« Le système international à l’épreuve de la bipolarisation : 1947 – 1989 » : différence entre les versions

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== La croissance des ONG ==
== La croissance des ONG ==
Les ONG sont une réalité de la fin du XIXème siècle qui se développe dans l’entre-deux-guerres, mais c’est après 1945 que l’explosion des ONG augmente et qu’elles s’institutionnalisent. Ainsi on a une kyrielle de nouveaux acteurs qui interviennent sur la scène internationale.
Bien que les organisations non gouvernementales (ONG) aient existé sous diverses formes depuis des siècles, c'est surtout après la Seconde Guerre mondiale qu'elles ont commencé à se multiplier et à jouer un rôle de plus en plus important dans les affaires internationales.


Le profil des relations internationales se modifie à partir de l’apparition des OGN qui met en avant de nouveaux problèmes. D’une part après 1945 le nombre d’ONG augmente de façon exponentielle, ce système se mondialise, à partir du moment où on rentre dans le processus de décolonisation le nombre d’ONG augmente diversifiant le paysage des ONG. Il y a également une diversification des domaines d’actions et des missions des ONG. Il y a également une professionnalisation, les OGN deviennent structurées selon le modèle entrepreneurial.
Plusieurs facteurs ont contribué à cette "explosion" des ONG dans la période d'après-guerre. L'un d'eux est le processus de décolonisation et l'émergence de nombreux nouveaux États, qui ont créé un besoin accru d'aide et de développement. De plus, la création des Nations Unies en 1945 a ouvert de nouvelles possibilités pour l'engagement de la société civile à l'échelle internationale. La croissance des ONG après 1945 a également été favorisée par des changements plus larges dans la société et la technologie. L'amélioration de l'éducation et de la communication a permis une plus grande sensibilisation et une mobilisation plus facile autour de diverses causes. De plus, l'augmentation de la richesse dans de nombreuses parties du monde a permis à davantage de personnes et d'organisations de consacrer des ressources à des causes humanitaires ou de développement.


À partir de la fin des années 1940, il est possible de faire carrière dans le monde des ONG. C’est un monde qui se structure et se professionnalise. Le dernier élément est que les ONG ne sont pas une accumulation d’organisations isolées, mais des organisations qui fonctionnent en réseau même s’il y a des rivalités fortes.
Après 1945, les ONG ont connu une croissance exponentielle et une mondialisation, à mesure que de plus en plus de pays devenaient indépendants et que la portée de ces organisations s'élargissait. Elles ont commencé à opérer dans une variété de domaines, allant de l'aide humanitaire et du développement à la protection de l'environnement et aux droits de l'homme. En même temps, les ONG ont également commencé à se professionnaliser et à adopter des structures organisationnelles plus formalisées. Beaucoup ont commencé à fonctionner de manière similaire à des entreprises, avec des départements spécialisés pour différentes tâches, des systèmes de responsabilité et de mesure du rendement, et une attention accrue portée à la levée de fonds et à la gestion financière. Cette professionnalisation a aidé les ONG à devenir plus efficaces et à mieux répondre aux besoins des personnes qu'elles cherchent à aider. Cependant, cela a également soulevé de nouvelles questions sur la responsabilité des ONG, leur relation avec les gouvernements et les organisations internationales, et le rôle qu'elles devraient jouer dans la gouvernance mondiale. Malgré leur croissance et leur professionnalisation, les ONG restent des acteurs très diversifiés, avec une grande variété de tailles, de structures, de missions et d'approches. Certaines sont de grandes organisations internationales avec des budgets de plusieurs millions de dollars, tandis que d'autres sont de petites organisations locales travaillant sur des questions spécifiques.
 
À partir de la fin des années 1940 et tout au long du XXe siècle, les ONG se sont professionnalisées et structurées, offrant de nouvelles opportunités de carrière pour les personnes intéressées par les affaires internationales, le développement, les droits de l'homme, l'environnement et d'autres domaines. En outre, bien qu'il y ait certainement des rivalités entre les ONG - pour l'attention du public, le financement, l'accès aux décideurs, etc. - il est également vrai que les ONG ont tendance à fonctionner en réseau. Elles collaborent souvent sur des problèmes communs, partagent des informations et des ressources, et s'unissent pour plaider en faveur de causes communes. Ces réseaux peuvent être formels ou informels, et peuvent inclure des ONG de différentes tailles, domaines d'activité et régions géographiques. En effet, les réseaux d'ONG ont souvent joué un rôle crucial dans la promotion de nouvelles normes internationales et la résolution de problèmes mondiaux. Par exemple, le réseau d'ONG qui a travaillé pour l'interdiction des mines terrestres a joué un rôle clé dans l'adoption de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel en 1997.


== Action humanitaire et développement ==
== Action humanitaire et développement ==

Version du 10 mai 2023 à 09:15

La période de 1947 à 1989, marquée par la guerre froide, a été une période de tensions entre universalisme et nationalisme. D'un côté, l'ONU a œuvré pour une intégration internationale plus poussée, visant à promouvoir la coopération et l'interdépendance entre les nations. De l'autre côté, la montée des nationalismes, notamment en raison de l'affrontement entre les États-Unis et l'URSS, a exacerbé les intérêts nationaux, parfois au détriment des intérêts internationaux.

Pendant cette période, le système international s'est complexifié de manière considérable, avec l'émergence de plusieurs niveaux d'acteurs et d'institutions :

  • L'ONU : En tant qu'organisation internationale, l'ONU a joué un rôle central dans la promotion de l'universalisme et la résolution des conflits. Elle a mis en place un large éventail d'organisations et d'agences spécialisées, élargissant ainsi ses domaines d'intervention.
  • Les ONG : La multiplication des acteurs non gouvernementaux après 1945 a également contribué à la complexité du système international. Ces organisations ont joué un rôle important dans la défense de diverses causes et la promotion de la coopération internationale.
  • Les régionalismes : Parallèlement à l'essor de l'ONU et des ONG, le régionalisme s'est également affirmé comme un élément clé du système international. Des organisations régionales, telles que l'Union européenne, l'Organisation des États américains et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, se sont développées pour promouvoir la coopération et l'intégration entre les pays d'une même région.

Ces trois niveaux d'acteurs et d'institutions ont contribué à créer un système international de plus en plus complexe et interdépendant. Cette complexité a présenté des défis en matière de coordination et de communication, mais elle a également permis une action plus complète et cohérente face aux problèmes mondiaux. Malgré les tensions entre universalisme et nationalisme, le système international a continué d'évoluer, cherchant à concilier les différentes dynamiques et à trouver des solutions aux défis mondiaux.

Entre universalisme et bipolarisation

Entre universalisme et bipolarisation, il existe une tension entre les principes universels qui cherchent à promouvoir la coopération, la paix et l'égalité entre les nations, et les intérêts nationaux qui sont souvent motivés par des objectifs politiques, économiques et stratégiques propres à chaque pays.

Durant la guerre froide, cette tension était particulièrement évidente en raison de la bipolarisation du monde, avec d'un côté les États-Unis et leurs alliés, et de l'autre l'Union soviétique et ses alliés. Chaque superpuissance cherchait à étendre son influence et à promouvoir ses intérêts nationaux, parfois au détriment des principes universels et de la coopération internationale.

L'ONU, en tant qu'organisation internationale, a tenté de jouer un rôle d'arbitre et de promouvoir l'universalisme en encourageant la coopération et le dialogue entre les nations. Cependant, le contexte de la guerre froide a parfois limité l'efficacité de l'ONU, les deux superpuissances utilisant leur droit de veto au sein du Conseil de sécurité pour bloquer des résolutions qui allaient à l'encontre de leurs intérêts nationaux.

Malgré cette tension entre universalisme et bipolarisation, l'ONU et d'autres organisations internationales ont réussi à réaliser des progrès significatifs dans certains domaines, tels que le désarmement, les droits de l'homme et le développement économique et social. La fin de la guerre froide a également ouvert la voie à une coopération internationale plus étroite et à un système international multipolaire, où les intérêts nationaux et les principes universels peuvent être mieux conciliés.

L’ONU ou comment exister en temps de Guerre froide

Questions générales

L'Organisation des Nations Unies (ONU) a été créée en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans le but de maintenir la paix et la sécurité internationales, de promouvoir la coopération et le développement, et de protéger les droits de l'homme. Pendant la Guerre froide (1947-1991), l'ONU a dû composer avec les tensions et les rivalités entre les deux superpuissances de l'époque, les États-Unis et l'Union soviétique, ainsi que leurs alliés respectifs.

La relation entre l'ONU et les grandes puissances pendant la Guerre froide était complexe et souvent tendue. Les grandes puissances, en particulier les États-Unis et l'Union soviétique, tenaient compte des points de vue et des votes de l'ONU principalement lorsqu'ils étaient conformes à leurs propres intérêts nationaux. Cela a conduit à une situation où l'influence de l'ONU sur la politique mondiale était limitée et où son efficacité en tant qu'organe de résolution des conflits et de promotion de la coopération internationale était souvent remise en question.

Les grandes puissances utilisaient fréquemment leur influence au sein de l'ONU pour façonner les décisions et les résolutions en leur faveur. Par exemple, le droit de veto accordé aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité (les États-Unis, l'Union soviétique, le Royaume-Uni, la France et la Chine) leur permettait de bloquer toute résolution qui allait à l'encontre de leurs intérêts nationaux. Durant la Guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique ont souvent fait usage de ce droit de veto, ce qui a parfois entravé les efforts de l'ONU pour résoudre des conflits et maintenir la paix.

En outre, les grandes puissances ont parfois contourné l'ONU pour mener des actions unilatérales, sans tenir compte des points de vue de l'organisation. Par exemple, lors de la crise de Suez en 1956, le Royaume-Uni et la France, avec l'aide d'Israël, ont lancé une intervention militaire contre l'Égypte sans l'autorisation du Conseil de sécurité de l'ONU.

Malgré ces défis, l'ONU a réussi à jouer un rôle important dans certaines situations, en facilitant des négociations diplomatiques et en lançant des missions de maintien de la paix. Cependant, l'efficacité de ces efforts était souvent limitée par le manque de consensus et de soutien des grandes puissances.

La question de tenir compte des votes de l’ONU est le problème du droit de véto

Le droit de veto, accordé aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (États-Unis, Union soviétique/Russie, Royaume-Uni, France et Chine), a été une question centrale dans la relation entre l'ONU et les grandes puissances pendant la Guerre froide et au-delà. L'utilisation fréquente du droit de veto par les grandes puissances, comme vous l'avez mentionné, a parfois entravé l'efficacité de l'ONU et limité sa capacité à agir de manière autonome.

La question de l'autonomie de l'ONU vis-à-vis des États-Unis et d'autres grandes puissances est un défi persistant pour l'organisation. Les États-Unis, en tant que principal contributeur financier de l'ONU, exercent une influence considérable sur l'organisation. Cela a parfois conduit à des critiques selon lesquelles l'ONU est trop dépendante des États-Unis et n'est pas en mesure de représenter et de défendre les intérêts internationaux de manière équitable.

Maintien et la gestion de la paix

Le maintien et la gestion de la paix sont des objectifs clés de l'Organisation des Nations Unies (ONU) depuis sa création en 1945. Le système de sécurité collective mis en place par l'ONU visait à éviter les échecs de la Société des Nations (SDN) en attribuant un rôle prééminent aux grandes puissances au sein du Conseil de sécurité. L'espoir était que ces puissances pourraient s'accorder sur des mesures pour préserver la paix et la sécurité internationales. Cependant, avec le début de la Guerre froide en 1947, l'opposition entre les deux superpuissances, les États-Unis et l'Union soviétique, a compromis le fonctionnement du système de sécurité collective de l'ONU. Les superpuissances ont souvent mis de côté les principes universalistes de l'ONU pour se concentrer sur leur rivalité idéologique et géopolitique. Le blocage des institutions de l'ONU, en particulier du Conseil de sécurité, était courant pendant la Guerre froide en raison de l'utilisation fréquente du droit de veto par l'Union soviétique et les États-Unis. Le cas où l'URSS souhaitait adhérer à l'ONU avec la reconnaissance indépendante de chaque République socialiste, montre comment les désaccords entre les grandes puissances ont parfois conduit à un blocage des résolutions du Conseil de sécurité. Malgré ces défis, l'ONU a été en mesure d'accomplir certaines missions de maintien de la paix et de médiation diplomatique pendant la Guerre froide, même si son efficacité était souvent limitée par le manque de consensus entre les grandes puissances. Le système de sécurité collective de l'ONU n'a pas fonctionné comme prévu en raison de la rivalité entre les superpuissances, mais l'organisation a néanmoins joué un rôle important dans la gestion des conflits et la promotion de la coopération internationale dans certains cas.

L'affaire de la guerre de Corée est emblématique du blocage et des tensions au sein de l'ONU pendant la Guerre froide. Lorsque la guerre éclate en juin 1950, le Conseil de sécurité, sous l'impulsion des États-Unis, vote en faveur d'une intervention en Corée pour soutenir la Corée du Sud. Comme vous l'avez mentionné, cette résolution a pu être adoptée parce que l'URSS pratiquait la politique de la chaise vide pour protester contre l'attribution d'un siège de membre permanent à Taïwan (République de Chine). Suite au vote de l'intervention, l'URSS revient au Conseil de sécurité et utilise son droit de veto pour bloquer d'autres résolutions liées à la guerre de Corée. Pour contourner ce blocage, la résolution Acheson, également connue sous le nom de résolution "Uniting for Peace", est adoptée. Selon cette résolution, en cas de blocage du Conseil de sécurité, l'Assemblée générale peut prendre des décisions pour préserver la paix et la sécurité internationales. La résolution Acheson a été utilisée à plusieurs reprises jusqu'aux années 1980. L'affaire de la guerre de Corée illustre en effet que, pendant la Guerre froide, l'ONU était davantage un lieu d'affrontement entre les États-Unis et l'URSS qu'un forum de décision internationale. Lorsque des décisions internationales étaient prises, elles étaient souvent le résultat de la pression américaine ou en faveur des intérêts américains. Cela a renforcé la perception que l'ONU manquait d'autonomie et d'indépendance vis-à-vis des grandes puissances, en particulier les États-Unis.

L'ONU a été profondément influencée par la logique de la Guerre froide et la poursuite des intérêts nationaux des grandes puissances. Les ambitions initiales de l'ONU en matière de maintien de la paix mondiale ont été revues à la baisse à partir des années 1950 en raison de la prise de conscience que l'organisation ne pouvait pas agir librement et de manière indépendante. L'affaire de Suez en 1956 a marqué un tournant important, avec le recul de l'influence française et britannique, ainsi que la mise en place de la première force d'interposition de l'ONU, la Force d'urgence des Nations Unies (FUNU). À partir de la fin des années 1950, l'ONU s'est davantage concentrée sur la mise en place de forces d'interposition entre les belligérants dans les conflits internationaux plutôt que sur le maintien de la paix mondiale. Les Casques bleus, qui servent de tampon entre les belligérants et n'utilisent des armes que lorsqu'ils sont attaqués, sont un exemple de cette approche modifiée du maintien de la paix. Bien que les missions de maintien de la paix puissent être perçues comme une baisse des ambitions de l'ONU, elles ont néanmoins joué un rôle important dans la prévention de l'escalade des conflits et la protection des civils. La fin de la Guerre froide a entraîné un regain d'intérêt pour le rôle de l'ONU dans le maintien de la paix et la résolution des conflits, bien que l'organisation continue de faire face à des défis en matière d'autonomie et d'efficacité. Les missions de maintien de la paix de l'ONU restent un outil important pour gérer les crises internationales, même si elles sont souvent limitées par les intérêts nationaux et les rivalités entre les grandes puissances.

Accompagnement de la décolonisation

L'accompagnement de la décolonisation a été un autre aspect important du rôle de l'ONU au cours du XXe siècle. En effet, l'ONU a tenté de mettre en place un système de tutelle similaire au système des mandats de la Société des Nations, mais avec quelques ajustements. Cependant, le Conseil de sécurité comprenait deux puissances coloniales, la France et la Grande-Bretagne, qui possédaient encore de vastes empires coloniaux et étaient réticentes à l'idée de décolonisation rapide. Le rapport entre l'ONU et la décolonisation était donc ambigu en 1945. L'organisation ne prenait pas clairement position en faveur de la décolonisation immédiate, et ses membres les plus influents comprenaient des puissances coloniales. Dans les premières étapes de la décolonisation, l'ONU a joué un rôle plutôt limité, principalement en accompagnant les processus de transition vers l'indépendance.

Ll'attitude de l'ONU vis-à-vis de la décolonisation change à partir de 1947, en grande partie grâce à l'adhésion de nouveaux États issus de la décolonisation. Le principe "un État, une voix" a contribué à donner plus de poids aux voix des nouveaux pays entrants au sein de l'ONU.

Entre 1947 et 1958, l'ONU a commencé à s'engager davantage dans les questions de décolonisation et a accompagné les processus d'indépendance dans différents pays et régions. Voici quelques exemples :

  1. Inde et Pakistan (1947) : La partition de l'Inde britannique en Inde et Pakistan a été un événement majeur de la décolonisation. L'ONU a joué un rôle en aidant à résoudre les questions territoriales et en supervisant le processus de partition.
  2. Indonésie (1949) : L'Indonésie a obtenu son indépendance des Pays-Bas après une lutte prolongée. L'ONU a joué un rôle crucial en encourageant les négociations entre les deux parties et en supervisant le processus de transfert de souveraineté à l'Indonésie.
  3. Libye (1951) : La Libye est devenue indépendante en 1951, après avoir été sous administration conjointe britannique et française. L'ONU a contribué à la transition en aidant à élaborer la constitution du pays et en supervisant les élections.

L'implication croissante de l'ONU dans les questions de décolonisation a permis à l'organisation de jouer un rôle plus actif dans la promotion de l'autodétermination et de l'indépendance des peuples colonisés. Cela a conduit à une augmentation du nombre de membres de l'ONU et à un renforcement de la légitimité de l'organisation en tant qu'acteur mondial pour la paix et la sécurité internationales.

L'engagement croissant des pays nouvellement indépendants dans les questions de décolonisation a effectivement conduit à une évolution de l'attitude de l'ONU. Les pays nouvellement indépendants ont systématiquement soulevé la question de l'indépendance d'autres nations colonisées, contribuant ainsi à mettre ces questions à l'ordre du jour de l'ONU et à sensibiliser l'opinion internationale. À partir de 1960, l'entrée de nombreux pays africains nouvellement indépendants à l'ONU a renforcé la position de l'organisation sur la décolonisation. La Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, adoptée par l'Assemblée générale en 1960, a officialisé l'opposition de l'ONU au colonialisme et a reconnu le droit des peuples colonisés à l'autodétermination et à l'indépendance. Cette évolution a montré que l'ONU était désormais prête à prendre position sur la question de la décolonisation et à soutenir activement les processus d'indépendance. Cependant, il est important de noter que certains territoires coloniaux n'avaient pas encore accédé à l'indépendance à cette époque, et l'ONU a continué à travailler pour encourager et soutenir la décolonisation dans ces régions.

Dans les années 1960 et 1970, l'ONU a joué un rôle de plus en plus important dans l'accompagnement des processus de décolonisation, en particulier pour la décolonisation de l'Empire portugais en Angola, au Mozambique et en Guinée-Bissau. Voici quelques exemples de l'implication de l'ONU dans ces cas :

  1. Angola : La lutte pour l'indépendance de l'Angola a débuté dans les années 1960, mais ce n'est qu'après la révolution des Œillets au Portugal en 1974 que le processus de décolonisation a réellement progressé. L'ONU a soutenu les efforts de paix et de réconciliation entre les différents mouvements indépendantistes angolais et a supervisé les élections en 1975, aboutissant à l'indépendance de l'Angola.
  2. Mozambique : Le Mozambique a également lutté pour son indépendance dans les années 1960, et la révolution des Œillets a également ouvert la voie à la décolonisation. L'ONU a soutenu le processus de transition vers l'indépendance et a reconnu le Mozambique comme un État souverain en 1975.
  3. Guinée-Bissau : La Guinée-Bissau a proclamé unilatéralement son indépendance en 1973, après une longue lutte contre la domination coloniale portugaise. L'ONU a joué un rôle clé dans la reconnaissance internationale de l'indépendance de la Guinée-Bissau et a contribué à mettre fin au conflit entre la Guinée-Bissau et le Portugal.

Dans ces trois cas, l'ONU a joué un rôle d'accompagnement dans les processus de décolonisation, soutenant les efforts de paix et de réconciliation, supervisant les élections et aidant à établir des États souverains et indépendants. Cette implication a contribué à la légitimité de l'ONU en tant qu'acteur mondial pour la paix et la sécurité internationales et a renforcé son engagement en faveur de l'autodétermination et de l'indépendance des peuples colonisés.

L'ONU a eu un rôle limité dans la résolution des conflits de la guerre froide, en grande partie en raison de la rivalité entre les États-Unis et l'URSS et de leur utilisation du droit de veto au sein du Conseil de sécurité. En revanche, l'ONU a joué un rôle beaucoup plus actif et significatif dans l'accompagnement de la décolonisation. La décolonisation a offert à l'ONU l'opportunité d'agir en tant qu'acteur international clé dans la promotion de la paix, de la sécurité et de l'autodétermination des peuples. En soutenant les processus de décolonisation, l'ONU a contribué à la création de nombreux nouveaux États souverains et à la promotion des droits de l'homme et de la justice internationale. L'engagement de l'ONU dans la décolonisation a également contribué à renforcer sa légitimité en tant qu'organisation internationale et acteur mondial pour la paix et la sécurité. En jouant un rôle actif dans ces processus, l'ONU a montré qu'elle était capable de transcender les divisions de la guerre froide et de travailler en faveur d'un ordre mondial plus juste et équitable. Bien que le rôle de l'ONU dans les conflits de la guerre froide ait été limité, son engagement en faveur de la décolonisation a été beaucoup plus important et lui a permis d'acquérir une légitimité en tant qu'acteur international œuvrant pour la paix, la sécurité et l'autodétermination des peuples.

Les enjeux de l’aide au développement

Une mission des instituions internationales

L'aide au développement a été perçue comme un moyen essentiel pour promouvoir la paix et la stabilité dans le monde d'après-guerre, en aidant les pays dévastés par le conflit et en stimulant la croissance économique. L'objectif initial était de soutenir la reconstruction des pays européens touchés par la Seconde Guerre mondiale, et par la suite, cette aide s'est étendue à d'autres régions, notamment l'Asie.

Plusieurs institutions internationales ont été créées pour faciliter l'aide au développement, parmi lesquelles :

  1. Le Plan Marshall (1948) : Initiative américaine visant à aider à la reconstruction de l'Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale, en fournissant des fonds pour la reconstruction des infrastructures, le soutien à l'industrie et la stabilisation économique.
  2. La Banque mondiale : Créée en 1944, la Banque mondiale a pour mission de fournir des financements et des conseils techniques aux pays en développement pour les aider à réaliser des projets d'infrastructure et de développement économique.
  3. Le Fonds monétaire international (FMI) : Également créé en 1944, le FMI a pour objectif de promouvoir la coopération monétaire internationale et la stabilité financière, en fournissant des ressources financières temporaires aux pays membres en difficulté.
  4. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) : Créé en 1965, le PNUD travaille à éradiquer la pauvreté et à réduire les inégalités dans le monde, en aidant les pays à élaborer des politiques, des compétences en leadership et des partenariats pour un développement durable.

Ces institutions internationales et d'autres ont joué un rôle clé dans l'élaboration et la mise en œuvre de politiques d'aide au développement pour soutenir la croissance économique, la réduction de la pauvreté et la promotion de la stabilité dans les pays en développement. L'aide au développement est devenue un enjeu central de la politique internationale et de la coopération entre les pays, avec des impacts durables sur la prospérité et le bien-être des populations du monde entier.

L'aide au développement a été un élément central de l'organisation du nouvel ordre international et des institutions créées après la Seconde Guerre mondiale. Les pays d'Europe dévastés par la guerre ont été les premiers bénéficiaires de cette aide, notamment grâce au Plan Marshall lancé par les États-Unis. Les institutions de Bretton Woods, telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), ont également joué un rôle majeur dans la promotion de l'aide au développement à travers le monde. La Banque mondiale, en particulier, a été créée pour soutenir le développement économique et la reconstruction des pays touchés par la guerre et, plus tard, des pays en développement dans le monde entier. En intégrant l'aide au développement dans le cadre des institutions internationales et en la considérant comme une priorité, les dirigeants de l'époque ont reconnu l'importance de la croissance économique et de la stabilité pour prévenir les conflits futurs et promouvoir la paix et la coopération internationale. Ainsi, l'aide au développement est devenue un élément essentiel de l'organisation du nouvel ordre international et a contribué à façonner les politiques et les actions des institutions internationales depuis lors.

La Guerre froide et la nationalisation de l’aide au développement

L'éclatement de la Guerre froide a effectivement modifié la manière dont l'aide au développement était perçue et gérée. Plutôt que de se concentrer uniquement sur les objectifs humanitaires et de développement, l'aide est devenue un enjeu géopolitique majeur dans la lutte pour l'influence entre les États-Unis et l'URSS. Les deux superpuissances ont utilisé l'aide au développement comme un outil pour renforcer leur influence et attirer des pays dans leur sphère d'influence respective.

Le Plan Marshall, lancé par les États-Unis en 1948, est un exemple notable de la manière dont l'aide au développement a été utilisée pour des objectifs géopolitiques pendant la Guerre froide. Initialement destiné à soutenir la reconstruction et le redressement économique de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale, le Plan Marshall a également servi à endiguer la propagation du communisme en offrant une assistance financière et économique aux pays en difficulté. Ce faisant, les États-Unis espéraient empêcher ces pays de tomber sous l'influence soviétique.

A partir du milieu des années 1950, les États-Unis ont étendu le principe du Plan Marshall au reste du monde, notamment en Asie, en Amérique latine et en Afrique. L'objectif principal était de soutenir la croissance économique, de stimuler le commerce international et d'établir des partenariats commerciaux avec les pays en développement, tout en empêchant la propagation du communisme. Les États-Unis ont investi d'importantes sommes d'argent dans ces efforts, fournissant une assistance financière et économique massive aux pays en développement. Le montant total de l'aide fournie dans le cadre du Plan Marshall s'élève à environ 13 milliards de dollars de l'époque, ce qui équivaut à environ 84 milliards de dollars actuels si l'on tient compte de l'inflation. Cette aide a été utilisée pour soutenir la reconstruction des infrastructures, le développement industriel, l'agriculture, l'éducation et la santé dans les pays bénéficiaires. L'extension du principe du Plan Marshall au reste du monde a joué un rôle important dans la lutte géopolitique de la Guerre froide, aidant les États-Unis à renforcer leur influence et à endiguer la propagation du communisme. Cette stratégie a également contribué à la croissance économique et au développement des pays bénéficiaires, bien que l'aide ait souvent été conditionnée à des réformes politiques et économiques alignées sur les intérêts américains.

L'Union soviétique a également développé son propre programme d'aide au développement durant la Guerre froide, en parallèle avec les efforts américains. Au début, l'URSS s'est principalement concentrée sur les pays de son bloc, c'est-à-dire les pays satellites d'Europe de l'Est et du bloc communiste. L'objectif était de renforcer les liens économiques et politiques entre ces pays et l'URSS, tout en soutenant leur développement économique. À mesure que la Guerre froide progressait, l'Union soviétique a étendu son programme d'aide au développement à d'autres pays en dehors de son bloc, notamment à des pays non alignés ou susceptibles de tomber dans son orbite, tels que l'Inde et l'Égypte. L'aide soviétique se concentrait principalement sur des projets d'infrastructures, tels que la construction de barrages, d'usines, de routes et de voies ferrées. De plus, l'URSS a également fourni des conseils techniques, des formations et des ressources pour soutenir l'industrialisation et la modernisation des pays bénéficiaires. L'aide au développement soviétique était souvent assortie de conditions politiques et idéologiques, et servait à renforcer l'influence soviétique dans les pays bénéficiaires. Cette stratégie d'aide au développement était un élément clé de la diplomatie soviétique et faisait partie intégrante de la compétition globale entre les deux superpuissances durant la Guerre froide..

Durant les années 1950 et 1960, la Guerre froide a donné lieu à une compétition entre l'URSS et les États-Unis en matière d'aide au développement. Les deux superpuissances ont cherché à étendre leur influence et à gagner des alliés dans les pays en développement en fournissant des ressources financières, techniques et autres types de soutien. Dans une moindre mesure, d'autres puissances, comme la France et la Grande-Bretagne, ont également mené des politiques d'aide au développement, bien que leur portée et leur intensité aient été moins importantes que celles des États-Unis et de l'URSS. La France et la Grande-Bretagne ont principalement ciblé leurs anciennes colonies et les pays du Commonwealth, dans le but de maintenir des liens politiques et économiques étroits avec ces pays, tout en soutenant leur développement et leur modernisation. Ces politiques d'aide au développement unilatérales étaient également influencées par les intérêts nationaux et stratégiques de ces puissances, et reflétaient souvent les dynamiques de pouvoir et les rivalités qui existaient entre les grandes puissances durant la Guerre froide. Dans ce contexte, l'aide au développement est devenue un outil de la politique étrangère et un moyen d'atteindre des objectifs politiques et stratégiques pour les grandes puissances.

L’entrée de l’ONU dans le processus

L'ONU s'implique davantage dans l'aide au développement à partir des années 1960. Cette implication est motivée en partie par le désir de l'organisation de s'affirmer sur la scène internationale et de promouvoir des objectifs tels que la décolonisation, la coopération économique et le développement durable. Plusieurs pays en développement préfèrent recevoir de l'aide de l'ONU plutôt que des grandes puissances, car ils estiment que l'assistance de l'ONU est moins susceptible d'être conditionnée par des intérêts politiques ou stratégiques. Cette préférence contribue à renforcer le rôle de l'ONU dans l'aide au développement. Pour soutenir l'aide au développement, l'ONU met en place plusieurs mécanismes et institutions. Par exemple, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) est créé en 1965 pour coordonner et financer les efforts de développement, tandis que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) est établie en 1964 pour traiter des questions de commerce et de développement, en particulier celles qui concernent les pays en développement. L'ONU devient progressivement un acteur clé de l'aide au développement, en offrant un cadre multilatéral pour la coordination des efforts internationaux en matière de développement, en favorisant la coopération entre les pays et en contribuant à la réalisation des objectifs de développement économique et social à travers le monde.

L'ONU, à travers ses agences et institutions spécialisées, a joué un rôle crucial dans l'aide au développement en suivant trois directions principales :

  1. Assistance technique : L'ONU a envoyé des experts dans différents pays pour aider à la mise en place d'infrastructures techniques, administratives, etc. Parmi les agences impliquées, on trouve le Fonds spécial des Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l'Organisation internationale du Travail (OIT), l'UNESCO et l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).
  2. Aide financière : Au début, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et le Fonds monétaire international (FMI) se sont concentrés sur l'aide financière pour la reconstruction des pays européens. Cependant, à partir du milieu des années 1950, leurs missions ont évolué pour inclure l'aide au développement pour d'autres pays dans le besoin. Cette évolution a été motivée en partie par la fin de la reconstruction européenne et le transfert des responsabilités en matière d'aide au développement des États-Unis vers la Banque mondiale.
  3. À partir de 1971, le FMI s'est également réorienté vers l'aide financière aux pays en développement, notamment en accordant des subventions et des prêts aux pays dont la balance commerciale est déficitaire, à condition qu'ils mettent en œuvre des réformes drastiques.

L'ONU, par le biais de ses différentes agences et institutions, a contribué de manière significative à l'aide au développement dans le monde, en offrant à la fois une assistance technique et financière aux pays qui en avaient besoin, tout en encourageant les réformes nécessaires pour assurer une croissance économique durable

Redéfinition des rapports nord – sud

L'ONU a effectivement travaillé à la redéfinition des relations économiques internationales, en particulier entre les pays du Nord (industrialisés) et ceux du Sud (en développement). La création de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) en 1964 en est un exemple concret.

La CNUCED, qui se réunit régulièrement, vise à rééquilibrer les rapports Nord-Sud en abordant plusieurs aspects des relations commerciales et économiques :

  1. Tarifs préférentiels : La CNUCED cherche à obtenir des tarifs préférentiels pour les produits en provenance des pays en développement, ce qui leur permet d'accéder plus facilement aux marchés des pays industrialisés et d'améliorer leurs perspectives de croissance économique.
  2. Protection des marchés : La CNUCED négocie également l'autorisation pour les pays en développement d'appliquer des tarifs douaniers spécifiques afin de protéger leurs marchés intérieurs. Cela leur permet de soutenir leurs industries locales et de favoriser le développement économique.

En travaillant à la redéfinition des rapports Nord-Sud, l'ONU et la CNUCED ont pour objectif de créer un système économique international plus équilibré et plus juste, qui favorise la croissance et le développement de tous les pays, qu'ils soient industrialisés ou en développement.

Le bilan de l'aide au développement a souvent été critiqué pour plusieurs raisons :

  1. Manque de coordination : Les programmes d'aide au développement de différentes organisations, y compris ceux de l'ONU, se sont parfois concurrencés plutôt que de se coordonner. Cela a entraîné des inefficacités et un gaspillage des ressources.
  2. Gouvernance et corruption : Dans certains pays bénéficiaires, les institutions et les structures gouvernementales sont affaiblies, ce qui rend difficile le suivi et l'évaluation de l'utilisation des fonds d'aide au développement. La corruption peut également détourner une partie de l'aide destinée à des projets de développement.
  3. Dépendance à l'aide : L'aide au développement peut parfois créer une dépendance des pays bénéficiaires vis-à-vis des donateurs, entravant ainsi leur croissance économique autonome et durable.
  4. Désengagement des pays industrialisés : Face aux critiques et aux résultats mitigés de l'aide au développement, de nombreux pays industrialisés ont réduit leur engagement en matière d'aide, ce qui peut limiter les ressources disponibles pour les programmes de développement.

Malgré ces défis, l'aide au développement a également eu des impacts positifs dans certains domaines, tels que l'amélioration de l'accès à l'éducation, à la santé et à l'eau potable. Pour améliorer l'efficacité de l'aide au développement, il est essentiel de renforcer la coordination entre les organisations, d'améliorer la gouvernance et la transparence dans les pays bénéficiaires, et de soutenir des solutions durables qui favorisent la croissance économique autonome.

Quelle organisation pour l’économie mondiale ?

Lorsque la guerre froide éclate, les objectifs initiaux de libéralisation complète de l'économie internationale et de multilatéralisme sont remis en question. Les tensions entre les États-Unis et l'Union soviétique compliquent la coopération internationale et entraînent la formation de blocs économiques et politiques distincts.

L'Organisation internationale du commerce (OIC) devait être créée pour promouvoir la libéralisation du commerce et la coopération économique internationale. La Conférence de La Havane en 1948 avait pour but de finaliser la création de l'OIC, mais en raison de la guerre froide et des désaccords entre les grandes puissances, l'OIC n'a jamais été établie. À la place, le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) est créé en 1947 pour faciliter les négociations commerciales multilatérales et réduire les barrières tarifaires. Le GATT est considéré comme un accord provisoire en attendant la création de l'OIC, mais il devient finalement l'organe principal de régulation du commerce international pendant plusieurs décennies. En 1995, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est créée pour remplacer le GATT. L'OMC est chargée de superviser les règles du commerce international, de résoudre les différends commerciaux et de promouvoir la coopération économique entre les pays membres. Bien que la guerre froide ait pris fin, l'OMC fait face à de nombreux défis pour parvenir à un système économique mondial équitable et équilibré, notamment les déséquilibres entre les pays développés et en développement, la protection de l'environnement et la régulation des entreprises multinationales.

Les pays à économie de marché

Le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) est mis en place en 1947 avec un nombre restreint de pays, initialement 23. Comme vous l'avez mentionné, la décision de mettre en place une organisation plus petite et plus facile à gérer a été prise en raison de la complexité d'une organisation plus large, telle que l'OIC, et des tensions politiques de l'époque. Le GATT vise à réduire les barrières commerciales et à promouvoir la coopération économique entre les pays signataires, qui sont principalement des pays à économie de marché. Au fil des ans, le nombre de membres du GATT augmente progressivement, et les pays participants organisent plusieurs cycles de négociations pour continuer à libéraliser le commerce international. Comme l'OIC n'a jamais été établie en raison de l'échec de la ratification de son traité fondateur, le GATT sert de principal cadre juridique pour réguler le commerce international pendant la guerre froide. Ce n'est qu'en 1995 que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est créée pour remplacer le GATT, reprenant et élargissant ses fonctions et sa portée pour inclure un plus grand nombre de pays membres et de questions liées au commerce.

Le GATT fonctionne par cycles de négociation, appelés "rounds". Chaque cycle de négociation vise à réduire davantage les barrières commerciales et à étendre la libéralisation du commerce international à de nouveaux secteurs. Au total, il y a eu huit cycles de négociation du GATT entre 1947 et 1994 :

  • Cycle de Genève (1947) : Ce premier cycle a établi le GATT et a réduit les tarifs douaniers pour environ 45 000 produits.

Cycle d'Annecy (1949) : Ce cycle a permis l'adhésion de nouveaux membres et la réduction des tarifs sur un nombre limité de produits.

  • Cycle de Torquay (1950-1951) : Ce cycle a entraîné une réduction des tarifs douaniers pour de nombreux produits, bien que les résultats aient été limités.
  • Cycle de Genève II (1955-1956) : Ce cycle a permis une réduction supplémentaire des tarifs douaniers et a marqué l'adhésion du Japon au GATT.
  • Cycle de Dillon (1960-1962) : Ce cycle a conduit à une réduction globale des tarifs douaniers d'environ 20 %.
  • Cycle de Kennedy (1964-1967) : Ce cycle a introduit l'Accord antidumping et a entraîné une réduction moyenne des tarifs douaniers de 35 %.
  • Cycle de Tokyo (1973-1979) : Ce cycle a élargi la portée du GATT pour inclure des domaines tels que les services et les investissements, et a entraîné une réduction moyenne des tarifs douaniers de 30 %.
  • Cycle d'Uruguay (1986-1994) : Ce dernier cycle du GATT a duré près de huit ans et a conduit à la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a également élargi la portée des négociations pour inclure des questions telles que les droits de propriété intellectuelle, les services et l'agriculture.

Chaque cycle de négociation du GATT a progressivement élargi la portée de la libéralisation du commerce international, réduit les barrières commerciales et facilité la coopération économique entre les pays membres.

L'un des principaux effets du GATT a été la forte augmentation du commerce international au cours des décennies qui ont suivi sa création. Entre les années 1950 et 1970, le commerce mondial a connu une croissance spectaculaire, avec une multiplication par 10 de la valeur des échanges. Plusieurs facteurs ont contribué à cette expansion du commerce, notamment :

  • Réduction des barrières tarifaires et non tarifaires : Grâce aux cycles de négociation du GATT, les tarifs douaniers moyens sont passés d'environ 22 % en 1947 à environ 5 % en 1999. Les négociations ont également abordé d'autres barrières non tarifaires, telles que les quotas, les licences d'importation et les subventions, facilitant ainsi le commerce entre les pays.
  • Expansion de la production et des marchés : La croissance économique rapide de l'après-guerre et la reconstruction des pays dévastés par la Seconde Guerre mondiale ont stimulé la demande et la production, offrant de nouvelles opportunités pour le commerce international.
  • Innovations technologiques et amélioration des transports : Les progrès technologiques et l'amélioration des infrastructures de transport, tels que l'essor de l'aviation et la construction de navires porte-conteneurs, ont réduit les coûts et les délais de transport, rendant le commerce international plus rapide et moins coûteux.
  • Intégration économique régionale : Les accords commerciaux régionaux, tels que la création de la Communauté économique européenne (CEE), ont également favorisé le commerce entre les pays membres.

Le GATT a joué un rôle crucial dans l'expansion du commerce international au cours des années 1950 à 1970 en réduisant les barrières commerciales et en encourageant la coopération économique entre les pays membres.

L'augmentation du commerce international au cours de cette période ne peut être attribuée uniquement au GATT. La création de zones de libre-échange régionales a également contribué à la croissance du commerce mondial. Ces zones, qui prévoient la suppression des barrières commerciales entre les pays membres, ont encouragé le commerce intra-régional et stimulé la croissance économique.

Parmi les zones de libre-échange régionales les plus importantes, on peut citer :

  • La Communauté économique européenne (CEE) : Créée en 1957 par le traité de Rome, la CEE visait à promouvoir l'intégration économique entre les pays membres et à établir un marché commun. Elle a été un moteur majeur du commerce et de la croissance économique en Europe.
  • L'Association européenne de libre-échange (AELE) : Fondée en 1960, l'AELE avait pour objectif de promouvoir le libre-échange entre ses membres, sans pour autant poursuivre une intégration politique et économique aussi poussée que la CEE.

Outre ces deux exemples, de nombreuses autres zones de libre-échange régionales ont été créées dans différentes parties du monde, contribuant à la libéralisation des échanges et à la croissance du commerce international.

Le GATT, en tant que partie intégrante du système de Bretton Woods, a joué un rôle complémentaire à ces initiatives régionales en facilitant la libéralisation du commerce mondial. Le système de Bretton Woods, qui comprenait également le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, a contribué à créer un environnement économique stable et propice à la croissance du commerce international.

Le pays a économie planifiée

Les pays à économie planifiée, tels que l'Union soviétique et ses alliés du bloc de l'Est, étaient en effet caractérisés par un système économique centralisé, étatisé et fortement planifié. Dans ces pays, le gouvernement déterminait les objectifs de production, fixait les prix et contrôlait les échanges internationaux. Ce système était très différent de l'économie de marché et du libéralisme qui prévalaient dans les pays occidentaux. Pendant la guerre froide, l'URSS a cherché à devenir autonome sur le plan économique, en limitant sa dépendance vis-à-vis des autres pays et en privilégiant une politique d'autosuffisance. Cependant, en raison des besoins économiques et technologiques du pays, l'URSS a été amenée à établir des relations commerciales avec certains pays alliés, notamment pour se fournir en matériel et en technologies. De plus, après la Seconde Guerre mondiale, l'Union soviétique a étendu son influence sur les pays d'Europe de l'Est, instaurant des régimes communistes et des économies planifiées dans ces pays. Le Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM), créé en 1949, était une organisation de coopération économique entre les pays socialistes d'Europe de l'Est, visant à promouvoir le commerce et l'intégration économique entre ses membres. Malgré ces efforts d'intégration et de coopération économique, les pays à économie planifiée ont connu des problèmes d'efficacité, d'innovation et de compétitivité par rapport aux économies de marché. Avec la fin de la guerre froide et l'effondrement de l'Union soviétique, les pays de l'ancien bloc de l'Est ont progressivement adopté des réformes économiques pour se rapprocher du modèle de l'économie de marché.

Lorsque les États-Unis ont lancé le plan Marshall pour aider à la reconstruction de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale, l'URSS a interdit aux pays sous son influence d'y participer. Joseph Staline voyait ce plan comme une menace à l'influence soviétique en Europe de l'Est et un moyen pour les États-Unis d'étendre leur influence économique et politique. En réponse au plan Marshall, l'URSS a créé le Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM), également connu sous le nom de COMECON, en 1949. Le COMECON était une organisation de coopération économique entre les pays socialistes, principalement ceux d'Europe de l'Est, mais aussi certains pays d'Asie tels que la Chine, la Mongolie et la Corée du Nord. L'objectif principal du COMECON était de coordonner et de promouvoir la coopération économique et l'assistance entre les pays membres, de manière à contrebalancer l'influence du plan Marshall et des institutions économiques occidentales. Le COMECON a mis en place des plans quinquennaux, des projets conjoints, des échanges de technologie et des systèmes de prix et de commerce planifiés entre ses membres. Toutefois, malgré les efforts de coopération, les économies des pays membres du COMECON ont souffert de problèmes structurels et d'inefficacité, et n'ont pas réussi à rivaliser avec les économies de marché occidentales. À la fin de la guerre froide et avec l'effondrement de l'Union soviétique, le COMECON a été dissous en 1991, et les pays membres ont entrepris des réformes économiques pour se rapprocher du modèle de l'économie de marché.

Le système économique mis en place par le CAEM (Conseil d'assistance économique mutuelle) reposait sur une division internationale socialiste du travail. Cette approche visait à optimiser la production en se concentrant sur les ressources les plus abondantes et efficacement exploitées de chaque pays membre, tout en répondant aux besoins des autres pays membres. Toutefois, ce système était centré autour de l'URSS, qui jouait un rôle prépondérant dans l'économie du bloc communiste. Dans le cadre du CAEM, le rouble soviétique était la monnaie de référence, et les échanges commerciaux entre les pays membres étaient principalement bilatéraux. Contrairement au bloc libéral, où les échanges étaient multilatéraux, le CAEM reposait sur une multitude de traités bilatéraux. De plus, l'URSS fixait les prix d'achat des produits qu'elle achetait à ses pays satellites, souvent en dessous des prix du marché mondial. Cette structure pyramidale faisait en sorte que les pays du bloc communiste étaient contraints de commercer presque exclusivement avec l'URSS. Cette dépendance économique vis-à-vis de l'URSS a limité la diversification et la croissance économique des pays satellites et a également contribué à leur fragilité économique. Avec l'effondrement de l'URSS et la dissolution du CAEM, ces pays ont dû s'adapter à une économie de marché et chercher de nouveaux partenaires commerciaux..

Les contestations et des divergences sont apparues au sein du bloc communiste, notamment de la part de la Yougoslavie et de la Chine. Ces deux pays ont cherché à s'éloigner du CAEM et de l'influence soviétique pour développer leurs propres modèles économiques et politiques. Ils ont également cherché à nouer des relations commerciales avec des pays capitalistes, rompant ainsi avec l'isolement économique imposé par le CAEM. Le système économique socialiste a montré ses limites à partir du milieu des années 1970, alors que la croissance économique stagnait et que le fossé avec les pays occidentaux se creusait. Les objectifs d'amélioration du niveau de vie et de rattrapage des pays occidentaux en termes de développement économique n'ont pas été atteints. Les inefficacités, la bureaucratie, la corruption et le manque d'innovation ont contribué à l'échec du système socialiste. La comparaison avec les pays occidentaux et leur modèle économique capitaliste a mis en lumière les faiblesses du système socialiste. L'effondrement de l'URSS et la chute du mur de Berlin en 1989 ont marqué la fin de la guerre froide et le début d'une transition vers des économies de marché pour les anciens pays communistes. Cette transition a été difficile et a entraîné de nombreux défis économiques, sociaux et politiques pour ces pays.

A partir de 1947 et durant la guerre froide, deux grands blocs économiques émergent : le bloc des pays à économie libérale et le bloc des pays à économie planifiée. Ces blocs correspondent généralement à la division politique et idéologique entre les pays occidentaux, alignés sur les États-Unis, et les pays communistes, alignés sur l'URSS. Le bloc des pays à économie libérale est basé sur les principes du capitalisme, de la libre entreprise et de la concurrence. Les deux règles principales qui guident ce bloc sont la libéralisation et le multilatéralisme. La libéralisation vise à réduire les barrières au commerce, à faciliter les échanges internationaux et à promouvoir la croissance économique. Le multilatéralisme, quant à lui, encourage la coopération entre plusieurs pays pour résoudre les problèmes économiques et favoriser une régulation internationale des échanges. Le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) en est un exemple concret, permettant aux pays membres de négocier des accords commerciaux et de réduire progressivement les tarifs douaniers. Depuis 1995, l'OMC (Organisation mondiale du commerce) a pris le relais du GATT pour continuer à promouvoir le commerce mondial basé sur ces principes. Le bloc des pays à économie planifiée, en revanche, fonctionnait selon les principes du socialisme et du communisme, avec une planification centralisée de l'économie et un contrôle étatique des moyens de production. Ce système s'est progressivement effondré à la fin des années 1980 et au début des années 1990 avec la chute de l'URSS et des régimes communistes en Europe de l'Est. Les pays de ce bloc ont alors entamé une transition vers des économies de marché, adoptant progressivement les principes du capitalisme et de l'économie libérale.

Culture mondiale ou culture de Guerre froide ?

La guerre froide a eu une influence indéniable sur la culture mondiale, en créant une tension entre l'universalisme culturel et le nationalisme culturel.

L'universalisme culturel, promu notamment par des institutions internationales comme l'UNESCO, met l'accent sur le partage et la diffusion de la culture à travers le monde, dans le but de promouvoir la compréhension mutuelle, le dialogue et la paix entre les nations. Par exemple, l'UNESCO, fondée en 1945, a pour mission de contribuer à la consolidation de la paix, à l'éradication de la pauvreté, au développement durable et au dialogue interculturel par l'éducation, la science, la culture, la communication et l'information. Le nationalisme culturel, en revanche, met l'accent sur l'identité et la singularité d'une culture spécifique, et peut être utilisé comme un outil de propagande et d'influence dans le contexte de la guerre froide. Par exemple, les superpuissances de la guerre froide, les États-Unis et l'URSS, ont toutes deux utilisé la diplomatie culturelle pour promouvoir leur idéologie et leur style de vie respectifs, en exportant leur musique, leur cinéma, leur littérature, leurs arts et même leur mode de vie à l'échelle mondiale. De plus, la guerre froide a également conduit à la création d'un "troisième espace" culturel, où les cultures des pays non alignés et des pays en développement ont cherché à maintenir et à promouvoir leur indépendance et leur identité culturelle face à la pression des superpuissances.

Tout en se concentrant sur son objectif d'universalisme culturel, l'UNESCO a été confrontée à des défis significatifs au fur et à mesure que la Guerre froide évoluait. Les États-Unis et l'URSS, en tant que superpuissances de l'époque, ont utilisé leur influence pour promouvoir leurs propres visions culturelles, ce qui a souvent éclipsé les efforts de l'UNESCO pour promouvoir une culture mondiale unifiée. Ces superpuissances ont utilisé la culture comme un outil de diplomatie et de propagande, cherchant à mettre en valeur leurs valeurs et leurs modes de vie comme étant supérieurs et désirables. Par exemple, les États-Unis ont promu leur culture populaire, y compris la musique, le cinéma et la littérature, pour illustrer les libertés et les avantages de la vie dans une société capitaliste. L'URSS, de son côté, a mis en avant sa propre culture, y compris sa musique classique, ses ballets, ses réalisations scientifiques et technologiques, pour illustrer les avantages de leur modèle communiste. Cela a créé une compétition culturelle à l'échelle mondiale, qui a eu un impact important sur la manière dont la culture a été perçue et partagée pendant cette période. Cela a également mis l'UNESCO dans une position difficile, car elle s'efforçait de promouvoir un universalisme culturel dans un contexte où les superpuissances étaient engagées dans une lutte pour l'hégémonie culturelle. Cependant, malgré ces défis, l'UNESCO a continué à jouer un rôle important dans la promotion de la coopération et du dialogue culturels, en se concentrant sur des questions telles que l'éducation, la science, la communication et l'information. Alors que la Guerre froide a certainement affecté le travail de l'UNESCO, l'organisation a continué à œuvrer pour la promotion de la culture et de l'éducation à travers le monde.

Côté américain

Le Smith Mundt Act, officiellement connu sous le nom de United States Information and Educational Exchange Act de 1948, a effectivement marqué un tournant majeur dans l'effort des États-Unis pour utiliser la culture comme un outil de soft power pendant la Guerre froide. Ce qui était unique dans cette approche, c'est que le soft power ne cherchait pas à imposer une culture ou des valeurs par la force, mais plutôt à influencer et à persuader par des moyens plus doux et plus subtiles. Ce programme comprenait plusieurs éléments clés. Tout d'abord, il y avait un volet informationnel, qui comprenait la diffusion d'émissions de radio et de télévision, ainsi que la distribution de publications imprimées à l'étranger. L'objectif de ces efforts était de promouvoir une image positive des États-Unis et de ses valeurs. Il y avait aussi un volet éducatif, qui comprenait des programmes d'échanges culturels et d'étudiants. Des milliers d'étudiants étrangers ont été invités à étudier aux États-Unis dans le cadre de ces programmes, et de nombreux Américains ont également eu l'opportunité d'étudier à l'étranger. En outre, le Smith Mundt Act a aidé à financer des expositions d'art et de culture américaines à l'étranger, ainsi que des tournées de musiciens, de danseurs et d'autres artistes américains. Ces efforts étaient destinés à montrer au monde la diversité et la richesse de la culture américaine. Ces initiatives de soft power ont joué un rôle clé dans la lutte des États-Unis contre l'influence soviétique pendant la Guerre froide. En promouvant leur propre culture et leurs propres valeurs, les États-Unis ont cherché à renforcer les liens avec leurs alliés et à gagner le cœur et l'esprit des peuples du monde entier.

La diplomatie culturelle des États-Unis a été soutenue par une série d'organisations et d'initiatives. L'USIA (United States Information Agency), créée en 1953, a été l'une des principales agences gouvernementales chargées de promouvoir l'image et les valeurs des États-Unis à l'étranger. Les centres culturels américains qu'elle a établis ont servi de hubs pour la diffusion de la culture américaine, offrant des cours de langue anglaise, des ressources éducatives, des programmes d'échanges et des événements culturels. Voice of America (VoA), fondée pendant la Seconde Guerre mondiale, est une autre initiative importante. En tant que service de radiodiffusion internationale financé par le gouvernement américain, VoA a diffusé des informations et des programmes culturels en plusieurs langues à travers le monde, y compris dans les pays derrière le "rideau de fer" pendant la Guerre froide. Elle était conçue pour offrir une alternative aux médias contrôlés par l'État dans ces pays, en diffusant des informations non censurées et en présentant une vision positive des États-Unis et de ses valeurs. Enfin, le Congrès pour la liberté de la culture, créé en 1950, a joué un rôle important dans la guerre culturelle de la Guerre froide. Bien qu'il soit présenté comme une organisation non gouvernementale indépendante, il a été révélé par la suite qu'il était financé en secret par la CIA. L'objectif de cette organisation était de rassembler les intellectuels de l'Ouest pour promouvoir les valeurs libérales et pour combattre l'influence du communisme dans le monde intellectuel et culturel.

Toutes ces initiatives visaient à promouvoir l'image des États-Unis en tant que bastion de la liberté et de la démocratie, et à contrer la propagande communiste

Côté soviétique

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L'URSS a également utilisé la diplomatie culturelle comme un outil pendant la Guerre froide. Cela impliquait souvent de promouvoir l'image de l'URSS en tant que championne de la paix et de l'égalité, en contraste avec ce qu'elle présentait comme l'agression occidentale et l'impérialisme. L'une des principales institutions par lesquelles l'URSS a mené cette diplomatie culturelle était le Kominform, ou Bureau d'information des partis communistes et des travailleurs. Créé en 1947, le Kominform était en partie une réponse à l'adoption par les États-Unis du Plan Marshall, qui visait à aider à la reconstruction de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale. Le Kominform a servi à coordonner les activités des partis communistes à travers le monde, à diffuser la propagande soviétique et à renforcer l'influence de l'URSS. Les soviétiques ont également organisé des événements et des initiatives culturelles, comme des festivals, des expositions et des concours artistiques, pour mettre en avant la culture et les réalisations soviétiques. En outre, ils ont également cherché à attirer des intellectuels et des artistes de l'Ouest, en les invitant à visiter l'URSS et en les soutenant dans leurs travaux. Cependant, tout comme l'approche américaine de la diplomatie culturelle, l'approche soviétique était souvent critiquée pour son instrumentalisation de la culture à des fins politiques. De plus, malgré ses efforts pour promouvoir une image positive de l'URSS à l'étranger, le régime soviétique a été largement critiqué pour sa censure et sa répression de la liberté d'expression à l'intérieur de ses propres frontières.

La frontière entre la diplomatie culturelle et la propagande peut être floue, en particulier pendant la Guerre froide, où la culture était souvent utilisée comme un outil de politique étrangère et de rivalité idéologique. La diplomatie culturelle consiste généralement à utiliser la culture et les échanges culturels pour promouvoir la compréhension mutuelle, l'échange d'idées et de valeurs, et pour renforcer les liens entre les pays. Cela peut prendre la forme de programmes d'échange culturel, d'événements artistiques ou d'expositions, de collaborations académiques, et plus encore. La propagande, en revanche, est généralement plus unilatérale et cherche à influencer ou à manipuler les opinions et les perceptions d'une manière qui sert un certain agenda politique. Elle peut aussi utiliser la culture comme un outil, mais l'objectif principal est souvent de faire avancer une certaine vision du monde ou une idéologie, plutôt que de favoriser un véritable échange ou une compréhension mutuelle. Pendant la Guerre froide, les États-Unis et l'URSS ont tous deux utilisé ces deux approches, souvent en parallèle. Ils ont promu leur culture et leurs valeurs à travers des initiatives de diplomatie culturelle, tout en utilisant également la propagande pour dépeindre leur propre système comme supérieur et pour critiquer l'autre côté. Cela a conduit à une sorte de "guerre culturelle", où la culture et les idées sont devenues un champ de bataille dans la lutte plus large pour l'influence mondiale. Même si la Guerre froide est terminée, l'impact de cette période continue d'influencer la façon dont la culture et la propagande sont utilisées dans les relations internationales aujourd'hui.

L'UNESCO, comme d'autres organisations internationales pendant la Guerre froide, a certainement fait face à des défis importants en essayant de maintenir une position universelle et apolitique au milieu des rivalités politiques et idéologiques intenses entre les États-Unis et l'URSS. Cette tension a pu avoir un impact sur les projets et les initiatives de l'UNESCO, y compris ceux liés à l'éducation. L'éducation est l'un des domaines clés d'intervention de l'UNESCO, et l'organisation a travaillé à promouvoir l'accès à l'éducation de qualité pour tous, indépendamment du contexte politique. Cependant, comme vous l'avez mentionné, l'aide à l'éducation a souvent été organisée selon des modèles occidentaux pendant cette période. Cela peut être dû à plusieurs facteurs, notamment l'influence des donateurs occidentaux, les perceptions existantes sur les "meilleures pratiques" en matière d'éducation, et les réalités politiques de la Guerre froide. Cependant, malgré ces défis, l'UNESCO a continué à travailler pour promouvoir l'éducation, la science, la culture, et la communication et l'information comme moyens de réaliser son mandat d'édification de la paix, de lutte contre la pauvreté, de développement durable et de dialogue interculturel.

Bien que la Guerre froide ait présenté des défis importants, elle a également conduit à des avancées dans certains domaines, comme l'éducation, où les deux superpuissances ont cherché à démontrer leur supériorité non seulement par la force militaire, mais aussi par le progrès intellectuel et technologique. Ainsi, malgré les tensions politiques, la période de la Guerre froide a aussi été une période de croissance et de développement dans de nombreux domaines.

Le projet "Histoire de l'Humanité" de l'UNESCO a été conçu pour produire une histoire universelle qui transcenderait les limites nationales et les idéologies politiques. Cependant, en pratique, le projet s'est révélé être un terrain de bataille pour les idéologies concurrentes de la Guerre froide. Chaque superpuissance avait sa propre vision de l'histoire et de son rôle dans celle-ci, ce qui a rendu difficile la réalisation d'une histoire véritablement universelle. Par exemple, l'Union soviétique a insisté sur l'importance des luttes de classes et de la révolution communiste, tandis que les États-Unis ont mis l'accent sur les principes de la démocratie libérale et de l'économie de marché. La réalisation de ce projet a été un défi majeur pour l'UNESCO, car il a mis en évidence les tensions entre l'idéal de l'universalité et les réalités politiques de la Guerre froide. Malgré les efforts de l'UNESCO pour maintenir une approche neutre et inclusive, le projet a fini par refléter les divisions idéologiques de l'époque. Cela montre comment la Guerre froide a influencé non seulement la politique et l'économie, mais aussi la façon dont nous interprétons et comprenons l'histoire. C'est un exemple frappant de la manière dont les tensions politiques et idéologiques peuvent se manifester dans des domaines apparemment apolitiques comme l'éducation et la culture.

La Guerre froide a marqué une période de lutte intense non seulement pour la suprématie politique et militaire, mais aussi pour la suprématie culturelle et idéologique. L'Union soviétique et les États-Unis représentaient deux modèles de société radicalement différents, chacun cherchant à prouver sa supériorité et à gagner des alliés et des sympathisants à travers le monde. D'un côté, nous avions le modèle occidental, basé sur le capitalisme, la démocratie libérale, l'individualisme et les libertés civiles. De l'autre, il y avait le modèle communiste soviétique, basé sur le socialisme, l'économie planifiée, l'égalitarisme et le collectivisme. Chaque superpuissance a utilisé une variété de moyens pour promouvoir son modèle, y compris la diplomatie, l'aide économique, la propagande et, bien sûr, la diplomatie culturelle. Les deux ont également cherché à utiliser des organisations internationales comme l'UNESCO pour promouvoir leur vision du monde. Cependant, ces efforts pour promouvoir des modèles spécifiques ont souvent été en conflit avec l'idée d'universalisme culturel, qui suggère que certaines valeurs, idées et pratiques culturelles transcendent les frontières nationales et sont partagées par toute l'humanité. Cette tension entre l'universalisme et la promotion de modèles spécifiques a été une caractéristique majeure de la Guerre froide, et ses effets se font encore sentir aujourd'hui.

La montée en puissance de la société civile

La deuxième moitié du XXe siècle a vu une augmentation significative du nombre et de l'influence des organisations non gouvernementales (ONG). Ces organisations de la société civile ont commencé à jouer un rôle de plus en plus important dans les affaires internationales, souvent en complément ou en parallèle avec les efforts des gouvernements et des organisations internationales. La croissance des ONG est due à plusieurs facteurs. L'un d'entre eux est l'augmentation de la richesse et de l'éducation dans de nombreuses parties du monde, ce qui a conduit à une plus grande conscience sociale et environnementale. Les progrès technologiques, en particulier dans les communications, ont également facilité l'organisation et la mobilisation à grande échelle. Les ONG ont joué un rôle important dans de nombreux domaines, notamment les droits de l'homme, l'environnement, le développement, la santé et l'éducation. Elles ont souvent été en mesure de combler les lacunes laissées par les gouvernements et les organisations internationales, en se concentrant sur des problèmes spécifiques ou en travaillant dans des régions qui ont été négligées. Toutefois, la montée en puissance des ONG n'est pas sans problèmes. Certaines personnes ont critiqué leur manque de responsabilité, leur dépendance à l'égard des donateurs et leur concentration sur certains problèmes au détriment d'autres. Malgré ces défis, il est clair que les ONG sont devenues une force importante dans les affaires mondiales.

La croissance des ONG

Bien que les organisations non gouvernementales (ONG) aient existé sous diverses formes depuis des siècles, c'est surtout après la Seconde Guerre mondiale qu'elles ont commencé à se multiplier et à jouer un rôle de plus en plus important dans les affaires internationales.

Plusieurs facteurs ont contribué à cette "explosion" des ONG dans la période d'après-guerre. L'un d'eux est le processus de décolonisation et l'émergence de nombreux nouveaux États, qui ont créé un besoin accru d'aide et de développement. De plus, la création des Nations Unies en 1945 a ouvert de nouvelles possibilités pour l'engagement de la société civile à l'échelle internationale. La croissance des ONG après 1945 a également été favorisée par des changements plus larges dans la société et la technologie. L'amélioration de l'éducation et de la communication a permis une plus grande sensibilisation et une mobilisation plus facile autour de diverses causes. De plus, l'augmentation de la richesse dans de nombreuses parties du monde a permis à davantage de personnes et d'organisations de consacrer des ressources à des causes humanitaires ou de développement.

Après 1945, les ONG ont connu une croissance exponentielle et une mondialisation, à mesure que de plus en plus de pays devenaient indépendants et que la portée de ces organisations s'élargissait. Elles ont commencé à opérer dans une variété de domaines, allant de l'aide humanitaire et du développement à la protection de l'environnement et aux droits de l'homme. En même temps, les ONG ont également commencé à se professionnaliser et à adopter des structures organisationnelles plus formalisées. Beaucoup ont commencé à fonctionner de manière similaire à des entreprises, avec des départements spécialisés pour différentes tâches, des systèmes de responsabilité et de mesure du rendement, et une attention accrue portée à la levée de fonds et à la gestion financière. Cette professionnalisation a aidé les ONG à devenir plus efficaces et à mieux répondre aux besoins des personnes qu'elles cherchent à aider. Cependant, cela a également soulevé de nouvelles questions sur la responsabilité des ONG, leur relation avec les gouvernements et les organisations internationales, et le rôle qu'elles devraient jouer dans la gouvernance mondiale. Malgré leur croissance et leur professionnalisation, les ONG restent des acteurs très diversifiés, avec une grande variété de tailles, de structures, de missions et d'approches. Certaines sont de grandes organisations internationales avec des budgets de plusieurs millions de dollars, tandis que d'autres sont de petites organisations locales travaillant sur des questions spécifiques.

À partir de la fin des années 1940 et tout au long du XXe siècle, les ONG se sont professionnalisées et structurées, offrant de nouvelles opportunités de carrière pour les personnes intéressées par les affaires internationales, le développement, les droits de l'homme, l'environnement et d'autres domaines. En outre, bien qu'il y ait certainement des rivalités entre les ONG - pour l'attention du public, le financement, l'accès aux décideurs, etc. - il est également vrai que les ONG ont tendance à fonctionner en réseau. Elles collaborent souvent sur des problèmes communs, partagent des informations et des ressources, et s'unissent pour plaider en faveur de causes communes. Ces réseaux peuvent être formels ou informels, et peuvent inclure des ONG de différentes tailles, domaines d'activité et régions géographiques. En effet, les réseaux d'ONG ont souvent joué un rôle crucial dans la promotion de nouvelles normes internationales et la résolution de problèmes mondiaux. Par exemple, le réseau d'ONG qui a travaillé pour l'interdiction des mines terrestres a joué un rôle clé dans l'adoption de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel en 1997.

Action humanitaire et développement

Les problèmes du développement : l’action humanitaire au cœur des relations internationales

L’action humanitaire va devenir après 1945 un élément tout fait important des relations internationales, car il y a de nombreux réfugiés qui deviennent par la même une constante des relations internationales. La dimension humanitaire est largement les ONG qui la prend ne charge.

Pendant cette période, il y a en comparaison à l’avant-guerre des actions qui changent de nature. L’humanitaire est avant tout une action d’urgence et de court terme. De plus en plus après la Première guerre mondiale on a des organisations humanitaires qui prennent en charge des actions de long terme.

Par ailleurs, il y a des organisations nombreuses qui interviennent dans le domaine de l’humanitaire. Finalement, les organisations non gouvernementales qui interviennent dans le domaine de l’humanitaire le font d’abord dans un objectif strictement humanitaire.

La mutation des formes d’action

Se trouve conduit à prendre une position politique concernant les rapports nord-sud par les ONG. Il y a des organisations humanitaires qui finalement sont de plus en plus investies dans les questions de développement se mettant à prendre des positions sur les relations nord-sud du point de vue économique.

L’idée d’un déséquilibre des relations commerciales amène a l’idée de commerce équitable. À partir des années 1960, les ONG vont prendre petit à petit l’habitude à servir de relais au produit fait dans le sud et vendu dans les pays du nord.

Le concept de marché c’est-à-dire de commerce équitable devient un circuit commercial institutionnalisé avec un véritable marché. À la fin des années 1990 et au début des années 2000 le commerce équitable pesé 2,5 milliard d’euro.

Cette idée de commerce équitable s’est petit à petit imposée dans le paysage étant en croissance. C’est un exemple de la manière dont les ONG contribuent à reconfigurer le paysage des relations internationales.

Ingérence des OGN dans les affaires intérieures

C’est quelque chose de toute à fait nouveau, les OGN ne contestent pas le monopole des États, mais elles estiment avoir leurs actions à mener à l’intérieur des États.

C’est la notion du droit d’ingérence qui est une question lancée et portée par la société civile et les acteurs non gouvernementaux avec l’idée que lorsqu’un certain nombre de problèmes se pose à l'intérieur d’un pays il y a un droit et un devoir d’intervention.

C’est au départ la société civile qui a porté de débat. Le mouvement fondateur se trouve dans la fin des années 1960 et les années 1970 avec en particulier l’évènement de la sécession du Biafra qui est une région qui fait scission au début des années 1970 riche en pétrole, le gouvernement nigérien veut réduire cette cession menant à une guerre civile et des massacres.

Le gouvernement nigérien ne reconnaissent pas la guerre civile, les organisations non gouvernementales ne sont pas autorités à intervenir légitimement. Ainsi, ce moment est fondateur du concept du droit d’ingérence, car lors de cet évènement se confronte deux cultures de l’humanitaire à savoir celle de la croix rouge et une nouvelle génération d’acteurs humanitaires qui ne sont pas en accord avec le fonctionnement classique de l’humanitaire.

La Croix Rouge a un point de vue légitimiste en dialoguant et négociant avec l’État pour intervenir. Dans le cas du Biafra, comme l’état de guerre civil n’est pas reconnu elle ne peut intervenir.

D’autres organisations comme médecins sans frontières contestent et critique cette timidité, pour elles il faut intervenir.

Ces deux cultures sont aussi deux générations de l’humanitaire, c’est à ce moment-là que se cristallise l’idée que même si les États ne reconnaissent pas la guerre civile et l’utilité d’une intervention humanitaire il faut quand même intervenir.

Cette notion va être théorisée à la fin des années 1970 et dans les années 1980 par le juriste Mario Bettati et le médecin Bernard Kouchner. À partir des années 1970, c’est un problème qui va être posé dans toute une série de conflits alors que les États rechignent à autoriser les ONG à intervenir.

Progressivement, cela va devenir un élément de débat dans le cadre international, d’abord porté par la société civile puis à travers de l’ONU. À partir des années 1990 et 2000, l’ONU va se faire porteuse de l’idée du droit d’ingérence.

En Irak, en Afghanistan, dans les conflits armés des années 1990 et2000 le droit d’ingérence a été souvent utilisé pour justifier une intervention. Le droit d’ingérence est cependant sélectif, car il se fait en particulier vers les pays émergeant, on critique que le droit d’ingérence masquerait des enjeux géopolitiques.

À partir du début des années 2000, il y eut des critiques de plus en plus importantes sur l’idée de droit d’ingérence avec toute une série de débats qui ont amenés a une modification du droit d’ingérence qui est devenu à partir [2005 l’idée de responsabilité de protéger. Les États doivent prendre leurs responsabilités, c’est une manière d’adoucir la notion de droit d’ingérence.

Que ce droit s’appelle droit d’ingérence ou responsabilité de protéger,ce sont des notions sélectives tributaires d’enjeux géopolitiques comme actuellement en Syrie. Le droit d’ingérence est une idée nouvelle à l’échelle historique et à l’échelle internationale en provenance de la société civile, et qui est employé au compte-goutte en fonction de conditions géopolitiques prédéfinies. Ce n’est pas un principe qui a révolutionné les relations internationales.

L’environnement

Les OGN sont de nouveaux acteurs qui portent de nouvelles thématiques et de nouveaux problèmes. À la fin du XIXème siècle, l’environnement n’est pas un problème de relations internationales, il surgit après la Deuxième guerre mondiale étant débattue sous l’impulsion des ONG.

Même si elles ne réussissent pas à réduire les conflits, les ONG reconfigurent la vision des relations internationales en changeant la formulation des problèmes et en en important de nouveaux.

L’environnement est une problématique qui apparait essentiellement du fait de l’apparition de l’arme nucléaire qui pose le problème de destruction, mais aussi de dégâts environnementaux irréversibles. Ce sont des préoccupations d’après 1945 qui montent rapidement d’autant plus que l’holocauste nucléaire menace ; ce contexte va favoriser l’émergence des ONG autour de l’environnement.

Ce sont des organisations qui deviennent de plus en plus nombreuses, qui isolément ne sont pas des forces de frappe, mais qui le deviennent d’abord parce qu’elles utilisent de nouveaux outils, notamment les outils médiatiques.

Afin de mobiliser l’opinion publique et d’alerter sur différents problèmes. Leur force est également que, prise isolement elles n’ont pas d’influence particulière, mais si elles se groupent, elles forment une vraie force de frappe. La mobilisation autour des baleines en 1972 permet d’illustrer une coopération des ONG.

Ce sont des organisations se focalisant sur un problème en particulier,mais à partir de ce problème particulier on arrive à un problème plus global et en particulier c’est de la notion d’environnement que va émerger la notion de développement durable parce que d’un problème très focalisé sur la sauvegarde de la planète il y a une critique globale du système d’organisation politique depuis 1945 avec une société avec un commerce international libéralisé fondé sur la production permanente en contradiction avec la sauvegarde des ressources de la planète.

Des organisations non politisées par le biais d’un focus portent une critique sur l’organisation politique du monde. Ainsi, le développent durable est un nouveau concept qui émerge du champ des ONG à travers la problématique du politique.

Le concept de développement durable apparait des 1980 dans les rapports d’un certain nombre d’OGN. Cela est intéressent, car toutes ces ONG portent cette problématique non seulement dans l’opinion publique, mais aussi dans l’enceinte internationale en faisant à partir des années 1960 du lobbying dans les institutions internationales et en particulier à l’ONU afin de faire reconnaitre le problème de l’environnement comme un enjeu international.

En 1972 à lieu à Stockholm la naissance du PNUE dont l’objectif est les questions environnementales. L’ONU provoque ce programme suite à la pression des ONG faisant émerger le problème de l’environnement comme un enjeu international.

Juste après la conférence de Stockholm, toute une série de résolutions de la CEE produit une série de résolutions en 1983. Ces résolutions vont être reprise et approfondi, lorsque le traité de Maastricht est signé transformant la CEE en Union européenne, dès lors est pris en compte la question environnementale et la miseen place de normes environnementales.

En Europe les normes environnementales sont les plus strictes. C’est un des points où l’Union européenne est pionnière dans la mise en œuvre de la protection de l’environnement. En 1992 eut lieu le sommet de Rio menant au protocole de Kyoto.

Les sommets de Copenhague de 2009 et celui de Doha de 2012 ont échoué en particulier parce que les États-Unis refusent de réduire leurs émissions tout comme les Chinois qui refusent également. On voit comment depuis 1945 jusqu’à aujourd’hui on a cette problématique de l’environnement qui était auparavant marginale et qui devient centrale étant donné la situation qui est de plus en plus catastrophique.

La lutte contre les armements

Déjà, la Société des Nations se préoccupait de la question des armements, car après le traité de Versailles les États avaient commencé à se réarmer.

En 1945, la question des armements devient encore plus importante avec la nouveauté de l’apparition du nucléaire.

Ce que nous avons vu sous l’angle des États jusqu’à présent et vu maintenant sous l’angle des ONG. On peut constater un accroissement des OGN qui s’intéressent à la question de l’armement. Les ONG qui militent contre les armements le font aussi pour des questions environnementales.

En 1955, Einstein et Russel signent le mouvement Pugwash engendrant la création de toute une série d’organisations. Lors de chaque crise internationale ou intérieure, le problème des armements, ces organisations vont faire entendre leur voix. Ce mouvement va s’intensifier dans les années 1960 et 1970mobilisant l’opinion publique suscitant de plus en plus de manifestations importantes.

Il ne faut pas s’illusionner sur la puissance de l’opinion publique, mais il ne faut toutefois pas la sous-estimer. Elle est d’autant plus importante que l’on a des organisations qui interviennent en réseau et organisent des campagnes mondiales coordonnées.

En 1997 a lieu la signature pour l’arrêt de l’utilisation des mines antipersonnelles suite à des mobilisations importantes des ONG sur la question des armements.

Les droits de l'homme

C’est une problématique qui est largement portée par les acteurs non gouvernementaux qui a commencé à émerger dans l’entre-deux-guerres avec notamment la question des réfugiés qui acte la naissance de la problématique des droits de l’homme. Dès lors qu’ils étaient privés de nation et de droits juridiques, il fallut s’interroger sur la manière de leur donner des droits. Ainsi la problématique des droits de l’homme commence à émerger, après 1945, suite à la Shoah la question trouve un écho d’autant plus important.

Cela va mener à la signature de la déclaration universelle des droits de l’homme signé à l’ONU en 1948.

Ce qui est intéressant est que les organisations non gouvernementales y sont d’emblée associées. Dans les années suivantes, on a une croissance importante d’ONG qui s’occupe des questions de droit de l’homme comme Amnesty International.

Ce qui est important sur les questions des droits de l’homme est que ces organisations s’inscrivent dans une logique totalement différente de celle de la Guerre froide. La logique de Guerre froide est une bipolarisation et une majorité des acteurs internationaux sont tenus de choisir.

Avec les organisations de sauvegarde des droits de l’homme est que d’entrée de jeu, par exemple, Amnesty International s’occupe des prisonniers politiques peu importe l’endroit où ils sont. C’est une organisation qui passe au-dessus des divisions géopolitiques de la Guerre froide et se trouve d’emblée dans un autre logique.

Ce sont des organisations qui fonctionnent sous une autre logique faisant émerger cette nouvelle problématique à partir des années 1950 et 1960 faisant devenir la problématique des droits de l’homme une problématique de plus en plus importante dans les années de la Guerre froide.

D’autre part, on voit progressivement à partir des années 1970 l’explosion du concept de droit de l’homme, dans les années 1945, 1950 et 1950 on défendait les droits de l’homme de façon générale, mais à partir des années 1970 on voit apparaitre des organisations qui défendent les droits de l’homme dans toutes ces dimensions concernant autant les homosexuels que les femmes ou les personnes handicapées.

Ce sont des problèmes politiques portés par ces différents acteurs qui deviennent pris en charge par la suite autant a par les États que les organisations internationales. C’est une nouvelle manière d’envisager les relations internationales.

La notion d’ONG regroupe une diversité de catégories, à côté des États et des organisations internationales, il y a une masse importante d’acteurs non gouvernementaux à prendre en compte dans le contexte des relations internationales.

L’affirmation du régionalisme

L’affirmation des régionales est une question importante, car dès la fin du XIXème siècle à côté des idées d’une organisation universelle il y avait les premiers éléments d’une organisation régionale comme ce fut le cas de l’Union panaméricaine.

Ce qui est intéressant dans le système international d’après 1945 est que à côté de l’ONU est prévue une déclinaison du système universel dans l’affirmation de systèmes régionaux.

On a dès le départ un système prévu à plusieurs étages permettant le développement tout une série d’organisations régionales.

L’Organisation des États Américains

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Cette organisation fait suite à l’Union panaméricaine. Ce dernier existe depuis la fin du XIXème siècle avec des relations privilégiées entre les États-Unis et les autres pays de l’Amérique latine avec une fonction ambiguë. Ce qui est sûr c’est qu’avant 1945 il y a l’ébauche d’un système interaméricain.

Évidemment, ce système va se renforcer après le début de la guerre froide et en particulier lors du traité interaméricain d’assistance réciproque signé par les États-Unis et la plupart des pays d’Amérique latine en 1947 ou l’ensemble de ces pays se garantissent mutuellement protection soulignant l’entrée du continent sud American dans la guerre froide.

L’OEA est en renforcement du système américain pour faire bloc contre le communisme et éviter la propagation du communiste en Amérique latine. Cette organisation existe jusqu’à la fin de la guerre froide.

Le cadre juridico-politique posé par l’OEA va servir de support à l’interventionnisme américain dans toute une série de pays afin de lutter contre le communiste, mais aussi afin de défendre les intérêts américains comme au Guatemala en 1954, à Saint-Domingue en 1965 ou encore au Chili en 1973 se fait pour protéger les intérêts amarina avec souvent Laval des pays d’Amérique latine.

Cette organisation est une forme de régionalisme incontestable, mais elle et aussi un régionalisme où la puissance des États-Unis est extrêmement forte avec une composante politique allant avec l’établissement de la guerre froide.

Dans le cadre de la guerre froide, les domaines d’innervation s’élargissent,à partir du moment où les problématiques de la Guerre froide diminuent, les compétences de l’OEA se diversifient avec un domaine d’intervention plus varié et une subsidiarité entre les États.

L’OEA reste cependant un organe limité qui n’a rien à voir avec le cas de l’Europe.

La construction européenne

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L’Europe est le continent qui s’est le plus déchiré tout au long du XXème siècle c’est une des explications de pourquoi l’intégration européenne aujourd’hui est l’une des plus poussés.

L’Union européenne est la forme la plus avancée de construction régionale d’élaboration supranationale.

Cette Union européenne a été conçue dès le départ comme une réponse, un antidote à la guerre avec l’idée qu’après 1945 il fallait unifier le plus possible le continent européen. Le fil conducteur fondamental depuis 1945 a été la paix. Globalement, l’Europe a été le continent le plus à l’abri des guerres depuis la Deuxième guerre mondiale.

L’idée est aussi de trouver une troisième voie face aux superpuissances, chacun des pays après 1945 ne comptait plus pour grand-chose, les grandes puissances européennes étaient déclassées. L’idée était qu’en s’unifiant l’Europe pouvait constituer une troisième voie sans être obligée d’être d’un côté ou de l’autre. Cependant, ce point a été moins bien réussi que la sauvegarde de la paix.

Les étapes de la construction européenne

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Le premier projet d’union politique de l’Europe remonte à l’entre-deux-guerres et en particulier à travers les plans d’Aristide Briand. Ce qui va se passer après la Seconde guerre mondiale capitalise sur des choses déjà mises en place.

Le plan Marshall est une étape non négligeable dans l’unification européenne, car les États-Unis veulent financer l’Europe pour sa reconstruction si elle est redistribuée à travers une autorité qui les coordonne.

Pour gérer cette aide est créé l’OECE afin d’administrer le plan Marshall. L’idée est que c’est important pour les États-Unis que l’Europe coopère afin d’en faire un bloc de coopération de politiques commerciales.

Le plan Marshall est une étape non négligeable dans la mise en place de l’Union européenne.

Le plan Schuman est un pan qui consiste à mettre en commun entre la France et l’Allemagne les industries du charbon et de l’acier. L’idée est de donner un signal à l’Europe de réconciliation autour d’une industrie stratégique. Mettre en commun ces industries est un gage de paix et de coopération. En 1951 est créée la communauté européenne du charbon et de l’acier qui est une première étape dans l’intégration économique.

En 1957 est créée la CEE prônant une indépendance vis-à-vis de l’OECE. Les compétences entre l’OECE et la CECA n’étaient pas bien établies. À partir de 1957 après le traité de Rome on note une première prise d’indépendance, la CEE permet de prendre une autonomie vis-à-vis des États-Unis et des crédits américains.

L’intégration politique et ses limites

Il est souvent dit que l’intégration européenne est avant tout une intégration politique cependant ce n’est pas tout à fait vrai.

Derrière l’économie il y a du politique et derrière l’intégration européenne il y a la prise d’indépendance vis-à-vis des États-Unis. La politique européenne qu’elle soit économique, diplomatique, etc. devait se déterminer par rapport aux États-Unis

Dès la fin des années 1940, il y a un processus d’intégration au sein de l’Europe avec une idée de créer un premier élément de défense européenne à travers une Union occidentale en 1948 qui fut un échec tout comme le projet de la CED qui échoue suite à des antonomases au sein de la politique interne.

Dès la fin des années 1940, il y a des tentatives pour que la construction européenne ne soit pas uniquement économique.

Un autre signe est que l’Europe se dote très rapidement de nombreuses institutions avec la création en 1952 du Parlement européen avec l’idée que cette institution aura à terme pour vocation de représenter les pays de la communauté européenne.

En 1965 sont créé le Conseil européen et la Commission européenne :

  • Conseil de l’Europe : c’est la réunion des chefs d’État des pays européens
  • Commission européenne : ébauche d’un gouvernement d’Europe avec un commissaire par État prenant de plus en plus de décisions à l’échelle européenne.

La politique européenne est de plus en plus poussée, mais la création fait que la réalité économique est in fine une réalité politique qui a cependant du mal à émerger en tant que tel. Cette difficulté est en particulier du a la forme hybride sans précèdent de cette forme de coopération.

Il y a un élément de construction politique ne serait-ce qu’à travers l’existence de ces institutions. Par exemple, les élections européennes se font au suffrage universel.

Un autre élément est que l’Europe est a des prérogatives économiques, mais pas que. Au fur et à muse de la signature de nombreux traités européens, la compétence de la CEE qui va devenir l’UE ne cesse de s’élargir.

En 1992 il est décidé que les États peuvent approfondir leur coopération policière et judiciaire puis il est déicide de créer une politique étrangère commune. En 2001, à Nice, a été décidé de renforcer les pouvoirs du Parlement européen.

Depuis une trentaine d’années, les compétences de l’Europe se sont élargies, certes il n’y a pas d’intégration politique claire, mais avec tout le chemin parcouru on constate que l’Union européenne dépasse largement le cadre d’une union strictement économique.

Sur le plan de ces compétences intérieures, l’Union européenne est beaucoup plus qu’une simple intégration économique avec la mise en place d’un pouvoir et d’institutions supranationales.

De L’Organisation de l’unité africaine à l’Union africaine

L’intégration régionale en Afrique a commencé au moment des indépendances à partir des années 1960. De nombreuses tentatives ont mené des essais d’union douanière et politique.

La première tentative à peu près réussie est la création de l’OUA en1963. L’acte fondateur est la crise congolaise de 1960 – 1964 qui est un moment où se cristallise une envie d’aller dans une union au-delà des frontières africaines. En 1960, le Congo obtient son indépendance qui fut mal préparée par la Belgique ce qui fait que ce processus se fait dans la violence et la guerre civile. Le président Lumumba regarde plutôt du côté de l’URSS et doit faire face à la sécession du Katanga qui est une région très riche.

Lumumba conteste cette scission et demande l’aide de l’ONU. Cependant la scission est appuyée par la Belgique et les États-Unis. Le début des années 1960est extrêmement troublé se traduisant par un coup d’État menant à l’élimination de Lumumba.

Entre-temps arrive à l’ONU tous les pays africains nouvellement indépendant, à partir de 1960 le rapport de force change. L’intervention de l’ONU va se faire dans un bain de sang, mais c’est la première fois qu’il y a un semblant d’unité africaine.

L’OUA a comme premier objectif d’accélérer la décolonisation, les pays de l’OUA vont utiliser l’ONU comme tribune élément, elle essaie de se situer en dehors de la logique de guerre froide en rejoignant les non-alignés.

Finalement, il est possible de dire que le principal problème des États-Unis est de ne pas être véritablement présent en Afrique. Les États africains doivent avant tout s’affirmer face à l’Europe.

Un des grands problèmes de l’union africaine est d’accepter l’aide au développent venue d’Europe qui pourrait être interprété comme une forme de néocolonialisme.

L’OUA en tant que tell a eu beaucoup de mal à exister, car elle fut largement paralysée par le fait que ses membres étaient avant tout concentrés sur le développement économique national et s’effaçant du coup de la scène internationale.

L’histoire récente de l’OUA est intéressante, car elle s’est transformée en 2002 en Union africaine qui affirme sa volonté de non seulement mettre en place le développement économique, mais aussi de participer à la promotion des droits de l’homme a l’intérieur des pays africains. Le passage de l’OUA à l’UA en 2002 est l’approfondissement d’un projet avec l’idée de créer un certain nombre de structures afin de mettre en place ces objectifs. L’ensemble de ces institutions sont calquées sur celles de l’ONU et de l’Union européenne afin d’aborder les problèmes africains, avec un conseil, une commission, mais aussi une cour de justice africaine.

Aujourd’hui, tout cela est embryonnaire, mais cela existe. Depuis une dizaine d’années, l’UA a multiplié les actions dans différents pays en intervenant,cependant de façon limitée avec un rôle contesté. Dans le cas de la crise ivoirienne de 2011, l’UA s’est posé en interlocutrice, mais ce fut la France et l’ONU qui ont réglé la situation tandis qu’elle fut contredite par d’autres unions régionales.

L’UA existe, mais a du mal à s’imposer vis-à-vis d’autres organisations régionales africaines, mais aussi vis-à-vis de l’ONU.

Le Moyen-Orient : l’échec de la ligue arabe

Elle fut créée en 1945 pour unir les pays arabes ce qui a échoué et affranchir les pays arabes du joug occidental.

La Ligue arabe n’a jamais réussi à jouer un véritable rôle sur la scène internationale, cependant avec la crise syrienne on constate des changements puisqu’elle joue un rôle dans la crise et parle presque a l’unisson. Cependant on ne peut encore prédire quelle direction la ligue arabe prend.

L’Association des nations du Sud-Est asiatique

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Les États membres de l'ASEAN

La problématique est partiellement la même que celle des autres organisations c’est-à-dire une organisation chargée de favoriser le développent économique de ces membres, mais aussi chargé de trouver une troisième voie.

En 1971 a eu lieu la déclaration de Kuala Lumpur afin d’essayer d’éviter que les pays de la zone soient engagés dans une logique de guerre froide.

Toujours est-il que l’ASEAN va se positionner de ce point de vue, elle va jouer un rôle minimum dans l’invasion du Cambodge par le Vietnam. On ne peut dire qu’elle eut un rôle déterminant, mais elle a essayé de le jouer.

Depuis une vingtaine d’années elle s’élargit tandis que ces prérogatives s’étendent même si cela reste timide, le domaine sur lequel les pays de l’ASEAN coopéreraient le plus sont les coopérations d’extradition et policière, cédant cela reste limité. L’ASEAN est pour l’instant une organisation essentiellement économique même si elle a commencé un embryon d’intégration encore plus poussé.

Au sein de l’ASEAN se trouve pays de différents types politique ce qui ne favorise pas l’intégration politique entre des régimes différents.

Conclusion

Les enjeux du système post guerre froide ont la reforme de l’ONU parce que depuis la fin de la guerre froide elle a vu son rôle croitre, mais elle a vu également la question de réforme venir de plus en plus à l’ordre du jour, car le rapport des formes n’est plus celui de 1945 impliquant une réforme de l’organisation.

L’autre enjeu est la refonte du système économique international qui correspondait à un certain état économique en 1945. Depuis une vingtaine d’années l’enjeu est une logique de poursuite de Bretton Woods.

Annexes

Articles

Cours

Références