中東の帝国と国家

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オスマン帝国

三大陸に急速に押し付けてローマを滅ぼそうとしている帝国だ。13世紀末に成立し、14世紀半ばにはヨーロッパの最初の領土を征服した。オスマン帝国はバルカン半島を占領し、イスタンブール(1453年)、1517年にはカイロ、1533年にはバグダッドを占領した。1529年にはウィーンの包囲に失敗し(1623年にも試みたが成功せず)、1571年にはレパントの戦いで敗北し、オスマン帝国の拡大は終わりを告げた。ロシア・オットマン戦争の終結と1774年のクチュク・カイナルジ条約の調印は、最初の領土損失と同時に、宗教的なカリフの正統性の源泉としての挿入をマークした。

1801年、イギリスとオスマントルコはフランス人をエジプトから追い出し、オスマントルコのパシャであるメフメット・アリを配置した。彼は帝国が衰退していることを知りながら、成長するエンパワーメントに進んだ。ナーダ(アラブのルネッサンス)を復活させる。1836年、息子のイブラヒム・パシャは屈服寸前のオスマン帝国を正面から攻撃します。3年後、オスマン帝国は、イギリス、オーストリア、ロシアからの圧力に続いて、平和条約に署名しなければならないイブラヒムによって流用された攻撃を実行します。イギリスはエジプト人から離れ、メフメット・アリとその子孫がエジプトを統治することを認めます。

ナポレオン・ボナパルトの登場は、オスマン帝国がいかに近代化に遅れをとっていたかを実感させた。1839年には、帝国の衰退に対抗するために、改革の期間であるタンジマット(トルコ語で「再編成」)が行われました。非ムスリム市民であるディミの組織が近代化され、ミレー(文化的自治を持つ共同体)が誕生しました。改革の第二波、市民権を生み出そうとする試み、共同体間の暴力。改革に敵対するように軍隊内で反乱が起こり、19世紀半ばから「若いオスマン」の結成につながる。1876年、タンジマットの集大成として、新スルタン・アブドゥルハミド2世がオスマン帝国初の君主制憲法を推進する。パン・イスラム教の登場:イスラム教の指導者や高官を招き、イスタンブールでの子供たちの訓練を提案する。2年後、国会閉鎖で憲法が破棄され、汎イスラム主義の拡大が再開される。近代化は必要だが、それはイスラム教の戒律に従って進化する。

サラフ教はその影響を強く受けており(汎イスラム教、ナーダ)、その前身はアルアフガーニである。

オスマン帝国の衰退は、東洋の問題として知られているものにつながった:領土をどのように管理するか?実際、1830年から1923年までの間、連続した損失が続いていた。成長するトルコの民族主義と東側(現在のバルカン半島)の非ムスリム地域は徐々にオスマン帝国から離れていき、オスマン帝国はどうなるのかという問題を提起しました。

ドイツのWeltpolitikは、ロシアとイギリスからの圧力を逃れるためにオスマントルコを手配する。このように、ドイツはBBBに融資をすることになります:ベルリン、ビザンチウム、バグダッドを通過する鉄道。パントゥルキストと帝国の支持者は、この同盟を喜んでいます。

1908年には、第二次改憲の時期になると、若きトルコ人(連合と進歩)の党が発動し、スルタンに第二次改憲の受け入れを強要します。1909年には、伝統的/保守的/宗教的なサークルが連邦主義者を追い出そうとした。実際、後者は反革命を利用してあらゆる抵抗を打ち砕いた。1913年には国会が乗っ取られた。1915年、アルメニア人大量虐殺の政策が開始された。

ペルシャ帝国

ペルシャ帝国(イラン)を語る上で重要なのは「連続性」という概念です。メデス(メディア)は、紀元前550年頃にペルシャのキュロス2世によって破壊された紀元前7世紀の初めに帝国を作成しました。いくつかの帝国は、224と624の間に持続し、大イラン(イラン、イラク、アルメニア、南コーカサス、...)の治世に関係していたサッサン朝の期間まで、この地域のために戦ったその首都はCtesiphonでした。642年からイランのイスラム時代が始まる。

1501年、アゼルバイジャンにセフェヴィド帝国が誕生。後者は、宗教としてのシーア派の具体化、ひいてはイランのシーア派化へと進んでいく。1514年、セフェヴィストはオスマン・スルタンとの戦い(カルディランの戦い)に敗れ、最初の政治的な境界線ができた。一方、オスマン帝国はアナトリアの東半分を奪還した。国王イシュマエル1世の支持者であるアレビ族は、敗戦後の10年間に虐殺される。その後、スルタン・セリムは1517年にカイロを占領した。

1796年、トルクメン出身のカジャール/カジャール朝の誕生。1906年には、憲法時代と異なる国際秩序(イギリスのものを含む)への分離。しかし、1908-9年に石油が発見され、それが領土の運命を狂わせる。何があってもイランは中立を望んでいる。

第一次世界大戦におけるオスマン帝国

atlas-historique.net

イギリス、フランスとの同盟を模索した結果、最終的にドイツとの間で協定が結ばれた。しかし、困難を承知の上で、オスマン帝国はできるだけ長く参戦を遅らせたいと考えていた。ダーダネルス海峡とボスポラス海峡の間には、オスマン帝国がロシア沿岸を爆撃するために使用する船がいくつか保管されていました。それ以降、イギリスは内陸部に直撃して反撃したいと考えている。同時に、スエズ運河の支配権を維持するために、エジプトに対する保護領が公式化された。

連合国はオスマン帝国の南方で新たな戦線を開こうとしている。アラブの反乱は、オスマン帝国からアラビア半島を解放するために、メッカの保安官フセイン・ベン・アリ(アラビアのロレンスに押された後)の扇動によって1916年に勃発しました。これらはアラブ民族主義の始まりであり、フセインはシリアからイエメンまでのアラブ統一国家を作りたいと考えており、ヘンリー・マクマホン将軍から得た約束であった。1917年6月、フセインの息子ファイサルはアカバの戦いに勝利し、1917年にヒジャーズのアラブ部族を統一してダマスカスの解放に成功し、1920年にはシリア国王を宣言した。

その間にロシアは内乱を起こして戦争から撤退した。これはイギリスにとって問題を提起しているが、これからはドイツがフランスとの一戦線でしか戦わないからだ。そのため、彼らはボリシェヴィキ・ユダヤ人の強い存在感を利用して、彼らを戦争に引き留めることになる。ドイツとつながりのあるオスマン帝国の高官エンベル・パシャは、ロシアに反撃しようとしていたが、この作戦は失敗に終わった。

1919年1月、パリ会議が開催された。オスマン帝国の領土の将来が議論された。実際、各国は自分たちの意見を述べるために代表団を派遣することが許されていたにもかかわらず、一部の国は拒否された。ファイサルは現在のシリアに国家を作ろうとしていた クレマンソー・ファイサル合意はフランスにとって非常に好ましいものです。レバノン代表団が国家創設権を獲得。クルド人にはクルディスタンの創設が約束されている。全てはセーヴル条約につながる。

オスマン帝国はこの条約を受け入れ、これが東の問題の最終点に署名する。すべてにもかかわらず、民族主義的な抵抗が形成され、アルメニア人、ギリシア人(アナトリアから追い出された)、クルド人と戦った。彼らは勝利してトルコ共和国を作り、それが条約の再検討につながるだろう。1924年、カリフが破棄される - オスマン帝国の崩壊以来、ヘジャズの王フセインはカリフを宣言するが、サウジアラビアによって追い出される。1920年、フランスはシリアのアラブ国家を取り消し、ファイサルはイラクのハシェミット王になるために追い出されます。イギリスはパレスチナを守るために、フセインのもう一人の息子アブダラのためにトランスヨルダン王国を作る。

1920年のサンレモ会議は、主に旧オスマン帝国の州に対する権限の割り当てに関するものであった。フランスはシリアとレバノン、イギリスはトランスヨルダン、パレスチナ、メソポタミア(モスルからバスラまで)、イラクと改名した。トルコ人はアルメニア人を潰すことで国境を再定義している。4年後の1923年、ムスタファ・ケマルは、固定された国境を再考するためにセーヴル条約に立ち返ることに成功しました:ローザンヌ条約がそれに代わるものです。

連合国の約束とアラブの主張

第一次世界大戦の文脈では、特にオスマン帝国の領土分割を準備していた西欧列強によって、多くの約束がなされました。これは1915年にコンスタンチノープルで始まります:イギリス、フランス、ロシアはそれを議論するために会議を開きます。

1916年、外交官のマーク・サイクスとフランソワ・ジョルジュ=ピコは、フランスとロシアの間でオスマン帝国の土地の分割を正確に定義するために、同名の協定を締結しました。この合意は、中東の地理的空間に関する集合的な記憶を、創世記のように説明している。

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ロシア革命後、ボリシェビキは、フランスやイギリスの帝国主義を批判するために、協定を公開した。これらの合意は、東方問題のプロセスの集大成であり、始まりではありません。フランス領ゾーンは、インドでの同居の難しさを実感したイギリス人とロシア人の緩衝地帯としての役割を果たしています。

Le génocide arménien

Durant la Première Guerre mondiale, la violence récurrente va déboucher sur un événement particulièrement grave : le génocide arménien.

Ce peuple est présent depuis très longtemps sur le territoire – dès 200 avant J-C d'après certaines mythologies nationalistes. En l'an 301, l'Arménie va créer le premier État chrétien. Il faut attendre 640 avec les conquêtes arabes pour que les Arméniens soient divisés entre Byzance et les territoires arabes. La partie la plus importante se trouve entre l'Empire ottoman et l'empire russe. Les Arméniens possèdent le statut de Dhimmis auprès les ottomans. Malheureusement, avec le déclin de l’Empire, cette population est également touchée. La phase panislamiste d'Adbülhamid II va conduire à la mise en lumière des revendications musulmanes au détriment de celles des Arméniens. En 1878, le traité de San Stefano marque pour la première fois que la question arménienne est désormais internationalisée : on demande aux ottomans d'améliorer le sort des Arméniens vivant sur le territoire.

Entre 1895 et 1896 ont lieu des répressions terribles contre les manifestations arméniennes – contre les taxes, les persécutions ottomanes. Les Jeunes Turcs vont être encore plus violents que les ottomans, car convaincus de lutter pour purifier la zone des Turcs : il faut se débarrasser de cette question, déjà internationalisée, qui représente un risque de pertes territoriales. Le processus de la campagne génocidaire commence par la discrimination récurrente des Arméniens, on les accuse d'avoir trahi et de fomenter de pair avec la Russie. Le génocide commence en 1915, notamment avec l'arrestation et la déportation des Arméniens en direction de la Syrie, à travers l'épreuve de la marche de la mort. Les populations arrivées au bord de la Mer noire seront parquées dans des bateaux que l'on coulera.

Alors que certains Arméniens s'islamisent et que d'autres se cachent chez les Kurdes, la même chose se passe pour les Assyriens entre 1914 et 1920 : la population est exterminée malgré son statut de Millet (communauté culture autonome).

Malgré le fait que les Alliés occupent Istanbul dès 1919 et créent une cour martiale pour juger les crimes des ottomans, la chose ne se calme pas. Les nationalistes kémalistes vont s'opposer aux alliés dès qu'émerge la question des populations orthodoxes grecques en Turquie.

Mustafa Kemal, lié aux Jeunes Turcs, est le premier à dire que le génocide arménien est "un acte honteux", car lutte au même moment aux Dardanelles. Il changera de position lors de la résistance pour l'Anatolie.

La fondation de la Turquie

Les Alliés, éreintés par la guerre, reviennent sur le traité de Sèvres pour conclure le traité de Lausanne en 1923, fermant définitivement la porte à la question kurde et à la question arménienne – tout comme la chasse des Grecs hors des territoires turcs. Après cet épisode, les dirigeants du Comité Union et Progrès (Jeunes Turcs) sont exilés et tués, la mouvance est dissoute. Plusieurs associations nationalistes sont créées et ont pour but de protéger l'invasion des terres d'Anatolie : le processus se fera en partie au travers de la religion (Occident chrétien vs Anatolie musulmane).

En mai 1919, Mustafa Kemal arrive en Anatolie, prend la tête de la résistance populaire et lance une guerre contre les Arméniens (1921). Il va également s'opposer aux Français (signature de traités relatifs aux frontières) et aux Grecs. Pour les Britanniques, la possibilité d'une guerre entre Grecs et Turcs sur un front et entre Turcs et britanniques sur l'autre est avantageuse pour se concentrer sur l'Irak. Les Turcs vont s'intéresser au front occidental contre les Grecs pour qu'en 1922, ils se retirent de l'Anatolie, laissant place au traité de Lausanne. En parallèle de ce traité, une convention entre la Grèce et la Turquie pour procéder à un échange de populations est mise en place. Une fois les Français chassés et le traité signés, Mustafa Kemal proclame la République turque.

Malgré tout, Antioche reste revendiquée et la frontière de Mossoul n'est pas déterminée : l'ONU doit trancher sur ce dernier cas et en 1925, un traité est signé entre l’Irak, la Turquie et la Grande-Bretagne. Il stipule qu'une partie du revenu du pétrole revient à la Turquie, mais que celle-ci doit reconnaître l'Irak et ses frontières.

En 1922, le sultanat ottoman est supprimé au parlement turc : la seule autorité politique reste Ankara. Mustafa Kemal va continuer son processus en supprimant le califat en 1924, à travers une loi qui crée parallèlement un organe spécifique : la Dyianet (Présidence des affaires religieuses). Il va ensuite procéder à la modernisation autoritaire et y impliquer la laïcité – dans le sens d'un contrôle absolu sur les questions religieuses. On assimile les éléments non turcs et non musulmans, les mœurs changent tout comme les lois. Les politiques d'assimilation des minorités et des différentes ethnies sont multiples: création de patronymes turcs, calendrier changé, fermeture des écoles religieuses.

En 1925, après avoir créé le ministère de l'Éducation, on impose le port du chapeau européen, on applique des réformes de lois (code civil suisse), adaptation des systèmes métriques, le calendrier est transformé (tout comme le jour de repos). L'alphabet change également, l'histoire et le passé suivent le mouvement : l'institut de l'histoire turque est créé en 1931. Parallèlement, on poursuit une politique de purification de la langue afin de renforcer la théorie de la "Langue-soleil" : démontrer l'origine et la supériorité de la nation mère. Dans ce même procédé, on règle la question des Kurdes, qu'on assimile comme des "turcs montagnards" (pour les ramener dans leur "vraie nature"). En 1938 ont lieu des répressions contre les populations kurdes et non musulmanes.

Pour les institutions, l'État est centralisé, nationalisé et sécularisé. La société est européanisée, le passé de l'empire musulman est associé à un imaginaire horrible, c'est pour ça qu'il faut se tourner vers l'Occident. Mais dès 1950, la Turquie freine son occidentalisation face au multipartisme qu’elle implique – la Turquie ne possédait alors qu’un seul parti. Les conservateurs vont donc remettre en question les réformes kémalistes, ce qui représente un réel danger pour les dirigeants au pouvoir et ce qui va déboucher sur des répressions d'ampleur.

La Turquie est une alliée de l'Occident et doit donc maintenir le multipartisme. Environs chaque 10 ans, un coup d'État a lieu, mais les élections sont néanmoins convoquées par l'armée. Depuis quelques années, les conservateurs, au pouvoir, prône un gouvernement qui n'est pas révolutionnaire et donc n'ont pas subi de revers de la part de l'armée.

De plus, les politiques assimilationnistes (Kurdes) vont renforcer le nationalisme turc – ces populations ne bénéficient pas ou plus du statut de Millet. L'antisémitisme et le racisme européens vont influencer la politique discriminatoire en Turquie et déboucher sur les pogroms contre les juifs en Thrace. Par ailleurs, une loi d'imposition sur la richesse va renforcer cette discrimination et pour les individus (non turcs) ne pouvant payer, des camps vont être mis en place.

La sécularisation est un long processus historique dans lequel le divin et le dieu cessent d'être la référence. La laïcité est une politique: l'État décide de se séparer de l'église. On peut avoir donc des sociétés sécularisées, mais non laïques et inversement.

Après la guerre, la situation se dégrade encore plus : une bombe éclate dans la maison natale de Mustafa Kemal, des pogroms vont être menés contre les populations visées. De fil en aiguille, les minorités se réduisent et ne représentent plus grand-chose de nos jours.

Les Alévis

Les Alévis sont heureux de voir la création de la nouvelle république turque, car promet la laïcité et de sécularisme. Mais dès la suppression du califat, la Dyianet est créée pour promouvoir l'islam sunnite (construction de mosquées …) ce qui va leur poser problème sans pour autant rendre les choses très compliquées – on parlait de meurtres du temps de l'Empire ottoman. Dans les années 1960, le premier parti politique alévi se crée même si un autre parti politique de gauche communiste répond mieux aux demandes de l'électorat kurde et alévi.

Dès les années 1970, une extrême droite fait son apparition et prône la discrimination contre les alévis: massacres, pogroms (1978, 1980), scène de décapitation, etc. En 1993, des intellectuels alévis seront brûlés vifs dans un hôtel. En 1995, le quartier de Gazi sera touché par un massacre contre cette population. Dès 2002, le nouveau pouvoir promeut encore plus le culte sunnite et renforce la politique d'assimilation (Cf. Kemal) : la communauté est donc forcée de se rendre à la mosquée alors que ne pratique pas l'islam sunnite. Les Alévis sont turcophones et/ou kurdophones, même si leur foi est totalement déterminante de leur communauté.

L'Iran

Ce pays représente aussi un autre cas de modernisation autoritaire. Peu avant la Première Guerre mondiale, en 1907, le pays est au bord de l'implosion : pertes territoriales, l’armée n'arrive pas à gérer l'influence de l'État, réticences des Britanniques à l'établissement d'un pouvoir central fort. Ces derniers concluent un accord de partage du territoire avec la puissance russe, le tout dans le cadre de l’entente anglo-russe.

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En 1921, le militaire Reza Khan va procéder à un coup d'État et créer un gouvernement, une administration et une armée pour constituer un pouvoir central. Il parvient aussi à trouver un accord avec les Britanniques, notamment sur la question du pétrole. En 1925, la dynastie Kadjar prend fin et une année plus tard, Reza Kahn se proclame Reza Chah de la dynastie Pahlavi. Khan va s'inspirer des réformes de Kemal et va procéder à une modernisation autoritaire : suppression de tous les pouvoirs intermédiaires, introduction des systèmes métriques, développement des réseaux de transports, réformes culturelles et vestimentaires, fort nationalisme (exaltation du passé iranien, basé sur la langue perse). Toutes ces réformes seront faites au prix de la censure, d'une baisse de la liberté d'expression, purification de la langue, répression générale, contrôle des appareils politiques. On introduit aussi vers la fin des années 1920 certains codes (civil, pénal, vestimentaire).

En décembre 1934, la Perse n'est plus, on appelle désormais le pays l'Iran (renforcement par rapport à l'Occident). La propagande nazie, résonnante en Orient, va convaincre le Chah qui, en réalité, compte uniquement s'appuyer sur les Allemands pour contrer le pouvoir britannique. Malheureusement, il devra laisser sa place à son fils, Mohammed Reza, encore trop jeune pour gouverner. Se pose aussi la question du ravitaillement des forces soviétiques via le pays, sous contrôle des forces interalliées.

En 1951, le Premier Ministre, Mossadegh, affirme que l'indépendance des Iraniens passe par le contrôle des ressources : il décidera de nationaliser les puits de pétrole, ce qui va lui coûter très cher. Les Britanniques parviennent à convaincre les États-Unis d'intervenir, via l'opération Ajax (CIA), en destituant le gouvernement du Premier Ministre. En 1953, bien que démocratiquement élu, Mossadegh est humilié et quitte le pouvoir. Le Chah devient de plus en plus puissant et projette de moderniser l'Iran. Depuis 1955, le pays appartient au Pacte de Bagdad ce qui le place du côté du bloc occidental. En effet, il souhaite profiter du contexte de la guerre froide pour se trouver des alliés (USA) et procède à la "Révolution blanche", une modernisation sous forme d’américanisation : mode de production, de consommation, … Les experts américains sur le sol bénéficieront de privilèges, ce qui renforce les tensions des milieux religieux. Parallèlement, on procède à la réforme de l'agriculture qui s'oriente vers les bienfaits de l'économie et non plus ceux de l'Islam (Cf. offrandes des Imams). On réprime l'opposition tout comme la gauche communiste et via ces réformes couplées aux répressions qui s'ensuivent, le Chah va provoquer malgré lui la fédération de toutes ces oppositions en une force commune.

Lors du 235ème anniversaire de l'Empire perse, Mohammad Reza Chah Pahlavi va provoquer au changement de calendrier : quelques années plus tard, on rechangera pour l'ancien.

De grosses manifestations vont se constituer et le Chah, malade, ne peut répondre aux attentes du peuple, ce qui débouchera sur la révolution islamiste de 1979. Il quitte le pouvoir en s’exilant la même année alors que l’ayatollah (membre le plus élevé du clergé chiite) Rouhollah Khomeini revient sur le sol iranien après 15 ans. Les forces armées de la révolution proclament la neutralité et Khomeini déclare la fin de la monarchie et met en place un gouvernement provisoire. La révolution sera appuyée par de nombreux intellectuels, tout comme Michel Foucault. On procède à une théocratie chiite. Quelque part, Saddam Hussein sauve la révolution en déclarant la guerre au pays : c'est le sursaut du sentiment national comme facteur de cohésion, via le pouvoir religieux, qui permet d’ancrer définitivement la république comme forme de l’État iranien.

La République n'a pas été proclamée, mais a vu le jour avec la révolution islamique.

La laïcité n'est pas inscrite dans la constitution.

L'Égypte

Cet État a aussi été créé via une révolution. C'est un berceau de civilisations, succession de dominations (perse, romaine, …). Dès 1639, l'Égypte devient musulmane et ottomane dès 1517 (prise du Caire). Dès le 18ème siècle, le pays devient très intéressant pour les Britanniques. Le Nahda, la renaissance arabe, aura lieu sur le territoire égyptien sous le régime de Mehmet Ali. Au fil du temps, le pays ira même jusqu'à contester l'Empire ottoman (Cf. Ibrahim Pacha, fils de Mehmet Ali). Il devient très important en 1869 suite à l'ouverture du canal de Suez. Parallèlement, on assiste au déclin des questions économiques et donc de la modernisation (pressions des Alliés). Des prêts vont être contractés et dès 1876, une commission franco-britannique va se charge de l'administration du pays qui n'arrive pas à rembourser ses dettes. Le mécontentement est fort dans les classes populaires et les Britanniques s'établiront complètement au pouvoir dès 1880.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, l'enjeu du canal devient primordial ce qui pousse les Britanniques à proclamer leur protectorat sur l'Égypte (de jure). Après la guerre, les Égyptiens revendiquent leur indépendance pour avoir participé largement à la guerre (corvées, famines), ce qui provoque l'ire de la Grande-Bretagne qui va empêcher par tous les moyens la délégation égyptienne d'arriver à Paris pour faire valoir ses revendications : elle sera stoppée sur l’île de Malte. Là, la notion de « Wafd » (« délégation ») émerge dans l'histoire de l'Égypte.

Le mouvement révolutionnaire nationaliste se renforce et pousse les Britanniques à abroger leur protectorat en 1922, mais sous réserves : la présence des militaires britanniques autour du canal de Suez, occupation du Soudan (source du Nil), … Le sultan Fouad 1er se proclame rapidement roi et est très lié à la Grande-Bretagne. En 1927, les Frères Musulmans sont fondés pour maintenir une société conforme à la tradition musulmane (et contre une occidentalisation du pays). L'instabilité politique force la Grande-Bretagne à signer un nouveau traité avec l'Égypte pour éviter que les puissances fascistes ne mettent la main sur le pays : l'indépendance du pays se voit donc renforcée.

Le 23 juillet 1952, les Officiers Libres prennent le pouvoir, dont un se fait remarquer : il s'agit de Nasser. Son idée de panarabisme ainsi que la nationalisation du canal de Suez fait de sa politique un caractère très nationaliste et tiers-mondiste. Le socialisme de Nasser est développementaliste, car n'empêche pas la constitution d'une bourgeoisie égyptienne. Les Soviétiques vont s'en approcher, notamment pour la réalisation du barrage d'Assouan.

Pour constituer un État panarabe, il faut éradiquer Israël : la guerre de Six Jours va être perdue en 1966. Nasser mourra en 1970. Son successeur, Sadate, va procéder à une étatisation du pays : relance économique, remise en question du concept panarabe et même rapprochement avec Israël (accords de Camp David), ce qui va conduire à l'exclusion de l'Égypte de la Ligue Arabe. Cela marque pour certains experts la fin du panarabisme. Sadate est tué par les Frères Musulmans, son successeur est Hosni Moubarak. Il va réprimer les Frères Musulmans mais va être chassé lors du Printemps arabe pour laisser la place à Mohamed Morsi. Le Général Sissi procédera à un coup d'État et prend le pouvoir en mai 2014.

L'Arabie Saoudite

L'État est très jeune et d'une nature différente. On est obligé de parler d'un élément particulier pour comprendre sa constitution : c'est l'idéologie du wahhabisme.

En 1744, un pacte est conclu entre Saoud et Wahhab dans le but de faire triompher le règne de la parole de Dieu : il faut revenir à une forme plus pure de l'Islam et conquérir des territoires dans le but de créer un État. De nombreuses tentatives auront lieu, la première dès le 18ème siècle. Le Chiisme est considéré comme étranger à l'Islam et en 1803, la Mecque sera attaquée. La tentative échoue, car Mehmet Ali, envoyé par l'Empire ottoman, fera décapiter le général saoudien. La deuxième tentative en 1820-1840 échouera également. Dès 1900-01, une partie de la famille Saoud va revenir de son exil et reprend son projet de créer un état saoudien.

En 1915, les Britanniques vont contacter le Chérif Hussein (Hachémite) et, dans le même temps, ses ennemis, les Saoudiens. Les Saoudiens ne se révolteront pas, Hussein est isolé. Il finit par se proclamer Calife, ce qui pousse les Saoudiens à l'attaquer. En 1926, Ibn Saoud se proclame roi du Hejaz, reconnu par la Russie, la France et la Grande-Bretagne. En 1932, le Royaume de l'Arabie Unie est proclamé qui regroupe la Nejd et le Hejaz. Aussi, le pétrole va être découvert, ce qui va aider le royaume – et d'autant plus dans un contexte de guerre mondiale. Il devient donc allié privilégié des Français et des Britanniques.

On craint que la révolution islamique en Iran s'exporte en Arabie saoudite, ce qui la renforce dans sa position d'alliée. Le wahhabisme devient le fer de lance de la lutte antisoviétique. En 1981, on crée le Conseil de Coopération du Golfe dont l'Arabie Saoudite prendra une place importante. Saddam Hussein va envahir le Koweït : les bases militaires seront créées en Arabie Saoudite pour contrer l'offensive irakienne. En revanche, Al-Qaïda se retourne contre les Américains, considérant qu'ils aient profané la terre sainte de l'islam durant ce processus.

Le 20 novembre 1979, des fondamentalistes islamistes prennent contrôle de la Mosquée de la Mecque, leur leadeur revendiquant le statut de Madhi, considérant que les Saouds corrompus et profitant du luxe, s’ouvrant à la société occidentale. Des milliers d’otages sont retenus jusqu’au 4 décembre, date de la bataille libératrice qui fit plus de 200 morts.

Les pays créés par décrets

La Société des Nations possédait plusieurs mandats (A, B, C), classés sur un degré d'ancienneté et de "civilisation". Les anciens territoires de l'Empire ottoman étaient relativement bien « civilisés » et donc se voyaient attribuer un mandat de type A.

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À ce moment, les Américains ne sont pas en faveur du maintien des conquêtes territoriales et souhaiteraient qu'ils soient accessibles à tout le monde – ce qui avantage leur position d'un point de vue commercial. Néanmoins, les Britanniques et les Français ont obtenu des gains de terres considérables : un compromis est donc décidé à travers les mandats dont s'ensuit un long procédé (conférence de San Remo, du Caire, traités de Sèvres puis de Lausanne).

En 1919, les territoires sont partagés entre les différentes puissances. On remarque une grande hostilité des populations locales face au mandat et la majorité de celles-ci souhaite la création d'un État arabe. Farouchement opposés aux occidentaux, ils sont moins réticents envers les américains.

La Syrie

Fayçal, fils d’Hussein ben Ali, se rendant à la conférence de paix à Paris, comprend que quelque chose ne joue lorsque les Français s'opposent à la création de son royaume – les Britanniques ne le soutiennent pas du tout. Pour renforcer sa position, il signe un accord avec Clemenceau pour établir un protectorat sur la Syrie, chose qu'il ne dévoile pas à ses partisans. De leur côté, l'État est en cours de création : éducation, réformes, armée, administration. En 1920, les Français souhaitent récupérer les territoires définis par les accords Sykes-Picot. En juillet de la même année se déroule la bataille de Mayssaloun : l'armée de Fayçal est écrasée et lui est forcée à l'exil. Le mandat devient donc une conquête territoriale.

La France procède à des divisions et va séparer les territoires pour créer des républiques : celle de Syrie et celle du Liban – bien que les territoires appartiennent au même peuple historiquement parlant. La Syrie sera divisée en plusieurs États, selon des critères religieux ou ethniques. Le tout sera fait dans un but d'empêcher une mobilisation arabe sur l'entier du territoire ("diviser pour mieux régner"). De plus, à travers les hauts représentants, la France va diriger la république comme un de ses départements (selon le modèle centralisé). Une administration directe est mise en place rapidement, ce qui va aggraver les frustrations arabes. En 1925, la grande révolte syrienne éclate et se prolongera sur plus de 2 ans. En effet, les Druzes ne sont plus les maîtres et perdent leurs privilèges. La répression est terrible : bombardements, exposition des corps des révoltés, etc.

Au final, le peuple ne sera pas aidé, la gestion se rapproche énormément d'une colonie. Le nationalisme syrien grandissant parvient tout de même à décrocher l'indépendance du pays. Néanmoins, dans un contexte de deuxième guerre mondiale, la Turquie, liée à l'Allemagne nazie, devient problématique. La France va donc offrir un bout de territoire (Antioche, Alexandrette) aux Turcs pour éviter une alliance dangereuse entre ces deux puissances. En 1939, un plébiscite finit par accréditer la cession de ce territoire au profit de la Turquie.

Durant la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement de Vichy permet aux Allemands d'utiliser les infrastructures militaires (aéroports) basées au Liban. Les Britanniques ne peuvent laisser passer cet outrage et procéderont de telle manière pour que, une fois la guerre finie, les Français doivent renoncer à leur autorité sur le territoire et déclarer l'indépendance du pays.

Cette dernière va pousser dans une direction panarabe et très nationaliste. Bien qu'affaiblie, la Syrie participera à la guerre de 1948 contre Israël. Suite à la défaite, elle poussera le pays au bord du gouffre et ouvrira la porte à un trait caractéristique de l'époque contemporaine de ce pays : les coups d'États. En effet, avec l'expérience des protectorats, le contrôle de l'État se fait via l'armée, seule institution durable entre les changements de gouvernance.

Le baasisme se développera encore plus. On se dit de plus en plus qu'une alliance avec Nasser est plus qu'intéressante : en 1958, les deux pays proclament la République arabe unie. Rapidement, le leadership de Nasser apparaît clairement comme vocation principale de ce projet – la Syrie serait réduite à l'état de province de l'Égypte. En 1961, un coup d'État prend lieu pour échapper à la République arabe unie par des régionalistes, ce qui aggrave encore plus la déstabilisation du pays. En 1963, les baasistes procèdent à un nouveau coup d'État : réformes, sécularisation, éducation, agriculture, etc. On appellera ça le socialisme arabe. En 1966, la tendance socialiste du baasisme fera elle aussi son coup d'État. Une année plus tard, Israël gagne la guerre de Six Jours et affaiblit les Baas, ce qui plonge le pays dans le chaos. Hafez Al Assad fait son coup d'État en 1970, en accentuant le caractère national.

Il réalise qu'il faut une assise sociale ou légitimité pour conserver le pouvoir et va s'intéresser aux Alawites : les postes les plus importants leur seront donnés. Bien que le discours sur le panarabisme n’ait pas totalement disparu, la nation est toujours d'actualité. Il procédera aux mêmes méthodes que les Français en 1920: coopter, diviser, réprimer. Le pouvoir va se « confessionnaliser ». Toute l'opposition sera purgée sauf la partie islamiste, possédant une réelle assise sociale auprès du peuple. En 1982, Al Assad rasera une ville islamiste pour imposer une répression de grande ampleur, le tout avec une dimension symbolique.

Assad nécessite une personne d'autorité religieuse en tant que Fatwa (spécialiste de la loi islamique), chose qui ne peut pas être assumée par des Alawites, considérés comme non-musulmans. Hafez décède en 2000 et c'est son fils, Bachar Al Assad, qui est depuis au pouvoir.

Le Liban

Depuis le 16ème siècle, le territoire est sous contrôle ottoman. Il fait preuve d'une diversité particulière, au niveau ethnique et religieux : les druzes et le maronites (chrétiens) ont joué un grand rôle dans l'histoire de ce pays, surtout à cause de leur opposition.

Durant son mandat, la France va tenter de jouer le rôle de médiateur entre les deux populations. On applique une division administrative (Mutasarrifiyyah) sur le territoire, le mont Liban échappe au contrôle des ottomans. Par ailleurs, la France va dépêcher deux délégations libanaises à la conférence de paix de Paris pour contrecarrer les revendications de Fayçal.

L'État libanais est créé en 1921, une république avec un système politique particulier: le système communautaire. Ainsi, chaque communauté aura un poids sur la fonction étatique par rapport à son poids démographique. Les élites, déçues de ce système, se regroupent pour tenter d'imposer leurs revendications. Le système reste faible, car se base uniquement sur un recensement de population : la migration palestinienne tout comme le panarabisme vont provoquer des fluctuations dans la démographie libanaise. En 1970, les Jordaniens chassent les Palestiniens de leurs territoires, qui vont donc s'établir au Liban. Suite à ces événements, le Liban va être plongé dans une guerre civile, avec une occupation israélienne au Sud-Liban dès 1975.

La Syrie, dans une volonté d'annexer le Liban, va soutenir et s'associer avec les différentes communautés. En 1989, elle organise la conférence de Taëf : le Liban sort de la guerre civile, sous administration syrienne. On refuse de faire un recensement, de peur de déséquilibrer le pays. En 2005, Rafiq Hariri, Premier ministre libanais, est assassiné à Beyrouth, ce qui provoque des instabilités et de larges mouvements protestataires, conduisant à la révolte du Cèdre et au retrait des troupes syriennes du pays. Parallèlement, le Hezbollah, parti islamiste chiite fondé en 1982, ne veut pas se désarmer et le conflit de 2006 contre Israël va lui permettre de renforcer sa position sur l’échiquier de la résistance arabe.

Jordanie

Il faut revenir au mandat britannique sur la Palestine pour appréhender la formation de la Jordanie. Une des premières choses que la Grande-Bretagne va faire est de diviser le mandat en deux: la Palestine (conférence du Caire, 1922) et celui sur les émirats de Transjordanie. Le fils du Chérif Hussein, Abdallah, est le leader des révoltes dans une partie du territoire: pour le contenir, il devient émir de la Transjordanie. L'opposition sioniste se manifeste, elle, sur le fait que l'immigration juive est interdite par les Britanniques en Transjordanie.

Le fleuve Jordan détermine les notions de Trans- et de Cisjordanie.

Les Jordaniens vont créer la légion arabe, une armée sous contrôle d'un haut officier britannique. En 1946, la Jordanie devient indépendante. Deux ans plus tard, suite à la guerre civile, Israël proclame son indépendance, les États arabes s'opposent : l'émirat de la Transjordanie va occuper, donc annexer, la Cisjordanie.

En 1950, la moitié des sièges parlementaires est occupée par des députés palestiniens : le projet concret est en réalité l'annexion de la Cisjordanie. Les nationalistes palestiniens, au courant d'un accord secret entre les Israéliens et les Transjordaniens sur des questions d'autorité/souveraineté/territoire, s'opposent à cette loi et Abdallah est assassiné en 1952. Le territoire palestinien est perdu dans la guerre de 1967.

Le roi Hussein, petit-fils de Abdallah, régnera sur la Transjordanie jusqu'à sa mort, en ne réglant pas l'ambigüité palestinienne – notamment à cause de ses ambitions panarabes. En 1971, le roi procède au "Septembre noir" : les combattants palestiniens sont chassés du territoire de manière violente. Les quartiers généraux des chefs palestiniens sont bougés au Liban. Sur une question de principe, même en participant aux guerres israélo-arabes (Kippour), les Jordaniens entretiennent une relation proche avec Israël, sur des sujets en opposition avec les autres États arabes. À sa mort, Hussein est remplacé par son fils, Abdallah II.

Au final, les hachémites à qui on avait promis un état arabe, ne régneront que sur la Transjordanie. Lors de la Conférence d'Oslo (Accords d'Oslo), les diplomates jordaniens sont obligés de renoncer à toute ambition sur le territoire palestinien.

Par ailleurs, la Jordanie bénéficie de l'aide américaine, État avec lequel le pays est en très bons termes.

Irak

L'État est composé de trois anciens territoires ottomans (villaet = provinces): Mosul, Baghdad et Basra. Les Britanniques ont toujours été intéressés par ce dernier, principalement pour son accès direct au Golfe – enjeu de protéger l'exploitation du pétrole en Perse. Le territoire, plus particulièrement celui de Mosul, est très intéressant pour plusieurs raisons:

  • Découverte de pétrole
  • Source des fleuves
  • Contrôle sur le nord pour assurer la stabilité du reste du territoire.

Gertrude Bell, archéologue, va militer pour donner le nom arabe d’« Irak » plutôt que Mésopotamie (grec). Dès lors, on jette les bases de tous les problèmes, contenus dans la question irakienne selon Pierre-Jean Luisard. On parle de massacres, d'instabilité et de violences, qui peuvent s'expliquer simplement par un rapport de domination des Sunnites sur les Chiites et une domination des Arabes sur les Kurdes.

Selon la méthode colonialiste, on place la minorité au pouvoir pour qu'elle reste subordonnée à la métropole. Ainsi, les élites sunnites, minoritaires, se retrouvent à la tête de l'Irak: Fayçal devient souverain hachémite du pays en 1920. Dès 1925, les contestations chiites et kurdes sont matées (avec l'aide de la Royal Air Force), l'État est stabilisé.

En 1932, l'Irak est le premier état créé par décret à devenir indépendant en adhérant à la Société des Nations. Néanmoins, l'administration gouvernementale reste sous contrôle des Britanniques – chaque ministre possédera un assistant britannique. En 1941, un coup d'État est tenté, la Grande-Bretagne intervient pour placer un nouveau roi au pouvoir. L'histoire se répète durant la guerre froide, l'Irak ayant un poids décisif dans les accords de Bagdad en 1955 : ces derniers cherchent à mener la politique américaine du « containment », visant à créer un « cordon sanitaire » pour contrer la montée en puissance de l’URSS. En 1958, la révolution renverse la monarchie, la république est proclamée, Abdel Karim Kassem est élu. C'est aussi la période où les gouvernements syrien et égyptien fondent la République arabe unie, organe que Kassem décide de ne pas rejoindre : il se rapproche des Kurdes et des chiites. En 1963, Kassem est tué en direct lors d'un coup d'État, Abdel Salam Aref le remplaçant à la tête du pouvoir. Ce dernier était baasiste et, contrairement à Kassem, se positionnait en faveur de la République arabe unie. À sa mort, son frère le remplacera en tant que président. Le baasisme s’est donc mis en place en Irak grâce au frère Aref dès le début des années 1960.

En 1979, Saddam Hussein devient le nouveau maître de l'Irak. Le processus d’étatisation de la tribu sera renforcé, toujours dans une optique baasiste : on cherche le soutien des Tiplit. Saddam va lancer des programmes de modernisation : école, économie, logement, etc. pour arriver finalement à la nationalisation du pétrole. Néanmoins, l'économie se fondera sur une société clientéliste et non pas selon une approche moderne. En 1980, Saddam Hussein déclare la guerre à l'Iran face aux provocations de Khomeini et pour éviter la propagation de sa révolution. Une alliance est mise en place entre la Syrie, l'Iran et le Hezbollah contre l'Irak. Au final plus d’un demi-million de soldats seront morts pour chacun des camps. La guerre ne donnera lieu à aucune réparation et n’induit aucun changement territorial. L’Iran accepte en 1988 le cessez-le-feu proposé par le Conseil de Sécurité, l’utilisation par l’Irak d’armes chimiques comme première étape d’une escalade de la violence du conflit.

En 1990, Saddam Hussein déclare la guerre au Koweït selon des revendications territoriales. La guerre onusienne est en réalité américaine, l'embargo produit des conséquences terribles. Avec la présidence Bush, l'imaginaire de l'Irak comme point de « l'axe du Mal » se renforce, d'autant plus avec les attentats du 11 septembre. Ce chaos sera le berceau du nouveau djihadisme représenté par Daesh/Al Quaida. Les Américains vont "débaasiser" l'Irak en démontant toute l'administration et l'armée : le pays est plongé dans le chaos. Les Chiites commencent à reprendre le contrôle du pays, les autres populations sont marginalisées dès le retrait en 2009 des Américains.

Israël

Le pays a été créé par décret ou par révolution, selon le point de vue. La déclaration de Balfour est primordiale pour comprendre la fondation de cet État. On peut retracer l'origine du conflit à travers celle-ci selon les historiens, qui pourraient même être datés: le 2 novembre 1917, date de la rédaction. Dans ce document, les populations non-juives ne sont pas nommées. Les intérêts britanniques ont joué un rôle prédominant dans le processus.

Néanmoins, le conflit ne commence pas dans le vide. Jérusalem a toujours connu une population juive, tout comme le nord du territoire. Dès les années 1800-1830, de plus en plus de populations juives vont quitter l'Europe pour la Palestine : le processus s'accélère notamment à cause des persécutions sous l'empire tsariste visant à réprimer la renaissance juive, Askala (Ashkénaze. La communauté souhaite faire revivre la culture et la tradition en s'intéressant notamment à la langue, Eliseth Beskeouda étant à l'origine de l'hébreu moderne.

Une partie de la population va émigrer aux USA. Léon Pinsker, médecin, réfléchit beaucoup à la question et pose les premières bases de l'idée de fondation d'un foyer national. Théodore Herzl, journaliste et écrivain austro-hongrois, va pousser cette idée encore plus loin en imaginant fonder ce foyer en France : l'affaire Dreyfus va entacher ses plans, preuve de l'antisémitisme récurrent à cette époque.

Selon l'histoire religieuse, les juifs sont tenus responsables depuis des siècles de la mort de Jésus ("le peuple déicide") par les chrétiens. Les manifestations de l'antisémitisme se déroulent dans un contexte socio-économique bien précis : au Moyen-Âge, les juifs ne peuvent travailler avec des chrétiens. Dès le 19ème siècle, l'antisémitisme devient "moderne", car trouvent ses racines sur une base raciale uniquement.

Vers la fin du 19ème siècle, le programme "Rovere Zion" (les amants de Zion) est créer, le congrès à Bâle est organisé en 1897 : les idées de Herzl sont discutées, on parle de migrer en Palestine. Entre 1903 et 1914, 30'000 juifs arrivent sur le territoire et créent la ville de Tel-Aviv. Les Kibboutz sont imaginés à cette période: des petits villages autonomes, dont la sécurité est très primordiale. Entre 1921 et 1931, 150'000 personnes arrivent en Palestine.

Les tensions se manifestent dès la déclaration de Balfour: de nombreux massacres entre les populations ont lieu. Cela débouche sur la création d'une force armée sioniste, la Hagana. Les milieux sionistes vont collaborer avec les puissances mandataires, ce qui provoque la colère des Arabes. Par ailleurs, l'Agence juive est mise en place pour coordonner le processus – l'achat de propriétés foncières en particulier.

Dès 1937, la Grande-Bretagne reconnaît son incapacité à gérer la situation sur place: ce sont les premiers signes du désengagement. La Société des Nations prend le relais et propose le premier plan de partage issu de la commission Peel. Cela provoque de nouvelles tensions, on assiste à l'émergence de formations extrémistes, des attentats sont fomentés. Un nouveau plan de partage est proposé en 1947, refusé par les arabes, car ne respectant pas leurs revendications.

En mai 1948, Israël déclare son indépendance alors que les Anglais quittent le territoire. Une coalition armée de pays arabes (Transjordanie, Syrie et Égypte) déclare la guerre à l’État juif. Alors que les Arabes prenaient l’avantage, les rapports de force s’échangent – l’URSS soutenant Israël pour chasser définitivement les Anglais du territoire. Le conflit se termine par le cessez-le-feu conclu entre février et juillet 1949.

En juin 1967, la guerre des Six Jours se déclare entre les mêmes protagonistes en plus du Liban, Israël ressortant vainqueur du conflit, triplant son emprise territoriale. – l’Égypte perdant la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï. En 1973, guerre du Kippour. En 1979, les accords de Camp David sont négociés en secret entre Israël, l’Égypte (Sadate) et les États-Unis comme médiateurs (Jimmy Carter) et débouchent le premier traité de paix entre Israël et l’Égypte.

Actuellement, l’un des points centraux de la lutte palestinienne consiste en la reconnaissance du droit de retour des réfugiés.

附属書

参考文献