« La macroéconomie ouverte : concepts de base » : différence entre les versions

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{{Infobox Lecture
| image =
| image_caption =
| cours = [[Introduction à la macroéconomie]]
| faculté =
| département =
| professeurs =
*[[Federica Sbergami|Sbergami, Federica]]<ref>[https://www.unige.ch/gsem/en/research/faculty/all/federica-sbergami/ Page personnelle de Federica Sbergami sur le site de l'Université de Genève]</ref><ref>[https://www.unine.ch/irene/home/equipe/federica_sbergami.html Page personnelle de Federica Sbergami sur le site de l'Université de Neuchâtel]</ref><ref>[https://www.researchgate.net/scientific-contributions/14836393_Federica_Sbergami Page personnelle de Federica Sbergami sur Research Gate]</ref>
*[[Nicolas Maystre]]<ref>Researchgate.net - [https://www.researchgate.net/profile/Nicolas_Maystre Nicolas Maystre]</ref><ref>Google Scholar - [https://scholar.google.com/citations?user=B73U0wsAAAAJ&hl=en Nicolas Maystre]</ref><ref>VOX, CEPR Policy Portal - [https://voxeu.org/users/nicolasmaystre0 Nicolas Maystre]</ref><ref>[http://nicolas.maystre.ch/ Nicolas Maystre's webpage]</ref><ref>Cairn.info - [https://www.cairn.info/publications-de-Nicolas-Maystre--104530.htm Nicolas Maystre]</ref><ref>Linkedin - [https://www.linkedin.com/in/nicolas-maystre-82660737/?originalSubdomain=ch Nicolas Maystre]</ref><ref>Academia.edu - [https://unctad.academia.edu/NicolasMaystre Nicolas Maystre]</ref>
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| lectures =
*[[Aspects introductifs de la macroéconomie]]
*[[Le Produit Intérieur Brut (PIB)]]
*[[L'indice des prix à la consommation (IPC)]]
*[[Production et croissance économique]]
*[[Chômage]]
*[[Marché financier]]
*[[Le système monétaire]]
*[[Croissance monétaire et inflation]]
*[[La macroéconomie ouverte : concepts de base]]
*[[La macroéconomie ouverte: le taux de change]]
*[[Equilibre en économie ouverte]]
*[[L'approche keynésienne et le modèle IS-LM]]
*[[Demande et offre agrégée]]
*[[L'impact des politiques monétaires et fiscales]]
*[[Trade-off entre inflation et chômage]]
*[[La réaction à la crise financière de 2008 et la coopération internationale]]
}}
Une économie fermée est une économie qui n’a pas d’interaction avec le reste du monde.
Une économie fermée est une économie qui n’a pas d’interaction avec le reste du monde.


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Le document qui résume les flux économiques et financiers entre résidents et non résidents est la balance des paiements.
Le document qui résume les flux économiques et financiers entre résidents et non résidents est la balance des paiements.


Après avoir défini des concepts comme les exportations nettes, le flux net de capitaux, le taux de change, nous allons décrire la relation qui existe entre certaines de ces variables et déterminer le taux de change d’équilibre de long terme.
{{Translations
| en = Open Macroeconomics: Basic Concepts
| es = Macroeconomía Abierta: Conceptos básicos
}}


 
= Transactions internationales et balance des paiements =
= Balance des paiements et comptabilité nationale en économie ouverte =


== Exportations nettes ==
== Exportations nettes ==
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En contrepartie d'une exportation de titres, il y aura soit une importation de marchandises, soit une importation de capitaux. Si on somme toutes les transactions entre le pays domestique et le reste du monde, forcement, au net, NX = NCO
En contrepartie d'une exportation de titres, il y aura soit une importation de marchandises, soit une importation de capitaux. Si on somme toutes les transactions entre le pays domestique et le reste du monde, forcement, au net, NX = NCO
= Comptabilité nationale en économie ouverte =


== Production et dépense en économie ouverte ==
== Production et dépense en économie ouverte ==
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Dit de manière différente, le pays a une BC positive s’il dégage une épargne nette (secteur privé et secteur public confondus) positive. En effet, en considérant explicitement les taxes dans l’équation précédente, à l’équilibre nous avons:
Dit de manière différente, le pays a une BC positive s’il dégage une épargne nette (secteur privé et secteur public confondus) positive. En effet, en considérant explicitement les taxes dans l’équation précédente, à l’équilibre nous avons:


:::::<math>BC = ( PIB C T ) I + (T G) = S_P I + S_G = S I</math>
:::::<math>BC = ( PIB - C - T ) - I + (T - G) = S_P - I + S_G = S - I</math>


Le solde de la BC est égal au surplus d’épargne privée sur les investissements augmenté de l’éventuel excédent budgétaire de l’Etat. Evidement, en présence d’un déficit budgétaire, on a encore un solde positif de la BC seulement si l’épargne privée est suffisante pour financer les investissements et le déficit de l’Etat (= mesure du besoin de financement de l’économie).
Le solde de la BC est égal au surplus d’épargne privée sur les investissements augmenté de l’éventuel excédent budgétaire de l’Etat. Evidement, en présence d’un déficit budgétaire, on a encore un solde positif de la BC seulement si l’épargne privée est suffisante pour financer les investissements et le déficit de l’Etat (= mesure du besoin de financement de l’économie).
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et donc,
et donc,


:<math>-BMC = S_P I + S_G = S I</math>
:<math>-BMC = S_P - I + S_G = S - I</math>


Ceci implique que, si le pays dégage une épargne nationale nette, il exporte des capitaux (NCO > 0 et BMC < 0: flux sortant de capitaux net = position de créancier net), sa BC est positive et il accumule des créances sur l’étranger. Au contraire, si le pays a un besoin net de financement (par exemple parce que le déficit de l’Etat dépasse le surplus de l’épargne privée sur l’investissement), il importe des capitaux (NCO < 0 et BMC > 0: flux entrant de capitaux = position de débiteur net), sa BC est en déficit et il s’endette vers l’étranger.
Ceci implique que, si le pays dégage une épargne nationale nette, il exporte des capitaux (NCO > 0 et BMC < 0: flux sortant de capitaux net = position de créancier net), sa BC est positive et il accumule des créances sur l’étranger. Au contraire, si le pays a un besoin net de financement (par exemple parce que le déficit de l’Etat dépasse le surplus de l’épargne privée sur l’investissement), il importe des capitaux (NCO < 0 et BMC > 0: flux entrant de capitaux = position de débiteur net), sa BC est en déficit et il s’endette vers l’étranger.
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[[Fichier:Intromacro Déficits et surplus globaux 1.png|400px|center|vignette|Source: Feenstra and Taylor, 2008]]
[[Fichier:Intromacro Déficits et surplus globaux 1.png|400px|center|vignette|Source: Feenstra and Taylor, 2008]]
= Le marché des changes =
== Le prix des transactions internationales ==
Le taux de change entre deux pays est le prix auquel se font les échanges entre eux.
On distingue deux types de taux de change :
*Le '''taux de change nominal''' (théorie de la Parité du Pouvoir d'Achat et marché des changes → ce chapitre) ;
*Le '''taux de change réel''' (condition d'équilibre en économie ouverte → chapitre suivant).
== Le taux de change nominal ==
Le taux de change nominal est le taux auquel un individu peut échanger la monnaie d’un pays contre celle d’un autre (prix relatif de deux monnaies).
On mesure le taux de change nominal de deux manières
*à l’incertain (« direct quotation ») = # d’unités de monnaie nationale par unité de devise étrangère (ex : 1 EUR équivaut à 1.20 CHF pour un résident suisse).
*au certain (« indirect quotation ») = # d’unités de devise étrangère par unité de monnaie nationale (ex : 1 CHF équivaut à 0.83 EUR pour un résident suisse). Ce type de cotation est appliqué à Londres, à New-York et depuis la mise en place de la monnaie unique sur toutes les places de la zone Euro.
Par définition l’expression "CHF/EUR" équivaut à la cotation au certain et vaut actuellement environ 0.83.
Evidemment: taux de change à l’incertain = 1 / taux de change au certain
On parle d’appréciation d’une monnaie quand on peut acheter plus d’unités de devises étrangères avec une unité de monnaie nationale (↓ du taux de change mesuré à l’incertain et ↑ du taux de change au certain). On parle de dépréciation quand on peut acheter moins d’unités de devises avec une unité de monnaie nationale.
Dans le cadre de ce cours, nous représenterons le taux de change par la variable «e» qui représente la quantité de monnaie étrangère que l’on obtient pour une unité de monnaie domestique. Si e ↑ = appréciation de la monnaie domestique.
== Le taux de change réel ==
Le taux de change réel est le taux auquel un individu peut échanger les biens et les services domestiques avec ceux d’un autre pays (prix relatif des biens).
Il dépend du taux de change nominal et des prix des biens dans les deux pays:
<math>Taux\ de\ change\ réel\ (ε) = \frac {Taux\ de\ change\ nominal\ (e)\ \times Prix\ des\ biens\ intérieurs\ (P)} {Prix\ des\ biens\ à\ l'étranger\ (P*)}</math>
[[Fichier:Intro macro graphe taux de change réel 1.png|200px|vignette|droite]]
Le taux de change réel est un facteur crucial dans la détermination des exportations et des importations d’un pays.
Une dépréciation réelle de la monnaie (↓ du taux de change réel) veut dire que les biens du pays domestique sont devenus moins chers → les consommateurs (domestiques et étrangers) demandent plus de biens domestiques et moins de biens étrangers → les EXP du pays ↑ et les IMP ↓ et en conséquence les exportations nettes (NX) ↑.
== La détermination du taux de change nominal par la PPA ==
La théorie de la Parité du Pouvoir d’Achat (PPA) est l’explication la plus simple et généralement acceptée des fluctuations du taux de change nominal dans le long terme. Selon la PPA, une unité d’une devise achète la même quantité de biens dans tous les pays.
Hypothèse : '''loi du prix unique''' = les forces d’arbitrage égalisent le prix d’un même bien vendu sur différents marchés. Si ceci est vrai pour tous les biens
:::::<math>P^* = eP</math>
'''PPA absolue''' : une devise doit avoir le même pouvoir d’achat dans tous les pays et le taux de change varie pour assurer ceci
:::::<math>e = \frac {P^*}{P}</math>.
'''PPA relative''' (moins contraignante que la PPA absolue) : le taux de change entre les devises de deux pays reflet le différentiel du niveau général des prix de ces deux pays
:::::<math>variation\ en\ pourcentage\ de\ e\ = variation\ en\ pourcentage\ de\ P^*\ - variation\ %\ de\ P\ = (π^* - π)</math>
== Les différentiels d’inflation et le taux de change ==
Si la banque centrale augmente l’offre de monnaie, la monnaie domestique perd de la valeur en termes réels (inflation) et en terme du nombre d’unités de devise étrangère qu’elle peut acheter (dépréciation continuelle).
[[Fichier:Intromacro différentiels d’inflation et le taux de change 1.png|400px|vignette|centré|Source: Mankiw 2003]]
== Le taux de change en période d’hyperinflation (Allemagne) ==
[[Fichier:Taux de change en période d’hyperinflation (Allemagne) 1.png|400px|center|vignette]]
== Critiques à la PPA ==
#Les biens ne sont pas tous échangés → biens non-échangeables (ils représentent une partie importante du PIB) → la loi du prix unique pour ces biens n’est pas vérifiée;
#Les biens échangeables ne sont pas forcement des substituts parfaits (préférence nationale et biens non-homogènes) → structures de la dépense différentes et pas d’arbitrage;
#Entraves au libre échange (barrières commerciales, coûts de transport...) → pas d’arbitrage.
== L’indice Big Mac ==
L’indice Big Mac de «The economist», (cf. lectures): à la place de considérer un panier de biens pour construire P et P* on considère le prix d’un seul bien, le Big Mac de McDonald’s (= panier d'ingrédients, les mêmes partout).
Taux de change théorique :
<math>e_th = \frac {P_CHF^BM}{P_USD^BM}</math>
Si <math>e_obs > e_th</math>, on va s’attendre à une appréciation du CHF (= dépréciation du USD)
[[Fichier:Intromacro index bigmac 1.gif|center|400px|vignette]]
== Le marché des changes ==
La PPA fournit une valeur de référence (long terme) vers laquelle on s'attend que le taux de change devrait tendre.
Cours de change : prix relatif d’une monnaie par rapport à une autre monnaie. Comme tout autre prix, aussi le prix d’une monnaie est déterminé, dans le court terme, par la rencontre de la demande et de l’offre (=> fluctuations au tour de la valeur de long terme déterminée par la PPA).
La PPA fournit une valeur de référence (long terme) vers laquelle on s'attend que le taux de change devrait tendre.
Cours de change: prix relatif d’une monnaie par rapport à une autre monnaie. Comme tout autre prix, aussi le prix d’une monnaie est déterminé, dans le court terme, par la rencontre de la demande et de l’offre (=> fluctuations au tour de la valeur de long terme déterminée par la PPA).
Exemple: achat-vente USD contre Euros (déterminants de l'O et de la D) :
*Offre USD = Demande Euros
**Exp. européennes de B&S
**Exp. européennes d’actifs
**...
**Interventions banque centrale (ventes USD → déplacement de la courbe)
*Demande USD = Offre Euros
**Imp. européennes de B&S
**Imp. européennes d’actifs
**...
**Interventions banque centrale (achats USD → déplacement de la courbe)
Quand le USD s’apprécie par rapport à l’Euro (il faut plus d’Euros pour 1$), les produits européens semblent moins chers aux américains, qui en demanderons plus => conversion de plus de $ contre Euros dans le marché des changes => fonction d’offre de $ croissante.
[[Fichier:Intromacro marché des changes 1.png|400px|vignette|centré]]
CHOCS : toute modification de l'offre ou de la demande de dollars américains aura un impact sur l'équilibre du marché des changes.
Si par exemple le flux de capitaux européens vers les États-Unis devait augmenter à cause d'une variation dans les préférences des investisseurs, la courbe de demande se déplacerait vers la droite ce qui provoquerait une appréciation du USD par rapport à l'Euro (ce qui engendrait, par ailleurs, aussi une amélioration de la balance commerciale européenne: la balance des paiements est toujours à l'équilibre).
En réalité l'impact des chocs sur le taux de change d'équilibre dépend de la flexibilité du taux de change → REGIME DES CHANGES = ensemble des règles qui gouvernent le marché des changes.
Deux régimes de change "extrêmes" (changes flottants et changes fixes) ainsi qu'une multitude d'autres possibilités intermédiaires (flottements administrés, bandes de fluctuations...)
== Régime de changes flottants ==
Sous un tel régime de changes :
*les banques centrales n’interviennent jamais sur le marché des changes
*la balance des comptes est toujours en équilibre (le taux de change s’adapte à toute variations de l’O et de la D de devise pour rétablir l’équilibre) :
**Si déficit de la Balance → dépréciation de la monnaie nationale
**Si surplus de la Balance → appréciation de la monnaie nationale
<gallery>
intromacro Régime de changes flottants 1.png|Exemple : augmentation des EXP européennes de B&S (=> <math>ED_Euros</math> => appréciation de l’Euro).
intromacro Régime de changes flottants 2.png|Exemple : diminution des EXP européennes de K (=> <math>EO_USD</math> => appréciation de l’Euro).
</gallery>
== Régime de change fixe ==
Sous un tel régime de changes, les banques centrales interviennent constamment sur le marché pour garantir une certaine parité des cours → perte d’autonomie des banques centrales: la politique monétaire n’est plus un instrument d’intervention indépendant pour la banque centrale (l’offre de monnaie varie pour maintenir la valeur de la monnaie nationale sur le marché des changes constante).
Exemples :
*Système d’étalon-or, 1879 – 1914: parité fixe en or;
*Système d’étalon du change-or (Bretton Woods), 1946 – 1973: parité fixe en dollars américain à son tour fixé en or;
*Système monétaire européen, 1979 – 1999: fluctuations admises dans un tunnel autour de la parité;
*Dans beaucoup de pays, la monnaie nationale est ancrée par rapport à une autre monnaie.
Problème:
*le taux fixé par la CB peut ne pas coïncider avec le taux d'équilibre → interventions pour conserver la parité souhaitée.
[[Fichier:Intromacro Régime de change fixe 1.png|300px|vignette|Le taux d'équilibre est inférieur au taux de change cible]]
TROIS OPTIONS pour éviter la dépréciation du dollar de Hong Kong :
#Interventions sur le marché des changes : la CB absorbe l'excédent de HKD en achetant sa monnaie en échange de USD. Problème: le réserves de devises des CBs ne sont pas illimitées.
#Interventions de politique monétaire finalisées à déplacer les courbes d'O et de D : par exemple, si la CB augmente le taux d'intérêt domestique, la hausse de capitaux entrants ferait augmenter la demande de HKD (déplacement de la fonction de D versa la droite).
#Contrôles des changes. Introduction de limites à l'achat de devises étrangères.
NB.: évidemment ces trois mesures seront appliquées dans la direction opposée si <math>e_cible < e^*</math>.
== Changes fixes vs changes flottants ==
Il existe plusieurs arguments à faveur de l'adoption d'un régime de change fixe (pas d'incertitude, stabilité, contrôle de l'inflation...), mais la fixation du taux de change comporte aussi des coûts : perte d'indépendance de la politique monétaire, distorsions dus aux contrôles des changes.
Ce dilemme est résumé dans un principe connu dans la littérature sous le nom de '''Trilemme de Mundell''' ou la « ''Trinité impossible'' »
Un pays ne peut pas simultanément avoir un taux de change fixe (et garantir ainsi la stabilité des interactions internationales), garantir la parfaite mobilité du capital (et promouvoir ainsi l'intégration et l'efficience des marchés financiers) et profiter d'une politique monétaire autonome (et gérer ainsi un instrument de politique économique de stabilisation).


= Résumé =
= Résumé =
* La balance des paiements est le document qui résume les flux économiques et financiers enregistrés entre agents économiques ‘résidents’ et ‘non-résidents’ au cours d’une période donnée
* Le solde de la BC et le solde de la BMC sont strictement liés
* En économie ouverte, le solde de la BC est égale à production nationale diminuée de l’absorption de cette production par des emplois domestiques.
* Le pays a une BC positive si l’épargne privée est suffisante pour financer les investissements et le déficit éventuel de l’Etat.
* Un pays a une position de créance sur l’étranger (et donc un surplus de sa BC) si son épargne nationale nette est positive


La balance des paiements est le document qui résume les flux économiques et financiers enregistrés entre agents économiques ‘résidents’ et ‘non-résidents’ au cours d’une période donnée
= Annexes =
 
Le solde de la BC et le solde de la BMC sont strictement liés
 
En économie ouverte, le solde de la BC est égale à production nationale diminuée de l’absorption de cette production par des emplois domestiques.
 
Le pays a une BC positive si l’épargne privée est suffisante pour financer les investissements et le déficit éventuel de l’Etat.
 
Un pays a une position de créance sur l’étranger (et donc un surplus de sa BC) si son épargne nationale nette est positive
 
Le taux de change entre deux pays est le prix auquel se font les échanges entre eux
 
On parle d’appréciation d’une monnaie quand on peut acheter plus d’unités de devises étrangères avec une unité de monnaie nationale
 
Les exportations nettes d’un pays dépendent du taux de change réel: une dépréciation rende les biens du pays domestique moins chers et en conséquence les exportations nette augmentent
 
Le taux de change nominal reflet le différentiel entre taux d’inflation (PPA)
 
La PPA se base sur des hypothèse assez restrictives (biens tous
 
échangeables, même structure de la dépense, arbitrage)
 
La parité entre deux devises est le prix d’équilibre du marché des changes
 
On distingue deux régimes de change: fixe (interventions de la banque centrale pour maintenir la parité) et flottant (pas d’interventions de la banque centrale)
 
= Notes =


Sur les déséquilibres internationaux :
Sur les déséquilibres internationaux :
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*Global imbalances, Feenstra et Taylor, 2008, p. 186-192
*Global imbalances, Feenstra et Taylor, 2008, p. 186-192


Sur l'Indice BigMac :
= Références =
*McCurrencies, The Economist, 24.04.2003
<references />
*Bunfight, The Economist, 02.02.2013
*Pour les données les plus récentes : http://www.economist.com/content/big-mac-index


 
[[Catégorie:Économie]]
= Références =
[[Catégorie:Macroéconomie]]
<references/>
[[Catégorie:Federica Sbergami]]
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Version actuelle datée du 3 avril 2020 à 19:09


Une économie fermée est une économie qui n’a pas d’interaction avec le reste du monde.

Une économie ouverte est une économie qui interagie avec d’autres économies dans le monde. Cette interaction se fait en deux manières :

  • en achetant (importations) et en vendant (exportations) des biens et des services dans les marchés des produits mondiaux (flux de biens et services)
  • en achetant et en vendant des actifs dans les marchés financiers mondiaux (flux de capitaux).

Le document qui résume les flux économiques et financiers entre résidents et non résidents est la balance des paiements.

Languages

Transactions internationales et balance des paiements[modifier | modifier le wikicode]

Exportations nettes[modifier | modifier le wikicode]

Exportations (EXP) = acquisition par le reste du monde de biens et services produits sur le territoire national.

Importations (IMP) = acquisition par les résidents de biens et services produits à l’étranger.

Exportations nettes (NX) = exportations – importations = Balance Commerciale (BC)

On parle de surplus commercial quand EXP > IMP (NX > 0) et de déficit commercial quand IMP > EXP (NX < 0). Le commerce est en équilibre quand le solde de la balance commerciale est = 0.

Facteurs influençant les exportations nettes[modifier | modifier le wikicode]

  • Les goûts des consommateurs pour les biens domestiques et étrangers
  • Les prix des biens dans le pays domestique et à l’étranger
  • Le taux de change auquel les agents économiques peuvent échanger de la monnaie domestique pour acheter de la monnaie étrangère
  • Le revenu des consommateurs dans le pays domestique et dans le reste du monde (RdM)
  • Le coût de transport des biens et des services
  • Les politiques commerciales

L’importance du commerce international[modifier | modifier le wikicode]

Les flux de capitaux[modifier | modifier le wikicode]

Achat d’actifs étrangers de la part des résidents (= importation d’actifs étrangers) = exportation de capital.

Achat d’actifs domestiques de la part des étrangers (= exportation d’actifs domestiques) = importation de capital.

Exemple: un français achète une action de Ford et un japonais achète une obligation de l’Etat grec.

Définitions:

Sorties nettes de capitaux (NCO = Net Capital Outflow) = (exportation de capitaux – importation de capitaux) = (achat d’actifs étrangers de la part des résidants – achat d’actifs domestiques de la part des étrangers) = – solde de la Balance des Mouvements des Capitaux (BMC) = (exportation d’actifs domestiques – importation d’actifs étrangers).

Ceci nous donne la position d’engagement net du pays vers le RdM: si BMC > 0 (et donc NCO < 0) => le pays est endetté vers le RdM.

Facteurs influençant les flux de capitaux[modifier | modifier le wikicode]

  • Le taux d’intérêt payé sur les actifs étrangers
  • Le taux d’intérêt payé sur les actifs domestiques
  • Le risque économique ou politique lié à la détention de titres à l’étranger ou dans le pays domestique
  • Le taux de change auquel les agents économiques peuvent échanger de la monnaie domestique pour acheter de la monnaie étrangère (au comptant et attendu)
  • Les politiques gouvernementales influençant la détention d’actifs (impôts, contrôles, limites...)

L’importance des flux de capitaux[modifier | modifier le wikicode]

De plus en plus importants depuis les années 70s, avec la libéralisation progressive des marchés financiers.

Intromacro importance des flux de capitaux 1.png

La balance des paiements simplifiée[modifier | modifier le wikicode]

La Balance des Paiements (BP) récapitule les transferts et règlements des transactions économiques (biens et services, revenus des facteurs de production, mouvements de capitaux) réalisées pendant une année entre l’économie d’un pays (les résidents) et l’étranger (les non résidents).

Intromacro balance des paiements simplifiée 1.png

BC et BMC[modifier | modifier le wikicode]

Hp: dans la suite nous allons faire l’hypothèse que le solde de la balance des rémunérations des facteurs (SBRF) est égal à 0 et donc que la balance des transactions courantes coïncide avec la balance commerciale (BC ou NX).

Les exportations nettes et les flux de capitaux sortants sont strictement liés.

Toute opération dans la Balance Commerciale (BC) a une contrepartie dans la balance des mouvements de capitaux (BMC) => elle génère une variation du stock d’avoirs et d’engagements du pays vis-à-vis de l’étranger.

–Exemple: un producteur de montres de la Chaux-de-Fond vend des montres à un grand distributeur américain. Ce dernier règle sa facture en tirant un chèque sur son compte à la Bank of America.

Exportation = ↑ de la BC (exportation de biens).
Chèque en USD = ↑ des avoirs de la Suisse vis-à-vis de l’étranger (importation d’un actif étranger).

Intuition: l’opération dans la BMC représente la forme spécifique du paiement fait ou reçu en contrepartie de l’importation ou de l’exportation d’un bien.

Dans la même optique, une opération trouvant sa source dans la BMC (achat ou vente de titres sur le marché international), ne peut être financée que par un flux de biens équivalent et elle modifie donc la position courante du pays vis-à-vis de l'étranger (solde de la BC).

– Exemple: investissement direct à l’étranger financé par une exportation de biens (notre entreprise de la Chaux-de-Fond décide d’installer une unité de production à Boston et finance cette opération d’investissement avec ses recettes d'exportation). Opération d’investissement = ↑ d'avoirs à l’étranger (exportation de capital). Exportations = ↑ de la BC (exportation de biens).

NB.: si, dans le premier exemple, l'exportation de biens était compensée parfaitement par des importations du même montant → pas de variation dans la BMC; de même, si, dans le deuxième exemple, l'investissement direct à l'étranger était financé par un emprunt en devises → pas de variation dans la BC.

BC = -BMC[modifier | modifier le wikicode]

Donc, pour une économie dans son ensemble, à chaque moment:

BC = -BMC (ou NX = NCO)

(Egalisation de flux: chaque transaction internationale comporte un échange → si on somme tous ces échanges, les NX doivent forcement égaliser les NCO)

Intuition: toute transaction qui n'a pas de contrepartie dans la même "sous- balance" doit nécessairement avoir une contrepartie dans l'autre "sous- balance". Par exemple, en contrepartie de l'exportation d'un bien il y aura soit l'importation d'autres marchandises, soit d'actifs

En contrepartie d'une exportation de titres, il y aura soit une importation de marchandises, soit une importation de capitaux. Si on somme toutes les transactions entre le pays domestique et le reste du monde, forcement, au net, NX = NCO

Comptabilité nationale en économie ouverte[modifier | modifier le wikicode]

Production et dépense en économie ouverte[modifier | modifier le wikicode]

Comme nous avons pu le voir, dans une économie fermée il y a forcément égalité entre production et dépenses durant une année donnée.

Dans une économie ouverte, une telle contrainte ne doit pas forcément se réaliser :

  • l’économie peut dépenser plus qu’elle ne produit en empruntant à l’étranger (importation de biens = emprunt)
  • l’économie peut dépenser moins qu’elle ne produit en prêtant à l’étranger (exportation de biens = prêt)

Comptabilité nationale en économie ouverte[modifier | modifier le wikicode]

Nous savons qu’à chaque moment sur le marché des biens et des services le total des emplois doit égaliser le total des ressources :

PIB + IMP (= ressources) = C + I + G + EXP (= emplois ou dépenses)

En déplaçant IMP, on a:

PIB = C + I + G + (EXP – IMP) = C + I + G + BC

Cette équation peut être réécrite dans la manière suivante:

BC = PIB – (C + I + G) = PIB – absorption

Le solde de la balance commerciale est égal à la production nationale diminuée de l’absorption de cette production par des emplois domestiques. Si Absorption > PIB => déficit de la BC. Si Absorption < PIB => surplus de la BC.

La BC et l’épargne[modifier | modifier le wikicode]

Comme on vient de voir, tout excès de la dépense interne sur la production nationale se traduit dans un déficit de la BC (pays en développement, USA, Espagne, etc.); tout excès de la production interne sur la dépense nationale se traduit dans un excédent de la BC (Allemagne, Japon, Suisse, Chine, etc.)

Dit de manière différente, le pays a une BC positive s’il dégage une épargne nette (secteur privé et secteur public confondus) positive. En effet, en considérant explicitement les taxes dans l’équation précédente, à l’équilibre nous avons:

Le solde de la BC est égal au surplus d’épargne privée sur les investissements augmenté de l’éventuel excédent budgétaire de l’Etat. Evidement, en présence d’un déficit budgétaire, on a encore un solde positif de la BC seulement si l’épargne privée est suffisante pour financer les investissements et le déficit de l’Etat (= mesure du besoin de financement de l’économie).

Balance commerciale des USA[modifier | modifier le wikicode]

Intromacro Balance commerciale des USA 1.png

Compte courant et avoirs extérieurs nets des USA[modifier | modifier le wikicode]

Intromacro Compte courant et avoirs extérieurs nets des USA 1.png

La BC, l’épargne et la BMC[modifier | modifier le wikicode]

Comme nous avons vu avant, les flux financiers internationaux et les flux de la partie courante de la BP sont deux faces d’une même pièce et le solde de la balance commerciale est égal au solde de la balance des mouvements de capitaux (ou compte financier) :

et donc,

Ceci implique que, si le pays dégage une épargne nationale nette, il exporte des capitaux (NCO > 0 et BMC < 0: flux sortant de capitaux net = position de créancier net), sa BC est positive et il accumule des créances sur l’étranger. Au contraire, si le pays a un besoin net de financement (par exemple parce que le déficit de l’Etat dépasse le surplus de l’épargne privée sur l’investissement), il importe des capitaux (NCO < 0 et BMC > 0: flux entrant de capitaux = position de débiteur net), sa BC est en déficit et il s’endette vers l’étranger.

Flux internationaux de biens et de capitaux[modifier | modifier le wikicode]

Intromacro Flux internationaux de biens et de capitaux 1.png

NB.: Il n'y a pas de balance commerciale "bonne" ou "mauvaise". Le commerce international permet aux pays de consommer plus ou moins de ce qu'ils produisent, exactement comme les emprunts et les prêts le font pour les individus.

USA: épargne et investissement domestique[modifier | modifier le wikicode]

Intromacro USA épargne et investissement domestique 1.png

USA: investissement à l’étranger[modifier | modifier le wikicode]

Les USA sont le plus grand pays débiteur au monde (C élevé + succession de déficits budgétaires). Cette dette est financée surtout par les Nouveaux Pays Industrialisés, NPI, (Chine, Sud Est Asiatique ...). Problème potentiel à la longue: confiance dans la capacité des USA de rembourser leur dette (cf. lectures additionnelles).

Intromacro USA investissement à l’étranger 1.png

Déficits et surplus globaux[modifier | modifier le wikicode]

Dans les années récentes, on trouve des pays qui ont des très grands surplus (pays émergents + pays exportateurs de pétrole) et des pays avec des très grands déficits (USA en tête + un certain nombre de pays développés).

Source: Feenstra and Taylor, 2008

Résumé[modifier | modifier le wikicode]

  • La balance des paiements est le document qui résume les flux économiques et financiers enregistrés entre agents économiques ‘résidents’ et ‘non-résidents’ au cours d’une période donnée
  • Le solde de la BC et le solde de la BMC sont strictement liés
  • En économie ouverte, le solde de la BC est égale à production nationale diminuée de l’absorption de cette production par des emplois domestiques.
  • Le pays a une BC positive si l’épargne privée est suffisante pour financer les investissements et le déficit éventuel de l’Etat.
  • Un pays a une position de créance sur l’étranger (et donc un surplus de sa BC) si son épargne nationale nette est positive

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Sur les déséquilibres internationaux :

  • A topsy-turvy world, The Economist, 14.09.2006
  • When a flow becomes a flood, The Economist, 22.01.2009
  • Les Etats-Unis peuvent-ils s’endetter sans limites?, Alternatives Economiques, septembre 2007
  • Global imbalances, Feenstra et Taylor, 2008, p. 186-192

Références[modifier | modifier le wikicode]