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== La sélection adverse et le marché d'occasion : une application ==
== La sélection adverse et le marché d'occasion : une application ==
:::Modèle célèbre de George Akerlof sur les "lemons"


Supposons que le marché d’une marque de voitures soit constitué de deux types de véhicules:
Supposons que le marché d’une marque de voitures soit constitué de deux types de véhicules:

Version du 6 juin 2023 à 18:46


Hypothèse de concurrence parfaite: transparence et pas d'incertitude. On suppose que les agents des deux côtés du marché savent tout des caractéristiques du bien ou service échangé. Exemples:

  • Si une tomate n’est pas très mûre, ça se voit. Le consommateur peut aller acheter ailleurs ;
  • Un euro acheté à Genève ou à Paris est rigoureusement identique ;
  • Même dans l’électroménager, je peux savoir si un ventilateur est bruyant en allumant le modèle exposé avant de l’acheter.

Mais dans la réalité, il existe de très nombreux biens ou services pour lesquels l’information n’est pas parfaite → cas d’asymétrie d’information qui peuvent affecter les choix et les actions des individus.

Dans son rôle de redresseur des failles de marché l’État fait également face à des problèmes d’information, mais, au de là de cela, il existe des difficultés qui peuvent générer un écart entre les désirs de la collectivité et l’action de l’État → théorie du choix public.

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Les asymétries d'information

Les asymétries d'information se produisent lorsque certaines parties impliquées dans une transaction ou un échange économique ont accès à des informations différentes ou inégales. Dans ce cas, une partie possède plus d'informations que l'autre, créant un déséquilibre qui peut affecter le résultat de la transaction.

Il existe deux types principaux d'asymétrie d'information :

  1. L'asymétrie d'information adverse : Cela se produit lorsque l'une des parties dans une transaction a des informations privées ou supérieures par rapport à l'autre partie. Par exemple, dans le contexte des assurances, les individus cherchant une assurance ont souvent plus d'informations sur leur propre état de santé que l'assureur. Cela peut entraîner une sélection adverse, où les personnes les plus susceptibles de présenter des risques élevés sont plus enclines à souscrire une assurance, tandis que les personnes à faible risque sont moins enclines à le faire, ce qui peut entraîner des problèmes de tarification et de rentabilité pour les assureurs.
  2. L'asymétrie d'information morale : Dans ce cas, une partie dispose d'informations privées sur son propre comportement ou ses intentions, ce qui peut influencer la transaction de manière négative pour l'autre partie. Par exemple, lors de la conclusion d'un contrat de travail, l'employeur ne peut pas toujours connaître à l'avance la performance réelle ou le comportement futur d'un employé. Cela peut créer une incitation pour l'employé à agir de manière opportuniste ou non conforme aux attentes de l'employeur une fois le contrat signé.

Les asymétries d'information peuvent avoir des conséquences importantes sur les marchés et les transactions économiques. Elles peuvent conduire à des inefficiences, à des résultats suboptimaux et à une allocation inefficace des ressources. Les parties mieux informées peuvent tirer profit de cette asymétrie au détriment des autres parties et du bien-être collectif.

Pour faire face aux asymétries d'information, plusieurs mécanismes peuvent être utilisés. Par exemple :

  1. La signalisation : Une partie peut fournir des signaux ou des indices pour révéler des informations privées ou de qualité, afin de réduire l'incertitude de l'autre partie. Par exemple, une entreprise peut obtenir une certification de qualité pour signaler la fiabilité de ses produits.
  2. L'établissement de garanties : Les contrats peuvent inclure des clauses et des garanties spécifiques pour atténuer les risques liés aux asymétries d'information. Par exemple, une garantie de remboursement peut être offerte pour rassurer les consommateurs sur la qualité d'un produit.
  3. La réglementation et la supervision : Les autorités réglementaires peuvent mettre en place des règles et des réglementations pour assurer la transparence et garantir que les informations importantes sont divulguées aux parties concernées.
  4. L'éducation et la recherche : Une meilleure éducation des consommateurs et des agents économiques peut contribuer à réduire les asymétries d'information en améliorant la compréhension des enjeux et des risques associés à une transaction.

En résumé, les asymétries d'information se produisent lorsque des parties à une transaction ou un échange économique ont un accès inégal à l'information, ce qui crée un déséquilibre et peut affecter le résultat de la transaction. Il existe deux types principaux d'asymétrie d'information : l'asymétrie d'information adverse, où une partie a des informations privées ou supérieures, et l'asymétrie d'information morale, où une partie a des informations privées sur son propre comportement ou ses intentions. Les asymétries d'information peuvent entraîner des inefficiences et des résultats suboptimaux, mais des mécanismes tels que la signalisation, les garanties, la réglementation et l'éducation peuvent être utilisés pour atténuer ces problèmes.

Exemples d'asymétrie d'information du côté des ménages

Dans le cas d'un client ou d'un patient faisant face à une maladie ou une panne, il peut avoir une connaissance limitée ou inexacte de la cause sous-jacente du problème. Lorsqu'il consulte un médecin, le patient peut ne pas être en mesure de fournir une évaluation précise de ses symptômes ou de comprendre pleinement les implications médicales de sa condition. En conséquence, le médecin, en tant qu'expert, dispose d'un avantage informationnel sur la maladie, le diagnostic et les options de traitement. Cela crée une asymétrie d'information où le médecin est mieux informé que le patient. De même, lorsqu'un client emmène sa voiture chez un garagiste en raison d'une panne, le client peut avoir une compréhension limitée des problèmes mécaniques et des réparations nécessaires. Le garagiste, en tant que professionnel de l'automobile, possède une expertise technique et une connaissance approfondie des véhicules, ce qui lui confère un avantage informationnel sur les réparations nécessaires. Dans ces situations, l'asymétrie d'information peut entraîner des conséquences potentielles pour le ménage. Par exemple, le patient peut se trouver dans une position vulnérable, dépendant du jugement du médecin pour prendre des décisions de traitement. De même, le client automobile peut se sentir incertain quant à la nécessité réelle des réparations suggérées par le garagiste et peut craindre de payer des frais injustifiés.

Dans de nombreux secteurs, les entreprises peuvent créer des produits complexes intentionnellement pour se différencier et maintenir un avantage concurrentiel. Cela crée une asymétrie d'information entre les entreprises et les consommateurs, car ces derniers peuvent avoir du mal à comprendre pleinement les caractéristiques et les termes des produits proposés. Un exemple courant de cela se retrouve dans les produits bancaires ou d'assurance, tels que les contrats d'assurance-vie, les hypothèques ou les produits d'investissement. Ces produits peuvent être formulés avec des clauses et des termes techniques complexes, rendant difficile la comparaison entre différentes offres sur le marché. Les entreprises peuvent utiliser cette complexité pour limiter la transparence et rendre plus difficile la prise de décision éclairée par les consommateurs. En conséquence, les consommateurs peuvent être confrontés à des difficultés lorsqu'ils essaient de comprendre les risques, les coûts et les avantages réels associés à ces produits. Cela peut les rendre plus vulnérables aux pratiques commerciales trompeuses ou à la souscription de produits inadaptés à leurs besoins. Les entreprises peuvent créer des produits complexes intentionnellement pour se différencier, ce qui crée une asymétrie d'information entre les entreprises et les consommateurs. Cela peut rendre difficile la comparaison des produits et la prise de décision éclairée par les consommateurs. Des mesures réglementaires, l'accès à des informations normalisées et l'éducation des consommateurs sont des moyens d'atténuer les effets de cette asymétrie d'information.

Les ordinateurs et les appareils photo numériques sont des exemples de produits qui peuvent présenter un grand nombre de caractéristiques et de spécifications techniques, ce qui peut rendre difficile la comparaison entre les différentes options disponibles sur le marché. Dans le cas des ordinateurs, il existe une multitude de caractéristiques telles que la puissance du processeur, la capacité de stockage, la quantité de mémoire RAM, la taille de l'écran, la carte graphique, etc. De même, pour les appareils photo numériques, il peut y avoir de nombreuses spécifications techniques à considérer, telles que la résolution de l'image, la taille du capteur, la plage de sensibilité ISO, les modes de mise au point, etc. Cette profusion de caractéristiques peut rendre difficile pour les consommateurs de comprendre l'importance réelle de chaque élément et de prendre une décision éclairée lors de l'achat de ces produits.

Dans le domaine juridique, il peut y avoir une asymétrie d'information entre les clients et les avocats. Lorsqu'un client engage un avocat pour représenter ses intérêts, il peut avoir une connaissance limitée du comportement effectif de cet avocat au sein de son étude ou de sa pratique. Le client peut ne pas être en mesure d'évaluer pleinement la compétence, l'expérience, l'éthique professionnelle ou la réputation de l'avocat avant de le choisir. De plus, une fois que l'avocat a été engagé, le client peut ne pas avoir un accès direct aux détails du travail effectué par l'avocat et peut ne pas être informé de tous les aspects de la représentation légale. Cela crée une asymétrie d'information où l'avocat dispose d'un avantage informationnel sur ses compétences, son comportement, ses stratégies juridiques et d'autres informations pertinentes pour le dossier du client.

La publicité peut introduire des distorsions dans l'information des consommateurs. La publicité est souvent utilisée par les entreprises pour promouvoir leurs produits ou services, mais elle peut présenter des biais et des exagérations qui peuvent affecter la perception des consommateurs. Voici quelques exemples de distorsions de l'information causées par la publicité :

  1. Exagération des avantages : Les publicités ont tendance à mettre en avant les aspects positifs d'un produit ou d'un service, en mettant l'accent sur ses avantages et en minimisant ou en ignorant les éventuels inconvénients. Cela peut créer des attentes irréalistes chez les consommateurs et les inciter à prendre des décisions d'achat basées sur des informations incomplètes.
  2. Manipulation des comparaisons : Les publicités peuvent utiliser des comparaisons sélectives pour présenter un produit comme étant supérieur à ses concurrents. Cela peut inclure la mise en avant de caractéristiques spécifiques qui sont meilleures que celles des concurrents, tout en ignorant d'autres aspects où le produit pourrait être inférieur.
  3. Utilisation de témoignages et de recommandations biaisés : Les publicités peuvent inclure des témoignages de clients satisfaits ou des recommandations de célébrités qui peuvent ne pas être représentatifs de l'expérience générale des consommateurs. Ces témoignages peuvent être sélectionnés de manière sélective pour renforcer une image positive du produit ou du service.
  4. Omission d'informations importantes : Les publicités peuvent omettre des informations cruciales ou des conditions associées à l'utilisation du produit ou du service. Par exemple, les publicités peuvent mettre en avant le prix d'un produit sans mentionner les frais supplémentaires ou les limitations qui s'appliquent.
  5. Utilisation de techniques de persuasion subliminale : Bien que controversée, il est possible que certaines publicités utilisent des techniques de persuasion subliminale pour influencer le comportement des consommateurs sans que ces derniers en soient conscients. Cela peut inclure l'utilisation de couleurs, de symboles ou de messages subtils qui visent à influencer les choix des consommateurs.

Ces distorsions dans l'information peuvent rendre plus difficile pour les consommateurs de prendre des décisions éclairées. Pour atténuer les effets de la publicité sur l'information des consommateurs, il est important de développer un esprit critique et d'adopter une approche plus proactive dans la recherche d'informations indépendantes et objectives. Les consommateurs peuvent consulter des sources d'informations fiables, comparer différentes sources, lire des avis et des commentaires de clients réels, et se baser sur des données factuelles pour prendre des décisions éclairées d'achat.

Exemples d'asymétrie d'information du côté des entreprises

Il est possible de citer plusieurs exemples pertinents d'asymétrie d'information du côté des entreprises. Voici une explication détaillée de chacun :

  1. L'employeur connaît-il bien ses employés et l'effort qu'ils vont mettre dans leur travail ? Dans de nombreuses situations, l'employeur a une connaissance limitée de l'effort réel que ses employés vont mettre dans leur travail. Les employés peuvent dissimuler leur niveau d'engagement ou leur productivité, ce qui crée une asymétrie d'information. Cela peut poser un défi pour les employeurs lors de l'évaluation des performances et de la rémunération des employés.
  2. Les actionnaires contrôlent-ils bien les gestionnaires ? Dans les grandes entreprises, les actionnaires peuvent ne pas avoir une connaissance directe et approfondie de la gestion opérationnelle de l'entreprise. Les gestionnaires et les dirigeants ont généralement une meilleure compréhension des détails opérationnels, de la performance financière et des décisions stratégiques. Cela peut créer une asymétrie d'information entre les actionnaires et les gestionnaires, ce qui peut affecter la surveillance et le contrôle exercés par les actionnaires sur la gestion de l'entreprise.
  3. Une banque sait-elle bien à qui elle va prêter de l'argent et si son débiteur va pouvoir rembourser sa dette ? Lorsqu'une banque accorde un prêt, elle fait face à une asymétrie d'information quant à la solvabilité et à la capacité de remboursement de l'emprunteur. L'emprunteur a généralement une meilleure connaissance de sa propre situation financière, de ses antécédents de crédit et de sa capacité à rembourser la dette. Cela crée un risque pour la banque en cas de défaut de paiement ou de non-remboursement de la dette.
  4. Une assurance qui propose des polices contre différents risques sait-elle qui va prendre ces polices ? Lorsqu'une compagnie d'assurance propose des polices d'assurance contre différents risques, elle fait face à une asymétrie d'information quant au profil de risque des souscripteurs potentiels. Les personnes qui cherchent à souscrire une assurance peuvent avoir une meilleure connaissance de leur propre profil de risque et des problèmes de santé ou des antécédents médicaux qui pourraient affecter le coût de l'assurance. Cela peut entraîner des problèmes d'anti-sélection, où les personnes les plus susceptibles de présenter des risques élevés sont plus enclines à souscrire une assurance.
  5. Pour un fournisseur, dans la chaîne de distribution, l'acheteur est-il fiable (va-t-il payer) ? Dans le contexte de la chaîne de distribution, les fournisseurs peuvent faire face à une asymétrie d'information quant à la fiabilité de leurs acheteurs. Les fournisseurs peuvent ne pas avoir une connaissance complète de la situation financière de leurs acheteurs, de leur capacité à respecter les termes de paiement ou de leur historique de paiement. Cela peut rendre difficile pour les fournisseurs d'évaluer le risque associé à une transaction commerciale.

Dans tous ces exemples, l'asymétrie d'information peut créer des risques et des incertitudes pour les entreprises. Lorsque les entreprises disposent de moins d'informations que les autres parties impliquées, cela peut affecter leurs décisions, leur capacité à évaluer les risques et à prendre des mesures appropriées.

La théorie de l'asymétrie d'information a des applications dans de nombreux domaines, notamment :

  1. Économie et finance : Dans ces domaines, la théorie de l'asymétrie d'information est utilisée pour analyser les marchés, les décisions d'investissement, les contrats financiers, les produits d'assurance, les marchés des valeurs mobilières, etc. Elle aide à comprendre comment les déséquilibres d'information peuvent influencer les résultats économiques, les incitations des acteurs économiques et les mécanismes de régulation.
  2. Santé et soins de santé : L'asymétrie d'information est pertinente dans le domaine de la santé, où les patients peuvent avoir moins d'informations que les professionnels de la santé. Cela peut influencer les décisions de traitement, les choix de médicaments, les décisions de recherche médicale, etc.
  3. Éducation : L'asymétrie d'information est également pertinente dans le domaine de l'éducation, où les élèves peuvent avoir moins d'informations que les enseignants ou les établissements d'enseignement. Cela peut influencer les choix de cours, les décisions de carrière, l'accès à l'information sur les opportunités éducatives, etc.
  4. Droit et justice : Dans le domaine juridique, l'asymétrie d'information est essentielle pour comprendre les relations entre les avocats et les clients, les litiges et les transactions commerciales. Elle est également pertinente pour analyser les systèmes judiciaires et les mécanismes de résolution des litiges.
  5. Consommation et marketing : L'asymétrie d'information joue un rôle dans les décisions d'achat des consommateurs, les pratiques publicitaires, la concurrence sur les marchés, la confiance des consommateurs, etc. Elle aide à comprendre comment les informations fournies par les entreprises peuvent influencer le comportement des consommateurs.
  6. Gestion des ressources humaines : L'asymétrie d'information est également pertinente dans la gestion des ressources humaines, où les employeurs peuvent avoir plus d'informations que les employés. Cela concerne les décisions de recrutement, les évaluations de performance, les décisions de rémunération, etc.

Ces domaines ne représentent qu'une partie des applications possibles de la théorie de l'asymétrie d'information. En général, cette théorie est utilisée pour comprendre comment les déséquilibres d'information influencent les décisions, les résultats et les interactions dans une variété de contextes économiques, sociaux et organisationnels.

Information cachée

L'asymétrie d'information peut encourager le comportement opportuniste des agents économiques. Lorsqu'une partie détient des informations privées ou supérieures par rapport à d'autres parties, elle peut être incitée à exploiter cet avantage pour maximiser ses propres intérêts aux dépens des autres.

L'exploitation de l'avantage informationnel peut se produire de différentes manières :

  • Sélection adverse : Lorsqu'une partie mieux informée utilise son avantage pour sélectionner ou attirer des transactions ou des contrats plus favorables à ses intérêts, tout en évitant les transactions où les risques sont plus élevés. Cela peut conduire à des problèmes de qualité, de prix ou de sélection inéquitable pour les parties moins informées.
  • Aléa moral : Lorsqu'une partie mieux informée profite de son avantage pour prendre des risques ou adopter des comportements opportunistes, en sachant que les conséquences négatives seront supportées par les parties moins informées. Par exemple, dans un contrat d'assurance, un assuré peut être incité à prendre des risques supplémentaires, sachant qu'en cas de sinistre, l'assureur en subira les conséquences financières.
  • Information cachée : Lorsqu'une partie cache ou dissimule des informations pertinentes pour tirer parti de l'asymétrie d'information. Par exemple, dans une transaction de vente, un vendeur peut délibérément omettre de divulguer des défauts ou des problèmes liés au produit afin de conclure la vente à un prix plus élevé, en exploitant le manque d'information de l'acheteur.

Ces comportements opportunistes peuvent entraîner des conséquences négatives, tels que des transactions inefficaces, des distorsions de prix, une allocation inefficace des ressources et une baisse de la confiance entre les parties.

L'aléa moral (ou risque moral) et la sélection adverse (ou anti-sélection) sont deux types de problèmes d'asymétrie d'information qui se produisent en raison de comportements différents dans des conditions d'information imparfaite.

  • L'aléa moral (ou risque moral) se réfère à la situation où une partie à une transaction, une fois qu'un accord a été conclu, a l'opportunité de prendre des actions cachées ou risquées qui peuvent nuire aux autres parties. Dans ce cas, l'asymétrie d'information conduit à un comportement opportuniste après que l'accord a été établi. Par exemple, une personne assurée peut avoir une incitation à adopter des comportements risqués, sachant que les conséquences négatives seront couvertes par l'assureur.
  • La sélection adverse (ou anti-sélection) fait référence à la situation où une partie mieux informée utilise son avantage d'information pour sélectionner des contrats ou des transactions plus favorables à ses propres intérêts, tout en évitant les transactions où les risques sont plus élevés. Cela se produit avant la conclusion de l'accord, où une partie cache certaines informations ou présente des informations biaisées pour obtenir des conditions plus favorables. Par exemple, dans le marché de l'assurance, les individus qui présentent un risque plus élevé ont plus de chances de souscrire une assurance, tandis que ceux qui présentent un risque moindre sont moins enclins à le faire, conduisant à une mauvaise répartition des risques.

Ces deux problèmes d'asymétrie d'information sont liés à des comportements qui diffèrent de ceux qui se produiraient dans des conditions d'information parfaite. Lorsque l'information est parfaite, toutes les parties connaissent les mêmes détails et les mêmes informations, ce qui permet une prise de décision plus éclairée et des résultats plus efficaces. Cependant, en présence d'asymétries d'information, ces comportements opportunistes et les conséquences négatives qui en découlent peuvent se produire, nécessitant la mise en place de mécanismes pour atténuer ces effets et promouvoir des résultats plus équitables et efficaces.

En 2001, le prix Nobel d'économie a été attribué conjointement à trois chercheurs : George Akerlof, Michael Spence et Joseph Stiglitz. Ils ont été récompensés pour leurs contributions à l'analyse des marchés avec des asymétries d'information.

George Akerlof a été récompensé pour son article classique de 1970 intitulé "Le marché des limons : une étude de l'asymétrie de l'information". Dans cet article, Akerlof a examiné comment l'asymétrie d'information entre les vendeurs et les acheteurs sur la qualité des produits peut conduire à des problèmes de sélection adverse sur les marchés. Il a montré comment les vendeurs ayant une information supérieure sur la qualité des produits peuvent tirer profit de cette asymétrie en vendant des biens de moindre qualité, ce qui peut entraîner une détérioration générale du marché. Michael Spence a été récompensé pour son article de 1973 intitulé "Les emplois, les salaires et la sélection des signaux". Spence a développé le concept de la "signalisation" pour expliquer comment les individus peuvent surmonter l'asymétrie d'information sur leurs propres compétences et qualifications. Il a montré comment les individus peuvent envoyer des signaux coûteux, tels que l'obtention d'un diplôme universitaire, pour révéler leurs compétences et se distinguer des autres travailleurs moins qualifiés. Joseph Stiglitz a été récompensé pour ses travaux sur l'économie de l'information, en particulier pour son article de 1976 intitulé "Information et marchés financiers". Stiglitz a étudié comment l'asymétrie d'information dans les marchés financiers peut conduire à des problèmes d'aléa moral, où les emprunteurs peuvent être incités à prendre des risques excessifs une fois qu'ils ont obtenu un financement. Il a également examiné les conséquences de l'asymétrie d'information dans d'autres contextes économiques, tels que le marché du travail et les marchés des biens et services.

Ces travaux pionniers ont jeté les bases de la théorie de l'asymétrie d'information et ont eu une influence majeure sur le développement de l'économie de l'information. Ils ont permis de mieux comprendre les effets de l'asymétrie d'information dans les marchés et ont ouvert la voie à de nouvelles recherches sur les incitations, les contrats, la régulation et d'autres aspects économiques liés à l'information.

Aléa moral

L'aléa moral se réfère à une situation où un agent, une fois qu'un accord a été conclu, modifie son comportement d'une manière qui va à l'encontre des termes convenus dans l'échange. Cela se produit en raison de l'asymétrie d'information qui existe entre les parties, où une partie dispose de plus d'informations sur ses actions ou comportements futurs que l'autre partie.

Dans le contexte de l'aléa moral, une fois que l'accord a été établi, l'agent mieux informé peut être incité à adopter des comportements risqués, coûteux ou opportunistes, car il sait que les conséquences négatives seront supportées par l'autre partie moins informée. Cela se produit car l'agent sait que les informations sur ses actions futures sont cachées ou difficiles à observer pour l'autre partie.

Par exemple, dans le domaine des assurances, une personne assurée peut être incitée à prendre des risques supplémentaires, sachant que les conséquences négatives en cas de sinistre seront supportées par l'assureur. L'assuré bénéficie de l'assurance, mais il peut être tenté d'adopter des comportements imprudents ou de ne pas prendre les précautions nécessaires pour minimiser les risques, car il n'assume pas pleinement les conséquences financières de ses actions.

Les exemples suivants illustrent des comportements d'aléa moral où un agent modifie son comportement à son avantage de manière contraire aux termes acceptés dans l'échange. Voici une brève explication pour chaque exemple :

  • Un employé surfe sur internet, tire au flanc ou se crée un portefeuille de clients : Dans le contexte du travail, un employé peut profiter de l'asymétrie d'information pour adopter des comportements non productifs, tels que passer du temps excessif à surfer sur internet, ne pas respecter les heures de travail ou utiliser les ressources de l'entreprise à des fins personnelles. De plus, il peut profiter de son accès aux clients ou à des informations confidentielles pour se créer un portefeuille de clients personnels ou tirer profit de ces informations pour son propre bénéfice, ce qui peut être contraire aux termes de l'emploi.
  • Déclarer un bien (faussement) volé à l'assurance pour remboursement : Dans ce cas, une personne peut commettre une fraude en déclarant faussement à son assurance que son bien a été volé afin d'obtenir un remboursement financier. Cela constitue un comportement d'aléa moral où la personne abuse de l'asymétrie d'information pour tirer profit de l'assureur en faisant une fausse réclamation.
  • Se mettre volontairement au chômage sans intention immédiate de retrouver un emploi : Dans certaines situations, un individu peut délibérément décider de se mettre au chômage en abandonnant son emploi sans avoir l'intention immédiate de chercher un nouvel emploi. Cette situation peut se produire lorsque l'individu est incité par des prestations de chômage ou d'autres incitations financières qui lui permettent de bénéficier d'un revenu sans fournir d'efforts pour retrouver un emploi.
  • Détourner l'argent d'un prêt pour un placement très risqué : Dans ce cas, une personne peut obtenir un prêt en présentant des informations fausses ou en dissimulant des informations pertinentes sur l'utilisation prévue des fonds. Cette personne peut ensuite utiliser l'argent du prêt pour effectuer des placements très risqués, avec l'espoir de réaliser un gain important. Cela constitue un comportement d'aléa moral où la personne tire parti de l'asymétrie d'information pour obtenir des fonds et les utiliser d'une manière contraire à l'entente initiale.

Ces exemples mettent en évidence les conséquences négatives de l'aléa moral dans différents contextes, où un agent profite de l'asymétrie d'information pour adopter des comportements opportunistes au détriment des autres parties impliquées. Ces comportements peuvent causer des pertes financières, des inefficacités et des problèmes de confiance, soulignant ainsi l'importance de mettre en place des mécanismes pour atténuer l'aléa moral et encourager des comportements plus alignés avec les termes acceptés dans l'échange.

Le comportement "immoral" ou "non moral" n'est pas nécessairement extrême et peut englober un large éventail de comportements contraires aux normes ou aux attentes sociales. Dans le contexte de l'économie positive, l'analyse des comportements se concentre davantage sur les incitations et les conséquences économiques, plutôt que sur la moralité intrinsèque des actions. L'économie positive cherche à comprendre et à expliquer les comportements économiques tels qu'ils se produisent dans la réalité, sans émettre de jugement de valeur sur leur moralité. Elle se base sur des hypothèses simplificatrices et des modèles théoriques pour étudier les incitations, les choix rationnels et les conséquences économiques de ces choix. Ainsi, lorsque l'on parle de comportements d'aléa moral, de sélection adverse ou d'autres formes d'asymétrie d'information, l'accent est mis sur les conséquences économiques de ces comportements et sur la manière de les atténuer ou de les gérer de manière efficace. L'économie positive vise à fournir des outils d'analyse et des mécanismes incitatifs pour comprendre ces comportements et favoriser des résultats économiques plus efficaces et équitables.

Cependant, il est important de souligner que l'économie positive n'ignore pas les considérations morales ou éthiques. Ces dimensions sont souvent prises en compte dans le cadre de l'économie normative, qui se concentre sur les jugements de valeur et les recommandations sur la manière dont les choses devraient être. L'économie normative est souvent le domaine de l'éthique économique et de la philosophie morale, qui se penchent sur les questions de justice, d'équité et de responsabilité dans le cadre des comportements économiques. En résumé, l'économie positive, en se focalisant sur les incitations et les conséquences économiques, n'émet pas de jugement moral sur les comportements, mais s'efforce de les comprendre et de les expliquer dans le cadre de son analyse.

Les exemples suivants sont des exemples plus "soft" de comportements liés à l'aléa moral ou à la sélection adverse. Ils ne sont pas aussi extrêmes que les exemples précédents, mais ils illustrent néanmoins des situations où l'asymétrie d'information peut entraîner des comportements suboptimaux ou opportunistes. Voici une explication pour chaque exemple :

  • Un employé ne travaille pas au maximum de l'effort possible : Dans un environnement de travail où il y a une asymétrie d'information entre l'employé et l'employeur, l'employé peut choisir de ne pas fournir un effort maximal, sachant que son niveau de productivité réel est difficile à mesurer ou à vérifier pour l'employeur. Cela peut être dû à une faible motivation, à un manque d'intérêt pour le travail ou à un manque d'incitations appropriées.
  • Se montrer moins vigilant par rapport à la perte ou au vol d'un objet ou à tout autre sinistre : Lorsqu'une personne a souscrit une assurance ou qu'elle bénéficie d'une garantie pour la protection contre la perte ou le vol d'un bien, elle peut être moins vigilante ou moins préoccupée par la sécurité de l'objet. Cela peut se produire car l'individu sait qu'il sera indemnisé en cas de sinistre, ce qui peut entraîner une moindre prudence ou un manque d'efforts pour protéger le bien.
  • Ne pas chercher très activement un emploi : Dans le cas des personnes au chômage, une asymétrie d'information peut exister entre les chercheurs d'emploi et les employeurs potentiels. Les chercheurs d'emploi peuvent ne pas divulguer tous les détails de leurs compétences, de leur expérience ou de leurs disponibilités, ou ils peuvent ne pas être aussi actifs dans leur recherche d'emploi. Cela peut être dû à des incitations financières, à des prestations de chômage ou à d'autres facteurs qui influencent leur motivation à trouver un emploi rapidement.
  • Utiliser le crédit à d'autres fins (consommation plutôt qu'investissement) : Lorsqu'une personne obtient un crédit, par exemple sous la forme d'un prêt ou d'une carte de crédit, elle peut utiliser ces fonds pour des dépenses de consommation plutôt que pour des investissements productifs. Cela peut se produire lorsque l'emprunteur sait qu'il est peu probable que le prêteur ait une connaissance détaillée de la manière dont les fonds seront utilisés. Cette utilisation non optimale du crédit peut entraîner un sur-endettement ou des difficultés financières pour l'emprunteur.

Ces exemples montrent comment les asymétries d'information peuvent influencer les comportements des agents économiques, même dans des situations moins extrêmes. Ils soulignent l'importance de prendre en compte les incitations, les contrôles et les mécanismes appropriés pour atténuer les effets négatifs de l'aléa moral ou de la sélection adverse dans ces contextes.

L'aléa moral et les marchés financiers

La fonction de prêteur en dernier ressort des banques centrales ou du Fonds monétaire international (FMI) revient à la présence d'une institution qui intervient en cas de problèmes de liquidité majeurs. Cela peut avoir des implications sur le comportement des opérateurs du marché et les inciter à prendre des risques supplémentaires. Voici quelques éléments pour mieux comprendre cette dynamique :

  • Moral Hazard (risque moral) : La notion de moral hazard fait référence à la situation où la protection ou l'assurance contre un risque incite les individus ou les institutions à prendre des risques supplémentaires qu'ils ne prendraient pas en l'absence de cette protection. Lorsque les banques ou les États savent qu'ils peuvent compter sur une institution de prêteur en dernier ressort, cela peut les inciter à prendre des risques excessifs ou à se reposer sur cette institution pour gérer les conséquences négatives de leurs décisions.
  • Complaisance réglementaire : La présence d'une institution de prêteur en dernier ressort peut conduire à une certaine complaisance réglementaire. Les banques ou les États peuvent être moins incités à mettre en place des mécanismes de contrôle et de gestion des risques solides, car ils savent qu'en cas de difficultés, ils pourront compter sur l'intervention de cette institution. Cela peut créer un environnement propice à des comportements plus risqués ou à une mauvaise allocation des ressources.
  • Effet de stabilisation : D'un autre côté, la fonction de prêteur en dernier ressort peut également avoir un effet de stabilisation sur les marchés en cas de crise. La présence d'une institution qui peut fournir des liquidités de dernier recours peut contribuer à apaiser les craintes des opérateurs du marché, réduisant ainsi la panique et les risques de contagion. Cela peut aider à prévenir l'effondrement généralisé du système financier et à atténuer les crises de liquidité.

Il est important de noter que la fonction de prêteur en dernier ressort est essentielle pour la stabilité financière et la gestion des crises, car elle permet de fournir une bouée de sauvetage en cas de besoin. Cependant, cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de risques associés. Les banques centrales et le FMI doivent trouver un équilibre délicat entre fournir une assurance en cas de crise tout en mettant en place des incitations et des mécanismes pour limiter les comportements excessivement risqués ou l'exploitation de cette assurance.

Les régulateurs et les autorités doivent continuellement surveiller et évaluer les risques potentiels liés à la présence d'une institution de prêteur en dernier ressort et mettre en place des réglementations et des politiques appropriées pour atténuer les effets négatifs du moral hazard et encourager une gestion saine des risques par les acteurs du marché.

L'introduction d'une plus grande sécurité sur un marché peut paradoxalement entraîner une plus grande prise de risque de la part des acteurs du marché. Cela est souvent attribué à ce que l'on appelle l'effet de moral hazard, où la présence d'une protection ou d'une assurance contre les risques peut inciter les individus ou les institutions à prendre des risques supplémentaires. Lorsqu'une sécurité accrue est perçue sur un marché, les acteurs peuvent être incités à prendre des risques plus importants, car ils se sentent protégés contre les conséquences négatives de leurs décisions. Cette perception de sécurité peut provenir de divers facteurs, tels que des filets de sécurité financière, des garanties gouvernementales, des politiques de sauvetage des banques ou d'autres mécanismes de soutien.

Lorsque les acteurs perçoivent qu'ils seront protégés ou secourus en cas de difficultés, cela peut les inciter à adopter des comportements plus risqués ou à prendre des positions plus agressives. Ils peuvent être tentés de rechercher des rendements plus élevés en s'engageant dans des investissements plus spéculatifs ou en prenant des positions plus risquées, sachant que les pertes potentielles seront partiellement ou totalement compensées. Cela peut créer une situation où les acteurs du marché prennent des risques excessifs, en s'appuyant sur l'idée que les pertes potentielles seront externalisées ou absorbées par des mécanismes de sécurité ou de sauvetage. Cela peut également contribuer à une mauvaise allocation des ressources et à la formation de bulles spéculatives, car les acteurs sont incités à poursuivre des gains rapides et importants sans évaluer pleinement les risques associés.

Cas particulier : les problèmes d'agence

L'aléa moral est un problème qui se pose fréquemment dans les relations d'agent-principal. Lorsqu'une personne (l'agent) agit au nom d'une autre personne ou d'une entité (le principal), il peut y avoir une asymétrie d'information entre les deux parties, ce qui peut conduire à des comportements opportunistes de la part de l'agent.

Dans ce contexte, l'agent a une meilleure connaissance des actions qu'il entreprend et des informations pertinentes pour le principal. L'agent peut être incité à adopter des comportements qui servent ses propres intérêts plutôt que ceux du principal, en exploitant cette asymétrie d'information.

Quelques exemples de problèmes d'aléa moral dans les relations d'agent-principal sont :

  • Efforts réduits : L'agent peut être incité à fournir un effort inférieur à celui attendu ou convenu avec le principal, sachant que ses actions ne sont pas facilement observables ou mesurables. Par exemple, un employé peut ne pas travailler aussi dur qu'il le devrait ou ne pas mettre tout son potentiel pour accomplir les tâches qui lui sont assignées.
  • Prise de risque excessive : L'agent peut être incité à prendre des risques excessifs au détriment du principal. Par exemple, dans le domaine des investissements, un gestionnaire de portefeuille peut prendre des risques excessifs dans le but de réaliser des gains importants, sachant que les pertes potentielles seront supportées par le principal.
  • Sélection adverse : Dans certains cas, l'agent peut cacher ou déformer des informations importantes pour tirer parti de l'asymétrie d'information. Par exemple, dans le recrutement d'un employé, l'agent peut exagérer ses compétences ou son expérience pour obtenir un poste, ce qui peut ne pas être dans l'intérêt du principal.

Dans de nombreux cas, le principal, qu'il s'agisse d'un employeur ou d'un actionnaire, confie une mission ou des responsabilités à un agent, comme un employé ou un manager. Cependant, le principal n'a souvent aucun contrôle direct sur le comportement effectif de l'agent ni sur l'effort qu'il déploiera réellement pour accomplir la mission. Cette situation crée une asymétrie d'information et peut conduire à des problèmes d'aléa moral. L'agent, en ayant une meilleure connaissance de ses propres actions et de l'effort qu'il est disposé à fournir, peut être incité à adopter des comportements qui servent ses propres intérêts plutôt que ceux du principal. Par exemple, un employé peut ne pas fournir un effort maximal ou peut adopter des comportements opportunistes, tels que le fait de tirer au flanc, de procrastiner ou de se livrer à des activités personnelles pendant les heures de travail. De même, un manager peut prendre des décisions qui servent ses propres intérêts plutôt que ceux de l'entreprise ou des actionnaires, par exemple en cherchant à maximiser sa rémunération ou en poursuivant des projets risqués pour sa propre visibilité.

Trouver un contrat qui lie le bien-être de l'agent à l'intérêt du principal est une stratégie couramment utilisée pour atténuer les problèmes d'aléa moral dans les relations d'agent-principal. Cela permet d'aligner les incitations de l'agent sur les objectifs et les intérêts du principal, ce qui réduit le risque d'opportunisme ou de comportements contraires aux attentes.

Un contrat qui assure cette liaison peut prendre différentes formes, notamment :

  • Contrats incitatifs : Les contrats peuvent être structurés de manière à offrir des incitations financières à l'agent pour qu'il agisse dans l'intérêt du principal. Par exemple, des bonus basés sur la performance, des options d'achat d'actions ou des augmentations de salaire liées aux résultats peuvent être utilisés pour encourager l'agent à atteindre des objectifs spécifiques.
  • Contrats à long terme : Les contrats de travail ou d'engagement à plus long terme peuvent favoriser une relation de confiance entre l'agent et le principal. Cela peut réduire l'aléa moral en créant une incitation pour l'agent à adopter des comportements qui préservent la relation à long terme et favorisent la satisfaction du principal.
  • Contrats de transparence : Les contrats peuvent inclure des clauses de divulgation d'informations pertinentes pour permettre au principal de mieux évaluer les actions de l'agent. Cela peut réduire l'asymétrie d'information et faciliter la prise de décision éclairée du principal.
  • Contrats de responsabilité partagée : Les contrats peuvent inclure des mécanismes de partage des risques et des responsabilités entre l'agent et le principal. Cela peut inciter l'agent à prendre en compte les conséquences de ses actions et à agir de manière responsable.

Ces contrats visent à aligner les intérêts de l'agent sur ceux du principal, créant ainsi une incitation à agir de manière responsable et à prendre des décisions qui maximisent la valeur pour l'ensemble des parties concernées. Cependant, il est important de noter qu'il n'existe pas de solution unique pour tous les cas, et la conception du contrat dépendra des caractéristiques spécifiques de la relation d'agent-principal et du contexte dans lequel elle se situe.

Comment limiter le problème d'aléa moral ?

Pour limiter le problème d'aléa moral, il est possible de mettre en place différentes stratégies et mécanismes. Voici quelques approches couramment utilisées :

  • Contrats et incitations appropriés : Les contrats peuvent être structurés de manière à offrir des incitations alignées sur les intérêts du principal et à décourager les comportements opportunistes de l'agent. Des mécanismes tels que des incitations financières basées sur la performance, des contrats à long terme avec des clauses de pénalité pour non-respect des engagements, ou des mécanismes de partage des risques peuvent être utilisés pour créer des incitations incitant l'agent à agir de manière responsable.
  • Surveillance et évaluation de la performance : La surveillance régulière et l'évaluation de la performance de l'agent permettent de contrôler ses actions et de s'assurer qu'il agit conformément aux attentes du principal. Cela peut inclure des revues régulières, des évaluations formelles, des audits ou des rapports détaillés pour détecter les comportements opportunistes ou les déviations par rapport aux objectifs convenus.
  • Transparence et divulgation d'informations : Encourager la transparence et la divulgation d'informations pertinentes peut réduire l'asymétrie d'information et fournir au principal une meilleure visibilité sur les actions de l'agent. Cela peut se faire en exigeant des rapports réguliers, en mettant en place des systèmes de suivi de performance transparents ou en fournissant des informations sur les processus décisionnels clés.
  • Culture organisationnelle et éthique : Promouvoir une culture organisationnelle axée sur l'intégrité, la responsabilité et l'éthique peut contribuer à réduire les comportements opportunistes. Cela implique de créer un environnement où les individus sont incités à agir de manière responsable et où les valeurs de l'organisation encouragent la conformité aux normes éthiques.
  • Sélection rigoureuse et formation : La sélection initiale d'agents de confiance et compétents est essentielle pour réduire les problèmes d'aléa moral. Une évaluation rigoureuse des compétences, des antécédents et des valeurs peut permettre de minimiser les risques liés à l'opportunisme. De plus, une formation continue peut aider à renforcer les compétences et les connaissances des agents, favorisant ainsi leur engagement envers les valeurs et les objectifs du principal.

Les mécanismes suivants sont des stratégies couramment utilisées pour limiter les problèmes d'aléa moral et d'agence dans différents domaines. Voici une explication de chaque mécanisme :

  • Franchise et participation aux frais dans les assurances : Lorsqu'une assurance impose une franchise ou une participation aux frais, cela incite l'assuré à adopter des comportements prudents pour éviter les sinistres ou les dépenses excessives. En ayant une responsabilité financière partielle, l'assuré est encouragé à prendre des décisions plus réfléchies et à éviter les comportements risqués.
  • Rétribution basée sur la performance dans les problèmes d'agence : Lorsqu'il y a une relation d'agence entre le principal (par exemple, les actionnaires) et l'agent (par exemple, les managers), une rétribution basée sur la performance peut être utilisée pour aligner les intérêts de l'agent sur ceux du principal. Cela peut inclure des primes, des bonus, des stock-options ou d'autres formes de rémunération liées à la réalisation des objectifs et aux résultats financiers de l'entreprise. Ces incitations financières incitent les agents à prendre des décisions qui maximisent la valeur pour les actionnaires.
  • Contrôle aléatoire et salaires élevés dans les contrats de travail : Dans les relations d'employeur-employé, l'utilisation de contrôles aléatoires peut dissuader les comportements opportunistes de la part des employés. Les salaires élevés peuvent également servir d'incitation à fournir un effort maximal, car les employés ont plus à perdre en cas de mauvaise performance. L'association d'un salaire élevé à des résultats performants peut renforcer l'engagement de l'employé envers les objectifs de l'entreprise.
  • Crédibilité des prêteurs en dernier recours : Pour les institutions de prêteur en dernier recours telles que les banques centrales et le FMI, il est essentiel de maintenir une crédibilité en ne fournissant pas systématiquement une assistance aux pays ou aux banques en difficulté. En établissant des critères stricts pour l'octroi d'une assistance et en exigeant des mesures de réforme ou d'ajustement de la part des emprunteurs, ces institutions réduisent les incitations à la prise de risques excessifs et encouragent une gestion plus responsable.

Ces mécanismes visent tous à aligner les incitations des parties concernées, à créer des conséquences pour les comportements irresponsables et à promouvoir une gestion plus prudente des risques. Cependant, il est important de noter qu'aucun mécanisme n'est parfait et qu'il est nécessaire d'adapter ces approches en fonction des spécificités de chaque situation.

Un exemple d'agence

Dans l'exemple suivant, nous avons une relation d'agence entre un propriétaire (principal) et un vendeur (agent) d'une boutique. Le chiffre d'affaires mensuel de la boutique dépend à la fois de l'acharnement au travail du vendeur et de la demande de vêtements, qui varie entre faible, moyenne et forte avec une probabilité égale de 1/3.

Le vendeur a le choix de travailler d'arrache-pied ou de tirer au flanc. Travailler d'arrache-pied implique un coût pour le vendeur, évalué à 1 000 francs dans cet exemple.

Le bénéfice de la boutique est calculé comme la différence entre le chiffre d'affaires et le salaire du vendeur. Le gain net du vendeur est simplement le salaire moins la valeur monétaire de l'effort (1 000 francs) s'il décide de le fournir.

Ce scénario illustre un problème d'agence où le principal (le propriétaire de la boutique) ne peut pas observer directement l'effort fourni par l'agent (le vendeur) et doit s'appuyer sur les résultats (le chiffre d'affaires) pour évaluer les performances de l'agent.

Dans cette situation, l'agent (le vendeur) a un choix à faire en termes d'effort fourni. S'il choisit de travailler d'arrache-pied, cela entraîne un coût pour lui de 1 000 francs, mais cela peut également augmenter le chiffre d'affaires de la boutique et, par conséquent, le bénéfice net. S'il choisit de tirer au flanc et de ne pas fournir cet effort supplémentaire, il n'aura pas à supporter le coût de 1 000 francs, mais le chiffre d'affaires et le bénéfice de la boutique seront inférieurs.

L'enjeu pour le propriétaire est de concevoir des incitations appropriées pour encourager l'agent à fournir l'effort souhaité. Cela pourrait être fait en offrant des salaires plus élevés en fonction des performances, en introduisant des primes basées sur les résultats ou en établissant un contrat qui aligne les intérêts du vendeur sur ceux du propriétaire.

Ce cas d'agence montre comment l'asymétrie d'information entre le principal et l'agent peut créer des incitations différentes pour l'agent, et comment la conception des incitations et des contrats peut jouer un rôle important dans l'alignement des intérêts et la maximisation des résultats pour toutes les parties concernées.

Problèmes d'information et les choix publics exemple agence 1.png

Dans ce scénario d'agence entre le propriétaire (principal) et le vendeur (agent) d'une boutique, il y a deux cas possibles en termes de structure de rémunération : salaire fixe et salaire variable.

  1. Cas du salaire fixe : Dans ce cas, le vendeur reçoit un salaire fixe indépendamment de son niveau d'effort et des performances de la boutique. Qu'il travaille d'arrache-pied ou tire au flanc, son salaire reste constant. Cela crée un risque d'aléa moral, car le vendeur peut être moins incité à fournir un effort supplémentaire s'il sait que son salaire ne sera pas affecté.

Pour atténuer ce problème, le propriétaire pourrait mettre en place d'autres mécanismes pour encourager l'effort et les performances, tels que des primes ponctuelles basées sur les résultats ou des opportunités de promotion et d'avancement en fonction des performances. Cela introduit une dimension de récompense supplémentaire pour motiver le vendeur à fournir un effort maximal et à maximiser le chiffre d'affaires de la boutique.

Dans le cas où le propriétaire offre un salaire fixe de 3000 francs au vendeur, ce dernier n'a aucune incitation à travailler d'arrache-pied et le bénéfice moyen de la boutique sera calculé avec la deuxième ligne du tableau des chiffres d'affaires.

Le bénéfice moyen de la boutique peut donc être calculé comme suit :

Dans ce scénario, le propriétaire assume le risque de fluctuations de la demande de vêtements, mais le vendeur ne perçoit pas de récompense directe pour ses efforts supplémentaires ou sa contribution à l'amélioration des performances de la boutique. Cela peut créer un risque d'aléa moral, où le vendeur peut être moins incité à fournir un effort maximal ou à chercher à augmenter le chiffre d'affaires.

  1. Cas du salaire variable : Dans ce cas, le vendeur reçoit une rémunération variable basée sur les performances de la boutique. Par exemple, une partie de son salaire pourrait être basée sur un pourcentage des ventes réalisées ou du bénéfice net de la boutique. Ainsi, le salaire du vendeur varie en fonction des résultats obtenus.

Cela crée une incitation directe pour le vendeur à fournir un effort maximal et à maximiser le chiffre d'affaires de la boutique, car cela a un impact direct sur sa rémunération. En liant étroitement la rémunération à la performance, le propriétaire aligne les intérêts du vendeur sur ceux de la boutique, réduisant ainsi le risque d'aléa moral.

Dans le cas d'un salaire variable lié au chiffre d'affaires, le vendeur perçoit un salaire de 12 000 francs si le chiffre d'affaires mensuel atteint 20 000 francs, et un salaire de 3 000 francs si le chiffre d'affaires est inférieur à 20 000 francs.

En utilisant la formule précédente pour le gain net du vendeur, le calcul devient :

Gain net du vendeur avec effort = .

Dans ce cas, fournir l'effort devient intéressant pour le vendeur, car le gain net est positif. En conséquence, il est incité à travailler d'arrache-pied et à contribuer à l'augmentation du chiffre d'affaires de la boutique.

Le bénéfice moyen de la boutique peut être calculé en utilisant la formule précédente :

Bénéfice moyen de la boutique = .

Ainsi, avec ce mécanisme de salaire incitatif basé sur le chiffre d'affaires, le bénéfice moyen de la boutique est plus élevé (9000 francs) par rapport au cas du salaire fixe (7000 francs). Cela s'explique par le fait que le salaire variable motive le vendeur à fournir un effort maximal pour augmenter le chiffre d'affaires, ce qui se traduit par un bénéfice accru pour la boutique.

Sélection adverse

Lla sélection adverse est un phénomène qui se produit lorsque l'une des parties sur un marché ne dispose pas d'informations complètes sur la qualité ou les caractéristiques du service échangé avec l'autre partie. Cette asymétrie d'information peut conduire à des résultats indésirables, car la partie moins informée peut être confrontée à des risques ou à des conséquences négatives liées à la qualité inférieure du service.

Un exemple courant de sélection adverse se trouve sur le marché de l'assurance. Les assureurs sont confrontés au problème de ne pas connaître la qualité des risques qu'ils assurent avant de conclure un contrat. Les personnes qui recherchent une assurance peuvent avoir une connaissance plus précise de leur état de santé, de leur propension aux accidents, ou d'autres facteurs qui influencent le niveau de risque. Les personnes présentant un risque plus élevé ont tendance à être plus motivées pour souscrire une assurance, ce qui peut créer un déséquilibre entre les assurés et entraîner une augmentation des primes pour tous les souscripteurs.

Dans un tel scénario, les assureurs peuvent mettre en place des mécanismes pour atténuer les effets de la sélection adverse. Cela peut inclure la collecte d'informations détaillées sur les antécédents médicaux, la conduite d'examens de santé, l'établissement de critères stricts pour l'admissibilité à certaines polices d'assurance, ou l'utilisation de tarifs différenciés en fonction des risques identifiés.

Lorsque la qualité des biens ou des services sur un marché est hétérogène et que l'information sur cette qualité est asymétrique, cela peut créer des problèmes dans le processus d'échange. Dans le cas où les différences de qualité sont clairement observables par les acheteurs et que la concurrence est parfaite, les prix peuvent s'ajuster en fonction de la qualité. Les acheteurs sont alors en mesure de prendre des décisions éclairées en fonction de leurs préférences et de la qualité recherchée, et il n'y a pas de perte particulière.

Cependant, le problème se pose lorsque les différentes qualités ne peuvent pas être facilement distinguées par les acheteurs ou les vendeurs sur le marché. Dans de tels cas, les biens ou les services de différentes qualités peuvent se mélanger, et cela crée une incertitude et un risque pour les acheteurs. Lorsqu'il y a un risque lié à la qualité, les acheteurs peuvent être réticents à effectuer des échanges marchands, car ils ne sont pas sûrs de la qualité réelle du bien ou du service qu'ils vont obtenir. Cela peut entraîner une réduction de la confiance des consommateurs et une baisse des échanges sur le marché.

L'aléa moral et la sélection adverse peuvent être étroitement liés et parfois difficiles à distinguer, car ils sont tous deux des problèmes découlant de l'asymétrie d'information.

  • L'aléa moral se produit lorsque l'une des parties à une transaction modifie son comportement de manière opportuniste après la conclusion de l'échange, en exploitant l'asymétrie d'information pour son avantage. Cela se produit souvent lorsque des incitations inadéquates sont en place et que les parties peuvent profiter de l'ignorance ou de la faible connaissance de l'autre partie.
  • La sélection adverse, quant à elle, se produit avant même la conclusion de l'échange, lorsqu'une partie sur le marché ne dispose pas d'informations complètes sur la qualité ou les caractéristiques du service proposé par l'autre partie. Cela peut conduire à une situation où les biens ou les services de qualité inférieure ou indésirable prédominent sur le marché, car les parties moins informées ont tendance à être plus motivées pour acheter ou vendre.

Ces deux phénomènes sont souvent étroitement liés, car l'asymétrie d'information peut créer des incitations pour les parties à modifier leur comportement opportuniste (aléa moral) ou pour que des biens ou des services de qualité inférieure se retrouvent sur le marché (sélection adverse). Les deux problèmes peuvent entraîner des inefficacités économiques et des résultats indésirables.

La distinction entre l'aléa moral et la sélection adverse peut être nuancée et dépend du moment où l'asymétrie d'information a un impact sur le processus d'échange. Dans le cas de l'aléa moral, les problèmes se manifestent après la conclusion de l'échange, tandis que dans le cas de la sélection adverse, les problèmes se posent avant même la conclusion de l'échange. Dans certains cas, il peut être difficile de déterminer avec certitude si un problème particulier relève de l'aléa moral, de la sélection adverse, ou d'une combinaison des deux. Dans tous les cas, l'objectif principal est de concevoir des mécanismes et des incitations appropriés pour atténuer les effets négatifs de l'asymétrie d'information, afin de favoriser des échanges efficaces et équitables sur le marché.

Dans l'exemple suivant, nous pouvons voir comment la sélection adverse et l'aléa moral peuvent se manifester dans le contexte de l'assurance automobile.

Monsieur X décide de souscrire une assurance "casco" complète, ce qui implique une couverture étendue pour les dommages causés à son véhicule. Il fait ce choix parce qu'il est conscient des risques qu'il prend au volant, tels que sa propension à avoir des accidents ou à endommager son véhicule. Dans ce cas, la sélection adverse se produit, car Monsieur X est mieux informé sur sa propre situation et prend une décision d'assurance en fonction de cette information. Cela peut créer un déséquilibre dans le pool d'assurés, car ceux qui présentent un risque plus élevé ont tendance à être plus motivés pour souscrire une assurance plus complète.

D'autre part, Monsieur Y, qui bénéficie également d'une assurance "casco" complète, peut être enclin à adopter un comportement plus risqué en conduisant plus vite, sachant qu'il est couvert par une assurance qui prendra en charge les dommages. Dans ce cas, l'aléa moral se produit, car Monsieur Y modifie son comportement de manière opportuniste, sachant qu'il ne subira pas les conséquences financières directes de ses actes. Cela crée un désalignement des incitations, car Monsieur Y peut prendre des risques supplémentaires en raison de la présence de l'assurance.

Ces deux exemples illustrent comment l'asymétrie d'information peut influencer les comportements des individus dans le contexte de l'assurance automobile. La sélection adverse se manifeste lorsque Monsieur X choisit une couverture plus complète en fonction de sa connaissance des risques, tandis que l'aléa moral se produit lorsque Monsieur Y adopte un comportement plus risqué en se reposant sur l'assurance.

Qualités hétérogènes

Dans le cas où les qualités des biens ou des services sont hétérogènes et que l'information sur cette qualité est asymétrique, la sélection adverse peut se manifester. La sélection adverse se produit lorsque les biens ou les services de qualité inférieure ou indésirable prédominent sur le marché, car les parties moins informées sont plus motivées pour acheter ou vendre.

Un aspect particulier de la sélection adverse est que les biens ou services de qualité inférieure peuvent se camoufler parmi les biens ou services de qualité supérieure. Cela peut rendre difficile pour les parties moins informées de faire la distinction entre les différentes qualités et de prendre des décisions éclairées. Prenons l'exemple du marché de l'occasion pour les voitures. Les voitures de qualité supérieure et celles de qualité inférieure peuvent être mises en vente sur le même marché, sans qu'il soit facilement discernable pour les acheteurs potentiels laquelle est de meilleure qualité. Les vendeurs peuvent chercher à vendre des voitures de qualité inférieure en les présentant de manière trompeuse ou en dissimulant les problèmes potentiels. Cela crée une asymétrie d'information où les vendeurs ont plus de connaissances sur la qualité réelle de la voiture que les acheteurs.

En conséquence, les acheteurs peuvent être réticents à effectuer des achats sur ce marché, car ils craignent de choisir une voiture de qualité inférieure sans pouvoir la distinguer des voitures de qualité supérieure. Cela peut entraîner une réduction de la confiance des consommateurs et une diminution des échanges sur le marché.

Les exemples suivants illustrent bien la présence de sélection adverse dans différents marchés où les qualités des biens ou des individus sont hétérogènes et où l'information sur cette qualité est asymétrique.

  • Marché du travail : Les employeurs peuvent avoir du mal à connaître précisément les compétences, la motivation ou le niveau d'effort de leurs employés. L'asymétrie d'information peut entraîner une sélection adverse, car certains employés pourraient dissimuler leur faible niveau de compétences ou leur manque de motivation lors de l'embauche, ce qui peut avoir un impact négatif sur la performance globale de l'entreprise.
  • Marché du crédit : Les banques peuvent rencontrer des difficultés à distinguer les emprunteurs "bons pères de famille" (qui sont susceptibles de rembourser leurs dettes) des emprunteurs à risque élevé (qui peuvent avoir des antécédents de mauvais remboursement ou un comportement financier irresponsable). L'asymétrie d'information peut conduire à une sélection adverse, où les emprunteurs à risque élevé sont plus motivés à obtenir un prêt, tandis que les emprunteurs à faible risque peuvent être moins enclins à demander un prêt.
  • Marché de l'assurance : Les clients ont souvent une meilleure connaissance de leurs propres risques que les assureurs. Par exemple, dans le domaine de l'assurance automobile, les conducteurs peuvent connaître leurs antécédents de conduite, leurs habitudes de conduite et leur propension à prendre des risques, tandis que les assureurs ont une information limitée sur ces facteurs. Cela crée une asymétrie d'information et peut entraîner une sélection adverse, où les conducteurs à risque élevé sont plus motivés à souscrire une assurance, tandis que les conducteurs à faible risque peuvent être moins enclins à le faire.
  • Marché de l'occasion : Lors de l'achat d'un véhicule d'occasion, il peut être difficile de connaître la qualité réelle du véhicule, notamment en termes de performances, d'entretien et de problèmes potentiels. Les vendeurs peuvent dissimuler les défauts ou présenter le véhicule de manière trompeuse pour obtenir un prix plus élevé. Cela crée une asymétrie d'information et peut conduire à une sélection adverse, où les véhicules de qualité inférieure peuvent se mêler aux véhicules de qualité supérieure sur le marché de l'occasion.

Dans tous ces exemples, la sélection adverse est présente en raison de l'asymétrie d'information entre les parties. Cela peut conduire à des résultats indésirables, tels que des performances sous-optimales, des prix inappropriés ou une réduction de la confiance des consommateurs sur le marché. La mise en place de mécanismes visant à réduire l'asymétrie d'information, tels que des évaluations, des certifications, des contrôles ou des signaux de qualité, peut contribuer à atténuer les effets de la sélection adverse.

La sélection adverse et le marché du travail

La sélection adverse peut jouer un rôle dans le marché du travail, notamment dans la prise de décision de l'employeur concernant les salaires et les licenciements.

Lorsque les employés d'une entreprise ont des opportunités alternatives et des salaires potentiels différents, l'employeur peut avoir du mal à identifier ces différences. Cela crée une asymétrie d'information où l'employeur ne sait pas exactement quelles sont les alternatives et les perspectives salariales de chaque employé.

Si l'on suppose que les travailleurs les plus performants ont également les meilleures opportunités alternatives, une baisse de salaire de manière généralisée pourrait inciter ces travailleurs à quitter l'entreprise et à accepter des offres plus avantageuses ailleurs. Cela peut entraîner une réduction de la performance globale de l'entreprise, car les travailleurs les moins performants resteraient en surnombre.

Dans une telle situation, l'entreprise peut préférer procéder à des licenciements (au hasard ou selon d'autres critères) plutôt que de baisser les salaires de manière généralisée. Cette décision est prise dans le but de préserver les travailleurs les plus performants en évitant leur départ massif et en préservant la performance moyenne de l'entreprise.

La sélection adverse et le marché du crédit

Dans le contexte du marché du crédit, la sélection adverse peut jouer un rôle important. Lorsque les emprunteurs se présentent pour un crédit, ceux qui en ont le plus besoin et qui sont considérés comme plus risqués ont souvent une plus grande motivation à obtenir des fonds et sont donc prêts à payer des taux d'intérêt élevés pour obtenir le prêt nécessaire.

Cependant, l'asymétrie d'information se pose car les emprunteurs peuvent avoir des caractéristiques ou des risques cachés qui ne sont pas connus de manière transparente par les prêteurs. Cela signifie que les emprunteurs les plus risqués peuvent se mélanger aux emprunteurs moins risqués sur le marché du crédit, ce qui crée une situation où les prêteurs ne peuvent pas facilement faire la distinction entre les emprunteurs fiables et les emprunteurs à risque élevé.

Cela peut entraîner une sélection adverse, où les prêteurs sont confrontés à une demande de crédit principalement de la part d'emprunteurs risqués. Lorsque les taux d'intérêt sont élevés pour compenser le risque perçu, seuls les emprunteurs avec des projets plus rentables mais aussi plus risqués seront disposés à emprunter à ces taux élevés. Les emprunteurs moins risqués ou les projets moins rentables peuvent être exclus du marché du crédit en raison des coûts élevés associés.

Cette situation peut entraîner une allocation inefficace des ressources, car des projets viables mais moins risqués peuvent être sous-financés ou exclus du marché. En outre, les emprunteurs moins risqués qui auraient pu bénéficier d'un crédit à des taux plus avantageux peuvent être découragés de participer au marché du crédit en raison des taux élevés.

On peut comparer un cordonnier qui souhaite obtenir un prêt pour agrandir son commerce existant et un entrepreneur qui lance une startup. Le cordonnier représente un emprunteur avec un projet moins risqué mais également avec un rendement potentiel plus faible mais relativement certain. Étant donné la nature de son activité, le cordonnier peut avoir une clientèle établie et une demande constante pour ses services. Cependant, le rendement attendu de son projet d'agrandissement peut être relativement modeste par rapport à des projets plus ambitieux. D'un autre côté, l'entrepreneur qui ouvre une startup représente un emprunteur avec un projet plus risqué mais également avec un potentiel de rendement plus élevé. Les startups sont souvent associées à une incertitude plus grande en raison de leur nouveauté, de leur manque d'historique et de leur dépendance à des facteurs externes tels que la demande du marché, la concurrence, etc. Cependant, si la startup réussit, elle peut générer des bénéfices importants et une croissance significative.

Dans cette situation, les prêteurs peuvent être confrontés à un dilemme de sélection adverse. Étant donné que le cordonnier présente un projet moins risqué, il peut avoir plus de facilité à obtenir un prêt à des conditions favorables. Les prêteurs peuvent percevoir l'entrepreneur de la startup comme plus risqué et exiger des taux d'intérêt plus élevés ou être plus réticents à lui accorder un prêt. Cela peut créer une distorsion dans l'allocation des ressources, car des projets plus prometteurs avec un potentiel de rendement élevé, comme la startup, peuvent être sous-financés en raison de la perception du risque par les prêteurs. Les prêteurs peuvent être plus enclins à financer des projets moins risqués mais avec un potentiel de rendement plus faible, comme l'agrandissement de l'arcade du cordonnier.

La sélection adverse et le marché de l'assurance

La sélection adverse peut se produire sur le marché de l'assurance, en particulier dans le domaine de l'assurance maladie ou de l'assurance santé. Lorsque les compagnies d'assurance ont accès à des informations sur la distribution des affections et des atteintes à la santé dans la population, elles peuvent proposer des contrats en fonction de cette information. Cependant, cela peut entraîner un déséquilibre dans la sélection des assurés. Les personnes qui ont des problèmes de santé plus importants que la moyenne ou qui présentent un risque plus élevé d'affections ou d'atteintes à la santé sont plus susceptibles d'être intéressées par ces contrats d'assurance. Elles ont une plus grande motivation à souscrire une assurance qui couvre leurs besoins médicaux spécifiques.

En conséquence, les compagnies d'assurance peuvent se retrouver avec une population d'assurés qui présente un risque plus élevé en termes de coûts médicaux et de demandes de remboursement. Cela peut déséquilibrer les ratios de paiement et entraîner des primes d'assurance plus élevées pour compenser le risque plus élevé. Les personnes en bonne santé ou avec un risque médical plus faible peuvent être moins enclines à souscrire ces contrats, car elles peuvent considérer que les primes sont trop élevées par rapport à leur propre risque. Cela crée une situation de sélection adverse où les compagnies d'assurance peuvent être confrontées à une population d'assurés plus risquée et moins rentable. Cela peut rendre difficile pour les compagnies d'assurance de maintenir des tarifs compétitifs et de proposer une couverture abordable pour tous.

Le problème de sélection adverse peut également se produire dans d'autres types d'assurances, tels que les assurances contre les inondations, les catastrophes naturelles, le chômage ou les cambriolages.

Lorsqu'il y a une asymétrie d'information entre l'assureur et l'assuré, les personnes les plus exposées à ces risques sont plus susceptibles d'être intéressées par l'achat d'une assurance pour se protéger financièrement en cas d'événement indésirable. Ces personnes ont une plus grande motivation à souscrire une police d'assurance pour se prémunir contre les pertes potentielles liées à ces risques spécifiques. Cependant, cela peut créer une situation où les assureurs se retrouvent avec une population d'assurés qui présente un risque plus élevé que la moyenne en termes de probabilité de subir un sinistre. Cela peut déséquilibrer les primes d'assurance et les coûts pour les assureurs, car ils doivent prendre en compte le risque accru de paiements de prestations pour cette population.

En conséquence, les primes d'assurance peuvent être plus élevées pour tous les assurés, y compris ceux qui ont un risque plus faible, pour compenser le risque élevé des personnes les plus exposées. Cela peut décourager les personnes avec un risque plus faible de souscrire une assurance, car les primes peuvent sembler excessives par rapport à leur propre niveau de risque.

La sélection adverse et le marché d'occasion : une application

Supposons que le marché d’une marque de voitures soit constitué de deux types de véhicules:

  • Les “bonnes affaires” ont été bichonnées par leur ancien propriétaires qui sont prêts à s’en défaire pour un prix de ;
  • Les “mauvaises affaires” tombent beaucoup plus souvent en panne, et leurs propriétaires n’en demandent que .
  • Le maximum qu’un acheteur représentatif serait prêt à payer pour une bonne voiture est et pour une mauvaise.

Tout ce que les acheteurs savent c’est qu’il y a autant de mauvaises voitures que de bonnes, donc la probabilité de tomber sur une mauvaise est de 50% ().

En cas d'information parfaite: gains mutuellement avantageux avec un prix intermédiaire entre le prix d'achat et le prix de vente. L'équilibre de marché est efficient, car toutes les voitures sont échangées à un prix conforme aux attentes des vendeurs et acheteurs.

En cas d'information imparfaite mais symétrique (personne ne sait quelles voitures sont bonnes ou mauvaises): l’échange se produit tout de même. Les acheteurs acceptent de payer un prix moyen avec un risque de tomber sur une guimbarde une fois sur deux. L’équilibre est efficient, même si des consommateurs peuvent s’avérer malchanceux.

En cas d'information imparfaite et asymétrique: la qualité moyenne devient endogène car elle dépend du prix.

Lorsque les vendeurs bénéficient d’une asymétrie d’information sur leur bien, ils ne le mettent en vente que si le prix est suffisamment élevé.

Sans autre information que la probabilité , les acheteurs sont prêts à payer au maximum un prix moyen entre et  :

=

Le marché peut ici fonctionner, car ce prix est supérieur aux deux prix de réserve. Mais il suffit que la proportion de mauvaises voitures augmente, par exemple à = 70% pour que le prix devienne:

Dans ce cas, les propriétaires de bonnes occasions se retirent du marché : ils préfèrent attendre que leur voiture tombe toujours en panne pour la vendre au prix des mauvaises.

Comment résoudre le problème d'anti-sélection ?

Une manière de résoudre le problème de sélection adverse consiste à faire "révéler" les propriétés cachées (défauts ou qualités) du bien.

Le système de la garantie ou du label permet par exemple de transmettre une information du vendeur vers l’acheteur.

Cette garantie doit comporter un coût suffisant à décourager les propriétaires de mauvaises voitures de recourir aussi à la garantie.

Lorsque le vendeur manipule une caractéristique pour montrer sa qualité, on parle de signal de qualité.

Application au marché de l'assurance

Soit 4 catégories différentes de personnes d’égale importance en terme de nombre dont les risques de maladie sont différents, mais que les assureurs ne parviennent pas à identifier.

Pour chaque groupe, le coût associé à la maladie est supposé identique: 1 000 francs pour l’intervention médicale.

Les personnes savent dans quel groupe de risque elles se situent et ont une volonté de payer pour une police d’assurance en accord avec ce risque :

Problèmes d'information et les choix publics marché de l assurance 1.png

Comment fixer la prime d'assurance ?

Le calcul actuariel dit que la prime doit être fixée au minimum à l’espérance de dommage.

On peut donc en principe calculer une prime actuarielle pour la population pour chaque groupe en prenant le produit du montant du dommage (le coût de l’intervention) et de la probabilité de la maladie.

Problèmes d'information et les choix publics marché de l assurance 2.png

Il y a des gains mutuellement avantageux à l’échange car le coût de la prime est inférieur à la volonté de payer pour tous les groupes.

Or, le problème est que les assureurs ne connaissent pas forcement le risque par catégorie. Dans ce cas ils doivent fixer différemment la prime.

Si le risque moyen de chaque catégorie n’est pas connu des assureurs, ces derniers vont fonder leur prime actuarielle sur le risque moyen de toute la population :

.

Si le coût annuel moyen d’une intervention est de 1000.-, cela implique qu’une prime annuelle de 500 francs () est tout juste suffisante pour ne pas faire de pertes.

Supposons que les assureurs ne peuvent pas faire de profits de sorte qu’ils fixent cette prime.

Avec cette prime seuls ceux qui ont une volonté de payer supérieure à 500.- s’assureront, soit tous les groupes sauf celui ayant un risque de 20%.

Cependant, si ce groupe ne s’assure pas, cela veut dire que la clientèle des assureurs est maintenant plus risquée! (effet de la sélection adverse).

La composition effective se modifie si aucun individu du premier groupe ne s’assure. Le vrai risque moyen fondé sur la population assurée sera alors :

Lorsque les assureurs se retrouvent face à cette sélection de demandeurs, ils feront nécessairement des pertes avec la prime fixée initialement à 500.-, car la dépense moyenne sera elle de 600.- (). Il devient donc nécessaire d’ajuster la prime à 600.-.

Problème: avec la prime fixée à 600.-, la sélection adverse se fait sur le deuxième groupe qui préfère ne plus s’assurer, car la prime dépasse sa volonté de payer.

La nouvelle prime doit passer à 700.- pour les deux derniers groupes, car le risque monte à 70%, mais le troisième groupe ayant une volonté de payer de 680.- renonce à l’assurance...

Les seuls qui restent sont les membres du groupe le plus risqué qui payeront une prime de 800.-, avec un surplus total de 50.- (= volonté de payer − prime).

Inefficience de l'équilibre de marché: l’équilibre finit par se vérifier, mais le marché est composé seulement des individus les plus risqués.

Lecture du tableau: des gains mutuellement avantageux entre assureurs et demandeurs existent pour tous les groupes (puisque tous ont une volonté de payer supérieure à leur risque moyen).

Les assureurs aimeraient pouvoir assurer les trois groupes manquants, mais ne peuvent pas les distinguer des autres groupes plus risqués.

Comment résoudre le problème de sélection adverse ?

Une solution permettant d’avoir une prime actuarielle échappant au problème de sélection consiste à contraindre toute la population à s’assurer.

Si on reprend le tableau initial avec une prime unique de 500.- et obligation de s’assurer, nous avons :

Comment résoudre le problème de sélection adverse 1.png

Le surplus total est positif, mais il y a des perdants: le groupe le moins risqué essuie une perte nette en s’assurant = “prime de solidarité”.

Les choix publics

Choix public

Les lacunes de marché appellent le plus souvent une intervention de l’État.

Souvent, exactement comme pour les agents économiques privés, aussi l’État fait face à des problèmes d’information, mais il existe d’autres raisons qui peuvent générer un écart entre les désirs de la collectivité et l’action de l’État.

La théorie du CHOIX PUBLIC essaie de comprendre comment l’État prend des décisions pour la collectivité et si les conditions d’un planificateur social idéal existent.

Problème récurrent et ancien: comment agréger des préférences hétérogènes ?

Le paradoxe du vote de Condorcet

Dans une petite communauté, trois "types" d'individus doivent choisir parmi trois projets alternatifs. Le tableau montre que les préférences collectives violent le principe de transitivité :

Paradoxe du vote de Condorcet 1.png
  • a. Si le vote concerne seulement l’alternative A et B, c’est A qui est choisi par les groupes 1-3 contre 2.
  • b. Si le vote concerne seulement l’alternative B et C, c’est B qui est choisi par les groupes 1-2 contre 3.
  • c. Si le vote concerne seulement l’alternative A et C, c’est C qui est choisi par les groupes 2-3 contre 1.

Implication : le choix de la votation dépendra de l’ordre dans lequel les alternatives sont proposées

Théorème d'impossibilité de Arrow

Kenneth Arrow (prix Nobel en 1972) a proposé un ensemble de critères désirables et relativement peu exigeants pour obtenir un système de vote:

  • Unanimité : si tous préfèrent un objet par rapport à un autre, il devrait être choisi;
  • Transitivité : si A est préféré à B et B est préféré à C, il faut que A soit préféré à C;
  • Indépendance des options non pertinentes : la préférence entre A et B ne devrait pas dépendre de l’existence (ou absence) d’une troisième option C;
  • Non-dictature : il n’y a pas d’individu dont les préférences correspondent à tous les choix sociaux indépendamment des préférences des autres.

Le théorème montre que tout système de choix collectif doit relâcher au moins une de ces conditions (→ dictature?).

Le principe de l'électeur médian

On peut montrer que, à partir du moment où les préférences sont exprimées en continu, le paradoxe de Condorcet n’a plus lieu d’être.

Un système majoritaire implique alors que c’est toujours l’électeur médian qui décide du résultat final.

L’électeur médian est celui qui se trouve au milieu de la distribution des préférences. Il a donc 50% des votants à sa droite et 50% à sa gauche.

Étant donné que les préférences sont ordrées sur une variable continue, tous les électeurs des deux extrémités lui sont acquis.

Par exemple, imaginons la distribution suivante des préférences sur le budget de l’État :

Principe de l'électeur médian 1.png

Si chaque votant devait préciser le montant du budget dans le bulletin de vote, la moyenne donnerait un budget de 9 Mio CHF.

Mais s’il faut décider entre deux montants, ce sera toujours celui choisi par l’électeur médian, qu'ici souhaite 10 Mio.

Il y aura toujours plus que 50% des votants qui préfèrent 10Mio à n'importe quelle autre somme.

Principe de l'électeur médian 2.png

Implication: si deux partis politiques concurrents essayent de maximiser leur probabilité d'élection, ils vont les deux se rapprocher de la position de l'électeur médian (est-ce que ça vous rappelle quelque chose?).

Résumé

Les asymétries d’information sont présentes lors de nombreuses transactions économiques.

L’aléa moral se produit lorsque les incitations des agents sont modifiées suite à la conclusion d’un contrat sur un bien ou un service.

Le problème d’agence survient lorsqu’un principal ne contrôle pas parfaitement le comportement d’un agent.

Lorsque les caractéristiques d’un bien ou service sont cachées, le marché est sujet à un problème de sélection adverse.

Une solution marchande au problème d’asymétrie d’information est donné par le signal.

La théorie du choix public montre que les préférences collectives ne peuvent pas être aisément être exprimées.

Le théorème d’impossibilité d’Arrow montre qu’aucun système de vote n’est parfait et que des concessions sont nécessaires.

Dans de nombreuses situations, les institutions démocratiques engendreront le résultat désiré par l’électeur médian indépendamment des préférences du reste de l’électorat.

Annexes

Références