liste plutôt que pour un candidat individuel. Par conséquent, un parti politique qui présenterait une liste de candidats exclusivement masculine pourrait risquer de perdre l'adhésion d'une partie de l'électorat qui valorise la diversité de genre. Ainsi, présenter une liste mixte peut être perçu comme plus inclusif et démocratique, ce qui peut attirer un électorat plus large.

Par ailleurs, dans un système uninominal, le parti doit choisir un seul candidat pour représenter chaque circonscription. Cette situation peut perpétuer les stéréotypes de genre et limiter les opportunités pour les femmes candidates si les électeurs ou les partis ont des préjugés en faveur des candidats masculins. Cela dit, même si ces facteurs peuvent contribuer à expliquer pourquoi les systèmes proportionnels tendent à favoriser une meilleure représentation des femmes, ils ne sont qu'une partie de l'explication. D'autres facteurs, tels que la culture politique du pays, les politiques des partis, les quotas de genre et le soutien institutionnel à la participation des femmes, jouent également un rôle crucial.

Proposer des listes de candidats diversifiées en termes de genre, d'origine ethnique, d'âge, etc., peut être bénéfique pour un parti politique dans un système électoral proportionnel. D'une part, cela peut aider à attirer un électorat plus large et diversifié, car différents groupes de l'électorat peuvent se sentir plus représentés et donc plus enclins à voter pour ce parti. D'autre part, la diversité des candidats peut contribuer à améliorer la qualité de la prise de décision au sein du parti et au sein des instances élues, car différentes perspectives et expériences peuvent être prises en compte. En outre, la présentation de listes diversifiées peut être perçue comme un signe d'ouverture et de modernité de la part du parti, ce qui peut améliorer son image auprès de l'électorat. Cela peut également contribuer à la légitimité du système politique dans son ensemble, en donnant l'impression que toutes les parties de la société sont représentées.

Influence des systèmes électoraux sur le nombre de partis

Maurice Duverger, politologue français, est bien connu pour avoir formulé la "loi de Duverger" dans les années 1950. Cette loi postule une corrélation entre le système électoral d'un pays et la structure de son système de partis. Plus précisément, Duverger soutenait que les systèmes électoraux basés sur le scrutin majoritaire uninominal à un ou deux tours (comme au Royaume-Uni ou en France) tendent à favoriser un système bipartite, tandis que les systèmes électoraux proportionnels (comme aux Pays-Bas ou en Belgique) tendent à conduire à un système multipartite.

La raison en est que, dans un système majoritaire, les partis minoritaires ont peu de chances d'obtenir des sièges, ce qui encourage les électeurs à voter stratégiquement pour l'un des deux principaux partis plutôt que de "gaspiller" leur vote sur un petit parti. Par conséquent, au fil du temps, les petits partis sont marginalisés et un système bipartite émerge. En revanche, dans un système proportionnel, même les petits partis ont une chance raisonnable d'obtenir des sièges, ce qui encourage la diversité des partis.

Maurice Duverger a formulé deux lois majeures concernant le rapport entre le système électoral et le nombre de partis politiques d'un pays. Ces deux lois, souvent appelées "lois de Duverger", sont les suivantes :

  1. La première loi, souvent qualifiée de "loi mécanique", stipule que le scrutin majoritaire uninominal à un tour favorise un système politique bipartite. Le raisonnement est que dans ce système, les petits partis qui ont un soutien populaire éparpillé à travers tout le pays ont peu de chances d'obtenir des sièges, car ils doivent être le premier choix dans une circonscription donnée pour y gagner. Cela décourage les électeurs de voter pour ces petits partis, car ils ne veulent pas "gaspiller" leur vote. Au lieu de cela, ils sont incités à voter pour l'un des deux grands partis, renforçant ainsi leur domination.
  2. La deuxième loi, souvent appelée "loi psychologique", soutient que les systèmes de représentation proportionnelle favorisent un système multipartite. Dans ce système, même les partis qui ont un soutien minoritaire réparti dans tout le pays ont une chance d'obtenir des sièges, à condition qu'ils atteignent un certain seuil de pourcentage de votes. Cela encourage la diversité des partis et la représentation d'une variété d'intérêts.

Le "nombre effectif de partis", ou la "taille effective du système de partis" est un indicateur a été proposé par l'économiste politique Markku Laakso et l'analyste politique Rein Taagepera dans les années 1970. Le concept derrière le nombre effectif de partis est que tous les partis ne sont pas égaux en termes d'importance. Certains partis peuvent avoir beaucoup plus de sièges au parlement ou de voix dans une élection que d'autres. Par conséquent, simplement compter le nombre total de partis peut ne pas donner une image précise de la complexité et de la diversité du système de partis.

La formule pour calculer le nombre effectif de partis est :

Nombre effectif de partis = 1 / (Somme des carrés des proportions de sièges (ou voix) de chaque parti)

Par exemple, supposons qu'il y ait trois partis dans un pays avec les proportions suivantes de sièges au parlement : 0,5 pour le parti A, 0,3 pour le parti B, et 0,2 pour le parti C. Le nombre effectif de partis serait alors :

Nombre effectif de partis = 1 / (0,5^2 + 0,3^2 + 0,2^2) = 2,44

Cela signifie qu'en termes de répartition des sièges, ce système de partis est équivalent à un système avec environ deux à trois partis de taille égale.

Impact sur le type de gouvernement : coalitions vs. gouvernements monopartites

La nature du système électoral d'un pays a une influence significative sur la composition de son gouvernement.

  • Gouvernements de coalition dans les systèmes proportionnels : Dans les systèmes de représentation proportionnelle, comme ceux en vigueur dans la plupart des pays européens, les gouvernements sont souvent formés par des coalitions de plusieurs partis. Cela est dû au fait que dans ces systèmes, il est plus difficile pour un seul parti d'obtenir une majorité absolue de sièges. La diversité des partis obtenants des sièges au Parlement implique souvent la nécessité de négociations et de compromis pour former un gouvernement.
  • Gouvernements monopartites dans les systèmes majoritaires : Dans les systèmes électoraux majoritaires, comme ceux du Royaume-Uni ou des États-Unis, il est plus fréquent d'avoir des gouvernements monopartites. En effet, le système majoritaire favorise les grands partis et rend difficile l'accès au Parlement pour les petits partis. De ce fait, il est plus probable qu'un seul parti remporte une majorité de sièges, permettant de former un gouvernement sans la nécessité de coalitions.

Ces caractéristiques ont des implications sur la gouvernance. Dans les systèmes de coalition, la prise de décision peut être plus complexe et lente, en raison des compromis nécessaires entre les différents partis de la coalition. Cependant, cela peut aussi conduire à des décisions plus consensuelles et représentatives de divers intérêts de la société. D'autre part, un gouvernement monopartite peut être en mesure de prendre des décisions plus rapidement, mais ces décisions peuvent ne pas refléter autant de diversité d'opinions et d'intérêts.

Avantages et inconvénients des différents systèmes électoraux

Il y a un débat constant parmi les politologues et les spécialistes des systèmes électoraux sur les mérites et les inconvénients des systèmes de représentation proportionnelle et des systèmes majoritaires.

Critiques du système proportionnel :

  • Instabilité gouvernementale : Les gouvernements de coalition, qui sont plus fréquents dans les systèmes proportionnels, peuvent être instables et susceptibles de se briser. Cela peut entraîner des gouvernements de courte durée et une instabilité politique.
  • Difficulté de réforme : Dans un gouvernement de coalition, chaque parti a ses propres priorités et positions politiques, ce qui peut rendre difficile la mise en œuvre de réformes politiques significatives. Le processus de négociation nécessaire pour parvenir à un accord entre les partis peut être long et laborieux.
  • Manque de responsabilité : Il peut être difficile pour les électeurs de tenir un parti spécifique responsable des actions du gouvernement, car aucune action n'est entièrement de la responsabilité d'un seul parti.

Avantages du système majoritaire :

  • Clarté de la responsabilité : Dans un gouvernement monopartite, il est clair qui est responsable des actions du gouvernement. Cela peut améliorer la responsabilité politique.
  • Stabilité gouvernementale : Les gouvernements monopartites sont généralement plus stables que les gouvernements de coalition, car ils ne dépendent pas de plusieurs partis pour leur survie.
  • Capacité de réforme : Un parti qui détient une majorité absolue est généralement mieux placé pour mettre en œuvre des réformes politiques importantes, car il n'a pas besoin de négocier avec d'autres partis pour obtenir leur soutien.

Dans les systèmes de représentation proportionnelle, la mise en œuvre de réformes peut être un défi en raison de la nécessité d'obtenir un consensus parmi plusieurs partis. Voici quelques points pour expliquer ce phénomène :

  • Coordination entre partis : Dans un gouvernement de coalition, les décisions doivent être coordonnées et négociées entre plusieurs partis. Cela peut rendre le processus de prise de décision plus lent et plus complexe, car chaque parti a ses propres intérêts et priorités.
  • Blocage de réformes : Dans une coalition, un parti minoritaire peut potentiellement bloquer une réforme qui est importante pour les autres partis de la coalition. Cette dynamique peut entraver la capacité du gouvernement à réformer.
  • Instabilité des coalitions : Les coalitions peuvent être instables et susceptibles de se briser, en particulier lorsqu'il s'agit de problèmes controversés. Cela peut entraîner un gouvernement de courte durée et une instabilité politique, ce qui à son tour peut réduire la capacité de réforme.
  • Capacité de réponse : L'obligation de négocier et de coordonner entre plusieurs partis peut également rendre le gouvernement moins capable de répondre rapidement aux défis économiques et sociaux.

Des études ont mis en évidence des liens entre les systèmes électoraux et les politiques économiques. Par exemple, certains travaux ont suggéré que les pays avec des systèmes de représentation proportionnelle peuvent avoir tendance à avoir des déficits budgétaires et des niveaux de dette publique plus élevés.

Il y a plusieurs raisons possibles à cela :

  • Compromis politiques : Dans les systèmes de représentation proportionnelle, les gouvernements sont souvent formés de coalitions de plusieurs partis. Pour maintenir la stabilité de la coalition, les partis peuvent être amenés à faire des compromis, qui peuvent inclure des dépenses publiques accrues pour satisfaire les différentes constituances des partis.
  • Instabilité politique : La possible instabilité des gouvernements de coalition peut rendre plus difficile l'adoption de mesures d'austérité ou de consolidation budgétaire, car ces mesures peuvent être politiquement impopulaires et mettre en péril la coalition.
  • Représentativité : Les systèmes de représentation proportionnelle permettent une meilleure représentation des différents groupes de la société, ce qui peut se traduire par une demande plus forte de dépenses publiques pour satisfaire les besoins de ces différents groupes.

Annexes

References