« L’État, l’Église, le marché : les libéraux contre les conservateurs dans les jeunes républiques » : différence entre les versions

De Baripedia
 
(37 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
=Les guerres d'indépendance : récapitulation=
= Une voie distincte : l’indépendance du Brésil =
==Une voie distincte : l’indépendance du Brésil==
[[Fichier:Formation et maillage du territoire brésilien.gif|200px|vignette|droite|Formation et maillage du territoire<ref>[http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/etpays/Bresil/BresilScient2.htm Questions foncières et politiques de réforme agraire au Brésil] par Ludivine Eloy, Pablo Sidersky et Jean Philippe Tonneau</ref>]]
La colonisation du Brésil est plus lente que dans d’autres régions espagnoles. Dans le XVIIIème siècle, plusieurs facteurs changent cette situation :
La colonisation du Brésil est plus lente que dans les pays espagnols. Les plantations de sucre sont les plus importantes de l’économie coloniale après 1650. La production du sucre a comme conséquence l’établissement d’une société des plantations. On pratique la monoculture à grande échelle et c’est l’esclavage qui fournit la main-d’œuvre. Il y a peu de diversification dans cette phase de l’économie brésilienne.  
*monoculture du sucre ;
*travail des esclaves dans les plantations.


À la fin du XVIIème siècle, en 1695, on trouve finalement de l’or dans le sud-ouest du pays et cela marque le début du cycle des mines pour le Brésil. Afin d’exploiter les mines d’or, les planteurs se déplacent vers le sud avec leurs esclaves, il y a aussi de nouveaux colons qui arrivent d’Europe. Sont aussi découvert des diamants, et la couronne commence à avoir du mal à garder le contrôle de la production et de l’exportation. Ce cycle minéral ne dure pas très longtemps. Après 1760 les gisements d’or et de diamants commencent à être épuisés. En dépit de cela, le centre du pouvoir dans la colonie a déjà bougé, comme le montre l’établissement d’une capitale vice-royal à Rio de Janeiro en 1763. Autour de Rio et de Sao Paulo on essaie de mieux exploiter le potentiel agricole. Au sud, l’élevage des bœufs devient important.


Il y a peu de diversification dans l’économie brésilienne. En 1695, on trouve de l’or dans le Sud-Ouest du pays marquant le début du cycle des mines qui va durer jusqu'en 1770. Pour exploiter les mines,  les planteurs se déplacent avec leurs esclaves, d'autres esclaves sont importés et de nouveaux colons arrivent également. Sont également découverts des gisement de diamants.  
Rio est définie comme capitale grâce à sa proximité avec les mines d’or et que c’est important que le pouvoir soit dans le port où les navires arrivent et où l’or et les diamants sortent du pays, afin de mieux contrôler la contrebande.  


Avec tous ces changements, le Brésil compte en 1800 plus d’habitants et dispose d’une économie plus importante que le Portugal.


La couronne a du mal à garder le contrôle de la production et des exportations. Le cycle des mines ne dure pas longtemps, de 1695 à 1770 car les gisements s'épuisent rapidement. Vont aussi émerger les centres du Sud avec l'agriculture et élevage. Autour de Rio on essaye de mieux exploiter les domaines agricoles et plus particulièrement à Sao Paolo.
= Maîtres et esclaves au Brésil =
L’institution la plus importante reste l’esclavage. On a d’abord la société de plantation dans le nord-est après cela passe vers le sud. Comme pour l’Amérique espagnole, on peut observer un souci du maintien des distinctions ethniques dans les colonies. Similairement à l’Amérique espagnole, les métisses deviennent un groupe de plus en plus grand et la ligne entre les blancs et les noirs ne peut pas en principe être maintenue. Dans les mariages dans les familles de l’élite, il y a seulement la race « pure et blanche » qui peut être considérée comme prétendante. Il y a pourtant certaines réalités démographiques, ce métissage magistral existe due à la faible proportion de femmes blanches dans la colonie et aussi à cause du pouvoir despotique des planteurs portugais qui font avec leurs esclaves indigènes et surtout africaines ce qu’ils veulent. La combinaison africaine / portugaise est la plus fréquente alors qu’il n’y a pas beaucoup d’enfants indigènes/portugais ou indigènes / africains. À partir de 1755; on officialise les mariages entre portugais et indigènes, blancs et noirs.  
En 1763, Rio de Janeiro devient la capitale de la vice-royauté et en 1860, l'économie du Brésil est plus importante que celle du petit royaume du Portugal.


==Maîtres et esclaves au Brésil==
C’est une société où la catégorie race est très importante. Les enfants nés des unions entre des colons et des esclaves on des destins très variés. Les pères quelques fois ont des relations bienveillantes avec leurs enfants, leurs donnent des propriétés, fournissent éducation et/ou postes. Une stricte séparation raciale n’est inévitablement plus possible.
Au XVIIIème siècle, les personnes dans l’armé, dans la bureaucratie ou parmi les commerçants semblent très basanées aux yeux des observateurs européens. Au Brésil, on classe les individus selon leur couleur de peau ainsi que en fonction de leur position économique et sociale. C’est ce second aspect qui est très particulier au Brésil et un peu en Amérique centrale, cette idée que la position économique et sociale détermine la perception de la race.


• La question du métissage
Exemple : la fonction, la position « blanchit » la personne.  
L'institution la plus importante est celle de l'esclavage. Les stés de plantations sont d'abord vers le Nord-Est, puis vers le Sud. Dans l'Amérique espagnole, la classe des mestizos devient un groupe de plus en plus grand. C'est la même chose au Brésil, une ligne de couleur distincte entre noir et blanc ne peut pas être maintenue de par la réalité démographique : il n'y a pas assez de femmes blanches. De ce fait, le métissage est considérable. Le pouvoir despotique des planteurs sur leurs esclaves vient également jouer un rôle dans le métissage puisqu'ils en font ce qu'ils veulent. Comme esclaves,descendance africaine surtout, plutôt qu'indigène.


• Souci de maintien des distinctions ethniques
L’esclavage a eu des conséquences profondes sur l’organisation sociale (relations très asymétriques entre les blancs et les noirs) et cette institution a aussi encouragé des attitudes étranges vis-à-vis du travail manuel, qui ont eu un impact sur le développement économique du Brésil. L’identification du travail manuel à l’esclavage impose des limites aux occupations qui peuvent accepter les hommes libres qu’ils soient des blancs ou des métis (contraste avec l’Amérique du Nord, les farmers qui travaillent avec leurs mains).  
En1755, on autorise le mariage entre blancs et indigènes pour éviter l'union avec les noires. La catégorie “race” joue un très grand rôle dans cette sté.
Pourtant,les enfants nés peuvent être traités de différentes manières.Parfois le père est bienveillant à leur égard, ils leur offrent une éducation, un bon poste, un héritage etc.Donc une stricte séparation raciale n'est pas possible.  


• Position économique et sociale détermine perception de «race»
<gallery>
Certains militaires ou commerçants bien placés ont du coup l'air très basané. Du coup on se fie plutôt à la position éco et sociale = grande influence sur perception de la race.
image:Jean-Baptiste Debret1.png|Jean-Baptiste Debret  - L’esclave dans les plantations : régime très stricte et despotique, avec des punitions et des conditions de travail difficiles.
Henry Coster assiste à une cérémonie militaire à rio, il juge très“foncé” un capitaine qui a une position assez élevée. Il demande s'il est mulâtre, et on lui répond qu'il l'était.Maintenant qu'il a une fonction élevée, c'est comme s'il était blanc. Il est blanchi par la fonction social et éco qu'il a. C'est très surprenant pour les européens.  
image:Jean-Baptiste Debret2.png|Jean-Baptiste Debret
image:Jean-Baptiste Debret3.png|Jean-Baptiste Debret
image:Jean-Baptiste Debret4.png|Jean-Baptiste Debret -  L’esclave dans les villes : ils sont aussi nombreux. Ils vendent, ou font aussi partie des familles patriarcales en tantque domestiques. En ville, on trouve des scènes de punition publique pour maintenir l’obéissance.
image:Jean-Baptiste Debret5.png|Jean-Baptiste Debret
image:Jean-Baptiste Debret6.png|Jean-Baptiste Debret
image:Jean-Baptiste Debret7.png|Jean-Baptiste Debret
image:Jean-Baptiste Debret8.png|Jean-Baptiste Debret- Les familles de l’élite sociale de Rio env.1820 : on voit la relation intime mais toutefois asymétrique entre les blancs et les esclaves. Les blancs sont assis sur les sièges autour de la table, alors que les noirs sont assis par terre et reçoivent un peu de nourriture des blancs. La stratification sociale est représentée dans ce tableau.
</gallery>


• Conséquences profondes sur l’organisation sociale
= Les réformes de Pombal =
L'esclavage fait qu'il y a une attitude très étrange vis-à-vis du travail manuel. On l'identifie à l'esclavage. Il y a donc une limite de l'acceptation des hommes libres à exercer des travaux manuels. On ne peut pas accepter n'importe quel travail manuel parce que c'est les esclaves qui s'occupent de ces tâches.  
[[File:O marques de pombal, conde de Oeiras.jpg|150px|thumb|Le marquis de Pombal]]
Comparables aux réformes bourboniennes car elles aussi visent à encourager le commerce tout en contrôlant mieux les exportations, en augmentant les recettes. Ces réformes s’accompagnent du déplacement de la capitale de Salvador à Rio (nécessaire pour mieux contrôler le commerce de l’or et du diamant). Résistances et conspirations contre la couronne mais sans la présence de mouvements forts pour l’émancipation car (surtout à la fin du XVIIIème siècle) on hésite beaucoup suite aux rapports que le Brésil reçoit de la [[La Révolution haïtienne et son impact dans les Amériques|révolution d’haïtienn]].  


= La révolution d’Haïti =
{{Article détaillé|La Révolution haïtienne et son impact dans les Amériques}}
[[Fichier:Incendie de la Plaine du Cap revolution haiti.png|150px|vignette|droite|Incendie de la Plaine du Cap - "massacre des Blancs par les Noirs"]]
Auparavant Saint-Domingue, c’était la plus grande colonie qui enrichissait la France (Nantes et Bordeaux) grâce au régime impitoyable des plantations de sucre. Suite à la révolution française de 1789, les hommes libres de couleur commencent à revendiquer l’égalité des droits avec les blancs. Paris refuse en 1790 de donner les mêmes droits. Les libres de couleurs se révoltent et une année plus tard, les esclaves suivent l’exemple en demandant l’abolition de l’esclavage. Les Français, ne sachant plus quoi faire, acceptent l’abolition en 1794 et la nouvelle fait le tour du monde assez rapidement.


Les Brésiliens n’en sont pas ravis (Noirs qui agressent des familles blanches en représailles) car ils ont été témoins de beaucoup de soulèvement d’esclaves dans les plantations de sucre au s du XVIIIème siècle. Il existe donc une peur des révoltes et l’instauration des « quilombos » qui sont des communautés d’esclaves qui ont échappés à leur maîtres. Le Brésil en 1800 pense avoir besoin des esclaves et ne peut  imaginer son développement économique autrement (sur 3 millions d’habitants, à peu près un tiers sont des esclaves africains).


C’est pourquoi les colons portugais, malgré le fait qu’ils ne soient pas forcément heureux avec les réformes du Marquis de Pombal, ne désirent pas créer d’instabilités politiques et sociales. Après 1800 ils importent même plus d’esclaves afin de profiter de la baisse de production du sucre haïtien. Ils n’ont donc aucun intérêt à déstabiliser cette organisation esclavagiste avec un mouvement politique indépendantiste car il est fondamental de maintenir l’ordre social.


= L’invasion napoléonienne et la fuite de la cour portugaise =
[[Fichier:Príncipe Regente de Portugal e toda a Família Real embarcando para Brasil no cais de Belém.jpg|thumb|La famille royale de Portugal se préparant à partir pour le Brésil]]
Les troupes de Napoléon envahissent la péninsule ibérique en 1807 mais la cour Portugaise organise sa fuite avec l’aide des Anglais vers le Brésil le jour même. Des milliers de Portugais partent donc vers le Brésil. Rio de Janeiro devient donc la capitale de l’empire colonial portugais et le Brésil à ce moment perd son statut colonial car il fait maintenant partie du « Royaume Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves ».


Lorsque la cour arrive à Rio en janvier 1806 elle constate pas mal de défauts → pas de presse à imprimer, pas d’universités, pas de commerce (sauf avec le Portugal). On désir adapter Rio à la dignité de la cour.  Installation d’une manufacture de porcelaine dans les sous-sols du palais, début du premier journal (Gazeta do Rio de Janeiro). Dans le domaine économique, la cour impose la modernification ainsi que la diversification et décide d’abroger les lois qui ont interdit l’établissement des industries au Brésil et bientôt on va avoir une production des manufactures locales. La couronne décide aussi d’ouvrir les ports brésiliens au commerce avec les alliés (contre Napoléon), et surtout les Anglais.


Pour les Brésiliens les conséquences de cette ouverture sont mixtes. Ils n’apprécient pas beaucoup le rôle dominant qu’ont les Anglais qui posent des conditions pour leur aide. En 1808, les Anglais commencent déjà à mettre la pression au Brésil pour l’abolition de la traite d’esclaves. Le roi a donc du faire des promesses, ce qui a fortement déplût aux élites créoles.


= Tentative de recolonisation et la voie vers l’indépendance =
[[File:DpedroI-brasil-full.jpg|thumb|100px|Tableau de Simplício Rodrigues de Sá, vers 1830.]]
Tentative de recolonisation par le Portugal et c’est encore une fois les évènements européens qui changent le jeu. Les « loyalistes » du roi du Portugal réussissent à expulser les troupes françaises. Deux ans plus tard, en 1809, les élites demandent donc le retour de Joao VI afin de continuer l’exploitation coloniale du Brésil. Désir d’un retour au status quo ante avant l’arrivée des troupes françaises. Le roi retourne au Portugal en 1821 mais laisse son héritier Dom Pedro à Rio, ce qui ne satisfait pas les élites qui veulent que chaque province soit dirigée par Lisbonne. Elles demandent donc le retour de Dom Pedro, envoient une flotte ainsi qu’un général afin de la capturer. C’est là que Dom Pedro résiste aux pressions de l’élite, regroupe ses propres forces et reste donc au Brésil avec l’accord de son père. Il décide tout seul de déclarer l’indépendance du Brésil le 7 septembre 1822.


Indépendance assez différente, pas de fortes résistances de la part des troupes portugaises après la déclaration. Reconnaissance par le Portugal en 1825, suivie par le début de relations diplomatiques avec les autres monarchies européennes. Il n’y a pas  de grand basculement des structures sociales, pas d’instabilité sociale qui permettrait aux couches sociales inférieures d’améliorer leurs conditions. C’est donc finalement un processus d’indépendance moins coûteux que celui des Espagnoles.


= Les guerres d’indépendance en Amérique espagnole =
{{Article détaillé|Les indépendances des nations d’Amérique latine}}
Les forces locales prennent le pouvoir en mai 1810 à Buenos Aires, la capitale de la vice-royauté de Rio de la Plata qui est fondée très tard pendant les réformes bourboniennes. A Caracas une junte prend le pouvoir en 1811. L’assemblée se déclare fidèle à Ferdinand VII mais un congrès déclare l’indépendance. A Bogota et à Santiago les mêmes situations se répètent. Pourquoi ces endroits ? Ces lieux sont toutes des villes qui sont périphériques, n’étant pas dans le centre du pouvoir espagnol (Lima & Mexico).


Il y a donc dans ces endroits des gens qui prennent le pouvoir et qui veulent gouverner, au nom de Ferdinand ou pas mais beaucoup de ces gens n’ont pas les ressources. Après 1814 lorsque Ferdinand revient au pouvoir en Espagne se passe alors la reconquête royaliste qui reprend le pouvoir dans tout ces endroits sauf en Argentine.


Le cas du Mexique est un peu à part, les Espagnoles entrent en conflit avec les Créoles qui dominent les assemblées locales et les Créoles déposent le vice-roi et se déclarent loyales à Ferdinand VI. Ce mouvement d’autonomie locale (la capture du Roi par les Français) est bientôt dépassé par le soulèvement du curé de Dolores, Miguel Hidalgo qui lance l’appel « Vive la Vierge de Guadalupe, Mort aux Espagnols ». C’est très important car c’était une insurrection métisse et Indienne, une insurrection anticoloniale qui menace d’emporter l’ordre social. Mais même Hidalgo a peur des masses qu’il a soulevé et n’ose pas prendre la ville de Mexico quand il a la possibilité de le faire. Les élites créoles et espagnoles s’unissent contre cette révolte et l’armée royaliste écrase les rebelles et fait exécuter Hidalgo en 1811. Les soulèvements continuent, il y a même un autre curé métis, Morelos, qui prononce l’indépendance du Mexique mais deux ans plus tard la révolte semble succomber. Le cas du Mexique est vraiment spécial car il devient indépendant après que la Révolution libérale triomphe en Espagne en 1820. Les élites créoles et les officiers ne veulent pas accepter des constitutions libérales qui menacent l’ordre social de la colonie et choisissent donc le camp de l’indépendance et en février 1821, les créoles se mettent d’accord avec les derniers chefs rebelles et le Mexique devient alors indépendant.


= Down from Colonialism : les conséquences politiques économiques et sociales des guerres d’indépendance =
Le processus d’indépendance est vraiment un jeu compliqué de va-et-vient, qui aura duré plus de 15 ans. Pour beaucoup de gens dans les colonies ces changements sociaux ne sont pas si importants. Les élites créoles ne visent pas à changer les structures sociales instaurées mais à juste remplacer les Espagnoles. Une vie basée sur exploitation des matières premières et des produits alimentaires et à exporter en A.N ou en Europe et donc le système agricole ne doit pas changer afin de préserver l’ordre économique, on retrouve donc de grandes exploitations où les indigènes, les mestizos se retrouvent dans des conditions assez serviles. Il n’y a pendant le processus d’indépendance ni réforme agraire ni redistribution des terres, c’est à dire que les grands domaines espagnols passent aux mains des élites créoles. Il y a cependant encore quelques officiers militaires d’origine métis qui reçoivent des propriétés et sont donc assimilé à l’élite et finissent par oublier le sort de leur groupe d’origine. Même si l’on a des constitutions républicaines et libérales, il n’y a pas de changements structurels et économiques dans la société et cela favorise aussi la permanence des valeurs aristocratique dans la société.


Il faut prendre en compte la durée de ces processus d’indépendance (15 ans) afin de mieux comprendre les conséquences qui ont été engendrées. L’Espagne ne reconnaîtra pas l’indépendance de ses colonies avant l’année 1836 pour le Mexique, càd 10 ans après l’indépendance factuelle. Le fait qu’ils ne reçoivent pas de reconnaissance diplomatique joue aussi sur les conséquences. Pendant ces guerres, les forces créoles reçoivent peu d’aide extérieure et cela a d’ailleurs été une grosse déception car ils pensaient que les Américains allaient les aider. L’Amérique latin gagne donc seule son indépendance avec une population assez désunie. Le conflit est amer, il oppose des régions les unes aux autres et il divise des familles. Perte économique très grande suite aux campagnes militaires : hommes, chevaux, ressources. L’argent investit dans le militaire participe à la destruction des infrastructures. Les mines qui étaient si importantes pendant la période coloniale en prennent un coup, et certaines ne reprennent jamais la production. Au moment de l’indépendance, l’A.L est épuisée, ce ne sont donc pas les meilleures conditions pour construire des pays indépendants.


= Comparaison depuis les années 1800 entre les États-Unis et la Nouvelle-Espagne =
Au début, la Nouvelle-Espagne est plus grande que les États-Unis et possède une économie de mines d’argent. Le Mexique a pourtant eu du mal à se remettre de ces 15 années de guerres. Le traumatisme de l’indépendance se voit non seulement dans la géographie mais aussi dans la démographie du pays. Alors que les États-Unis augmentent leur population (naturellement et immigration), ce n’est pas le cas du Mexique qui perd d’ailleurs près de 10% de sa population durant la guerre. Les conséquences économiques ont eu pour effet de ralentir la croissance du pays. L’incertitude a laissé des traces ainsi que la destruction des infrastructures (ponts, routes) qui empêchent les blés mexicains d’être correctement importés à Mexico. On observe donc une stagnation économique, une absence d’impôts, un gouvernement pauvre qui ne peut rien distribuer et donc non populaire, ce qui encourage donc l’instabilité politique de la période postindépendance.


= La fragmentation de l’Amérique latine =
On observe une certaine fragmentation d’une région qui auparavant était divisée entre deux vice-royautés. En 1825 les régions continentales de l’empire espagnol se sont émancipées (sauf Cuba et Porto Rico car le régime de l’esclavage était trop important). Il était impossible de créer une seule nation hispano-americana (manque de transports, communications, etc.) Les nouvelles républiques ne ressentent pas le besoin de devenir une grande nation. La Nouvelle-Grenade et la Gran Colombie veulent rester unies ce qui est finalement rejeté car le terrain est jugé trop vaste pour peu de moyens. Elles se diviseront alors en 3 : Equateur, Venezuela et Colombie. Le Chili se sépare du Pérou, puis le Haut Pérou se transforme en Bolivie. C’est donc une fragmentation qui laisse des pays plus petits qu'avant. Pour les dirigeants politiques, établir la légitimité est l’un des problèmes les plus urgents et les plus graves après l’indépendance. La transition brutale de la monarchie à la république, la rupture avec le régime colonial reste traumatisante pour beaucoup d’Américains. Dans la tradition politique ibérique, la figure du souverain reste celle du gouvernement et cela était même accepté par les indigènes. Après 1825 on a les idées des gouvernements représentatifs et de souveraineté populaire qui circulent parmi l’élite créole. On voit des pays indépendants, sans roi espagnol, et les élites doivent maintenant trouver d'autres fondations pour construire le système. Ils se tournent vers le modèle des États-Unis et l’Europe afin de suivre le modèle des pays qu’ils aiment le plus. D’ailleurs ils pensent que le succès économique est lié au modèle politique. Ils essaient d’instaurer des valeurs plus rationnelles et libérales. Problème de la légitimation du pouvoir qui passe par des constitutions, ce qui n’est pas très concret pour la population surtout dans une période de crise. Les leaders politiques commencent à adapter leurs convictions aux réalités du terrain. Pour éviter les conflits entre créoles les dirigeants commencent à centraliser un peu plus le constitutions et à renforcer leur gouvernement jusqu’au milieu du XIXème siècle.


Caudillo : homme militaire qui a un nombre d’hommes à mobiliser et qui joue un rôle important dans la vie politique (pouvoir presque militaire mais pas élu). Les gouvernements changent assez souvent de mains ce qui prolonge la faiblesse et l’incapacité des gouvernement (exemple, entre 1825 et 1855 : 48 changements de gouvernements au Mexique). La violence et l’intervention de l’armée deviennent communes dans la conception du politique. Plusieurs décennies après les indépendances, beaucoup de conflits s’expliquent par des luttes de pouvoir. On voit que vers 1840 les disputes deviennent plus politiques et s’enclavent dans deux groupes distincts : les libéraux et les conservateurs.


= À qui profite(nt) les nouveaux systèmes politiques  ? =
Cette façade de constitutions et de républiques ne peut pas cacher la réalité oligarchique ou même dictatoriale des systèmes sociaux. Le concept de nation reste abstrait aux indigènes et la loyauté et le patriotisme s’observe plus à l’échelle locale. La politique elle-même au début du XIXème siècle n’occupe pas les masses. Le droit de vote est sévèrement restreint. Il est pout les hommes libres avec un minimum de propriétés. C’est typiquement de 5 à 10 % des hommes qui sont qualifiés à voter. C’est encore plus restreint pour se faire élire. Le concept de nation s’est enraciné très lentement.


= L’État, l’Eglise, le marché : les clivages s’accentuent =
Clivages idéologiques qui amènent à des conflits assez amers. Les conservateurs comme ceux qui ont été les plus proches du pouvoir pendant la période coloniale (l’aristocratie foncière, le haut clergé et quelques grands marchants). Les conservateurs veulent maintenir un gouvernement fort et centralisé. Ils s’intéressent à la position privilégiée de l’Eglise (exemple : droit aux impôts des indigène, l’influence sur l’éducation). Conservateurs se méfient des libertés individuelles, de la presse, etc.


Les libéraux ont une vision qui veut rompre avec la structure monarchique coloniale. Ils ont le désir de refaire leur pays et les plus radicaux désirent imiter les États-Unis avec une classe moyenne dynamique. Ils préfèrent la forme fédérale des gouvernements et l’approche laïque de l’enseignement déterminé par l’Etat. Ils demandent la fin des privilèges pour le clergé et les militaires. Demandent aussi la confiscation du patrimoine de l’Eglise. Le libéralisme est populaire chez les avocats, les marchands, les artisans et donc les couches un peu plus basses.


->Il fait des illustrations de la vie quotidienne, mais il a des problèmes avec les métropoles car les scènes qu'il dépeint sont“trop réaliste”. On voit que les esclaves font aussi partie de la sté patriarcale. Il y a d'abord l'homme, puis la femme, puis les domestiques, qui peuvent s'avérer être esclave. En ville on fait des punitions publiques pour maintenir la discipline entre les esclaves.Relations très asymétriques entre esclaves et maitres, intimité mais esclaves traités comme des animaux
= Les libéraux, les conservateurs et les masses =
Au fond, personne ne soucie des indigènes ou des noirs. Les libéraux s'impatientent du retard des indigènes et de la propriété collective de la terre qui est vue comme un obstacle. Les conservateurs se voient comme des paternalistes. Les indigènes se méfient du libéralisme et donc se rapproche un peu des conservateurs.


= Annexes =


==Les réformes de Pombal==
= Références =


• Les réformes du Marquis de Pombal au Portugal sont comparables aux réformes bourboniennes. Le Portugal essaye de moderniser ses colonies. Comparable car elles veulent encourager le commerce en augmentant ses recettes et en contrôlant mieux les importations/exportations. Transfert de la capital de Salvador à Rio.
• Le programme de modernisation
• La société esclavagiste et la crainte des soulèvements
• Révoltes et l’établissement des «quilombos» au 18ième s. Il y a des résistances, mais pas de fort mouvement pour l'émancipation du Brésil. Fin 18e, on hésite bcp, réticence à cause de Haiti.
• La révolution haïtienne comme avertissement
==La révolution d’Haïti==
• Avant indépendance = St Domingue. Enrichissait la France (surtout Nantes et Bordeaux) Révolution française, 1789
• Soulèvement des gens de couleur, 1790 -> inspiré par la révolution fr et le concept de liberté, égalité etc. Les gens libres de couleur de St Domingue demande égalité de droit avec les blancs. Paris refuse en 1790, les libres de couleur se révoltent.
• Soulèvement des esclaves qui suivent l 'exemple, ils demandent l'abolition de l'esclavage. Paris ne peut rien faire et fini par être accepté.
• Abolition de l’esclavage 1794
• Indépendance 1804, après que la France ait essayé de renverser le gov esclavagiste.
• Conséquences pour le Brésil -> voit plusieurs graves soulèvement esclaves, trouve refuge dans les “quilombos” = communauté d'esclaves qui ont fuit leur maitre. Mais ça ne suffira pas à créer un mouvement plus large, car en 1800, on ne peut pas imaginer le développement économique sans les esclaves, qui constituent au moins 1/3 des habitants, càd à peu près 1 million de personnes. Ne veulent donc pas faire trop d'instabilité. Tout le monde reste tranquille même si on aime pas toutes les réformes. Apres 1800, on augmentera même le chiffre d'esclave pour mieux profiter de la baisse de production du sucre à Haiti. Il n'y a donc aucun intérêt à déstabiliser cette sté esclavagiste. Mvmt pol indépendantiste.
==L’invasion napoléonienne et la fuite de la Cour portugaise==
• L’invasion des troupes napoléoniennes en 1807
Ce sont à nouveau des événements à l'extérieur de la colonie qui auront un impact. L'invasion des troupes napoléoniennes dans la péninsule ibérique. Napoléon a mis Joseph Bonaparte sur le trône de l'Espagne, et se dirige maintenant vers le Portugal.
• Fuite de la cour entière au Brésil en novembre 1808
La cour portugaise entière organise sa fuite du Portugal vers le Brésil, et le matin même où les français arrivent à Lisbonne, la cour s'en va. La famille royale et des milliers de portugais. Une centaine de bateaux qui débarquent à Rio, impressionnant. Napoléon est furieux contre Dom Joao (Joao VI).
• Rio de Janeiro devient la capitale du « Royaume Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves » (1816-1822) -> Déjà à ce moment là, le Brésil perd son statut colonial, Rio est désormais la capitale du Royaume-uni du Portugal,du Brésil et des Algarves.
=='Une Versailles tropicale ? La cour à Rio de Janeiro==
• Aspiration d’adapter Rio à la dignité de la cour impériale
Quand la cour arrive à Rio, elle constate qu'il y a tout de même bon nombre de choses qui font défaut à la colonie; il n'y a pas de presse, pas d'uni, de commerce etc. La couronne désire que la colonie fasse honneur à la présence de la cour royale.
• On construit donc de nouvelles institutions : académies, école médicale, école militaire, bibliothèque ..
• Presses, Gazeta do Rio de Janeiro, avt ca, pas de journal au Brésil.
• Abrogation des lois qui limitent l’industrie et empêchent la diversification. La couronne impose la modernisation et la diversification. On va avoir une certaine production de manufactures locales brésiliennes.
• Ouverture des ports brésiliens au commerce avec les alliés (contre napoléon), bénéficie surtout à UK.
• Pour les élites, les conséquences sont mixtes. Elles n'aiment pas le rôle dominant des anglais. Les anglais, même en 1808, commence à faire pression sur le Portugal pour abroger l'esclavage, qui a du faire des promesses, les élites créoles n'aiment pas du tout cette idée.
==Tentative de recolonisation et la voie vers l’indépendance==
• De nouveaux événements européens changent la donne -> Joao réussit à expulser les forces françaises
• Le Prince héritier Dom Pedro reste au Brésil, mais il ne satisfait pas les élites portugaises. Le sys pol qu'il envisage : fragmentation du Brésil, chaque province directement controlée par Lisbonne. Demande le retour de Joao, capture Pedro et lui rassemble ses propres forces. General portugais n'ose quand même pas attaqué le prince. Don Pedro reste au brésil, avec l'accord de son pere il decide de declarer l'indéependance du brésil. Convoque assemblée legislative et constitutiante.s
• Dès 1809, les Portugais demandent le retour de João VI
• Plans pour le rétablissement des relations coloniales, les élites portugaises veulent continuer l'exploitation coloniale, que la politique économique reste la même qu'avant la fuite. 
• Retour de João VI au Portugal en 1821, fait le voyage.
• Janvier 1822 : Tensions
• 7 septembre 1822 : Déclaration de l’indépendance du Brésil, voie très différente vers l'indépednance
==Les premiers pas du Brésil indépendant==
• Faible résistance des troupes portugaises
• A peine 3 mois après déclaration d'indépendance, Don Pedro est couronné Empereur du Brésil, Pedro I do Brasil,
• Reconnaissance diplomatique (Etats-Unis en 1824, Portugal en 1825)  Le Portugal reconnait cette nouvelle nation assez rapidement, en 1825. USA reconnait aussi en 1824, les autres nations établissent des liens diplomatiques.
• Stabilité sociale ne permet pas aux esclaves d'améliorer leurs positions.
=Les guerres d’indépendance en Amérique espagnole=
    • Les premiers mouvements dans la périphérie de l’Empire colonial :
• Caracas (1811)
• Bogotà
• Buenos Aires
• Santiago
-> dénominateur commun = prennent tous le pouvoir sous le nom de Ferdinand VII. Bcp n'ont pas les ressources et n'arrivent pas à garder le pouvoir. Qd Ferdinand retourne au pouvoir, reconquête royaliste.
• Le cas du Mexique
Cas à part. Les espagnoles sont en conflit avec les créoles qui dominent l'assemblée locale, qui dépose le pouvoir et reconnait Ferdinand. Mais le mouvement d'autonomie locale est bientôt dépassé par le mouvement de Miguel Hidalgo, qui lance un cri “vive la vierge de Guadaloupe, mort aux espagnols” -> provoque l'insurrection métis et indienne, clairement anticoloniale et menace d'emporter l'ordre social. Hidalgo qui a vu la souffrance des masses prend pourtant peur de sa puissance, et il n'ose pas prendre la ville de Mexico quand il aurait eu la possibilité de le faire. L'armée royaliste le fait exécuter en 1811. les soulevements continuent. Deux ans plus tard, la révolte semble succomber. Le Mexique devient indépendant quand la révolution libérale triomphe en 20. Les élites créoles et les officiers ne veulent pas accepter une constitution libérale, ils choisissent indépendance. Les créoles se mettent d'accord avec les chef rebelles, commencent a que Mex devient indépendant. Elite créole et rebelle. Dernier vice roi espagnol reconnait indépendance du pays.
• Reconquête royaliste, 1814-1819
• Reconquête patriote, indépendantiste 1818-1825
'''
Les grands libérateurs: Simon Bolívar et José San Martín'''
->photo, on entre dans l'époque moderne,
Labataille de Maipú (Chili), avril 1818
->10 000 prsns engagés, royalistes, 2000 soldats perdus. Patriotesgagnent la bataille, prennent des prisonniers.
Leprocessus de l’indépendance
=Down from Colonialism : les conséquences politiques, économiques, et sociales des guerres d’indépendance=
• Changements politiques au regard des réalités sociales et économiques
    Les indépendances politiques ont des résultats positifs notables. Les indépendances sont souvent suivies par d'autres changements tel que l'abolition des titres de noblesse, l'abolition de la Sainte Inquisition etc. Mais pour beaucoup de gens, ces changements n'ont malheureusement pas de grandes importances, car la structure sociale ne bouge pas. L'élite créole n'a nulle intention de changer l'ordre social de façon radicale.
• Constitutions républicaines et libérales
• L’élite créole reste à la tête de la société. Elle vise à remplacer les Espagnols et à maintenir les structures sociales. Hidalgo est le seul à mobiliser les créoles, les indigènes etc. Ce que veut l'élite, c'est simplement remplacer les espagnols pour mieux poursuivre leur but. Ils visent à maintenir le sys social existant et l'éco basée sur les matières premières exportées dans les marchés assez lointains. Pour maintenir ce sys éco, le sys agri doit rester le même, càd de grandes exploitations où l'on travaille dans des conditions serviles. Il n'y a pas de réformes agraires ni de redistribution des terres. Quelques officiers militaires mulâtres ou mestizos gagnent des propriétés comme recompensation mais une fois qu'ils ont été assimilés à l'élite ils oublient très vute le sort de leur groupe d'origine. La possibilité d'avance sociale reste limitée.
• L'Espagne elle ne reconnait pas l'indépendance, la première = Mexique en 1836, plus de 10 ans après l'indépendance factuelle. Le fait qu'ils n'ont pas de statut diplomatique ont un effet. Dans cet effort de guerre d'indépendance, les créoles n'ont pas d'aide de l'extérieur. Le fait de n'avoir eu aucune aide des USA est une grosse déception pour l'Amérique latine qui pensait que les américains du Nord, vu leur situation parallèle en 76, allaient envoyer un support, mais ça ne c'est pas fait. Elle gagne donc seule son indépendance avec une population assez désunie. Conflit armé, opposition d'une région à l'autre, division des familles etc
• Des ressources investies dans la destruction des facteurs productifs
Les mines, qui sont très importantes pour l'économie sont totalement négligées pendant l'indépendance, elles sont inondées etc et certaines ne seront jamais récupérées.
• Les infrastructures ont souffert des conflits. Au moment de l'indépendance, les pays ont été brutalisés par une longue guerre, ce qui n'est pas la meilleure des conditions pour bâtir un pays indépendant. La destruction des routes et des ponts a des effets graves. Mexique se trouve dans une situation où la ville de Mexico par ex a de gros problèmes = les produits agricoles venant des montagnes autour de Mexico ne peuvent pas arriver à cause de l'infrastructure détruite. Les blés provenant des USA sont meilleur marché que les mexicains justement à cause de ça. Première moitié XIXe -> stagnation de l'éco, ce qui veut aussi dire qu'on ne peut pas récolter d'impôts, et que le gov n'a donc pas d'argent et ne peut pas redistribuer. Lorsque la redistribution ne se fait pas, le gouvernement est alors impopulaire. La crise éco encourage l'instabilité politique de la période post-indépendance.
'''
Le Mexique et les États-Unis en 1800'''
->En 1800, la Nouvelle Espagne est bcp plus grande que les USA qui sont indépendants. En plus d'être grande, la Nouvelle Espagne a une éco qui marche, des mines d'argent dans la région nord qui apportent des revenus etc. En 1800, Nouvelle Esp à le Mexique d'ajd + Californie Floride Louisiane Texas. 3 ans plus tard, perte territoire. Les premières pertes territoriales mexicaines ne sont pas si graves caril lui reste encore bcp de territoire.
Le traumatisme de l'indépendance se voit bien, non slmt dans la géographie, mais aussi dans sa démographie. 1810, les 2 pays ont 6 millions d'habitants, les USA augmentent très rapidement,augmentation naturelle mais aussi immigration, européens voient les USA la ou on possibilité éco etc. Pas le cas pour le Mexique.
XIXe,en 100 ans, Mexique arrive à faire un peu plus que doubler sa pop.Croissance très lente. Aussi à cause de la guerre d'indépendance,perdu 10% de sa population avec guerre, puis instabilité politique,prblm eco etc qui laissent des traces + croissance très lente. Même si agriculture en soit peut démarrer assez rapidement quand la violence cesse, incertitude laisse trace.
'''La fragmentation de l’Amérique latine'''
L'Amérique latine qui était auparavant unie se retrouve désormais fragmérée.
• 1825: Toutes les parties continentales de l’empire espagnol sont libérées – Seuls Cuba et Puerto Rico restent des colonies de la couronne espagnole. Les régimes sont trop esclavagistes pour que l'on ose un quelconque mvmt contre la couronne.
• Problème de gouvernance face à une infrastructure non-existante
Très difficile de former une seule nation, surtout avec les transports et moyens de communication pas vrmt existant. 
• Orientation vers le monde outre-Atlantique
Les voies de communication qui existent sont presque toutes dirigées vers l'outre mer. UK qui assiste à la reconstruction du commerce, aide en apportant du capital pour  reconstruire. Les nouveaux pays maintiennent l'idée que le marché sur lequel il faut se concentrer est extérieur : l'Europe, USA etc.O rientation vers l'exportation. Uk aide à maintenir une infrastructure justement pour maintenir l'exportation.
• Fragmentation politique d’après les divisions administratives coloniales
          • Nouvelle Grenade – Gran Colombia – Venezuela/Colombia/Ecuador
          • La Fédération de l’Amérique centrale se divise, et désintégration dans les petites républiques: costa rica panama etc.
Ne sentent pas le besoin de maintenir une union, alors se fragmente, d'abord le long des frontières administratives coloniales (vice royauté = rio de la plata, pérou etc) et même à l'intérieur de la vice royauté, unité plus petite. La fragmentation va continuer. Nouvelle Grenade par exemple veut d'abord rester unie avec la Grande Colombie, mais l'élite trouve qu'il y a plus d'inconvénients à gouverner un territoire si vaste avec des moyens si limités. Elle se divisera alors en 3 : Equateur, Venezuela et Colombie.
Le Chili se sépare du Pérou, puis le Haut Pérou se transforme en Bolivie. Fragmentation qui laisse des pays plus petit qu'avant.
'''Libéraux,conservateurs et le problème de la légitimité politique dans les jeunes républiques'''
• Transition brutale de la monarchie à la république
la rupture avec le régime colonial est traumatisante pour beaucoup. Ds la tradition politique ibérienne, le pouvoir et l'autorité réside dans la figure du monarche. Seul le monarche a le pouvoir de dominer les institutions comme l'église, l'armée, la cour de justice et la corporation de la sté coloniale. C'est le roi qui maintient en équilibre tout ça. Fonctionnait bien, idée de règne héréditaire complètement acceptée.
• Les constitutions libérales
Mais après 1825, l'idée des gouvernements représentatif et de souveraineté populaire émerge. L'idée circule parmi quelques élites créoles. On voit des pays indépendants, sans roi espagnole, et les élites creoles doivent maintenant trouver d'autres fondations pour construire le système. Les créoles se tournent vers le modèle USA et Europe. Les premiers gouvernements, d'une façon idéaliste, adoptent de belles constitutions libérales (Bolivar) =
              • Individus avec leurs droits naturels
      • Egalité devant la loi
      • La notion du citoyen et du contrat social est fortifiée
Les membres des élites créoles essayent vrmt de suivre le modèle de ce qu'ils admirent : USA FR etc. Ils sont aussi attirés par ces modèles à cause de leur réussite eco, pour ça qu'on essaye de les mimer. Ils veulent institutionnaliser une vision plus rationnelle et libérale. Pendant les 1eres années, les élites patriotes indépendantes constituent des institutions.
'''
L’adaptation à la réalité du terrain'''
• Tendance à des constitutions plus centralistes, avec des gouvernements plus forts, mais toujours avec des constitutions. La tendance à la centralisation continue jusqu'au milieu du 19e. Les constitutions écrites et promulguées ne sont pas suffisantes pour renforcer l'ordre.
• Le problème de la militarisation de la société après quinze ans de guerre : Les «caudillos»
Ce sont des hommes militaires qui peuvent eux même facilement mobiliser des troupes d'hommes. Basé dans les provinces, le caudillo joue un rôle important dans la vie politique, il n'est pas élu et son pouvoir est presque militaire.
Le gouvernement change de main assez souvent, ce qui prolonge la faiblesse et l'inefficacité. Au Mexique : 48 changements de 1825 et 55. On ne peut pas faire grand chose si la politique bascule tout le temps. Il n'y a pas de respect pour la provenance idéaliste des constitutions. On utilise des manoeuvres extra-légales, la violence et l'armée pour accéder aupouvoir. Ce sont des éléments communs à la politique. Une grande partie des conflits s'expliquent par de simple affrontement pour lepouvoir. Beaucoup d'hommes d'élites ont une expérience militaire depuis la guerre. Vers 1840, les disputes deviennent tout de mêmeplus politique et les élites se regroupent autour de 2 pôles idéologiques : les libéraux et les conservateurs.
'''
A qui profitent les nouveaux systèmes politiques ?'''
• Le système social reste oligarchique ou même dictatorial sous une façade moderne, mais il ne peut pas vraiment cacher la réalité des pouvoirs oligarchiques voir même dictatoriaux.
• Pour les communautés rurales et indigènes, la «nation» est un concept inconnu. La loyauté ne s’observe qu’à l’échelle locale
Le processus de constitution des nvx pays n'affectent pas la majorité. Les indigènes du Sud du Mexique notamment ne comprennent pas de quel pays ils viennent : je suis de telle ou telle tribu, mais le concept de nation reste très abstrait car séparé de l'expérience de tous les jours des hommes et des femmes qui y habitent.
• La politique elle-même début 19e n'occupe pas les masses. Le système politique est élitiste :
    • Suffrage sélectif (qualification par profession, patrimoine, état-civil) pour la majorité des pays. Un minimum de revenu ou une certaine profession. Les agriculteurs sont exclus du droit de vote. Reste donc dans les mains des élites.
    • Droit de vote sévèrement limité : seuls 5 à 10% des hommes peuvent voter.
'''
L’État, l’Église, le marché : les clivages s’accentuent'''
• Clivages idéologiques et sociaux
'''Conservateurs :''' Fréquemment monarchistes, ils souhaitent un gouvernement fort et centralisé, et une société corporative. Ils défendent la position privilégiée de l’Eglise, et s’opposent aux libertés individuelles. C'est une aristocratie foncière, le clergé ou les grands marchands. Veulent maintenir un gouvernement fort et centralisé. Ce qui les intéresse, la position privilégiée de l'Eglise par ex qui a le monopole sur l'éducation et les impôts des indigènes. Se méfient des idées comme la liberté d'expression, de presse ou de religion. Veulent sauver ce qu'ils peuvent du vieil ordre colonial, certains songent même à rétablir la monarchie.
'''Libéraux''' : Fréquemment fédéralistes, ils préfèrent une forme décentralisée du gouvernement. Ils prônent des droits individuels (dans certaines limites) et le contrôle laïque de l’éducation. Ils demandent la fin des privilèges du clergé (confiscation du patrimoine de l'église) et des militaires. Les radicaux demandent en outre l’abolition de l’esclavage, la dissolution des convents, et la confiscation des propriétés de l’Eglise. Veulent rompre avec la structure monarchique, veulent refaire le système, préfère une forme fédérale de gouvernement. Libéralisme surtout parmi les propriétaires des provinces éloignées de la source de pouvoir, le fédéralisme les attire donc (petits marchands, artisants etc, couches plus basse)
'''Les libéraux, les conservateurs, et les masses'''
• Les problèmes des indigènes et des métis ne sont pas prioritaires,ni les uns ni les autres  ne sont concernés par le prblm indigène et noir.
• Pour les libéraux :
• Impatience avec le «retard» des indigènes et la propriété collective de la terre 
le retard supposé est surtout dû à l'organisation sociale et économique. Maintenir les terres dans une forme collective est pour les libéraux un obstacle au progrès
• Division des terrains communautaires par la loi-> veulent donc diviser les terres communautaires et arriver le plus vite que possible au capitalisme.
• Conservateurs:
        • Se disent «paternalistes» envers les indigènes, ils trouvent du soutien parmi les villages indigènes qui craignent le libéralisme,parce qu'une fois qu'on leur aura pris leurs terres, ce sont les marchands de la capitale qui vont se les accaparer et ils se verront sans rien.
=Références=
=Notes=
<references/>
<references/>


<vote type=1 />
[[Category:Corinne Pernet]]
 
 
[[Category:histoire]]
[[Category:histoire]]
[[Category:relations internationales]] 
[[Category:2014]]
[[Category:2015]]

Version actuelle datée du 17 septembre 2015 à 00:02

Une voie distincte : l’indépendance du Brésil[modifier | modifier le wikicode]

Formation et maillage du territoire[1]

La colonisation du Brésil est plus lente que dans les pays espagnols. Les plantations de sucre sont les plus importantes de l’économie coloniale après 1650. La production du sucre a comme conséquence l’établissement d’une société des plantations. On pratique la monoculture à grande échelle et c’est l’esclavage qui fournit la main-d’œuvre. Il y a peu de diversification dans cette phase de l’économie brésilienne.

À la fin du XVIIème siècle, en 1695, on trouve finalement de l’or dans le sud-ouest du pays et cela marque le début du cycle des mines pour le Brésil. Afin d’exploiter les mines d’or, les planteurs se déplacent vers le sud avec leurs esclaves, il y a aussi de nouveaux colons qui arrivent d’Europe. Sont aussi découvert des diamants, et la couronne commence à avoir du mal à garder le contrôle de la production et de l’exportation. Ce cycle minéral ne dure pas très longtemps. Après 1760 les gisements d’or et de diamants commencent à être épuisés. En dépit de cela, le centre du pouvoir dans la colonie a déjà bougé, comme le montre l’établissement d’une capitale vice-royal à Rio de Janeiro en 1763. Autour de Rio et de Sao Paulo on essaie de mieux exploiter le potentiel agricole. Au sud, l’élevage des bœufs devient important.

Rio est définie comme capitale grâce à sa proximité avec les mines d’or et que c’est important que le pouvoir soit dans le port où les navires arrivent et où l’or et les diamants sortent du pays, afin de mieux contrôler la contrebande.

Avec tous ces changements, le Brésil compte en 1800 plus d’habitants et dispose d’une économie plus importante que le Portugal.

Maîtres et esclaves au Brésil[modifier | modifier le wikicode]

L’institution la plus importante reste l’esclavage. On a d’abord la société de plantation dans le nord-est après cela passe vers le sud. Comme pour l’Amérique espagnole, on peut observer un souci du maintien des distinctions ethniques dans les colonies. Similairement à l’Amérique espagnole, les métisses deviennent un groupe de plus en plus grand et la ligne entre les blancs et les noirs ne peut pas en principe être maintenue. Dans les mariages dans les familles de l’élite, il y a seulement la race « pure et blanche » qui peut être considérée comme prétendante. Il y a pourtant certaines réalités démographiques, ce métissage magistral existe due à la faible proportion de femmes blanches dans la colonie et aussi à cause du pouvoir despotique des planteurs portugais qui font avec leurs esclaves indigènes et surtout africaines ce qu’ils veulent. La combinaison africaine / portugaise est la plus fréquente alors qu’il n’y a pas beaucoup d’enfants indigènes/portugais ou indigènes / africains. À partir de 1755; on officialise les mariages entre portugais et indigènes, blancs et noirs.

C’est une société où la catégorie race est très importante. Les enfants nés des unions entre des colons et des esclaves on des destins très variés. Les pères quelques fois ont des relations bienveillantes avec leurs enfants, leurs donnent des propriétés, fournissent éducation et/ou postes. Une stricte séparation raciale n’est inévitablement plus possible. Au XVIIIème siècle, les personnes dans l’armé, dans la bureaucratie ou parmi les commerçants semblent très basanées aux yeux des observateurs européens. Au Brésil, on classe les individus selon leur couleur de peau ainsi que en fonction de leur position économique et sociale. C’est ce second aspect qui est très particulier au Brésil et un peu en Amérique centrale, cette idée que la position économique et sociale détermine la perception de la race.

Exemple : la fonction, la position « blanchit » la personne.

L’esclavage a eu des conséquences profondes sur l’organisation sociale (relations très asymétriques entre les blancs et les noirs) et cette institution a aussi encouragé des attitudes étranges vis-à-vis du travail manuel, qui ont eu un impact sur le développement économique du Brésil. L’identification du travail manuel à l’esclavage impose des limites aux occupations qui peuvent accepter les hommes libres qu’ils soient des blancs ou des métis (contraste avec l’Amérique du Nord, les farmers qui travaillent avec leurs mains).

Les réformes de Pombal[modifier | modifier le wikicode]

Le marquis de Pombal

Comparables aux réformes bourboniennes car elles aussi visent à encourager le commerce tout en contrôlant mieux les exportations, en augmentant les recettes. Ces réformes s’accompagnent du déplacement de la capitale de Salvador à Rio (nécessaire pour mieux contrôler le commerce de l’or et du diamant). Résistances et conspirations contre la couronne mais sans la présence de mouvements forts pour l’émancipation car (surtout à la fin du XVIIIème siècle) on hésite beaucoup suite aux rapports que le Brésil reçoit de la révolution d’haïtienn.

La révolution d’Haïti[modifier | modifier le wikicode]

Incendie de la Plaine du Cap - "massacre des Blancs par les Noirs"

Auparavant Saint-Domingue, c’était la plus grande colonie qui enrichissait la France (Nantes et Bordeaux) grâce au régime impitoyable des plantations de sucre. Suite à la révolution française de 1789, les hommes libres de couleur commencent à revendiquer l’égalité des droits avec les blancs. Paris refuse en 1790 de donner les mêmes droits. Les libres de couleurs se révoltent et une année plus tard, les esclaves suivent l’exemple en demandant l’abolition de l’esclavage. Les Français, ne sachant plus quoi faire, acceptent l’abolition en 1794 et la nouvelle fait le tour du monde assez rapidement.

Les Brésiliens n’en sont pas ravis (Noirs qui agressent des familles blanches en représailles) car ils ont été témoins de beaucoup de soulèvement d’esclaves dans les plantations de sucre au s du XVIIIème siècle. Il existe donc une peur des révoltes et l’instauration des « quilombos » qui sont des communautés d’esclaves qui ont échappés à leur maîtres. Le Brésil en 1800 pense avoir besoin des esclaves et ne peut imaginer son développement économique autrement (sur 3 millions d’habitants, à peu près un tiers sont des esclaves africains).

C’est pourquoi les colons portugais, malgré le fait qu’ils ne soient pas forcément heureux avec les réformes du Marquis de Pombal, ne désirent pas créer d’instabilités politiques et sociales. Après 1800 ils importent même plus d’esclaves afin de profiter de la baisse de production du sucre haïtien. Ils n’ont donc aucun intérêt à déstabiliser cette organisation esclavagiste avec un mouvement politique indépendantiste car il est fondamental de maintenir l’ordre social.

L’invasion napoléonienne et la fuite de la cour portugaise[modifier | modifier le wikicode]

La famille royale de Portugal se préparant à partir pour le Brésil

Les troupes de Napoléon envahissent la péninsule ibérique en 1807 mais la cour Portugaise organise sa fuite avec l’aide des Anglais vers le Brésil le jour même. Des milliers de Portugais partent donc vers le Brésil. Rio de Janeiro devient donc la capitale de l’empire colonial portugais et le Brésil à ce moment perd son statut colonial car il fait maintenant partie du « Royaume Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves ».

Lorsque la cour arrive à Rio en janvier 1806 elle constate pas mal de défauts → pas de presse à imprimer, pas d’universités, pas de commerce (sauf avec le Portugal). On désir adapter Rio à la dignité de la cour. Installation d’une manufacture de porcelaine dans les sous-sols du palais, début du premier journal (Gazeta do Rio de Janeiro). Dans le domaine économique, la cour impose la modernification ainsi que la diversification et décide d’abroger les lois qui ont interdit l’établissement des industries au Brésil et bientôt on va avoir une production des manufactures locales. La couronne décide aussi d’ouvrir les ports brésiliens au commerce avec les alliés (contre Napoléon), et surtout les Anglais.

Pour les Brésiliens les conséquences de cette ouverture sont mixtes. Ils n’apprécient pas beaucoup le rôle dominant qu’ont les Anglais qui posent des conditions pour leur aide. En 1808, les Anglais commencent déjà à mettre la pression au Brésil pour l’abolition de la traite d’esclaves. Le roi a donc du faire des promesses, ce qui a fortement déplût aux élites créoles.

Tentative de recolonisation et la voie vers l’indépendance[modifier | modifier le wikicode]

Tableau de Simplício Rodrigues de Sá, vers 1830.

Tentative de recolonisation par le Portugal et c’est encore une fois les évènements européens qui changent le jeu. Les « loyalistes » du roi du Portugal réussissent à expulser les troupes françaises. Deux ans plus tard, en 1809, les élites demandent donc le retour de Joao VI afin de continuer l’exploitation coloniale du Brésil. Désir d’un retour au status quo ante avant l’arrivée des troupes françaises. Le roi retourne au Portugal en 1821 mais laisse son héritier Dom Pedro à Rio, ce qui ne satisfait pas les élites qui veulent que chaque province soit dirigée par Lisbonne. Elles demandent donc le retour de Dom Pedro, envoient une flotte ainsi qu’un général afin de la capturer. C’est là que Dom Pedro résiste aux pressions de l’élite, regroupe ses propres forces et reste donc au Brésil avec l’accord de son père. Il décide tout seul de déclarer l’indépendance du Brésil le 7 septembre 1822.

Indépendance assez différente, pas de fortes résistances de la part des troupes portugaises après la déclaration. Reconnaissance par le Portugal en 1825, suivie par le début de relations diplomatiques avec les autres monarchies européennes. Il n’y a pas de grand basculement des structures sociales, pas d’instabilité sociale qui permettrait aux couches sociales inférieures d’améliorer leurs conditions. C’est donc finalement un processus d’indépendance moins coûteux que celui des Espagnoles.

Les guerres d’indépendance en Amérique espagnole[modifier | modifier le wikicode]

Les forces locales prennent le pouvoir en mai 1810 à Buenos Aires, la capitale de la vice-royauté de Rio de la Plata qui est fondée très tard pendant les réformes bourboniennes. A Caracas une junte prend le pouvoir en 1811. L’assemblée se déclare fidèle à Ferdinand VII mais un congrès déclare l’indépendance. A Bogota et à Santiago les mêmes situations se répètent. Pourquoi ces endroits ? Ces lieux sont toutes des villes qui sont périphériques, n’étant pas dans le centre du pouvoir espagnol (Lima & Mexico).

Il y a donc dans ces endroits des gens qui prennent le pouvoir et qui veulent gouverner, au nom de Ferdinand ou pas mais beaucoup de ces gens n’ont pas les ressources. Après 1814 lorsque Ferdinand revient au pouvoir en Espagne se passe alors la reconquête royaliste qui reprend le pouvoir dans tout ces endroits sauf en Argentine.

Le cas du Mexique est un peu à part, les Espagnoles entrent en conflit avec les Créoles qui dominent les assemblées locales et les Créoles déposent le vice-roi et se déclarent loyales à Ferdinand VI. Ce mouvement d’autonomie locale (la capture du Roi par les Français) est bientôt dépassé par le soulèvement du curé de Dolores, Miguel Hidalgo qui lance l’appel « Vive la Vierge de Guadalupe, Mort aux Espagnols ». C’est très important car c’était une insurrection métisse et Indienne, une insurrection anticoloniale qui menace d’emporter l’ordre social. Mais même Hidalgo a peur des masses qu’il a soulevé et n’ose pas prendre la ville de Mexico quand il a la possibilité de le faire. Les élites créoles et espagnoles s’unissent contre cette révolte et l’armée royaliste écrase les rebelles et fait exécuter Hidalgo en 1811. Les soulèvements continuent, il y a même un autre curé métis, Morelos, qui prononce l’indépendance du Mexique mais deux ans plus tard la révolte semble succomber. Le cas du Mexique est vraiment spécial car il devient indépendant après que la Révolution libérale triomphe en Espagne en 1820. Les élites créoles et les officiers ne veulent pas accepter des constitutions libérales qui menacent l’ordre social de la colonie et choisissent donc le camp de l’indépendance et en février 1821, les créoles se mettent d’accord avec les derniers chefs rebelles et le Mexique devient alors indépendant.

Down from Colonialism : les conséquences politiques économiques et sociales des guerres d’indépendance[modifier | modifier le wikicode]

Le processus d’indépendance est vraiment un jeu compliqué de va-et-vient, qui aura duré plus de 15 ans. Pour beaucoup de gens dans les colonies ces changements sociaux ne sont pas si importants. Les élites créoles ne visent pas à changer les structures sociales instaurées mais à juste remplacer les Espagnoles. Une vie basée sur exploitation des matières premières et des produits alimentaires et à exporter en A.N ou en Europe et donc le système agricole ne doit pas changer afin de préserver l’ordre économique, on retrouve donc de grandes exploitations où les indigènes, les mestizos se retrouvent dans des conditions assez serviles. Il n’y a pendant le processus d’indépendance ni réforme agraire ni redistribution des terres, c’est à dire que les grands domaines espagnols passent aux mains des élites créoles. Il y a cependant encore quelques officiers militaires d’origine métis qui reçoivent des propriétés et sont donc assimilé à l’élite et finissent par oublier le sort de leur groupe d’origine. Même si l’on a des constitutions républicaines et libérales, il n’y a pas de changements structurels et économiques dans la société et cela favorise aussi la permanence des valeurs aristocratique dans la société.

Il faut prendre en compte la durée de ces processus d’indépendance (15 ans) afin de mieux comprendre les conséquences qui ont été engendrées. L’Espagne ne reconnaîtra pas l’indépendance de ses colonies avant l’année 1836 pour le Mexique, càd 10 ans après l’indépendance factuelle. Le fait qu’ils ne reçoivent pas de reconnaissance diplomatique joue aussi sur les conséquences. Pendant ces guerres, les forces créoles reçoivent peu d’aide extérieure et cela a d’ailleurs été une grosse déception car ils pensaient que les Américains allaient les aider. L’Amérique latin gagne donc seule son indépendance avec une population assez désunie. Le conflit est amer, il oppose des régions les unes aux autres et il divise des familles. Perte économique très grande suite aux campagnes militaires : hommes, chevaux, ressources. L’argent investit dans le militaire participe à la destruction des infrastructures. Les mines qui étaient si importantes pendant la période coloniale en prennent un coup, et certaines ne reprennent jamais la production. Au moment de l’indépendance, l’A.L est épuisée, ce ne sont donc pas les meilleures conditions pour construire des pays indépendants.

Comparaison depuis les années 1800 entre les États-Unis et la Nouvelle-Espagne[modifier | modifier le wikicode]

Au début, la Nouvelle-Espagne est plus grande que les États-Unis et possède une économie de mines d’argent. Le Mexique a pourtant eu du mal à se remettre de ces 15 années de guerres. Le traumatisme de l’indépendance se voit non seulement dans la géographie mais aussi dans la démographie du pays. Alors que les États-Unis augmentent leur population (naturellement et immigration), ce n’est pas le cas du Mexique qui perd d’ailleurs près de 10% de sa population durant la guerre. Les conséquences économiques ont eu pour effet de ralentir la croissance du pays. L’incertitude a laissé des traces ainsi que la destruction des infrastructures (ponts, routes) qui empêchent les blés mexicains d’être correctement importés à Mexico. On observe donc une stagnation économique, une absence d’impôts, un gouvernement pauvre qui ne peut rien distribuer et donc non populaire, ce qui encourage donc l’instabilité politique de la période postindépendance.

La fragmentation de l’Amérique latine[modifier | modifier le wikicode]

On observe une certaine fragmentation d’une région qui auparavant était divisée entre deux vice-royautés. En 1825 les régions continentales de l’empire espagnol se sont émancipées (sauf Cuba et Porto Rico car le régime de l’esclavage était trop important). Il était impossible de créer une seule nation hispano-americana (manque de transports, communications, etc.) Les nouvelles républiques ne ressentent pas le besoin de devenir une grande nation. La Nouvelle-Grenade et la Gran Colombie veulent rester unies ce qui est finalement rejeté car le terrain est jugé trop vaste pour peu de moyens. Elles se diviseront alors en 3 : Equateur, Venezuela et Colombie. Le Chili se sépare du Pérou, puis le Haut Pérou se transforme en Bolivie. C’est donc une fragmentation qui laisse des pays plus petits qu'avant. Pour les dirigeants politiques, établir la légitimité est l’un des problèmes les plus urgents et les plus graves après l’indépendance. La transition brutale de la monarchie à la république, la rupture avec le régime colonial reste traumatisante pour beaucoup d’Américains. Dans la tradition politique ibérique, la figure du souverain reste celle du gouvernement et cela était même accepté par les indigènes. Après 1825 on a les idées des gouvernements représentatifs et de souveraineté populaire qui circulent parmi l’élite créole. On voit des pays indépendants, sans roi espagnol, et les élites doivent maintenant trouver d'autres fondations pour construire le système. Ils se tournent vers le modèle des États-Unis et l’Europe afin de suivre le modèle des pays qu’ils aiment le plus. D’ailleurs ils pensent que le succès économique est lié au modèle politique. Ils essaient d’instaurer des valeurs plus rationnelles et libérales. Problème de la légitimation du pouvoir qui passe par des constitutions, ce qui n’est pas très concret pour la population surtout dans une période de crise. Les leaders politiques commencent à adapter leurs convictions aux réalités du terrain. Pour éviter les conflits entre créoles les dirigeants commencent à centraliser un peu plus le constitutions et à renforcer leur gouvernement jusqu’au milieu du XIXème siècle.

Caudillo : homme militaire qui a un nombre d’hommes à mobiliser et qui joue un rôle important dans la vie politique (pouvoir presque militaire mais pas élu). Les gouvernements changent assez souvent de mains ce qui prolonge la faiblesse et l’incapacité des gouvernement (exemple, entre 1825 et 1855 : 48 changements de gouvernements au Mexique). La violence et l’intervention de l’armée deviennent communes dans la conception du politique. Plusieurs décennies après les indépendances, beaucoup de conflits s’expliquent par des luttes de pouvoir. On voit que vers 1840 les disputes deviennent plus politiques et s’enclavent dans deux groupes distincts : les libéraux et les conservateurs.

À qui profite(nt) les nouveaux systèmes politiques  ?[modifier | modifier le wikicode]

Cette façade de constitutions et de républiques ne peut pas cacher la réalité oligarchique ou même dictatoriale des systèmes sociaux. Le concept de nation reste abstrait aux indigènes et la loyauté et le patriotisme s’observe plus à l’échelle locale. La politique elle-même au début du XIXème siècle n’occupe pas les masses. Le droit de vote est sévèrement restreint. Il est pout les hommes libres avec un minimum de propriétés. C’est typiquement de 5 à 10 % des hommes qui sont qualifiés à voter. C’est encore plus restreint pour se faire élire. Le concept de nation s’est enraciné très lentement.

L’État, l’Eglise, le marché : les clivages s’accentuent[modifier | modifier le wikicode]

Clivages idéologiques qui amènent à des conflits assez amers. Les conservateurs comme ceux qui ont été les plus proches du pouvoir pendant la période coloniale (l’aristocratie foncière, le haut clergé et quelques grands marchants). Les conservateurs veulent maintenir un gouvernement fort et centralisé. Ils s’intéressent à la position privilégiée de l’Eglise (exemple : droit aux impôts des indigène, l’influence sur l’éducation). Conservateurs se méfient des libertés individuelles, de la presse, etc.

Les libéraux ont une vision qui veut rompre avec la structure monarchique coloniale. Ils ont le désir de refaire leur pays et les plus radicaux désirent imiter les États-Unis avec une classe moyenne dynamique. Ils préfèrent la forme fédérale des gouvernements et l’approche laïque de l’enseignement déterminé par l’Etat. Ils demandent la fin des privilèges pour le clergé et les militaires. Demandent aussi la confiscation du patrimoine de l’Eglise. Le libéralisme est populaire chez les avocats, les marchands, les artisans et donc les couches un peu plus basses.

Les libéraux, les conservateurs et les masses[modifier | modifier le wikicode]

Au fond, personne ne soucie des indigènes ou des noirs. Les libéraux s'impatientent du retard des indigènes et de la propriété collective de la terre qui est vue comme un obstacle. Les conservateurs se voient comme des paternalistes. Les indigènes se méfient du libéralisme et donc se rapproche un peu des conservateurs.

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Questions foncières et politiques de réforme agraire au Brésil par Ludivine Eloy, Pablo Sidersky et Jean Philippe Tonneau