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== Intuition ==
== Intuition ==
Le bénéfice pour les consommateur est plus grand que le coût de production des producteurs et le gouvernement ne collecte pas de revenu sur cette différence car ces quantités ne sont plus échangées.
Lorsqu'il y a une réduction des quantités échangées sur le marché en raison d'une politique telle qu'une taxe, il peut y avoir une différence entre le bénéfice pour les consommateurs (surplus du consommateur) et le coût de production des producteurs (surplus du producteur). Cette différence représente une perte nette de bien-être pour la société.


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En effet, si les quantités échangées sont réduites en raison de la taxe, certains échanges bénéfiques pour les consommateurs et les producteurs ne se produiront pas. Les consommateurs ne pourront pas profiter pleinement de la valeur qu'ils attribuent au bien (mesurée par leur volonté à payer) et les producteurs ne pourront pas vendre leur production au prix qu'ils seraient prêts à accepter (coût de production). Cette différence entre le bénéfice pour les consommateurs et le coût de production des producteurs n'est pas captée par le gouvernement sous forme de revenu fiscal.
 
Il est important de noter que cette perte nette de bien-être représente un coût social lié à la politique de taxation ou à toute autre politique qui réduit les quantités échangées sur le marché. Cette perte nette peut être considérée comme une inefficacité économique résultant de la distorsion introduite par la politique. Cela souligne l'importance d'évaluer attentivement les effets globaux sur le surplus total lors de la mise en place de politiques économiques afin de minimiser ces pertes nettes de bien-être.[[Fichier:Surplus du consommateur et du producteur intuition 1.png|400px|vignette|centré]]


== Exemple: marché de la viande d’agneau ==
== Exemple: marché de la viande d’agneau ==
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== Taxes et élasticités ==
== Taxes et élasticités ==
Le coût social dépend des ajustements des quantités échangées après l’introduction de la taxe. Et cela dépend des élasticités-prix de la demande et de l’offre.
Le coût social d'une taxe dépend des ajustements des quantités échangées sur le marché après son introduction, et ces ajustements sont influencés par les élasticités-prix de la demande et de l'offre.
 
Les élasticités-prix mesurent la sensibilité de la demande et de l'offre aux variations de prix. Plus les élasticités-prix de la demande et de l'offre sont élevées, plus les quantités échangées sont sensibles aux changements de prix.
 
Lorsqu'une taxe est introduite, elle entraîne généralement une augmentation du prix payé par les consommateurs et une diminution du prix reçu par les producteurs. Les ajustements des quantités échangées après l'introduction de la taxe dépendent de la réaction des consommateurs et des producteurs à ces changements de prix.
 
Si la demande et l'offre sont élastiques, c'est-à-dire que les quantités échangées sont fortement sensibles aux variations de prix, la réduction des quantités échangées suite à l'introduction de la taxe sera plus importante. Cela entraînera une plus grande diminution du bien-être global, représentée par une plus grande surface de perte nette (C+E) dans le graphique.
 
En revanche, si la demande et l'offre sont inélastiques, c'est-à-dire que les quantités échangées sont moins sensibles aux variations de prix, la réduction des quantités échangées après l'introduction de la taxe sera moins importante. Cela entraînera une diminution relativement plus faible du bien-être global, représentée par une surface de perte nette (C+E) plus petite dans le graphique.
 
Il est donc important de prendre en compte les élasticités-prix de la demande et de l'offre pour évaluer l'impact d'une taxe sur le bien-être global et le coût social associé. Les politiques fiscales doivent être conçues de manière à minimiser ces pertes nettes de bien-être, en tenant compte des caractéristiques spécifiques du marché concerné.
 
Pour un niveau de revenu donné, le gouvernement peut avoir intérêt à collecter du revenu là où les élasticités-prix de la demande et de l'offre sont les moins grandes. Cela s'explique par le fait que les élasticités influencent l'ampleur des ajustements des quantités échangées et donc l'impact sur le bien-être global et le coût social.
 
Lorsque les élasticités-prix sont faibles, les quantités échangées sont moins sensibles aux variations de prix. Cela signifie que l'introduction d'une taxe aura un impact relativement plus faible sur les quantités échangées et donc sur le bien-être global de la société.


Plus grande est l’élasticité prix de la demande ou de l’offre et plus grande va être la réduction des quantités échangées suite à l’introduction de la taxe, et donc plus grand va être le coût social de cette taxe (la surface C+E dans le graphique précédant).
En choisissant de taxer des biens ou des services avec des élasticités-prix plus faibles, le gouvernement peut minimiser les perturbations économiques et les pertes nettes de bien-être associées à la taxation. Cela permet de réduire le coût social de la taxe pour un niveau de revenu donné.


Pour un niveau de revenu donné, le gouvernement aura intérêt à collecter du revenu là où les élasticités sont les moins grandes.
Cependant, il est important de noter que d'autres considérations, telles que l'équité fiscale et les objectifs sociaux, peuvent également influencer les choix de taxation du gouvernement. Le gouvernement doit équilibrer différents objectifs, tels que la maximisation du revenu fiscal, l'efficacité économique et l'équité, pour concevoir une structure de taxation optimale.


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L'analyse des élasticités-prix et des impacts sur le bien-être global joue un rôle essentiel dans la prise de décision en matière de politique fiscale, en aidant à évaluer les conséquences économiques et sociales des différentes options de taxation.<gallery mode="packed" widths="200px" heights="200px">
surplus Taxes et élasticités 1.png|Demande et offre inélastiques.
surplus Taxes et élasticités 1.png|Demande et offre inélastiques.
surplus Taxes et élasticités 2.png|Demande et offre élastiques.  
surplus Taxes et élasticités 2.png|Demande et offre élastiques.  

Version du 22 mai 2023 à 22:49


L'économie du bien-être, également connue sous le nom d'économie du welfare, sert à évaluer si l'allocation des ressources par le marché est souhaitable. Son objectif principal est de mesurer les avantages que les consommateurs et les producteurs tirent de leur participation au marché, et de déterminer si le mécanisme du marché permet de maximiser ces avantages. En d'autres termes, elle examine si le marché est réellement efficace pour allouer les ressources limitées. Cette approche va au-delà de l'analyse positive pour aborder des considérations normatives, c'est-à-dire ce qui devrait être.

Pour ce faire, nous introduisons d'abord les concepts de surplus des consommateurs et de surplus des producteurs, qui permettent d'évaluer les avantages que ces acteurs tirent de leur participation au marché. Nous constaterons que, lorsqu'il fonctionne de manière optimale, c'est-à-dire sans imperfections, le marché permet une allocation des ressources qui maximise le bien-être global de la société, représenté par la somme du surplus des consommateurs et du surplus des producteurs.

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Surplus du consommateur et du producteur

Le surplus du consommateur et du producteur sont des concepts clés utilisés dans l'économie du bien-être pour évaluer les bénéfices générés par le fonctionnement du marché.

Le surplus du consommateur représente la différence entre la valeur qu'un consommateur est prêt à payer pour un bien ou un service et le prix effectivement payé. Il mesure donc la satisfaction supplémentaire que le consommateur obtient en réalisant l'échange sur le marché. Le surplus du producteur, quant à lui, correspond à la différence entre le prix de vente d'un bien ou d'un service et le coût de production. Il représente donc le bénéfice supplémentaire que le producteur réalise grâce à la vente de ses produits sur le marché.

En somme, le surplus du consommateur et du producteur permettent de quantifier les avantages économiques obtenus respectivement par les consommateurs et les producteurs grâce à leur participation au marché. L'économie du bien-être utilise ces mesures pour évaluer l'efficacité et la pertinence de l'allocation des ressources réalisée par le mécanisme du marché.

Demande

Le surplus du consommateur est une mesure du bénéfice que le consommateur obtient de sa participation sur le marché. Il est calculé en soustrayant le prix effectivement payé pour acquérir un bien du montant qu'il était prêt à payer, c'est-à-dire son prix de réserve.

En d'autres termes, le surplus du consommateur représente la différence positive entre la valeur perçue du bien ou du service par le consommateur et le montant qu'il a réellement dépensé pour l'obtenir. Il quantifie donc la satisfaction supplémentaire ou le gain économique que le consommateur réalise grâce à l'échange sur le marché. Plus le surplus du consommateur est élevé, plus le consommateur bénéficie de l'échange et de sa participation au marché.

Surplus conso prod demande.png

Courbe de demande agrégée

La courbe de demande agrégée représente la relation entre le niveau agrégé de demande d'un bien ou d'un service et son prix sur l'ensemble du marché. Elle illustre la quantité totale de ce bien ou service que les consommateurs sont prêts à acheter à différents niveaux de prix.

La courbe de demande agrégée est généralement décroissante, ce qui signifie que lorsque le prix d'un bien ou d'un service baisse, la quantité demandée augmente, et vice versa. Cela reflète le comportement habituel des consommateurs selon lequel ils ont tendance à acheter davantage d'un bien lorsqu'il est moins cher.

La forme de la courbe de demande agrégée dépend de divers facteurs, tels que les préférences des consommateurs, les revenus, les prix des biens substituts ou complémentaires, les tendances démographiques, les politiques gouvernementales, etc. Un changement dans l'un de ces facteurs peut entraîner un déplacement de la courbe de demande agrégée, modifiant ainsi la quantité demandée à chaque niveau de prix.

La courbe de demande agrégée est un outil essentiel en économie pour comprendre les comportements des consommateurs et analyser les effets des changements de prix sur la demande globale d'un bien ou d'un service.

Surplus courbe de demande agrégée.png

Surplus du consommateur

Le surplus du consommateur est une mesure qui évalue le bénéfice ou le gain net qu'un consommateur tire de l'achat d'un bien ou d'un service sur le marché. Il est calculé en comparant la valeur subjective que le consommateur attribue au bien avec le prix réellement payé pour l'obtenir.

Le surplus du consommateur représente la différence positive entre la valeur perçue du bien par le consommateur (également appelée prix de réserve ou valeur maximale qu'il est prêt à payer) et le prix effectivement payé pour l'acquérir. En d'autres termes, c'est la mesure de la satisfaction supplémentaire que le consommateur obtient en réalisant l'échange sur le marché.

Lorsque le prix auquel le bien est proposé est inférieur au prix de réserve du consommateur, un surplus du consommateur se produit. Cela signifie que le consommateur bénéficie d'un gain économique en obtenant le bien à un prix inférieur à ce qu'il était prêt à payer. Le surplus du consommateur peut être interprété comme une mesure de la valeur excédentaire que le consommateur perçoit à travers son interaction avec le marché.

Le calcul du surplus du consommateur peut être effectué en utilisant la courbe de demande, où la différence entre le prix de réserve et le prix effectif est multipliée par la quantité achetée. Il est important de noter que le surplus du consommateur peut varier en fonction des fluctuations des prix et de la quantité de biens disponibles sur le marché.

Surplus consommateur 1.png
Surplus consommateur 2.png

La surface située sous la courbe de demande et au-dessus du prix du marché représente effectivement le surplus du consommateur. Cette mesure est utilisée pour quantifier le bénéfice ou le bien-être que les consommateurs obtiennent de leur participation au marché.

En calculant cette surface, on évalue la différence entre la valeur que les consommateurs attribuent au bien (leur prix de réserve ou la valeur maximale qu'ils sont prêts à payer) et le montant réellement payé pour l'acquérir. Cette différence représente le gain économique supplémentaire ou la satisfaction supplémentaire que les consommateurs réalisent grâce à l'échange sur le marché.

En d'autres termes, le surplus du consommateur correspond à la valeur perçue du bien par les consommateurs moins le montant qu'ils ont effectivement dépensé pour l'obtenir. Cette mesure permet de quantifier le bénéfice net ou le gain que les consommateurs tirent de leur participation au marché.

Surplus consommateur 3.png

Changement du surplus du consommateur

Lorsqu'il y a un changement de prix sur le marché, le surplus du consommateur, qui représente le bien-être des consommateurs, peut également changer. Ce changement peut être quantifié en calculant la surface située sous la courbe de demande entre les deux niveaux de prix.

Si le prix diminue, la quantité demandée augmente, ce qui entraîne une augmentation du surplus du consommateur. La surface supplémentaire créée entre la courbe de demande et le nouveau prix représente le gain de bien-être des consommateurs résultant de l'achat du bien à un prix plus bas.

Inversement, si le prix augmente, la quantité demandée diminue, ce qui entraîne une diminution du surplus du consommateur. La perte de bien-être des consommateurs peut être mesurée en calculant la surface retirée de la zone située sous la courbe de demande.

Ainsi, en analysant la surface en-dessous de la courbe de demande entre deux prix, on peut estimer la variation du surplus du consommateur et donc du bien-être des consommateurs résultant d'un changement de prix sur le marché. Cette mesure est essentielle pour évaluer l'impact des fluctuations des prix sur les consommateurs et analyser les effets des politiques ou des événements économiques sur leur bien-être.

Changement du surplus du producteur 1.png

Offre

Le surplus du producteur est une mesure du bénéfice ou du gain net qu'un producteur réalise grâce à sa participation sur le marché. Il est calculé en soustrayant le coût de production (également appelé prix de réserve) du revenu total qu'il perçoit grâce à la vente de ses biens ou services.

En d'autres termes, le surplus du producteur représente la différence positive entre le prix auquel le producteur vend ses biens ou services et le coût réel de production supporté pour les fabriquer. Il mesure donc le bénéfice économique supplémentaire ou le gain que le producteur réalise grâce à sa participation au marché.

Lorsque le prix de vente est supérieur au coût de production, un surplus du producteur se produit. Cela signifie que le producteur bénéficie d'un profit en vendant ses biens à un prix plus élevé que son coût de production. Le surplus du producteur peut être interprété comme une mesure de la valeur excédentaire que le producteur perçoit grâce à son activité sur le marché.

Le calcul du surplus du producteur peut être effectué en utilisant la courbe d'offre, où la différence entre le prix de vente et le coût de production est multipliée par la quantité vendue. Il est important de noter que le surplus du producteur peut varier en fonction des fluctuations des prix et des coûts de production.

Surplus conso prod demande 2.png

Courbe d’offre agrégé

La courbe d'offre agrégée représente la relation entre le niveau agrégé d'offre d'un bien ou d'un service et son prix sur l'ensemble du marché. Elle illustre la quantité totale de ce bien ou service que les producteurs sont prêts à offrir à différents niveaux de prix.

La courbe d'offre agrégée a généralement une pente positive, ce qui signifie que lorsque le prix d'un bien ou d'un service augmente, la quantité offerte augmente également. Cela reflète la logique économique selon laquelle les producteurs sont incités à offrir davantage d'un bien ou d'un service lorsque le prix est élevé, car cela leur permet de réaliser des bénéfices plus importants.

La forme de la courbe d'offre agrégée dépend de divers facteurs, tels que les coûts de production, les technologies disponibles, la disponibilité des facteurs de production, les politiques gouvernementales, etc. Un changement dans l'un de ces facteurs peut entraîner un déplacement de la courbe d'offre agrégée, modifiant ainsi la quantité offerte à chaque niveau de prix.

La courbe d'offre agrégée est un outil essentiel en économie pour comprendre les comportements des producteurs et analyser les effets des changements de prix sur l'offre globale d'un bien ou d'un service. Elle est utilisée en conjonction avec la courbe de demande agrégée pour déterminer l'équilibre du marché, où la quantité offerte et la quantité demandée se rencontrent.

Surplus cours d'offre agrégée 1.png

Surplus du producteur

Le surplus du producteur est une mesure du bénéfice ou du gain net qu'un producteur obtient de sa participation sur le marché. Il est calculé en soustrayant les coûts de production réels du revenu total que le producteur perçoit grâce à la vente de ses biens ou services.

Le surplus du producteur représente la différence positive entre le revenu obtenu grâce à la vente et les coûts de production encourus pour fabriquer les biens. En d'autres termes, il mesure le profit économique supplémentaire ou le gain que le producteur réalise grâce à son activité sur le marché.

Lorsque le revenu de vente est supérieur aux coûts de production, un surplus du producteur se produit. Cela signifie que le producteur réalise un bénéfice en vendant ses biens à un prix plus élevé que ses coûts de production. Le surplus du producteur peut être interprété comme une mesure de la valeur excédentaire que le producteur perçoit grâce à son activité sur le marché.

Le calcul du surplus du producteur peut être effectué en utilisant la courbe d'offre, où la différence entre le revenu de vente et les coûts de production est multipliée par la quantité vendue. Il est important de noter que le surplus du producteur peut varier en fonction des fluctuations des prix et des coûts de production.

Le surplus du producteur est un indicateur essentiel pour évaluer la rentabilité de l'activité économique d'un producteur et pour analyser les effets des changements de prix et de coûts sur son bien-être économique.

Surplus producteur 1.png

La surface située entre la courbe d'offre et le prix du marché mesure le surplus du producteur. Ce surplus représente la différence entre le montant total reçu par le producteur grâce à la vente de ses biens ou services et ses coûts de production.

En d'autres termes, le surplus du producteur est égal à la valeur des revenus de vente obtenus moins les coûts de production réels encourus pour fabriquer les biens. Cette mesure permet de quantifier le bénéfice économique supplémentaire ou le gain que le producteur réalise grâce à sa participation sur le marché.

Lorsque le prix de vente est supérieur aux coûts de production, il se crée un surplus du producteur. Cette situation signifie que le producteur réalise un profit en vendant ses biens à un prix supérieur à ses coûts de production. La surface située entre la courbe d'offre et le prix du marché représente cette valeur excédentaire ou le gain économique que le producteur perçoit grâce à son activité.

Il est important de noter que le surplus du producteur peut varier en fonction des fluctuations des prix et des coûts de production. Cette mesure est essentielle pour évaluer la rentabilité de l'activité économique d'un producteur et analyser l'impact des changements de prix et de coûts sur son bien-être économique.

Surplus producteur 2.png

Changement du surplus du producteur

Le changement dans le surplus du producteur suite à un changement de prix est en effet donné par la surface située au-dessus de la courbe d'offre entre les deux prix.

Lorsqu'il y a un changement de prix sur le marché, cela entraîne une variation de la quantité offerte par les producteurs. Si le prix augmente, la quantité offerte a tendance à augmenter, et si le prix diminue, la quantité offerte a tendance à diminuer.

La surface située au-dessus de la courbe d'offre entre les deux prix mesure le gain de bien-être des producteurs résultant de l'augmentation du prix. Cette surface représente le supplément de revenu que les producteurs obtiennent en vendant une quantité supérieure à un prix plus élevé.

Inversement, si le prix diminue, la surface située au-dessus de la courbe d'offre entre les deux prix représente la perte de bien-être des producteurs. Elle mesure la diminution du revenu que les producteurs subissent en vendant une quantité moindre à un prix inférieur.

En résumé, la variation du surplus du producteur due à un changement de prix est donnée par la surface au-dessus de la courbe d'offre entre les deux niveaux de prix. Cette mesure est importante pour comprendre l'impact des fluctuations des prix sur les producteurs et analyser les effets des politiques ou des événements économiques sur leur bien-être économique.

Changement du surplus du producteur 2.png

Efficience du marché

Surplus total

L'efficacité de l'allocation des ressources par le marché peut être évaluée en analysant le surplus total, qui est la somme du surplus du consommateur et du surplus du producteur.

Le surplus du consommateur (SC) mesure le bénéfice que les consommateurs tirent de leur participation au marché, en soustrayant le prix payé du bien de sa valeur pour le consommateur.

Le surplus du producteur (SP) quantifie le bénéfice que les producteurs retirent de leur participation au marché, en soustrayant le coût de production du prix reçu pour le bien.

Le surplus total est obtenu en additionnant le surplus du consommateur et le surplus du producteur : Surplus total = Surplus consommateur + Surplus producteur = Valeur pour le consommateur - Prix payé + Prix reçu - Coût de production.

À l'équilibre du marché, où le prix payé est égal au prix reçu, cette équation se simplifie à : Surplus total = Valeur pour le consommateur - Coût de production.

L'allocation des ressources par le marché est considérée comme efficiente lorsque le surplus total est maximisé. Cela signifie que la quantité et la répartition des biens et services sont telles que la valeur pour les consommateurs est maximisée tout en minimisant les coûts de production.

En d'autres termes, l'efficacité du marché se produit lorsque l'allocation des ressources permet d'atteindre le niveau optimal de satisfaction des consommateurs et de rentabilité des producteurs. C'est une condition souhaitable pour maximiser le bien-être économique de la société dans son ensemble.

Surplus total 1.png

Exemple : marché de la viande d’agneau

Marché de la viande d’agneau 1.png
et

Remarques

Trois remarques sur l’efficience du marché :

  1. Le marché alloue les quantités offertes aux acheteurs qui attribuent une valeur plus élevée, mesurée par leur volonté à payer. Cela signifie que les biens ou services sont attribués à ceux qui les valorisent le plus, ce qui permet de maximiser la satisfaction des consommateurs. Le marché permet ainsi une allocation efficiente des ressources en répondant aux préférences individuelles des acheteurs.
  2. Le marché alloue les quantités demandées aux producteurs les plus efficients, c'est-à-dire ceux qui ont les coûts de production les plus bas. Les producteurs les plus efficaces ont un avantage compétitif et sont en mesure de proposer des biens ou services à des prix plus bas, ce qui leur permet de satisfaire une plus grande part de la demande. Cela favorise l'efficience en encourageant la production par les producteurs les plus performants.
  3. Lorsque le marché fonctionne de manière concurrentielle et sans entraves, il tend à maximiser le surplus total, qui est la somme du surplus du consommateur et du surplus du producteur. Cela signifie que le marché, laissé à lui-même, aboutit à une allocation des ressources qui maximise le bien-être global de la société. Les échanges volontaires entre les acheteurs et les vendeurs se traduisent par des avantages mutuels et une utilisation efficiente des ressources disponibles.

e la situation d'équilibre. L'efficience économique se concentre sur l'allocation optimale des ressources pour maximiser le bien-être global, sans prendre en compte la répartition des bénéfices et des charges entre les différents acteurs.

Il est important de reconnaître que le marché peut présenter certaines limites et imperfections qui peuvent affecter l'efficience et l'équité. Voici quelques exemples de limites du laissez-faire et du fonctionnement du marché :

  1. Externalités : Les externalités désignent les effets positifs ou négatifs d'une activité économique qui ne sont pas pris en compte dans les décisions des agents économiques. Par exemple, la pollution générée par une entreprise peut avoir des coûts environnementaux qui ne sont pas internalisés dans le prix du bien ou du service, ce qui peut conduire à une allocation inefficace des ressources.
  2. Biens publics : Les biens publics sont des biens non exclusifs et non rivaux, tels que les infrastructures publiques ou la défense nationale. Ils peuvent être sous-produits par le marché, car il est difficile de facturer individuellement les utilisateurs et de garantir une offre suffisante. Cela peut entraîner une allocation inefficace des ressources et nécessite souvent une intervention gouvernementale.
  3. Pouvoir de marché : Lorsqu'une entreprise ou un groupe restreint d'entreprises a un pouvoir de marché significatif, cela peut entraîner des distorsions de la concurrence et une allocation inefficace des ressources. Les entreprises peuvent fixer des prix élevés, réduire la qualité des produits ou limiter l'innovation, ce qui peut nuire au bien-être des consommateurs.
  4. Inégalités de revenu et de richesse : Le fonctionnement du marché peut conduire à des inégalités de revenu et de richesse. Les personnes ou les groupes qui ont initialement plus de ressources peuvent bénéficier davantage des opportunités du marché, tandis que d'autres peuvent se retrouver dans une situation désavantageuse. Cela soulève des questions d'équité et peut nécessiter des interventions pour réduire les inégalités.

Ces limites ne remettent pas en question l'efficacité du marché dans de nombreux cas, mais soulignent les situations où une intervention ou une régulation peut être nécessaire pour corriger les imperfections et atteindre des objectifs d'équité ou d'autres considérations sociales.

  • a) Concurrence imparfaite : Dans de nombreux marchés, la concurrence n'est pas parfaite, ce qui signifie qu'il existe des barrières à l'entrée, des monopoles ou des oligopoles. Cela peut entraîner une allocation inefficace des ressources, des prix plus élevés et une diminution de la quantité produite par rapport à une situation de concurrence parfaite.
  • b) Externalités positives ou négatives : Les externalités sont des effets qui ne sont pas pris en compte dans les décisions individuelles des agents économiques. Les externalités positives, comme la recherche et développement, peuvent mener à une sous-production par rapport à l'optimum social. Les externalités négatives, comme la pollution, peuvent conduire à une surproduction et à une utilisation excessive des ressources.
  • c) Biens publics : Les biens publics sont des biens non exclusifs et non rivaux, ce qui signifie que leur consommation par un individu ne diminue pas la disponibilité pour les autres. En raison de leur nature, les biens publics peuvent être sous-produits par le marché car il est difficile de facturer individuellement les utilisateurs et de garantir une offre suffisante.
  • d) Problèmes d'inégalité : Les marchés peuvent également conduire à des inégalités de revenu et de richesse, où certains individus ou groupes ont un accès et des opportunités limités en raison de facteurs tels que l'éducation, la discrimination ou les disparités économiques. Ces inégalités peuvent affecter la répartition des ressources et remettre en question l'équité du système économique.

Ces failles de marché nécessitent souvent des interventions ou des régulations pour corriger les inefficiences et les inégalités qui en résultent. Les gouvernements et d'autres institutions peuvent jouer un rôle pour promouvoir la concurrence, réguler les externalités, fournir des biens publics et atténuer les problèmes d'inégalité afin de favoriser un fonctionnement plus équilibré et juste de l'économie.

Les gouvernements peuvent également présenter des failles et des inefficiences dans leur fonctionnement. Il est important de reconnaître que ni le marché ni le gouvernement ne sont parfaits et qu'ils peuvent tous deux être sujets à des problèmes. Les failles du gouvernement peuvent se manifester de différentes manières :

  1. Intervention excessive : Les gouvernements peuvent intervenir de manière excessive dans l'économie, ce qui peut entraîner une bureaucratie excessive, des réglementations trop lourdes, des restrictions excessives sur le marché, ce qui peut entraver l'efficacité économique et la croissance.
  2. Capture réglementaire : Les intérêts particuliers peuvent exercer une influence indue sur les politiques gouvernementales, ce qui peut conduire à des réglementations et des politiques qui favorisent certains groupes ou entreprises au détriment de l'intérêt général. Cela peut entraîner des distorsions et des inefficiences sur le marché.
  3. Corruption : La corruption au sein du gouvernement peut entraîner une allocation inefficace des ressources, une mauvaise gestion des fonds publics et des distorsions sur le marché. Elle peut également affecter l'équité et la confiance dans les institutions.
  4. Déficits budgétaires et mauvaise gestion des finances publiques : Une mauvaise gestion des finances publiques, des déficits budgétaires excessifs et une dette publique élevée peuvent entraîner des problèmes économiques, des pressions inflationnistes et des inefficiences.

Il est donc important de reconnaître que tant le marché que le gouvernement peuvent présenter des failles et des limites. Les approches économiques et politiques doivent être équilibrées et tenir compte de ces réalités pour viser à améliorer l'efficacité économique tout en garantissant l'équité sociale et la stabilité. Les débats et discussions sur ces questions sont essentiels pour trouver des solutions optimales et pour continuer à améliorer les systèmes économiques et politiques.

Application : Taxation

Introduction

La taxation a un impact sur le bien-être, le revenu du gouvernement et peut être utilisée pour minimiser le coût social pour un niveau de revenu du gouvernement donné. Voici les points clés à retenir :

  1. Impact sur le bien-être (ou surplus total) :
    • Lorsqu'une taxe est introduite, elle réduit les quantités échangées sur le marché, entraînant une diminution du surplus du consommateur (SC) et du surplus du producteur (SP).
    • Le bien-être total, représenté par la somme du SC et du SP, diminue en raison de la taxe. La réduction du bien-être dépend des élasticités-prix de l'offre et de la demande du marché.
  2. Incidence indépendante du destinataire de la taxe :
    • L'incidence de la taxe, c'est-à-dire la part de la taxe supportée par les consommateurs et les producteurs, ne dépend pas de la façon dont la taxe est répartie entre eux.
    • L'incidence dépend des élasticités-prix de l'offre et de la demande. Si l'offre ou la demande est inélastique, la part de la taxe supportée par cette partie du marché est plus importante.
  3. Structure de taxation et minimisation du coût social :
    • Lorsque le gouvernement souhaite atteindre un certain niveau de revenu, il peut choisir différentes structures de taxation pour minimiser le coût social, c'est-à-dire la perte de bien-être liée à la taxe.
    • Pour minimiser le coût social, il est généralement préférable de taxer des biens dont l'offre et la demande sont moins élastiques, car cela permet de réduire la distorsion économique et la perte de bien-être associée à la taxe.
    • En évitant de taxer des biens avec des élasticités-prix élevées, il est possible de limiter la réduction du bien-être total tout en générant un niveau de revenu du gouvernement souhaité.

Ces principes sont étudiés en finance publique pour comprendre l'impact des taxes sur l'économie et pour concevoir des politiques fiscales efficaces en fonction des objectifs gouvernementaux et des considérations économiques.

Le coût social des taxes

Le coût social des taxes est indépendant de la manière dont la taxe est répartie entre les consommateurs et les producteurs. Peu importe qui paie effectivement la taxe, qu'il s'agisse des consommateurs ou des producteurs, l'impact global sur le marché, les prix et les quantités sera identique.

Lorsqu'une taxe est imposée, qu'elle soit perçue auprès des consommateurs ou des producteurs, elle entraîne une diminution de la taille du marché. Cela se traduit par une réduction des quantités échangées sur le marché et une modification des prix.

Le coût social de la taxe fait référence à la perte de bien-être subie par la société dans son ensemble en raison de l'introduction de la taxe. Cette perte de bien-être est mesurée par la diminution du surplus total, qui est la somme du surplus du consommateur et du surplus du producteur.

Peu importe qui paie effectivement la taxe, le coût social reste le même. La réduction du surplus total, et donc le coût social, dépend des élasticités-prix de l'offre et de la demande du marché. Cela signifie que l'impact global de la taxe sur le bien-être et le coût social sera le même, quel que soit le destinataire de la taxe.

Bien que l'impact global sur les prix et les quantités soit le même, la répartition de la charge fiscale entre les consommateurs et les producteurs peut avoir des implications sur la répartition du fardeau et la distribution des revenus. Cela peut avoir des implications sur l'équité et les considérations sociales, mais n'affecte pas le coût social global de la taxe.

Cout social des taxes.png

Revenu du gouvernement

Le gouvernement collecte en effet du revenu grâce à la taxation. Le revenu du gouvernement (SG) est calculé en multipliant le montant de la taxe par les quantités échangées sur le marché.

Le revenu du gouvernement peut être déterminé en multipliant le montant de la taxe (exprimé en CHF/kilos) par les quantités de biens ou de services vendus (exprimées en kilos). Cela permet de quantifier le montant total perçu par le gouvernement grâce à la taxation.

L'équation pour calculer le revenu du gouvernement est donc :

Revenu Gouvernement (SG) = Taxe x Quantités échangées

Ce revenu est une source de financement pour le gouvernement et peut être utilisé pour financer les dépenses publiques, les services gouvernementaux, les programmes sociaux, l'infrastructure, etc.

Il est important de noter que le revenu du gouvernement dépend du niveau de taxe imposé et des quantités échangées sur le marché. Une augmentation de la taxe ou une augmentation des quantités échangées peut entraîner une augmentation du revenu du gouvernement, tandis qu'une diminution de la taxe ou des quantités échangées peut entraîner une diminution du revenu du gouvernement.

L'analyse du revenu du gouvernement est essentielle en finance publique pour évaluer l'impact fiscal des politiques de taxation, comprendre la capacité du gouvernement à générer des revenus et prendre des décisions budgétaires éclairées.

Revenu du gouvernement surplus 1.png

Effet net sur le surplus total

L'effet net sur le surplus total, également appelé effet global ou effet combiné, fait référence à l'impact global d'une politique économique ou d'un changement sur le bien-être de la société, mesuré par la variation du surplus total.

Lorsque l'on étudie les politiques économiques, telles que l'introduction d'une taxe, il est important d'évaluer l'effet net sur le surplus total pour comprendre l'impact global sur le bien-être des consommateurs et des producteurs.

L'effet net sur le surplus total prend en compte à la fois les effets sur le surplus du consommateur (SC) et le surplus du producteur (SP). Si l'effet combiné est positif, cela signifie que le surplus total a augmenté, ce qui indique une amélioration du bien-être global de la société. En revanche, si l'effet combiné est négatif, cela signifie que le surplus total a diminué, ce qui indique une détérioration du bien-être global.

Dans le cas d'une taxe, par exemple, l'introduction de celle-ci réduit généralement le surplus du consommateur en augmentant le prix payé par les consommateurs. De même, elle peut réduire le surplus du producteur en diminuant le prix reçu par les producteurs. Cependant, l'effet net sur le surplus total dépendra des élasticités-prix de l'offre et de la demande, ainsi que de la manière dont la taxe est répartie entre les consommateurs et les producteurs.

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Intuition

Lorsqu'il y a une réduction des quantités échangées sur le marché en raison d'une politique telle qu'une taxe, il peut y avoir une différence entre le bénéfice pour les consommateurs (surplus du consommateur) et le coût de production des producteurs (surplus du producteur). Cette différence représente une perte nette de bien-être pour la société.

En effet, si les quantités échangées sont réduites en raison de la taxe, certains échanges bénéfiques pour les consommateurs et les producteurs ne se produiront pas. Les consommateurs ne pourront pas profiter pleinement de la valeur qu'ils attribuent au bien (mesurée par leur volonté à payer) et les producteurs ne pourront pas vendre leur production au prix qu'ils seraient prêts à accepter (coût de production). Cette différence entre le bénéfice pour les consommateurs et le coût de production des producteurs n'est pas captée par le gouvernement sous forme de revenu fiscal.

Il est important de noter que cette perte nette de bien-être représente un coût social lié à la politique de taxation ou à toute autre politique qui réduit les quantités échangées sur le marché. Cette perte nette peut être considérée comme une inefficacité économique résultant de la distorsion introduite par la politique. Cela souligne l'importance d'évaluer attentivement les effets globaux sur le surplus total lors de la mise en place de politiques économiques afin de minimiser ces pertes nettes de bien-être.

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Exemple: marché de la viande d’agneau

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Taxes et élasticités

Le coût social d'une taxe dépend des ajustements des quantités échangées sur le marché après son introduction, et ces ajustements sont influencés par les élasticités-prix de la demande et de l'offre.

Les élasticités-prix mesurent la sensibilité de la demande et de l'offre aux variations de prix. Plus les élasticités-prix de la demande et de l'offre sont élevées, plus les quantités échangées sont sensibles aux changements de prix.

Lorsqu'une taxe est introduite, elle entraîne généralement une augmentation du prix payé par les consommateurs et une diminution du prix reçu par les producteurs. Les ajustements des quantités échangées après l'introduction de la taxe dépendent de la réaction des consommateurs et des producteurs à ces changements de prix.

Si la demande et l'offre sont élastiques, c'est-à-dire que les quantités échangées sont fortement sensibles aux variations de prix, la réduction des quantités échangées suite à l'introduction de la taxe sera plus importante. Cela entraînera une plus grande diminution du bien-être global, représentée par une plus grande surface de perte nette (C+E) dans le graphique.

En revanche, si la demande et l'offre sont inélastiques, c'est-à-dire que les quantités échangées sont moins sensibles aux variations de prix, la réduction des quantités échangées après l'introduction de la taxe sera moins importante. Cela entraînera une diminution relativement plus faible du bien-être global, représentée par une surface de perte nette (C+E) plus petite dans le graphique.

Il est donc important de prendre en compte les élasticités-prix de la demande et de l'offre pour évaluer l'impact d'une taxe sur le bien-être global et le coût social associé. Les politiques fiscales doivent être conçues de manière à minimiser ces pertes nettes de bien-être, en tenant compte des caractéristiques spécifiques du marché concerné.

Pour un niveau de revenu donné, le gouvernement peut avoir intérêt à collecter du revenu là où les élasticités-prix de la demande et de l'offre sont les moins grandes. Cela s'explique par le fait que les élasticités influencent l'ampleur des ajustements des quantités échangées et donc l'impact sur le bien-être global et le coût social.

Lorsque les élasticités-prix sont faibles, les quantités échangées sont moins sensibles aux variations de prix. Cela signifie que l'introduction d'une taxe aura un impact relativement plus faible sur les quantités échangées et donc sur le bien-être global de la société.

En choisissant de taxer des biens ou des services avec des élasticités-prix plus faibles, le gouvernement peut minimiser les perturbations économiques et les pertes nettes de bien-être associées à la taxation. Cela permet de réduire le coût social de la taxe pour un niveau de revenu donné.

Cependant, il est important de noter que d'autres considérations, telles que l'équité fiscale et les objectifs sociaux, peuvent également influencer les choix de taxation du gouvernement. Le gouvernement doit équilibrer différents objectifs, tels que la maximisation du revenu fiscal, l'efficacité économique et l'équité, pour concevoir une structure de taxation optimale.

L'analyse des élasticités-prix et des impacts sur le bien-être global joue un rôle essentiel dans la prise de décision en matière de politique fiscale, en aidant à évaluer les conséquences économiques et sociales des différentes options de taxation.

Taxe forfaitaire

La manière la plus efficiente de collecter des taxes est d’introduire une taxe forfaitaire ou lump sum tax (poll tax de Margaret Thatcher à la fin des années 80s). Une taxe forfaitaire n’affecte pas le comportement de consommation ou production des individus (que je consomme ou pas une unité supplémentaire je devrais payer la taxe; que je travaille ou pas je dois payer la taxe, que je produise ou pas le bien je dois payer la taxe, etc.).

Le coût administratif est aussi très petit (si on arrive à identifier les individus sans difficulté). Pas besoin de comptables ou de codes de taxation compliqué.

Problème de la taxe lump sum: elle n’est pas très équitable. Quel que soit leur revenu ou leur consommation, les individus paient le même montant...

Il y a tout de même un consensus qui émerge parmi les économistes sur le système de taxation et de redistribution du revenue: il vaut mieux avoir un système de taxation qui n’est pas très progressif pour ne pas affecter les incitations des individus à travailler (générer du revenu) et réaliser les politiques de redistribution par la dépense du gouvernement plutôt que par la taxation.

Plein d'autres applications possibles…

Dans ce chapitre nous avons utilisé le concept de surplus du consommateur et du producteur pour faire l'analyse de bien-être de l'introduction d'une taxe indirecte. Ce même type d'analyse peut être employé pour évaluer l'impact de bien-être de toute autre sorte de choc ou d'intervention sur le marché :

  • l'introduction d'un prix minimum provoque une redistribution (transfert) de surplus des consommateurs vers les producteurs et génère une perte sèche pour la collectivité (montrez cela avec une analyse graphique) → application au salaire minimum.
  • l'introduction d'un prix maximum provoque une redistribution (transfert) de surplus des producteurs vers les consommateurs et génère une perte sèche pour la collectivité (montrez cela avec une analyse graphique) → application au loyers contrôlés.

Résumé

Surplus du consommateur (graphiquement: surface en-dessous de la courbe de demande et au dessus du prix).

Surplus du producteur (graphiquement: surface au dessus de la courbe d’offre et en-dessous du prix).

Une allocation des ressources qui maximise la somme du surplus du consommateur et du producteur (surplus total) est une allocation efficiente.

Le marché (et sa main invisible) maximise le surplus total et est donc efficient. On aurait pas besoin de la main plus visible du gouvernement.

Mais le marché ne fonctionne pas toujours parfaitement. En présence de failles de marché une meilleure allocation peut être obtenue si le gouvernement intervient dans le marché.

Une taxe réduit le SC et le SP d’un montant plus élevé que l’augmentation du revenu du gouvernement (coût social de la taxe ou perte sèche).

Les taxes ont un coût social plus petit pour un revenu collecté identique lorsqu’elles sont appliquées sur des marchés où la demande et/ou l’offre sont inélastiques.

Annexes

Références