« Echecs et blocages dans les Tiers-Mondes » : différence entre les versions

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Entre 1875 et 1900, l'Inde a été confrontée à une série de famines catastrophiques, résultant en la mort de millions de personnes. Cette période tragique est marquée par la survenue de 18 famines majeures, entraînant la perte d'environ 26 millions de vies. Ces famines ne sont pas uniquement attribuables à des causes naturelles comme des accidents climatiques, mais sont également enracinées dans les profonds changements structurels et politiques imposés par la colonisation britannique. Durant cette époque, sous l'influence de la domination britannique, l'agriculture indienne a subi une transformation majeure, avec un passage progressif des cultures de subsistance, telles que le riz et le blé, vers des cultures d’exportation comme le coton et l'opium. Cette réorientation a eu pour conséquence de réduire les terres disponibles pour la production alimentaire locale, rendant la population indienne particulièrement vulnérable aux famines. Chaque fois que des conditions climatiques adverses se produisaient, elles étaient exacerbées par cette fragilité accrue du système alimentaire. L'espérance de vie en Inde durant cette période était extrêmement basse, se situant entre 23 et 25 ans. Cette faible espérance de vie, combinée à la fréquence des famines, a posé de sérieux défis pour le renouvellement de la population. Une espérance de vie inférieure à 21 ans est considérée comme critique pour la survie d'une population, car elle ne permet pas un renouvellement suffisant des générations. Ces famines, qui sont en partie le produit des politiques économiques et agricoles imposées par le colonialisme britannique, illustrent l'impact dévastateur du pacte colonial sur l'Inde. Elles reflètent non seulement les conséquences des changements dans l'utilisation des terres et dans les priorités agricoles mais aussi les effets néfastes de politiques économiques qui ont privilégié les intérêts commerciaux britanniques au détriment du bien-être de la population indienne. Ces événements tragiques ont profondément marqué l'histoire de l'Inde, soulignant les coûts humains de la colonisation.
Entre 1875 et 1900, l'Inde a été confrontée à une série de famines catastrophiques, résultant en la mort de millions de personnes. Cette période tragique est marquée par la survenue de 18 famines majeures, entraînant la perte d'environ 26 millions de vies. Ces famines ne sont pas uniquement attribuables à des causes naturelles comme des accidents climatiques, mais sont également enracinées dans les profonds changements structurels et politiques imposés par la colonisation britannique. Durant cette époque, sous l'influence de la domination britannique, l'agriculture indienne a subi une transformation majeure, avec un passage progressif des cultures de subsistance, telles que le riz et le blé, vers des cultures d’exportation comme le coton et l'opium. Cette réorientation a eu pour conséquence de réduire les terres disponibles pour la production alimentaire locale, rendant la population indienne particulièrement vulnérable aux famines. Chaque fois que des conditions climatiques adverses se produisaient, elles étaient exacerbées par cette fragilité accrue du système alimentaire. L'espérance de vie en Inde durant cette période était extrêmement basse, se situant entre 23 et 25 ans. Cette faible espérance de vie, combinée à la fréquence des famines, a posé de sérieux défis pour le renouvellement de la population. Une espérance de vie inférieure à 21 ans est considérée comme critique pour la survie d'une population, car elle ne permet pas un renouvellement suffisant des générations. Ces famines, qui sont en partie le produit des politiques économiques et agricoles imposées par le colonialisme britannique, illustrent l'impact dévastateur du pacte colonial sur l'Inde. Elles reflètent non seulement les conséquences des changements dans l'utilisation des terres et dans les priorités agricoles mais aussi les effets néfastes de politiques économiques qui ont privilégié les intérêts commerciaux britanniques au détriment du bien-être de la population indienne. Ces événements tragiques ont profondément marqué l'histoire de l'Inde, soulignant les coûts humains de la colonisation.


Ainsi, entre 1860 et 1910, le revenu par habitant subit une perte de l’ordre 20 %.
//Ainsi, entre 1860 et 1910, le revenu par habitant subit une perte de l’ordre 20 %.


=== Une réindustrialisation (trop) modeste ===
=== Une réindustrialisation (trop) modeste ===


//À partir des années 1860 et 1870, l’Inde va lever la tête en développant à nouveau son industrie de filature de coton selon les procédés occidentaux. À la fin du XIXème siècle, cette industrialisation va également toucher la sidérurgie. Le secteur de filature de coton et celui de la sidérurgie vont mener à la renaissance d’une industrie textile et de la sidérurgie moderne, à partir du moment où l’Angleterre retire son monopole de la compagnie des Indes.
À partir des années 1860 et 1870, l’Inde va lever la tête en développant à nouveau son industrie de filature de coton selon les procédés occidentaux. À la fin du XIXème siècle, cette industrialisation va également toucher la sidérurgie. Le secteur de filature de coton et celui de la sidérurgie vont mener à la renaissance d’une industrie textile et de la sidérurgie moderne, à partir du moment où l’Angleterre retire son monopole de la compagnie des Indes.


C'est un développement endogène en termes de capitaux, de compétences et entrepreneurs qui sont venus d’Inde. C’est un développement endogène, les indiens vont d’ailleurs mobiliser des capitaux indiens.
C'est un développement endogène en termes de capitaux, de compétences et entrepreneurs qui sont venus d’Inde. C’est un développement endogène, les indiens vont d’ailleurs mobiliser des capitaux indiens.

Version du 14 novembre 2023 à 18:31


Nous allons voir comment un certain nombre de pays ont essayé d’échapper au pacte colonial afin de garder leur souveraineté économique.

Les économies latino-américaines

L'Amérique latine, bien que marquée par une réduction massive de sa population autochtone due à la colonisation, a connu une croissance démographique significative, atteignant environ 650 millions de personnes. La région est diverse culturellement et ethniquement, résultat de siècles de colonisation, d'immigration et de métissage. Profondément affectée par la mondialisation, elle est intégrée dans l'économie mondiale, en particulier dans les secteurs de l'agriculture, des ressources naturelles et de la manufacture. Cependant, l'Amérique latine fait face à des défis économiques et sociaux, tels que les inégalités, la pauvreté, la corruption politique et la violence. Sur la scène internationale, les pays latino-américains jouent un rôle croissant, participant aux débats mondiaux sur des sujets comme le changement climatique, les droits de l'homme et le commerce international. Bien que représentant une petite portion des pays du Tiers-Monde, l'importance de l'Amérique latine dans le contexte mondial est significative, à la fois influencée par et contribuant aux processus de mondialisation.

L'Amérique latine, avec ses nombreux pays, présente une tapestrine complexe de cultures, de langues et d'histoires. Cette diversité est le fruit d'un mélange d'influences indigènes, européennes, africaines et, dans une moindre mesure, asiatiques. Chaque pays porte en lui des éléments culturels communs à la région, mais aussi des caractéristiques propres qui forment son identité unique. Sur le plan politique, les pays d'Amérique latine varient grandement. De la démocratie libérale à des formes de gouvernement plus autoritaires, ces systèmes politiques sont façonnés par des histoires distinctes, des mouvements sociaux et des dynamiques géopolitiques. Cette diversité politique a un impact profond sur la gouvernance de chaque pays et influence la vie quotidienne de leurs habitants. Économiquement, la région est tout aussi variée. Certains pays sont fortement orientés vers l'agriculture, tandis que d'autres se concentrent davantage sur l'industrie ou le secteur des services. Cette variété économique est influencée par des facteurs tels que la géographie, les ressources naturelles disponibles et l'héritage de la colonisation. Les pratiques sociales et les normes culturelles diffèrent également d'un pays à l'autre. Ces différences se manifestent dans les comportements quotidiens, les valeurs et les croyances, reflétant les traditions locales et les influences historiques. Enfin, les pays d'Amérique latine ne sont pas isolés des influences mondiales. Les relations avec des acteurs externes tels que les États-Unis et l'Europe ont façonné et continuent d'influencer les économies, les politiques et les cultures de la région. Ces interactions ont contribué à l'intégration de l'Amérique latine dans l'économie mondiale tout en soulignant ses particularités régionales. Cette richesse de diversité fait de l'Amérique latine une région fascinante, où les généralisations peuvent souvent s'avérer trompeuses. Une approche nuancée est nécessaire pour appréhender les subtilités et les particularités de chaque pays et sous-région.

La distinction entre différentes régions au sein de l'Amérique latine est importante pour comprendre la diversité culturelle, linguistique et historique de cette vaste zone géographique.

L'Hispanoamérique, également connue sous le nom d'Amérique latine hispanique, désigne les pays d'Amérique latine où l'espagnol est la langue principale. Ce terme sert à différencier ces nations des autres pays de la région qui ne partagent pas un héritage colonial espagnol, comme le Brésil, où le portugais est parlé, et Haïti, où le français et le créole haïtien sont les langues officielles. Les pays de l'Hispano-Amérique incluent des nations telles que le Mexique, l'Argentine et le Chili. Ces pays ont été colonisés par l'Espagne et, par conséquent, ont hérité d'une influence espagnole marquée dans leur culture, leur langue et leurs institutions. Ce terme met en exergue les liens culturels et historiques qui unissent ces pays, soulignant leurs expériences partagées en tant qu'anciennes colonies espagnoles. L'Espagne, bien que faisant partie de la péninsule ibérique en Europe, a joué un rôle central dans l'histoire coloniale de ces pays mais n'est pas elle-même un pays d'Amérique latine. La richesse culturelle et historique de l'Hispanoamérique est donc un reflet de cet héritage colonial, tout en ayant évolué de manière unique dans chaque pays de la région.

La notion d'Amérique latine lusophone fait principalement référence aux pays d'Amérique latine où le portugais est la langue officielle, une distinction importante dans une région dominée par les langues espagnole et, dans une moindre mesure, française. Le terme est utilisé pour distinguer ces pays des autres nations d'Amérique latine qui ne partagent pas un héritage colonial portugais. Le principal représentant de l'Amérique latine lusophone est le Brésil. En tant que plus grand pays de la région et unique pays lusophone d'Amérique latine, le Brésil possède une culture, une histoire et des institutions fortement influencées par le Portugal, son colonisateur. Le portugais brésilien, bien qu'ayant ses spécificités, reflète cet héritage. Il est important de noter que le Portugal et l'Angola, bien qu'étant lusophones et ayant joué un rôle dans l'histoire coloniale du Brésil, ne sont pas des pays d'Amérique latine. Le Portugal est situé en Europe, tandis que l'Angola se trouve en Afrique. Ces deux pays partagent cependant des liens culturels et historiques avec le Brésil en raison de leur passé commun sous la domination portugaise. Le terme "Amérique latine lusophone" met en avant les liens culturels et historiques entre le Brésil et le Portugal, ainsi que leurs expériences communes en tant qu'ancienne colonie et ancien colonisateur. La culture brésilienne, notamment sa langue, sa littérature, sa musique et ses traditions, est profondément imprégnée de l'influence portugaise, bien que le Brésil ait également développé une identité culturelle distincte et riche, influencée par un mélange de peuples autochtones, africains et européens.

L'Amérique latine des Caraïbes est une région à la fois géographiquement et culturellement distincte, située dans et autour de la mer des Caraïbes, englobant des îles ainsi que des zones côtières. Sa position unique, entre l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, a joué un rôle crucial dans son développement historique, économique et culturel. La géographie de cette région, caractérisée par une multitude d'îles et de zones côtières, a influencé de nombreux aspects de la vie et de la culture locales. Cette proximité avec la mer a favorisé des activités telles que la navigation, la pêche, et plus tard, le tourisme, qui sont devenus des piliers économiques de la région. De plus, cette situation géographique a fait des Caraïbes un point stratégique dans les routes commerciales historiques, notamment pendant l'époque coloniale. L'histoire des Caraïbes est marquée par la colonisation européenne, le commerce transatlantique des esclaves et les luttes pour l'indépendance. Ces événements ont profondément impacté les structures sociales, politiques et économiques de la région. La traite négrière, en particulier, a laissé une empreinte indélébile, apportant des influences africaines qui se reflètent aujourd'hui dans la musique, la danse, la religion et d'autres aspects culturels. La diversité culturelle est une caractéristique majeure de l'Amérique latine des Caraïbes. Les influences des peuples autochtones, africains, européens et d'autres groupes migratoires ont créé une mosaïque culturelle unique. Cette diversité est particulièrement évidente dans les langues parlées dans la région, qui incluent l'espagnol, le français, l'anglais, le néerlandais, ainsi que diverses langues créoles, chacune reflétant le mélange complexe de l'héritage colonial et des influences culturelles. Économiquement, la région des Caraïbes est importante, non seulement en raison de son rôle dans le commerce maritime historique, mais aussi grâce à son industrie touristique florissante et à son agriculture spécialisée. Ces secteurs économiques sont vitaux pour de nombreuses îles et zones côtières des Caraïbes. Sur le plan politique et international, l'Amérique latine des Caraïbes joue un rôle significatif. La région a été le théâtre d'événements historiques cruciaux qui ont façonné non seulement son propre destin, mais aussi celui de l'Amérique latine dans son ensemble. Les Caraïbes continuent d'avoir une influence importante dans les relations internationales, notamment en raison de leur histoire unique et de leur situation géographique stratégique. Ainsi, l'Amérique latine des Caraïbes se distingue par sa riche histoire, sa diversité culturelle et linguistique, son importance économique et son rôle stratégique dans la région latino-américaine et au-delà.

La compréhension de l'histoire de l'Amérique latine nécessite la distinction entre deux phases historiques majeures. La première, s'étendant du XVIème siècle jusqu'à l'indépendance, est connue comme la période coloniale. Durant cette époque, des puissances européennes comme l'Espagne et le Portugal ont établi leur domination sur la région, marquant profondément les sociétés locales par l'exploitation économique, l'évangélisation, et l'introduction de systèmes sociaux et légaux européens. Le commerce transatlantique des esclaves a également joué un rôle central, transformant la démographie et la culture de la région. Cette période a vu l'émergence de sociétés complexes, structurées autour de hiérarchies raciales et sociales.

La seconde phase, le XIXème siècle, représente la période postcoloniale, marquée par les mouvements d'indépendance contre les colonisateurs européens. Inspirées par les idéaux de la Révolution française et de la Révolution américaine, ces luttes pour l'indépendance ont conduit à la formation de nouveaux États-nations. Après l'indépendance, ces pays ont été confrontés à d'importants défis tels que la formation de gouvernements stables, le développement économique, et la création d'une identité nationale. Cette période a également été caractérisée par des conflits internes, des guerres civiles, et l'influence croissante des États-Unis dans la région.

Ces deux périodes historiques sont essentielles pour comprendre les dynamiques actuelles de l'Amérique latine. La période coloniale a jeté les bases des structures actuelles, tandis que la période postcoloniale a été une ère de changements significatifs, dont l'impact est encore visible dans la région aujourd'hui.

Première phase : du XVIème siècle à l’indépendance – période coloniale

La période coloniale du 16e siècle en Amérique latine marque une ère de transformations profondes et durables pour la région. Cette période a débuté avec l'arrivée des explorateurs et conquistadors européens, principalement espagnols et portugais, qui ont entamé le processus de colonisation. Ils ont établi des colonies, revendiqué des territoires au nom de leurs pays d'origine et mis en place des administrations coloniales. Un élément central de cette période a été le début de la traite transatlantique des esclaves. Des millions d'Africains ont été déportés vers le Nouveau Monde pour travailler dans les plantations de sucre, de tabac et dans les mines. Cette traite a eu un impact profond sur la composition démographique, culturelle et sociale de l'Amérique latine, un héritage qui perdure encore aujourd'hui. Le 16e siècle a également été marqué par l'expansion du christianisme, en particulier du catholicisme, qui a été introduit par les colonisateurs européens. L'Église catholique a joué un rôle majeur, non seulement en matière de religion, mais aussi dans l'éducation, la culture et l'administration. La conversion des populations autochtones au christianisme a souvent été forcée et s'est accompagnée de la destruction de nombreuses traditions et croyances indigènes. En outre, cette époque a vu la création de diverses institutions et structures qui ont façonné le développement socio-économique et politique de l'Amérique latine. Des systèmes économiques basés sur l'exploitation des ressources naturelles et le travail forcé ont été mis en place, et les structures sociales ont été profondément influencées par les normes et les hiérarchies européennes. Le XVIe siècle, donc, a été une période de bouleversements majeurs en Amérique latine. Il a jeté les bases du développement ultérieur de la région et a laissé un héritage complexe qui continue d'influencer l'Amérique latine dans les domaines culturels, sociaux, économiques et politiques.

L'évolution économique de l'Amérique latine durant la période coloniale s'est déroulée en trois étapes distinctes, chacune marquant une transformation majeure dans l'exploitation des ressources de la région. La première étape fut le pillage des métaux précieux. Au début de la colonisation, les conquistadors européens se sont concentrés sur la recherche et l'extraction de l'or et de l'argent des civilisations indigènes, comme les Incas et les Aztèques. Cette période a été caractérisée par un pillage intensif, où d'immenses quantités de métaux précieux ont été transférées de l'Amérique latine vers l'Europe. Ce pillage a eu des conséquences désastreuses sur les sociétés autochtones, marquant le début de l'exploitation économique systématique de la région. La deuxième phase a été l'établissement de l'exploitation minière à grande échelle. Après le pillage initial, les colonisateurs ont mis en place des mines pour extraire de manière systématique l'or et l'argent. Des centres miniers importants, comme la mine d'argent de Potosí, ont été créés, nécessitant une main-d'œuvre abondante souvent fournie par les populations autochtones et, ultérieurement, par des esclaves africains. Cette période a vu la mise en place de l'industrie minière comme pilier central de l'économie coloniale en Amérique latine. La troisième et dernière étape a été le développement du système de plantations. Orientées vers la production de biens tropicaux pour l'exportation vers les métropoles européennes, ces plantations se sont spécialisées dans des cultures telles que le sucre, le café et le coton. Le sucre, en particulier, est devenu un produit d'exportation extrêmement rentable. Ce système reposait largement sur la main-d'œuvre esclave, avec un grand nombre d'Africains déportés pour travailler dans des conditions difficiles. Ces trois phases ont profondément marqué l'économie coloniale de l'Amérique latine, établissant des modèles d'exploitation et de dépendance qui ont continué à influencer le développement économique et social de la région bien après la fin de la période coloniale.

L'économie de l'Amérique latine durant la période coloniale peut être caractérisée comme étant fortement extravertie et dépendante des métropoles européennes. Cette extraversion signifie que l'économie de la région était principalement orientée vers la satisfaction des besoins et des demandes des pays colonisateurs, plutôt que vers le développement interne ou l'autosuffisance. Cette dépendance économique se manifestait de plusieurs manières. Les ressources naturelles et les biens produits en Amérique latine, tels que les métaux précieux, le sucre, le café et le coton, étaient majoritairement exportés vers l'Europe. En retour, les colonies dépendaient des métropoles pour les biens manufacturés et d'autres produits qu'elles ne produisaient pas localement. Cette dynamique commerciale créait un déséquilibre, où les colonies fournissaient des matières premières et importaient des produits finis, ce qui limitait le développement d'industries locales et renforçait la dépendance économique. Il est notable que l'économie de l'Amérique latine était à cette époque deux fois plus orientée vers l'extérieur que celle de l'Europe. Cela s'explique en partie par le fait que les économies coloniales étaient structurées pour répondre aux besoins des métropoles. Les systèmes économiques mis en place par les puissances coloniales visaient à extraire le maximum de richesses des colonies, souvent au détriment du développement économique local et du bien-être des populations autochtones et des esclaves africains. Cette structure économique a eu des conséquences durables pour l'Amérique latine, façonnant des modèles de développement économique qui ont persisté même après l'indépendance. La dépendance économique a également contribué à des inégalités sociales et économiques profondes, des problèmes qui continuent d'affecter la région jusqu'à aujourd'hui.

La société en Amérique latine, formée durant et après la période coloniale, est remarquable par sa diversité multiethnique, résultant de plusieurs siècles de colonisation, de commerce des esclaves et de métissage culturel. La composition ethnique de cette région, avec une population totale d'environ 24 millions d'individus, est particulièrement variée. D'une part, les "blancs", qui sont principalement les descendants des colons européens, constituent environ 20% de la population. Cette catégorie est composée de personnes ayant principalement conservé une ascendance européenne à travers les générations. D'autre part, les "noirs", descendants des Africains amenés en Amérique latine par la traite transatlantique des esclaves, représentent également environ 20% de la population. Ces communautés noires sont particulièrement présentes dans les régions où la traite des esclaves était intensément pratiquée, comme dans certaines parties des Caraïbes et du Brésil. Ensuite, les "métis", issus du mélange entre les Européens, les populations autochtones et, dans une certaine mesure, les Africains, représentent environ 25% de la population. Ce groupe illustre la richesse du métissage ethnique et culturel en Amérique latine, contribuant à une grande diversité d'identités. Enfin, les populations autochtones, ou "Indiens", qui forment environ 35% de la population, sont les descendants des peuples originels de la région. Malgré les défis et les perturbations causés par la colonisation, ces communautés ont réussi à préserver de nombreux éléments de leurs cultures et traditions ancestrales. Dans cette société multiethnique, aucun groupe racial n'est prédominant, créant une mosaïque complexe et unique de cultures, de langues et d'identités. Cependant, il est important de souligner que cette diversité ethnique n'a pas toujours conduit à l'égalité sociale ou économique. L'histoire de l'Amérique latine est également marquée par des tensions raciales et des inégalités, avec des disparités souvent fondées sur l'origine ethnique.

Deuxième phase : le XIXème siècle – période postcoloniale

La pénétration commerciale anglaise

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Le soutien de la Grande-Bretagne aux mouvements d'indépendance en Amérique latine au début du 19e siècle était largement motivé par des intérêts stratégiques et économiques, et a joué un rôle significatif dans le bouleversement de la domination espagnole dans la région. D'un côté, la Grande-Bretagne, en tant que puissance maritime et commerciale majeure, cherchait à affaiblir l'hégémonie de l'Espagne sur l'Amérique latine. En soutenant les mouvements d'indépendance, elle espérait ouvrir de nouvelles opportunités commerciales pour ses marchandises et accéder aux ressources précieuses de la région. Cette démarche visait à redessiner l'équilibre des pouvoirs en sa faveur et à étendre son influence mondiale. De l'autre côté, les nations d'Amérique latine, récemment indépendantes, aspiraient à rompre avec le système mercantiliste espagnol qui limitait leur commerce extérieur. En tissant des liens avec la Grande-Bretagne, elles pouvaient non seulement diversifier leurs relations économiques mais aussi adopter des politiques de libre-échange. Pour la Grande-Bretagne, cela signifiait un accès privilégié à de nouveaux marchés pour ses produits manufacturés et la possibilité d'importer des matières premières à moindre coût. Cependant, cette relation était aussi un jeu politique complexe. La Grande-Bretagne, en se positionnant en soutien des mouvements d'indépendance, pouvait non seulement se présenter comme un allié des nouvelles nations, mais aussi poursuivre ses propres intérêts géopolitiques et économiques. Ce soutien a donc eu des implications profondes pour le développement politique et économique des nations d'Amérique latine, influençant leurs relations internationales et leurs systèmes commerciaux dans les années qui ont suivi.

Les conséquences de la nouvelle orientation économique et des relations commerciales établies entre l'Amérique latine et la Grande-Bretagne après les indépendances ont été significatives, notamment en termes d'impact sur le développement industriel de la région.

Le premier effet majeur de ces changements a été la désindustrialisation dans des pays comme le Brésil, la Colombie et le Mexique. Ces nations avaient commencé à développer leur propre secteur industriel, avec des initiatives dans des domaines tels que le tissage au Mexique et la sidérurgie au Brésil. Cependant, ces industries naissantes se sont trouvées incapables de concurrencer les produits manufacturés plus avancés et moins coûteux provenant de l'Angleterre. La mise en place de politiques de libre-échange a favorisé l'importation de produits britanniques, souvent plus avancés technologiquement et vendus à des prix inférieurs. Cette concurrence accrue a eu un impact dévastateur sur les industries locales, qui étaient encore à leurs balbutiements et ne pouvaient rivaliser ni en termes de coût ni en termes de qualité. En conséquence, de nombreuses petites industries récentes en Amérique latine ont été forcées de fermer, entraînant une désindustrialisation dans plusieurs régions. Ce phénomène a eu des répercussions à long terme sur l'économie de ces pays, retardant leur développement industriel et renforçant leur dépendance envers les exportations de matières premières et les importations de produits finis. Cette désindustrialisation a contribué à façonner le modèle économique de l'Amérique latine, caractérisé par une forte dépendance envers les marchés extérieurs et une vulnérabilité aux fluctuations de ces marchés.

Le second effet majeur des changements économiques et commerciaux survenus en Amérique latine après les indépendances est une spécialisation accrue dans l'exportation de produits tropicaux. Cette évolution est directement liée à la désindustrialisation que la région a subie à la suite de l'ouverture des marchés au libre-échange avec des pays comme la Grande-Bretagne. Avec l'affaiblissement ou la disparition de leurs industries naissantes, de nombreux pays d'Amérique latine se sont trouvés dans une situation où leur option économique la plus viable était l'exportation de produits agricoles tropicaux. Ces produits incluaient notamment le sucre, le café, le coton, et d'autres produits agricoles spécifiques à la région. L'accent mis sur ces exportations a conduit à une économie largement monosectorielle, centrée sur l'agriculture. Cependant, cette dépendance à un seul secteur économique s'est révélée dangereuse pour la stabilité et le développement économiques de la région. Une économie monosectorielle est extrêmement vulnérable aux fluctuations des marchés mondiaux, aux changements de la demande internationale, et aux aléas climatiques, qui peuvent tous avoir un impact dévastateur sur l'économie d'un pays. De plus, cette dépendance limite la diversification économique et la croissance à long terme, car elle ne stimule pas le développement d'autres secteurs industriels ou de services. Cette spécialisation dans l'exportation de produits tropicaux, bien que lucrative à court terme, a posé des défis majeurs pour l'Amérique latine en termes de durabilité économique et de diversification. Elle a contribué à perpétuer la dépendance de la région aux marchés extérieurs et a limité son développement économique global.

La concurrence du sucre de betterave

À la fin du XVIIIème siècle, l'Amérique latine dominait en effet le marché mondial du sucre, représentant 99% de la production globale. Cette prédominance était principalement due à la culture extensive de la canne à sucre, adaptée aux climats tropicaux et subtropicaux de la région. Les plantations de canne à sucre, souvent basées sur un système de travail forcé et d'esclavage, étaient le moteur économique de nombreux pays latino-américains, en particulier dans les Caraïbes. Cependant, au début du XIXème siècle, le développement de la culture de la betterave sucrière a modifié le paysage de la production de sucre à l'échelle mondiale. La betterave sucrière, pouvant être cultivée dans des climats tempérés, a permis à des régions comme l'Europe, l'île Maurice et La Réunion d'entrer en concurrence avec les producteurs de canne à sucre d'Amérique latine. Cette nouvelle concurrence a eu un impact significatif sur le marché du sucre. L'une des conséquences majeures de l'émergence de la betterave sucrière comme alternative à la canne à sucre a été la détérioration des termes de l'échange pour les pays d'Amérique latine. Alors que l'offre mondiale de sucre augmentait en raison de la production accrue de sucre de betterave, les prix du sucre ont commencé à baisser. Cette baisse des prix a affecté négativement les économies latino-américaines qui dépendaient fortement des exportations de sucre. Cette évolution a souligné la vulnérabilité des économies monoproduit et a mis en évidence les risques associés à la dépendance excessive à un seul type de culture pour l'exportation. Pour les pays d'Amérique latine, cela a signifié non seulement une réduction des revenus issus des exportations de sucre, mais également la nécessité de chercher à diversifier leurs économies pour atténuer l'impact de telles fluctuations sur le marché mondial.

Les termes de l'échange sont un concept clé en économie qui mesure le rapport entre les prix moyens des exportations d'un pays et les prix de ses importations. Ce rapport indique la quantité de biens et services importés qu'un pays peut obtenir en échange d'une quantité fixe de ses exportations. Lorsque les prix des exportations augmentent par rapport aux prix des importations, les termes de l'échange s'améliorent pour ce pays. Inversement, si les prix des exportations baissent par rapport aux prix des importations, les termes de l'échange se détériorent. Ce concept est intrinsèquement lié à la balance commerciale d'un pays, qui est la différence entre la valeur des exportations et celle des importations. Une amélioration des termes de l'échange peut entraîner un excédent commercial (où les exportations dépassent les importations), tandis qu'une détérioration peut conduire à un déficit commercial. Il est important de noter que les termes de l'échange sont influencés par divers facteurs et ne sont qu'une partie de l'équation globale affectant la balance commerciale. Dans le cas de l'Amérique latine et de son marché du sucre au XIXe siècle, la détérioration des termes de l'échange signifiait que les pays de la région recevaient moins de revenus pour leurs exportations de sucre tout en dépensant plus pour leurs importations. Cette situation a eu un impact économique significatif, notamment en termes de réduction des revenus d'exportation et d'augmentation de la vulnérabilité aux fluctuations du marché mondial. Cela a mis en lumière l'importance pour les pays dépendant fortement de l'exportation de produits de base de diversifier leur économie afin de réduire les risques associés à la dépendance à un seul produit ou secteur.

L'évolution du marché du sucre au XIXe siècle a eu des répercussions profondes sur l'économie de l'Amérique latine, en particulier sur sa capacité à maintenir une position dominante dans ce domaine. Avec l'émergence de nouveaux concurrents dans la production de sucre, notamment grâce à l'introduction de la betterave sucrière dans des régions comme l'Europe, l'île Maurice et La Réunion, la part de marché de l'Amérique latine a commencé à diminuer. Cette baisse a eu un impact direct sur la capacité des pays latino-américains à financer leurs importations par les revenus générés par les exportations de sucre. À mesure que les revenus des exportations de sucre déclinaient, la balance commerciale de l'Amérique latine a commencé à présenter un déficit. Un déficit commercial signifie que la valeur des importations d'un pays dépasse celle de ses exportations, entraînant une sortie nette de capital. Cette situation a conduit à un processus d'appauvrissement dans la région, car les nations ne pouvaient plus générer suffisamment de revenus d'exportation pour financer leurs importations nécessaires. L'un des effets les plus marquants de cette situation économique a été la désindustrialisation. Comme les petites industries naissantes de l'Amérique latine ne pouvaient pas concurrencer les produits manufacturés importés, notamment ceux en provenance de la Grande-Bretagne, beaucoup d'entre elles ont dû fermer. Cette désindustrialisation a renforcé la dépendance de la région aux exportations de produits de base, limitant ainsi son développement économique et augmentant sa vulnérabilité aux fluctuations des marchés mondiaux. La diminution de la part de marché de l'Amérique latine dans le commerce mondial du sucre, conjuguée à une incapacité à développer un secteur industriel compétitif, a conduit à un affaiblissement économique global de la région. Cette situation a été un facteur clé dans l'appauvrissement de l'Amérique latine et a contribué à sa position dans le contexte des pays du tiers-monde.

L'évolution de la part du sucre de canne dans la production mondiale de sucre au cours des siècles montre des changements significatifs, reflétant les transformations économiques et technologiques dans l'industrie sucrière. Au milieu du 19ème siècle, en 1840, la production mondiale de sucre était largement dominée par le sucre de canne, qui représentait 96 % de la production totale. Cette forte proportion illustre la prédominance des plantations de canne à sucre dans les régions tropicales et subtropicales, notamment en Amérique latine, où les conditions climatiques étaient idéales pour cette culture. Cette période coïncide avec une forte demande de sucre dans le monde et une production principalement basée sur le travail dans les plantations coloniales. Cependant, au tournant du 20ème siècle, la situation a changé de manière significative. En 1900, la part du sucre de canne dans la production mondiale avait chuté à 39 %. Cette baisse drastique a été principalement causée par l'émergence et l'expansion de la production de sucre de betterave, en particulier en Europe. Les avancées technologiques ont rendu la culture et la transformation de la betterave sucrière plus efficace, permettant ainsi à cette dernière de devenir une alternative compétitive au sucre de canne. Cette période a également été marquée par des changements dans les politiques commerciales et agricoles, favorisant la diversification des sources de sucre. Vers la fin du 20ème siècle, en 1990, la part du sucre de canne dans la production mondiale a de nouveau augmenté, atteignant 78 %. Cette remontée peut être attribuée à plusieurs facteurs, dont l'expansion des zones de production de canne à sucre dans des pays tropicaux, l'amélioration des techniques agricoles, et une demande accrue en provenance de nouveaux marchés en développement. Ce regain de la part de marché du sucre de canne reflète également une adaptation réussie de l'industrie face aux défis concurrentiels et aux exigences changeantes du marché mondial. Ces données montrent comment l'industrie sucrière a traversé des périodes de transformation majeure, avec des répercussions économiques importantes pour les pays producteurs de sucre de canne, en particulier ceux d'Amérique latine, et comment elle a évolué pour répondre à la dynamique changeante du marché mondial.

L’abolition de l’esclavage

Des immigrants italiens travaillant dans une plantation de café brésilien au début du XXème siècle.

La distinction entre l'interdiction de la traite des esclaves et l'abolition de l'esclavage est essentielle pour comprendre les différentes étapes de la lutte contre l'esclavage à travers l'histoire. L'interdiction de la traite des esclaves fait référence spécifiquement à l'arrêt légal du commerce des êtres humains réduits en esclavage. Cette interdiction cible le transport et la vente d'esclaves, particulièrement dans le cadre du commerce transatlantique qui a été prédominant du XVIe au XIXe siècle. Cette mesure peut être considérée comme une étape préliminaire vers l'abolition de l'esclavage, mais elle ne signifie pas pour autant que l'esclavage en tant qu'institution a été éliminé. Les individus déjà en état d'esclavage pouvaient rester dans cette condition même après l'interdiction de la traite. Par contraste, l'abolition de l'esclavage concerne la fin de l'esclavage en tant qu'institution légale et juridique. Cette abolition signifie que l'esclavage n'est plus reconnu légalement et que les personnes asservies obtiennent leur liberté. Cette démarche implique un changement plus profond et plus global que la simple interdiction de la traite des esclaves, car elle affecte directement le statut et les droits des personnes réduites en esclavage. L'abolition est souvent le résultat de longs combats législatifs et sociaux, et peut parfois impliquer des conflits militaires. Bien que l'interdiction de la traite des esclaves et l'abolition de l'esclavage soient étroitement liées dans leur objectif final de mettre fin à l'esclavage, elles représentent des étapes distinctes et des processus différents dans l'histoire de cette lutte. La compréhension de cette distinction est fondamentale pour analyser l'évolution des pratiques et des lois relatives à l'esclavage dans le monde.

Les motivations et implications de l'interdiction de la traite des esclaves et de l'abolition de l'esclavage diffèrent considérablement, reflétant la complexité des facteurs qui ont influencé ces deux processus historiques. L'interdiction de la traite des esclaves, d'une part, a pu être motivée par une combinaison de préoccupations morales, de considérations économiques et de pressions internationales. Les mouvements abolitionnistes, souvent guidés par des principes éthiques et humanitaires, ont joué un rôle crucial dans la mise en évidence des horreurs et de l'immoralité de la traite des esclaves. En outre, les changements dans les structures économiques, tels que la transition vers un système de travail libre et salarié, ont également influencé la décision de mettre fin à cette pratique. La pression internationale, notamment les accords et les traités entre nations, a également été un facteur important dans l'adoption de législations interdisant la traite des esclaves. D'autre part, l'abolition de l'esclavage a souvent été le résultat de facteurs plus divers. Les préoccupations humanitaires et morales ont continué à être un moteur clé, mais des bouleversements politiques, tels que les révolutions et les guerres civiles, ont également joué un rôle majeur. Dans certains cas, l'abolition de l'esclavage a été une conséquence directe de conflits politiques, comme ce fut le cas lors de la Guerre de Sécession aux États-Unis. De plus, les changements sur le marché du travail et l'évolution des économies ont également influencé la décision de mettre fin à l'esclavage, car de nombreux pays ont commencé à reconnaître la nécessité d'une main-d'œuvre libre pour le développement économique. Ces deux concepts, bien que liés dans leur objectif ultime de mettre fin à l'esclavage, ont eu des effets différents sur les individus et les sociétés. L'interdiction de la traite des esclaves a souvent été un premier pas vers l'abolition, mais elle n'a pas immédiatement mis fin à l'esclavage existant. L'abolition de l'esclavage, quant à elle, a eu des implications plus directes et profondes pour les sociétés, entraînant des changements fondamentaux dans les structures sociales et économiques. Il est donc essentiel de comprendre et d'étudier ces deux concepts séparément pour saisir pleinement leur impact historique et social.

L'interdiction de la traite des esclaves et l'abolition de l'esclavage, bien qu'étroitement liées, se distinguent également par leurs cadres juridiques et leurs chronologies historiques. Ces différences influencent la manière dont chaque processus a été mis en œuvre et les conséquences qu'il a eues. L'interdiction de la traite des esclaves a souvent été mise en œuvre par le biais de traités internationaux, de lois nationales ou de réglementations locales. Ces mesures juridiques pouvaient être le résultat de négociations entre pays, de pressions internationales, ou de changements dans la politique intérieure. Par exemple, le Traité de Vienne de 1815 a marqué un engagement international contre la traite transatlantique des esclaves, et le Slave Trade Act de 1807 a interdit la traite des esclaves dans l'empire britannique. Ces actions ont posé les bases juridiques pour lutter contre le commerce des esclaves, mais n'ont pas immédiatement conduit à l'abolition de l'esclavage lui-même. L'abolition de l'esclavage, en revanche, a souvent été le résultat d'une combinaison de législation, d'action exécutive, et de changements sociaux et économiques. L'abolition pouvait être mise en œuvre par des lois, comme le 13ème amendement de la Constitution des États-Unis, ou par des décrets, comme l'abolition de l'esclavage par Abraham Lincoln avec la Proclamation d'émancipation. Parfois, l'abolition a été le résultat de changements sociaux plus larges, tels que des mouvements de réforme ou des révolutions. Ces deux processus ont eu des impacts différents sur les personnes et les communautés. L'interdiction de la traite des esclaves a mis fin à un aspect crucial de l'institution de l'esclavage, mais elle n'a pas libéré ceux qui étaient déjà esclaves. L'abolition de l'esclavage, en revanche, a eu un impact plus direct sur la vie des esclaves, en leur accordant la liberté et en modifiant les structures sociales et économiques. Pour toutes ces raisons, il est important de reconnaître et de comprendre l'interdiction de la traite des esclaves et l'abolition de l'esclavage comme des processus distincts, chacun avec ses propres complexités et implications. Cela permet une compréhension plus nuancée de la manière dont l'esclavage a été combattu et finalement aboli dans différentes régions du monde.

L'interdiction de la traite des esclaves a pris une importance internationale croissante au XIXe siècle, période marquée par un mouvement grandissant en faveur de l'abolition de l'esclavage en Europe et dans les Amériques. Ce mouvement abolitionniste était motivé par une combinaison de considérations morales, éthiques et économiques, et a conduit à l'adoption de divers accords et traités internationaux destinés à mettre fin à la traite des esclaves. Un jalon significatif dans cette lutte a été la déclaration issue du Congrès de Vienne en 1815. Dans le contexte des négociations visant à redessiner la carte de l'Europe après les guerres napoléoniennes, les puissances européennes ont pris position contre la traite négrière. La déclaration du 8 février 1815 a condamné la traite des esclaves comme étant "contraire aux principes de l'humanité et de la morale universelle". Cette prise de position a représenté un moment crucial dans la reconnaissance de l'inhumanité de la traite des esclaves et a établi un cadre pour des actions internationales ultérieures contre cette pratique. Bien que la déclaration de Vienne ait marqué un tournant important, elle n'était pas directement liée au Traité de Vienne. Sa portée était davantage symbolique et morale, et elle ne s'est pas immédiatement traduite par une action concrète pour mettre fin à la traite des esclaves. Cependant, elle a posé les bases pour que la communauté internationale reconnaisse la nécessité d'agir contre la traite des esclaves, conduisant finalement à des interdictions légales plus formelles et à des efforts internationaux coordonnés pour mettre fin à cette pratique.

L'abolition de l'esclavage en Amérique latine, et notamment au Brésil, représente un processus historique complexe et prolongé, caractérisé par une diversité de rythmes et de modalités dans différents pays de la région. En ce qui concerne le Brésil, l'abolition de l'esclavage en 1888 est le résultat d'une évolution juridique et politique s'étalant sur tout le XIXe siècle. Le Brésil, dont l'économie reposait fortement sur le travail des esclaves, en particulier dans les plantations de café et de sucre, a été parmi les derniers pays du continent américain à mettre fin à cette pratique. Le processus d'abolition a été influencé par plusieurs facteurs, y compris les mouvements abolitionnistes internationaux et les changements socio-économiques. Toutefois, la résistance de l'élite économique brésilienne, qui dépendait de la main-d'œuvre esclave, a considérablement retardé ce processus. Ce n'est qu'en 1888, avec la promulgation de la "Lei Áurea" (Loi d'Or) par la princesse Isabel, que l'esclavage fut officiellement aboli au Brésil. Cependant, cette abolition légale ne s'est pas accompagnée de mesures adéquates pour intégrer les anciens esclaves dans la société en tant que citoyens libres, entraînant des défis considérables pour eux et pour la société brésilienne dans son ensemble. Cette période de transition vers une société post-esclavagiste a été marquée par des luttes sociales et des défis économiques importants. L'expérience de l'abolition de l'esclavage en Amérique latine démontre la complexité de démanteler une institution aussi profondément ancrée dans les structures économiques et sociales, et les impacts de l'esclavage se sont fait ressentir longtemps après son abolition officielle.

La "Lei do Ventre Livre", ou loi du ventre libre, adoptée au Brésil en 1871, représente une étape cruciale dans le processus d'abolition de l'esclavage dans ce pays. Cette loi a constitué un changement fondamental dans la législation sur l'esclavage au Brésil et a joué un rôle important dans l'érosion progressive de cette institution. Selon cette loi, tous les enfants nés de mères esclaves après sa promulgation étaient déclarés libres à la naissance. Bien qu'ils restent sous la garde de leurs propriétaires jusqu'à l'âge adulte, souvent pour travailler afin de compenser les "coûts" de leur entretien, le statut de ces enfants était légalement différent de celui de leurs parents. La "Lei do Ventre Livre" représentait une reconnaissance implicite du caractère inacceptable de l'esclavage, et elle a ouvert la voie à des réformes ultérieures. Cette loi n'a pas mis fin immédiatement à l'esclavage, mais elle a marqué le début d'un processus qui réduirait progressivement le nombre d'esclaves dans le pays. En garantissant la liberté aux générations futures, la loi a posé les fondements d'une société brésilienne sans esclavage, bien que les effets complets de cette législation ne se soient manifestés que des années plus tard. L'adoption de la "Lei do Ventre Livre" a été le résultat d'une combinaison de pressions internes et externes. Le mouvement abolitionniste gagnait en force au Brésil, influencé par des mouvements similaires dans d'autres parties du monde, tandis que les changements économiques et sociaux rendaient de plus en plus intenable le maintien de l'esclavage. Cette loi a donc été un pas crucial vers l'abolition complète de l'esclavage au Brésil, qui a finalement été réalisée avec la "Lei Áurea" en 1888.

Bien que la "Lei do Ventre Livre" de 1871 ait été un pas important vers l'abolition de l'esclavage au Brésil, elle n'a pas immédiatement conduit à la fin de cette institution. Il a fallu attendre les années 1880 pour que des mesures plus décisives soient prises par le gouvernement brésilien. En 1885, une avancée significative a été réalisée avec la signature d'une nouvelle loi par l'empereur Dom Pedro II. Cette loi prévoyait une abolition progressive de l'esclavage. Elle représentait un engagement plus ferme envers l'éradication de l'esclavage, bien qu'elle ait encore envisagé une transition graduelle plutôt qu'une fin immédiate de l'esclavage. Finalement, en 1888, le Brésil a franchi une étape historique avec la promulgation de la "Lei Áurea" ou "Loi d'Or". Cette loi, signée par la princesse Isabel pendant la régence de Dom Pedro II, a déclaré l'émancipation immédiate et inconditionnelle de tous les esclaves au Brésil. La signature de la "Lei Áurea" a marqué la fin officielle de l'esclavage dans le pays et a été une victoire majeure pour le mouvement abolitionniste. Elle a représenté la culmination de plusieurs décennies de lutte contre l'esclavage et a été célébrée dans tout le Brésil comme un moment historique. Cependant, il est important de reconnaître que l'abolition de l'esclavage ne s'est pas accompagnée de mesures suffisantes pour intégrer les anciens esclaves dans la société brésilienne en tant que citoyens libres et égaux. L'après-abolition a présenté de nombreux défis, notamment en ce qui concerne la discrimination, la pauvreté et l'accès limité à l'éducation et aux opportunités économiques pour les anciens esclaves.

L'abolition de l'esclavage en Amérique latine a entraîné une transformation majeure de l'économie régionale, avec des conséquences variées et complexes. D'une part, l'abolition a ouvert la voie au développement d'une économie plus diversifiée et dynamique. Les anciens esclaves, en intégrant la population active en tant que travailleurs libres, ont eu la possibilité de contribuer à différents secteurs de l'économie. Cela a permis à certaines industries de se développer et de prospérer, augmentant ainsi la productivité et la croissance économique dans plusieurs régions. Cette diversification économique était essentielle pour le développement à long terme des pays d'Amérique latine, car elle réduisait leur dépendance à des économies basées principalement sur l'agriculture et l'exploitation minière. Cependant, la transition vers un système de travail libre n'a pas été facile. De nombreux anciens esclaves ont été confrontés à des défis économiques considérables, notamment en raison de la discrimination persistante et d'un manque d'accès aux ressources et aux opportunités. Trouver un emploi stable et sécuriser un niveau de vie décent sont devenus des défis majeurs pour ces populations nouvellement libérées. Cette situation a été exacerbée par le fait que l'abolition de l'esclavage ne s'est souvent pas accompagnée de politiques ou de programmes adéquats pour faciliter l'intégration économique et sociale des anciens esclaves. De plus, l'abolition de l'esclavage a eu un impact important sur les industries qui dépendaient traditionnellement du travail esclave, comme l'agriculture et l'exploitation minière. Ces secteurs ont dû s'adapter à de nouvelles pratiques de travail et à une main-d'œuvre potentiellement moins abondante et plus coûteuse. Ce changement a parfois entraîné une période de perturbation et d'ajustement, affectant la production et la rentabilité.

L'abolition de l'esclavage en Amérique latine a entraîné d'importantes conséquences économiques, marquées principalement par une augmentation des coûts de production et une transformation significative de la composition de la main-d'œuvre. Suite à l'abolition de l'esclavage, les propriétaires de plantations et les industriels ont dû faire face à une augmentation des coûts de production. Auparavant, ces entreprises s'appuyaient sur le travail esclave, qui représentait une source de main-d'œuvre extrêmement bon marché. Avec l'abolition, elles ont été contraintes de recourir à une main-d'œuvre salariée, ce qui, même si les salaires étaient bas, constituait un coût supérieur à celui de l'esclavage. Cette transition a nécessité une réorganisation des méthodes de production et a eu un impact sur la rentabilité des entreprises, en particulier dans l'agriculture et l'exploitation minière, qui dépendaient fortement du travail esclave. Parallèlement, l'abolition de l'esclavage a coïncidé avec une vague d'immigration européenne en Amérique latine. Cette immigration a été encouragée par les gouvernements de la région comme un moyen de compenser la perte de la main-d'œuvre esclave et de répondre au besoin croissant de travailleurs dans les plantations et d'autres secteurs de l'économie. Les immigrants européens, attirés par la perspective d'opportunités économiques et une vie meilleure, ont constitué une nouvelle main-d'œuvre salariée. Ils ont apporté des compétences et des connaissances variées, contribuant ainsi à la diversification et à la modernisation des économies locales. Cependant, cette immigration massive a également créé des défis sociaux, notamment en ce qui concerne l'intégration de ces nouveaux arrivants et les interactions avec les populations locales, y compris les anciens esclaves et les communautés autochtones. L'abolition de l'esclavage a marqué un tournant dans le développement économique de l'Amérique latine, caractérisé par des changements dans les coûts de production et la dynamique de la main-d'œuvre. Ces transformations ont façonné les sociétés et les économies de la région dans les années post-abolition, posant à la fois des défis et offrant de nouvelles opportunités de croissance et de développement.

Peuplement et développement des régions tempérées

La différenciation du développement économique en Amérique latine, notamment entre les pays de la "pointe" sud (Argentine, Chili, Uruguay) et ceux plus proches des tropiques, est un phénomène significatif du début du XXe siècle. Les pays de la "pointe" sud de l'Amérique latine, à savoir l'Argentine, le Chili et l'Uruguay, ont connu un processus d'industrialisation réussi pendant cette période. Cette industrialisation s'est accompagnée d'une croissance démographique et économique notable. En 1800, ces pays représentaient environ 5 % de la population totale de l'Amérique latine, mais d'ici 1913, cette part avait presque triplé, atteignant 14 %. Parallèlement, leur part dans les exportations totales de la région a également connu une augmentation impressionnante, passant de 14 % en 1800 à 41 % en 1913. Ces chiffres témoignent d'une expansion économique et démographique significative dans ces pays. En revanche, les pays plus proches des tropiques, souvent spécialisés dans l'agriculture de plantation, ont subi un processus de désindustrialisation et ont été affectés par la crise des plantations. Cette différence de trajectoire économique entre les pays de la pointe sud et ceux de l'intérieur tropical peut s'expliquer par plusieurs facteurs, notamment les conditions climatiques, la nature des ressources disponibles, les politiques économiques adoptées et l'histoire coloniale. L'Argentine, le Chili et l'Uruguay, avec leurs climats plus tempérés, ont pu développer des secteurs économiques variés, y compris l'industrie et l'élevage, tandis que les pays tropicaux se sont davantage concentrés sur l'agriculture de plantation, une dépendance qui les a rendus vulnérables aux fluctuations des marchés mondiaux et à la concurrence internationale. Cette dynamique économique a eu des implications profondes sur le développement de l'Amérique latine, influençant les trajectoires économiques et sociales des différents pays de la région jusqu'à aujourd'hui.

À la fin du XIXe siècle, l'Argentine s'est distinguée en devenant l'un des pays les plus riches du monde, grâce à un modèle économique qui s'écartait de celui d'autres nations d'Amérique latine. Plusieurs facteurs ont contribué à cette prospérité et au développement économique du pays. Premièrement, l'Argentine a profité d'une agriculture prospère, avec d'immenses espaces aménagés pour l'agriculture commerciale. Ces terres agricoles étaient principalement dédiées à la production de produits destinés à l'exportation, comme les céréales et la viande bovine. Cette orientation vers l'exportation a été soutenue par un climat favorable et des sols fertiles, ainsi que par l'adoption de techniques agricoles modernes et efficaces, plaçant l'Argentine parmi les principaux exportateurs agricoles mondiaux. Deuxièmement, l'Argentine a bénéficié d'un afflux significatif de capitaux européens. Ces investissements étrangers ont été cruciaux pour le développement économique du pays, finançant la construction d'infrastructures essentielles comme les chemins de fer, les services publics et le développement industriel. Cette injection de capitaux a stimulé la croissance économique et a aidé à diversifier l'économie argentine, la rendant plus robuste et dynamique. Enfin, la forte immigration européenne a joué un rôle majeur dans le développement de l'Argentine. Les immigrants, arrivés en grand nombre, ont apporté de nouvelles compétences et une main-d'œuvre indispensable à l'expansion économique du pays. Ils ont été un facteur clé dans le développement de l'agriculture, la construction d'infrastructures et la croissance urbaine, contribuant également à la diversité culturelle et démographique de l'Argentine. Ces éléments combinés ont permis à l'Argentine de connaître une période de prospérité économique et de se distinguer par rapport à d'autres pays d'Amérique latine, souvent moins diversifiés économiquement et plus dépendants de l'exportation de matières premières.

L'introduction des bateaux frigorifiques à la fin du XIXe siècle a marqué une transformation significative dans l'économie de l'Argentine, en particulier dans ses secteurs agricole et bovin. Cette avancée technologique a permis à l'Argentine d'exporter ses produits agricoles et sa viande bovine vers des marchés internationaux plus éloignés, transformant ainsi son économie vers une agriculture plus spéculative et orientée vers l'exportation. Cette capacité à exporter des produits frais a ouvert de nouvelles opportunités économiques pour l'Argentine et a renforcé son rôle en tant que fournisseur clé sur le marché mondial, notamment en Europe. Cependant, elle a également conduit à une dépendance accrue vis-à-vis de la Grande-Bretagne, qui était l'un de ses principaux partenaires commerciaux. Bien que cette relation ait été bénéfique pour l'économie argentine en termes d'accès aux marchés et de revenus d'exportation, elle comportait également des risques liés aux fluctuations de la demande et aux politiques commerciales britanniques. Pendant ce temps, d'autres pays d'Amérique latine qui n'avaient pas réussi à diversifier leur économie ont fait face à des défis différents. Alors que des nations comme l'Argentine tiraient profit de leur capacité à s'adapter et à capitaliser sur les nouvelles technologies et les marchés émergents, les pays fortement dépendants de l'agriculture de plantation et de l'exportation de matières premières ont rencontré des difficultés. Ces pays ont été confrontés à la concurrence croissante et aux changements dans les marchés mondiaux, ce qui a entravé leur développement économique et leur croissance. L'évolution des technologies de transport, en particulier l'avènement des bateaux frigorifiques, a joué un rôle crucial dans le façonnement de l'économie de l'Argentine et a eu un impact significatif sur le paysage économique de l'Amérique latine dans son ensemble. Les pays capables de s'adapter et de se diversifier ont bénéficié de cette évolution, tandis que ceux qui n'ont pas réussi à le faire ont été confrontés à des défis accrus.

Le développement économique de l'Amérique latine a été profondément influencé par l'héritage du système des plantations établi durant les périodes coloniales espagnole et portugaise. Sous le pacte colonial, l'économie de l'Amérique latine était principalement orientée pour répondre aux besoins des pays colonisateurs. Cette orientation a favorisé une économie basée sur l'exportation de matières premières, comme les produits agricoles et les minéraux, plutôt que sur le développement d'industries locales. Avec l'acquisition de l'indépendance au début du XIXe siècle, les pays d'Amérique latine ont eu l'opportunité de remodeler leurs économies. En théorie, ils auraient pu suivre l'exemple des États-Unis d'Amérique, qui ont adopté des politiques protectionnistes pour soutenir et développer leur industrie naissante. Le protectionnisme, en imposant des tarifs sur les importations étrangères, aurait pu aider à protéger et à encourager le développement industriel en Amérique latine, favorisant ainsi une économie plus diversifiée et autonome. Cependant, dans la pratique, de nombreux pays d'Amérique latine ont continué à se concentrer sur l'exportation de produits de base. Plusieurs facteurs ont contribué à cette tendance, y compris la dépendance établie aux marchés d'exportation, l'influence des investissements étrangers, et parfois la résistance interne à des changements économiques radicaux. De plus, les conditions politiques et économiques internes dans de nombreux pays d'Amérique latine ont rendu difficile la mise en place de politiques protectionnistes efficaces. Bien que l'indépendance ait offert la possibilité d'une transformation économique, la réalité des choix politiques et économiques faits dans de nombreux pays d'Amérique latine a conduit à la perpétuation, dans une certaine mesure, des structures économiques établies pendant la période coloniale. Cela a eu des implications durables sur le développement économique et social de la région.

L'influence de l'impérialisme britannique en Amérique latine au XIXe et début du XXe siècle s'est manifestée principalement à travers l'exercice d'une puissance économique et politique, plutôt que par une colonisation directe. Au lieu de contrôler les territoires, la Grande-Bretagne a exercé son influence sur les pays latino-américains en les engageant dans des relations économiques qui les rendaient dépendants des conditions britanniques, notamment en matière de commerce et de financement. La Grande-Bretagne a favorisé des politiques de libre-échange en Amérique latine, permettant ainsi aux produits britanniques de pénétrer largement les marchés de la région. Cette stratégie a ouvert les économies latino-américaines aux biens manufacturés britanniques, tandis que les pays d'Amérique latine exportaient en retour des matières premières et des produits agricoles. Cette dynamique commerciale a avantagé l'économie britannique tout en limitant le développement industriel local en Amérique latine. En plus du commerce, les investissements britanniques dans des secteurs clés comme les chemins de fer, les mines et les services publics ont été importants. Ces investissements ont contribué à développer l'infrastructure et l'économie de la région, mais ont également créé une dépendance financière des pays latino-américains envers la Grande-Bretagne. Cette situation a renforcé l'influence économique britannique dans la région. La pression de la Grande-Bretagne pour maintenir des politiques de libre-échange a également empêché les pays latino-américains d'adopter des politiques protectionnistes qui auraient pu favoriser le développement de leurs propres industries. En conséquence, les produits britanniques ont dominé les marchés latino-américains, et le développement industriel dans la région a été entravé.

L'influence économique britannique en Amérique latine au XIXe et début du XXe siècle a eu des répercussions profondes sur le développement économique de la région, entraînant une série de conséquences qui ont perpétué certains aspects du pacte colonial et contribué au sous-développement de ces nations. La première conséquence notable a été la désindustrialisation. Sous la pression du libre-échange favorisé par les Britanniques, les pays d'Amérique latine ont eu du mal à développer leurs propres industries. Face à la concurrence des produits manufacturés britanniques, souvent plus avancés et moins chers, les industries naissantes de la région n'ont pas pu se développer. Cette situation a empêché la diversification économique et a maintenu la dépendance de la région à l'égard des marchés étrangers. Par ailleurs, l'économie de l'Amérique latine est restée concentrée sur l'exportation de matières premières. La domination des exportations de produits comme les produits agricoles et les minéraux a continué à caractériser les économies de la région, renforçant leur vulnérabilité aux fluctuations des marchés mondiaux et limitant leur capacité à développer une économie diversifiée et autonome. Enfin, le système commercial mis en place a été largement au profit de la Grande-Bretagne. Les accords commerciaux et les investissements britanniques dans la région étaient conçus pour répondre en premier lieu aux besoins de l'économie britannique. Cela a souvent été au détriment du développement économique local en Amérique latine, perpétuant une forme de dépendance économique qui rappelle celle du pacte colonial. Ces facteurs ont ensemble contribué à maintenir les pays d'Amérique latine dans un état de sous-développement économique. Bien qu'indépendants sur le plan politique, ces pays ont lutté pour se libérer des chaînes économiques de leur passé colonial et des influences impérialistes ultérieures, entravant leur chemin vers un développement économique autonome et diversifié.

L’Inde et la Chine face au défi occidental

L'Inde et la Chine partagent une histoire longue et complexe marquée par des interactions significatives avec les puissances occidentales, bien que ces interactions aient pris des formes différentes dans chaque pays.

En Inde, l'interaction avec l'Occident a été profondément influencée par la colonisation britannique. A partir du XVIIe siècle, avec l'arrivée de la Compagnie britannique des Indes orientales, l'Inde a commencé à être intégrée dans l'économie mondiale dominée par les puissances européennes. Au fil du temps, ce qui a commencé comme une relation commerciale s'est transformé en une domination politique et culturelle, culminant avec le Raj britannique au XIXe siècle. Sous la domination britannique, l'Inde a subi de profondes transformations économiques, sociales et politiques. La réponse indienne à cette domination a pris diverses formes, allant de la coopération et de l'adaptation à la résistance et à la lutte pour l'indépendance, qui a finalement été obtenue en 1947.

La Chine, quant à elle, a connu une série d'interactions complexes avec les puissances occidentales, en particulier à partir du milieu du XIXe siècle. Les guerres de l'opium, initiées par la Grande-Bretagne pour imposer le commerce de l'opium en Chine, ont marqué le début d'une période d'influence occidentale accrue en Chine, connue sous le nom de "siècle d'humiliation". Cette période a été caractérisée par des concessions territoriales, des traités inégaux et la perte de souveraineté dans certaines régions. La Chine a répondu par une série de réformes, des soulèvements populaires comme la Révolte des Boxers, et finalement par la Révolution de 1911 qui a mis fin à la dynastie Qing et a établi la République de Chine. Ces interactions avec les puissances occidentales ont eu des impacts durables sur l'Inde et la Chine. Elles ont non seulement façonné leur développement économique et politique, mais ont également laissé un héritage culturel et social complexe. Les réponses de l'Inde et de la Chine à l'influence occidentale ont été influencées par leurs contextes historiques et culturels uniques, et ont façonné leur trajectoire dans le monde moderne.

Le principal défi auquel l'Inde a été confrontée dans ses interactions avec l'Occident a été la colonisation britannique. Au départ, la présence britannique en Inde était principalement commerciale, initiée par la Compagnie britannique des Indes orientales au XVIIe siècle. Cette compagnie commerciale, dotée de pouvoirs étendus, a progressivement étendu son influence en Inde, exploitant les divisions politiques et les conflits internes pour établir son contrôle. Au 18e et au début du 19e siècle, la Compagnie des Indes orientales a réussi à étendre son contrôle sur de vastes régions de l'Inde, utilisant à la fois la diplomatie et la force militaire. Cette période a vu l'émergence d'une administration britannique en Inde, bien que le pouvoir ait été exercé indirectement à travers la Compagnie. La situation a radicalement changé après la révolte des cipayes en 1857, un soulèvement majeur contre la domination britannique. En réponse à cette révolte, le gouvernement britannique a dissous la Compagnie des Indes orientales et a pris le contrôle direct de l'Inde, inaugurant l'ère du British Raj. De 1858 à 1947, l'Inde est restée sous la domination britannique directe, marquant une période de changements profonds dans la structure politique, économique et sociale du pays. Sous le Raj britannique, l'Inde a été intégrée dans l'économie coloniale mondiale, servant de marché pour les produits britanniques et de source de matières premières. La colonisation a eu des conséquences durables sur l'Inde, notamment en termes de restructuration économique, de modifications des structures sociales et de l'émergence du mouvement nationaliste indien, qui a finalement conduit à l'indépendance en 1947. Cette période de l'histoire indienne est cruciale pour comprendre les dynamiques contemporaines du pays, notamment ses relations avec l'Occident et son développement politique et économique.

La Chine, au cours de son histoire moderne, a été confrontée à des défis majeurs posés par l'impérialisme occidental, bien qu'elle n'ait pas subi de colonisation directe comme l'Inde. Les interactions de la Chine avec les puissances occidentales au XIXe et au début du XXe siècle ont été marquées par la coercition et l'imposition de ce qu'on appelle les "traités inégaux". Ces traités inégaux ont été imposés à la Chine suite à une série de conflits, notamment les Guerres de l'Opium, initiées par la Grande-Bretagne pour forcer la Chine à ouvrir son commerce, en particulier celui de l'opium. À la suite de ces conflits, des puissances telles que la Grande-Bretagne, la France et plus tard les États-Unis, ont contraint la Chine à accepter des accords désavantageux. Ces traités ont forcé la Chine à ouvrir plusieurs de ses ports au commerce international (ports conventionnés), à céder des territoires, à limiter ses tarifs douaniers, et à accorder des privilèges extraterritoriaux aux citoyens étrangers. En plus des ports conventionnés, des concessions étrangères ont été établies dans plusieurs villes chinoises. Ces concessions étaient effectivement gouvernées par des puissances étrangères et étaient hors de la juridiction chinoise. Elles ont permis aux puissances occidentales d'exercer une influence économique et politique considérable sur ces régions. Cette période, souvent décrite en Chine comme le "siècle d'humiliation", a eu un impact profond sur la société, l'économie et la politique chinoises. Elle a contribué à l'affaiblissement de la dynastie Qing, a alimenté les sentiments nationalistes et anti-impérialistes, et a finalement conduit à des changements politiques majeurs, dont la Révolution Xinhai de 1911 qui a mis fin à la monarchie en Chine et a établi la République de Chine. Ces expériences avec l'impérialisme occidental ont laissé un héritage durable en Chine, influençant sa politique étrangère, son identité nationale et sa trajectoire de développement au cours du XXe siècle.

L'Inde et la Chine, bien qu'ayant fait face à des défis similaires liés à l'impérialisme occidental, ont répondu de manière distincte, façonnant ainsi différemment leur identité et leur système politique modernes. En Inde, la réponse aux défis posés par la colonisation britannique a été marquée par un mouvement de lutte pour l'indépendance qui a pris de l'ampleur au début du XXe siècle. Cette lutte, incarnée par des figures telles que Mahatma Gandhi et Jawaharlal Nehru, s'est caractérisée par des approches non-violentes et des campagnes de désobéissance civile. L'indépendance de l'Inde, obtenue en 1947, a été le résultat d'une combinaison de résistance intérieure, de négociations politiques et de changements dans la politique britannique après la Seconde Guerre mondiale. Cette période a profondément influencé la formation de l'identité nationale indienne, l'établissement d'une démocratie parlementaire et la mise en place de politiques visant à surmonter l'héritage de la colonisation. En Chine, les défis de l'impérialisme occidental ont joué un rôle crucial dans la montée en puissance du parti communiste chinois. Face à l'affaiblissement de la dynastie Qing et à la frustration croissante face aux traités inégaux et à la pénétration étrangère, un mouvement nationaliste a émergé, aboutissant à la Révolution de 1911 et à la création de la République de Chine. Cependant, c'est avec la longue lutte du Parti communiste chinois contre les forces nationalistes du Kuomintang, exacerbée par l'invasion japonaise et les problèmes internes, que la République populaire de Chine a été finalement établie en 1949 sous la direction de Mao Zedong. Cette transformation a marqué un tournant radical dans l'histoire chinoise, établissant un régime communiste qui a profondément remodelé la structure politique, économique et sociale du pays. Ainsi, bien que l'Inde et la Chine aient toutes deux été influencées par leur interaction avec les puissances occidentales, leurs réponses et les résultats de ces interactions ont été largement différents, façonnant de manière unique leurs chemins respectifs dans le monde moderne.

L’Inde de 1760 à 1914

De 1760 à 1914, l'Inde a subi des transformations majeures sous l'effet du Raj britannique, une période caractérisée par l'expansion et la consolidation du contrôle britannique sur le sous-continent. Cette ère a apporté des changements significatifs qui ont touché tous les aspects de la société indienne.

Au départ, l'influence britannique en Inde était principalement commerciale, menée par la Compagnie britannique des Indes orientales. Cependant, après la bataille de Plassey en 1757, la Compagnie a commencé à jouer un rôle plus politique et administratif. Au fil du temps, le contrôle britannique s'est étendu, avec la Compagnie prenant le pouvoir sur de vastes régions de l'Inde. Cette expansion a été facilitée par une combinaison de supériorité militaire, d'alliances politiques avec certains États princiers et de l'exploitation des rivalités locales. L'impact de la domination britannique en Inde a été vaste et profond. Économiquement, l'Inde a été intégrée dans l'économie coloniale mondiale, devenant une source de matières premières pour l'industrie britannique et un marché pour ses produits finis. Cette réorientation de l'économie indienne a eu des répercussions sur les structures traditionnelles de production et de commerce. De plus, la mise en place d'infrastructures telles que les chemins de fer et le système télégraphique a contribué à la modernisation de certains aspects de l'Inde, bien que ces développements aient principalement servi les intérêts coloniaux.

Sur le plan social et culturel, la présence britannique a introduit de nouveaux systèmes éducatifs, juridiques et administratifs. Ces changements ont souvent provoqué des tensions, car ils remettaient en question les pratiques et les structures traditionnelles. La réponse à ces défis a pris diverses formes, allant de l'adaptation et l'acceptation à la résistance et au nationalisme. Le nationalisme indien, en particulier, a pris de l'ampleur au début du 20e siècle, en réaction à la domination et aux politiques britanniques. Ce mouvement a lutté pour l'autonomie politique et l'indépendance de l'Inde, une lutte qui s'est intensifiée au fil des décennies et qui a finalement abouti à l'indépendance de l'Inde en 1947. La période du Raj britannique a été une ère de changement radical pour l'Inde, influençant de manière durable son parcours vers la modernité. Les impacts de cette période se reflètent dans de nombreux aspects de l'Inde contemporaine.

La période de domination britannique en Inde a été marquée par d'importants changements économiques et sociaux, résultant en grande partie de l'introduction de nouvelles technologies et infrastructures par les Britanniques. Ces développements ont eu un impact profond sur la structure et la dynamique de la société indienne. Un des changements les plus significatifs a été l'introduction de nouveaux modes de transport. Les chemins de fer, en particulier, ont révolutionné la manière dont les biens et les personnes se déplaçaient à travers le vaste territoire de l'Inde. La construction de vastes réseaux ferroviaires a non seulement facilité le commerce et le transport des matières premières nécessaires à l'économie coloniale, mais a également permis une plus grande mobilité de la population. De même, l'introduction des bateaux à vapeur a amélioré les connexions entre l'Inde et d'autres régions, notamment en termes de commerce et de mouvement de troupes. En outre, les Britanniques ont introduit des formes de communication modernes comme le télégraphe. Cette innovation a permis une communication plus rapide et plus efficace entre différentes parties du pays. Le système télégraphique a non seulement facilité l'administration et le contrôle colonial, mais a également joué un rôle dans la diffusion des idées et l'échange d'informations à travers l'Inde. Ces développements, bien que largement conçus pour servir les intérêts de la Grande-Bretagne en Inde, ont également contribué à transformer la société indienne. Ils ont aidé à briser les barrières géographiques et ont contribué à un sentiment d'unité parmi des régions diverses du pays. Cependant, ces changements sont également venus avec leur lot de défis, notamment l'exploitation des ressources et la perturbation des économies locales. En définitive, l'impact de la domination britannique et de ses innovations technologiques en Inde a été complexe, façonnant le pays de manière durable.

Durant leur domination en Inde, les Britanniques ont introduit de profonds changements dans les structures de gouvernement, de justice et d'éducation, qui ont eu un impact considérable sur la société indienne. Le gouvernement et l'administration britanniques en Inde se sont caractérisés par l'introduction d'un système de gouvernance centralisé et efficace, inspiré du modèle britannique. Cette administration, dirigée principalement par des fonctionnaires britanniques, a instauré un contrôle structuré sur le pays, bien que des Indiens aient également occupé des postes subalternes. Cette structure bureaucratique a permis aux Britanniques de gérer et de contrôler efficacement leurs vastes territoires indiens. Parallèlement, les Britanniques ont implanté un système de droit et de justice basé sur les principes juridiques britanniques. Ce système a souvent remplacé ou modifié les pratiques juridiques traditionnelles de l'Inde, créant parfois des tensions en raison de la divergence entre les lois britanniques et les contextes culturels et sociaux locaux. En matière d'éducation, l'influence britannique a été marquée par l'établissement d'écoles et d'universités de style occidental. Ces institutions offraient un enseignement moderne et étaient destinées à former une classe d'élites indiennes, à la fois familiarisées avec les idéaux et les connaissances occidentales et capables de servir dans l'administration coloniale. Bien que cet enseignement ait ouvert de nouvelles opportunités pour certains, il visait également à inculquer des valeurs et des idéaux britanniques parmi les élites indiennes, conformément à la politique de « l'anglicisation ». Ces réformes britanniques en Inde ont eu des conséquences durables, contribuant à la modernisation de la société indienne tout en imposant des structures et des valeurs étrangères. Elles ont joué un rôle crucial dans la formation de la nouvelle classe d'intellectuels et de dirigeants indiens qui ont été à l'avant-garde du mouvement pour l'indépendance. Ainsi, l'héritage de la domination britannique en Inde est complexe, marqué par des avancées en termes de développement et de modernisation, mais également par des défis et des clivages qui ont façonné l'Inde contemporaine.

La période coloniale britannique en Inde peut être divisée en deux phases distinctes, chacune caractérisée par des formes différentes de domination et de contrôle.

La première phase, qui s'étend de 1760 à 1858, est marquée par la domination de la Compagnie britannique des Indes orientales. Cette société commerciale, qui avait initialement pour but le commerce entre l'Inde, l'Asie du Sud-Est et la Grande-Bretagne, a progressivement élargi son emprise sur l'Inde. Au cours de cette période, la Compagnie a consolidé son pouvoir à travers des méthodes militaires et diplomatiques, établissant une présence dominante dans plusieurs régions du sous-continent indien. Cette phase de la colonisation a été caractérisée par une exploitation économique, des interventions dans les affaires politiques locales, et une influence culturelle croissante. Un événement majeur de cette période a été la rébellion indienne de 1857, également connue sous le nom de mutinerie des Sepoy. Ce soulèvement, l'un des plus importants contre la domination britannique, a été déclenché par divers facteurs, notamment le mécontentement des soldats indiens de la Compagnie (les Sepoy), ainsi que par des griefs politiques, sociaux et économiques plus larges. Bien que la rébellion ait été réprimée, elle a marqué un tournant dans l'histoire coloniale de l'Inde. En réponse à la rébellion de 1857, le gouvernement britannique a mis fin au règne de la Compagnie des Indes orientales et a pris le contrôle direct de l'Inde. À partir de 1858, commence la seconde phase de la domination britannique, connue sous le nom de Raj britannique. Cette période a été caractérisée par des efforts de modernisation et de centralisation de l'administration. Le gouvernement britannique a introduit des réformes dans divers domaines, notamment l'administration, la loi, l'éducation et l'infrastructure, afin de renforcer et de rationaliser son contrôle sur l'Inde.

De 1858 à 1947, l'Inde a vécu sous le régime du British Raj, une période de gouvernance britannique directe qui a suivi la dissolution de la Compagnie britannique des Indes orientales. Cette ère a profondément marqué l'histoire de l'Inde, caractérisée par l'influence britannique sur l'économie, la société et la politique indiennes, ainsi que par la montée du mouvement pour l'indépendance. Durant le Raj britannique, l'économie indienne a été orientée pour répondre aux besoins de l'Empire britannique. Les ressources naturelles de l'Inde ont été exploitées pour les marchés britanniques, et l'agriculture a été réorganisée pour privilégier les cultures d'exportation. Ces changements ont entraîné des déséquilibres économiques, avec des effets souvent néfastes sur le développement local. L'Inde est devenue également un important marché pour les produits manufacturés britanniques, ce qui a limité le développement industriel indigène. Parallèlement, les Britanniques ont introduit un ensemble de réformes sociales et politiques. Ils ont instauré un système éducatif moderne, développé des infrastructures telles que les chemins de fer et le système postal, et réformé les lois et l'administration. Si ces réformes ont apporté certains avantages en termes de modernisation, elles visaient également à renforcer le contrôle colonial et n'ont pas toujours pris en compte les aspirations des Indiens. Cette période a également été témoin de la croissance d'un mouvement puissant pour l'indépendance de l'Inde. Inspiré par divers leaders et idéologies, de la non-violence prônée par Gandhi aux approches plus radicales d'autres figures, ce mouvement a gagné en force et en soutien au fil des décennies. La lutte contre la domination britannique a culminé dans l'indépendance de l'Inde en 1947, marquant la fin du Raj britannique et le début d'une nouvelle ère pour le pays.

La composition du commerce extérieur

Au XVIIIème siècle, le commerce extérieur de l'Inde a connu d'importantes transformations sous l'influence de la Compagnie britannique des Indes orientales et des politiques commerciales de l'Angleterre. Pendant cette période, l'Inde était principalement connue pour ses exportations de produits de haute valeur tels que les épices et les cotonnades, très demandées en Europe pour leur qualité exceptionnelle. Cependant, l'Angleterre, soucieuse de protéger son marché intérieur et sa propre industrie naissante du textile, a adopté des mesures protectionnistes. En 1700, une législation a été mise en place pour interdire la vente de tissus indiens sur le marché anglais. Cette loi visait à préserver les producteurs textiles britanniques de la concurrence des produits indiens, considérés comme une menace pour l'industrie textile locale en pleine croissance. Le contrôle du commerce entre l'Inde et l'Europe était fermement aux mains de la Compagnie britannique des Indes orientales. Cette compagnie ne se limitait pas à importer des produits indiens en Angleterre ; elle les réexportait également vers d'autres marchés européens. La Compagnie exerçait ainsi un contrôle rigoureux sur les échanges commerciaux et les prix, lui permettant de maximiser ses bénéfices tout en renforçant son emprise économique sur l'Inde. Cette période de l'histoire commerciale de l'Inde est donc caractérisée par une forte influence et un contrôle britanniques. Les politiques commerciales de l'Angleterre, conçues pour protéger leur propre économie et optimiser les profits de la Compagnie des Indes Orientales, ont eu des répercussions profondes sur la structure et la dynamique du commerce extérieur indien.

Navire de la BEIC à Bombay.

Entre 1770 et 1813, l'Inde a subi un processus de désindustrialisation, principalement en raison des politiques commerciales et du contrôle exercé par la Compagnie britannique des Indes orientales. Pendant cette période, la Compagnie détenait un monopole sur le commerce entre l'Inde et la Grande-Bretagne, lui permettant d'imposer des conditions qui favorisaient les intérêts britanniques. En particulier, elle régulait étroitement l'importation de produits britanniques en Inde tout en contrôlant l'exportation de produits indiens vers l'Europe. En Angleterre, des politiques protectionnistes ont été adoptées pour protéger l'industrie textile naissante contre la concurrence des cotonnades indiennes, reconnues pour leur qualité supérieure. Ces politiques comprenaient des restrictions et des interdictions sur l'importation de textiles indiens, empêchant efficacement ces produits de concurrencer les textiles britanniques sur le marché intérieur. En conséquence, l'industrie textile indienne a été gravement affectée, perdant non seulement un marché d'exportation important, mais aussi faisant face à la concurrence des produits manufacturés bon marché importés de Grande-Bretagne. Ce déclin de l'industrie textile, qui faisait partie intégrante de l'économie indienne, a marqué le début d'une phase de désindustrialisation du pays. La désindustrialisation a non seulement réduit la capacité de production industrielle de l'Inde, mais a également augmenté sa dépendance économique vis-à-vis des importations britanniques. Cette période a donc été cruciale dans la transformation économique de l'Inde, conduisant à une modification significative de sa structure économique et renforçant sa dépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne.

La mécanisation de la filature du coton en Angleterre, qui a fait partie intégrante de la Révolution industrielle, a entraîné des changements considérables dans le commerce mondial du coton, avec des implications particulières pour l'Inde. Cette période a été caractérisée par des avancées technologiques significatives dans l'industrie textile britannique, menant à une production de masse et à une réduction des coûts de production. Avec l'introduction de machines comme la mule-jenny et le métier à tisser mécanique, l'Angleterre a connu une hausse spectaculaire de sa productivité dans la filature et le tissage du coton. Ces innovations ont permis aux usines britanniques de produire des textiles en coton à un rythme et à un coût bien supérieurs à ceux des méthodes traditionnelles utilisées en Inde. En conséquence, l'Angleterre est devenue un leader mondial dans la production textile, renforçant ainsi son influence sur le marché mondial du coton. Pour alimenter ses usines en matière première, l'Angleterre s'est tournée vers des importations massives de coton, notamment de l'Inde, où les plantations de coton étaient abondantes. Cette demande a influencé l'agriculture indienne, orientant davantage la production vers le coton destiné à l'exportation, au détriment potentiel des cultures alimentaires nécessaires localement. L'accroissement de la production textile en Angleterre a également créé un besoin impérieux de trouver de nouveaux marchés pour ces textiles. L'Inde, sous le joug du contrôle britannique, est devenue un marché principal pour ces produits, perturbant et finalement dévastant l'industrie textile indigène. En effet, les politiques commerciales britanniques ont été ajustées pour faciliter l'importation de textiles britanniques en Inde, ce qui a eu un impact négatif sur les producteurs locaux. En outre, la capacité accrue de production en Angleterre a soulevé le problème d'une possible surproduction. La recherche de marchés extérieurs pour absorber l'excès de production textile est devenue une préoccupation majeure pour l'industrie britannique, afin d'éviter une crise de surproduction. Cette dynamique a eu un effet considérable sur l'économie mondiale, en particulier sur les pays producteurs et consommateurs de coton comme l'Inde, redéfinissant les relations commerciales et économiques à l'échelle mondiale.

Au cours du XIXème siècle, l'Inde a connu des transformations économiques significatives, notamment caractérisées par l'essor des cultures d'exportation et la désindustrialisation progressive du pays. Ces changements ont été largement influencés par les politiques commerciales britanniques et la Révolution industrielle en Angleterre. L'année 1813 marque un tournant dans l'histoire commerciale de l'Inde avec l'abolition du monopole de la Compagnie britannique des Indes orientales. Cette décision a ouvert le marché indien à d'autres compagnies commerciales britanniques, accélérant ainsi l'intégration de l'Inde dans l'économie mondiale dominée par la Grande-Bretagne. Cette ouverture a stimulé les échanges entre l'Inde et la Grande-Bretagne, mais a également exposé davantage l'économie indienne à l'influence et au contrôle britanniques. Dans ce contexte, l'Inde a vu une augmentation significative de la production de cultures d'exportation, en particulier le coton. Répondant à la demande croissante des industries textiles britanniques, les plantations de coton en Inde se sont développées rapidement. Le coton indien était exporté en grande quantité vers l'Angleterre, où il était transformé dans les usines textiles avant d'être réimporté en Inde sous forme de produits finis. Ces textiles manufacturés britanniques étaient vendus sur le marché indien à des prix compétitifs, mettant sous pression l'industrie textile locale. L'industrie textile traditionnelle de l'Inde, autrefois florissante et réputée pour la qualité de ses produits, s'est retrouvée en difficulté face à la concurrence des textiles produits en masse en Angleterre. Cette situation a conduit à une désindustrialisation progressive de l'Inde, où une part importante de son industrie manufacturière a décliné ou disparu. Le XIXème siècle a été une période de profonds changements pour l'économie indienne. L'expansion des cultures d'exportation et la désindustrialisation résultant des politiques commerciales britanniques et de l'impact de la Révolution industrielle ont remodelé de manière durable la structure économique de l'Inde, laissant un héritage qui a influencé son développement économique ultérieur.

Après sa désindustrialisation au XIXème siècle, l'Inde a subi une transformation économique majeure, s'orientant vers des cultures agricoles axées sur le commerce international. Cette nouvelle orientation a été principalement centrée sur la production de coton et d'opium, deux cultures clés dans les échanges commerciaux de l'époque. La production de coton a acquis une importance cruciale en Inde, en raison de la demande croissante des industries textiles en Europe, notamment en Grande-Bretagne. Le coton indien, exporté en grande quantité, est devenu une matière première essentielle pour l'industrie textile européenne en plein essor. Parallèlement, l'Inde est devenue un producteur majeur d'opium, principalement destiné à l'exportation vers la Chine. Cette pratique commerciale, bien que lucrative, a été source de controverses et de conflits, notamment en raison des interdictions de l'opium par le gouvernement chinois, ce qui a mené aux guerres de l'opium. L'orientation de l'économie indienne vers ces cultures d'exportation a placé le pays au cœur des échanges agricoles mondiaux. L'Inde a ainsi établi des liens commerciaux étendus avec l'Europe et la Chine, devenant un acteur incontournable de l'exportation agricole sur la scène internationale. Cependant, cette dépendance aux cultures d'exportation a également eu des répercussions internes, notamment en affectant la sécurité alimentaire et en rendant l'économie indienne vulnérable aux fluctuations des marchés mondiaux. La période suivant la désindustrialisation en Inde a été caractérisée par un changement significatif de son orientation économique. Le pays est passé d'une économie diversifiée avec une forte composante industrielle à une économie centrée sur l'agriculture commerciale destinée à l'exportation, ce qui a eu des conséquences profondes et durables sur son développement économique et ses relations commerciales internationales.

Entre 1875 et 1900, l'Inde a été confrontée à une série de famines catastrophiques, résultant en la mort de millions de personnes. Cette période tragique est marquée par la survenue de 18 famines majeures, entraînant la perte d'environ 26 millions de vies. Ces famines ne sont pas uniquement attribuables à des causes naturelles comme des accidents climatiques, mais sont également enracinées dans les profonds changements structurels et politiques imposés par la colonisation britannique. Durant cette époque, sous l'influence de la domination britannique, l'agriculture indienne a subi une transformation majeure, avec un passage progressif des cultures de subsistance, telles que le riz et le blé, vers des cultures d’exportation comme le coton et l'opium. Cette réorientation a eu pour conséquence de réduire les terres disponibles pour la production alimentaire locale, rendant la population indienne particulièrement vulnérable aux famines. Chaque fois que des conditions climatiques adverses se produisaient, elles étaient exacerbées par cette fragilité accrue du système alimentaire. L'espérance de vie en Inde durant cette période était extrêmement basse, se situant entre 23 et 25 ans. Cette faible espérance de vie, combinée à la fréquence des famines, a posé de sérieux défis pour le renouvellement de la population. Une espérance de vie inférieure à 21 ans est considérée comme critique pour la survie d'une population, car elle ne permet pas un renouvellement suffisant des générations. Ces famines, qui sont en partie le produit des politiques économiques et agricoles imposées par le colonialisme britannique, illustrent l'impact dévastateur du pacte colonial sur l'Inde. Elles reflètent non seulement les conséquences des changements dans l'utilisation des terres et dans les priorités agricoles mais aussi les effets néfastes de politiques économiques qui ont privilégié les intérêts commerciaux britanniques au détriment du bien-être de la population indienne. Ces événements tragiques ont profondément marqué l'histoire de l'Inde, soulignant les coûts humains de la colonisation.

//Ainsi, entre 1860 et 1910, le revenu par habitant subit une perte de l’ordre 20 %.

Une réindustrialisation (trop) modeste

À partir des années 1860 et 1870, l’Inde va lever la tête en développant à nouveau son industrie de filature de coton selon les procédés occidentaux. À la fin du XIXème siècle, cette industrialisation va également toucher la sidérurgie. Le secteur de filature de coton et celui de la sidérurgie vont mener à la renaissance d’une industrie textile et de la sidérurgie moderne, à partir du moment où l’Angleterre retire son monopole de la compagnie des Indes.

C'est un développement endogène en termes de capitaux, de compétences et entrepreneurs qui sont venus d’Inde. C’est un développement endogène, les indiens vont d’ailleurs mobiliser des capitaux indiens.

Mais en 1913, l'Inde ne représente que 5 % des broches à filer et 18% de la population du monde ainsi que 0,1 % de la production mondiale d’acier. Cependant, l'Inde reste sous-industrialisée, même avec 18% de la population mondiale.

Il y a une absence d’effet entraînant du chemin de fer, car le faible développement des chemins de fers ne stimule pas la production sidérurgique. En fait, ce sont les usines anglaises qui produisent les fers pour produire les chemins des fers indiens. Il faut également s'intéresser à la structure des réseaux ferroviaires en Inde et dans le Tiers-Monde, car il n’y a pas de réseau de type "toile-araignée". C’est une structure en "entonnoir" dit aussi en ‘’chandelier" afin de drainer les ressources du pays vers les ports. C'est une expression caricaturale du pacte colonial.

On retrouve dans le cas indien le concept de sous-développement économique dans le cadre de son association coloniale, à savoir :

  • désindustrialisation ;
  • essor des cultures d’exportation au détriment des cultures de subsistance : concentration de l’économie sur les exportations au profit des colonisateurs ;
  • dégradation du niveau de vie qui engendre une paupérisation qui amène une vulnérabilisation de la population. On peut citer le pacte colonial comme une conséquence des famines.

La Chine : une civilisation assiégée

De 1650 et 1800, la Chine va connaître de la croissance ainsi qu'unité tandis que ses relations avec l'Occident seront plutôt limitées.

Les occidentaux doivent accoster dans des ports précis, tandis que les autres leur sont fermés pour éviter qu’ils prennent trop de pouvoir. L’opium britannique est le principal produit importé en Chine contre de la soie, des épices et de la porcelaine.

Lors de la seconde partie du 19ème siècle, les tensions montent, car l'opium est une drogue particulièrement addictive et le gouvernement chinois refuse ce marché. En 1839 va avoir lieu la première guerre de l’opium menant à une défaite chinoise et des concessions territoriales et politiques faites aux britanniques. En 1842, le traité de Nankin impose quatre clauses, à savoir 5 ports supplémentaires ouverts aux britanniques, pas de taxe d’importation supérieure à 5%, ce qui aura pour conséquence d'empêcher la politique protectionniste chinoise. Désormais, les anglais peuvent librement commercer sur le territoire chinois (drogue comprise) et s'installent sur le sol chinois en annexant certains territoires à leur empire colonial.

Signature du traité de Nankin.

En 1858 débute la deuxième guerre de l’opium entre la Grande-Bretagne au côté des forces françaises et américaines face à l'Empire Chinois ayant d'importantes conséquences. Cette guerre met en évidence la volonté d’afficher la puissance des états occidentaux. La victoire des occidentaux amène un autre traité qui permet l’ouverture de ports supplémentaires et l’autorisation de d'occuper l’intérieur des terres et plus seulement les littoraux. C'est la politique de la canonnière, c'est-à-dire que les occidentaux montrent aux populations locales leur puissance en voguant par exemple sur les fleuves chinois avec des attributs européens visibles comme des drapeaux dans l'objectif de les intimider.

À partir des années 1860, la Chine est un semi-protectorat, car elle n’a plus de puissance militaire et de politique autonome, les occidentaux dominent le commerce maritime et les interfaces donc la Chine est limitée dans sa mondialisation, néanmoins l’intérieur du pays et certaines régions restent sous la domination chinoise puisque les occidentaux restent aux abords des fleuves.

L’Égypte : une tentative avortée d’industrialisation

Portrait de Méhémet Ali par Louis-Charles-Auguste Couder (1840).

Muhammad Ali Pasha était un homme d'État albano-égyptien qui a occupé le poste de Wāli (gouverneur) d'Égypte et du Soudan de 1805 à 1849. Il est également connu sous le nom de Mehemet Ali. Il a accédé au pouvoir pendant une période d'instabilité politique en Égypte, et a pu consolider son contrôle sur le pays par une combinaison de force militaire et de manœuvres politiques. Il a modernisé l'économie et l'armée égyptiennes, et est considéré comme l'un des fondateurs de l'Égypte moderne. Il est mort en 1849 à l'âge de 82 ans.

La campagne de Napoléon Bonaparte en Égypte s'inscrit dans le cadre de son effort plus large visant à étendre l'influence et le pouvoir de la France au Moyen-Orient. La campagne a commencé en 1798, lorsque Napoléon a conduit une armée française en Égypte dans le but de miner les routes commerciales britanniques et d'établir une présence française dans la région. Napoléon espérait qu'en conquérant l'Égypte, il pourrait établir une base française solide dans la région, ce qui lui permettrait de défier le pouvoir et l'influence britanniques au Moyen-Orient.

L'Empire ottoman a nommé Muhammad Ali Pacha au poste de gouverneur d'Égypte en 1805, car il le considérait comme un dirigeant capable et compétent, capable d'administrer efficacement la région en son nom. Muhammad Ali était un chef militaire qui avait fait ses preuves au combat, et l'Empire ottoman pensait qu'il serait capable de maintenir l'ordre et la stabilité en Égypte, qui était une province importante de son empire. En outre, Muhammad Ali faisait partie de l'élite ottomane, et l'Empire ottoman a pu croire qu'il lui serait loyal et qu'il appliquerait sa politique en Égypte.

Muhammad Ali Pacha, également connu sous le nom de Mehmet Ali Pacha ou Mehmet Ali, était un commandant ottoman albanais qui devint gouverneur d'Égypte en 1805. Il fut nommé par le sultan ottoman, qui lui avait accordé le titre de pacha, pour remplacer les forces de Napoléon Bonaparte, qui avaient envahi et occupé l'Égypte de 1798 à 1801. Muhammad Ali Pacha a ensuite modernisé l'Égypte, en créant une armée puissante et en mettant en œuvre une série de réformes sociales et économiques. Il a également établi l'indépendance de l'Égypte vis-à-vis de l'Empire ottoman, faisant de lui le premier dirigeant moderne du pays.

La politique de développement de Méhémet Ali

L'Égypte de Muhammad Ali est un cas original de résistance au sous-développement car Muhammad Ali a mis en œuvre une série de politiques et de réformes destinées à moderniser et à industrialiser le pays. Ces politiques comprenaient des investissements dans les infrastructures, la mise en place d'un gouvernement fort et centralisé, et l'encouragement des investissements étrangers et du commerce. Ces mesures ont contribué à promouvoir la croissance économique et le développement de l'Égypte et ont permis au pays de devenir plus autosuffisant et moins dépendant des puissances étrangères. En conséquence, l'Égypte a pu résister aux forces du sous-développement et devenir un pays plus dynamique et prospère.

Muhammad Ali Pacha est connu pour avoir mis en œuvre une série de réformes économiques en Égypte. Il a introduit de nouvelles cultures et techniques agricoles, ce qui a permis d'augmenter la production agricole et les exportations du pays. Il a également établi des monopoles d'État sur des industries clés, telles que la production de tabac, de sel et de poudre à canon, ce qui a permis de générer des revenus pour le gouvernement. Muhammad Ali Pacha a également développé les infrastructures du pays, en construisant des routes, des canaux et des ports pour soutenir les échanges et le commerce. Ces réformes ont contribué à moderniser l'économie égyptienne et à jeter les bases de sa croissance future.

L’État et le gouvernement de Méhémet Ali a pris de nombreuses mesures dans le but d’orienter l’Égypte vers un retour à des valeurs plus anciennes :

  • les réformes agricoles : Muhammad Ali a mis en œuvre un certain nombre de réformes agricoles en Égypte afin d'accroître la productivité du secteur agricole du pays. Ces réformes comprenaient l'introduction de nouvelles cultures et techniques agricoles, la construction de systèmes d'irrigation et de canaux, ainsi que la création d'écoles d'agriculture et d'instituts de recherche. Ces mesures ont contribué à améliorer l'efficacité et le rendement de l'agriculture égyptienne, et ont permis au pays de devenir plus autosuffisant en termes de production alimentaire. En outre, les réformes agricoles mises en œuvre par Muhammad Ali ont contribué à créer des emplois et à stimuler la croissance économique dans les zones rurales d'Égypte.
  • le programme industriel : Muhammad Ali a mis en œuvre un ambitieux programme industriel en Égypte afin de moderniser et de diversifier l'économie du pays. Ce programme comprenait la construction d'usines et de manufactures, le développement de nouvelles technologies et industries, et la création d'un système de transport moderne. Ces mesures ont contribué à promouvoir la croissance économique et le développement de l'Égypte, et ont permis au pays de devenir plus autosuffisant et moins dépendant des puissances étrangères. En outre, le programme industriel de Muhammad Ali a contribué à créer des emplois et à stimuler la croissance économique dans les zones urbaines d'Egypte. Dans l'ensemble, le programme industriel de Muhammad Ali a joué un rôle important dans la modernisation et la transformation de l'Egypte.

À l'époque du règne de Muhammad Ali, l'Égypte était un pays relativement petit et sous-développé par rapport à la Russie et à l'Espagne. La Russie et l'Espagne étaient des pays plus grands et plus puissants, avec des économies mieux établies et des infrastructures plus avancées. En outre, la Russie et l'Espagne avaient une histoire plus longue et des traditions culturelles et politiques plus développées que l'Égypte. Cependant, les politiques et les réformes de Muhammad Ali ont contribué à la modernisation et à l'industrialisation de l'Égypte, et ont permis au pays de rattraper dans une certaine mesure la Russie et l'Espagne. Par conséquent, à la fin du règne de Muhammad Ali, l'Égypte était devenue un pays plus dynamique et prospère. Cette supériorité à certains pays européens ne va néanmoins pas durer.

L’échec s'amorce à partir de 1840. L’Égypte doit faire face à des crises. Après 1840, l'Égypte de Muhammad Ali est confrontée à un certain nombre de défis et de revers. L'économie du pays commence à ralentir et l'ambitieux programme de modernisation et d'industrialisation de Muhammad Ali rencontre des difficultés. En outre, l'Égypte est confrontée à la pression croissante des puissances étrangères, notamment la Grande-Bretagne et la France, qui cherchent à affirmer leur influence sur le pays. En conséquence, les successeurs de Muhammad Ali ne parviennent pas à maintenir le même niveau de contrôle et de pouvoir que Muhammad Ali. À la fin du XIXe siècle, l'Égypte était un pays plus faible et moins prospère qu'à l'apogée du règne de Muhammad Ali.

L'accord commercial conclu entre le Royaume-Uni et l'Empire ottoman en 1839 a eu un impact important sur l'Égypte. Cet accord, connu sous le nom de traité de Londres, a permis à la Grande-Bretagne d'étendre son influence sur l'Égypte en fournissant au pays une assistance militaire et un soutien économique. Dans le cadre de cet accord, l'Empire ottoman a accordé à la Grande-Bretagne certains privilèges et concessions en Égypte, tels que le droit de protéger les intérêts britanniques et le droit d'établir des consulats et autres missions diplomatiques dans le pays. Cet accord a contribué à consolider la position de la Grande-Bretagne en tant que grande puissance en Égypte et a permis au Royaume-Uni d'exercer un plus grand contrôle sur les affaires politiques et économiques du pays.

Malgré l’acquisition d’une certaine indépendance, l’Égypte va s’opposer et combattre face aux britanniques mais cela va se conclure par une défaite. La marine et l’armée égyptienne vont être démantelée ce qui va faire perdre de la puissance au pays, de plus ils doivent faire face à la dure concurrence des produits britanniques.

Les relations entre l'Égypte et le Royaume-Uni ont considérablement changé après le traité de Londres de 1839. Avant ce traité, le Royaume-Uni et l'Égypte entretenaient des relations relativement limitées, avec peu de contacts directs ou d'interactions entre les deux pays. Cependant, le traité a permis à la Grande-Bretagne d'étendre son influence sur l'Égypte en fournissant au pays une assistance militaire et un soutien économique. Cette implication britannique accrue en Égypte a conduit à des liens plus étroits et à une relation plus imbriquée entre les deux pays. Par conséquent, après le traité de Londres de 1839, les relations entre l'Égypte et le Royaume-Uni sont devenues plus étroites et plus complexes.

Le traité a représenté une perte d'autonomie pour l'Égypte. En accordant certains privilèges et concessions à la Grande-Bretagne, le traité a permis à cette dernière d'exercer un plus grand contrôle sur les affaires politiques et économiques du pays. En outre, le traité a accru le niveau d'influence étrangère en Égypte, ce qui a pu être perçu comme une menace pour le règne de Muhammad Ali.

Après 1839, le régime de Muhammad Ali a dû faire face à un certain nombre de défis et de revers. L'économie du pays commence à ralentir et l'ambitieux programme de modernisation et d'industrialisation de Muhammad Ali rencontre des difficultés. En outre, l'Égypte est confrontée à la pression croissante des puissances étrangères, notamment la Grande-Bretagne et la France, qui cherchent à affirmer leur influence sur le pays. En conséquence, les successeurs de Muhammad Ali ne parviennent pas à maintenir le même niveau de contrôle et de pouvoir que Muhammad Ali. À la fin du XIXe siècle, l'Égypte était un pays plus faible et moins prospère qu'à l'apogée du règne de Muhammad Ali.

L’intégration de l‘économie égyptienne dans l’économie mondiale

Inauguration du canal de Suez en 1869.

L'accélération de l'économie égyptienne se produit à partir de trois leviers. Ce sont trois accélérateurs de l’intégration dans le système économique mondial :

  • la Guerre de Sécession aux États-Unis, qui va durer de 1861 à 1865 ;
  • l’ouverture du canal de Suez en 1869 : Le canal de Suez était une importante source de revenus pour l'Égypte, et il a contribué à dynamiser l'économie du pays. La construction du canal a été financée par la vente d'actions à des investisseurs, dont de nombreux pays européens. Après l'ouverture du canal, l'Égypte a perçu des péages auprès des navires passant par le canal, ce qui a généré des revenus importants pour le gouvernement. Cependant, l'Égypte a accumulé des dettes importantes au cours de cette période, principalement en raison des dépenses militaires et du coût de la modernisation du pays. Ces dettes ont été une source de tension entre l'Égypte et ses créanciers et ont contribué à l'occupation du pays par le Royaume-Uni en 1882.
  • l’occupation britannique à partir de 1882 : En 1882, le Royaume-Uni a occupé l'Égypte, à la suite d'une série d'événements connus sous le nom de révolte des Urabi. Cette révolte était un mouvement nationaliste et anticolonial dirigé par Ahmed 'Urabi, qui cherchait à résister à l'intervention étrangère en Égypte et à réaffirmer la souveraineté du pays. En réponse, le Royaume-Uni a envoyé une force militaire pour occuper l'Égypte, ce qu'il a fait jusqu'en 1936. Pendant cette période, le Royaume-Uni contrôle effectivement le gouvernement et l'économie du pays, tout en autorisant un degré nominal d'autonomie. L'occupation a pris fin en 1936, lorsque le Royaume-Uni et l'Égypte ont signé le traité anglo-égyptien, qui accordait à l'Égypte l'indépendance dans certaines limites. il est probable que le Royaume-Uni ait prétendu protéger ses propres intérêts et ceux d'autres puissances étrangères en Égypte. À l'époque, l'Égypte était lourdement endettée auprès des pays européens, et le Royaume-Uni a pu faire valoir que son occupation était nécessaire pour sauvegarder ses intérêts financiers dans le pays. Le Royaume-Uni peut également avoir prétendu protéger le canal de Suez, qui était une route commerciale essentielle pour l'Empire britannique. En outre, le Royaume-Uni a pu faire valoir que son intervention était nécessaire pour rétablir l'ordre et la stabilité en Égypte, qui était en proie à la révolte des Urabi.

L’Afrique noire

La traite (transatlantique) des noirs

La traite négrière atlantique est le système de commerce de personnes asservies qui s'est développé dans la région de l'océan Atlantique entre le XVIe et le XIXe siècle. Il s'agit de la plus grande migration forcée de l'histoire, avec le transport de millions d'Africains à travers l'océan Atlantique vers les Amériques, où ils étaient vendus comme esclaves pour travailler dans des plantations, des mines et d'autres entreprises à forte intensité de main-d'œuvre.

La traite atlantique était une extension de la traite transsaharienne, qui existait depuis des siècles et consistait à transporter des esclaves de l'Afrique de l'Ouest vers l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Cependant, la traite atlantique différait de la traite transsaharienne sur plusieurs points importants. Premièrement, elle impliquait le transport d'esclaves sur des distances beaucoup plus longues, de l'Afrique occidentale et centrale aux Amériques. Deuxièmement, elle était beaucoup plus importante, avec des millions d'esclaves transportés à travers l'océan Atlantique au cours de la traite. Enfin, la traite atlantique était caractérisée par une violence et une exploitation extrêmes, les esclaves étant soumis à des conditions brutales et forcés de travailler dans des conditions inhumaines.

La traite atlantique des esclaves a eu un impact profond sur l'histoire des Amériques, et elle continue d'être une question controversée et profondément résonnante à l'heure actuelle. La traite a finalement été abolie au XIXe siècle, à la suite d'une série de changements juridiques et politiques motivés par un mouvement croissant en faveur de l'abolition de l'esclavage. Cependant, l'héritage de la traite atlantique des esclaves continue d'être ressenti dans de nombreuses régions du monde et reste un sujet d'étude et de discussion important.

La traite transatlantique est de forte ampleur. Entre le début du XVIème siècle et le milieu du XIXème siècle se sont entre 10 à 12 millions d’africains qui sont embarqués.

Les origines de la traite atlantique des esclaves remontent au début du XVIe siècle, lorsque les Portugais ont commencé à explorer la côte de l'Afrique de l'Ouest et à y établir des comptoirs commerciaux. Les Portugais étaient initialement intéressés par le commerce de l'or, de l'ivoire et d'autres marchandises avec la population africaine locale, mais ils ont rapidement découvert le marché lucratif des personnes réduites en esclavage. La demande de main-d'œuvre esclave était motivée par le besoin croissant de main-d'œuvre dans les plantations et les mines des Amériques, et les Portugais étaient bien placés pour répondre à cette demande.

La traite atlantique des esclaves s'est rapidement développée aux XVIe et XVIIe siècles, lorsque d'autres puissances européennes, dont l'Espagne, l'Angleterre et la France, se sont impliquées dans ce commerce. Les Africains réduits en esclavage qui traversaient l'Atlantique étaient capturés en Afrique occidentale et centrale et transportés vers les Amériques dans des conditions de promiscuité et d'insalubrité sur des navires négriers. Le voyage, connu sous le nom de "Middle Passage", était souvent long et dangereux, et de nombreux esclaves sont morts en route vers les Amériques.

Au XVIe siècle, la traite atlantique des esclaves en était encore à ses débuts et le nombre d'esclaves transportés à travers l'Atlantique était relativement faible par rapport aux périodes ultérieures. Cependant, ce commerce était déjà à l'origine d'une souffrance et d'une exploitation considérables, et il allait continuer à se développer et à s'étendre au cours des siècles suivants, devenant l'un des événements les plus importants et les plus controversés de l'histoire mondiale.

La traite atlantique des esclaves a continué à se développer au XVIIIe siècle, avec des millions d'Africains réduits en esclavage transportés à travers l'océan Atlantique vers les Amériques. La demande de main-d'œuvre esclave était stimulée par la croissance des économies de plantation dans les Amériques, et le commerce était alimenté par les profits lucratifs que pouvaient réaliser les puissances et les commerçants européens.

Au 18e siècle, le commerce atlantique des esclaves était dominé par les Britanniques, qui contrôlaient les empires esclavagistes les plus grands et les plus puissants du monde. Les Britanniques ont établi un réseau de postes de traite et de forts le long de la côte ouest-africaine, où ils échangeaient des Africains réduits en esclavage contre des biens et des marchandises. Ils ont également investi massivement dans la construction de navires négriers et d'autres infrastructures, ce qui leur a permis de transporter un plus grand nombre de personnes réduites en esclavage vers les Amériques.

Le nombre d'esclaves transportés de part et d'autre de l'Atlantique au cours du 18e siècle était encore relativement faible par rapport aux périodes ultérieures. Ce n'est qu'au 19e siècle, lorsque la demande de main-d'œuvre asservie dans les plantations des Amériques a atteint son apogée, que le commerce a atteint ses niveaux les plus intenses. Pendant cette période, des millions d'Africains réduits en esclavage ont été transportés à travers l'Atlantique, et le commerce est devenu l'une des industries les plus importantes et les plus rentables du monde.

La traite suit un parcours défini. Le processus de la traite atlantique des esclaves impliquait le transport forcé de millions d'Africains réduits en esclavage à travers l'océan Atlantique vers les Amériques. Ce commerce était motivé par la demande de main-d'œuvre esclave dans les plantations et autres entreprises à forte intensité de main-d'œuvre des Amériques, et il était alimenté par les profits lucratifs que pouvaient en tirer les puissances et les commerçants européens.

Le processus de la traite atlantique des esclaves a commencé par la capture et le transport d'Africains réduits en esclavage en Afrique occidentale et centrale. Les esclaves étaient généralement capturés lors de guerres, de raids ou d'enlèvements, puis transportés vers les marchés d'esclaves côtiers, où ils étaient vendus aux commerçants européens. De là, ils étaient transportés sur des navires négriers vers les Amériques, où ils étaient vendus à des propriétaires de plantations et à d'autres acheteurs. Les départs s'effectuent de l'Afrique occidentale à savoir le Nigéria, le Ghana, la Sierra Leone ou encore la Sénégambie représentant entre 60% et 65% de la traite. L'Afrique occidentale centrale à savoir l'Angola, le Gabon et le Congo représentent plus ou moins 35% des départs. Les destinations sont liées au système des plantations. Le Brésil reçoit environ 40% des esclaves, les Caraïbes de 40% à 45 %, au contraire de l'Amérique du Nord qui reçoit une proportion plus faible évaluée à 5%.

Le voyage à travers l'Atlantique, connu sous le nom de "Middle Passage", était souvent long et dangereux, et de nombreux esclaves sont morts en route vers les Amériques. Les esclaves africains qui survivaient au voyage étaient vendus sur les marchés aux esclaves et mis au travail dans des plantations, des mines et d'autres entreprises à forte intensité de main-d'œuvre. Ils étaient soumis à des traitements brutaux et forcés de travailler dans des conditions inhumaines, avec peu ou pas de droits ou de protection.

L’abolition de la traite et de l’esclavage

L’abolition de la traite vise à interdire le commerce d'esclaves.

Le Danemark a aboli l'esclavage en 1792. Le Danemark a été l'un des premiers pays européens à abolir la traite des esclaves, à la suite d'un mouvement croissant en faveur de l'abolition de l'esclavage en Europe et dans les Amériques.

L'abolition de l'esclavage au Danemark s'est inscrite dans un mouvement politique et social plus large visant à mettre fin à l'institution de l'esclavage. En 1792, le gouvernement danois a adopté une loi déclarant la traite des esclaves illégale et a commencé à prendre des mesures pour mettre fin à l'esclavage dans ses colonies. Au cours des années suivantes, le gouvernement s'est efforcé de faire passer progressivement les colonies d'une économie basée sur l'esclavage à un système de travail libre, et a offert une compensation financière aux esclavagistes pour la perte de leurs biens.

Il convient de noter que le Danemark n'a pas complètement éliminé l'esclavage dans ses colonies en 1792. Le processus de transition d'une économie basée sur l'esclavage vers un système de travail libre était progressif, et il a fallu plusieurs années pour que l'esclavage soit totalement aboli dans les colonies danoises. Cependant, la loi de 1792 a marqué une première étape importante dans ce processus, et elle a été largement célébrée comme une réalisation majeure du mouvement abolitionniste.

Le Royaume-Uni a été l'une des premières puissances européennes à prendre des mesures contre la traite des esclaves et l'esclavage, à la suite d'un mouvement croissant en faveur de l'abolition de l'esclavage en Europe et dans les Amériques.

En 1807, le gouvernement britannique a adopté l'Abolition of the Slave Trade Act, qui déclarait la traite des esclaves illégale et prévoyait la transition progressive vers un système de travail libre dans les colonies britanniques. Cette loi a marqué un premier pas important vers l'abolition éventuelle de l'esclavage, mais elle n'a pas immédiatement mis fin à l'institution de l'esclavage dans l'Empire britannique. Il a fallu encore plusieurs décennies pour que l'esclavage soit totalement aboli dans les colonies britanniques, et le processus d'abolition de l'esclavage a été long et complexe.

En 1833, le gouvernement britannique a adopté la loi sur l'abolition de l'esclavage, qui déclarait l'esclavage illégal dans tout l'Empire britannique.

L'abolition de l'esclavage par le Royaume-Uni avait une motivation économique. Le Royaume-Uni a été l'une des premières puissances européennes à prendre des mesures contre la traite des esclaves et l'esclavage, et ses efforts pour mettre fin à ces pratiques étaient motivés en partie par des considérations économiques.

Au 18e et au début du 19e siècle, le Royaume-Uni était un acteur majeur de la traite atlantique des esclaves et comptait beaucoup sur la main-d'œuvre asservie dans ses colonies des Amériques. Cependant, l'institution de l'esclavage a commencé à subir des pressions croissantes au début du 19e siècle, en raison du mouvement croissant pour l'abolition de l'esclavage. La décision du gouvernement britannique d'abolir la traite des esclaves et l'esclavage était motivée en partie par des considérations économiques, le gouvernement estimant que l'esclavage n'était plus économiquement viable ou durable.

Le gouvernement britannique pensait également que l'abolition de la traite des esclaves et de l'esclavage profiterait à l'économie britannique d'autres manières. Par exemple, le gouvernement pensait que l'abolition de l'esclavage ouvrirait de nouveaux marchés aux produits britanniques et contribuerait à assurer la stabilité et la prospérité à long terme de l'Empire britannique. En outre, le gouvernement pensait que l'abolition de l'esclavage contribuerait à améliorer le statut et la réputation de la Grande-Bretagne sur le plan international et permettrait au pays de jouer un rôle de premier plan dans le mouvement pour l'abolition de l'esclavage.

Au 18e et au début du 19e siècle, la France était l'une des plus grandes puissances esclavagistes du monde, et elle comptait beaucoup sur la main-d'œuvre asservie dans ses colonies des Amériques. Cependant, l'institution de l'esclavage a commencé à subir des pressions croissantes au début du 19e siècle, en raison du mouvement croissant en faveur de l'abolition de l'esclavage. En 1848, le gouvernement français a adopté une loi déclarant la traite des esclaves illégale et a commencé à prendre des mesures pour faire passer progressivement ses colonies d'une économie basée sur l'esclavage à un système de travail libre.

Il convient de noter que l'abolition de l'esclavage en France en 1848 n'a pas immédiatement mis fin à l'esclavage dans les colonies du pays. Le processus de transition d'une économie basée sur l'esclavage à un système de travail libre a été progressif, et il a fallu plusieurs années pour que l'esclavage soit totalement aboli dans les colonies françaises.

Les Pays-Bas ont aboli l'esclavage dans leurs colonies en 1863. Les Pays-Bas ont été l'une des premières puissances européennes à abolir la traite des esclaves et l'esclavage, et ce, à la suite d'un mouvement croissant en faveur de l'abolition de l'esclavage en Europe et dans les Amériques.

Au 18e et au début du 19e siècle, les Pays-Bas étaient un acteur majeur de la traite atlantique des esclaves, et ils dépendaient fortement de la main-d'œuvre asservie dans leurs colonies d'Amérique. Toutefois, l'institution de l'esclavage a commencé à subir des pressions croissantes au début du 19e siècle, en raison du mouvement croissant en faveur de l'abolition de l'esclavage. En 1863, le gouvernement néerlandais a adopté une loi déclarant la traite des esclaves illégale et a commencé à prendre des mesures pour faire passer progressivement ses colonies d'une économie basée sur l'esclavage à un système de travail libre.

L'abolition de l'esclavage aux Pays-Bas s'inscrivait dans un mouvement plus large d'abolition de l'esclavage qui avait lieu en Europe et dans les Amériques. Ce mouvement était motivé par une combinaison de facteurs, notamment des changements économiques, des pressions politiques et des préoccupations morales et éthiques. La décision du gouvernement néerlandais d'abolir l'esclavage a été motivée par le désir d'aligner ses pratiques sur le mouvement international croissant en faveur de l'abolition de l'esclavage, et de protéger ses intérêts économiques et politiques.

Les États-Unis ont aboli l'esclavage en 1865. Les États-Unis ont été l'un des derniers pays au monde à abolir l'esclavage, à la suite de la guerre civile américaine et de l'adoption du treizième amendement à la Constitution des États-Unis.

L'esclavage était une institution profondément ancrée aux États-Unis, qui jouait un rôle central dans l'économie et la société du pays. Toutefois, l'institution de l'esclavage a commencé à subir des pressions croissantes au XIXe siècle, en raison du mouvement croissant en faveur de l'abolition de l'esclavage. La guerre civile américaine, qui a débuté en 1861, a été menée en partie sur la question de l'esclavage et a finalement conduit à l'abolition de l'esclavage aux États-Unis.

En 1865, le treizième amendement à la Constitution des États-Unis a été adopté, déclarant que "ni l'esclavage ni la servitude involontaire, sauf en tant que punition pour un crime dont la partie aura été dûment condamnée, n'existeront au sein des États-Unis ou dans tout lieu soumis à leur juridiction". Cet amendement a effectivement aboli l'esclavage aux États-Unis et a marqué une étape importante dans l'histoire du pays et du monde.

L'abolition de l'esclavage au Brésil et à Cuba dans les années 1880 a constitué un jalon important dans l'histoire de ces deux pays, et a été le résultat d'une série de changements politiques et sociaux survenus au XIXe siècle.

Au Brésil, l'esclavage était une institution profondément ancrée, qui jouait un rôle central dans l'économie et la société du pays. Cependant, l'institution de l'esclavage a commencé à subir des pressions croissantes au XIXe siècle, en raison du mouvement croissant en faveur de l'abolition de l'esclavage. En 1888, le gouvernement brésilien a adopté la Lei Áurea, ou loi d'or, qui déclarait l'esclavage illégal et prévoyait la transition graduelle vers un système de travail libre.

À Cuba, la situation était similaire. L'esclavage avait été une pierre angulaire de l'économie cubaine, et il était profondément ancré dans la société et la culture du pays. Toutefois, l'institution de l'esclavage a commencé à subir des pressions croissantes au 19e siècle, en raison du mouvement croissant en faveur de l'abolition de l'esclavage. En 1880, le gouvernement espagnol, qui contrôlait alors Cuba, a adopté la loi Moret, qui déclarait l'esclavage illégal et prévoyait une transition progressive vers un système de travail libre.

L’impact de la traite négrière

Il est impossible de mesurer l'impact de la traire négrière. Ce qu'il est possible d'affirmer est que la traite fut une terrible sélection. Les survivants ont été sélectionnés à leur résistance. Tous les faibles sont morts en route. On peut dire que l’Afrique a été privée de ses forces.

Le caractère tardif de la colonisation européenne en Afrique

Ce qui est certain est que l’Afrique était clairement affaiblie quand les européens se sont décidés à la coloniser, c'est-à-dire instaurer une domination politique et militaire en mettant ces territoires sous leur contrôle.

Si la colonisation intervient tardivement, c'est parce que pendant la période précédente, les européens étaient occupés par la colonisation d’autres continents.

Une autre explication est liée à la géographie et au climat.La géographie du terrain est difficile à maitriser et les conditions arides favorisent certaines maladies jusqu’alors non connues des européens qui n’avaient pas non plus été immunisés. C’est une nouvelle étape de l’unification microbienne. Être envoyé en Afrique était comme une condamnation à mort.

Concernant l'aspect économique, les colonisations avaient comme motivation la mise en place de colonies d’exploitation. Cependant, le seul produit que l’Afrique exportait était l’huile de palme qui avait des utilisations extrêmement limitées. C’est pourquoi c’est un territoire peu productif. Les terres sont non cultivées à cause de l'exploitation de l'huile de palme. L’Afrique ne sera mise en exploitation que durant le XXème siècle qui ne justifie pas l’investissement de capitaux. La découverte des minerais précieux va se produire plus tardivement. Des mines de diamants et d’or vont être découvertes durant la seconde moitié du XIXème siècle.

La colonisation de l’Afrique relève avant tout d’une course à la gloire et de l’affirmation des puissances relevant de conflits géostratégiques. C’est un esprit de nationalisme concurrentiel en pleine époque d’affirmation des nationalismes. L’Afrique est devenue un champ de bataille intermédiaire où la Première guerre mondiale se préparait.

La colonisation de l’Afrique n’a pas été une logique d’exploitation, mais un affrontement géostratégique de dominations et d’influences dans le jeu des relations internationales. La colonisation est une partie brève de l’histoire des pays colonisés. Tous les pays colonisateurs ont mis en œuvre des pactes coloniaux.

C’est une grille très évidente de la création des tiers-mondes qui ont été créés par des rapports de force politique et le pacte colonial est la clef de lecture.

Annexes

Référence