« La mise en œuvre d’une loi » : différence entre les versions

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== La procédure accusatoire et la procédure inquisitoire ==
== La procédure accusatoire et la procédure inquisitoire ==
//La procédure pénale, aussi appelée instruction pénale, est la recherche et l’administration des preuves relatives à un crime ou à un délit.
La procédure pénale, souvent désignée sous le terme d'instruction pénale, est en effet un processus juridique essentiel centré sur la recherche et l'administration des preuves relatives à un crime ou à un délit. Cette phase de la procédure judiciaire est cruciale pour établir les faits d'une affaire pénale et pour déterminer la responsabilité de l'accusé.
 
[[Fichier:Code pénal suisse - article 10.png|vignette|center|700px|[http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19370083/ Code pénal suisse] — [http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19370083/index.html#a10 article 10]]]
L'instruction pénale commence généralement après qu'un crime ou un délit a été signalé ou découvert. Les autorités compétentes, telles que la police, entreprennent alors des enquêtes pour recueillir des preuves, interroger des témoins, et rassembler toutes les informations nécessaires pour établir ce qui s'est réellement passé. Cette phase peut impliquer diverses activités, comme des perquisitions, des saisies, des analyses forensiques, et d'autres méthodes d'investigation. Au cours de l'instruction pénale, le ministère public, représentant l'État et la société, supervise le processus et travaille en étroite collaboration avec les enquêteurs pour construire un dossier contre l'accusé. L'objectif est de rassembler suffisamment de preuves pour prouver, au-delà d'un doute raisonnable, que l'accusé est coupable du crime ou du délit dont il est accusé.
 
Il est important de noter que tout au long de l'instruction pénale, les droits de l'accusé doivent être respectés. Cela inclut le droit à un procès équitable, le droit à un avocat, et le droit de ne pas s'auto-incriminer. De plus, toutes les preuves doivent être collectées et traitées conformément aux lois et procédures en vigueur pour garantir leur admissibilité devant un tribunal. Une fois l'instruction pénale terminée, si suffisamment de preuves sont recueillies pour soutenir une accusation, l'affaire peut être portée devant un tribunal pour y être jugée. Si les preuves sont jugées insuffisantes, l'affaire peut être classée sans suite ou l'accusé peut être libéré.[[Fichier:Code pénal suisse - article 10.png|vignette|center|700px|[http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19370083/ Code pénal suisse] — [http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19370083/index.html#a10 article 10]]]Dans le cadre du droit pénal suisse, le Code pénal établit une distinction fondamentale entre les crimes et les délits, une classification basée sur la sévérité de la peine associée à chaque infraction. Cette distinction est cruciale car elle détermine la nature des sanctions applicables et oriente le processus judiciaire correspondant.
 
Les crimes, selon le Code pénal suisse, sont des infractions graves passibles d'une peine privative de liberté de plus de trois ans. Ces infractions représentent des actes considérés comme particulièrement nocifs pour la société, tels que les homicides, les agressions sexuelles graves, ou les actes de terrorisme. Par exemple, un individu reconnu coupable de meurtre en Suisse serait accusé d'un crime en vertu du Code pénal et pourrait faire face à une longue peine de prison, reflétant la gravité de son acte. D'autre part, les délits sont définis comme des infractions moins graves, sanctionnées soit par une peine privative de liberté n'excédant pas trois ans, soit par une peine pécuniaire. Ces infractions comprennent des actes tels que le vol mineur, la fraude de faible envergure ou des infractions routières sérieuses. Par exemple, une personne reconnue coupable de vol à l'étalage pourrait être accusée d'un délit et se voir infliger une peine plus légère, comme une amende ou une courte période de détention.
 
Cette classification entre crimes et délits reflète un principe clé du système judiciaire suisse : la proportionnalité de la sanction par rapport à la gravité de l'infraction commise. Elle garantit que les sanctions les plus lourdes sont réservées pour les infractions les plus sérieuses, tout en fournissant un cadre juridique adapté pour traiter les infractions de moindre gravité. En définissant clairement ces catégories, le Code pénal suisse vise à équilibrer la protection de la société, la prévention de la criminalité, et le respect des droits individuels.
 
=== Accusatoire ===
=== Accusatoire ===
C’est la procédure la plus ancienne, il tire son nom du fait que la procédure pénale est déclenchée par une accusation, elle se déroule sous forme d’un combat organisé selon des formes solennelles entre le demandeur et le défendeur qui est arbitré par un juge afin de mettre fin à ce combat simulé en donnant raison à l’une ou l’autre partie. Elle est l’expression des régimes politiques à forte participation des citoyens.  
C’est la procédure la plus ancienne, il tire son nom du fait que la procédure pénale est déclenchée par une accusation, elle se déroule sous forme d’un combat organisé selon des formes solennelles entre le demandeur et le défendeur qui est arbitré par un juge afin de mettre fin à ce combat simulé en donnant raison à l’une ou l’autre partie. Elle est l’expression des régimes politiques à forte participation des citoyens.  

Version du 1 décembre 2023 à 11:17


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L’action et la juridiction

L'application effective du droit dans une société dépend de manière cruciale de l'interaction entre l'action en justice et la juridiction des tribunaux. L'action en justice est le processus par lequel un individu ou une entité engage une procédure légale pour revendiquer un droit ou remédier à un tort. Sans cette initiative, de nombreux droits resteraient théoriques. Par exemple, sans l'action en justice intentée par des groupes de défense de l'environnement, des lois importantes sur la protection de l'environnement pourraient ne pas être appliquées.

La juridiction, d'autre part, fait référence au pouvoir d'un tribunal d'entendre et de trancher une affaire. Cette autorité est essentielle pour que l'action en justice soit effective. Prenons l'exemple d'un litige en matière de droits d'auteur. Si une telle affaire est portée devant un tribunal qui n'a pas la compétence appropriée, le droit d'auteur ne pourrait pas être efficacement protégé. Lorsque ces deux éléments fonctionnent ensemble de manière efficace, ils forment le fondement d'un système juridique solide. Les tribunaux, en entendant des actions et en rendant des décisions, jouent un rôle central dans l'application et l'interprétation des lois. Ces décisions, à leur tour, forment la jurisprudence qui guide l'application future des lois. Par exemple, les décisions historiques en matière de droits civiques aux États-Unis ont façonné la manière dont les lois sur l'égalité sont interprétées et appliquées aujourd'hui.

Un aspect critique de ce processus est l'exécution des décisions judiciaires. Une décision de justice, si elle n'est pas suivie d'une exécution effective, perd sa valeur. Prenons le cas d'un jugement pour dommages et intérêts en faveur d'une victime d'un accident de la route. Si cette décision n'est pas exécutée, la victime ne reçoit pas la réparation due, ce qui remet en question l'efficacité du droit. La perception publique de l'équité et de l'efficacité du système judiciaire joue également un rôle majeur dans l'application du droit. Si les citoyens croient en la justice et l'équité du système judiciaire, ils sont plus enclins à respecter les lois et à utiliser le système judiciaire pour défendre leurs droits. Inversement, un manque de confiance peut entraîner une réticence à chercher réparation par les voies légales, affaiblissant ainsi l'application du droit.

L'action en matière de droit joue un rôle crucial dans la mise en œuvre effective du droit. Cette notion repose sur l'idée fondamentale que le droit existe réellement seulement lorsque le titulaire d'un droit a la possibilité de le faire respecter avec l'aide de l'État ou d'autres autorités. Autrement dit, un droit, quelle que soit sa formulation dans les textes de loi, n'a de valeur que s'il peut être activement revendiqué et défendu par ceux à qui il est accordé. Dans ce contexte, les juridictions servent de mécanismes essentiels pour sanctionner le droit. Lorsqu'une personne ou une entité fait face à une violation de ses droits, elle peut s'adresser à une juridiction pour obtenir réparation. Par exemple, dans un cas de violation de contrat, le titulaire du droit peut saisir un tribunal civil pour exiger l'exécution des obligations contractuelles ou obtenir des dommages-intérêts. Cette dynamique souligne l'importance de l'accès à la justice. Pour que les droits soient véritablement efficaces, il est essentiel que les individus aient non seulement la connaissance de leurs droits, mais aussi la capacité pratique de les faire valoir devant les juridictions compétentes. Cela inclut des aspects tels que la disponibilité des tribunaux, l'abordabilité des frais de justice, et la compréhension des processus juridiques. L'État joue un rôle déterminant dans ce processus. Il ne s'agit pas seulement de légiférer et de créer des droits, mais aussi de mettre en place un système judiciaire efficace et accessible, capable de traiter les litiges et de faire respecter les décisions. L'existence de mécanismes judiciaires indépendants et équitables est donc un pilier fondamental de l'état de droit.

La notion de juridiction est essentielle dans le fonctionnement du système juridique. Elle représente l'activité de l'État qui, par l'intermédiaire de ses organes judiciaires, a pour mission de juger et de rendre la justice en appliquant le droit. Ce concept englobe non seulement les tribunaux et les cours, mais également les juges et les autres acteurs judiciaires qui sont mandatés pour résoudre les conflits et faire respecter les lois. Lorsqu'on parle de juridiction, on se réfère à l'autorité conférée à ces organes judiciaires pour entendre et trancher les affaires. Cette autorité peut être déterminée par des critères géographiques (le lieu où le litige s'est produit), par la nature du litige (comme les affaires civiles, pénales ou administratives), ou par le niveau de compétence (tribunaux de première instance, cours d'appel, etc.). Le rôle du pouvoir judiciaire dans ce processus est crucial. En tant que pilier de la démocratie, le pouvoir judiciaire agit de manière indépendante des autres branches du gouvernement, telles que le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Cette indépendance est fondamentale pour assurer une justice équitable et impartiale. Par exemple, dans un cas de litige entre un citoyen et l'État, il est impératif que le tribunal puisse juger l'affaire sans influence ou pression extérieure. La juridiction, par son activité de jugement, contribue à la résolution des conflits en appliquant les lois et en rendant des décisions qui sont ensuite mises en œuvre. Cela inclut l'imposition de sanctions en cas d'infractions pénales, la résolution des litiges civils par des décisions sur les droits et les obligations des parties, et l'examen des décisions administratives.

Le système juridique offre un droit général d'action, un concept fondamental qui assure que tout titulaire d'un droit subjectif peut mener une action en justice pour faire appliquer ce droit ou en constater l'existence. Ce droit d'action est un pilier de l'état de droit et garantit que les droits individuels ne sont pas de simples déclarations théoriques, mais des prérogatives réelles et exécutoires. Dans la pratique, cela signifie qu'une personne ou une entité, lorsqu'elle estime que ses droits ont été violés ou méconnus, peut se tourner vers les organes judiciaires de l'État pour demander réparation ou reconnaissance. Par exemple, dans le cas d'une violation de propriété, le propriétaire peut intenter une action en justice pour récupérer son bien ou obtenir des dommages-intérêts. De même, en matière de droits du travail, un employé peut saisir le tribunal du travail pour faire valoir ses droits en cas de licenciement abusif ou de non-respect des conditions de travail légales. Ce droit général d'action est essentiel pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il fournit un moyen concret pour les individus de défendre leurs droits et intérêts. Ensuite, il contribue à la prévention des abus et des comportements illégaux, sachant que de telles actions peuvent être contestées devant les tribunaux. Enfin, il renforce la confiance dans le système juridique et le gouvernement, car il montre que les droits peuvent être effectivement appliqués et que les citoyens disposent d'un recours en cas de violation de ces droits. Ainsi, le droit d'action est une caractéristique essentielle de tout système juridique fonctionnel, reflétant la capacité et la volonté de l'État de soutenir et de faire respecter les droits de ses citoyens.

Dans le domaine juridique, la classification des actions en justice en catégories civiles, pénales, et administratives reflète la diversité et la complexité des conflits et des litiges qui peuvent survenir dans une société. Chaque type d'action répond à des besoins spécifiques en matière de résolution de litiges et de maintien de l'ordre social et légal. Les actions civiles sont celles où les individus, les entreprises ou d'autres entités s'affrontent sur des questions telles que les différends contractuels, les réclamations pour préjudices corporels ou les litiges immobiliers. Par exemple, si une personne subit un préjudice du fait de la négligence d'une autre, elle peut engager une action civile pour obtenir des dommages-intérêts. De même, en cas de litige contractuel, les parties concernées peuvent recourir à un tribunal civil pour résoudre le différend. L'accent dans les actions civiles est mis sur la réparation du tort subi, souvent par le biais de compensations financières. Les actions pénales, en revanche, concernent les cas où l'État intervient contre un individu ou une entité pour des comportements considérés comme nuisibles à la société. Par exemple, en cas de vol ou d'agression, c'est l'État, par l'intermédiaire du ministère public, qui poursuit l'auteur présumé de l'infraction. Les sanctions pénales peuvent inclure l'incarcération, les amendes, ou les travaux d'intérêt général, et visent à punir et à dissuader les comportements criminels, tout en protégeant la communauté. Quant aux actions administratives, elles impliquent souvent des litiges entre des citoyens ou des entreprises et les autorités gouvernementales. Ces actions peuvent être engagées, par exemple, par des individus contestant les décisions relatives aux permis de construire, aux réglementations environnementales ou aux questions fiscales. Les actions administratives permettent de contester la légalité ou la justesse des décisions prises par les agences gouvernementales et de s'assurer que ces décisions respectent les lois et les droits des citoyens. L'existence de ces différentes catégories d'actions en justice est une manifestation de la manière dont le système juridique s'adapte aux multiples facettes de la vie en société. Elles offrent des voies variées pour la recherche de justice, que ce soit dans la sphère privée, dans les relations avec l'État, ou dans le cadre de la protection de l'ordre public et des intérêts sociaux. Cette diversification des actions en justice est cruciale pour répondre de manière adéquate et équitable aux différents types de conflits et pour assurer un équilibre entre les droits individuels et les besoins collectifs.

Les modes alternatifs des règles de conflit

La possibilité de s'adresser à différentes juridictions, en dehors de celles de l'État, est une caractéristique importante du système juridique moderne. Ces juridictions alternatives offrent des options supplémentaires pour la résolution des litiges, sans pour autant porter atteinte à l'autorité ou à la légitimité du juge étatique. Un exemple notable de juridiction alternative est l'arbitrage. Dans l'arbitrage, les parties en litige conviennent de soumettre leur différend à un ou plusieurs arbitres, dont la décision est généralement contraignante. Ce mécanisme est souvent utilisé dans les litiges commerciaux internationaux, où les parties préfèrent une procédure plus flexible et plus rapide que celle offerte par les tribunaux traditionnels. L'arbitrage est particulièrement apprécié pour sa confidentialité, son expertise spécialisée et sa capacité à traverser les frontières juridictionnelles nationales. Une autre forme de juridiction alternative est la médiation. Contrairement à l'arbitrage et aux procédures judiciaires, la médiation est une méthode plus collaborative, où un médiateur aide les parties à trouver un accord mutuellement satisfaisant. La médiation est souvent utilisée dans les litiges familiaux, comme les divorces, où une approche moins conflictuelle est souhaitée.

Ces juridictions alternatives ne cherchent pas à remplacer les tribunaux étatiques, mais plutôt à offrir des voies complémentaires de résolution des litiges. En effet, elles peuvent alléger la charge des tribunaux traditionnels et fournir des solutions plus adaptées à certains types de conflits. De plus, les décisions issues de l'arbitrage ou de la médiation peuvent souvent être rendues exécutoires par les tribunaux étatiques, ce qui montre une certaine harmonie et complémentarité entre ces systèmes. L'existence de ces juridictions alternatives illustre la diversité et l'adaptabilité du système juridique pour répondre aux besoins variés de la société. Elles fonctionnent en tandem avec les juridictions de l'État, renforçant ainsi l'ensemble du cadre juridique et offrant aux justiciables une gamme plus large d'options pour la résolution de leurs litiges.

Bien que les juridictions alternatives comme l'arbitrage et la médiation offrent des options complémentaires pour la résolution des litiges, leur utilisation est souvent conditionnée par l'autorisation ou le cadre légal établi par l'État. Cette régulation assure une interaction cohérente entre les juridictions alternatives et les tribunaux étatiques, tout en garantissant la protection des droits fondamentaux et le respect des normes juridiques. Dans le domaine du droit privé, par exemple, les parties dans un contrat commercial peuvent inclure une clause d'arbitrage qui stipule que tout litige découlant de ce contrat sera soumis à l'arbitrage plutôt qu'aux tribunaux ordinaires. Toutefois, cette stipulation doit se conformer aux lois nationales régissant l'arbitrage, qui définissent les critères et les conditions sous lesquels l'arbitrage est autorisé et reconnu par l'État.

En droit public, notamment dans les litiges impliquant des entités gouvernementales, l'usage de l'arbitrage ou de la médiation peut être plus complexe et est souvent limité par des considérations de souveraineté et d'intérêt public. Par exemple, certains litiges impliquant l'État ou ses agences peuvent ne pas être admissibles à l'arbitrage, en raison de la nécessité de protéger les intérêts publics et de respecter les procédures administratives établies. En droit international, l'arbitrage joue un rôle significatif, notamment dans la résolution des litiges commerciaux transfrontaliers ou des différends entre investisseurs et États. Les conventions internationales, telles que la Convention de New York sur la reconnaissance et l'exécution des sentences arbitrales étrangères, facilitent l'utilisation et l'exécution des décisions d'arbitrage à travers les frontières nationales. Toutefois, même dans ce contexte, les États conservent le contrôle sur l'application de l'arbitrage international à travers leur législation nationale. Ainsi, bien que les juridictions alternatives enrichissent le paysage juridique et offrent des avantages spécifiques, leur mise en œuvre demeure encadrée par le droit étatique. Cette réglementation est cruciale pour assurer l'équité, la légitimité et l'efficacité de ces mécanismes alternatifs de résolution des conflits, tout en préservant l'ordre juridique établi et la protection des droits fondamentaux.

Négociations et « pourparlers »

La négociation joue un rôle crucial dans le domaine du droit international public. Elle représente un mode de résolution des conflits où les parties impliquées dialoguent directement pour résoudre leurs différends. Cette approche est particulièrement pertinente dans les relations internationales, où les États et les organisations internationales cherchent souvent à résoudre leurs divergences par des moyens diplomatiques plutôt que par des voies contentieuses.

Dans le cadre de la négociation, les représentants des parties en conflit se rencontrent pour discuter des questions en litige, explorer les possibilités de compromis et parvenir à un accord mutuellement acceptable. Ce processus peut porter sur une multitude de sujets, allant des différends territoriaux aux accords commerciaux, en passant par les questions environnementales et les traités de paix. L'avantage de la négociation en droit international réside dans sa flexibilité et sa capacité à produire des solutions sur mesure qui tiennent compte des intérêts spécifiques de toutes les parties impliquées. Contrairement à l'arbitrage ou à la procédure judiciaire, où une tierce partie (comme un tribunal ou un arbitre) impose une décision, la négociation permet aux parties de contrôler le processus et le résultat.

Un exemple notable de l'utilisation réussie de la négociation est la diplomatie menant à des accords internationaux, tels que les traités sur le contrôle des armements ou les accords sur le changement climatique. Dans ces cas, les représentants des États négocient les termes de l'accord, cherchant à équilibrer leurs propres intérêts nationaux avec ceux des autres nations et de la communauté internationale dans son ensemble. Cependant, la négociation requiert la volonté des parties de dialoguer et de faire des compromis, ce qui n'est pas toujours présent. De plus, les déséquilibres de pouvoir entre les parties peuvent affecter le processus et les résultats de la négociation. Malgré ces défis, la négociation reste un outil essentiel dans le domaine du droit international public pour gérer les relations entre les États de manière pacifique et constructive.

Cans le cadre des négociations internationales, le recours à un tiers jouant le rôle de "bons offices" est une pratique courante et souvent bénéfique. Ce tiers, généralement un État, une organisation internationale, ou parfois un individu réputé pour son expérience et son impartialité, agit en facilitateur pour aider les parties en conflit à dialoguer et à trouver un terrain d'entente. Le rôle de ce tiers dans les bons offices est distinct de celui d'un médiateur ou d'un arbitre. Plutôt que de participer directement aux négociations ou de proposer des solutions, le tiers offrant ses bons offices se concentre sur la création d'un environnement propice à la discussion. Cela peut impliquer l'organisation de rencontres entre les parties, la fourniture d'un espace neutre pour les discussions, ou l'offre de ressources logistiques. L'intervention d'un tiers par le biais des bons offices est particulièrement utile dans des situations où les relations entre les parties sont tendues ou lorsque la communication directe est difficile. En facilitant simplement le processus de négociation, sans s'impliquer dans le contenu des discussions, le tiers contribue à rétablir ou à maintenir des canaux de communication ouverts, ce qui est essentiel pour atteindre un accord.

Des exemples historiques de l'utilisation des bons offices incluent des situations où un pays neutre ou une organisation internationale a aidé à faciliter les pourparlers de paix entre des nations en conflit. Par exemple, un pays tiers peut offrir sa capitale comme lieu de rencontre pour des pourparlers de paix, ou une organisation internationale peut fournir une assistance technique pour le processus de négociation. Les bons offices, en offrant un cadre neutre et en facilitant le dialogue, jouent un rôle important dans la résolution pacifique des conflits internationaux. Ils permettent aux parties de surmonter les obstacles à la communication et de travailler ensemble de manière plus constructive pour résoudre leurs différends.

Les "bons offices" représentent effectivement une forme d'intermédiation où un pays tiers, ou parfois une organisation internationale, joue un rôle facilitateur pour aider deux parties en conflit à négocier dans des conditions optimales. Le concept de bons offices est distinct de la médiation ou de l'arbitrage, car le tiers n'intervient pas directement dans le contenu des négociations. Son rôle est plutôt de créer un environnement propice au dialogue et à la résolution du conflit. Dans le cadre des bons offices, le pays tiers ou l'organisation offrant ses services agit généralement en fournissant un lieu neutre pour les pourparlers, en aidant à établir des canaux de communication entre les parties, et en offrant des ressources logistiques ou une assistance technique. L'objectif est de réduire les tensions et de faciliter un processus de négociation plus serein et constructif. Un aspect important des bons offices est que les parties en conflit conservent le contrôle total sur les négociations. Elles sont libres de définir les termes de la discussion, de choisir les sujets à aborder et de décider des accords à conclure. Le rôle du pays ou de l'organisation fournissant les bons offices est de soutenir ce processus sans y influer directement. Cette approche est particulièrement utile dans les situations où les parties ne sont pas en mesure ou ne souhaitent pas engager de dialogue direct en raison de tensions ou de méfiances. Les bons offices peuvent aider à surmonter ces obstacles en offrant un cadre neutre et un soutien logistique, encourageant ainsi un engagement plus constructif. Historiquement, l'utilisation des bons offices a été cruciale dans de nombreux contextes diplomatiques, en particulier dans les négociations de paix ou les accords internationaux. Par exemple, un pays neutre peut accueillir des pourparlers de paix entre deux nations en conflit, facilitant ainsi les discussions sans prendre part au contenu des négociations.

La Suisse est reconnue pour son rôle traditionnel dans la prestation de bons offices, en particulier dans des situations de crise internationale. Son histoire de neutralité et sa réputation en tant que médiateur impartial lui ont permis de jouer ce rôle de facilitateur dans plusieurs conflits internationaux. Un exemple notable de l'utilisation des bons offices par la Suisse concerne ses relations avec Cuba. Pendant la Guerre Froide, la Suisse a agi en tant qu'intermédiaire entre Cuba et les États-Unis. Après la rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba en 1961, la Suisse a accepté de représenter les intérêts américains à Cuba, assumant un rôle de puissance protectrice. Dans ce cadre, la Suisse a facilité la communication entre les deux pays, ce qui a été particulièrement crucial pendant des périodes de tension élevée, comme la crise des missiles de Cuba en 1962. En tant que puissance protectrice, la Suisse n'était pas impliquée dans le contenu des discussions entre les États-Unis et Cuba, mais elle a fourni un canal de communication essentiel qui a permis aux deux parties de maintenir un dialogue, même en l'absence de relations diplomatiques formelles. Ce rôle a été maintenu pendant plusieurs décennies, jusqu'à la reprise des relations entre les États-Unis et Cuba en 2015. Le cas de la Suisse et de Cuba illustre bien la manière dont un pays tiers, grâce à sa position neutre et son engagement envers la diplomatie, peut contribuer de manière significative à atténuer les tensions internationales et à faciliter la communication entre les pays en conflit. Cette tradition suisse de fournir des bons offices continue de jouer un rôle important dans la diplomatie mondiale, offrant une voie précieuse pour la résolution pacifique des conflits.

Médiation

La médiation est un processus de résolution de conflit où les parties en litige s'en remettent à un médiateur pour faciliter les discussions et proposer des solutions. Le médiateur, souvent choisi pour son expertise, son impartialité, et son prestige, joue un rôle crucial en aidant les parties à explorer des options de résolution et à comprendre les points de vue de chacun. Contrairement à un juge ou un arbitre, le médiateur n'a pas le pouvoir d'imposer une solution. Son rôle est plutôt de guider les parties vers un accord mutuellement acceptable. Il aide à clarifier les questions en litige, identifie les intérêts communs, et encourage les parties à trouver un terrain d'entente. Le médiateur peut proposer des solutions, mais c'est aux parties de décider si elles acceptent ou rejettent ces propositions.

L'avantage de la médiation réside dans sa flexibilité et sa nature non conflictuelle. Comme les parties ont un contrôle direct sur l'issue des négociations, elles sont souvent plus enclines à adhérer à l'accord final. De plus, la médiation permet de préserver ou même d'améliorer les relations entre les parties, ce qui est particulièrement important dans des contextes où elles doivent continuer à interagir après la résolution du litige, comme dans les affaires familiales ou commerciales. La médiation est utilisée dans une variété de contextes, y compris les litiges commerciaux, les conflits de travail, les différends familiaux, et même dans certains cas de diplomatie internationale. Par exemple, dans le cadre d'un divorce, un médiateur peut aider un couple à s'entendre sur des questions telles que la garde des enfants ou le partage des biens, sans passer par un procès potentiellement long et coûteux.

La médiation, en effet, est un outil de résolution de conflits qui trouve son application tant dans le domaine du droit privé que dans celui du droit international, offrant une approche flexible et souvent plus collaborative pour régler les différends. Dans le contexte du droit privé, la médiation est fréquemment utilisée pour résoudre des conflits du travail, des litiges familiaux, et d'autres différends entre parties privées. Par exemple, dans les conflits du travail, un médiateur peut aider à résoudre des différends entre employeurs et employés ou entre syndicats et directions, souvent en trouvant un terrain d'entente qui évite les coûts et la publicité d'un procès. De même, dans les litiges familiaux, tels que les divorces ou les disputes de garde d'enfants, la médiation aide les parties à parvenir à des accords sur des questions sensibles de manière moins conflictuelle et plus personnalisée qu'une procédure judiciaire. Dans le domaine du droit international, la médiation est également un outil précieux, surtout dans la résolution de conflits entre États ou de disputes impliquant des acteurs internationaux. Les médiateurs dans ces cas peuvent être des États tiers, des organisations internationales ou des individus avec une expertise et une autorité reconnues. La médiation internationale vise à trouver des solutions diplomatiques et pacifiques à des conflits qui pourraient autrement avoir des conséquences graves, allant de tensions politiques à des conflits armés.

L'avantage de la médiation dans tous ces contextes réside dans sa capacité à offrir des solutions sur mesure qui prennent en compte les intérêts et les besoins spécifiques des parties. Elle favorise également la communication et la compréhension mutuelle, ce qui peut être crucial pour maintenir des relations continues ou pour assurer une paix durable dans le cas des conflits internationaux. Ainsi, la médiation se présente comme une méthode polyvalente et efficace de résolution de conflits, adaptable à une multitude de situations, qu'elles relèvent du droit privé ou du droit international.

La conciliation

La conciliation est un processus de résolution de conflit qui vise à rapprocher les parties en litige afin de trouver une solution amiable. Ce terme "amiable" est effectivement dérivé du mot latin "amicabilis", qui signifie "pouvant être résolu par des amis" ou "de manière amicale". Dans le contexte juridique, le mot "amiable" souligne l'aspect coopératif et non conflictuel de la résolution du litige. Dans un processus de conciliation, un conciliateur, souvent neutre, aide les parties à discuter de leurs différends et à trouver par elles-mêmes une solution mutuellement acceptable. Contrairement à un médiateur, le rôle du conciliateur peut parfois être plus actif dans la proposition de solutions. Cependant, comme dans la médiation, la décision finale appartient toujours aux parties, et le conciliateur n'a pas le pouvoir d'imposer un accord.

La conciliation est particulièrement valorisée dans des situations où maintenir ou restaurer de bonnes relations entre les parties est important. Elle est fréquemment utilisée dans des contextes tels que les litiges commerciaux, les conflits de travail, et les différends familiaux. Par exemple, dans une entreprise, un conciliateur peut aider à résoudre un différend entre un employeur et un employé, en trouvant un accord qui répond aux besoins des deux parties sans recourir à un procès formel. Le terme "amiable" reflète l'essence de la conciliation : trouver une résolution dans un esprit de coopération et de compréhension mutuelle, plutôt que par des voies contentieuses. Cela permet souvent de préserver des relations positives et de trouver des solutions plus créatives et personnalisées aux problèmes.

La conciliation se réfère à une méthode de résolution de conflit où une solution est négociée entre les parties, avec l'aide d'un conciliateur, souvent dans un cadre moins formel et moins strictement lié aux règles juridiques précises. L'objectif principal de la conciliation est de parvenir à un accord amiable, plutôt que de déterminer qui a "raison" ou "tort" selon le droit strict. Dans ce processus, le conciliateur (qui peut parfois être un juge dans certains systèmes juridiques) joue un rôle de facilitateur. Plutôt que de trancher le litige comme le ferait un juge dans un procès, le conciliateur aide les parties à explorer les possibilités d'accord et à comprendre les perspectives et les intérêts de chacun. L'idée est d'encourager les parties à trouver elles-mêmes une solution mutuellement acceptable.

Cette approche est particulièrement utile dans des situations où les parties doivent maintenir une relation continue après la résolution du conflit, comme dans les affaires familiales ou commerciales. En permettant une résolution plus souple et moins conflictuelle, la conciliation aide à préserver les relations et souvent à trouver des solutions plus adaptées aux besoins spécifiques des parties. L'un des avantages de la conciliation est qu'elle permet d'aborder les aspects d'un conflit qui ne relèvent pas strictement du droit. Par exemple, des considérations émotionnelles, relationnelles ou pratiques peuvent être intégrées dans la négociation, ce qui ne serait pas possible dans un cadre juridique plus formel.

La conciliation, en tant que mesure préliminaire dans la résolution des litiges, est effectivement souvent encouragée, voire parfois requise, dans certains systèmes juridiques, notamment dans le domaine du droit de la famille. Lorsqu'un juge est saisi d'un litige, en particulier dans des affaires sensibles comme les divorces, la garde des enfants ou les litiges de succession, il peut d'abord tenter de guider les parties vers une solution amiable avant d'entamer une procédure judiciaire formelle. Cette approche reflète la reconnaissance que, dans de nombreux cas, une résolution négociée et consensuelle peut être plus bénéfique pour toutes les parties impliquées, surtout lorsque des relations personnelles sont en jeu. La conciliation permet non seulement de résoudre le conflit actuel, mais aussi de préserver, voire d'améliorer, les relations futures entre les parties, ce qui est crucial dans des contextes comme le droit de la famille. Cependant, il est important de souligner que l'acceptation de la solution proposée dans le cadre de la conciliation dépend entièrement de la volonté des parties. Le juge ou le conciliateur peut faciliter la discussion et encourager les parties à trouver un terrain d'entente, mais il ne peut pas les contraindre à accepter un accord. Les parties conservent leur autonomie et ont le droit de refuser la solution de conciliation si elles estiment qu'elle ne répond pas à leurs intérêts ou besoins. Dans certains systèmes juridiques, la conciliation peut être une étape obligatoire avant de pouvoir entamer une procédure judiciaire. Cette obligation vise à réduire le nombre de litiges qui arrivent devant les tribunaux et à encourager une résolution plus rapide et moins conflictuelle des différends. Toutefois, si les parties ne parviennent pas à un accord par la conciliation, elles conservent le droit de faire trancher leur litige par le juge.

L’arbitrage

L'arbitrage est une méthode de résolution de conflits où un ou plusieurs arbitres, choisis par les parties en litige, sont chargés de trancher le différend. Ce processus se distingue des procédures judiciaires classiques par plusieurs aspects, notamment la possibilité pour les parties de choisir leurs arbitres, ce qui est un avantage majeur de l'arbitrage. Dans l'arbitrage, les parties conviennent, souvent par le biais d'une clause d'arbitrage dans un contrat ou par un accord d'arbitrage après l'émergence du litige, de soumettre leur différend à un ou plusieurs arbitres spécifiquement désignés. Ces arbitres peuvent être des experts dans le domaine concerné par le litige, offrant ainsi une expertise technique que les juges traditionnels pourraient ne pas posséder. Un aspect crucial de l'arbitrage est que la décision rendue par les arbitres, connue sous le nom de sentence arbitrale, est généralement définitive et contraignante pour les parties. Cette sentence a une force juridique similaire à celle d'une décision de justice et, dans la plupart des juridictions, elle peut être exécutée de la même manière qu'un jugement de tribunal.

L'arbitrage est particulièrement populaire dans le domaine des litiges commerciaux internationaux, car il offre plusieurs avantages par rapport aux tribunaux étatiques traditionnels. Ces avantages incluent la confidentialité, la rapidité, la flexibilité des procédures, ainsi que la possibilité pour les parties de choisir des arbitres ayant une expertise spécifique pertinente pour leur litige. De plus, en raison de conventions internationales telles que la Convention de New York sur la reconnaissance et l'exécution des sentences arbitrales étrangères, les sentences arbitrales sont plus facilement reconnues et exécutées à l'échelle internationale que les jugements de tribunaux nationaux. Cependant, il est important de noter que, contrairement aux processus judiciaires où le juge est attribué par le système juridique, l'arbitrage repose sur l'accord des parties pour la sélection des arbitres, ce qui souligne l'importance du consentement mutuel dans ce processus. L'arbitrage, en permettant aux parties de choisir leur "juge", offre une personnalisation et une spécialisation qui ne sont souvent pas possibles dans le cadre des procédures judiciaires ordinaires.

L'arbitrage, en tant que méthode de résolution de conflits, peut être établi bien avant l'émergence d'un litige spécifique grâce à l'utilisation d'une clause compromissoire dans un contrat. Cette clause est une disposition anticipative qui stipule que, en cas de litige découlant de ce contrat, les parties s'engagent à le résoudre par l'arbitrage plutôt que par les tribunaux ordinaires. Cette pratique est courante dans de nombreux types de contrats, notamment dans les accords commerciaux internationaux, où elle est privilégiée pour sa capacité à fournir une résolution de conflit plus prévisible et spécialisée.

L'intégration d'une clause compromissoire dans un contrat témoigne d'une planification prudente de la part des parties. En anticipant la possibilité de désaccords futurs, les parties cherchent à garantir une méthode de résolution qui soit efficace et adaptée à leurs besoins spécifiques. Cette approche est particulièrement utile dans des domaines complexes comme le commerce international, où les différends peuvent nécessiter une expertise spécifique et où les parties souhaitent éviter les incertitudes liées aux différents systèmes juridiques nationaux. Par exemple, dans un contrat de construction internationale, une clause compromissoire pourrait stipuler que tout litige relatif à l'interprétation du contrat ou à l'exécution des travaux sera résolu par des arbitres spécialisés dans le droit de la construction et les normes internationales pertinentes. Cette spécificité assure que les arbitres choisis auront l'expertise nécessaire pour comprendre et trancher efficacement le litige. L'existence d'une clause compromissoire reflète également le consentement mutuel des parties pour une résolution alternative des litiges. Cette préférence pour l'arbitrage montre une volonté de maintenir un certain degré de contrôle sur le processus de résolution des litiges, tout en bénéficiant d'une approche plus personnalisée et potentiellement moins conflictuelle.

L'arbitrage ad hoc est une forme d'arbitrage qui est effectivement appliquée de manière spécifique à un cas particulier, après la survenue d'un litige. Dans ce type d'arbitrage, contrairement à l'arbitrage prévu par une clause compromissoire dans un contrat, les parties décident d'opter pour l'arbitrage comme mode de résolution de conflit uniquement après que le litige soit apparu. Dans une telle situation, les parties en conflit conviennent mutuellement de soumettre leur litige à l'arbitrage ad hoc. Elles doivent alors s'accorder sur plusieurs aspects importants du processus d'arbitrage, tels que le choix des arbitres, les règles de procédure à suivre, le lieu de l'arbitrage, et la langue dans laquelle l'arbitrage sera conduit. Cette flexibilité permet aux parties de personnaliser le processus d'arbitrage selon les spécificités de leur litige, ce qui peut être un avantage considérable. Par exemple, dans un différend commercial survenant après la conclusion d'un accord sans clause d'arbitrage préalable, les entreprises concernées peuvent choisir de recourir à un arbitrage ad hoc pour résoudre le problème. Elles peuvent décider de nommer un panel d'arbitres composé d'experts dans leur secteur d'activité spécifique, établissant ainsi un processus sur mesure qui répond à leurs besoins particuliers. L'arbitrage ad hoc est souvent perçu comme étant plus souple que l'arbitrage institutionnel, qui suit les règles préétablies d'une institution d'arbitrage spécifique. Cependant, cette flexibilité peut aussi entraîner des complexités supplémentaires, notamment en ce qui concerne l'organisation et la gestion du processus d'arbitrage. Les parties doivent donc faire preuve de prudence et de clarté lors de l'établissement des termes de l'arbitrage ad hoc pour éviter des complications ultérieures.

Le compromis arbitral est un accord conclu entre les parties impliquées dans un litige qui a déjà surgi, décidant de soumettre ce litige spécifique à l'arbitrage. Ce type d'accord se différencie d'une clause compromissoire, qui est établie avant la survenue d'un litige et incluse dans un contrat. Le compromis arbitral est, en revanche, un accord ad hoc, formulé spécifiquement pour régler un conflit déjà existant. Dans un compromis arbitral, les parties définissent précisément l'objet du litige à soumettre à l'arbitrage et conviennent des modalités spécifiques de l'arbitrage, telles que le nombre d'arbitres, la procédure à suivre, le lieu de l'arbitrage, et parfois la loi applicable au litige. Cet accord est généralement contractuel et doit être rédigé avec soin pour s'assurer que tous les aspects pertinents du litige et du processus d'arbitrage sont clairement définis.

L'avantage du compromis arbitral réside dans sa capacité à offrir une solution sur mesure pour un litige spécifique, permettant aux parties de choisir un processus qui répond à leurs besoins particuliers. Par exemple, si deux entreprises se disputent la qualité d'une marchandise livrée, elles peuvent décider de recourir à un compromis arbitral pour résoudre ce litige, en choisissant des arbitres avec une expertise dans le commerce international et la qualité des produits. Le compromis arbitral est souvent choisi pour ses avantages tels que la confidentialité, la rapidité et la flexibilité, ainsi que pour la possibilité d'obtenir une expertise spécifique par le biais des arbitres. En outre, comme les sentences arbitrales sont généralement définitives et exécutoires, les parties peuvent résoudre leur litige de manière efficace et concluante.

L'arbitrage est devenu un moyen de plus en plus privilégié pour résoudre les litiges, notamment dans le domaine du droit international et dans la sphère des grandes entreprises. Sa popularité croissante est attribuable à plusieurs avantages qu'il offre par rapport aux procédures judiciaires traditionnelles. Dans le contexte international, l'arbitrage est particulièrement apprécié pour sa neutralité. Les parties d'horizons différents peuvent éviter de se soumettre à la juridiction des tribunaux nationaux de l'autre partie, ce qui peut être perçu comme un avantage ou une crainte de partialité. De plus, l'arbitrage international permet de surmonter les barrières linguistiques et les différences de systèmes juridiques, offrant un cadre plus homogène et prévisible pour la résolution de litiges.

Dans le monde des affaires, et plus particulièrement dans les contrats commerciaux internationaux, l'arbitrage est privilégié pour plusieurs raisons. Sa procédure est généralement plus simple, plus rapide et plus discrète que celle des tribunaux ordinaires. La confidentialité est un atout majeur de l'arbitrage, permettant aux entreprises de résoudre leurs différends sans attirer l'attention du public ou exposer des détails sensibles des affaires. Cette discrétion est essentielle pour préserver les relations commerciales et la réputation des entreprises. En effet, il est estimé que jusqu'à 80% des contrats commerciaux internationaux incluent une clause compromissoire, témoignant de la forte préférence pour l'arbitrage dans le commerce international. Ces clauses permettent aux parties de s'accorder à l'avance sur l'arbitrage comme moyen de résolution des litiges, garantissant ainsi un processus plus contrôlé et prévisible.

Quant à l'organisation de l'arbitrage, de nombreuses Chambres de commerce à travers l'Europe et dans le monde ont mis en place leurs propres institutions arbitrales. Ces institutions fournissent des cadres et des règles pour l'arbitrage, contribuant à sa standardisation et à son efficacité. Des exemples notables incluent la Chambre de Commerce Internationale (CCI) et la London Court of International Arbitration (LCIA), qui sont largement reconnues et utilisées dans les litiges commerciaux internationaux. Ainsi, l'arbitrage s'est solidement établi comme un outil crucial dans le règlement des litiges en droit international et dans le monde des affaires, offrant une alternative efficace, flexible et discrète aux systèmes judiciaires traditionnels.

L'une des caractéristiques distinctives et attrayantes de l'arbitrage, en particulier dans les litiges commerciaux, est la possibilité pour les parties de choisir des arbitres ayant une expertise et une expérience spécifique dans le domaine concerné. Cette particularité contraste avec le système judiciaire traditionnel, où les juges sont assignés aux affaires sans que les parties n'aient un contrôle direct sur leur sélection ou leur expertise spécifique. Dans l'arbitrage commercial, les parties bénéficient de la flexibilité de sélectionner des arbitres qui possèdent non seulement des connaissances juridiques, mais également une compréhension approfondie de l'industrie ou du secteur d'activité spécifique lié au litige. Cette expertise pratique est particulièrement précieuse dans des affaires complexes où des connaissances techniques ou une compréhension approfondie des pratiques commerciales sont essentielles pour évaluer les enjeux du litige et prendre des décisions éclairées. Par exemple, dans un litige impliquant des questions techniques liées à la construction, les parties pourraient choisir d'inclure dans leur panel d'arbitres des individus ayant une expérience dans le domaine de l'ingénierie ou de la construction. De même, dans un différend relatif à des transactions financières internationales, les parties peuvent préférer des arbitres avec une expertise en finance ou en droit des affaires internationales. Cette capacité de choisir des arbitres avec une expertise pertinente offre plusieurs avantages. Elle garantit que les décideurs comprennent les nuances du litige et sont mieux équipés pour évaluer les arguments techniques ou spécialisés présentés. En outre, cela peut conduire à une résolution plus efficace du litige, car les arbitres compétents sont susceptibles d'identifier plus rapidement les questions clés et de proposer des solutions adaptées.

L'arbitrage de l'Alabama est un cas célèbre dans l'histoire de l'arbitrage international et a joué un rôle important dans le développement du droit international. Cette affaire remonte au 15 septembre 1872, lorsque la Grande-Bretagne fut condamnée à verser une indemnité importante aux États-Unis pour avoir manqué à ses obligations de neutralité durant la Guerre de Sécession américaine.

Durant cette guerre, la Grande-Bretagne, qui avait officiellement adopté une position de neutralité, avait permis à des navires de guerre, dont le CSS Alabama, d'être construits et livrés aux forces confédérées (sudistes) depuis ses chantiers navals. Ces navires ont ensuite été utilisés par les Confédérés pour attaquer la marine marchande de l'Union (nordiste), causant des dommages considérables. Les États-Unis ont soutenu que ces actions violaient la neutralité britannique et ont demandé des réparations pour les dommages causés par ces navires, en particulier l'Alabama. Après la fin de la guerre, pour éviter une escalade des tensions et une éventuelle confrontation militaire, les deux nations ont convenu de soumettre le différend à un tribunal d'arbitrage international à Genève, en Suisse. Le tribunal d'arbitrage, composé de représentants de plusieurs nations, a conclu que la Grande-Bretagne avait fait preuve de négligence dans son devoir de neutralité en permettant la construction et la livraison de ces navires aux Confédérés. En conséquence, la Grande-Bretagne fut condamnée à payer une indemnité significative aux États-Unis. L'importance de l'arbitrage de l'Alabama réside dans son impact sur le droit international et la résolution pacifique des conflits internationaux. Cette affaire a non seulement contribué à la normalisation de l'arbitrage comme moyen de résoudre les litiges internationaux, mais elle a aussi renforcé la position de Genève en tant que centre important pour la diplomatie et le droit international. De plus, cet événement a marqué un tournant dans la reconnaissance de l'importance des lois de la neutralité et a influencé le développement ultérieur des conventions et traités internationaux relatifs aux droits et devoirs des nations neutres.

Les partis au procès

Dans un procès civil, le rôle et la dynamique entre les parties impliquées, à savoir le demandeur et le défendeur, sont cruciaux pour le déroulement et l'issue du procès. Le demandeur est la partie qui lance la procédure judiciaire. Cette initiative est généralement motivée par le sentiment d'avoir subi un préjudice ou d'une violation de droits, poussant ainsi le demandeur à rechercher une forme de réparation ou de justice auprès du système judiciaire. Par exemple, dans un cas de litige contractuel, le demandeur pourrait être une entreprise qui poursuit un partenaire commercial pour non-respect des termes contractuels. D'autre part, le défendeur est la partie contre laquelle la demande en justice est formulée. Cela implique qu'il est supposé avoir causé un tort ou violé les droits du demandeur. Le rôle du défendeur dans un procès civil est de répondre aux accusations portées contre lui. Cette réponse peut prendre plusieurs formes, comme la contestation des faits allégués par le demandeur, la présentation d'une version différente des événements, ou l'avancement d'arguments juridiques pour réfuter la demande du demandeur. Prenons l'exemple d'un litige immobilier : le défendeur pourrait être un propriétaire accusé par un locataire de ne pas avoir respecté les conditions de bail.

Le processus judiciaire offre une plateforme où ces deux parties peuvent présenter leurs arguments, leurs preuves, et éventuellement leurs témoignages, soit par écrit, soit oralement lors des audiences. Cela garantit que les deux côtés d'un litige sont entendus et évalués de manière équitable par un juge ou un panel de juges, selon le système juridique en place. Le juge, après avoir examiné toutes les informations et arguments présentés, rend une décision qui tranche le litige. Cette structure du procès civil, avec des rôles clairement définis pour le demandeur et le défendeur, est conçue pour assurer un traitement équitable et impartial de chaque affaire, favorisant ainsi la justice et le règlement adéquat des différends au sein de la société.

La mission de réprimer les infractions et de maintenir l'ordre public est effectivement l'une des responsabilités fondamentales de l'État, et elle se manifeste clairement dans le cadre de l'action pénale. Contrairement aux litiges civils, où des individus ou entités privées cherchent réparation pour des torts ou des litiges, l'action pénale se concentre sur la réponse de la société aux comportements qui sont considérés comme des infractions à ses lois.

Dans le système de justice pénale, c'est l'État qui prend l'initiative de poursuivre les infractions pénales. Cette action est souvent menée par le ministère public (ou le procureur), qui agit en tant que représentant de la société. L'objectif de l'action pénale n'est pas seulement de réparer le tort causé à la victime, mais aussi de prévenir de futurs crimes en punissant le délinquant et en dissuadant les autres de commettre des infractions similaires. L'action pénale peut être déclenchée de différentes manières. Dans de nombreux cas, elle est initiée d'office par l'État, souvent suite à une enquête de la police ou d'une autre agence d'application de la loi. Par exemple, dans un cas de vol ou d'agression, la police enquête sur le crime et transmet ses conclusions au ministère public, qui décide ensuite s'il y a suffisamment de preuves pour engager des poursuites.

Dans certains systèmes juridiques, les victimes d'un crime ou d'autres parties peuvent également jouer un rôle dans le déclenchement de l'action pénale. Elles peuvent le faire en déposant une plainte auprès des autorités compétentes. Cependant, même dans ces cas, c'est le ministère public qui décide finalement de poursuivre ou non l'affaire au nom de la société. La distinction entre l'action pénale et les affaires civiles est donc fondamentale. Alors que les affaires civiles concernent des litiges entre parties privées, l'action pénale implique la société dans son ensemble, représentée par l'État, qui cherche à réprimer les comportements délictueux et à maintenir l'ordre public. Cette approche reflète la compréhension que certains comportements nuisent non seulement à des individus spécifiques, mais aussi à la société dans son ensemble.

Le ministère public est une institution clé dans le système judiciaire, jouant un rôle crucial dans la représentation de la loi et la défense des intérêts de l'État devant les tribunaux. Composé de magistrats, tels que les procureurs ou les avocats de l'État, le ministère public est responsable des poursuites pénales et veille à l'application de la loi, en se concentrant sur le maintien de l'ordre public et la poursuite des infractions. La structure du ministère public varie selon les systèmes juridiques, et un exemple concret de cette variation peut être observé en Suisse, où le système juridique fédéral affecte l'organisation du ministère public. Dans chaque canton suisse, le ministère public opère de manière autonome et est dirigé par un procureur général. Ce dernier, souvent élu directement par le peuple, reflète la tradition démocratique suisse et garantit que les intérêts publics sont représentés de manière transparente et responsable. Au niveau cantonal, le procureur général est chargé de superviser les enquêtes et les poursuites pénales, s'assurant que les lois sont appliquées de manière équitable et efficace. Au niveau de la Confédération, le ministère public prend une autre forme. Il est dirigé par le procureur général de la Confédération, une figure élue par l'Assemblée fédérale. Ce poste revêt une importance particulière, car il concerne les affaires pénales qui dépassent la juridiction cantonale ou qui impliquent des crimes fédéraux. Par exemple, dans des cas de grande envergure tels que le terrorisme, les affaires de corruption au niveau fédéral, ou les crimes contre la sécurité de l'État, c'est le procureur général de la Confédération qui prend les rênes. Ce modèle suisse illustre comment un système juridique peut être structuré pour répondre aux besoins d'un pays fédéral, où l'autonomie des régions est équilibrée avec une coordination au niveau national. Il garantit que, que ce soit pour des affaires locales ou des crimes d'une plus grande portée, il y a une institution compétente et responsable pour mener les poursuites et représenter les intérêts de la société. Cela assure une application cohérente de la justice, reflétant ainsi les principes de la démocratie et de l'état de droit.

Dans le système de justice pénale, le ministère public joue un rôle proactif et autonome dans le déclenchement de l'action pénale. Contrairement aux affaires civiles, où une partie doit initier le processus, en matière pénale, le ministère public peut démarrer des poursuites d'office, c'est-à-dire sans qu'une demande préalable ne soit nécessaire de la part d'une victime ou d'une autre partie. Cette capacité à agir d'office est un élément fondamental de l'autorité et de la responsabilité du ministère public. Elle reflète la notion que les infractions pénales ne sont pas seulement des atteintes contre des individus, mais des transgressions contre l'ordre public et la société dans son ensemble. Ainsi, le ministère public, en tant que représentant de l'État et des intérêts de la société, a le devoir et le pouvoir de poursuivre ces infractions pour maintenir l'ordre légal et protéger le bien-être public. Cette action autonome peut être déclenchée par divers moyens, y compris sur la base de rapports de police, de plaintes de citoyens, ou d'enquêtes menées par les autorités elles-mêmes. Par exemple, en cas de découverte d'un crime comme un vol ou un homicide, la police enquête et transmet ses découvertes au ministère public. Sur la base de ces informations, le ministère public peut décider d'engager des poursuites, même si la victime ne souhaite pas porter plainte ou si aucun individu n'a officiellement demandé une telle action. Cette approche assure que les crimes graves ou les atteintes à l'ordre public ne restent pas impunis, même en l'absence d'une initiative privée pour engager des poursuites. Elle renforce le principe que certains actes répréhensibles nécessitent une réponse de la part de l'État pour maintenir la justice et la sécurité dans la société.

La procédure pénale

La procédure pénale est régie par un ensemble de règles de droit impératives, conçues pour garantir la justice et la protection des droits de toutes les parties impliquées, en particulier de la personne accusée ou inculpée. Ces règles strictes servent à assurer que la procédure est menée de manière équitable et transparente, et que les droits de l'inculpé sont respectés tout au long du processus judiciaire.

Dans le système de justice pénale, chaque étape, depuis l'enquête jusqu'au procès, est encadrée par des normes légales précises qui doivent être scrupuleusement respectées par les autorités. Ces normes comprennent, par exemple, des règles sur la manière dont les preuves peuvent être recueillies, la manière dont les suspects sont interrogés, et la manière dont les procès sont conduits. Le non-respect de ces règles peut entraîner l'invalidation des preuves ou même l'annulation de la procédure. Prenons l'exemple d'une perquisition. Pour qu'une perquisition soit légale, elle doit généralement être autorisée par un mandat délivré par un juge, basé sur des preuves suffisantes indiquant qu'un crime a été commis et que des éléments de preuve pertinents peuvent être trouvés à l'endroit spécifié dans le mandat. Cette exigence de mandat vise à protéger les droits de l'inculpé contre des fouilles arbitraires ou abusives. De plus, il y a des règles strictes concernant la manière dont la perquisition doit être menée, afin de protéger les biens et la vie privée de l'individu.

Ces règles impératives en matière de procédure pénale reflètent les principes fondamentaux de l'état de droit, notamment le respect des droits de l'homme et les garanties procédurales. Elles visent à équilibrer la nécessité d'enquêter et de poursuivre les infractions pénales avec la nécessité de protéger les libertés individuelles et d'assurer un traitement juste et équitable pour l'accusé. En maintenant ces normes strictes, le système de justice pénale cherche à préserver la confiance du public dans l'intégrité et l'équité du processus judiciaire.

La procédure accusatoire et la procédure inquisitoire

La procédure pénale, souvent désignée sous le terme d'instruction pénale, est en effet un processus juridique essentiel centré sur la recherche et l'administration des preuves relatives à un crime ou à un délit. Cette phase de la procédure judiciaire est cruciale pour établir les faits d'une affaire pénale et pour déterminer la responsabilité de l'accusé.

L'instruction pénale commence généralement après qu'un crime ou un délit a été signalé ou découvert. Les autorités compétentes, telles que la police, entreprennent alors des enquêtes pour recueillir des preuves, interroger des témoins, et rassembler toutes les informations nécessaires pour établir ce qui s'est réellement passé. Cette phase peut impliquer diverses activités, comme des perquisitions, des saisies, des analyses forensiques, et d'autres méthodes d'investigation. Au cours de l'instruction pénale, le ministère public, représentant l'État et la société, supervise le processus et travaille en étroite collaboration avec les enquêteurs pour construire un dossier contre l'accusé. L'objectif est de rassembler suffisamment de preuves pour prouver, au-delà d'un doute raisonnable, que l'accusé est coupable du crime ou du délit dont il est accusé.

Il est important de noter que tout au long de l'instruction pénale, les droits de l'accusé doivent être respectés. Cela inclut le droit à un procès équitable, le droit à un avocat, et le droit de ne pas s'auto-incriminer. De plus, toutes les preuves doivent être collectées et traitées conformément aux lois et procédures en vigueur pour garantir leur admissibilité devant un tribunal. Une fois l'instruction pénale terminée, si suffisamment de preuves sont recueillies pour soutenir une accusation, l'affaire peut être portée devant un tribunal pour y être jugée. Si les preuves sont jugées insuffisantes, l'affaire peut être classée sans suite ou l'accusé peut être libéré.

Dans le cadre du droit pénal suisse, le Code pénal établit une distinction fondamentale entre les crimes et les délits, une classification basée sur la sévérité de la peine associée à chaque infraction. Cette distinction est cruciale car elle détermine la nature des sanctions applicables et oriente le processus judiciaire correspondant.

Les crimes, selon le Code pénal suisse, sont des infractions graves passibles d'une peine privative de liberté de plus de trois ans. Ces infractions représentent des actes considérés comme particulièrement nocifs pour la société, tels que les homicides, les agressions sexuelles graves, ou les actes de terrorisme. Par exemple, un individu reconnu coupable de meurtre en Suisse serait accusé d'un crime en vertu du Code pénal et pourrait faire face à une longue peine de prison, reflétant la gravité de son acte. D'autre part, les délits sont définis comme des infractions moins graves, sanctionnées soit par une peine privative de liberté n'excédant pas trois ans, soit par une peine pécuniaire. Ces infractions comprennent des actes tels que le vol mineur, la fraude de faible envergure ou des infractions routières sérieuses. Par exemple, une personne reconnue coupable de vol à l'étalage pourrait être accusée d'un délit et se voir infliger une peine plus légère, comme une amende ou une courte période de détention.

Cette classification entre crimes et délits reflète un principe clé du système judiciaire suisse : la proportionnalité de la sanction par rapport à la gravité de l'infraction commise. Elle garantit que les sanctions les plus lourdes sont réservées pour les infractions les plus sérieuses, tout en fournissant un cadre juridique adapté pour traiter les infractions de moindre gravité. En définissant clairement ces catégories, le Code pénal suisse vise à équilibrer la protection de la société, la prévention de la criminalité, et le respect des droits individuels.

Accusatoire

C’est la procédure la plus ancienne, il tire son nom du fait que la procédure pénale est déclenchée par une accusation, elle se déroule sous forme d’un combat organisé selon des formes solennelles entre le demandeur et le défendeur qui est arbitré par un juge afin de mettre fin à ce combat simulé en donnant raison à l’une ou l’autre partie. Elle est l’expression des régimes politiques à forte participation des citoyens.

La poursuite lancée est mise en accusation, le juge est un arbitre. Il veille à ce que le combat entre les deux parties se passe bien il doit statuer sur les preuves qu’on lui produit.

Cette procédure est :

  • orale ;
  • publique ;
  • contradictoire.

Elle prend en considération les deux partis sans pour autant ne prendre aucune initiative. Étant donné que la procédure est publique, le citoyen peut vérifier son bon déroulement.

La poursuite et la recherche des infractions sont laissées à l’initiative des privés, car les moyens de l’accusation sont insuffisants. L’administration des preuves est lacunaire parce que le juge ne peut pas intervenir directement. En raison, les intérêts de l’accusé sont quelque peu lésés.

D’autre part, il y a une absence d’instruction : Instruction, phase du procès pénal au cours de laquelle le magistrat instructeur procède aux recherches tendant à identifier l’auteur de l’infraction, à éclairer sa personnalité, à établir les circonstances et les conséquences de cette infraction, afin de décider de la suite à donner à l’action publique. Cette procédure existe principalement aux États-Unis.

Le droit de procédure a trait au règlement des conflits et des délits qui portent préjudice à une communauté (Criminalité). Dans son Germania, Tacite parle de l’existence de tribunaux pour régler les différends; les principes, élus, étaient tenus de s’adjoindre des gens du peuple.

Selon le code des Francs saliens (vers 500), le juge dirigeait l’ensemble de la procédure, de la citation jusqu’à l’exécution, alors que la proposition de sentence appartenait aux « rachimbourgs », soit sept hommes choisis comme juges au sein de la communauté lésée, et devait être approuvée par le Thing, soit l’ensemble des hommes en droit de porter les armes (Lois barbares). D’après la loi des Alamans (lex Alamannorum, vers 720), le juge devait être désigné par le duc et agréé par le peuple. La réforme judiciaire carolingienne (vers 770) déféra la capacité de prononcer le jugement à des échevins, juges permanents, et la sentence n’avait plus à être approuvée par le Thing. La subdivision procédurale en basse justice (causae minores) et haute justice ou justice criminelle (causae majores) est à l’origine de la distinction entre procédure civile et procédure pénale (Droit pénal).

Inquisitoire

Cette procédure prend naissance dans les juridictions ecclésiastiques et le droit canonique. Elle se généralise dès le XIIIème siècle pour se répandre ensuite dans la plupart des juridictions laïques.

Ce système répond aux besoins d’un régime autoritaire qui place les intérêts de la société au-dessus de l’individu.

Cette procédure tire son nom d’une formalité initiale qui désigne le déroulement ultérieur d’une procédure d’un procès et pèse sur l’enquête, c’est l’inquisitio. L’enquête détermine le déroulement du procès. C’est le magistrat qui procède à cette enquête et elle débute d’office c’est-à-dire à l’initiative du magistrat ou d’un agent de l’État. D’autre part, le magistrat dirige les débats.

Le pouvoir d’investigation du magistrat n’est pas limité aux conclusions des partis et détient un caractère secret, écrit, non contradictoire.

Avec l’enquête confiée à des juges, peu de coupables échappent à la sanction. En revanche, les inconvénients sont au fond que sans défense de l’accusé amènent à condamner des innocents. Du point de vue technique la procédure inquisitoire est trop longue, son caractère écrit abouti a une complète déshumanisation du procès pénal.

Avec cette instruction, l’accusé a peu de chance de s’en sortir et l’audience du jugement n’est que pure finalité, car l’instruction occupe l’essentiel du temps.

La plupart des pays européens au cours du deuxième millénaire sont passés d’un système à un autre. Avec le siècle des Lumières et les résolutions, il y a eu un certain bouleversement. À partir du XIXème siècle, on assiste à un changement de système : on va prendre les meilleurs éléments des deux procédures afin de créer une procédure pénale qui reprend ces deux aspects.

Deux grandes procédures pénales :

  • Phase préliminaire : type inquisitoire (secrète, écrite et non contradictoire), elle comporte l’enquête de police et l’instruction ;
  • Phase décisoire : de type accusatoire, procès puis jugement.

À partir du siècle des Lumières, on trouve un système mixte qui prend les avantages du type inquisitoire et accusatoire pour la phase décisoire.

Les principes régissant la procédure pénale

Les règles de fond et de la procédure pénale sont soumises au principe de la légalité.

Principe de la légalité

Le principe de la légalité exige que l’administration n’agisse que dans le cadre fixé par la loi. D’une part, l’administration doit respecter, dans toutes ses activités, l’ensemble des prescriptions légales qui la régissent, ainsi que la hiérarchie de ces prescriptions: c’est le principe de la primauté – ou, selon une terminologie plus traditionnelle, de la suprématie – de la loi. D’autre part, l’administration ne peut agir que si la loi le lui permet; en d’autres termes, toute action de l’administration doit avoir un fondement dans une loi: c’est le principe de l’exigence de la base légale.

La loi est la seule source du Code pénal, elle seule définit les infractions et les peines qui lui sont applicables.

Ce principe de la légalité implique trois conséquences :

  • nullum crimen sine lege : pas de crime sans loi ;
  • nulla poena sine lege : pas de peine sans loi ;
  • nulla poena sine crimine :pas de peine sans crime.

Ces conséquences impliquent que les règles de procédure doivent trouver leurs sources dans la loi et elles doivent être conformes au droit.

La règle de la légalité est un principe constitutionnel :

  • principe de suprématie de la loi qui doit être appliqué par tous ;
  • exigence de la base légale : toute activité de l’État doit être fondée et reposée sur la loi ;
  • les règles de procédure doivent être appliquées selon le principe de la bonne foi.

La procédure ne doit pas devenir une fin en soi, car elle risque de supplanter la justice. Dès lors, il ne faut pas que les agents qui appliquent la procédure aillent à l’encontre du principe de la bonne foi.

Principe de la bonne foi

Le principe de la bonne foi (bonne foi au sens objectif) est le principe qui oblige l’État et les particuliers à se comporter de manière honnête et loyale dans leurs relations juridiques (voir art. 5 al. 3 Cst. ; art. 2 al. 1 CC). La bonne foi au sens objectif doit être distinguée de la bonne foi au sens subjectif (art. 3 CC) qui désigne le fait qu’une personne ignore un vice juridique affectant un état de fait spécifique.

La loi doit conjuguer harmonieusement l’intérêt des individus et les intérêts de la société. Il importe donc que des dispositions de procédures ne soient ni trop sévères pour l’inculpé ni exagérément formalistes. Il faut que la défense s’exprime librement et c’est la procédure pénale qui l’indique sans toutefois qu’elle mette en péril la tâche de l’État et la tâche de la répression.

D’autre part, la procédure pénale est mue et déterminée par un ensemble de principes qui imposent aux autorités pénales certains devoirs fondamentaux.

Ces principes découlent généralement de la constitution fédérale, mais également des traités internationaux comme, par exemple, la convention des droits de l’Homme ou les pactes de l’ONU concernant ce sujet.

Les étapes de la procédure pénale

Le premier janvier 2011, la procédure pénale est passée dans les mains de l’État fédéral. Cet évènement est marqué par l’entrée en vigueur des codes de procédures civiles et codes de procédure pénale.

C’est le peuple et les cantons qui ont modifié la constitution en mars 2000 en faisant passer les compétences pénales dans le domaine de la confédération. L’État fédéral l’a exercée en mettant en place une loi de procédure civile et une loi de procédure pénale.

La procédure civile se caractérise par deux phases :

PHASE 1 : Préliminaire

  • Investigation (enquête de police)
  • Instruction

Le ministère public cantonal dirige les investigations, l’instruction et dresse l’acte d’accusation devant le tribunal. Ainsi la mise en accusation,l’instruction et l’accusation ne relèvent que du ministère public. Cet organe va conférer une grande efficacité à la poursuite pénale.

Le ministère public désigne l'ensemble des magistrats chargés de représenter la loi et les intérêts de l'État devant les tribunaux.

Instruction, phase du procès pénal au cours de laquelle le magistrat instructeur procède aux recherches tendant à identifier l’auteur de l’infraction, à éclairer sa personnalité, à établir les circonstances et les conséquences de cette infraction, afin de décider de la suite à donner à l’action publique.

Investigation à la suite d’une dénonciation les autorités vont procéder a une investigation. Sur la base des investigations, le ministère public va déterminer s’il y a lieu d’ouvrir une instruction : il y a ouverture d’une instruction lorsqu’il y a des soupçons suffisants laissant présupposer qu’une infraction a bien été commise.

Ouverture de l’instruction

À la vue des éléments, le ministère public va prendre la décision de mettre le prévenu en accusation.

PHASE 2 : Décisoire

La transmission de l’acte d’accusation déclenche la phase décisoire. Le ministère public devient une simple partie de l’accusation :accusateur public. Le président du tribunal est celui qui assure la direction de la procédure.

Première étape : l’examen de l’accusation (principe inquisitoire)

  • le ministère public fait passer au tribunal l’acte d’accusation
  • le tribunal vérifie si l’acte d’accusation a été élaboré régulièrement
  • si le comportement dénoncé dans un acte d’accusation est punissable, s’il existe des soupçons suffisants permettant d’étayer un acte d’accusation alors le juge va initier le procès
  • le président prépare les débats, met les dossiers en circulation, fixe la date du procès et convoque les personnes dans le cadre de l’affaire

Deuxième étape : le débat devant le tribunal (principe accusatoire)

La procédure est accusatoire publique, orale. Le juge est l’acteur de cette phase, mais il est aussi arbitre.

Les débats suivent une procédure précise :

  • début : acte d’accusation
  • procédure probatoire
  • auditions des témoins, prévenus, experts
  • examen des preuves
  • plaidoiries : le ministère public commence suivit par la partie plaignante, un second tour de plaidoirie peut être demandé
  • le dernier mot revient toujours au prévenu

Troisième étape : jugement Le tribunal se retire à huis clos afin d’établir le jugement

  • La délibération est d’abord orale puis écrite
  • comporte plusieurs questions :
  1. le prévenu est-il coupable ou non ? (art. 351 Code de procédure pénale) : le tribunal doit trancher en faveur de l’accusé (in dubio proreo : le doute profite à l’accusé)
  2. la sanction : fixation de la peine dans les limites légales en fonction des faits dont le prévenu a été déclaré coupable
  3. les intérêts civils : lorsque le lésé réclame des dommages et intérêts, le tribunal doit se prononcer sur les dommages et intérêts
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La justice des mineurs

Les modèles régissant la justice des mineurs

On distingue trois grands modèles :

  • le modèle punitif (dans les pays anglo-saxons)
  • le modèle protecteur (Brésil, Portugal, Espagne)
  • le modèle intermédiaire (Suisse)

Le modèle punitif ne fait pas de grandes différences avec la justice adulte. Dans ce système répressif, le mineur est frappé de lourdes sanctions et est placé dans des institutions fermées. Le juge ne s’occupe pas de protéger le délinquant mineur. L’objectif est de privilégier la protection de la société, sans se soucier de la protection du mineur. → 80% de récidive

Dans le modèle protecteur, le juge va chercher à comprendre pourquoi le délinquant mineur a dérapé. Ce délinquant mineur est considéré comme une victime et a donc besoin d’être soigné et encadré. Le juge dispose d’une très grande marge d’appréciation. Ce modèle protecteur se désintéresse de la victime du délinquant mineur et privilégie la réinsertion de ce dernier.

Le modèle intermédiaire se situe entre les deux modèles précédents. Bien que se souciant de la protection de la société, ce modèle garde comme objectif premier l’éducation du délinquant mineur. Ainsi, le juge n’a pas à répondre par une seule et unique sanction à un délit commis par un mineur, mais il dispose de tout un éventail de mesures. → 35% à 45% de récidive

Le modèle du procureur des mineurs et le modèle du juge des mineurs

Le modèle du procureur des mineurs, qu’on retrouve dans la majorité des cantons alémaniques, prévoit qu’un magistrat mène l’enquête, tranche les cas les moins importants par une ordonnance pénale qui classe l’affaire (art. 32 de la procédure pénale pour les mineurs) et dans les autres cas, rédige lui-même l’acte d’accusation avant de le transmettre au tribunal des mineurs. Ce magistrat ne siège pas lui-même au sein du tribunal, il ne fait que soutenir l’accusation (partie accusatoire), mais il s’occupe aussi de l’après-jugement.

Le modèle du juge des mineurs, qu’on retrouve dans les cantons latins, prévoit que c’est le même juge qui mène et l’enquête, tranchent les cas les moins importants par une ordonnance pénale qui classe l’affaire (art. 32 de la procédure pénale pour les mineurs) et grande différence avec le modèle du procureur des mineurs, siège au sein du tribunal et donc participe pleinement au jugement du mineur. Ce modèle est à l’avantage du délinquant mineur, car le juge le connait personnellement.

Le système des peines et la médiation

Lorsqu’il retient que des infractions ont été commises, le tribunal pénal des mineurs peut prendre les décisions suivantes : ordonner des mesures de protection, exempter le mineur de peine ou alors prononcer une peine.

  • Les mesures de protection (surveillance, assistance personnelle…) sont prévues à l’article 10 de la loi fédérale régissant la condition pénale des mineurs et ont pour but de protéger le délinquant mineur, qu’il soit coupable ou non.
  • Selon l’article 21 de la loi fédérale régissant la condition pénale des mineurs, le tribunal peut renoncer à prononcer une peine si cette peine risque de compromettre l’objectif visé par une mesure de protection déjà ordonnée.
  • La peine prononcée par le tribunal pénal des mineurs peut s’échelonner de la réprimande, à la prestation personnelle, ou à l’amende et dans les cas extrêmes à la privation de liberté.

Dans ce cadre-là et selon l’article 16 de la loi de procédure pénale pour les mineurs, l’autorité d’instruction et le tribunal des mineurs peuvent tenter d’aboutir à une conciliation entre le lésé et le prévenu mineur lorsque la procédure porte sur une infraction poursuivie sur plainte (par exemple les dommages à la propriété, tels des graffitis). Si cette conciliation aboutit alors la procédure est classée.

L’article 17 prévoit lui la médiation : l’autorité d’instruction et les tribunaux peuvent en tout temps suspendre la procédure et charger une personne compétente dans le domaine de la médiation d’engager une procédure de médiation. Le médiateur ou la médiatrice est une personne indépendante de la justice. Si, grâce à la médiation, un accord intervient entre le prévenu mineur et le lésé, on renonce à toute poursuite pénale et la procédure est classée (article 5).

La médiation permet de montrer au mineur que son acte est une infraction qui viole la loi. Celui-ci va donc pouvoir se rendre compte du tort qu’il a causé et de ce qu’il doit faire pour se racheter de l’acte qu’il a commis. La médiation, dans le cadre de la justice pénale des mineurs, a avant tout une dimension sociale et a l’avantage d’intégrer toutes les parties concernées par le conflit. Cette médiation n’est toutefois pas obligatoire et n’est offerte qu’avec le consentement des deux parties. Elle peut être envisagée à tous les stades de la procédure et même pendant l’exécution des mesures, soit après le jugement.

À travers la médiation, les personnes abordent les suites à donner à la procédure pénale en cours et envisagent leurs propres solutions afin d’aboutir à un accord, qui peut comprendre ou non le retrait de la plainte. Le contenu de la médiation (ce qui s’y est dit) est confidentiel à l’égard des autorités judiciaires, ces dernières n’étant informées que de l’éventuel accord trouvé lors la médiation. À la différence de la conciliation, ce sont les parties qui dans la médiation trouvent elles-mêmes les solutions. Ces solutions doivent ensuite être acceptées tant par la victime que par le mineur délinquant. Le médiateur n’impose donc pas de solutions aux parties. La médiation est en règle générale (70%) très appréciée par les personnes qui y ont eu recours.

Les voies de recours

Le recours désigne une demande dirigée contre une décision ou un acte quelconque. Le recours désigne également le document écrit porteur du recours.

Les voies de recours se répartissent en deux catégories : les voies de recours ordinaires et les voies de recours extraordinaires. En principe, le tribunal qui rend un jugement donne toutes les garanties de justice et de rectitude. Mais pour apporter une garantie supplémentaire, on a prévu les voies de recours qui fonctionnent selon la règle du double degré de juridiction ou de double instance.

Selon cette procédure, un litige peut être traité en fait et en droit successivement par deux instances hiérarchisées :

  • Une première fois par un tribunal de premier degré ou de première instance, qui rend un jugement.
  • Une deuxième fois par une cour d’appel ou un tribunal de second degré, qui rend un arrêt exécutoire.

Si les parties ne sont toujours pas satisfaites de ce second jugement, elles peuvent recourir à un moyen extraordinaire appelé le pourvoi en cassation.

L’appel

L’appel est la voie de recours ordinaire afin d’obtenir la réformation du procès de première instance. La possibilité de faire appel est la même dans tous les ordres juridiques. Il se peut toutefois qu’une décision de première instance soit rendue sans possibilité d’appel, notamment si l’enjeu social ou économique est négligeable. La justice est un service coûteux et sa mise en œuvre nécessite le respect de la proportionnalité.

L’appel a deux effets : un effet suspensif qui suspend le jugement de première instance, et un effet dévolutif qui impose au juge de première instance de transmettre au juge d’appel la connaissance de toute l’affaire. L’affaire sera au besoin rejugé de manière nouvelle. Dans ce cas, le juge va revoir et les faits et le droit, c’est-à-dire la forme et le fond. Une cour d’appel rend un arrêt exécutoire qui va se substituer au jugement de première instance. Cet arrêt ne pourra pas faire l’objet d’un nouveau recours ordinaire.

Le pourvoi en cassation

Le pourvoi en cassation est un recours extraordinaire, par lequel une partie demande à une cour supérieure d’annuler un jugement parce qu’elle considère qu’il y a eu violation du droit. C’est pourquoi le recours n’est pas dévolutif et l’affaire n’est jugée qu’en droit, les faits étant considérés comme acquis. Le pourvoi en cassation n’a généralement pas d’effet suspensif, sauf dans le cas où le juge de cassation le déciderait.

En principe, le juge de cassation ne rend pas des arrêts exécutoires par les parties au procès. S’il estime que la décision déférée est correcte, il la confirme et dans ce cas c’est la décision de l’instance inférieure qui sera exécuté. Si, en revanche, il estime que la décision n’est pas conforme au droit, alors il la casse et renvoi l’affaire à la cour d’appel qui a prononcé le jugement en question. Le pouvoir de cassation est subsidiaire par rapport à l’appel et la loi énumère limitativement les moyens que le recourant peut invoquer en cassation. Il s’agit généralement de vices graves du droit.

Pour résumer, le pourvoi est un moyen de recours extraordinaire par lequel une partie demande à une cour suprême d’annuler le jugement en cas de violation grave du droit.

La révision

C’est une voie de recours extraordinaire par laquelle une partie demande la reprise complète d’un procès étant déjà entré en force et ayant donc déjà été exécuté.

Pour faire réviser un procès, il faut pouvoir prouver que de nouveaux faits importants, qui n’ont pas pu être invoqués lors du procès précèdent, ont été découverts. Dans ce cas, la loi admet que lorsqu’un jugement est entaché d’un vice grave, il peut être révisé.

Annexes

Références