La démocratie comme justification des interventions américaines à l'étranger

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L'exportation de la démocratie est une idée largement associée à la politique étrangère des États-Unis. Cette notion est enracinée dans l'idéologie de la "Manifest Destiny", qui est née au XIXe siècle. À l'époque, la "Manifest Destiny" était une croyance largement partagée selon laquelle les États-Unis étaient destinés, par Dieu, à se développer à travers le continent nord-américain. Cela a été utilisé pour justifier l'expansion vers l'ouest, souvent aux dépens des populations indigènes. Au XXe siècle, cette idée a évolué pour inclure l'expansion de la démocratie et des valeurs américaines à travers le monde. Cette vision est devenue un élément central de la politique étrangère américaine, en particulier pendant la Guerre froide, lorsque les États-Unis se sont positionnés comme un rempart contre le communisme.

La politique étrangère des États-Unis est guidée par ces deux ambitions :

  • Défendre les intérêts des États-Unis : Comme toute nation, les États-Unis cherchent à protéger leurs intérêts économiques, politiques et de sécurité à travers le monde. Cela comprend la protection de ses alliés, le maintien de l'accès aux marchés et aux ressources, la prévention des attaques contre le territoire américain et la promotion de ses valeurs à l'étranger. Parfois, cela peut impliquer des actions controversées, telles que des interventions militaires ou le soutien à des régimes non démocratiques.
  • Contribuer à construire des nations sur le modèle américain : Les États-Unis ont une longue tradition de promotion de leurs valeurs démocratiques à travers le monde. Cela peut être vu comme une extension de l'idéologie de la "Manifest Destiny". Selon cette vision, les États-Unis sont considérés comme un "phare" pour le reste du monde, montrant la voie vers la liberté et la démocratie. Cela a conduit à des efforts pour aider à la construction de nations, souvent après des conflits ou pendant des périodes de transition, comme en Allemagne et au Japon après la Seconde Guerre mondiale, ou en Afghanistan et en Irak au début du 21e siècle.

L'ambition de constituer un modèle pour l'humanité est un élément clé de la politique étrangère américaine, qui découle de l'idée de l'"American exceptionalism" (l'exceptionnalisme américain). Selon cette croyance, les États-Unis sont un pays unique avec une mission spéciale à accomplir dans le monde. Cette notion d'être un "phare" pour le reste du monde est ancrée dans l'histoire américaine. Les Pères fondateurs des États-Unis ont conçu le pays comme une expérience démocratique, basée sur des principes de liberté, d'égalité et de justice qui, à leur avis, pourraient servir de modèle pour les autres nations. Au fil des ans, cette idée a été manifestée de plusieurs manières. Pendant la guerre froide, par exemple, la promotion de la démocratie et la lutte contre le communisme étaient considérées comme des manifestations de cette mission. De plus, les États-Unis ont souvent cherché à promouvoir des principes tels que les droits de l'homme, l'État de droit et les marchés libres à travers le monde.

La politique étrangère des États-Unis a longtemps été guidée par l'idée que la promotion de la démocratie et du capitalisme à l'étranger contribue à la sécurité nationale et à la prospérité économique des États-Unis. Ce lien entre démocratie, capitalisme et sécurité a plusieurs dimensions :

  • Démocratie et sécurité : La théorie de la "paix démocratique" suggère que les démocraties sont moins susceptibles de se faire la guerre entre elles. En promouvant la démocratie, les États-Unis cherchent donc à créer un environnement international plus pacifique et stable. Cela contribue à leur sécurité en réduisant le nombre potentiel de menaces militaires.
  • Capitalisme et sécurité : Le capitalisme est associé à la croissance économique, qui peut contribuer à la stabilité politique. En outre, les pays économiquement prospères sont plus susceptibles d'être des partenaires commerciaux stables et fiables. En promouvant le capitalisme, les États-Unis cherchent donc à créer un environnement international plus prévisible et sécurisé.
  • Démocratie et capitalisme : Les deux sont souvent considérés comme allant de pair. La démocratie fournit un environnement de droits de l'homme et de libertés civiles qui favorise l'innovation et l'entrepreneuriat. Le capitalisme, à son tour, peut contribuer à la prospérité économique, ce qui peut renforcer la stabilité démocratique.
  • Capitalisme, démocratie et expansion économique des États-Unis : Un monde plus démocratique et capitaliste est également plus susceptible d'être ouvert au commerce et à l'investissement internationaux, favorisant ainsi l'expansion économique des États-Unis.

Ont-ils réussi à modeler un monde entièrement démocratique? La réponse est non, principalement en raison de deux traits distinctifs inhérents à la culture politique américaine qui ont entravé leur ambition :

  • Le paradigme ségrégationniste : L'histoire des États-Unis est marquée par des inégalités raciales et sociales profondes, y compris la ségrégation raciale, qui ont été institutionnalisées pendant de nombreuses années. Ces inégalités ont eu un impact sur la façon dont les États-Unis sont perçus à l'étranger et peuvent parfois saper leur crédibilité en tant que promoteur de la démocratie et des droits de l'homme. De plus, ces inégalités peuvent influencer la façon dont les États-Unis interagissent avec d'autres pays, par exemple en favorisant des relations plus étroites avec certaines nations sur la base de critères raciaux ou ethniques.
  • La dérive autoritaire : L'assurance que les États-Unis incarnent un "modèle indépassable" peut parfois conduire à une attitude autoritaire dans la politique étrangère. Cela peut se manifester de plusieurs façons, par exemple par une volonté d'imposer des systèmes politiques ou économiques sans tenir compte suffisamment des contextes locaux, ou par l'utilisation de la force militaire pour atteindre des objectifs politiques. Cette approche peut parfois saper les principes démocratiques que les États-Unis cherchent à promouvoir.

Bien que les États-Unis aient eu un certain succès dans la promotion de la démocratie dans certaines parties du monde, leur ambition de construire un "monde de démocraties" a été entravée par divers défis.

L’émergence d’une nation impériale (fin XIXe- années 1930)[modifier | modifier le wikicode]

La conquête d’un empire colonial[modifier | modifier le wikicode]

La conquête du territoire américain peut être interprétée de différentes manières, en fonction de la perspective historique et du point de vue. En fait, elle comporte des éléments qui correspondent à la fois à une affaire intérieure et à une conquête coloniale :

  • Affaire intérieure : Dans un sens, l'expansion des États-Unis sur le continent nord-américain peut être considérée comme une affaire intérieure, dans la mesure où elle impliquait l'établissement de gouvernements et d'institutions américains sur des territoires nouvellement acquis ou colonisés. Cela comprenait la mise en place de systèmes juridiques, de gouvernements locaux, de moyens de communication et de transport, etc. De plus, cette expansion était en grande partie dirigée par des citoyens américains qui se déplaçaient vers l'ouest à la recherche de nouvelles opportunités économiques.
  • Conquête coloniale : Cependant, il est également possible d'interpréter l'expansion américaine comme une forme de conquête coloniale. Cette perspective met l'accent sur le fait que l'expansion impliquait l'annexion de terres qui étaient déjà habitées par diverses nations autochtones. Ces peuples ont souvent été dépossédés de leurs terres, déplacés de force, ou soumis à la violence et à la maladie. De plus, l'expansion américaine a également impliqué des guerres et des négociations avec d'autres puissances coloniales, comme le Mexique et l'Espagne, pour acquérir des territoires.

Ces deux perspectives ne sont pas mutuellement exclusives. En fait, l'histoire de l'expansion américaine comprend à la fois des processus internes de colonisation et d'expansion, ainsi que des interactions avec d'autres peuples et puissances coloniales.

La date de 1890 est souvent citée comme un jalon dans l'histoire des États-Unis car elle marque la fin de la "frontière" telle qu'elle était traditionnellement comprise. La notion de "frontière" était centrale dans l'identité américaine, symbolisant la possibilité d'expansion et de nouvelles opportunités. En 1890, le Bureau du Recensement des États-Unis a déclaré que la frontière, définie comme une ligne de colonisation en expansion constante vers l'ouest, n'existait plus. Cela signifiait que les États-Unis avaient effectivement rempli leur continent d'un océan à l'autre et que la majeure partie des terres avait été colonisée ou était sous contrôle américain. C'est pourquoi certains peuvent interpréter cette date comme celle de l'unification du pays. Cette unification territoriale ne signifie pas que toutes les divisions internes avaient disparu. Les inégalités économiques, raciales et sociales continuaient de persister, et de nouvelles tensions ont émergé avec l'industrialisation rapide, l'immigration et l'urbanisation de la fin du 19e et du début du 20e siècle. De plus, la souveraineté et les droits des peuples autochtones continuaient d'être une question contentieuse.

Le concept de "l'empire de la liberté", tel qu'exprimé par Thomas Jefferson, est fondé sur l'idée que les États-Unis ont une mission spéciale pour promouvoir et étendre la liberté et la démocratie à travers le monde. Selon cette vision, il n'y a pas de contradiction inhérente entre un régime républicain basé sur des principes démocratiques et une expansion impériale, tant que cette expansion vise à promouvoir les valeurs de liberté et de démocratie. En d'autres termes, l'expansion extérieure n'est pas vue comme une simple conquête ou domination, mais plutôt comme un moyen de faire bénéficier le reste du monde des bienfaits de la "synthèse politique" américaine - une combinaison de démocratie, de libertés civiles, de capitalisme et d'État de droit. Cependant, en pratique, cette vision a souvent été plus complexe et controversée. Par exemple, l'expansion américaine a souvent impliqué la domination et le déplacement de peuples autochtones et d'autres nations, ce qui a été critiqué comme étant en contradiction avec les principes de liberté et de démocratie. De même, l'effort pour faire bénéficier d'autres pays des "bienfaits" du modèle politique américain a parfois été perçu comme une forme d'impérialisme culturel ou politique.

La fin du XIXe siècle a marqué une période de débat intense aux États-Unis concernant la question de l'expansion impériale. Alors que le territoire continental des États-Unis avait été largement colonisé, le pays se tournait vers des régions plus éloignées pour étendre son influence, notamment à travers la guerre hispano-américaine de 1898 qui a abouti à l'acquisition de Porto Rico, de Guam et des Philippines. Ce mouvement vers une expansion outre-mer a été motivé par plusieurs facteurs. Certains ont avancé des arguments économiques, affirmant que les États-Unis avaient besoin de nouveaux marchés et de sources de matières premières pour soutenir leur croissance industrielle rapide. D'autres ont invoqué des arguments stratégiques, affirmant que la possession de territoires d'outre-mer était nécessaire pour la défense nationale et le statut de grande puissance. Ces mouvements expansionnistes ont néanmoins également suscité une opposition significative. Certains ont soutenu que la colonisation d'outre-mer était en contradiction avec les principes fondamentaux de la République américaine, tels que la liberté, l'autodétermination et l'égalité. D'autres ont fait valoir que la recherche d'un empire outre-mer pourrait entraîner des conflits militaires, des tensions raciales et des problèmes de gouvernance. Dans l'ensemble, ce débat a reflété des tensions plus larges concernant la nature de l'identité américaine, le rôle des États-Unis dans le monde et la meilleure façon de promouvoir les intérêts nationaux. Alors que certains ont vu l'expansion impériale comme un moyen nécessaire pour les États-Unis de devenir une grande puissance, d'autres ont soutenu que les États-Unis pourraient et devraient trouver d'autres moyens de promouvoir leur sécurité et leur prospérité.

Le mouvement anti-impérialiste aux États-Unis a soulevé de nombreux arguments contre l'expansion impériale à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Vous avez bien résumé certains des principaux arguments, qui comprenaient des préoccupations économiques, politiques et raciales :

  • Argument économique : Les anti-impérialistes soutenaient que le maintien d'un empire outre-mer coûterait cher en termes de ressources militaires et administratives. Ils ont également fait valoir que l'économie américaine, avec sa forte croissance industrielle, n'avait pas besoin de colonies pour assurer des marchés ou des matières premières, et pourrait plutôt prospérer grâce au commerce libre.
  • Argument politique : Les anti-impérialistes craignaient que l'impérialisme ne corrompe les principes démocratiques des États-Unis. Ils ont soutenu que la domination sur d'autres peuples sans leur consentement était en contradiction avec les idéaux de liberté et d'autodétermination qui étaient fondamentaux pour la République américaine.
  • Argument racial : Certains anti-impérialistes ont exprimé des préoccupations selon lesquelles l'annexion de territoires habités par des peuples non blancs pourrait conduire à une "dilution" de la race blanche. Cet argument était enraciné dans les préjugés raciaux de l'époque et reflétait les craintes de certains Américains blancs de perdre leur statut social et politique dominant.

Le mouvement anti-impérialiste était diversifié et comprenait une variété de points de vue. Par exemple, certains anti-impérialistes étaient motivés par des principes moraux ou religieux, tandis que d'autres étaient plus préoccupés par les implications pratiques de l'impérialisme. De plus, bien que le mouvement anti-impérialiste ait réussi à attirer une attention considérable, il n'a pas réussi à arrêter l'expansion impériale des États-Unis à l'époque.

Les impérialistes américains de la fin du XIXe et du début du XXe siècle ont avancé plusieurs arguments pour justifier l'expansion coloniale. Voici comment ces arguments se déclinent:

  • Argument économique: Les partisans de l'impérialisme soutenaient que l'acquisition de colonies servirait de points d'appui pour le commerce international. Ces territoires fourniraient des marchés pour les produits américains, des sources de matières premières et contribueraient à la prospérité économique de la nation.
  • Argument stratégique: L'impérialisme était également vu comme un moyen d'acquérir des avantages stratégiques. Les ports coloniaux pourraient servir de bases navales pour la marine américaine, qui se développait rapidement à cette époque. De plus, le contrôle des territoires d'outre-mer aiderait les États-Unis à rivaliser avec d'autres puissances impériales et à protéger leurs intérêts à l'étranger.
  • Argument racial et civilisationnel: Certains impérialistes américains ont adopté l'idée du "fardeau de l'homme blanc", une notion popularisée par le poète britannique Rudyard Kipling. Selon cette perspective, les peuples européens (ou, dans ce cas, américains) avaient une mission civilisatrice de "porter le fardeau" d'éduquer, de moderniser et de christianiser les peuples non occidentaux. Cette vision était profondément enracinée dans les préjugés raciaux et ethnocentriques de l'époque et servait à justifier la domination coloniale.

Vers la fin du XIXe siècle, les États-Unis ont commencé à étendre leur influence au-delà de leur continent, ce qui marquait le début de leur expansion impériale. Voici quelques exemples clés :

  • L'annexion de Midway (1867) : Les îles Midway, situées dans le Pacifique central, ont été annexées par les États-Unis en 1867. Elles ont servi de station de ravitaillement pour les navires et ont joué un rôle stratégique pour les États-Unis, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • Les îles Samoa : Les îles Samoa sont un autre exemple de l'expansion impériale des États-Unis. En 1872, les États-Unis ont établi un comptoir sur l'île de Tutuila. En 1878, ils ont conclu un traité avec le Royaume-Uni et l'Allemagne établissant un condominium, une forme de gouvernement partagé, sur les îles Samoa. Ce condominium a duré jusqu'en 1899, lorsque la guerre civile samoane et la Convention tripartite ont abouti à une division des îles, l'Allemagne prenant le contrôle des îles de l'ouest (aujourd'hui Samoa) et les États-Unis de celles de l'est (aujourd'hui Samoa américaines).

Ces mouvements d'expansion ont marqué un tournant dans la politique étrangère des États-Unis, qui a commencé à adopter une politique plus interventionniste et expansionniste au-delà de ses frontières continentales. Cependant, cette expansion a suscité un débat considérable aux États-Unis et a façonné de nombreuses discussions sur le rôle des États-Unis dans le monde.

L’évolution de l’empire[modifier | modifier le wikicode]

Hawaï : L'annexion de l'archipel[modifier | modifier le wikicode]

Hawaï, situé dans le Pacifique central, a eu un chemin unique vers l'État américain. Au XIXe siècle, Hawaï a commencé à attirer l'attention des États-Unis pour sa position stratégique et ses ressources, notamment ses plantations de sucre. Les colons américains y ont progressivement établi une présence économique et politique significative. En 1893, la reine Liliuokalani d'Hawaï a été renversée lors d'un coup d'État organisé par des citoyens américains et européens vivant à Hawaï, avec le soutien de forces militaires américaines. Cela a conduit à l'établissement d'un gouvernement provisoire, qui a ensuite demandé l'annexion par les États-Unis. L'annexion d'Hawaï a été officiellement réalisée en 1898, en partie à cause de la guerre hispano-américaine et du désir des États-Unis de sécuriser Hawaï comme station de ravitaillement et base navale. Hawaï a été transformé en territoire des États-Unis en 1900. Enfin, après de nombreuses années en tant que territoire, Hawaï est devenu le 50e État des États-Unis en 1959. Cela a été le résultat d'un processus long et souvent controversé, qui a impliqué de nombreux débats sur des questions telles que l'identité ethnique et culturelle, le statut politique et la gouvernance.

Porto Rico : De la conquête à l'incorporation[modifier | modifier le wikicode]

La relation entre Porto Rico et les États-Unis a une histoire complexe et souvent controversée. Porto Rico a été acquis par les États-Unis en 1898 à la suite de la guerre hispano-américaine, et son statut politique a évolué au fil des ans :

  • Foraker Act (1900) : Cette loi a établi un gouvernement civil pour Porto Rico et a défini l'île comme un "territoire non incorporé" des États-Unis. Cela signifie que, bien que faisant partie des États-Unis, Porto Rico ne fait pas partie intégrante de celui-ci, et certaines dispositions constitutionnelles ne s'appliquent pas automatiquement.
  • Jones Act (1917) : Cette loi a accordé la citoyenneté américaine à tous les Portoricains, mais sans le droit de vote aux élections présidentielles, à moins qu'ils ne résident dans l'un des États. Le Congrès américain contrôle également les affaires de l'île.
  • Statut d'État libre associé (1952) : En 1952, Porto Rico a adopté une constitution locale et a été officiellement désigné comme un "État libre associé" (ou "commonwealth" en anglais). Cela lui a donné une plus grande autonomie interne, mais les affaires extérieures et la défense restent sous le contrôle du gouvernement fédéral américain.
  • Référendums sur le statut de l'État (2012, 2017) : Plusieurs référendums ont été organisés à Porto Rico pour décider de son statut futur. En 2012 et 2017, une majorité de votants a approuvé l'idée de devenir le 51e État des États-Unis. Cependant, ces référendums ont été marqués par une faible participation et des controverses sur leur formulation. De plus, ils ne sont pas contraignants pour le Congrès américain, qui a le pouvoir final de décider du statut de Porto Rico.

Aujourd'hui, le statut de Porto Rico reste une question politique majeure, à la fois à Porto Rico et aux États-Unis. Les options proposées vont de l'indépendance complète à l'adhésion en tant qu'État, en passant par le maintien du statut actuel ou une forme améliorée de commonwealth. Cependant, aucun consensus clair n'a encore émergé sur la meilleure voie à suivre.

Cuba : De la guerre à l'occupation[modifier | modifier le wikicode]

L'Amendement Platt était une disposition législative proposée par le sénateur américain Orville Platt en 1901. Il a été inséré dans l'Army Appropriations Act de 1901 et a établi les termes de la relation entre les États-Unis et Cuba à la suite de la guerre hispano-américaine. L'Amendement Platt stipulait que Cuba ne pourrait pas conclure de traité avec une puissance étrangère qui compromettrait son indépendance, et que Cuba devrait permettre aux États-Unis d'intervenir dans les affaires de l'île pour préserver son indépendance et maintenir un gouvernement adéquat pour la protection des vies, des biens et des libertés individuelles. En outre, il a demandé que Cuba vende ou loue des terres aux États-Unis pour des stations navales et des dépôts de charbon. En conséquence de l'Amendement Platt, les États-Unis ont obtenu un bail perpétuel sur la baie de Guantanamo, où ils ont établi une base navale qui existe encore aujourd'hui. L'Amendement Platt a été abrogé en 1934 dans le cadre du Traité de Relations avec Cuba. Cependant, la base navale de Guantanamo est restée sous contrôle américain. La présence américaine à Guantanamo est devenue une source de tension entre les États-Unis et Cuba, en particulier après la révolution cubaine de 1959.

Les Philippines : Une colonie controversée[modifier | modifier le wikicode]

Les Philippines ont été colonisées par l'Espagne au XVIe siècle et sont restées sous son contrôle jusqu'à la fin du XIXe siècle. Pendant la guerre hispano-américaine en 1898, les États-Unis ont vaincu l'Espagne et ont acquis les Philippines dans le cadre du Traité de Paris. Cependant, de nombreux Philippins luttaient déjà pour l'indépendance de l'Espagne, et ils n'étaient pas prêts à accepter un nouveau colonisateur. Cela a conduit à la guerre philippino-américaine, qui a duré de 1899 à 1902 et a entraîné la mort de nombreux Philippins. Après la guerre, les Philippines sont devenues un protectorat des États-Unis. Les États-Unis ont exercé un contrôle sur les affaires politiques et économiques des Philippines, bien que certaines réformes aient été mises en œuvre pour préparer les Philippins à l'autonomie. En 1935, les Philippines sont devenues un Commonwealth, avec une plus grande autonomie mais toujours sous la souveraineté des États-Unis. Cela faisait partie d'un plan pour accorder l'indépendance complète aux Philippines après une période de transition de dix ans. Cependant, la Seconde Guerre mondiale a interrompu ce processus. Les Philippines ont été occupées par le Japon pendant la guerre, mais ont été libérées par les forces alliées en 1945. Finalement, le 4 juillet 1946, les Philippines ont obtenu leur indépendance complète des États-Unis, devenant une république souveraine. Aujourd'hui, les Philippines et les États-Unis entretiennent des relations étroites en matière de commerce, de défense et d'autres domaines, bien que le passé colonial des États-Unis reste un sujet sensible.

Guam : Le contrôle des îles du Pacifique[modifier | modifier le wikicode]

Guam est une île de l'océan Pacifique qui fait partie des États-Unis en tant que territoire non incorporé. Cela signifie que, bien que Guam soit sous souveraineté américaine, il n'est pas entièrement soumis à toutes les dispositions de la Constitution américaine. Les États-Unis ont acquis Guam en 1898 à la suite de la guerre hispano-américaine, lors de laquelle ils ont vaincu l'Espagne et ont pris le contrôle de plusieurs de ses colonies. Depuis lors, Guam a été utilisé à des fins militaires stratégiques en raison de son emplacement dans l'océan Pacifique. Les habitants de Guam sont des citoyens américains, mais ils ne peuvent pas voter aux élections présidentielles et n'ont pas de représentation avec droit de vote au Congrès. Ils élisent un gouverneur pour gérer les affaires locales et un délégué non votant à la Chambre des représentants des États-Unis. Comme dans d'autres territoires non incorporés, le statut politique de Guam a été l'objet de débats et de discussions. Certaines personnes soutiennent que Guam devrait devenir un État à part entière, tandis que d'autres pensent qu'il devrait obtenir une plus grande autonomie ou même l'indépendance. Cependant, aucun changement de statut n'a été réalisé jusqu'à présent.

La Zone du Canal de Panama : Une entreprise stratégique[modifier | modifier le wikicode]

La Zone du Canal de Panama a été une bande de terre de 16 kilomètres de large qui traversait l'isthme de Panama, couvrant le Canal de Panama, qui a été sous contrôle américain de 1903 à 1979. La création de cette zone remonte à la séparation de Panama de la Colombie en 1903, largement orchestrée par les États-Unis dans le but d'acquérir les droits pour construire et contrôler un canal transocéanique. En vertu du traité Hay-Bunau-Varilla, signé en 1903, les États-Unis ont reçu le droit à perpétuité de cette zone et ont construit le Canal de Panama, qui a été achevé en 1914. En 1977, le président américain Jimmy Carter et le chef d'État panaméen Omar Torrijos ont signé les traités Torrijos-Carter, qui prévoyaient que la Zone du Canal de Panama serait progressivement transférée à Panama. Ce processus a été achevé le 31 décembre 1999, lorsque le contrôle total du canal a été remis à Panama. Les traités ont également reconnu la souveraineté de Panama sur la Zone du Canal, bien que les États-Unis aient été autorisés à intervenir pour défendre le canal contre une menace à son fonctionnement ou à sa neutralité. Aujourd'hui, le Canal de Panama reste une importante voie de navigation internationale, et son contrôle est une source importante de revenus pour le Panama. Les relations entre le Panama et les États-Unis restent étroites, bien que la période de contrôle américain du canal soit un sujet sensible dans l'histoire panaméenne.

Colonisation et construction nationale aux Philippines[modifier | modifier le wikicode]

L'impérialisme colonial européen et américain partageait certaines caractéristiques communes, mais présentait également des différences importantes.

Points communs :

  • Supériorité raciale : Tant les Européens que les Américains justifiaient souvent leur expansion impérialiste par l'idée de la supériorité de la "race" blanche et la "mission civilisatrice" de moderniser et d'éduquer les peuples non occidentaux. Cela a été utilisé pour justifier des politiques qui étaient souvent exploiteuses et destructrices pour les populations indigènes.

Différences :

  • Nation-building : Alors que les puissances coloniales européennes ont souvent cherché à contrôler directement leurs colonies et à exploiter leurs ressources, les États-Unis ont souvent adopté une approche différente, surtout après la Seconde Guerre mondiale. Ils ont cherché à promouvoir la création de nations indépendantes alignées sur les valeurs américaines de démocratie et de libre marché. Cela est lié à l'idée du "Destin manifeste", selon laquelle les États-Unis ont une mission spéciale pour répandre leur modèle de gouvernement et de société dans le monde.
  • Structure de l'empire : L'empire colonial européen était souvent basé sur le contrôle direct de vastes territoires et populations à travers le monde. En revanche, l'empire américain était plus informel et basé sur des influences économiques et politiques, notamment par le biais de protectorats, de zones d'influence et plus tard de la structure de la Guerre Froide. Bien que les États-Unis aient eu des territoires coloniaux, comme les Philippines et Porto Rico, ils n'ont jamais eu le même niveau de contrôle territorial direct que les empires européens.

La politique de construction nationale menée par les États-Unis aux Philippines pendant leur occupation coloniale était en effet largement basée sur des conceptions racialisées de la supériorité et de l'infériorité. Cette vision a influencé la façon dont les États-Unis ont gouverné les Philippines et traité les Philippins. Les États-Unis ont souvent représenté les Philippins comme inférieurs et incapables de se gouverner eux-mêmes. Cette représentation reposait sur des stéréotypes racistes et ethnocentriques qui décrivaient les Philippins comme primitifs, irrationnels et politiquement immatures. Les États-Unis se voyaient donc comme supérieurs et avaient le devoir de gouverner les Philippins et de les aider à se développer. L'historien Paul Kramer a décrit comment cette mission a été conceptualisée comme aidant les Philippins à passer de la "fragmentation tribale" à "l'unité nationale". En d'autres termes, les États-Unis ont cherché à transformer les Philippines en une nation moderne à l'image des États-Unis.

Cependant, cette vision a également légitimé l'usage de la violence. Les États-Unis ont mené une guerre brutale contre la résistance philippine, qui a résisté à l'occupation américaine. La violence a été justifiée comme nécessaire pour "civiliser" les Philippins et instaurer l'ordre. Vette vision racialisée a été contestée, tant aux États-Unis qu'aux Philippines. Beaucoup ont critiqué l'occupation américaine et ont appelé à l'indépendance des Philippines. En fin de compte, les Philippines ont obtenu leur indépendance en 1946, mais l'héritage de la période coloniale américaine continue d'influencer la politique et la société philippine.

La guerre philippino-américaine, qui a duré de 1899 à 1902, a été une période extrêmement violente et coûteuse en vies humaines. Les estimations du nombre de soldats américains tués pendant la guerre varient, mais le chiffre généralement accepté est d'environ 4 000. Ce chiffre comprend à la fois les morts au combat et les morts dues à la maladie, qui étaient courantes en raison des conditions difficiles et de la faible compréhension médicale de l'époque. Le nombre de Philippins tués pendant la guerre est beaucoup plus difficile à estimer avec précision, en partie en raison de l'absence de registres fiables et du fait que de nombreux civils ont été tués dans le conflit. Les estimations varient largement, de 200 000 à 1 million. Le chiffre de 250 000 est dans la fourchette basse de ces estimations, mais il est généralement accepté que le nombre de Philippins tués a été énorme et comprend à la fois des combattants et de nombreux civils. Cette guerre a été marquée par des atrocités de la part des deux parties, mais les forces américaines ont été critiquées pour leur recours à des tactiques telles que la torture, les "zones de concentration" et la politique de la "terre brûlée". Cela a laissé un héritage de ressentiment envers les États-Unis dans certaines parties des Philippines, qui persiste encore aujourd'hui.

La politique menée par les États-Unis aux Philippines au début du XXe siècle a contribué à renforcer une vision messianique de la mission mondiale des États-Unis, souvent appelée "messianisme démocratique". Cette idée est basée sur la conviction que les États-Unis ont une mission spéciale et une responsabilité morale de diffuser la démocratie et la liberté dans le monde. Cette croyance a été en partie justifiée par la conviction que le système politique américain, basé sur la démocratie libérale et le capitalisme, est universellement applicable et bénéfique pour tous les peuples. C'est dans ce contexte que la politique américaine aux Philippines a été présentée comme une mission civilisatrice visant à aider les Philippins à devenir une nation moderne et démocratique. Cependant, le messianisme démocratique a également été critiqué pour sa tendance à justifier l'impérialisme et l'interventionnisme américain. La guerre brutale aux Philippines a été critiquée tant aux États-Unis qu'à l'étranger pour ses coûts humains élevés et pour la façon dont elle a imposé la domination américaine plutôt que la liberté et l'autodétermination. Le messianisme démocratique a continué à influencer la politique étrangère américaine tout au long du XXe siècle et jusqu'au XXIe siècle, notamment pendant la guerre froide et les guerres en Irak et en Afghanistan. Cependant, il reste un sujet de débat et de controverse.

William H. Taft, qui fut gouverneur-général des Philippines de 1901 à 1904 avant de devenir Président des États-Unis, a joué un rôle clé dans l'américanisation du système politique philippin.

Sous sa direction, une série de réformes politiques et juridiques ont été mises en œuvre pour remodeler le système politique philippin sur le modèle américain. Ces réformes comprenaient :

  • Régime bicaméral : Un système législatif bicaméral a été introduit, avec une chambre basse élue et une chambre haute nommée.
  • Organisation fédérale : Taft a cherché à instaurer une forme de gouvernement fédéral, avec une autorité centrale forte mais aussi une certaine autonomie pour les provinces locales.
  • Cour Suprême : Une Cour Suprême a été créée pour servir de plus haute instance judiciaire des Philippines, similaire à la Cour Suprême des États-Unis.
  • Système électif censitaire : Taft a introduit un système électif censitaire, où seuls ceux qui répondaient à certaines conditions de richesse et d'éducation étaient autorisés à voter.
  • Code civil : Un code civil basé sur le droit américain a été introduit, remplaçant les anciennes lois espagnoles.
  • Fonction publique : Taft a également réformé la fonction publique, introduisant un système de mérite pour les nominations et les promotions, dans le but de réduire la corruption.

Ces réformes ont eu un impact durable sur le système politique philippin. Cependant, elles ont également été critiquées pour avoir imposé un modèle américain sans tenir compte des traditions et des besoins locaux, et pour avoir limité la participation politique à une élite restreinte.

L'administration des Philippines pendant l'occupation américaine a en effet été structurée de manière à reproduire l'organisation administrative des États-Unis. Au sommet de cette structure se trouvait le gouverneur général, qui était nommé par le président des États-Unis et confirmé par le Sénat américain. Le gouverneur général avait un pouvoir exécutif considérable et était responsable de l'administration générale des îles. En dessous du gouverneur général, les Philippines étaient divisées en provinces, chacune étant dirigée par un gouverneur de province. Ces gouverneurs étaient responsables de l'administration locale et de l'application des lois et des politiques au niveau provincial. Enfin, au niveau le plus local, il y avait des gouverneurs municipaux, qui étaient responsables de la gestion des villes et des municipalités au sein des provinces. Cette structure administrative reflétait le système fédéral américain de gouvernement à plusieurs niveaux, avec une autorité centrale forte mais aussi une certaine autonomie pour les gouvernements locaux. Cependant, elle a également été critiquée pour avoir imposé un modèle américain aux Philippines sans tenir compte des traditions et des besoins locaux.

La période de l'occupation américaine aux Philippines a été marquée par une politique de grands travaux, visant à moderniser le pays et à améliorer ses infrastructures. Ces projets étaient largement financés par le gouvernement américain et souvent supervisés par des ingénieurs et des entrepreneurs américains.

Les projets de grands travaux comprenaient:

  • Routes et ponts : De nombreux projets de construction de routes et de ponts ont été entrepris pour améliorer les infrastructures de transport du pays. Cela a permis de faciliter le commerce, le mouvement des personnes et des biens, et a joué un rôle clé dans l'intégration économique du pays.
  • Hôpitaux : Des hôpitaux ont été construits dans tout le pays, fournissant des soins médicaux essentiels à la population. Cela a également permis d'introduire la médecine moderne aux Philippines.
  • Écoles et universités : L'éducation a été une priorité majeure pour le gouvernement américain aux Philippines. De nombreuses écoles et universités ont été construites, et un système éducatif public a été établi. L'anglais a été introduit comme langue d'enseignement, ce qui a eu un impact durable sur le pays.

Ces projets de grands travaux ont eu un impact significatif sur le développement des Philippines. Cependant, ils ont également été critiqués pour avoir servi les intérêts économiques et stratégiques des États-Unis, et pour avoir souvent ignoré les besoins et les priorités des Philippins eux-mêmes.

L'objectif principal de la politique américaine aux Philippines pendant cette période était d'unifier les différents groupes ethniques et tribus de l'archipel autour d'un projet national commun. Ce processus était guidé par l'idée que les États-Unis, en tant que puissance coloniale, devaient jouer un rôle directeur pour aider les Philippines à se transformer en une nation moderne. Les États-Unis ont cherché à réaliser cet objectif de plusieurs manières. Ils ont introduit des institutions politiques et juridiques basées sur le modèle américain, dans l'espoir que ces institutions favoriseraient la cohésion nationale et l'acceptation des valeurs démocratiques. Ils ont également investi dans des projets d'infrastructure à grande échelle pour intégrer économiquement le pays et encourager la mobilité et l'interaction entre les différentes régions. Cependant, cet objectif d'unification nationale a également été poursuivi dans un contexte de domination coloniale. Les États-Unis ont maintenu un contrôle politique et économique étroit sur les Philippines et ont souvent ignoré ou réprimé les aspirations à l'autodétermination et à l'indépendance. En outre, la politique américaine a été critiquée pour son utilisation de stéréotypes raciaux et de discours de civilisation pour justifier la domination américaine. L'idée que les différents groupes ethniques et tribus des Philippines étaient inférieurs et avaient besoin de l'assistance des États-Unis pour se développer a été un élément clé de la rhétorique coloniale américaine.

La politique états-unienne en Amérique latine[modifier | modifier le wikicode]

Woodrow Wilson, président des États-Unis de 1912 à 1920, a marqué une évolution significative dans la politique étrangère américaine, y compris en ce qui concerne l'impérialisme. Il a défendu ce que l'on a appelé l'"impérialisme du droit" ou l'"impérialisme constitutionnel". L'idée sous-jacente à ce concept est que la promotion des principes démocratiques, de l'État de droit et des droits de l'homme à l'échelle internationale est à la fois un objectif moral et une stratégie de sécurité pour les États-Unis. Wilson croyait que la démocratie et l'État de droit étaient des facteurs de paix et de stabilité, et que les États-Unis avaient la responsabilité d'aider à promouvoir ces valeurs à travers le monde. C'est dans cet esprit que Wilson a défendu l'idée d'une Ligue des Nations après la Première Guerre mondiale, dans le but de promouvoir la paix et la coopération internationales.

L'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale en 1917 a été justifiée par le président Woodrow Wilson comme une nécessité pour assurer la sécurité de la démocratie à travers le monde. Dans son discours au Congrès le 2 avril 1917, Wilson a déclaré : "Le monde doit être rendu sûr pour la démocratie". Cette phrase est devenue un élément emblématique de la politique étrangère de Wilson et de la vision plus large du rôle des États-Unis dans le monde. Elle reflétait la croyance de Wilson que les États-Unis avaient une mission spéciale pour promouvoir et protéger la démocratie et l'État de droit à travers le monde. En outre, elle soulignait l'idée que la sécurité des États-Unis était liée à la santé de la démocratie dans d'autres pays. Selon cette vision, les dictatures et les régimes autoritaires étaient non seulement moralement répréhensibles, mais aussi une menace potentielle pour la paix internationale et la sécurité des États-Unis.

Le 8 janvier 1918, lors d'un discours devant le Congrès américain, le président Woodrow Wilson a présenté un plan de paix en 14 points pour mettre fin à la Première Guerre mondiale. Cette proposition était centrée sur la promotion de la transparence, de la coopération internationale, de la démocratie et de l'autodétermination. L'un des points les plus importants et durables du plan de Wilson était le quatorzième point, qui appelait à la création d'une "Association générale des nations". Ce point prévoyait la mise en place d'une organisation internationale chargée de maintenir la paix et la sécurité mondiales, d'encourager la coopération internationale et de résoudre pacifiquement les conflits entre les nations. La proposition de Wilson a finalement conduit à la création de la Société des Nations après la fin de la guerre. La Société des Nations peut être considérée comme une sorte de "parlement des nations", car elle fournissait une plateforme pour le dialogue et la négociation entre les pays. La Société des Nations a également connu des problèmes importants. Notamment, les États-Unis eux-mêmes n'ont jamais adhéré à l'organisation en raison de l'opposition au sein du Sénat américain. De plus, la Société des Nations s'est révélée incapable de prévenir l'agression des puissances autoritaires dans les années 1930, ce qui a finalement conduit à la Seconde Guerre mondiale. Malgré ses échecs, la Société des Nations a jeté les bases du système multilatéral moderne et a été remplacée par l'Organisation des Nations Unies après la Seconde Guerre mondiale.

Les révolutions au Mexique, en Chine et en Russie au début du XXe siècle ont eu un impact significatif sur la politique étrangère américaine. En réponse à ces événements, les États-Unis ont cherché à promouvoir et à étendre la démocratie à travers le monde, une vision qui peut être considérée comme une extension de la doctrine de la "Manifest Destiny". La "Manifest Destiny" était une croyance du XIXe siècle selon laquelle les États-Unis étaient destinés à s'étendre à travers le continent nord-américain. Cette idée a été utilisée pour justifier l'expansion territoriale des États-Unis, y compris la conquête de territoires indigènes et la guerre avec le Mexique. Au début du XXe siècle, cette idée de "Manifest Destiny" a été réinterprétée pour justifier une politique étrangère plus active, centrée sur la promotion de la démocratie et de l'État de droit à travers le monde. Cette vision a été soutenue par des présidents comme Woodrow Wilson, qui croyait que les États-Unis avaient une mission spéciale pour aider à "rendre le monde sûr pour la démocratie". Dans ce contexte, les États-Unis ont réagi aux révolutions au Mexique, en Chine et en Russie en cherchant à promouvoir leurs propres valeurs et intérêts. Par exemple, en Russie, les États-Unis sont intervenus militairement contre la révolution bolchevique, par peur de l'expansion du communisme. En Chine, ils ont soutenu le mouvement pour l'établissement d'un gouvernement républicain. Et au Mexique, ils ont à plusieurs reprises intervenu dans les affaires internes du pays pour protéger leurs intérêts économiques et politiques. Cette approche a néanmoins également été critiquée pour son hypocrisie et son échec à respecter le principe de l'autodétermination. Malgré leur rhétorique sur la démocratie, les États-Unis ont souvent soutenu des régimes autoritaires qui étaient alignés sur leurs intérêts. De plus, leur intervention dans d'autres pays a souvent été perçue comme une forme d'impérialisme, ce qui a alimenté le ressentiment et l'opposition à l'étranger.

La politique de Woodrow Wilson en Amérique latine a été caractérisée par une approche interventionniste, justifiée par la croyance qu'il était du devoir des États-Unis d'aider les pays latino-américains à établir des démocraties stables et à "élire de bons hommes". Cela reflétait l'idée wilsonienne que les États-Unis avaient un rôle moral à jouer dans la promotion de la démocratie et du droit à travers le monde. Cependant, cette approche a souvent conduit à des interventions militaires et à une ingérence dans les affaires internes des pays latino-américains, y compris le contrôle de leurs finances et la supervision de leurs élections. Par exemple, les États-Unis ont occupé militairement la République dominicaine de 1916 à 1925, le Nicaragua de 1912 à 1925 et de nouveau de 1926 à 1934, et Haïti de 1915 à 1934. Ils ont également intervenu militairement au Mexique de 1914 à 1917 et à Cuba en 1906 et 1917, et ont exercé un contrôle significatif sur le Panama après son indépendance en 1903. Ces interventions ont été justifiées par les États-Unis comme nécessaires pour maintenir la stabilité, protéger les intérêts américains et promouvoir la démocratie. Cependant, elles ont également été critiquées comme des formes d'impérialisme et ont souvent conduit à des ressentiments à long terme envers les États-Unis dans la région. De plus, malgré leur rhétorique sur la démocratie, les États-Unis ont souvent soutenu des régimes autoritaires qui étaient alignés sur leurs intérêts, soulignant l'hypocrisie de leur approche.

L’âge d’or du messianisme démocratique (1933-1952)[modifier | modifier le wikicode]

Le New Deal et la construction de la nation aux États-Unis[modifier | modifier le wikicode]

Le New Deal, introduit par le président Franklin D. Roosevelt en réponse à la Grande Dépression dans les années 1930, a marqué une période significative de réforme et de modernisation aux États-Unis. C'était un ensemble de programmes et de politiques visant à stimuler l'économie, à créer des emplois et à protéger les plus vulnérables de la société.

Le New Deal a non seulement visé à sortir les États-Unis de la Grande Dépression, mais a également cherché à moderniser et démocratiser la société américaine de plusieurs manières :

  • Grands travaux : Le New Deal a lancé une série de grands projets d'infrastructure, tels que la construction de barrages, de routes et d'écoles, ainsi que l'électrification rurale. Ces projets ont non seulement créé des emplois, mais ont aussi grandement amélioré le bien-être matériel des citoyens.
  • Modernisation agricole : Le New Deal a introduit des programmes pour moderniser l'agriculture, notamment en encourageant l'irrigation et l'utilisation d'engrais pour augmenter les rendements. Ces mesures ont aidé à stabiliser l'économie agricole et à améliorer la sécurité alimentaire.
  • Démocratie de base ("grass roots democracy") : Le New Deal a cherché à équilibrer la planification centralisée avec la décentralisation des décisions au niveau des États et des comtés. Cela reflétait une volonté de se distinguer des régimes totalitaires de l'époque, qui étaient caractérisés par un pouvoir centralisé et vertical.
  • Développement des syndicats : Le New Deal a également promu le développement des syndicats et la démocratisation du lieu de travail. Des lois telles que le Wagner Act de 1935 ont renforcé les droits des travailleurs à s'organiser et à négocier collectivement, contribuant à l'équilibre du pouvoir entre les employeurs et les employés.

Dans l'ensemble, le New Deal a été une étape majeure dans la modernisation de la société américaine et l'extension de la démocratie à de nouveaux domaines. Ces mesures ont eu un impact durable sur l'économie et la société américaines.

David Lilienthal, en tant que directeur de la Tennessee Valley Authority (TVA), a été un acteur majeur de la mise en œuvre du New Deal. La TVA a été un projet clé de modernisation des infrastructures et de développement économique de la région de la vallée du Tennessee. Dans son livre "TVA: Democracy on the March" (1944), Lilienthal a présenté la TVA comme un modèle de "grass roots democracy", une démocratie de proximité, où les décisions sont prises au niveau local par ceux qui sont directement concernés. Il voyait la TVA comme un modèle d'organisation démocratique qui pourrait être dupliqué dans le monde entier. Lilienthal croyait fermement que le modèle de la TVA pouvait être utilisé pour promouvoir le développement économique, l'éducation et la démocratie dans d'autres régions du monde. Selon lui, la TVA incarnait la manière dont une démocratie pouvait gérer efficacement les ressources naturelles, promouvoir l'éducation et l'autonomie locale, et servir les intérêts du peuple. Ainsi, l'ambition de dupliquer le modèle de "grass roots democracy" dans le monde faisait partie intégrante de la vision du New Deal, symbolisant l'idée que la démocratie et le développement économique allaient de pair.

La démocratisation des régimes totalitaires : Allemagne, Autriche et Japon[modifier | modifier le wikicode]

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, les États-Unis ont joué un rôle majeur dans la démocratisation et la stabilisation politique de l'Allemagne, de l'Autriche et du Japon, tous trois ayant été des régimes totalitaires pendant la guerre.

  1. Allemagne : Après la défaite du Troisième Reich, les Alliés ont divisé l'Allemagne en quatre zones d'occupation. La zone américaine a été soumise à une politique de dénazification, de démilitarisation, de décentralisation et de démocratisation. Le Plan Marshall, lancé en 1948, a également aidé à la reconstruction économique de l'Allemagne de l'Ouest. En 1949, la République fédérale d'Allemagne (RFA) a été établie en tant que démocratie parlementaire.
  2. Autriche : Comme l'Allemagne, l'Autriche a été divisée en zones d'occupation après la guerre. Les États-Unis ont encouragé la démocratisation et la reconstruction économique en Autriche. Le pays a retrouvé sa pleine souveraineté en 1955 avec le Traité d'État autrichien, après quoi il a continué à se développer en tant que démocratie stable.
  3. Japon : Sous l'occupation américaine dirigée par le général Douglas MacArthur, le Japon a également subi une transition majeure vers la démocratie. Une nouvelle constitution, connue sous le nom de "Constitution de l'après-guerre" ou "Constitution de MacArthur", a été promulguée en 1947, établissant le Japon en tant que démocratie constitutionnelle avec un empereur symbolique. Les réformes économiques et sociales, y compris l'égalité des sexes et les droits des travailleurs, ont également été mises en œuvre.

Dans tous ces cas, les États-Unis ont cherché à établir des démocraties stables et prospères, à la fois pour garantir la paix et la stabilité à long terme, et pour créer un environnement favorable à l'économie de marché et au système capitaliste.

L'Allemagne et l'Autriche : Les tentatives de démocratisation après la montée du nazisme[modifier | modifier le wikicode]

Le Tribunal militaire international de Nuremberg, mieux connu sous le nom de Tribunal de Nuremberg, a été mis en place pour juger les principaux responsables du Troisième Reich pour les crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce fut la première fois dans l'histoire qu'un tribunal international fut constitué pour juger des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. La période de ce tribunal s'est étendue du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946. Au total, 24 hauts responsables nazis ont été accusés, mais seulement 21 d'entre eux ont été jugés car deux n'ont pas été capturés et un autre s'est suicidé avant le début du procès. Les chefs d'accusation étaient les suivants : complot en vue de commettre des crimes contre la paix, planification, initiation et conduite d'une guerre d'agression, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Au terme du procès, 12 accusés ont été condamnés à mort, 3 ont été acquittés, 3 ont été condamnés à la réclusion à perpétuité et les 4 autres ont reçu des peines de prison allant de 10 à 20 ans. Cependant, un des condamnés à mort s'est suicidé avant son exécution, donc seulement 10 ont été effectivement exécutés. Le Tribunal de Nuremberg a établi un précédent important pour le jugement des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, et a jeté les bases du droit international pénal moderne.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont entrepris un processus de dénazification en Allemagne dans le but d'éliminer l'influence du Parti nazi et de ses idéologies de la vie publique allemande. Les États-Unis ont joué un rôle important dans ce processus, surtout dans leur zone d'occupation en Allemagne. En plus des procès de Nuremberg, qui ont jugé les hauts dirigeants nazis, les États-Unis ont mené de nombreux autres procès contre des individus accusés de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et d'autres actes criminels commis au nom du régime nazi. En tout, environ 5 000 personnes ont été jugées dans ces procès de dénazification menés par les États-Unis. Parmi eux, environ 800 ont été condamnées à mort, et environ 500 de ces condamnations ont été effectivement exécutées. Le processus de dénazification a été critiqué pour diverses raisons. Certaines personnes ont estimé que le processus était trop clément et qu'il n'a pas réussi à éliminer complètement l'influence du nazisme en Allemagne. D'autres ont soutenu que le processus était trop sévère ou injuste, ou qu'il a été mal géré. Néanmoins, la dénazification a marqué une tentative sans précédent de responsabiliser un régime et ses partisans pour leurs crimes contre l'humanité.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont entrepris une série d'actions radicales pour démanteler le régime nazi en Allemagne. Ces mesures comprenaient:

  1. La dissolution du Parti nazi : Cette action a été prise pour éliminer complètement l'influence du Parti nazi sur la vie politique allemande. Tous les symboles du parti, y compris les drapeaux, les insignes et les uniformes, ont également été interdits.
  2. L'abrogation de l'ensemble des lois nazies : Les Alliés ont aboli toutes les lois et réglementations promulguées sous le régime nazi, y compris les lois de Nuremberg de 1935 qui instituaient des politiques antisémites.
  3. La dissolution de la Wehrmacht : L'armée allemande a été dissoute pour prévenir toute possibilité de reprise de la guerre par les forces militaires allemandes.
  4. Le démantèlement de l'appareil de propagande : Les Alliés ont pris des mesures pour démanteler le vaste appareil de propagande nazi, qui comprenait les médias, le cinéma, les organisations de jeunesse et les institutions culturelles.
  5. La réforme du système éducatif : Les Alliés ont entrepris de réformer le système éducatif allemand, qui avait été utilisé par les nazis pour inculquer leur idéologie à la jeunesse allemande. Ces réformes visaient à éliminer l'idéologie nazie du système éducatif et à promouvoir des valeurs démocratiques.
  6. Le démantèlement des institutions d'encadrement de la population : Les Alliés ont également démantelé les organisations nazies qui avaient pour but d'encadrer et de contrôler la population, comme la Gestapo et les SS.

Ces mesures ont été prises dans le cadre d'un effort plus large pour "dénazifier" l'Allemagne et établir une nouvelle démocratie dans le pays après la fin du régime nazi.

"Stunde Null", ou "heure zéro", est une expression allemande utilisée pour décrire l'état de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Il s'agit de l'idée que l'Allemagne, après la défaite du régime nazi, était à un point de départ complètement nouveau et devait être reconstruite à partir de zéro. Cette conception a offert une opportunité unique pour les États-Unis et les autres puissances alliées de reconstruire l'Allemagne sur de nouvelles bases, libérées de l'idéologie et des structures du nazisme. Cette reconstruction était basée sur des principes démocratiques, des droits de l'homme et un engagement envers la paix et la coopération internationale. Un des éléments clés de cette reconstruction a été l'adoption de la Loi Fondamentale (Grundgesetz) le 8 mai 1949. Cette constitution a établi l'Allemagne en tant qu'État fédéral décentralisé, avec des gouvernements forts dans chaque État (Land) ainsi qu'un gouvernement fédéral. Elle a mis en place un système de gouvernement démocratique avec une séparation claire des pouvoirs, des protections robustes pour les droits de l'homme et des garanties pour l'état de droit. La création de la République Fédérale d'Allemagne (RFA) en 1949 a marqué une étape majeure dans la reconstruction de l'Allemagne après la guerre. En devenant un État souverain, la RFA a pu retrouver son autonomie et commencer à jouer un rôle sur la scène internationale en tant que nation démocratique et pacifique.

L'Autriche a également subi une transformation majeure après la Seconde Guerre mondiale, grâce en grande partie aux efforts de reconstruction menés par les États-Unis et leurs alliés. Après avoir été occupée par les forces alliées à la fin de la guerre, l'Autriche a finalement retrouvé sa pleine indépendance avec le Traité d'État autrichien en 1955. Ce traité, qui a mis fin à l'occupation alliée, a également interdit l'Anschluss, ou l'union politique de l'Autriche et de l'Allemagne. Cette disposition était destinée à prévenir toute tentative future de ressusciter le Troisième Reich et à garantir l'indépendance et la souveraineté de l'Autriche. En parallèle, la reconstruction économique a joué un rôle crucial dans la stabilisation politique de l'Autriche et de l'Allemagne. Cela a commencé par une aide d'urgence substantielle de la part des États-Unis immédiatement après la guerre, qui s'est élevée à 8 milliards de dollars en 1945-46. Par la suite, le Plan Marshall, officiellement connu sous le nom de Programme européen de rétablissement, a fourni une aide économique massive pour aider à reconstruire les économies de l'Europe occidentale, y compris l'Allemagne et l'Autriche. En plus de cette aide, des prêts de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), également connue sous le nom de Banque mondiale, ont également joué un rôle dans le soutien de la reconstruction économique. Ces efforts ont contribué à la stabilisation politique de ces pays en favorisant la croissance économique, en réduisant le chômage et en améliorant le niveau de vie, ce qui a contribué à renforcer la confiance dans les nouveaux gouvernements démocratiques et à atténuer l'attrait des idéologies extrémistes.

La démocratisation de la société allemande après la Seconde Guerre mondiale s'est déroulée à plusieurs niveaux, y compris à travers des réformes profondes du système éducatif. C'est ce qu'on appelle souvent une démocratisation "grassroots" (de la base vers le sommet), un concept inspiré par l'idée que la démocratie doit être construite à partir des communautés locales. Un aspect clé de cette démocratisation a été l'épuration du système éducatif. Les enseignants qui avaient été compromis par leur implication avec le régime nazi ont été révoqués. Cela a permis de s'assurer que l'éducation dispensée aux nouvelles générations ne serait pas influencée par les idéologies du passé. En outre, des réformes majeures ont été mises en œuvre au niveau des programmes et des méthodes d'enseignement. Les autorités de l'occupation ont cherché à promouvoir un enseignement plus participatif, qui encouragerait la pensée critique et l'engagement civique, plutôt que l'obéissance aveugle qui avait été favorisée sous le régime nazi. Ces efforts étaient alignés sur l'idée que la démocratie est plus qu'un simple système de gouvernement ; elle est également une façon de penser et de vivre. En réformant l'éducation, les autorités ont cherché à inculquer ces valeurs aux nouvelles générations, en vue de construire une société allemande véritablement démocratique.

La dénazification de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale a eu ses limites. Bien que l'épuration et les réformes éducatives aient joué un rôle crucial dans la reconstruction de la société allemande, d'autres facteurs ont également influencé le processus. La nécessité de reconstruire le pays après la guerre a conduit à une certaine indulgence envers ceux qui avaient participé au régime nazi, tant qu'ils étaient jugés nécessaires à la reconstruction. De nombreux anciens membres du parti nazi ont ainsi été autorisés à occuper des postes importants dans le nouveau gouvernement et dans l'économie de l'Allemagne de l'après-guerre. L'apparition de la guerre froide a également eu un impact sur la dénazification. Alors que les tensions montaient entre l'Est et l'Ouest, les États-Unis et leurs alliés ont commencé à considérer l'Allemagne de l'Ouest comme un rempart potentiel contre l'expansion communiste. Dans ce contexte, le réarmement partiel de l'Allemagne de l'Ouest est devenu une priorité. En 1955, la Bundeswehr, l'armée de l'Allemagne de l'Ouest, a été créée. Ces développements ont quelque peu obscurci l'objectif initial de la dénazification. Néanmoins, malgré ces limites, le processus a permis d'éliminer de nombreux éléments du régime nazi et d'instaurer une démocratie stable en Allemagne de l'Ouest.

Le Japon : De l'ère Showa à l'occupation alliée[modifier | modifier le wikicode]

Après la Seconde Guerre mondiale, le Japon a été occupé par les forces alliées, principalement dirigées par les États-Unis, de 1945 à 1952. Cette période d'occupation est connue sous le nom de "G.H.Q. (General Headquarters)" au Japon, et a été dirigée par le Général Douglas MacArthur, le Commandant suprême des forces alliées.

L'occupation du Japon avait plusieurs objectifs principaux :

  1. Démilitarisation : L'objectif immédiat était la démilitarisation du Japon, avec la dissolution de l'armée japonaise et l'élimination de l'industrie de guerre du pays.
  2. Démocratisation : Les États-Unis ont cherché à transformer le Japon en une démocratie constitutionnelle. Cela a impliqué la rédaction d'une nouvelle constitution, connue sous le nom de "Constitution du Postdam" ou "Constitution de Showa", qui a transformé l'Empereur en une figure largement symbolique et a introduit un système politique démocratique basé sur le modèle américain.
  3. Réformes économiques et sociales : Les États-Unis ont entrepris un certain nombre de réformes visant à transformer la structure économique et sociale du Japon. Cela comprenait des réformes agraires, la promotion des droits syndicaux, et la mise en place d'un système d'éducation plus égalitaire.
  4. Justice pour les crimes de guerre : Les dirigeants militaires et politiques responsables de la guerre ont été jugés et punis lors des procès de Tokyo, similaires aux procès de Nuremberg en Allemagne.

L'occupation a officiellement pris fin en 1952 avec la signature du Traité de San Francisco, qui a rétabli la souveraineté du Japon tout en maintenant une présence militaire américaine dans le pays.

La période de l'occupation américaine au Japon après la Seconde Guerre mondiale a été marquée par une série de mesures prises pour démanteler les structures de l'ancien Empire du Japon et juger ceux qui étaient responsables de crimes de guerre. Le Tribunal Militaire International pour l'Extrême Orient, souvent appelé le Tribunal de Tokyo, a été établi pour juger les hauts dirigeants de l'Empire du Japon pour crimes de guerre, crimes contre la paix et crimes contre l'humanité. De janvier 1946 à avril 1948, le tribunal a jugé 25 individus, dont sept ont été condamnés à mort. D'autres procès ont été organisés dans tout le Japon et dans d'autres pays d'Asie, jugeant des milliers de personnes pour des crimes commis pendant la guerre. Entre 1945 et 1949, ces procès ont abouti à environ 4 000 condamnations. En plus de ces procès, l'administration d'occupation a entrepris des mesures pour démanteler les institutions de l'Empire du Japon. L'armée impériale japonaise a été dissoute, et la constitution Meiji de 1889, qui avait créé une monarchie constitutionnelle avec un empereur à sa tête, a été remplacée par la nouvelle constitution de l'après-guerre en 1947, souvent appelée la constitution de la post-guerre ou la constitution de Showa. Cette nouvelle constitution a établi le Japon en tant que démocratie parlementaire, et a réduit l'empereur à un rôle largement symbolique. La constitution de 1947 a également établi des protections des droits de l'homme et des libertés civiles, et a interdit au Japon de maintenir des forces armées ou de mener la guerre.

La démobilisation de sept millions de soldats japonais a été une tâche majeure à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cela comprenait non seulement le personnel militaire sur le sol japonais, mais aussi ceux qui étaient stationnés dans les territoires occupés par le Japon à travers l'Asie et le Pacifique. Ces soldats ont été désarmés et rapatriés au Japon, un processus qui a pris plusieurs années en raison des défis logistiques impliqués et des conditions difficiles de l'après-guerre. Le rapatriement de ces soldats a également créé des défis sociaux et économiques au Japon, car le pays a dû absorber un grand nombre de vétérans dans une économie déjà dévastée par la guerre. La démobilisation et le rapatriement des soldats japonais ont également été une partie importante du processus de démilitarisation du Japon, qui a été stipulé par la constitution de l'après-guerre et supervisé par les forces d'occupation alliées.

La nouvelle Constitution japonaise de 1947, souvent appelée "Constitution du poste de guerre" ou "Constitution de Showa", a apporté des changements significatifs dans le système politique et social du pays. Voici quelques points clés :

  1. Pluralisme politique : La nouvelle constitution a permis l'existence de plusieurs partis politiques, mettant fin à la domination du parti militaire unique pendant la guerre.
  2. Régime bicaméral : La Diète du Japon est devenue un parlement bicaméral, comprenant la Chambre des représentants et la Chambre des conseillers. Cela a contribué à un système de gouvernement plus équilibré et plus démocratique.
  3. Renforcement du parlement : La nouvelle constitution a renforcé le rôle du parlement dans la prise de décisions politiques, en lui donnant le pouvoir de désigner le Premier ministre et d'approuver le budget de l'État.
  4. Rôle symbolique de l'empereur : L'empereur a été dépourvu de tout rôle politique ou militaire et son statut a été réduit à celui de "symbole de l'État et de l'unité du peuple".
  5. Démilitarisation : L'article 9 de la nouvelle constitution a renoncé à la guerre comme droit souverain de la nation et à la menace ou à l'utilisation de la force en tant que moyen de résolution des conflits internationaux.
  6. Liberté d'expression : La constitution a garanti la liberté d'expression, de presse et d'association, ainsi que les libertés fondamentales de religion et d'académie.
  7. Création de syndicats : La nouvelle constitution a reconnu le droit des travailleurs de s'organiser et de négocier collectivement, ce qui a permis la formation de syndicats et a renforcé la démocratie au niveau de base (« grassroots democracy »).

Ces réformes ont été essentielles pour la transformation du Japon d'une nation autoritaire et militariste en une démocratie libérale pacifique.

La Guerre Froide a effectivement entravé le processus de démocratisation complète au Japon, et certains aspects importants de la transformation sociale et politique du pays ont été laissés inachevés. Voici une analyse de ces deux points :

  1. L'empereur et ses proches : Malgré l'implication de l'empereur Hirohito et de la maison impériale dans les activités militaires et politiques du Japon avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ont été largement épargnés par les procès pour crimes de guerre. Ceci a été, en partie, dû à la politique américaine qui cherchait à utiliser l'empereur comme un symbole d'unité et de stabilité pour la population japonaise pendant la période de l'occupation. Par conséquent, aucun débat sérieux sur la responsabilité de l'empereur et de la maison impériale dans le déclenchement de la guerre n'a été mené à bien.
  2. Retour des élites traditionnelles : L'occupation américaine avait pour objectif de démanteler les zaibatsu, ces conglomérats économiques puissants qui avaient grandement soutenu l'effort de guerre du Japon. Cependant, avec l'avènement de la Guerre Froide et la peur de l'influence communiste en Asie, les États-Unis ont inversé leur politique de décartellisation. Ils ont soutenu le retour des élites économiques traditionnelles au pouvoir afin de renforcer l'économie japonaise, considérée comme un rempart contre le communisme. Cela a limité la transformation économique et politique du Japon et a permis à ces élites de conserver une grande partie de leur pouvoir et de leur influence.

La crise d’un modèle (1950s-1970s)[modifier | modifier le wikicode]

La période entre les années 1950 et 1970 a été marquée par des défis majeurs pour le modèle américain, tant sur le plan intérieur qu'international. Ces défis ont mis en crise la vision des États-Unis en tant que modèle de démocratie et de prospérité.

  1. Au niveau intérieur : Les années 1950 ont été marquées par la montée du mouvement des droits civiques, qui a mis en lumière les profondes inégalités raciales et sociales existant encore aux États-Unis, malgré leur prétention à être un modèle de démocratie. De plus, la guerre du Vietnam a polarisé la société américaine et a alimenté une vague de contestation sans précédent, avec des manifestations massives contre la guerre et en faveur de la paix.
  2. Au niveau international : La politique étrangère américaine a également été mise en cause. Les interventions militaires en Asie, en particulier la guerre du Vietnam, ont été critiquées tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. De plus, la crise de Suez en 1956 et la crise des missiles de Cuba en 1962 ont mis en évidence les limites de l'influence américaine et la complexité croissante de la politique internationale à l'époque de la Guerre Froide.
  3. Sur le plan économique : Les années 1970 ont été marquées par une série de chocs pétroliers et par l'inflation, mettant fin à l'ère de prospérité économique qui avait suivi la Seconde Guerre mondiale.

Ces défis ont remis en question la capacité des États-Unis à incarner et à exporter leur modèle de démocratie et de prospérité dans le monde. Ils ont également provoqué des changements importants dans la politique intérieure et extérieure américaine, qui ont influencé le cours des décennies suivantes.

Messianisme démocratique et soutien aux dictatures[modifier | modifier le wikicode]

Le messianisme démocratique, ou l'idée que les États-Unis ont un rôle spécial à jouer dans la promotion de la démocratie à travers le monde, a parfois été en contradiction avec la réalité de la politique étrangère américaine. Malgré leur rhétorique en faveur de la démocratie et des droits de l'homme, les États-Unis ont souvent soutenu des régimes dictatoriaux, en particulier pendant la Guerre Froide, lorsque le contrôle géopolitique et la lutte contre le communisme étaient considérés comme des priorités plus importantes. Cela a été particulièrement visible en Amérique latine, en Asie et au Moyen-Orient, où les États-Unis ont soutenu des régimes autoritaires dans des pays comme le Chili, l'Iran, le Guatemala et le Vietnam du Sud, souvent pour contrer l'influence de l'Union soviétique. Ces soutiens ont souvent impliqué des interventions militaires, des coups d'État orchestrés ou soutenus par les États-Unis, ainsi que l'assistance financière et militaire à des régimes répressifs. Ces actions ont souvent été critiquées, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des États-Unis, comme étant en contradiction avec les valeurs démocratiques que le pays prétendait promouvoir. Elles ont également parfois contribué à la déstabilisation des régions concernées et à la souffrance de leur population, ce qui a parfois eu des répercussions négatives sur l'image des États-Unis à l'étranger.

Philippines : Entre démocratie et régimes autoritaires[modifier | modifier le wikicode]

Bien que les États-Unis aient officiellement accordé l'indépendance aux Philippines en 1946, ils ont continué à exercer une influence significative sur la politique du pays. Cela a été particulièrement évident dans leur soutien au régime du président Manuel Roxas, qui a été critiqué pour son autoritarisme.

Manuel Roxas, le premier président de la République des Philippines, a été un allié clé des États-Unis. Il a favorisé une politique économique favorable aux intérêts américains et a signé une série d'accords qui ont maintenu une forte présence militaire américaine dans le pays. Bien que ces politiques aient été présentées comme nécessaires pour la stabilité et le développement économique des Philippines, elles ont également été critiquées pour avoir limité la souveraineté du pays et favorisé les intérêts américains au détriment de ceux des Philippins.

Le soutien des États-Unis au régime de Roxas est un exemple de la manière dont leur engagement en faveur de la démocratie a parfois été mis en contradiction avec d'autres intérêts politiques et économiques. Alors que les États-Unis promouvaient officiellement les valeurs démocratiques, ils soutenaient également des régimes qui étaient considérés comme autoritaires ou non démocratiques lorsqu'ils servaient leurs intérêts géopolitiques ou économiques.

Grèce : La dictature des colonels[modifier | modifier le wikicode]

Aux yeux des États-Unis, la Grèce représentait un enjeu crucial durant la période de la guerre froide. D'une part, le pays faisait face à une forte insurrection communiste et, d'autre part, il était stratégiquement situé au carrefour de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique. Pour ces raisons, les États-Unis ont soutenu le régime autoritaire du roi Paul Ier de 1947 à 1964 pour contrer l'influence communiste.

En 1947, le président Harry S. Truman a déclaré que les États-Unis fourniraient une assistance économique et militaire à la Grèce pour aider à réprimer l'insurrection communiste, c'est ce qu'on appelle la Doctrine Truman. C'était une partie importante de la politique de containment des États-Unis pendant la guerre froide, qui visait à empêcher la propagation du communisme.

En 1967, un groupe de colonels grecs a mené un coup d'État et instauré une dictature militaire qui a duré jusqu'en 1974. Les États-Unis ont été accusés d'avoir participé à ce coup d'État par l'intermédiaire de la CIA, bien que ces allégations restent controversées. Ce qui est clair, c'est que les États-Unis ont continué à soutenir le régime des colonels, malgré ses violations des droits de l'homme, en raison de sa position anti-communiste et de son rôle stratégique dans la région. Cela représente un autre exemple de la manière dont la politique étrangère américaine pendant la guerre froide a parfois contredit l'engagement proclamé des États-Unis en faveur de la démocratie.

Iran : Le renversement de Mossadegh et l'avènement du Shah[modifier | modifier le wikicode]

En Iran, le Premier ministre Mohammad Mossadegh était largement populaire dans les années 1950. Il avait nationalisé l'industrie pétrolière iranienne, qui avait été sous contrôle britannique depuis des décennies. Cela a provoqué un conflit avec la Grande-Bretagne et a finalement conduit à un boycott du pétrole iranien.

En 1953, un coup d'État a été orchestré par la Central Intelligence Agency (CIA) des États-Unis et le Secret Intelligence Service (MI6) britannique pour renverser Mossadegh. Les deux puissances occidentales avaient peur que l'Iran ne tombe sous influence soviétique et voulaient garantir leur accès aux réserves pétrolières iraniennes.

Après le coup d'État, le Shah Mohammad Reza Pahlavi, qui avait été en exil pendant le mandat de Mossadegh, a été réinstallé sur le trône. Le Shah a régné en autocrate, avec le soutien des États-Unis, jusqu'à ce qu'il soit renversé par la révolution iranienne en 1979.

Le soutien des États-Unis au Shah, malgré son régime autoritaire, a été critiqué comme un exemple de l'écart entre la rhétorique démocratique américaine et sa politique étrangère pratique. Il a également eu des conséquences à long terme, car il a alimenté l'anti-américanisme en Iran, qui a joué un rôle clé dans la révolution iranienne de 1979 et dans les relations tendues entre l'Iran et les États-Unis depuis lors.

Corée du Sud : De la dictature à la démocratie[modifier | modifier le wikicode]

Après la Seconde Guerre mondiale, la péninsule coréenne, qui avait été colonisée par le Japon, a été divisée en deux zones d'occupation le long du 38e parallèle, avec les forces soviétiques au nord et les forces américaines au sud. Les tentatives de créer un gouvernement unifié ont échoué en raison des tensions croissantes entre l'Union soviétique et les États-Unis, ce qui a finalement conduit à la formation de deux États distincts : la République populaire démocratique de Corée (RPDC) au nord et la République de Corée (ROK) au sud.

Syngman Rhee a été le premier président de la République de Corée, à partir de 1948. Il a dirigé le pays pendant la guerre de Corée (1950-1953) mais son régime a été marqué par des violations des droits de l'homme et des mesures autoritaires. Rhee a été contraint de démissionner en 1960 à la suite de manifestations de masse contre les élections truquées.

Après une brève période de gouvernement démocratique, un coup d'État militaire en 1961 a porté au pouvoir le général Park Chung-hee. Park a dirigé le pays d'une main de fer pendant près de deux décennies, mettant en œuvre des politiques économiques qui ont contribué à la croissance rapide de la Corée du Sud, mais qui ont également été marquées par des abus des droits de l'homme et une répression politique.

Tout au long de ces périodes, les États-Unis ont soutenu ces régimes autoritaires en Corée du Sud, en grande partie en raison de la guerre froide et de la nécessité de contenir l'influence communiste en Asie. Ce soutien a souvent été critiqué pour son apparente contradiction avec les idéaux démocratiques que les États-Unis prétendaient promouvoir.

Le containment en Amérique latine : Les dictatures militaires soutenues par les États-Unis[modifier | modifier le wikicode]

La politique de "containment" (endiguement) a été un élément clé de la stratégie américaine pendant la Guerre froide. Elle visait à empêcher la propagation du communisme en contenant l'influence de l'Union soviétique et de ses alliés. En Amérique latine, cela a souvent impliqué le soutien à des régimes autoritaires qui étaient anti-communistes.

L'Organisation des États américains (OEA) a été créée en 1948 dans le but de promouvoir la coopération régionale et de servir de forum pour résoudre les différends entre les pays membres. Les États-Unis ont joué un rôle de premier plan dans la création de l'OEA et ont souvent utilisé l'organisation comme un outil pour promouvoir leurs intérêts dans la région.

L'une des interventions les plus célèbres des États-Unis en Amérique latine pendant la Guerre froide a été la tentative de renverser le gouvernement de Fidel Castro à Cuba lors de l'opération connue sous le nom de "Bay of Pigs" (Baie des Cochons) en 1961. Cette tentative a échoué et a renforcé la position de Castro.

D'autres interventions ont eu lieu dans des pays comme le Guatemala, où les États-Unis ont soutenu un coup d'État contre le gouvernement démocratiquement élu de Jacobo Arbenz en 1954 en raison de ses politiques de réforme agraire et de ses liens présumés avec des communistes.

Ces interventions ont souvent été critiquées pour leur violation de la souveraineté des nations et pour leur soutien à des régimes autoritaires qui ont commis des abus des droits de l'homme. Cependant, elles étaient justifiées par les responsables américains comme étant nécessaires pour protéger les intérêts de sécurité nationale des États-Unis et pour empêcher l'établissement de régimes communistes dans l'hémisphère occidental.

Le renversement du gouvernement guatémaltèque (1954)[modifier | modifier le wikicode]

Le renversement du gouvernement d'Arbenz au Guatemala en 1954 est un exemple clé de l'intervention des États-Unis en Amérique latine pendant la Guerre froide.

Jacobo Arbenz était le président du Guatemala de 1951 à 1954. Son gouvernement a lancé une série de réformes, y compris une réforme agraire qui a touché les terres de la United Fruit Company, une entreprise américaine qui dominait l'industrie de la banane dans plusieurs pays d'Amérique latine.

La United Fruit Company avait de vastes terres au Guatemala, dont une grande partie n'était pas cultivée. La réforme agraire d'Arbenz visait à redistribuer ces terres aux paysans guatémaltèques. Cela a conduit la United Fruit Company à mener une campagne aux États-Unis pour présenter Arbenz comme un allié de l'Union soviétique, une affirmation qui a trouvé un écho favorable dans l'administration américaine de l'époque, en pleine Guerre froide.

La CIA a alors orchestré une opération, connue sous le nom de PBSUCCESS, pour renverser Arbenz. Elle a fourni un soutien financier, matériel et stratégique à une force d'opposition dirigée par le colonel Carlos Castillo Armas. Après une brève confrontation, Arbenz a été contraint de démissionner en juin 1954 et Castillo Armas a pris le pouvoir.

Ce coup d'État a marqué le début d'une longue période de violences et d'instabilité au Guatemala, avec une série de gouvernements autoritaires et une guerre civile qui a duré 36 ans (1960-1996), faisant des centaines de milliers de victimes.

L'implication des États-Unis dans le renversement d'Arbenz a été longtemps niée par les autorités américaines, mais elle a finalement été reconnue officiellement en 1999 dans un rapport de la CIA.

La révolution cubaine (1959) et l’embargo américain (1962-aujourd’hui)[modifier | modifier le wikicode]

La révolution cubaine a commencé en 1953 et s'est terminée par la prise de pouvoir de Fidel Castro en 1959. Cette révolution a renversé le régime de Fulgencio Batista, un dictateur militaire qui avait le soutien des États-Unis. Fidel Castro et son mouvement, le Mouvement du 26 Juillet, ont promis de mettre fin à la corruption, de restaurer la constitution cubaine et d'instaurer une économie plus équitable.

Cependant, les relations entre Cuba et les États-Unis se sont rapidement détériorées après l'arrivée de Castro au pouvoir. En 1960, le gouvernement cubain a nationalisé toutes les entreprises américaines sans compensation, ce qui a conduit les États-Unis à imposer un embargo commercial total sur l'île. Cet embargo, qui a été renforcé à plusieurs reprises depuis lors, vise à affaiblir le régime de Castro et à promouvoir un changement de régime.

En 1962, la crise des missiles de Cuba a amené le monde au bord de la guerre nucléaire. En réponse à la présence de missiles soviétiques à Cuba, les États-Unis ont imposé un blocus naval à l'île et ont exigé leur retrait.

L'embargo économique américain sur Cuba est toujours en vigueur aujourd'hui, bien que certains aspects de la politique aient changé au fil des ans. Sous l'administration Obama, par exemple, certaines restrictions ont été assouplies, permettant une plus grande liberté de voyage et de commerce. Cependant, ces assouplissements ont été largement inversés sous l'administration Trump.

L'intervention américaine à Saint-Domingue (1965)[modifier | modifier le wikicode]

Le débarquement américain à Saint-Domingue (nom historique de la République dominicaine) en 1965 a été un moment clé dans l'histoire de l'implication des États-Unis en Amérique latine pendant la Guerre froide.

En 1965, la République dominicaine traversait une période de troubles politiques après le renversement du président Juan Bosch, un social-démocrate élu démocratiquement, par un coup d'État militaire en 1963. Bosch avait tenté d'introduire des réformes sociales et économiques, mais avait été déposé par les forces conservatrices du pays qui craignaient son orientation de gauche.

En avril 1965, une rébellion a éclaté dans le pays, menée par des partisans de Bosch qui souhaitaient son retour au pouvoir. Cependant, l'administration du président américain Lyndon B. Johnson craignait que la situation ne mène à l'instauration d'un régime communiste, similaire à celui de Cuba.

Ainsi, en mai 1965, Johnson a ordonné l'envoi de plus de 20 000 soldats américains en République dominicaine pour "prévenir l'établissement d'un gouvernement communiste" et "protéger les vies des citoyens américains". Cette intervention a été largement critiquée tant aux États-Unis qu'à l'étranger.

L'occupation américaine a duré jusqu'en 1966, lorsque Joaquín Balaguer, un allié des États-Unis, a été élu président lors d'élections controversées. Balaguer est resté au pouvoir pendant plus de trois décennies, dirigeant le pays d'une main de fer et supprimant souvent l'opposition politique.

Cette intervention a été un exemple de la politique de containment mise en place par les États-Unis pendant la Guerre froide, qui visait à limiter la propagation du communisme, même au détriment des processus démocratiques.

L’aide à l’arrestation de Che Guevara en Bolivie (1967)[modifier | modifier le wikicode]

La capture et l'exécution de Che Guevara en Bolivie en 1967 est un autre exemple d'une situation où les États-Unis ont joué un rôle déterminant dans les affaires d'un pays latino-américain pendant la Guerre froide.

Ernesto "Che" Guevara, révolutionnaire marxiste argentin et l'un des principaux dirigeants de la révolution cubaine, était considéré par beaucoup aux États-Unis et ailleurs comme une menace pour la stabilité de la région. En 1967, Guevara était en Bolivie, où il cherchait à fomenter une révolution similaire à celle de Cuba.

Les États-Unis, soucieux d'empêcher la propagation du communisme dans la région, ont fourni une aide substantielle aux forces armées boliviennes pour capturer Guevara. Cela comprenait des informations de renseignement, de la formation et des équipements. L'Agence centrale de renseignement (CIA) a joué un rôle clé dans cette opération.

Guevara a été capturé par l'armée bolivienne le 8 octobre 1967 et exécuté le lendemain. Sa mort a mis fin à une figure emblématique de la résistance communiste en Amérique latine et a été un coup dur pour les mouvements révolutionnaires de la région.

Le soutien américain au coup d'État du général Pinochet au Chili (1973)[modifier | modifier le wikicode]

Le coup d'État militaire du 11 septembre 1973 au Chili, qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu du président socialiste Salvador Allende, a été largement soutenu par les États-Unis. Le général Augusto Pinochet a pris le pouvoir après le coup d'État et a instauré une dictature militaire qui a duré jusqu'en 1990.

Durant le mandat d'Allende, les États-Unis étaient préoccupés par ses politiques socialistes et sa proximité avec l'Union soviétique. Le président Nixon et son secrétaire d'État, Henry Kissinger, ont approuvé une série de mesures visant à déstabiliser le gouvernement d'Allende, y compris un soutien financier aux partis d'opposition et une campagne de propagande négative.

Lorsque le coup d'État a eu lieu, les États-Unis ont rapidement reconnu le nouveau gouvernement de Pinochet. Ils ont fourni un soutien financier et militaire à son régime, malgré les preuves de violations massives des droits de l'homme, y compris la torture, les exécutions sommaires et les disparitions forcées de milliers de Chiliens.

L'implication des États-Unis dans le coup d'État au Chili et leur soutien à la dictature de Pinochet ont été largement critiqués. Beaucoup y voient un exemple d'impérialisme américain et d'ingérence dans les affaires internes d'un autre pays. Le soutien américain à Pinochet est souvent cité comme un exemple de la manière dont les intérêts de la politique étrangère américaine pendant la guerre froide ont parfois prévalu sur les considérations relatives aux droits de l'homme.

Messianisme démocratique et guerre à outrance: le Vietnam[modifier | modifier le wikicode]

L'engagement militaire des États-Unis au Vietnam a effectivement commencé après la fin de la guerre d'Indochine (1946-1954), qui avait opposé les forces coloniales françaises aux forces indépendantistes vietnamiennes, principalement le Viet Minh dirigé par Ho Chi Minh. Après le départ des Français et la division du Vietnam lors des Accords de Genève en 1954, les États-Unis ont commencé à fournir une assistance militaire et financière au Sud-Vietnam, alors dirigé par le président Ngo Dinh Diem. Cette aide s'est intensifiée tout au long des années 1960 dans le cadre de la politique de containment du communisme. En 1965, face à la montée en puissance des forces communistes du Nord-Vietnam et du Viet Cong dans le sud, les États-Unis ont commencé à déployer des troupes de combat en grand nombre. À son apogée, en 1968, plus de 500 000 soldats américains étaient stationnés au Vietnam.

Le régime de Ngo Dinh Diem au Vietnam du Sud a en effet reçu un soutien significatif des États-Unis. L'administration Eisenhower puis Kennedy a considéré Diem comme un rempart contre l'expansion du communisme en Asie du Sud-Est, conformément à la politique du containment. Ngo Dinh Diem est arrivé au pouvoir en 1955 après un référendum controversé, et a instauré une république autoritaire. Son régime était fortement anticommuniste et il a mené des campagnes brutales contre les communistes présumés dans le sud, ce qui a conduit à des accusations de violations des droits de l'homme. Les États-Unis ont soutenu Diem avec une aide financière et militaire substantielle, ainsi qu'avec des conseillers militaires pour aider à former l'Armée de la République du Vietnam (ARVN). Cependant, malgré le soutien américain, le régime de Diem a été confronté à une opposition croissante en raison de sa répression des dissidents, de sa discrimination contre la majorité bouddhiste et de sa mauvaise gestion de l'économie. Au fur et à mesure que la situation se détériorait, les États-Unis ont commencé à perdre confiance en Diem. En 1963, avec l'approbation tacite des États-Unis, des officiers de l'ARVN ont organisé un coup d'État et ont assassiné Diem. Cependant, l'élimination de Diem n'a pas stabilisé le Sud-Vietnam, mais a plutôt plongé le pays dans une série de gouvernements militaires instables, ce qui a finalement conduit à une implication américaine plus directe dans la guerre du Vietnam.

Walt Whitman Rostow était un économiste et conseiller politique américain connu pour son modèle des "cinq étapes de la croissance économique". Il voyait le développement économique et l'industrialisation comme des moyens pour les pays de sortir de la pauvreté et de résister à l'influence communiste. En ce sens, il s'inscrit dans le contexte de la Guerre Froide, où les États-Unis cherchaient à endiguer l'expansion du communisme à travers le monde. Dans le cas du Vietnam, l'administration américaine a essayé d'appliquer les principes de Rostow en finançant la construction d'infrastructures, comme des écoles, des hôpitaux et des routes, dans l'espoir de stimuler le développement économique et d'atténuer l'attrait du communisme. L'un des projets les plus ambitieux était l'aménagement de la vallée du Mékong, inspiré par le succès de la Tennessee Valley Authority aux États-Unis. L'idée était de construire une série de barrages pour contrôler les inondations, produire de l'électricité et améliorer l'irrigation pour l'agriculture. Cependant, en raison des conflits en cours et des difficultés logistiques, peu de barrages ont été construits avant la fin de la guerre du Vietnam. Malgré ces efforts, les résultats ont été mitigés. Bien que certains projets aient eu un impact positif, ils n'ont pas réussi à transformer le Vietnam du Sud en une économie prospère et stable. De plus, la corruption, les inégalités et l'instabilité politique ont entravé le processus de modernisation. La guerre du Vietnam a également consommé une grande partie des ressources, limitant la portée des initiatives de développement.

L'escalade militaire dans la guerre du Vietnam a été marquée par une augmentation spectaculaire du nombre de troupes américaines sur le terrain et une intensification des opérations de bombardement. En 1967, le nombre de soldats américains au Vietnam atteignait 500 000. Cette augmentation massive des forces sur le terrain reflétait la conviction de l'administration américaine que la victoire ne pouvait être obtenue qu'en intensifiant l'effort de guerre. En parallèle, les bombardements se sont également intensifiés. L'opération Rolling Thunder, qui a eu lieu de 1965 à 1968, a été l'une des campagnes de bombardement les plus longues et les plus intensives de l'histoire militaire. Selon le Bureau de l'histoire de l'Armée de l'Air, cette opération a vu l'US Air Force effectuer 153 000 raids aériens et larguer 864 000 tonnes de bombes. Pour mettre en perspective l'ampleur de ces bombardements, cela représente presque le double de la quantité de bombes larguées par les États-Unis dans tout le Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale, qui était de 503 000 tonnes. Ces actions ont été très controversées et ont contribué à alimenter l'opposition à la guerre au Vietnam aux États-Unis et dans le monde entier. Elles ont également eu des conséquences dévastatrices pour la population et l'environnement du Vietnam.

La guerre du Vietnam a été largement contestée tant aux États-Unis qu'à l'international. Cette opposition à la guerre s'est manifestée de différentes manières et a touché de nombreux aspects de la société.

  • Opposition politique : De nombreux politiciens, y compris certains membres du Congrès américain, ont exprimé leur opposition à la guerre. Des politiciens tels que les sénateurs Eugene McCarthy et Robert F. Kennedy ont même fait de l'opposition à la guerre une pièce maîtresse de leurs campagnes présidentielles en 1968.
  • Manifestations de masse : Les manifestations contre la guerre du Vietnam ont été un phénomène courant aux États-Unis et à l'étranger. Des milliers de personnes ont participé à des marches, des sit-ins et d'autres formes de protestation. L'une des manifestations les plus célèbres a eu lieu en octobre 1967, lorsque des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Washington, D.C., pour protester contre la guerre.
  • Conscientisation universitaire : Les campus universitaires ont été des lieux clés de protestation et d'activisme contre la guerre. Des mouvements étudiants comme Students for a Democratic Society (SDS) ont joué un rôle de premier plan dans l'organisation de la résistance à la guerre.
  • Opposition des vétérans : De nombreux anciens combattants de la guerre du Vietnam sont également devenus des opposants vocaux à la guerre. Des groupes comme Vietnam Veterans Against the War ont été actifs dans la protestation contre la guerre et ont été particulièrement efficaces pour sensibiliser le public aux réalités de la guerre.
  • Opposition internationale : La guerre du Vietnam a également suscité une opposition considérable à l'étranger. Des manifestations ont eu lieu dans de nombreux pays, y compris des alliés des États-Unis comme l'Australie et le Royaume-Uni.

Ensemble, ces mouvements d'opposition ont contribué à créer une pression publique et politique qui a finalement conduit à la fin de l'implication des États-Unis dans la guerre du Vietnam.

L'échec des opérations militaires et la pression grandissante de l'opinion publique ont conduit à un retrait progressif des forces américaines du Vietnam. Le président Lyndon B. Johnson, qui avait initialement intensifié l'engagement américain au Vietnam, a annoncé en mars 1968 qu'il ne solliciterait pas la réélection, ce qui a marqué un tournant dans la politique américaine. Son successeur, Richard Nixon, a été élu sur la promesse de réaliser la "paix avec honneur" au Vietnam. Cela a conduit à une politique appelée "Vietnamisation", qui visait à transférer progressivement la responsabilité des combats aux forces sud-vietnamiennes tout en retirant les troupes américaines. Cependant, le retrait a été un processus long et complexe. Les négociations de paix ont commencé en 1968 mais ont été entravées par de nombreux obstacles et retards. Ce n'est qu'en janvier 1973 que les Accords de Paris ont été signés, mettant officiellement fin à l'implication directe des États-Unis dans le conflit. Cependant, les combats ont continué au Vietnam jusqu'à la chute de Saigon en avril 1975, ce qui a marqué la fin de la guerre du Vietnam. Le retrait américain du Vietnam a eu des conséquences profondes et durables, non seulement pour le Vietnam lui-même, mais aussi pour la politique étrangère américaine. Cela a conduit à un sentiment de méfiance envers le gouvernement, une réévaluation de la stratégie militaire américaine et des changements majeurs dans la manière dont les États-Unis se sont engagés dans les conflits internationaux par la suite.

Le reflux de l’influence américaine dans le monde au début des années 1970[modifier | modifier le wikicode]

La guerre du Vietnam a eu des conséquences importantes sur la perception mondiale des États-Unis et de leur idéologie de "messianisme démocratique". Voici quelques façons dont cela s'est manifesté :

  • La crédibilité des États-Unis a été mise à mal : La guerre du Vietnam a révélé un écart significatif entre les valeurs que les États-Unis prétendaient défendre (liberté, démocratie, droits de l'homme) et les actions qu'ils ont entreprises durant la guerre. Cela a contribué à une baisse de la crédibilité des États-Unis sur la scène internationale.
  • La doctrine du "containment" a été discréditée : La guerre du Vietnam a mis en évidence les limites de la doctrine du containment, qui visait à limiter la propagation du communisme. La guerre a montré que cette approche pouvait entraîner des conflits prolongés et coûteux sans garantir le succès.
  • Le "syndrome du Vietnam" : Après la guerre du Vietnam, les États-Unis ont été réticents à s'engager dans des conflits majeurs à l'étranger, craignant un autre "Vietnam". Cela a eu des répercussions sur la politique étrangère américaine et a modifié la façon dont les États-Unis interviennent dans les conflits internationaux.
  • Les critiques internes : La guerre du Vietnam a provoqué une division importante au sein de la société américaine, avec des protestations massives et une opposition croissante à la guerre. Cela a contribué à une remise en question plus large de l'autorité gouvernementale et du rôle des États-Unis dans le monde.
  • La remise en question du messianisme démocratique : La guerre du Vietnam a remis en question l'idée que les États-Unis avaient une "mission" spéciale pour répandre la démocratie et le capitalisme dans le monde. Cela a soulevé des questions sur la légitimité de l'intervention américaine dans d'autres pays et sur l'idée que le modèle américain était universellement applicable.

La propagation du modèle communiste[modifier | modifier le wikicode]

Dans les années 1970, le modèle soviétique, basé sur le communisme, a gagné en influence à travers le monde, en particulier dans les pays en développement et ceux qui cherchaient à se libérer du colonialisme et de l'impérialisme. Ce phénomène était lié à un certain nombre de facteurs, dont l'échec des États-Unis à imposer leur modèle dans des régions comme l'Asie du Sud-Est (la guerre du Vietnam étant un exemple particulièrement marquant), ainsi que l'attrait du modèle soviétique pour les mouvements de libération nationale qui cherchaient à se libérer de la domination occidentale. Toutefois, l'adoption du modèle soviétique n'a pas toujours conduit à des résultats positifs. Par exemple, au Cambodge, la prise de pouvoir par les Khmers rouges a entraîné l'un des génocides les plus meurtriers du 20ème siècle. De même, en Afghanistan, le coup d'État communiste de 1978 a déclenché une guerre civile qui a duré des décennies, avec une intervention soviétique directe en 1979 qui a été largement condamnée par la communauté internationale.

La République démocratique populaire du Yémen, également connue sous le nom de Yémen du Sud, a été créée en 1967 après l'indépendance du protectorat d'Aden, précédemment sous contrôle britannique. Le nouveau pays a adopté une orientation socialiste et a été le seul État à régime marxiste-léniniste dans le monde arabe. Dans les années 1970, le Yémen du Sud a été soutenu par l'Union soviétique et d'autres pays socialistes. Cependant, il a aussi été marqué par des conflits internes, des purges politiques et une instabilité politique. En 1970, le pays a été renommé République démocratique populaire du Yémen. En 1990, après la chute de l'Union soviétique, le Yémen du Sud et le Yémen du Nord se sont unifiés pour former la République du Yémen actuelle. Cependant, les tensions entre les deux anciens États ont persisté, contribuant à la guerre civile yéménite actuelle.

Le coup d'État en Éthiopie en 1974 a marqué la fin de l'Empire éthiopien et le début de la période communiste connue sous le nom de "Derg". Le Derg, qui signifie "comité" ou "conseil" en gé'ez, était un groupe militaire qui a pris le pouvoir après la chute de l'empereur Haile Selassie. Le coup d'État a été mené par un groupe de militaires, de policiers et de bureaucrates civils qui ont formé le Comité de coordination des forces armées, de la police et du corps territorial, connu plus communément sous le nom de Derg. Ce groupe, initialement sans idéologie politique claire, a évolué vers une orientation communiste et a été soutenu par l'Union soviétique. Le Derg a été responsable de nombreux abus des droits de l'homme, notamment pendant la tristement célèbre "Terreur rouge" où des milliers de personnes ont été tuées ou emprisonnées. Les politiques du Derg ont également contribué à la famine dévastatrice qui a frappé l'Éthiopie dans les années 1980. Le régime du Derg a finalement été renversé en 1991 par les forces du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE).

En 1975, le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA) a pris le pouvoir en Angola à la suite de la décolonisation portugaise. Le MPLA était l'un des trois mouvements de libération qui luttaient pour l'indépendance de l'Angola depuis les années 1960, les deux autres étant le Front national de libération de l'Angola (FNLA) et l'Union pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA). Après l'indépendance de l'Angola le 11 novembre 1975, le MPLA, dirigé par Agostinho Neto, a proclamé une république populaire et a établi un régime marxiste-léniniste avec le soutien de l'Union soviétique et de Cuba. Cependant, l'UNITA et le FNLA n'ont pas reconnu le gouvernement du MPLA et une guerre civile a éclaté, qui a duré jusqu'en 2002. La prise de pouvoir par le MPLA en 1975 a marqué le début d'une période de conflit intense et de difficultés économiques pour l'Angola. Bien que la guerre civile ait officiellement pris fin en 2002, le pays continue de lutter contre les conséquences politiques, sociales et économiques de cette période.

En 1975, le Mozambique a acquis son indépendance du Portugal, mettant fin à près de cinq siècles de domination coloniale. Cela a été largement réalisé grâce aux efforts du Front de libération du Mozambique (FRELIMO), un mouvement de libération nationaliste et marxiste-léniniste. Après l'indépendance, le FRELIMO a déclaré le Mozambique une République populaire sous un régime à parti unique, avec Samora Machel comme premier président. L'idéologie du FRELIMO était basée sur un mélange de nationalisme africain et de socialisme scientifique, et ils ont cherché à construire une société égalitaire avec la propriété commune des ressources. Cependant, l'indépendance a également marqué le début d'une guerre civile dévastatrice entre le FRELIMO au pouvoir et la Résistance nationale mozambicaine (RENAMO), soutenue par la Rhodésie (aujourd'hui le Zimbabwe) et plus tard par l'Afrique du Sud. Cette guerre a duré environ 15 ans (1977-1992) et a laissé des séquelles profondes dans la société et l'économie mozambicaines. Aujourd'hui, bien que le Mozambique soit officiellement une démocratie multipartite, le FRELIMO continue de dominer la vie politique du pays.

La réunification du Vietnam a eu lieu le 30 avril 1975, lorsque les forces communistes du Nord du Vietnam, dirigées par le Front national de libération du Sud du Vietnam, ont pris le contrôle de Saigon, la capitale du Sud-Vietnam. Cela a marqué la fin de la guerre du Vietnam et le début de la période de transition vers le socialisme. La chute de Saigon a conduit à l'évacuation massive de personnes associées au gouvernement du Sud-Vietnam, y compris de nombreux civils. Beaucoup ont fui le pays par bateau, ce qui a conduit à la crise des "boat people" vietnamiens. Après la réunification, le pays a été renommé République socialiste du Vietnam. Le nouveau gouvernement a nationalisé l'industrie et l'agriculture, a collectivisé les terres et a lancé une série de campagnes de rééducation pour les anciens membres du gouvernement du Sud-Vietnam et de l'armée. Cependant, le pays a connu des difficultés économiques importantes après la guerre, aggravées par l'isolement de la communauté internationale. Ce n'est qu'à partir des années 1980, avec la politique de Đổi Mới (renouvellement), que le Vietnam a commencé à mettre en œuvre des réformes économiques pour passer à une économie de marché socialiste, ce qui a conduit à une amélioration significative de la situation économique du pays.

La prise de pouvoir par les Khmers rouges au Cambodge en 1975 a marqué le début de l'une des périodes les plus sombres de l'histoire du pays. Sous la direction de Pol Pot, les Khmers rouges ont mis en œuvre une vision radicale de l'agriculture communiste, qui a entraîné des déplacements forcés de populations, des exécutions de masse, de la famine et un génocide qui a tué environ un quart de la population du Cambodge. Le 17 avril 1975, les Khmers rouges ont pris la capitale, Phnom Penh, après avoir vaincu le gouvernement soutenu par les États-Unis. Ils ont alors commencé à déplacer de force les habitants des villes vers les campagnes pour travailler dans des fermes collectives. L'objectif déclaré était de créer une société sans classes, dans laquelle tout le monde travaillerait pour le bien collectif. Cependant, la politique des Khmers rouges a entraîné la famine et des milliers de morts dues au surmenage et aux mauvaises conditions de vie. Les Khmers rouges ont également mené une purge brutale de toute personne suspectée d'être un ennemi de l'État, notamment les intellectuels, les minorités ethniques, les religieux et les anciens membres du gouvernement précédent. Des milliers de personnes ont été torturées et exécutées dans des centres de détention, le plus tristement célèbre étant le centre de détention S-21 à Phnom Penh. Le règne des Khmers rouges a pris fin en 1979, lorsque le Vietnam a envahi le Cambodge et a renversé le régime. Cependant, les effets du génocide ont eu des répercussions durables sur le Cambodge et ses habitants.

La République démocratique populaire du Laos a été créée le 2 décembre 1975, lorsque le Pathet Lao, un groupe communiste, a pris le contrôle du gouvernement. Le Pathet Lao a renversé la monarchie qui avait gouverné le pays, connu auparavant sous le nom de Royaume du Laos. Le Pathet Lao était soutenu par le Vietnam et l'Union soviétique, et il avait mené une insurrection contre le gouvernement royal pendant de nombreuses années avant de prendre finalement le pouvoir. Le Pathet Lao a installé un régime communiste à parti unique, nationalisé l'économie et a mis en œuvre des politiques agraires collectives. Cependant, contrairement à certains autres régimes communistes de l'époque, le gouvernement lao a généralement évité les purges massives ou la répression violente. Le régime a plutôt cherché à consolider son pouvoir par le biais de la propagande et de la persuasion. Le Laos est resté un pays communiste à parti unique jusqu'à aujourd'hui, bien que des réformes économiques à la fin des années 1980 et au début des années 1990 aient ouvert le pays à l'investissement étranger et ont permis une certaine libéralisation de l'économie.

Le coup d'État communiste en Afghanistan, également connu sous le nom de Révolution de Saur, a eu lieu en avril 1978. L'événement a marqué le début d'une série de changements radicaux dans le pays qui ont conduit à la guerre civile afghane et à l'invasion soviétique de l'Afghanistan en décembre 1979. Le coup d'État a été orchestré par le Parti démocratique populaire d'Afghanistan (PDPA), un parti communiste soutenu par l'Union soviétique. Le PDPA a renversé le gouvernement du président Mohammad Daoud Khan, qui avait lui-même pris le pouvoir par un coup d'État sans effusion de sang en 1973, mettant fin à la monarchie en Afghanistan. Après le coup d'État de 1978, le PDPA a instauré un régime communiste radical, nationalisant les principales industries et les terres agricoles, et lançant des campagnes de réforme agraire qui ont rencontré une forte résistance de la part de la population rurale. Le régime a également réprimé durement l'opposition politique, menant à des arrestations massives, des tortures et des exécutions. Ces politiques ont déclenché une insurrection armée contre le gouvernement, menée par des groupes de moudjahidines financés par des pays étrangers, dont les États-Unis, le Pakistan, l'Arabie saoudite et la Chine. Face à cette insurrection, le gouvernement du PDPA a demandé l'aide militaire de l'Union soviétique, ce qui a conduit à l'invasion soviétique de l'Afghanistan en décembre 1979. La guerre qui a suivi a duré près de dix ans et a eu des conséquences dévastatrices pour l'Afghanistan.

La diminution de l'influence américaine en Amérique latine après 1973[modifier | modifier le wikicode]

La baisse de l'influence des États-Unis en Amérique latine après 1973 peut être attribuée à plusieurs facteurs.

  1. Échec de politiques : Les politiques d'intervention des États-Unis en Amérique latine, souvent par le biais de coups d'État soutenus par la CIA, ont suscité un ressentiment considérable dans la région. Le soutien américain à des régimes autoritaires, comme celui d'Augusto Pinochet au Chili après le coup d'État de 1973, a alimenté ce sentiment. En même temps, l'efficacité de ces politiques pour contenir le communisme était de plus en plus mise en doute.
  2. Changement de politique aux États-Unis : Avec l'arrivée au pouvoir de Jimmy Carter en 1977, la politique étrangère américaine a commencé à accorder une plus grande importance aux droits de l'homme. Cela a conduit à une diminution du soutien américain à des régimes autoritaires en Amérique latine, ce qui a parfois été interprété comme un signe de faiblesse ou d'indécision.
  3. Montée en puissance d'autres acteurs : Dans le même temps, d'autres acteurs internationaux ont commencé à accroître leur influence en Amérique latine. Par exemple, l'Union soviétique a soutenu plusieurs mouvements de guérilla dans la région, tandis que l'Europe et le Japon ont augmenté leurs investissements économiques.
  4. Éveil politique interne : En Amérique latine même, il y a eu un éveil politique avec des mouvements de gauche gagnant en influence et en popularité. Ces mouvements ont souvent été critiques à l'égard de l'intervention américaine dans la région.

Tous ces facteurs ont contribué à réduire l'influence des États-Unis en Amérique latine à partir du milieu des années 1970. Cependant, la région reste importante pour les États-Unis pour des raisons stratégiques et économiques, et les États-Unis continuent à exercer une influence significative dans la région.

La révolution iranienne (1979) : Un mouvement en opposition aux États-Unis[modifier | modifier le wikicode]

La révolution iranienne de 1979, aussi connue sous le nom de révolution islamique, a marqué un changement fondamental dans la politique et la société iraniennes. Le régime du Shah Mohammad Reza Pahlavi, qui était soutenu par les États-Unis et considéré comme un allié important dans la région du Moyen-Orient, a été renversé et remplacé par une théocratie islamique sous la direction de l'ayatollah Ruhollah Khomeini.

La révolution a été déclenchée par plusieurs facteurs, notamment l'insatisfaction populaire à l'égard du régime autoritaire du Shah, les inégalités économiques, la corruption, le ressentiment à l'égard de l'influence occidentale et les aspirations religieuses et nationalistes.

Les manifestations de masse et les grèves ont débuté en 1978 et se sont intensifiées jusqu'à ce que le Shah quitte le pays en janvier 1979. En février, les forces royalistes ont été vaincues et Khomeini est revenu d'exil pour prendre le pouvoir. En avril, un référendum a établi une République islamique, et en décembre, une nouvelle constitution a été adoptée, donnant à Khomeini le rôle de Guide suprême, la plus haute autorité politique et religieuse du pays.

La révolution iranienne a eu un impact significatif sur les relations internationales. Elle a mis fin à l'alliance entre le Shah et les États-Unis et a conduit à la crise des otages américains à Téhéran, où 52 Américains ont été détenus pendant 444 jours à partir de novembre 1979. La révolution a également provoqué une vague d'islamisme radical dans la région et a établi l'Iran comme un acteur majeur de la politique au Moyen-Orient.

La révolution iranienne était en partie dirigée contre les États-Unis. Plusieurs facteurs expliquent cette opposition :

  1. Le soutien des États-Unis au Shah : Les États-Unis étaient des alliés de longue date du Shah Mohammad Reza Pahlavi et l'avaient soutenu lors du coup d'État de 1953 qui l'avait rétabli sur le trône après que le Premier ministre Mohammad Mossadegh avait tenté de nationaliser l'industrie pétrolière iranienne. Le régime du Shah était autoritaire et de nombreux Iraniens ressentaient du ressentiment à l'égard du soutien américain à ce régime.
  2. L'occidentalisation : Sous le Shah, l'Iran a connu un processus rapide d'occidentalisation et de modernisation qui a érodé certaines traditions et valeurs islamiques. Beaucoup d'Iraniens ont vu cela comme une imposition de la culture occidentale et ont blâmé les États-Unis pour leur rôle dans ce processus.
  3. L'immunité du Shah : Lorsque le Shah a été renversé en 1979, il a été admis aux États-Unis pour un traitement médical. Cela a déclenché l'occupation de l'ambassade américaine à Téhéran par des étudiants révolutionnaires iraniens, qui étaient furieux que le Shah ait été autorisé à entrer aux États-Unis et qui exigeaient son extradition pour qu'il soit jugé en Iran.

Ainsi, bien que la révolution ait eu de nombreuses causes internes liées à la politique, à l'économie et à la religion en Iran, il y avait aussi un fort sentiment anti-américain associé à la révolution.

Le monde post-guerre froide: renouveau ou fin du messianisme démocratique (1990s-2020s)?[modifier | modifier le wikicode]

Avec la fin de la guerre froide et l'effondrement de l'Union soviétique dans les années 1990, les États-Unis sont devenus la seule superpuissance mondiale. Cette nouvelle ère a été marquée par un renouveau du messianisme démocratique américain, mais aussi par des remises en question significatives.

  1. Le renouveau du messianisme démocratique: La fin de la guerre froide a été interprétée par certains comme la "fin de l'histoire", où la démocratie libérale et le capitalisme de marché seraient devenus le modèle universellement accepté pour l'organisation politique et économique. Les États-Unis, en tant que principale démocratie libérale et économie de marché, se sont considérés comme le leader naturel de ce nouvel ordre mondial.
  2. Les interventions pour promouvoir la démocratie: Au cours des années 1990 et 2000, les États-Unis sont intervenus dans plusieurs pays pour renverser des régimes non démocratiques et promouvoir l'instauration de démocraties, souvent par la force militaire. Les exemples notables incluent l'Irak et l'Afghanistan.
  3. La "guerre contre le terrorisme": Après les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis ont lancé la "guerre contre le terrorisme", qui a justifié plusieurs interventions militaires au nom de la protection de la démocratie et des valeurs libérales.

Cependant, cette époque a également été marquée par des défis importants pour le messianisme démocratique américain.

  1. Le scepticisme à l'égard de l'interventionnisme américain: Les interventions américaines en Irak et en Afghanistan, entre autres, ont soulevé des questions sur l'efficacité et la légitimité de l'utilisation de la force militaire pour promouvoir la démocratie.
  2. La montée de puissances non démocratiques: Des pays comme la Chine et la Russie ont gagné en puissance et en influence sur la scène mondiale, défiant le leadership américain et offrant des modèles alternatifs d'organisation politique et économique.
  3. Les défis internes à la démocratie américaine: Les divisions politiques internes, les inégalités économiques croissantes et les crises institutionnelles aux États-Unis ont également miné la capacité du pays à promouvoir la démocratie à l'étranger.

Bien que le messianisme démocratique américain ait connu un renouveau après la fin de la guerre froide, il a aussi été confronté à de sérieux défis et à des remises en question.

L’apparent triomphe de la démocratie libérale[modifier | modifier le wikicode]

Francis Fukuyama, politologue et philosophe politique américain, a théorisé l'idée de la "fin de l'histoire" dans un essai célèbre publié pour la première fois en 1989, puis dans un livre en 1992. Selon Fukuyama, la fin de la guerre froide n'était pas simplement un autre événement géopolitique majeur. Il voyait en cela l'achèvement d'un long processus historique qui avait conduit à l'émergence de la démocratie libérale et de l'économie de marché capitaliste en tant que formes ultimes et suprêmes de gouvernement et de système économique. Selon Fukuyama, cette "fin de l'histoire" ne signifiait pas la fin des événements historiques en soi, mais plutôt que le grand débat idéologique sur la meilleure forme de gouvernement avait été résolu. Les idéologies concurrentes, comme le fascisme et le communisme, avaient été vaincues et la démocratie libérale était devenue la norme universellement reconnue. De cette perspective, la fin de la guerre froide représentait un triomphe pour la démocratie libérale et pour les États-Unis en tant que son principal défenseur et modèle. La thèse de Fukuyama a été largement débattue et critiquée. Beaucoup ont remis en question l'idée que la démocratie libérale est le "point final" inévitable de l'évolution politique de l'humanité. De plus, les défis et les crises politiques, économiques et sociaux auxquels la démocratie libérale a été confrontée depuis la fin de la guerre froide ont conduit beaucoup à remettre en question l'idée que cette forme de gouvernement est nécessairement supérieure ou inévitable.

George H.W. Bush, 41e président des États-Unis, a pris ses fonctions à une époque de changements mondiaux importants, notamment la fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin. Son administration a été marquée par un engagement envers la promotion de la démocratie à travers le monde. Lors de son discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 1989, Bush a exprimé sa vision d'un "nouveau pacte" entre les États-Unis et les Nations Unies pour la promotion de la démocratie, des droits de l'homme et de l'autodétermination. Il a appelé à une plus grande coopération internationale pour résoudre les problèmes mondiaux, notamment la pauvreté, la maladie et le changement climatique. Dans son discours sur l'état de l'Union en janvier 1990, Bush a exprimé sa croyance en une "nouvelle ère de paix" marquée par la démocratisation et la libéralisation économique. Il a déclaré que les États-Unis devaient jouer un rôle de leader dans ce nouveau monde et a appelé à une "nouvelle stratégie mondiale" pour promouvoir la démocratie et l'ouverture économique. Ces discours illustrent la façon dont la présidence de Bush a été marquée par une vision optimiste de la propagation de la démocratie et du libéralisme économique à travers le monde à la suite de la fin de la guerre froide. Cependant, cette vision a été confrontée à de nombreux défis, notamment l'instabilité régionale, les conflits ethniques et les crises économiques dans de nombreuses parties du monde.

Le projet de promotion globale de la démocratie par les États-Unis a fait face à de nombreux défis et obstacles. Bien que la fin de la guerre froide ait permis à de nombreux pays de faire la transition vers des formes de gouvernement plus démocratiques, le processus n'a pas été facile et a souvent été marqué par l'instabilité, la corruption et les conflits.

  1. Résistances locales et régionales : Les efforts de promotion de la démocratie ont souvent été confrontés à des résistances locales et régionales. Dans de nombreux cas, ces résistances sont dues à des facteurs historiques, culturels ou politiques qui rendent la transition vers la démocratie difficile. Par exemple, dans certaines régions du Moyen-Orient et de l'Afrique, des facteurs tels que le tribalisme, le sectarisme, le conflit ethnique et la corruption ont entravé les efforts de démocratisation.
  2. Instabilité et conflits : Les transitions démocratiques peuvent souvent entraîner une instabilité à court terme, car les anciennes élites cherchent à préserver leur pouvoir et leurs privilèges. Cela a été particulièrement visible dans des pays comme l'Irak et la Libye, où l'intervention des États-Unis a contribué à l'instabilité politique et aux conflits.
  3. Échec des institutions démocratiques : Dans certains cas, les institutions démocratiques nouvellement établies se sont avérées inefficaces ou ont été minées par la corruption et le népotisme. Cela a souvent entraîné une déception et un désenchantement à l'égard de la démocratie, ce qui a parfois conduit à un retour à des formes de gouvernement plus autoritaires.
  4. Montée de régimes autoritaires : Malgré la fin de la guerre froide, de nombreux régimes autoritaires ont persisté ou sont apparus au XXIe siècle. Des pays comme la Russie et la Chine, par exemple, ont renforcé leurs formes de gouvernement autoritaires tout en résistant à la pression internationale pour la démocratisation.

Ces défis montrent que le projet de promotion globale de la démocratie par les États-Unis est un processus complexe et incertain. Cependant, malgré ces obstacles, de nombreux pays ont réussi à faire la transition vers la démocratie et à maintenir des formes de gouvernement démocratiques stables.

Après la chute du mur de Berlin en 1989 et l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, les États-Unis ont pris diverses mesures pour soutenir la transition vers la démocratie dans les pays de l'Europe de l'Est et en Russie. Deux de ces initiatives législatives importantes étaient le Support for East European Democracy (SEED) Act de 1989 et le Freedom Support Act de 1992.

  1. Support for East European Democracy (SEED) Act (1989): Cette loi a été adoptée pour soutenir les pays d'Europe de l'Est dans leur transition vers des économies de marché libres et des démocraties pluralistes après la chute du mur de Berlin. Le SEED Act a permis d'apporter une aide financière à ces pays pour soutenir la privatisation, le développement économique et la mise en place d'institutions démocratiques. Il a également encouragé les échanges culturels et éducatifs pour favoriser une meilleure compréhension entre les États-Unis et l'Europe de l'Est.
  2. Freedom Support Act (1992): Cette loi a été adoptée pour soutenir la transition de la Russie et des autres républiques de l'ex-Union soviétique vers la démocratie et l'économie de marché. Le Freedom Support Act a permis de fournir une aide financière pour soutenir le développement économique, la mise en place d'institutions démocratiques, la réforme du système juridique et la protection des droits de l'homme. Il a également soutenu des programmes d'échange et de formation pour aider à développer une société civile dynamique dans ces pays.

Bien que ces mesures aient été critiquées pour leur manque de ressources suffisantes et leur approche parfois désordonnée, elles ont montré l'engagement des États-Unis à soutenir la transition démocratique dans l'Europe post-communiste.

La guerre du Golfe de 1991, également appelée Opération Tempête du Désert, a été déclenchée après que l'Irak, dirigé par Saddam Hussein, a envahi le Koweït en août 1990. En réponse à cette invasion, une coalition internationale dirigée par les États-Unis a été formée pour libérer le Koweït. Cependant, malgré la victoire militaire écrasante de la coalition sur l'Irak, la guerre n'a pas conduit à la destitution de Saddam Hussein du pouvoir en Irak. La mission de la coalition était limitée à la libération du Koweït et ne visait pas explicitement à un changement de régime en Irak. De plus, il y avait des craintes que l'élimination de Saddam Hussein puisse mener à l'instabilité en Irak et dans la région plus large du Moyen-Orient. En conséquence, malgré l'affaiblissement de son régime, Saddam Hussein est resté au pouvoir jusqu'à l'invasion de l'Irak par les États-Unis en 2003, qui visait explicitement son renversement. Ce n'est qu'à la suite de cette invasion que l'Irak a entamé un processus de démocratisation, bien que ce processus ait été entravé par des défis majeurs, y compris une insurrection violente et des tensions sectaires.

En 1989, le mouvement pro-démocratie en Chine a culminé avec les manifestations de la place Tiananmen, où des milliers de manifestants, principalement des étudiants, ont appelé à des réformes politiques et à une plus grande démocratie. Ces manifestations ont été violemment réprimées par le gouvernement chinois le 4 juin 1989, entraînant un nombre indéterminé de morts, avec des estimations allant de plusieurs centaines à plusieurs milliers. Bien que les États-Unis et d'autres nations occidentales aient condamné la répression et imposé des sanctions économiques à la Chine en réponse, leur soutien au mouvement pro-démocratie en Chine a été limité. Il y avait plusieurs raisons à cela. Premièrement, la politique américaine à l'égard de la Chine était complexe et influencée par de nombreux facteurs, y compris les intérêts économiques et stratégiques. La Chine était considérée comme un contrepoids important à l'Union soviétique pendant la guerre froide, et après la fin de la guerre froide, elle est devenue un partenaire commercial important. Deuxièmement, il y avait une conscience aiguë de la souveraineté de la Chine et de la sensibilité de son gouvernement à toute forme d'ingérence extérieure. Les États-Unis et d'autres pays ont donc été prudents dans leur approche de la question des droits de l'homme en Chine. Enfin, il y avait une perception que le changement en Chine devrait venir de l'intérieur, et que les pressions extérieures pourraient être contre-productives. Cela a conduit à une approche plus mesurée, axée sur le dialogue et l'engagement, plutôt que sur la confrontation directe. Cependant, l'absence de soutien plus direct et actif au mouvement pro-démocratie en Chine a été critiquée par certains comme un échec de la politique étrangère américaine.

Jean-Bertrand Aristide, un prêtre catholique charismatique, a été élu président d'Haïti en décembre 1990 dans le cadre des premières élections libres et justes du pays. Cependant, son mandat a été interrompu par un coup d'État militaire en septembre 1991. Aristide a été contraint de fuir le pays, et un régime militaire brutal a pris le pouvoir. La réaction initiale des États-Unis à ce coup d'État a été ambivalente. Bien qu'ils aient condamné le coup d'État et appelé à un retour à la démocratie, ils n'ont pas fourni un soutien actif à Aristide. Certains ont critiqué cette position, affirmant que les États-Unis auraient dû faire plus pour soutenir la démocratie en Haïti. Cependant, sous la présidence de Bill Clinton, la politique américaine envers Haïti a changé. En 1994, face à la pression internationale et aux abus flagrants des droits de l'homme en Haïti, les États-Unis ont dirigé une intervention militaire internationale pour rétablir Aristide au pouvoir. Cette intervention a réussi, et Aristide a repris ses fonctions de président en octobre 1994. Bien que la réponse initiale des États-Unis au coup d'État contre Aristide en Haïti ait été limitée, leur politique a finalement changé pour soutenir activement le rétablissement de la démocratie en Haïti. Cela illustre la complexité de la politique étrangère américaine et les défis auxquels elle est confrontée lorsqu'elle tente de promouvoir la démocratie à l'étranger.

Le tournant unilatéraliste et la fin du messianisme démocratique[modifier | modifier le wikicode]

Les raisons du tournant unilatéraliste dès les années 1990[modifier | modifier le wikicode]

Au début des années 1990, les États-Unis traversaient une période de ralentissement économique. La fin de la guerre froide avait également conduit à un débat national sur la réduction des dépenses militaires et la restructuration de l'économie pour l'ère post-guerre froide. Dans ce contexte, de nombreuses voix aux États-Unis ont commencé à remettre en question la sagesse des engagements internationaux coûteux. L'intervention militaire en Somalie en 1993-1994, qui a entraîné la mort de 18 soldats américains dans l'incident du "Black Hawk Down", a été un tournant. L'opinion publique américaine a été profondément choquée par cet incident, et le soutien à d'autres interventions humanitaires a diminué. Dans le même temps, le désengagement des États-Unis de l'ONU s'est accéléré. De nombreux Américains étaient frustrés par ce qu'ils percevaient comme une dépendance excessive à l'égard des États-Unis pour le financement et le soutien militaire des opérations de l'ONU. De plus, il y avait un sentiment croissant que l'ONU était inefficace et ne servait pas les intérêts américains. Ces facteurs ont contribué à une tendance générale à l'unilatéralisme dans la politique étrangère américaine pendant cette période.

Au fur et à mesure que les États-Unis adoptaient une position plus unilatérale dans leurs relations internationales, l'opinion publique à l'étranger sur les États-Unis a commencé à se dégrader. L'intervention militaire en Somalie, l'incapacité à intervenir efficacement dans la guerre en Bosnie, et d'autres actions ont contribué à une image négative des États-Unis dans le monde. Cependant, c'est l'invasion de l'Irak en 2003, perçue par beaucoup comme une action unilatérale contre un pays qui n'était pas une menace immédiate pour les États-Unis, qui a vraiment alimenté l'anti-américanisme à l'étranger. Cette action a été largement condamnée par la communauté internationale et a contribué à une image de l'Amérique comme un "bully" mondial agissant sans respect pour le droit international. Au-delà des actions spécifiques, il y avait aussi une perception croissante que les États-Unis étaient déconnectés des préoccupations mondiales et agissaient de manière égoïste sur la scène internationale. Cela a contribué à une baisse de l'opinion favorable des États-Unis à l'étranger. C'est dans ce contexte que les dirigeants américains ont commencé à prendre conscience de l'impopularité croissante des États-Unis à l'étranger, ce qui a eu des implications pour la manière dont ils concevaient et mettaient en œuvre la politique étrangère américaine.

La montée des néoconservateurs dans l'appareil d'État américain a été une tendance notable de la fin des années 1990 et du début des années 2000. Les néoconservateurs, ou "néocons", sont un groupe de penseurs et de responsables politiques qui croient en une politique étrangère américaine agressive, souvent en faveur de l'intervention militaire, pour promouvoir les valeurs démocratiques et lutter contre les menaces à la sécurité des États-Unis. En termes de politique étrangère, les néoconservateurs sont généralement favorables à l'unilatéralisme, c'est-à-dire l'action indépendante des États-Unis sans nécessairement chercher l'approbation ou le soutien d'autres pays ou d'organisations internationales comme les Nations Unies. Ils estiment que les États-Unis, en tant que seule superpuissance mondiale, ont à la fois le droit et le devoir d'agir pour défendre leurs intérêts et promouvoir leurs valeurs dans le monde. La présidence de George W. Bush (2001-2009) a vu de nombreux néoconservateurs occuper des postes clés dans l'administration, y compris Donald Rumsfeld en tant que secrétaire à la Défense et Paul Wolfowitz en tant que sous-secrétaire à la Défense. Cette influence a contribué à l'adoption par l'administration Bush d'une politique étrangère plus unilatérale et interventionniste, y compris la décision de lancer l'invasion de l'Irak en 2003.

La radicalisation sous la présidence de George W. Bush (2000-2008)[modifier | modifier le wikicode]

La présidence de George W. Bush a été marquée par une radicalisation de la politique étrangère des États-Unis, notamment après les attaques terroristes du 11 septembre 2001.

La montée du terrorisme islamiste, en particulier celle d'Al-Qaïda, a été un facteur majeur dans la politique étrangère des États-Unis à partir des années 1990 et surtout après le 11 septembre 2001.

  1. Création d'Al-Qaïda : Al-Qaïda a été créée en 1988 par Oussama ben Laden et d'autres combattants ayant participé à la guerre contre l'Union soviétique en Afghanistan. Le groupe a été initialement formé pour soutenir le jihad (guerre sainte) contre l'Union soviétique, mais après la fin de la guerre froide, il s'est tourné contre les États-Unis et leurs alliés.
  2. Radicalisation d'Al-Qaïda : La première guerre du Golfe en 1991, qui a vu une large coalition menée par les États-Unis expulser l'Irak du Koweït, a été un facteur clé de la radicalisation d'Al-Qaïda. La présence de troupes américaines en Arabie Saoudite, considérée comme la terre sainte de l'Islam, a été dénoncée par Oussama ben Laden et d'autres extrémistes islamistes. De plus, les sanctions internationales contre l'Irak après la guerre ont provoqué une grande souffrance parmi la population irakienne, ce qui a été utilisé comme un autre élément de propagande par Al-Qaïda.
  3. Politique israélienne : La politique israélienne dans les territoires palestiniens, en particulier la construction de colonies dans les territoires occupés, a été un autre facteur de radicalisation. Al-Qaïda et d'autres groupes islamistes ont utilisé le conflit israélo-palestinien pour attiser la colère contre les États-Unis, qui sont perçus comme soutenant inconditionnellement Israël.
  4. Attaques contre les États-Unis et leurs alliés : Après 1991, Al-Qaïda a commencé à planifier et à exécuter des attaques contre les États-Unis et leurs alliés. Ces attaques ont culminé avec les attentats du 11 septembre 2001, qui ont tué près de 3000 personnes sur le sol américain.
  5. La réaction des États-Unis : Les attaques du 11 septembre ont conduit à un changement radical de la politique étrangère américaine, avec l'adoption de la "Guerre contre le Terrorisme" par l'administration Bush. Cette politique a conduit à l'invasion de l'Afghanistan en 2001 et de l'Irak en 2003, et a marqué une nouvelle phase de l'engagement des États-Unis au Moyen-Orient et dans le monde islamique en général.

Les attaques perpétrées par des groupes terroristes islamistes contre les intérêts des États-Unis ont augmenté à partir des années 1990. Parmi les plus notables, on peut citer :

  1. L'attentat du World Trade Center en 1993 : Une camionnette chargée d'explosifs a explosé dans le parking souterrain du World Trade Center à New York, tuant six personnes et en blessant des milliers. Le but était de faire tomber les tours jumelles l'une sur l'autre, mais l'attaque a échoué à cet égard.
  2. L'attentat de Khobar en 1996 : Une explosion massive a détruit un complexe résidentiel à Khobar, en Arabie Saoudite, tuant 19 militaires américains et en blessant près de 500 personnes. Bien que l'Arabie Saoudite ait attribué l'attaque à des militants chiites soutenus par l'Iran, certains soupçonnent également Al-Qaïda.
  3. Les attentats des ambassades américaines en 1998 : Les ambassades des États-Unis à Nairobi, au Kenya, et à Dar es-Salaam, en Tanzanie, ont été la cible d'attentats à la bombe presque simultanés le 7 août 1998. Ces attaques, attribuées à Al-Qaïda, ont tué plus de 200 personnes et en ont blessé des milliers.
  4. L'attaque de l'USS Cole en 2000 : Le navire de guerre américain USS Cole a été attaqué par un petit bateau rempli d'explosifs alors qu'il était ancré dans le port d'Aden, au Yémen. L'attaque a tué 17 marins américains et en a blessé 39 autres. Al-Qaïda a revendiqué la responsabilité de l'attaque.
  5. Les attentats du 11 septembre 2001 : Dans la plus meurtrière attaque terroriste de l'histoire, 19 pirates de l'air d'Al-Qaïda ont détourné quatre avions de ligne américains. Deux ont été écrasés contre les tours jumelles du World Trade Center à New York, un troisième a frappé le Pentagone à Arlington, en Virginie, et un quatrième, le vol 93 de United Airlines, s'est écrasé dans un champ en Pennsylvanie après que les passagers ont tenté de reprendre le contrôle de l'appareil. Au total, près de 3 000 personnes ont été tuées dans ces attaques.

La Stratégie de sécurité nationale des États-Unis, publiée en septembre 2002, a marqué un tournant dans la politique étrangère américaine. Cette nouvelle stratégie a été établie en réponse à l'évolution des menaces mondiales, en particulier le terrorisme international, après les attentats du 11 septembre 2001.

Voici les principales caractéristiques de cette nouvelle doctrine :

  1. La primauté de la sécurité nationale : La stratégie affirme la priorité des États-Unis à protéger le pays et ses citoyens contre les attaques terroristes.
  2. La militarisation : Cette stratégie a mis l'accent sur le renforcement des capacités militaires pour dissuader et repousser les attaques contre les États-Unis ou leurs alliés. Elle a promu l'idée que les États-Unis doivent maintenir une supériorité militaire pour prévenir les conflits.
  3. La guerre préventive : L'une des caractéristiques les plus controversées de cette stratégie est l'adoption de la doctrine de guerre préventive, qui permet aux États-Unis de prendre des mesures militaires pour prévenir des attaques potentielles contre eux, même si une attaque n'est pas imminente. Cette doctrine a été invoquée pour justifier l'invasion de l'Irak en 2003, sur la base d'allégations (qui se sont avérées infondées) que l'Irak possédait des armes de destruction massive.
  4. La promotion de la démocratie : La stratégie a également souligné l'importance de promouvoir la démocratie et les libertés individuelles dans le monde entier, en considérant que les sociétés libres sont moins susceptibles de menacer la paix et la sécurité internationales.
  5. L'unilatéralisme : La stratégie a également affirmé que, bien que les États-Unis cherchent à travailler avec d'autres nations et organisations internationales, ils n'hésiteront pas à agir seuls si nécessaire pour protéger leurs intérêts nationaux.

La Stratégie de sécurité nationale de 2002 a conduit à une série d'interventions militaires américaines, dont la motivation principale était la protection de la sécurité nationale des États-Unis, plutôt que la promotion de la démocratie. Voici quelques exemples :

  1. Invasion de l'Afghanistan (2001) : En réponse aux attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis ont envahi l'Afghanistan pour renverser le régime taliban qui hébergeait Al-Qaïda. L'objectif principal de cette opération était d'éliminer la menace posée par Al-Qaïda, bien que les efforts de construction de l'État et de promotion de la démocratie aient également été inclus dans la mission.
  2. Invasion de l'Irak (2003) : Les États-Unis ont envahi l'Irak sur la base d'allégations selon lesquelles le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Bien que la promotion de la démocratie ait été présentée comme un objectif secondaire, l'objectif principal était d'éliminer ce que les États-Unis considéraient comme une menace pour leur sécurité.
  3. Guerre contre le terrorisme : Au-delà de l'Afghanistan et de l'Irak, la stratégie de sécurité nationale a mené à une série d'opérations antiterroristes dans le monde entier, de la Corne de l'Afrique à l'Asie du Sud-Est. Dans de nombreux cas, ces opérations se sont déroulées dans des pays qui n'étaient pas des démocraties, et l'objectif principal était de perturber les activités terroristes plutôt que de promouvoir la démocratie.

Ces actions ont souvent été critiquées pour leur unilatéralisme et leur dépendance à l'égard de la force militaire. De plus, alors que la sécurité des États-Unis était la priorité, ces interventions ont souvent eu des conséquences politiques et humanitaires majeures dans les pays ciblés, et leur succès à long terme dans la promotion de la stabilité et de la démocratie a été largement remis en question.

L’intervention en Afghanistan (2001-2021)[modifier | modifier le wikicode]

L'intervention militaire en Afghanistan a commencé en octobre 2001, à peine un mois après les attentats du 11 septembre aux États-Unis. L'objectif principal était de démanteler Al-Qaïda en renversant le régime des Talibans qui les abritait et refusait de les livrer. Cette intervention était soutenue par une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies. L'opération a été menée principalement par les forces américaines, avec le soutien d'alliés de la coalition internationale, dans le cadre de l'opération "Enduring Freedom". Parallèlement, la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) a été mise en place sous le mandat de l'ONU pour aider à la stabilisation du pays et à la mise en place d'un nouveau gouvernement. Malgré la présence de nombreux pays, les États-Unis ont fourni la majeure partie des troupes et des ressources. Ils ont joué un rôle prépondérant dans la stratégie et les opérations sur le terrain, y compris dans la lutte contre l'insurrection talibane qui a suivi le renversement initial du régime. Au fil des ans, l'effort de guerre en Afghanistan est devenu de plus en plus controversé, tant aux États-Unis qu'à l'étranger, en raison des coûts humains et financiers élevés, de l'insécurité persistante et de la corruption endémique dans le gouvernement afghan. Malgré les efforts déployés pour établir une démocratie stable et fonctionnelle, le pays a continué à être marqué par l'instabilité et la violence. En 2021, après deux décennies de présence militaire, les États-Unis ont retiré leurs dernières troupes d'Afghanistan, conduisant à un retour rapide au pouvoir des Talibans. Cette issue a soulevé de nombreuses questions sur l'efficacité et les conséquences à long terme de l'intervention.

La reconstruction institutionnelle en Afghanistan a été un élément essentiel de l'intervention américaine et de la communauté internationale après le renversement du régime taliban en 2001. Le processus de démocratisation a été formalisé avec l'adoption d'une nouvelle constitution en 2004, qui a établi un système politique tricaméral composé d'une Chambre des représentants, d'un Sénat et d'une Loya Jirga (une assemblée traditionnelle de leaders communautaires). Cependant, en dépit des efforts pour construire des institutions démocratiques, le processus de démocratisation a été entravé par divers facteurs. Ces défis comprenaient la corruption endémique, l'insécurité persistante, le manque de développement économique, les inégalités sociales profondes et les tensions ethniques et régionales. De plus, la résurgence des Talibans a continué de menacer la stabilité du pays. En conséquence, l'objectif de stabilisation politique et de sécurité est devenu de plus en plus prioritaire par rapport à la démocratisation. Cela s'est traduit par un soutien accru aux forces de sécurité afghanes, ainsi que par des efforts pour négocier un accord de paix avec les Talibans. Néanmoins, ces efforts n'ont pas réussi à mettre fin à la violence ou à stabiliser le pays de manière durable, et l'Afghanistan reste confronté à d'importants défis en matière de gouvernance et de sécurité.

Malgré les efforts initiaux pour instaurer une démocratie et reconstruire le pays, la présence étrangère en Afghanistan a suscité une opposition croissante au fil du temps. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation :

  1. Effets collatéraux de l'action militaire : Les opérations militaires ont parfois entraîné la mort de civils, alimentant la colère et le ressentiment contre les forces étrangères. Ces incidents, qu'il s'agisse de raids nocturnes, de frappes aériennes ou de détentions, ont souvent été perçus comme des atteintes à la souveraineté et à l'honneur afghans.
  2. La militarisation de l'aide : Les tentatives d'intégrer les efforts de développement et de reconstruction à la stratégie de contre-insurrection ont parfois eu pour effet de politiser l'aide. Dans certains cas, cela a pu conduire à une distribution inéquitable des ressources ou à une perception de favoritisme, exacerbant les tensions locales.
  3. Corruption et gouvernance : La corruption au sein du gouvernement afghan, souvent perçue comme étant soutenue par la communauté internationale, a également alimenté le mécontentement. De nombreux Afghans se sont sentis frustrés par le manque de responsabilité et de transparence de leurs dirigeants.
  4. Résurgence des Talibans : Les Talibans ont utilisé le mécontentement à l'égard de la présence étrangère pour recruter de nouveaux membres et mener des attaques contre les forces de sécurité afghanes et internationales. Ils ont également profité de la situation pour regagner du terrain dans de nombreuses régions du pays.

Ces facteurs ont contribué à une situation complexe et volatile, où la mission initiale de démocratisation a été de plus en plus éclipsée par les impératifs de sécurité et de stabilisation.

L'été 2021 a marqué un moment critique dans l'histoire de l'Afghanistan avec le retrait total des troupes américaines, mettant fin à une présence militaire de près de deux décennies. Peu de temps après le retrait américain, les Taliban ont rapidement repris le contrôle du pays, renversant le gouvernement soutenu par les États-Unis.

Cette transition rapide et souvent chaotique a soulevé des questions sur la politique américaine en Afghanistan et a eu plusieurs implications :

  1. Crédibilité des États-Unis : Le retrait précipité et la chute rapide du gouvernement afghan ont suscité des critiques à l'égard des États-Unis. Certains ont remis en question la planification et la mise en œuvre du retrait, tandis que d'autres ont débattu de l'impact de ces événements sur la crédibilité et le leadership international des États-Unis.
  2. Stabilité de l'Afghanistan : Avec le retour au pouvoir des Talibans, l'avenir de l'Afghanistan reste incertain. Les défis auxquels le pays est confronté sont nombreux, notamment en matière de droits de l'homme, d'accès à l'éducation pour les filles et les femmes, de sécurité et de développement économique.
  3. Démocratie et droits de l'homme : Le retrait américain et le retour des Talibans ont eu des conséquences significatives sur la démocratie et les droits de l'homme en Afghanistan. Les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies en matière de droits des femmes, de liberté de la presse et de gouvernance démocratique sont en péril.
  4. Lutte contre le terrorisme : Le retour des Talibans au pouvoir a également soulevé des préoccupations quant à la possibilité que l'Afghanistan redevienne un refuge pour les groupes terroristes.

En somme, la situation en Afghanistan après le retrait américain a suscité de nombreuses questions sur l'efficacité et l'impact à long terme de l'intervention américaine.

L’intervention en Irak (2003-)[modifier | modifier le wikicode]

L'invasion de l'Irak par les États-Unis en 2003 est une période majeure de l'histoire récente, qui a eu des répercussions considérables sur la politique et la sécurité internationales. Les États-Unis, avec le soutien de la coalition, ont envahi l'Irak avec pour principal argument que le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive (ADM), ce qui représentait une menace pour la sécurité internationale. Ces armes n'ont jamais été trouvées. Les autres motifs avancés pour l'invasion comprenaient les liens supposés entre l'Irak et Al-Qaïda, ainsi que le désir d'établir un régime démocratique au Moyen-Orient. Ces justifications ont été largement contestées, tant au niveau national qu'international. L'opération, baptisée "Liberté irakienne" par les États-Unis, a commencé en mars 2003. L'absence de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU approuvant explicitement l'invasion a suscité de nombreuses controverses et a été critiquée pour avoir violé le droit international. L'invasion a rapidement renversé le régime de Saddam Hussein, mais a déclenché une longue période de conflit violent, notamment une insurrection armée et des tensions sectaires entre les chiites et les sunnites. Les efforts pour établir un nouveau gouvernement et reconstruire le pays ont été confrontés à de nombreux défis, notamment la corruption, la violence sectaire et l'impact des interventions extérieures.

Après la chute de Saddam Hussein en 2003, les États-Unis et leurs alliés se sont retrouvés face à une grande instabilité en Irak. L'absence d'un plan clair pour la transition vers un nouveau gouvernement a entraîné de nombreux problèmes, notamment une violence sectaire croissante, une insurrection armée et une grande insécurité. La Coalition Provisional Authority (CPA), dirigée par les États-Unis, a été mise en place pour gouverner l'Irak immédiatement après l'invasion. Toutefois, la CPA a été critiquée pour sa gestion de la transition, notamment en raison de sa décision de dissoudre l'armée irakienne, ce qui a exacerbé l'insécurité et alimenté l'insurrection. En 2004, la CPA a transféré la souveraineté à un gouvernement intérimaire irakien. Cependant, les États-Unis sont restés fortement impliqués dans les affaires de l'Irak, à la fois sur le plan militaire et politique. Ils ont continué à maintenir une présence militaire significative dans le pays et ont joué un rôle majeur dans la formation et le soutien des forces de sécurité irakiennes. Les efforts pour démocratiser l'Irak ont été entravés par une multitude de défis, dont la violence sectaire, la corruption, le manque de développement économique et l'absence d'une culture politique démocratique. La priorité a souvent été de stabiliser le pays et de gérer l'insécurité plutôt que de promouvoir la démocratie. En fin de compte, alors que l'Irak a fait des progrès vers une certaine forme de démocratie, avec plusieurs élections générales depuis 2005, la situation reste instable et le pays est loin d'être une démocratie libérale stable. Les États-Unis continuent d'avoir une influence en Irak, mais leur rôle et leur impact sont sujets à débat.

La constitution irakienne de 2005, adoptée par référendum, a en effet cherché à instaurer une démocratie dans le pays, en mettant en place des institutions politiques largement inspirées du modèle occidental. Elle a également cherché à briser radicalement avec le passé autoritaire du pays sous le régime de Saddam Hussein. Voici quelques-uns des principaux éléments de cette constitution :

  • Bicaméralisme : La constitution a mis en place un système parlementaire bicaméral, avec un Conseil des Représentants (Majlis an-Nuwwāb) et un Conseil de la Fédération (Majlis al-Ittihād). Le Conseil des Représentants est l'organe législatif principal, tandis que le Conseil de la Fédération est censé représenter les gouvernorats du pays.
  • Cour suprême : La constitution prévoit la création d'une Cour suprême indépendante, chargée de juger de la constitutionnalité des lois et des règlements et de statuer sur les conflits de compétence entre les différents niveaux de gouvernement.
  • Bill of Rights : La constitution irakienne comprend également une "Charte des droits et libertés fondamentales" qui garantit un certain nombre de droits civils et politiques, tels que la liberté d'expression, la liberté de religion et le droit à un procès équitable.
  • Fédéralisme : La constitution de 2005 a également instauré un système fédéral, reconnaissant une grande autonomie à la région du Kurdistan, qui avait déjà une certaine indépendance de fait depuis la fin de la première guerre du Golfe en 1991.

Toutefois, l'application de cette constitution a été entravée par de nombreux défis, notamment la violence continue, les tensions sectaires et le manque de capacité institutionnelle. Par ailleurs, certains ont critiqué la constitution pour avoir exacerbé les divisions sectaires, en particulier à travers son système de quota pour les différents groupes religieux et ethniques.

L'épuration de Baas, le parti de Saddam Hussein, a profondément désorganisé l'appareil d'État en Irak. Cela a en partie été dû à la politique de "débaasification" mise en œuvre par l'administration américaine après l'invasion, qui a conduit à l'éviction de nombreux fonctionnaires et officiers militaires associés au régime précédent. La débaasification a été critiquée pour avoir contribué à l'instabilité en Irak de plusieurs façons. Premièrement, elle a créé un grand nombre de personnes insatisfaites et déplacées qui ont perdu leur emploi et leur statut, dont beaucoup ont rejoint des groupes insurgés. Deuxièmement, elle a démantelé des institutions qui étaient essentielles au fonctionnement de l'État, ce qui a créé un vide que les nouveaux dirigeants irakiens et leurs alliés américains ont eu du mal à combler. De plus, l'invasion a exacerbé les tensions sectaires en Irak, ce qui a conduit à une violence généralisée entre les groupes sunnites, chiites et kurdes. Le chaos et l'instabilité qui ont suivi ont également créé un environnement propice à l'émergence de groupes extrémistes, y compris l'État islamique (également connu sous le nom de Daech), qui a réussi à prendre le contrôle de vastes zones du pays en 2014. En fin de compte, l'invasion de l'Irak par les États-Unis et les efforts ultérieurs de reconstruction ont laissé un bilan mitigé, avec des défis majeurs pour la démocratisation et la stabilisation du pays. Cela a contribué à discréditer l'intervention américaine aux yeux de nombreux observateurs, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Irak.

Les présidences Obama (2008-2016) et Trump (2016-2020): l’institutionnalisation de l’unilatéralisme[modifier | modifier le wikicode]

La présidence de Barack Obama a marqué une certaine rupture avec l'approche unilatérale et interventionniste adoptée par l'administration de George W. Bush. En juin 2009, lors de son célèbre discours au Caire, Obama a souligné la volonté de son administration d'établir une nouvelle relation entre les États-Unis et le monde musulman, basée sur le respect mutuel et la compréhension. Il a également reconnu que la démocratie ne peut pas être imposée de l'extérieur et que c'est aux peuples de chaque pays de déterminer leur propre voie vers la démocratie et la liberté. Cependant, l'ambition d'Obama de mettre fin à l'interventionnisme américain au Moyen-Orient s'est avérée difficile à réaliser en pratique. Alors que les troupes américaines se sont retirées d'Irak en 2011, les États-Unis sont restés militairement engagés en Afghanistan tout au long de sa présidence. De plus, l'administration Obama a également dû faire face à la crise en Libye et à la guerre civile en Syrie, où elle a soutenu indirectement certains groupes rebelles. Quant à savoir si cette période marque la "clôture du cycle du messianisme démocratique ouvert par Wilson en 1917", c'est une question débattue par les historiens et les analystes politiques. Certains soutiennent que le discours d'Obama et sa politique ultérieure marquent une rupture avec le messianisme démocratique, tandis que d'autres soutiennent qu'il s'agit plutôt d'une évolution ou d'une réinterprétation de cette idéologie.

Le mandat de Barack Obama a été marqué par de nombreux défis sur le plan international, notamment la gestion de l'héritage de la guerre en Irak et en Afghanistan. En Afghanistan, malgré son intention initiale de mettre fin à l'intervention militaire, Obama a décidé en 2009 d'augmenter le nombre de troupes américaines dans le pays pour lutter contre les Talibans. Cette décision était en partie due à l'instabilité persistante en Afghanistan et à la montée en puissance des Talibans. Le retrait complet des troupes américaines n'a finalement eu lieu qu'en 2021, sous la présidence de Joe Biden. En Irak, après le retrait complet des troupes américaines en 2011, l'instabilité a persisté et l'État islamique (Daech) a pris le contrôle de vastes territoires en 2014. En réponse, Obama a ordonné le déploiement de troupes américaines pour soutenir les forces irakiennes dans leur lutte contre l'État islamique. Cette décision a été prise principalement pour des raisons de sécurité et non pour promouvoir la démocratie. Ces événements montrent que, malgré les intentions exprimées par Obama de mettre fin à l'interventionnisme américain au Moyen-Orient, les réalités sur le terrain ont rendu cette tâche extrêmement difficile. Ils soulignent également le fait que la promotion de la démocratie n'était pas le principal objectif de ces interventions, mais plutôt la protection des intérêts de sécurité des États-Unis.

La présidence de Donald Trump (2017-2021) a été marquée par une rhétorique d'isolationnisme et de "l'Amérique d'abord". Cette orientation a été clairement exprimée dans plusieurs décisions politiques notables, comme le retrait des accords de Paris sur le climat, la remise en question de l'OTAN, ou encore la guerre commerciale avec la Chine. En ce qui concerne le Moyen-Orient, Trump a également exprimé son intention de retirer les troupes américaines d'Afghanistan et d'Irak. Cependant, en pratique, les troupes américaines sont restées présentes dans ces régions pour des raisons stratégiques et de sécurité. Par exemple, en 2020, malgré un accord avec les Talibans visant à un retrait complet, les États-Unis ont maintenu une présence militaire en Afghanistan, en grande partie en raison de l'instabilité persistante dans le pays. En Irak, malgré la volonté de Trump de retirer les troupes, les États-Unis ont maintenu une présence militaire pour soutenir le gouvernement irakien dans sa lutte contre l'État islamique et pour contrer l'influence iranienne dans la région. Comme sous l'administration Obama, le maintien de la présence militaire américaine sous l'administration Trump n'était pas principalement motivé par la promotion de la démocratie, mais plutôt par des préoccupations de sécurité et des intérêts stratégiques.

L'administration Trump a été caractérisée par des décisions unilatérales et une approche de "l'Amérique d'abord" qui a souvent surpris et inquiété les alliés des États-Unis. Cette approche a été illustrée par plusieurs actions et décisions marquantes :

  1. Le retrait de l'Accord de Paris sur le climat : Annoncé en 2017, ce retrait a été critiqué à l'échelle internationale. L'Accord de Paris avait été signé par 195 pays, avec pour but de limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés Celsius. Le retrait des États-Unis, qui sont l'un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, a été perçu comme un coup dur pour les efforts mondiaux contre le changement climatique.
  2. Le retrait de l'accord sur le nucléaire iranien : En 2018, Trump a annoncé que les États-Unis se retiraient de l'accord sur le nucléaire iranien, une entente internationale conçue pour limiter le programme nucléaire de l'Iran. Cette décision a été prise sans consultation préalable avec les autres signataires de l'accord (Allemagne, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et l'UE), qui ont continué à soutenir l'accord.
  3. La guerre commerciale avec la Chine : L'administration Trump a lancé une série de droits de douane contre la Chine, déclenchant une guerre commerciale qui a eu des répercussions mondiales. Cette démarche a été critiquée pour son approche unilatérale et ses effets négatifs sur l'économie mondiale.
  4. La remise en question de l'OTAN : Trump a critiqué à plusieurs reprises l'OTAN, affirmant que les autres pays membres ne contribuaient pas suffisamment à l'alliance. Ces commentaires ont suscité des inquiétudes quant à l'engagement des États-Unis envers l'OTAN.

Ces décisions ont alimenté les tensions entre les États-Unis et leurs alliés, et ont conduit à des questions sur l'engagement des États-Unis envers le système international et ses alliances traditionnelles.

La présidence Biden: quelle politique étrangère pour les Etats-Unis?[modifier | modifier le wikicode]

Joe Biden est entré en fonction en janvier 2021 avec la promesse de rétablir les alliances internationales et de réengager les États-Unis dans les accords et institutions mondiales. Cependant, il a également hérité de défis significatifs, y compris la fin de la guerre en Afghanistan.

  • Retrait d'Afghanistan : En avril 2021, Biden a annoncé que les États-Unis se retireraient d'Afghanistan, mettant fin à une guerre qui a duré près de 20 ans. Le retrait a été achevé en août 2021. Cependant, la rapidité avec laquelle les Talibans ont repris le contrôle du pays a suscité des critiques, certains affirmant que le retrait a été mal géré et que les États-Unis ont abandonné le peuple afghan.
  • Réengagement dans les accords internationaux : Biden a réintégré les États-Unis dans l'Accord de Paris sur le climat et a réengagé les États-Unis avec l'Organisation mondiale de la santé. Il a également manifesté son intention de relancer les négociations sur l'accord nucléaire avec l'Iran.
  • Relations avec la Chine : Biden a également reconnu la nécessité de répondre à la montée en puissance de la Chine. Sa politique est une combinaison de concurrence et de coopération, cherchant à contester les pratiques commerciales déloyales de la Chine tout en collaborant sur des questions comme le changement climatique.
  • Relations avec les alliés : Biden a cherché à rassurer les alliés des États-Unis que le pays est un partenaire fiable et s'engage à soutenir le système international. Il a affirmé l'engagement des États-Unis envers l'OTAN et a cherché à renforcer les alliances en Europe et en Asie.

Bien que Biden ait cherché à rétablir le multilatéralisme, certains défis persistent. Les tensions avec la Russie, la Corée du Nord et d'autres acteurs internationaux demeurent. De plus, la manière dont le retrait d'Afghanistan a été géré a soulevé des questions sur la fiabilité des États-Unis en tant que partenaire. Il reste à voir comment la présidence de Biden se développera et quel impact elle aura sur le rôle des États-Unis sur la scène internationale.

Depuis son entrée en fonction, la présidence de Joe Biden a cherché à réaffirmer l'engagement des États-Unis envers le multilatéralisme. Cela s'est manifesté de plusieurs façons :

  • Accords internationaux : Biden a réengagé les États-Unis dans l'Accord de Paris sur le climat, qu'ils avaient quitté sous la présidence de Donald Trump. Il a également réintégré l'Organisation mondiale de la santé et a montré une volonté de relancer les négociations sur l'accord nucléaire avec l'Iran.
  • Relations avec les alliés : Biden a affirmé l'importance des alliances, notamment l'OTAN, et a cherché à renforcer les relations avec les alliés traditionnels des États-Unis en Europe et en Asie, que beaucoup estiment avoir été négligées sous la présidence de Trump.
  • Diplomatie : Biden a exprimé son engagement en faveur de la diplomatie et a cherché à rétablir le rôle des États-Unis en tant que "leader du monde libre". Il a souligné l'importance des valeurs démocratiques et des droits de l'homme dans la politique étrangère américaine.

Cependant, le multilatéralisme de Biden est confronté à des défis. Le retrait d'Afghanistan, bien que largement soutenu par le public américain, a suscité des critiques au niveau international. De plus, les tensions avec des pays comme la Chine et la Russie continuent de poser des défis à la politique étrangère américaine.

En ce qui concerne l'interventionnisme, Biden a cherché à se distancer de la politique d'intervention militaire américaine des dernières décennies. Le retrait d'Afghanistan en est un exemple clair. Cependant, la politique étrangère de Biden reste axée sur la protection des intérêts américains, ce qui pourrait potentiellement conduire à des interventions, bien que probablement par des moyens non militaires ou moins directs, comme la diplomatie, les sanctions et l'assistance à d'autres nations.

La politique des États-Unis à l'égard de la Russie et de l'Ukraine a consisté à soutenir la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, à décourager l'agression russe et à plaider en faveur d'une résolution diplomatique du conflit. Cela a souvent impliqué des sanctions économiques contre la Russie, une aide financière à l'Ukraine et un engagement diplomatique avec les deux pays et la communauté internationale. L'approche de l'administration Biden jusqu'en 2021 a été de soutenir l'Ukraine par le biais d'une assistance économique, militaire et diplomatique, tout en évitant une implication directe dans le conflit. Cela comprend la fourniture d'équipements de défense, l'entraînement des forces armées ukrainiennes, l'octroi d'aide économique et le soutien aux efforts diplomatiques visant à résoudre le conflit. Le fait que l'armée américaine ne soit pas directement impliquée dans les combats contre la Russie est conforme à cette politique. Cela reflète également une préoccupation largement partagée selon laquelle une implication militaire directe des États-Unis pourrait escalader le conflit et entraîner une confrontation plus large entre les États-Unis et la Russie, deux puissances nucléaires.

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]