« L’Europe au centre du monde : de la fin du XIXème siècle à 1918 » : différence entre les versions

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Après la bataille de la Marne en septembre 1914, les forces françaises et britanniques ont cherché à poursuivre l'offensive en Allemagne. Cependant, les armées allemandes ont été en mesure de se replier et de se retrancher sur des positions défensives bien établies, qui s'étendaient de la mer du Nord à la frontière suisse, à travers la Belgique et la France. Les deux camps ont donc commencé une « course à la mer », tentant de déborder l'autre par l'ouest, ce qui a finalement abouti à la construction de tranchées pour protéger les positions occupées. Cela a marqué le début de la guerre de tranchées, qui allait durer pendant plusieurs années.
Après la bataille de la Marne en septembre 1914, les forces françaises et britanniques ont cherché à poursuivre l'offensive en Allemagne. Cependant, les armées allemandes ont été en mesure de se replier et de se retrancher sur des positions défensives bien établies, qui s'étendaient de la mer du Nord à la frontière suisse, à travers la Belgique et la France. Les deux camps ont donc commencé une « course à la mer », tentant de déborder l'autre par l'ouest, ce qui a finalement abouti à la construction de tranchées pour protéger les positions occupées. Cela a marqué le début de la guerre de tranchées, qui allait durer pendant plusieurs années.


En décembre 1914, le front de la guerre était effectivement situé de la Manche jusqu'à la frontière allemande, s'étendant sur environ 700 kilomètres à travers le nord de la France et la Belgique. Les deux camps étaient profondément enfoncés dans des positions de tranchées défensives, et les opérations militaires étaient devenues des affrontements statiques et meurtriers entre les deux côtés. Cependant, il y avait encore des tentatives pour tenter de briser cette impasse, et les combats allaient se poursuivre sur ce front jusqu'à la fin de la guerre en 1918.
En décembre 1914, le front de la guerre était situé de la Manche jusqu'à la frontière allemande, s'étendant sur environ 700 kilomètres à travers le nord de la France et la Belgique. Les deux camps étaient profondément enfoncés dans des positions de tranchées défensives, et les opérations militaires étaient devenues des affrontements statiques et meurtriers entre les deux côtés. Cependant, il y avait encore des tentatives pour tenter de briser cette impasse, et les combats allaient se poursuivre sur ce front jusqu'à la fin de la guerre en 1918.


À partir de décembre 1914 jusqu'à la fin de la guerre en novembre 1918, les armées des deux côtés ont été enfoncées dans une guerre de position, qui consistait en une série de tranchées profondes et fortifiées, protégées par des fils de fer barbelés et des canons lourds. Les tranchées étaient souvent situées à seulement quelques dizaines de mètres de celles de l'ennemi, et les deux camps se livraient à des combats acharnés pour essayer de prendre le dessus. Les opérations militaires consistaient principalement en des attaques à petite échelle sur les tranchées ennemies, des bombardements d'artillerie massifs et des offensives planifiées de longue date pour tenter de percer les lignes ennemies. Cette guerre de position a été l'une des caractéristiques les plus marquantes de la Première Guerre mondiale, et elle a entraîné des pertes massives de vies humaines et de biens matériels des deux côtés.
À partir de décembre 1914 jusqu'à la fin de la guerre en novembre 1918, les armées des deux côtés ont été enfoncées dans une guerre de position, qui consistait en une série de tranchées profondes et fortifiées, protégées par des fils de fer barbelés et des canons lourds. Les tranchées étaient souvent situées à seulement quelques dizaines de mètres de celles de l'ennemi, et les deux camps se livraient à des combats acharnés pour essayer de prendre le dessus. Les opérations militaires consistaient principalement en des attaques à petite échelle sur les tranchées ennemies, des bombardements d'artillerie massifs et des offensives planifiées de longue date pour tenter de percer les lignes ennemies. Cette guerre de position a été l'une des caractéristiques les plus marquantes de la Première Guerre mondiale, et elle a entraîné des pertes massives de vies humaines et de biens matériels des deux côtés.
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=== Les États-Unis ===
=== Les États-Unis ===
L'opinion publique américaine était effectivement divisée sur l'entrée en guerre. D'un côté, les partisans de l'intervention étaient convaincus que les États-Unis devaient défendre les valeurs démocratiques et aider leurs alliés européens. De l'autre côté, les isolationnistes prônaient la neutralité et craignaient que la guerre ne nuise à l'économie américaine. Cependant, l'entrée en guerre des États-Unis en 1917 a finalement été motivée par plusieurs facteurs, notamment l'attaque du paquebot Lusitania par un sous-marin allemand en 1915, qui avait causé la mort de nombreux Américains, ainsi que la découverte d'un complot allemand visant à inciter le Mexique à déclarer la guerre aux États-Unis. De plus, l'entrée en guerre était également vue comme une occasion pour les États-Unis de renforcer leur position en tant que puissance mondiale et de promouvoir leurs valeurs démocratiques à l'étranger.
L'opinion publique américaine était divisée sur l'entrée en guerre. D'un côté, les partisans de l'intervention étaient convaincus que les États-Unis devaient défendre les valeurs démocratiques et aider leurs alliés européens. De l'autre côté, les isolationnistes prônaient la neutralité et craignaient que la guerre ne nuise à l'économie américaine. Cependant, l'entrée en guerre des États-Unis en 1917 a finalement été motivée par plusieurs facteurs, notamment l'attaque du paquebot Lusitania par un sous-marin allemand en 1915, qui avait causé la mort de nombreux Américains, ainsi que la découverte d'un complot allemand visant à inciter le Mexique à déclarer la guerre aux États-Unis. De plus, l'entrée en guerre était également vue comme une occasion pour les États-Unis de renforcer leur position en tant que puissance mondiale et de promouvoir leurs valeurs démocratiques à l'étranger.


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Version du 31 mai 2023 à 17:13


La période de la fin du XIXème siècle jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale en 1918 a vu l'Europe prendre une place centrale dans le monde. Cette période est caractérisée par des changements économiques, politiques, sociaux et culturels importants qui ont eu un impact majeur sur l'histoire mondiale. L'Europe de la fin du XIXème siècle était dominée par les grandes puissances coloniales, notamment la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et l'Italie, qui avaient étendu leur influence à travers le monde. La concurrence pour le contrôle des colonies et des marchés a mené à une course à l'armement et à des tensions entre les puissances européennes.

Il est possible de constater que l'Europe a joué un rôle central dans les relations internationales jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale en 1918. Cela était dû à une combinaison de facteurs tels que la domination économique et coloniale de l'Europe dans le monde, la rivalité entre les grandes puissances européennes et leur influence sur les événements politiques mondiaux. Cependant, la Première Guerre mondiale a entraîné un déclin significatif de l'influence de l'Europe dans les affaires mondiales. La guerre a provoqué la destruction de l'économie et de l'infrastructure de l'Europe, entraînant une perte de puissance économique et politique. De plus, la guerre a également conduit à des changements majeurs dans l'ordre mondial, avec l'émergence de nouvelles puissances telles que les États-Unis et l'Union soviétique.

En outre, les conséquences de la Première Guerre mondiale ont également conduit à la montée des mouvements nationalistes et des régimes autoritaires en Europe, ce qui a eu un impact négatif sur la stabilité politique de la région. La montée du nazisme en Allemagne dans les années 1930 a finalement conduit à la Seconde Guerre mondiale et à une nouvelle période de déclin pour l'Europe. Ainsi, bien que l'Europe ait dominé les relations internationales jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, la guerre a entraîné un changement radical de l'ordre mondial et a marqué le début d'un déclin de l'influence de l'Europe sur la scène internationale.

Système européen et ordre européen

Le système européen, établi lors du congrès de Vienne en 1815, a fondé sa domination sur les grandes puissances de l'époque, notamment la France, la Grande-Bretagne, la Russie, l'Autriche et la Prusse. Ce système visait à réorganiser l'Europe à la suite des guerres napoléoniennes, en rétablissant une forme d'équilibre entre les grandes puissances. Au cours du XIXe siècle, ce système a été marqué par la coexistence d'États-nations anciens comme la France et la Grande-Bretagne, ainsi que par l'émergence de nouveaux États-nations tels que l'Italie et l'Allemagne. En outre, des empires tels que l'Empire austro-hongrois, l'Empire russe et l'Empire ottoman ont également coexisté avec ces États-nations. Cette coexistence a souvent été instable, car les grandes puissances ont cherché à étendre leur influence et leur territoire aux dépens des autres, ce qui a créé des tensions diplomatiques et militaires. Les rivalités entre les grandes puissances ont également conduit à des alliances militaires, qui ont finalement conduit à la Première Guerre mondiale.

Au cours de la fin du XIXème siècle jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, l'Europe a été considérée comme le centre du monde. Cette période est marquée par des changements sociaux, économiques et politiques majeurs, qui ont influencé l'ordre européen et le système international. Le système européen de cette période était caractérisé par une concurrence intense entre les puissances européennes pour le contrôle des colonies, des marchés et des ressources naturelles. Les grandes puissances européennes, telles que la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Russie, se sont engagées dans des alliances et des ententes pour défendre leurs intérêts et protéger leur position dans le système international. L'ordre européen de cette période a été influencé par plusieurs événements majeurs, tels que la guerre franco-allemande de 1870-1871 et la guerre russo-japonaise de 1904-1905. La création de l'Empire allemand en 1871 et l'annexion de l'Alsace-Lorraine ont contribué à la montée des tensions entre les puissances européennes, qui ont conduit à la formation d'alliances et à la course à l'armement. Le système international de cette période a également été marqué par des changements significatifs. La montée des États-Unis et du Japon en tant que puissances économiques et militaires a créé une nouvelle dynamique dans les relations internationales. La Première Guerre mondiale, qui a éclaté en 1914, a finalement conduit à la fin de l'ordre européen et à la transformation du système international.

La Grande-Bretagne était considérée comme la première puissance industrielle du monde au XIXème siècle, avec des industries textiles, sidérurgiques et minières développées. La révolution industrielle a eu un impact majeur sur la Grande-Bretagne, qui est devenue la première puissance industrielle du monde au XIXe siècle. Elle a permis à la Grande-Bretagne de développer des industries textiles, sidérurgiques et minières, fournissant des emplois pour des millions de travailleurs. La révolution industrielle a également contribué à l'expansion territoriale de la Grande-Bretagne, en renforçant son contrôle sur son empire colonial. Elle a utilisé sa puissance économique pour étendre son influence diplomatique et politique, et a développé une marine puissante pour protéger ses intérêts économiques et ses colonies dans le monde entier. Cependant, la révolution industrielle a également entraîné une transformation sociale importante en Grande-Bretagne, avec une urbanisation massive, une croissance de la population et l'émergence de nouvelles classes sociales. Elle a contribué à l'amélioration des conditions de vie pour certaines catégories de la population, tout en exacerbant les inégalités sociales et économiques.

La révolution industrielle a également eu un impact sur les grands empires asiatiques tels que la Chine et l'Inde, qui ont commencé à perdre leur domination économique et politique sur le monde. Cette évolution a entraîné un changement de rapport de force entre l'Europe et l'Asie, qui a bénéficié à l'Europe. Cependant, malgré la domination de l'Europe au début du XXe siècle, cela a fini par se terminer avec la fin de la Première Guerre mondiale en 1918. Plusieurs facteurs ont contribué à cette fin de l'Europe. Tout d'abord, la Première Guerre mondiale a épuisé les ressources des grandes puissances européennes, ce qui a affaibli leur influence sur le monde. De plus, la guerre a entraîné la perte de vies humaines et a déclenché des mouvements sociaux et politiques dans les pays européens, qui ont remis en question l'ordre établi. Par ailleurs, l'essor des États-Unis, de la Russie et du Japon, qui ont émergé en tant que puissances économiques et militaires, a également contribué à l'affaiblissement de l'Europe. L'Europe a également été confrontée à des défis internes tels que l'émergence des mouvements nationalistes et des tensions entre les grandes puissances européennes. Enfin, la fin de l'Europe a été accélérée par les bouleversements sociaux et politiques qui ont suivi la guerre, tels que la montée du communisme, les mouvements d'indépendance dans les colonies et l'émergence de nouvelles idéologies politiques telles que le fascisme et le nazisme. En somme, la domination de l'Europe au début du XXe siècle a pris fin en raison de plusieurs facteurs, notamment la Première Guerre mondiale, l'émergence de nouvelles puissances économiques et militaires, les défis internes et les bouleversements sociaux et politiques qui ont suivi la guerre.

Un système des États

Depuis le milieu du XVIIe siècle, les États ont été considérés comme le cadre de référence dans les relations internationales. Cette vision des choses a été formalisée par le traité de Westphalie en 1648, qui a marqué la fin de la guerre de Trente Ans en Europe. Ce traité a établi le principe de la souveraineté des États et a mis fin à l'idée médiévale d'un empire universel. En effet, pendant tout le Moyen Âge, l'idée d'un empire universel avait traversé les esprits, en tant que volonté de recréer l'Empire romain.

Avec le traité de Westphalie, la souveraineté des États a été reconnue comme un principe fondamental des relations internationales. Cela signifiait que chaque État était libre de prendre ses propres décisions politiques et que les autres États n'avaient pas le droit de s'ingérer dans ses affaires intérieures. Cette idée de la souveraineté nationale a également ouvert la voie à la formation d'un système international basé sur le principe de l'équilibre des puissances, qui a prévalu jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Le traité de Westphalie a également marqué la fin de la puissance du Saint Empire romain germanique, qui avait dominé l'Europe centrale pendant des siècles. Cet empire s'était effondré pendant la guerre de Trente Ans, laissant un vide politique en Europe centrale. Le traité de Westphalie a reconnu l'indépendance des États allemands, qui ont commencé à s'organiser en un système politique propre, marquant ainsi la naissance du système des États-nations en Europe. Ce nouveau système était basé sur l'idée de la souveraineté des États et de l'équilibre des puissances. Les États européens étaient désormais organisés en une série de relations bilatérales et multilatérales, basées sur des intérêts communs et des alliances diplomatiques. Cela a permis de maintenir un certain équilibre des pouvoirs en Europe, évitant ainsi les conflits majeurs entre les grandes puissances. Ce système des États-nations a perduré jusqu'à la fin du XIXème siècle, mais a commencé à être remis en question au début du XXème siècle. La course aux armements, les rivalités impériales et les tensions nationalistes ont finalement conduit à la Première Guerre mondiale, qui a marqué la fin du système des États-nations et le début d'un nouveau système international.

Les grands principes des relations internationales qui ont émergé après le traité de Westphalie sont :

  • Le premier principe, l'équilibre des puissances, visait à maintenir une distribution équilibrée du pouvoir en Europe afin d'éviter qu'une puissance ne domine les autres. Cela impliquait la formation d'alliances et de coalitions entre les États pour maintenir cet équilibre et prévenir tout conflit majeur.
  • Le deuxième principe, la non-ingérence dans les affaires intérieures d'un autre État, est une conséquence logique de l'idée de souveraineté des États. Chaque État était libre de régler ses propres affaires sans l'intervention d'autres États, sauf en cas de menace pour la sécurité collective.
  • Enfin, le principe du "Cujus regio, ejus religio" signifiait que la religion du prince devait être celle de son peuple, mais cela a également impliqué le droit pour chaque individu de pratiquer sa religion librement. Ce principe a été élaboré pour mettre fin aux guerres de religion qui avaient déchiré l'Europe pendant des siècles. Le principe du "Cujus regio, ejus religio" a marqué la fin du rôle politique de l'Église dans les affaires de l'État. Pendant le Moyen Âge, l'Église catholique était une puissance majeure en Europe, exerçant une influence considérable sur les affaires politiques et sociales. L'affirmation du principe de souveraineté de l'État-nation a mis fin à cette situation en affirmant que les dirigeants politiques devaient avoir la responsabilité de décider de la religion de leur peuple. Avec la naissance des États-nations, les frontières politiques ont commencé à se renforcer, ce qui a conduit à une nouvelle organisation des pouvoirs en Europe. Les États-nations se sont affirmés comme des entités politiques autonomes et souveraines, avec leur propre système politique, économique et militaire. La religion, bien qu'elle soit encore importante pour de nombreux Européens, a perdu une grande partie de son influence politique, laissant place à des idéologies politiques telles que le nationalisme, le libéralisme ou le socialisme.

Ces principes ont formé la base du système européen pendant près de deux siècles, mais ils ont été mis à l'épreuve à plusieurs reprises au cours de cette période. Les guerres napoléoniennes et la Première Guerre mondiale ont toutes deux ébranlé l'équilibre des puissances en Europe, tandis que les mouvements nationalistes et les revendications territoriales ont souvent mis à mal le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États.Ce dernier principe met fin au rôle politique de l’Église qui était une puissance majeure au Moyen Âge et qui ne gardera que sa puissance spirituelle. C'est donc l'affirmation de l’État-nation.

le système international qui a émergé après le traité de Westphalie était caractérisé par une absence d'autorité centrale supérieure à celle des États. Chaque État était souverain et indépendant, et la paix et la sécurité internationales étaient assurées par l'équilibre des puissances et la négociation diplomatique.

Cependant, cette anarchie relative a été mise à l'épreuve au cours du XIXe siècle, avec l'émergence de nouvelles puissances et la montée des rivalités entre États. Les guerres napoléoniennes ont bouleversé l'ordre européen et ont conduit à la réorganisation de l'Europe au Congrès de Vienne en 1815. Les grandes puissances européennes ont établi un équilibre de puissance pour maintenir la paix, mais cette stabilité relative a été menacée par la course aux armements, les tensions coloniales et les rivalités nationales.

La compétition entre les États pour étendre leur puissance a été une constante des relations internationales depuis la naissance du système des États. Cependant, cette compétition a pris une nouvelle dimension à partir de la fin du XIXème siècle avec l'émergence de nouvelles puissances telles que l'Allemagne et les États-Unis, qui ont cherché à remettre en cause l'équilibre des puissances établi par les grandes puissances européennes. Cette compétition s'est également étendue à l'ensemble du globe avec la course à la colonisation et à l'expansion impériale. Cette quête de puissance a finalement conduit à la Première Guerre mondiale, qui a vu s'affronter les grandes puissances européennes dans une guerre totale qui a entraîné la chute de l'ordre européen. Cette situation a finalement conduit à la Première Guerre mondiale en 1914, qui a mis fin à l'équilibre des puissances et à la stabilité de l'Europe. Après la guerre, un nouvel ordre international a été établi avec la création de la Société des Nations, qui a cherché à maintenir la paix et la sécurité internationales par la coopération et la diplomatie. Cependant, ce système a également été mis à l'épreuve par la montée du nazisme en Allemagne et les rivalités entre les grandes puissances, ce qui a conduit à la Seconde Guerre mondiale et à la création de l'Organisation des Nations unies en 1945.

Bien que le système européen ait été bouleversé par la Première Guerre mondiale, les États-nations restent les acteurs principaux des relations internationales jusqu'à nos jours. Cependant, leur rôle a évolué au fil du temps. Au XXème siècle, avec l'émergence de nouveaux défis tels que la globalisation, le terrorisme ou le changement climatique, les États ont dû s'adapter et intervenir sur de nouveaux domaines tels que la santé, l'éducation ou encore l'environnement. Ainsi, bien que le système européen ait disparu, les États demeurent des acteurs incontournables des relations internationales, tout en élargissant leur champ d'action au-delà des seuls enjeux politiques et militaires.

États-nations et États empires

Les États-nations et les États empires ont des caractéristiques différentes. Les États-nations sont des États souverains qui sont définis par leur territoire, leur langue, leur culture et leur histoire communes. Ils sont souvent composés d'un seul groupe ethnique ou linguistique, et leur gouvernement est élu par la population. Les exemples d'États-nations sont la France, l'Allemagne et le Japon. Les États empires, en revanche, sont des États qui sont composés de plusieurs groupes ethniques ou linguistiques différents, et leur territoire peut souvent s'étendre sur plusieurs continents. Les exemples d'États empires sont la Russie et l'Empire ottoman. Ces États sont souvent gouvernés par une élite qui est perçue comme étrangère ou coloniale par les populations autochtones.

Les États-nations et les États empires ont des histoires différentes en Europe. Les États-nations ont émergé en Europe au XIXe siècle, avec l'idée que chaque groupe ethnique ou linguistique devait avoir son propre État indépendant. Cela a conduit à l'émergence de nouveaux États comme l'Allemagne et l'Italie, et à la redéfinition des frontières de nombreux États existants. Les États empires, quant à eux, ont été une caractéristique de l'Europe depuis le Moyen Âge, avec des exemples tels que l'Empire romain germanique et l'Empire ottoman. Ces États ont souvent été caractérisés par des conflits entre différents groupes ethniques et religieux, ainsi que par des tensions entre les centres de pouvoir et les périphéries.

Malgré leurs différences, les États-nations et les États empires ont tous deux joué un rôle important dans l'histoire européenne. Les États-nations ont souvent été associés à la démocratie et à la libération nationale, tandis que les États empires ont souvent été associés à l'impérialisme et à la domination étrangère.

Les États Nations anciens

Le Royaume-Uni était l'une des grandes puissances européennes du XIXème siècle grâce à sa position privilégiée de première puissance maritime et commerciale. Il a également été l'un des principaux acteurs du système européen de l'époque, cherchant à maintenir un équilibre des forces entre les différentes puissances européennes pour éviter les conflits. Le Royaume-Uni était en outre doté d'une puissante industrie, basée sur la révolution industrielle qui a commencé sur son territoire, lui permettant de dominer le commerce international et de devenir la première puissance financière du monde. Son empire colonial était également très vaste, lui offrant des ressources économiques importantes et un statut de puissance globale. Cependant, malgré sa position dominante, le Royaume-Uni a également dû faire face à des défis internes et externes, notamment la question de l'Irlande et la compétition croissante avec d'autres puissances européennes telles que l'Allemagne.

L'Autriche est un Empire continental qui va jouer un rôle important dans la défaite de Napoléon. Elle est dirigée par l'Empereur François Ier, qui est également le roi de Hongrie et de Bohème. À la fin du XVIIIème siècle, l'Autriche est une puissance majeure en Europe et sa capitale, Vienne, est un centre culturel important. Lors du congrès de Vienne, Metternich, qui est le ministre des Affaires étrangères autrichien, va jouer un rôle déterminant dans la réorganisation de l'Europe. Il est partisan d'un équilibre des puissances entre les grandes puissances européennes afin d'éviter toute domination d'un État sur les autres. Il souhaite également restaurer les anciens régimes monarchiques et écraser toute velléité révolutionnaire. C'est ainsi que le congrès de Vienne va redessiner la carte de l'Europe en rétablissant les monarchies déchues par Napoléon et en créant de nouveaux États-nations comme la Belgique et la Norvège. Malgré cela, l'Autriche va connaître des difficultés au cours du XIXème siècle, notamment avec les mouvements nationalistes qui vont émerger dans les différents territoires de l'Empire, qui est composé de nombreuses ethnies différentes. Cette instabilité interne va affaiblir l'Autriche et contribuer à sa défaite lors de la Première Guerre mondiale.

La Prusse a été la troisième grande actrice de la coalition contre Napoléon. Entre 1815 et 1879, la Prusse a tenté de réunir sous sa domination les régions de langue allemande issues de la décomposition du Saint Empire romain germanique. C'est la période de la formation de l'Allemagne en tant qu'État-nation, avec la création en 1871 de l'Empire allemand, sous la direction de la Prusse et de son chancelier Otto von Bismarck. L'Empire allemand devient alors la première puissance économique d'Europe, grâce à son industrie en plein essor et son réseau de chemins de fer développé. Cependant, l'unification de l'Allemagne s'est faite dans un contexte de tensions avec les autres puissances européennes, notamment avec la France, qui a perdu l'Alsace-Lorraine au profit de l'Allemagne lors de la guerre franco-allemande de 1870-1871. Cette situation va contribuer à la montée des tensions en Europe qui aboutiront à la Première Guerre mondiale en 1914.

Après la chute de Napoléon, la France renonce à toute ambition hégémonique en Europe, mais continue à étendre son empire colonial. Elle conserve toutefois une influence culturelle importante en Europe, notamment dans les arts et la littérature. Au cours du XIXème siècle, la France connaît également une période de modernisation et de prospérité économique, avec notamment le développement de l'industrie et du chemin de fer. Toutefois, la défaite face à la Prusse en 1870 et la perte de l'Alsace-Lorraine vont marquer un tournant dans l'histoire de la France et affaiblir son influence en Europe.

Les États-nation d'affirmation récente

L’Allemagne va s'affirmer en s'appuyant sur le nationalisme. L’unité allemande va être réalisée sous l’égide de la Prusse en janvier 1871. D'autre part, cette unité sera réalisée par la guerre contre l’Autriche surtout, en 1866, et contre la France 1870. Ces conflits vont permettre d'unifier la nation en interne en mobilisant contre des ennemis extérieurs. L’Autriche voulait créer elle-même l’Allemagne en intégrant tous les peuples de langue allemande au sein de son empire étant opposé à l’idée prussienne d’Empire allemand indépendant de l’Autriche. L’Allemagne est un État-nation incomplet, puisqu’elle ne comprend pas l’Autriche, où vivent des populations de langue allemande.

L'Italie est morcelée jusqu’en 1861. L’unité nationale se fait par la guerre contre l’Empire austro-hongrois au sein duquel se trouvent des populations de langue italienne. L’unité italienne est incomplète : le Trentin et l’Istrie qui constituent les Terres Irrédentes sont des régions qui sont partie intégrante de l’Empire austro-hongrois. L’Italie estime qu’elle est incomplète et va tenter de récupère le Trentin et l’Istrie durant la Première guerre mondiale. La France soutient l’Italie et se voit céder par cette dernière la Savoie. Au sein de ces échanges, les volontés populaires jouent assez peu.

Les États empires

L'Europe était à l'époque composée de nombreux empires multinationaux, qui regroupaient des populations de langues, de cultures et de religions différentes. L'Empire russe était le plus vaste de ces empires, avec une grande diversité de groupes ethniques et religieux. L'Empire ottoman, quant à lui, regroupait des populations turques, arabes, kurdes, arméniennes, grecques, bulgares, roumaines et d'autres groupes ethniques. L'Autriche-Hongrie, enfin, était composée de nombreux groupes ethniques, notamment les Allemands, les Hongrois, les Tchèques, les Slovaques, les Polonais, les Ruthènes, les Croates, les Slovènes et les Roumains. Ces empires multinationaux ont tous connu des tensions internes en raison de la diversité des populations qui les composaient.

Le système dynastique et monarchique a été rétabli en Europe après la chute de Napoléon en 1815, dans le but de préserver la stabilité et de contrer les ambitions hégémoniques françaises. L'ordre européen de l'après-Napoléon est fondé sur la restauration des monarchies et des dynasties, en opposition aux idéaux révolutionnaires et nationalistes. Les grandes puissances européennes cherchent à préserver l'équilibre des forces en évitant les conflits, et pour cela, elles vont chercher à maintenir les empires multinationaux existants et à freiner les aspirations nationales des peuples qui les composent. Cependant, cette politique de répression des nationalités va également contribuer à nourrir les ressentiments et les tensions qui conduiront aux bouleversements de l'Europe du XIXe siècle. Toutefois, ce système a été fragilisé par la montée du nationalisme, qui a remis en cause la légitimité des empires multinationaux comme la Russie, l'Autriche-Hongrie ou l'Empire ottoman, qui étaient fondés sur une domination politique et culturelle d'un groupe sur les autres. Les mouvements nationalistes ont cherché à affirmer l'identité nationale de chaque peuple et à réclamer leur droit à l'autodétermination, c'est-à-dire le droit de choisir leur propre destinée politique et de former un État-nation indépendant. Cette revendication a été l'une des causes principales de la Première Guerre mondiale.

L'Empire austro-hongrois était l'un des principaux piliers de l'ordre européen issu du Congrès de Vienne de 1815. Cependant, cet empire multiculturel et multilingue était confronté à de nombreux défis internes, tels que les revendications nationalistes des différents peuples qui le composaient, ainsi que des tensions entre les différentes provinces et régions; ce qui a finalement conduit à son éclatement en 1918-1919. La rivalité entre l'Autriche-Hongrie et la Prusse pour un regroupement des populations allemandes a contribué à affaiblir l'empire austro-hongrois. Après la défaite de 1866 contre la Prusse, l'Autriche a dû abandonner ses ambitions hégémoniques en Allemagne et a été contrainte de reconnaître la supériorité de la Prusse. Cette défaite a sapé la crédibilité de la monarchie autrichienne et a accentué les revendications d'indépendance des différents groupes nationaux qui la composaient.

Les tensions entre les différentes communautés nationales de l'empire austro-hongrois ont également contribué à sa fragilisation. Les revendications d'indépendance des différentes nationalités, en particulier les Tchèques, les Slovaques, les Croates, les Slovènes et les Polonais, ont créé des divisions internes au sein de l'empire. Cette situation a été exacerbée par l'opposition entre les Autrichiens et les Hongrois, qui ont obtenu le compromis austro-hongrois de 1867, accordant une certaine autonomie à la Hongrie au sein de l'empire. Ces problèmes se sont aggravés au cours du XIXe siècle, et la désagrégation de l'Empire austro-hongrois a finalement conduit à l'effondrement de l'ordre européen. La Première Guerre mondiale, déclenchée en grande partie par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, a été le déclencheur de cette désagrégation. Après la guerre, l'Empire austro-hongrois a été démantelé, ce qui a donné lieu à la création de nouveaux États-nations tels que la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie.

L'Empire austro-hongrois est rival avec l’Allemagne et donc la Prusse pour un regroupement des populations allemandes. La défaite de 1866 contre la Prusse sonne le glas de ce rêve, la monarchie autrichienne est fragilisée, les populations internes demandent progressivement leur autonomie, ce qui culmine avec l’éclatement de l’empire en 1919. La défaite de l'Autriche contre la Prusse en 1866, on parlait souvent de l'Empire autrichien, qui comprenait également la Hongrie en tant que partie intégrante de l'Empire. Cependant, après la défaite, l'empereur autrichien Franz Joseph a été contraint de négocier un compromis avec les dirigeants hongrois pour maintenir l'unité de l'empire. Le compromis de 1867 a donc créé l'Empire austro-hongrois, où la Hongrie avait une plus grande autonomie politique et a créé une dualité dans l'Empire. À partir de ce moment, l'Empire est souvent appelé l'Empire austro-hongrois, reflétant la participation accrue des Hongrois au gouvernement de l'Empire. Le Compromis austro-hongrois de 1867 a entraîné la transformation de l'Empire autrichien en un empire bicéphale, l'Empire austro-hongrois, dans lequel les Hongrois ont obtenu une large autonomie. Cette dualité et cette opposition entre les Autrichiens et les Hongrois ont créé des tensions internes qui ont affaibli l'empire. De plus, la montée des nationalismes dans les Balkans, en particulier chez les Slaves, a créé des revendications territoriales et d'indépendance qui ont sapé la cohésion de l'empire. Cette situation a contribué à la désagrégation de l'Empire austro-hongrois après la Première Guerre mondiale.

L'Empire russe était un empire multinationale comprenant des populations telles que les Russes, les Ukrainiens, les Biélorusses, les Caucasiens, les Asiatiques centraux, les Polonais, les Baltes, les Finnois, entre autres. La Russie a connu plusieurs soulèvements nationalistes et révolutions internes, notamment en 1905 et 1917, qui ont affaibli le pouvoir tsariste et contribué à l'effondrement de l'empire en 1918. Les mouvements de libération nationale ont également été un facteur important dans la désintégration de l'Empire russe.

L'Empire ottoman, « vieil homme malade de l’Europe », a subi de nombreuses pressions de la part des grandes puissances européennes au cours du XIXe siècle, notamment en raison de la question d'Orient, c'est-à-dire la question de savoir qui allait prendre le contrôle des territoires de l'Empire ottoman dans les Balkans et au Moyen-Orient. Les grandes puissances se sont disputées l'hégémonie sur la région, chacune cherchant à étendre son influence politique et économique. La Russie était intéressée par le démantèlement de l'Empire ottoman pour étendre son influence vers les Balkans, la Mer Noire et les Détroits. Cependant, les autres grandes puissances européennes étaient également impliquées dans des rivalités politiques et économiques pour s'approprier les richesses et les territoires de l'Empire ottoman. La Grande-Bretagne, par exemple, était intéressée par les routes commerciales vers l'Inde et l'Asie, tandis que la France cherchait à protéger ses intérêts dans la région méditerranéenne. Ces rivalités ont contribué à la fragmentation de l'Empire ottoman à partir du XIXe siècle.Cette rivalité a conduit à des guerres, des crises diplomatiques et des traités internationaux qui ont sapé la souveraineté de l'Empire ottoman. En outre, la montée des nationalismes au sein des populations arabes et balkaniques a également miné l'autorité de l'Empire ottoman, car ces populations cherchaient de plus en plus à obtenir leur indépendance et à former des États nationaux distincts. Tout cela a finalement conduit à l'effondrement de l'Empire ottoman après la Première Guerre mondiale. Certaines puissances européennes étaient contre la désagrégation de l'Empire ottoman car elles craignaient l'instabilité et les conflits qui pourraient en découler. Le Royaume-Uni avait notamment intérêt à maintenir l'Empire ottoman comme tampon entre les possessions britanniques en Inde et les ambitions russes dans la région. Cependant, la situation de l'Empire ottoman se dégradant de plus en plus au fil du temps, les puissances européennes ont finalement participé à son démembrement, notamment après la Première Guerre mondiale. C'est notamment le cas du Royaume-Uni qui, après le percement du canal de Suez en 1869, a commencé à s'impliquer davantage dans le démembrement de l'Empire ottoman. En effet, le canal était une voie maritime importante reliant l'Europe à l'Asie, et le contrôle de cette voie était stratégique pour le commerce et la domination impériale. Le Royaume-Uni a ainsi soutenu la Grèce dans sa guerre d'indépendance contre l'Empire ottoman en 1821, puis a occupé l'Égypte en 1882 avant de s'impliquer dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Alliés contre les Empires centraux, dont l'Empire ottoman faisait partie.

L’équilibre européen

Le congrès de Vienne par Jean Godefroy.

L'équilibre européen était une notion centrale dans les relations internationales du XIXe siècle. Il s'agissait d'un système de maintien de la paix qui visait à préserver la stabilité politique en Europe en empêchant toute puissance de dominer les autres. Les grandes puissances devaient s'engager à ne pas chercher à étendre leur territoire au détriment des autres et à résoudre pacifiquement leurs différends. Ce système a été mis en place après les guerres napoléoniennes et a été maintenu jusqu'à la Première Guerre mondiale, bien qu'il ait été mis à rude épreuve par les rivalités et les conflits entre les grandes puissances européennes.

Le congrès de Vienne en 1815 visait à rétablir l'équilibre européen en limitant l'influence de la France et en réorganisant le continent après les guerres napoléoniennes. Les grandes puissances européennes se sont réunies pour redéfinir les frontières et les alliances, et ont posé comme principe l'importance de maintenir un équilibre des forces en Europe pour éviter qu'une puissance ne domine les autres. La Grande-Bretagne, avec son empire maritime et commercial, était considérée comme un élément clé de cet équilibre.

Les Congrès et Conférences diplomatiques ont été un moyen pour les grandes puissances européennes de maintenir un certain équilibre et de régler les conflits internationaux tout au long du XIXe siècle.

  • Le Congrès de Paris de 1856 est organisé à la fin de la guerre de Crimée qui a opposé la Russie à une coalition formée par la France, la Grande-Bretagne, l'Empire ottoman et le royaume de Sardaigne. Ce conflit avait pour enjeu le contrôle des détroits qui permettaient à la Russie d'accéder aux mers chaudes. Les puissances européennes craignaient que la Russie ne devienne trop puissante et menace leur équilibre. Le Congrès de Paris avait pour objectif de régler les problèmes posés par la guerre et de rétablir la paix. Les négociations ont abouti à la signature du traité de Paris, qui a mis fin à la guerre de Crimée. La Russie a été contrainte de renoncer à ses prétentions sur les détroits et sur la Moldavie et la Valachie (actuelle Roumanie). Le traité a également établi des garanties pour la protection des Chrétiens dans l'Empire ottoman et a reconnu la neutralité de la mer Noire.
  • Le Congrès de Berlin de 1878 a été convoqué par les grandes puissances européennes pour régler les problèmes issus de la guerre russo-turque de 1877-1878 et pour réviser les termes du traité de San Stefano, qui avait été imposé par la Russie à l'Empire ottoman. Le congrès était présidé par le chancelier allemand Otto von Bismarck et les puissances européennes ont décidé de redessiner les frontières des Balkans, en accordant davantage d'autonomie à certains États balkaniques, notamment la Serbie et la Roumanie, tout en renforçant l'influence de l'Autriche-Hongrie dans la région. Le Congrès de Berlin a également reconnu l'indépendance de la Roumanie, de la Serbie et du Monténégro, tout en imposant des limitations à la souveraineté de la Bulgarie nouvellement créée.
  • Le Congrès d’Algésiras de 1906 avait pour objectif de régler un conflit colonial entre la France et l'Allemagne à propos du Maroc, qui était alors un État indépendant mais était également l'objet de convoitises de la part des grandes puissances européennes. L'Allemagne cherchait à contester l'influence de la France sur le Maroc, ce qui avait conduit à une crise diplomatique entre les deux pays. Le congrès a été organisé à Algésiras, en Espagne, et a réuni les grandes puissances européennes ainsi que les États-Unis. Il a finalement été décidé de laisser la France gérer les affaires du Maroc, tout en garantissant les droits des autres nations européennes dans le pays. Cependant, cette décision a également renforcé l'animosité entre la France et l'Allemagne, qui a contribué à l'escalade des tensions en Europe avant la Première Guerre mondiale.

L'équilibre européen est mis à mal au début du XXème siècle. Plusieurs facteurs contribuent à cette situation, tels que l'essor des nationalismes et des revendications territoriales, la course aux armements et la montée des tensions entre les grandes puissances. Les rivalités entre l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, notamment, sont de plus en plus marquées, ce qui contribue à affaiblir l'équilibre qui avait été établi au Congrès de Vienne en 1815.

Les nouvelles puissances hors d’Europe

À partir de la fin du XIXème siècle, de nouvelles puissances émergent hors de l'Europe, bouleversant l'équilibre des forces. Les États-Unis, après leur victoire lors de la guerre hispano-américaine en 1898, affirment leur influence sur les Caraïbes et l'Amérique latine. Le Japon, quant à lui, s'impose comme la principale puissance asiatique après sa victoire face à la Russie en 1905. Ces nouvelles puissances remettent en question la domination européenne sur le monde et contribuent à la montée des tensions internationales qui mèneront à la Première Guerre mondiale.

Les États-Unis, à l'origine un pays neutre limité par ses treize colonies à la façade atlantique, vont connaître un développement fulgurant à partir de la fin du XIXème siècle. En l'espace de 50 ans, ils vont s'étendre sur 9,5 millions de km2, un territoire dont les ressources naturelles sont riches, et se peupler extrêmement vite grâce à une immigration massive, passant de 50 à 100 millions d'habitants au début du XXème siècle. Cette croissance économique et démographique exponentielle va faire des États-Unis une puissance mondiale incontournable.

Dès le début du XXème siècle, les États-Unis deviennent la première puissance industrielle du monde. La production industrielle américaine en 1900 représente 23 % de la production mondiale, tandis que celle de la Grande-Bretagne, première puissance industrielle du XIXème siècle, ne représente plus que 14 %. Les États-Unis connaissent une forte croissance économique grâce à l'exploitation de leurs ressources naturelles (charbon, pétrole, fer, cuivre, etc.), à leur main d'œuvre abondante et peu coûteuse, ainsi qu'à leurs innovations technologiques et organisationnelles. Cette croissance se reflète également dans leur influence politique et leur rôle sur la scène internationale.

L'expansion territoriale des États-Unis à partir de la fin du XIXe siècle a contribué à leur émergence en tant que puissance mondiale. En plus de la conquête coloniale de Cuba, des Philippines et de Porto Rico, les États-Unis ont également acquis de nouveaux territoires tels que Hawaï et l'Alaska. La politique étrangère de Théodore Roosevelt, qui s'inspirait de la maxime « Parlez doucement et portez un gros bâton », a également contribué à la projection de puissance des États-Unis sur la scène internationale. Par exemple, sa politique de « diplomatie du canonnière » visait à protéger les intérêts américains en Amérique centrale et en Amérique du Sud.

Le Japon a adopté une politique d'ouverture sur le monde et de modernisation rapide sous l'ère Meiji à partir de 1868, dans le but de rattraper son retard économique et militaire par rapport aux puissances occidentales. Le pays a notamment développé une industrie moderne, adopté des techniques et des technologies occidentales, et a mis en place une armée moderne sur le modèle des puissances européennes. Le Japon a également mené une politique impérialiste en Asie, cherchant à s'étendre territorialement et à acquérir des colonies. Il a ainsi conquis Taïwan, la Corée, une partie de la Chine, ainsi que des territoires dans le Pacifique. Cette politique impérialiste et expansionniste a conduit à des conflits avec les puissances européennes et les États-Unis, notamment lors de la guerre russo-japonaise de 1904-1905 et de la Seconde Guerre mondiale.

Le Japon a lancé un vaste programme de modernisation, appelé la Restauration de Meiji, qui a transformé son économie, son administration et son système militaire. Le pays s'est ouvert au commerce avec l'Occident et a adopté les technologies et les pratiques modernes, tout en préservant ses traditions culturelles. Le Japon a rapidement industrialisé et est devenu une puissance économique régionale majeure en Asie. Sa marine a été modernisée et il a commencé à étendre son influence en Asie, notamment en conquérant Taïwan et la Corée. En effet, en 1894, la Chine et le Japon se sont affrontés dans une guerre pour le contrôle de la Corée. Le Japon a rapidement pris l'avantage grâce à sa modernisation et sa supériorité militaire, remportant des victoires décisives sur terre et sur mer. La guerre s'est terminée par le traité de Shimonoseki en avril 1895, dans lequel la Chine a cédé Taiwan, les îles Pescadores et la péninsule du Liaodong au Japon, ainsi que reconnu l'indépendance de la Corée. Cette victoire a renforcé le statut du Japon en tant que puissance régionale et a contribué à l'affaiblissement de l'influence chinoise en Asie de l'Est. En 1905, le Japon a également remporté une victoire décisive contre la Russie lors de la guerre russo-japonaise, établissant ainsi sa réputation de puissance militaire. La guerre russo-japonaise de 1904-1905 a été un conflit majeur entre l'Empire russe et l'Empire du Japon pour le contrôle de la Corée et de la Mandchourie. Le Japon a lancé une attaque surprise contre la flotte russe à Port-Arthur en février 1904, ce qui a déclenché le conflit. Les Japonais ont remporté plusieurs victoires décisives, notamment lors de la bataille de Mukden et de la bataille navale de Tsushima. En septembre 1905, les deux pays ont signé le traité de Portsmouth, qui a mis fin à la guerre et a donné au Japon la souveraineté sur la Corée et une partie de la Mandchourie. La victoire du Japon a été une surprise pour de nombreuses puissances européennes, car elle a montré que les pays asiatiques pouvaient rivaliser avec les grandes puissances européennes sur le plan militaire et politique.

À la fin du XIXème siècle, les États-Unis et le Japon émergent comme des puissances économiques et militaires importantes en dehors de l'Europe. Les États-Unis deviennent la première puissance industrielle du monde, tandis que le Japon se modernise rapidement pour devenir une puissance régionale importante. Ces nouvelles puissances commencent à remettre en question l'équilibre européen, d'autant plus que l'Europe elle-même est confrontée à des tensions croissantes entre les différentes puissances européennes.

L’expansion coloniale

Le XIXème siècle est marqué par une augmentation significative de la superficie des empires coloniaux, en particulier ceux des puissances européennes. En 1800, ces empires contrôlaient environ 35% de la surface terrestre, mais ce chiffre atteignait 85% en 1914. La conquête coloniale constitue l'un des phénomènes majeurs du XIXème siècle. Presque toutes les puissances européennes vont se lancer dans cette entreprise, et les conséquences en seront considérables.

Au XIXème siècle, les puissances européennes ont entrepris une expansion coloniale importante. Cette conquête de nouveaux territoires a permis aux pays européens de s'approprier des ressources naturelles, d'étendre leur influence culturelle et économique, ainsi que d'asseoir leur puissance sur la scène internationale. L'Empire britannique a été le plus vaste de tous, couvrant près de 33 millions de km² à son apogée, incluant l'Inde, l'Afrique du Sud, l'Australie et le Canada. La France a également étendu son empire colonial, notamment en Afrique de l'Ouest et en Indochine. L'Allemagne, quant à elle, a établi des colonies en Afrique et en Asie, mais de manière plus limitée que les deux puissances précédentes. D'autres pays européens, tels que la Belgique, les Pays-Bas, l'Espagne, le Portugal, l'Italie et la Russie, ont également établi des colonies dans différentes parties du monde. Toutefois, la fin du XIXème siècle a vu l'émergence de nouvelles puissances coloniales, comme les États-Unis et le Japon, qui ont également commencé à étendre leur influence en dehors de leur territoire national.

L'impérialisme ne se réduit pas seulement à une logique économique de recherche de nouveaux marchés et de sources de matières premières. Il est également motivé par des aspirations politiques, stratégiques et symboliques. Les États européens cherchent à étendre leur influence dans le monde pour affirmer leur puissance et leur prestige sur la scène internationale, mais aussi pour satisfaire leur opinion publique et renforcer leur cohésion nationale. Dans ce contexte, la possession de colonies et l'expansion territoriale sont perçues comme des signes de grandeur et de supériorité, et servent à justifier les politiques impériales auprès de l'opinion publique. C'est notamment le cas pour l'Allemagne, qui, en tant qu'État récent et tardivement unifié, doit affirmer sa place sur la scène internationale en s'implantant dans les zones coloniales et en construisant une flotte de guerre puissante.

L'expansion coloniale a souvent été utilisée comme un outil pour renforcer le nationalisme dans les pays européens. Les puissances coloniales ont présenté la colonisation comme un moyen d'étendre l'influence de leur nation, de leur culture et de leur civilisation à travers le monde, et cela a suscité l'enthousiasme et le soutien des citoyens dans leur propre pays. Les conquêtes coloniales ont également permis aux pays européens de rivaliser les uns avec les autres pour acquérir des territoires et des richesses, créant ainsi un sentiment de compétition nationale qui a renforcé les mouvements nationalistes.

Les empires coloniaux

La colonisation impliquait souvent l'expansion territoriale des États impériaux, qui cherchaient à établir leur domination sur des territoires lointains et souvent peuplés par des populations indigènes. Cette domination s'exprimait à travers la mise en place de régimes politiques, économiques et sociaux imposés par la métropole, qui cherchait à exploiter les ressources du territoire colonial au profit de son économie nationale. Cette situation d'assujettissement avait des répercussions importantes sur les populations colonisées, qui subissaient des discriminations et des privations de liberté, et qui souvent se sont opposées à la domination coloniale.

Les empires coloniaux sont avant tout des territoires à exploiter qui se faisant au profit quasi exclusif de la métropole. Pour de nombreux empires coloniaux, les puissances colonisatrices cherchaient avant tout à exploiter les ressources naturelles des territoires colonisés au profit de leur propre économie. Par exemple, la France exploitait les ressources minières de l'Indochine et de l'Afrique, tandis que la Grande-Bretagne se concentrait sur l'exploitation des matières premières en Inde et en Afrique. Le Congo a été un exemple de l'exploitation coloniale brutale, en particulier sous le règne personnel du roi Léopold II de Belgique, qui en avait fait sa propriété privée appelée l'État indépendant du Congo. Le Congo a été exploité pour ses ressources naturelles, telles que l'ivoire et le caoutchouc, grâce à une main-d'œuvre forcée, y compris l'utilisation de la violence et des mutilations. Cette exploitation a eu des conséquences désastreuses pour la population locale, entraînant des pertes humaines massives et des souffrances considérables. Les peuples colonisés étaient souvent forcés de travailler dans des conditions difficiles et exploitées sans rémunération adéquate, créant ainsi des inégalités économiques et sociales entre la métropole et les colonies.

Au XIXe siècle, sept puissances européennes se partagent le monde, mais pas de manière égale. Les grandes puissances coloniales sont la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal, la Belgique et l'Italie. La Grande-Bretagne et la France dominent de loin les autres en termes de superficie et de population colonisées.

Le monde colonisé en 1914.

L'Empire britannique était le plus vaste du monde à son apogée, couvrant environ 25% des terres émergées et s'étendant sur chaque partie du globe, y compris l'Inde, l'Afrique, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, ainsi que des colonies en Amérique du Nord et en Asie du Sud-Est. L'Empire britannique était si étendu qu'il était dit que « le soleil ne se couchait jamais sur ses possessions », en raison de la présence britannique sur presque tous les continents du monde. L'Empire britannique, qui s'étend sur presque chaque partie du globe, est composé de colonies, de protectorats et de dominions. L'Empire britannique comprend de nombreuses colonies et protectorats répartis sur plusieurs continents, tels que l'Inde, le Nigéria, l’Égypte, le Soudan et la Rhodésie. Il comprend également des dominions, qui sont des colonies de peuplement où les colons anglais et irlandais ont émigré en grand nombre et jouissent d'une certaine autonomie politique interne. Les dominions de l'Empire britannique comprennent le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud. Dans ces derniers, qui sont des colonies de peuplement, les Anglais et les Irlandais ont émigré pour peupler des terres peu habitées. Toutefois, dans les colonies et protectorats, il n'y a pas de présence anglaise aussi importante que dans les dominions. Au milieu du XIXème siècle, les dominions britanniques ont évolué vers des systèmes de gouvernement autonomes, tout en restant dans le giron du royaume. Les dominions jouissent d'une autonomie interne importante en matière de gouvernance, mais en ce qui concerne leur politique étrangère et de défense, ils sont liés à la Grande-Bretagne. C'est ce qu'on appelle le principe de l'Empire britannique "One Empire, One Foreign Policy". Les dominions peuvent cependant s'exprimer sur la scène internationale à travers leur participation aux conférences impériales, où les différentes colonies et dominions discutent de questions d'intérêt commun. Ce principe a été renforcé par la Déclaration de Balfour de 1926, qui a établi l'égalité de statut entre la Grande-Bretagne et ses dominions en matière de politique étrangère. La possession des petites îles était considérée comme importante pour les empires coloniaux en raison de leur utilité stratégique. Les îles pouvaient servir de bases navales, de points de relais pour les ravitaillements en nourriture et en carburant des navires, ou encore de lieux de transit pour les marchandises. Elles pouvaient également fournir des ressources naturelles telles que des mines ou des plantations. Les empires coloniaux se sont donc livrés à une compétition pour la possession de ces îles, notamment dans les océans Pacifique et Indien.

L'Empire français était le deuxième empire le plus important en termes de superficie, après l'Empire britannique. Contrairement à ce dernier, l'Empire français était principalement centré sur l'Afrique et l'Asie, avec des colonies en Indochine, en Afrique de l'Ouest et de l'Est, en Algérie et en Polynésie française. La France a également exercé une influence sur les États indépendants tels que le Maroc, la Tunisie et le Cambodge. L'Empire français s'étendait sur de vastes territoires en Afrique et en Asie, mais il était moins étendu que l'Empire britannique. L'Algérie était la seule colonie française à avoir le statut de département, ce qui signifie qu'elle faisait partie intégrante du territoire français. Les autres colonies et protectorats incluaient des territoires tels que le Sénégal, la Mauritanie, la Tunisie, le Maroc et l'Indochine.

L'Empire néerlandais, également appelé les Indes néerlandaises, était constitué de nombreuses colonies et comptoirs répartis dans diverses régions du monde, notamment en Asie, en Afrique et en Amérique. Les colonies les plus importantes étaient situées en Indonésie, où les Néerlandais ont établi un système colonial brutal qui a duré plus de trois siècles. La Guyane néerlandaise (actuellement le Suriname) a également fait partie de l'Empire néerlandais jusqu'à son indépendance en 1975.

L'empire belge était principalement centré sur la colonie du Congo, qui s'étendait sur une superficie de plus de 2,3 millions de km² en Afrique centrale. Le Congo a été exploité de manière intensive pour ses ressources naturelles telles que le caoutchouc et l'ivoire, ce qui a eu des conséquences désastreuses pour la population congolaise, qui a subi des atrocités commises par les colonisateurs belges. La colonie du Congo a finalement obtenu son indépendance en 1960.

L'Empire portugais a également détenu des colonies en Asie (comme Macao en Chine et Goa en Inde) ainsi qu'en Amérique du Sud (le Brésil). En Afrique, le Portugal a possédé des colonies dans la région de l'Angola et du Mozambique, ainsi que des territoires plus petits tels que Sao Tome et Principe et la Guinée portugaise.

L'Empire italien a conquis ces trois territoires africains au cours de la période de la Scramble for Africa, une période de colonisation intensive de l'Afrique par les puissances européennes à la fin du XIXe siècle. L'Érythrée a été conquise en 1890, la Somalie en 1908 et la Libye en 1911. Toutefois, l'Empire italien a perdu ses colonies africaines après la Seconde Guerre mondiale.

La Russie a étendu son territoire vers l'est et le sud, en annexant des terres de l'Asie centrale et du Caucase au cours du XIXe siècle. Cette expansion a été menée par l'armée russe et a permis à la Russie de se rapprocher de la frontière chinoise et de la mer Noire. La Tchétchénie, qui a été annexée en 1859, est devenue un point de tension entre les autorités russes et les séparatistes tchétchènes. En 1867, la Russie a vendu l'Alaska aux États-Unis, une décision qui a été critiquée par certains Russes à l'époque, mais qui s'est avérée bénéfique pour les États-Unis en termes de richesse naturelle.

Il faut ajouter le Japon et les États-Unis en tant qu'empires coloniaux car ces deux pays ont également participé à l'expansion territoriale en dehors de leur propre territoire. Bien que le Japon et les États-Unis soient situés en dehors de l'Europe, ils ont également établi des colonies et des protectorats dans d'autres parties du monde, tels que les Philippines, Guam et Porto Rico pour les États-Unis, et la Corée et Taïwan pour le Japon. Ces territoires étaient souvent acquis par la force et administrés comme des colonies, avec un contrôle politique et économique exercé par la puissance colonisatrice.

Le Japon a cherché à se moderniser rapidement pour éviter la colonisation de son territoire par les puissances européennes qui avaient établi des zones d'influence en Asie. Dans ce contexte, le Japon a mené une série de réformes économiques, politiques et sociales connues sous le nom de restauration de Meiji à partir de 1868. Cette modernisation a permis au Japon de se doter d'une armée et d'une marine modernes, ce qui a facilité la conquête de nouveaux territoires. Le Japon a commencé sa politique impérialiste avec l'annexion de l'île de Taiwan en 1895 à la suite de la victoire dans la guerre sino-japonaise. Ensuite, le Japon a acquis de nouvelles colonies en Asie, notamment la Corée en 1910, ainsi que des territoires dans le Pacifique et en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre russo-japonaise en 1905, le Japon a acquis plusieurs territoires, dont la péninsule de Liaodong en Chine, l'île de Sakhaline et une partie de l'archipel des Kouriles. En 1910, le Japon a annexé la Corée, mettant fin à la dynastie Joseon et établissant un gouvernement colonial. Dans les années 1930, le Japon a étendu sa sphère d'influence en Asie, notamment en Chine, en Indochine et dans les îles du Pacifique, au détriment des colonies européennes.

Les États-Unis se sont formés en réaction à la domination coloniale britannique et ont mené une révolution anticolonialiste pour obtenir leur indépendance. Toutefois, à la fin du 19ème siècle, un fort débat a émergé aux États-Unis concernant leur rôle dans le monde et la possibilité de devenir une puissance coloniale. La guerre contre l'Espagne en 1898 a été un tournant dans cette question, car elle a conduit à la conquête de plusieurs territoires qui ont été intégrés à l'empire américain. Cette expansion territoriale a suscité des controverses aux États-Unis, certains la considérant comme une violation des principes démocratiques et anticoloniaux de la nation, tandis que d'autres la soutenaient comme une manifestation de la puissance et du prestige américains. Porto-Rico, Cuba, les Philippines et quelques îles feront partie du nouvel empire des États-Unis. Fin 1890, les États-Unis détiendront également Hawaii ainsi que l'Alaska. À partir du début du 20e siècle, les États-Unis se sont progressivement détournés de leur expansion coloniale pour se concentrer sur leur développement économique et leur influence politique à travers le monde. Ils ont utilisé leur puissance économique pour étendre leur influence et leur présence à travers des accords commerciaux, des investissements étrangers et des alliances internationales. Bien qu'ils aient conservé certaines de leurs possessions territoriales, notamment Porto Rico et les îles Vierges américaines, leur empire colonial a largement été abandonné au profit d'un rôle de superpuissance économique et politique.

La crise de 1929 a eu des conséquences économiques majeures sur les empires coloniaux. En effet, les métropoles coloniales ont vu leur économie affaiblie, ce qui a eu un impact sur leur capacité à maintenir leur domination sur leurs colonies. De plus, la crise a provoqué une montée du nationalisme dans les pays colonisés, qui ont commencé à revendiquer leur indépendance.

Pour tenter de relancer leur économie, certaines métropoles coloniales ont adopté une politique de protectionnisme économique, en créant des « marchés préférentiels » entre les colonies et la métropole. Cette politique avait pour objectif de favoriser les échanges commerciaux entre la métropole et les colonies, au détriment des échanges avec les autres pays. Cette politique a contribué à renforcer l'exploitation économique des colonies par les métropoles, mais n'a pas réussi à empêcher la montée du mouvement pour l'indépendance.

La notion de « mission civilisatrice » était souvent utilisée pour justifier l'expansion coloniale, en particulier en Europe. Les puissances coloniales prétendaient apporter la civilisation et le progrès à des peuples jugés « arriérés » ou « primitifs ». Cependant, cette justification était souvent utilisée pour masquer les véritables motivations de l'expansion coloniale, qui étaient la recherche de richesses, de pouvoir et d'influence.

Les colonisateurs avaient souvent peu de considération pour les cultures et les traditions des peuples colonisés, qu'ils cherchaient à imposer leur propre modèle économique, social et politique. Les conséquences de cette entreprise de domination peuvent encore être ressenties aujourd'hui, avec notamment des frontières artificielles et des conflits internes dans de nombreux pays issus de la décolonisation.

Les rivalités entre puissances coloniales : la course aux colonies

La conquête de nouvelles terres a créé une rivalité entre les différentes puissances coloniales, qui cherchaient à étendre leur influence et leur domination sur les territoires les plus riches et les plus stratégiques. Cette rivalité a mené à une véritable "course aux colonies" dans la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Les grandes puissances européennes, telles que la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et le Portugal, mais aussi le Japon et les États-Unis, se sont engagées dans cette course aux colonies, souvent au détriment des peuples autochtones qui habitaient ces territoires. Cette compétition a été particulièrement intense en Afrique, où les puissances coloniales ont cherché à contrôler les richesses naturelles, notamment les matières premières telles que le caoutchouc, le diamant, l'or et le pétrole. Cette rivalité entre puissances coloniales a également alimenté les tensions et les conflits, tels que la guerre des Boers en Afrique du Sud (1899-1902), la guerre italo-éthiopienne (1935-1936) ou encore la guerre franco-tunisienne (1881). La rivalité entre les grandes puissances a également été l'une des causes de la Première Guerre mondiale, où les enjeux coloniaux ont été l'un des facteurs de tensions entre les nations européennes.

La Conférence de Berlin

Représentation de la conférence de Berlin (en 1884) où sont réunis les représentants des puissances européennes.

La Conférence de Berlin s'est tenue du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 à Berlin, en Allemagne. Elle avait pour but de régler les problèmes de rivalités coloniales entre les différentes puissances européennes en partageant les zones d'influence et les territoires à coloniser en Afrique. La conférence a été organisée par le chancelier allemand Otto von Bismarck et a rassemblé 14 pays européens ainsi que les États-Unis. Les décisions prises lors de cette conférence ont conduit à la colonisation quasi-totale de l'Afrique par les puissances européennes.

Bismarck avait pour objectif principal de maintenir la paix en Europe, en évitant toute confrontation avec la France qui avait perdu l'Alsace-Lorraine lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. En favorisant la colonisation française en Afrique du Nord, il espérait apaiser les tensions avec la France et éviter une guerre. Cependant, Bismarck a également cherché à renforcer la position de l'Allemagne dans la course aux colonies en Afrique. C'est pourquoi, lors de la Conférence de Berlin, l'Allemagne a obtenu plusieurs territoires en Afrique de l'Ouest, notamment le Togo et le Cameroun.

La Conférence de Berlin a permis d'organiser la colonisation de l'Afrique et de délimiter les zones d'influence des puissances coloniales européennes sur le continent, mais elle a également exacerbé les rivalités entre ces dernières. En effet, la course aux colonies a généré des conflits et des tensions entre les différentes puissances, qui se sont affrontées sur les territoires colonisés. Ainsi, la rivalité entre la Grande-Bretagne et la France s'est notamment cristallisée en Afrique du Nord, où les deux pays se sont disputés le contrôle de l'Égypte et du Soudan. De même, la rivalité entre la Grande-Bretagne et la Russie a conduit à des affrontements en Asie centrale, notamment autour de l'Afghanistan. Enfin, la rivalité entre l'Allemagne et la France s'est manifestée en Afrique de l'Ouest, où les deux pays se sont disputés le contrôle du Togo et du Cameroun. Ces rivalités coloniales ont contribué à créer une atmosphère de tension en Europe, qui a finalement débouché sur la Première Guerre mondiale. En effet, les rivalités coloniales ont alimenté les tensions entre les puissances européennes, qui se sont livrées une guerre totale pour le contrôle des territoires coloniaux.

La colonisation de l'Afrique

Égypte et Soudan britanniques. Sur cette carte de 1912, on peut repérer au sud, sur le Nil, le site de Fachoda (Kodok).

Au début du XVIIIème siècle, la plupart des régions d'Afrique étaient des entités politiques indépendantes avec leurs propres cultures, langues et systèmes politiques. Les Européens avaient établi des comptoirs commerciaux et des colonies côtières, mais la plupart de l'intérieur du continent restait hors de leur portée. Cependant, au fil du temps, les puissances européennes ont accru leur présence en Afrique, utilisant des moyens militaires, politiques et économiques pour étendre leur influence sur le continent.

Les rivalités entre les puissances coloniales ont également eu lieu en Afrique. La Conférence de Berlin de 1884-1885 a été le point de départ de la colonisation de l'Afrique par les puissances européennes. Les pays européens se sont partagé le continent africain, sans tenir compte des frontières traditionnelles entre les différentes ethnies et cultures africaines. Les rivalités entre les puissances coloniales ont entraîné des conflits armés entre elles pour la possession de certaines régions en Afrique, comme par exemple la guerre des Boers en Afrique du Sud opposant les Britanniques aux Afrikaners, ou la guerre italo-éthiopienne de 1895-1896.

Les Européens ont également cherché à étendre leur influence en Afrique en utilisant des moyens indirects, tels que la signature de traités avec les chefs locaux, la création de protectorats ou de zones d'influence. La colonisation de l'Afrique a eu des conséquences dramatiques pour les populations africaines, notamment la perte de leur souveraineté, la spoliation de leurs terres et de leurs ressources naturelles, l'exploitation de la main-d'œuvre africaine, ainsi que la suppression de leurs cultures et traditions.

Au début du XXème siècle, les puissances européennes se sont partagé l'Afrique en zones d'influence, mais cela n'a pas empêché les rivalités et les conflits entre elles pour la domination de certaines régions.

La Grande-Bretagne et la France sont deux puissances coloniales majeures qui ont cherché à étendre leur influence en Afrique au XIXe siècle. La Grande-Bretagne a progressivement établi son emprise sur l'Égypte, le Soudan, l'Afrique du Sud, la Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe) et l'Afrique de l'Est. La France, quant à elle, a étendu son empire en Afrique de l'Ouest (le Sénégal, le Mali, la Côte d'Ivoire, le Niger, le Burkina Faso, la Guinée), en Afrique centrale (le Tchad, le Congo-Brazzaville) et en Afrique de l'Est (Djibouti, la Somalie française). La rivalité entre ces deux puissances coloniales s'est notamment illustrée par la crise de Fachoda en 1898, qui a opposé la France et la Grande-Bretagne au sujet de la région du Nil supérieur, mais a finalement été résolue pacifiquement par un compromis diplomatique.

La France, qui avait réussi à coloniser la Tunisie en 1881, est entrée en conflit avec l'Italie qui avait également l'espoir de coloniser ce territoire. Cela a créé une rivalité entre la France et l'Italie en Afrique du Nord. En effet, l'Italie a vu la colonisation de la Tunisie par la France comme une opportunité manquée pour elle de s'étendre dans la région.

Après les années 1890, l'Allemagne a commencé à se tourner vers une politique d'expansion mondiale, s'opposant aux ambitions coloniales de la Grande-Bretagne et de la France en Afrique. Cette politique a culminé avec la crise marocaine de 1905-1906, lorsque l'Allemagne s'est opposée au protectorat français sur le Maroc. Cette crise a mis en lumière les rivalités entre les puissances européennes pour le contrôle des colonies et des zones d'influence, et a conduit à des négociations diplomatiques pour résoudre le conflit.

Le démentellemet de l'Empire ottoman

L'Empire ottoman connaît un déclin économique, politique et militaire progressif tout au long du XIXème siècle. Les puissances européennes, notamment la Grande-Bretagne, la France et la Russie, se montrent de plus en plus intéressées par les terres et les ressources de l'Empire ottoman. Cette rivalité entre puissances européennes se manifeste notamment dans la guerre de Crimée (1853-1856), qui oppose la Russie aux empires britannique, français et ottoman. La question de l'Empire ottoman devient également un enjeu majeur dans les relations entre la Grande-Bretagne et la Russie en Asie centrale. Les deux puissances cherchent à étendre leur influence dans la région et à contrôler les routes commerciales stratégiques qui la traversent, notamment la route de la soie. Cette rivalité débouchera sur la guerre anglo-afghane de 1878-1880 et la guerre russo-turque de 1877-1878.

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, l'Empire ottoman a perdu de son influence et est devenu de plus en plus dépendant des grandes puissances européennes. Plusieurs facteurs ont contribué à cette situation, notamment la montée en puissance de l'Europe et la révolution industrielle, qui ont donné un avantage économique et militaire aux pays européens par rapport à l'Empire ottoman. De plus, les conflits internes, les guerres et les révoltes ont fragilisé le pouvoir central de l'Empire ottoman, affaiblissant ainsi sa position sur la scène internationale. Les grandes puissances européennes ont alors cherché à tirer profit de cette situation en étendant leur influence sur les territoires de l'Empire ottoman. En conséquence, l'Empire ottoman est devenu de plus en plus soumis aux intérêts et aux décisions des grandes puissances européennes.

Les guerres balkaniques de 1912-1913 ont été marquées par des conflits entre les puissances européennes pour l'extension de leur influence dans les Balkans. Les Balkans étaient une région stratégique pour les grandes puissances en raison de leur position géographique et de leur importance économique. Les guerres balkaniques ont vu l'Empire ottoman perdre presque tous ses territoires en Europe, ne laissant plus que Constantinople et une partie de la Thrace. La chute de l'Empire ottoman en Europe a renforcé la rivalité entre les grandes puissances européennes pour le partage des zones d'influence au Moyen-Orient. Les puissances européennes, en particulier la Grande-Bretagne et la France, ont commencé à se disputer le contrôle des territoires de l'Empire ottoman, notamment en Syrie, en Palestine et en Mésopotamie. Cette rivalité a été un facteur important dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914.

La conquête de la Libye par l'Italie en 1911 est un exemple de la désagrégation de l'Empire ottoman. Cette conquête a été facilitée par la faiblesse de l'Empire ottoman et les rivalités entre les grandes puissances européennes, qui ont toutes cherché à tirer profit de la situation. La guerre italo-turque qui a suivi s'est soldée par la défaite de l'Empire ottoman et la perte de la Libye ainsi que de plusieurs autres territoires. Cette défaite a contribué à l'affaiblissement de l'Empire ottoman et à son isolement sur la scène internationale.

La découverte du pétrole au début du XXème siècle a été un enjeu majeur pour les puissances européennes et a contribué à renforcer leur intérêt pour les régions productrices de pétrole. Les compagnies pétrolières européennes se sont établies dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, et les grandes puissances ont cherché à sécuriser leur approvisionnement en pétrole en s'assurant le contrôle de ces régions. Cette course au pétrole a également été un facteur de tensions et de rivalités entre les puissances européennes et a contribué à la montée des tensions internationales qui ont conduit à la Première Guerre mondiale. Le déclin de l'Empire ottoman est en partie lié à son incapacité à moderniser son économie et à s'adapter aux changements technologiques de l'époque, notamment l'utilisation du pétrole comme source d'énergie. Les grandes puissances européennes, en revanche, ont rapidement compris l'importance du pétrole et ont cherché à en contrôler l'accès pour assurer leur domination économique et politique. La découverte de gisements de pétrole dans la région de la mer Noire et du Moyen-Orient a donc exacerbé les rivalités entre les puissances européennes et a accentué le déclin de l'Empire ottoman, qui avait du mal à exploiter ses propres ressources pétrolières. Les compagnies pétrolières européennes et américaines ont rapidement pris pied dans la région, profitant de l'instabilité politique et de la faiblesse de l'Empire ottoman pour imposer leurs intérêts économiques.

L'Extrême Orient

l'Extrême-Orient était également un terrain de rivalité entre les puissances coloniales, notamment la Grande-Bretagne, la Russie et le Japon. La Grande-Bretagne était particulièrement préoccupée par la montée en puissance de la Russie en Asie centrale et par sa présence en Mandchourie, qui menaçait ses intérêts en Inde. Les Britanniques avaient également des intérêts économiques importants en Chine, qui était alors un marché lucratif pour les exportations britanniques.

Les rivalités coloniales en Extrême-Orient ont débouché sur plusieurs conflits, dont la guerre russo-japonaise de 1904-1905, qui a vu la défaite de la Russie par le Japon, une puissance en émergence dans la région. Ce conflit a montré la vulnérabilité des puissances coloniales face à des adversaires déterminés et a eu un impact sur les relations internationales dans la région et au-delà.

L'Afghanistan est un pays stratégique pour les empires russe et britannique en raison de sa position géographique, située entre les deux puissances. En 1878-1879, la Grande-Bretagne a mené la deuxième guerre anglo-afghane, qui a abouti à la création d'un État tampon indépendant entre l'Empire russe et l'Inde britannique. La Russie avait tenté d'étendre son influence sur l'Afghanistan, ce qui avait conduit la Grande-Bretagne à intervenir pour protéger ses intérêts dans la région. Cette rivalité entre les deux puissances européennes a eu des conséquences dramatiques pour l'Afghanistan, qui a été confronté à de nombreux conflits et instabilités politiques tout au long du XXe siècle.

L'ouverture forcée de la Chine par les puissances étrangères à partir de 1840-1850, connue sous le nom de "traité inégal", a entraîné des tensions importantes en Chine. Les puissances occidentales, avec la Grande-Bretagne en tête, cherchaient à établir des concessions dans les ports chinois pour faciliter le commerce, mais aussi à étendre leur influence sur l'ensemble du pays. Les conflits résultant de ces ambitions impérialistes ont conduit à plusieurs guerres, notamment la guerre de l'opium (1839-1842), la guerre sino-japonaise (1894-1895) et la révolte des Boxers (1899-1901). Ces événements ont affaibli la dynastie Qing et conduit à la création de zones d'influence étrangères en Chine.

À partir de la fin du XIXème siècle, les grandes puissances ont commencé à exporter leurs rivalités et leurs conflits dans différentes parties du monde, y compris en Asie, en Afrique et dans le Pacifique. Cela a conduit à des affrontements et à des guerres coloniales, où les puissances européennes se sont battues pour la domination territoriale, l'accès aux ressources et l'influence politique dans ces régions. Cependant, l'Amérique du Sud a été considérée comme une "zone réservée" par les États-Unis, qui cherchaient à étendre leur influence dans cette région et à empêcher les autres puissances de s'y implanter. Cette politique de "Monroe Doctrine" a été énoncée par le président américain James Monroe en 1823, et elle a servi de base à la politique étrangère des États-Unis en Amérique latine au cours du XIXème et du XXème siècle.

La mise en place des systèmes d’alliances

La mise en place des systèmes d'alliances a contribué à la désagrégation des conditions politiques internationales au début du XXe siècle. Les grandes puissances européennes se sont regroupées en deux blocs d'alliance principaux : la Triple Entente (France, Royaume-Uni, Russie) et la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie). Cette polarisation a entraîné une montée des tensions entre les deux blocs, avec des rivalités économiques, militaires et coloniales exacerbées.

Les systèmes d'alliances ont également contribué à l'élargissement et à l'internationalisation des conflits, comme cela s'est produit lors de la Première Guerre mondiale. Lorsque la guerre a éclaté, les alliances ont entraîné une mobilisation générale de nombreux pays, au-delà de la simple confrontation initiale entre l'Allemagne et la France. La guerre s'est propagée à travers l'Europe et au-delà, impliquant de nombreux pays et entraînant la mort de millions de personnes.

La Triple Alliance

La Triple Alliance entre l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie.

Le terme "duplice" était utilisé pour désigner l'alliance entre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie. Ce terme vient du latin "duplex", qui signifie "double" ou "qui se compose de deux parties". L'alliance était également connue sous le nom d' "Alliance des Trois Empereurs", car elle a été initiée par l'empereur allemand Guillaume II, l'empereur austro-hongrois François-Joseph et le tsar russe Nicolas II lors de leur rencontre à Skierniewice, en Pologne, en septembre 1884. Cependant, cette alliance a pris fin en 1890, lorsque Guillaume II a renouvelé le traité de réassurance avec la Russie.

L'alliance entre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, également connue sous le nom de "duplice", a été conclue en 1879 par un traité d'amitié et d'alliance. À l'époque, les deux pays étaient en compétition pour réaliser l'unité des peuples de langue allemande en Europe centrale, mais ils ont fini par reconnaître la communauté de leurs intérêts face aux menaces communes. Cette alliance s'est renforcée au fil des ans, avec la participation de l'Italie en 1882 pour former la Triple Alliance.

Le traité de 1881 entre l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Russie ne fonctionne pas car les intérêts des trois puissances divergent. La Russie souhaite protéger les Slaves dans les Balkans, ce qui est contraire aux intérêts de l'Autriche-Hongrie qui cherche à contrôler la région. En 1882, un nouveau traité est signé entre l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et cette fois-ci l'Italie, formant ainsi la Triple Alliance. Ce traité a pour but de contrer la Triple Entente formée par la France, la Russie et la Grande-Bretagne, et garantit l'assistance militaire en cas d'agression de l'une des puissances signataires.

L'Italie avait des ambitions coloniales en Afrique du Nord et la Tunisie était l'une des régions qu'elle convoitait. En 1882, l'Italie rejoint la Double Alliance entre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, qui devient alors la Triple Alliance. Ce traité stipulait que les trois pays se porteraient assistance en cas d'attaque de la part d'une quatrième puissance et resteront neutres en cas d'attaque de l'un des membres par une puissance non signataire du traité. L'Italie avait ainsi trouvé des alliés pour l'aider à réaliser ses ambitions coloniales en Afrique du Nord.

L'Italie a en réalité signé un accord secret avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie en 1882, ce qui a formé l'alliance des puissances centrales. Cependant, lors de la Première Guerre mondiale, l'Italie a changé de camp et a rejoint la Triple Entente en 1915, après avoir signé des accords secrets avec la France et la Grande-Bretagne en 1915.

Les puissances centrales comprenaient l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, et l'Italie. Ce bloc était principalement situé en Europe centrale et orientale, d'où son nom. Les puissances centrales étaient en opposition à la Triple Entente, qui était composée de la France, de la Grande-Bretagne, et de la Russie. La Première Guerre mondiale a ainsi été marquée par l'affrontement de ces deux blocs rivaux.

La Triple Entente

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il n'y avait pas de traité formel entre les pays de la Triple Entente (France, Royaume-Uni, Russie). Cependant, il y avait des accords informels et des engagements mutuels qui renforçaient leur alliance. Par exemple, la France et la Russie avaient signé un accord militaire en 1892 qui prévoyait une aide mutuelle en cas d'attaque par l'Allemagne ou l'Autriche-Hongrie. De même, le Royaume-Uni avait signé une série d'accords avec la France au début du XXe siècle, visant à renforcer leur coopération militaire et navale en Méditerranée et en Afrique. Ces accords et engagements mutuels ont conduit à une solidarité croissante entre les pays de la Triple Entente, même en l'absence d'un traité formel.

En 1892, un traité franco-russe renforce les liens économiques. En 1892, la France et la Russie signent un traité d'alliance qui renforce les liens économiques, militaires et diplomatiques entre les deux pays. Ce traité est renouvelé en 1894 pour une durée de 10 ans, puis en 1904 pour une durée illimitée. La Triple Entente est complétée par l'Entente cordiale, un accord entre la France et le Royaume-Uni en 1904, qui met fin à des décennies de méfiance entre les deux pays. Cette entente se concrétise notamment par la reconnaissance de la sphère d'influence de la France au Maroc et de celle du Royaume-Uni en Égypte. Cet accord a été conclu entre le Royaume-Uni et la Russie dans le but de résoudre leurs différends en Asie centrale et en Perse. Il prévoyait également une coopération en cas d'agression de l'Allemagne ou de l'Autriche-Hongrie contre l'un des signataires. La Triple Entente était donc composée de la France, de la Russie et du Royaume-Uni, et était dirigée contre l'Allemagne et l'Empire austro-hongrois.

L'accord anglo-russe de 1907 résolvait les différends entre les deux puissances en Extrême-Orient, y compris en ce qui concerne le Tibet. Les Britanniques acceptèrent de reconnaître l'intérêt politique et économique de la Russie dans la région, tandis que les Russes s'engagèrent à ne pas interférer dans les intérêts britanniques en Inde. Cela permit la formation de la Triple Entente avec la France, qui était déjà liée à la Russie par un traité d'alliance.

L'accord militaire entre la Grande-Bretagne et le Japon a été signé en 1902, avant la formation de la Triple Entente. Cet accord avait pour but de protéger les intérêts communs des deux pays en Asie contre la Russie et d'assurer la sécurité de leurs possessions respectives dans la région. Il a été renouvelé en 1905 et 1911, et il a contribué à renforcer l'influence de la Grande-Bretagne dans la région et à affaiblir la position de la Russie en Extrême-Orient. Le Japon a également joué un rôle clé dans la guerre russo-japonaise de 1904-1905, qui a vu la défaite de la Russie et le renforcement de la position du Japon en Asie.

L'existence des accords d'alliance a entraîné une escalade des tensions et une polarisation entre les deux blocs formés par les alliances. Les pays se sentaient obligés de se soutenir mutuellement en cas d'entrée en guerre, même si les raisons pour lesquelles un pays était en guerre n'étaient pas toujours claires ou justifiées. L'assurance d'un soutien militaire a conduit certains pays à adopter une attitude plus agressive et à prendre des risques qui ont finalement conduit à la guerre. C'est le cas, par exemple, de l'Allemagne qui a pris le risque de déclarer la guerre à la France et à la Russie en 1914, en raison de son alliance avec l'Autriche-Hongrie, alors même que les raisons de la guerre étaient floues et que l'Allemagne n'était pas directement menacée.

La Première guerre mondiale : le suicide de l’Europe

La Première Guerre mondiale, qui a duré de 1914 à 1918, a été un conflit dévastateur à l'échelle mondiale qui a entraîné la mort de millions de personnes et causé des destructions massives dans de nombreuses régions du monde. Elle a été déclenchée par une série de tensions politiques, économiques et territoriales entre les grandes puissances européennes, et a finalement conduit à la formation de deux camps opposés : les Alliés (Royaume-Uni, France, Russie, États-Unis, entre autres) et les Empires centraux (Allemagne, Autriche-Hongrie, Empire ottoman, entre autres).

Le conflit a éclaté en 1914, après l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche-Hongrie à Sarajevo par un nationaliste serbe. Les alliances et les rivalités entre les grandes puissances européennes ont rapidement entraîné une escalade militaire, avec l'entrée en guerre de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie, de l'Empire ottoman et de la Bulgarie contre les Alliés (Royaume-Uni, France, Russie, Italie, Japon et États-Unis).

Les conséquences de la Première Guerre mondiale ont été désastreuses pour l'Europe et le monde entier. Des millions de personnes sont mortes, tant dans les combats que dans les conséquences indirectes du conflit, comme la famine et la maladie. De vastes territoires ont été dévastés, des économies ont été ruinées et des sociétés ont été bouleversées.

La guerre a été caractérisée par des combats acharnés sur des fronts étendus, des technologies militaires de plus en plus sophistiquées, des pertes humaines massives et des conditions de vie inhumaines pour les soldats et les civils. Les batailles de Verdun, de la Somme et de Passchendaele sont des exemples de l'horreur de la guerre de tranchées qui a marqué le conflit.

La Première Guerre mondiale a également eu des conséquences géopolitiques durables. Les empires allemand, austro-hongrois et ottoman se sont effondrés, laissant place à de nouveaux États. La Russie a subi une révolution qui a mené à la création de l'Union soviétique, tandis que l'Europe a connu une période d'instabilité politique et économique qui a contribué à l'ascension des régimes autoritaires et fascistes.

La montée des tensions

La crise de l’été 1914 n’est que la dernière d’un ensemble de crises à chaque fois plus fortes. Il y a eu d’abord la crise du Maroc donnant lieu à la conférence d’Algésiras, puis l’invasion de la Libye par l’Italie en 1911 qui ébranle l’équilibre européen, car tout ce qui touche à l’Empire ottoman déclenche des tensions; ensuite les guerres balkaniques en 1912 – 1913 qui font office de prélude à la Première guerre mondiale.

À partir du XXème siècle, il y a une série de crises qui engendrent des tensions entre les puissances européennes. Les blocs sont en opposition et se lancent dans une « course à l’armement », d’autre part les alliances s’étendent à de nombreux autres pays en achevant les blocs et en cristallisant les oppositions. La Bulgarie, à la suite des guerres balkaniques qu’elle a provoquées et perdues, qui était autrefois alliée de la Serbie, va s’allier à la « tripe alliance » pendant que la Grèce se range du côté de la « triple entente ».

De la crise localisée à la guerre européenne

L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand

L'attentat de Sarajevo est considéré comme l'événement déclencheur de la Première Guerre mondiale. Le 28 juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d'Autriche-Hongrie, a été assassiné à Sarajevo, la capitale de la Bosnie-Herzégovine, par un jeune nationaliste serbe nommé Gavrilo Princip. Gavrilo Princip était un nationaliste serbe né le 25 juillet 1894 à Obljaj, dans ce qui était alors la province de Bosnie-Herzégovine de l'Empire austro-hongrois (aujourd'hui en Bosnie-Herzégovine). Il est surtout connu pour avoir assassiné l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d'Autriche-Hongrie, lors d'un attentat à Sarajevo, le 28 juin 1914. Princip était membre d'un groupe clandestin appelé la "Main noire", qui cherchait à promouvoir l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine par rapport à l'Empire austro-hongrois et son rattachement à la Serbie. Il avait reçu une formation militaire en Serbie avant de retourner en Bosnie pour participer à l'attentat. Le 28 juin 1914, Princip et plusieurs autres membres de la Main noire ont attaqué la voiture de l'archiduc François-Ferdinand alors qu'il visitait Sarajevo. Princip a réussi à abattre l'archiduc et son épouse, Sophie, avec un pistolet. Cet événement a déclenché une série d'alliances et de réactions qui ont finalement conduit à l'escalade militaire et à l'éclatement de la Première Guerre mondiale. Après l'attentat, Princip a été arrêté et emprisonné. Il a été jugé et condamné à 20 ans de prison pour son rôle dans l'assassinat de l'archiduc. Il est mort en prison en 1918, à l'âge de 23 ans, de la tuberculose.

Cet événement a déclenché une série d'alliances et de réactions qui ont finalement conduit à l'escalade militaire et à l'éclatement de la guerre en Europe. L'Autriche-Hongrie a accusé la Serbie d'être derrière l'assassinat de François-Ferdinand et a exigé des réparations. la Serbie a été considérée comme une source de tensions pour l'Empire austro-hongrois depuis les années 1870-1880. À cette époque, la Serbie cherchait à unifier les populations slaves du sud des Balkans, y compris celles qui étaient sous domination austro-hongroise. Cette politique était considérée comme une menace par les dirigeants austro-hongrois, qui craignaient de perdre leur influence sur les populations slaves et de voir leur empire se disloquer.

En 1908, l'Autriche-Hongrie a annexé la Bosnie-Herzégovine, une province à majorité slave qui était sous protectorat depuis 1878. Cette décision a été mal accueillie par les Serbes, qui considéraient la Bosnie-Herzégovine comme faisant partie de leur sphère d'influence. Les tensions entre la Serbie et l'Autriche-Hongrie se sont intensifiées, en particulier après que la Serbie ait commencé à soutenir des mouvements nationalistes dans les provinces austro-hongroises peuplées de Slaves du Sud.

L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand en 1914, qui a été organisé par des nationalistes serbes, a été perçu comme une provocation par l'Autriche-Hongrie, qui a exigé des réparations de la part de la Serbie. Cela a conduit à une série d'alliances et de réactions qui ont finalement conduit à l'escalade militaire et à l'éclatement de la Première Guerre mondiale. La Serbie a refusé de se soumettre aux exigences autrichiennes, ce qui a entraîné une déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie contre la Serbie le 28 juillet 1914. Les alliances entre les grandes puissances européennes ont rapidement entraîné une escalade militaire, avec l'entrée en guerre de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie, de l'Empire ottoman et de la Bulgarie contre les Alliés (Royaume-Uni, France, Russie, Italie, Japon et États-Unis).

Bien que l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand soit considéré comme le déclencheur de la guerre, les causes profondes du conflit étaient beaucoup plus complexes et profondes, avec des facteurs tels que le nationalisme, l'impérialisme et les tensions économiques et politiques entre les grandes puissances européennes.

Le front Ouest entre 1915 et 1916 - atlas-historique.net

Chronologie des évènements

L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, le 28 juin 1914, est considéré comme l'événement déclencheur de la Première Guerre mondiale. Ce meurtre a créé une crise internationale majeure, qui a conduit à une escalade des tensions entre les pays européens et à une série d'alliances, qui ont finalement conduit à la guerre. Gavrilo Princip, qui a assassiné l'archiduc, était un nationaliste serbe qui avait des liens avec le groupe terroriste serbe la Main noire.

Après l'attentat de Sarajevo, l'Autriche-Hongrie a présenté un ultimatum à la Serbie le 23 juillet 1914, dans lequel elle exigeait une enquête sur l'implication de la Serbie dans l'attentat et la suppression des activités anti-autrichiennes sur son territoire. La Serbie a accepté la plupart des demandes, mais pas toutes, et l'Autriche-Hongrie a finalement déclaré la guerre à la Serbie le 28 juillet 1914, entraînant une escalade des tensions et des alliances qui ont conduit à la guerre mondiale.

Après la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie le 28 juillet 1914, les alliances se sont mises en place et les pays se sont déclarés la guerre les uns après les autres. Ainsi, l'Allemagne a déclaré la guerre à la Russie le 1er août 1914, puis à la France le lendemain, entraînant l'entrée en guerre du Royaume-Uni en soutien à la France. Par la suite, de nombreux autres pays ont rejoint le conflit, notamment l'Italie, le Japon, les États-Unis, l'Empire ottoman, etc. À la mi-août 1914, la plupart des grandes puissances européennes étaient donc engagées dans le conflit.

Après avoir déclaré la guerre à la France le 3 août 1914, l'Allemagne a lancé une offensive éclair à travers la Belgique, dans l'espoir de vaincre rapidement la France avant que les renforts ne puissent arriver. Cette avancée rapide a été stoppée par la résistance des forces françaises et britanniques, ainsi que par la bataille de la Marne, qui a eu lieu du 6 au 12 septembre 1914. Cette bataille a été l'une des plus importantes de la Première Guerre mondiale, et elle a finalement permis de repousser les forces allemandes et de sauver Paris de la capture. Cependant, la guerre n'allait pas être aussi courte que prévu, et la lutte se poursuivrait pendant quatre années supplémentaires, entraînant des pertes massives de vies humaines et de biens matériels.

Après la bataille de la Marne en septembre 1914, les forces françaises et britanniques ont cherché à poursuivre l'offensive en Allemagne. Cependant, les armées allemandes ont été en mesure de se replier et de se retrancher sur des positions défensives bien établies, qui s'étendaient de la mer du Nord à la frontière suisse, à travers la Belgique et la France. Les deux camps ont donc commencé une « course à la mer », tentant de déborder l'autre par l'ouest, ce qui a finalement abouti à la construction de tranchées pour protéger les positions occupées. Cela a marqué le début de la guerre de tranchées, qui allait durer pendant plusieurs années.

En décembre 1914, le front de la guerre était situé de la Manche jusqu'à la frontière allemande, s'étendant sur environ 700 kilomètres à travers le nord de la France et la Belgique. Les deux camps étaient profondément enfoncés dans des positions de tranchées défensives, et les opérations militaires étaient devenues des affrontements statiques et meurtriers entre les deux côtés. Cependant, il y avait encore des tentatives pour tenter de briser cette impasse, et les combats allaient se poursuivre sur ce front jusqu'à la fin de la guerre en 1918.

À partir de décembre 1914 jusqu'à la fin de la guerre en novembre 1918, les armées des deux côtés ont été enfoncées dans une guerre de position, qui consistait en une série de tranchées profondes et fortifiées, protégées par des fils de fer barbelés et des canons lourds. Les tranchées étaient souvent situées à seulement quelques dizaines de mètres de celles de l'ennemi, et les deux camps se livraient à des combats acharnés pour essayer de prendre le dessus. Les opérations militaires consistaient principalement en des attaques à petite échelle sur les tranchées ennemies, des bombardements d'artillerie massifs et des offensives planifiées de longue date pour tenter de percer les lignes ennemies. Cette guerre de position a été l'une des caractéristiques les plus marquantes de la Première Guerre mondiale, et elle a entraîné des pertes massives de vies humaines et de biens matériels des deux côtés.

La guerre de position, ou la guerre des tranchées, qui s'est installée sur le front occidental de la Première Guerre mondiale entre 1915 et 1918, a été une véritable boucherie. Les soldats des deux côtés étaient confinés dans des tranchées étroites et insalubres, exposés aux éléments et aux maladies, et soumis à des tirs d'artillerie incessants, des gaz toxiques, des raids aériens, des attaques de mitrailleuses et des assauts à la baïonnette. Les pertes humaines ont été énormes, avec des millions de morts et de blessés, tant parmi les soldats que parmi les civils qui ont été touchés par les combats et les déplacements de population. Cette guerre de tranchées a également eu des répercussions importantes sur le plan psychologique et social, avec de nombreux soldats qui ont souffert de traumatismes, de troubles psychiatriques, ou de troubles du comportement alimentaire.

1916 a été une année particulièrement meurtrière de la Première Guerre mondiale, avec deux batailles majeures qui ont eu lieu sur le front occidental: la Bataille de Verdun et l'Offensive de la Somme. La Bataille de Verdun a commencé en février 1916 lorsque les forces allemandes ont lancé une offensive massive sur la ville de Verdun, dans l'est de la France. Cette bataille a été l'une des plus longues et des plus sanglantes de la guerre, durant près de 10 mois. Elle a été marquée par des combats acharnés, des bombardements massifs, l'utilisation de gaz toxiques, et des pertes humaines considérables des deux côtés. L'Offensive de la Somme a quant à elle débuté en juillet 1916, lorsque les forces britanniques et françaises ont lancé une offensive coordonnée sur un front de 40 km, dans le nord de la France. Cette bataille a été également très meurtrière, avec des pertes humaines importantes des deux côtés, notamment à cause des tirs de mitrailleuses allemandes qui ont fauché des vagues successives de soldats alliés. Ces deux batailles ont causé des pertes humaines énormes, avec plusieurs centaines de milliers de morts et de blessés pour chaque camp.

L'Offensive du Chemin des Dames a eu lieu en avril 1917 sur le front occidental de la Première Guerre mondiale. Cette offensive a été lancée par les forces françaises sous le commandement du général Nivelle et avait pour objectif de briser les lignes allemandes dans la région de l'Aisne, en France. Cependant, l'offensive s'est avérée être un échec cuisant pour les forces françaises, qui ont subi de lourdes pertes sans réussir à percer les lignes allemandes. Les soldats français étaient mal préparés et mal équipés, et les Allemands avaient renforcé leurs défenses en prévision de l'attaque. L'Offensive du Chemin des Dames a eu des conséquences désastreuses pour la France, avec près de 200 000 soldats tués, blessés ou capturés, et une grave crise morale dans l'armée et dans la population civile. Cette défaite a également conduit à des mutineries dans l'armée française et à la démission de Nivelle.

L'entrée en guerre des États-Unis en avril 1917 a eu un impact significatif sur le rapport de force entre les puissances en guerre. Les États-Unis ont apporté un important soutien économique et militaire aux Alliés, ce qui a permis de renforcer leur capacité de combat. Les États-Unis ont également fourni des troupes fraîches et bien équipées pour combattre sur le front, ce qui a contribué à soulager la pression sur les troupes européennes épuisées. L'arrivée de l'armée américaine a également créé une nouvelle dynamique sur le front, en augmentant les effectifs et en apportant des technologies et des tactiques innovantes. Cependant, il faut noter que les troupes américaines ont mis du temps à arriver sur le front et à être opérationnelles, et leur contribution à la victoire finale de la guerre a été relativement limitée par rapport à celle des autres Alliés. Néanmoins, l'entrée en guerre des États-Unis a contribué à changer le cours de la guerre et à renforcer la position des Alliés.

En 1918, la situation sur le front évolue en faveur de la Triple Entente, composée de la France, du Royaume-Uni et de la Russie (qui se retire en 1917). Les forces alliées ont réussi à résister aux offensives allemandes de mars 1918 et à reprendre l'initiative en lançant des contre-offensives décisives en été et en automne de la même année. L'offensive alliée de la Marne en juillet 1918 a permis de briser les lignes allemandes et de forcer leur retraite, tandis que l'offensive Meuse-Argonne en septembre-novembre 1918 a contribué à isoler et à affaiblir les forces allemandes. Parallèlement, la situation intérieure de l'Allemagne se dégradait, avec des grèves, des mutineries et des troubles civils croissants. Le blocus naval des Alliés avait également commencé à affamer la population allemande. Face à cette situation, l'Allemagne a demandé l'armistice en novembre 1918, mettant fin à la guerre.

Le 11 novembre 1918, l'Allemagne signe l'armistice mettant fin aux combats de la Première Guerre mondiale. Les hostilités cessent officiellement à 11 heures du matin, mettant fin à plus de quatre ans de guerre qui ont fait des millions de morts et de blessés. Les négociations pour un traité de paix durent encore plusieurs mois et sont finalement conclues avec le traité de Versailles en juin 1919.

La Russie a été l'un des acteurs clés de la Première Guerre mondiale, entrant en guerre en août 1914 aux côtés de la France et du Royaume-Uni. Cependant, elle a subi de lourdes défaites face aux forces austro-hongroises et allemandes sur le front de l'Est, notamment à Tannenberg en août 1914. En 1917, la situation en Russie s'est détériorée en raison de la crise économique et sociale, ainsi que de l'impopularité de la guerre. Cela a conduit à la Révolution d'Octobre, qui a vu les bolcheviks prendre le pouvoir et mettre en place un gouvernement communiste. En mars 1918, le nouveau gouvernement russe a signé le Traité de Brest-Litovsk avec l'Allemagne, qui a mis fin à la participation de la Russie à la guerre. Cela a permis à l'Allemagne de transférer ses troupes vers le front occidental, ce qui a aggravé la situation pour les Alliés

Les combats dans les Balkans ont été très intenses pendant la Première Guerre mondiale. La Roumanie, qui avait signé un accord secret avec les Alliés en 1916, a rejoint la guerre du côté de la Triple Entente en août de cette année-là. Cependant, l'offensive roumaine a rapidement échoué face à l'armée allemande et austro-hongroise, et la Roumanie a subi de lourdes pertes territoriales. Quant à la Serbie, elle a été attaquée par l'Autriche-Hongrie dès le début de la guerre et a subi de lourdes défaites. Cependant, avec l'aide de la France et de la Grande-Bretagne, la Serbie a pu lancer une contre-offensive en 1918, qui a contribué à la défaite de l'Autriche-Hongrie et à la fin de la guerre.

L'Empire russe avait pour ambition de s'étendre vers le sud en direction de la Méditerranée et notamment de prendre le contrôle des détroits du Bosphore et des Dardanelles, contrôlés alors par l'Empire ottoman. Cette ambition a conduit la Russie à soutenir les mouvements nationalistes dans les Balkans et à s'engager dans la guerre contre l'Empire ottoman en 1914, dans le cadre de la Première Guerre mondiale.

Fronts de la première guerre mondiale.

La mondialisation du conflit

La Première Guerre mondiale a rapidement pris une dimension mondiale, impliquant les empires européens ainsi que leurs colonies et alliés dans le monde entier. Par exemple, les colonies britanniques, françaises et allemandes ont été mobilisées pour participer à l'effort de guerre, envoyant des soldats et des ressources vers l'Europe. Le conflit s'est également étendu aux territoires coloniaux, avec des combats en Afrique, en Asie et dans le Pacifique. Les empires européens se sont affrontés pour le contrôle de ces territoires, tandis que les mouvements nationalistes et indépendantistes ont également pris de l'ampleur dans ces régions. De plus, la guerre a également affecté les relations commerciales et économiques à travers le monde, perturbant les échanges et les flux de marchandises. La mondialisation de la guerre a ainsi amplifié les conséquences du conflit et ses répercussions ont été ressenties à travers le monde entier.

Le monde et le premier conflit mondial - atlas-historique.net

La Première Guerre mondiale a été un conflit total qui a impliqué des aspects militaires, économiques et idéologiques. Au niveau militaire, les batailles ont été menées sur tous les fronts, notamment sur terre, en mer et dans les airs. Les approvisionnements en matériel, nourriture et ressources ont été essentiels pour mener la guerre, d'où l'importance de la guerre économique et de la stratégie de blocus. En ce qui concerne la guerre idéologique, les pays impliqués ont cherché à justifier leur participation en utilisant des arguments nationalistes et impérialistes. Des idéologies telles que le darwinisme social, le patriotisme et le nationalisme ont été utilisées pour justifier les pertes humaines et les atrocités commises. La notion de "civilisation" a également été invoquée pour justifier les guerres coloniales et les conquêtes territoriales.

Les colonies des puissances européennes

La Première Guerre mondiale a également eu des conséquences importantes dans les colonies des puissances européennes. Les colonies allemandes, notamment en Afrique, ont été le théâtre de combats entre les forces des différents empires coloniaux. Les troupes britanniques et françaises ont ainsi conquis les colonies allemandes et se sont emparées de leurs richesses, comme les plantations, les mines ou les ressources naturelles. Les colonies ont également été mises à contribution dans l'effort de guerre, avec l'envoi de troupes coloniales pour combattre sur les fronts européens. Plusieurs centaines de milliers de soldats africains, asiatiques ou américains ont ainsi été mobilisés, souvent dans des conditions très difficiles. Les colonies ont aussi fourni des ressources et des matières premières indispensables à l'effort de guerre, comme le caoutchouc, l'huile de palme ou le coton. Cela a entraîné une exploitation accrue des colonies et une aggravation des conditions de travail pour les populations locales.

Les États-Unis

L'opinion publique américaine était divisée sur l'entrée en guerre. D'un côté, les partisans de l'intervention étaient convaincus que les États-Unis devaient défendre les valeurs démocratiques et aider leurs alliés européens. De l'autre côté, les isolationnistes prônaient la neutralité et craignaient que la guerre ne nuise à l'économie américaine. Cependant, l'entrée en guerre des États-Unis en 1917 a finalement été motivée par plusieurs facteurs, notamment l'attaque du paquebot Lusitania par un sous-marin allemand en 1915, qui avait causé la mort de nombreux Américains, ainsi que la découverte d'un complot allemand visant à inciter le Mexique à déclarer la guerre aux États-Unis. De plus, l'entrée en guerre était également vue comme une occasion pour les États-Unis de renforcer leur position en tant que puissance mondiale et de promouvoir leurs valeurs démocratiques à l'étranger.

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Le torpillage du paquebot Lusitania en 1915 par les Allemands est un événement clé qui a contribué à l'entrée en guerre des États-Unis en 1917. Le Lusitania était un navire de passagers britannique qui naviguait de New York à Liverpool. Le 7 mai 1915, il a été torpillé par un sous-marin allemand au large de la côte irlandaise, causant la mort de près de 1 200 passagers, dont 128 Américains. Cet acte de guerre a choqué l'opinion publique américaine et a incité le président Woodrow Wilson à demander des comptes à l'Allemagne. Bien que les Allemands aient justifié l'attaque en affirmant que le navire transportait des munitions, l'opinion publique américaine a considéré cet acte comme une agression injustifiée contre des civils innocents. Cela a contribué à la décision des États-Unis d'entrer en guerre aux côtés de la Triple Entente en 1917.

En effet, en 1917, les Allemands ont décidé de déclencher la guerre sous-marine à outrance, c'est-à-dire de couler tous les navires marchands, y compris ceux des pays neutres, qui approcheraient les côtes de l'Europe. Cette stratégie était destinée à affaiblir l'effort de guerre des Alliés en les privant des approvisionnements en armes et en nourriture en provenance des États-Unis et d'autres pays neutres. En réponse à la guerre sous-marine à outrance, les États-Unis ont rompu leur neutralité et sont entrés en guerre aux côtés de l'Entente en avril 1917. La participation américaine a joué un rôle important dans l'issue de la guerre, contribuant à renforcer l'offensive de l'Entente sur le front occidental. Les États-Unis ont également fourni un soutien financier et matériel crucial aux Alliés, qui ont contribué à accélérer la fin de la guerre.

Le télégramme Zimmerman est un événement important de la Première Guerre mondiale survenu en janvier 1917. Il s'agit d'un message envoyé par le ministre allemand des Affaires étrangères, Arthur Zimmerman, à l'ambassadeur allemand au Mexique, proposant une alliance entre le Mexique et l'Allemagne contre les États-Unis. En échange de cette alliance, l'Allemagne promettait de soutenir le Mexique dans sa reconquête des territoires texans, californiens et du Nouveau-Mexique, perdus lors de la guerre américano-mexicaine en 1848. Le télégramme Zimmerman a été intercepté et décodé par les services secrets britanniques, qui l'ont transmis aux États-Unis. Cet événement a provoqué l'indignation de l'opinion publique américaine et a contribué à la décision des États-Unis d'entrer en guerre contre l'Allemagne en avril 1917.

Le Japon

Le Japon a profité de l'entrée en guerre de l'Allemagne pour étendre son influence en Asie et dans le Pacifique. Il a envoyé des troupes en Chine et en Corée pour consolider sa présence dans la région. Le Japon a également envoyé des navires de guerre pour aider les Alliés à patrouiller dans l'océan Pacifique et à intercepter les navires allemands. La participation du Japon à la guerre a renforcé son statut de puissance mondiale et a ouvert la voie à son expansion territoriale dans les années suivantes.

Le Japon a rejoint la guerre du côté de l'Entente en raison de son alliance avec la Grande-Bretagne. Cependant, sa participation a été principalement limitée à des opérations militaires dans le Pacifique et en Asie. Les troupes japonaises ont notamment occupé les colonies allemandes de la région du Pacifique, y compris les îles Marshall et les îles Mariannes. Le Japon a également fourni des navires de guerre et des troupes pour aider les forces alliées dans les opérations navales en mer Méditerranée et dans l'océan Atlantique. Le rôle du Japon dans la Première Guerre mondiale a contribué à renforcer son statut de puissance émergente sur la scène internationale.

L'Empire ottoman

L'Empire ottoman a joué un rôle important dans la Première Guerre mondiale. L'Empire a été l'un des principaux alliés de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie. Les Ottomans ont combattu sur plusieurs fronts, notamment en Mésopotamie (Irak) contre les Britanniques, en Palestine contre les Britanniques et les Français, et dans le Caucase contre les Russes.

Le contrôle des détroits des Dardanelles, qui relie la mer Noire à la mer Méditerranée, était un enjeu stratégique majeur pour les Alliés. En 1915, les Alliés ont lancé une offensive amphibie pour prendre le contrôle des détroits. Cette campagne a été un échec coûteux pour les Alliés et a contribué à la consolidation du pouvoir des Jeunes-Turcs, le parti au pouvoir dans l'Empire ottoman, qui a mené une politique de génocide contre les Arméniens et d'autres minorités chrétiennes de l'Empire.

Finalement, l'Empire ottoman a été défait par les forces britanniques et arabes en 1918, et le traité de Sèvres a été signé en 1920, mettant fin à la guerre pour l'Empire ottoman et entraînant la partition de l'Empire.

L'Amérique du Sud

Plusieurs pays d'Amérique du Sud ont participé à la Première Guerre mondiale, principalement en tant que fournisseurs de matières premières et de soutien logistique. Le Brésil est entré en guerre en 1917 aux côtés de la Triple Entente, principalement en raison de la destruction de navires brésiliens par des sous-marins allemands. L'Argentine, le Chili, l'Uruguay et le Pérou ont également fourni des approvisionnements et des matériaux de guerre à la Triple Entente, tandis que le Paraguay et l'Équateur sont restés neutres. Ces pays ont cherché à se positionner sur la scène internationale et à renforcer leur influence politique et économique.

L'engagement de certains pays d'Amérique du Sud, comme le Brésil, dans la Première Guerre mondiale leur a permis de participer à la Conférence de la Paix de Paris en 1919, qui a redessiné la carte politique de l'Europe et du monde, et de faire partie de la Société des Nations, l'organisation internationale créée pour maintenir la paix après la guerre. Cette participation a renforcé leur rôle et leur influence dans les affaires internationales et a contribué à leur émancipation vis-à-vis des puissances européennes et des États-Unis.

Mobilisation des empires

Les Empires mobilisent également leur potentiel économique et humain pour soutenir l'effort de guerre. Les colonies et les territoires sous domination impériale fournissent une main-d'œuvre abondante pour soutenir l'effort de guerre, en fournissant des soldats, des travailleurs et des ressources. La France et la Grande-Bretagne ont ainsi mobilisé des troupes coloniales, en particulier en Afrique, tandis que les colonies britanniques comme le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont envoyé des troupes et fourni un soutien économique important. Les colonies ont également été sollicitées pour leur production de matières premières et leur participation à l'effort de guerre industriel. Les territoires sous domination impériale ont fourni des matières premières telles que le caoutchouc, l'huile de palme, les minéraux et les métaux précieux, tandis que les industries coloniales ont été mobilisées pour fournir des biens de consommation et de guerre tels que des vêtements, des chaussures, des armes et des munitions.

Cependant, la mobilisation économique et humaine des Empires a également eu des conséquences négatives sur les populations coloniales et indigènes, qui ont souvent subi des conditions de travail difficiles et des restrictions sévères sur leur liberté de mouvement et leur vie quotidienne. De plus, la participation des colonies à la guerre a suscité des aspirations pour l'indépendance et la libération nationale, qui ont émergé avec une nouvelle force après la fin de la guerre.

La Première Guerre mondiale est un conflit qui a impliqué de nombreux pays à travers le monde, que ce soit sur le plan militaire, économique, politique ou culturel. Les empires coloniaux ont mobilisé des populations et des ressources des colonies pour soutenir l'effort de guerre, tandis que les pays neutres ont subi des conséquences économiques importantes en raison des perturbations du commerce mondial et de la pénurie de matières premières. De plus, le conflit a également eu des répercussions sur la politique internationale et la formation de nouveaux États après la guerre, tels que la création de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie et de la Pologne.

Réflexions finales sur l'Europe au centre du monde de la fin du XIXe siècle à 1918

La période allant de la fin du XIXe siècle jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale peut être considérée comme un temps où l'Europe était au centre du monde, tant sur le plan politique qu'économique et culturel. Les empires européens dominaient le monde et leur rivalité pour le contrôle des territoires et des ressources s'est intensifiée.

La Première Guerre mondiale a été le point culminant de cette rivalité et a entraîné des conséquences dramatiques pour l'Europe et le monde entier. Ce conflit mondial a entraîné des pertes humaines et matérielles sans précédent, des changements politiques majeurs, la montée des nationalismes, des mouvements de libération dans les colonies et l'émergence des États-Unis comme une superpuissance mondiale.

La Première Guerre mondiale a également conduit à la naissance de la Société des Nations, précurseur de l'Organisation des Nations unies, dans l'espoir de prévenir de futurs conflits mondiaux. Cependant, les conséquences de la guerre ont également contribué à la montée du nazisme en Allemagne et à la Seconde Guerre mondiale.

En fin de compte, la période allant de la fin du XIXe siècle à la fin de la Première Guerre mondiale a été marquée par une domination européenne incontestée et par des rivalités qui ont conduit à une guerre mondiale. Cela a eu des conséquences profondes pour l'Europe et le monde, qui ont perduré bien après la fin du conflit.

la Première Guerre mondiale a profondément bouleversé l'ordre mondial et a marqué le début de la fin de l'hégémonie européenne sur le monde. Les pertes humaines et matérielles considérables ont entraîné une remise en question des valeurs et des certitudes qui régissaient la société européenne. De plus, la guerre a accéléré l'émergence de nouvelles puissances telles que les États-Unis, le Japon ou encore l'Union soviétique, qui vont remettre en cause l'équilibre mondial.

La guerre a également eu des conséquences économiques importantes, avec la montée en puissance des États-Unis en tant que première puissance économique mondiale et le déclin de l'Europe. Enfin, la guerre a ouvert la voie à de nouveaux conflits, en particulier la Seconde Guerre mondiale, qui vont bouleverser encore plus profondément l'ordre mondial.

La Première Guerre mondiale marque un tournant majeur de l'histoire mondiale, qui voit l'Europe perdre peu à peu sa position de leader mondial et qui va bouleverser durablement les équilibres géopolitiques.

Annexes

Références