« Qu'est-ce que l'économie politique internationale ? » : différence entre les versions

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{{Infobox Lecture
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| cours = [[Économie politique internationale]]
| faculté = [[Global Studies Institute]]
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| professeurs = [[Christakis Georgiou]]<ref>[https://www.unige.ch/gsi/fr/presentation/enseignants/cer/christakis-georgiou/ Profil de Christakis Georgiou sur le site de l'Université de Genève]</ref><ref>[https://blogs.mediapart.fr/christakis-georgiou Profil de Christakis Georgiou sur le site de Mediapart]</ref><ref>[https://www.cairn.info/publications-de-Christakis-Georgiou--657762.htm# Publications de Christakis Georgiou sur Cairn.info]</ref><ref>[https://affective-sciences.academia.edu/ChristakisGeorgiou Publications de Christakis Georgiou sur Academia.edu]</ref>
| enregistrement =
| lectures =
* [[Qu'est-ce que l'économie politique internationale ?]]
* [[Une brève histoire du capitalisme international]]
* [[Théories de l'économie politique internationale]]
* [[Coopération commerciale internationale]]
* [[Politique commerciale intérieure]]
* [[Politique des accords commerciaux préférentiels]]
* [[Les sociétés multinationales et les chaînes de valeur mondiales]]
* [[Politique des entreprises multinationales]]
* [[Coopération monétaire internationale]]
* [[Politique monétaire et de change]]
* [[Politique des crises financières internationales]]
* [[Les démocraties dans les économies mondialisées]]
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{{Translations
| en = What is International Political Economy?
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=Qu'est-ce que l'économie politique internationale ?=
=Qu'est-ce que l'économie politique internationale ?=


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Et quelle est la différence entre ce colonialisme et la [https://en.wikipedia.org/wiki/Global_value_chain chaîne de valeur globale] (CVG) aujourd'hui dans un monde ? Quelle est la relation entre les chaînes de valeur mondiales, donc la façon dont les multinationales opèrent aujourd'hui, et les [[Les accords multilatéraux|investissements commerciaux régionaux]] accords et blocs ? Y a-t-il un rapport entre la façon dont les investissements internationaux ont lieu aujourd'hui et la mise en place de [https://fr.wikipedia.org/wiki/March%C3%A9_commun_du_Sud Mercosur], [https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_de_libre-%C3%A9change_nord-am%C3%A9ricain Accord de libre-échange nord-américain] (ALENA), [https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_des_nations_de_l%27Asie_du_Sud-Est Association des nations de l'Asie du Sud-Est] (ANASE) dans la région de l'Asie du Sud-Est, les traités bilatéraux d'investissement conclus par le Japon ; y a-t-il un rapport entre les investissements de la Russie dans le cadre de l'Union européenne ? L'économie politique internationale traite ce genre de questions.
Et quelle est la différence entre ce colonialisme et la [https://en.wikipedia.org/wiki/Global_value_chain chaîne de valeur globale] (CVG) aujourd'hui dans un monde ? Quelle est la relation entre les chaînes de valeur mondiales, donc la façon dont les multinationales opèrent aujourd'hui, et les [[Les accords multilatéraux|investissements commerciaux régionaux]] accords et blocs ? Y a-t-il un rapport entre la façon dont les investissements internationaux ont lieu aujourd'hui et la mise en place de [https://fr.wikipedia.org/wiki/March%C3%A9_commun_du_Sud Mercosur], [https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_de_libre-%C3%A9change_nord-am%C3%A9ricain Accord de libre-échange nord-américain] (ALENA), [https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_des_nations_de_l%27Asie_du_Sud-Est Association des nations de l'Asie du Sud-Est] (ANASE) dans la région de l'Asie du Sud-Est, les traités bilatéraux d'investissement conclus par le Japon ; y a-t-il un rapport entre les investissements de la Russie dans le cadre de l'Union européenne ? L'économie politique internationale traite ce genre de questions.


Nous nous intéressons davantage aux pays qui sont une destination pour les investissements directs étrangers, au type de relations que les pays en développement développent en vue de ces investissements. Il y a eu une période, par exemple, entre les années 20 et les années 70, où les États en développement ont essayé d'empêcher les investissements directs étrangers, les sociétés multinationales. Et, depuis la fin et le milieu des années 1970, il y a une compétition pour attirer les capitaux, pour attirer les sociétés internationales.<ref>Vukšić, G. (2013). Developing countries in competition for foreign investment. The Journal of International Trade & Economic Development, 22(3), 351–376. https://doi.org/10.1080/09638199.2011.578751</ref> So what explains that change in policy?  
Nous nous intéressons davantage aux pays qui sont une destination pour les investissements directs étrangers, au type de relations que les pays en développement développent en vue de ces investissements. Il y a eu une période, par exemple, entre les années 20 et les années 70, où les États en développement ont essayé d'empêcher les investissements directs étrangers, les sociétés multinationales. Et, depuis la fin et le milieu des années 1970, il y a une compétition pour attirer les capitaux, pour attirer les sociétés internationales.<ref>Vukšić, G. (2013). Developing countries in competition for foreign investment. The Journal of International Trade & Economic Development, 22(3), 351–376. https://doi.org/10.1080/09638199.2011.578751</ref> Qu'est-ce qui explique ce changement de politique ?
   
   
Une question typique en termes de [[Monnaie, finance et l'économie mondiale : 1974 – 2000|système monétaire international]] et de [[Les taux de change et le marché des changes‎‎|régime des taux de change]] est de savoir pourquoi c'est la Chine et l'Union européenne qui veulent aujourd'hui réformer le système monétaire international.<ref>Otero-Iglesias, M., & Zhang, M. (2013). EU-China Collaboration in the Reform of the International Monetary System: Much Ado About Nothing? The World Economy, 37(1), 151–168. https://doi.org/10.1111/twec.12131</ref><ref>Otero‐Iglesias, Miguel, and Ming Zhang. "[https://s3.amazonaws.com/academia.edu.documents/30518663/China_the_euro_and_the_IMS_%28EUISS_MOI_2012%29.pdf?response-content-disposition=inline%3B%20filename%3DChina_the_Euro_and_the_Reform_of_the_Int.pdf&X-Amz-Algorithm=AWS4-HMAC-SHA256&X-Amz-Credential=AKIAIWOWYYGZ2Y53UL3A%2F20200308%2Fus-east-1%2Fs3%2Faws4_request&X-Amz-Date=20200308T213116Z&X-Amz-Expires=3600&X-Amz-SignedHeaders=host&X-Amz-Signature=f3f2939438ad31e999aeb905338597533c1972c9a4c2f38063cb53ff0d34c1f7 EU‐China collaboration in the reform of the international monetary system: much ado about nothing?]." The World Economy 37.1 (2014): 151-168.</ref>Mark Carney, the governor of the [https://en.wikipedia.org/wiki/Bank_of_England Bank of England] stated in August 2019 that there should be a new international monetary system that is not dependent on the dollar, while the Chinese central bank has asked the same for the last 15 years.<ref>“[https://www.bankofengland.co.uk/speech/2019/mark-carney-speech-at-jackson-hole-economic-symposium-wyoming The Growing Challenges for Monetary Policy in the Current International Monetary and Financial System - Speech by Mark Carney].” Bank of England, 13 August 2019.</ref><ref>Giles, Chris. “[https://www.ft.com/content/a775b55a-c5c2-11e9-a8e9-296ca66511c9 Mark Carney Calls for Global Monetary System to Replace the Dollar].” Financial Times, 23 Aug. 2019.</ref> Pourquoi les systèmes monétaires internationaux précédents, tels que l'[[Triomphe international de l'étalon-or : 1871 – 1914|étalon-or]] et le [[Système de Bretton Woods : 1944 – 1973|système de Bretton Woods]], se sont effondrés et qui en a profité et qui en a perdu. Aussi, pourquoi [https://fr.wikipedia.org/wiki/Donald_Trump President Trump] a-t-il attaqué la [https://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_centrale_europ%C3%A9enne Banque centrale européenne] en septembre 2019 ?<ref>Arnold, Martin. “[https://www.ft.com/content/9b2c29c0-d53d-11e9-a0bd-ab8ec6435630 ECB Cuts Rates and Tells Governments to Act].” Subscribe to Read | Financial Times, Financial Times, 12 Sept. 2019.</ref><ref>Trump, Donald J. “[https://twitter.com/realdonaldtrump/status/1172120964232093697?lang=en European Central Bank, Acting Quickly, Cuts Rates 10 Basis Points. They Are Trying, and Succeeding, in Depreciating the Euro against the VERY Strong Dollar, Hurting U.S. Exports.... And the Fed Sits, and Sits, and Sits. They Get Paid to Borrow Money, While We Are Paying Interest!]” Twitter, Twitter, 12 Sept. 2019.</ref><ref>“[https://www.reuters.com/article/us-ecb-policy-usa/ecb-action-hit-by-trump-as-hurting-u-s-exports-ups-pressure-on-fed-idUSKCN1VX1JE ECB Action, Hit by Trump as 'Hurting U.S. Exports,' Ups Pressure on Fed].” Reuters, Thomson Reuters, 12 Sept. 2019.</ref>
Une question typique en termes de [[Monnaie, finance et l'économie mondiale : 1974 – 2000|système monétaire international]] et de [[Les taux de change et le marché des changes‎‎|régime des taux de change]] est de savoir pourquoi c'est la Chine et l'Union européenne qui veulent aujourd'hui réformer le système monétaire international.<ref>Otero-Iglesias, M., & Zhang, M. (2013). EU-China Collaboration in the Reform of the International Monetary System: Much Ado About Nothing? The World Economy, 37(1), 151–168. https://doi.org/10.1111/twec.12131</ref><ref>Otero‐Iglesias, Miguel, and Ming Zhang. "[https://s3.amazonaws.com/academia.edu.documents/30518663/China_the_euro_and_the_IMS_%28EUISS_MOI_2012%29.pdf?response-content-disposition=inline%3B%20filename%3DChina_the_Euro_and_the_Reform_of_the_Int.pdf&X-Amz-Algorithm=AWS4-HMAC-SHA256&X-Amz-Credential=AKIAIWOWYYGZ2Y53UL3A%2F20200308%2Fus-east-1%2Fs3%2Faws4_request&X-Amz-Date=20200308T213116Z&X-Amz-Expires=3600&X-Amz-SignedHeaders=host&X-Amz-Signature=f3f2939438ad31e999aeb905338597533c1972c9a4c2f38063cb53ff0d34c1f7 EU‐China collaboration in the reform of the international monetary system: much ado about nothing?]." The World Economy 37.1 (2014): 151-168.</ref>Mark Carney, the governor of the [https://en.wikipedia.org/wiki/Bank_of_England Bank of England] stated in August 2019 that there should be a new international monetary system that is not dependent on the dollar, while the Chinese central bank has asked the same for the last 15 years.<ref>“[https://www.bankofengland.co.uk/speech/2019/mark-carney-speech-at-jackson-hole-economic-symposium-wyoming The Growing Challenges for Monetary Policy in the Current International Monetary and Financial System - Speech by Mark Carney].” Bank of England, 13 August 2019.</ref><ref>Giles, Chris. “[https://www.ft.com/content/a775b55a-c5c2-11e9-a8e9-296ca66511c9 Mark Carney Calls for Global Monetary System to Replace the Dollar].” Financial Times, 23 Aug. 2019.</ref> Pourquoi les systèmes monétaires internationaux précédents, tels que l'[[Triomphe international de l'étalon-or : 1871 – 1914|étalon-or]] et le [[Système de Bretton Woods : 1944 – 1973|système de Bretton Woods]], se sont effondrés et qui en a profité et qui en a perdu. Aussi, pourquoi [https://fr.wikipedia.org/wiki/Donald_Trump President Trump] a-t-il attaqué la [https://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_centrale_europ%C3%A9enne Banque centrale européenne] en septembre 2019 ?<ref>Arnold, Martin. “[https://www.ft.com/content/9b2c29c0-d53d-11e9-a0bd-ab8ec6435630 ECB Cuts Rates and Tells Governments to Act].” Subscribe to Read | Financial Times, Financial Times, 12 Sept. 2019.</ref><ref>Trump, Donald J. “[https://twitter.com/realdonaldtrump/status/1172120964232093697?lang=en European Central Bank, Acting Quickly, Cuts Rates 10 Basis Points. They Are Trying, and Succeeding, in Depreciating the Euro against the VERY Strong Dollar, Hurting U.S. Exports.... And the Fed Sits, and Sits, and Sits. They Get Paid to Borrow Money, While We Are Paying Interest!]” Twitter, Twitter, 12 Sept. 2019.</ref><ref>“[https://www.reuters.com/article/us-ecb-policy-usa/ecb-action-hit-by-trump-as-hurting-u-s-exports-ups-pressure-on-fed-idUSKCN1VX1JE ECB Action, Hit by Trump as 'Hurting U.S. Exports,' Ups Pressure on Fed].” Reuters, Thomson Reuters, 12 Sept. 2019.</ref>
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===L'économie politique classique===
===L'économie politique classique===


Les principaux auteurs de l'économie politique classique, du moins aujourd'hui, sont [https://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith] qui a écrit ''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Recherches_sur_la_nature_et_les_causes_de_la_richesse_des_nations Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations]'' publié en 1776.<ref>Smith, Adam. “[https://www.gutenberg.org/ebooks/3300 An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations by Adam Smith].” Project Gutenberg, 1 June 2002.</ref><ref>Heilbroner, Robert L. “[https://www.britannica.com/biography/Adam-Smith/The-Wealth-of-Nations#ref388285 The Wealth of Nations].” [https://www.britannica.com/ Encyclopædia Britannica, Inc].</ref> Il y a aussi [https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Ricardo David Ricardo], qui était un banquier anglais à Londres et qui a développé le [[Le modèle de Ricardo : différences de productivité comme déterminant du commerce|théorie de l'avantage comparatif]] dans son livre ''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Des_principes_de_l%27%C3%A9conomie_politique_et_de_l%27imp%C3%B4t Des principes de l'économie politique et de l'impôt]'' publié en 1817 qui est devenu le concept clé de la théorie du commerce international et de l'économie internationale.<ref>''[https://www.econlib.org/library/Ricardo/ricP.html On the Principles of Political Economy and Taxation]'', by David Ricardo. Complete, fully searchable text at the [https://www.econlib.org/ Library of Economics and Liberty].</ref> [https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Stuart_Mill John Stuart Mill] était un philosophe libéral anglais plus tard dans les années 1840, 1850, 1860 et a publié en 1848 son livre ''[https://en.wikipedia.org/wiki/Principles_of_Political_Economy Principles of Political Economy]'', un des plus importants manuels d'économie et d'économie politique du milieu du XIXe siècle.<ref>[http://www.gutenberg.org/ebooks/30107 Principles Of Political Economy] by John Stuart Mill, (illustrated 1884 edition) on [https://en.wikipedia.org/wiki/Project_Gutenberg Project Gutenberg] ([http://www.gutenberg.org/files/30107/30107-h/30107-h.html online version] and in [http://www.gutenberg.org/files/30107/30107-pdf.pdf PDF format].); attractively formatted, easily searchable version of the work.</ref> [https://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_List Friedrich List] était un économiste historique prussien germanophone dans les années 1840 et 1850. Il a écrit un livre intitulé ''Système national d'économie politique)'' (''Das Nationale System der Politischen Ökonomie'') publié en 1841, dans lequel il a développé le "système national" d'économie politique.<ref>The “National System of Innovation” in historical perspective. (1995). Cambridge Journal of Economics. https://doi.org/10.1093/oxfordjournals.cje.a035309</ref><ref>Senghaas, D. Friedrich List, Das nationale System der politischen Ökonomie, Stuttgart/Tübingen 1841. In Schlüsselwerke der Politikwissenschaft (pp. 255–258). https://doi.org/10.1007/978-3-531-90400-9_69</ref><ref>List, Friedrich, and Eugen Wendler. ''Friedrich List : Das nationale System der politischen Ökonomie''. Baden-Baden: Nomos, 2008. Print.</ref><ref>List, Friedrich, and Pedro Schwartz. “[https://www.econlib.org/library/YPDBooks/List/lstNPE.html The National System of Political Economy].” [https://www.econlib.org/ Econlib].</ref> [https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexander_Hamilton Alexander Hamilton], le premier secrétaire au Trésor des États-Unis, était un homme politique et a produit quelques rapports pour la première république américaine qui comprenaient certaines des déclarations les plus célèbres sur la politique mercantiliste et qui est assez proche de Frederic List. Hamilton a été dépeint comme le "saint patron" de [https://en.wikipedia.org/wiki/American_School_(economics) l'école américaine de philosophie économique]  qui, selon un historien, a dominé la politique économique après 1861.<ref>Lind, Michael, ''Hamilton's Republic'', 1997, pp. xiv-xv, 229–30.</ref> Il s'oppose aux idées britanniques de libre-échange, qui, selon lui, faussent les bénéfices des puissances coloniales et impériales, en faveur du protectionnisme, qui, selon lui, contribuerait à développer l'économie émergente de la nation en plein essor.
Les principaux auteurs de l'économie politique classique, du moins aujourd'hui, sont [https://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith] qui a écrit ''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Recherches_sur_la_nature_et_les_causes_de_la_richesse_des_nations Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations]'' publié en 1776.<ref>Smith, Adam. “[https://www.gutenberg.org/ebooks/3300 An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations by Adam Smith].” Project Gutenberg, 1 June 2002.</ref><ref>Heilbroner, Robert L. “[https://www.britannica.com/biography/Adam-Smith/The-Wealth-of-Nations#ref388285 The Wealth of Nations].” [https://www.britannica.com/ Encyclopædia Britannica, Inc].</ref> Il y a aussi [https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Ricardo David Ricardo], qui était un banquier anglais à Londres et qui a développé le [[Le modèle de Ricardo : différences de productivité comme déterminant du commerce|théorie de l'avantage comparatif]] dans son livre ''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Des_principes_de_l%27%C3%A9conomie_politique_et_de_l%27imp%C3%B4t Des principes de l'économie politique et de l'impôt]'' publié en 1817 qui est devenu le concept clé de la théorie du commerce international et de l'économie internationale.<ref>''[https://www.econlib.org/library/Ricardo/ricP.html On the Principles of Political Economy and Taxation]'', by David Ricardo. Complete, fully searchable text at the [https://www.econlib.org/ Library of Economics and Liberty].</ref> [https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Stuart_Mill John Stuart Mill] était un philosophe libéral anglais plus tard dans les années 1840, 1850, 1860 et a publié en 1848 son livre ''[https://en.wikipedia.org/wiki/Principles_of_Political_Economy Principles of Political Economy]'', un des plus importants manuels d'économie et d'économie politique du milieu du XIXe siècle.<ref>[http://www.gutenberg.org/ebooks/30107 Principles Of Political Economy] by John Stuart Mill, (illustrated 1884 edition) on [https://en.wikipedia.org/wiki/Project_Gutenberg Project Gutenberg] ([http://www.gutenberg.org/files/30107/30107-h/30107-h.html online version] and in [http://www.gutenberg.org/files/30107/30107-pdf.pdf PDF format].); attractively formatted, easily searchable version of the work.</ref> [https://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_List Friedrich List] était un économiste historique prussien germanophone dans les années 1840 et 1850. Il a écrit un livre intitulé ''Système national d'économie politique'' (''Das Nationale System der Politischen Ökonomie'') publié en 1841, dans lequel il a développé le "système national" d'économie politique.<ref>The “National System of Innovation” in historical perspective. (1995). Cambridge Journal of Economics. https://doi.org/10.1093/oxfordjournals.cje.a035309</ref><ref>Senghaas, D. Friedrich List, Das nationale System der politischen Ökonomie, Stuttgart/Tübingen 1841. In Schlüsselwerke der Politikwissenschaft (pp. 255–258). https://doi.org/10.1007/978-3-531-90400-9_69</ref><ref>List, Friedrich, and Eugen Wendler. ''Friedrich List : Das nationale System der politischen Ökonomie''. Baden-Baden: Nomos, 2008. Print.</ref><ref>List, Friedrich, and Pedro Schwartz. “[https://www.econlib.org/library/YPDBooks/List/lstNPE.html The National System of Political Economy].” [https://www.econlib.org/ Econlib].</ref> [https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexander_Hamilton Alexander Hamilton], le premier secrétaire au Trésor des États-Unis, était un homme politique et a produit quelques rapports pour la première république américaine qui comprenaient certaines des déclarations les plus célèbres sur la politique mercantiliste et qui est assez proche de Frederic List. Hamilton a été dépeint comme le "saint patron" de [https://en.wikipedia.org/wiki/American_School_(economics) l'école américaine de philosophie économique]  qui, selon un historien, a dominé la politique économique après 1861.<ref>Lind, Michael, ''Hamilton's Republic'', 1997, pp. xiv-xv, 229–30.</ref> Il s'oppose aux idées britanniques de libre-échange, qui, selon lui, faussent les bénéfices des puissances coloniales et impériales, en faveur du protectionnisme, qui, selon lui, contribuerait à développer l'économie émergente de la nation en plein essor.


L'économie politique classique était pré-disciplinaire. Qu'est-ce que cela signifie ? C'était une science sociale totale qui n'était pas divisée en disciplines distinctes, des disciplines de sciences sociales, ce qui est la façon dont l'académie et la recherche contemporaines sont organisées. Ces auteurs s'occupaient de tout : le mouvement des prix, le droit, l'éthique ; ils essayaient de fusionner toutes ces questions en un seul système de philosophie politique. Pour Cohen, dans le manuel ''International Political Economy : An Intellectual History'', publié en 2008, "tous ont compris que leur sujet était ce qu'on appelle l'économie politique, une science sociale unifiée étroitement liée à l'étude de la philosophie morale".<ref>Cohen, Benjamin J. ''International political economy : an intellectual history". [https://books.google.fr/books?id=H79WVDwMzCEC&pg=PA17&dq=%22a+unified+social+science+closely+linked+to+%22&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwiRnOWsso3oAhUI2BoKHVOhAzIQ6AEIMjAB#v=onepage&q=%22a%20unified%20social%20science%20closely%20linked%20to%20%22&f=false Page 17]. Princeton: Princeton University Press, 2008.</ref>
L'économie politique classique était pré-disciplinaire. Qu'est-ce que cela signifie ? C'était une science sociale totale qui n'était pas divisée en disciplines distinctes, des disciplines de sciences sociales, ce qui est la façon dont l'académie et la recherche contemporaines sont organisées. Ces auteurs s'occupaient de tout : le mouvement des prix, le droit, l'éthique ; ils essayaient de fusionner toutes ces questions en un seul système de philosophie politique. Pour Cohen, dans le manuel ''International Political Economy : An Intellectual History'', publié en 2008, "tous ont compris que leur sujet était ce qu'on appelle l'économie politique, une science sociale unifiée étroitement liée à l'étude de la philosophie morale".<ref>Cohen, Benjamin J. ''International political economy : an intellectual history". [https://books.google.fr/books?id=H79WVDwMzCEC&pg=PA17&dq=%22a+unified+social+science+closely+linked+to+%22&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwiRnOWsso3oAhUI2BoKHVOhAzIQ6AEIMjAB#v=onepage&q=%22a%20unified%20social%20science%20closely%20linked%20to%20%22&f=false Page 17]. Princeton: Princeton University Press, 2008.''</ref>


===La révolution marginaliste et l'économie néoclassique===
===La révolution marginaliste et l'économie néoclassique===


Pourquoi cela s'est-il arrêté au XIXe siècle ? C'est arrivé dans les années 1870 avec la soi-disant [https://fr.wikipedia.org/wiki/Marginalisme Revolution Marginaliste] qui a donné naissance à l'économie néoclassique classique.<ref>Clarke, S. (1991). The Marginalist Revolution in Economics. In Marx, Marginalism and Modern Sociology (pp. 182–206). https://doi.org/10.1007/978-1-349-21808-0_6</ref> Neoclassical economics is today the dominant approach to the study of economic.  
Pourquoi cela s'est-il arrêté au XIXe siècle ? C'est arrivé dans les années 1870 avec la soi-disant [https://fr.wikipedia.org/wiki/Marginalisme Revolution Marginaliste] qui a donné naissance à l'économie néoclassique classique.<ref>Clarke, S. (1991). The Marginalist Revolution in Economics. In Marx, Marginalism and Modern Sociology (pp. 182–206). https://doi.org/10.1007/978-1-349-21808-0_6</ref> L'économie néoclassique est aujourd'hui l'approche dominante de l'étude de l'économie.  


Les néoclassiques et les marginaux sont, bien évidemment, des libéraux. Il y a donc une continuité entre les économistes politiques libéraux classiques et les marginaux. Mais, en termes de méthode et d'approche du sujet, il y a une rupture, suite à une révolution fondamentale qui a eu lieu dans les années 1870.
Les néoclassiques et les marginaux sont, bien évidemment, des libéraux. Il y a donc une continuité entre les économistes politiques libéraux classiques et les marginaux. Mais, en termes de méthode et d'approche du sujet, il y a une rupture, suite à une révolution fondamentale qui a eu lieu dans les années 1870.
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Les bases de cette approche ont été posées par [https://fr.wikipedia.org/wiki/Thorstein_Veblen Thorstein Veblen] qui a écrit des séries de livres au début du 20ème siècle (''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_classe_de_loisir Théorie de la classe de loisir]'', 1899, ''[https://en.wikipedia.org/wiki/The_Theory_of_Business_Enterprise The The Theory of Business Enterprise]'', 1904), et a donné naissance à ce qui est aujourd'hui l'économie institutionnelle dont le plus récent exposant notoire était [https://fr.wikipedia.org/wiki/Douglass_North Douglass North]. Veblen était une figure radicale et est désigné comme appartenant à l'ère du progrès [https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%88re_progressiste Progressive Era], alors que la fin du 19ème siècle était les années du populisme. Autant Veblen était un économiste, autant il était un sociologue qui rejetait ses contemporains qui considéraient l'économie comme une entité autonome, stable et statique. Veblen était en désaccord avec ses pairs, car il était convaincu que l'économie était fortement ancrée dans les institutions sociales.<ref>Wikipedia contributors. (2020, March 8). Thorstein Veblen. In Wikipedia, The Free Encyclopedia. Retrieved 21:56, March 9, 2020, from https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Thorstein_Veblen</ref><ref>Diggins, John P. (1978). The Bard of Savagery: Thorstein Veblen and Modern Social Theory. New York: Seabury Press.</ref>
Les bases de cette approche ont été posées par [https://fr.wikipedia.org/wiki/Thorstein_Veblen Thorstein Veblen] qui a écrit des séries de livres au début du 20ème siècle (''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_classe_de_loisir Théorie de la classe de loisir]'', 1899, ''[https://en.wikipedia.org/wiki/The_Theory_of_Business_Enterprise The The Theory of Business Enterprise]'', 1904), et a donné naissance à ce qui est aujourd'hui l'économie institutionnelle dont le plus récent exposant notoire était [https://fr.wikipedia.org/wiki/Douglass_North Douglass North]. Veblen était une figure radicale et est désigné comme appartenant à l'ère du progrès [https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%88re_progressiste Progressive Era], alors que la fin du 19ème siècle était les années du populisme. Autant Veblen était un économiste, autant il était un sociologue qui rejetait ses contemporains qui considéraient l'économie comme une entité autonome, stable et statique. Veblen était en désaccord avec ses pairs, car il était convaincu que l'économie était fortement ancrée dans les institutions sociales.<ref>Wikipedia contributors. (2020, March 8). Thorstein Veblen. In Wikipedia, The Free Encyclopedia. Retrieved 21:56, March 9, 2020, from https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Thorstein_Veblen</ref><ref>Diggins, John P. (1978). The Bard of Savagery: Thorstein Veblen and Modern Social Theory. New York: Seabury Press.</ref>


Veblen was very much at the theoretical exponent of those developments. His most famous book is ''[https://en.wikipedia.org/wiki/The_Theory_of_the_Leisure_Class The Theory of the Leisure Class]'' published in 1899 wherein he developed a social critique of conspicuous consumption, as a function of social class and of consumerism, derived from the social stratification of people and the division of labour, which are social institutions of the feudal period (9th–15th c.) that have continued to the modern era.<ref>Wikipedia contributors. (2019, December 19). The Theory of the Leisure Class. In ''Wikipedia, The Free Encyclopedia''. Retrieved 21:52, March 9, 2020, from https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=The_Theory_of_the_Leisure_Class</ref>  
Veblen était l'exposant théorique de ces développements. Son livre le plus célèbre est ''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_classe_de_loisir Théorie de la classe de loisir]'' publié en 1899, dans lequel il développe une critique sociale de la consommation ostentatoire, en fonction de la classe sociale et du consumérisme, dérivée de la stratification sociale des personnes et de la division du travail, qui sont des institutions sociales de la période féodale (9e-15e s.) qui se sont poursuivies jusqu'à l'ère moderne.<ref>Wikipedia contributors. (2019, December 19). The Theory of the Leisure Class. In ''Wikipedia, The Free Encyclopedia''. Retrieved 21:52, March 9, 2020, from https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=The_Theory_of_the_Leisure_Class</ref>  


[https://en.wikipedia.org/wiki/Karl_Polanyi Karl Polanyi] develops an institutionalist conception of the institution. Because the market economy has failed to deliver on its promise of social harmony, because it has led to the social question, it has been necessary to regulate it and promote institutions that can counteract its destructive effects.<ref>Jérôme Maucourant. [https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00558710/document Polanyi on institutions and money: An interpretation suggested by a reading of Commons, Mitchell and Veblen]. Adaman, Fikret; Devine, Pat. Economy and society: money, capitalism and transition, Black Rose Books, pp.150-171, 2001, Critical Perspectives on Historic Issues.</ref><ref>Institut Polanyi. “[http://institutpolanyi.fr/site/karl-polanyi/ Pourquoi Polanyi].” ''Institut Polanyi: France'', institutpolanyi.fr/site/karl-polanyi/.</ref> Karl Polanyi was an anthropologist who wrote a major work published in 1944 titled ''[https://en.wikipedia.org/wiki/The_Great_Transformation_(book) The Great Transformation]'' which has a canonical status today in the discipline. It is a major work about how the classical liberal era of the late 19th century-early 20th century broke down in the interwar years. In this book, Polanyi deals with the social and political upheavals that took place in England during the rise of the market economy. He contends that the modern market economy and the modern nation-state should be understood not as discrete elements but as the single human invention he calls the "Market Society".<ref>Wikipedia contributors. (2020, January 20). The Great Transformation (book). In ''Wikipedia, The Free Encyclopedia''. Retrieved 22:05, March 9, 2020, from https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=The_Great_Transformation_(book)</ref> Polanyi being an anthropologist, did not share the premises of neoclassical economics and so produced works that were distinct from the work produced by the economists.<ref>Stanfield, J. Ron. “The Institutional Economics of Karl Polanyi.” ''Journal of Economic Issues'', vol. 14, no. 3, 1980, pp. 593–614. ''JSTOR'', https://www.jstor.org/stable/4224945.</ref>
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Polanyi Karl Polanyi] développe une conception institutionnaliste de l'institution. Parce que l'économie de marché n'a pas tenu sa promesse d'harmonie sociale, parce qu'elle a conduit à la question sociale, il a fallu la réguler et promouvoir des institutions capables de contrecarrer ses effets destructeurs.<ref>Jérôme Maucourant. [https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00558710/document Polanyi on institutions and money: An interpretation suggested by a reading of Commons, Mitchell and Veblen]. Adaman, Fikret; Devine, Pat. Economy and society: money, capitalism and transition, Black Rose Books, pp.150-171, 2001, Critical Perspectives on Historic Issues.</ref><ref>Institut Polanyi. “[http://institutpolanyi.fr/site/karl-polanyi/ Pourquoi Polanyi].” ''Institut Polanyi: France'', institutpolanyi.fr/site/karl-polanyi/.</ref> Karl Polanyi était un anthropologue qui a écrit un ouvrage majeur publié en 1944 intitulé ''[https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Grande_Transformation La Grande Transformation]'' qui a aujourd'hui un statut canonique dans la discipline. Il s'agit d'un ouvrage majeur sur la façon dont l'ère libérale classique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle s'est effondrée dans l'entre-deux-guerres. Dans ce livre, Polanyi traite des bouleversements sociaux et politiques qui ont eu lieu en Angleterre pendant l'essor de l'économie de marché. Il soutient que l'économie de marché moderne et l'État-nation moderne doivent être compris non pas comme des éléments distincts mais comme l'unique invention humaine qu'il appelle la "société de marché".<ref>Wikipedia contributors. (2020, January 20). The Great Transformation (book). In ''Wikipedia, The Free Encyclopedia''. Retrieved 22:05, March 9, 2020, from https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=The_Great_Transformation_(book)</ref> Polanyi étant anthropologue, il ne partageait pas les prémisses de l'économie néoclassique et produisait donc des travaux distincts de ceux des économistes.<ref>Stanfield, J. Ron. “The Institutional Economics of Karl Polanyi.” ''Journal of Economic Issues'', vol. 14, no. 3, 1980, pp. 593–614. ''JSTOR'', https://www.jstor.org/stable/4224945.</ref>


[https://en.wikipedia.org/wiki/Albert_O._Hirschman Albert Hirschmann] wrote canonical books in political science about how change happens in organizations published in 1970 titled ''[https://en.wikipedia.org/wiki/Exit,_Voice,_and_Loyalty Exit, Voice, and Loyalty]''.<ref>Albert O. Hirschman. 1970. ''[http://www.hup.harvard.edu/catalog.php?isbn=9780674276604 Exit, Voice, and Loyalty: Responses to Decline in Firms, Organizations, and States.]'' Cambridge, MA: Harvard University Press. ISBN: 0-674-27660-4 (paper).</ref><ref>Dowding, K. (2016). Albert O. Hirschman. In M. Lodge, E. C. Page, & S. J. Balla (Eds.), Oxford Handbooks Online. Oxford University Press. https://doi.org/10.1093/oxfordhb/9780199646135.013.30</ref> By understanding the relationship between exit and voice, and the interplay that loyalty has with these choices, organizations can craft the means to better address their members' concerns and issues, and thereby effect improvementFailure to understand these competing pressures can lead to organizational decline and possible failure.<ref>Wikipedia contributors. (2020, March 9). Exit, Voice, and Loyalty. In ''Wikipedia, The Free Encyclopedia''. Retrieved 09:27, March 10, 2020, from https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Exit,_Voice,_and_Loyalty</ref> He is very much an essential figure in institutional economics, in organization theory, in the international political economy today.<ref>Adelman, Jeremy. [https://press.princeton.edu/books/hardcover/9780691155678/worldly-philosopher Worldly philosopher: the odyssey of Albert O. Hirschman]. Princeton University Press, 2014.</ref><ref>“Albert O. Hirschman (1915 - 2012): School of Social Science.” Albert O. Hirschman (1915 - 2012) | School of Social Science, https://www.sss.ias.edu/faculty/hirschman</ref><ref>“The Albert O. Hirschman Prize.” Social Science Research Council, https://www.ssrc.org/fellowships/view/the-albert-o-hirschman-prize/about-albert-o-hirschman/.</ref>
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Hirschman Albert Hirschmann] a écrit des livres canoniques en science politique sur la façon dont le changement se produit dans les organisations, publiés en 1970 et intitulés ''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Exit,_Voice,_and_Loyalty Exit, Voice, and Loyalty]''.<ref>Albert O. Hirschman. 1970. ''[http://www.hup.harvard.edu/catalog.php?isbn=9780674276604 Exit, Voice, and Loyalty: Responses to Decline in Firms, Organizations, and States.]'' Cambridge, MA: Harvard University Press. ISBN: 0-674-27660-4 (paper).</ref><ref>Dowding, K. (2016). Albert O. Hirschman. In M. Lodge, E. C. Page, & S. J. Balla (Eds.), Oxford Handbooks Online. Oxford University Press. https://doi.org/10.1093/oxfordhb/9780199646135.013.30</ref> En comprenant la relation entre la sortie et la voix, et l'interaction entre la loyauté et ces choix, les organisations peuvent élaborer les moyens de mieux répondre aux préoccupations et aux problèmes de leurs membres, et ainsi apporter des améliorationsNe pas comprendre ces pressions concurrentes peut entraîner un déclin organisationnel et un éventuel échec.<ref>Wikipedia contributors. (2020, March 9). Exit, Voice, and Loyalty. In ''Wikipedia, The Free Encyclopedia''. Retrieved 09:27, March 10, 2020, from https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Exit,_Voice,_and_Loyalty</ref> Il est une figure essentielle de l'économie institutionnelle, de la théorie des organisations, de l'économie politique internationale actuelle.<ref>Adelman, Jeremy. [https://press.princeton.edu/books/hardcover/9780691155678/worldly-philosopher Worldly philosopher: the odyssey of Albert O. Hirschman]. Princeton University Press, 2014.</ref><ref>“Albert O. Hirschman (1915 - 2012): School of Social Science.” Albert O. Hirschman (1915 - 2012) | School of Social Science, https://www.sss.ias.edu/faculty/hirschman</ref><ref>“The Albert O. Hirschman Prize.” Social Science Research Council, https://www.ssrc.org/fellowships/view/the-albert-o-hirschman-prize/about-albert-o-hirschman/.</ref>


[https://en.wikipedia.org/wiki/Ernst_B._Haas Ernst Hass] was a political scientist who wrote an early major work on European integration in the 1950s and then developed regional integration theory. He looked at the processes of economic integration notably in his book ''The Uniting of Europe'' published in 1958<ref>Haas, Ernst B. The uniting of Europe : political, social, and economic forces, 1950-1957. Notre Dame, Ind: University of Notre Dame Press, 2004. Print</ref><ref>Knorr, K. (1959). ERNST B. HAAS. The Uniting of Europe: Political, Social, and Economic Forces 1950-1957. Pp. xx, 552. Stanford: Stanford University Press, 1958. $8.00. The ANNALS of the American Academy of Political and Social Science, 324(1), 181–181. https://doi.org/10.1177/000271625932400163</ref><ref>Rosamond, B. (2005). The uniting of Europe and the foundation of EU studies: Revisiting the neofunctionalism of Ernst B. Haas. Journal of European Public Policy, 12(2), 237–254. https://doi.org/10.1080/13501760500043928</ref><ref>The Uniting of Europe: Political, Social, and Economic Forces, 1950–1957. By <italic>Ernst B. Haas</italic>. (Stanford, Calif.: Stanford University Press. 1958. Pp. xx, 552. $8.00.). (1959). The American Historical Review. https://doi.org/10.1086/ahr/64.3.629</ref><ref>Haas, E. B. (1967). THE UNITING OF EUROPE AND THE UNITING OF LATIN AMERICA. JCMS: Journal of Common Market Studies, 5(4), 315–343. https://doi.org/10.1111/j.1468-5965.1967.tb01153.x</ref> and article ''International Integration: The European and the Universal Process'' published in 1961.<ref>Haas, Ernst B. “International Integration: The European and the Universal Process.” International Organization, vol. 15, no. 3, 1961, pp. 366–392. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/2705338.</ref> Ernst Haas has therefore made important contributions to theoretical discussions related to international relations and European integration. In this regard, he is the founder of [https://en.wikipedia.org/wiki/Neofunctionalism neo-functionalism] as an approach to the study of integration.<ref>Wikipedia contributors. (2016, April 1). Ernst B. Haas. In Wikipedia, The Free Encyclopedia. Retrieved 10:57, March 10, 2020, from https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Ernst_B._Haas</ref>
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernst_Haas_(science_politique) Ernst Hass] était un politologue qui a écrit un premier ouvrage important sur l'intégration européenne dans les années 1950 et a ensuite développé la théorie de l'intégration régionale. Il s'est penché sur les processus d'intégration économique, notamment dans son livre "The Uniting of Europe" publié en 1958<ref>Haas, Ernst B. The uniting of Europe : political, social, and economic forces, 1950-1957. Notre Dame, Ind: University of Notre Dame Press, 2004. Print</ref><ref>Knorr, K. (1959). ERNST B. HAAS. The Uniting of Europe: Political, Social, and Economic Forces 1950-1957. Pp. xx, 552. Stanford: Stanford University Press, 1958. $8.00. The ANNALS of the American Academy of Political and Social Science, 324(1), 181–181. https://doi.org/10.1177/000271625932400163</ref><ref>Rosamond, B. (2005). The uniting of Europe and the foundation of EU studies: Revisiting the neofunctionalism of Ernst B. Haas. Journal of European Public Policy, 12(2), 237–254. https://doi.org/10.1080/13501760500043928</ref><ref>The Uniting of Europe: Political, Social, and Economic Forces, 1950–1957. By <italic>Ernst B. Haas</italic>. (Stanford, Calif.: Stanford University Press. 1958. Pp. xx, 552. $8.00.). (1959). The American Historical Review. https://doi.org/10.1086/ahr/64.3.629</ref><ref>Haas, E. B. (1967). THE UNITING OF EUROPE AND THE UNITING OF LATIN AMERICA. JCMS: Journal of Common Market Studies, 5(4), 315–343. https://doi.org/10.1111/j.1468-5965.1967.tb01153.x</ref> et article ''International Integration: The European and the Universal Process'' publié en 1961.<ref>Haas, Ernst B. “International Integration: The European and the Universal Process.” International Organization, vol. 15, no. 3, 1961, pp. 366–392. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/2705338.</ref> Ernst Haas a donc apporté des contributions importantes aux discussions théoriques liées aux relations internationales et à l'intégration européenne. À cet égard, il est le fondateur de [https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9o-fonctionnalisme neo-functionalism] comme approche de l'étude de l'intégration.<ref>Wikipedia contributors. (2016, April 1). Ernst B. Haas. In Wikipedia, The Free Encyclopedia. Retrieved 10:57, March 10, 2020, from https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Ernst_B._Haas</ref>


[https://en.wikipedia.org/wiki/Karl_Deutsch Karl Deutsch] wrote a significant study of the way political integration takes place in the 1950s.<ref>Fisher, W. E. (1969). An Analysis of the Deutsch Sociocausal Paradigm of Political Integration. International Organization, 23(2), 254–290. https://doi.org/10.1017/s0020818300031593</ref> Karl Deutsch studies integration processes with the broader context of international relations. He argues that international integration is a process implying the concomitant convergence of states and societies resulting in a process of intensive communication giving birth to the emergence of ‘community  feeling' and therefore to the set up of institutions and regulated practices to ensure long-term peaceful interactions.<ref name=":1" /> This analytical framework is first developed in ''Political Community and the North Atlantic Area: International Organization in the Light of Historical Experience'' published in 1957<ref>Deutsch, К. 1957. Political Community and the North Atlantic Area: International Organization in the Light of Historical Experience. 2nd ed. Princeton: Princeton University Press.</ref><ref>Political Community and the North Atlantic Area: International Organization in the Light of Historical Experience. By <italic>Karl W. Deutsch</italic>, <italic>et al.</italic> [Publications of the Center for Research on World Political Institutions, Princeton University.] (Princeton, N. J.: Princeton University Press. 1957. Pp. xiii, 228. $4.75.). (1958). The American Historical Review. https://doi.org/10.1086/ahr/63.2.375</ref><ref>Thompson, K. W. (1958). Political Community and the North Atlantic Area: International Organization in the Light of Historical Experience. By Karl W. Deutsch, Sidney A. Burrell, Robert A. Kann, Maurice LeeJr.,, Martin Lichterman, Raymond E. Lindgren, Francis L. Loewenheim, and Richard W. Van Wagenen. (Princeton: Princeton University Press. 1957. Pp. xiii, 228. $4.75.). American Political Science Review, 52(2), 531–533. https://doi.org/10.2307/1952332</ref><ref>Rosecrance, R. N. (1958). Book Reviews : Political Community and the North Atlantic Area: International Organization in the Light of Historical Experience. By KARL W. DEUTSCH, SIDNEY A. BURRELL, ROBERT A. KANN, MAURICE LEE, JR., MARTIN LICHTERMAN, RAYMOND E. LINDGREN, FRANCIS L. LOEWENHEIM, and RICHARD W. VAN WAGENEN. (Princeton: Princeton University Press. 1957. Pp. xiii, 228. $4.75.). Political Research Quarterly, 11(4), 902–903. https://doi.org/10.1177/106591295801100419</ref> and later in ''The Analysis of International Relations'' published in 1978.<ref>Deutsch, Karl Wolfgang. The analysis of international relations. Vol. 12. Englewood Cliffs, NJ: Prentice-Hall, 1968.</ref>
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Deutsch Karl Deutsch] a écrit une étude importante sur la façon dont l'intégration politique se déroule dans les années 1950.<ref>Fisher, W. E. (1969). An Analysis of the Deutsch Sociocausal Paradigm of Political Integration. International Organization, 23(2), 254–290. https://doi.org/10.1017/s0020818300031593</ref> Karl Deutsch étudie les processus d'intégration dans le contexte plus large des relations internationales. Il soutient que l'intégration internationale est un processus qui implique la convergence concomitante des États et des sociétés et qui se traduit par un processus de communication intensif donnant naissance à l'émergence d'un "sentiment communautaire" et donc à la mise en place d'institutions et de pratiques réglementées pour assurer des interactions pacifiques à long terme.<ref name=":1" /> Ce cadre analytique est d'abord développé dans ''Political Community and the North Atlantic Area: International Organization in the Light of Historical Experience'', publié en 1957<ref>Deutsch, К. 1957. Political Community and the North Atlantic Area: International Organization in the Light of Historical Experience. 2nd ed. Princeton: Princeton University Press.</ref><ref>Political Community and the North Atlantic Area: International Organization in the Light of Historical Experience. By <italic>Karl W. Deutsch</italic>, <italic>et al.</italic> [Publications of the Center for Research on World Political Institutions, Princeton University.] (Princeton, N. J.: Princeton University Press. 1957. Pp. xiii, 228. $4.75.). (1958). The American Historical Review. https://doi.org/10.1086/ahr/63.2.375</ref><ref>Thompson, K. W. (1958). Political Community and the North Atlantic Area: International Organization in the Light of Historical Experience. By Karl W. Deutsch, Sidney A. Burrell, Robert A. Kann, Maurice LeeJr.,, Martin Lichterman, Raymond E. Lindgren, Francis L. Loewenheim, and Richard W. Van Wagenen. (Princeton: Princeton University Press. 1957. Pp. xiii, 228. $4.75.). American Political Science Review, 52(2), 531–533. https://doi.org/10.2307/1952332</ref><ref>Rosecrance, R. N. (1958). Book Reviews : Political Community and the North Atlantic Area: International Organization in the Light of Historical Experience. By KARL W. DEUTSCH, SIDNEY A. BURRELL, ROBERT A. KANN, MAURICE LEE, JR., MARTIN LICHTERMAN, RAYMOND E. LINDGREN, FRANCIS L. LOEWENHEIM, and RICHARD W. VAN WAGENEN. (Princeton: Princeton University Press. 1957. Pp. xiii, 228. $4.75.). Political Research Quarterly, 11(4), 902–903. https://doi.org/10.1177/106591295801100419</ref> et plus tard dans ''The Analysis of International Relations'' publiée en 1978.<ref>Deutsch, Karl Wolfgang. The analysis of international relations. Vol. 12. Englewood Cliffs, NJ: Prentice-Hall, 1968.</ref>


Karl Deutsch and Ernst Hass are [https://en.wikipedia.org/wiki/Neofunctionalism neo-functionalist] theorists of the European integration and will later inspire notably [https://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Keohane Robert Keohane] and [https://en.wikipedia.org/wiki/Joseph_Nye Joseph Nye] who will found the international relations theory of neoliberalism, developed in their book ''Power and Interdependence'' published in 1977.<ref>Keohane, Robert O., and Joseph S. Nye. Power and interdependence. Boston: Longman, 2012. Print.</ref><ref>Keohane, R. O., & Nye, J. S., Jr. (1973). Power and interdependence. Survival, 15(4), 158–165. https://doi.org/10.1080/00396337308441409</ref><ref>Keohane, R. O., & Nye, J. S., Jr. (1987). Power and Interdependence revisited. International Organization, 41(4), 725–753. https://doi.org/10.1017/s0020818300027661</ref><ref>Keohane, Robert O., and Joseph S. Nye Jr. "[https://s3.amazonaws.com/academia.edu.documents/30534624/power_and_interdependence.pdf?response-content-disposition=inline%3B%20filename%3DPower_and_interdependence_in_the_informa.pdf&X-Amz-Algorithm=AWS4-HMAC-SHA256&X-Amz-Credential=AKIAIWOWYYGZ2Y53UL3A%2F20200310%2Fus-east-1%2Fs3%2Faws4_request&X-Amz-Date=20200310T171832Z&X-Amz-Expires=3600&X-Amz-SignedHeaders=host&X-Amz-Signature=61eb02b0213eef0a5481eaa4694befe45fdb548a21f35823f0298468e8f7be70 Power and interdependence in the information age]." Foreign Aff. 77 (1998): 81.</ref>
Karl Deutsch et Ernst Hass sont [https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9o-fonctionnalisme neo-functionalist] des théoriciens de l'intégration européenne et inspireront plus tard notamment [https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Keohane Robert Keohane] et [https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Nye Joseph Nye] qui fonderont la théorie des relations internationales du néolibéralisme, développée dans leur livre ''Pouvoir et Interdépendance'' publié en 1977.<ref>Keohane, Robert O., and Joseph S. Nye. Power and interdependence. Boston: Longman, 2012. Print.</ref><ref>Keohane, R. O., & Nye, J. S., Jr. (1973). Power and interdependence. Survival, 15(4), 158–165. https://doi.org/10.1080/00396337308441409</ref><ref>Keohane, R. O., & Nye, J. S., Jr. (1987). Power and Interdependence revisited. International Organization, 41(4), 725–753. https://doi.org/10.1017/s0020818300027661</ref><ref>Keohane, Robert O., and Joseph S. Nye Jr. "[https://s3.amazonaws.com/academia.edu.documents/30534624/power_and_interdependence.pdf?response-content-disposition=inline%3B%20filename%3DPower_and_interdependence_in_the_informa.pdf&X-Amz-Algorithm=AWS4-HMAC-SHA256&X-Amz-Credential=AKIAIWOWYYGZ2Y53UL3A%2F20200310%2Fus-east-1%2Fs3%2Faws4_request&X-Amz-Date=20200310T171832Z&X-Amz-Expires=3600&X-Amz-SignedHeaders=host&X-Amz-Signature=61eb02b0213eef0a5481eaa4694befe45fdb548a21f35823f0298468e8f7be70 Power and interdependence in the information age]." Foreign Aff. 77 (1998): 81.</ref>


Then there is one major exception with [https://en.wikipedia.org/wiki/John_Maynard_Keynes John Maynard Keynes], who was an economist, and a policymaker. Keynes developed the premises of what later became [https://en.wikipedia.org/wiki/Keynesian_economics Keynesianism], which is a revised version of neoclassical economics in particular about the way the macroeconomy works. His ideas will fundamentally change the theory and practice of macroeconomics and the economic policies of governments. For Keynesians, markets left to their own do not necessarily lead to the economic optimum. Therefore, the state has a role to play in the economic field, particularly in a framework of recovery policy.  
Il y a ensuite une exception majeure avec [https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Maynard_Keynes John Maynard Keynes], qui était un économiste et un décideur politique. Keynes a développé les prémisses de ce qui est devenu plus tard [https://fr.wikipedia.org/wiki/Keyn%C3%A9sianisme Keynesianism], qui est une version révisée de l'économie néoclassique, en particulier sur la façon dont la macroéconomie fonctionne. Ses idées vont changer fondamentalement la théorie et la pratique de la macroéconomie et les politiques économiques des gouvernements. Pour les keynésiens, les marchés laissés à eux-mêmes ne conduisent pas nécessairement à l'optimum économique. L'État a donc un rôle à jouer dans le domaine économique, notamment dans le cadre d'une politique de relance.  


Keynes spent a lot of his energy in the 1920s writing political tracts attacking the policies that were pursued by the major powers in Versailles and then their domestic and foreign economic policies. He will notably publish ''A Revision of the Treaty'' in 1922 to advocate a reduction of German reparations and in ''A Tract on Monetary Reform'' published in 1823 he denounces the post-World War I deflation policies.<ref>Skidelsky, Robert Jacob Alexander. "John Maynard Keynes, 1883-1946: economist, philosopher, statesman." (2003).</ref> He was the first in the 1920s to say that the structures of the classical era should not be reproduced because there were shifts in domestic political economies notably arguing against a return to the gold standard at parity as it ran counter to the need for domestic policy autonomy.
Keynes a consacré une grande partie de son énergie dans les années 1920 à rédiger des tracts politiques attaquant les politiques menées par les grandes puissances à Versailles, puis leurs politiques économiques intérieures et extérieures. Il publiera notamment ''Une révision du traité'' en 1922 pour préconiser une réduction des réparations allemandes et dans ''Un traité sur la réforme monétaire'' publié en 1823, il dénonce les politiques de déflation de l'après-guerre.<ref>Skidelsky, Robert Jacob Alexander. "John Maynard Keynes, 1883-1946: economist, philosopher, statesman." (2003).</ref> Il a été le premier, dans les années 1920, à dire que les structures de l'époque classique ne devaient pas être reproduites parce qu'il y avait des changements dans les économies politiques intérieures ; il a notamment plaidé contre un retour à l'étalon-or à parité car cela allait à l'encontre du besoin d'autonomie de la politique intérieure.


Alongside Keynes, there is [https://en.wikipedia.org/wiki/Jacob_Viner Jacob Viner] who was a Canadian economist in the US Treasury Department during the administration of Franklin Roosevelt, and [https://en.wikipedia.org/wiki/Charles_P._Kindleberger Charles Kindleberger], an economic historian known for the [https://en.wikipedia.org/wiki/Hegemonic_stability_theory hegemonic stability theory] and who started his career as an advisor to the US Treasury in the 1940s. Viner is one of the pioneers of theory of the firm, and was the first to distinguish between short-term and long-term cost curves in the article ''Cost curves and supply curves'' published in 1932.<ref>Viner, J. (1932). Cost curves and supply curves. Zeitschrift Für Nationalökonomie, 3(1), 23–46. https://doi.org/10.1007/bf01316299</ref> He was also a notorious opponent of John Maynard Keynes during the Great Depression. For him, Keynes's analysis was containing omissions and would not stand in the long run. As to Kindleberger, is one of the major administrators of the Marshall Plan, the plan that the United States came up with to reconstruct Western Europe after the Second World War. He served as the Acting Director of the Office of Economic Security Policy at the Department of State between 1945 and 1947. Kindleberger is a significant figure in early international political because he wrote the classical analysis of why global capitalism broke down in the 1930s in ''The World in Depression 1929–1939''<ref>Lewis, W. Arthur. The Journal of Interdisciplinary History, vol. 6, no. 1, 1975, pp. 172–174. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/202837.</ref> and ''Manias, Panics, and Crashes'' which is the account of the way money and credit mismanagement has contributed to financial crises over centuries.<ref>Kindleberger, Charles P., and Robert Z. Aliber. [https://delong.typepad.com/manias.pdf Manias, panics, and crashes : a history of financial crises]. Hoboken, N.J: John Wiley & Sons, 2005. Print.</ref><ref>“[https://www.economist.com/finance-and-economics/2003/07/17/of-manias-panics-and-crashes Of Manias, Panics and Crashes].” The Economist, The Economist Newspaper, 17 July 2003.</ref><ref> Yuen, Raymond Wai Pong, Book Review – Manias, Panics, and Crashes: A History of Financial Crises 5th Edition (Author of the Book: Charles P. Kindleberger and Robert Aliber) (September 21, 2012). Available at SSRN: https://ssrn.com/abstract=2127952 or http://dx.doi.org/10.2139/ssrn.2127952 </ref> He is also known as the father to the [https://en.wikipedia.org/wiki/Hegemonic_stability_theory hegemonic stability theory] which is the first major global theory in international political theory that structured the debate. The key idea is that in order for a global economic and political system to work well, there must be a hegemonic power capable of making the necessary decisions to regulate the economy. Therefore, the collapse of an existing hegemon or the state of no hegemon destabilize the international system.<ref>Vincent Ferraro. "The Theory of Hegemonic Stability." http://www.mtholyoke.edu/acad/intrel/pol116/hegemony.htm</ref><ref>Wikipedia contributors. (2020, January 11). Hegemonic stability theory. In Wikipedia, The Free Encyclopedia. Retrieved 19:32, March 10, 2020, from https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Hegemonic_stability_theory</ref>
Aux côtés de Keynes, il y a [https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacob_Viner Jacob Viner] qui était économiste canadien au département du Trésor américain sous l'administration de Franklin Roosevelt, et [https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Kindleberger Charles Kindleberger], un historien économique connu pour la [https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_stabilit%C3%A9_h%C3%A9g%C3%A9monique théorie de la stabilité hégémonique] et qui a commencé sa carrière comme conseiller du Trésor américain dans les années 1940. Viner est l'un des pionniers de la théorie de la firme, et a été le premier à distinguer les courbes de coûts à court et à long terme dans l'article ''Courbes de coûts et courbes d'offre'' publié en 1932.<ref>Viner, J. (1932). Cost curves and supply curves. Zeitschrift Für Nationalökonomie, 3(1), 23–46. https://doi.org/10.1007/bf01316299</ref> Il était également un adversaire notoire de John Maynard Keynes pendant la Grande Dépression. Pour lui, l'analyse de Keynes contenait des omissions et ne serait pas valable à long terme. Quant à Kindleberger, il est l'un des principaux administrateurs du plan Marshall, le plan que les États-Unis ont mis au point pour reconstruire l'Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale. Il a été directeur par intérim du Bureau de la politique de sécurité économique au Département d'État entre 1945 et 1947. Kindleberger est une figure importante des débuts de la politique internationale car il a écrit l'analyse classique des raisons de l'effondrement du capitalisme mondial dans les années 1930 dans ''The World in Depression 1929-1939''<ref>Lewis, W. Arthur. The Journal of Interdisciplinary History, vol. 6, no. 1, 1975, pp. 172–174. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/202837</ref> et ''Manias, Panics, and Crashes'' qui est le récit de la façon dont la mauvaise gestion de l'argent et du crédit a contribué aux crises financières au cours des siècles.<ref>Kindleberger, Charles P., and Robert Z. Aliber. [https://delong.typepad.com/manias.pdf Manias, panics, and crashes : a history of financial crises]. Hoboken, N.J: John Wiley & Sons, 2005. Print.</ref><ref>“[https://www.economist.com/finance-and-economics/2003/07/17/of-manias-panics-and-crashes Of Manias, Panics and Crashes].” The Economist, The Economist Newspaper, 17 July 2003.</ref><ref>Yuen, Raymond Wai Pong, Book Review – Manias, Panics, and Crashes: A History of Financial Crises 5th Edition (Author of the Book: Charles P. Kindleberger and Robert Aliber) (September 21, 2012). Available at SSRN: https://ssrn.com/abstract=2127952 or http://dx.doi.org/10.2139/ssrn.2127952 </ref> Il est également connu comme le père de la [https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_stabilit%C3%A9_h%C3%A9g%C3%A9monique théorie de la stabilité hégémonique] qui est la première grande théorie globale de la théorie politique internationale qui a structuré le débat. L'idée clé est que pour qu'un système économique et politique mondial fonctionne bien, il doit y avoir un pouvoir hégémonique capable de prendre les décisions nécessaires pour réguler l'économie. Par conséquent, l'effondrement d'une hégémonie existante ou l'absence d'hégémonie déstabilise le système international.<ref>Vincent Ferraro. "The Theory of Hegemonic Stability." http://www.mtholyoke.edu/acad/intrel/pol116/hegemony.htm</ref><ref>Wikipedia contributors. (2020, January 11). Hegemonic stability theory. In Wikipedia, The Free Encyclopedia. Retrieved 19:32, March 10, 2020, from https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Hegemonic_stability_theory</ref>


==Birth of the discipline of International Political Economy==
==Naissance de la discipline de l'économie politique internationale==


Why was international political economy born in the early 1970s? The first thing is the historical context of the early seventies and how international politics influenced international economy of that time. The economic life of the 1970s was greatly affected by continuously unstable dynamics which resulted in structural changes of the capitalist world economy and notably a change in the dominant policy stance from Keynesianism to neo-conservative monetarism.<ref>Itoh, Makoto. [https://books.google.fr/books?id=G7muCwAAQBAJ&printsec=frontcover&dq=The+World+Economic+Crisis+and+Japanese+Capitalism&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjClPjV75DoAhVBKBoKHZpAAaAQ6AEIKTAA#v=onepage&q=The%20World%20Economic%20Crisis%20and%20Japanese%20Capitalism&f=false The World Economic Crisis and Japanese Capitalism]. London: Palgrave Macmillan Limited, 1990. Print.</ref>
Pourquoi l'économie politique internationale est-elle née au début des années 1970 ? La première chose est le contexte historique du début des années 1970 et la façon dont la politique internationale a influencé l'économie internationale de cette époque. La vie économique des années 1970 a été fortement marquée par une dynamique continuellement instable qui a entraîné des changements structurels de l'économie mondiale capitaliste et notamment un changement de la position politique dominante, passant du keynésianisme au monétarisme néoconservateur.<ref>Itoh, Makoto. [https://books.google.fr/books?id=G7muCwAAQBAJ&printsec=frontcover&dq=The+World+Economic+Crisis+and+Japanese+Capitalism&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjClPjV75DoAhVBKBoKHZpAAaAQ6AEIKTAA#v=onepage&q=The%20World%20Economic%20Crisis%20and%20Japanese%20Capitalism&f=false The World Economic Crisis and Japanese Capitalism]. London: Palgrave Macmillan Limited, 1990. Print.</ref>


The dollar crisis of 1968-1971 and the decision of President Richard Nixon to terminate the convertibility of gold on 15 August 1971 that had been established under the IMF caused the end of the [[Bretton Woods System: 1944 - 1973|Bretton Woods system]].<ref>Strange, Susan. “The Dollar Crisis 1971.” International Affairs (Royal Institute of International Affairs 1944-), vol. 48, no. 2, 1972, pp. 191–216. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/2613437.</ref><ref>Diebold, W., & Gowa, J. (1984). Closing the Gold Window: Domestic Politics and the End of Bretton Woods. Foreign Affairs, 63(1), 190. https://doi.org/10.2307/20042113</ref> A dollar standard was then created in December 1971 with the [https://en.wikipedia.org/wiki/Smithsonian_Agreement Smithsonian Agreement] whereby the currencies of a number of Western countries were fasten to the US dollar.<ref> International Monetary Fund, . (1996). "Chapter 26: Road to the Smithsonian Agreement (August 16–December 18, 1971)". In The International Monetary Fund 1966-1971 : The System Under Stress Volume I: Narrative. USA: INTERNATIONAL MONETARY FUND. doi: https://doi.org/10.5089/9781451971477.071</ref><ref>Chen, James. “Smithsonian Agreement.” Investopedia, Investopedia, 26 Feb. 2020, https://www.investopedia.com/terms/s/smithsonian-agreement.asp.</ref><ref>Pierce, Francis S., and Roy Forbes Harrod. “The Smithsonian Agreement and After.” Encyclopædia Britannica, Encyclopædia Britannica, Inc., 14 Mar. 2016, https://www.britannica.com/topic/international-payment/The-OECD#ref125864.</ref><ref>Humpage, Owen. “The Smithsonian Agreement.” Federal Reserve History, https://www.federalreservehistory.org/essays/smithsonian_agreement.</ref> The oil crises of 1973 and 1979 resulted in the West to more restrictive monetary policy to better fight inflation. In the 1970s, the so-called Japanese economic miracle took place making Japan a major trading nation and industrial competitors for Western countries. Between 1946 and 1976, Japan sustained economic growth by 55 fold while its exportation known a truly phenomenal growth.<ref>Forsberg, Aaron. [https://books.google.fr/books?id=Lc9FAwAAQBAJ&printsec=frontcover&dq=The+Cold+War+Context+of+Japan%27s+Postwar+Economic+Revival,+1950-1960&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjg5JTG8ZDoAhWxxoUKHSrFCzYQ6AEIKTAA#v=onepage&q=The%20Cold%20War%20Context%20of%20Japan's%20Postwar%20Economic%20Revival%2C%201950-1960&f=false America and the Japanese miracle: the Cold War context of Japan's postwar economic revival, 1950-1960]. Chapel Hill, NC: University of North Carolina Press, 2000. Print.</ref><ref>Monroe, Wilbur F. “Japan's Economy in the 1970s: Implications for the World.” Pacific Affairs, vol. 45, no. 4, 1972, pp. 508–520. JSTOR, www.jstor.org/stable/2755656.</ref> The movement of exchange rates also increased considerably in the early part of the post-Bretton Woods era.<ref>Makin, John H., and John H. Makin. [https://ies.princeton.edu/pdf/E103.pdf Capital flows and exchange-rate flexibility in the post-Bretton Woods era]. No. 103. International Finance Section, Princeton University, 1974.</ref><ref>Frankel, Jeffrey A., et al. "[https://www.nber.org/chapters/c6221.pdf International capital flows and domestic economic policies]." ''The United States in the world economy''. University of Chicago Press, 1988. 559-658.</ref><ref>Yang, D. (2008). Coping with Disaster: The Impact of Hurricanes on International Financial Flows, 1970-2002. The B.E. Journal of Economic Analysis & Policy, 8(1). https://doi.org/10.2202/1935-1682.1903</ref> For smaller or more outward-looking economies, the floating exchange rate is disruptive. The same is true for developing countries that are concerned about the floating exchange rate for the stability of their economies. With the transition to the floating exchange rate, some countries of the world and especially countries that claim to compete for the dominance of the international financial market are liberalizing their international capital transactions. The most important changes are taking place in the United States, which is trying to regain ground following the abolition of capital controls and is committed to the liberalisation of the financial sector. For other countries, we see a "back and forth" during the 1970s even with regard to capital flow controls, not to mention the liberalization of their financial sector.<ref>Baripedia. Money, Finance and the World Economy: 1974 - 2000. from https://baripedia.org/w/index.php?title=Money,_Finance_and_the_World_Economy:_1974_-_2000</ref>
La crise du dollar de 1968-1971 et la décision du président Richard Nixon de mettre fin à la convertibilité de l'or le 15 août 1971, qui avait été établie dans le cadre du FMI, ont provoqué la fin du [[Système de Bretton Woods : 1944 1973|Système de Bretton Woods]].<ref>Strange, Susan. “The Dollar Crisis 1971.” International Affairs (Royal Institute of International Affairs 1944-), vol. 48, no. 2, 1972, pp. 191–216. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/2613437.</ref><ref>Diebold, W., & Gowa, J. (1984). Closing the Gold Window: Domestic Politics and the End of Bretton Woods. Foreign Affairs, 63(1), 190. https://doi.org/10.2307/20042113</ref> Un standard dollar a ensuite été créé en décembre 1971 avec le [https://en.wikipedia.org/wiki/Smithsonian_Agreement Smithsonian Agreement] par lequel les devises d'un certain nombre de pays occidentaux ont été rattachées au dollar américain.<ref> International Monetary Fund, . (1996). "Chapter 26: Road to the Smithsonian Agreement (August 16–December 18, 1971)". In The International Monetary Fund 1966-1971 : The System Under Stress Volume I: Narrative. USA: INTERNATIONAL MONETARY FUND. doi: https://doi.org/10.5089/9781451971477.071</ref><ref>Chen, James. “Smithsonian Agreement.” Investopedia, Investopedia, 26 Feb. 2020, https://www.investopedia.com/terms/s/smithsonian-agreement.asp.</ref><ref>Pierce, Francis S., and Roy Forbes Harrod. “The Smithsonian Agreement and After.” Encyclopædia Britannica, Encyclopædia Britannica, Inc., 14 Mar. 2016, https://www.britannica.com/topic/international-payment/The-OECD#ref125864.</ref><ref>Humpage, Owen. “The Smithsonian Agreement.” Federal Reserve History, https://www.federalreservehistory.org/essays/smithsonian_agreement.</ref> Les crises pétrolières de 1973 et 1979 ont amené l'Occident à adopter une politique monétaire plus restrictive pour mieux lutter contre l'inflation. Dans les années 1970, le soi-disant miracle économique japonais a eu lieu, faisant du Japon une nation commerciale majeure et des concurrents industriels pour les pays occidentaux. Entre 1946 et 1976, le Japon a soutenu une croissance économique multipliée par 55, tandis que ses exportations connaissaient une croissance véritablement phénoménale.<ref>Forsberg, Aaron. [https://books.google.fr/books?id=Lc9FAwAAQBAJ&printsec=frontcover&dq=The+Cold+War+Context+of+Japan%27s+Postwar+Economic+Revival,+1950-1960&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjg5JTG8ZDoAhWxxoUKHSrFCzYQ6AEIKTAA#v=onepage&q=The%20Cold%20War%20Context%20of%20Japan's%20Postwar%20Economic%20Revival%2C%201950-1960&f=false America and the Japanese miracle: the Cold War context of Japan's postwar economic revival, 1950-1960]. Chapel Hill, NC: University of North Carolina Press, 2000. Print.</ref><ref>Monroe, Wilbur F. “Japan's Economy in the 1970s: Implications for the World.” Pacific Affairs, vol. 45, no. 4, 1972, pp. 508–520. JSTOR, www.jstor.org/stable/2755656.</ref> Le mouvement des taux de change a également augmenté considérablement au début de l'ère post-Bretton Woods.<ref>Makin, John H., and John H. Makin. [https://ies.princeton.edu/pdf/E103.pdf Capital flows and exchange-rate flexibility in the post-Bretton Woods era]. No. 103. International Finance Section, Princeton University, 1974.</ref><ref>Frankel, Jeffrey A., et al. "[https://www.nber.org/chapters/c6221.pdf International capital flows and domestic economic policies]." ''The United States in the world economy''. University of Chicago Press, 1988. 559-658.</ref><ref>Yang, D. (2008). Coping with Disaster: The Impact of Hurricanes on International Financial Flows, 1970-2002. The B.E. Journal of Economic Analysis & Policy, 8(1). https://doi.org/10.2202/1935-1682.1903</ref> Pour les économies plus petites ou plus tournées vers l'extérieur, le taux de change flottant est perturbateur. Il en va de même pour les pays en développement qui sont préoccupés par le taux de change flottant pour la stabilité de leur économie. Avec la transition vers le taux de change flottant, certains pays du monde et surtout les pays qui prétendent se disputer la domination du marché financier international libéralisent leurs transactions internationales de capitaux. Les changements les plus importants ont lieu aux États-Unis, qui tentent de regagner du terrain suite à la suppression des contrôles des capitaux et qui se sont engagés à libéraliser le secteur financier. Pour d'autres pays, on assiste à un "va-et-vient" au cours des années 1970, même en ce qui concerne le contrôle des flux de capitaux, sans parler de la libéralisation de leur secteur financier.<ref>Baripedia. Money, Finance and the World Economy: 1974 - 2000. from https://baripedia.org/w/index.php?title=Money,_Finance_and_the_World_Economy:_1974_-_2000</ref>


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That context led scholars in the fields of economic, political science and economic history to attempt to bridge the gap between international politics and international economics. They saw themselves as intellectual entrepreneurs who wanted to create something new.
Ce contexte a conduit les chercheurs dans les domaines de l'économie, des sciences politiques et de l'histoire économique à tenter de combler le fossé entre la politique internationale et l'économie internationale. Ils se considéraient comme des entrepreneurs intellectuels qui voulaient créer quelque chose de nouveau.


The discipline was born independently at the same time both in the United Kingdom and the United States. Of course, the developments in the United States are more relevant and also the course here at the University of Geneva is much more aligned on development in the American trends of international political economy.  
La discipline est née indépendamment à la même époque au Royaume-Uni et aux États-Unis. Bien sûr, les développements aux États-Unis sont plus pertinents et le cours ici à l'Université de Genève est aussi beaucoup plus aligné sur le développement des tendances américaines de l'économie politique internationale.  


In the United States, two scholars played a central role in the development of the discipline. Those were [https://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Keohane Robert Keohane] and [https://en.wikipedia.org/wiki/Joseph_Nye Joseph Nye], the author who notably coined the term soft power in the late 1980s. They were political scientists who were influenced by the functionalists and co-founded the international relations theory of neoliberalism, developed in their 1977 book ''Power and Interdependence''.<ref>Keohane, Robert O., and Joseph S. Nye. ''Power and interdependence''. New York: Longman, 2001. Print.</ref> In the early 1970s, they took over the journal peer-reviewed academic journal [https://en.wikipedia.org/wiki/International_Organization_(journal) ''International Organization''] and shifted away its focus from the study of international organizations to the study of international political economy.<ref>“International Organization.” Cambridge Core, https://www.cambridge.org/core/journals/international-organization.</ref><ref>International Organization.” JSTOR, https://www.jstor.org/journal/inteorga</ref> They organized two key conferences, and specifically, that dealt with world politics and the concept of interdependence. After 1975, ''International Organization'' becomes the main outlet for international political economy in the United States.<ref> Jackson, Robert H., Jørgen Møller, and Georg Sørensen. Introduction to international relations : theories and approaches. Oxford: Oxford University Press, 2019. Print. [https://books.google.fr/books?id=L2R7DwAAQBAJ&pg=PA202&lpg=PA202&dq=International+Organization+School+keohane+nye&source=bl&ots=ZLVvCRoLCq&sig=ACfU3U1lP01yvdpIOIbMigANa6Om4H_SiA&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwiI9fmyhJLoAhXRDmMBHbChAXcQ6AEwAHoECAUQAQ#v=onepage&q=International%20Organization%20School%20keohane%20nye&f=false page 202]</ref> From then onward, international political economy is more or less identified with the journal to the extent that some people refer to as the American School as the International Organization School.<ref>Maliniak, D., & Tierney, M. J. (2009). The American school of IPE. Review of International Political Economy, 16(1), 6–33. https://doi.org/10.1080/09692290802524042 </ref>
Aux États-Unis, deux universitaires ont joué un rôle central dans le développement de la discipline. Il s'agit de [https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Keohane Robert Keohane] et [https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Nye Joseph Nye], l'auteur qui a notamment inventé le terme de "soft power" à la fin des années 1980. Ce sont des politologues influencés par les fonctionnalistes qui ont cofondé la théorie des relations internationales du néolibéralisme, développée dans leur livre de 1977 ''Pouvoir et interdépendance''.<ref>Keohane, Robert O., and Joseph S. Nye. ''Power and interdependence''. New York: Longman, 2001. Print.</ref> Au début des années 1970, ils ont repris la revue universitaire à comité de lecture [https://en.wikipedia.org/wiki/International_Organization_(journal) ''International Organization''] et ont déplacé son centre d'intérêt de l'étude des organisations internationales vers l'étude de l'économie politique internationale.<ref>“International Organization.” Cambridge Core, https://www.cambridge.org/core/journals/international-organization.</ref><ref>International Organization.” JSTOR, https://www.jstor.org/journal/inteorga</ref> Ils ont organisé deux conférences clés, et plus précisément, qui ont traité de la politique mondiale et du concept d'interdépendance. Après 1975, ''International Organization'' devient le principal débouché de l'économie politique internationale aux États-Unis.<ref>Jackson, Robert H., Jørgen Møller, and Georg Sørensen. Introduction to international relations : theories and approaches. Oxford: Oxford University Press, 2019. Print. [https://books.google.fr/books?id=L2R7DwAAQBAJ&pg=PA202&lpg=PA202&dq=International+Organization+School+keohane+nye&source=bl&ots=ZLVvCRoLCq&sig=ACfU3U1lP01yvdpIOIbMigANa6Om4H_SiA&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwiI9fmyhJLoAhXRDmMBHbChAXcQ6AEwAHoECAUQAQ#v=onepage&q=International%20Organization%20School%20keohane%20nye&f=false page 202]</ref> À partir de là, l'économie politique internationale est plus ou moins identifiée à la revue, au point que certains appellent l'École américaine l'École des organisations internationales.<ref>Maliniak, D., & Tierney, M. J. (2009). The American school of IPE. Review of International Political Economy, 16(1), 6–33. https://doi.org/10.1080/09692290802524042 </ref>


Pretty much at the same time, [https://en.wikipedia.org/wiki/Susan_Strange Susan Strange], who was a professor of international relations in the London School of Economics, played a central role in developing international political economy as a field of study in Britain.<ref>BROWN, C. (1999). Susan Strange—a critical appreciation. Review of International Studies, 25(3), 531–535. https://doi.org/10.1017/s0260210599005318</ref> She notably published in 1970 the article ''International Economics and International Relations: A Case of Mutual Neglec'' which was a kind of manifesto calling for international economists and international political scientists to work together and to try and bridge the gap between international economics (IE) and international relations (IR).<ref>Susan Strange. “[https://www.bu.edu/pardeeschool/files/2018/02/Susan-Strange%E2%80%99s-%E2%80%9CInternational-Economics-and-International-Relations-A-Case-of-Mutual-Neglect.pdf International Economics and International Relations: A Case of Mutual Neglect].” International Affairs (Royal Institute of International Affairs 1944-), vol. 46, no. 2, 1970, pp. 304–315. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/2613829.</ref> According to her, scholars from both traditions were neglecting fundamental changes in the world economy arguing that a more modern approach to the study of the global economy was needed. Therefore, for Strange, international political economic was 'middle ground' between economic and political analysis of international affairs.<ref>Cohen, B. J. (2015). A concluding note. Contexto Internacional, 37(3), 1069–1080. https://doi.org/10.1590/s0102-85292015000300010</ref>
A peu près au même moment, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Susan_Strange Susan Strange], qui était professeur de relations internationales à la London School of Economics, a joué un rôle central dans le développement de l'économie politique internationale comme domaine d'étude en Grande-Bretagne.<ref>BROWN, C. (1999). Susan Strange—a critical appreciation. Review of International Studies, 25(3), 531–535. https://doi.org/10.1017/s0260210599005318</ref> Elle a notamment publié en 1970 l'article ''International Economics and International Relations: A Case of Mutual Neglect'' qui était une sorte de manifeste appelant les économistes internationaux et les politologues internationaux à travailler ensemble et à essayer de combler le fossé entre l'économie internationale (EI) et les relations internationales (RI).<ref>Susan Strange. “[https://www.bu.edu/pardeeschool/files/2018/02/Susan-Strange%E2%80%99s-%E2%80%9CInternational-Economics-and-International-Relations-A-Case-of-Mutual-Neglect.pdf International Economics and International Relations: A Case of Mutual Neglect].” International Affairs (Royal Institute of International Affairs 1944-), vol. 46, no. 2, 1970, pp. 304–315. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/2613829.</ref> Selon elle, les universitaires des deux traditions négligent les changements fondamentaux de l'économie mondiale en arguant de la nécessité d'une approche plus moderne de l'étude de l'économie mondiale. Par conséquent, pour Strange, la politique économique internationale était un "moyen terme" entre l'analyse économique et politique des affaires internationales.<ref>Cohen, B. J. (2015). A concluding note. Contexto Internacional, 37(3), 1069–1080. https://doi.org/10.1590/s0102-85292015000300010</ref>


==Evolution: American school vs  British school==
==L'évolution : L'École Américaine contre l'École Britannique==
How those two schools developed? In ''International political economy: a tale of two heterodoxies'' published in 2001, Murphy and Nelson refer to the development of the international political economy as a tale of two heterodoxies divided into American and  British schools.<ref>Murphy, C. N., & Nelson, D. R. (2001). International Political Economy: A Tale of Two Heterodoxies. The British Journal of Politics and International Relations, 3(3), 393–412. https://doi.org/10.1111/1467-856x.00065</ref> Why heterodoxy? Because international was heterodox in relation, both to mainstream economic and to mainstream political science.<ref>Leiteritz, R. J. (2005). [https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&ved=2ahUKEwiJr73SspPoAhXmAGMBHcp5AwYQFjACegQIBRAB&url=https%3A%2F%2Fdialnet.unirioja.es%2Fdescarga%2Farticulo%2F5622523.pdf&usg=AOvVaw02nBtX4EEEsNCmeHz0pnWD International Political Economy: the state of the art]. Colombia Internacional, (62), 50–63. https://doi.org/10.7440/colombiaint62.2005.03</ref>
Comment ces deux écoles se sont-elles développées ? Dans ''International political economy : a tale of two heterodoxies'' publié en 2001, Murphy et Nelson font référence au développement de l'économie politique internationale comme un conte de deux hétérodoxies divisées en écoles américaines et britanniques.<ref>Murphy, C. N., & Nelson, D. R. (2001). International Political Economy: A Tale of Two Heterodoxies. The British Journal of Politics and International Relations, 3(3), 393–412. https://doi.org/10.1111/1467-856x.00065</ref> Pourquoi l'hétérodoxie ? Parce que l'international était hétérodoxe par rapport aux courants économiques et aux courants de la science politique.<ref>Leiteritz, R. J. (2005). [https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&ved=2ahUKEwiJr73SspPoAhXmAGMBHcp5AwYQFjACegQIBRAB&url=https%3A%2F%2Fdialnet.unirioja.es%2Fdescarga%2Farticulo%2F5622523.pdf&usg=AOvVaw02nBtX4EEEsNCmeHz0pnWD International Political Economy: the state of the art]. Colombia Internacional, (62), 50–63. https://doi.org/10.7440/colombiaint62.2005.03</ref>


In reccent years, the American international political economy has tried to mimic the methods of mainstream economics. This comes most of the time in form of using quantitative or statistical methods in order to allow for law-like generalizations. There are very broad divergences in the sense that American international political economy is very much state-centric, privileging sovereign governments above all other units of interest and conceiving of itself as a branch of international relations while British School by contrast, treats the state as just one agent among many.<ref>Weber, H. (2015). Is IPE just “boring”,1 or committed to problematic meta-theoretic|al assumptions? A critical engagement with the politics of method. Contexto Internacional, 37(3), 913–944. https://doi.org/10.1590/s0102-85292015000300005</ref> Actors are not driven by norms or ideas but essentially by material interests. As a consequence, different actors pursue different goals. To summarize, the American school analyze actors as rational and goal-oriented, adopting a utility-maximizing behavior and thus self-interested individuals. Therefore, international political economy is considered as the political economy of international relations in the United States. It is state-centric with the main preoccupation to determine how states behave in terms of international economics. American international political economy is suspicious of normative judgements. It is more preoccupied with explaining how the system works rather than with criticizing the way the system works and prescribing alternative ways in which the system should work. It has tried since the mid-1980s more or less to mimic the positivist and quantitative bias that is a methodological hallmark of mainstream political science in particular mainstream economics, and neoclassical economics.
Au cours des dernières années, l'économie politique internationale américaine a tenté d'imiter les méthodes de l'économie dominante. Cela se fait la plupart du temps en utilisant des méthodes quantitatives ou statistiques afin de permettre des généralisations de type juridique. Il existe de très grandes divergences dans le sens où l'économie politique internationale américaine est très centrée sur l'État, privilégiant les gouvernements souverains par rapport à toutes les autres unités d'intérêt et se concevant comme une branche des relations internationales alors que la British School, au contraire, traite l'État comme un agent parmi d'autres.<ref>Weber, H. (2015). Is IPE just “boring”,1 or committed to problematic meta-theoretic|al assumptions? A critical engagement with the politics of method. Contexto Internacional, 37(3), 913–944. https://doi.org/10.1590/s0102-85292015000300005</ref> Les acteurs ne sont pas motivés par des normes ou des idées, mais essentiellement par des intérêts matériels. En conséquence, les différents acteurs poursuivent des objectifs différents. Pour résumer, l'école américaine analyse les acteurs comme étant rationnels et orientés vers un but, adoptant un comportement de maximisation de l'utilité et donc des individus intéressés. Par conséquent, l'économie politique internationale est considérée comme l'économie politique des relations internationales aux États-Unis. Elle est centrée sur l'État, avec pour principale préoccupation de déterminer comment les États se comportent en termes d'économie internationale. L'économie politique internationale américaine se méfie des jugements normatifs. Elle se préoccupe davantage d'expliquer le fonctionnement du système que de critiquer la façon dont il fonctionne et de prescrire d'autres façons dont le système devrait fonctionner. Depuis le milieu des années 1980, elle a plus ou moins essayé d'imiter le biais positiviste et quantitatif qui est une caractéristique méthodologique de la science politique dominante, en particulier de l'économie dominante et de l'économie néoclassique.


In ''The Transatlantic Divide: Why Are American and British IPE so Different?'' and ''The transatlantic divide: a rejoinder'' Benjamin Cohen who was one of the major characters in developments of international political economy from the early 1970s, he explained this by saying that it is because, from the mid-1980s, international political economy authors wanted to enjoy the same kind of prestige.<ref>Cohen, Benjamin J. “The Transatlantic Divide: Why Are American and British IPE so Different?” Review of International Political Economy, vol. 14, no. 2, 2007, pp. 197–219. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/25261908.</ref><ref>Cohen, B. J. (2007). The transatlantic divide: A rejoinder. Review of International Political Economy, 15(1), 30–34. https://doi.org/10.1080/09692290701751266</ref> So they try to mimic their methods their methodologies in order to advance their careers.
Dans ''The Transatlantic Divide : Why Are American and British IPE so Different'' et ''The transatlantic divide : a rejoinder'', Benjamin Cohen, qui a été l'un des principaux acteurs de l'évolution de l'économie politique internationale à partir du début des années 1970, l'explique en disant que c'est parce que, à partir du milieu des années 1980, les auteurs d'économie politique internationale ont voulu jouir du même type de prestige.<ref>Cohen, Benjamin J. “The Transatlantic Divide: Why Are American and British IPE so Different?” Review of International Political Economy, vol. 14, no. 2, 2007, pp. 197–219. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/25261908.</ref><ref>Cohen, B. J. (2007). The transatlantic divide: A rejoinder. Review of International Political Economy, 15(1), 30–34. https://doi.org/10.1080/09692290701751266</ref> Ils tentent donc d'imiter leurs méthodes, leurs méthodologies afin de faire progresser leur carrière.


British international political economy is the opposite on pretty much every score.<ref>Wullweber, J. (2018). Monism vs. pluralism, the global financial crisis, and the methodological struggle in the field of International Political Economy. Competition & Change, 23(3), 287–311. https://doi.org/10.1177/1024529418813830</ref> British international political economy refers to itself as the global political economy, to begin with, and not the international political economy most of the time. Again because global and not international because it is not state-centre. It is very much preoccupied with the erosion, the place that the state occupies within the international system and the rise of importance of non-state actors in the international system works.
L'économie politique internationale britannique est à l'opposé sur presque tous les points.<ref>Wullweber, J. (2018). Monism vs. pluralism, the global financial crisis, and the methodological struggle in the field of International Political Economy. Competition & Change, 23(3), 287–311. https://doi.org/10.1177/1024529418813830</ref> L'économie politique internationale britannique se désigne elle-même comme l'économie politique mondiale, pour commencer, et non l'économie politique internationale la plupart du temps. Encore une fois, parce qu'elle est mondiale et non internationale parce qu'elle n'est pas centrée sur l'État. Elle est très préoccupée par l'érosion, la place qu'occupe l'État dans le système international et la montée en puissance des acteurs non étatiques dans le système international fonctionne.


British international political economy is also the home for contemporaries. British international political economy is a broad church in terms of methods and terms of schools of thoughts. It is methodologically and thematically eclectic, and it looks at all kinds of issues with our drawing limits. For British School, the approach is more interpretative and critical. The different trends reject the positivist assumption that the purpose of social science is to identify causal relationships in an objective world. They seek in the wider range of approaches in the field of social science for alternative theories and explanations (e.g., historical sociology structuralism and poststructuralism, feminism, cultural studies, etc).<ref>Reflections on the “British School” of International Political Economy. (2009). New Political Economy, 14(3), 313–314. https://doi.org/10.1080/13563460903087425</ref> British School approaches have produced a more profound toolkit to analyze international political economy.<ref>Marchiano, Aldo. “International Political Economy Research: American School vs. British School.” Sui Genesis, 2014, https://www.sett.com/suigeneris/international-political-economy-research-american-school-vs-british-school.</ref> If in the United States, international political economy has been mostly seen as a sub-specialty of the study of the field of International Relations, British international political economy does not consider itself as a branch of international relations. Thus, in many places in the United Kingdom, international political economy is stored into departments that do not teach international relations. Moreover, the British international political economy has a much more ambitious agenda in the sense that it introduced the concept of globalization but also approaches such environmental culture and feminist political economy.
L'économie politique internationale britannique est également le foyer des contemporains. L'économie politique internationale britannique est une église large en termes de méthodes et d'écoles de pensée. Elle est éclectique sur le plan méthodologique et thématique, et elle aborde toutes sortes de questions avec nos limites de dessin. Pour la British School, l'approche est plus interprétative et critique. Les différentes tendances rejettent l'hypothèse positiviste selon laquelle le but des sciences sociales est d'identifier les relations de cause à effet dans un monde objectif. Elles recherchent, dans l'éventail plus large des approches dans le domaine des sciences sociales, des théories et des explications alternatives (par exemple, la sociologie historique ; le structuralisme et le poststructuralisme, le féminisme, les études culturelles, etc.)<ref>Reflections on the “British School” of International Political Economy. (2009). New Political Economy, 14(3), 313–314. https://doi.org/10.1080/13563460903087425</ref> Les approches de la British School ont produit une boîte à outils plus approfondie pour analyser l'économie politique internationale.<ref>Marchiano, Aldo. “International Political Economy Research: American School vs. British School.” Sui Genesis, 2014, https://www.sett.com/suigeneris/international-political-economy-research-american-school-vs-british-school.</ref> Si aux États-Unis, l'économie politique internationale a été principalement considérée comme une sous-spécialité de l'étude du domaine des relations internationales, l'économie politique internationale britannique ne se considère pas comme une branche des relations internationales. Ainsi, dans de nombreux endroits du Royaume-Uni, l'économie politique internationale est stockée dans des départements qui n'enseignent pas les relations internationales. En outre, l'économie politique internationale britannique a un programme beaucoup plus ambitieux dans le sens où elle a introduit le concept de mondialisation mais où elle aborde également la culture environnementale et l'économie politique féministe.


==Old vs New International Political Economy==
==L'ancienne et la nouvelle économie politique internationale==


American international political economy can be split up into the old and the new international political economy.<ref>Lee, Donna, and David Hudson. “The Old and New Significance of Political Economy in Diplomacy.” Review of International Studies, vol. 30, no. 3, 2004, pp. 343–360. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/20097922.</ref><ref>Dickins, Amanda. “The Evolution of International Political Economy.” International Affairs (Royal Institute of International Affairs 1944-), vol. 82, no. 3, 2006, pp. 479–492. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/3874263.</ref> The old international political economy based itself on methodologically loose attempts and holistic understandings of the international political economy. From that, the old international political economy of the 1970s gradually moved towards a more positivist and behavioralist direction. From the mid-1980s, international political economy became mainly concerned with positivist explorations of the individual dimensions of the system or with what some authors refer to as Mertonian [https://en.wikipedia.org/wiki/Middle-range_theory_(sociology) middle-range theory].<ref>Bluedorn, A. C., & Evered, R. (1980). Middle Range Theory and the Strategies of Theory Construction. In Middle Range Theory and the Study of Organizations (pp. 19–32). https://doi.org/10.1007/978-94-009-8733-3_2</ref> There is also a shift from qualitative to quantitative methodologies.
L'économie politique internationale américaine peut être divisée en une ancienne et une nouvelle économie politique internationale.<ref>Lee, Donna, and David Hudson. “The Old and New Significance of Political Economy in Diplomacy.” Review of International Studies, vol. 30, no. 3, 2004, pp. 343–360. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/20097922.</ref><ref>Dickins, Amanda. “The Evolution of International Political Economy.” International Affairs (Royal Institute of International Affairs 1944-), vol. 82, no. 3, 2006, pp. 479–492. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/3874263.</ref> L'ancienne économie politique internationale se fondait sur des tentatives méthodologiquement lâches et sur une compréhension holistique de l'économie politique internationale. À partir de là, l'ancienne économie politique internationale des années 1970 s'est progressivement orientée vers une direction plus positiviste et behavioriste. À partir du milieu des années 1980, l'économie politique internationale s'est principalement intéressée aux explorations positivistes des dimensions individuelles du système ou à ce que certains auteurs appellent la théorie mertonienne [https://en.wikipedia.org/wiki/Middle-range_theory_(sociology) middle-range theory].<ref>Bluedorn, A. C., & Evered, R. (1980). Middle Range Theory and the Strategies of Theory Construction. In Middle Range Theory and the Study of Organizations (pp. 19–32). https://doi.org/10.1007/978-94-009-8733-3_2</ref> On constate également un passage des méthodes qualitatives aux méthodes quantitatives.


The primary debate in the old international political economy was the debate about complex interdependence, hegemonic stability theory and hegemonic decline. There was a major debate about whether the United States was in hegemonic decline in the late 1970s and 1980s, and another one about international organizations and the governance of the global system. The main focus of the discipline was the international level.
Le principal débat dans l'ancienne économie politique internationale était le débat sur l'interdépendance complexe, la théorie de la stabilité hégémonique et le déclin hégémonique. Il y a eu un grand débat sur le déclin hégémonique des États-Unis à la fin des années 1970 et dans les années 1980, et un autre sur les organisations internationales et la gouvernance du système mondial. La discipline s'est principalement concentrée sur le niveau international.


The main aspects of the new international political economy focus on the domestic sources of foreign economic policy. In contrast, the new international political economy attempts to determine the relationships between key individuals, political, and economic variables in the system. It is a more-integrated type of analysis, which explicitly sought to trace the connections between political and economic factors.<ref>Veseth, Michael A., and David N. Balaam. “International Political Economy.” Encyclopædia Britannica, Encyclopædia Britannica, Inc., 3 Mar. 2014, https://www.britannica.com/topic/political-economy/International-political-economy.</ref>
Les principaux aspects de la nouvelle économie politique internationale se concentrent sur les sources intérieures de la politique économique étrangère. En revanche, la nouvelle économie politique internationale tente de déterminer les relations entre les individus clés et les variables politiques et économiques du système. Il s'agit d'un type d'analyse plus intégré, qui cherche explicitement à retracer les liens entre les facteurs politiques et économiques.<ref>Veseth, Michael A., and David N. Balaam. “International Political Economy.” Encyclopædia Britannica, Encyclopædia Britannica, Inc., 3 Mar. 2014, https://www.britannica.com/topic/political-economy/International-political-economy.</ref>


Keohane, who was the founder of the old international political economy, in the article ''The old IPE and the new. Review of International Political Economy'' published in 2019, sustained attention to issues of structural power and the synthetic interpretation of change.<ref>Keohane, R. O. (2009). The old IPE and the new. Review of International Political Economy, 16(1), 34–46. https://doi.org/10.1080/09692290802524059</ref> There are debates within the American international political economy itself about which direction the discipline should take.
Keohane, qui a été le fondateur de l'ancienne économie politique internationale, dans l'article ''The old IPE and the new. Review of International Political Economy'' publié en 2019, a maintenu l'attention sur les questions de pouvoir structurel et l'interprétation synthétique du changement.<ref>Keohane, R. O. (2009). The old IPE and the new. Review of International Political Economy, 16(1), 34–46. https://doi.org/10.1080/09692290802524059</ref> Il existe des débats au sein même de l'économie politique internationale américaine sur la direction que devrait prendre la discipline.


[https://en.wikipedia.org/wiki/Open_economy Open economy politics] is the name given by contemporary practitioners of American international political economy to their approach.<ref>Robert H. Bates, 1998. "[https://ideas.repec.org/h/pup/chapts/6067-1.html Introduction to Open-Economy Politics: The Political Economy of the World Coffee Trade]," [https://ideas.repec.org/s/pup/chapts.html Introductory Chapters], in: Open-Economy Politics: The Political Economy of the World Coffee Trade, Princeton University Press.</ref> It adopts the assumptions of neoclassical economics and international trade theory.<ref>Lake, David A. "[https://link.springer.com/article/10.1007/s11558-009-9060-y Open economy politics: A critical review]." The Review of International Organizations 4.3 (2009): 219-244.</ref> The main idea is that today international political economy tries to determine the relationships between three distinct variables, namely domestic interests, domestic and international institutions, and international bargaining between states. For contemporaries, the combination of those three variables determined the way the international political economy functions.
[https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_ouverte Open economy politics] est le nom donné par les praticiens contemporains de l'économie politique internationale américaine à leur approche.<ref>Robert H. Bates, 1998. "[https://ideas.repec.org/h/pup/chapts/6067-1.html Introduction to Open-Economy Politics: The Political Economy of the World Coffee Trade]," [https://ideas.repec.org/s/pup/chapts.html Introductory Chapters], in: Open-Economy Politics: The Political Economy of the World Coffee Trade, Princeton University Press.</ref> Il adopte les hypothèses de l'économie néoclassique et de la théorie du commerce international.<ref>Lake, David A. "[https://link.springer.com/article/10.1007/s11558-009-9060-y Open economy politics: A critical review]." The Review of International Organizations 4.3 (2009): 219-244.</ref> L'idée principale est qu'aujourd'hui, l'économie politique internationale tente de déterminer les relations entre trois variables distinctes, à savoir les intérêts nationaux, les institutions nationales et internationales, et les négociations internationales entre les États. Pour les contemporains, la combinaison de ces trois variables détermine le mode de fonctionnement de l'économie politique internationale.


The key protagonist in the old international political economy was [https://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Keohane Robert Keohane], a political scientist and neoliberal institutionalist. There is also [https://en.wikipedia.org/wiki/Stephen_D._Krasner Stephen Krasner] a neorealist academic who focused on international regimes, and he is a leading figure in the study of [https://en.wikipedia.org/wiki/Regime_theory Regime theory]. [https://en.wikipedia.org/wiki/Peter_J._Katzenstein Peter Katzenstein] was credited with introducing the issues of domestic variables and ideational variables into the study of international political economy in the early 1980s.<ref>Gourevitch, P. A., Keohane, R. O., Krasner, S. D., Laitin, D., Pempel, T. J., Streeck, W., & Tarrow, S. (2008). The Political Science of Peter J. Katzenstein. PS: Political Science & Politics, 41(4), 893–899. https://doi.org/10.1017/s1049096508211273</ref> For him, until the end of the 1970s, the litterature on foreign economic policy has discounted the influence of domestic forces.<ref>Peter J. Katzenstein, ed. Between Power and Plenty: Foreign Economic Policies of Advanced Industrial States. Madison: University of Wisconsin Press, 1978. (1980). Politics & Society, 10(1), 115–116. https://doi.org/10.1177/003232928001000112</ref><ref>Cohen, Benjamin J. International political economy : an intellectual history. Princeton: Princeton University Press, 2008. Print. [https://books.google.fr/books?id=H79WVDwMzCEC&lpg=PA127&ots=z6miK2z3-s&dq=domestic%20variables%20Katzenstein&pg=PA125#v=onepage&q=domestic%20variables%20Katzenstein&f=false page 125]</ref> For Katzenstein, international and domestic factors have been closely intertwined in the historical evolution of the international political economy since the middle of the XIXth century. He argues that the domestic structure of the national state is an essential explanatory variable of the interrelation between international interdependence and political structure.<ref>Talani, Leila Simona. European political economy: issues and theories. Routledge, 2016. [https://books.google.fr/books?id=cYQGDAAAQBAJ&lpg=PA46&ots=NLM11ImoX1&dq=domestic%20variables%20Katzenstein&pg=PA46#v=onepage&q=domestic%20variables%20Katzenstein&f=false page 45-46]</ref> There is [https://en.wikipedia.org/wiki/Charles_P._Kindleberger Charles Kindleberger] and also [https://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Gilpin Robert Gilpin] who wrote a string of books that became classic.
Le protagoniste clé de l'ancienne économie politique internationale était [https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Keohane Robert Keohane], politologue et institutionnaliste néolibéral. Il y a aussi [https://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Krasner Stephen Krasner], un universitaire néoréaliste qui s'est intéressé aux régimes internationaux, et il est une figure de proue dans l'étude du [https://en.wikipedia.org/wiki/Regime_theory Regime theory]. On attribue à [https://en.wikipedia.org/wiki/Peter_J._Katzenstein Peter Katzenstein] l'introduction des questions de variables nationales et de variables conceptuelles dans l'étude de l'économie politique internationale au début des années 1980.<ref>Gourevitch, P. A., Keohane, R. O., Krasner, S. D., Laitin, D., Pempel, T. J., Streeck, W., & Tarrow, S. (2008). The Political Science of Peter J. Katzenstein. PS: Political Science & Politics, 41(4), 893–899. https://doi.org/10.1017/s1049096508211273</ref> Pour lui, jusqu'à la fin des années 1970, la littérature sur la politique économique étrangère a écarté l'influence des forces intérieures.<ref>Peter J. Katzenstein, ed. Between Power and Plenty: Foreign Economic Policies of Advanced Industrial States. Madison: University of Wisconsin Press, 1978. (1980). Politics & Society, 10(1), 115–116. https://doi.org/10.1177/003232928001000112</ref><ref>Cohen, Benjamin J. International political economy : an intellectual history. Princeton: Princeton University Press, 2008. Print. [https://books.google.fr/books?id=H79WVDwMzCEC&lpg=PA127&ots=z6miK2z3-s&dq=domestic%20variables%20Katzenstein&pg=PA125#v=onepage&q=domestic%20variables%20Katzenstein&f=false page 125]</ref> Pour Katzenstein, les facteurs internationaux et nationaux ont été étroitement liés à l'évolution historique de l'économie politique internationale depuis le milieu du XIXe siècle. Il soutient que la structure interne de l'État national est une variable explicative essentielle de l'interrelation entre l'interdépendance internationale et la structure politique.<ref>Talani, Leila Simona. European political economy: issues and theories. Routledge, 2016. [https://books.google.fr/books?id=cYQGDAAAQBAJ&lpg=PA46&ots=NLM11ImoX1&dq=domestic%20variables%20Katzenstein&pg=PA46#v=onepage&q=domestic%20variables%20Katzenstein&f=false page 45-46]</ref> Il y a [https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Kindleberger Charles Kindleberger] et aussi [https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Gilpin Robert Gilpin] qui a écrit une série de livres qui sont devenus des classiques.


Americans are almost exclusively in international relations, and most come from Ivy League universities. Furthermore, it is mainly a group of people associated with a legit university in the United States. Those academics are close to policymaking circles as well, whereas actors in the British international political economy come from different horizons. Two institutions are particularly important in the field of international political economy: one is the [https://en.wikipedia.org/wiki/London_School_of_Economics London School of Economics] of course, and the other one is the [https://en.wikipedia.org/wiki/University_of_Warwick University of Warwick]. It should be highlighted that there are also the Canadians who try to bridge the gap between the Americans the British.<ref>Clement, Wallace, and Glen Williams. [https://books.google.fr/books?hl=en&lr=&id=TK6g24CiKjQC&oi=fnd&pg=PR5&dq=New+Canadian+Political+Economy&ots=2leYS2nULm&sig=c9wb9UfcqZNLjDvz7ChDuu6GnSw#v=onepage&q=New%20Canadian%20Political%20Economy&f=false The New Canadian political economy]. Kingston Montreal London: McGill-Queen's University Press, 1989. Print.</ref> International political economy in Canada is defined by its pluralism with several Canadian academics keeping a foot in each camp drawing from the American school's emphasise on scientific positivism and empiricism, and the British school-style historicism.<ref> Cohen, Benjamin J. [https://books.google.fr/books?id=PAyEDwAAQBAJ&lpg=PT115&ots=tenTQdRyug&dq=Canada%20school%20international%20Political%20Economy&pg=PT115#v=onepage&q=Canada%20school%20international%20Political%20Economy&f=false Advanced introduction to international political economy]. Cheltenham: Edward Elgar Publishing, 2019. Print.</ref> The Canadian approach is based on eclecticism combining rigorous observational studies and theoretically informed analyzes with a keen appreciation of the positions of history, institutions and ideas.
Les Américains s'occupent presque exclusivement de relations internationales, et la plupart d'entre eux viennent des universités de l'Ivy League. En outre, il s'agit principalement d'un groupe de personnes associées à une université américaine légitime. Ces universitaires sont également proches des milieux politiques, alors que les acteurs de l'économie politique internationale britannique viennent d'horizons différents. Deux institutions sont particulièrement importantes dans le domaine de l'économie politique internationale : l'une est la [https://fr.wikipedia.org/wiki/London_School_of_Economics London School of Economics], bien sûr, et l'autre est la [https://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_de_Warwick University of Warwick]. Il faut souligner qu'il y a aussi les Canadiens qui essaient de combler le fossé entre les Américains et les Britanniques.<ref>Clement, Wallace, and Glen Williams. [https://books.google.fr/books?hl=en&lr=&id=TK6g24CiKjQC&oi=fnd&pg=PR5&dq=New+Canadian+Political+Economy&ots=2leYS2nULm&sig=c9wb9UfcqZNLjDvz7ChDuu6GnSw#v=onepage&q=New%20Canadian%20Political%20Economy&f=false The New Canadian political economy]. Kingston Montreal London: McGill-Queen's University Press, 1989. Print.</ref> L'économie politique internationale au Canada se définit par son pluralisme, plusieurs universitaires canadiens gardant un pied dans chaque camp en s'inspirant de l'accent mis par l'école américaine sur le positivisme et l'empirisme scientifiques, et de l'historicisme de style scolaire britannique.<ref> Cohen, Benjamin J. [https://books.google.fr/books?id=PAyEDwAAQBAJ&lpg=PT115&ots=tenTQdRyug&dq=Canada%20school%20international%20Political%20Economy&pg=PT115#v=onepage&q=Canada%20school%20international%20Political%20Economy&f=false Advanced introduction to international political economy]. Cheltenham: Edward Elgar Publishing, 2019. Print.</ref> L'approche canadienne est fondée sur l'éclectisme, combinant des études d'observation rigoureuses et des analyses fondées sur la théorie avec une appréciation approfondie des positions de l'histoire, des institutions et des idées.


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*Deciancio, M. (2018). La Economía Política Internacional en el campo de las Relaciones Internacionales argentinas. Desafíos, 30(2), 15. https://doi.org/10.12804/revistas.urosario.edu.co/desafios/a.6106
*“International Monetary Fund.” International Organization, vol. 1, no. 1, 1947, pp. 124–125. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/2703527.
*“International Monetary Fund.” International Organization, vol. 1, no. 1, 1947, pp. 124–125. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/2703527.



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Qu'est-ce que l'économie politique internationale ?[modifier | modifier le wikicode]

Qu'est-ce que l'économie politique internationale ? L'économie politique internationale se concentre sur la politique des phénomènes économiques qui transcendent les frontières des États, qu'il s'agisse de transactions commerciales, d'exportations, d'importations, de protectionnisme, de tarifs douaniers, de barrières non typologiques, de production, de la manière dont les multinationales opèrent au-delà des frontières des États et de la finance ; avec la finance, la manière dont l'argent et le capital peuvent traverser les frontières des États et aussi ; mais aussi le travail et la migration. Ces deux derniers aspects n'ont pas vraiment été couverts en détail par l'économie politique internationale.

Ainsi, l'économie politique internationale examine l'interaction entre l'économie et la politique dans les différents États et le système international.[5] Elle examine les sources intérieures de la politique économique étrangère : pourquoi un État donné dans un système international donné poursuit l'ouverture, la fermeture, le protectionnisme, la libéralisation, etc. et qui sont les gagnants et les perdants de cette transaction de ces politiques. Ce sont les sources intérieures de la politique économique étrangère. Il y a aussi le système international des économies politiques intérieures. Donc, si depuis 2018, la tendance dominante est l'ouverture, a été à la suppression des obstacles à la libre circulation des investissements commerciaux et de l'argent, quelles sont les conséquences sur l'économie politique intérieure ? C'est le genre de questions qui se rapportent au terme international ou mondial dans l'économie politique internationale.

Politique. Pourquoi ? Parce qu'il ne s'agit pas seulement d'économie internationale et que c'est la principale spécificité de l'économie politique internationale. Parce que l'économie politique internationale introduit des variables politiques nationales et internationales pour comprendre les phénomènes économiques, elle le fait notamment en termes de politique de l'économie politique internationale. L'accent principal est mis sur la lutte entre les gagnants et les perdants de la mondialisation, ou les gagnants et les perdants d'une économie ou d'une politique étrangère particulière, ou d'une structure particulière de l'international du capitalisme mondial.

En outre, l'économie politique internationale étudie la dimension économique de la politique mondiale. Au début de la discipline, les chercheurs s'intéressaient surtout aux rivalités mondiales, aux rivalités entre les grandes puissances et à l'importance de l'économie dans la politique des grandes puissances. C'est toujours un problème, mais aujourd'hui il est beaucoup moins central qu'il ne l'était dans les années 1970.

"Économie" évidemment parce que l'économie politique internationale concerne surtout l'économie internationale, mais aussi parce que l'économie politique internationale s'inspire de théories économiques ou d'autres théories, car il existe diverses tendances dans l'économie politique internationale. Il y a des tendances basées sur les théories économiques néoclassiques ou dominantes. Il existe également des théories d'économie politique internationale qui sont marxistes, institutionnalistes, et qui se fondent donc sur l'économie institutionnalisée, et non sur l'économie néoclassique. L'idée est que les spécialistes internationaux de l'économie politique essaient de s'inspirer de la théorie économique pour construire des modèles utilisés pour prédire la manière dont les acteurs politiques se comportent, leurs préférences, leurs stratégies, etc. L'économie politique internationale s'appuie également sur l'histoire économique. L'économie politique internationale s'appuie également sur l'histoire économique. Beaucoup d'entre eux s'appuient sur les connaissances produites par les historiens de l'économie, principalement en ce qui concerne la période précédant la Seconde Guerre mondiale. Par conséquent, l'"économie", en raison de ses principaux sujets, est constituée des résultats des processus et des politiques économiques.

La politique peut être à la fois nationale et internationale, en ce sens que pour déterminer la politique économique extérieure d'un État donné, il y a une lutte au sein de l'économie politique intérieure entre différents acteurs socio-économiques, entre différentes idéologies. Il existe également des institutions internationales telles que Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) ou l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui influencent le fonctionnement de l'économie politique internationale et les processus d'interaction économique internationale ; mais aussi le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM), les traités bilatéraux d'investissement ou les traités commerciaux bilatéraux, etc. Au début de la discipline des années 1970, on a également beaucoup parlé de la manière dont la politique de la guerre interagissait avec la politique de l'économie internationale.

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Ce graphique montre les flux commerciaux, la manière dont les capitaux circulent, le volume des actifs détenus par les acteurs étrangers dans un pays donné et leur impact sur la politique internationale. Il montre également la façon dont les politiques nationales ont un impact sur le système politique international et sur des éléments tels que les régime des taux de change, la sous-évaluation ou la surévaluation des devises et les crises. Aucun de ces deux termes n'a de primauté politique ou économique. Il s'agit d'une interaction constante entre les deux. En économie politique internationale, on cherche donc à comprendre la direction générale dans laquelle les processus se développent et les résultats sont produits.

Objet[modifier | modifier le wikicode]

Si l'on considère le commerce, par exemple, pourquoi les États se lancent dans des guerres commerciales ou dans une coopération commerciale entre eux ? Et, lorsqu'ils le font, qui en profite et qui en perd les résultats ? Par exemple, pourquoi Trump s'est-il lancé dans une guerre commerciale avec la Chine et menace-t-il de le faire avec l'Union européenne ? Au cours de l'année dernière, l'administration Trump a augmenté les droits de douane sur les exportations chinoises vers les États-Unis. Certains experts ont été très critiques à l'égard de l'excédent commercial chinois avec les États-Unis et de l'excédent commercial allemand ou de la zone euro avec les États-Unis. Par extension, ils ont été très critiques à l'égard des politiques économiques intérieures que ces États, la zone euro et la Chine mènent, et de la manière dont ces politiques interagissent avec la politique intérieure américaine pour produire des déficits commerciaux pour les États-Unis.

Qui pousse donc Trump à faire cela ? Y a-t-il quelqu'un qui pousse Trump à faire cela ? Qui sera gagnant avec les droits de douane de Trump, qui sera perdant avec les droits de douane de Trump et dans quelles conditions Trump inverserait la guerre commerciale dans laquelle il s'est engagé avec la Chine et l'Union européenne et poursuivrait la coopération en matière commerciale avec ces États ?

Une question similaire est de savoir ce qui explique le nationalisme économique intérieur des années 20 et 30, le fait que dans les années 20 et plus encore dans les années 30, les États ont augmenté les droits de douane et levé des barrières commerciales les uns avec les autres, se sont repliés sur eux-mêmes, ce qui a entraîné un effondrement des volumes commerciaux. Ce qui explique cela et encore une fois qui a gagné et qui a perdu, qui s'est opposé et qui a favorisé. Et pourquoi, à ce moment précis, cette politique a-t-elle été menée par un bon nombre d'États. Et pourquoi est-ce qu'après 1945, après la guerre, c'est l'inverse qui s'est produit ? La même question se pose à nouveau : qui profite, quels groupes internes dans quels États profitent de la mise en place de ces institutions et de cette coopération ?

Si nous examinons maintenant les investissements ou les sociétés multinationales, la question est de savoir comment les activités des sociétés multinationales affectent les relations entre les États. Alors, qu'est-ce qui explique le conflit entre la Chine et les investissements directs étrangers (IDE) aux États-Unis ? Par exemple, il y a le cas de Huawei, un fournisseur mondial d'infrastructures et d'appareils intelligents dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC), qui participe au développement de la technologie 5G.[6][7] Les États-Unis ont bloqué les investissements de Huawei aux États-Unis et font pression sur l'Union européenne pour qu'elle bloque les investissements de Huawei, et pas seulement les investissements, mais aussi la participation de Huawei à des projets menés dans l'Union européenne.[8][9][10][11] Ce qui explique le fait que President Macron maintenant, et l'Allemagne aussi, poussent à l'idée que l'Union européenne devrait mettre en place un organisme pour filtrer les investissements chinois dans l'Union européenne et dire quels investissements seront autorisés et quels investissements ne le seront pas.[12][13] C'est un cas nouveau en termes d'investissements internationaux car les États-Unis et l'Union européenne étaient jusqu'à présent les sources des investissements internationaux.[14][15][16][17][18]

Une question typique portait sur la relation des investissements internationaux avant la Seconde Guerre mondiale dans le cadre du colonialisme, et sur le schéma des relations d'investissement à cette époque. Les deux tiers du globe étaient directement administrés par l'Empire britannique, l'Empire français, l'Empire portugais. Ce qui explique le fait que les États-Unis n'étaient pas, à l'exception des Philippines, une puissance coloniale et n'ont pas tenté de le devenir après les années 1930.

Et quelle est la différence entre ce colonialisme et la chaîne de valeur globale (CVG) aujourd'hui dans un monde ? Quelle est la relation entre les chaînes de valeur mondiales, donc la façon dont les multinationales opèrent aujourd'hui, et les investissements commerciaux régionaux accords et blocs ? Y a-t-il un rapport entre la façon dont les investissements internationaux ont lieu aujourd'hui et la mise en place de Mercosur, Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) dans la région de l'Asie du Sud-Est, les traités bilatéraux d'investissement conclus par le Japon ; y a-t-il un rapport entre les investissements de la Russie dans le cadre de l'Union européenne ? L'économie politique internationale traite ce genre de questions.

Nous nous intéressons davantage aux pays qui sont une destination pour les investissements directs étrangers, au type de relations que les pays en développement développent en vue de ces investissements. Il y a eu une période, par exemple, entre les années 20 et les années 70, où les États en développement ont essayé d'empêcher les investissements directs étrangers, les sociétés multinationales. Et, depuis la fin et le milieu des années 1970, il y a une compétition pour attirer les capitaux, pour attirer les sociétés internationales.[19] Qu'est-ce qui explique ce changement de politique ?

Une question typique en termes de système monétaire international et de régime des taux de change est de savoir pourquoi c'est la Chine et l'Union européenne qui veulent aujourd'hui réformer le système monétaire international.[20][21]Mark Carney, the governor of the Bank of England stated in August 2019 that there should be a new international monetary system that is not dependent on the dollar, while the Chinese central bank has asked the same for the last 15 years.[22][23] Pourquoi les systèmes monétaires internationaux précédents, tels que l'étalon-or et le système de Bretton Woods, se sont effondrés et qui en a profité et qui en a perdu. Aussi, pourquoi President Trump a-t-il attaqué la Banque centrale européenne en septembre 2019 ?[24][25][26]

Si nous examinons toutes ces choses, la production du commerce international, la finance, quel est leur impact sur les systèmes de protection sociale et la politique intérieure ? Si vous regardez l'histoire de cette question dans les années 1920 et 1930, il y a eu des affrontements entre la montée du syndicalisme et du socialisme dans les pays avancés et l'étalon-or. Qu'est-ce qui explique cela et comment ce conflit s'est déroulé historiquement ; pourquoi le populisme de droite comme Trump aujourd'hui ou comme Marine Le Pen en France ou d'autres forces attaquent la mondialisation et parlent de nationalisme économique ?

Une autre question typique est la suivante : le capital de la libéralisation financière conduit-il à une course vers le bas en termes de politiques fiscales, de sorte que les États se font concurrence pour attirer les investissements en abaissant leurs impôts, ou bien stimule-t-il une plus grande demande de protection sociale pour protéger les segments de la population nationale qui sont perdants dans le processus de libéralisation.

Quelques observations sur l'économie politique internationale[modifier | modifier le wikicode]

Les spécialistes de la politique internationale ont fait trois distinctions thématiques : le commerce international, la production internationale et la finance internationale. Néanmoins, il en existe une quatrième, qui est celle du travail et de la migration car, bien sûr, la façon dont le travail est organisé et la façon dont il se déplace à travers les frontières des États sont les principaux enjeux de la politique internationale. Cette question a été encore plus déterminante dans le passé qu'elle ne l'est aujourd'hui. L'accent thématique est inégal.

Il y a aussi une approche historique inégale en termes de la façon dont l'économie politique internationale étudie le capitalisme mondial. C'est probablement parce que l'économie politique internationale est aujourd'hui menée par les sciences politiques et est considérée comme un sous-domaine des sciences politiques, du moins dans l'école américaine. Les politologues se concentrent principalement sur la période qui a suivi la première guerre mondiale et en particulier sur l'étape contemporaine de la seconde mondialisation qui a commencé dans les années 1970. Ainsi, ils s'intéressent surtout au développement contemporain alors que la période précédant la Seconde Guerre mondiale est surtout étudiée par les historiens, bien que certains des plus grands spécialistes de l'économie politique internationale aient également produit des études sur la période précédant la Seconde Guerre mondiale.

Brève histoire de l'économie politique internationale[modifier | modifier le wikicode]

Préhistoire[modifier | modifier le wikicode]

Origine et signification de l'économie politique internationale[modifier | modifier le wikicode]

Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l'oeconomie politique, 1758.

La discipline est née dans les années 1970, mais bien sûr, les chercheurs en sciences sociales qui étudient le fonctionnement du capitalisme mondial n'ont pas attendu les années 1970. Des études sur le fonctionnement de l'économie politique internationale du capitalisme mondial ont été réalisées dès le début du capitalisme mondial lui-même.

L'expression "économie politique" est apparue pour la première fois en France en 1615 avec le célèbre livre de Antoine de Montchrétien, "Traicté de l'Œconomie Politique". Bien qu'Antoine de Montchrétien soit traditionnellement considéré comme l'un des premiers à utiliser ce terme dans le sens précité[27][28], Grégoire King, historien de l'économie, indique pour sa part que le premier à utiliser l'expression "économie politique" serait Louis Turquet de Mayerne en 1616 dans son livre La monarchie aristodémocratique, ou Le gouvernement composé et meslé des trois formes de légitimes républiques.[29][30] Plus tard, dans le "Discours sur l'oeconomie politique" publié en 1755, Jean-Jacques Rousseau donne la définition suivante de l'économie politique : "le mot vient de oeconomie (οἰκονομία) et signifie à l'origine uniquement le gouvernement sage et légitime de la maison, pour le bien commun de toute la famille. La signification de ce terme a été étendue par la suite au gouvernement de la grande famille qu'est l'État. Pour distinguer ces deux sens, on l'appelle dans ce dernier cas, économie générale ou politique ; et dans l'autre cas, économie domestique ou particulière. Seul le premier cas est traité dans le présent article".[31] Au XIXe siècle, le terme "économie politique" a été défini par Charles Gide dans son livre Principes d'économie politique comme "l'étude de la production économique, de l'offre et de la demande de biens et de services et de leur relation avec les lois et les coutumes ; le gouvernement, la distribution des richesses et la richesse des nations, y compris le budget".[32] Le terme est resté et puis, à la fin du XIXe siècle, les écrivains classiques et les économistes politiques sont arrivés.

Pourquoi l'économie politique ? À l'origine, l'économie politique signifiait l'étude des conditions dans lesquelles la production ou la consommation dans des paramètres limités était organisée dans les États-nations. Ainsi, l'économie politique a élargi le champ de l'économie, qui vient du grec oikos (signifiant "maison") et nomos (signifiant "loi" ou "ordre"). L'économie politique était donc censée exprimer les lois de la production de richesses au niveau de l'État, tout comme l'économie était l'ordre du foyer. Cela renvoie à l'aspect économique des choses et au politique.[33]

Il est essentiel de comprendre que pour les auteurs, jusqu'à la fin du XIXe siècle, il n'y avait pas de distinction claire, du moins entre la politique et l'économie. Il fallait comprendre deux dimensions d'une même question, à savoir la façon dont l'ordre social évoluait, sa dynamique interne et les enjeux qu'il traversait.

L'économie politique classique[modifier | modifier le wikicode]

Les principaux auteurs de l'économie politique classique, du moins aujourd'hui, sont Adam Smith qui a écrit Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations publié en 1776.[34][35] Il y a aussi David Ricardo, qui était un banquier anglais à Londres et qui a développé le théorie de l'avantage comparatif dans son livre Des principes de l'économie politique et de l'impôt publié en 1817 qui est devenu le concept clé de la théorie du commerce international et de l'économie internationale.[36] John Stuart Mill était un philosophe libéral anglais plus tard dans les années 1840, 1850, 1860 et a publié en 1848 son livre Principles of Political Economy, un des plus importants manuels d'économie et d'économie politique du milieu du XIXe siècle.[37] Friedrich List était un économiste historique prussien germanophone dans les années 1840 et 1850. Il a écrit un livre intitulé Système national d'économie politique (Das Nationale System der Politischen Ökonomie) publié en 1841, dans lequel il a développé le "système national" d'économie politique.[38][39][40][41] Alexander Hamilton, le premier secrétaire au Trésor des États-Unis, était un homme politique et a produit quelques rapports pour la première république américaine qui comprenaient certaines des déclarations les plus célèbres sur la politique mercantiliste et qui est assez proche de Frederic List. Hamilton a été dépeint comme le "saint patron" de l'école américaine de philosophie économique qui, selon un historien, a dominé la politique économique après 1861.[42] Il s'oppose aux idées britanniques de libre-échange, qui, selon lui, faussent les bénéfices des puissances coloniales et impériales, en faveur du protectionnisme, qui, selon lui, contribuerait à développer l'économie émergente de la nation en plein essor.

L'économie politique classique était pré-disciplinaire. Qu'est-ce que cela signifie ? C'était une science sociale totale qui n'était pas divisée en disciplines distinctes, des disciplines de sciences sociales, ce qui est la façon dont l'académie et la recherche contemporaines sont organisées. Ces auteurs s'occupaient de tout : le mouvement des prix, le droit, l'éthique ; ils essayaient de fusionner toutes ces questions en un seul système de philosophie politique. Pour Cohen, dans le manuel International Political Economy : An Intellectual History, publié en 2008, "tous ont compris que leur sujet était ce qu'on appelle l'économie politique, une science sociale unifiée étroitement liée à l'étude de la philosophie morale".[43]

La révolution marginaliste et l'économie néoclassique[modifier | modifier le wikicode]

Pourquoi cela s'est-il arrêté au XIXe siècle ? C'est arrivé dans les années 1870 avec la soi-disant Revolution Marginaliste qui a donné naissance à l'économie néoclassique classique.[44] L'économie néoclassique est aujourd'hui l'approche dominante de l'étude de l'économie.

Les néoclassiques et les marginaux sont, bien évidemment, des libéraux. Il y a donc une continuité entre les économistes politiques libéraux classiques et les marginaux. Mais, en termes de méthode et d'approche du sujet, il y a une rupture, suite à une révolution fondamentale qui a eu lieu dans les années 1870.

En ce qui concerne ce qui nous intéresse, il s'agit de la manière dont les marginaux ont affirmé que l'économie politique devait être scindée en politique d'une part, et en économie d'autre part. Ils postulent que l'économie politique devrait être remplacée par l'économie et l'étude du fonctionnement de l'économie. Ils tentent de déterminer les lois qui régissent l'activité économique, et celle-ci devrait s'inspirer des sciences physiques, et le lien avec les considérations politiques devrait être rompu.

Le marginalisme en tant que théorie formelle peut être attribué aux travaux de trois économistes, Jevons en Angleterre, Menger en Autriche et Walras en Suisse. William Stanley Jevons a proposé la théorie pour la première fois dans des articles en 1863 et 1871.[45] De même, Carl Menger a présenté cette théorie en 1871.[46] Menger a expliqué pourquoi les individus utilisent l'utilité marginale pour décider des compromis. Pourtant, si ses exemples illustratifs présentent l'utilité comme étant quantifiée, ses hypothèses essentielles ne le font pas. Léon Walras a introduit la théorie dans Éléments d'économie politique pure, dont la première partie a été publiée en 1874.[47]

Bien sûr, la discipline est devenue beaucoup plus normative en ce sens que si un économiste devait étudier le fonctionnement de l'économie, la question principale serait de savoir quelle est la meilleure politique à suivre en fonction du fonctionnement de l'économie ?

En 1890 Alfred Marshall, l'un des économistes libéraux anglais les plus influents de Cambridge et de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle a publié en 1980 un manuel clé intitulé Principles of Economics alors que le principal manuel jusqu'à présent était Principles of Political Economy écrit par Mill.[48] À partir de ce moment, la séparation disciplinaire des sciences sociales dans le monde universitaire s'est imposée. Il y a eu la sociologie, qui est une discipline empirique développée par des auteurs qui se sont rendus sur les lieux de travail, qui ont étudié le fonctionnement de la famille, la façon dont les structures familiales fonctionnaient et qui ont développé une discipline à base empirique. Il y avait les politologues qui se penchaient surtout sur le fonctionnement des institutions politiques et des questions constitutionnelles, et ils étaient plus proches du droit constitutionnel que de l'économie politique. Et puis, il y avait les économistes, qui partaient de postulats axiomatiques et essayaient de comprendre en se basant sur des hypothèses théoriques.

Marxisme, léninisme et théorie des dépendances[modifier | modifier le wikicode]

Il y avait aussi la discipline des relations internationales qui s'est développée au début du XXe siècle. Le domaine des relations internationales était préoccupé par la haute politique. Il était en étroite relation avec l'étude de la géopolitique du XIXe siècle, et il traitait principalement de la diplomatie, de la guerre et de la sécurité. Les relations internationales ne s'intéressaient pas à la manière dont les relations économiques entre les États se déroulaient, car elles étaient considérées comme une basse politique. Les relations internationales avaient quelque chose à voir avec des contextes élevés.

À partir de la fin du XIXe siècle, l'idée que l'économie politique ne fait pas la distinction entre le politique et l'économique a disparu. Bien sûr, elle ne disparaît pas entièrement car certaines contre-tendances et exceptions sont restées influentes même après la révolution marginaliste.

Karl Marx en 1875.

La première exception évidente est celle des marxistes qui ont le projet de poursuivre le travail de Karl Marx sur la capitale. Les auteurs marxistes ont produit une théorie sur la façon dont le capitalisme fonctionne comme une réalité sociale totale et non pas seulement comme un système économique mais comme un ordre social en soi. Les théories critiques de Marx sur la société, l'économie et la politique - collectivement appelées marxisme - soutiennent que les sociétés humaines se développent par la lutte des classes. Dans le capitalisme, cela se manifeste dans le conflit entre les classes dominantes (connues sous le nom de bourgeoisie) qui contrôlent les moyens de production et les classes ouvrières (connues sous le nom de prolétariat) qui rendent ces moyens possibles en vendant leur force de travail en échange de salaires.[49][50] Le marxisme a eu un profond impact sur le milieu universitaire mondial et a influencé de nombreux domaines.[51][52][53][54] Le terme d'économie politique désignait initialement l'étude des conditions matérielles de la production économique dans le système capitaliste. Dans le marxisme, l'économie politique est l'étude des moyens de production, en particulier du capital et de la manière dont il se manifeste en tant qu'activité économique.[50]

Dans la tradition marxiste, on peut notamment citer deux auteurs clés. Il y a Rudolf Hilferding qui a écrit Le Capital financier (Das Finanzkapital) en 1910[55][56], et Rosa Luxemburg, qui a écrit L'Accumulation du capital, publié pour la première fois en 1913, un livre sur l'impérialisme dans lequel elle soutient que le capitalisme doit constamment s'étendre dans les zones non capitalistes pour accéder à de nouvelles sources d'approvisionnement, aux marchés de la plus-value et aux réservoirs de main-d'œuvre.[57][58]

Il y a aussi Lénine qui a publié en septembre 1917 son livre L'Impérialisme, stade suprême du capitalisme. S'appuyant sur la littérature économique dont il dispose à Zurich et sur les ouvrages de John Atkinson Hobson et Rudolf Hilferding sur l'impérialisme, Lénine expose ses vues sur les récentes transformations du capitalisme et leurs conséquences politiques dans le contexte de la Première Guerre mondiale.[59] Il affirme que l'impérialisme était un produit du capitalisme monopoliste, car les capitalistes cherchaient à augmenter leurs profits en s'étendant à de nouveaux territoires où les salaires étaient plus bas et les matières premières moins chères[60][61] avec l'impérialisme, le stade le plus élevé (avancé) du capitalisme, nécessitant des monopoles (d'exploitation du travail et des ressources naturelles) et l'exportation de capitaux financiers (plutôt que de marchandises) pour soutenir le colonialisme, qui est une fonction intégrale dudit modèle économique.[62][63] L'Impérialisme, stade suprême du capitalisme est devenu un manuel standard et a propulsé Lénine au centre du débat sur l'impérialisme. Par conséquent, pour les marxistes, l'impérialisme est une caractéristique structurelle du capitalisme.

Après la guerre, la théorie marxiste, dans une certaine mesure, a été intégrée aux préoccupations anticoloniales et a donné naissance à la dependency theory. La théorie des dépendances est dérivée des approches chrétiennes et Hamiltoniennes de l'économie politique. Cette théorie a été officiellement élaborée à la fin des années 1960, après la Seconde Guerre mondiale, alors que les chercheurs cherchaient la cause profonde du manque de développement en Amérique latine.[64] La théorie des dépendances est donc un phénomène latino-américain, principalement parce que l'Amérique latine a été le premier segment de l'ancien monde colonial à devenir indépendant au XIXe siècle et qu'elle était donc aussi, en théorie, à l'avant-garde de la lutte anticoloniale.[65] Pour la théorie de la dépendance, ces pays sont intégrés mais sont structurellement placés dans un état de dépendance continue en appliquant, par exemple, une interdiction de la production nationale de produits à acheter aux sociétés coloniales. Pour André Gunder Frank, la dépendance des pays du Sud peut s'expliquer historiquement par la colonisation (Asie, Afrique, Amérique latine par exemple) et par l'inégalité des échanges commerciaux (par des entreprises comme la Compagnie néerlandaise des Indes orientales ou la Compagnie anglaise des Indes orientales). Pour l'économiste argentin Raúl Prebisch, la richesse des pays riches est inversement proportionnelle à celle des pays pauvres. Pour les théoriciens de la dépendance, il est actuellement impossible pour les pays du Sud de se développer sans se libérer des liens de dépendance entretenus avec le Nord puisque le développement des pays du Nord repose sur le sous-développement de ceux du Sud. [66]

Le marxisme et la théorie des dépendances étaient donc une exception majeure à la façon dont l'étude de l'économie et de la politique était organisée dans le milieu universitaire après la révolution marginaliste.

L'économie institutionnelle[modifier | modifier le wikicode]

Thorstein Veblen.

Il y a aussi la tendance de l'économie institutionnelle aux États-Unis qui se concentre sur la compréhension du rôle du processus d'évolution et du rôle des institutions dans le façonnage du comportement économique.[67] L'économie institutionnelle met l'accent sur une étude plus large des institutions et considère les marchés comme le résultat de l'interaction complexe de ces diverses institutions (par exemple, les individus, les entreprises, les États, les normes sociales).[68]

Les bases de cette approche ont été posées par Thorstein Veblen qui a écrit des séries de livres au début du 20ème siècle (Théorie de la classe de loisir, 1899, The The Theory of Business Enterprise, 1904), et a donné naissance à ce qui est aujourd'hui l'économie institutionnelle dont le plus récent exposant notoire était Douglass North. Veblen était une figure radicale et est désigné comme appartenant à l'ère du progrès Progressive Era, alors que la fin du 19ème siècle était les années du populisme. Autant Veblen était un économiste, autant il était un sociologue qui rejetait ses contemporains qui considéraient l'économie comme une entité autonome, stable et statique. Veblen était en désaccord avec ses pairs, car il était convaincu que l'économie était fortement ancrée dans les institutions sociales.[69][70]

Veblen était l'exposant théorique de ces développements. Son livre le plus célèbre est Théorie de la classe de loisir publié en 1899, dans lequel il développe une critique sociale de la consommation ostentatoire, en fonction de la classe sociale et du consumérisme, dérivée de la stratification sociale des personnes et de la division du travail, qui sont des institutions sociales de la période féodale (9e-15e s.) qui se sont poursuivies jusqu'à l'ère moderne.[71]

Karl Polanyi développe une conception institutionnaliste de l'institution. Parce que l'économie de marché n'a pas tenu sa promesse d'harmonie sociale, parce qu'elle a conduit à la question sociale, il a fallu la réguler et promouvoir des institutions capables de contrecarrer ses effets destructeurs.[72][73] Karl Polanyi était un anthropologue qui a écrit un ouvrage majeur publié en 1944 intitulé La Grande Transformation qui a aujourd'hui un statut canonique dans la discipline. Il s'agit d'un ouvrage majeur sur la façon dont l'ère libérale classique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle s'est effondrée dans l'entre-deux-guerres. Dans ce livre, Polanyi traite des bouleversements sociaux et politiques qui ont eu lieu en Angleterre pendant l'essor de l'économie de marché. Il soutient que l'économie de marché moderne et l'État-nation moderne doivent être compris non pas comme des éléments distincts mais comme l'unique invention humaine qu'il appelle la "société de marché".[74] Polanyi étant anthropologue, il ne partageait pas les prémisses de l'économie néoclassique et produisait donc des travaux distincts de ceux des économistes.[75]

Albert Hirschmann a écrit des livres canoniques en science politique sur la façon dont le changement se produit dans les organisations, publiés en 1970 et intitulés Exit, Voice, and Loyalty.[76][77] En comprenant la relation entre la sortie et la voix, et l'interaction entre la loyauté et ces choix, les organisations peuvent élaborer les moyens de mieux répondre aux préoccupations et aux problèmes de leurs membres, et ainsi apporter des améliorations. Ne pas comprendre ces pressions concurrentes peut entraîner un déclin organisationnel et un éventuel échec.[78] Il est une figure essentielle de l'économie institutionnelle, de la théorie des organisations, de l'économie politique internationale actuelle.[79][80][81]

Ernst Hass était un politologue qui a écrit un premier ouvrage important sur l'intégration européenne dans les années 1950 et a ensuite développé la théorie de l'intégration régionale. Il s'est penché sur les processus d'intégration économique, notamment dans son livre "The Uniting of Europe" publié en 1958[82][83][84][85][86] et article International Integration: The European and the Universal Process publié en 1961.[87] Ernst Haas a donc apporté des contributions importantes aux discussions théoriques liées aux relations internationales et à l'intégration européenne. À cet égard, il est le fondateur de neo-functionalism comme approche de l'étude de l'intégration.[88]

Karl Deutsch a écrit une étude importante sur la façon dont l'intégration politique se déroule dans les années 1950.[89] Karl Deutsch étudie les processus d'intégration dans le contexte plus large des relations internationales. Il soutient que l'intégration internationale est un processus qui implique la convergence concomitante des États et des sociétés et qui se traduit par un processus de communication intensif donnant naissance à l'émergence d'un "sentiment communautaire" et donc à la mise en place d'institutions et de pratiques réglementées pour assurer des interactions pacifiques à long terme.[67] Ce cadre analytique est d'abord développé dans Political Community and the North Atlantic Area: International Organization in the Light of Historical Experience, publié en 1957[90][91][92][93] et plus tard dans The Analysis of International Relations publiée en 1978.[94]

Karl Deutsch et Ernst Hass sont neo-functionalist des théoriciens de l'intégration européenne et inspireront plus tard notamment Robert Keohane et Joseph Nye qui fonderont la théorie des relations internationales du néolibéralisme, développée dans leur livre Pouvoir et Interdépendance publié en 1977.[95][96][97][98]

Il y a ensuite une exception majeure avec John Maynard Keynes, qui était un économiste et un décideur politique. Keynes a développé les prémisses de ce qui est devenu plus tard Keynesianism, qui est une version révisée de l'économie néoclassique, en particulier sur la façon dont la macroéconomie fonctionne. Ses idées vont changer fondamentalement la théorie et la pratique de la macroéconomie et les politiques économiques des gouvernements. Pour les keynésiens, les marchés laissés à eux-mêmes ne conduisent pas nécessairement à l'optimum économique. L'État a donc un rôle à jouer dans le domaine économique, notamment dans le cadre d'une politique de relance.

Keynes a consacré une grande partie de son énergie dans les années 1920 à rédiger des tracts politiques attaquant les politiques menées par les grandes puissances à Versailles, puis leurs politiques économiques intérieures et extérieures. Il publiera notamment Une révision du traité en 1922 pour préconiser une réduction des réparations allemandes et dans Un traité sur la réforme monétaire publié en 1823, il dénonce les politiques de déflation de l'après-guerre.[99] Il a été le premier, dans les années 1920, à dire que les structures de l'époque classique ne devaient pas être reproduites parce qu'il y avait des changements dans les économies politiques intérieures ; il a notamment plaidé contre un retour à l'étalon-or à parité car cela allait à l'encontre du besoin d'autonomie de la politique intérieure.

Aux côtés de Keynes, il y a Jacob Viner qui était économiste canadien au département du Trésor américain sous l'administration de Franklin Roosevelt, et Charles Kindleberger, un historien économique connu pour la théorie de la stabilité hégémonique et qui a commencé sa carrière comme conseiller du Trésor américain dans les années 1940. Viner est l'un des pionniers de la théorie de la firme, et a été le premier à distinguer les courbes de coûts à court et à long terme dans l'article Courbes de coûts et courbes d'offre publié en 1932.[100] Il était également un adversaire notoire de John Maynard Keynes pendant la Grande Dépression. Pour lui, l'analyse de Keynes contenait des omissions et ne serait pas valable à long terme. Quant à Kindleberger, il est l'un des principaux administrateurs du plan Marshall, le plan que les États-Unis ont mis au point pour reconstruire l'Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale. Il a été directeur par intérim du Bureau de la politique de sécurité économique au Département d'État entre 1945 et 1947. Kindleberger est une figure importante des débuts de la politique internationale car il a écrit l'analyse classique des raisons de l'effondrement du capitalisme mondial dans les années 1930 dans The World in Depression 1929-1939[101] et Manias, Panics, and Crashes qui est le récit de la façon dont la mauvaise gestion de l'argent et du crédit a contribué aux crises financières au cours des siècles.[102][103][104] Il est également connu comme le père de la théorie de la stabilité hégémonique qui est la première grande théorie globale de la théorie politique internationale qui a structuré le débat. L'idée clé est que pour qu'un système économique et politique mondial fonctionne bien, il doit y avoir un pouvoir hégémonique capable de prendre les décisions nécessaires pour réguler l'économie. Par conséquent, l'effondrement d'une hégémonie existante ou l'absence d'hégémonie déstabilise le système international.[105][106]

Naissance de la discipline de l'économie politique internationale[modifier | modifier le wikicode]

Pourquoi l'économie politique internationale est-elle née au début des années 1970 ? La première chose est le contexte historique du début des années 1970 et la façon dont la politique internationale a influencé l'économie internationale de cette époque. La vie économique des années 1970 a été fortement marquée par une dynamique continuellement instable qui a entraîné des changements structurels de l'économie mondiale capitaliste et notamment un changement de la position politique dominante, passant du keynésianisme au monétarisme néoconservateur.[107]

La crise du dollar de 1968-1971 et la décision du président Richard Nixon de mettre fin à la convertibilité de l'or le 15 août 1971, qui avait été établie dans le cadre du FMI, ont provoqué la fin du Système de Bretton Woods.[108][109] Un standard dollar a ensuite été créé en décembre 1971 avec le Smithsonian Agreement par lequel les devises d'un certain nombre de pays occidentaux ont été rattachées au dollar américain.[110][111][112][113] Les crises pétrolières de 1973 et 1979 ont amené l'Occident à adopter une politique monétaire plus restrictive pour mieux lutter contre l'inflation. Dans les années 1970, le soi-disant miracle économique japonais a eu lieu, faisant du Japon une nation commerciale majeure et des concurrents industriels pour les pays occidentaux. Entre 1946 et 1976, le Japon a soutenu une croissance économique multipliée par 55, tandis que ses exportations connaissaient une croissance véritablement phénoménale.[114][115] Le mouvement des taux de change a également augmenté considérablement au début de l'ère post-Bretton Woods.[116][117][118] Pour les économies plus petites ou plus tournées vers l'extérieur, le taux de change flottant est perturbateur. Il en va de même pour les pays en développement qui sont préoccupés par le taux de change flottant pour la stabilité de leur économie. Avec la transition vers le taux de change flottant, certains pays du monde et surtout les pays qui prétendent se disputer la domination du marché financier international libéralisent leurs transactions internationales de capitaux. Les changements les plus importants ont lieu aux États-Unis, qui tentent de regagner du terrain suite à la suppression des contrôles des capitaux et qui se sont engagés à libéraliser le secteur financier. Pour d'autres pays, on assiste à un "va-et-vient" au cours des années 1970, même en ce qui concerne le contrôle des flux de capitaux, sans parler de la libéralisation de leur secteur financier.[119]

Ce contexte a conduit les chercheurs dans les domaines de l'économie, des sciences politiques et de l'histoire économique à tenter de combler le fossé entre la politique internationale et l'économie internationale. Ils se considéraient comme des entrepreneurs intellectuels qui voulaient créer quelque chose de nouveau.

La discipline est née indépendamment à la même époque au Royaume-Uni et aux États-Unis. Bien sûr, les développements aux États-Unis sont plus pertinents et le cours ici à l'Université de Genève est aussi beaucoup plus aligné sur le développement des tendances américaines de l'économie politique internationale.

Aux États-Unis, deux universitaires ont joué un rôle central dans le développement de la discipline. Il s'agit de Robert Keohane et Joseph Nye, l'auteur qui a notamment inventé le terme de "soft power" à la fin des années 1980. Ce sont des politologues influencés par les fonctionnalistes qui ont cofondé la théorie des relations internationales du néolibéralisme, développée dans leur livre de 1977 Pouvoir et interdépendance.[120] Au début des années 1970, ils ont repris la revue universitaire à comité de lecture International Organization et ont déplacé son centre d'intérêt de l'étude des organisations internationales vers l'étude de l'économie politique internationale.[121][122] Ils ont organisé deux conférences clés, et plus précisément, qui ont traité de la politique mondiale et du concept d'interdépendance. Après 1975, International Organization devient le principal débouché de l'économie politique internationale aux États-Unis.[123] À partir de là, l'économie politique internationale est plus ou moins identifiée à la revue, au point que certains appellent l'École américaine l'École des organisations internationales.[124]

A peu près au même moment, Susan Strange, qui était professeur de relations internationales à la London School of Economics, a joué un rôle central dans le développement de l'économie politique internationale comme domaine d'étude en Grande-Bretagne.[125] Elle a notamment publié en 1970 l'article International Economics and International Relations: A Case of Mutual Neglect qui était une sorte de manifeste appelant les économistes internationaux et les politologues internationaux à travailler ensemble et à essayer de combler le fossé entre l'économie internationale (EI) et les relations internationales (RI).[126] Selon elle, les universitaires des deux traditions négligent les changements fondamentaux de l'économie mondiale en arguant de la nécessité d'une approche plus moderne de l'étude de l'économie mondiale. Par conséquent, pour Strange, la politique économique internationale était un "moyen terme" entre l'analyse économique et politique des affaires internationales.[127]

L'évolution : L'École Américaine contre l'École Britannique[modifier | modifier le wikicode]

Comment ces deux écoles se sont-elles développées ? Dans International political economy : a tale of two heterodoxies publié en 2001, Murphy et Nelson font référence au développement de l'économie politique internationale comme un conte de deux hétérodoxies divisées en écoles américaines et britanniques.[128] Pourquoi l'hétérodoxie ? Parce que l'international était hétérodoxe par rapport aux courants économiques et aux courants de la science politique.[129]

Au cours des dernières années, l'économie politique internationale américaine a tenté d'imiter les méthodes de l'économie dominante. Cela se fait la plupart du temps en utilisant des méthodes quantitatives ou statistiques afin de permettre des généralisations de type juridique. Il existe de très grandes divergences dans le sens où l'économie politique internationale américaine est très centrée sur l'État, privilégiant les gouvernements souverains par rapport à toutes les autres unités d'intérêt et se concevant comme une branche des relations internationales alors que la British School, au contraire, traite l'État comme un agent parmi d'autres.[130] Les acteurs ne sont pas motivés par des normes ou des idées, mais essentiellement par des intérêts matériels. En conséquence, les différents acteurs poursuivent des objectifs différents. Pour résumer, l'école américaine analyse les acteurs comme étant rationnels et orientés vers un but, adoptant un comportement de maximisation de l'utilité et donc des individus intéressés. Par conséquent, l'économie politique internationale est considérée comme l'économie politique des relations internationales aux États-Unis. Elle est centrée sur l'État, avec pour principale préoccupation de déterminer comment les États se comportent en termes d'économie internationale. L'économie politique internationale américaine se méfie des jugements normatifs. Elle se préoccupe davantage d'expliquer le fonctionnement du système que de critiquer la façon dont il fonctionne et de prescrire d'autres façons dont le système devrait fonctionner. Depuis le milieu des années 1980, elle a plus ou moins essayé d'imiter le biais positiviste et quantitatif qui est une caractéristique méthodologique de la science politique dominante, en particulier de l'économie dominante et de l'économie néoclassique.

Dans The Transatlantic Divide : Why Are American and British IPE so Different et The transatlantic divide : a rejoinder, Benjamin Cohen, qui a été l'un des principaux acteurs de l'évolution de l'économie politique internationale à partir du début des années 1970, l'explique en disant que c'est parce que, à partir du milieu des années 1980, les auteurs d'économie politique internationale ont voulu jouir du même type de prestige.[131][132] Ils tentent donc d'imiter leurs méthodes, leurs méthodologies afin de faire progresser leur carrière.

L'économie politique internationale britannique est à l'opposé sur presque tous les points.[133] L'économie politique internationale britannique se désigne elle-même comme l'économie politique mondiale, pour commencer, et non l'économie politique internationale la plupart du temps. Encore une fois, parce qu'elle est mondiale et non internationale parce qu'elle n'est pas centrée sur l'État. Elle est très préoccupée par l'érosion, la place qu'occupe l'État dans le système international et la montée en puissance des acteurs non étatiques dans le système international fonctionne.

L'économie politique internationale britannique est également le foyer des contemporains. L'économie politique internationale britannique est une église large en termes de méthodes et d'écoles de pensée. Elle est éclectique sur le plan méthodologique et thématique, et elle aborde toutes sortes de questions avec nos limites de dessin. Pour la British School, l'approche est plus interprétative et critique. Les différentes tendances rejettent l'hypothèse positiviste selon laquelle le but des sciences sociales est d'identifier les relations de cause à effet dans un monde objectif. Elles recherchent, dans l'éventail plus large des approches dans le domaine des sciences sociales, des théories et des explications alternatives (par exemple, la sociologie historique ; le structuralisme et le poststructuralisme, le féminisme, les études culturelles, etc.)[134] Les approches de la British School ont produit une boîte à outils plus approfondie pour analyser l'économie politique internationale.[135] Si aux États-Unis, l'économie politique internationale a été principalement considérée comme une sous-spécialité de l'étude du domaine des relations internationales, l'économie politique internationale britannique ne se considère pas comme une branche des relations internationales. Ainsi, dans de nombreux endroits du Royaume-Uni, l'économie politique internationale est stockée dans des départements qui n'enseignent pas les relations internationales. En outre, l'économie politique internationale britannique a un programme beaucoup plus ambitieux dans le sens où elle a introduit le concept de mondialisation mais où elle aborde également la culture environnementale et l'économie politique féministe.

L'ancienne et la nouvelle économie politique internationale[modifier | modifier le wikicode]

L'économie politique internationale américaine peut être divisée en une ancienne et une nouvelle économie politique internationale.[136][137] L'ancienne économie politique internationale se fondait sur des tentatives méthodologiquement lâches et sur une compréhension holistique de l'économie politique internationale. À partir de là, l'ancienne économie politique internationale des années 1970 s'est progressivement orientée vers une direction plus positiviste et behavioriste. À partir du milieu des années 1980, l'économie politique internationale s'est principalement intéressée aux explorations positivistes des dimensions individuelles du système ou à ce que certains auteurs appellent la théorie mertonienne middle-range theory.[138] On constate également un passage des méthodes qualitatives aux méthodes quantitatives.

Le principal débat dans l'ancienne économie politique internationale était le débat sur l'interdépendance complexe, la théorie de la stabilité hégémonique et le déclin hégémonique. Il y a eu un grand débat sur le déclin hégémonique des États-Unis à la fin des années 1970 et dans les années 1980, et un autre sur les organisations internationales et la gouvernance du système mondial. La discipline s'est principalement concentrée sur le niveau international.

Les principaux aspects de la nouvelle économie politique internationale se concentrent sur les sources intérieures de la politique économique étrangère. En revanche, la nouvelle économie politique internationale tente de déterminer les relations entre les individus clés et les variables politiques et économiques du système. Il s'agit d'un type d'analyse plus intégré, qui cherche explicitement à retracer les liens entre les facteurs politiques et économiques.[139]

Keohane, qui a été le fondateur de l'ancienne économie politique internationale, dans l'article The old IPE and the new. Review of International Political Economy publié en 2019, a maintenu l'attention sur les questions de pouvoir structurel et l'interprétation synthétique du changement.[140] Il existe des débats au sein même de l'économie politique internationale américaine sur la direction que devrait prendre la discipline.

Open economy politics est le nom donné par les praticiens contemporains de l'économie politique internationale américaine à leur approche.[141] Il adopte les hypothèses de l'économie néoclassique et de la théorie du commerce international.[142] L'idée principale est qu'aujourd'hui, l'économie politique internationale tente de déterminer les relations entre trois variables distinctes, à savoir les intérêts nationaux, les institutions nationales et internationales, et les négociations internationales entre les États. Pour les contemporains, la combinaison de ces trois variables détermine le mode de fonctionnement de l'économie politique internationale.

Le protagoniste clé de l'ancienne économie politique internationale était Robert Keohane, politologue et institutionnaliste néolibéral. Il y a aussi Stephen Krasner, un universitaire néoréaliste qui s'est intéressé aux régimes internationaux, et il est une figure de proue dans l'étude du Regime theory. On attribue à Peter Katzenstein l'introduction des questions de variables nationales et de variables conceptuelles dans l'étude de l'économie politique internationale au début des années 1980.[143] Pour lui, jusqu'à la fin des années 1970, la littérature sur la politique économique étrangère a écarté l'influence des forces intérieures.[144][145] Pour Katzenstein, les facteurs internationaux et nationaux ont été étroitement liés à l'évolution historique de l'économie politique internationale depuis le milieu du XIXe siècle. Il soutient que la structure interne de l'État national est une variable explicative essentielle de l'interrelation entre l'interdépendance internationale et la structure politique.[146] Il y a Charles Kindleberger et aussi Robert Gilpin qui a écrit une série de livres qui sont devenus des classiques.

Les Américains s'occupent presque exclusivement de relations internationales, et la plupart d'entre eux viennent des universités de l'Ivy League. En outre, il s'agit principalement d'un groupe de personnes associées à une université américaine légitime. Ces universitaires sont également proches des milieux politiques, alors que les acteurs de l'économie politique internationale britannique viennent d'horizons différents. Deux institutions sont particulièrement importantes dans le domaine de l'économie politique internationale : l'une est la London School of Economics, bien sûr, et l'autre est la University of Warwick. Il faut souligner qu'il y a aussi les Canadiens qui essaient de combler le fossé entre les Américains et les Britanniques.[147] L'économie politique internationale au Canada se définit par son pluralisme, plusieurs universitaires canadiens gardant un pied dans chaque camp en s'inspirant de l'accent mis par l'école américaine sur le positivisme et l'empirisme scientifiques, et de l'historicisme de style scolaire britannique.[148] L'approche canadienne est fondée sur l'éclectisme, combinant des études d'observation rigoureuses et des analyses fondées sur la théorie avec une appréciation approfondie des positions de l'histoire, des institutions et des idées.

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Profil de Christakis Georgiou sur le site de l'Université de Genève
  2. Profil de Christakis Georgiou sur le site de Mediapart
  3. Publications de Christakis Georgiou sur Cairn.info
  4. Publications de Christakis Georgiou sur Academia.edu
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