Les forces du marché : l'offre et la demande

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Le concept de marché est central en économie. Il se fonde sur l'idée que les marchés sont des espaces où les forces de la demande et de l'offre interagissent pour déterminer les prix et les quantités de biens et services échangés. L'équilibre du marché se produit lorsque la quantité de biens ou services que les consommateurs sont prêts et capables d'acheter (la demande) est égale à la quantité que les producteurs sont prêts et capables de vendre (l'offre). Ce point d'équilibre indique le prix auquel le bien ou le service sera vendu et la quantité qui sera échangée.

L'exemple des prix des biens alimentaires dans les années 2000 illustre la dynamique du marché. Les augmentations de prix peuvent être causées par des changements dans la demande ou l'offre. Une augmentation de la demande peut survenir en raison d'une augmentation du revenu, d'une croissance démographique, ou d'un changement des préférences des consommateurs. D'autre part, une diminution de l'offre peut être due à des facteurs tels que des conditions météorologiques défavorables, des augmentations des coûts de production, ou des restrictions commerciales. Ces dynamiques de marché sont importantes car elles affectent non seulement les prix, mais aussi la disponibilité des biens et services, ayant ainsi un impact direct sur les consommateurs et les producteurs. La compréhension de ces principes est essentielle pour analyser les politiques économiques et les décisions de marché.

Dans leur analyse de la flambée des prix des matières premières agricoles en 2008, ING, dans "Directional Economics" de février 2008, fait une observation critique : « There is keen interest in the soft commodity bull run at present. We are not convinced by either the “world population growth” or “Chinese meat eaters” argument. After all neither of these happened overnight, yet the 22% rise global food prices was a one-year jump. Rather it is soaring oil prices, leading to greater demand for bio-fuels and the poor output of key swing producers that have seemed to play the largest role. »

Cette perspective met en lumière que la hausse significative de 22 % des prix alimentaires mondiaux ne peut être attribuée exclusivement à la croissance démographique mondiale ou à l'augmentation de la consommation de viande en Chine, car ces phénomènes ne sont pas soudains. Au lieu de cela, ING souligne le rôle des prix élevés du pétrole qui ont stimulé la demande pour les biocarburants, entraînant une réaffectation des cultures agricoles pour la production d'énergie plutôt que pour l'alimentation. En outre, ils mettent en avant les faibles rendements des principaux producteurs de denrées alimentaires, qui ont également joué un rôle important dans cette hausse des prix. Cette analyse illustre la complexité des facteurs qui influencent les marchés mondiaux des matières premières agricoles. Elle met en évidence l'interdépendance des différents secteurs économiques, montrant comment des changements dans un secteur, comme l'énergie, peuvent avoir des effets considérables sur d'autres secteurs, tels que l'agriculture et l'alimentation.

L'article de "The Economist" du 19 avril 2008, "The new face of hunger", apporte un éclairage sur la formation des prix d'équilibre sur les marchés des matières premières agricoles, en mettant l'accent sur l'importance des changements dans la demande. Selon cet article, « The price mainly reflects changes in demand – not problems of supply, such as harvest failure. The changes include the gentle upward pressure from people in China and India eating more grain and meat as they grow rich and the sudden, voracious appetites of western biofuels programmes, which convert cereals into fuel. ... Such shifts have not been matched by comparable changes on the farm. ... The era of cheap food is over. »

Cette citation souligne que les principaux facteurs influençant les prix ne sont pas liés à une baisse de l'offre, comme les échecs de récolte, mais plutôt à une augmentation de la demande. Cette augmentation provient partiellement de la croissance économique en Chine et en Inde, où les populations consomment davantage de céréales et de viande à mesure qu'elles s'enrichissent. En outre, les programmes de biocarburants en Occident, qui transforment les céréales en carburant, ont également contribué à une hausse rapide de la demande. Ces changements de demande n'ont pas été compensés par des augmentations correspondantes de l'offre agricole, ce qui a conduit à une hausse des prix et à la fin de l'ère de la nourriture bon marché. Cette perspective renforce le principe économique fondamental que le prix d'équilibre sur un marché résulte de l'interaction entre l'offre et la demande. Dans ce contexte, le déséquilibre provoqué par une augmentation significative de la demande sans une augmentation proportionnelle de l'offre a mené à une augmentation des prix alimentaires mondiaux.


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Les marchés parfaitement compétitifs

Le marché

En économie, un marché est considéré comme un lieu, qu'il soit physique ou virtuel, où les offreurs (producteurs, fournisseurs) et les demandeurs (consommateurs, acheteurs) se rencontrent. L'interaction entre ces deux groupes détermine le prix et la quantité des biens ou services échangés, conduisant à ce que l'on appelle l'équilibre du marché. L'équilibre du marché se produit lorsque la quantité de biens ou de services que les consommateurs souhaitent et sont capables d'acheter (la demande) est égale à la quantité que les producteurs sont disposés et capables de fournir (l'offre). À ce point d'équilibre, le prix du marché est établi de manière à équilibrer la demande et l'offre. Si le prix est trop élevé, la demande diminue et l'offre excédentaire pousse le prix à la baisse. Inversement, si le prix est trop bas, l'offre diminue tandis que la demande excédentaire pousse le prix à la hausse. Ce concept d'équilibre de marché est fondamental en microéconomie et aide à comprendre comment les prix et les quantités de biens et services sont déterminés dans une économie de marché. Il reflète également la manière dont les marchés s'ajustent en réponse à des changements dans les conditions de l'offre et de la demande, tels que les innovations technologiques, les changements de politique gouvernementale, les variations des coûts de production, ou les changements dans les préférences des consommateurs.

Ce mécanisme peut être régulé ou spontané. Selon les différentes hypothèses on pourra distinguer entre un marché en situation de concurrence pure et parfaite ou un marché en concurrence imparfaite. Dans un marché caractérisé par une concurrence pure et parfaite, plusieurs hypothèses sont essentielles. Premièrement, il y a l'atomicité, où aucun acheteur ou vendeur n'a suffisamment de pouvoir pour influencer le prix du marché. De plus, les produits offerts sont considérés comme homogènes, c'est-à-dire identiques, rendant les consommateurs indifférents entre les différents fournisseurs. Une transparence complète de l'information est également requise, garantissant que tous les acteurs du marché ont accès à toutes les informations pertinentes. En outre, les entreprises peuvent entrer et sortir librement du marché sans barrières. Enfin, la mobilité parfaite des facteurs de production est une condition, permettant un réajustement libre des ressources sans coût ni délai. En revanche, un marché en concurrence imparfaite se caractérise par des conditions où une ou plusieurs de ces hypothèses ne sont pas remplies. Cela inclut diverses structures de marché telles que le monopole, où un seul vendeur domine, l'oligopole, dominé par un petit nombre d'entreprises majeures, la concurrence monopolistique, avec de nombreux vendeurs offrant des produits légèrement différenciés, et le monopsone, avec un seul acheteur dominant. La réalité des marchés se situe souvent entre ces deux extrêmes. La régulation gouvernementale peut s'avérer nécessaire, surtout là où les conditions de concurrence pure et parfaite ne sont pas satisfaites. L'intervention gouvernementale peut être cruciale pour corriger les défaillances du marché, encourager la concurrence équitable, protéger les consommateurs et assurer une distribution plus juste des ressources.

L'analyse des différents pouvoirs de marché des participants dans un échange économique révèle des dynamiques variées en fonction de la structure du marché.

  • Dans un contexte de marché concurrentiel caractérisé par l'atomicité des consommateurs, les individus sont en grand nombre et chacun possède une influence minime sur le marché. Dans cette situation, les consommateurs sont si petits relativement à la taille du marché que leurs choix individuels de consommation et de production n'ont aucun impact sur les prix du marché. Ce scénario idéal de concurrence pure et parfaite permet une détermination des prix basée sur la somme totale des interactions entre l'offre et la demande, sans qu'aucun acteur individuel ne puisse influencer ces prix de manière significative.
  • En contraste, dans un scénario de monopole, il n'existe qu'un seul vendeur qui domine le marché. Ce vendeur unique, en raison de sa taille significative par rapport au marché, détient un pouvoir considérable pour influencer le prix. Dans un tel cadre, le monopoleur a la capacité de fixer les prix à un niveau plus élevé que dans un marché concurrentiel, car il n'est pas contraint par la présence de concurrents. Cela peut conduire à des inefficacités du marché et à des prix plus élevés pour les consommateurs.
  • D'autre part, un scénario de monopsone se présente lorsqu'il y a un seul acheteur dominant face à plusieurs vendeurs. L'acheteur unique, en tant que seul consommateur sur le marché, exerce un pouvoir de marché considérable et peut influencer les prix. Dans cette situation, le monopsoniste a souvent la capacité de négocier des prix plus bas que ceux qui prévaudraient dans un marché plus concurrentiel, ce qui peut être défavorable pour les vendeurs et réduire les quantités échangées sur le marché. Ces structures de marché variées mettent en évidence la manière dont le pouvoir de marché et la concentration des acteurs influencent les prix, l'efficacité et l'équité des transactions économiques.

Dans ce cas les acteurs sont des prices-takers parce qu’ils prennent le prix qu’on leur impose. Dans un tel marché, les individus, qu'ils soient acheteurs ou vendeurs, acceptent le prix du marché tel qu'il est, car aucun d'entre eux n'a suffisamment de pouvoir pour influencer ce prix. Dans un marché concurrentiel caractérisé par l'atomicité, où de nombreux acheteurs et vendeurs existent, chaque acteur se trouve dans une situation où il doit "prendre" le prix établi par l'ensemble du marché. Cela signifie que les vendeurs vendent leurs produits au prix du marché et les acheteurs les achètent à ce même prix, sans pouvoir le négocier. Le prix est déterminé par l'intersection globale de la demande et de l'offre pour l'ensemble du marché, et non par les décisions ou les actions d'un seul acteur ou d'un petit groupe d'acteurs. En revanche, dans les structures de marché telles que le monopole ou le monopsone, cette dynamique change. Dans un monopole, le vendeur unique a le pouvoir de fixer le prix, tandis que dans un monopsone, l'acheteur unique a le pouvoir d'influencer le prix. Dans ces cas, les acteurs ne sont pas des price-takers, mais plutôt des price-makers, car ils ont la capacité de déterminer ou d'influencer le prix du marché en raison de leur position dominante.

La concurrence pure et parfaite

La concurrence pure et parfaite est considérée comme un "idéal type" de marché en économie, où certaines conditions idéales sont remplies pour permettre une allocation efficace des ressources sans intervention gouvernementale. Dans un tel marché, plusieurs conditions clés sont requises pour atteindre cet idéal. Premièrement, il y a une atomicité complète des acteurs du marché, c'est-à-dire que les vendeurs et les acheteurs sont en grand nombre et aucun d'entre eux ne détient un pouvoir de marché suffisant pour influencer les prix. Ensuite, les produits sont homogènes, signifiant que tous les biens offerts sur le marché sont considérés comme identiques par les consommateurs, rendant ainsi les produits parfaitement substituables. Une autre condition est la transparence parfaite du marché. Cela implique que toutes les informations pertinentes, telles que les prix, la qualité des produits et les coûts de production, sont librement disponibles pour tous les participants. De plus, il doit y avoir une libre entrée et sortie du marché, ce qui signifie qu'aucune barrière ne doit empêcher de nouvelles entreprises d'entrer sur le marché ou d'en sortir.

Sous ces conditions, les marchés fonctionnent de manière efficace et équitable, avec une allocation optimale des ressources. Les prix sont déterminés uniquement par les forces de l'offre et de la demande, et reflètent le véritable équilibre entre ce que les consommateurs sont prêts à payer et ce que les producteurs sont prêts à accepter. Cependant, il est important de noter que la concurrence pure et parfaite est un modèle théorique. Dans la pratique, de nombreux marchés ne répondent pas à toutes ces conditions et présentent divers degrés de concurrence imparfaite. L'intervention du gouvernement peut parfois être nécessaire pour corriger les défaillances du marché et assurer une concurrence plus équitable et efficace.

La théorie de la main invisible d'Adam Smith est un concept fondamental en économie qui suggère que les marchés libres, lorsqu'ils fonctionnent correctement, peuvent mener à une allocation optimale des ressources. Smith a postulé que, dans un marché libre, les individus cherchant à maximiser leur propre intérêt peuvent, sans le vouloir, contribuer à une allocation efficace et socialement souhaitable des ressources. Cependant, pour que cette théorie fonctionne comme prévu, un ensemble d'hypothèses doit être satisfait.

  • Mobilité parfaite des produits et des facteurs de production : Cette condition stipule que les produits et les ressources (comme le travail, le capital) doivent pouvoir se déplacer librement sans entrave à travers les marchés. Cela signifie qu'il n'y a pas de restrictions ou de coûts importants liés au déplacement des ressources d'un emploi à un autre ou d'un marché à un autre.
  • Homogénéité des produits : Les produits sur un marché donné doivent être considérés comme identiques par les consommateurs. Cela implique l'absence de différenciation entre les produits, qu'elle soit réelle ou perçue, et garantit que les consommateurs ne préfèrent pas un produit par rapport à un autre pour des raisons autres que le prix.
  • Atomicité des acheteurs et des vendeurs : Le marché doit être constitué d'un grand nombre d'acheteurs et de vendeurs, aucun d'entre eux ne possédant un pouvoir de marché suffisant pour influencer le prix. Cette condition assure que le prix du marché est un donné auquel les acheteurs et les vendeurs s'adaptent.
  • Pas d'obstacles à la libre entrée des producteurs sur le marché : Il ne doit pas y avoir de barrières significatives empêchant de nouvelles entreprises d'entrer sur le marché. Cela favorise la concurrence, empêche le pouvoir de marché et assure que les prix restent compétitifs.
  • Transparence du marché et absence d'incertitude : Tous les participants au marché doivent avoir un accès complet et équitable à toutes les informations pertinentes, et il ne doit pas y avoir d'incertitude significative affectant les décisions de marché. Cela implique que les consommateurs et les producteurs sont parfaitement informés des prix, de la qualité des produits, et d'autres facteurs pertinents.

Lorsque ces conditions sont remplies, la théorie de la main invisible suggère que le marché peut fonctionner efficacement et équitablement, menant à une allocation optimale des ressources sans nécessiter une intervention directe de l'État. Toutefois, dans la pratique, ces conditions idéales sont rarement entièrement satisfaites, ce qui peut justifier une certaine intervention gouvernementale pour corriger les défaillances du marché.

Bien que la théorie de la main invisible d'Adam Smith et le modèle de concurrence pure et parfaite offrent des cadres théoriques idéaux pour la compréhension des marchés, leur application dans la réalité se heurte à de nombreuses imperfections et défaillances du marché. La mobilité parfaite des produits et des facteurs de production est souvent entravée par des obstacles tels que des réglementations, des droits de douane, et des coûts de transport. En outre, les facteurs de production comme le travail ne sont pas toujours flexibles à cause de contraintes comme les compétences spécialisées et les attachements géographiques. Concernant l'homogénéité des produits, dans la réalité, de nombreux produits sont différenciés par des aspects comme la qualité, la marque, et le design. Cette différenciation affecte les choix des consommateurs au-delà des considérations de prix.

Par ailleurs, de nombreux marchés ne sont pas caractérisés par l'atomicité des acheteurs et des vendeurs, mais plutôt par des oligopoles ou des monopoles, où quelques entreprises ou une seule ont un pouvoir de marché suffisant pour influencer les prix. La libre entrée sur le marché est également un défi, avec des obstacles tels que des coûts de démarrage élevés, des brevets, et des réglementations qui peuvent empêcher de nouvelles entreprises de concurrencer efficacement les acteurs établis. Enfin, les marchés réels souffrent souvent d'un manque de transparence et d'une information asymétrique, où tous les participants n'ont pas accès à la même information. L'incertitude est également une caractéristique courante qui affecte les décisions économiques. Ces imperfections peuvent conduire à des inefficacités, comme des prix non optimaux et une mauvaise allocation des ressources. Par conséquent, une intervention gouvernementale sous forme de réglementation, de correction des externalités, ou de protection des droits de propriété peut être nécessaire pour atténuer ces défaillances et améliorer l'efficacité et l'équité du marché.

La demande

La demande

La loi de la demande est un principe fondamental en économie qui décrit la relation entre le prix d'un bien ou d'un service et la quantité de ce bien ou service que les consommateurs sont prêts à acheter. Elle stipule qu'à mesure que le prix d'un bien diminue, la quantité demandée de ce bien tend à augmenter, toutes choses égales par ailleurs (ceteris paribus). Inversement, lorsque le prix d'un bien augmente, la quantité demandée a tendance à diminuer.

La courbe de demande est un outil graphique clé en économie qui illustre la relation entre le prix d'un bien ou d'un service et la quantité de ce bien ou service que les consommateurs sont prêts à acheter, en tenant compte de la condition "toute chose égale par ailleurs" (ceteris paribus). Cette condition implique que tous les autres facteurs influençant la demande, tels que le revenu des consommateurs, les goûts et les préférences, le prix des biens substituts ou complémentaires, restent constants pendant l'analyse de l'effet du prix sur la quantité demandée.

La courbe de demande a généralement une pente descendante de gauche à droite, ce qui signifie que, à mesure que le prix d'un bien diminue, la quantité demandée de ce bien augmente, et vice-versa. Cette pente descendante capture l'essence de la loi de la demande : une relation inverse entre le prix et la quantité demandée. Cette courbe est un outil fondamental pour analyser et comprendre le comportement des consommateurs et la façon dont ils réagissent aux changements de prix. Elle est également utile pour les entreprises lorsqu'elles prennent des décisions concernant la fixation des prix et la production, et pour les gouvernements lorsqu'ils envisagent des politiques fiscales et économiques qui peuvent affecter les prix et la demande sur les marchés. La courbe de demande aide à prévoir les conséquences de divers scénarios de marché, comme les changements dans la fiscalité, les réglementations, ou les conditions économiques globales.

Courbe de la demande.png

L'image montre un graphique typique de la courbe de demande, accompagné d'un tableau qui illustre le plan de demande pour des cornets de glace. Le graphique représente une courbe de demande décroissante, ce qui signifie que lorsque le prix des cornets de glace diminue, la quantité demandée augmente, conformément à la loi de la demande. Sur l'axe vertical (l'axe des ordonnées), nous avons le prix des cornets de glace en euros, et sur l'axe horizontal (l'axe des abscisses), la quantité de cornets de glace demandés est représentée. Le graphique indique clairement que, lorsque le prix diminue de 3,00 € à 0,50 €, la quantité demandée augmente de 0 à 10 cornets. Cela illustre le point 1 sur le graphique : "Une diminution du prix...". Puis, le point 2 indique "...augmente la quantité de cornets demandés". Par exemple, si le prix est fixé à 1,50 €, la quantité demandée serait de 6 cornets de glace. Le tableau, intitulé "Plan de demande", affiche une série de prix avec la quantité correspondante de cornets de glace demandés. À mesure que le prix diminue, la quantité demandée augmente, ce qui est cohérent avec ce que montre la courbe de demande sur le graphique.

Cette image démontre clairement la relation inverse entre le prix et la quantité demandée, et comment cette relation peut être représentée à la fois sous forme de tableau et graphiquement. C'est un concept fondamental en microéconomie qui aide à comprendre le comportement des consommateurs et est essentiel pour l'analyse de la plupart des marchés de biens et services.

La demande de marché

La demande de marché pour un produit ou un service représente la quantité totale de ce bien que tous les consommateurs dans le marché sont disposés à acheter à différents niveaux de prix. Elle est obtenue en additionnant horizontalement les quantités demandées à chaque prix par tous les acheteurs individuels.

Pour comprendre la demande de marché, prenez une courbe de demande d'un seul consommateur. La demande de marché s'obtient en additionnant horizontalement les quantités que chaque consommateur souhaite acheter à chaque niveau de prix. Ainsi, si au prix de 1,50 €, le consommateur A souhaite acheter 6 cornets et le consommateur B en veut 4, la demande totale de marché à ce prix est de 10 cornets. Répétez cette addition pour tous les niveaux de prix et tracez ces quantités cumulées pour obtenir la courbe de demande du marché. Cette courbe, tout comme les courbes individuelles, sera décroissante, illustrant la loi de la demande à un niveau global. C'est la courbe de demande de marché qui est couramment utilisée en économie pour représenter la demande totale d'un produit ou service pour l'ensemble du marché.

Demande de marché.png

Cette exemple illustre comment la demande de marché est dérivée des demandes individuelles de deux consommateurs, Marie et Olivier. Elle se compose de trois parties principales : un tableau des demandes individuelles et de marché, et deux graphiques montrant les demandes individuelles et le graphique combiné de la demande de marché.

Dans la première partie, nous avons un tableau avec trois colonnes indiquant le prix d'un cornet de glace et les quantités demandées par Marie, par Olivier, et la quantité totale demandée sur le marché. À chaque niveau de prix, la quantité demandée par chaque individu est additionnée pour obtenir la demande totale du marché. Par exemple, si le cornet de glace coûte 0,50 €, Marie en demandera 10 et Olivier 6, pour une demande totale de marché de 16 cornets. Les deux graphiques en dessous du tableau montrent les courbes de demande individuelles de Marie et d'Olivier. Chaque courbe montre une relation inverse typique entre le prix et la quantité demandée, conformément à la loi de la demande. Marie a une demande plus élevée à tous les niveaux de prix par rapport à Olivier, ce qui se traduit par une courbe de demande qui se situe plus à droite sur le graphique. Enfin, le dernier graphique à droite combine les demandes individuelles pour illustrer la demande de marché. Cette courbe de demande de marché est obtenue en additionnant horizontalement les quantités demandées par Marie et Olivier à chaque niveau de prix. La courbe de demande de marché montre que, pour un prix donné, la quantité totale demandée sur le marché est simplement la somme des quantités demandées par chaque consommateur.

L'importance de cette illustration réside dans sa démonstration de la manière dont les préférences et les choix individuels interagissent pour former la demande globale sur un marché. Cela aide à comprendre que la demande de marché n'est pas simplement une agrégation linéaire des demandes individuelles, mais une somme horizontale qui doit prendre en compte les quantités demandées à chaque prix par tous les consommateurs. Cela est essentiel pour les entreprises lors de la planification de la production et de la fixation des prix, ainsi que pour les décideurs lors de l'évaluation de l'impact des politiques économiques.

Variables qui influencent la demande

Le prix du bien

Le prix d'un bien est en effet l'une des principales variables qui influencent la quantité demandée de ce bien. Lorsque le prix du bien change et que les autres facteurs restent constants (ceteris paribus), il y a un mouvement le long de la courbe de demande existante, plutôt qu'un déplacement de la courbe elle-même. Ce mouvement est appelé un "mouvement le long de la courbe".

Si le prix du bien diminue, les consommateurs sont généralement disposés à acheter plus de ce bien, entraînant un mouvement vers le bas et vers la droite le long de la courbe de demande. Inversement, si le prix augmente, la quantité demandée diminue, ce qui se traduit par un mouvement vers le haut et vers la gauche le long de la courbe.

Cette réaction est due à l'effet de substitution (les consommateurs choisissent des biens relativement moins chers) et à l'effet de revenu (les consommateurs ont un pouvoir d'achat effectif supérieur lorsque le prix baisse), deux principes qui sous-tendent la loi de la demande. Il est important de noter que ce mouvement est différent d'un déplacement de la courbe de demande, qui se produirait en réponse à un changement dans un autre facteur influençant la demande, comme le revenu des consommateurs ou leurs préférences.

Variation du revenu

La variation du revenu des consommateurs est un autre facteur déterminant de la demande qui peut provoquer un déplacement de la courbe de demande, plutôt qu'un mouvement le long de la courbe.

Pour les biens normaux, qui sont généralement des biens et services dont la demande augmente lorsque le revenu des consommateurs augmente, la courbe de demande se déplace vers la droite. Cela signifie qu'à chaque niveau de prix, les consommateurs sont prêts à acheter plus de ces biens car ils ont un pouvoir d'achat plus élevé. La propension à consommer ces biens s'accroît avec l'augmentation du revenu, reflétant leur désirabilité accrue et la capacité des consommateurs à les acheter. En revanche, pour les biens inférieurs, l'augmentation du revenu entraîne une réduction de la quantité demandée. Ce sont des biens pour lesquels les consommateurs optent par contrainte budgétaire plutôt que par préférence. Lorsque leur revenu augmente, ils les remplacent par des biens de meilleure qualité ou plus chers. La courbe de demande pour un bien inférieur se déplace donc vers la gauche.

Quant aux biens de première nécessité, ils ont une demande relativement inélastique par rapport au revenu : les consommateurs doivent les acheter en quantités nécessaires, indépendamment de leur revenu. Les changements de revenu ont donc moins d'effet sur la demande pour ces biens essentiels, mais pour certains biens de première nécessité considérés comme inférieurs, on peut effectivement voir une baisse de la demande à mesure que le revenu augmente.

Ces relations illustrent comment la fonction de demande peut être influencée par des changements économiques au sein d'une population et comment les différentes catégories de biens réagissent différemment aux variations de revenu. Ces connaissances sont cruciales pour les entreprises lors de la planification de la production et des stratégies de marché, ainsi que pour les décideurs politiques lors de l'élaboration de politiques économiques et sociales.

Variation des prix des autres biens

Les variations des prix des autres biens peuvent effectivement déplacer la courbe de demande d'un produit donné, en fonction de la nature de la relation entre les biens.

Les biens complémentaires sont des biens qui sont utilisés ensemble, de sorte que la demande pour un bien est souvent liée au prix de son complément. Lorsque le prix d'un bien complémentaire diminue, la demande pour l'autre bien augmente, car il est moins coûteux d'utiliser les deux ensembles. Par exemple, si le prix du pétrole diminue, cela peut entraîner une augmentation de la demande de voitures, en particulier celles qui consomment beaucoup de carburant, car le coût de leur utilisation devient plus abordable. De même, si le prix du thé baisse, cela pourrait augmenter la demande de sucre ou de lait si les gens ont tendance à les consommer ensemble. La courbe de demande pour le bien principal se déplace alors vers la droite pour refléter l'augmentation de la demande.

Les biens substituables sont ceux qui peuvent se remplacer mutuellement dans la consommation. Lorsque le prix d'un bien substituable augmente, les consommateurs cherchent des alternatives moins chères, augmentant ainsi la demande pour le bien de substitution. Par exemple, si le prix du café augmente, les consommateurs peuvent se tourner vers le thé comme alternative, augmentant ainsi la demande de thé. Dans ce cas, la courbe de demande pour le thé se déplace vers la droite, indiquant une augmentation de la demande à tous les niveaux de prix.

Ces interactions montrent comment le marché de chaque produit est interconnecté avec les marchés d'autres produits, et comment les entreprises doivent surveiller non seulement les prix et la demande de leurs propres produits, mais aussi ceux des biens liés. De même, les politiques qui affectent les prix des biens complémentaires ou substituables peuvent avoir des effets d'entraînement significatifs sur les marchés connexes.

Goûts des consommateurs

Les goûts et les préférences des consommateurs sont des déterminants essentiels de la demande. Les changements dans ces goûts et préférences peuvent provoquer un déplacement de la courbe de demande d'un produit ou d'un service.

Par exemple, une campagne anti-tabac réussie peut modifier les attitudes des consommateurs à l'égard du tabagisme, réduisant ainsi leur désir de fumer des cigarettes. Si les consommateurs perçoivent le tabagisme comme étant moins désirable ou s'ils sont plus conscients des risques pour la santé associés au tabagisme, leur demande pour les produits du tabac va diminuer. Dans ce scénario, la courbe de demande pour les cigarettes se déplacerait vers la gauche, ce qui indiquerait qu'à chaque niveau de prix, les consommateurs demanderaient moins de cigarettes qu'auparavant.

De même, si un produit devient à la mode ou si les consommateurs développent une préférence pour les produits plus sains, la courbe de demande pour ces biens se déplacera vers la droite, montrant une augmentation de la quantité demandée à chaque prix. Ces changements peuvent être influencés par des campagnes publicitaires, des changements culturels, des tendances de mode, des avancées technologiques, des publications de recherches scientifiques, etc.

Ces ajustements dans les goûts et les préférences sont importants pour les entreprises qui doivent s'adapter rapidement aux tendances changeantes pour rester compétitives. Les décideurs politiques doivent également en tenir compte lorsqu'ils envisagent des interventions dans le marché, telles que des campagnes de santé publique ou des politiques éducatives.

Expectatives ou prévisions

Les attentes ou prévisions des consommateurs concernant l'avenir peuvent également influencer la demande actuelle et provoquer un déplacement de la courbe de demande. Lorsque les consommateurs anticipent des changements futurs qui peuvent affecter la valeur ou l'utilité d'un bien, ils peuvent ajuster leur demande actuelle en conséquence.

Prenons l'exemple des maisons en bord de mer dans le contexte du réchauffement climatique. Si les consommateurs s'attendent à ce que le réchauffement de la planète entraîne une élévation du niveau de la mer qui pourrait rendre les maisons en bord de mer moins sûres ou susceptibles d'être endommagées, la demande pour ces propriétés pourrait diminuer. Les consommateurs pourraient craindre que la valeur de ces maisons ne diminue à l'avenir ou que le coût des assurances augmente, les rendant ainsi moins attrayantes comme investissements. En réponse à ces attentes, la courbe de demande pour les maisons en bord de mer se déplacerait vers la gauche, reflétant une réduction de la quantité demandée à tous les niveaux de prix. À l'inverse, si les consommateurs anticipent une pénurie future ou une hausse des prix d'un bien, ils peuvent augmenter leurs achats actuels pour éviter des coûts plus élevés ou des disponibilités limitées plus tard. Cela déplacerait la courbe de demande vers la droite.

Ces attentes sont basées sur des prévisions, des spéculations ou des informations avérées sur les tendances futures, et elles jouent un rôle crucial dans la planification économique des ménages. Pour les entreprises et les décideurs, comprendre ces dynamiques est essentiel pour la gestion des risques, la planification stratégique et la mise en place de politiques adaptatives.

Nombre d’acheteur

Le nombre d'acheteurs sur le marché est un autre facteur déterminant la demande globale pour un bien ou un service. Des changements dans la population, tels que la croissance démographique ou le vieillissement, peuvent conduire à un déplacement de la courbe de demande.

Par exemple, le vieillissement de la population peut entraîner une augmentation de la demande pour les maisons de retraite. À mesure que la proportion de personnes âgées dans la population augmente, la demande pour des logements adaptés à leurs besoins spécifiques augmente également. En réponse à cet accroissement du nombre d'acheteurs potentiels pour les maisons de retraite, la courbe de demande pour ces services se déplacera vers la droite. Cela signifie qu'à chaque niveau de prix, une plus grande quantité de maisons de retraite sera demandée qu'auparavant. Inversement, si le nombre d'acheteurs diminue, par exemple à cause d'une baisse de la natalité ou d'une émigration nette, la demande pour certains biens et services, comme les écoles ou les logements familiaux, pourrait diminuer. La courbe de demande pour ces biens et services se déplacerait alors vers la gauche.

Les changements démographiques sont donc des indicateurs clés pour les planificateurs urbains, les développeurs immobiliers, les fournisseurs de services de santé, et les décideurs politiques, car ils affectent non seulement les marchés immobiliers, mais aussi la planification des infrastructures, des services de santé, de l'éducation et d'autres services communautaires.

Mouvements "sur" et "de" la courbe de demande

Mouvements "sur" et "de" la courbe de demande.png

L'image représente un graphique de la courbe de demande illustrant comment la demande pour un bien, en l'occurrence des glaces, peut varier en réponse à différents facteurs. Trois courbes de demande distinctes sont représentées par des lignes pointillées rouges, étiquetées D1, D2 et D3, sur un graphique avec le prix des glaces sur l'axe vertical et la quantité de glaces sur l'axe horizontal.

La courbe D1 pourrait représenter la demande initiale pour les glaces. Lorsque nous observons un déplacement vers la droite de cette courbe, allant de D1 à D2, cela indique une augmentation de la demande. Cela signifie qu'à chaque prix, les consommateurs sont prêts à acheter plus de glaces qu'auparavant. Ce déplacement pourrait être dû à divers facteurs, tels que l'augmentation du revenu des consommateurs, l'arrivée de l'été augmentant le désir de produits rafraîchissants, ou une baisse du prix d'un bien complémentaire comme les cônes de glace. Inversement, un déplacement de la courbe de demande vers la gauche, de D1 à D3, indique une diminution de la demande. À chaque prix, les consommateurs achètent maintenant moins de glaces. Cela pourrait résulter d'une baisse du revenu des consommateurs, de conditions météorologiques plus froides réduisant l'envie de glaces, ou d'une augmentation du prix d'un bien complémentaire.

En outre, le graphique montre aussi une flèche intitulée "Variation du prix" qui pointe vers le bas le long de la courbe de demande D2, indiquant un mouvement le long de la courbe de demande. Ce mouvement est dû à une variation du prix des glaces, et non à un changement dans les conditions de marché. Si le prix des glaces diminue, la quantité demandée augmente, ce qui est illustré par un mouvement vers le bas sur la courbe D2. Ce graphique est un excellent outil pour visualiser les concepts de "mouvement le long d'une courbe de demande" en réponse à des changements de prix, et de "déplacement de la courbe de demande" en réponse à des changements dans d'autres facteurs non-prix. Comprendre ces concepts est crucial pour les entreprises et les décideurs politiques, car cela les aide à anticiper comment les changements dans l'environnement économique ou dans les préférences des consommateurs peuvent affecter la demande pour leurs produits ou services.

Application : deux manières de réduire le demande de tabac

L'image illustre deux manières différentes de réduire la demande de cigarettes à travers des politiques publiques, chacune ayant un effet distinct sur la courbe de demande de cigarettes.

Deux manières de réduire le demande de tabac.png

Dans la première partie de l'image (a), nous voyons un déplacement de la courbe de demande vers la gauche, de D1 à D2. Cela indique une diminution de la demande globale pour les cigarettes. Une politique qui décourage le tabagisme, comme des campagnes de sensibilisation sur les méfaits du tabac, l'interdiction de publicité pour les produits du tabac ou des restrictions sur les lieux où il est permis de fumer, peut réduire le désir de fumer des cigarettes, quel que soit le prix. En conséquence, à tous les niveaux de prix, les consommateurs souhaitent acheter moins de cigarettes qu'auparavant. Le point A représente la quantité originelle de cigarettes fumées par jour à un prix donné, et le point B montre la nouvelle quantité réduite fumée après l'application de la politique.

La seconde partie de l'image (b) montre un mouvement le long de la courbe de demande. Ce mouvement est causé par une augmentation du prix des cigarettes due à une taxe. Le point A indique la quantité de cigarettes fumées par jour avant l'augmentation de la taxe, et le point C montre la quantité réduite fumée après l'augmentation de la taxe. Dans ce cas, la courbe de demande ne bouge pas; plutôt, nous voyons un mouvement le long de la courbe D1 vers un point plus haut sur la courbe, indiquant une quantité demandée plus faible à un prix plus élevé.

Ces deux illustrations démontrent l'impact des interventions politiques sur la consommation de tabac. La première approche change les préférences ou les comportements des consommateurs, tandis que la seconde rend le tabagisme plus coûteux, réduisant ainsi la quantité de tabac que les consommateurs sont prêts ou capables d'acheter.

La fonction de demande

En général , avec .

La fonction de demande que vous avez décrite est une représentation mathématique de la relation entre la demande d'un bien spécifique et divers facteurs qui l'influencent. Voici une explication de la notation et ce qu'elle représente :

La fonction de demande que vous avez décrite est une représentation mathématique de la relation entre la demande d'un bien spécifique et divers facteurs qui l'influencent :

  •  : C'est la quantité demandée du bien . Cette variable est ce que nous cherchons à expliquer ou à prédire à l'aide de la fonction de demande.
  •  : C'est le prix du bien . Selon la loi de la demande, il y a une relation inverse entre le prix du bien et la quantité demandée, ce qui signifie que lorsque le prix du bien augmente, la quantité demandée diminue, d'où la dérivée partielle .
  •  : C'est le prix des biens substituts. Les biens substituts sont ceux que les consommateurs peuvent utiliser à la place du bien . Si le prix des biens substituts augmente, alors la demande pour le bien peut augmenter.
  •  : C'est le prix des biens complémentaires. Si le prix des biens complémentaires baisse, cela peut conduire à une augmentation de la demande pour le bien .
  •  : Représente le revenu des consommateurs. Si le revenu augmente, la demande pour un bien normal augmente également.
  •  : Représente les goûts ou les préférences des consommateurs. Les changements dans les goûts peuvent faire augmenter ou diminuer la demande pour le bien .

Cette fonction de demande décrit comment ces variables interactent pour déterminer la quantité demandée d'un bien et est fondamentale en économie.

Dans un espace à deux dimensions où seule la variable du prix du bien i est permise de varier tandis que toutes les autres variables sont maintenues constantes (indiquées par la barre au-dessus des variables), la fonction de demande se simplifie à une relation directe entre la quantité demandée du bien i et son prix. La notation serait la suivante :

où :

est la quantité demandée du bien i, est le prix du bien i, , , , et représentent respectivement les prix des biens substituts et complémentaires, le revenu et les goûts des consommateurs, tous considérés comme constants dans cette analyse. La dérivée de la fonction de demande par rapport au prix du bien i, notée , est négative, ce qui est cohérent avec la loi de la demande :

Cela signifie qu'il y a une relation inverse entre le prix du bien et la quantité demandée : si le prix augmente, la quantité demandée diminue et vice-versa, en supposant que tous les autres facteurs influençant la demande restent constants.

La fonction de demande linéaire est une forme spécifique de représentation de la relation entre la quantité demandée d'un bien et son prix. Elle est exprimée sous la forme d'une équation linéaire simple. Voici la description de cette fonction :

  • La forme standard de la fonction de demande linéaire est donnée par : , où a et b sont des constantes avec . La constante a représente l'interception de la courbe de demande avec l'axe des ordonnées, ou la quantité demandée lorsque le prix est nul. La constante b représente la pente de la courbe de demande et indique la réaction de la quantité demandée à un changement du prix du bien i. La condition confirme que la pente de la courbe de demande est négative.
  • La fonction de demande inverse est exprimée comme : . Cette forme montre le prix p_i en fonction de la quantité demandée et est souvent utilisée pour analyser comment le prix nécessaire pour vendre une certaine quantité de bien varie avec cette quantité. Dans l'espace (), c'est la forme de la courbe de demande que nous traçons habituellement avec le prix sur l'axe vertical et la quantité sur l'axe horizontal.

Cette approche linéaire simplifie l'analyse de la demande en offrant une représentation claire et directe de la manière dont le prix affecte la quantité demandée.

L’offre

L’offre

La loi de l'offre est un principe fondamental en économie qui décrit la relation entre le prix d'un bien ou d'un service et la quantité de ce bien ou service que les producteurs sont prêts à vendre. Selon cette loi, à condition que tous les autres facteurs influençant l'offre restent constants (ceteris paribus), la quantité offerte d'un bien tend à augmenter lorsque son prix augmente. Inversement, si le prix du bien diminue, la quantité offerte a tendance à diminuer.

La courbe d’offre illustre comment la quantité offerte change lorsque le prix du bien varie, toute chose égale par ailleurs (ceteris paribus).

Courbe offre.png

L'offre de marché

L'offre de marché est la somme des quantités individuelles offertes à chaque prix (somme à l'horizontale des courbes d'offre individuelles).

Offre de marché.png

Variables qui influencent l’offre

Le prix du bien : mouvement le long de la courbe d’offre.

Le prix des inputs : déplacement de la courbe d’offre.

par exemple, l’augmentation du prix du pétrole augmente les coûts de production du soja et donc fait diminuer son offre.

Le prix des autres biens : déplacement de la courbe d’offre.

par exemple, l’augmentation du prix du soja fait qu’il y a de moins en moins de terre à allouer à l’élevage en Argentine.

Technologie : déplacement de la courbe d’offre.

par exemple, l’introduction du soja transgénique a permis d’augmenter la productivité de la terre et donc d'avoir une augmentation de l’offre.

Expectatives ou prévisions : déplacement de la courbe d’offre.

par exemple, les expectatives de la réapparition de l’aphteuse en Uruguay font que les éleveurs sont réticent à investir dans l’élevage.

Le nombre de vendeurs : déplacement de la courbe d’offre.

par exemple, l'apparition de nouvelles compagnies de téléphonie dans le marché des télécommunications.

Mouvements "sur" et "de" la courbe d’offre

Mouvements sur et de la courbe d’offre.png

La fonction d'offre

En général , avec .

  • = offre du bien  ;
  • = prix du bien  ;
  • = prix du travail ;
  • = prix du capital ;
  • = état de la technologie.

Dans l'espace à deux dimensions : avec .

Fonction d'offre linéaire (forme spécifique) :

  • , avec et (pente).
  • ou = fonction dans l'espace ().

L’équilibre de marché

L’équilibre du marché

Équilibre du marché 1.png

Forces de "rappel"

Comment atteint-on l'équilibre ? Y a-t-il des forces qui ramènent le marché vers la situation d'équilibre s'il s'en est éloigné ?

Si le prix est moins élevé que le prix d'équilibre → excès de demande (PENURIE) → concurrence entre les consommateurs (des consommateurs sont prêts à payer plus cher que le prix de marché) → le prix augmente → incitations pour les producteurs à réagir → les quantités augmentent → on revient au prix d'équilibre.

Si le prix est plus élevé que le prix d'équilibre → excès d'offre (EXCEDENT) → concurrence entre les entreprises (des entreprises sont prêtes à offrir leur bien à un prix plus faible que le prix de marché) → le prix baisse → incitations pour les producteurs à réagir → les quantités baissent → on revient au prix d'équilibre.

Marché en déséquilibre

Marché en déséquilibre 1.png
Marché en déséquilibre 2.png

Choc de demande et alors ?

Choc de demande 1.png

Choc d’offre

Choc d’offre 1.png

Modifications simultanées

Evidemment les chocs de demande et d'offre peuvent aussi se produire simultanément. Lorsque les deux côtés du marché sont perturbés, les prédictions sur le prix et la quantité d’équilibre peuvent être plus ou moins certaines, selon l’ampleur des variations de chaque partie du marché.

  1. Augmentation simultanée de l’offre et de la demande: la quantité augmente, effet incertain sur le prix ;
  2. Diminution simultanée de l’offre et de la demande: la quantité diminue, effet incertain sur le prix ;
  3. La demande augmente et l’offre diminue: le prix augmente, effet incertain sur la quantité ;
  4. La demande diminue et l’offre augmente: le prix diminue, effet incertain sur la quantité.
Micro Modifications simultanées.png

Petit résumé

Offre demande petit resumé.png

Application au marché du pétrole

Exemple marché du pétrole.png

À partir de cette figure, comment expliquer l’évolution du prix du pétrole et des transactions sur le marché mondial du brut?

  1. Lorsque le cours du pétrole et les volumes évoluent dans le même sens, cela signifie que les mouvements de la demande de pétrole sont plus forts que ceux de l’offre ;
  2. Lorsque le cours et les transactions vont dans des sens opposés, c’est l’inverse : l’offre se déplace plus que la demande.

Résumé

Les économistes utilisent le modèle de l’offre et de la demande afin d’analyser les marchés concurrentiels.

Marché concurrentiel = nombreux acheteurs et nombreux vendeurs, chacun d’entre eux ayant peu ou pas d’influence sur le prix de marché.

La courbe de demande montre de quelle manière la quantité demandée d’un bien dépend du prix. D’après la loi de la demande, à mesure que le prix d’un bien diminue, la quantité demandée augmente => courbe de demande décroissante.

Les autres déterminants qui influencent les décisions d'achat des consommateurs sont le revenu, le prix des compléments et des substituts, les préférences, les anticipations, et le nombre d’acheteurs. Si un de ces facteurs changent, la courbe de demande se déplace.

La courbe d’offre montre de quelle manière la quantité demandée d’un bien dépend du prix. D’après la loi de l’offre, à mesure que le prix d’un bien augmente, la quantité offerte augmente => courbe d’offre croissante.

Les autres déterminants qui influencent les décisions de production incluent les prix des facteurs de production, la technologie, les anticipations, et le nombre de vendeurs. Si un de ces facteurs change, la courbe d’offre se déplace.

L’intersection entre la courbe d’offre et la courbe de demande détermine l’équilibre de marché: au prix d’équilibre, la quantité demandée est égale à la quantité offerte.

Le diagramme de l'offre et de la demande permet d'examiner comment un événement (choc) affecte le prix et la quantité d'équilibre.

Dans les économies de marché, les prix sont des signaux qui guident les décisions économiques et par conséquent l’allocation des ressources rares.

Annexes

Références