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= Les chocs pétroliers et la prise de conscience planétaire =
Basé sur un cours de Michel Oris<ref>[https://cigev.unige.ch/institution/team/prof/michel-oris/ Page personnelle de Michel Oris sur le site de l'Université de Genève]</ref><ref>[http://cigev.unige.ch/files/4114/3706/0157/cv_oris_fr_20150716.pdf CV de Michel Oris en français]</ref>


Le terme "écologie" fut inventé par le naturaliste allemand Ernst Haeckel en 1866. Dès 1825, Arrhenius théorise l’effet de serre, en 1864 un naturaliste britannique nommé Parkinson dénonce l’impact de l’activité humaine sur la nature. C’est un concept datant du XIXème siècle, mais sans impact direct et considération.  
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| en = The Changing World Economy: 1973-2007
| es = La evolución de la economía mundial: 1973-2007
| it = Il cambiamento dell'economia mondiale: 1973-2007
| pt = A Economia Mundial em Mudança: 1973-2007
| de = Die Weltwirtschaft im Wandel: 1973-2007
| ch = 变化中的世界经济:1973-2007 年
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|[[Histoire économique et sociale de la globalisation, 16e-21e siècles]]
|[[Structures Agraires et Société Rurale: Analyse de la Paysannerie Européenne Préindustrielle]] ● [[Le régime démographique d'ancien régime : l'homéostasie]] ● [[Évolution des Structures Socioéconomiques au XVIIIe Siècle : De l’Ancien Régime à la Modernité]] ● [[Origines et causes de la révolution industrielle anglaise]] ● [[Mécanismes structurels de la révolution industrielle]] ● [[La diffusion de la révolution industrielle en Europe continentale ]] ● [[La Révolution Industrielle au-delà de l'Europe : les États-Unis et le Japon]] ● [[Les coûts sociaux de la révolution industrielle]] ● [[Analyse Historique des Phases Conjoncturelles de la Première Mondialisation]] ● [[Dynamiques des Marchés Nationaux et Mondialisation des Échanges de Produits]] ● [[La formation de systèmes migratoires mondiaux]] ● [[Dynamiques et Impacts de la Mondialisation des Marchés de l'Argent : Le Rôle Central de la Grande-Bretagne et de la France]] ● [[La transformation des structures et des relations sociales durant la révolution industrielle]] ● [[Aux Origines du Tiers-Monde et l'Impact de la Colonisation]] ● [[Echecs et blocages dans les Tiers-Mondes]] ● [[Mutation des Méthodes de Travail: Évolution des Rapports de Production de la Fin du XIXe au Milieu du XXe]] ● [[L'Âge d'Or de l'Économie Occidentale : Les Trente Glorieuses (1945-1973)]] ● [[L'Économie Mondiale en Mutation : 1973-2007]] ● [[Les défis de l’État-Providence]] ● [[Autour de la colonisation : peurs et espérances du développement]] ● [[Le Temps des Ruptures: Défis et Opportunités dans l'Économie Internationale]] ● [[Globalisation et modes de développement dans les « tiers-mondes »]]
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Dans notre exploration de l'évolution économique s'étendant de 1973 à 2007, nous plongeons dans une période cruciale qui a façonné le paysage économique mondial contemporain. Cette ère, marquée par des changements profonds et des défis majeurs, a vu le monde traverser des transitions économiques et sociales significatives. À partir du premier choc pétrolier de 1973, qui a ébranlé les fondations de l'économie mondiale, nous avons assisté à une série d'événements et de politiques qui ont redéfini les relations économiques internationales, les structures du marché du travail, et la gestion des ressources environnementales.
 
Cette période a également été témoin de la montée en puissance du néo-libéralisme, avec des figures telles que Margaret Thatcher et Ronald Reagan, remettant en question les principes de l'État-providence et ouvrant la voie à une ère de libéralisation des marchés et de globalisation économique. L'impact de ces politiques, couplé à l'évolution rapide des technologies et à la mondialisation, a entraîné des transformations profondes dans la structure des emplois, exacerbant les inégalités et remodelant la dynamique sociale.
 
En explorant cette période charnière, nous cherchons à comprendre comment les décisions, les crises et les innovations de ces trente-quatre années ont non seulement influencé le cours de l'histoire économique, mais continuent aussi à influencer les réalités économiques et sociales d'aujourd'hui. Cet examen offre un aperçu des forces qui ont façonné notre monde moderne et des leçons que nous pouvons tirer pour naviguer dans l'avenir incertain de l'économie globale.
 
=Impact Mondial des Chocs Pétroliers et Éveil Écologique=
 
L'évolution de l'écologie et de la conscience environnementale, telle que vous l'avez décrite, remonte au 19e siècle et comporte des contributions majeures dans le domaine de la science environnementale. Ernst Haeckel, un naturaliste allemand, a joué un rôle pionnier en introduisant le terme "écologie" en 1866. Ce terme, dérivé du grec "oikos" signifiant "maison" ou "environnement", et "logos" signifiant "étude", a été utilisé par Haeckel pour décrire la science des relations des organismes avec leur environnement et entre eux. Cette définition a posé les bases pour la compréhension moderne des interactions écologiques. Bien avant Haeckel, le physicien français Joseph Fourier avait déjà théorisé l'effet de serre en 1825. Il a proposé que l'atmosphère de la Terre pourrait agir comme l'enveloppe d'une serre, retenant la chaleur et affectant ainsi le climat de la planète. Cette théorie fut ensuite vérifiée par le chimiste suédois Svante Arrhenius, qui a établi une relation entre les concentrations de dioxyde de carbone dans l'atmosphère et la température de la Terre, jetant les bases de notre compréhension actuelle du changement climatique. Parallèlement, George Perkins Marsh, un naturaliste britannique, a souligné en 1864 l'impact de l'activité humaine sur la nature. Dans son ouvrage, il a mis en évidence la manière dont les actions humaines modifiaient l'environnement, marquant l'une des premières reconnaissances de l'impact écologique humain. Ces découvertes et théories ont jeté les bases de l'écologie moderne et de la science environnementale. Cependant, bien que ces concepts aient été développés au XIXe siècle, ils n'ont pas immédiatement conduit à des changements significatifs dans la politique ou la perception publique. Ce n'est qu'au cours du XXe siècle que l'importance de ces idées a été pleinement reconnue, menant à une intégration plus profonde dans les politiques environnementales et la sensibilisation du public.  


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Le rapport du Club de Rome ''Halte à la croissance'' en 1972 réunissait des politiques, des académiques, des savants qui ont théorisé l’écologie scientifique. Ils ont modélisé des modèles d’action sur la nature et de rétroaction sur les humains. C’est la médiatisation d’un caractère fini d’un certain nombre de ressources essentielles comme par exemple le charbon ou encore la modélisation de la fin de gisements pétroliers. Il y a de ressources renouvelables, mais si on les surexploite, on va finir par les épuiser. Il y a des ressources non-renouvelables au cœur de l’économie des pays occidentaux comme le pétrole.
Le rapport "Halte à la croissance" du Club de Rome en 1972 représente un tournant significatif dans la prise de conscience mondiale sur les questions environnementales et économiques. Ce rapport a rassemblé des politiques, des académiques et des savants, unifiant divers domaines d'expertise pour théoriser l'écologie scientifique dans un contexte global. Le cœur du rapport résidait dans la modélisation des interactions entre les activités humaines et l'environnement naturel. L'équipe a utilisé des modèles informatiques avancés pour simuler les impacts des actions humaines sur la nature et leurs rétroactions potentielles sur les sociétés humaines. Ces modèles ont mis en lumière la réalité des limites environnementales et des ressources finies de notre planète, un concept jusqu'alors peu médiatisé. Un des aspects les plus frappants du rapport concernait les ressources essentielles comme le charbon et le pétrole. Le Club de Rome a attiré l'attention sur le fait que ces ressources sont non seulement finies, mais aussi que leur exploitation incontrôlée pourrait conduire à leur épuisement. La modélisation de la fin des gisements pétroliers a particulièrement sonné l'alarme, compte tenu du rôle central du pétrole dans l'économie des pays occidentaux. Le rapport a également souligné que même les ressources renouvelables ne sont pas inépuisables. Une surexploitation peut mener à un point de non-retour, où la capacité de régénération naturelle est dépassée, conduisant ainsi à leur épuisement. "Halte à la croissance" a joué un rôle crucial dans la sensibilisation aux limites écologiques et à la nécessité d'une gestion durable des ressources. Il a ouvert la voie à des discussions plus approfondies sur le développement durable et l'impact environnemental des politiques économiques, influençant considérablement la pensée écologique et économique dans les décennies suivantes.
 
Le premier choc pétrolier de 1973, déclenché à la suite de la guerre israélo-arabe de Kippour, a marqué un moment crucial dans la prise de conscience mondiale sur la finitude des ressources, notamment le pétrole. L'attaque d'Israël par les forces égyptiennes et syriennes a conduit à une riposte majeure de la part des pays membres de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), qui ont réduit leur production et la commercialisation du pétrole. Cette action a eu pour conséquence une augmentation spectaculaire des prix du pétrole et des pénuries dans plusieurs pays, en particulier dans l'Occident industrialisé. Ce choc pétrolier a eu un impact profond sur l'économie mondiale, mais il a également joué un rôle important dans la prise de conscience de la dépendance mondiale aux ressources énergétiques non renouvelables. L'événement a renforcé la légitimité des avertissements du Club de Rome, exprimés un an plus tôt dans leur rapport "Halte à la croissance", qui mettait en garde contre les dangers de la surexploitation des ressources naturelles limitées. Par ailleurs, les voyages sur la Lune, notamment les missions Apollo de la NASA, ont également joué un rôle dans la modification de la perception mondiale de la planète Terre. La vision de la Terre vue de l'espace a offert une perspective unique et unifiant sur la planète, soulignant son caractère fini et fragile. Cette "externalisation" de notre planète, comme vous l'avez décrit, a contribué à une prise de conscience de l’existence d’une planète commune et a eu un impact significatif sur les relations internationales. Elle a servi à renforcer l'idée que les défis environnementaux nécessitent une coopération et une approche globale. Le choc pétrolier de 1973, combiné à l'exploration spatiale et aux avertissements du Club de Rome, a contribué à un changement fondamental dans la manière dont les ressources de la Terre sont perçues et gérées, menant à des politiques plus orientées vers la durabilité et la coopération internationale en matière d'environnement.
 
La Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement, plus communément appelée la Conférence de Rio de 1992, a marqué une étape décisive dans la manière dont le monde aborde les questions de développement et de conservation environnementale. Cette conférence a introduit le concept de développement durable au cœur des politiques internationales, un concept qui cherche à équilibrer le besoin de développement économique et social avec la préservation des ressources naturelles pour les générations futures. Le principe du développement durable, tel qu'établi à Rio, représente un changement de paradigme significatif. Il a reconnu que la croissance économique ne devrait pas se faire au détriment de l'environnement et a souligné l'importance de considérer les impacts environnementaux à long terme dans la planification et la mise en œuvre des politiques de développement. Ce concept a encouragé les nations à repenser leurs approches en matière de progrès économique, en les orientant vers des méthodes plus durables et respectueuses de l'environnement. La conférence a également mis en lumière la tension entre les intérêts nationaux et la mondialisation. Les défis environnementaux, tels que le changement climatique et la perte de biodiversité, ne connaissent pas de frontières nationales et nécessitent une coopération internationale pour être efficacement abordés. Cela a posé des défis dans le système de représentation du monde, car les intérêts et les capacités des différents États varient considérablement. La Conférence de Rio a ainsi posé les bases d'une nouvelle façon de penser et d'agir à l'échelle mondiale, en reconnaissant que le bien-être des populations et la santé de notre planète sont inextricablement liés. Cette reconnaissance a conduit à l'adoption de politiques et de pratiques plus durables dans de nombreux pays et a influencé les discussions et les actions internationales dans les décennies qui ont suivi.
 
=Période de Récession : Analyse de 1973 à 1990=
 
La Grande Dépression qui a marqué la fin du XXe siècle dans le monde occidental se distingue par sa nature et ses caractéristiques uniques, différentes des crises économiques précédentes. Cette période a été définie par un ensemble de phénomènes économiques qui, ensemble, ont créé un contexte économique difficile et complexe. Un des aspects les plus significatifs de cette période a été le ralentissement notable de la croissance du Produit National Brut (PNB) par habitant. Entre les années 1971-1973 et 1991-1993, cette croissance est tombée à environ 1,9% par an, un déclin marqué par rapport à la moyenne de 3,1% observée de 1950 à 1971. Ce ralentissement de la croissance a signalé une diminution de la dynamique économique et une réduction de l'accroissement de la richesse par habitant. Cette période a également été caractérisée par une combinaison d'inflation et de stagnation économique, un phénomène souvent appelé "stagflation". L'inflation, qui se manifeste par une augmentation générale des prix, s'est produite simultanément à une croissance économique faible ou inexistante. Cette situation a présenté des défis uniques pour les décideurs politiques, car les stratégies traditionnelles pour combattre l'inflation pouvaient aggraver la stagnation, et vice versa. En outre, une augmentation du taux de chômage a été un autre élément clé de cette période. L'augmentation du chômage, conjointement au ralentissement de la croissance économique et à l'inflation, a créé un climat d'incertitude et de difficultés économiques pour de nombreuses personnes. Cette période ne correspond pas à une crise économique au sens traditionnel du terme. Contrairement à une récession ou à une dépression économique caractérisée par une contraction rapide et profonde de l'économie, cette période peut être mieux décrite comme une phase prolongée de croissance économique faible, accompagnée de divers autres problèmes économiques. Cette situation a nécessité des réponses politiques et économiques innovantes pour stimuler la croissance, tout en gérant l'inflation et le chômage.
 
==Dynamiques du Ralentissement de la Croissance Économique==
 
Le ralentissement de la croissance économique durant cette période, bien que moins sévère que la Grande Dépression des années 1930, présente des similitudes avec les périodes de faible croissance économique du passé. La comparaison avec l'entre-deux-guerres est pertinente, car cette période a également été marquée par une instabilité économique et des taux de croissance fluctuants. Il est important de noter que les termes économiques comme "récession" et "dépression" sont souvent définis par des critères spécifiques. Une dépression est généralement caractérisée par une contraction économique plus profonde et plus prolongée que celle observée lors d'une récession. Bien que le ralentissement de la fin du XXe siècle n'ait pas atteint l'ampleur ou la sévérité de la Grande Dépression des années 1930, il a néanmoins représenté une période de difficultés économiques significatives, avec une croissance stagnante, une inflation élevée et un chômage accru. Cette interprétation souligne la complexité de la situation économique de l'époque et montre comment, même en l'absence d'une crise économique majeure comme celle des années 1930, un ralentissement prolongé peut avoir des répercussions considérables sur la société et l'économie. Cette période a donc nécessité des réponses politiques et économiques adaptées pour faire face à ces défis uniques.
 
==Triptyque des Causes du Ralentissement Économique==
 
===Impact et Répercussions des Chocs Pétroliers de 1973-1974 et 1979-1980===
L'année 1973 représente en effet un tournant majeur pour les économies occidentales, particulièrement en ce qui concerne leur dépendance au pétrole. La crise pétrolière de 1973, déclenchée par la guerre du Kippour, a eu des répercussions profondes sur l'économie mondiale, en particulier sur les pays occidentaux. La guerre du Kippour a commencé par une attaque surprise des armées arabes contre Israël. La contre-attaque israélienne a entraîné une réaction significative de la part des pays arabes producteurs de pétrole. En réponse au soutien occidental à Israël, ces pays, membres de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), ont décidé de réduire drastiquement leur production de pétrole. Cette réduction de l'offre, combinée à une demande toujours élevée, a conduit à une augmentation spectaculaire des prix du pétrole. Le prix du pétrole a effectivement été multiplié par trois en 1973, ce qui a eu pour conséquence de rendre le fonctionnement de l'économie occidentale nettement plus coûteux. Cette augmentation des coûts énergétiques a entraîné une inflation généralisée et a affecté de nombreux secteurs de l'économie, y compris le transport, la fabrication et même le chauffage des foyers. Cette crise a mis en évidence la vulnérabilité des économies occidentales à la fluctuation des prix du pétrole et à leur dépendance à l'égard des importations de pétrole. Elle a également stimulé la recherche de sources d'énergie alternatives et la réflexion sur les politiques énergétiques et la sécurité énergétique, des préoccupations qui sont restées d'actualité dans les décennies suivantes.
 
Le second choc pétrolier de 1979 a effectivement servi de rappel sévère aux pays européens et à d'autres nations industrialisées quant à leur forte dépendance envers les importations de pétrole. Cette crise a été déclenchée par plusieurs facteurs, notamment la révolution iranienne qui a entraîné une baisse significative de la production de pétrole en Iran, un des principaux exportateurs de pétrole à l'époque. La diminution de la production iranienne, conjuguée à la peur d'une instabilité politique accrue dans la région, a provoqué une forte hausse des prix du pétrole. Les prix ont presque doublé, entraînant des effets économiques considérables dans le monde entier. Comme lors du premier choc pétrolier en 1973, cette hausse des prix a eu un impact direct sur les économies qui dépendaient fortement du pétrole importé, en particulier les économies européennes. Le second choc pétrolier a mis en lumière la vulnérabilité des pays importateurs de pétrole et a souligné la nécessité de diversifier les sources d'énergie. Cela a conduit à une prise de conscience accrue de la nécessité de développer des sources d'énergie alternatives et renouvelables, ainsi que d'améliorer l'efficacité énergétique. En outre, cette crise a stimulé un intérêt accru pour les politiques énergétiques nationales et internationales visant à réduire la dépendance au pétrole et à renforcer la sécurité énergétique.
 
===Conséquences de la Fin des Accords de Bretton Woods en 1973===
La fin des accords de Bretton Woods en 1973 marque un tournant décisif dans le système monétaire international. Institués en 1944, ces accords avaient établi un système de taux de change fixes, où les monnaies des pays membres étaient liées au dollar américain, lui-même convertible en or. La dissolution de ce système a entraîné de profondes modifications dans les dynamiques économiques mondiales. Avec la rupture des accords de Bretton Woods, les taux de change ne sont plus fixes mais flottants, ce qui signifie qu'ils peuvent varier librement en réponse aux forces du marché. Cette transition vers des taux de change flottants a introduit un niveau d'incertitude et de volatilité beaucoup plus élevé dans les relations économiques internationales. La stabilité des taux de change, jusque-là garantie par le système de Bretton Woods, était en effet fondamentale pour le commerce international et les investissements. La fin de cette stabilité a eu des conséquences importantes. Les monnaies considérées comme faibles ont été particulièrement vulnérables à la spéculation et ont souvent subi une dévaluation. Par ailleurs, comme le dollar américain n'était plus ancré à l'or, sa valeur est devenue sujette à des fluctuations plus importantes, ce qui a ajouté à l'incertitude et à la complexité des échanges internationaux. Cette période de transition a également exigé des ajustements dans les politiques économiques nationales et a incité à une réflexion plus approfondie sur les mécanismes de régulation des marchés de changes et de coopération monétaire internationale. La fin des accords de Bretton Woods a ainsi marqué une nouvelle ère dans la finance mondiale, caractérisée par une plus grande flexibilité mais aussi par une plus grande instabilité des monnaies.
 
La formation de l'Union européenne (UE) et son évolution en matière de politique monétaire reflètent une réponse aux défis posés par les fluctuations des taux de change, en particulier après la fin des accords de Bretton Woods. Initialement, l'UE était principalement un marché de libre-échange, où la libre circulation des biens, des services et du capital était un principe fondamental. Cependant, la volatilité des taux de change après 1973 a posé des défis significatifs pour le maintien de la stabilité économique et commerciale au sein de l'Union. En réponse à cette instabilité, plusieurs pays européens ont pris l'initiative de lier leurs monnaies au Deutschemark, qui était considéré comme l'une des monnaies les plus stables et les plus fortes de l'époque. Cette démarche a donné naissance au "serpent monétaire européen", un mécanisme visant à limiter les fluctuations des taux de change entre certaines monnaies européennes. Le serpent monétaire a constitué une tentative de stabiliser les taux de change en les maintenant dans des marges de fluctuation limitées par rapport au Deutschemark. Le serpent monétaire européen peut être vu comme un précurseur de l'intégration monétaire plus poussée qui a conduit à la création de l'euro. En tentant de stabiliser les taux de change entre les monnaies des pays membres, ce mécanisme a jeté les bases pour une coopération économique et monétaire plus étroite en Europe. Il a également souligné l'importance de la coordination des politiques monétaires pour le succès d'un marché de libre-échange, en particulier dans un contexte où les économies sont étroitement interconnectées. Le serpent monétaire européen a été un pas important dans le processus d'intégration européenne, menant finalement à la création de l'euro et à l'établissement de l'Union économique et monétaire, qui a renforcé l'intégration économique et la stabilité monétaire au sein de l'UE.
 
Le lien entre le "serpent monétaire européen" et la crise pétrolière de 1973, ainsi que la labellisation du pétrole en dollars, est en effet significatif dans le contexte de l'évolution monétaire en Europe. La crise pétrolière a mis en évidence la vulnérabilité des économies européennes face aux fluctuations du dollar américain, puisque le pétrole, une ressource vitale, était principalement commercialisé en dollars. Cette situation a exacerbé les effets de la crise pétrolière en Europe, rendant les économies européennes encore plus sensibles aux variations du taux de change du dollar. Dans ce contexte, le "serpent monétaire européen" a été une tentative de stabiliser les monnaies européennes en les arrimant au Deutschemark, réduisant ainsi leur vulnérabilité aux fluctuations du dollar. En harmonisant les valeurs des différentes monnaies européennes autour du Deutschemark, les pays membres cherchaient à atténuer l'impact des chocs extérieurs et à promouvoir une plus grande stabilité économique au sein de l'Europe. L'adoption de l'euro peut être vue comme une continuation et une amplification de cette logique. L'euro a commencé comme une monnaie financière, utilisée dans les transactions comptables et financières, avant de devenir une monnaie réelle en circulation. Ce processus a été à la fois une simplification - en remplaçant plusieurs monnaies nationales par une seule monnaie commune - et une décision politique majeure, reflétant un engagement profond envers l'unification et l'intégration européennes. La création de l'euro a marqué une étape importante dans le processus d'intégration européenne. Elle a représenté non seulement une unification monétaire mais aussi un engagement partagé vers une intégration économique plus profonde. Cette démarche a souligné la volonté des pays membres de l'Union européenne de collaborer étroitement pour faire face aux défis économiques globaux et de consolider leur intégration pour renforcer leur stabilité et leur prospérité économiques.
 
===Analyse du Ralentissement des Gains de Productivité===
Durant la période en question, les économies occidentales, en particulier en Europe et aux États-Unis, ont fait face à un ralentissement notable des gains de productivité, ce qui a posé des défis considérables à leur croissance économique. Après une période de croissance rapide de la productivité dans les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale, due en grande partie à des innovations technologiques et à des améliorations de l'efficacité industrielle, les années 1970 ont marqué un changement. Le rythme des gains de productivité a commencé à diminuer, un phénomène attribuable à plusieurs facteurs, notamment un plateau dans les innovations technologiques, une diminution des investissements dans certains secteurs clés, et une saturation dans l'amélioration des processus de production existants. Ce ralentissement de l'innovation a eu un impact direct sur la croissance de la productivité. L'innovation est un moteur essentiel de l'augmentation de la productivité, et quand elle fléchit, cela tend à ralentir l'ensemble de l'économie. Ce phénomène peut être le résultat d'une baisse des investissements en recherche et développement, du manque de nouvelles technologies révolutionnaires, ou de la difficulté à continuer à améliorer les méthodes de production existantes. Parallèlement à ce ralentissement de la croissance de la productivité, les économies occidentales ont également été confrontées à des périodes d'inflation élevée et de hausse du chômage, une situation souvent qualifiée de "stagflation". Cette combinaison de stagnation économique et d'inflation élevée a présenté un défi complexe pour les décideurs politiques. Les mesures traditionnelles pour lutter contre l'inflation pouvaient exacerber le problème du chômage, et inversement, rendant la gestion de l'économie particulièrement difficile. Ces défis économiques ont nécessité des réponses politiques nuancées et ont conduit à des réformes dans divers domaines. Les gouvernements ont dû réviser leurs politiques monétaires, réguler le marché du travail de manière plus efficace et encourager l'innovation et l'investissement pour stimuler la croissance et combattre la stagnation économique. Cette période a donc été marquée par une recherche d'équilibre entre divers objectifs économiques, tout en essayant de naviguer dans un environnement économique mondial en évolution.
 
==Phénomène de l'Inflation : Origines et Conséquences==
 
L'inflation, qui se traduit par une hausse des prix de détail, est en effet étroitement liée à la loi de l'offre et de la demande. Ce principe économique fondamental stipule que lorsque la demande pour des biens et des services dépasse l'offre disponible, les prix ont tendance à augmenter. Inversement, si l'offre est abondante et la demande faible, les prix ont tendance à baisser. Dans un contexte où la consommation est élevée et l'offre ne parvient pas à suivre, comme vous l'avez mentionné, une pression à la hausse sur les prix se manifeste, conduisant à de l'inflation. Cette situation peut se produire pour diverses raisons, telles que des limitations dans la capacité de production, des problèmes logistiques, ou des pénuries de matières premières. Par ailleurs, si l'économie est capable de produire des biens et services à bas coût et en quantité suffisante pour répondre à la demande, l'inflation peut être maintenue à un niveau relativement bas. Pendant une période normale, un taux d'inflation de 9% est effectivement considéré comme élevé. Un tel niveau d'inflation peut réduire le pouvoir d'achat des consommateurs et avoir un impact négatif sur l'économie. Dans le contexte européen de l'époque que vous évoquez, caractérisé par des défis économiques tels que les chocs pétroliers et les variations des taux de change après la fin des accords de Bretton Woods, un taux d'inflation élevé n'était pas inhabituel. Ces facteurs externes, combinés à des politiques économiques internes, ont contribué à une inflation plus élevée que la normale. Cette période de haute inflation a posé des défis considérables pour les gouvernements et les banques centrales européennes, qui ont dû trouver des moyens d'équilibrer la croissance économique avec le contrôle de l'inflation, souvent en ajustant les politiques monétaires et fiscales. La gestion de l'inflation est devenue une préoccupation majeure, soulignant l'importance d'une politique économique prudente et réactive pour maintenir la stabilité économique.
 
L'inflation peut survenir de différentes manières et avec des intensités variables, en fonction des circonstances économiques et des politiques mises en œuvre par les pays. Les chocs pétroliers des années 1970 sont des exemples classiques de facteurs externes provoquant une inflation rapide et élevée, souvent désignée sous le terme de "poussées inflationnistes". Ces chocs ont entraîné une augmentation soudaine des coûts de l'énergie, se répercutant sur l'ensemble de l'économie et provoquant une hausse rapide des prix. En dehors de ces événements exceptionnels, l'inflation peut être plus graduelle et soutenue, souvent qualifiée d'inflation substantielle. Ce type d'inflation se développe sur une période plus longue et peut être le résultat de divers facteurs, tels que les politiques monétaires expansionnistes, l'augmentation des coûts de production, ou une forte demande dépassant l'offre disponible. La manière dont différents pays ont géré l'inflation pendant cette période varie considérablement. La France et l'Allemagne, par exemple, ont adopté des approches distinctes pour faire face à l'inflation. L'Allemagne, en particulier, a été reconnue pour sa politique monétaire stricte et son engagement envers la stabilité des prix, souvent attribuée à l'influence de la Bundesbank, sa banque centrale. Cette politique a contribué à maintenir des taux d'inflation relativement bas en Allemagne par rapport à d'autres pays. La France, d'autre part, a également mis en œuvre des politiques efficaces pour contrôler l'inflation, bien que ses stratégies et défis économiques aient été différents. Les politiques françaises ont souvent inclus une combinaison de contrôle des prix, de politiques fiscales et parfois de dévaluations monétaires pour gérer l'inflation. Ces différences dans la gestion de l'inflation reflètent la diversité des contextes économiques et des approches politiques au sein des pays européens. Elles illustrent également comment les stratégies nationales en matière de politique économique et monétaire peuvent influer de manière significative sur la performance économique globale d'un pays.
 
Les années 1970 et le début des années 1980 représentent une période complexe pour l'économie mondiale, caractérisée par des défis tels que l'inflation élevée, le ralentissement de la croissance et la hausse du chômage. Cette période a été particulièrement difficile pour les travailleurs, car même dans des contextes de bons résultats économiques, beaucoup ont connu une stagnation des salaires. Malgré la croissance économique dans certains secteurs, l'augmentation des salaires réels était limitée, ce qui a eu un impact négatif sur le pouvoir d'achat des individus. Cette stagnation salariale, couplée à un environnement économique global instable, marqué par des chocs pétroliers et des incertitudes politiques, a entraîné une période d'insécurité économique pour de nombreux citoyens. Vers le milieu des années 1980, la situation a commencé à évoluer de manière positive. Les politiques macroéconomiques mises en place par les gouvernements et les banques centrales ont commencé à porter leurs fruits, et de nombreux pays ont réussi à sortir de la période d'inflation élevée qui avait marqué la décennie précédente. La lutte contre l'inflation a été menée principalement à travers des politiques monétaires plus strictes, y compris l'augmentation des taux d'intérêt pour réduire la pression inflationniste. Ces mesures, bien qu'elles aient pu être controversées en raison de leurs effets potentiels sur la croissance économique et le chômage, ont finalement réussi à stabiliser les économies. Le succès de ces politiques dans la maîtrise de l'inflation a été un développement majeur pour les économies mondiales. En reprenant le contrôle de l'inflation, les pays ont créé un environnement plus propice à une croissance économique stable et à long terme. Cette stabilisation a aidé à restaurer la confiance dans les capacités des politiques monétaires et économiques, jetant ainsi les bases pour des périodes de prospérité économique dans les années qui ont suivi. Les leçons apprises durant cette période turbulente ont eu une influence significative sur les politiques économiques futures, démontrant l'importance de la réactivité et de l'adaptabilité des politiques économiques face à des défis globaux.
 
Le contraste que vous décrivez entre la crise économique et la crise sociale pendant les années 1970 et 1980 est un phénomène complexe et significatif. Bien qu'il y ait eu une petite crise économique autour des années 1980, les problèmes sociaux étaient plus prononcés et persistants. D'une part, il y avait une stagnation des salaires, des licenciements massifs et une inflation élevée, ce qui a créé une crise de l'emploi et une diminution du pouvoir d'achat pour de nombreux travailleurs. Cette situation a entraîné des tensions sociales considérables, car de nombreuses personnes se sont retrouvées dans une situation financière précaire. D'autre part, certains secteurs ont connu des dynamiques différentes. Par exemple, l'importation de blés américains a contribué à une crise dans l'agriculture européenne, mais elle a également entraîné une baisse des prix des denrées alimentaires, ce qui a offert une forme de compensation aux consommateurs. Cela illustre la complexité de l'économie mondiale, où des changements dans un secteur peuvent avoir des effets inattendus sur d'autres. En dépit de ces nuances, les années 1973, 1980 et 1985 ont été marquées par une croissance économique relativement bonne. Toutefois, cette croissance n'a pas été uniformément bénéfique sur le plan social. L'antagonisme entre une économie en croissance et les difficultés sociales rencontrées par de nombreux citoyens est une caractéristique de ce que l'on appelle la "stagflation". Ce terme décrit une situation économique dans laquelle la stagnation (marquée par un ralentissement de la croissance économique et une hausse du chômage) coexiste avec l'inflation (une augmentation générale des prix). La stagflation représente un défi particulier pour la politique économique, car les mesures traditionnelles pour stimuler la croissance ou contrôler l'inflation peuvent ne pas être efficaces ou même aggraver l'autre aspect du problème.


En 1973, après la guerre israélo-arabe de Kippour, a lieu le premier choc pétrolier. Égyptiens et syriens attaquent Israël par solidarité des pays de l’OPEP réduisent la production et la commercialisation du pétrole . C’est la prise de conscience de la finitude des ressources qui donna légitimité au club de Rome. Le voyage sur la lune est un autre moment de rupture, c’est une externalisation de notre planète qui amène à une prise de conscience de l’existence d’une planète commune. C’est un élément de bouleversement des relations internationales.
==L'Évolution et les Défis du Chômage==


La conférence de Rio en 1992 pose le principe du développement durable qui permet de développer le bien-être des populations tout en préservant les ressources pour les générations futures. C’est un changement de paradigme et de penser le monde. La tension entre États-nations est mondialisation se fait par la base dans le système de représentation du monde.
La transition du chômage de conjoncturel à structurel durant cette période représente un changement important dans la dynamique du marché du travail. Le chômage conjoncturel est généralement lié à des récessions économiques temporaires et tend à diminuer lorsque l'économie se redresse. En revanche, le chômage structurel est plus profondément enraciné et peut persister même lorsque l'économie globale montre des signes d'amélioration. Ce phénomène, où le chômage devient persistant et moins réactif à la croissance économique, a été particulièrement marqué dans plusieurs pays durant les années 1970 et 1980. Cette situation peut être attribuée à divers facteurs, tels que les changements technologiques, l'évolution des compétences requises sur le marché du travail, les déséquilibres régionaux, ou les rigidités du marché du travail. L'expérience de l'Allemagne entre 1958 et 1962 illustre un contraste frappant avec cette période. L'Allemagne a connu un taux de chômage exceptionnellement bas, tombant à environ 1%, une situation proche du plein emploi. Ce succès a été en partie dû à la forte croissance économique de l'après-guerre, à la reconstruction et à la modernisation industrielles, ainsi qu'à une politique économique efficace. D'autres pays, comme la Suisse et le Japon, ont également réussi à atteindre des situations de plein-emploi pendant les Trente Glorieuses, une période de forte croissance économique et de stabilité sociale qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Ces succès ont été le résultat d'une combinaison de facteurs, dont des politiques économiques adaptées, une forte demande de main-d'œuvre, et dans certains cas, une main-d'œuvre hautement qualifiée et une industrie compétitive sur le plan international. Cependant, avec les changements économiques et sociaux ultérieurs, notamment les chocs pétroliers, l'augmentation de la concurrence mondiale et les changements technologiques, le défi du chômage a évolué, entraînant une augmentation du chômage structurel dans de nombreux pays. Cette évolution a nécessité de nouvelles approches en matière de politique de l'emploi et de formation pour s'adapter aux réalités changeantes du marché du travail.


= La récession : 1973 - 1990 =
Le concept de chômage frictionnel joue effectivement un rôle important dans l'analyse du marché du travail, en particulier aux États-Unis où la mobilité professionnelle est plus fréquente. Le chômage frictionnel se réfère à la période de transition courte et temporaire durant laquelle les individus changent d'emploi. Ce type de chômage est généralement considéré comme un aspect normal et sain de l'économie, reflétant la fluidité et la flexibilité du marché du travail. Aux États-Unis, le marché du travail se caractérise par une mobilité professionnelle relativement élevée, avec des individus changeant fréquemment d'emploi ou de carrière tout au long de leur vie professionnelle. Cette mobilité est souvent vue comme une caractéristique positive de l'économie américaine, car elle permet une meilleure adéquation entre les compétences des travailleurs et les besoins des employeurs, favorisant ainsi l'innovation et l'efficacité économique. Cette tradition de changer de métier contribue à un chômage frictionnel plus élevé, mais elle rend également le marché du travail américain plus dynamique. La facilité de changer d'emploi encourage les travailleurs à rechercher des postes qui correspondent mieux à leurs compétences, intérêts et objectifs professionnels. De même, elle permet aux entreprises de s'adapter plus facilement aux évolutions du marché et aux changements technologiques en recrutant des employés ayant les compétences nécessaires. Néanmoins, il est important de noter que, bien que bénéfique sous de nombreux aspects, un taux élevé de chômage frictionnel peut également poser des défis, notamment en termes de sécurité de l'emploi pour les travailleurs et de coûts pour les entreprises en termes de recrutement et de formation. La gestion efficace du chômage frictionnel nécessite donc des politiques qui soutiennent à la fois la flexibilité du marché du travail et la stabilité de l'emploi pour les travailleurs.


Le monde occidental est marqué par la Grande dépression de la fin du XXème siècle. Elle a pris trois formes. Ce sont ces trois éléments qui donnent à la récession son originalité. Elle est d’une autre nature que précédemment. C'est le ralentissement de la croissance du PNB par habitant qui est tombé à 1,9% par an des 1971 et 1973 aux années 1991 et 1993 alors que de 1950 à 1971 la croissance était en moyenne de 3,1%. Ce ralentissement de la croissance n’est pas encore une crise même s'il y a de l’inflation et une hausse du chômage.
La difficulté à revenir aux niveaux de plein emploi des Trente Glorieuses a effectivement marqué un tournant dans la compréhension et la gestion des économies modernes. Les Trente Glorieuses, la période d'après-guerre jusqu'au début des années 1970, ont été caractérisées par une croissance économique exceptionnelle, une augmentation de la production, et des taux de chômage faibles dans de nombreux pays développés. Ce fut une période de reconstruction, d'innovation technologique et d'expansion économique soutenue. Cependant, avec la fin de cette période, marquée notamment par les chocs pétroliers des années 1970 et le ralentissement de la croissance économique, le modèle de plein emploi a commencé à s'effriter. Le changement le plus significatif a été la rupture de la corrélation traditionnelle entre la production et le chômage. Historiquement, il existait une relation assez directe : lorsque la production augmentait, le chômage diminuait, et vice versa. Mais à partir de cette période de changement, cette relation n'est plus aussi évidente. Cette nouvelle réalité s'est manifestée par le phénomène où une hausse de la production n'entraîne pas nécessairement une réduction du chômage. Cela peut s'expliquer par plusieurs facteurs, tels que l'automatisation, qui permet une augmentation de la production sans une augmentation correspondante des emplois, ou des changements structurels dans l'économie, où les nouveaux emplois créés exigent des compétences différentes de celles des emplois perdus. La rupture de cette règle traditionnelle a signifié que l'économie pouvait parfois être génératrice d'emplois, mais pas systématiquement. Cette évolution a posé des défis importants pour les politiques économiques et sociales, nécessitant des approches plus nuancées et adaptées pour gérer le marché du travail. Elle a également souligné l'importance de la formation et de la reconversion professionnelle, ainsi que la nécessité de politiques favorisant la création d'emplois dans des secteurs en croissance.


== Le ralentissement de la croissance ==  
=Les Années 1990 : Entre Renouveau Économique et Incertitudes Croissantes=


C’est un ralentissement qui n’est pas si éloigné du rythme de croissance de l’entre-deux-guerre. C’est une dépression du point de vue économique.
==Renaissance Économique : Le Retour à la Croissance==
Durant les années 1990, les États-Unis ont connu une période de prospérité économique remarquable, se positionnant comme une puissance hégémonique sur la scène économique mondiale. Cette décennie a été caractérisée par une croissance économique forte, une inflation maîtrisée et une création significative d'emplois, consolidant ainsi la position dominante des États-Unis dans l'économie globale. La croissance économique des États-Unis dans les années 1990 a été stimulée par plusieurs facteurs clés. L'un des plus importants a été l'expansion rapide de l'économie numérique, notamment avec l'émergence et la popularisation d'Internet et des technologies de l'information et de la communication. Ces avancées technologiques ont transformé les secteurs économiques et ont conduit à la création de nouveaux marchés et opportunités d'emploi. Par exemple, le PIB américain a crû de manière impressionnante durant cette période, passant d'environ 9,6 billions de dollars en 1990 à plus de 12,6 billions de dollars en 2000. En parallèle, les États-Unis ont réussi à maintenir une inflation relativement basse tout au long de la décennie. Cette stabilité des prix a été en grande partie le résultat de politiques monétaires efficaces menées par la Réserve fédérale américaine. Sous la direction d'Alan Greenspan, la Réserve fédérale a su naviguer entre la stimulation de la croissance économique et la prévention de l'inflation, en ajustant les taux d'intérêt de manière stratégique. Le taux d'inflation, qui était d'environ 5,4% en 1990, a diminué de manière significative pour atteindre environ 3,4% en 2000. En outre, cette période a été marquée par une création d'emplois substantielle. La croissance des industries de la technologie et des services a ouvert de nombreuses opportunités d'emploi, contribuant à réduire le taux de chômage et à améliorer la qualité de vie des citoyens. Le taux de chômage aux États-Unis a notablement diminué pendant cette décennie, passant de près de 7,5% au début des années 1990 à environ 4% à la fin de la décennie.


== Trois causes de ce ralentissement ==
==Effondrement de la Bulle Boursière : Une Nouvelle Réalité==
{{Article détaillé|Monnaie, finance et l'économie mondiale : 1974 – 2000}}


=== Les chocs pétroliers de 1973 - 1974 et 1979 - 1980 ===
L'éclatement de la bulle boursière en 2001 a marqué une période charnière dans l'économie américaine, mettant fin à une ère de croissance économique rapide et d'hégémonie dans le domaine technologique. Cette crise boursière, étroitement liée à l'éclatement de la bulle des technologies de l'information et de la communication, a eu un impact considérable et étendu bien au-delà du marché boursier. La bulle boursière des années 1990 était en grande partie alimentée par les investissements spéculatifs dans le secteur des technologies, en particulier les entreprises Internet et les start-ups technologiques. Beaucoup de ces entreprises, valorisées à des sommes astronomiques malgré des bénéfices souvent non existants, ont vu leurs actions atteindre des sommets vertigineux. Cependant, cette croissance fulgurante reposait davantage sur la spéculation que sur des bases économiques solides. Lorsque la bulle a finalement éclaté en 2001, de nombreuses entreprises du secteur technologique ont vu leur valeur s'effondrer, provoquant une crise boursière majeure et une perte de confiance dans le secteur technologique. L'impact économique de cette crise a été profond. Le taux de croissance du PIB des États-Unis, qui avait atteint 4,1% en 2000, a chuté à environ 1,2% en 2001. Ce ralentissement marqué a été causé par le déclin des investissements dans le secteur technologique, ainsi que par un recul général de la confiance des consommateurs et des entreprises. Ce phénomène a entraîné un ralentissement de l'économie dans son ensemble, affectant divers secteurs et contribuant à une augmentation du chômage, en particulier dans le domaine technologique. Les répercussions de l'éclatement de la bulle boursière se sont étendues bien au-delà des frontières des États-Unis, affectant les marchés mondiaux et soulignant la nature interconnectée de l'économie mondiale. Cette crise a mis en lumière les risques associés à la spéculation excessive et à l'excès de confiance dans des secteurs en croissance rapide. Elle a également démontré la nécessité d'une réglementation et d'une surveillance accrues des marchés financiers pour prévenir des crises similaires à l'avenir. En somme, l'éclatement de la bulle boursière en 2001 a non seulement marqué la fin d'une période de prospérité économique aux États-Unis, mais a également servi de leçon importante sur la volatilité des marchés financiers et l'importance de la prudence dans les investissements et la gestion économique.  
L'année 1973 est un frein pour les économies occidentales dépendantes du pétrole. Les armées arabes attaquent par surprise Israël avant de subir la contre-attaque israélienne. Ainsi, les pays arabes décident de diminuer drastiquement la production de pétrole et de faire exploser les prix du baril. Le prix du pétrole a été multiplié par trois en 1973 ce qui veut dire que le fonctionnement de l’économie occidentale est devenu plus cher.


En 1979 a lieu un second choc pétrolier qui rappelle aux européens qu’ils dépendent des importations et donc d’autres pays.
Le paradoxe de l'économie américaine dans les années 1990 et au début des années 2000 réside effectivement dans sa capacité à afficher une santé apparente tout en dissimulant des fragilités structurelles sous-jacentes. Cette période a été marquée par une croissance économique robuste, mais cette croissance était en partie soutenue par des facteurs qui menaçaient en même temps sa stabilité à long terme. L'un des principaux moteurs de cette croissance économique était le surendettement des ménages. La conjoncture positive des années 1990 a encouragé les consommateurs à augmenter leurs dépenses, souvent par le biais de crédits. Cette hausse de la consommation à crédit a stimulé l'économie de consommation et de production, contribuant significativement à la croissance économique. Cependant, ce modèle reposait sur la capacité des ménages à rembourser leurs dettes, une capacité qui pouvait être mise en péril par un changement de contexte économique, tel qu'une hausse des taux d'intérêt ou un ralentissement économique. Les entreprises, notamment dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC), ont également contribué à cette dynamique de croissance par le biais du surendettement. En vue d'investir et d'innover, de nombreuses entreprises du secteur des TIC se sont fortement endettées. Bien que cet endettement ait permis une expansion rapide et des innovations significatives, il a aussi rendu ces entreprises vulnérables aux fluctuations du marché et aux changements dans les conditions de financement. La crise économique survient lorsque les dettes accumulées, tant par les ménages que par les entreprises, ne peuvent plus être remboursées. Cette situation crée des difficultés non seulement pour les débiteurs, mais aussi pour les prêteurs, qui peuvent se retrouver confrontés à des défauts de paiement et à une diminution de leurs actifs. En somme, alors que l'endettement a joué un rôle clé dans la stimulation de la croissance économique américaine, il a également introduit un élément de fragilité, révélant une vulnérabilité sous-jacente qui pouvait transformer rapidement une période de prospérité en une crise économique.  


=== La fin des accords de Bretton Woods : 1973 ===
La bulle boursière des années 1990, particulièrement dans le domaine des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC), a été un phénomène marquant caractérisé par une hausse spectaculaire et finalement insoutenable de la valeur des actions des entreprises du secteur. Cette période a vu une convergence de plusieurs facteurs qui ont contribué à la formation de cette bulle spéculative. Avec l'avènement de l'ère numérique et l'explosion des technologies Internet, de nombreuses startups innovantes ont émergé, attirant l'attention et les investissements tant des grandes entreprises capitalistes que des petits investisseurs. Ces derniers, souvent attirés par la perspective de gains rapides, se sont engagés dans la spéculation, contribuant ainsi à gonfler de manière artificielle la valeur des actions des entreprises des NTIC. Ce phénomène a été accentué par l'ouverture des marchés et la facilitation de l'accès à l'investissement pour le grand public, ce qui a conduit à ce que l'on appelle le "capitalisme populaire". Ce terme reflète la participation croissante des investisseurs individuels au marché boursier, souvent motivés par l'attrait d'une croissance rapide des valeurs boursières dans le secteur des NTIC. Cependant, la formation de la bulle a révélé un divorce croissant entre l'économie réelle et l'économie financière. Il y avait une distorsion significative entre la valeur financière (la valorisation boursière des entreprises) et la valeur réelle (basée sur des fondamentaux économiques tels que les revenus et les bénéfices). Cette situation a conduit à un processus correctif brutal lorsque la bulle a éclaté. Les valeurs, qui étaient complètement surestimées, se sont effondrées, entraînant des pertes importantes pour les investisseurs, tant privés qu'individuels. L'éclatement de la bulle boursière a donc mené à un désastre économique et social, affectant non seulement les entreprises du secteur des NTIC, mais aussi les nombreux investisseurs qui avaient misé sur la poursuite de la croissance rapide des valeurs boursières. Cette crise a souligné les risques associés à la spéculation excessive et a mis en lumière les dangers d'un marché déconnecté des réalités économiques fondamentales.
C’est la rupture du système monétaire internationale. Les taux de change vont flotter dans tous les sens. La stabilité des taux de change est fondamentale. Des monnaies considérées comme faibles ont subi la spéculation à la baisse. Comme le dollar n’est plus une référence, cela perturbe les échanges internationaux.


L’Union européenne était essentiellement un marché de libre-échange et les variations de taux de change ne peuvent stabiliser les échanges. Plusieurs pays européens ont décidé de s’arrimer au Deutschemark et toutes les monnaies fluctuent autour des variations du Deutschemark. C’est le « serpent monétaire européen » qui a permis la création de l’Europe.
La crise financière qui a débuté au début des années 2000 et qui a atteint son paroxysme avec la crise de 2008 trouve ses racines dans une série de pratiques problématiques au sein des entreprises cotées en bourse, en particulier dans le secteur des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC). Cette période a été caractérisée par des falsifications des bilans comptables de nombreuses entreprises, une pratique qui a trompé les investisseurs et miné la confiance dans l'intégrité des marchés financiers. Ce phénomène a été particulièrement préjudiciable pour les investisseurs du "capitalisme populaire", qui dépendaient d'informations fiables et transparentes pour leurs décisions d'investissement. Ces pratiques douteuses ont mis en lumière ce qui peut être décrit comme le "démon structurel" de l'économie américaine : une dépendance croissante à l'endettement. Cette tendance a été exacerbée par la dualité du dollar, à la fois monnaie de réserve mondiale et monnaie nationale, complexifiant la gestion monétaire et financière. L'endettement excessif des ménages, encouragé par des années de crédit facile et une politique monétaire expansionniste, a créé une vulnérabilité significative dans l'économie. Parallèlement, le surendettement des entreprises a accru le risque de faillites et de corrections de marché. Ces facteurs, combinés à une balance commerciale négative persistante, ont créé un terrain fertile pour la crise financière de 2008. La crise a été déclenchée par l'éclatement de la bulle immobilière et exacerbée par la crise des subprimes, où la défaillance massive dans le remboursement des prêts hypothécaires à risque a provoqué un effondrement dans le secteur bancaire et financier. Cette crise a révélé des lacunes profondes dans le système financier mondial, notamment en ce qui concerne la régulation des marchés financiers et la gestion des risques. En définitive, la période précédant la crise de 2008 a été marquée par une série de décisions économiques et financières risquées qui ont finalement conduit à l'une des pires crises financières de l'histoire moderne. Cette crise a mis en évidence la nécessité de régulations plus strictes et d'une gouvernance améliorée dans le secteur financier, ainsi que les dangers d'une dépendance excessive à l'endettement et d'une économie basée sur la spéculation.


Ce système est lié à la panique autour du choc pétrolier de 1973 et au fait que le baril de pétrole était labélisé en dollar. Ainsi, avec le « serpent monétaire européen », toutes les monnaies européennes étaient accordées autour du Deutschemark. L’euro était d’abord une monnaie financière avant d’être une monnaie réelle. C’est une simplification et une décision politique qui marque une avancée dans l’unification européenne.  
==Vers la Crise Financière de 2008 : Prémices et Déclencheurs==
La crise financière de 2008, l'une des plus graves depuis la Grande Dépression, résulte effectivement d'une combinaison de facteurs interconnectés qui ont mis à nu les faiblesses structurelles de l'économie mondiale. Ce cataclysme économique peut être attribué à plusieurs causes clés. Tout d'abord, le surendettement a joué un rôle central dans la genèse de la crise. Tant les ménages que les entreprises, particulièrement aux États-Unis, se sont fortement endettés, souvent au-delà de leur capacité de remboursement. Cette dynamique a été particulièrement prononcée dans le secteur immobilier, où la pratique des prêts hypothécaires à risque, ou "subprimes", a encouragé l'acquisition de biens immobiliers par des emprunteurs peu solvables. Le déficit commercial des États-Unis a également contribué à la crise. Un déséquilibre commercial persistant a entraîné une accumulation de dettes et une dépendance accrue aux financements étrangers, rendant l'économie américaine et, par extension, l'économie mondiale, vulnérable aux chocs externes. La falsification des bilans financiers par de nombreuses entreprises a exacerbé le problème. Cette pratique a faussé l'évaluation conjoncturelle et a trompé les investisseurs, les régulateurs et le public sur la santé réelle des entreprises et du marché financier. Lorsque ces manipulations ont été révélées, la confiance dans les marchés financiers s'est effondrée. Enfin, une distorsion croissante entre l'économie financière et les fondamentaux économiques a été un facteur aggravant. La spéculation sur les marchés financiers, déconnectée de l'économie réelle, a conduit à une surévaluation dangereuse des actifs financiers. Lorsque la bulle spéculative a éclaté, cela a déclenché une cascade de défaillances financières. La crise de 2008 a donc été le produit de ces facteurs interdépendants, mettant en lumière les failles dans la régulation financière, la gestion des risques et les déséquilibres économiques globaux. Elle a souligné la nécessité de réformes profondes dans le secteur financier et a déclenché des débats sur la nécessité de réaligner l'économie financière avec les fondamentaux économiques.  


=== Le ralentissement des gains de productivité ===
La crise financière de 2008 a en effet révélé que les fondements économiques traditionnels ne sont plus les seuls paramètres déterminants dans l'analyse et la compréhension des dynamiques économiques globales. L'introduction et la montée en puissance du paramètre financier ont ajouté une couche de complexité et d'incertitude significative à l'économie mondiale. L'interaction entre l'économie réelle et les marchés financiers a pris une nouvelle dimension. Auparavant, les marchés financiers étaient principalement considérés comme des reflets de l'économie réelle, c'est-à-dire que la performance des marchés financiers était largement dépendante des fondamentaux économiques tels que la croissance du PIB, le chômage, et l'inflation. Cependant, avec l'essor de la financiarisation – l'augmentation de l'importance du secteur financier dans l'économie globale – la relation entre l'économie réelle et les marchés financiers est devenue plus complexe et parfois déconnectée. Les marchés financiers ont commencé à exercer une influence plus directe et parfois prépondérante sur l'économie réelle. Des produits financiers complexes, des stratégies d'investissement spéculatives, et une intégration mondiale accrue des marchés financiers ont créé un environnement où les fluctuations des marchés financiers peuvent avoir des répercussions immédiates et profondes sur l'économie globale, indépendamment des indicateurs économiques traditionnels. Cette nouvelle réalité a introduit un degré d'incertitude plus élevé dans l'économie mondiale. Les crises financières peuvent désormais survenir et se propager rapidement, même en l'absence de problèmes apparents dans les fondamentaux économiques. Cela a mis en évidence la nécessité d'une meilleure compréhension et gestion du secteur financier, d'une régulation plus efficace des marchés financiers, et d'une surveillance accrue des risques financiers pour prévenir ou atténuer les crises futures. La crise de 2008 a marqué un tournant, illustrant que la stabilité et la santé de l'économie mondiale dépendent désormais non seulement des fondements économiques traditionnels, mais aussi de la dynamique complexe et interconnectée des marchés financiers.
L'économie peine à améliorer les gains de productivité. En Europe et aux États-Unis, il y avait un ralentissement des gains de productivité lié à un ralentissement de l’innovation. Ce ralentissement de la croissance s'accompagne d'une inflation et d'une hausse du chômage.


== L’inflation ==
La crise financière de 2008, une des plus dévastatrices depuis la Grande Dépression, est le résultat d'une conjonction complexe de facteurs interconnectés. Un des principaux éléments déclencheurs de cette crise a été l'augmentation des taux d'intérêt, qui a eu un impact direct sur le marché immobilier. Après une période prolongée de taux d'intérêt bas, qui avait encouragé une expansion agressive du crédit immobilier, y compris à des emprunteurs à haut risque, la hausse des taux a rendu les prêts hypothécaires plus coûteux. Cela a entraîné une diminution de la demande pour les maisons, provoquant une chute des prix de l'immobilier. Cette baisse des prix de l'immobilier a eu des conséquences graves pour les emprunteurs, en particulier ceux qui avaient souscrit à des prêts hypothécaires à taux variable. Beaucoup se sont retrouvés dans une situation où la valeur de leur prêt dépassait celle de leur maison, rendant ainsi le remboursement de leur emprunt de plus en plus difficile. Cette situation, aggravée par la baisse de la valeur des propriétés, a conduit à une augmentation significative des défauts de paiement et des saisies immobilières. En parallèle, le marché avait connu une prolifération de prêts hypothécaires à risque, ou subprimes, accordés à des emprunteurs peu solvables. Lorsque les taux d'intérêt ont augmenté, ces emprunteurs ont eu de plus en plus de mal à rembourser leurs prêts, entraînant une hausse des défauts de paiement. La situation a été exacerbée par l'existence d'instruments financiers complexes, comme les obligations de dette collatéralisée (CDO), qui regroupaient ces prêts hypothécaires à risque. La dévaluation de ces instruments financiers, due à l'augmentation des défauts de paiement, a gravement affecté les institutions financières qui les détenaient. Ainsi, la crise financière de 2008 était la conséquence d'une série de problèmes interdépendants : une augmentation des taux d'intérêt, un excès de prêts hypothécaires à risque, une baisse de la demande et des prix immobiliers, et la complexité des produits financiers basés sur ces prêts. Ces éléments ont convergé pour créer une crise d'une ampleur exceptionnelle, révélant de nombreuses faiblesses dans le système financier mondial et soulignant la nécessité de réformes et de régulations plus strictes pour prévenir de telles crises à l'avenir.


L'inflation cause la hausse des prix de détail. L’inflation est liée à la loi de l’offre et de la demande. Si on consomme et que l’offre ne suit pas, les prix augmentent. Si l’économie est capable de produire à bas prix, l’inflation est à peu près contrôlée. Pendant une période normale, une inflation de 9% est considérée comme étant énorme. Situé dans le contexte européen de cette époque, cela a une certaine légitimité.  
La crise financière de 2008 a en effet été exacerbée par la survalorisation des actifs immobiliers, un phénomène directement lié à la création et à la distribution de produits financiers complexes. Les prêts hypothécaires à haut risque, connus sous le nom de "subprimes", jouent un rôle central dans cette dynamique. Ces prêts étaient destinés à des emprunteurs à faible revenu ou ayant un mauvais historique de crédit, et représentaient donc un risque plus élevé de défaut de paiement. La survalorisation des actifs immobiliers a été encouragée par un marché immobilier en plein essor, où les prix des maisons ont augmenté de manière significative et constante. Cette hausse des prix a créé un sentiment d'optimisme et une croyance que les valeurs immobilières continueraient à croître indéfiniment. Dans ce contexte, les prêts subprimes sont devenus un moyen attrayant pour les emprunteurs à risque d'accéder à la propriété, et pour les prêteurs de générer des bénéfices substantiels. Ces prêts hypothécaires à risque ont souvent été regroupés et transformés en instruments financiers complexes, tels que les Collateralized Debt Obligations (CDO) et les titres adossés à des actifs (Asset-Backed Securities, ABS). Ces instruments étaient ensuite vendus à des banques, des fonds de pension, et d'autres investisseurs, souvent sous l'impression que ces investissements étaient sûrs et rentables. La notation des agences de crédit, qui a souvent attribué des notes élevées à ces instruments, a renforcé cette perception. Cependant, lorsque le marché immobilier a commencé à fléchir et que les prix des maisons ont chuté, la valeur de ces actifs immobiliers surévalués a commencé à s'effondrer. Cela a eu un effet en chaîne sur les CDO et les ABS qui étaient adossés à ces prêts immobiliers. Les banques et les investisseurs qui détenaient ces instruments financiers ont subi d'énormes pertes, car la valeur des actifs sous-jacents a diminué drastiquement et les taux de défaut de paiement sur les prêts subprimes ont grimpé. La survalorisation des actifs immobiliers, combinée à la prolifération des prêts subprimes et à la création de produits financiers complexes basés sur ces prêts, a été un facteur clé dans le déclenchement de la crise financière de 2008. Cette crise a souligné les dangers d'une spéculation excessive sur le marché immobilier et les risques liés aux produits financiers mal compris et insuffisamment réglementés.  


Parfois, il peut y avoir de très fortes poussées de l’inflation directement comme avec les chocs pétroliers, sinon, la poussée inflationniste est dite substantielle. Certains pays ont beaucoup mieux géré l’inflation que d’autres comme la France et Allemagne.
==Mutation du Marché du Travail : Le Chômage Structurel et la Fin du Plein-Emploi==
La situation actuelle du marché du travail est marquée par une distorsion significative, résultant des changements structurels dans l'économie mondiale. Ces changements sont principalement dus à la désindustrialisation et à la montée en puissance du secteur tertiaire. Depuis les années 1970, un processus de désindustrialisation a été observé dans de nombreux pays développés. Ce phénomène s'est caractérisé par une diminution de l'importance du secteur industriel dans l'économie, entraînant la fermeture de nombreuses usines et la perte d'emplois dans le secteur manufacturier. Cette désindustrialisation a posé des défis majeurs, notamment en termes de reconversion professionnelle pour les travailleurs manuels, dont les compétences ne sont pas toujours transférables au secteur des services. Parallèlement à ce déclin du secteur industriel, le secteur tertiaire, qui englobe des services tels que la finance, l'éducation, la santé et les technologies de l'information, a connu une croissance significative. Ce secteur en expansion demande un ensemble de compétences différentes, souvent axées sur la technologie, l'analyse et le service client. Cette évolution économique a créé une distorsion sur le marché du travail entre ceux qui cherchent à y entrer ou à s'y repositionner, souvent armés de compétences adaptées à un secteur industriel en déclin, et ceux qui sont déjà intégrés dans le secteur des services en expansion. Cette situation est exacerbée par le rythme rapide du changement technologique et économique, rendant difficile pour de nombreux travailleurs de s'adapter et de se reconvertir. En réponse à ces défis, des politiques de formation continue et de reconversion professionnelle sont nécessaires. Ces politiques devraient aider les travailleurs à acquérir les compétences requises dans les secteurs en croissance et faciliter leur transition vers de nouveaux domaines d'emploi, assurant ainsi une adaptation plus harmonieuse aux réalités changeantes du marché du travail.  


Dès les années 1970, même malgré les bons résultats économiques, on trouve très peu d’augmentation de salaires et un contexte très instable. Vers 1985, tous les pays sont à peu près sortis du calvaire de l’inflation. Les politiques macroéconomiques ont repris le contrôle de l’inflation.  
Le paysage actuel du marché du travail est fortement influencé par le recul de l'emploi industriel et la montée en puissance de l'emploi dans les services, un phénomène qui marque un changement significatif par rapport à l'ère des Trente Glorieuses. Durant cette période d'après-guerre, malgré l'existence de secteurs devenus obsolètes, le monde industriel était suffisamment robuste pour compenser ces pertes, souvent par la création de nouveaux emplois industriels ou par la transformation au sein du même secteur. Toutefois, avec l'avènement de la désindustrialisation, cette dynamique a changé. La crise du secteur industriel ne se limite plus à des problèmes internes au secteur secondaire ; elle engendre également des défis en termes de reconversion professionnelle vers le secteur tertiaire. Cette transition s'avère particulièrement difficile pour les ouvriers, qui sont souvent les plus affectés par cette évolution. Les compétences et l'expérience acquises dans le secteur industriel ne correspondent pas nécessairement aux exigences du secteur des services, ce qui rend leur intégration dans le nouveau marché du travail plus complexe. Les ouvriers, habitués à un certain type de travail et de compétences, se retrouvent ainsi souvent désavantagés dans ce nouveau contexte économique. La transition vers le secteur tertiaire demande non seulement de nouvelles compétences, mais aussi une adaptation à un environnement de travail différent, souvent plus axé sur les services, la technologie et les interactions interpersonnelles. Cette situation soulève des questions importantes sur la nécessité de politiques de soutien et de formation adaptées. Il devient crucial de mettre en place des programmes de formation professionnelle et de reconversion, ainsi que des politiques de soutien à l'emploi, pour aider les travailleurs du secteur industriel à s'adapter et à trouver des opportunités dans le secteur tertiaire en expansion. Sans ces mesures, le risque est de voir une partie importante de la main-d'œuvre industrielle devenir marginalisée dans l'économie moderne.


Il y a un contraste entre la crise économique et la crise sociale. Il y a une petite crise économique vers les années 1980, mais sur le plan social, les salaires stagnent, il y a des licenciements et de l’inflation. C'est une crise de l’emploi et des salaires avec une augmentation du prix des denrées en même temps qu'une  diminution du salaire réel. Les blés américains créent la crise de l’agriculture, mais font diminuer les prix. Il y a donc une compensation. Les années 1973, 1980 et 1985 ont été de bonnes années pour la croissance, mais des années assez tendues sur le plan social. Cet antagonisme est appelé la stagflation qui est le fait d'avoir une stagnation et de l'inflation en même temps.  
Le marché du travail contemporain est caractérisé par le phénomène du "inside-outside", qui illustre la tendance du marché à se refermer sur lui-même. Ce phénomène rend particulièrement complexe l'entrée sur le marché du travail pour les nouveaux arrivants, tandis que la mobilité pour ceux qui sont déjà intégrés est généralement plus aisée. L'une des principales difficultés rencontrées par les nouveaux arrivants, notamment les jeunes, est la forte concurrence pour les postes d'entrée, couplée à des exigences élevées en termes de qualifications et d'expérience. Ces obstacles sont exacerbés par les changements structurels dans l'économie, tels que la désindustrialisation et la montée du secteur tertiaire, qui nécessitent des compétences spécifiques et une formation adaptée, pas toujours accessibles aux jeunes entrants. Cette difficulté d'accès au marché du travail peut avoir des implications durables sur leur parcours professionnel. En revanche, pour les travailleurs déjà établis sur le marché, la mobilité au sein de celui-ci est souvent facilitée par l'expérience et les compétences acquises, ainsi que par des réseaux professionnels bien développés. Ces atouts leur confèrent un avantage compétitif et facilitent leur progression ou leur transition professionnelle. Par ailleurs, les évolutions du marché du travail ont également des conséquences en termes de genre. Avec l'augmentation de l'emploi dans le secteur tertiaire, qui tend à employer davantage de femmes, et le déclin du secteur secondaire, traditionnellement dominé par les emplois masculins, on assiste à un potentiel rééquilibrage des opportunités entre les genres. Cela pourrait signifier une augmentation des opportunités professionnelles pour les femmes, tandis que les hommes pourraient faire face à des défis accrus, en particulier dans les régions fortement touchées par la désindustrialisation.


== Le chômage ==
=L'État-providence : Ascension, Défis et Remise en Question =


En même temps que le chômage augmente, il devient persistant. Le chômage passe de conjoncturel à structurel. Concernant l’Allemagne, entre 1958 et 1962, son taux de chômage tombe à 1%. Certains pays ont réussi à arriver à des situations de plein-emploi pendant les Trente Glorieuses comme la Suisse et le Japon.
=== La Crise de l'Emploi au Cœur de la Crise de l'État-providence ===
L'évolution de l'État-providence, de son apogée à sa remise en question, est intimement liée à la transformation du marché du travail et à l'évolution technologique. Cette transition a eu un impact profond sur le modèle social et économique des États-providence, particulièrement en Europe et en Amérique du Nord.


Le chômage frictionnel est beaucoup plus important aux États-Unis car cela fait partie d'une forme de tradition de changer plusieurs fois de métiers rendant le marché du travail plus dynamique et plus mobile.  
Durant les Trente Glorieuses, l'innovation technologique était généralement associée à la création d'emplois. Les nouvelles technologies et industries créaient plus d'emplois qu'elles n'en détruisaient, favorisant ainsi une croissance économique robuste et un marché du travail dynamique. Cet environnement économique favorable a permis aux États-providence d'atteindre leur apogée entre 1973 et 1990, marqué par une augmentation significative de leurs dépenses publiques en matière de protection sociale, reflétée par une part croissante du PIB consacrée à ces dépenses.


À terme, on n'arrive plus à revenir aux valeurs du plein-emploi. L'incapacité à revenir au plein-emploi marque la fin des Trente Glorieuses. Depuis deux siècles, la corrélation économique était claire : la production augmente, le chômage diminue et inversement. À partir de la dépression, on peut avoir une hausse de la production, mais pas forcément le recul du chômage. C'est la rupture d’une règle, certaines fois l’économie est génératrice d’emplois, d’autres fois pas.
Cependant, à partir des années 1990, cette dynamique a commencé à changer. Les innovations, en particulier dans les domaines de l'automatisation et de l'intelligence artificielle, semblent désormais plus destructrices d'emplois qu'auparavant. Des métiers entiers sont remis en question par l'arrivée de technologies capables de réaliser des tâches autrefois exécutées par des humains. Cette évolution a des conséquences directes sur le marché du travail, avec une augmentation du chômage et une précarisation de certains emplois.


= Le chômage structurel, la fin du plein-emploi =
L'État-providence se trouve ainsi confronté à un double défi. D'une part, les recettes fiscales, qui financent en grande partie les dépenses sociales, sont affectées par la montée du chômage et la précarisation du travail. Moins de personnes travaillant signifie moins de recettes fiscales issues des salaires. D'autre part, les dépenses augmentent, car un plus grand nombre de personnes dépendent des aides sociales en raison de la difficulté à trouver un emploi stable.


== Le retour à la croissance ==
Cette situation a entraîné une remise en question des modèles d'État-providence. Les gouvernements sont confrontés à la nécessité de réformer leurs systèmes de protection sociale pour les adapter à cette nouvelle réalité économique et sociale, tout en assurant la pérennité financière de ces systèmes. La recherche d'un équilibre entre la fourniture de protections sociales adéquates et la gestion responsable des finances publiques est devenue une préoccupation centrale pour de nombreux pays.
Dans les années 1990, les États-Unis vont détenir un rôle économique hégémonique autant sur le plan international que sur le plan interne. Ils vont tenir une croissance forte sans inflation et qui est créatrice d’emploi. En d'autres termes, c’est une décennie de croissance de la richesse économique sans inflation et créatrice d’emploi.


== L’éclatement de la bulle boursière ==
=== Défis et Critiques de l'État-providence ===
{{Article détaillé|Commerce et l'économie mondiale : 1974 – 2000}}
La remise en question de l'État-providence a pris de l'ampleur au fil du temps, centrée autour de deux critiques majeures qui touchent à la fois sa gestion financière et son efficacité sociale. L'apparition de déficits budgétaires et l'accumulation de la dette publique constituent la première grande critique à l'égard de l'État-providence. Avec l'augmentation des dépenses sociales, de nombreux gouvernements se sont retrouvés face à des déficits budgétaires croissants, menant à une hausse significative de la dette publique. Cette situation financière tendue est souvent perçue comme le résultat direct d'un système jugé trop coûteux, voire dévoreur de fonds publics. Les inquiétudes quant à la viabilité financière à long terme de l'État-providence sont exacerbées par la diminution des recettes fiscales, un problème souvent lié à des taux de chômage élevés et à la précarisation de l'emploi. Parallèlement, l'efficacité sociale de l'État-providence fait l'objet d'une seconde critique importante. Ce débat se concentre sur les problèmes d'abus et de fraude, notamment concernant le travail au noir et l'exploitation des prestations sociales. Certains critiques avancent que l'État-providence, dans sa forme actuelle, peut créer des incitations négatives, décourageant l'emploi formel et favorisant une certaine dépendance aux aides sociales. Cette perspective a alimenté un discours autour des "abuseurs" du système, questionnant la nécessité de réformes pour rendre les programmes de protection sociale plus efficaces, responsables et moins vulnérables aux abus. Ces critiques mettent en lumière les défis complexes auxquels les États-providence sont confrontés dans le contexte économique et social actuel. D'un côté, il y a un besoin impératif de fournir un filet de sécurité pour les citoyens les plus vulnérables, et de l'autre, une pression croissante pour gérer de manière responsable les finances publiques et veiller à ce que les systèmes de protection sociale soient efficaces et équitables. Trouver un équilibre entre ces objectifs divergents est un défi central des débats politiques et économiques contemporains sur l'avenir et la forme de l'État-providence.
L’éclatement de la bulle boursière en 2001 a mis fin à cette hégémonie. Il va y avoir une crise spéculative menant à une crise boursière. On est passé de 4,1% à 1,2% de taux de croissance.  


Le paradoxe américain est d’avoir une économie en pleine santé, mais qui est aussi fragile. Ce qui soutenait la croissance économique était aussi ce qui la menaçait. Le '''surendettement des ménages''dans les années 1990 fait que les ménages se sont remis à consommer à crédit grâce à une la conjoncture positive qui a motivé les ménages à s’endetter. Cela a dopé l’économie de consommation et de production. Il y a également le '''surendettement des entreprises''' dynamiques pour investir et innover. Ce sont principalement dans les technologies de l'information et de la communication (TIC). Si les dettes ne peuvent plus être remboursées alors on est personnellement en crise tout autant que les prêteurs.  
La réduction des politiques de l'État-providence dans les années 1980 a été fortement influencée par la montée du néo-libéralisme, une idéologie économique et politique qui s'est dressée en réaction aux principes keynésiens dominants de l'après-guerre. Le néo-libéralisme a gagné en popularité durant une période marquée par un ralentissement économique, des dépenses publiques croissantes pour soutenir l'État-providence, et des changements politiques globaux, notamment la chute du bloc soviétique. Le néo-libéralisme prône une approche économique axée sur le laisser-faire, soutenant une réduction significative de l'intervention de l'État dans l'économie. Selon cette perspective, la libéralisation des marchés, la privatisation des entreprises publiques, la dérégulation et la libre concurrence sont considérées comme les meilleurs moyens de stimuler la croissance économique et l'efficacité. Deux figures politiques sont souvent associées à l'essor du néo-libéralisme dans les années 1980 : Margaret Thatcher au Royaume-Uni, élue en 1979, et Ronald Reagan aux États-Unis, élu en 1981. Ces deux dirigeants ont mis en œuvre des politiques économiques qui reflétaient les principes néo-libéraux. Sous Thatcher et Reagan, des politiques de privatisation, de réduction des dépenses publiques, de dérégulation des industries, et de diminution de l'influence des syndicats ont été adoptées. Ces mesures visaient à réduire le rôle de l'État dans l'économie et à encourager une plus grande participation du secteur privé. Cette période a marqué un tournant significatif dans la politique économique mondiale. Le néo-libéralisme a non seulement influencé les politiques intérieures du Royaume-Uni et des États-Unis, mais il a également eu un impact sur la gouvernance économique mondiale, avec la promotion de la libéralisation des marchés à l'échelle internationale. Les réformes néo-libérales ont entraîné des changements durables dans la structure des économies nationales et dans l'ordre économique mondial.


La '''bulle boursière''' a mené à une explosion de la valeur des actions des entreprises engagées en particulier dans les NTIC. Parallèlement a l’ouverture des marchés, des startups innovantes attirent les investissements autant des capitalistes que des petits créanciers engagés dans une spéculation. La formation d’une bulle spéculative est un divorce entre l’économie réelle et l’économie financière. C’est une distorsion entre la valeur financière et la valeur réelle. Ce fut un processus correctif brutal. Les valeurs étaient complètement surestimées. Les '''investisseurs spéculateurs''' sont autant des investisseurs privés qu'individuels. On parle de « capitalisme populaire » qui va mener à un désastre économique et social.
Les politiques néo-libérales adoptées dans les années 1980 ont entraîné des changements significatifs dans de nombreux aspects de la gouvernance sociale et économique, notamment dans le domaine de l'éducation. Un exemple notable de ces changements est la transition de l'attribution de bourses d'études à la distribution de prêts étudiants. Cette modification reflète une philosophie plus large du néo-libéralisme, selon laquelle l'individu est responsable de sa propre vie et de ses finances, y compris en matière d'éducation. Sous l'approche néo-libérale, plutôt que de fournir des bourses qui couvrent les frais de scolarité en tant que don, l'accent est mis sur les prêts étudiants. Ces prêts doivent être remboursés par les étudiants après l'achèvement de leurs études, ce qui place la responsabilité financière directement sur l'individu. Cette approche est fondée sur l'idée que l'éducation est un investissement personnel pour lequel l'étudiant devrait assumer les coûts, avec l'attente que cet investissement se traduira par de meilleurs revenus futurs et des opportunités de carrière. Cette philosophie contraste avec les principes du libéralisme classique et keynésien, où l'accès à l'éducation est souvent considéré comme un droit, et où l'État joue un rôle plus actif dans la fourniture d'opportunités éducatives, y compris à travers des bourses. Le libéralisme classique soutiendrait que l'éducation devrait être accessible à tous, indépendamment de leur situation financière, et que l'État a un rôle à jouer pour garantir cet accès. Le changement vers les prêts étudiants est également fondé sur l'idée que les individus les plus talentueux et les plus brillants devraient être en mesure d'utiliser leur esprit d'entreprise et leur initiative personnelle pour réussir. Cependant, cette approche a été critiquée pour avoir potentiellement créé des barrières financières à l'éducation, limitant l'accès aux personnes ayant les moyens de supporter le coût des prêts, et accroissant la dette des jeunes diplômés. Le passage des bourses aux prêts d'études sous l'influence du néo-libéralisme reflète une philosophie où la responsabilité individuelle et l'auto-financement sont privilégiés, mais soulève également des questions sur l'équité et l'accessibilité de l'éducation dans la société contemporaine.


Toute une série d’entreprises cotées en bourse avaient mentis sur leur bilan. Pour le capitalisme populaire, dès lors que l’on falsifiait les bilans comptables, on falsifie l’information. Cela met en avant le « démon structurel des États-Unis » à savoir miser sur l’endettement et de disposer d'un dollar à la fois étalon monétaire et monnaie nationale qui complexifient la gestion monétaire. Le surendettement des ménages, le surendettement des entreprises et la balance commerciale négative va mener à la crise de 2008.
=== Évolution du Taux de Pauvreté : Contexte et Implications ===
L'accroissement du taux de pauvreté et l'aggravation des inégalités dans la distribution des revenus sont des phénomènes inquiétants observés dans de nombreux pays, exacerbés par les politiques néo-libérales et les effets de la mondialisation économique. L'augmentation du taux de pauvreté est le résultat de plusieurs facteurs interdépendants. La désindustrialisation et la précarisation de l'emploi ont entraîné une réduction des emplois stables et bien rémunérés, particulièrement pour les travailleurs peu qualifiés. Parallèlement, la réduction des dépenses sociales de l'État-providence, un pilier des politiques néo-libérales, a affaibli les filets de sécurité pour les plus vulnérables. La diminution des investissements dans des services publics essentiels tels que l'éducation et la santé a également contribué à cette augmentation de la pauvreté, laissant les individus et les familles moins protégés face aux aléas économiques. En parallèle, on assiste à une aggravation des inégalités de revenus. Les politiques économiques favorisant la dérégulation, la libéralisation des marchés et la réduction des impôts pour les plus aisés ont souvent été critiquées pour avoir renforcé la concentration de la richesse au sein des couches les plus riches de la société. Cette concentration de la richesse s'oppose à la stagnation ou à la détérioration des conditions économiques de la majorité de la population, créant ainsi un fossé grandissant entre les riches et les pauvres. Les conséquences de ces phénomènes sont profondes et variées. Sur le plan social, l'augmentation de la pauvreté et des inégalités peut conduire à une fragmentation et une polarisation accrues de la société, exacerbant les tensions sociales et érodant la cohésion sociale. Économiquement, ces inégalités peuvent restreindre la demande globale, car les personnes à faible revenu dépensent généralement une plus grande proportion de leurs revenus, ce qui peut limiter la croissance économique globale. Face à ces défis, des voix s'élèvent pour réclamer une réforme des politiques économiques et sociales, appelant à une distribution plus équitable des richesses, à un renforcement des filets de sécurité sociale, et à des investissements accrus dans les services publics. Ces mesures visent à établir des sociétés plus équilibrées et justes, où les opportunités et les richesses sont mieux partagées entre tous les segments de la population.  


== La crise de 2008 ==
La situation en Suisse concernant les pensions et le vote des personnes âgées soulève des questions importantes sur la démographie, la politique sociale, et la solidarité intergénérationnelle. En Suisse, comme dans de nombreux autres pays développés, la population vieillit en raison de l'augmentation de l'espérance de vie et du faible taux de natalité. Ce changement démographique a des implications significatives pour les systèmes de retraite et de pensions. Les personnes âgées, qui constituent une part croissante de la population, ont souvent un intérêt direct dans les politiques de pension et de retraite. En Suisse, où le système politique permet une participation directe des citoyens à travers des référendums et des initiatives populaires, les personnes âgées peuvent exercer une influence notable sur les décisions politiques, notamment celles concernant les pensions. L'augmentation des coûts des pensions est une préoccupation majeure en Suisse, car le nombre de retraités augmente tandis que le nombre de travailleurs cotisants reste relativement stable ou croît lentement. Cela crée une pression financière sur le système de pensions, qui doit trouver des moyens de financer des paiements de retraite pour un nombre croissant de bénéficiaires. Cette situation peut conduire à des conflits intergénérationnels, car les générations plus jeunes pourraient se sentir lésées par un système qui requiert d'eux des cotisations croissantes pour soutenir des pensions qu'ils perçoivent comme incertaines pour leur propre avenir. D'un autre côté, les retraités dépendent de ces pensions pour leur sécurité financière. La Suisse, comme d'autres pays confrontés à des défis démographiques similaires, doit trouver un équilibre entre les besoins et les attentes des personnes âgées et les réalités économiques et sociales qui affectent les générations plus jeunes. Cela implique souvent des discussions sur la réforme des systèmes de pension, la recherche de sources de financement durables et la création de politiques équitables qui prennent en compte les besoins de toutes les générations.  
La crise de 2008 est le résultat d'un surendettement, d'un déficit commercial, d'une falsification des bilans financiers qui fausse l’évaluation conjoncturelle et d'une distorsion entre économie financière et les fondamentaux économiques.  


Les fondements économiques ne sont plus le seul paramètre, maintenant, il y a le paramètre financier qui crée quelque chose de plus complexe et d'incertain.
=== Analyse des Facteurs Contribuant à la Montée des Inégalités ===
La montée des inégalités et de la pauvreté dans de nombreux pays est un phénomène complexe dont l'une des causes principales est le recul de l'État-providence et la réduction des dépenses publiques. Cette tendance, amorcée dans les années 1980 sous l'influence du néo-libéralisme, a entraîné des changements significatifs dans la manière dont les gouvernements abordent la protection sociale et la répartition des richesses. Le recul de l'État-providence se caractérise par une diminution des investissements dans des programmes sociaux essentiels. Ces programmes incluent la santé, l'éducation, le logement social, les aides aux familles, et les pensions de retraite. Historiquement, l'État-providence jouait un rôle crucial dans la réduction des inégalités en offrant un filet de sécurité aux individus et aux familles les plus vulnérables. Cependant, avec la réduction des dépenses publiques dédiées à ces domaines, le soutien offert par l'État s'est affaibli, augmentant ainsi les risques de pauvreté et d'inégalité. La réduction des dépenses publiques a eu des répercussions directes sur les couches les plus pauvres de la population, en limitant leur accès aux services essentiels. Par exemple, les coupes budgétaires dans l'éducation peuvent restreindre l'accès à un enseignement de qualité pour les enfants issus de milieux défavorisés, tandis que la réduction des dépenses de santé peut rendre les soins médicaux inaccessibles pour les personnes à faible revenu. De plus, la diminution des impôts pour les hauts revenus et les entreprises, souvent justifiée par la volonté de stimuler l'économie, a contribué à une répartition inégale des richesses, avec une accumulation de la richesse dans les mains d'une minorité. Le recul de l'État-providence et la réduction des dépenses publiques ont joué un rôle clé dans la montée des inégalités et de la pauvreté. Ces politiques ont diminué la capacité de l'État à offrir un soutien adéquat à ceux qui en ont le plus besoin et ont exacerbé les disparités économiques et sociales. En conséquence, la lutte contre la pauvreté et les inégalités nécessite un réengagement envers des politiques sociales et économiques plus inclusives et équitables.


== Le chômage structurel, la fin du plein-emploi ==
L'affaiblissement des syndicats au cours des dernières décennies a joué un rôle significatif dans l'augmentation des inégalités et de la pauvreté. Historiquement, les syndicats ont été essentiels dans la défense des droits des travailleurs, la négociation de salaires justes et de conditions de travail décentes, ainsi que dans la mise en place de normes du travail bénéfiques à un large éventail de travailleurs. Cependant, divers changements économiques, politiques et sociaux ont conduit à leur affaiblissement. Le changement de la structure économique, notamment la désindustrialisation et l'émergence du secteur des services, a érodé la base traditionnelle des syndicats. Dans le secteur des services, la syndicalisation est moins répandue, et les nouvelles formes de travail telles que le freelance et le travail à la tâche compliquent la syndicalisation. En outre, les politiques néo-libérales adoptées depuis les années 1980 ont souvent favorisé la flexibilisation et la déréglementation du marché du travail, affaiblissant le pouvoir des syndicats et réduisant leur capacité à protéger les intérêts des travailleurs. Les attitudes des employeurs envers la syndicalisation ont également changé, avec de nombreuses entreprises adoptant des stratégies visant à décourager la formation de syndicats ou à minimiser leur influence. Parallèlement, les modifications de la législation du travail dans certains pays ont restreint les activités syndicales, limitant ainsi leur capacité à agir efficacement. L'impact de l'affaiblissement des syndicats sur les inégalités et la pauvreté est profond. Sans une représentation syndicale efficace, les travailleurs ont moins de pouvoir pour négocier des salaires et des conditions de travail équitables. Cela peut entraîner une stagnation des salaires, une augmentation du travail précaire et une détérioration des conditions de travail, exacerbant les inégalités économiques et sociales. Face à cette situation, il devient essentiel de soutenir les droits des travailleurs à se syndiquer et à négocier collectivement, et de reconnaître l'importance cruciale des syndicats dans la promotion de l'équité et de la justice sociale et économique.
Actuellement, une distorsion existe entre ceux qui veulent entrer dans le marché et ceux qui sont dedans. Cela est dû à un changement de système économique. La désindustrialisation représente un problème de reconversion professionnel. Depuis 1973, la désindustrialisation est une impasse pour les travailleurs manuels et inversement avec le tertiaire qui est un secteur en plein développement où se déversent de nouvelles compétences.  


Il y a un recul de l’emploi industriel et une montée relative de l’emploi dans les services. Auparavant, durant les Trente glorieuses, il y avait des secteurs obsolètes, mais compensés à l’intérieur du monde industriel. Quand le monde industriel est en crise, il y a une crise dans le secondaire mais aussi un problème de reconversion vers le tertiaire. Les ouvriers sont les perdants.
La mondialisation du marché du travail a entraîné une transformation profonde des dynamiques économiques mondiales, marquée par une concurrence accrue sur le marché du travail à l'échelle internationale. Cette évolution a apporté à la fois des opportunités et des défis considérables. Avec la mondialisation, les entreprises ont désormais accès à une main-d'œuvre globale, ce qui intensifie la concurrence pour les emplois. Les travailleurs ne sont plus seulement en compétition avec leurs pairs locaux, mais aussi avec ceux de pays où les coûts de main-d'œuvre sont souvent inférieurs. Cette concurrence mondiale peut exercer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail, même dans les économies développées, car les entreprises cherchent à rester compétitives en minimisant les coûts. L'un des aspects les plus visibles de cette mondialisation est la délocalisation et l'externalisation (outsourcing) de certaines opérations vers des pays où les coûts de production sont plus bas. Bien que cette stratégie puisse générer des emplois dans les économies émergentes, elle entraîne souvent une perte d'emplois dans les pays développés, posant des questions sur la qualité des emplois créés et les droits des travailleurs dans ces nouveaux environnements. En outre, la mondialisation offre de nouvelles opportunités, comme une mobilité internationale accrue pour certains travailleurs et l'accès à des marchés élargis pour les professionnels et les entreprises. Cependant, elle présente également des défis majeurs, notamment la nécessité pour les travailleurs de s'adapter à un marché mondial en constante évolution et de maintenir des standards de travail et de vie décents. Face à cette réalité complexe, les gouvernements, les entreprises et les organisations internationales sont confrontés à la tâche difficile de trouver un équilibre entre les avantages et les défis de la mondialisation. Il devient impératif de protéger les droits et les conditions des travailleurs tout en tirant parti des opportunités offertes par un marché du travail plus ouvert et interconnecté. Cela nécessite une approche coordonnée et des politiques adaptées pour assurer que la mondialisation bénéficie de manière équitable à toutes les parties prenantes.


Le phénomène de inside – outside signifie que le marché tend à se fermer sur lui-même. Entrer dans le marché du travail est compliqué tandis que se mouvoir à l’intérieur est plus facile. Les jeunes sont clairement défavorisés dans ce processus. La montée de l’emploi dans les services devrait être plutôt favorable à l’emploi féminin tandis que le recul dans le secondaire devrait être défavorable aux masculins.
Thomas Piketty, dans ses recherches sur la distribution des richesses et des revenus, a apporté une contribution importante à la compréhension des inégalités économiques contemporaines. Il a notamment remis en question la courbe de Kuznets, qui postulait que les inégalités économiques diminueraient à mesure que les pays se développent économiquement. Selon Piketty, contrairement à cette hypothèse, les inégalités se sont accentuées, notamment en raison de l'accumulation de capital chez les plus riches, beaucoup ayant hérité de leur fortune plutôt que de l'avoir créée. Piketty souligne que cette accumulation de richesse chez une minorité entraîne un accroissement des inégalités, puisque cette richesse n'est pas redistribuée de manière équitable dans l'ensemble de la société. Cette situation est exacerbée par des systèmes fiscaux qui favorisent souvent les plus aisés et par un manque d'investissement dans les services publics et les aides sociales qui pourraient bénéficier à la majorité de la population. En parallèle, la courbe de Kuznets est également mise à l'épreuve par la dualité croissante des secteurs de travail, en particulier dans le tertiaire. Ce secteur est caractérisé par une grande variété d'emplois, allant de postes très rémunérateurs dans des domaines comme la finance ou la technologie à des emplois précaires et mal payés dans les services, la vente au détail ou l'hôtellerie. Cette dualité crée une dichotomie où certains peuvent gagner d'importantes sommes d'argent tandis que d'autres, souvent qualifiés de « working poor », peinent à subvenir à leurs besoins malgré un emploi. Les flux migratoires vers les pays développés tendent souvent à se concentrer dans les secteurs du travail les moins rémunérateurs, renforçant cette dualisation du marché du travail. Les migrants, en quête d'opportunités, se retrouvent souvent dans des emplois peu qualifiés et mal payés, ce qui contribue à la stratification économique et sociale. Les observations de Piketty et les défis posés à la courbe de Kuznets mettent en lumière une dualité et une complexité croissantes dans l'économie mondiale, marquées par des inégalités de plus en plus prononcées. Cette situation souligne la nécessité de politiques économiques et sociales qui favorisent une répartition plus équitable des richesses et des opportunités, afin de réduire les disparités et de promouvoir une croissance économique inclusive.


= Annexes =
Les changements technologiques rapides, notamment dans les domaines de la numérisation et de l'automatisation, ont profondément transformé le marché du travail, entraînant une dualisation marquée. Cette dualisation se caractérise par une division croissante entre les emplois hautement qualifiés, souvent bien rémunérés, et les emplois peu qualifiés, généralement moins bien rémunérés. D'une part, l'évolution technologique a créé une forte demande pour des compétences spécialisées dans des domaines tels que l'informatique, l'ingénierie, la data science, et d'autres secteurs de pointe. Les individus possédant ces compétences spécialisées sont souvent bien rémunérés et jouissent de conditions de travail avantageuses. Ces emplois sont au cœur de l'économie moderne, caractérisée par une innovation rapide, une forte demande de main-d'œuvre qualifiée et des salaires élevés, reflétant l'importance croissante du capital humain dans le développement économique. D'autre part, de nombreux emplois moins qualifiés, en particulier dans les secteurs manufacturier et des services, sont menacés par l'automatisation et la numérisation. Ces postes sont souvent caractérisés par une rémunération plus faible, une plus grande précarité et des perspectives de carrière limitées. Les travailleurs dans ces domaines font face à la concurrence des technologies qui peuvent effectuer des tâches répétitives à moindre coût et avec une plus grande efficacité. Cette dualisation du marché du travail a des implications sociales et économiques importantes. Elle contribue à l'augmentation des inégalités de revenus et peut conduire à une division sociale, où une partie de la population bénéficie de la croissance économique tandis qu'une autre en est exclue. Cette situation soulève des défis majeurs en termes de politique de l'emploi et de formation professionnelle, mettant en lumière la nécessité d'adapter les compétences de la main-d'œuvre aux exigences changeantes de l'économie. Face à ces défis, il est essentiel que les gouvernements et les institutions éducatives développent des stratégies pour améliorer l'accès à l'éducation et à la formation professionnelle continue. L'objectif est de préparer efficacement les travailleurs aux réalités de l'économie de demain et de réduire le fossé entre les emplois hautement qualifiés et les emplois peu qualifiés. Ces efforts sont cruciaux pour forger un marché du travail plus inclusif et équitable, capable de répondre aux besoins de l'économie mondiale en constante évolution.
=Annexes=


= Références =
=Références=
<references/>
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Version actuelle datée du 6 décembre 2023 à 18:06

Basé sur un cours de Michel Oris[1][2]

Structures Agraires et Société Rurale: Analyse de la Paysannerie Européenne PréindustrielleLe régime démographique d'ancien régime : l'homéostasieÉvolution des Structures Socioéconomiques au XVIIIe Siècle : De l’Ancien Régime à la ModernitéOrigines et causes de la révolution industrielle anglaiseMécanismes structurels de la révolution industrielleLa diffusion de la révolution industrielle en Europe continentale La Révolution Industrielle au-delà de l'Europe : les États-Unis et le JaponLes coûts sociaux de la révolution industrielleAnalyse Historique des Phases Conjoncturelles de la Première MondialisationDynamiques des Marchés Nationaux et Mondialisation des Échanges de ProduitsLa formation de systèmes migratoires mondiauxDynamiques et Impacts de la Mondialisation des Marchés de l'Argent : Le Rôle Central de la Grande-Bretagne et de la FranceLa transformation des structures et des relations sociales durant la révolution industrielleAux Origines du Tiers-Monde et l'Impact de la ColonisationEchecs et blocages dans les Tiers-MondesMutation des Méthodes de Travail: Évolution des Rapports de Production de la Fin du XIXe au Milieu du XXeL'Âge d'Or de l'Économie Occidentale : Les Trente Glorieuses (1945-1973)L'Économie Mondiale en Mutation : 1973-2007Les défis de l’État-ProvidenceAutour de la colonisation : peurs et espérances du développementLe Temps des Ruptures: Défis et Opportunités dans l'Économie InternationaleGlobalisation et modes de développement dans les « tiers-mondes »

Dans notre exploration de l'évolution économique s'étendant de 1973 à 2007, nous plongeons dans une période cruciale qui a façonné le paysage économique mondial contemporain. Cette ère, marquée par des changements profonds et des défis majeurs, a vu le monde traverser des transitions économiques et sociales significatives. À partir du premier choc pétrolier de 1973, qui a ébranlé les fondations de l'économie mondiale, nous avons assisté à une série d'événements et de politiques qui ont redéfini les relations économiques internationales, les structures du marché du travail, et la gestion des ressources environnementales.

Cette période a également été témoin de la montée en puissance du néo-libéralisme, avec des figures telles que Margaret Thatcher et Ronald Reagan, remettant en question les principes de l'État-providence et ouvrant la voie à une ère de libéralisation des marchés et de globalisation économique. L'impact de ces politiques, couplé à l'évolution rapide des technologies et à la mondialisation, a entraîné des transformations profondes dans la structure des emplois, exacerbant les inégalités et remodelant la dynamique sociale.

En explorant cette période charnière, nous cherchons à comprendre comment les décisions, les crises et les innovations de ces trente-quatre années ont non seulement influencé le cours de l'histoire économique, mais continuent aussi à influencer les réalités économiques et sociales d'aujourd'hui. Cet examen offre un aperçu des forces qui ont façonné notre monde moderne et des leçons que nous pouvons tirer pour naviguer dans l'avenir incertain de l'économie globale.

Impact Mondial des Chocs Pétroliers et Éveil Écologique[modifier | modifier le wikicode]

L'évolution de l'écologie et de la conscience environnementale, telle que vous l'avez décrite, remonte au 19e siècle et comporte des contributions majeures dans le domaine de la science environnementale. Ernst Haeckel, un naturaliste allemand, a joué un rôle pionnier en introduisant le terme "écologie" en 1866. Ce terme, dérivé du grec "oikos" signifiant "maison" ou "environnement", et "logos" signifiant "étude", a été utilisé par Haeckel pour décrire la science des relations des organismes avec leur environnement et entre eux. Cette définition a posé les bases pour la compréhension moderne des interactions écologiques. Bien avant Haeckel, le physicien français Joseph Fourier avait déjà théorisé l'effet de serre en 1825. Il a proposé que l'atmosphère de la Terre pourrait agir comme l'enveloppe d'une serre, retenant la chaleur et affectant ainsi le climat de la planète. Cette théorie fut ensuite vérifiée par le chimiste suédois Svante Arrhenius, qui a établi une relation entre les concentrations de dioxyde de carbone dans l'atmosphère et la température de la Terre, jetant les bases de notre compréhension actuelle du changement climatique. Parallèlement, George Perkins Marsh, un naturaliste britannique, a souligné en 1864 l'impact de l'activité humaine sur la nature. Dans son ouvrage, il a mis en évidence la manière dont les actions humaines modifiaient l'environnement, marquant l'une des premières reconnaissances de l'impact écologique humain. Ces découvertes et théories ont jeté les bases de l'écologie moderne et de la science environnementale. Cependant, bien que ces concepts aient été développés au XIXe siècle, ils n'ont pas immédiatement conduit à des changements significatifs dans la politique ou la perception publique. Ce n'est qu'au cours du XXe siècle que l'importance de ces idées a été pleinement reconnue, menant à une intégration plus profonde dans les politiques environnementales et la sensibilisation du public.

Le rapport "Halte à la croissance" du Club de Rome en 1972 représente un tournant significatif dans la prise de conscience mondiale sur les questions environnementales et économiques. Ce rapport a rassemblé des politiques, des académiques et des savants, unifiant divers domaines d'expertise pour théoriser l'écologie scientifique dans un contexte global. Le cœur du rapport résidait dans la modélisation des interactions entre les activités humaines et l'environnement naturel. L'équipe a utilisé des modèles informatiques avancés pour simuler les impacts des actions humaines sur la nature et leurs rétroactions potentielles sur les sociétés humaines. Ces modèles ont mis en lumière la réalité des limites environnementales et des ressources finies de notre planète, un concept jusqu'alors peu médiatisé. Un des aspects les plus frappants du rapport concernait les ressources essentielles comme le charbon et le pétrole. Le Club de Rome a attiré l'attention sur le fait que ces ressources sont non seulement finies, mais aussi que leur exploitation incontrôlée pourrait conduire à leur épuisement. La modélisation de la fin des gisements pétroliers a particulièrement sonné l'alarme, compte tenu du rôle central du pétrole dans l'économie des pays occidentaux. Le rapport a également souligné que même les ressources renouvelables ne sont pas inépuisables. Une surexploitation peut mener à un point de non-retour, où la capacité de régénération naturelle est dépassée, conduisant ainsi à leur épuisement. "Halte à la croissance" a joué un rôle crucial dans la sensibilisation aux limites écologiques et à la nécessité d'une gestion durable des ressources. Il a ouvert la voie à des discussions plus approfondies sur le développement durable et l'impact environnemental des politiques économiques, influençant considérablement la pensée écologique et économique dans les décennies suivantes.

Le premier choc pétrolier de 1973, déclenché à la suite de la guerre israélo-arabe de Kippour, a marqué un moment crucial dans la prise de conscience mondiale sur la finitude des ressources, notamment le pétrole. L'attaque d'Israël par les forces égyptiennes et syriennes a conduit à une riposte majeure de la part des pays membres de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), qui ont réduit leur production et la commercialisation du pétrole. Cette action a eu pour conséquence une augmentation spectaculaire des prix du pétrole et des pénuries dans plusieurs pays, en particulier dans l'Occident industrialisé. Ce choc pétrolier a eu un impact profond sur l'économie mondiale, mais il a également joué un rôle important dans la prise de conscience de la dépendance mondiale aux ressources énergétiques non renouvelables. L'événement a renforcé la légitimité des avertissements du Club de Rome, exprimés un an plus tôt dans leur rapport "Halte à la croissance", qui mettait en garde contre les dangers de la surexploitation des ressources naturelles limitées. Par ailleurs, les voyages sur la Lune, notamment les missions Apollo de la NASA, ont également joué un rôle dans la modification de la perception mondiale de la planète Terre. La vision de la Terre vue de l'espace a offert une perspective unique et unifiant sur la planète, soulignant son caractère fini et fragile. Cette "externalisation" de notre planète, comme vous l'avez décrit, a contribué à une prise de conscience de l’existence d’une planète commune et a eu un impact significatif sur les relations internationales. Elle a servi à renforcer l'idée que les défis environnementaux nécessitent une coopération et une approche globale. Le choc pétrolier de 1973, combiné à l'exploration spatiale et aux avertissements du Club de Rome, a contribué à un changement fondamental dans la manière dont les ressources de la Terre sont perçues et gérées, menant à des politiques plus orientées vers la durabilité et la coopération internationale en matière d'environnement.

La Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement, plus communément appelée la Conférence de Rio de 1992, a marqué une étape décisive dans la manière dont le monde aborde les questions de développement et de conservation environnementale. Cette conférence a introduit le concept de développement durable au cœur des politiques internationales, un concept qui cherche à équilibrer le besoin de développement économique et social avec la préservation des ressources naturelles pour les générations futures. Le principe du développement durable, tel qu'établi à Rio, représente un changement de paradigme significatif. Il a reconnu que la croissance économique ne devrait pas se faire au détriment de l'environnement et a souligné l'importance de considérer les impacts environnementaux à long terme dans la planification et la mise en œuvre des politiques de développement. Ce concept a encouragé les nations à repenser leurs approches en matière de progrès économique, en les orientant vers des méthodes plus durables et respectueuses de l'environnement. La conférence a également mis en lumière la tension entre les intérêts nationaux et la mondialisation. Les défis environnementaux, tels que le changement climatique et la perte de biodiversité, ne connaissent pas de frontières nationales et nécessitent une coopération internationale pour être efficacement abordés. Cela a posé des défis dans le système de représentation du monde, car les intérêts et les capacités des différents États varient considérablement. La Conférence de Rio a ainsi posé les bases d'une nouvelle façon de penser et d'agir à l'échelle mondiale, en reconnaissant que le bien-être des populations et la santé de notre planète sont inextricablement liés. Cette reconnaissance a conduit à l'adoption de politiques et de pratiques plus durables dans de nombreux pays et a influencé les discussions et les actions internationales dans les décennies qui ont suivi.

Période de Récession : Analyse de 1973 à 1990[modifier | modifier le wikicode]

La Grande Dépression qui a marqué la fin du XXe siècle dans le monde occidental se distingue par sa nature et ses caractéristiques uniques, différentes des crises économiques précédentes. Cette période a été définie par un ensemble de phénomènes économiques qui, ensemble, ont créé un contexte économique difficile et complexe. Un des aspects les plus significatifs de cette période a été le ralentissement notable de la croissance du Produit National Brut (PNB) par habitant. Entre les années 1971-1973 et 1991-1993, cette croissance est tombée à environ 1,9% par an, un déclin marqué par rapport à la moyenne de 3,1% observée de 1950 à 1971. Ce ralentissement de la croissance a signalé une diminution de la dynamique économique et une réduction de l'accroissement de la richesse par habitant. Cette période a également été caractérisée par une combinaison d'inflation et de stagnation économique, un phénomène souvent appelé "stagflation". L'inflation, qui se manifeste par une augmentation générale des prix, s'est produite simultanément à une croissance économique faible ou inexistante. Cette situation a présenté des défis uniques pour les décideurs politiques, car les stratégies traditionnelles pour combattre l'inflation pouvaient aggraver la stagnation, et vice versa. En outre, une augmentation du taux de chômage a été un autre élément clé de cette période. L'augmentation du chômage, conjointement au ralentissement de la croissance économique et à l'inflation, a créé un climat d'incertitude et de difficultés économiques pour de nombreuses personnes. Cette période ne correspond pas à une crise économique au sens traditionnel du terme. Contrairement à une récession ou à une dépression économique caractérisée par une contraction rapide et profonde de l'économie, cette période peut être mieux décrite comme une phase prolongée de croissance économique faible, accompagnée de divers autres problèmes économiques. Cette situation a nécessité des réponses politiques et économiques innovantes pour stimuler la croissance, tout en gérant l'inflation et le chômage.

Dynamiques du Ralentissement de la Croissance Économique[modifier | modifier le wikicode]

Le ralentissement de la croissance économique durant cette période, bien que moins sévère que la Grande Dépression des années 1930, présente des similitudes avec les périodes de faible croissance économique du passé. La comparaison avec l'entre-deux-guerres est pertinente, car cette période a également été marquée par une instabilité économique et des taux de croissance fluctuants. Il est important de noter que les termes économiques comme "récession" et "dépression" sont souvent définis par des critères spécifiques. Une dépression est généralement caractérisée par une contraction économique plus profonde et plus prolongée que celle observée lors d'une récession. Bien que le ralentissement de la fin du XXe siècle n'ait pas atteint l'ampleur ou la sévérité de la Grande Dépression des années 1930, il a néanmoins représenté une période de difficultés économiques significatives, avec une croissance stagnante, une inflation élevée et un chômage accru. Cette interprétation souligne la complexité de la situation économique de l'époque et montre comment, même en l'absence d'une crise économique majeure comme celle des années 1930, un ralentissement prolongé peut avoir des répercussions considérables sur la société et l'économie. Cette période a donc nécessité des réponses politiques et économiques adaptées pour faire face à ces défis uniques.

Triptyque des Causes du Ralentissement Économique[modifier | modifier le wikicode]

Impact et Répercussions des Chocs Pétroliers de 1973-1974 et 1979-1980[modifier | modifier le wikicode]

L'année 1973 représente en effet un tournant majeur pour les économies occidentales, particulièrement en ce qui concerne leur dépendance au pétrole. La crise pétrolière de 1973, déclenchée par la guerre du Kippour, a eu des répercussions profondes sur l'économie mondiale, en particulier sur les pays occidentaux. La guerre du Kippour a commencé par une attaque surprise des armées arabes contre Israël. La contre-attaque israélienne a entraîné une réaction significative de la part des pays arabes producteurs de pétrole. En réponse au soutien occidental à Israël, ces pays, membres de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), ont décidé de réduire drastiquement leur production de pétrole. Cette réduction de l'offre, combinée à une demande toujours élevée, a conduit à une augmentation spectaculaire des prix du pétrole. Le prix du pétrole a effectivement été multiplié par trois en 1973, ce qui a eu pour conséquence de rendre le fonctionnement de l'économie occidentale nettement plus coûteux. Cette augmentation des coûts énergétiques a entraîné une inflation généralisée et a affecté de nombreux secteurs de l'économie, y compris le transport, la fabrication et même le chauffage des foyers. Cette crise a mis en évidence la vulnérabilité des économies occidentales à la fluctuation des prix du pétrole et à leur dépendance à l'égard des importations de pétrole. Elle a également stimulé la recherche de sources d'énergie alternatives et la réflexion sur les politiques énergétiques et la sécurité énergétique, des préoccupations qui sont restées d'actualité dans les décennies suivantes.

Le second choc pétrolier de 1979 a effectivement servi de rappel sévère aux pays européens et à d'autres nations industrialisées quant à leur forte dépendance envers les importations de pétrole. Cette crise a été déclenchée par plusieurs facteurs, notamment la révolution iranienne qui a entraîné une baisse significative de la production de pétrole en Iran, un des principaux exportateurs de pétrole à l'époque. La diminution de la production iranienne, conjuguée à la peur d'une instabilité politique accrue dans la région, a provoqué une forte hausse des prix du pétrole. Les prix ont presque doublé, entraînant des effets économiques considérables dans le monde entier. Comme lors du premier choc pétrolier en 1973, cette hausse des prix a eu un impact direct sur les économies qui dépendaient fortement du pétrole importé, en particulier les économies européennes. Le second choc pétrolier a mis en lumière la vulnérabilité des pays importateurs de pétrole et a souligné la nécessité de diversifier les sources d'énergie. Cela a conduit à une prise de conscience accrue de la nécessité de développer des sources d'énergie alternatives et renouvelables, ainsi que d'améliorer l'efficacité énergétique. En outre, cette crise a stimulé un intérêt accru pour les politiques énergétiques nationales et internationales visant à réduire la dépendance au pétrole et à renforcer la sécurité énergétique.

Conséquences de la Fin des Accords de Bretton Woods en 1973[modifier | modifier le wikicode]

La fin des accords de Bretton Woods en 1973 marque un tournant décisif dans le système monétaire international. Institués en 1944, ces accords avaient établi un système de taux de change fixes, où les monnaies des pays membres étaient liées au dollar américain, lui-même convertible en or. La dissolution de ce système a entraîné de profondes modifications dans les dynamiques économiques mondiales. Avec la rupture des accords de Bretton Woods, les taux de change ne sont plus fixes mais flottants, ce qui signifie qu'ils peuvent varier librement en réponse aux forces du marché. Cette transition vers des taux de change flottants a introduit un niveau d'incertitude et de volatilité beaucoup plus élevé dans les relations économiques internationales. La stabilité des taux de change, jusque-là garantie par le système de Bretton Woods, était en effet fondamentale pour le commerce international et les investissements. La fin de cette stabilité a eu des conséquences importantes. Les monnaies considérées comme faibles ont été particulièrement vulnérables à la spéculation et ont souvent subi une dévaluation. Par ailleurs, comme le dollar américain n'était plus ancré à l'or, sa valeur est devenue sujette à des fluctuations plus importantes, ce qui a ajouté à l'incertitude et à la complexité des échanges internationaux. Cette période de transition a également exigé des ajustements dans les politiques économiques nationales et a incité à une réflexion plus approfondie sur les mécanismes de régulation des marchés de changes et de coopération monétaire internationale. La fin des accords de Bretton Woods a ainsi marqué une nouvelle ère dans la finance mondiale, caractérisée par une plus grande flexibilité mais aussi par une plus grande instabilité des monnaies.

La formation de l'Union européenne (UE) et son évolution en matière de politique monétaire reflètent une réponse aux défis posés par les fluctuations des taux de change, en particulier après la fin des accords de Bretton Woods. Initialement, l'UE était principalement un marché de libre-échange, où la libre circulation des biens, des services et du capital était un principe fondamental. Cependant, la volatilité des taux de change après 1973 a posé des défis significatifs pour le maintien de la stabilité économique et commerciale au sein de l'Union. En réponse à cette instabilité, plusieurs pays européens ont pris l'initiative de lier leurs monnaies au Deutschemark, qui était considéré comme l'une des monnaies les plus stables et les plus fortes de l'époque. Cette démarche a donné naissance au "serpent monétaire européen", un mécanisme visant à limiter les fluctuations des taux de change entre certaines monnaies européennes. Le serpent monétaire a constitué une tentative de stabiliser les taux de change en les maintenant dans des marges de fluctuation limitées par rapport au Deutschemark. Le serpent monétaire européen peut être vu comme un précurseur de l'intégration monétaire plus poussée qui a conduit à la création de l'euro. En tentant de stabiliser les taux de change entre les monnaies des pays membres, ce mécanisme a jeté les bases pour une coopération économique et monétaire plus étroite en Europe. Il a également souligné l'importance de la coordination des politiques monétaires pour le succès d'un marché de libre-échange, en particulier dans un contexte où les économies sont étroitement interconnectées. Le serpent monétaire européen a été un pas important dans le processus d'intégration européenne, menant finalement à la création de l'euro et à l'établissement de l'Union économique et monétaire, qui a renforcé l'intégration économique et la stabilité monétaire au sein de l'UE.

Le lien entre le "serpent monétaire européen" et la crise pétrolière de 1973, ainsi que la labellisation du pétrole en dollars, est en effet significatif dans le contexte de l'évolution monétaire en Europe. La crise pétrolière a mis en évidence la vulnérabilité des économies européennes face aux fluctuations du dollar américain, puisque le pétrole, une ressource vitale, était principalement commercialisé en dollars. Cette situation a exacerbé les effets de la crise pétrolière en Europe, rendant les économies européennes encore plus sensibles aux variations du taux de change du dollar. Dans ce contexte, le "serpent monétaire européen" a été une tentative de stabiliser les monnaies européennes en les arrimant au Deutschemark, réduisant ainsi leur vulnérabilité aux fluctuations du dollar. En harmonisant les valeurs des différentes monnaies européennes autour du Deutschemark, les pays membres cherchaient à atténuer l'impact des chocs extérieurs et à promouvoir une plus grande stabilité économique au sein de l'Europe. L'adoption de l'euro peut être vue comme une continuation et une amplification de cette logique. L'euro a commencé comme une monnaie financière, utilisée dans les transactions comptables et financières, avant de devenir une monnaie réelle en circulation. Ce processus a été à la fois une simplification - en remplaçant plusieurs monnaies nationales par une seule monnaie commune - et une décision politique majeure, reflétant un engagement profond envers l'unification et l'intégration européennes. La création de l'euro a marqué une étape importante dans le processus d'intégration européenne. Elle a représenté non seulement une unification monétaire mais aussi un engagement partagé vers une intégration économique plus profonde. Cette démarche a souligné la volonté des pays membres de l'Union européenne de collaborer étroitement pour faire face aux défis économiques globaux et de consolider leur intégration pour renforcer leur stabilité et leur prospérité économiques.

Analyse du Ralentissement des Gains de Productivité[modifier | modifier le wikicode]

Durant la période en question, les économies occidentales, en particulier en Europe et aux États-Unis, ont fait face à un ralentissement notable des gains de productivité, ce qui a posé des défis considérables à leur croissance économique. Après une période de croissance rapide de la productivité dans les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale, due en grande partie à des innovations technologiques et à des améliorations de l'efficacité industrielle, les années 1970 ont marqué un changement. Le rythme des gains de productivité a commencé à diminuer, un phénomène attribuable à plusieurs facteurs, notamment un plateau dans les innovations technologiques, une diminution des investissements dans certains secteurs clés, et une saturation dans l'amélioration des processus de production existants. Ce ralentissement de l'innovation a eu un impact direct sur la croissance de la productivité. L'innovation est un moteur essentiel de l'augmentation de la productivité, et quand elle fléchit, cela tend à ralentir l'ensemble de l'économie. Ce phénomène peut être le résultat d'une baisse des investissements en recherche et développement, du manque de nouvelles technologies révolutionnaires, ou de la difficulté à continuer à améliorer les méthodes de production existantes. Parallèlement à ce ralentissement de la croissance de la productivité, les économies occidentales ont également été confrontées à des périodes d'inflation élevée et de hausse du chômage, une situation souvent qualifiée de "stagflation". Cette combinaison de stagnation économique et d'inflation élevée a présenté un défi complexe pour les décideurs politiques. Les mesures traditionnelles pour lutter contre l'inflation pouvaient exacerber le problème du chômage, et inversement, rendant la gestion de l'économie particulièrement difficile. Ces défis économiques ont nécessité des réponses politiques nuancées et ont conduit à des réformes dans divers domaines. Les gouvernements ont dû réviser leurs politiques monétaires, réguler le marché du travail de manière plus efficace et encourager l'innovation et l'investissement pour stimuler la croissance et combattre la stagnation économique. Cette période a donc été marquée par une recherche d'équilibre entre divers objectifs économiques, tout en essayant de naviguer dans un environnement économique mondial en évolution.

Phénomène de l'Inflation : Origines et Conséquences[modifier | modifier le wikicode]

L'inflation, qui se traduit par une hausse des prix de détail, est en effet étroitement liée à la loi de l'offre et de la demande. Ce principe économique fondamental stipule que lorsque la demande pour des biens et des services dépasse l'offre disponible, les prix ont tendance à augmenter. Inversement, si l'offre est abondante et la demande faible, les prix ont tendance à baisser. Dans un contexte où la consommation est élevée et l'offre ne parvient pas à suivre, comme vous l'avez mentionné, une pression à la hausse sur les prix se manifeste, conduisant à de l'inflation. Cette situation peut se produire pour diverses raisons, telles que des limitations dans la capacité de production, des problèmes logistiques, ou des pénuries de matières premières. Par ailleurs, si l'économie est capable de produire des biens et services à bas coût et en quantité suffisante pour répondre à la demande, l'inflation peut être maintenue à un niveau relativement bas. Pendant une période normale, un taux d'inflation de 9% est effectivement considéré comme élevé. Un tel niveau d'inflation peut réduire le pouvoir d'achat des consommateurs et avoir un impact négatif sur l'économie. Dans le contexte européen de l'époque que vous évoquez, caractérisé par des défis économiques tels que les chocs pétroliers et les variations des taux de change après la fin des accords de Bretton Woods, un taux d'inflation élevé n'était pas inhabituel. Ces facteurs externes, combinés à des politiques économiques internes, ont contribué à une inflation plus élevée que la normale. Cette période de haute inflation a posé des défis considérables pour les gouvernements et les banques centrales européennes, qui ont dû trouver des moyens d'équilibrer la croissance économique avec le contrôle de l'inflation, souvent en ajustant les politiques monétaires et fiscales. La gestion de l'inflation est devenue une préoccupation majeure, soulignant l'importance d'une politique économique prudente et réactive pour maintenir la stabilité économique.

L'inflation peut survenir de différentes manières et avec des intensités variables, en fonction des circonstances économiques et des politiques mises en œuvre par les pays. Les chocs pétroliers des années 1970 sont des exemples classiques de facteurs externes provoquant une inflation rapide et élevée, souvent désignée sous le terme de "poussées inflationnistes". Ces chocs ont entraîné une augmentation soudaine des coûts de l'énergie, se répercutant sur l'ensemble de l'économie et provoquant une hausse rapide des prix. En dehors de ces événements exceptionnels, l'inflation peut être plus graduelle et soutenue, souvent qualifiée d'inflation substantielle. Ce type d'inflation se développe sur une période plus longue et peut être le résultat de divers facteurs, tels que les politiques monétaires expansionnistes, l'augmentation des coûts de production, ou une forte demande dépassant l'offre disponible. La manière dont différents pays ont géré l'inflation pendant cette période varie considérablement. La France et l'Allemagne, par exemple, ont adopté des approches distinctes pour faire face à l'inflation. L'Allemagne, en particulier, a été reconnue pour sa politique monétaire stricte et son engagement envers la stabilité des prix, souvent attribuée à l'influence de la Bundesbank, sa banque centrale. Cette politique a contribué à maintenir des taux d'inflation relativement bas en Allemagne par rapport à d'autres pays. La France, d'autre part, a également mis en œuvre des politiques efficaces pour contrôler l'inflation, bien que ses stratégies et défis économiques aient été différents. Les politiques françaises ont souvent inclus une combinaison de contrôle des prix, de politiques fiscales et parfois de dévaluations monétaires pour gérer l'inflation. Ces différences dans la gestion de l'inflation reflètent la diversité des contextes économiques et des approches politiques au sein des pays européens. Elles illustrent également comment les stratégies nationales en matière de politique économique et monétaire peuvent influer de manière significative sur la performance économique globale d'un pays.

Les années 1970 et le début des années 1980 représentent une période complexe pour l'économie mondiale, caractérisée par des défis tels que l'inflation élevée, le ralentissement de la croissance et la hausse du chômage. Cette période a été particulièrement difficile pour les travailleurs, car même dans des contextes de bons résultats économiques, beaucoup ont connu une stagnation des salaires. Malgré la croissance économique dans certains secteurs, l'augmentation des salaires réels était limitée, ce qui a eu un impact négatif sur le pouvoir d'achat des individus. Cette stagnation salariale, couplée à un environnement économique global instable, marqué par des chocs pétroliers et des incertitudes politiques, a entraîné une période d'insécurité économique pour de nombreux citoyens. Vers le milieu des années 1980, la situation a commencé à évoluer de manière positive. Les politiques macroéconomiques mises en place par les gouvernements et les banques centrales ont commencé à porter leurs fruits, et de nombreux pays ont réussi à sortir de la période d'inflation élevée qui avait marqué la décennie précédente. La lutte contre l'inflation a été menée principalement à travers des politiques monétaires plus strictes, y compris l'augmentation des taux d'intérêt pour réduire la pression inflationniste. Ces mesures, bien qu'elles aient pu être controversées en raison de leurs effets potentiels sur la croissance économique et le chômage, ont finalement réussi à stabiliser les économies. Le succès de ces politiques dans la maîtrise de l'inflation a été un développement majeur pour les économies mondiales. En reprenant le contrôle de l'inflation, les pays ont créé un environnement plus propice à une croissance économique stable et à long terme. Cette stabilisation a aidé à restaurer la confiance dans les capacités des politiques monétaires et économiques, jetant ainsi les bases pour des périodes de prospérité économique dans les années qui ont suivi. Les leçons apprises durant cette période turbulente ont eu une influence significative sur les politiques économiques futures, démontrant l'importance de la réactivité et de l'adaptabilité des politiques économiques face à des défis globaux.

Le contraste que vous décrivez entre la crise économique et la crise sociale pendant les années 1970 et 1980 est un phénomène complexe et significatif. Bien qu'il y ait eu une petite crise économique autour des années 1980, les problèmes sociaux étaient plus prononcés et persistants. D'une part, il y avait une stagnation des salaires, des licenciements massifs et une inflation élevée, ce qui a créé une crise de l'emploi et une diminution du pouvoir d'achat pour de nombreux travailleurs. Cette situation a entraîné des tensions sociales considérables, car de nombreuses personnes se sont retrouvées dans une situation financière précaire. D'autre part, certains secteurs ont connu des dynamiques différentes. Par exemple, l'importation de blés américains a contribué à une crise dans l'agriculture européenne, mais elle a également entraîné une baisse des prix des denrées alimentaires, ce qui a offert une forme de compensation aux consommateurs. Cela illustre la complexité de l'économie mondiale, où des changements dans un secteur peuvent avoir des effets inattendus sur d'autres. En dépit de ces nuances, les années 1973, 1980 et 1985 ont été marquées par une croissance économique relativement bonne. Toutefois, cette croissance n'a pas été uniformément bénéfique sur le plan social. L'antagonisme entre une économie en croissance et les difficultés sociales rencontrées par de nombreux citoyens est une caractéristique de ce que l'on appelle la "stagflation". Ce terme décrit une situation économique dans laquelle la stagnation (marquée par un ralentissement de la croissance économique et une hausse du chômage) coexiste avec l'inflation (une augmentation générale des prix). La stagflation représente un défi particulier pour la politique économique, car les mesures traditionnelles pour stimuler la croissance ou contrôler l'inflation peuvent ne pas être efficaces ou même aggraver l'autre aspect du problème.

L'Évolution et les Défis du Chômage[modifier | modifier le wikicode]

La transition du chômage de conjoncturel à structurel durant cette période représente un changement important dans la dynamique du marché du travail. Le chômage conjoncturel est généralement lié à des récessions économiques temporaires et tend à diminuer lorsque l'économie se redresse. En revanche, le chômage structurel est plus profondément enraciné et peut persister même lorsque l'économie globale montre des signes d'amélioration. Ce phénomène, où le chômage devient persistant et moins réactif à la croissance économique, a été particulièrement marqué dans plusieurs pays durant les années 1970 et 1980. Cette situation peut être attribuée à divers facteurs, tels que les changements technologiques, l'évolution des compétences requises sur le marché du travail, les déséquilibres régionaux, ou les rigidités du marché du travail. L'expérience de l'Allemagne entre 1958 et 1962 illustre un contraste frappant avec cette période. L'Allemagne a connu un taux de chômage exceptionnellement bas, tombant à environ 1%, une situation proche du plein emploi. Ce succès a été en partie dû à la forte croissance économique de l'après-guerre, à la reconstruction et à la modernisation industrielles, ainsi qu'à une politique économique efficace. D'autres pays, comme la Suisse et le Japon, ont également réussi à atteindre des situations de plein-emploi pendant les Trente Glorieuses, une période de forte croissance économique et de stabilité sociale qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Ces succès ont été le résultat d'une combinaison de facteurs, dont des politiques économiques adaptées, une forte demande de main-d'œuvre, et dans certains cas, une main-d'œuvre hautement qualifiée et une industrie compétitive sur le plan international. Cependant, avec les changements économiques et sociaux ultérieurs, notamment les chocs pétroliers, l'augmentation de la concurrence mondiale et les changements technologiques, le défi du chômage a évolué, entraînant une augmentation du chômage structurel dans de nombreux pays. Cette évolution a nécessité de nouvelles approches en matière de politique de l'emploi et de formation pour s'adapter aux réalités changeantes du marché du travail.

Le concept de chômage frictionnel joue effectivement un rôle important dans l'analyse du marché du travail, en particulier aux États-Unis où la mobilité professionnelle est plus fréquente. Le chômage frictionnel se réfère à la période de transition courte et temporaire durant laquelle les individus changent d'emploi. Ce type de chômage est généralement considéré comme un aspect normal et sain de l'économie, reflétant la fluidité et la flexibilité du marché du travail. Aux États-Unis, le marché du travail se caractérise par une mobilité professionnelle relativement élevée, avec des individus changeant fréquemment d'emploi ou de carrière tout au long de leur vie professionnelle. Cette mobilité est souvent vue comme une caractéristique positive de l'économie américaine, car elle permet une meilleure adéquation entre les compétences des travailleurs et les besoins des employeurs, favorisant ainsi l'innovation et l'efficacité économique. Cette tradition de changer de métier contribue à un chômage frictionnel plus élevé, mais elle rend également le marché du travail américain plus dynamique. La facilité de changer d'emploi encourage les travailleurs à rechercher des postes qui correspondent mieux à leurs compétences, intérêts et objectifs professionnels. De même, elle permet aux entreprises de s'adapter plus facilement aux évolutions du marché et aux changements technologiques en recrutant des employés ayant les compétences nécessaires. Néanmoins, il est important de noter que, bien que bénéfique sous de nombreux aspects, un taux élevé de chômage frictionnel peut également poser des défis, notamment en termes de sécurité de l'emploi pour les travailleurs et de coûts pour les entreprises en termes de recrutement et de formation. La gestion efficace du chômage frictionnel nécessite donc des politiques qui soutiennent à la fois la flexibilité du marché du travail et la stabilité de l'emploi pour les travailleurs.

La difficulté à revenir aux niveaux de plein emploi des Trente Glorieuses a effectivement marqué un tournant dans la compréhension et la gestion des économies modernes. Les Trente Glorieuses, la période d'après-guerre jusqu'au début des années 1970, ont été caractérisées par une croissance économique exceptionnelle, une augmentation de la production, et des taux de chômage faibles dans de nombreux pays développés. Ce fut une période de reconstruction, d'innovation technologique et d'expansion économique soutenue. Cependant, avec la fin de cette période, marquée notamment par les chocs pétroliers des années 1970 et le ralentissement de la croissance économique, le modèle de plein emploi a commencé à s'effriter. Le changement le plus significatif a été la rupture de la corrélation traditionnelle entre la production et le chômage. Historiquement, il existait une relation assez directe : lorsque la production augmentait, le chômage diminuait, et vice versa. Mais à partir de cette période de changement, cette relation n'est plus aussi évidente. Cette nouvelle réalité s'est manifestée par le phénomène où une hausse de la production n'entraîne pas nécessairement une réduction du chômage. Cela peut s'expliquer par plusieurs facteurs, tels que l'automatisation, qui permet une augmentation de la production sans une augmentation correspondante des emplois, ou des changements structurels dans l'économie, où les nouveaux emplois créés exigent des compétences différentes de celles des emplois perdus. La rupture de cette règle traditionnelle a signifié que l'économie pouvait parfois être génératrice d'emplois, mais pas systématiquement. Cette évolution a posé des défis importants pour les politiques économiques et sociales, nécessitant des approches plus nuancées et adaptées pour gérer le marché du travail. Elle a également souligné l'importance de la formation et de la reconversion professionnelle, ainsi que la nécessité de politiques favorisant la création d'emplois dans des secteurs en croissance.

Les Années 1990 : Entre Renouveau Économique et Incertitudes Croissantes[modifier | modifier le wikicode]

Renaissance Économique : Le Retour à la Croissance[modifier | modifier le wikicode]

Durant les années 1990, les États-Unis ont connu une période de prospérité économique remarquable, se positionnant comme une puissance hégémonique sur la scène économique mondiale. Cette décennie a été caractérisée par une croissance économique forte, une inflation maîtrisée et une création significative d'emplois, consolidant ainsi la position dominante des États-Unis dans l'économie globale. La croissance économique des États-Unis dans les années 1990 a été stimulée par plusieurs facteurs clés. L'un des plus importants a été l'expansion rapide de l'économie numérique, notamment avec l'émergence et la popularisation d'Internet et des technologies de l'information et de la communication. Ces avancées technologiques ont transformé les secteurs économiques et ont conduit à la création de nouveaux marchés et opportunités d'emploi. Par exemple, le PIB américain a crû de manière impressionnante durant cette période, passant d'environ 9,6 billions de dollars en 1990 à plus de 12,6 billions de dollars en 2000. En parallèle, les États-Unis ont réussi à maintenir une inflation relativement basse tout au long de la décennie. Cette stabilité des prix a été en grande partie le résultat de politiques monétaires efficaces menées par la Réserve fédérale américaine. Sous la direction d'Alan Greenspan, la Réserve fédérale a su naviguer entre la stimulation de la croissance économique et la prévention de l'inflation, en ajustant les taux d'intérêt de manière stratégique. Le taux d'inflation, qui était d'environ 5,4% en 1990, a diminué de manière significative pour atteindre environ 3,4% en 2000. En outre, cette période a été marquée par une création d'emplois substantielle. La croissance des industries de la technologie et des services a ouvert de nombreuses opportunités d'emploi, contribuant à réduire le taux de chômage et à améliorer la qualité de vie des citoyens. Le taux de chômage aux États-Unis a notablement diminué pendant cette décennie, passant de près de 7,5% au début des années 1990 à environ 4% à la fin de la décennie.

Effondrement de la Bulle Boursière : Une Nouvelle Réalité[modifier | modifier le wikicode]

L'éclatement de la bulle boursière en 2001 a marqué une période charnière dans l'économie américaine, mettant fin à une ère de croissance économique rapide et d'hégémonie dans le domaine technologique. Cette crise boursière, étroitement liée à l'éclatement de la bulle des technologies de l'information et de la communication, a eu un impact considérable et étendu bien au-delà du marché boursier. La bulle boursière des années 1990 était en grande partie alimentée par les investissements spéculatifs dans le secteur des technologies, en particulier les entreprises Internet et les start-ups technologiques. Beaucoup de ces entreprises, valorisées à des sommes astronomiques malgré des bénéfices souvent non existants, ont vu leurs actions atteindre des sommets vertigineux. Cependant, cette croissance fulgurante reposait davantage sur la spéculation que sur des bases économiques solides. Lorsque la bulle a finalement éclaté en 2001, de nombreuses entreprises du secteur technologique ont vu leur valeur s'effondrer, provoquant une crise boursière majeure et une perte de confiance dans le secteur technologique. L'impact économique de cette crise a été profond. Le taux de croissance du PIB des États-Unis, qui avait atteint 4,1% en 2000, a chuté à environ 1,2% en 2001. Ce ralentissement marqué a été causé par le déclin des investissements dans le secteur technologique, ainsi que par un recul général de la confiance des consommateurs et des entreprises. Ce phénomène a entraîné un ralentissement de l'économie dans son ensemble, affectant divers secteurs et contribuant à une augmentation du chômage, en particulier dans le domaine technologique. Les répercussions de l'éclatement de la bulle boursière se sont étendues bien au-delà des frontières des États-Unis, affectant les marchés mondiaux et soulignant la nature interconnectée de l'économie mondiale. Cette crise a mis en lumière les risques associés à la spéculation excessive et à l'excès de confiance dans des secteurs en croissance rapide. Elle a également démontré la nécessité d'une réglementation et d'une surveillance accrues des marchés financiers pour prévenir des crises similaires à l'avenir. En somme, l'éclatement de la bulle boursière en 2001 a non seulement marqué la fin d'une période de prospérité économique aux États-Unis, mais a également servi de leçon importante sur la volatilité des marchés financiers et l'importance de la prudence dans les investissements et la gestion économique.

Le paradoxe de l'économie américaine dans les années 1990 et au début des années 2000 réside effectivement dans sa capacité à afficher une santé apparente tout en dissimulant des fragilités structurelles sous-jacentes. Cette période a été marquée par une croissance économique robuste, mais cette croissance était en partie soutenue par des facteurs qui menaçaient en même temps sa stabilité à long terme. L'un des principaux moteurs de cette croissance économique était le surendettement des ménages. La conjoncture positive des années 1990 a encouragé les consommateurs à augmenter leurs dépenses, souvent par le biais de crédits. Cette hausse de la consommation à crédit a stimulé l'économie de consommation et de production, contribuant significativement à la croissance économique. Cependant, ce modèle reposait sur la capacité des ménages à rembourser leurs dettes, une capacité qui pouvait être mise en péril par un changement de contexte économique, tel qu'une hausse des taux d'intérêt ou un ralentissement économique. Les entreprises, notamment dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC), ont également contribué à cette dynamique de croissance par le biais du surendettement. En vue d'investir et d'innover, de nombreuses entreprises du secteur des TIC se sont fortement endettées. Bien que cet endettement ait permis une expansion rapide et des innovations significatives, il a aussi rendu ces entreprises vulnérables aux fluctuations du marché et aux changements dans les conditions de financement. La crise économique survient lorsque les dettes accumulées, tant par les ménages que par les entreprises, ne peuvent plus être remboursées. Cette situation crée des difficultés non seulement pour les débiteurs, mais aussi pour les prêteurs, qui peuvent se retrouver confrontés à des défauts de paiement et à une diminution de leurs actifs. En somme, alors que l'endettement a joué un rôle clé dans la stimulation de la croissance économique américaine, il a également introduit un élément de fragilité, révélant une vulnérabilité sous-jacente qui pouvait transformer rapidement une période de prospérité en une crise économique.

La bulle boursière des années 1990, particulièrement dans le domaine des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC), a été un phénomène marquant caractérisé par une hausse spectaculaire et finalement insoutenable de la valeur des actions des entreprises du secteur. Cette période a vu une convergence de plusieurs facteurs qui ont contribué à la formation de cette bulle spéculative. Avec l'avènement de l'ère numérique et l'explosion des technologies Internet, de nombreuses startups innovantes ont émergé, attirant l'attention et les investissements tant des grandes entreprises capitalistes que des petits investisseurs. Ces derniers, souvent attirés par la perspective de gains rapides, se sont engagés dans la spéculation, contribuant ainsi à gonfler de manière artificielle la valeur des actions des entreprises des NTIC. Ce phénomène a été accentué par l'ouverture des marchés et la facilitation de l'accès à l'investissement pour le grand public, ce qui a conduit à ce que l'on appelle le "capitalisme populaire". Ce terme reflète la participation croissante des investisseurs individuels au marché boursier, souvent motivés par l'attrait d'une croissance rapide des valeurs boursières dans le secteur des NTIC. Cependant, la formation de la bulle a révélé un divorce croissant entre l'économie réelle et l'économie financière. Il y avait une distorsion significative entre la valeur financière (la valorisation boursière des entreprises) et la valeur réelle (basée sur des fondamentaux économiques tels que les revenus et les bénéfices). Cette situation a conduit à un processus correctif brutal lorsque la bulle a éclaté. Les valeurs, qui étaient complètement surestimées, se sont effondrées, entraînant des pertes importantes pour les investisseurs, tant privés qu'individuels. L'éclatement de la bulle boursière a donc mené à un désastre économique et social, affectant non seulement les entreprises du secteur des NTIC, mais aussi les nombreux investisseurs qui avaient misé sur la poursuite de la croissance rapide des valeurs boursières. Cette crise a souligné les risques associés à la spéculation excessive et a mis en lumière les dangers d'un marché déconnecté des réalités économiques fondamentales.

La crise financière qui a débuté au début des années 2000 et qui a atteint son paroxysme avec la crise de 2008 trouve ses racines dans une série de pratiques problématiques au sein des entreprises cotées en bourse, en particulier dans le secteur des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC). Cette période a été caractérisée par des falsifications des bilans comptables de nombreuses entreprises, une pratique qui a trompé les investisseurs et miné la confiance dans l'intégrité des marchés financiers. Ce phénomène a été particulièrement préjudiciable pour les investisseurs du "capitalisme populaire", qui dépendaient d'informations fiables et transparentes pour leurs décisions d'investissement. Ces pratiques douteuses ont mis en lumière ce qui peut être décrit comme le "démon structurel" de l'économie américaine : une dépendance croissante à l'endettement. Cette tendance a été exacerbée par la dualité du dollar, à la fois monnaie de réserve mondiale et monnaie nationale, complexifiant la gestion monétaire et financière. L'endettement excessif des ménages, encouragé par des années de crédit facile et une politique monétaire expansionniste, a créé une vulnérabilité significative dans l'économie. Parallèlement, le surendettement des entreprises a accru le risque de faillites et de corrections de marché. Ces facteurs, combinés à une balance commerciale négative persistante, ont créé un terrain fertile pour la crise financière de 2008. La crise a été déclenchée par l'éclatement de la bulle immobilière et exacerbée par la crise des subprimes, où la défaillance massive dans le remboursement des prêts hypothécaires à risque a provoqué un effondrement dans le secteur bancaire et financier. Cette crise a révélé des lacunes profondes dans le système financier mondial, notamment en ce qui concerne la régulation des marchés financiers et la gestion des risques. En définitive, la période précédant la crise de 2008 a été marquée par une série de décisions économiques et financières risquées qui ont finalement conduit à l'une des pires crises financières de l'histoire moderne. Cette crise a mis en évidence la nécessité de régulations plus strictes et d'une gouvernance améliorée dans le secteur financier, ainsi que les dangers d'une dépendance excessive à l'endettement et d'une économie basée sur la spéculation.

Vers la Crise Financière de 2008 : Prémices et Déclencheurs[modifier | modifier le wikicode]

La crise financière de 2008, l'une des plus graves depuis la Grande Dépression, résulte effectivement d'une combinaison de facteurs interconnectés qui ont mis à nu les faiblesses structurelles de l'économie mondiale. Ce cataclysme économique peut être attribué à plusieurs causes clés. Tout d'abord, le surendettement a joué un rôle central dans la genèse de la crise. Tant les ménages que les entreprises, particulièrement aux États-Unis, se sont fortement endettés, souvent au-delà de leur capacité de remboursement. Cette dynamique a été particulièrement prononcée dans le secteur immobilier, où la pratique des prêts hypothécaires à risque, ou "subprimes", a encouragé l'acquisition de biens immobiliers par des emprunteurs peu solvables. Le déficit commercial des États-Unis a également contribué à la crise. Un déséquilibre commercial persistant a entraîné une accumulation de dettes et une dépendance accrue aux financements étrangers, rendant l'économie américaine et, par extension, l'économie mondiale, vulnérable aux chocs externes. La falsification des bilans financiers par de nombreuses entreprises a exacerbé le problème. Cette pratique a faussé l'évaluation conjoncturelle et a trompé les investisseurs, les régulateurs et le public sur la santé réelle des entreprises et du marché financier. Lorsque ces manipulations ont été révélées, la confiance dans les marchés financiers s'est effondrée. Enfin, une distorsion croissante entre l'économie financière et les fondamentaux économiques a été un facteur aggravant. La spéculation sur les marchés financiers, déconnectée de l'économie réelle, a conduit à une surévaluation dangereuse des actifs financiers. Lorsque la bulle spéculative a éclaté, cela a déclenché une cascade de défaillances financières. La crise de 2008 a donc été le produit de ces facteurs interdépendants, mettant en lumière les failles dans la régulation financière, la gestion des risques et les déséquilibres économiques globaux. Elle a souligné la nécessité de réformes profondes dans le secteur financier et a déclenché des débats sur la nécessité de réaligner l'économie financière avec les fondamentaux économiques.

La crise financière de 2008 a en effet révélé que les fondements économiques traditionnels ne sont plus les seuls paramètres déterminants dans l'analyse et la compréhension des dynamiques économiques globales. L'introduction et la montée en puissance du paramètre financier ont ajouté une couche de complexité et d'incertitude significative à l'économie mondiale. L'interaction entre l'économie réelle et les marchés financiers a pris une nouvelle dimension. Auparavant, les marchés financiers étaient principalement considérés comme des reflets de l'économie réelle, c'est-à-dire que la performance des marchés financiers était largement dépendante des fondamentaux économiques tels que la croissance du PIB, le chômage, et l'inflation. Cependant, avec l'essor de la financiarisation – l'augmentation de l'importance du secteur financier dans l'économie globale – la relation entre l'économie réelle et les marchés financiers est devenue plus complexe et parfois déconnectée. Les marchés financiers ont commencé à exercer une influence plus directe et parfois prépondérante sur l'économie réelle. Des produits financiers complexes, des stratégies d'investissement spéculatives, et une intégration mondiale accrue des marchés financiers ont créé un environnement où les fluctuations des marchés financiers peuvent avoir des répercussions immédiates et profondes sur l'économie globale, indépendamment des indicateurs économiques traditionnels. Cette nouvelle réalité a introduit un degré d'incertitude plus élevé dans l'économie mondiale. Les crises financières peuvent désormais survenir et se propager rapidement, même en l'absence de problèmes apparents dans les fondamentaux économiques. Cela a mis en évidence la nécessité d'une meilleure compréhension et gestion du secteur financier, d'une régulation plus efficace des marchés financiers, et d'une surveillance accrue des risques financiers pour prévenir ou atténuer les crises futures. La crise de 2008 a marqué un tournant, illustrant que la stabilité et la santé de l'économie mondiale dépendent désormais non seulement des fondements économiques traditionnels, mais aussi de la dynamique complexe et interconnectée des marchés financiers.

La crise financière de 2008, une des plus dévastatrices depuis la Grande Dépression, est le résultat d'une conjonction complexe de facteurs interconnectés. Un des principaux éléments déclencheurs de cette crise a été l'augmentation des taux d'intérêt, qui a eu un impact direct sur le marché immobilier. Après une période prolongée de taux d'intérêt bas, qui avait encouragé une expansion agressive du crédit immobilier, y compris à des emprunteurs à haut risque, la hausse des taux a rendu les prêts hypothécaires plus coûteux. Cela a entraîné une diminution de la demande pour les maisons, provoquant une chute des prix de l'immobilier. Cette baisse des prix de l'immobilier a eu des conséquences graves pour les emprunteurs, en particulier ceux qui avaient souscrit à des prêts hypothécaires à taux variable. Beaucoup se sont retrouvés dans une situation où la valeur de leur prêt dépassait celle de leur maison, rendant ainsi le remboursement de leur emprunt de plus en plus difficile. Cette situation, aggravée par la baisse de la valeur des propriétés, a conduit à une augmentation significative des défauts de paiement et des saisies immobilières. En parallèle, le marché avait connu une prolifération de prêts hypothécaires à risque, ou subprimes, accordés à des emprunteurs peu solvables. Lorsque les taux d'intérêt ont augmenté, ces emprunteurs ont eu de plus en plus de mal à rembourser leurs prêts, entraînant une hausse des défauts de paiement. La situation a été exacerbée par l'existence d'instruments financiers complexes, comme les obligations de dette collatéralisée (CDO), qui regroupaient ces prêts hypothécaires à risque. La dévaluation de ces instruments financiers, due à l'augmentation des défauts de paiement, a gravement affecté les institutions financières qui les détenaient. Ainsi, la crise financière de 2008 était la conséquence d'une série de problèmes interdépendants : une augmentation des taux d'intérêt, un excès de prêts hypothécaires à risque, une baisse de la demande et des prix immobiliers, et la complexité des produits financiers basés sur ces prêts. Ces éléments ont convergé pour créer une crise d'une ampleur exceptionnelle, révélant de nombreuses faiblesses dans le système financier mondial et soulignant la nécessité de réformes et de régulations plus strictes pour prévenir de telles crises à l'avenir.

La crise financière de 2008 a en effet été exacerbée par la survalorisation des actifs immobiliers, un phénomène directement lié à la création et à la distribution de produits financiers complexes. Les prêts hypothécaires à haut risque, connus sous le nom de "subprimes", jouent un rôle central dans cette dynamique. Ces prêts étaient destinés à des emprunteurs à faible revenu ou ayant un mauvais historique de crédit, et représentaient donc un risque plus élevé de défaut de paiement. La survalorisation des actifs immobiliers a été encouragée par un marché immobilier en plein essor, où les prix des maisons ont augmenté de manière significative et constante. Cette hausse des prix a créé un sentiment d'optimisme et une croyance que les valeurs immobilières continueraient à croître indéfiniment. Dans ce contexte, les prêts subprimes sont devenus un moyen attrayant pour les emprunteurs à risque d'accéder à la propriété, et pour les prêteurs de générer des bénéfices substantiels. Ces prêts hypothécaires à risque ont souvent été regroupés et transformés en instruments financiers complexes, tels que les Collateralized Debt Obligations (CDO) et les titres adossés à des actifs (Asset-Backed Securities, ABS). Ces instruments étaient ensuite vendus à des banques, des fonds de pension, et d'autres investisseurs, souvent sous l'impression que ces investissements étaient sûrs et rentables. La notation des agences de crédit, qui a souvent attribué des notes élevées à ces instruments, a renforcé cette perception. Cependant, lorsque le marché immobilier a commencé à fléchir et que les prix des maisons ont chuté, la valeur de ces actifs immobiliers surévalués a commencé à s'effondrer. Cela a eu un effet en chaîne sur les CDO et les ABS qui étaient adossés à ces prêts immobiliers. Les banques et les investisseurs qui détenaient ces instruments financiers ont subi d'énormes pertes, car la valeur des actifs sous-jacents a diminué drastiquement et les taux de défaut de paiement sur les prêts subprimes ont grimpé. La survalorisation des actifs immobiliers, combinée à la prolifération des prêts subprimes et à la création de produits financiers complexes basés sur ces prêts, a été un facteur clé dans le déclenchement de la crise financière de 2008. Cette crise a souligné les dangers d'une spéculation excessive sur le marché immobilier et les risques liés aux produits financiers mal compris et insuffisamment réglementés.

Mutation du Marché du Travail : Le Chômage Structurel et la Fin du Plein-Emploi[modifier | modifier le wikicode]

La situation actuelle du marché du travail est marquée par une distorsion significative, résultant des changements structurels dans l'économie mondiale. Ces changements sont principalement dus à la désindustrialisation et à la montée en puissance du secteur tertiaire. Depuis les années 1970, un processus de désindustrialisation a été observé dans de nombreux pays développés. Ce phénomène s'est caractérisé par une diminution de l'importance du secteur industriel dans l'économie, entraînant la fermeture de nombreuses usines et la perte d'emplois dans le secteur manufacturier. Cette désindustrialisation a posé des défis majeurs, notamment en termes de reconversion professionnelle pour les travailleurs manuels, dont les compétences ne sont pas toujours transférables au secteur des services. Parallèlement à ce déclin du secteur industriel, le secteur tertiaire, qui englobe des services tels que la finance, l'éducation, la santé et les technologies de l'information, a connu une croissance significative. Ce secteur en expansion demande un ensemble de compétences différentes, souvent axées sur la technologie, l'analyse et le service client. Cette évolution économique a créé une distorsion sur le marché du travail entre ceux qui cherchent à y entrer ou à s'y repositionner, souvent armés de compétences adaptées à un secteur industriel en déclin, et ceux qui sont déjà intégrés dans le secteur des services en expansion. Cette situation est exacerbée par le rythme rapide du changement technologique et économique, rendant difficile pour de nombreux travailleurs de s'adapter et de se reconvertir. En réponse à ces défis, des politiques de formation continue et de reconversion professionnelle sont nécessaires. Ces politiques devraient aider les travailleurs à acquérir les compétences requises dans les secteurs en croissance et faciliter leur transition vers de nouveaux domaines d'emploi, assurant ainsi une adaptation plus harmonieuse aux réalités changeantes du marché du travail.

Le paysage actuel du marché du travail est fortement influencé par le recul de l'emploi industriel et la montée en puissance de l'emploi dans les services, un phénomène qui marque un changement significatif par rapport à l'ère des Trente Glorieuses. Durant cette période d'après-guerre, malgré l'existence de secteurs devenus obsolètes, le monde industriel était suffisamment robuste pour compenser ces pertes, souvent par la création de nouveaux emplois industriels ou par la transformation au sein du même secteur. Toutefois, avec l'avènement de la désindustrialisation, cette dynamique a changé. La crise du secteur industriel ne se limite plus à des problèmes internes au secteur secondaire ; elle engendre également des défis en termes de reconversion professionnelle vers le secteur tertiaire. Cette transition s'avère particulièrement difficile pour les ouvriers, qui sont souvent les plus affectés par cette évolution. Les compétences et l'expérience acquises dans le secteur industriel ne correspondent pas nécessairement aux exigences du secteur des services, ce qui rend leur intégration dans le nouveau marché du travail plus complexe. Les ouvriers, habitués à un certain type de travail et de compétences, se retrouvent ainsi souvent désavantagés dans ce nouveau contexte économique. La transition vers le secteur tertiaire demande non seulement de nouvelles compétences, mais aussi une adaptation à un environnement de travail différent, souvent plus axé sur les services, la technologie et les interactions interpersonnelles. Cette situation soulève des questions importantes sur la nécessité de politiques de soutien et de formation adaptées. Il devient crucial de mettre en place des programmes de formation professionnelle et de reconversion, ainsi que des politiques de soutien à l'emploi, pour aider les travailleurs du secteur industriel à s'adapter et à trouver des opportunités dans le secteur tertiaire en expansion. Sans ces mesures, le risque est de voir une partie importante de la main-d'œuvre industrielle devenir marginalisée dans l'économie moderne.

Le marché du travail contemporain est caractérisé par le phénomène du "inside-outside", qui illustre la tendance du marché à se refermer sur lui-même. Ce phénomène rend particulièrement complexe l'entrée sur le marché du travail pour les nouveaux arrivants, tandis que la mobilité pour ceux qui sont déjà intégrés est généralement plus aisée. L'une des principales difficultés rencontrées par les nouveaux arrivants, notamment les jeunes, est la forte concurrence pour les postes d'entrée, couplée à des exigences élevées en termes de qualifications et d'expérience. Ces obstacles sont exacerbés par les changements structurels dans l'économie, tels que la désindustrialisation et la montée du secteur tertiaire, qui nécessitent des compétences spécifiques et une formation adaptée, pas toujours accessibles aux jeunes entrants. Cette difficulté d'accès au marché du travail peut avoir des implications durables sur leur parcours professionnel. En revanche, pour les travailleurs déjà établis sur le marché, la mobilité au sein de celui-ci est souvent facilitée par l'expérience et les compétences acquises, ainsi que par des réseaux professionnels bien développés. Ces atouts leur confèrent un avantage compétitif et facilitent leur progression ou leur transition professionnelle. Par ailleurs, les évolutions du marché du travail ont également des conséquences en termes de genre. Avec l'augmentation de l'emploi dans le secteur tertiaire, qui tend à employer davantage de femmes, et le déclin du secteur secondaire, traditionnellement dominé par les emplois masculins, on assiste à un potentiel rééquilibrage des opportunités entre les genres. Cela pourrait signifier une augmentation des opportunités professionnelles pour les femmes, tandis que les hommes pourraient faire face à des défis accrus, en particulier dans les régions fortement touchées par la désindustrialisation.

L'État-providence : Ascension, Défis et Remise en Question[modifier | modifier le wikicode]

La Crise de l'Emploi au Cœur de la Crise de l'État-providence[modifier | modifier le wikicode]

L'évolution de l'État-providence, de son apogée à sa remise en question, est intimement liée à la transformation du marché du travail et à l'évolution technologique. Cette transition a eu un impact profond sur le modèle social et économique des États-providence, particulièrement en Europe et en Amérique du Nord.

Durant les Trente Glorieuses, l'innovation technologique était généralement associée à la création d'emplois. Les nouvelles technologies et industries créaient plus d'emplois qu'elles n'en détruisaient, favorisant ainsi une croissance économique robuste et un marché du travail dynamique. Cet environnement économique favorable a permis aux États-providence d'atteindre leur apogée entre 1973 et 1990, marqué par une augmentation significative de leurs dépenses publiques en matière de protection sociale, reflétée par une part croissante du PIB consacrée à ces dépenses.

Cependant, à partir des années 1990, cette dynamique a commencé à changer. Les innovations, en particulier dans les domaines de l'automatisation et de l'intelligence artificielle, semblent désormais plus destructrices d'emplois qu'auparavant. Des métiers entiers sont remis en question par l'arrivée de technologies capables de réaliser des tâches autrefois exécutées par des humains. Cette évolution a des conséquences directes sur le marché du travail, avec une augmentation du chômage et une précarisation de certains emplois.

L'État-providence se trouve ainsi confronté à un double défi. D'une part, les recettes fiscales, qui financent en grande partie les dépenses sociales, sont affectées par la montée du chômage et la précarisation du travail. Moins de personnes travaillant signifie moins de recettes fiscales issues des salaires. D'autre part, les dépenses augmentent, car un plus grand nombre de personnes dépendent des aides sociales en raison de la difficulté à trouver un emploi stable.

Cette situation a entraîné une remise en question des modèles d'État-providence. Les gouvernements sont confrontés à la nécessité de réformer leurs systèmes de protection sociale pour les adapter à cette nouvelle réalité économique et sociale, tout en assurant la pérennité financière de ces systèmes. La recherche d'un équilibre entre la fourniture de protections sociales adéquates et la gestion responsable des finances publiques est devenue une préoccupation centrale pour de nombreux pays.

Défis et Critiques de l'État-providence[modifier | modifier le wikicode]

La remise en question de l'État-providence a pris de l'ampleur au fil du temps, centrée autour de deux critiques majeures qui touchent à la fois sa gestion financière et son efficacité sociale. L'apparition de déficits budgétaires et l'accumulation de la dette publique constituent la première grande critique à l'égard de l'État-providence. Avec l'augmentation des dépenses sociales, de nombreux gouvernements se sont retrouvés face à des déficits budgétaires croissants, menant à une hausse significative de la dette publique. Cette situation financière tendue est souvent perçue comme le résultat direct d'un système jugé trop coûteux, voire dévoreur de fonds publics. Les inquiétudes quant à la viabilité financière à long terme de l'État-providence sont exacerbées par la diminution des recettes fiscales, un problème souvent lié à des taux de chômage élevés et à la précarisation de l'emploi. Parallèlement, l'efficacité sociale de l'État-providence fait l'objet d'une seconde critique importante. Ce débat se concentre sur les problèmes d'abus et de fraude, notamment concernant le travail au noir et l'exploitation des prestations sociales. Certains critiques avancent que l'État-providence, dans sa forme actuelle, peut créer des incitations négatives, décourageant l'emploi formel et favorisant une certaine dépendance aux aides sociales. Cette perspective a alimenté un discours autour des "abuseurs" du système, questionnant la nécessité de réformes pour rendre les programmes de protection sociale plus efficaces, responsables et moins vulnérables aux abus. Ces critiques mettent en lumière les défis complexes auxquels les États-providence sont confrontés dans le contexte économique et social actuel. D'un côté, il y a un besoin impératif de fournir un filet de sécurité pour les citoyens les plus vulnérables, et de l'autre, une pression croissante pour gérer de manière responsable les finances publiques et veiller à ce que les systèmes de protection sociale soient efficaces et équitables. Trouver un équilibre entre ces objectifs divergents est un défi central des débats politiques et économiques contemporains sur l'avenir et la forme de l'État-providence.

La réduction des politiques de l'État-providence dans les années 1980 a été fortement influencée par la montée du néo-libéralisme, une idéologie économique et politique qui s'est dressée en réaction aux principes keynésiens dominants de l'après-guerre. Le néo-libéralisme a gagné en popularité durant une période marquée par un ralentissement économique, des dépenses publiques croissantes pour soutenir l'État-providence, et des changements politiques globaux, notamment la chute du bloc soviétique. Le néo-libéralisme prône une approche économique axée sur le laisser-faire, soutenant une réduction significative de l'intervention de l'État dans l'économie. Selon cette perspective, la libéralisation des marchés, la privatisation des entreprises publiques, la dérégulation et la libre concurrence sont considérées comme les meilleurs moyens de stimuler la croissance économique et l'efficacité. Deux figures politiques sont souvent associées à l'essor du néo-libéralisme dans les années 1980 : Margaret Thatcher au Royaume-Uni, élue en 1979, et Ronald Reagan aux États-Unis, élu en 1981. Ces deux dirigeants ont mis en œuvre des politiques économiques qui reflétaient les principes néo-libéraux. Sous Thatcher et Reagan, des politiques de privatisation, de réduction des dépenses publiques, de dérégulation des industries, et de diminution de l'influence des syndicats ont été adoptées. Ces mesures visaient à réduire le rôle de l'État dans l'économie et à encourager une plus grande participation du secteur privé. Cette période a marqué un tournant significatif dans la politique économique mondiale. Le néo-libéralisme a non seulement influencé les politiques intérieures du Royaume-Uni et des États-Unis, mais il a également eu un impact sur la gouvernance économique mondiale, avec la promotion de la libéralisation des marchés à l'échelle internationale. Les réformes néo-libérales ont entraîné des changements durables dans la structure des économies nationales et dans l'ordre économique mondial.

Les politiques néo-libérales adoptées dans les années 1980 ont entraîné des changements significatifs dans de nombreux aspects de la gouvernance sociale et économique, notamment dans le domaine de l'éducation. Un exemple notable de ces changements est la transition de l'attribution de bourses d'études à la distribution de prêts étudiants. Cette modification reflète une philosophie plus large du néo-libéralisme, selon laquelle l'individu est responsable de sa propre vie et de ses finances, y compris en matière d'éducation. Sous l'approche néo-libérale, plutôt que de fournir des bourses qui couvrent les frais de scolarité en tant que don, l'accent est mis sur les prêts étudiants. Ces prêts doivent être remboursés par les étudiants après l'achèvement de leurs études, ce qui place la responsabilité financière directement sur l'individu. Cette approche est fondée sur l'idée que l'éducation est un investissement personnel pour lequel l'étudiant devrait assumer les coûts, avec l'attente que cet investissement se traduira par de meilleurs revenus futurs et des opportunités de carrière. Cette philosophie contraste avec les principes du libéralisme classique et keynésien, où l'accès à l'éducation est souvent considéré comme un droit, et où l'État joue un rôle plus actif dans la fourniture d'opportunités éducatives, y compris à travers des bourses. Le libéralisme classique soutiendrait que l'éducation devrait être accessible à tous, indépendamment de leur situation financière, et que l'État a un rôle à jouer pour garantir cet accès. Le changement vers les prêts étudiants est également fondé sur l'idée que les individus les plus talentueux et les plus brillants devraient être en mesure d'utiliser leur esprit d'entreprise et leur initiative personnelle pour réussir. Cependant, cette approche a été critiquée pour avoir potentiellement créé des barrières financières à l'éducation, limitant l'accès aux personnes ayant les moyens de supporter le coût des prêts, et accroissant la dette des jeunes diplômés. Le passage des bourses aux prêts d'études sous l'influence du néo-libéralisme reflète une philosophie où la responsabilité individuelle et l'auto-financement sont privilégiés, mais soulève également des questions sur l'équité et l'accessibilité de l'éducation dans la société contemporaine.

Évolution du Taux de Pauvreté : Contexte et Implications[modifier | modifier le wikicode]

L'accroissement du taux de pauvreté et l'aggravation des inégalités dans la distribution des revenus sont des phénomènes inquiétants observés dans de nombreux pays, exacerbés par les politiques néo-libérales et les effets de la mondialisation économique. L'augmentation du taux de pauvreté est le résultat de plusieurs facteurs interdépendants. La désindustrialisation et la précarisation de l'emploi ont entraîné une réduction des emplois stables et bien rémunérés, particulièrement pour les travailleurs peu qualifiés. Parallèlement, la réduction des dépenses sociales de l'État-providence, un pilier des politiques néo-libérales, a affaibli les filets de sécurité pour les plus vulnérables. La diminution des investissements dans des services publics essentiels tels que l'éducation et la santé a également contribué à cette augmentation de la pauvreté, laissant les individus et les familles moins protégés face aux aléas économiques. En parallèle, on assiste à une aggravation des inégalités de revenus. Les politiques économiques favorisant la dérégulation, la libéralisation des marchés et la réduction des impôts pour les plus aisés ont souvent été critiquées pour avoir renforcé la concentration de la richesse au sein des couches les plus riches de la société. Cette concentration de la richesse s'oppose à la stagnation ou à la détérioration des conditions économiques de la majorité de la population, créant ainsi un fossé grandissant entre les riches et les pauvres. Les conséquences de ces phénomènes sont profondes et variées. Sur le plan social, l'augmentation de la pauvreté et des inégalités peut conduire à une fragmentation et une polarisation accrues de la société, exacerbant les tensions sociales et érodant la cohésion sociale. Économiquement, ces inégalités peuvent restreindre la demande globale, car les personnes à faible revenu dépensent généralement une plus grande proportion de leurs revenus, ce qui peut limiter la croissance économique globale. Face à ces défis, des voix s'élèvent pour réclamer une réforme des politiques économiques et sociales, appelant à une distribution plus équitable des richesses, à un renforcement des filets de sécurité sociale, et à des investissements accrus dans les services publics. Ces mesures visent à établir des sociétés plus équilibrées et justes, où les opportunités et les richesses sont mieux partagées entre tous les segments de la population.

La situation en Suisse concernant les pensions et le vote des personnes âgées soulève des questions importantes sur la démographie, la politique sociale, et la solidarité intergénérationnelle. En Suisse, comme dans de nombreux autres pays développés, la population vieillit en raison de l'augmentation de l'espérance de vie et du faible taux de natalité. Ce changement démographique a des implications significatives pour les systèmes de retraite et de pensions. Les personnes âgées, qui constituent une part croissante de la population, ont souvent un intérêt direct dans les politiques de pension et de retraite. En Suisse, où le système politique permet une participation directe des citoyens à travers des référendums et des initiatives populaires, les personnes âgées peuvent exercer une influence notable sur les décisions politiques, notamment celles concernant les pensions. L'augmentation des coûts des pensions est une préoccupation majeure en Suisse, car le nombre de retraités augmente tandis que le nombre de travailleurs cotisants reste relativement stable ou croît lentement. Cela crée une pression financière sur le système de pensions, qui doit trouver des moyens de financer des paiements de retraite pour un nombre croissant de bénéficiaires. Cette situation peut conduire à des conflits intergénérationnels, car les générations plus jeunes pourraient se sentir lésées par un système qui requiert d'eux des cotisations croissantes pour soutenir des pensions qu'ils perçoivent comme incertaines pour leur propre avenir. D'un autre côté, les retraités dépendent de ces pensions pour leur sécurité financière. La Suisse, comme d'autres pays confrontés à des défis démographiques similaires, doit trouver un équilibre entre les besoins et les attentes des personnes âgées et les réalités économiques et sociales qui affectent les générations plus jeunes. Cela implique souvent des discussions sur la réforme des systèmes de pension, la recherche de sources de financement durables et la création de politiques équitables qui prennent en compte les besoins de toutes les générations.

Analyse des Facteurs Contribuant à la Montée des Inégalités[modifier | modifier le wikicode]

La montée des inégalités et de la pauvreté dans de nombreux pays est un phénomène complexe dont l'une des causes principales est le recul de l'État-providence et la réduction des dépenses publiques. Cette tendance, amorcée dans les années 1980 sous l'influence du néo-libéralisme, a entraîné des changements significatifs dans la manière dont les gouvernements abordent la protection sociale et la répartition des richesses. Le recul de l'État-providence se caractérise par une diminution des investissements dans des programmes sociaux essentiels. Ces programmes incluent la santé, l'éducation, le logement social, les aides aux familles, et les pensions de retraite. Historiquement, l'État-providence jouait un rôle crucial dans la réduction des inégalités en offrant un filet de sécurité aux individus et aux familles les plus vulnérables. Cependant, avec la réduction des dépenses publiques dédiées à ces domaines, le soutien offert par l'État s'est affaibli, augmentant ainsi les risques de pauvreté et d'inégalité. La réduction des dépenses publiques a eu des répercussions directes sur les couches les plus pauvres de la population, en limitant leur accès aux services essentiels. Par exemple, les coupes budgétaires dans l'éducation peuvent restreindre l'accès à un enseignement de qualité pour les enfants issus de milieux défavorisés, tandis que la réduction des dépenses de santé peut rendre les soins médicaux inaccessibles pour les personnes à faible revenu. De plus, la diminution des impôts pour les hauts revenus et les entreprises, souvent justifiée par la volonté de stimuler l'économie, a contribué à une répartition inégale des richesses, avec une accumulation de la richesse dans les mains d'une minorité. Le recul de l'État-providence et la réduction des dépenses publiques ont joué un rôle clé dans la montée des inégalités et de la pauvreté. Ces politiques ont diminué la capacité de l'État à offrir un soutien adéquat à ceux qui en ont le plus besoin et ont exacerbé les disparités économiques et sociales. En conséquence, la lutte contre la pauvreté et les inégalités nécessite un réengagement envers des politiques sociales et économiques plus inclusives et équitables.

L'affaiblissement des syndicats au cours des dernières décennies a joué un rôle significatif dans l'augmentation des inégalités et de la pauvreté. Historiquement, les syndicats ont été essentiels dans la défense des droits des travailleurs, la négociation de salaires justes et de conditions de travail décentes, ainsi que dans la mise en place de normes du travail bénéfiques à un large éventail de travailleurs. Cependant, divers changements économiques, politiques et sociaux ont conduit à leur affaiblissement. Le changement de la structure économique, notamment la désindustrialisation et l'émergence du secteur des services, a érodé la base traditionnelle des syndicats. Dans le secteur des services, la syndicalisation est moins répandue, et les nouvelles formes de travail telles que le freelance et le travail à la tâche compliquent la syndicalisation. En outre, les politiques néo-libérales adoptées depuis les années 1980 ont souvent favorisé la flexibilisation et la déréglementation du marché du travail, affaiblissant le pouvoir des syndicats et réduisant leur capacité à protéger les intérêts des travailleurs. Les attitudes des employeurs envers la syndicalisation ont également changé, avec de nombreuses entreprises adoptant des stratégies visant à décourager la formation de syndicats ou à minimiser leur influence. Parallèlement, les modifications de la législation du travail dans certains pays ont restreint les activités syndicales, limitant ainsi leur capacité à agir efficacement. L'impact de l'affaiblissement des syndicats sur les inégalités et la pauvreté est profond. Sans une représentation syndicale efficace, les travailleurs ont moins de pouvoir pour négocier des salaires et des conditions de travail équitables. Cela peut entraîner une stagnation des salaires, une augmentation du travail précaire et une détérioration des conditions de travail, exacerbant les inégalités économiques et sociales. Face à cette situation, il devient essentiel de soutenir les droits des travailleurs à se syndiquer et à négocier collectivement, et de reconnaître l'importance cruciale des syndicats dans la promotion de l'équité et de la justice sociale et économique.

La mondialisation du marché du travail a entraîné une transformation profonde des dynamiques économiques mondiales, marquée par une concurrence accrue sur le marché du travail à l'échelle internationale. Cette évolution a apporté à la fois des opportunités et des défis considérables. Avec la mondialisation, les entreprises ont désormais accès à une main-d'œuvre globale, ce qui intensifie la concurrence pour les emplois. Les travailleurs ne sont plus seulement en compétition avec leurs pairs locaux, mais aussi avec ceux de pays où les coûts de main-d'œuvre sont souvent inférieurs. Cette concurrence mondiale peut exercer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail, même dans les économies développées, car les entreprises cherchent à rester compétitives en minimisant les coûts. L'un des aspects les plus visibles de cette mondialisation est la délocalisation et l'externalisation (outsourcing) de certaines opérations vers des pays où les coûts de production sont plus bas. Bien que cette stratégie puisse générer des emplois dans les économies émergentes, elle entraîne souvent une perte d'emplois dans les pays développés, posant des questions sur la qualité des emplois créés et les droits des travailleurs dans ces nouveaux environnements. En outre, la mondialisation offre de nouvelles opportunités, comme une mobilité internationale accrue pour certains travailleurs et l'accès à des marchés élargis pour les professionnels et les entreprises. Cependant, elle présente également des défis majeurs, notamment la nécessité pour les travailleurs de s'adapter à un marché mondial en constante évolution et de maintenir des standards de travail et de vie décents. Face à cette réalité complexe, les gouvernements, les entreprises et les organisations internationales sont confrontés à la tâche difficile de trouver un équilibre entre les avantages et les défis de la mondialisation. Il devient impératif de protéger les droits et les conditions des travailleurs tout en tirant parti des opportunités offertes par un marché du travail plus ouvert et interconnecté. Cela nécessite une approche coordonnée et des politiques adaptées pour assurer que la mondialisation bénéficie de manière équitable à toutes les parties prenantes.

Thomas Piketty, dans ses recherches sur la distribution des richesses et des revenus, a apporté une contribution importante à la compréhension des inégalités économiques contemporaines. Il a notamment remis en question la courbe de Kuznets, qui postulait que les inégalités économiques diminueraient à mesure que les pays se développent économiquement. Selon Piketty, contrairement à cette hypothèse, les inégalités se sont accentuées, notamment en raison de l'accumulation de capital chez les plus riches, beaucoup ayant hérité de leur fortune plutôt que de l'avoir créée. Piketty souligne que cette accumulation de richesse chez une minorité entraîne un accroissement des inégalités, puisque cette richesse n'est pas redistribuée de manière équitable dans l'ensemble de la société. Cette situation est exacerbée par des systèmes fiscaux qui favorisent souvent les plus aisés et par un manque d'investissement dans les services publics et les aides sociales qui pourraient bénéficier à la majorité de la population. En parallèle, la courbe de Kuznets est également mise à l'épreuve par la dualité croissante des secteurs de travail, en particulier dans le tertiaire. Ce secteur est caractérisé par une grande variété d'emplois, allant de postes très rémunérateurs dans des domaines comme la finance ou la technologie à des emplois précaires et mal payés dans les services, la vente au détail ou l'hôtellerie. Cette dualité crée une dichotomie où certains peuvent gagner d'importantes sommes d'argent tandis que d'autres, souvent qualifiés de « working poor », peinent à subvenir à leurs besoins malgré un emploi. Les flux migratoires vers les pays développés tendent souvent à se concentrer dans les secteurs du travail les moins rémunérateurs, renforçant cette dualisation du marché du travail. Les migrants, en quête d'opportunités, se retrouvent souvent dans des emplois peu qualifiés et mal payés, ce qui contribue à la stratification économique et sociale. Les observations de Piketty et les défis posés à la courbe de Kuznets mettent en lumière une dualité et une complexité croissantes dans l'économie mondiale, marquées par des inégalités de plus en plus prononcées. Cette situation souligne la nécessité de politiques économiques et sociales qui favorisent une répartition plus équitable des richesses et des opportunités, afin de réduire les disparités et de promouvoir une croissance économique inclusive.

Les changements technologiques rapides, notamment dans les domaines de la numérisation et de l'automatisation, ont profondément transformé le marché du travail, entraînant une dualisation marquée. Cette dualisation se caractérise par une division croissante entre les emplois hautement qualifiés, souvent bien rémunérés, et les emplois peu qualifiés, généralement moins bien rémunérés. D'une part, l'évolution technologique a créé une forte demande pour des compétences spécialisées dans des domaines tels que l'informatique, l'ingénierie, la data science, et d'autres secteurs de pointe. Les individus possédant ces compétences spécialisées sont souvent bien rémunérés et jouissent de conditions de travail avantageuses. Ces emplois sont au cœur de l'économie moderne, caractérisée par une innovation rapide, une forte demande de main-d'œuvre qualifiée et des salaires élevés, reflétant l'importance croissante du capital humain dans le développement économique. D'autre part, de nombreux emplois moins qualifiés, en particulier dans les secteurs manufacturier et des services, sont menacés par l'automatisation et la numérisation. Ces postes sont souvent caractérisés par une rémunération plus faible, une plus grande précarité et des perspectives de carrière limitées. Les travailleurs dans ces domaines font face à la concurrence des technologies qui peuvent effectuer des tâches répétitives à moindre coût et avec une plus grande efficacité. Cette dualisation du marché du travail a des implications sociales et économiques importantes. Elle contribue à l'augmentation des inégalités de revenus et peut conduire à une division sociale, où une partie de la population bénéficie de la croissance économique tandis qu'une autre en est exclue. Cette situation soulève des défis majeurs en termes de politique de l'emploi et de formation professionnelle, mettant en lumière la nécessité d'adapter les compétences de la main-d'œuvre aux exigences changeantes de l'économie. Face à ces défis, il est essentiel que les gouvernements et les institutions éducatives développent des stratégies pour améliorer l'accès à l'éducation et à la formation professionnelle continue. L'objectif est de préparer efficacement les travailleurs aux réalités de l'économie de demain et de réduire le fossé entre les emplois hautement qualifiés et les emplois peu qualifiés. Ces efforts sont cruciaux pour forger un marché du travail plus inclusif et équitable, capable de répondre aux besoins de l'économie mondiale en constante évolution.

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]