« Les défis de l’État-Providence » : différence entre les versions

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Les prémices historiques de l'État-providence remontent à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, lorsque les gouvernements ont commencé à mettre en place des politiques visant à protéger les travailleurs des aléas de la vie, tels que les accidents du travail, les maladies et les périodes de chômage. Cela a abouti à la création de systèmes de sécurité sociale, tels que les assurances maladie et les retraites, qui étaient financés par des cotisations sociales prélevées sur les salaires des travailleurs.
Les fondations historiques de l'État-providence remontent effectivement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, une époque charnière marquée par d'importantes transformations sociales et économiques. À cette période, les gouvernements ont commencé à reconnaître la nécessité de protéger les travailleurs contre les risques liés à leur profession et aux aléas de la vie quotidienne. Cette prise de conscience a été en grande partie motivée par la montée de l'industrialisation, qui avait entraîné des conditions de travail difficiles et des risques accrus d'accidents et de maladies professionnelles. En réponse à ces défis, plusieurs pays ont initié des politiques sociales pionnières visant à offrir une protection aux travailleurs. Parmi ces mesures, on trouve la mise en place d'assurances contre les accidents du travail, les maladies, et les périodes de chômage. Ces politiques ont jeté les bases des systèmes modernes de sécurité sociale, qui incluent également des prestations telles que les pensions de retraite et les assurances maladie. Le financement de ces systèmes de protection sociale a été assuré par des cotisations sociales, généralement prélevées sur les salaires des travailleurs. Ce modèle de financement reflète le principe de solidarité, où chacun contribue selon ses moyens pour soutenir les membres les plus vulnérables de la société. Ces premières initiatives ont marqué un tournant décisif dans la manière dont les gouvernements abordaient la question du bien-être social, et ont posé les fondements de l'État-providence tel que nous le connaissons aujourd'hui.


L'État-providence est un concept politique qui désigne un système dans lequel l'État assume une grande partie des responsabilités en matière de bien-être social, en fournissant des services publics tels que la santé, l'éducation et les retraites, ainsi que des prestations sociales telles que les allocations chômage, les prestations familiales et les pensions de retraite. L'objectif de l'État-providence est de garantir à chaque citoyen un niveau de vie décent, en éliminant les inégalités sociales et en prévenant les situations de pauvreté. Le concept de l'État-providence a été développé en Europe dans les années 1930 et 1940, et est devenu un modèle largement adopté dans les pays développés.
L'État-providence est un concept politique essentiel qui fait référence à un système dans lequel l'État assume une responsabilité majeure dans la garantie du bien-être social de ses citoyens. Ce modèle implique la fourniture de services publics vitaux tels que la santé et l'éducation, assurant ainsi que ces services essentiels soient accessibles à tous, indépendamment de leur revenu ou statut social. En complément, l'État-providence offre une gamme de prestations sociales, incluant les allocations chômage, les aides familiales et les pensions de retraite, visant à soutenir les individus et les familles durant les périodes de vulnérabilité ou de changement de situation de vie. Un des objectifs fondamentaux de l'État-providence est la réduction des inégalités sociales. Ceci est souvent réalisé par des politiques de redistribution des revenus, où les plus aisés contribuent davantage au financement des services et prestations sociales. En parallèle, l'État-providence joue un rôle crucial dans la prévention de la pauvreté, en garantissant un niveau de vie minimum pour tous les citoyens, ce qui peut inclure des mesures de soutien au logement ou des allocations pour les plus démunis. Le concept de l'État-providence a pris racine en Europe dans les années 1930 et 1940, en réponse aux crises économiques et aux troubles sociaux de cette époque. Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux pays ont élaboré des modèles d'État-providence plus développés, reconnaissant la nécessité d'un rôle plus actif de l'État dans le soutien au bien-être social. Depuis, ce modèle est devenu un standard dans de nombreux pays développés, bien que son étendue et ses modalités varient considérablement d'un pays à l'autre. Aujourd'hui, l'État-providence continue d'évoluer en réponse aux défis démographiques, économiques et sociaux actuels. Il demeure un sujet central dans les débats politiques et économiques contemporains, soulignant son importance continue dans la structuration des sociétés modernes.


=La crise de l’emploi à la base de la crise de l’État-providence=
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Version du 18 novembre 2023 à 00:34


Le XXe siècle a marqué un tournant crucial pour les pays du Nord, inaugurant une ère de transformations profondes sur les plans social, économique et politique. Cette période a été particulièrement marquée par la montée de l'industrialisation et les changements dans la structure de la main-d'œuvre, conduisant ces nations à adopter progressivement le modèle de l'État-providence. Ce modèle promettait d'élargir les opportunités et de renforcer les protections pour les citoyens, offrant ainsi la perspective d'une prospérité sans précédent. Cependant, ce système a aussi engendré des défis complexes, allant de l'instabilité financière à l'escalade de la dette publique, et de la montée du populisme aux disparités croissantes de revenus. Le XXe siècle s'est ainsi révélé être une époque de progrès mêlée de contradictions.

Bien que l'État-providence ait joué le rôle de filet de sécurité pour de nombreux citoyens, il a aussi soulevé plusieurs problématiques. Parmi celles-ci figurent l'augmentation des coûts de gestion, le risque d'engendrer une dépendance systémique et les défis liés à la fourniture de services à une population hétérogène. Cet article se propose d'examiner ces enjeux et de discuter des stratégies mises en œuvre pour y faire face au cours du siècle passé. Aujourd'hui, on observe un affaiblissement perceptible de l'État-providence, reflétant le recul de sa capacité à protéger ses citoyens dans un monde globalisé. Cette situation traduit à la fois une désillusion vis-à-vis de l'État-providence et une augmentation des tensions xénophobes et nationalistes, marquant une rupture significative entre différentes périodes historiques.

Qu'est-ce que l’État-providence ?

Les fondations historiques de l'État-providence remontent effectivement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, une époque charnière marquée par d'importantes transformations sociales et économiques. À cette période, les gouvernements ont commencé à reconnaître la nécessité de protéger les travailleurs contre les risques liés à leur profession et aux aléas de la vie quotidienne. Cette prise de conscience a été en grande partie motivée par la montée de l'industrialisation, qui avait entraîné des conditions de travail difficiles et des risques accrus d'accidents et de maladies professionnelles. En réponse à ces défis, plusieurs pays ont initié des politiques sociales pionnières visant à offrir une protection aux travailleurs. Parmi ces mesures, on trouve la mise en place d'assurances contre les accidents du travail, les maladies, et les périodes de chômage. Ces politiques ont jeté les bases des systèmes modernes de sécurité sociale, qui incluent également des prestations telles que les pensions de retraite et les assurances maladie. Le financement de ces systèmes de protection sociale a été assuré par des cotisations sociales, généralement prélevées sur les salaires des travailleurs. Ce modèle de financement reflète le principe de solidarité, où chacun contribue selon ses moyens pour soutenir les membres les plus vulnérables de la société. Ces premières initiatives ont marqué un tournant décisif dans la manière dont les gouvernements abordaient la question du bien-être social, et ont posé les fondements de l'État-providence tel que nous le connaissons aujourd'hui.

L'État-providence est un concept politique essentiel qui fait référence à un système dans lequel l'État assume une responsabilité majeure dans la garantie du bien-être social de ses citoyens. Ce modèle implique la fourniture de services publics vitaux tels que la santé et l'éducation, assurant ainsi que ces services essentiels soient accessibles à tous, indépendamment de leur revenu ou statut social. En complément, l'État-providence offre une gamme de prestations sociales, incluant les allocations chômage, les aides familiales et les pensions de retraite, visant à soutenir les individus et les familles durant les périodes de vulnérabilité ou de changement de situation de vie. Un des objectifs fondamentaux de l'État-providence est la réduction des inégalités sociales. Ceci est souvent réalisé par des politiques de redistribution des revenus, où les plus aisés contribuent davantage au financement des services et prestations sociales. En parallèle, l'État-providence joue un rôle crucial dans la prévention de la pauvreté, en garantissant un niveau de vie minimum pour tous les citoyens, ce qui peut inclure des mesures de soutien au logement ou des allocations pour les plus démunis. Le concept de l'État-providence a pris racine en Europe dans les années 1930 et 1940, en réponse aux crises économiques et aux troubles sociaux de cette époque. Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux pays ont élaboré des modèles d'État-providence plus développés, reconnaissant la nécessité d'un rôle plus actif de l'État dans le soutien au bien-être social. Depuis, ce modèle est devenu un standard dans de nombreux pays développés, bien que son étendue et ses modalités varient considérablement d'un pays à l'autre. Aujourd'hui, l'État-providence continue d'évoluer en réponse aux défis démographiques, économiques et sociaux actuels. Il demeure un sujet central dans les débats politiques et économiques contemporains, soulignant son importance continue dans la structuration des sociétés modernes.

La crise de l’emploi à la base de la crise de l’État-providence

La crise de l'État-providence est une question qui fait l'objet de discussions approfondies depuis de nombreuses années, avec des débats animés sur la manière de s'attaquer à la racine du problème. Il est cependant de plus en plus clair que la crise de l'État-providence est fondamentalement liée à la crise de l'emploi qui est à son cœur. La crise de l'emploi a créé une pression encore plus grande sur l'État-providence, avec des niveaux de chômage croissants qui font que de plus en plus de personnes dépendent de l'État-providence pour leur soutien.

Les innovations créaient plus d’emplois qu’elles n’en détruisaient. L’innovation permettait de développer de nouvelles activités économiques en créant plus d’emplois qu’elle n’en détruisait. Ainsi, la balance était toujours positive sur le temps moyen. Désormais, toute innovation semble destructrice d’emplois. L’innovation remet en cause la fonction de l’individu dans le processus économique. Ce sont des emplois de basse catégorie non remplacés.

L'État-providence fait partie intégrante de la vie moderne pour de nombreuses personnes, en offrant un filet de sécurité à ceux qui ne sont pas en mesure de subvenir à leurs besoins. Mais le système est soumis à une pression croissante en raison de l'augmentation des niveaux de pauvreté et de chômage. De nombreux pays sont ainsi confrontés à une crise de l'État-providence, la demande de services dépassant les ressources disponibles pour les fournir.

L’État-providence a été créé dans une situation de crise, mais n’a jamais eu à affronter des périodes d’incertitude et de remise en question. La crise de 1973 affecte profondément la structure de l’État-providence. L’État-providence est deux fois frappé. D'une part aux rentrées [1], c'est-à-dire que la crise de l’emploi est à la base de la crise de l’État-providence, car le chômage empêche les rentrées de cotisation et remet en cause le financement de la structure sociale ; d'autre part aux charges avec l'impossibilité de redistribuer des aides sociales alors que le nombre de chômeurs ne cesse d'augmenter. Ainsi, les coûts diminués des rentrées engendrent un déficit.

L’État-providence à son apogée

Son apogée a aussi été sa crise. Il a été attaqué de plus en plus par les différents camps à savoir la droite puis la gauche gouvernementale qui s’est ralliée à une nouvelle orthodoxie de politique économique. On est passé de la politique keynésienne au primat absolu de l’orthodoxie budgétaire.

L'orthodoxie est devenue la règle d’or. C’est une des composantes de l’ordo-libéralisme allemand qui prend sa revanche sur la politique keynésienne. C’est l’idée d’une orthodoxie budgétaire sur la base d’une orthodoxie monétaire. L’absence de déficit de l’État fait que celui-ci peut avoir une monnaie forte. L’ordo-libéralisme conditionne la politique économique européenne actuelle beaucoup plus que le néo-libéralisme.

Après cet apogée, une réforme du système s’est enclenchée dans le cadre d'une politique de la dette. La dette publique apparait désormais comme une réalité et un enjeu politique. Beaucoup de pays européens ont mené dans les années 1980 des politiques keynésiennes.

Les remises en cause

L’apparition du déficit budgétaire puis de la dette publique est d’abord une réalité puis un enjeu politique devenant un débat. Après la crise de 1973, l’État français a continué à s’endetter afin de mener une politique économique contra-cyclique. Malgré cette politique, cela n’a pas fonctionné faisant entrer la France dans la spirale de la dette.

Vont émerger des critiques. La première critique est que l'État-providence est un système dévoreur des fonds publics. La critique néolibérale était que cela était un système qui dévorait des fonds publics sans créer de la richesse. Une seconde critique est l’efficacité sociale de l’État-providence qui est remise en question. Pour les néolibéralistes, c’est un État social inefficace qui ne motive pas à travailler. C'est un système qui va être reformé à partir des années 1980 qui est également la période où le libéralisme est à son apogée. Au Royaume-Uni, Thatcher va mener de profondes réformes en 1979 et aux États-Unis, Reagan le ferra en 1981.

Cependant, bien que des politiques libérales aient été menées, les dépenses sociales ont augmenté pour les États-Unis et le Royaume-Uni. Au contraire, l’État-providence scandinave a diminué ses dépenses. Du démantèlement de l'État-providence, il en résulte un accroissement du taux de pauvreté et une aggravation de l'inégalité dans la distribution des revenus.

La pauvreté

Le concept de pauvreté en sciences sociales se réfère à l'absence ou à la privation de ressources économiques, sociales et culturelles de base, qui entravent la capacité d'une personne ou d'un groupe à mener une vie considérée comme normale dans la société dans laquelle ils vivent. La pauvreté est donc une condition sociale, qui dépend de la société dans laquelle on vit, et qui peut varier d'un lieu à l'autre et d'une époque à l'autre. Le concept de pauvreté est souvent utilisé pour mesurer et comparer le bien-être des populations dans différentes sociétés, et pour évaluer les politiques publiques visant à lutter contre la pauvreté.

Le seuil de pauvreté est un concept socioéconomique qui est évident pour certains individus, mais qui est difficile à mesurer. Le seuil de pauvreté reste une notion complexe et relative qui est discutable et mesure ambiguë.

Aux États-Unis, à la fin des années 1950, 22% de la population vivait sous le seuil de pauvreté. Au milieu des années 1970, ce taux a diminué de 11 points, atteignant 11%. En 1994, les statistiques ont montré une augmentation de trois points, indiquant une dégradation avec un taux de 15% de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Si on prend un seuil stable corrigé par l'inflation, on constate un taux de 22% dans les années 1950, qui avait diminué de 50% au milieu des années 1970. Aujourd'hui, on constate un retour vers le niveau de 1950. On observe également une tendance à la hausse dans l'Union européenne depuis 25 ans.

Les inégalités

La remontée de la pauvreté est en partie liée à la remontée des inégalités.

Depuis la révolution industrielle

Entre les années 1850 et les années 1930, les conditions de vie ont tendance à s'améliorer. De 1930 à 1970, on constate une baisse de la pauvreté grâce à la montée de la société de consommation et à l'application du modèle fordiste, ainsi qu'au soutien de l'État-providence par les revenus de transferts. Cependant, de 1970 à aujourd'hui, les inégalités ont tendance à augmenter. Le financement de l'État-providence est une question d'économie politique, caractérisée par une croissance économique incertaine.

Évolution récente

Entre 1979 et 2001, les 5% les plus aisés des ménages américains ont vu leurs revenus progresser de 81% (après inflation), contre 3% pour les 20% des plus pauvres. Au bas de l'échelle, un américain sur 10 a un revenu inférieur aujourd’hui à celui qui était le sien en 1977. Les classes moyennes, soit 6 Américains sur 10, ont vu leur revenu augmenter de 8% par rapport à 1977. En haut de l'échelle, 20% des américains ont un revenu supérieur de 43% par rapport à cette date et au sommet, un américain sur 10 a vu ses revenus exploser de 115% sur la même période.

Les causes de la montée des inégalités

La réalité d’une montée des inégalités est claire à l’exception de quelques rares cas. Le recul de l’État providence est l’une des causes de la montée des inégalités et de la pauvreté. D’autre part, la mondialisation, notamment celle du marché du travail, a créé une nouvelle intensité concurrentielle ainsi que des délocalisations tandis que les moyens de transport actuels permettent d’acheminer rapidement et à des coûts bas les productions. Ainsi, il y a une véritable désindustrialisation.

La société est dominée par les emplois du tertiaire qui pose le problème des emplois détruits et créés. Cependant, il y a un problème d’adéquation des compétences entre les emplois du secteur industriel et du secteur tertiaire. Cette dynamique s’accompagne d’une dualisation du marché du travail, c’est-à-dire que l’on crée de moins en moins d’emploi au milieu, mais les emplois se crient de plus en plus aux extrêmes. Les migrants sont soit en bas de l’échelle soit au haut de l’échelle. Il y a une propension. Le passage à une société postindustrielle est aussi l'une des causes de ce bouleversement des sociétés.

Annexes

Références