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Cette interaction entre la contrainte budgétaire et les courbes d'indifférence est fondamentale pour dériver la courbe de demande du consommateur. La courbe de demande illustre comment la quantité demandée d'un bien varie en réponse à des changements dans son prix, en tenant compte de l'effet de substitution et de l'effet de revenu. Lorsque le prix d'un bien change, cela modifie la pente de la contrainte budgétaire, et donc le point de tangence avec les courbes d'indifférence se déplace, reflétant un changement dans la combinaison optimale de consommation.
Cette interaction entre la contrainte budgétaire et les courbes d'indifférence est fondamentale pour dériver la courbe de demande du consommateur. La courbe de demande illustre comment la quantité demandée d'un bien varie en réponse à des changements dans son prix, en tenant compte de l'effet de substitution et de l'effet de revenu. Lorsque le prix d'un bien change, cela modifie la pente de la contrainte budgétaire, et donc le point de tangence avec les courbes d'indifférence se déplace, reflétant un changement dans la combinaison optimale de consommation.


L'analyse graphique de l'optimisation sous contrainte fournit une méthode intuitive pour comprendre le comportement de choix du consommateur. Elle montre comment, en équilibrant les désirs et les ressources limitées, les individus parviennent à des décisions qui maximisent leur satisfaction dans le cadre de leurs contraintes budgétaires.[[Fichier:Choix du consommateur choix optimal 1.png|400px|vignette|centré]]
L'analyse graphique de l'optimisation sous contrainte fournit une méthode intuitive pour comprendre le comportement de choix du consommateur. Elle montre comment, en équilibrant les désirs et les ressources limitées, les individus parviennent à des décisions qui maximisent leur satisfaction dans le cadre de leurs contraintes budgétaires.[[Fichier:Choix du consommateur choix optimal 1.png|400px|vignette|centré]]L'image que vous avez partagée représente un graphique typique de la théorie du choix du consommateur en économie, illustrant l'optimisation sous contrainte budgétaire. Sur l'axe des abscisses, nous avons la quantité de kebabs, et sur l'axe des ordonnées, la quantité de bières. Les courbes représentent les courbes d'indifférence qui montrent différentes combinaisons de bières et de kebabs entre lesquelles le consommateur est indifférent, c'est-à-dire qu'il tire le même niveau d'utilité de chaque combinaison de points sur une même courbe.
 
La droite qui traverse le graphique est la contrainte budgétaire, indiquant toutes les combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avec son budget actuel. Les points A, B, C, D et E indiquent différents points de tangence entre les courbes d'indifférence et la contrainte budgétaire, représentant des paniers de consommation alternatifs qui sont atteignables et qui maximisent l'utilité du consommateur.
 
Le Taux Marginal de Substitution (TMS), noté sur le graphique, indique la quantité d'un bien que le consommateur est prêt à abandonner pour obtenir une unité supplémentaire de l'autre bien, tout en maintenant le même niveau d'utilité. Lorsque le TMS est supérieur au rapport des prix (Pb​Pk​​), cela signifie que le consommateur valorise une bière plus qu'un kebab, et vice versa.
 
Au point E, le TMS est égal au rapport des prix, ce qui indique que le consommateur substitue les bières et les kebabs de manière à ce que la perte d'utilité due à la consommation d'une unité de moins d'un bien soit exactement compensée par l'utilité gagnée en consommant une unité supplémentaire de l'autre bien. C'est ce point qui est généralement considéré comme le choix optimal du consommateur, car il maximise l'utilité compte tenu de la contrainte budgétaire.
 
Ce graphique est également utile pour analyser les effets des changements de prix ou de revenu. Par exemple, si le revenu du consommateur augmentait, la contrainte budgétaire se déplacerait vers l'extérieur, permettant d'atteindre des courbes d'indifférence plus élevées et donc un niveau d'utilité supérieur. Si le prix d'un des biens changeait, la pente de la contrainte budgétaire changerait, ce qui entraînerait un ajustement dans le choix optimal de consommation.
 
L'analyse graphique comme celle présentée dans l'image est un outil puissant pour comprendre la prise de décision des consommateurs et les implications des changements de politique économique sur la consommation individuelle.


== Interprétation ==
== Interprétation ==

Version du 16 février 2024 à 08:49


Le choix du consommateur dans l'économie repose sur la quête de maximiser son bien-être ou son utilité, tout en étant limité par les contraintes budgétaires. Cette théorie économique du choix du consommateur est essentielle pour comprendre comment les individus prennent des décisions concernant la consommation de biens et services. Elle repose sur l'idée que les consommateurs cherchent à obtenir la plus grande satisfaction possible de leur consommation, compte tenu de leur budget disponible.

L'utilité représente la satisfaction ou le bien-être tiré de la consommation, et elle varie selon les préférences individuelles. Les consommateurs sont confrontés à une contrainte budgétaire qui représente leurs limites financières, définies par leur revenu et les prix des biens et services. Cette contrainte influence directement les possibilités de consommation.

Les biens consommés peuvent être classifiés en plusieurs catégories en fonction de la manière dont la demande réagit aux variations de revenu et de prix. Par exemple, la demande pour des biens normaux augmente avec le revenu, tandis que celle pour des biens inférieurs diminue. Les biens de luxe et de première nécessité sont d'autres catégories définies par leur élasticité de demande relative au revenu.

Les variations de prix entraînent deux phénomènes principaux : l'effet de substitution, où les consommateurs optent pour des biens moins chers, et l'effet de revenu, qui reflète le changement de pouvoir d'achat dû aux modifications de prix. Ces effets expliquent comment les consommateurs ajustent leurs choix en réponse aux changements économiques.

Au-delà de la consommation immédiate, la théorie du choix du consommateur s'étend aux décisions intertemporelles, comme l'épargne et l'offre de travail. Les consommateurs planifient leur consommation sur le long terme, prenant en compte des facteurs comme les taux d'intérêt et l'inflation, pour répartir leur consommation de manière optimale au fil du temps.

La combinaison optimale de consommation, où les consommateurs atteignent le niveau le plus élevé d'utilité compte tenu de leur budget, est déterminée par le point de tangence entre la courbe d'indifférence et la ligne de contrainte budgétaire. Ce point illustre le compromis que les consommateurs doivent faire entre différents biens pour maximiser leur satisfaction.

La théorie du choix du consommateur offre un cadre pour analyser comment les individus prennent des décisions rationnelles en matière de consommation, d'offre de travail et d'épargne. Elle permet d'évaluer l'impact des politiques économiques sur le comportement des consommateurs et sur l'allocation des ressources dans l'économie, en soulignant l'importance des préférences individuelles, du revenu et des prix dans ces décisions.

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Optimisation sous contrainte et courbe de demande

La choix optimal

L'optimisation sous contrainte et la courbe de demande sont des concepts clés dans l'analyse du choix optimal du consommateur en économie. Ces idées nous permettent de comprendre comment, face à des ressources limitées, un individu peut faire des choix qui maximisent son bien-être ou son utilité. La visualisation de ce processus à travers une analyse graphique, qui combine la contrainte budgétaire et les courbes d'indifférence, fournit une illustration claire et directe de la prise de décision du consommateur.

La contrainte budgétaire représente les limitations financières auxquelles l'individu est soumis. Elle est déterminée par le revenu disponible et les prix des biens et services. Graphiquement, cette contrainte est représentée par une droite dont la pente est négative, reflétant le fait que pour acquérir plus d'un bien, le consommateur doit renoncer à une certaine quantité de l'autre bien, compte tenu de son budget limité.

Les courbes d'indifférence, d'autre part, illustrent les différentes combinaisons de biens entre lesquelles le consommateur est indifférent, c'est-à-dire les combinaisons qui lui procurent le même niveau d'utilité. Ces courbes sont généralement convexes par rapport à l'origine, indiquant que le consommateur est prêt à substituer un bien par un autre, mais avec un taux de substitution diminuant à mesure que la quantité d'un bien augmente.

Le choix optimal du consommateur est trouvé au point où la contrainte budgétaire est tangente à la courbe d'indifférence la plus élevée possible. Ce point de tangence représente la combinaison de biens qui maximise l'utilité du consommateur dans les limites de son budget. La courbe d'indifférence qui touche la contrainte budgétaire à ce point montre le niveau maximal d'utilité que le consommateur peut atteindre avec son revenu.

Cette interaction entre la contrainte budgétaire et les courbes d'indifférence est fondamentale pour dériver la courbe de demande du consommateur. La courbe de demande illustre comment la quantité demandée d'un bien varie en réponse à des changements dans son prix, en tenant compte de l'effet de substitution et de l'effet de revenu. Lorsque le prix d'un bien change, cela modifie la pente de la contrainte budgétaire, et donc le point de tangence avec les courbes d'indifférence se déplace, reflétant un changement dans la combinaison optimale de consommation.

L'analyse graphique de l'optimisation sous contrainte fournit une méthode intuitive pour comprendre le comportement de choix du consommateur. Elle montre comment, en équilibrant les désirs et les ressources limitées, les individus parviennent à des décisions qui maximisent leur satisfaction dans le cadre de leurs contraintes budgétaires.

Choix du consommateur choix optimal 1.png

L'image que vous avez partagée représente un graphique typique de la théorie du choix du consommateur en économie, illustrant l'optimisation sous contrainte budgétaire. Sur l'axe des abscisses, nous avons la quantité de kebabs, et sur l'axe des ordonnées, la quantité de bières. Les courbes représentent les courbes d'indifférence qui montrent différentes combinaisons de bières et de kebabs entre lesquelles le consommateur est indifférent, c'est-à-dire qu'il tire le même niveau d'utilité de chaque combinaison de points sur une même courbe.

La droite qui traverse le graphique est la contrainte budgétaire, indiquant toutes les combinaisons de bières et de kebabs que le consommateur peut se permettre avec son budget actuel. Les points A, B, C, D et E indiquent différents points de tangence entre les courbes d'indifférence et la contrainte budgétaire, représentant des paniers de consommation alternatifs qui sont atteignables et qui maximisent l'utilité du consommateur.

Le Taux Marginal de Substitution (TMS), noté sur le graphique, indique la quantité d'un bien que le consommateur est prêt à abandonner pour obtenir une unité supplémentaire de l'autre bien, tout en maintenant le même niveau d'utilité. Lorsque le TMS est supérieur au rapport des prix (Pb​Pk​​), cela signifie que le consommateur valorise une bière plus qu'un kebab, et vice versa.

Au point E, le TMS est égal au rapport des prix, ce qui indique que le consommateur substitue les bières et les kebabs de manière à ce que la perte d'utilité due à la consommation d'une unité de moins d'un bien soit exactement compensée par l'utilité gagnée en consommant une unité supplémentaire de l'autre bien. C'est ce point qui est généralement considéré comme le choix optimal du consommateur, car il maximise l'utilité compte tenu de la contrainte budgétaire.

Ce graphique est également utile pour analyser les effets des changements de prix ou de revenu. Par exemple, si le revenu du consommateur augmentait, la contrainte budgétaire se déplacerait vers l'extérieur, permettant d'atteindre des courbes d'indifférence plus élevées et donc un niveau d'utilité supérieur. Si le prix d'un des biens changeait, la pente de la contrainte budgétaire changerait, ce qui entraînerait un ajustement dans le choix optimal de consommation.

L'analyse graphique comme celle présentée dans l'image est un outil puissant pour comprendre la prise de décision des consommateurs et les implications des changements de politique économique sur la consommation individuelle.

Interprétation

Le panier est tel que la dépense est inférieure au revenu (il ne sera donc pas choisi par Amy).

Le panier n’est pas atteignable en l’état avec ce revenu.

Les paniers qui se trouvent le long de la contrainte budgétaire ne procurent

pas tous la même satisfaction à Amy.

Seul le panier maximise son bien-être, car le TmS (= taux d'échange "subjectif") en ce point est égal au prix relatif (= taux d’échange de marché) → la droite budgétaire est tangente à la courbe d’indifférence.

Le panier

  • respecte la contrainte,
  • mais se trouve sur une courbe d’indifférence plus proche de l’origine = niveau de bien-être inférieur;
  • le TmS y est plus grand que le taux d’échange: Amy peut accroître son bien-être en consommant davantage de kebabs.

Le panier

  • respecte aussi la contrainte,
  • mais se trouve sur une courbe d’indifférence plus proche de l’origine;
  • l’évaluation marginale subjective d’un kebab (le TmS) y est plus faible que le taux d’échange. Amy peut accroître sa satisfaction en réduisant sa consommation de kebabs.

Condition d'équilibre

L’équilibre se caractérise donc par l’égalité du TmS et du rapport des prix :

On peut également récrire cette équation d’équilibre comme suit :

Um de la dépense sur les kebabs = Um de la dépense sur les bières

En effet, nous indique combien d’unités du bien l’individu peut acheter avec un franc et, multiplié par l’utilité marginale d’une unité du bien, ce rapport nous donne l’utilité marginale d’un franc dépensé sur le bien en question.

À l’équilibre, un franc dépensé en kebabs et un franc dépensé en bières doivent rapporter le même bien-être additionnel.

Démonstration formelle

Le problème du consommateur peut s’écrire :

sous la contrainte:

Que l’on peut récrire en substituant par la contrainte dans  :

Le maximum s’obtient par le respect de la condition de premier ordre (CPO) :

Autrement dit:

.

Modification de l’équilibre

L’équilibre peut se modifier suite à des variations de l’environnement (exogène) de l’individu: variations du revenu et/ou variation des prix.

Le revenu peut varier: déplacement parallèle de la droite budgétaire vers l’extérieur (augmentation) ou l’intérieur (diminution).

Le prix d’un bien peut varier: la droite budgétaire pivote vers l’extérieur ou l’intérieur.

Analyse graphique en commençant par le revenu, et ensuite un prix.

NB: Bien entendu, prix et revenu peuvent varier simultanément.

∆R: biens normaux et inférieurs

La consommation d’un bien peut soit augmenter soit diminuer suite à une hausse de revenu.

Si suite à une hausse de revenu :

  • la consommation augmente, le bien est dit normal ();
  • la consommation diminue, le bien est dit inférieur ().

Exemples de biens inférieurs: repas de cafétéria, transports en commun, etc.

On distingue encore les biens normaux selon que :

  •  : biens de première nécessité = baisse de la part du bien dans la dépense totale (p.ex. alimentation);
  •  : biens de luxe = hausse de la part du bien dans la dépense totale (p.ex. loisirs, éducation).

Effet d’un changement de revenu

La courbe de revenu-consommation trace tous les choix (combinaisons optimales) du consommateur quand le revenu change. Ici les 2 biens sont normaux (leur demande augmente suite à l’augmentation du revenu) => la courbe de revenu- consommation a une pente positive

Choix consommateurs Effet d’un changement de revenu 1.png

Bien inférieur

Le kebab reste un bien normal, mais ici la bière est un bien inférieur (sa demande baisse quand le revenu augmente) => la courbe de revenu-consommation a une pente négative.

Choix consommateurs bien inférieur 1.png

Pour résumer

Choix consommateurs pour résumer 1.png

∆P: biens ordinaires et de Giffen

La consommation d’un bien peut soit augmenter soit (théoriquement) baisser suite à une baisse de prix.

Si suite à une baisse de prix :

  • la consommation augmente, le bien est dit ordinaire ();
  • la consommation baisse, le bien est dit de Giffen → cas théoriquement possible, mais difficile à vérifier empiriquement (cas des pommes de terre pendant la famine en Irlande).

NB: un bien normal ne peut pas être un bien de Giffen.

Parmi les biens ordinaires, si suite à la baisse du prix d'un bien :

  • la quantité demandée de l'autre bien baisse, on parle de biens substituts bruts;
  • la quantité demandée de l'autre bien augmente, on parle de biens compléments bruts.

Effet d’un changement de prix

Choix consommateurs Effet d’un changement de prix 1.png

Effets de revenu et de substitution

Lorsque le prix d’un bien varie, deux effets s’entremêlent. Supposons par exemple que le prix de la bière diminue. Cette baisse de prix engendre deux effets (décomposition de SLUTSTKY):

(i) un effet substitution = le consommateur va ajuster son choix et consommer plus de bières (vu que leur prix à baissé relativement au prix des kebabs);

(ii) un effet revenu (même si le revenu nominal n’a pas changé!) = le pouvoir d'achat du consommateur s'est accru et l'individu va donc pouvoir consommer plus des deux biens, si les biens sont normaux. [NB: avec une augmentation de prix, on aurait l’effet revenu allant en sens contraire.]

Trois cas possibles (cf. graphiques suivants):

  1. la bière est un bien normal → les deux effets vont dans le même sens et ils se renforcent et la quantité demandée de bières augmente suite à la baisse de 𝑃_𝑏;
  2. la bière est un bien inférieur → les deux effets vont en sens envers, mais l'effet revenu est moins fort que l'effet de substitution et la quantité demandée de bières augmente suite à la baisse de 𝑃_𝑏;
  3. idem au cas 2, mais l'effet revenu est plus fort que l'effet de substitution et la quantité demandée de bières baisse suite à la baisse de 𝑃_𝑏 (bien de Giffen).

Effet total d’une variation de prix

Effet total d'une variation de prix 1.png

Décomposition de Slutstky : bien ordinaire

(i) un effet de substitution: mouvement le long de la courbe d'indifférence initiale (niveau d'utilité constant);

(ii) un effet de revenu déplacement sur une courbe d'indifférence plus élevée (↑ pouvoir d'achat).

Dans cet exemple l'effet de revenu renforce l'effet de substitution.

Décomposition de Slutstky bien ordinaire 1.png

Décomposition de Slutstky : bien de Giffen

La bière est un bien inférieur: quand le revenu augmente, la consommation de bière baisse.

L'effet de revenu contraste et est plus fort que l'effet de substitution.

Décomposition de Slutstky bien de Giffen 1.png

Fondements microéconomiques de la courbe de demande

Demande individuelle pour les kebabs :

  • La loi de la demande qui avait été vue au cours introductif sur le marché postule que la quantité demandée varie inversement avec le prix du bien.
  • À ce stade, il devient possible de démontrer comment chaque individu exprime une demande pour chaque bien.

NB: si le bien est normal, sa courbe de demande est sûrement une fonction décroissante du prix.

Demande individuelle pour les kebabs 1.png

Agrégation de deux demandes individuelles :

  • Les individus ont tous des courbes de demande différentes selon leurs préférences et leur revenu. Pour agréger ces demandes, on additionne la quantité désirée par chacun à chaque niveau de prix. Le résultat est la demande totale du bien ou service.
  • À l'équilibre tous les consommateurs égalisent leur TmS au prix relatif : , où la bière fait office de numéraire et par commodité.
Agrégation de deux demandes individuelles 1.png

Demande de loisir et offre de travail

Le modèle d'offre de travail

La théorie du consommateur permet de comprendre le comportement d’offre de travail des ménages.

L’individu exprime des préférences sur le temps de loisir () et la consommation agrégée ().

On peut aussi supposer que le temps de travail est un “mal” → courbes d'indifférence croissantes si en fonction des heures de travail.

La contrainte de l’individu est que sa consommation, dont le prix est par commodité normalisé à 1, doit être égale à son revenu : , où indique le salaire unitaire et h le nombre d'heures de travail.

L’autre contrainte à laquelle l'individu est confronté est celle du temps total disponible (), qui se partage entre temps de loisir et temps de travail : .

La contrainte budgétaire peut aussi s’exprimer en fonction du temps de loisir : ou .

Arbitrage consommation/loisir

Si h↑, 𝐶 doit également ↑ pour dédommager l'individu et maintenir son niveau d'utilité constant.
Forme habituelle des courbes d'indifférence: 𝐶 et 𝑙 sont deux biens.

Lien entre le travail et le revenu non salarial

Le revenu salarial de la personne est endogène: il dépend de ses heures de travail (= choix de l'individu).

Ses ressources financières peuvent dériver aussi d'autres sources de revenu non salarial (loterie, héritage, pensions...). On peut donc se demander ce qui se passe si une autre source de revenu (non salarial) varie.

Avec un revenu non salarial, , la contrainte se déplace parallèlement vers le haut du montant de revenu supplémentaire:

ou

En théorie, les heures de travail pourraient augmenter si le loisir est un bien inférieur. Cependant, tous les résultats empiriques (et le bon sens) indiquent que le loisir est un bien normal => les heures de travail diminuent avec le revenu (cf graphique à la page suivante).

Variations du revenu non salariale

Choix consommateur Variations du revenu non salariale 1.png

Lien entre le travail et le salaire

Une variation du taux de salaire équivaut à un changement du prix du temps de loisir, qui devient plus cher avec une augmentation de .

L’effet net sur les heures de travail sera la résultante des deux effet de revenu et de substitution qui se combinent. Or, si on admet que le loisir est un bien normal, cela implique que les effets de revenu et de substitution sont nécessairement antagonistes: la hausse du revenu fait augmenter la demande de loisir et donc réduire l'offre de travail (effet de revenu), mais l'augmentation du prix du loisir en fait réduire sa demande (effet de substitution).

Cet effet a priori ambigu est en réalité dû à un troisième effet dit de dotation qui se rajoute à l'effet de revenu proprement dit: le temps de loisir reste toujours disponible quel que soit son prix et une hausse du taux de salaire correspond à un enrichissement de l'individu.

Deux cas possibles → cf. graphiques.

Augmentation du salaire : offre du travail croissant

Si l’individu souhaite augmenter son temps de travail, l’effet de substitution domine l’effet de revenu → OFFRE DE TRAVAIL CROISSANTE.

Choix du consommateur Augmentation du salaire offre du travail croissant.png

Augmentation du salaire : offre de travail décroissante

Si l’individu souhaite réduire son temps de travail, l’effet de revenu domine l’effet de substitution → OFFRE DE TRAVAIL DECROISSANTE.

Choix du consommateur Augmentation du salaire offre du travail décroissant.png

Choix intertemporel

Consommation et épargne

Le modèle du choix du consommateur permet aussi de modéliser le comportement d’épargne.

Pour cela, on fait l’hypothèse que l’individu vit deux périodes de sa vie et, si on fait abstraction du système public de pension, la contrainte de l’individu sur le cycle de vie sera :

  • une période d’activité quand il est jeune où il gagne un revenu et peut consommer ;
  • une période d’inactivité quand il est âgé et retraité, et consomme l’épargne de sa jeunesse, avec l’intérêt rapporté : .

On peut récrire la contrainte comme :

où () représente le prix relatif de la consommation présente (ou de jeunesse) par rapport à la consommation future (ou de vieillesse) => = coût d'opportunité de la consommation courante.

Consommation et épargne : équilibre

Choix du consommateur Consommation et épargne équilibre 1.png

Changement du taux d'intérêt

Plus le taux d’intérêt est élevé, plus la consommation courante est chère en termes de la consommation future (coût d’opportunité).

Cependant, comme pour l’offre de travail, la hausse du taux d’intérêt accroît aussi le revenu de l’épargne l’individu.

À nouveau, les deux effets de substitution et de revenu seront antagonistes, puisque :

  • La hausse du taux d’intérêt rend l’épargne attractive par rapport à la consommation (effet de substitution);
  • Le revenu plus élevé associé à cette hausse du revenu de l’épargne pousse l’individu à consommer davantage dans le temps présent (effet de revenu).

Deux cas possibles → cf. graphiques.

Augmentation du taux d’intérêt et décision d’épargne

Choix du consommateur Augmentation du taux d’intérêt et décision d’épargne 1.png

Résumé

Le consommateur optimise son choix en sélectionnant le point de sa contrainte budgétaire qui permet d’atteindre la courbe d’indifférence la plus éloignée de l'origine.

Lorsque le prix d’un bien diminue, l’impact sur le choix du consommateur peut être décomposé en un effet de revenu et un effet de substitution.

L’effet de revenu est la variation de la consommation due à l'augmentation de pouvoir d'achat provoqué par la baisse de prix. Il se traduit par un déplacement vers une courbe d’indifférence plus éloignée. Pour les biens normaux l’effet revenu est positif (la demande pour le bien augmente si le revenu augmente); pour le biens inférieurs l’effet revenu est négatif (la demande pour le bien augmente si le revenu diminue).

L’effet de substitution est la variation de la consommation due au changement de prix relatif qui incite l’individu à consommer davantage du bien devenu relativement moins cher. L’effet de substitution se traduit par un déplacement le long de la même courbe d'indifférence de départ.

La théorie du choix du consommateur permet aussi de comprendre :

  • comment les courbes de demande peuvent potentiellement être croissantes (biens de Giffen).
  • comment des salaires plus élevés peuvent faire augmenter ou diminuer la quantité de travail offerte.
  • comment des taux d’intérêt plus élevés peuvent conduire à une augmentation ou à une diminution de l’épargne.

Annexes

Références