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Basé sur un cours de Michel Oris<ref>[http://cigev.unige.ch/fr/team-cigev/oris/ Page personnelle de Michel Oris sur le site de l'Université de Genève]</ref><ref>[http://www.unige.ch/rectorat/home/vice-recteur-michel-oris/ Page du Vice-recteur Michel Oris sur le site l'Université de Genève]</ref><ref>[http://cigev.unige.ch/files/4114/3706/0157/cv_oris_fr_20150716.pdf CV de Michel Oris en français]</ref>
Basado en un curso de Michel Oris<ref>[https://cigev.unige.ch/institution/team/prof/michel-oris/ Page personnelle de Michel Oris sur le site de l'Université de Genève]</ref><ref>[http://cigev.unige.ch/files/4114/3706/0157/cv_oris_fr_20150716.pdf CV de Michel Oris en français]</ref>


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|[[Histoire économique et sociale de la globalisation, 16e-21e siècles]]
|[[Historia económica y social de la globalización, siglos XVI-XXI]]
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== El hambre ==
== El hambre ==
Jusqu'aux années 1960, la vision prédominante était que la faim constituait le principal facteur de mortalité au Moyen Âge. Cependant, cette perspective a évolué avec la reconnaissance de la nécessité de distinguer la disette de la famine. Si la famine était un événement catastrophique avec des conséquences mortelles massives, la disette était plutôt une occurrence courante dans la vie médiévale, marquée par des périodes de pénurie alimentaire plus modérées mais fréquentes. Dans des villes comme Florence, le cycle agricole était ponctué de périodes de disette presque rythmiques, avec des épisodes de pénurie alimentaire survenant environ tous les quatre ans. Ces épisodes étaient liés aux fluctuations de la production agricole et à la gestion des ressources céréalières. À la fin de chaque saison de récolte, la population se retrouvait devant un dilemme : consommer la production de l'année pour satisfaire les besoins immédiats ou en conserver une part pour ensemencer les champs pour la prochaine saison. Une année de disette pouvait survenir lorsque les récoltes étaient simplement suffisantes pour subvenir aux besoins immédiats de la population, sans pour autant permettre un excédent pour les réserves ou les semences futures. Cette situation précaire était exacerbée par le fait qu'il était impératif de réserver une portion des grains pour les semailles. L'insuffisance de la production signifiait alors que la population devait endurer une période de restrictions alimentaires, avec des rations diminuées jusqu'à la prochaine récolte, en espérant que celle-ci soit plus abondante. Ces périodes de disette ne menaient pas systématiquement à une mortalité de masse comme c'était le cas lors des famines, mais elles avaient néanmoins un impact considérable sur la santé et la longévité de la population. La malnutrition chronique affaiblissait la résistance aux maladies et pouvait augmenter indirectement la mortalité, en particulier chez les individus les plus vulnérables comme les enfants et les personnes âgées. Ainsi, la disette jouait son rôle dans le fragile équilibre démographique du Moyen Âge, façonnant subtilement la structure de la population médiévale.
Hasta la década de 1960, la opinión predominante era que el hambre era la principal causa de muerte en la Edad Media. Sin embargo, esta perspectiva cambió al reconocerse la necesidad de distinguir entre hambruna y carestía. Mientras que la hambruna era un acontecimiento catastrófico con consecuencias letales masivas, el hambre era un hecho común en la vida medieval, marcado por periodos más moderados pero frecuentes de escasez de alimentos. En ciudades como Florencia, el ciclo agrícola se veía salpicado por periodos casi rítmicos de hambruna, con episodios de escasez de alimentos cada cuatro años aproximadamente. Estos episodios estaban ligados a las fluctuaciones de la producción agrícola y a la gestión de los recursos cerealistas. Al final de cada temporada de cosecha, la población se enfrentaba a un dilema: consumir la producción del año para satisfacer las necesidades inmediatas o guardar una parte para sembrar los campos de la temporada siguiente. Podía producirse un año de hambruna cuando la cosecha era simplemente suficiente para satisfacer las necesidades inmediatas de la población, sin dejar un excedente para reservas o futuras siembras. Esta precaria situación se veía agravada por el hecho de que una parte del grano debía reservarse para la siembra. La producción insuficiente obligaba a la población a soportar un periodo de restricciones alimentarias, con raciones reducidas hasta la siguiente cosecha, a la espera de que ésta fuera más abundante. Estos periodos de escasez de alimentos no conducían sistemáticamente a una mortalidad masiva, como ocurría durante las hambrunas, pero sin embargo tenían un impacto considerable en la salud y la longevidad de la población. La malnutrición crónica debilitaba la resistencia a las enfermedades y podía aumentar indirectamente la mortalidad, sobre todo entre las personas más vulnerables, como los niños y los ancianos. De este modo, el hambre desempeñó su papel en el frágil equilibrio demográfico de la Edad Media, moldeando sutilmente la estructura de la población medieval.


La distinction entre famine et disette est cruciale pour comprendre les conditions de vie et les facteurs de mortalité au Moyen Âge. Alors que la disette se réfère à des périodes de pénurie alimentaire récurrentes et gérables jusqu'à un certain point, la famine désigne des crises alimentaires aiguës où les individus meurent de faim, souvent en résultat de récoltes dramatiquement insuffisantes causées par des catastrophes climatiques. Un exemple frappant est l'éruption d'un volcan islandais aux alentours de 1696, qui a déclenché un refroidissement climatique temporaire en Europe, parfois décrit comme un "mini âge glaciaire". Cet événement extrême a provoqué une réduction drastique des rendements agricoles, plongeant le continent dans des famines dévastatrices. En Finlande, cette période a été si tragique que près de 30% de la population a péri, soulignant l'extrême vulnérabilité des sociétés préindustrielles face aux aléas climatiques. À Florence, l'histoire démontre que bien que la disette était un visiteur régulier, avec des périodes difficiles tous les quatre ans environ, la famine était un fléau beaucoup plus sporadique, survenant tous les quarante ans en moyenne. Cette différence met en lumière une réalité importante : bien que la faim soit une compagne presque constante pour de nombreuses personnes à l'époque, la mort massive due à la famine était relativement rare. Ainsi, contrairement aux perceptions antérieures largement répandues jusqu'aux années 1960, la famine n'était pas la cause principale de la mortalité à l'époque médiévale. Les historiens ont révisé cette conception en reconnaissant que d'autres facteurs, tels que les épidémies et les conditions sanitaires précaires, jouaient un rôle beaucoup plus significatif dans la mortalité de masse. Cette compréhension nuancée aide à peindre un tableau plus précis de la vie et des défis auxquels étaient confrontées les populations du Moyen Âge.
La distinción entre hambruna y carestía es crucial para comprender las condiciones de vida y los factores de mortalidad en la Edad Media. Mientras que el hambre se refiere a periodos recurrentes de escasez de alimentos que eran manejables hasta cierto punto, la hambruna se refiere a crisis alimentarias agudas en las que la gente moría de hambre, a menudo como resultado de cosechas dramáticamente insuficientes causadas por desastres climáticos. Un ejemplo llamativo es la erupción de un volcán islandés hacia 1696, que desencadenó un enfriamiento climático temporal en Europa, descrito a veces como una "mini edad de hielo". Este acontecimiento extremo provocó una drástica reducción de los rendimientos agrícolas, sumiendo al continente en hambrunas devastadoras. En Finlandia, este periodo fue tan trágico que casi el 30% de la población pereció, lo que subraya la extrema vulnerabilidad de las sociedades preindustriales a los riesgos climáticos. En Florencia, la historia demuestra que mientras la escasez de alimentos era un visitante habitual, con períodos difíciles cada cuatro años aproximadamente, el hambre era un azote mucho más esporádico, que se producía cada cuarenta años por término medio. Esta diferencia pone de relieve un hecho importante: aunque el hambre era una compañía casi constante para muchas personas en aquella época, la muerte masiva por hambruna era relativamente rara. Así pues, contrariamente a lo que se creía hasta los años sesenta, el hambre no era la principal causa de muerte en la época medieval. Los historiadores han revisado esta opinión, reconociendo que otros factores, como las epidemias y las malas condiciones sanitarias, desempeñaron un papel mucho más importante en la mortalidad masiva. Esta comprensión matizada ayuda a dibujar una imagen más precisa de las vidas y los retos a los que se enfrentaba la gente en la Edad Media.


== Les guerres ==
== Las guerras ==


[[Fichier:Les actions de guerres en europe 1320 - 1750.png|vignette|300px]]
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Ce graphique indique le nombre d'actions de guerre en Europe sur une période de 430 ans, de 1320 à 1750. D'après la courbe, on peut observer que l'activité militaire a fluctué considérablement au cours de cette période, avec plusieurs pics qui pourraient correspondre à des périodes de conflits majeurs. Ces points culminants pourraient représenter des guerres d'envergure comme la Guerre de Cent Ans, les guerres d'Italie, les guerres de religion en France, la Guerre de Trente Ans, et les différents conflits impliquant les puissances européennes au XVIIe et début du XVIIIe siècle. La méthode de "somme triennale mobile" utilisée pour établir les données indique que les chiffres ont été lissés sur des périodes de trois ans pour donner une image plus claire des tendances, plutôt que de refléter les variations annuelles qui pourraient être plus chaotiques et moins représentatives des tendances à long terme. Il est important de noter que ce type de graphique historique permet aux chercheurs d'identifier des motifs et des cycles dans l'activité militaire et de les corréler avec d'autres événements historiques, économiques ou démographiques pour une meilleure compréhension des dynamiques historiques.
Este gráfico muestra el número de acciones bélicas en Europa durante un periodo de 430 años, de 1320 a 1750. De la curva se desprende que la actividad militar fluctuó considerablemente a lo largo de este periodo, con varios picos que podrían corresponder a periodos de grandes conflictos. Estos picos podrían representar guerras importantes como la Guerra de los Cien Años, las Guerras Italianas, las Guerras de Religión en Francia, la Guerra de los Treinta Años y los diversos conflictos en los que participaron las potencias europeas en el siglo XVII y principios del XVIII. El método de "suma trienal móvil" utilizado para compilar los datos indica que las cifras se han suavizado a lo largo de periodos trienales para ofrecer una imagen más clara de las tendencias, en lugar de reflejar las variaciones anuales, que pueden ser más caóticas y menos representativas de las tendencias a largo plazo. Es importante señalar que este tipo de gráficos históricos permite a los investigadores identificar patrones y ciclos en la actividad militar y correlacionarlos con otros acontecimientos históricos, económicos o demográficos para comprender mejor la dinámica histórica.


Durant le Moyen Âge et jusqu'à l'aube de la période moderne, les guerres ont constitué une réalité quasi-constante en Europe. Cependant, la nature de ces conflits a subi une transformation notable au fil des siècles, reflet d'évolutions politiques et sociales plus larges. Au XIVe siècle, le paysage conflictuel était dominé par de petites guerres féodales. Ces affrontements, souvent localisés, étaient principalement le fait de rivalités entre seigneurs pour le contrôle de terres ou le règlement de querelles de succession. Bien que ces escarmouches aient pu être violentes et destructrices au niveau local, elles n'étaient pas comparables en termes d'échelle ou de conséquences aux guerres qui allaient suivre. Avec la consolidation des États-nations et l'émergence de souverains cherchant à étendre leur pouvoir au-delà de leurs frontières traditionnelles, les XIVe et XVe siècles ont vu l'émergence de conflits d'une ampleur et d'une destructivité sans précédent. Ces nouvelles guerres d'État étaient menées par des armées permanentes plus importantes et mieux organisées, souvent soutenues par un complexe bureaucratique naissant. La guerre devint ainsi un instrument de politique nationale, avec des objectifs allant de la conquête territoriale à l'affirmation de la suprématie dynastique. L'impact de ces conflits sur la population civile était souvent indirect mais dévastateur. La logistique des armées étant encore primitive, l'intendance militaire reposait largement sur la réquisition et le pillage des ressources des régions traversées. Les armées en campagne prélevaient leur subsistance directement sur les économies locales, saisissant les récoltes et le bétail, détruisant les infrastructures, et propageant la famine et la maladie parmi les civils. La guerre devenait ainsi une calamité pour la population non combattante, la privant des moyens de subsistance nécessaires à sa survie. Ce n'était donc pas tant les combats eux-mêmes qui causaient le plus grand nombre de décès civils, mais plutôt l'effondrement des structures économiques locales dues aux besoins insatiables des armées. Cette forme de guerre alimentaire avait un impact démographique considérable, réduisant les populations non seulement par la violence directe, mais aussi en créant des conditions de vie précaires qui favorisaient la maladie et la mort. La guerre, dans ce contexte, était à la fois un moteur de destruction et un vecteur de crise démographique.
A lo largo de la Edad Media y hasta los albores de la Edad Moderna, las guerras fueron una realidad casi constante en Europa. Sin embargo, la naturaleza de estos conflictos cambió significativamente a lo largo de los siglos, reflejando una evolución política y social más amplia. En el siglo XIV, el panorama conflictivo estaba dominado por guerras feudales a pequeña escala. Estos enfrentamientos, a menudo localizados, eran principalmente el resultado de rivalidades entre señores por el control de la tierra o la resolución de disputas sucesorias. Aunque estas escaramuzas pudieron ser violentas y destructivas a nivel local, no eran comparables en escala o consecuencias a las guerras que vendrían después. Con la consolidación de los Estados-nación y la aparición de soberanos que pretendían extender su poder más allá de sus fronteras tradicionales, los siglos XIV y XV fueron testigos de la aparición de conflictos de una escala y una destructividad sin precedentes. Estas nuevas guerras estatales fueron libradas por ejércitos permanentes más numerosos y mejor organizados, a menudo apoyados por un floreciente complejo burocrático. La guerra se convirtió así en un instrumento de política nacional, con objetivos que iban desde la conquista territorial hasta la afirmación de la supremacía dinástica. El impacto de estos conflictos en la población civil fue a menudo indirecto pero devastador. Como la logística de los ejércitos era aún primitiva, la administración militar dependía en gran medida de la requisa y el saqueo de los recursos de las regiones que atravesaban. Los ejércitos en campaña obtenían su sustento directamente de las economías locales, apoderándose de cosechas y ganado, destruyendo infraestructuras y propagando el hambre y las enfermedades entre la población civil. La guerra se convirtió así en una calamidad para la población no combatiente, privándola de los medios de subsistencia que necesitaba para sobrevivir. No fueron tanto los combates en sí los que causaron el mayor número de muertes de civiles, sino más bien el colapso de las estructuras económicas locales debido a las insaciables necesidades de los ejércitos. Esta forma de guerra alimentaria tuvo un considerable impacto demográfico, reduciendo las poblaciones no sólo a través de la violencia directa, sino también creando condiciones de vida precarias que fomentaban las enfermedades y la muerte. La guerra, en este contexto, era a la vez un motor de destrucción y un vector de crisis demográfica.


L'histoire militaire de l'époque prémoderne montre clairement que les armées n'étaient pas seulement des instruments de conquête et de destruction, mais aussi des vecteurs puissants de propagation de maladies. Les mouvements de troupes à travers continents et frontières jouaient un rôle significatif dans la diffusion des épidémies, amplifiant ainsi leur portée et leur impact. L'exemple historique de la peste noire illustre de manière tragique cette dynamique. Lorsque l'armée mongole a assiégé Caffa, un comptoir génois en Crimée, au XIVe siècle, elle a involontairement initié une chaîne d'événements qui allait déboucher sur l'une des plus grandes catastrophes sanitaires de l'histoire humaine. La peste bubonique, déjà présente parmi les troupes mongoles, a été transmise à la population assiégée par le biais des attaques et des échanges commerciaux. Des habitants de Caffa, infectés par la maladie, ont ensuite fui par la mer et sont retournés à Gênes. Gênes, à cette époque, était une ville majeure dans les réseaux commerciaux mondiaux, ce qui a facilité la diffusion rapide de la peste à travers l'Italie et, finalement, dans toute l'Europe. Les navires partant de Gênes avec à leur bord des personnes infectées ont apporté la peste dans de nombreux ports méditerranéens, d'où la maladie s'est étendue à l'intérieur des terres, suivant les routes commerciales et les déplacements des populations. L'impact de la peste noire sur l'Europe fut cataclysmique. On estime que cette pandémie a tué entre 30% et 60% de la population européenne, provoquant une régression démographique massive et des changements sociaux profonds. Ce fut un rappel brutal de la manière dont la guerre et le commerce pouvaient interagir avec la maladie pour façonner le cours de l'histoire. La peste noire est ainsi devenue synonyme d'une époque où la maladie pouvait redessiner les contours des sociétés avec une rapidité et une ampleur sans précédent.
La historia militar de la era premoderna muestra claramente que los ejércitos no sólo eran instrumentos de conquista y destrucción, sino también poderosos vectores de propagación de enfermedades. Los movimientos de tropas a través de continentes y fronteras desempeñaron un papel importante en la propagación de epidemias, amplificando su alcance e impacto. El ejemplo histórico de la peste negra ilustra trágicamente esta dinámica. Cuando el ejército mongol sitió Caffa, un puesto comercial genovés en Crimea, en el siglo XIV, inició involuntariamente una cadena de acontecimientos que desembocaría en una de las mayores catástrofes sanitarias de la historia de la humanidad. La peste bubónica, ya presente entre las tropas mongolas, se transmitió a la población sitiada a través de los ataques y el comercio. Infectados por la enfermedad, los habitantes de Caffa huyeron por mar y regresaron a Génova. En aquella época, Génova era una ciudad importante en las redes comerciales mundiales, lo que facilitó la rápida propagación de la peste por toda Italia y, con el tiempo, por toda Europa. Los barcos que zarpaban de Génova con personas infectadas a bordo llevaban la peste a muchos puertos del Mediterráneo, desde donde la enfermedad se propagaba hacia el interior, siguiendo las rutas comerciales y los movimientos de población. El impacto de la peste negra en Europa fue catastrófico. Se estima que la pandemia mató entre el 30% y el 60% de la población europea, provocando un declive demográfico masivo y un profundo cambio social. Fue un duro recordatorio de cómo la guerra y el comercio podían interactuar con la enfermedad para marcar el curso de la historia. La Peste Negra se convirtió así en sinónimo de una época en la que la enfermedad podía remodelar los contornos de las sociedades con una rapidez y una escala sin precedentes.


== Les épidémies ==
== Las epidemias ==


[[Fichier:Nombre de lieux touchés par la peste dans le nord-ouest de l'Europe 1347 - 1800.png|vignette|400px]]
[[Fichier:Nombre de lieux touchés par la peste dans le nord-ouest de l'Europe 1347 - 1800.png|vignette|400px]]


Cette image représente un graphique historique montrant le nombre de lieux touchés par la peste dans le nord-ouest de l'Europe de 1347 à 1800, avec une somme triennale mobile pour lisser les variations sur de courtes périodes. Ce graphique illustre clairement plusieurs épidémies majeures, où l'on peut voir des pics indiquant une forte propagation de la maladie à différents moments. Le premier et le plus prononcé des pics correspond à la pandémie de la peste noire qui a débuté en 1347. Cette vague a eu des conséquences dévastatrices sur la population de l'époque, causant la mort d'une grande partie des Européens en l'espace de quelques années. Après ce premier grand pic, le graphique montre plusieurs autres épisodes significatifs où le nombre de lieux touchés augmente, ce qui reflète les réapparitions périodiques de la maladie. Ces pics peuvent correspondre à des événements tels que de nouvelles introductions du pathogène dans la population par le commerce ou par les mouvements de troupes, ainsi que des conditions favorisant la prolifération des rats et des puces vecteurs de la maladie. Vers la fin du graphique, après 1750, on note une diminution de la fréquence et de l'intensité des épidémies, ce qui peut indiquer une meilleure compréhension de la maladie, des améliorations dans la santé publique, le développement urbain, des changements climatiques, ou d'autres facteurs qui ont aidé à réduire l'impact de la peste. Ces données sont précieuses pour comprendre l'impact de la peste sur l'histoire européenne et l'évolution des réponses humaines aux pandémies.
Esta imagen representa un gráfico histórico que muestra el número de lugares afectados por la peste en el noroeste de Europa desde 1347 hasta 1800, con una suma móvil de tres años para suavizar las variaciones en periodos cortos. Este gráfico ilustra claramente varias epidemias importantes, con picos que indican una fuerte propagación de la enfermedad en distintos momentos. El primer pico, y el más pronunciado, corresponde a la pandemia de peste negra que comenzó en 1347. Esta oleada tuvo consecuencias devastadoras para la población de la época, causando la muerte de una gran parte de los europeos en el espacio de unos pocos años. Después de este primer pico importante, el gráfico muestra varios otros episodios significativos en los que el número de lugares afectados aumentó, reflejando reapariciones periódicas de la enfermedad. Estos picos pueden corresponder a acontecimientos como nuevas introducciones del agente patógeno en la población a través del comercio o los movimientos de tropas, así como a condiciones que favorecen la proliferación de ratas y pulgas portadoras de la enfermedad. Hacia el final del gráfico, después de 1750, se observa un descenso en la frecuencia e intensidad de las epidemias, lo que puede indicar un mejor conocimiento de la enfermedad, mejoras en la sanidad pública, desarrollo urbano, cambio climático u otros factores que contribuyeron a reducir el impacto de la peste. Estos datos son valiosos para comprender el impacto de la peste en la historia europea y la evolución de las respuestas humanas a las pandemias.


La relation entre la malnutrition, la maladie et la mortalité est une composante cruciale de la compréhension de la dynamique démographique historique. Dans les sociétés préindustrielles, un approvisionnement alimentaire incertain et souvent précaire contribuait à une vulnérabilité accrue aux maladies infectieuses. Les populations affamées, affaiblies par le manque d'accès régulier à une nourriture adéquate et nutritive, étaient beaucoup moins résistantes aux infections, ce qui augmentait considérablement le risque de mortalité lors d'épidémies. La peste, en particulier, a été un fléau récurrent en Europe tout au long du Moyen-âge et bien après, marquant profondément la société et l'économie. La peste noire du XIVe siècle est sans doute l'exemple le plus notoire, ayant décimé une proportion substantielle de la population européenne. La persistance de la peste jusqu'au XVIIIe siècle témoigne de l'interaction complexe entre les êtres humains, les vecteurs animaux comme les rats, et les bactéries pathogènes telles que Yersinia pestis, responsable de la peste. Les rats, porteurs des puces infectées par la bactérie, étaient omniprésents dans les villes densément peuplées et sur les navires, ce qui facilitait la transmission de la maladie. Cependant, la dispersion de la peste ne peut être attribuée aux seuls rongeurs ; les activités humaines jouaient également un rôle essentiel. Les armées en déplacement et les marchands parcourant les routes commerciales étaient des agents de transmission efficaces, car ils transportaient avec eux la maladie d'une région à l'autre, souvent à des vitesses que les sociétés de l'époque étaient mal équipées pour gérer. Ce modèle de propagation de la maladie souligne l'importance des infrastructures sociales et économiques dans la santé publique, même dans les périodes anciennes. Le contexte des épidémies de peste révèle à quel point des facteurs apparemment non liés, comme le commerce et les mouvements de troupe, peuvent avoir un impact direct et dévastateur sur la santé des populations.
La relación entre malnutrición, enfermedad y mortalidad es un componente crucial para comprender la dinámica demográfica histórica. En las sociedades preindustriales, un suministro de alimentos incierto y a menudo precario contribuía a aumentar la vulnerabilidad a las enfermedades infecciosas. Las poblaciones hambrientas, debilitadas por la falta de acceso regular a alimentos adecuados y nutritivos, eran mucho menos resistentes a las infecciones, lo que aumentaba considerablemente el riesgo de mortalidad durante las epidemias. La peste, en particular, fue un azote recurrente en Europa durante toda la Edad Media y mucho tiempo después, y tuvo un profundo efecto en la sociedad y la economía. La peste negra del siglo XIV es quizá el ejemplo más notorio, ya que diezmó a una parte sustancial de la población europea. La persistencia de la peste hasta bien entrado el siglo XVIII atestigua la compleja interacción entre los seres humanos, los animales vectores, como las ratas, y bacterias patógenas como la Yersinia pestis, causante de la peste. Las ratas, portadoras de pulgas infectadas con la bacteria, eran omnipresentes en las ciudades densamente pobladas y en los barcos, lo que facilitaba la transmisión de la enfermedad. Sin embargo, la propagación de la peste no podía atribuirse únicamente a los roedores; las actividades humanas también desempeñaron un papel esencial. Los ejércitos en movimiento y los mercaderes que recorrían las rutas comerciales eran eficaces agentes de transmisión, ya que llevaban consigo la enfermedad de una región a otra, a menudo a velocidades que las sociedades de la época no estaban preparadas para gestionar. Este patrón de propagación de la enfermedad pone de relieve la importancia de las infraestructuras sociales y económicas en la salud pública, incluso en la Antigüedad. El contexto de las epidemias de peste revela hasta qué punto factores aparentemente no relacionados, como el comercio y los movimientos de tropas, pueden tener un impacto directo y devastador en la salud de las poblaciones.


La Peste Noire, qui a frappé l'Europe au milieu du XIVe siècle, est considérée comme l'une des pandémies les plus dévastatrices de l'histoire humaine. L'impact démographique de cette maladie a été sans précédent, avec des estimations indiquant que jusqu'à un tiers de la population du continent a été éliminé entre 1348 et 1351. Cet événement a profondément façonné le cours de l'histoire européenne, entraînant des changements socio-économiques significatifs. La peste est une maladie infectieuse causée par la bactérie Yersinia pestis. Elle est principalement associée aux rats, mais c'est en réalité les puces qui transmettent la bactérie aux humains. La version bubonique de la peste se caractérise par l'apparition de bubons, des ganglions lymphatiques enflés, particulièrement dans l'aine, les aisselles et le cou. La maladie est extrêmement douloureuse et souvent mortelle, avec un fort taux de contagion. La propagation rapide de la peste bubonique était en partie due aux conditions d'hygiène déplorables de l'époque. La surpopulation, le manque de connaissances en matière de santé publique et la cohabitation étroite avec les rongeurs ont créé des conditions idéales pour la propagation de la maladie. Selon certaines théories, une forme de sélection naturelle a eu lieu pendant cette pandémie. Les individus les plus faibles étaient les premiers à succomber, tandis que ceux qui survivaient étaient souvent ceux qui avaient une résistance naturelle ou qui avaient développé une immunité. Cela pourrait expliquer la régression temporaire de la maladie après les premières vagues mortelles. Cependant, cette immunité n'était pas permanente; avec le temps, une nouvelle génération sans immunité naturelle est devenue vulnérable, permettant à la maladie de resurgir. Le XVIIe siècle a vu de nouvelles vagues de peste en Europe. Bien que ces épidémies aient été mortelles, elles n'ont pas atteint les niveaux catastrophiques de la Peste Noire. En France une grande partie des décès au XVIIe siècle étaient encore dus à la peste, ce qui a entraîné une "surmortalité". L'effet de la peste sur la démographie de l'Ancien Régime était tel que la croissance naturelle de la population (la différence entre les naissances et les décès) était souvent absorbée par les décès dus à la peste. Cela a conduit à une population relativement stable ou stagnante, avec peu de croissance nette à long terme en raison de la peste et d'autres maladies qui continuaient de frapper la population à intervalles réguliers.
La peste negra, que asoló Europa a mediados del siglo XIV, está considerada como una de las pandemias más devastadoras de la historia de la humanidad. El impacto demográfico de la enfermedad no tuvo precedentes, y se calcula que entre 1348 y 1351 desapareció hasta un tercio de la población del continente. Este acontecimiento marcó profundamente el curso de la historia europea, provocando importantes cambios socioeconómicos. La peste es una enfermedad infecciosa causada por la bacteria Yersinia pestis. Se asocia principalmente a las ratas, pero en realidad son las pulgas las que transmiten la bacteria a los humanos. La versión bubónica de la peste se caracteriza por la aparición de bubones, ganglios linfáticos inflamados, sobre todo en la ingle, las axilas y el cuello. La enfermedad es extremadamente dolorosa y a menudo mortal, con un alto índice de contagio. La rápida propagación de la peste bubónica se debió en parte a las deplorables condiciones higiénicas de la época. El hacinamiento, la falta de conocimientos sobre salud pública y la estrecha convivencia con roedores crearon las condiciones ideales para la propagación de la enfermedad. Según algunas teorías, durante esta pandemia se produjo una forma de selección natural. Los individuos más débiles fueron los primeros en sucumbir, mientras que los que sobrevivieron fueron a menudo aquellos con una resistencia natural o que habían desarrollado inmunidad. Esto podría explicar la regresión temporal de la enfermedad tras las primeras oleadas mortales. Sin embargo, esta inmunidad no era permanente; con el tiempo, una nueva generación sin inmunidad natural se volvía vulnerable, permitiendo el resurgimiento de la enfermedad. En el siglo XVII se produjeron nuevas oleadas de peste en Europa. Aunque estas epidemias fueron mortales, no alcanzaron los niveles catastróficos de la peste negra. En Francia, una gran proporción de las muertes del siglo XVII se debieron todavía a la peste, lo que dio lugar a un "exceso de mortalidad". El efecto de la peste sobre la demografía del Antiguo Régimen fue tal que el crecimiento natural de la población (la diferencia entre nacimientos y defunciones) fue a menudo absorbido por las muertes provocadas por la peste. Esto condujo a una población relativamente estable o estancada, con escaso crecimiento neto a largo plazo debido a la peste y a otras enfermedades que seguían golpeando a la población a intervalos regulares.


La peste s'attaquait impitoyablement à toute la population, mais certains facteurs pouvaient rendre les individus plus vulnérables. Les jeunes adultes, souvent plus mobiles en raison de leur engagement dans le commerce, les voyages ou même en tant que soldats, étaient plus susceptibles d'être exposés à la peste. Ce groupe d'âge est également plus susceptible d'avoir des contacts sociaux étendus, ce qui augmente leur risque d'exposition aux maladies infectieuses. La mortalité élevée parmi les jeunes adultes durant les épidémies de peste avait des implications démographiques de longue portée, notamment en réduisant le nombre de naissances futures. Les individus qui mouraient avant d'avoir des enfants représentaient des "naissances perdues", un phénomène qui réduit le potentiel de croissance de la population pour les générations suivantes. Ce phénomène n'est pas unique à l'époque de la peste. Un effet similaire a été observé après la Première Guerre mondiale. La guerre a entraîné la mort de millions de jeunes hommes, constituant une génération en grande partie perdue. Les "naissances perdues" se réfèrent aux enfants que ces hommes auraient pu avoir s'ils avaient survécu. L'impact démographique de ces pertes s'est répercuté bien au-delà des champs de bataille, affectant la structure de la population pendant des décennies. La conséquence de ces deux catastrophes historiques est visible dans les pyramides des âges postérieures à ces événements, où l'on observe un déficit dans les groupes d'âge correspondants. La diminution de la population en âge de procréer a entraîné un déclin naturel de la natalité, un vieillissement de la population et une modification de la structure sociale et économique de la société. Ces changements ont souvent exigé des ajustements sociaux et économiques importants pour répondre aux nouveaux défis démographiques.
La peste atacaba sin piedad a toda la población, pero ciertos factores podían hacer a los individuos más vulnerables. Los adultos jóvenes, que a menudo eran más móviles debido a su participación en el comercio, los viajes o incluso como soldados, tenían más probabilidades de estar expuestos a la peste. Este grupo de edad también es más propenso a tener amplios contactos sociales, lo que aumenta su riesgo de exposición a enfermedades infecciosas. La elevada mortalidad entre los adultos jóvenes durante las epidemias de peste tenía implicaciones demográficas de gran alcance, sobre todo al reducir el número de futuros nacimientos. Los individuos que morían antes de tener hijos representaban "nacimientos perdidos", un fenómeno que reduce el potencial de crecimiento de la población para las generaciones siguientes. Este fenómeno no fue exclusivo de la época de la peste. Un efecto similar se observó tras la Primera Guerra Mundial. La guerra provocó la muerte de millones de hombres jóvenes, que constituyeron en gran medida una generación perdida. Los "nacimientos perdidos" se refieren a los hijos que estos hombres podrían haber tenido de haber sobrevivido. El impacto demográfico de estas pérdidas repercutió mucho más allá de los campos de batalla, afectando a la estructura de la población durante décadas. La consecuencia de estas dos catástrofes históricas puede apreciarse en las pirámides de edades posteriores a estos acontecimientos, en las que se observa un déficit en los grupos de edad correspondientes. La disminución de la población en edad fértil ha provocado un descenso natural de la natalidad, el envejecimiento de la población y un cambio en la estructura social y económica de la sociedad. Estos cambios han exigido a menudo importantes ajustes sociales y económicos para hacer frente a los nuevos retos demográficos.


Durant la peste noire, par exemple, la population la plus vulnérable – souvent désignée par l'expression "les faibles" en termes de résilience aux maladies – a subi de lourdes pertes. Ceux qui ont survécu étaient généralement plus résistants, soit par la chance d'une exposition moins grave, soit par une résistance innée ou acquise à la maladie. Cette sélection naturelle d'un certain type a eu pour effet immédiat de réduire la mortalité globale parce que la proportion de la population qui avait survécu était plus robuste. Cependant, cette résilience n'est pas nécessairement permanente. Avec le temps, cette population "plus forte" vieillit et devient plus vulnérable à d'autres maladies ou à la réapparition de la même maladie, surtout si la maladie évolue. Par conséquent, la mortalité pourrait à nouveau augmenter, reflétant un cycle de résilience et de vulnérabilité. La courbe de mortalité serait donc marquée par des pics et des creux successifs. Après une épidémie, la mortalité baisserait alors que les individus les plus résistants survivent, mais avec le temps et sous l'effet d'autres facteurs stressants tels que la famine, les guerres ou l'émergence de nouvelles maladies, elle pourrait remonter. Cette "courbe hachurée" reflète l'interaction continue entre les facteurs de stress environnementaux et la dynamique démographique de la population. La peste a donc effacé l’excédant des naissances sur les décès. La population de la France ne peut donc pas s’accroitre et il y a un blocage démographique, les naissances en plus par rapport au décès étant effacées par la maladie. Aujourd’hui, on sait que les épidémies étaient le premier facteur de mortalité au Moyen-âge.
Durante la peste negra, por ejemplo, la población más vulnerable -a menudo denominada "los débiles" en términos de resistencia a las enfermedades- sufrió grandes pérdidas. Los que sobrevivieron fueron en general más resistentes, bien por la suerte de una exposición menos severa, bien por una resistencia innata o adquirida a la enfermedad. El efecto inmediato de este tipo de selección natural fue reducir la mortalidad general porque la proporción de la población que sobrevivió era más resistente. Sin embargo, esta resistencia no es necesariamente permanente. Con el tiempo, esta población "más fuerte" envejece y se vuelve más vulnerable a otras enfermedades o a la reaparición de la misma enfermedad, sobre todo si ésta progresa. En consecuencia, la mortalidad podría volver a aumentar, reflejando un ciclo de resiliencia y vulnerabilidad. Así pues, la curva de mortalidad estaría marcada por picos y caídas sucesivas. Tras una epidemia, la mortalidad descendería al sobrevivir los individuos más resistentes, pero con el tiempo y bajo el efecto de otros factores de estrés como el hambre, la guerra o la aparición de nuevas enfermedades, podría volver a aumentar. Esta "curva incubada" refleja la interacción continua entre los factores de estrés ambiental y la dinámica de la población. La peste acabó con el excedente de nacimientos sobre defunciones. Por tanto, la población francesa no pudo crecer y se produjo un estancamiento demográfico, ya que el excedente de nacimientos sobre defunciones fue aniquilado por la enfermedad. Hoy sabemos que las epidemias eran la principal causa de muerte en la Edad Media.[[Fichier:Évolution démographique europe ancien régime.png|400px|vignette|centré]]


[[Fichier:Évolution démographique europe ancien régime.png|400px|vignette|centré]]
La imagen muestra un gráfico en blanco y negro que ilustra las tasas de bautizos y entierros en lo que parece ser un periodo comprendido entre 1690 y 1790, con una escala logarítmica en el eje y para medir las frecuencias. La curva superior, marcada por una línea negra continua y zonas sombreadas, indica los bautismos, mientras que la curva inferior, representada por una línea negra discontinua, representa los entierros. El gráfico muestra periodos en los que los bautismos superan a los entierros, indicados por las zonas en las que la curva superior está por encima de la inferior. Estos periodos representan el crecimiento natural de la población, en el que el número de nacimientos supera al de defunciones. Por el contrario, hay épocas en las que los entierros superan a los bautizos, lo que demuestra una tasa de mortalidad superior a la de natalidad, representada por las zonas en las que la curva de los entierros se eleva por encima de la curva de los bautizos. Las fluctuaciones bruscas del gráfico ilustran periodos en los que las defunciones superaban a los nacimientos, con picos significativos que sugieren sucesos de mortalidad masiva, como epidemias, hambrunas o guerras. La línea A, que parece ser una línea de tendencia o media móvil, ayuda a visualizar la tendencia general del exceso de muertes sobre nacimientos en este periodo de un siglo. El periodo que abarca este gráfico corresponde a momentos convulsos de la historia europea, marcados por importantes cambios sociales, políticos y medioambientales, que tuvieron un profundo impacto en la demografía de la época.[[Fichier:Schéma des interactions dans une crise démographique.png|400px|vignette|centré]]La imagen muestra un diagrama conceptual que describe las complejas interacciones de una crisis demográfica. Los principales factores desencadenantes de esta crisis están representados por tres grandes rectángulos que destacan en el centro del diagrama: la pérdida de cosechas, la guerra y la epidemia. Estos acontecimientos centrales están interconectados y sus repercusiones se extienden a toda una serie de fenómenos socioeconómicos y demográficos. Una mala cosecha es un catalizador que provoca la subida de los precios y la escasez de alimentos, desencadenando una angustiosa migración. La guerra provoca el pánico y empeora la situación con migraciones similares, mientras que las epidemias aumentan directamente la mortalidad al tiempo que afectan a las tasas de natalidad y nupcialidad. Estas grandes crisis influyen en diversos aspectos de la vida demográfica. Por ejemplo, el aumento de los precios y el hambre provocan dificultades económicas, que repercuten en los patrones de matrimonio y reproducción, ilustrados por una caída de la tasa de nupcialidad y un descenso de la natalidad. Además, las epidemias, a menudo exacerbadas por la hambruna y los movimientos de población debidos a la guerra, pueden provocar un aumento significativo de la mortalidad. El diagrama muestra los efectos directos con líneas continuas y los efectos secundarios con líneas discontinuas, mostrando una jerarquía en el impacto de estos diferentes acontecimientos. El diagrama en su conjunto pone de relieve la cascada de efectos desencadenados por las crisis, demostrando cómo una mala cosecha puede desencadenar una serie de acontecimientos que se extienden mucho más allá de sus consecuencias inmediatas, provocando guerras, migraciones y facilitando la propagación de epidemias, contribuyendo así a un aumento de la mortalidad y a un estancamiento o descenso de la población.


L'image représente un graphique en noir et blanc qui illustre les taux de baptêmes et de sépultures sur une période qui semble s'étendre de 1690 à 1790, avec une échelle logarithmique sur l'axe des ordonnées pour mesurer les fréquences. La courbe supérieure, marquée par une ligne noire solide et des zones ombrées, indique les baptêmes, tandis que la courbe inférieure, représentée par une ligne noire en pointillé, représente les sépultures. Le graphique montre des périodes où les baptêmes dépassent les sépultures, ce qui est indiqué par les zones où la courbe supérieure se trouve au-dessus de la courbe inférieure. Ces périodes représentent une croissance naturelle de la population, où le nombre de naissances surpasse le nombre de décès. Inversement, il y a des moments où les sépultures surpassent les baptêmes, démontrant une mortalité supérieure à la natalité, ce qui est représenté par les zones où la courbe des sépultures monte au-dessus de celle des baptêmes. Les fluctuations marquées du graphique illustrent les périodes d'excédent des décès par rapport aux naissances, avec des pics significatifs qui suggèrent des événements de mortalité de masse, comme des épidémies, des famines ou des guerres. La ligne A, qui semble être une ligne de tendance ou une moyenne mobile, aide à visualiser la tendance générale de l'excédent des décès sur les naissances sur cette période d'un siècle. La période couverte par ce graphique correspond à des moments tumultueux de l'histoire européenne, marqués par des changements sociaux, politiques et environnementaux significatifs, qui ont eu un impact profond sur la démographie de l'époque.[[Fichier:Schéma des interactions dans une crise démographique.png|400px|vignette|centré]]L'image présente un schéma conceptuel qui dépeint les interactions complexes au sein d'une crise démographique. Les principaux facteurs déclencheurs de cette crise sont représentés par trois grands rectangles qui se distinguent au centre du schéma : la mauvaise récolte, la guerre et l'épidémie. Ces événements centraux sont interconnectés et leurs impacts s'étendent à travers divers phénomènes socio-économiques et démographiques. La mauvaise récolte est un élément catalyseur, engendrant une hausse des prix et une disette, déclenchant ainsi des migrations de détresse. La guerre provoque la panique et aggrave la situation par le biais de migrations similaires, tandis que les épidémies augmentent directement la mortalité tout en affectant également la natalité et la nuptialité. Ces crises majeures influencent divers aspects de la vie démographique. Par exemple, l'augmentation des prix et la disette entraînent des difficultés économiques qui se répercutent sur les schémas de mariage et de reproduction, illustrés par une chute de la nuptialité et une baisse de la natalité. En outre, les épidémies, souvent exacerbées par la disette et les mouvements de population dus à la guerre, peuvent conduire à une hausse significative de la mortalité. Le schéma indique les effets directs par des lignes continues et les effets secondaires par des lignes pointillées, montrant ainsi une hiérarchie dans l'impact de ces différents événements. L'ensemble du schéma met en lumière la cascade d'effets déclenchés par les crises, démontrant comment une mauvaise récolte peut déclencher une série d'événements qui se propagent bien au-delà de ses conséquences immédiates, en provoquant des guerres, des migrations, et en facilitant la propagation d'épidémies, contribuant ainsi à une augmentation de la mortalité et à une stagnation ou un déclin de la population.
= Homeostasis mediante el control del crecimiento de la población =


= L’homéostasie grâce au contrôle de la croissance démographique =
== El concepto de homeostasis ==
La homeostasis es un principio fundamental que se aplica a muchos sistemas biológicos y ecológicos, incluidas las poblaciones humanas y su interacción con el medio ambiente. Es la capacidad de un sistema para mantener una condición interna estable a pesar de los cambios externos. En el contexto del Antiguo Régimen, donde la tecnología y los medios para actuar sobre el medio ambiente eran limitados, las poblaciones tenían que adaptarse continuamente para mantener este equilibrio dinámico con los recursos disponibles. Crisis como las hambrunas, las epidemias y las guerras pusieron a prueba la resistencia de este equilibrio. Sin embargo, incluso ante estas perturbaciones, las comunidades se esforzaron por restablecer el equilibrio mediante diversas estrategias de supervivencia y adaptación. Los agricultores, en particular, desempeñaron un papel esencial en el mantenimiento de la homeostasis demográfica. Eran los más directamente afectados por las malas cosechas o el cambio climático, pero también los primeros en responder a estos retos. Gracias a su conocimiento empírico de los ciclos naturales y a su capacidad para ajustar sus prácticas agrícolas, pudieron mitigar el impacto de estas crisis. Por ejemplo, podían alternar cultivos, almacenar reservas para los años difíciles o adaptar su dieta para hacer frente a la escasez de alimentos. Además, las comunidades rurales contaban a menudo con sistemas de solidaridad y ayuda mutua que les permitían repartir los riesgos y ayudar a los miembros más vulnerables en caso de crisis. Este tipo de resiliencia social es otro aspecto de la homeostasis, en la que la cohesión y la organización de la sociedad contribuyen a mantener el equilibrio demográfico y social. La homeostasis, en este contexto, no es tanto una cuestión de control activo del entorno como de respuestas adaptativas que permiten a las poblaciones sobrevivir y recuperarse de las perturbaciones, continuando el ciclo de estabilidad y cambio.


== Le concept d’homéostasie ==
Antes de los avances de la medicina moderna y la revolución industrial, las poblaciones humanas estaban muy influidas por los principios de la homeostasis, que regulan el equilibrio entre los recursos disponibles y el número de personas que dependen de ellos. Las sociedades tenían que encontrar formas de adaptarse a las limitaciones de su entorno para sobrevivir. Técnicas agrícolas como la rotación bienal y trienal de cultivos fueron respuestas homeostáticas a los retos de la producción de alimentos. Estos métodos permitían descansar y regenerar la fertilidad del suelo alternando cultivos y periodos de barbecho, lo que ayudaba a evitar el agotamiento de la tierra y a mantener un nivel de producción capaz de satisfacer las necesidades de la población. Dado que los recursos alimentarios no podían incrementarse significativamente antes de las innovaciones técnicas y agrícolas de la revolución industrial, la regulación demográfica se lograba a menudo a través de mecanismos sociales y culturales. Por ejemplo, el sistema europeo de matrimonio tardío y celibato permanente limitaba el crecimiento de la población acortando el periodo de fertilidad de las mujeres y reduciendo así la tasa de natalidad. La selección natural también desempeñó un papel en la dinámica de la población. Las epidemias, como la peste, y las hambrunas eliminaban a menudo a los individuos más vulnerables, dejando tras de sí una población que tenía una resistencia natural o unas prácticas sociales que contribuían a la supervivencia. Este dinamismo homeostático refleja la capacidad de los sistemas biológicos y sociales para absorber las perturbaciones y volver a un estado de equilibrio, aunque este equilibrio pueda situarse en un nivel distinto del anterior a la perturbación. Al igual que en los ecosistemas, donde un incendio puede destruir un bosque pero va seguido de una regeneración, las sociedades humanas han desarrollado mecanismos para gestionar y superar las crisis.
L'homéostasie est un principe fondamental qui s'applique à de nombreux systèmes biologiques et écologiques, y compris les populations humaines et leur interaction avec l'environnement. Il s'agit de la capacité d'un système à maintenir une condition interne stable malgré les changements externes. Dans le contexte de l'Ancien Régime, où la technologie et les moyens d'action sur l'environnement étaient limités, les populations devaient s'adapter continuellement pour maintenir cet équilibre dynamique avec les ressources disponibles. Les crises, telles que les famines, les épidémies et les guerres, testaient la résilience de cet équilibre. Cependant, même face à ces perturbations, les communautés s'efforçaient de rétablir l'équilibre à travers diverses stratégies de survie et d'adaptation. Les paysans, en particulier, jouaient un rôle essentiel dans le maintien de l'homéostasie démographique. Ils étaient les plus directement affectés par les mauvaises récoltes ou les changements climatiques, mais ils étaient aussi les premiers à répondre à ces défis. Par leur connaissance empirique des cycles naturels et leur capacité à ajuster leurs pratiques agricoles, ils pouvaient atténuer les impacts de ces crises. Par exemple, ils pouvaient alterner les cultures, stocker des réserves pour les années difficiles, ou adapter leur régime alimentaire pour faire face à la disette. En outre, les communautés rurales avaient souvent des systèmes de solidarité et d'entraide qui permettaient de répartir le risque et d'aider les membres les plus vulnérables en cas de crise. Ce type de résilience sociale est un autre aspect de l'homéostasie où la cohésion et l'organisation de la société contribuent à maintenir l'équilibre démographique et social. L'homéostasie, dans ce contexte, est donc moins une question de contrôle actif sur l'environnement que de réponses adaptatives qui permettent aux populations de survivre et de se rétablir après des perturbations, poursuivant ainsi le cycle de stabilité et de changement.


avant les avancées de la médecine moderne et la révolution industrielle, les populations humaines étaient fortement influencées par les principes d'homéostasie, qui régulent l'équilibre entre les ressources disponibles et le nombre de personnes qui en dépendent. Les sociétés devaient trouver des moyens de s'adapter aux limitations de leur environnement pour survivre. Les techniques agricoles comme l'assolement biennal et triennal étaient des réponses homéostatiques aux défis de la production alimentaire. Ces méthodes permettaient de reposer et de régénérer la fertilité du sol en alternant les cultures et les jachères, contribuant ainsi à prévenir l'épuisement des terres et à maintenir un niveau de production qui pouvait subvenir aux besoins de la population. Puisque l'on ne pouvait pas significativement augmenter les ressources alimentaires avant les innovations techniques et agricoles de la révolution industrielle, la régulation démographique se faisait souvent par des mécanismes sociaux et culturels. Par exemple, le système européen de mariage tardif et de célibat définitif limitait la croissance démographique en réduisant la période de fécondité des femmes et en diminuant ainsi le taux de natalité. De plus, la sélection naturelle jouait un rôle dans la dynamique des populations. Les épidémies, comme celles de la peste, et les famines éliminaient souvent les individus les plus vulnérables, laissant derrière eux une population qui avait soit une résistance naturelle soit des pratiques sociales qui contribuaient à la survie. Ce dynamisme homéostatique reflète la capacité des systèmes biologiques et sociaux à absorber les perturbations et à retourner à un état d'équilibre, bien que cet équilibre puisse se situer à un niveau différent de celui d'avant la perturbation. Comme dans les écosystèmes, où un incendie peut détruire une forêt mais est suivi par une régénération, les sociétés humaines ont développé des mécanismes pour gérer et surmonter les crises.
== Estabilidad micro y macroeconómica a largo plazo ==
La percepción histórica de la impotencia de las personas ante las grandes crisis, en particular la muerte y la enfermedad, ha estado influida durante mucho tiempo por la aparente falta de medios para comprender y controlar estos acontecimientos. De hecho, antes de la era moderna y del auge de la medicina científica, las causas exactas de muchas enfermedades y muertes a menudo seguían siendo un misterio. En consecuencia, las sociedades medievales y premodernas recurrían en gran medida a la religión, la superstición y los remedios tradicionales para intentar hacer frente a estas crisis. Sin embargo, esta visión de completa pasividad ha sido cuestionada por investigaciones históricas más recientes. Ahora se reconoce que incluso ante fuerzas aparentemente incontrolables, como las epidemias de peste o las hambrunas, las poblaciones de la época no se resignaban del todo. Los campesinos y otras clases sociales desarrollaron estrategias para mitigar el impacto de las crisis. Por ejemplo, adoptaron prácticas agrícolas innovadoras, introdujeron medidas de cuarentena o incluso emigraron a regiones menos afectadas por el hambre o las enfermedades. Las medidas adoptadas también podían ser comunitarias, como la organización de obras de caridad para apoyar a los más afectados por la crisis. Además, las estructuras sociales y familiares podrían ofrecer cierto grado de resistencia, compartiendo recursos y apoyando a los miembros más vulnerables. Tras la Segunda Guerra Mundial, la situación cambió radicalmente con el establecimiento de sistemas de seguridad social en muchos países, la llegada de la sanidad moderna y un mayor acceso a la información, lo que permitió comprender mejor y prevenir las crisis de salud pública. La seguridad de la vida ha mejorado gracias a estos avances, reduciendo considerablemente el sentimiento de impotencia ante la enfermedad y la muerte.


== Micro et macro-stabilité de long terme ==
= Normativa social: el sistema europeo de matrimonio tardío y celibato permanente =
La perception historique de l'impuissance des populations face aux crises majeures, notamment la mort et la maladie, a longtemps été influencée par le manque apparent de moyens pour comprendre et contrôler ces événements. En effet, avant l'ère moderne et l'essor de la médecine scientifique, les causes exactes de nombreuses maladies et décès restaient souvent mystérieuses. De ce fait, les sociétés médiévales et pré-modernes étaient en grande partie dépendantes de la religion, des superstitions et des remèdes traditionnels pour tenter de faire face à ces crises. Cependant, cette vision de passivité complète a été remise en question par des recherches historiques plus récentes. Il est maintenant reconnu que même face à des forces apparemment incontrôlables, comme les épidémies de peste ou les famines, les populations de l'époque n'étaient pas entièrement résignées. Les paysans et autres classes sociales ont développé des stratégies pour atténuer les impacts des crises. Par exemple, ils ont adopté des pratiques agricoles innovantes, mis en place des mesures de quarantaine, ou même migré vers des régions moins touchées par la famine ou la maladie. Les mesures prises pouvaient aussi être de nature communautaire, comme l'organisation de la charité pour soutenir ceux qui étaient les plus touchés par la crise. De plus, les structures sociales et familiales pouvaient offrir un certain degré de résilience, en partageant les ressources et en soutenant les membres les plus vulnérables. Après la Seconde Guerre mondiale, la situation a radicalement changé avec la mise en place de systèmes de sécurité sociale dans de nombreux pays, l'avènement des soins de santé modernes et un accès accru à l'information qui a permis une meilleure compréhension et prévention des crises de santé publique. La sécurité d'existence s'est améliorée grâce à ces développements, réduisant considérablement le sentiment d'impuissance face à la maladie et à la mort.


= Les régulations sociales : le système européen du mariage tardif et du célibat définitif =
== Puesta en práctica: siglos XVI-XVIII ==
 
== La mise en place : XVIème siècle – XVIIIème siècle ==
   
   
Au cours de la période allant du Moyen Âge jusqu'à la fin de la période pré-industrielle, les populations européennes ont mis en œuvre une stratégie de régulation démographique connue sous le nom de système européen de mariage tardif et de célibat définitif. Les données historiques révèlent que cette pratique a conduit à un âge au mariage relativement élevé et à des taux substantiels de célibat, en particulier chez les femmes. À titre d'exemple, les historiens ont documenté que pendant le XVIe siècle, l'âge moyen au premier mariage des femmes pouvait varier de 19 à 22 ans, tandis que vers le XVIIIe siècle, cet âge avait augmenté pour se situer entre 25 et 27 ans dans de nombreuses régions. Ces chiffres démontrent un décalage significatif par rapport aux normes de l'époque médiévale et contrastent nettement avec d'autres parties du monde où l'âge au mariage était nettement plus bas et où le célibat était moins courant. Le pourcentage de femmes qui ne se mariaient jamais était également notable. Les estimations indiquent qu'entre le XVIe et le XVIIIe siècle, environ 10% à 15% des femmes restaient célibataires toute leur vie. Ce taux de célibat a contribué à une limitation naturelle de la taille de la population, ce qui était particulièrement crucial dans une économie où la terre était la principale source de richesse et de subsistance. Ce système de mariage et de natalité a probablement été influencé par des facteurs économiques et sociaux. Les terres ne pouvant soutenir une population en croissance rapide, le mariage tardif et le célibat permanent ont servi de mécanisme de contrôle de la population. De plus, avec les systèmes d'héritage qui tendaient vers le partage égal des terres, avoir moins d'enfants signifiait éviter la division excessive des terres, ce qui aurait pu mener à un déclin économique des familles paysannes.
Durante el periodo comprendido entre la Edad Media y el final del periodo preindustrial, las poblaciones europeas aplicaron una estrategia de regulación demográfica conocida como sistema europeo de matrimonio tardío y celibato permanente. Los datos históricos revelan que esta práctica condujo a una edad relativamente elevada para contraer matrimonio y a importantes tasas de celibato, sobre todo entre las mujeres. Por ejemplo, los historiadores han documentado que durante el siglo XVI la edad media del primer matrimonio para las mujeres oscilaba entre los 19 y los 22 años, mientras que en el siglo XVIII esta edad había aumentado hasta situarse entre los 25 y los 27 años en muchas regiones. Estas cifras muestran un alejamiento significativo de las normas de la época medieval, y contrastan fuertemente con otras partes del mundo donde la edad al matrimonio era mucho más baja y el celibato menos común. También era notable el porcentaje de mujeres que nunca se casaban. Se calcula que entre los siglos XVI y XVIII, entre el 10% y el 15% de las mujeres permanecieron solteras durante toda su vida. Esta tasa de celibato contribuía a una limitación natural del tamaño de la población, especialmente crucial en una economía en la que la tierra era la principal fuente de riqueza y subsistencia. En este sistema de matrimonio y natalidad influyeron probablemente factores económicos y sociales. Ante la incapacidad de la tierra para mantener a una población en rápido crecimiento, el matrimonio tardío y el celibato permanente servían como mecanismo de control de la población. Además, con unos sistemas de herencia que tendían a la división equitativa de la tierra, tener menos hijos significaba evitar una división excesiva de la tierra, lo que podría haber provocado un declive económico en las familias campesinas.


== La ligne Saint Petersburg – Trieste ==
== La línea San Petersburgo - Trieste ==


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Le système de mariage tardif et de célibat définitif était caractéristique de certaines parties de l'Europe, notamment dans les régions occidentales et nordiques. La distinction entre l'Ouest et l'Est de l'Europe en ce qui concerne les pratiques de mariage était marquée par des différences sociales et économiques considérables. À l'Ouest, où ce système était en vigueur, on observait une ligne imaginaire allant de Saint-Pétersbourg à Trieste qui marquait la frontière de ce modèle démographique. Les paysans et les familles occidentales possédaient souvent leurs terres ou avaient des droits significatifs sur celles-ci, et l'héritage passait par la lignée familiale. Ces conditions favorisaient la mise en place d'une stratégie de limitation des naissances pour préserver l'intégrité et la viabilité des exploitations familiales. Les familles cherchaient à éviter la fragmentation des terres à travers les générations, ce qui aurait pu affaiblir leur position économique. En revanche, à l'Est de cette ligne, notamment dans les régions soumises au servage, le système était différent. Les paysans de l'Est de l'Europe étaient souvent serfs, liés à la terre de leur seigneur et ne disposaient pas de propriété qu'ils pourraient transmettre. Dans ce contexte, il n'y avait pas de pression économique immédiate pour limiter la taille de la famille par le biais du mariage tardif ou du célibat. Les pratiques matrimoniales étaient plus universelles et les mariages étaient souvent arrangés pour des raisons d'ordre social et économique, sans la considération directe d'une stratégie de préservation des terres familiales. Cette dichotomie entre l'Est et l'Ouest reflète la diversité des structures socio-économiques en Europe avant les grands bouleversements de la révolution industrielle, qui finiront par transformer en profondeur les systèmes de mariage et les structures familiales sur l'ensemble du continent.
El sistema de matrimonio tardío y celibato permanente era característico de ciertas partes de Europa, sobre todo en las regiones occidentales y septentrionales. La distinción entre Europa occidental y oriental en cuanto a las prácticas matrimoniales estaba marcada por considerables diferencias sociales y económicas. En Occidente, donde este sistema estaba vigente, una línea imaginaria que iba de San Petersburgo a Trieste marcaba la frontera de este modelo demográfico. Los campesinos y las familias de Occidente solían ser propietarios de sus tierras o tenían importantes derechos sobre ellas, y la herencia se transmitía por línea familiar. Estas condiciones favorecían la aplicación de una estrategia de limitación de la natalidad para preservar la integridad y la viabilidad de las explotaciones familiares. Las familias trataban de evitar la fragmentación de la tierra entre generaciones, que podría haber debilitado su posición económica. Al este de esta línea, sin embargo, y sobre todo en las zonas sometidas a la servidumbre, el sistema era diferente. Los campesinos de Europa del Este eran a menudo siervos, atados a la tierra de su señor y sin ninguna propiedad que transmitir. En este contexto, no existía una presión económica inmediata para limitar el tamaño de la familia mediante el matrimonio tardío o el celibato. Las prácticas matrimoniales eran más universales y los matrimonios se concertaban a menudo por razones sociales y económicas, sin la consideración directa de una estrategia para preservar la tierra familiar. Esta dicotomía entre Oriente y Occidente refleja la diversidad de las estructuras socioeconómicas en Europa antes de las grandes convulsiones de la Revolución Industrial, que acabarían transformando los sistemas matrimoniales y las estructuras familiares en todo el continente.


== Les effets démographiques ==
== Los efectos demográficos ==
La période de fertilité d'une femme, souvent estimée entre 15 et 49 ans, est cruciale pour la compréhension de la dynamique démographique historique. Dans une société où l'âge moyen au mariage pour les femmes augmente, comme ce fut le cas en Europe de l'Ouest entre le XVIe et le XVIIIe siècle, les implications sur la fertilité globale sont importantes. Lorsque l'âge au mariage passe de 20 à 25 ans, les femmes entament leur vie reproductive plus tard, réduisant ainsi le nombre d'années pendant lesquelles elles sont susceptibles de concevoir. Les années immédiatement après la puberté sont souvent les plus fertiles, et retarder le mariage de cinq ans peut retirer plusieurs des années les plus fertiles de la vie d'une femme. Cela pourrait résulter en une baisse du nombre moyen d'enfants par femme, car il y aurait moins d'opportunités de grossesse au cours de sa vie reproductive. Si l'on considère qu'une femme peut avoir en moyenne un enfant tous les deux ans après le mariage, en supprimant cinq années de fertilité potentiellement haute, cela pourrait équivaloir à la réduction de la naissance de deux à trois enfants par femme. Cette diminution aurait un impact significatif sur la croissance démographique globale d'une population. En effet, cette pratique de mariage tardif et de limitation des naissances n'était pas due à une meilleure compréhension de la biologie de la reproduction ou à des mesures de contraception, mais plutôt à une réponse socio-économique aux conditions de vie. En limitant le nombre de leurs enfants, les familles pouvaient mieux allouer leurs ressources limitées, éviter la subdivision excessive des terres et préserver le bien-être économique des générations suivantes. Ce phénomène a contribué à une forme de régulation naturelle de la population avant l'avènement de la planification familiale moderne.  
El periodo de fecundidad de la mujer, que suele estimarse entre los 15 y los 49 años, es crucial para comprender la dinámica demográfica histórica. En una sociedad en la que la edad media de las mujeres para contraer matrimonio aumenta, como ocurrió en Europa Occidental entre los siglos XVI y XVIII, las implicaciones para la fecundidad global son significativas. Cuando la edad al matrimonio pasa de los 20 a los 25 años, las mujeres comienzan más tarde su vida reproductiva, lo que reduce el número de años en los que tienen probabilidades de concebir. Los años inmediatamente posteriores a la pubertad suelen ser los más fértiles, y retrasar el matrimonio cinco años puede eliminar muchos de los años más fértiles de la vida de una mujer. Esto podría provocar un descenso del número medio de hijos por mujer, ya que habría menos oportunidades de embarazo durante su vida reproductiva. Si tenemos en cuenta que una mujer puede tener un hijo de media cada dos años después de casarse, al eliminar cinco años de fertilidad potencialmente alta, esto podría equivaler a una reducción del nacimiento de dos a tres hijos por mujer. Esta reducción tendría un impacto significativo en el crecimiento demográfico global de una población. De hecho, esta práctica de casarse tarde y limitar los nacimientos no se debió a un mejor conocimiento de la biología reproductiva ni a medidas anticonceptivas, sino a una respuesta socioeconómica a las condiciones de vida. Al limitar el número de hijos que tenían, las familias podían asignar mejor sus limitados recursos, evitar una subdivisión excesiva de la tierra y salvaguardar el bienestar económico de las generaciones siguientes. Este fenómeno contribuyó a una forma de regulación natural de la población antes de la llegada de la planificación familiar moderna.  
   
   
== Mariage tardif et célibat définitif ==
== Matrimonio tardío y celibato permanente ==
Le système de régulation de la natalité en Europe occidentale, notamment du XVIe au XVIIIe siècle, reposait en grande partie sur des normes sociales et religieuses qui décourageaient la procréation hors du cadre du mariage. Dans ce contexte, un nombre significatif de femmes ne se mariaient pas, restant célibataires ou devenant veuves sans se remarier. Si l'on prend en compte que, dans certaines régions, jusqu'à 50% des femmes pouvaient être dans cette situation à un moment donné, l'impact sur les taux de natalité globaux serait considérable. La non-mariée et la veuvage signifiaient, pour la plupart des femmes de cette époque, qu'elles n'avaient pas d'enfants légitimes, en partie à cause des strictes conventions sociales et des enseignements de l'Église catholique qui promouvait la chasteté hors du mariage. Les mariages tardifs étaient encouragés et les relations sexuelles hors mariage étaient fortement condamnées, réduisant ainsi la probabilité de naissances hors mariage. Les naissances illégitimes étaient rares, avec des estimations autour de 2% à 3%. Ceci suggère une conformité relativement élevée aux normes sociales et religieuses, ainsi qu'un contrôle efficace de la sexualité et de la reproduction hors des liens du mariage. Cette dynamique sociale a donc eu pour effet de réduire de manière significative la fécondité globale, avec une réduction estimée jusqu'à 30%. Cela a joué un rôle essentiel dans la régulation démographique de l'époque, assurant un équilibre entre la population et les ressources disponibles dans un contexte où il y avait peu de moyens d'augmenter la production de ressources environnementales. Ainsi, les structures sociales et les normes culturelles ont servi de mécanisme de contrôle de la population, maintenant la stabilité démographique en l'absence de méthodes contraceptives modernes ou d'interventions médicales pour réguler la natalité.
El sistema de regulación de la natalidad en Europa Occidental, sobre todo entre los siglos XVI y XVIII, se basaba en gran medida en normas sociales y religiosas que desalentaban la procreación fuera del matrimonio. En este contexto, un número importante de mujeres no se casaba, quedándose solteras o enviudando sin volver a casarse. Si tenemos en cuenta que, en algunas regiones, hasta el 50% de las mujeres podían encontrarse en esta situación en un momento dado, el impacto sobre las tasas de natalidad globales sería considerable. Ser soltera y viuda significaba, para la mayoría de las mujeres de la época, no tener hijos legítimos, en parte debido a las estrictas convenciones sociales y a las enseñanzas de la Iglesia Católica, que promovía la castidad fuera del matrimonio. Se fomentaban los matrimonios tardíos y se condenaban enérgicamente las relaciones sexuales fuera del matrimonio, lo que reducía la probabilidad de nacimientos fuera del matrimonio. Los nacimientos ilegítimos eran poco frecuentes, con estimaciones de entre el 2% y el 3%. Esto sugiere un nivel relativamente alto de conformidad con las normas sociales y religiosas, así como un control eficaz de la sexualidad y la reproducción fuera del matrimonio. Esta dinámica social ha tenido por tanto el efecto de reducir significativamente la fecundidad global, con una reducción estimada de hasta el 30%. Esto desempeñó un papel esencial en la regulación demográfica de la época, garantizando un equilibrio entre la población y los recursos disponibles en un contexto en el que había pocos medios para aumentar la producción de recursos medioambientales. De este modo, las estructuras sociales y las normas culturales servían de mecanismo de control de la población, manteniendo la estabilidad demográfica en ausencia de métodos anticonceptivos modernos o de intervenciones médicas para regular la natalidad.
 
La structure sociale et économique de l'Europe pré-industrielle avait une influence directe sur les pratiques matrimoniales. Le concept de "mariage égal ménage" était fortement ancré dans les mentalités, signifiant qu'un mariage n'était pas seulement l'union de deux personnes mais également la formation d'un nouveau foyer autonome. Cela impliquait la nécessité d'avoir un espace de vie propre, souvent sous la forme d'une ferme ou d'une maison, où le couple pouvait s'installer et vivre de manière indépendante. Cette nécessité d'obtenir une "niche" pour vivre limitait le nombre de mariages possibles à un moment donné. Les opportunités de mariage étaient donc étroitement liées à la disponibilité du logement, qui dans les sociétés agricoles dépendait de la transmission de propriété, telle que les fermes, souvent de génération en génération. La croissance démographique était limitée par la quantité fixe de terres et de fermes, qui ne s'accroissait pas au même rythme que la population. En conséquence, les jeunes couples devaient attendre qu'une propriété se libère, soit par le décès des occupants précédents, soit lorsque ceux-ci étaient prêts à céder leur place, souvent à leurs enfants ou à d'autres membres de la famille. Cela contribuait à retarder l'âge au mariage car les jeunes gens, en particulier les hommes qui étaient souvent attendus pour prendre en charge une ferme, devaient attendre d'avoir les moyens économiques de soutenir un ménage avant de se marier. En retardant le mariage, les périodes de fécondité des femmes étaient également raccourcies, ce qui contribuait à une baisse de la natalité globale. Ainsi, les limitations économiques et les contraintes de logement jouaient un rôle déterminant dans les stratégies matrimoniales et démographiques, favorisant l'émergence du modèle européen du mariage tardif et du ménage nucléaire, qui a eu un impact profond sur les structures sociales et les dynamiques de population en Europe jusqu'à la modernisation et l'urbanisation qui ont accompagné la révolution industrielle.
La estructura social y económica de la Europa preindustrial influyó directamente en las prácticas matrimoniales. El concepto de "matrimonio igual a hogar" estaba fuertemente arraigado en la mente de la gente, lo que significaba que un matrimonio no era sólo la unión de dos personas, sino también la formación de un nuevo hogar autónomo. Esto implicaba la necesidad de tener un espacio vital propio, a menudo en forma de granja o casa, donde la pareja pudiera establecerse y vivir de forma independiente. Esta necesidad de un "nicho" en el que vivir limitaba el número de matrimonios posibles en un momento dado. Por tanto, las oportunidades matrimoniales estaban estrechamente vinculadas a la disponibilidad de vivienda, que en las sociedades agrícolas dependía de la transmisión de la propiedad, como las granjas, a menudo de generación en generación. El crecimiento demográfico estaba limitado por la cantidad fija de tierras y granjas, que no crecían al mismo ritmo que la población. Como consecuencia, las parejas jóvenes tenían que esperar a que una propiedad quedara disponible, ya fuera por la muerte de los anteriores ocupantes o cuando estuvieran dispuestos a ceder su lugar, a menudo a sus hijos u otros familiares. Esto contribuía a retrasar el matrimonio, ya que los jóvenes, sobre todo los hombres de los que a menudo se esperaba que se hicieran cargo de una explotación agrícola, tenían que esperar a disponer de los medios económicos para mantener un hogar antes de casarse. Al retrasar el matrimonio, también se acortaban los periodos de fertilidad de las mujeres, lo que contribuía al descenso de la tasa de natalidad general. Así pues, las limitaciones económicas y de vivienda desempeñaron un papel determinante en las estrategias matrimoniales y demográficas, propiciando la aparición del modelo europeo de matrimonio tardío y hogar nuclear, que tuvo un profundo impacto en las estructuras sociales y la dinámica demográfica de Europa hasta la modernización y urbanización que acompañaron a la Revolución Industrial.


Le rôle des relations familiales et des attentes envers les enfants était un facteur important dans les stratégies matrimoniales et démographiques des sociétés pré-industrielles européennes. Dans un contexte où les systèmes de retraite et de soins pour les personnes âgées étaient inexistants, les parents dépendaient de leurs enfants pour obtenir un soutien dans leur vieillesse. Cela se traduisait souvent par la nécessité pour au moins un enfant de rester célibataire pour s'occuper de ses parents. Typiquement, dans une famille avec plusieurs enfants, il n'était pas rare qu'un accord tacite ou explicite désigne une des filles pour rester à la maison et prendre soin de ses parents. Ce rôle était souvent assumé par une fille, en partie parce que les fils étaient attendus pour travailler la terre, générer des revenus et perpétuer la lignée familiale. Les filles célibataires avaient aussi moins d'opportunités économiques et sociales hors du cadre familial, les rendant plus disponibles pour prendre soin de leurs parents. Cette pratique du célibat définitif comme forme de "sacrifice" familial avait plusieurs conséquences. D'un côté, elle assurait un certain soutien pour la génération plus âgée, mais de l'autre, elle réduisait le nombre de mariages et par conséquent, la natalité. Cela fonctionnait comme un mécanisme de régulation démographique naturel au sein de la communauté, contribuant ainsi à l'équilibre entre la population et les ressources disponibles. Ces dynamiques soulignent la complexité des liens entre structure familiale, économie, et démographie dans l'Europe pré-industrielle, et comment les choix personnels étaient souvent façonnés par des nécessités économiques et des devoirs familiaux.
El papel de las relaciones familiares y las expectativas sobre los hijos fue un factor importante en las estrategias matrimoniales y demográficas de las sociedades europeas preindustriales. En un contexto en el que no existían sistemas de pensiones ni de asistencia a las personas mayores, los padres dependían de sus hijos para mantenerse en la vejez. Esto significaba a menudo que al menos un hijo debía permanecer soltero para cuidar de sus padres. Normalmente, en una familia con varios hijos, no era infrecuente que existiera un acuerdo tácito o explícito para designar a una de las hijas para que se quedara en casa y cuidara de sus padres. Este papel lo asumía a menudo una hija, en parte porque se esperaba de los hijos varones que trabajaran la tierra, generaran ingresos y perpetuaran la línea familiar. Las hijas solteras también tenían menos oportunidades económicas y sociales fuera de la familia, por lo que estaban más disponibles para cuidar de sus padres. Esta práctica del celibato permanente como forma de "sacrificio" familiar tenía varias consecuencias. Por un lado, garantizaba cierto apoyo a la generación de más edad, pero por otro, reducía el número de matrimonios y, por tanto, la tasa de natalidad. Esto funcionaba como un mecanismo natural de regulación demográfica dentro de la comunidad, contribuyendo al equilibrio entre la población y los recursos disponibles. Esta dinámica subraya la complejidad de los vínculos entre estructura familiar, economía y demografía en la Europa preindustrial, y cómo las elecciones personales estaban a menudo condicionadas por la necesidad económica y las obligaciones familiares.


L'homéostasie démographique, dans le contexte des sociétés pré-industrielles, reflète un processus de régulation naturelle de la population en réponse à des événements extérieurs. Lorsque ces sociétés étaient frappées par des crises de mortalité, telles que des épidémies, des famines ou des conflits, la population diminuait considérablement. Ces crises avaient pour conséquence indirecte de libérer des "niches" économiques et sociales, telles que des fermes, des emplois ou des rôles dans la communauté, qui étaient auparavant occupées par ceux qui sont décédés. Cela créait de nouvelles opportunités pour les générations survivantes. Les jeunes couples pouvaient se marier plus tôt parce qu'il y avait moins de concurrence pour les ressources et l'espace. Comme les mariages précoces sont généralement associés à une période de fertilité plus longue et donc à un nombre potentiellement plus élevé d'enfants, la population pouvait ainsi rebondir relativement rapidement après une crise. La fertilité accrue des couples mariés jeunes compensait les pertes démographiques subies pendant la crise, ce qui permettait à la population de retourner vers un état d'équilibre, selon les principes de l'homéostasie. Ce cycle de crise et de récupération démontre la résilience des populations humaines et leur capacité à s'adapter aux conditions changeantes, bien que souvent au prix de pertes humaines considérables. C'est une démonstration du concept de l'homéostasie appliqué à la démographie, où après une perturbation extérieure majeure, les systèmes sociaux et économiques inhérents à ces communautés tendaient à ramener la population à un niveau soutenable par les ressources disponibles et les structures sociales en place.
La homeostasis demográfica, en el contexto de las sociedades preindustriales, refleja un proceso de regulación natural de la población en respuesta a acontecimientos externos. Cuando estas sociedades sufrían crisis de mortalidad, como epidemias, hambrunas o conflictos, la población disminuía considerablemente. La consecuencia indirecta de estas crisis era la liberación de "nichos" económicos y sociales, como granjas, empleos o funciones en la comunidad, que antes habían ocupado los que habían muerto. Esto creó nuevas oportunidades para las generaciones supervivientes. Las parejas jóvenes podían casarse antes porque había menos competencia por los recursos y el espacio. Como los matrimonios precoces suelen asociarse a un periodo más largo de fecundidad y, por tanto, a un número potencialmente mayor de hijos, la población podía recuperarse con relativa rapidez tras una crisis. El aumento de la fecundidad de los matrimonios jóvenes compensaba las pérdidas demográficas sufridas durante la crisis, permitiendo a la población volver a un estado de equilibrio, según los principios de la homeostasis. Este ciclo de crisis y recuperación demuestra la resiliencia de las poblaciones humanas y su capacidad para adaptarse a condiciones cambiantes, aunque a menudo a costa de considerables pérdidas de vidas humanas. Es una demostración del concepto de homeostasis aplicado a la demografía, en la que, tras una perturbación externa importante, los sistemas sociales y económicos inherentes a estas comunidades tendían a devolver la población a un nivel que podía sostenerse con los recursos disponibles y las estructuras sociales existentes.


== Nuances dans le système européen : les trois Suisses ==
== Matices en el sistema europeo: las tres suizas ==
Les pratiques matrimoniales et successorales variées en Suisse reflètent la manière dont les sociétés traditionnelles s'adaptaient aux contraintes économiques et environnementales. Dans le centre de la Suisse, le système matrimonial était influencé par des réglementations strictes qui restreignaient l'accès au mariage, privilégiant ainsi les familles aisées. Cette restriction était souvent accompagnée d'une transmission des terres selon un modèle inégalitaire, généralement au profit de l'aîné des fils. Cette dynamique avait des implications significatives pour les enfants non héritiers, qui étaient contraints de chercher des moyens de subsistance en dehors de leur lieu de naissance. Cette contrainte sur le mariage et l'héritage a eu pour effet de réguler la population locale, poussant à une émigration qui contribuait à l'équilibre démographique de la région. Les enfants non héritiers, en quittant la région pour chercher fortune ailleurs, permettaient d'éviter une surpopulation qui aurait pu résulter d'une division trop fragmentée des terres agricoles, préservant ainsi l'économie rurale et la stabilité sociale de leur communauté d'origine.
La variedad de prácticas matrimoniales y sucesorias en Suiza refleja el modo en que las sociedades tradicionales se adaptaron a las limitaciones económicas y medioambientales. En la Suiza central, el sistema matrimonial estaba influido por estrictas regulaciones que restringían el acceso al matrimonio, favoreciendo así a las familias adineradas. Esta restricción solía ir acompañada de un modelo desigual de herencia de tierras, que generalmente favorecía al hijo mayor. Esta dinámica tenía importantes consecuencias para los hijos no herederos, que se veían obligados a buscar medios de subsistencia fuera de su lugar de nacimiento. Esta limitación del matrimonio y la herencia tuvo el efecto de regular la población local, provocando una emigración que contribuyó al equilibrio demográfico de la región. Al abandonar la región para buscar fortuna en otra parte, los hijos que no heredaban evitaban la superpoblación que podría haber resultado de un reparto excesivamente fragmentado de las tierras de cultivo, preservando así la economía rural y la estabilidad social de su comunidad de origen.


Dans le Valais, la situation matrimoniale et successorale contrastait nettement avec celle du centre de la Suisse. Sans restrictions légales sur le mariage, les individus pouvaient se marier plus librement, indépendamment de leur statut économique. Lorsqu'il s'agissait de l'héritage, la tradition du Valais favorisait une répartition égalitaire des biens. Les frères qui ne devenaient pas propriétaires étaient souvent indemnisés, un arrangement qui leur permettait de démarrer leur propre vie ailleurs, souvent par l'émigration. Ces pratiques successorales égalitaires menaient régulièrement à des accords entre les frères pour maintenir les terres agricoles intactes au sein de la famille, choisissant volontairement un seul héritier pour la gestion des terres et la continuation de l'entreprise familiale. Ce faisant, ils s'assuraient que les exploitations restaient viables et que la propriété foncière ne devenait pas trop morcelée pour rester productive. En même temps, cela contribuait également à un équilibre démographique, car les frères qui partaient cherchaient des opportunités en dehors du Valais, réduisant ainsi la pression sur les ressources locales.
En el Valais, la situación matrimonial y sucesoria contrastaba fuertemente con la de la Suiza central. Al no haber restricciones legales al matrimonio, los individuos podían casarse más libremente, independientemente de su situación económica. En cuanto a la herencia, la tradición valesana favorecía un reparto igualitario de los bienes. Los hermanos que no se convertían en propietarios eran a menudo compensados, un arreglo que les permitía iniciar su propia vida en otro lugar, a menudo emigrando. Estas prácticas de herencia igualitaria conducían regularmente a acuerdos entre hermanos para mantener las tierras de labranza intactas dentro de la familia, eligiendo voluntariamente a un único heredero para gestionar la tierra y continuar con el negocio familiar. De este modo, se aseguraban de que las explotaciones siguieran siendo viables y de que la propiedad de la tierra no se fragmentara demasiado como para seguir siendo productiva. Al mismo tiempo, también contribuía a un equilibrio demográfico, ya que los hermanos que se marchaban buscaban oportunidades fuera del Valais, reduciendo la presión sobre los recursos locales.


En Suisse italienne, la dynamique sociale et démographique était fortement impactée par la mobilité professionnelle des hommes. Un grand nombre d'hommes quittaient leur domicile pour des périodes prolongées, allant de quelques mois à plusieurs années, pour trouver du travail ailleurs. Cette migration de travailleur, souvent saisonnière, avait pour conséquence un déséquilibre notable sur le marché matrimonial local, réduisant de facto le nombre de mariages possibles en raison de l'absence prolongée des hommes. Cette absence réduisait les occasions pour de nouvelles familles de se former, limitant ainsi le taux de natalité. En outre, les conventions sociales et les valeurs religieuses prédominantes maintenaient les femmes dans des rôles traditionnels et encourageaient la fidélité conjugale. Dans un tel contexte, les femmes avaient peu d'opportunités ou de tolérance sociale pour avoir des enfants en dehors du mariage. Ainsi, les normes culturelles combinées à l'absence des hommes jouaient un rôle clé dans le maintien d'un certain équilibre démographique, limitant l'accroissement naturel de la population en Suisse italienne.
En la Suiza italiana, la dinámica social y demográfica se vio fuertemente afectada por la movilidad profesional de los hombres. Un gran número de hombres abandonaron sus hogares durante periodos prolongados, que oscilaban entre unos meses y varios años, para buscar trabajo en otros lugares. Esta migración de trabajadores, a menudo estacional, provocó un importante desequilibrio en el mercado matrimonial local, reduciendo de facto el número de posibles matrimonios debido a la ausencia prolongada de los hombres. Esta ausencia redujo las oportunidades de formación de nuevas familias, limitando así la tasa de natalidad. Además, las convenciones sociales y los valores religiosos imperantes mantenían a las mujeres en roles tradicionales y fomentaban la fidelidad conyugal. En ese contexto, las mujeres tenían pocas oportunidades o tolerancia social para tener hijos fuera del matrimonio. Así pues, las normas culturales combinadas con la ausencia de hombres desempeñaron un papel clave en el mantenimiento de un cierto equilibrio demográfico, limitando el crecimiento natural de la población en la Suiza italiana.


Ces diverses pratiques illustrent comment la régulation de la croissance démographique pouvait être indirectement orchestrée par des mécanismes sociaux, économiques et culturels. Ils permettaient de gérer la taille de la population selon les capacités de l'environnement et des ressources, assurant la pérennité des structures familiales et la stabilité économique des communautés.
Estas diversas prácticas ilustran cómo la regulación del crecimiento demográfico podía estar indirectamente orquestada por mecanismos sociales, económicos y culturales. Permitían gestionar el tamaño de la población en función de las capacidades del entorno y de los recursos, garantizando la continuidad de las estructuras familiares y la estabilidad económica de las comunidades.


== Un retour sur la mort omniprésente ==
== Un retorno a la muerte omnipresente ==
La structure traditionnelle d'une famille complète implique un engagement de long terme, où le couple reste uni de leur mariage jusqu'à la fin de la période de fécondité de la femme, généralement autour de l'âge de 50 ans. Si cette continuité est maintenue sans interruption, la théorie suggère qu'une femme pourrait avoir sept enfants en moyenne au cours de sa vie. Cependant, cette situation idéale est souvent impactée par des perturbations telles que la mortalité prématurée de l'un des conjoints. La mort prématurée d'un conjoint, que ce soit le mari ou la femme, avant que la femme n'atteigne l'âge de 50 ans, peut réduire significativement le nombre d'enfants que le couple aurait pu avoir. De telles ruptures familiales sont courantes en raison des conditions de santé, des maladies, des accidents ou d'autres facteurs de risque liés à l'époque et au contexte social et économique. Lorsque l'on prend en compte ces décès prématurés et leurs effets sur la structure familiale, le nombre moyen d'enfants par famille tend à diminuer, avec une moyenne de quatre à cinq enfants par famille. Cette réduction est également un reflet des défis de la vie familiale et des taux de mortalité de l'époque, qui influençaient fortement la démographie et la taille des ménages.  
La estructura tradicional de una familia completa implica un compromiso a largo plazo, en el que la pareja permanece unida desde el momento de su matrimonio hasta el final del periodo de fertilidad de la mujer, generalmente en torno a los 50 años. Si esta continuidad se mantiene sin interrupción, la teoría sugiere que una mujer podría tener una media de siete hijos a lo largo de su vida. Sin embargo, esta situación ideal suele verse afectada por interrupciones como la muerte prematura de uno de los cónyuges. La muerte prematura de uno de los cónyuges, ya sea marido o mujer, antes de que la mujer cumpla los 50 años, puede reducir considerablemente el número de hijos que la pareja podría haber tenido. Estas rupturas familiares son frecuentes debido a problemas de salud, enfermedades, accidentes u otros factores de riesgo relacionados con la época y el contexto social y económico. Si se tienen en cuenta estas muertes prematuras y sus efectos en la estructura familiar, el número medio de hijos por familia tiende a reducirse, con una media de cuatro a cinco hijos por familia. Esta reducción también refleja los retos de la vida familiar y las tasas de mortalidad de la época, que influyeron mucho en la demografía y el tamaño de los hogares.  


L'enfance, à travers les siècles, a toujours été une période particulièrement vulnérable pour la survie humaine, et cela était encore plus marqué dans le contexte pré-moderne où les connaissances médicales et les conditions de vie étaient loin d'être optimales. À cette époque, un nombre considérable d'enfants, soit entre 20% et 30%, ne survivaient pas à leur première année de vie. En outre, seulement la moitié des enfants nés arrivaient à l'âge de quinze ans. Cela implique qu'un couple moyen ne produisait que deux à deux et demi enfants qui atteignaient l'âge adulte, ce qui n'était guère suffisant pour plus qu'un simple remplacement de la population. En conséquence, la croissance démographique restait stagnante. Cette précarité de l'existence et la familiarité avec la mort façonnaient profondément la psyché et les pratiques sociales de l'époque. Les populations développèrent des mécanismes d'homéostasie, des stratégies pour maintenir l'équilibre démographique en dépit des incertitudes de la vie. Parallèlement, la mort était tellement omniprésente qu'elle était intégrée dans la vie quotidienne. L'origine du terme "caveau" témoigne de cette intégration; il se réfère à la pratique consistant à enterrer les membres de la famille dans la cave de la maison, souvent par manque d'espace dans les cimetières. Ce rapport à la mort est frappant lorsqu'on considère l'histoire de Paris au XVIIIème siècle. Pour des raisons de santé publique, la ville a entrepris de vider ses cimetières surpeuplés situés à l'intérieur de ses murs. Lors de cette opération, les restes de plus de 1,6 million d'individus furent exhumés et transférés dans les catacombes. Cette mesure radicale souligne à quel point la mort était courante et combien peu de place elle laissait, au sens littéral comme figuré, dans la société de l'époque. La mort n'était pas une étrangère, mais une voisine familière avec laquelle il fallait cohabiter.
A lo largo de los siglos, la infancia siempre ha sido un periodo especialmente vulnerable para la supervivencia humana, y esto era aún más acusado en el contexto premoderno, donde los conocimientos médicos y las condiciones de vida distaban mucho de ser óptimos. En aquella época, un número considerable de niños -entre el 20% y el 30%- no sobrevivía a su primer año de vida. Es más, sólo la mitad de los niños que nacían llegaban a los quince años. Esto significaba que la pareja media sólo tenía de dos a dos hijos y medio que llegaban a la edad adulta, lo que apenas bastaba para algo más que un simple reemplazo de la población. En consecuencia, el crecimiento demográfico permaneció estancado. Esta precariedad de la existencia y la familiaridad con la muerte moldearon profundamente la psique y las prácticas sociales de la época. Las poblaciones desarrollaron mecanismos de homeostasis, estrategias para mantener el equilibrio demográfico a pesar de las incertidumbres de la vida. Al mismo tiempo, la muerte era tan omnipresente que se convirtió en parte integrante de la vida cotidiana. El origen del término "caveau" da fe de esta integración; hace referencia a la práctica de enterrar a los miembros de la familia en el sótano de la casa, a menudo por falta de espacio en los cementerios. Esta relación con la muerte resulta sorprendente si tenemos en cuenta la historia de París en el siglo XVIII. Por razones de salud pública, la ciudad emprendió el vaciado de sus atestados cementerios intramuros. Durante esta operación, los restos de más de 1,6 millones de personas fueron exhumados y trasladados a las catacumbas. Esta medida radical subraya lo común que era la muerte y el poco lugar que dejaba, tanto literal como figuradamente, en la sociedad de la época. La muerte no era un extraño, sino un vecino familiar con el que había que convivir.


L'acceptation et la familiarité avec la mort dans la société pré-moderne se manifestent également à travers l'existence de guides et de manuels enseignant comment mourir de manière appropriée, souvent sous l'intitulé d'“Ars Moriendi” ou l'art de bien mourir. Ces textes étaient répandus en Europe dès le Moyen Âge, offrant des conseils pour mourir en état de grâce, conformément aux enseignements chrétiens. Ces manuels offraient des instructions sur la façon de faire face aux tentations spirituelles qui pourraient survenir à l'approche de la mort, et comment les surmonter afin d'assurer le salut de l'âme. Ils traitaient également de l'importance de recevoir les sacrements, de faire la paix avec Dieu et les hommes, et de laisser derrière soi des instructions pour le règlement de ses affaires et la répartition de ses biens. Dans ce contexte, la mort n'était pas seulement une fin mais aussi un passage critique qui nécessitait préparation et réflexion. Même dans les moments les plus sombres, comme lorsqu'une personne était condamnée à mort, cette culture de la mort offrait une forme de consolation paradoxale: le condamné avait, contrairement à beaucoup d'autres qui mouraient subitement ou sans avertissement, la possibilité de se préparer à son dernier moment, de se repentir de ses péchés et de partir en paix avec sa conscience. Cela reflétait une perception très différente de la mort de celle que nous avons aujourd'hui, la mort subite est souvent considérée comme la plus cruelle, tandis que dans ces temps plus anciens, une telle mort sans préparation était perçue comme une tragédie pour l'âme.
La aceptación de la muerte y la familiaridad con ella en la sociedad premoderna también puede apreciarse en la existencia de guías y manuales que enseñan cómo morir adecuadamente, a menudo bajo el título de "Ars Moriendi" o el arte de morir bien. Estos textos estaban muy extendidos en Europa ya en la Edad Media y ofrecían consejos sobre cómo morir en estado de gracia, de acuerdo con las enseñanzas cristianas. Estos manuales ofrecían instrucciones sobre cómo afrontar las tentaciones espirituales que podían surgir al acercarse la muerte y cómo superarlas para asegurar la salvación del alma. También trataban de la importancia de recibir los sacramentos, hacer las paces con Dios y con los hombres, y dejar instrucciones para arreglar los asuntos propios y distribuir las posesiones. En este contexto, la muerte no era sólo un final, sino también un pasaje crítico que requería preparación y reflexión. Incluso en los momentos más oscuros, como cuando una persona era condenada a muerte, esta cultura de la muerte ofrecía una forma paradójica de consuelo: a diferencia de muchos otros que morían repentinamente o sin previo aviso, el condenado tenía la oportunidad de prepararse para su último momento, arrepentirse de sus pecados y marcharse en paz con su conciencia. Esto reflejaba una percepción de la muerte muy diferente de la que tenemos hoy en día, donde la muerte repentina suele considerarse la más cruel, mientras que en aquellos tiempos más antiguos, una muerte tan poco preparada se consideraba una tragedia para el alma.


= Anexos =
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Version actuelle datée du 28 novembre 2023 à 15:26

Basado en un curso de Michel Oris[1][2]

Estructuras agrarias y sociedad rural: análisis del campesinado europeo preindustrialEl régimen demográfico del Antiguo Régimen: la homeostasisEvolución de las estructuras socioeconómicas en el siglo XVIII: del Antiguo Régimen a la ModernidadOrígenes y causas de la revolución industrial inglesaMecanismos estructurales de la revolución industrialLa difusión de la revolución industrial en la Europa continentalLa revolución industrial más allá de Europa: Estados Unidos y JapónLos costes sociales de la Revolución IndustrialAnálisis histórico de las fases cíclicas de la primera globalizaciónDinámica de los mercados nacionales y globalización del comercio de productosLa formación de sistemas migratorios globalesDinámica e impactos de la globalización de los mercados monetarios : El papel central de Gran Bretaña y FranciaLa transformación de las estructuras y relaciones sociales durante la Revolución IndustrialLos orígenes del Tercer Mundo y el impacto de la colonizaciónFracasos y obstáculos en el Tercer MundoCambios en los métodos de trabajo: evolución de las relaciones de producción desde finales del siglo XIX hasta mediados del XXLa edad de oro de la economía occidental: los treinta gloriosos años (1945-1973)La evolución de la economía mundial: 1973-2007Los desafíos del Estado del bienestarEn torno a la colonización: temores y esperanzas de desarrolloTiempo de rupturas: retos y oportunidades en la economía internacionalGlobalización y modos de desarrollo en el "tercer mundo"

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Entre los siglos XV y XVIII, la Europa preindustrial fue escenario de un fascinante equilibrio demográfico conocido como homeostasis demográfica. Este periodo histórico, rico en transformaciones, vio desarrollarse sociedades y economías con el telón de fondo de un régimen demográfico en el que el crecimiento de la población era cuidadosamente contrarrestado por fuerzas reguladoras como las epidemias, los conflictos armados y las hambrunas. Esta autorregulación demográfica natural ha demostrado ser un motor de estabilidad, orquestando un desarrollo económico y social mesurado y sostenible.

Este delicado equilibrio demográfico no sólo ha propiciado un crecimiento demográfico moderado y sostenible en Europa, sino que también ha sentado las bases de un progreso económico y social coherente. Gracias a este fenómeno de homeostasis, Europa ha logrado evitar trastornos demográficos extremos, permitiendo que sus economías y sociedades preindustriales florecieran en un marco de cambio gradual y controlado.

En este artículo examinamos más de cerca la dinámica de este antiguo régimen demográfico y su influencia crucial en el tejido de las economías y comunidades europeas antes del advenimiento de la industrialización, destacando cómo este delicado equilibrio facilitó una transición ordenada hacia estructuras económicas y sociales más complejas.

Crisis de mortalidad en el Antiguo Régimen[modifier | modifier le wikicode]

Durante el Antiguo Régimen, Europa se enfrentó a frecuentes y devastadoras crisis de mortalidad, a menudo descritas a través de la metáfora de los Cuatro Jinetes del Apocalipsis. Cada uno de estos jinetes representaba una de las principales calamidades que azotaban a la sociedad y contribuían a una elevada tasa de mortalidad.

El hambre, consecuencia de malas cosechas, condiciones climáticas extremas o trastornos económicos, era un azote recurrente. Debilitaba a la población, reducía su resistencia a las enfermedades y provocaba un aumento drástico de la mortalidad entre los más pobres. Los periodos de hambruna solían ir seguidos o acompañados de epidemias que, en un contexto de debilidad generalizada, encontraban un caldo de cultivo fértil para su propagación. Las guerras fueron otra fuente importante de mortalidad. Además de las muertes en el campo de batalla, los conflictos tuvieron efectos nocivos sobre la producción agrícola y las infraestructuras, lo que provocó un deterioro de las condiciones de vida y un aumento de las muertes indirectamente relacionadas con la guerra. Las epidemias, por su parte, fueron quizá las más despiadadas de los jinetes. Enfermedades como la peste y el cólera golpeaban indiscriminadamente, arrasando a veces distritos o pueblos enteros. La ausencia de tratamientos eficaces y la falta de conocimientos médicos agravaban su impacto letal. Por último, el jinete que representaba la muerte encarnaba el fatal desenlace de estas tres plagas, así como la mortalidad cotidiana provocada por el envejecimiento, los accidentes y otras causas naturales o violentas. Estas crisis de mortalidad, a través de sus consecuencias directas e indirectas, regulaban la demografía europea, manteniendo la población en un nivel que los recursos de la época podían sostener.

El impacto de estos jinetes en la sociedad del Antiguo Régimen fue inmenso, configurando de forma indeleble las estructuras demográficas, económicas y sociales de la época y dejando una profunda huella en la historia europea.

El hambre[modifier | modifier le wikicode]

Hasta la década de 1960, la opinión predominante era que el hambre era la principal causa de muerte en la Edad Media. Sin embargo, esta perspectiva cambió al reconocerse la necesidad de distinguir entre hambruna y carestía. Mientras que la hambruna era un acontecimiento catastrófico con consecuencias letales masivas, el hambre era un hecho común en la vida medieval, marcado por periodos más moderados pero frecuentes de escasez de alimentos. En ciudades como Florencia, el ciclo agrícola se veía salpicado por periodos casi rítmicos de hambruna, con episodios de escasez de alimentos cada cuatro años aproximadamente. Estos episodios estaban ligados a las fluctuaciones de la producción agrícola y a la gestión de los recursos cerealistas. Al final de cada temporada de cosecha, la población se enfrentaba a un dilema: consumir la producción del año para satisfacer las necesidades inmediatas o guardar una parte para sembrar los campos de la temporada siguiente. Podía producirse un año de hambruna cuando la cosecha era simplemente suficiente para satisfacer las necesidades inmediatas de la población, sin dejar un excedente para reservas o futuras siembras. Esta precaria situación se veía agravada por el hecho de que una parte del grano debía reservarse para la siembra. La producción insuficiente obligaba a la población a soportar un periodo de restricciones alimentarias, con raciones reducidas hasta la siguiente cosecha, a la espera de que ésta fuera más abundante. Estos periodos de escasez de alimentos no conducían sistemáticamente a una mortalidad masiva, como ocurría durante las hambrunas, pero sin embargo tenían un impacto considerable en la salud y la longevidad de la población. La malnutrición crónica debilitaba la resistencia a las enfermedades y podía aumentar indirectamente la mortalidad, sobre todo entre las personas más vulnerables, como los niños y los ancianos. De este modo, el hambre desempeñó su papel en el frágil equilibrio demográfico de la Edad Media, moldeando sutilmente la estructura de la población medieval.

La distinción entre hambruna y carestía es crucial para comprender las condiciones de vida y los factores de mortalidad en la Edad Media. Mientras que el hambre se refiere a periodos recurrentes de escasez de alimentos que eran manejables hasta cierto punto, la hambruna se refiere a crisis alimentarias agudas en las que la gente moría de hambre, a menudo como resultado de cosechas dramáticamente insuficientes causadas por desastres climáticos. Un ejemplo llamativo es la erupción de un volcán islandés hacia 1696, que desencadenó un enfriamiento climático temporal en Europa, descrito a veces como una "mini edad de hielo". Este acontecimiento extremo provocó una drástica reducción de los rendimientos agrícolas, sumiendo al continente en hambrunas devastadoras. En Finlandia, este periodo fue tan trágico que casi el 30% de la población pereció, lo que subraya la extrema vulnerabilidad de las sociedades preindustriales a los riesgos climáticos. En Florencia, la historia demuestra que mientras la escasez de alimentos era un visitante habitual, con períodos difíciles cada cuatro años aproximadamente, el hambre era un azote mucho más esporádico, que se producía cada cuarenta años por término medio. Esta diferencia pone de relieve un hecho importante: aunque el hambre era una compañía casi constante para muchas personas en aquella época, la muerte masiva por hambruna era relativamente rara. Así pues, contrariamente a lo que se creía hasta los años sesenta, el hambre no era la principal causa de muerte en la época medieval. Los historiadores han revisado esta opinión, reconociendo que otros factores, como las epidemias y las malas condiciones sanitarias, desempeñaron un papel mucho más importante en la mortalidad masiva. Esta comprensión matizada ayuda a dibujar una imagen más precisa de las vidas y los retos a los que se enfrentaba la gente en la Edad Media.

Las guerras[modifier | modifier le wikicode]

Les actions de guerres en europe 1320 - 1750.png

Este gráfico muestra el número de acciones bélicas en Europa durante un periodo de 430 años, de 1320 a 1750. De la curva se desprende que la actividad militar fluctuó considerablemente a lo largo de este periodo, con varios picos que podrían corresponder a periodos de grandes conflictos. Estos picos podrían representar guerras importantes como la Guerra de los Cien Años, las Guerras Italianas, las Guerras de Religión en Francia, la Guerra de los Treinta Años y los diversos conflictos en los que participaron las potencias europeas en el siglo XVII y principios del XVIII. El método de "suma trienal móvil" utilizado para compilar los datos indica que las cifras se han suavizado a lo largo de periodos trienales para ofrecer una imagen más clara de las tendencias, en lugar de reflejar las variaciones anuales, que pueden ser más caóticas y menos representativas de las tendencias a largo plazo. Es importante señalar que este tipo de gráficos históricos permite a los investigadores identificar patrones y ciclos en la actividad militar y correlacionarlos con otros acontecimientos históricos, económicos o demográficos para comprender mejor la dinámica histórica.

A lo largo de la Edad Media y hasta los albores de la Edad Moderna, las guerras fueron una realidad casi constante en Europa. Sin embargo, la naturaleza de estos conflictos cambió significativamente a lo largo de los siglos, reflejando una evolución política y social más amplia. En el siglo XIV, el panorama conflictivo estaba dominado por guerras feudales a pequeña escala. Estos enfrentamientos, a menudo localizados, eran principalmente el resultado de rivalidades entre señores por el control de la tierra o la resolución de disputas sucesorias. Aunque estas escaramuzas pudieron ser violentas y destructivas a nivel local, no eran comparables en escala o consecuencias a las guerras que vendrían después. Con la consolidación de los Estados-nación y la aparición de soberanos que pretendían extender su poder más allá de sus fronteras tradicionales, los siglos XIV y XV fueron testigos de la aparición de conflictos de una escala y una destructividad sin precedentes. Estas nuevas guerras estatales fueron libradas por ejércitos permanentes más numerosos y mejor organizados, a menudo apoyados por un floreciente complejo burocrático. La guerra se convirtió así en un instrumento de política nacional, con objetivos que iban desde la conquista territorial hasta la afirmación de la supremacía dinástica. El impacto de estos conflictos en la población civil fue a menudo indirecto pero devastador. Como la logística de los ejércitos era aún primitiva, la administración militar dependía en gran medida de la requisa y el saqueo de los recursos de las regiones que atravesaban. Los ejércitos en campaña obtenían su sustento directamente de las economías locales, apoderándose de cosechas y ganado, destruyendo infraestructuras y propagando el hambre y las enfermedades entre la población civil. La guerra se convirtió así en una calamidad para la población no combatiente, privándola de los medios de subsistencia que necesitaba para sobrevivir. No fueron tanto los combates en sí los que causaron el mayor número de muertes de civiles, sino más bien el colapso de las estructuras económicas locales debido a las insaciables necesidades de los ejércitos. Esta forma de guerra alimentaria tuvo un considerable impacto demográfico, reduciendo las poblaciones no sólo a través de la violencia directa, sino también creando condiciones de vida precarias que fomentaban las enfermedades y la muerte. La guerra, en este contexto, era a la vez un motor de destrucción y un vector de crisis demográfica.

La historia militar de la era premoderna muestra claramente que los ejércitos no sólo eran instrumentos de conquista y destrucción, sino también poderosos vectores de propagación de enfermedades. Los movimientos de tropas a través de continentes y fronteras desempeñaron un papel importante en la propagación de epidemias, amplificando su alcance e impacto. El ejemplo histórico de la peste negra ilustra trágicamente esta dinámica. Cuando el ejército mongol sitió Caffa, un puesto comercial genovés en Crimea, en el siglo XIV, inició involuntariamente una cadena de acontecimientos que desembocaría en una de las mayores catástrofes sanitarias de la historia de la humanidad. La peste bubónica, ya presente entre las tropas mongolas, se transmitió a la población sitiada a través de los ataques y el comercio. Infectados por la enfermedad, los habitantes de Caffa huyeron por mar y regresaron a Génova. En aquella época, Génova era una ciudad importante en las redes comerciales mundiales, lo que facilitó la rápida propagación de la peste por toda Italia y, con el tiempo, por toda Europa. Los barcos que zarpaban de Génova con personas infectadas a bordo llevaban la peste a muchos puertos del Mediterráneo, desde donde la enfermedad se propagaba hacia el interior, siguiendo las rutas comerciales y los movimientos de población. El impacto de la peste negra en Europa fue catastrófico. Se estima que la pandemia mató entre el 30% y el 60% de la población europea, provocando un declive demográfico masivo y un profundo cambio social. Fue un duro recordatorio de cómo la guerra y el comercio podían interactuar con la enfermedad para marcar el curso de la historia. La Peste Negra se convirtió así en sinónimo de una época en la que la enfermedad podía remodelar los contornos de las sociedades con una rapidez y una escala sin precedentes.

Las epidemias[modifier | modifier le wikicode]

Nombre de lieux touchés par la peste dans le nord-ouest de l'Europe 1347 - 1800.png

Esta imagen representa un gráfico histórico que muestra el número de lugares afectados por la peste en el noroeste de Europa desde 1347 hasta 1800, con una suma móvil de tres años para suavizar las variaciones en periodos cortos. Este gráfico ilustra claramente varias epidemias importantes, con picos que indican una fuerte propagación de la enfermedad en distintos momentos. El primer pico, y el más pronunciado, corresponde a la pandemia de peste negra que comenzó en 1347. Esta oleada tuvo consecuencias devastadoras para la población de la época, causando la muerte de una gran parte de los europeos en el espacio de unos pocos años. Después de este primer pico importante, el gráfico muestra varios otros episodios significativos en los que el número de lugares afectados aumentó, reflejando reapariciones periódicas de la enfermedad. Estos picos pueden corresponder a acontecimientos como nuevas introducciones del agente patógeno en la población a través del comercio o los movimientos de tropas, así como a condiciones que favorecen la proliferación de ratas y pulgas portadoras de la enfermedad. Hacia el final del gráfico, después de 1750, se observa un descenso en la frecuencia e intensidad de las epidemias, lo que puede indicar un mejor conocimiento de la enfermedad, mejoras en la sanidad pública, desarrollo urbano, cambio climático u otros factores que contribuyeron a reducir el impacto de la peste. Estos datos son valiosos para comprender el impacto de la peste en la historia europea y la evolución de las respuestas humanas a las pandemias.

La relación entre malnutrición, enfermedad y mortalidad es un componente crucial para comprender la dinámica demográfica histórica. En las sociedades preindustriales, un suministro de alimentos incierto y a menudo precario contribuía a aumentar la vulnerabilidad a las enfermedades infecciosas. Las poblaciones hambrientas, debilitadas por la falta de acceso regular a alimentos adecuados y nutritivos, eran mucho menos resistentes a las infecciones, lo que aumentaba considerablemente el riesgo de mortalidad durante las epidemias. La peste, en particular, fue un azote recurrente en Europa durante toda la Edad Media y mucho tiempo después, y tuvo un profundo efecto en la sociedad y la economía. La peste negra del siglo XIV es quizá el ejemplo más notorio, ya que diezmó a una parte sustancial de la población europea. La persistencia de la peste hasta bien entrado el siglo XVIII atestigua la compleja interacción entre los seres humanos, los animales vectores, como las ratas, y bacterias patógenas como la Yersinia pestis, causante de la peste. Las ratas, portadoras de pulgas infectadas con la bacteria, eran omnipresentes en las ciudades densamente pobladas y en los barcos, lo que facilitaba la transmisión de la enfermedad. Sin embargo, la propagación de la peste no podía atribuirse únicamente a los roedores; las actividades humanas también desempeñaron un papel esencial. Los ejércitos en movimiento y los mercaderes que recorrían las rutas comerciales eran eficaces agentes de transmisión, ya que llevaban consigo la enfermedad de una región a otra, a menudo a velocidades que las sociedades de la época no estaban preparadas para gestionar. Este patrón de propagación de la enfermedad pone de relieve la importancia de las infraestructuras sociales y económicas en la salud pública, incluso en la Antigüedad. El contexto de las epidemias de peste revela hasta qué punto factores aparentemente no relacionados, como el comercio y los movimientos de tropas, pueden tener un impacto directo y devastador en la salud de las poblaciones.

La peste negra, que asoló Europa a mediados del siglo XIV, está considerada como una de las pandemias más devastadoras de la historia de la humanidad. El impacto demográfico de la enfermedad no tuvo precedentes, y se calcula que entre 1348 y 1351 desapareció hasta un tercio de la población del continente. Este acontecimiento marcó profundamente el curso de la historia europea, provocando importantes cambios socioeconómicos. La peste es una enfermedad infecciosa causada por la bacteria Yersinia pestis. Se asocia principalmente a las ratas, pero en realidad son las pulgas las que transmiten la bacteria a los humanos. La versión bubónica de la peste se caracteriza por la aparición de bubones, ganglios linfáticos inflamados, sobre todo en la ingle, las axilas y el cuello. La enfermedad es extremadamente dolorosa y a menudo mortal, con un alto índice de contagio. La rápida propagación de la peste bubónica se debió en parte a las deplorables condiciones higiénicas de la época. El hacinamiento, la falta de conocimientos sobre salud pública y la estrecha convivencia con roedores crearon las condiciones ideales para la propagación de la enfermedad. Según algunas teorías, durante esta pandemia se produjo una forma de selección natural. Los individuos más débiles fueron los primeros en sucumbir, mientras que los que sobrevivieron fueron a menudo aquellos con una resistencia natural o que habían desarrollado inmunidad. Esto podría explicar la regresión temporal de la enfermedad tras las primeras oleadas mortales. Sin embargo, esta inmunidad no era permanente; con el tiempo, una nueva generación sin inmunidad natural se volvía vulnerable, permitiendo el resurgimiento de la enfermedad. En el siglo XVII se produjeron nuevas oleadas de peste en Europa. Aunque estas epidemias fueron mortales, no alcanzaron los niveles catastróficos de la peste negra. En Francia, una gran proporción de las muertes del siglo XVII se debieron todavía a la peste, lo que dio lugar a un "exceso de mortalidad". El efecto de la peste sobre la demografía del Antiguo Régimen fue tal que el crecimiento natural de la población (la diferencia entre nacimientos y defunciones) fue a menudo absorbido por las muertes provocadas por la peste. Esto condujo a una población relativamente estable o estancada, con escaso crecimiento neto a largo plazo debido a la peste y a otras enfermedades que seguían golpeando a la población a intervalos regulares.

La peste atacaba sin piedad a toda la población, pero ciertos factores podían hacer a los individuos más vulnerables. Los adultos jóvenes, que a menudo eran más móviles debido a su participación en el comercio, los viajes o incluso como soldados, tenían más probabilidades de estar expuestos a la peste. Este grupo de edad también es más propenso a tener amplios contactos sociales, lo que aumenta su riesgo de exposición a enfermedades infecciosas. La elevada mortalidad entre los adultos jóvenes durante las epidemias de peste tenía implicaciones demográficas de gran alcance, sobre todo al reducir el número de futuros nacimientos. Los individuos que morían antes de tener hijos representaban "nacimientos perdidos", un fenómeno que reduce el potencial de crecimiento de la población para las generaciones siguientes. Este fenómeno no fue exclusivo de la época de la peste. Un efecto similar se observó tras la Primera Guerra Mundial. La guerra provocó la muerte de millones de hombres jóvenes, que constituyeron en gran medida una generación perdida. Los "nacimientos perdidos" se refieren a los hijos que estos hombres podrían haber tenido de haber sobrevivido. El impacto demográfico de estas pérdidas repercutió mucho más allá de los campos de batalla, afectando a la estructura de la población durante décadas. La consecuencia de estas dos catástrofes históricas puede apreciarse en las pirámides de edades posteriores a estos acontecimientos, en las que se observa un déficit en los grupos de edad correspondientes. La disminución de la población en edad fértil ha provocado un descenso natural de la natalidad, el envejecimiento de la población y un cambio en la estructura social y económica de la sociedad. Estos cambios han exigido a menudo importantes ajustes sociales y económicos para hacer frente a los nuevos retos demográficos.

Durante la peste negra, por ejemplo, la población más vulnerable -a menudo denominada "los débiles" en términos de resistencia a las enfermedades- sufrió grandes pérdidas. Los que sobrevivieron fueron en general más resistentes, bien por la suerte de una exposición menos severa, bien por una resistencia innata o adquirida a la enfermedad. El efecto inmediato de este tipo de selección natural fue reducir la mortalidad general porque la proporción de la población que sobrevivió era más resistente. Sin embargo, esta resistencia no es necesariamente permanente. Con el tiempo, esta población "más fuerte" envejece y se vuelve más vulnerable a otras enfermedades o a la reaparición de la misma enfermedad, sobre todo si ésta progresa. En consecuencia, la mortalidad podría volver a aumentar, reflejando un ciclo de resiliencia y vulnerabilidad. Así pues, la curva de mortalidad estaría marcada por picos y caídas sucesivas. Tras una epidemia, la mortalidad descendería al sobrevivir los individuos más resistentes, pero con el tiempo y bajo el efecto de otros factores de estrés como el hambre, la guerra o la aparición de nuevas enfermedades, podría volver a aumentar. Esta "curva incubada" refleja la interacción continua entre los factores de estrés ambiental y la dinámica de la población. La peste acabó con el excedente de nacimientos sobre defunciones. Por tanto, la población francesa no pudo crecer y se produjo un estancamiento demográfico, ya que el excedente de nacimientos sobre defunciones fue aniquilado por la enfermedad. Hoy sabemos que las epidemias eran la principal causa de muerte en la Edad Media.

Évolution démographique europe ancien régime.png

La imagen muestra un gráfico en blanco y negro que ilustra las tasas de bautizos y entierros en lo que parece ser un periodo comprendido entre 1690 y 1790, con una escala logarítmica en el eje y para medir las frecuencias. La curva superior, marcada por una línea negra continua y zonas sombreadas, indica los bautismos, mientras que la curva inferior, representada por una línea negra discontinua, representa los entierros. El gráfico muestra periodos en los que los bautismos superan a los entierros, indicados por las zonas en las que la curva superior está por encima de la inferior. Estos periodos representan el crecimiento natural de la población, en el que el número de nacimientos supera al de defunciones. Por el contrario, hay épocas en las que los entierros superan a los bautizos, lo que demuestra una tasa de mortalidad superior a la de natalidad, representada por las zonas en las que la curva de los entierros se eleva por encima de la curva de los bautizos. Las fluctuaciones bruscas del gráfico ilustran periodos en los que las defunciones superaban a los nacimientos, con picos significativos que sugieren sucesos de mortalidad masiva, como epidemias, hambrunas o guerras. La línea A, que parece ser una línea de tendencia o media móvil, ayuda a visualizar la tendencia general del exceso de muertes sobre nacimientos en este periodo de un siglo. El periodo que abarca este gráfico corresponde a momentos convulsos de la historia europea, marcados por importantes cambios sociales, políticos y medioambientales, que tuvieron un profundo impacto en la demografía de la época.

Schéma des interactions dans une crise démographique.png

La imagen muestra un diagrama conceptual que describe las complejas interacciones de una crisis demográfica. Los principales factores desencadenantes de esta crisis están representados por tres grandes rectángulos que destacan en el centro del diagrama: la pérdida de cosechas, la guerra y la epidemia. Estos acontecimientos centrales están interconectados y sus repercusiones se extienden a toda una serie de fenómenos socioeconómicos y demográficos. Una mala cosecha es un catalizador que provoca la subida de los precios y la escasez de alimentos, desencadenando una angustiosa migración. La guerra provoca el pánico y empeora la situación con migraciones similares, mientras que las epidemias aumentan directamente la mortalidad al tiempo que afectan a las tasas de natalidad y nupcialidad. Estas grandes crisis influyen en diversos aspectos de la vida demográfica. Por ejemplo, el aumento de los precios y el hambre provocan dificultades económicas, que repercuten en los patrones de matrimonio y reproducción, ilustrados por una caída de la tasa de nupcialidad y un descenso de la natalidad. Además, las epidemias, a menudo exacerbadas por la hambruna y los movimientos de población debidos a la guerra, pueden provocar un aumento significativo de la mortalidad. El diagrama muestra los efectos directos con líneas continuas y los efectos secundarios con líneas discontinuas, mostrando una jerarquía en el impacto de estos diferentes acontecimientos. El diagrama en su conjunto pone de relieve la cascada de efectos desencadenados por las crisis, demostrando cómo una mala cosecha puede desencadenar una serie de acontecimientos que se extienden mucho más allá de sus consecuencias inmediatas, provocando guerras, migraciones y facilitando la propagación de epidemias, contribuyendo así a un aumento de la mortalidad y a un estancamiento o descenso de la población.

Homeostasis mediante el control del crecimiento de la población[modifier | modifier le wikicode]

El concepto de homeostasis[modifier | modifier le wikicode]

La homeostasis es un principio fundamental que se aplica a muchos sistemas biológicos y ecológicos, incluidas las poblaciones humanas y su interacción con el medio ambiente. Es la capacidad de un sistema para mantener una condición interna estable a pesar de los cambios externos. En el contexto del Antiguo Régimen, donde la tecnología y los medios para actuar sobre el medio ambiente eran limitados, las poblaciones tenían que adaptarse continuamente para mantener este equilibrio dinámico con los recursos disponibles. Crisis como las hambrunas, las epidemias y las guerras pusieron a prueba la resistencia de este equilibrio. Sin embargo, incluso ante estas perturbaciones, las comunidades se esforzaron por restablecer el equilibrio mediante diversas estrategias de supervivencia y adaptación. Los agricultores, en particular, desempeñaron un papel esencial en el mantenimiento de la homeostasis demográfica. Eran los más directamente afectados por las malas cosechas o el cambio climático, pero también los primeros en responder a estos retos. Gracias a su conocimiento empírico de los ciclos naturales y a su capacidad para ajustar sus prácticas agrícolas, pudieron mitigar el impacto de estas crisis. Por ejemplo, podían alternar cultivos, almacenar reservas para los años difíciles o adaptar su dieta para hacer frente a la escasez de alimentos. Además, las comunidades rurales contaban a menudo con sistemas de solidaridad y ayuda mutua que les permitían repartir los riesgos y ayudar a los miembros más vulnerables en caso de crisis. Este tipo de resiliencia social es otro aspecto de la homeostasis, en la que la cohesión y la organización de la sociedad contribuyen a mantener el equilibrio demográfico y social. La homeostasis, en este contexto, no es tanto una cuestión de control activo del entorno como de respuestas adaptativas que permiten a las poblaciones sobrevivir y recuperarse de las perturbaciones, continuando el ciclo de estabilidad y cambio.

Antes de los avances de la medicina moderna y la revolución industrial, las poblaciones humanas estaban muy influidas por los principios de la homeostasis, que regulan el equilibrio entre los recursos disponibles y el número de personas que dependen de ellos. Las sociedades tenían que encontrar formas de adaptarse a las limitaciones de su entorno para sobrevivir. Técnicas agrícolas como la rotación bienal y trienal de cultivos fueron respuestas homeostáticas a los retos de la producción de alimentos. Estos métodos permitían descansar y regenerar la fertilidad del suelo alternando cultivos y periodos de barbecho, lo que ayudaba a evitar el agotamiento de la tierra y a mantener un nivel de producción capaz de satisfacer las necesidades de la población. Dado que los recursos alimentarios no podían incrementarse significativamente antes de las innovaciones técnicas y agrícolas de la revolución industrial, la regulación demográfica se lograba a menudo a través de mecanismos sociales y culturales. Por ejemplo, el sistema europeo de matrimonio tardío y celibato permanente limitaba el crecimiento de la población acortando el periodo de fertilidad de las mujeres y reduciendo así la tasa de natalidad. La selección natural también desempeñó un papel en la dinámica de la población. Las epidemias, como la peste, y las hambrunas eliminaban a menudo a los individuos más vulnerables, dejando tras de sí una población que tenía una resistencia natural o unas prácticas sociales que contribuían a la supervivencia. Este dinamismo homeostático refleja la capacidad de los sistemas biológicos y sociales para absorber las perturbaciones y volver a un estado de equilibrio, aunque este equilibrio pueda situarse en un nivel distinto del anterior a la perturbación. Al igual que en los ecosistemas, donde un incendio puede destruir un bosque pero va seguido de una regeneración, las sociedades humanas han desarrollado mecanismos para gestionar y superar las crisis.

Estabilidad micro y macroeconómica a largo plazo[modifier | modifier le wikicode]

La percepción histórica de la impotencia de las personas ante las grandes crisis, en particular la muerte y la enfermedad, ha estado influida durante mucho tiempo por la aparente falta de medios para comprender y controlar estos acontecimientos. De hecho, antes de la era moderna y del auge de la medicina científica, las causas exactas de muchas enfermedades y muertes a menudo seguían siendo un misterio. En consecuencia, las sociedades medievales y premodernas recurrían en gran medida a la religión, la superstición y los remedios tradicionales para intentar hacer frente a estas crisis. Sin embargo, esta visión de completa pasividad ha sido cuestionada por investigaciones históricas más recientes. Ahora se reconoce que incluso ante fuerzas aparentemente incontrolables, como las epidemias de peste o las hambrunas, las poblaciones de la época no se resignaban del todo. Los campesinos y otras clases sociales desarrollaron estrategias para mitigar el impacto de las crisis. Por ejemplo, adoptaron prácticas agrícolas innovadoras, introdujeron medidas de cuarentena o incluso emigraron a regiones menos afectadas por el hambre o las enfermedades. Las medidas adoptadas también podían ser comunitarias, como la organización de obras de caridad para apoyar a los más afectados por la crisis. Además, las estructuras sociales y familiares podrían ofrecer cierto grado de resistencia, compartiendo recursos y apoyando a los miembros más vulnerables. Tras la Segunda Guerra Mundial, la situación cambió radicalmente con el establecimiento de sistemas de seguridad social en muchos países, la llegada de la sanidad moderna y un mayor acceso a la información, lo que permitió comprender mejor y prevenir las crisis de salud pública. La seguridad de la vida ha mejorado gracias a estos avances, reduciendo considerablemente el sentimiento de impotencia ante la enfermedad y la muerte.

Normativa social: el sistema europeo de matrimonio tardío y celibato permanente[modifier | modifier le wikicode]

Puesta en práctica: siglos XVI-XVIII[modifier | modifier le wikicode]

Durante el periodo comprendido entre la Edad Media y el final del periodo preindustrial, las poblaciones europeas aplicaron una estrategia de regulación demográfica conocida como sistema europeo de matrimonio tardío y celibato permanente. Los datos históricos revelan que esta práctica condujo a una edad relativamente elevada para contraer matrimonio y a importantes tasas de celibato, sobre todo entre las mujeres. Por ejemplo, los historiadores han documentado que durante el siglo XVI la edad media del primer matrimonio para las mujeres oscilaba entre los 19 y los 22 años, mientras que en el siglo XVIII esta edad había aumentado hasta situarse entre los 25 y los 27 años en muchas regiones. Estas cifras muestran un alejamiento significativo de las normas de la época medieval, y contrastan fuertemente con otras partes del mundo donde la edad al matrimonio era mucho más baja y el celibato menos común. También era notable el porcentaje de mujeres que nunca se casaban. Se calcula que entre los siglos XVI y XVIII, entre el 10% y el 15% de las mujeres permanecieron solteras durante toda su vida. Esta tasa de celibato contribuía a una limitación natural del tamaño de la población, especialmente crucial en una economía en la que la tierra era la principal fuente de riqueza y subsistencia. En este sistema de matrimonio y natalidad influyeron probablemente factores económicos y sociales. Ante la incapacidad de la tierra para mantener a una población en rápido crecimiento, el matrimonio tardío y el celibato permanente servían como mecanismo de control de la población. Además, con unos sistemas de herencia que tendían a la división equitativa de la tierra, tener menos hijos significaba evitar una división excesiva de la tierra, lo que podría haber provocado un declive económico en las familias campesinas.

La línea San Petersburgo - Trieste[modifier | modifier le wikicode]

Ligne saint petersburg trieste.png

El sistema de matrimonio tardío y celibato permanente era característico de ciertas partes de Europa, sobre todo en las regiones occidentales y septentrionales. La distinción entre Europa occidental y oriental en cuanto a las prácticas matrimoniales estaba marcada por considerables diferencias sociales y económicas. En Occidente, donde este sistema estaba vigente, una línea imaginaria que iba de San Petersburgo a Trieste marcaba la frontera de este modelo demográfico. Los campesinos y las familias de Occidente solían ser propietarios de sus tierras o tenían importantes derechos sobre ellas, y la herencia se transmitía por línea familiar. Estas condiciones favorecían la aplicación de una estrategia de limitación de la natalidad para preservar la integridad y la viabilidad de las explotaciones familiares. Las familias trataban de evitar la fragmentación de la tierra entre generaciones, que podría haber debilitado su posición económica. Al este de esta línea, sin embargo, y sobre todo en las zonas sometidas a la servidumbre, el sistema era diferente. Los campesinos de Europa del Este eran a menudo siervos, atados a la tierra de su señor y sin ninguna propiedad que transmitir. En este contexto, no existía una presión económica inmediata para limitar el tamaño de la familia mediante el matrimonio tardío o el celibato. Las prácticas matrimoniales eran más universales y los matrimonios se concertaban a menudo por razones sociales y económicas, sin la consideración directa de una estrategia para preservar la tierra familiar. Esta dicotomía entre Oriente y Occidente refleja la diversidad de las estructuras socioeconómicas en Europa antes de las grandes convulsiones de la Revolución Industrial, que acabarían transformando los sistemas matrimoniales y las estructuras familiares en todo el continente.

Los efectos demográficos[modifier | modifier le wikicode]

El periodo de fecundidad de la mujer, que suele estimarse entre los 15 y los 49 años, es crucial para comprender la dinámica demográfica histórica. En una sociedad en la que la edad media de las mujeres para contraer matrimonio aumenta, como ocurrió en Europa Occidental entre los siglos XVI y XVIII, las implicaciones para la fecundidad global son significativas. Cuando la edad al matrimonio pasa de los 20 a los 25 años, las mujeres comienzan más tarde su vida reproductiva, lo que reduce el número de años en los que tienen probabilidades de concebir. Los años inmediatamente posteriores a la pubertad suelen ser los más fértiles, y retrasar el matrimonio cinco años puede eliminar muchos de los años más fértiles de la vida de una mujer. Esto podría provocar un descenso del número medio de hijos por mujer, ya que habría menos oportunidades de embarazo durante su vida reproductiva. Si tenemos en cuenta que una mujer puede tener un hijo de media cada dos años después de casarse, al eliminar cinco años de fertilidad potencialmente alta, esto podría equivaler a una reducción del nacimiento de dos a tres hijos por mujer. Esta reducción tendría un impacto significativo en el crecimiento demográfico global de una población. De hecho, esta práctica de casarse tarde y limitar los nacimientos no se debió a un mejor conocimiento de la biología reproductiva ni a medidas anticonceptivas, sino a una respuesta socioeconómica a las condiciones de vida. Al limitar el número de hijos que tenían, las familias podían asignar mejor sus limitados recursos, evitar una subdivisión excesiva de la tierra y salvaguardar el bienestar económico de las generaciones siguientes. Este fenómeno contribuyó a una forma de regulación natural de la población antes de la llegada de la planificación familiar moderna.

Matrimonio tardío y celibato permanente[modifier | modifier le wikicode]

El sistema de regulación de la natalidad en Europa Occidental, sobre todo entre los siglos XVI y XVIII, se basaba en gran medida en normas sociales y religiosas que desalentaban la procreación fuera del matrimonio. En este contexto, un número importante de mujeres no se casaba, quedándose solteras o enviudando sin volver a casarse. Si tenemos en cuenta que, en algunas regiones, hasta el 50% de las mujeres podían encontrarse en esta situación en un momento dado, el impacto sobre las tasas de natalidad globales sería considerable. Ser soltera y viuda significaba, para la mayoría de las mujeres de la época, no tener hijos legítimos, en parte debido a las estrictas convenciones sociales y a las enseñanzas de la Iglesia Católica, que promovía la castidad fuera del matrimonio. Se fomentaban los matrimonios tardíos y se condenaban enérgicamente las relaciones sexuales fuera del matrimonio, lo que reducía la probabilidad de nacimientos fuera del matrimonio. Los nacimientos ilegítimos eran poco frecuentes, con estimaciones de entre el 2% y el 3%. Esto sugiere un nivel relativamente alto de conformidad con las normas sociales y religiosas, así como un control eficaz de la sexualidad y la reproducción fuera del matrimonio. Esta dinámica social ha tenido por tanto el efecto de reducir significativamente la fecundidad global, con una reducción estimada de hasta el 30%. Esto desempeñó un papel esencial en la regulación demográfica de la época, garantizando un equilibrio entre la población y los recursos disponibles en un contexto en el que había pocos medios para aumentar la producción de recursos medioambientales. De este modo, las estructuras sociales y las normas culturales servían de mecanismo de control de la población, manteniendo la estabilidad demográfica en ausencia de métodos anticonceptivos modernos o de intervenciones médicas para regular la natalidad.

La estructura social y económica de la Europa preindustrial influyó directamente en las prácticas matrimoniales. El concepto de "matrimonio igual a hogar" estaba fuertemente arraigado en la mente de la gente, lo que significaba que un matrimonio no era sólo la unión de dos personas, sino también la formación de un nuevo hogar autónomo. Esto implicaba la necesidad de tener un espacio vital propio, a menudo en forma de granja o casa, donde la pareja pudiera establecerse y vivir de forma independiente. Esta necesidad de un "nicho" en el que vivir limitaba el número de matrimonios posibles en un momento dado. Por tanto, las oportunidades matrimoniales estaban estrechamente vinculadas a la disponibilidad de vivienda, que en las sociedades agrícolas dependía de la transmisión de la propiedad, como las granjas, a menudo de generación en generación. El crecimiento demográfico estaba limitado por la cantidad fija de tierras y granjas, que no crecían al mismo ritmo que la población. Como consecuencia, las parejas jóvenes tenían que esperar a que una propiedad quedara disponible, ya fuera por la muerte de los anteriores ocupantes o cuando estuvieran dispuestos a ceder su lugar, a menudo a sus hijos u otros familiares. Esto contribuía a retrasar el matrimonio, ya que los jóvenes, sobre todo los hombres de los que a menudo se esperaba que se hicieran cargo de una explotación agrícola, tenían que esperar a disponer de los medios económicos para mantener un hogar antes de casarse. Al retrasar el matrimonio, también se acortaban los periodos de fertilidad de las mujeres, lo que contribuía al descenso de la tasa de natalidad general. Así pues, las limitaciones económicas y de vivienda desempeñaron un papel determinante en las estrategias matrimoniales y demográficas, propiciando la aparición del modelo europeo de matrimonio tardío y hogar nuclear, que tuvo un profundo impacto en las estructuras sociales y la dinámica demográfica de Europa hasta la modernización y urbanización que acompañaron a la Revolución Industrial.

El papel de las relaciones familiares y las expectativas sobre los hijos fue un factor importante en las estrategias matrimoniales y demográficas de las sociedades europeas preindustriales. En un contexto en el que no existían sistemas de pensiones ni de asistencia a las personas mayores, los padres dependían de sus hijos para mantenerse en la vejez. Esto significaba a menudo que al menos un hijo debía permanecer soltero para cuidar de sus padres. Normalmente, en una familia con varios hijos, no era infrecuente que existiera un acuerdo tácito o explícito para designar a una de las hijas para que se quedara en casa y cuidara de sus padres. Este papel lo asumía a menudo una hija, en parte porque se esperaba de los hijos varones que trabajaran la tierra, generaran ingresos y perpetuaran la línea familiar. Las hijas solteras también tenían menos oportunidades económicas y sociales fuera de la familia, por lo que estaban más disponibles para cuidar de sus padres. Esta práctica del celibato permanente como forma de "sacrificio" familiar tenía varias consecuencias. Por un lado, garantizaba cierto apoyo a la generación de más edad, pero por otro, reducía el número de matrimonios y, por tanto, la tasa de natalidad. Esto funcionaba como un mecanismo natural de regulación demográfica dentro de la comunidad, contribuyendo al equilibrio entre la población y los recursos disponibles. Esta dinámica subraya la complejidad de los vínculos entre estructura familiar, economía y demografía en la Europa preindustrial, y cómo las elecciones personales estaban a menudo condicionadas por la necesidad económica y las obligaciones familiares.

La homeostasis demográfica, en el contexto de las sociedades preindustriales, refleja un proceso de regulación natural de la población en respuesta a acontecimientos externos. Cuando estas sociedades sufrían crisis de mortalidad, como epidemias, hambrunas o conflictos, la población disminuía considerablemente. La consecuencia indirecta de estas crisis era la liberación de "nichos" económicos y sociales, como granjas, empleos o funciones en la comunidad, que antes habían ocupado los que habían muerto. Esto creó nuevas oportunidades para las generaciones supervivientes. Las parejas jóvenes podían casarse antes porque había menos competencia por los recursos y el espacio. Como los matrimonios precoces suelen asociarse a un periodo más largo de fecundidad y, por tanto, a un número potencialmente mayor de hijos, la población podía recuperarse con relativa rapidez tras una crisis. El aumento de la fecundidad de los matrimonios jóvenes compensaba las pérdidas demográficas sufridas durante la crisis, permitiendo a la población volver a un estado de equilibrio, según los principios de la homeostasis. Este ciclo de crisis y recuperación demuestra la resiliencia de las poblaciones humanas y su capacidad para adaptarse a condiciones cambiantes, aunque a menudo a costa de considerables pérdidas de vidas humanas. Es una demostración del concepto de homeostasis aplicado a la demografía, en la que, tras una perturbación externa importante, los sistemas sociales y económicos inherentes a estas comunidades tendían a devolver la población a un nivel que podía sostenerse con los recursos disponibles y las estructuras sociales existentes.

Matices en el sistema europeo: las tres suizas[modifier | modifier le wikicode]

La variedad de prácticas matrimoniales y sucesorias en Suiza refleja el modo en que las sociedades tradicionales se adaptaron a las limitaciones económicas y medioambientales. En la Suiza central, el sistema matrimonial estaba influido por estrictas regulaciones que restringían el acceso al matrimonio, favoreciendo así a las familias adineradas. Esta restricción solía ir acompañada de un modelo desigual de herencia de tierras, que generalmente favorecía al hijo mayor. Esta dinámica tenía importantes consecuencias para los hijos no herederos, que se veían obligados a buscar medios de subsistencia fuera de su lugar de nacimiento. Esta limitación del matrimonio y la herencia tuvo el efecto de regular la población local, provocando una emigración que contribuyó al equilibrio demográfico de la región. Al abandonar la región para buscar fortuna en otra parte, los hijos que no heredaban evitaban la superpoblación que podría haber resultado de un reparto excesivamente fragmentado de las tierras de cultivo, preservando así la economía rural y la estabilidad social de su comunidad de origen.

En el Valais, la situación matrimonial y sucesoria contrastaba fuertemente con la de la Suiza central. Al no haber restricciones legales al matrimonio, los individuos podían casarse más libremente, independientemente de su situación económica. En cuanto a la herencia, la tradición valesana favorecía un reparto igualitario de los bienes. Los hermanos que no se convertían en propietarios eran a menudo compensados, un arreglo que les permitía iniciar su propia vida en otro lugar, a menudo emigrando. Estas prácticas de herencia igualitaria conducían regularmente a acuerdos entre hermanos para mantener las tierras de labranza intactas dentro de la familia, eligiendo voluntariamente a un único heredero para gestionar la tierra y continuar con el negocio familiar. De este modo, se aseguraban de que las explotaciones siguieran siendo viables y de que la propiedad de la tierra no se fragmentara demasiado como para seguir siendo productiva. Al mismo tiempo, también contribuía a un equilibrio demográfico, ya que los hermanos que se marchaban buscaban oportunidades fuera del Valais, reduciendo la presión sobre los recursos locales.

En la Suiza italiana, la dinámica social y demográfica se vio fuertemente afectada por la movilidad profesional de los hombres. Un gran número de hombres abandonaron sus hogares durante periodos prolongados, que oscilaban entre unos meses y varios años, para buscar trabajo en otros lugares. Esta migración de trabajadores, a menudo estacional, provocó un importante desequilibrio en el mercado matrimonial local, reduciendo de facto el número de posibles matrimonios debido a la ausencia prolongada de los hombres. Esta ausencia redujo las oportunidades de formación de nuevas familias, limitando así la tasa de natalidad. Además, las convenciones sociales y los valores religiosos imperantes mantenían a las mujeres en roles tradicionales y fomentaban la fidelidad conyugal. En ese contexto, las mujeres tenían pocas oportunidades o tolerancia social para tener hijos fuera del matrimonio. Así pues, las normas culturales combinadas con la ausencia de hombres desempeñaron un papel clave en el mantenimiento de un cierto equilibrio demográfico, limitando el crecimiento natural de la población en la Suiza italiana.

Estas diversas prácticas ilustran cómo la regulación del crecimiento demográfico podía estar indirectamente orquestada por mecanismos sociales, económicos y culturales. Permitían gestionar el tamaño de la población en función de las capacidades del entorno y de los recursos, garantizando la continuidad de las estructuras familiares y la estabilidad económica de las comunidades.

Un retorno a la muerte omnipresente[modifier | modifier le wikicode]

La estructura tradicional de una familia completa implica un compromiso a largo plazo, en el que la pareja permanece unida desde el momento de su matrimonio hasta el final del periodo de fertilidad de la mujer, generalmente en torno a los 50 años. Si esta continuidad se mantiene sin interrupción, la teoría sugiere que una mujer podría tener una media de siete hijos a lo largo de su vida. Sin embargo, esta situación ideal suele verse afectada por interrupciones como la muerte prematura de uno de los cónyuges. La muerte prematura de uno de los cónyuges, ya sea marido o mujer, antes de que la mujer cumpla los 50 años, puede reducir considerablemente el número de hijos que la pareja podría haber tenido. Estas rupturas familiares son frecuentes debido a problemas de salud, enfermedades, accidentes u otros factores de riesgo relacionados con la época y el contexto social y económico. Si se tienen en cuenta estas muertes prematuras y sus efectos en la estructura familiar, el número medio de hijos por familia tiende a reducirse, con una media de cuatro a cinco hijos por familia. Esta reducción también refleja los retos de la vida familiar y las tasas de mortalidad de la época, que influyeron mucho en la demografía y el tamaño de los hogares.

A lo largo de los siglos, la infancia siempre ha sido un periodo especialmente vulnerable para la supervivencia humana, y esto era aún más acusado en el contexto premoderno, donde los conocimientos médicos y las condiciones de vida distaban mucho de ser óptimos. En aquella época, un número considerable de niños -entre el 20% y el 30%- no sobrevivía a su primer año de vida. Es más, sólo la mitad de los niños que nacían llegaban a los quince años. Esto significaba que la pareja media sólo tenía de dos a dos hijos y medio que llegaban a la edad adulta, lo que apenas bastaba para algo más que un simple reemplazo de la población. En consecuencia, el crecimiento demográfico permaneció estancado. Esta precariedad de la existencia y la familiaridad con la muerte moldearon profundamente la psique y las prácticas sociales de la época. Las poblaciones desarrollaron mecanismos de homeostasis, estrategias para mantener el equilibrio demográfico a pesar de las incertidumbres de la vida. Al mismo tiempo, la muerte era tan omnipresente que se convirtió en parte integrante de la vida cotidiana. El origen del término "caveau" da fe de esta integración; hace referencia a la práctica de enterrar a los miembros de la familia en el sótano de la casa, a menudo por falta de espacio en los cementerios. Esta relación con la muerte resulta sorprendente si tenemos en cuenta la historia de París en el siglo XVIII. Por razones de salud pública, la ciudad emprendió el vaciado de sus atestados cementerios intramuros. Durante esta operación, los restos de más de 1,6 millones de personas fueron exhumados y trasladados a las catacumbas. Esta medida radical subraya lo común que era la muerte y el poco lugar que dejaba, tanto literal como figuradamente, en la sociedad de la época. La muerte no era un extraño, sino un vecino familiar con el que había que convivir.

La aceptación de la muerte y la familiaridad con ella en la sociedad premoderna también puede apreciarse en la existencia de guías y manuales que enseñan cómo morir adecuadamente, a menudo bajo el título de "Ars Moriendi" o el arte de morir bien. Estos textos estaban muy extendidos en Europa ya en la Edad Media y ofrecían consejos sobre cómo morir en estado de gracia, de acuerdo con las enseñanzas cristianas. Estos manuales ofrecían instrucciones sobre cómo afrontar las tentaciones espirituales que podían surgir al acercarse la muerte y cómo superarlas para asegurar la salvación del alma. También trataban de la importancia de recibir los sacramentos, hacer las paces con Dios y con los hombres, y dejar instrucciones para arreglar los asuntos propios y distribuir las posesiones. En este contexto, la muerte no era sólo un final, sino también un pasaje crítico que requería preparación y reflexión. Incluso en los momentos más oscuros, como cuando una persona era condenada a muerte, esta cultura de la muerte ofrecía una forma paradójica de consuelo: a diferencia de muchos otros que morían repentinamente o sin previo aviso, el condenado tenía la oportunidad de prepararse para su último momento, arrepentirse de sus pecados y marcharse en paz con su conciencia. Esto reflejaba una percepción de la muerte muy diferente de la que tenemos hoy en día, donde la muerte repentina suele considerarse la más cruel, mientras que en aquellos tiempos más antiguos, una muerte tan poco preparada se consideraba una tragedia para el alma.

Anexos[modifier | modifier le wikicode]

  • Carbonnier-Burkard Marianne. Les manuels réformés de préparation à la mort. In: Revue de l'histoire des religions, tome 217 n°3, 2000. La prière dans le christianisme moderne. pp. 363-380. url :/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_2000_num_217_3_103

Referencias[modifier | modifier le wikicode]