« Le CICR et les limites de l’action humanitaire pendant la Deuxième guerre mondiale » : différence entre les versions

De Baripedia
Ligne 81 : Ligne 81 :


==== Centralisatoin du pouvoir ====
==== Centralisatoin du pouvoir ====
Le totalitarisme vise à la destruction de l’ordre démocratique et constitutionnel au profit d’une dictature, il centralise le pouvoir. Mais, ajouté à cela, il abolit de manière générale les droits civils et politiques, il produit des réfugiés, tous ceux qui sont opposés ou visés par le régime malgré eux parfois sont tentés de chercher du refuge ailleurs. Ce qui est particulier, ce qui distingue le totalitarisme des dictatures traditionalistes ou autoritaires c’est la volonté d’octroyer une seule idéologie politique et de pénétrer avec cette idéologie toutes les couches de la société et toutes les dimensions de la société.  
Le totalitarisme, phénomène politique du XXe siècle, marque une rupture radicale avec les formes traditionnelles de gouvernance par son aspiration à contrôler non seulement l'appareil d'État et ses mécanismes de pouvoir, mais également l'ensemble des sphères de la vie individuelle et collective. Contrairement aux dictatures autoritaires qui peuvent maintenir certaines structures de la société civile et préserver un semblant d'ordre constitutionnel, les régimes totalitaires s'engagent dans une démarche d'ingénierie sociale et idéologique sans précédent, cherchant à modeler les citoyens selon une vision unique et monolithique.  


=== Répréssion politique ===
La montée au pouvoir de régimes comme l'Allemagne nazie sous Adolf Hitler à partir de 1933, l'Union Soviétique sous Joseph Staline, ou encore l'Italie fasciste sous Benito Mussolini, démontre la méthode par laquelle le totalitarisme déconstruit systématiquement l'ordre démocratique et constitutionnel. En Allemagne, l'incendie du Reichstag en février 1933 fut utilisé comme prétexte pour promulguer le Décret du Reichstag, suspendant les droits civils et permettant la détention sans procès. Ceci marqua le début d'une série d'actions visant à consolider le pouvoir nazi, culminant avec les Lois de Nuremberg de 1935 qui retirèrent aux Juifs allemands leurs droits civiques.
 
La suppression des libertés fondamentales et l'instauration d'un climat de terreur sont des caractéristiques distinctives des régimes totalitaires. Le Goulag soviétique, vaste réseau de camps de travail forcé, est devenu le symbole de la répression politique sous Staline, engloutissant des millions de personnes accusées d'opposition au régime. En Italie et en Allemagne, les opposants politiques, ainsi que les minorités et d'autres groupes ciblés, subissaient persécutions et violences, forçant un nombre significatif d'entre eux à fuir leurs pays, devenant ainsi des réfugiés politiques.
 
L'aspect le plus distinctif et peut-être le plus pernicieux du totalitarisme réside dans son ambition de saturer l'espace public et privé avec une idéologie d'État homogène. Le fascisme italien, le nazisme allemand et le stalinisme soviétique ne se contentaient pas de contrôler les moyens de production ou les institutions politiques; ils visaient également à façonner les pensées, les sentiments, et les relations interpersonnelles de chaque individu. L'endoctrinement à travers l'éducation, la propagande omniprésente dans les médias, et la surveillance constante étaient employés pour inculquer les valeurs et les normes du régime, visant à créer un "homme nouveau" entièrement dévoué à l'État.
 
Les régimes totalitaires cherchaient à éliminer toute distinction entre la vie publique et la vie privée, éradiquant les espaces où une indépendance de pensée ou une dissidence pourrait germer. En Union Soviétique, les purges de Staline dans les années 1930 visaient non seulement les élites politiques et militaires, mais également les artistes, les scientifiques, et les citoyens ordinaires, témoignant d'une tentative de contrôler toutes les facettes de la société. En Allemagne, le contrôle s'étendait à la culture, à l'éducation, et même à la biologie, avec des programmes eugéniques visant à "purifier" la race allemande.
 
Le totalitarisme se distingue par son approche holistique et son ambition d'englober tous les aspects de l'existence humaine sous l'égide d'une idéologie dominante. Cette aspiration à une uniformité idéologique et à un contrôle total sur la société représente non seulement une menace pour les droits individuels et collectifs, mais aussi pour l'essence même de la diversité humaine et de la liberté de pensée.
 
==== Répréssion politique ====
Ajoutée à cela, en tant qu’instrument, la dictature totalitaire utilise divers instruments de répression politique dirigés contre les ennemis intérieurs et toute opposition politique. En URSS, on peut parler d’un totalitarisme économique, politique et culturel. La position de l’idéologie communiste s’ajoute à la volonté d’expansion de cette idéologie sur le plan international. Parmi les instruments figurait par exemple la police politique puis le KGB et le système du goulag donc de l’organisation du travail forcé, l’industrialisation forcée, mais aussi des purges. Il y a eu des purges massives en Union soviétique, on parle de 30 millions de morts pour toute l’histoire du communisme soviétique.
Ajoutée à cela, en tant qu’instrument, la dictature totalitaire utilise divers instruments de répression politique dirigés contre les ennemis intérieurs et toute opposition politique. En URSS, on peut parler d’un totalitarisme économique, politique et culturel. La position de l’idéologie communiste s’ajoute à la volonté d’expansion de cette idéologie sur le plan international. Parmi les instruments figurait par exemple la police politique puis le KGB et le système du goulag donc de l’organisation du travail forcé, l’industrialisation forcée, mais aussi des purges. Il y a eu des purges massives en Union soviétique, on parle de 30 millions de morts pour toute l’histoire du communisme soviétique.
   
   
La centralisation extrême des États totalitaires fascistes, mais aussi du système soviétique sous la dictature de Joseph Staline, ne laissait échapper rien ni personne au contrôle et au pouvoir de l’État. Ce dernier était de surcroît poussé à bout par la lutte totale et acharnée menée contre l’ennemi idéologique : la marge de manœuvre et l’autonomie des associations privées se retrouvaient extrêmement réduites. L’imperméabilité des frontières et des lignes de front entre les puissances de l’Axe et celles de la Grande Alliance compromettait davantage l’action des ONG transnationales.
La centralisation extrême des États totalitaires fascistes, mais aussi du système soviétique sous la dictature de Joseph Staline, ne laissait échapper rien ni personne au contrôle et au pouvoir de l’État. Ce dernier était de surcroît poussé à bout par la lutte totale et acharnée menée contre l’ennemi idéologique : la marge de manœuvre et l’autonomie des associations privées se retrouvaient extrêmement réduites. L’imperméabilité des frontières et des lignes de front entre les puissances de l’Axe et celles de la Grande Alliance compromettait davantage l’action des ONG transnationales.


=== Collectivisation et nationalisatoin des moyens de production ===
==== Collectivisation et nationalisatoin des moyens de production ====
Un autre instrument sur le plan économique d’imposer l’idéologie est sa traduction en terme économique et le communisme se traduit économiquement moyennant l’expropriation des personnes privées et de la collectivisation et/ou de la nationalisation des moyens de production. Ajouté à cela, notamment sous Staline au court des années 1930, l’Union soviétique poursuive une politique d’industrialisation forcée moyennant les goulags, c’est-à-dire les camps de travail forcé. Tous les paysans qui refusent l’expropriation de leurs terres sont envoyés au goulag s’ils ne sont pas tués. Au goulag, parfois, ils trouvent la mort.
Un autre instrument sur le plan économique d’imposer l’idéologie est sa traduction en terme économique et le communisme se traduit économiquement moyennant l’expropriation des personnes privées et de la collectivisation et/ou de la nationalisation des moyens de production. Ajouté à cela, notamment sous Staline au court des années 1930, l’Union soviétique poursuive une politique d’industrialisation forcée moyennant les goulags, c’est-à-dire les camps de travail forcé. Tous les paysans qui refusent l’expropriation de leurs terres sont envoyés au goulag s’ils ne sont pas tués. Au goulag, parfois, ils trouvent la mort.



Version du 1 avril 2024 à 13:01

Le CICR et les limites de l’action humanitaire pendant la Deuxième guerre mondiale
Faculté Faculté des Lettres
Département Département d’histoire générale
Professeur(s) Matthias Schulz
Cours Sociétés et acteurs non-gouvernementaux en relations internationales

Lectures


Les Défis Politiques et Territoriaux de l'Après-Guerre

La génération ayant vécu la Première Guerre mondiale s'est adaptée à une intensité de violence politique et à une haine de l'autre inimaginables aujourd'hui. Ce contexte d'après-guerre, marqué par des tensions et une coopération internationale difficile, est souligné par Francesco Nitti, ex-Premier ministre italien, dans son ouvrage "L'Europa senza pace". Nitti critique vivement l'ordre établi par les traités de paix de 1919 et 1920, décrivant l'Europe post-Première Guerre mondiale comme un continent sans paix, illustrant les défis de reconstruction et de réconciliation auxquels elle était confrontée.

Après la Première Guerre mondiale, les traités de paix, en particulier le Traité de Versailles, redessinent la carte de l'Europe, créant des tensions et alimentant le révisionnisme. L'Allemagne se voit imposer des réparations écrasantes et perd des territoires stratégiques, comme l'Alsace-Lorraine, ce qui nourrit un sentiment d'injustice et pave la voie au révisionnisme qui contribuera à l'ascension du nazisme. La Hongrie, réduite par le Traité de Trianon, perd deux tiers de son territoire et un tiers de sa population magyarophone, exacerbant le sentiment nationaliste et révisionniste. L'Italie, insatisfaite des gains territoriaux malgré son rôle dans la victoire alliée, exprime son mécontentement, ce qui favorise l'émergence du fascisme sous Mussolini, prônant une politique expansionniste. Ces tensions et mécontentements territoriaux, combinés aux crises économiques et à l'instabilité politique de l'entre-deux-guerres, forment le terreau sur lequel les idéologies extrémistes et révisionnistes prennent racine, menant à la Seconde Guerre mondiale.

D'accord, approfondissons avec une richesse de détails. Les travaux de Raymond Poindevin et Pierre Renouvin, historiens éminents, mettent en lumière un révisionnisme français post-Première Guerre mondiale, lié au sentiment que le Traité de Versailles de 1919 n'a pas suffisamment sanctionné l'Allemagne. Parallèlement, le révisionnisme soviétique découle des défaites territoriales de la Russie, amplifiées par la Révolution de 1917 et la guerre soviéto-polonaise (1919-1921), qui voit la naissance des États baltes, la perte de la Finlande et d'importants territoires polonais. Ces pertes, couplées à un nationalisme exacerbé, témoignent des secousses géopolitiques et idéologiques profondes de l'époque, façonnant le paysage politique européen interbellique.

Le Renversement Politique et L'Avenir des Démocraties

L'entre-deux-guerres est marqué par une montée significative du protectionnisme, en réponse aux bouleversements économiques et à la redéfinition géopolitique post-Première Guerre mondiale. Les nations, cherchant à protéger leurs industries naissantes ou affaiblies par la guerre, imposent des tarifs douaniers élevés et limitent les importations. Cette période voit également l'apparition de blocs économiques et la fragmentation du commerce mondial, exacerbée par la Grande Dépression de 1929, qui incite encore plus au repli national.

La période de l'entre-deux-guerres est caractérisée par un bouleversement économique mondial. La Grande Dépression, débutant en 1929, marque un tournant décisif avec l'effondrement des marchés boursiers et une crise économique profonde affectant des nations entières. Cette période voit l'abandon progressif de la mondialisation économique prévalente avant la Première Guerre mondiale, les nations adoptant des politiques protectionnistes pour sauvegarder leurs économies locales. Les barrières commerciales se multiplient, entravant le commerce international et exacerbant la crise.

En parallèle, l'Europe et d'autres régions du monde témoignent de la montée en puissance de dictatures autoritaires et totalitaires. La fragilité économique et le désarroi social servent de terreau fertile à l'ascension de régimes autoritaires, promettant ordre et stabilité mais au prix de libertés individuelles. De l'Italie fasciste de Mussolini à l'Allemagne nazie d'Hitler, en passant par l'Espagne franquiste, les démocraties reculent face à des gouvernements centralisés et des idéologies extrêmes.

Initialement, des figures comme William Rappard, représentant la Suisse à la Société des Nations, pouvaient encore parler d'une "victoire de la démocratie" en Europe au milieu des années 1920. Cependant, à l'approche de la fin des années 1930, le paysage politique européen s'était profondément transformé. Presque partout, les démocraties avaient cédé la place à des régimes dictatoriaux, une évolution marquant un revirement radical par rapport aux espoirs placés dans l'après-Première Guerre mondiale. Cette transition de la mondialisation et de la démocratie vers le protectionnisme et le totalitarisme illustre les profondes mutations socio-économiques et politiques de l'entre-deux-guerres, posant les bases des conflits et des défis du XXe siècle.

Dans l'Europe des années 1930, quelques bastions de la démocratie résistent face à la vague autoritaire. L'Angleterre, la Suisse, la France, les pays Benelux, et certains États scandinaves maintiennent des systèmes politiques démocratiques, malgré la pression croissante des idéologies extrémistes et des régimes autoritaires voisins. Ces démocraties servent de refuges et de centres pour les forces politiques antifascistes et pour la résistance contre l'expansionnisme des régimes totalitaires. Parallèlement, la majorité de l'Europe bascule dans l'autoritarisme. L'Espagne, sous Franco, le Portugal avec Salazar, l'Italie de Mussolini, et l'Allemagne d'Hitler, sont parmi les exemples les plus marquants de cette transformation. Les nouveaux régimes balkaniques et les États d'Europe centrale et de l'Est suivent également cette tendance, établissant des gouvernements autoritaires qui répriment toute opposition politique. Les dictatures mettent en place des systèmes de censure et de surveillance pour contrôler l'information et supprimer les opinions dissidentes.

Les dictatures de cette époque pratiquent une persécution systématique contre les opposants politiques. Cette répression varie en intensité et en méthode, mais elle se manifeste universellement à travers des arrestations arbitraires, des tortures, des exécutions extrajudiciaires, et des campagnes de propagande visant à discréditer et démanteler les mouvements de résistance. La censure de la presse et la suppression de la liberté d'expression sont des outils courants pour maintenir le pouvoir et contrôler le discours public. Le bouleversement politique en Europe pendant l'entre-deux-guerres révèle une lutte entre des forces démocratiques en déclin et des régimes autoritaires en ascension. Cette période critique façonne le continent pour des décennies, menant inévitablement au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Les leçons tirées de cette époque de transition demeurent pertinentes pour la compréhension des dynamiques politiques contemporaines et des défis posés par l'autoritarisme.

À la fin du XIXe siècle, Vienne devient un foyer d'antisémitisme avec des figures comme Karl Lueger, maire de la ville, qui a utilisé l'antisémitisme comme outil politique. Cette idéologie s'est ensuite répandue en Allemagne, où elle a été institutionnalisée sous le régime nazi après l'accession d'Adolf Hitler au pouvoir en 1933. Les lois de Nuremberg de 1935 et la Nuit de Cristal en 1938 marquent des étapes clés dans la persécution des Juifs, débouchant sur la tragédie de l'Holocauste. Cette évolution montre la transition de l'antisémitisme d'une hostilité diffuse à une politique d'État visant à l'extermination.

La Pologne et en Union soviétique ont connu des périodes d'intense hostilité envers les Juifs avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. En Pologne, les tensions et violences antisémites étaient marquées par des pogromes, des actes de violence dirigés contre les communautés juives. En Union soviétique, bien que l'idéologie officielle rejetait l'antisémitisme, des politiques et des purges sous Staline ont ciblé spécifiquement les Juifs, sous des accusations de nationalisme bourgeois ou de sionisme. Ces contextes montrent la variabilité de l'antisémitisme, influencée par des facteurs politiques, économiques et sociaux complexes.

L'Internationalisme Face aux Nouveaux Défis

L'internationalisme, dans le contexte pré-1914, était une idéologie naissante, embrassant l'idée d'une solidarité transnationale et s'appuyant sur une matrice de valeurs partagées, principalement européennes. Cette période, souvent qualifiée de "Belle Époque" (1871-1914), était marquée par des avancées technologiques et sociales significatives qui allaient à la fois encourager et compliquer la vision internationaliste.

À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, l'innovation dans le secteur des communications – notamment le télégraphe, le téléphone, et plus tard, la radio – a révolutionné la manière dont les informations étaient partagées à travers le monde. Ces avancées ont permis une interaction sans précédent entre les nations et les cultures, créant un terreau fertile pour l'idéologie internationaliste. En 1865, la création de l'Union Internationale des Télécommunications, l'une des premières organisations intergouvernementales, illustre bien cette volonté de collaboration au-delà des frontières nationales.

La fin du XIXe siècle a également été le théâtre d'une démocratisation progressive dans de nombreuses sociétés européennes. L'extension du droit de vote à des segments plus larges de la population, les réformes sociales et l'émergence des premiers mouvements ouvriers internationaux, comme la Deuxième Internationale fondée en 1889, ont favorisé l'émergence d'une conscience de classe transnationale. Ces mouvements, prônant la solidarité internationale parmi les travailleurs, ont contribué à poser les fondations d'un internationalisme basé sur des principes de justice sociale et d'égalité.

Cependant, cet élan vers l'internationalisme se heurtait à des forces puissantes et souvent antagonistes. Le nationalisme, en plein essor à cette époque, fonctionnait en contradiction directe avec les idéaux internationalistes, favorisant l'identité nationale et les intérêts étatiques au détriment de la solidarité internationale. En outre, l'impérialisme européen, incarné par la course aux colonies africaines et asiatiques, exacerbait les tensions internationales et cultivait une rivalité plutôt qu'une collaboration entre les puissances.

L'exemple le plus frappant de cette contradiction est la crise de juillet 1914, qui a précipité le monde dans la Première Guerre mondiale. Loin d'unir les nations dans un esprit de coopération, les ambitions impérialistes et les alliances militaires rigides ont conduit à un conflit dévastateur, mettant en lumière les limites de l'internationalisme de l'époque.

Bien que l'internationalisme avant 1914 ait été renforcé par des progrès technologiques et une démocratisation progressive, il était profondément entravé par les courants dominants du nationalisme et de l'impérialisme. La Première Guerre mondiale marquera un tournant, révélant les profondes failles de l'ordre international de l'époque et posant les bases pour une refonte de l'internationalisme dans l'entre-deux-guerres, notamment avec la création de la Société des Nations en 1920, dans un effort pour prévenir de futurs conflits globaux. Cette période souligne l'importance et la complexité des interactions entre les mouvements sociaux internes, les avancées technologiques, et les dynamiques politiques globales dans la formation et la réforme des idéaux internationalistes.

Dans les années 1920 et 1930, l'internationalisme fut confronté à de nouveaux défis majeurs, marqués principalement par l'ascension des régimes autoritaires et totalitaires. Cette période, située entre les deux guerres mondiales, a vu l'émergence de gouvernements qui ont profondément remis en question les principes et les espoirs portés par l'internationalisme.

En Union Soviétique, le régime bolchevique, devenu totalitaire sous Joseph Staline à partir des années 1920, présentait un paradoxe pour l'internationalisme. D'une part, l'Union Soviétique se positionnait comme le berceau du prolétariat international, cherchant à exporter la révolution communiste dans le monde entier. D'autre part, la politique de "socialisme dans un seul pays" adoptée sous Staline marquait un tournant vers un certain nationalisme soviétique, s'éloignant de l'internationalisme prolétarien prôné par Lénine. Le régime de Staline, caractérisé par la répression politique, les purges massives, et la collectivisation forcée, a également jeté une ombre sur l'attrait idéologique du communisme comme modèle internationaliste.

En Italie, l'ascension de Benito Mussolini au pouvoir en 1922 et l'établissement du régime fasciste ont marqué le début de l'autoritarisme en Europe. Le fascisme italien, avec son emphase sur le nationalisme ultranationaliste, l'expansionnisme et le contrôle total de l'État sur la société, était intrinsèquement opposé à l'internationalisme. L'Allemagne nazie, sous Adolf Hitler à partir de 1933, a poussé ces principes encore plus loin, avec une idéologie basée sur le racisme, l'antisémitisme, et la conquête. Le régime nazi représentait une menace directe à l'internationalisme, non seulement par sa politique agressive de Lebensraum (espace vital) mais aussi par son mépris total pour la coopération internationale et le droit international.

La guerre civile espagnole (1936-1939) a été un moment décisif pour l'internationalisme, avec des volontaires du monde entier rejoignant les Brigades internationales pour lutter contre le soulèvement nationaliste de Francisco Franco, soutenu par l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie. Cet épisode a illustré le potentiel de l'internationalisme en action, bien que finalement, le triomphe de Franco ait marqué une autre victoire pour l'autoritarisme en Europe.

Le Japon, de son côté, poursuivait une politique impérialiste agressive en Asie, marquée par l'invasion de la Mandchourie en 1931 et l'expansion ultérieure en Chine. Le militarisme japonais, avec son idéologie d'expansion impériale et de supériorité ethnique, s'opposait diamétralement à l'internationalisme, contribuant à l'érosion de la sécurité collective en Asie.

Les années 1920 et 1930 ont ainsi vu l'internationalisme confronté à des défis sans précédent, avec l'ascension de régimes qui non seulement rejetaient ses principes mais menaçaient directement la paix et la sécurité mondiales. L'échec de la Société des Nations à prévenir ces conflits et à gérer l'agression des puissances autoritaires et totalitaires a souligné les limites de l'internationalisme dans un monde de plus en plus polarisé. Ces défis ont finalement culminé avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939, un conflit qui remettrait profondément en question l'ordre international et les fondements mêmes de l'internationalisme.

Le défi du totalitarisme

L'internationalisme au défis du totalitarisme

L'internationalisme, avec ses racines profondément ancrées dans l'idée de solidarité au-delà des frontières nationales, se heurtait à des obstacles considérables dans les régimes totalitaires qui marquèrent le XXe siècle. Ces régimes, caractérisés par leur contrôle absolu sur la société, l'économie, et la politique, ainsi que par leur tendance à cultiver un culte de la personnalité autour d'un leader, représentaient une antithèse directe des principes de l'internationalisme. La capacité de la société civile à s'organiser librement est un pilier de l'internationalisme, promouvant la coopération et la compréhension mutuelle entre les peuples. Cependant, les dictatures totalitaires, telles que celles dirigées par Staline en Union Soviétique, Hitler en Allemagne, et Mussolini en Italie, s'employaient systématiquement à supprimer toute forme d'organisation autonome de la société civile.

Dans l'Union Soviétique de l'après-révolution de 1917, et particulièrement sous Staline dans les années 1920 jusqu'à sa mort en 1953, le régime chercha à centraliser le pouvoir, éliminant toute opposition réelle ou perçue au sein du Parti Communiste ou dans la société. Les purges, les procès-spectacles, et le système des Goulags étaient des outils de cette répression. Malgré l'engagement rhétorique envers le prolétariat international, la politique stalinienne de "socialisme dans un seul pays" reflétait une forme de nationalisme qui se détournait de l'internationalisme prolétarien originel.

L'Allemagne nazie, sous Hitler de 1933 à 1945, incarnait également l'oppression de la société civile, mais avec des idéologies radicalement différentes basées sur le racisme, le nationalisme extrême, et l'expansionnisme. Les organisations de la société civile étaient soit nazifiées, soit dissoutes. Les Juifs, les communistes, les syndicalistes, et d'autres étaient persécutés, démontrant la manière dont le régime totalitaire pouvait non seulement supprimer, mais également détourner la société civile à des fins autoritaires.

En Italie, Mussolini instaura le fascisme comme idéologie d'État dès les années 1920, mettant en avant des valeurs de nationalisme belliqueux, rejetant l'internationalisme au profit d'une glorification de l'État italien. Les organisations indépendantes, y compris les syndicats et les partis politiques, furent dissoutes ou absorbées par des structures étatiques, annihilant ainsi toute forme d'opposition civile organisée.

Ces régimes partageaient un mépris commun pour les principes démocratiques qui facilitent l'organisation libre de la société civile, considérant de telles libertés comme des menaces à leur pouvoir absolu. L'internationalisme, qui dépend de la libre association et de la solidarité transfrontalière, était directement en conflit avec ces systèmes. Les tentatives de mouvements internationaux, qu'ils soient socialistes, pacifistes, ou de droits de l'homme, de fonctionner ou de s'exprimer librement sous ces régimes furent extrêmement limitées, voire dangereuses.

Ce conflit entre l'internationalisme et les dictatures totalitaires ne se limitait pas à l'Europe. Par exemple, au Japon impérial pré-1945, l'expansion militaire et l'embrassement d'un nationalisme divin justifiant la suprématie japonaise sur l'Asie entravèrent toute forme d'internationalisme. Les sociétés civiles dans les territoires occupés furent réprimées, et l'organisation indépendante japonaise fut canalisée vers le soutien de l'effort de guerre.

L'internationalisme, au cours de cette période tumultueuse, se trouvait souvent en opposition, non seulement idéologique mais aussi pratique, avec les régimes totalitaires. Les espaces pour la libre organisation et l'expression étaient réduits à néant, mettant en lumière la lutte inhérente entre les forces de l'autoritarisme et celles qui cherchent à promouvoir la solidarité et la coopération au-delà des

Qu’est-ce que le totalitarisme ?

Centralisatoin du pouvoir

Le totalitarisme, phénomène politique du XXe siècle, marque une rupture radicale avec les formes traditionnelles de gouvernance par son aspiration à contrôler non seulement l'appareil d'État et ses mécanismes de pouvoir, mais également l'ensemble des sphères de la vie individuelle et collective. Contrairement aux dictatures autoritaires qui peuvent maintenir certaines structures de la société civile et préserver un semblant d'ordre constitutionnel, les régimes totalitaires s'engagent dans une démarche d'ingénierie sociale et idéologique sans précédent, cherchant à modeler les citoyens selon une vision unique et monolithique.

La montée au pouvoir de régimes comme l'Allemagne nazie sous Adolf Hitler à partir de 1933, l'Union Soviétique sous Joseph Staline, ou encore l'Italie fasciste sous Benito Mussolini, démontre la méthode par laquelle le totalitarisme déconstruit systématiquement l'ordre démocratique et constitutionnel. En Allemagne, l'incendie du Reichstag en février 1933 fut utilisé comme prétexte pour promulguer le Décret du Reichstag, suspendant les droits civils et permettant la détention sans procès. Ceci marqua le début d'une série d'actions visant à consolider le pouvoir nazi, culminant avec les Lois de Nuremberg de 1935 qui retirèrent aux Juifs allemands leurs droits civiques.

La suppression des libertés fondamentales et l'instauration d'un climat de terreur sont des caractéristiques distinctives des régimes totalitaires. Le Goulag soviétique, vaste réseau de camps de travail forcé, est devenu le symbole de la répression politique sous Staline, engloutissant des millions de personnes accusées d'opposition au régime. En Italie et en Allemagne, les opposants politiques, ainsi que les minorités et d'autres groupes ciblés, subissaient persécutions et violences, forçant un nombre significatif d'entre eux à fuir leurs pays, devenant ainsi des réfugiés politiques.

L'aspect le plus distinctif et peut-être le plus pernicieux du totalitarisme réside dans son ambition de saturer l'espace public et privé avec une idéologie d'État homogène. Le fascisme italien, le nazisme allemand et le stalinisme soviétique ne se contentaient pas de contrôler les moyens de production ou les institutions politiques; ils visaient également à façonner les pensées, les sentiments, et les relations interpersonnelles de chaque individu. L'endoctrinement à travers l'éducation, la propagande omniprésente dans les médias, et la surveillance constante étaient employés pour inculquer les valeurs et les normes du régime, visant à créer un "homme nouveau" entièrement dévoué à l'État.

Les régimes totalitaires cherchaient à éliminer toute distinction entre la vie publique et la vie privée, éradiquant les espaces où une indépendance de pensée ou une dissidence pourrait germer. En Union Soviétique, les purges de Staline dans les années 1930 visaient non seulement les élites politiques et militaires, mais également les artistes, les scientifiques, et les citoyens ordinaires, témoignant d'une tentative de contrôler toutes les facettes de la société. En Allemagne, le contrôle s'étendait à la culture, à l'éducation, et même à la biologie, avec des programmes eugéniques visant à "purifier" la race allemande.

Le totalitarisme se distingue par son approche holistique et son ambition d'englober tous les aspects de l'existence humaine sous l'égide d'une idéologie dominante. Cette aspiration à une uniformité idéologique et à un contrôle total sur la société représente non seulement une menace pour les droits individuels et collectifs, mais aussi pour l'essence même de la diversité humaine et de la liberté de pensée.

Répréssion politique

Ajoutée à cela, en tant qu’instrument, la dictature totalitaire utilise divers instruments de répression politique dirigés contre les ennemis intérieurs et toute opposition politique. En URSS, on peut parler d’un totalitarisme économique, politique et culturel. La position de l’idéologie communiste s’ajoute à la volonté d’expansion de cette idéologie sur le plan international. Parmi les instruments figurait par exemple la police politique puis le KGB et le système du goulag donc de l’organisation du travail forcé, l’industrialisation forcée, mais aussi des purges. Il y a eu des purges massives en Union soviétique, on parle de 30 millions de morts pour toute l’histoire du communisme soviétique.

La centralisation extrême des États totalitaires fascistes, mais aussi du système soviétique sous la dictature de Joseph Staline, ne laissait échapper rien ni personne au contrôle et au pouvoir de l’État. Ce dernier était de surcroît poussé à bout par la lutte totale et acharnée menée contre l’ennemi idéologique : la marge de manœuvre et l’autonomie des associations privées se retrouvaient extrêmement réduites. L’imperméabilité des frontières et des lignes de front entre les puissances de l’Axe et celles de la Grande Alliance compromettait davantage l’action des ONG transnationales.

Collectivisation et nationalisatoin des moyens de production

Un autre instrument sur le plan économique d’imposer l’idéologie est sa traduction en terme économique et le communisme se traduit économiquement moyennant l’expropriation des personnes privées et de la collectivisation et/ou de la nationalisation des moyens de production. Ajouté à cela, notamment sous Staline au court des années 1930, l’Union soviétique poursuive une politique d’industrialisation forcée moyennant les goulags, c’est-à-dire les camps de travail forcé. Tous les paysans qui refusent l’expropriation de leurs terres sont envoyés au goulag s’ils ne sont pas tués. Au goulag, parfois, ils trouvent la mort.

La culture

Mais c’est aussi dans le domaine culturel que le totalitarisme veut s’imposer. Dans le cadre de l’Union soviétique, c’est par le biais de l’imposition du réalisme socialiste par les arts, par le biais de l’interdiction des livres considérés comme non conforme à l’idéologie communisme, par l’introduction bien entendu de la censure. On peut évidemment approfondir ces aspects et en parler pendant des heures et des cours entiers.

L'Allemagne nazie

En Allemagne nazie, c’est l’idéologie nazie qui s’impose ou qui est imposée par le gouvernement. On peut parler d’un totalitarisme politique, racial et culturel. Donc, ce n’est pas un totalitarisme économique, en fait, le capitalisme persiste bien qu’il y a eu des interventions aussi dans le domaine économique notamment au niveau de l’organisation de la coopération entre les associations du patronna et les syndicats. Il y a en fait des associations qui sont fusionnées par branche dans le système nazi, des associations de représentants du patronna et des travailleurs qui sont fusionnés par branche et cela fait parti aussi de la synchronisation et de la mise au pas de différents segments de la société, mais le capitalisme en tant que tel ne disparait par en Allemagne nazie.

En Allemagne, le gouvernement nazi arrivé au pouvoir en 1933 a graduellement détruit l’ordre démocratique et l’état de droit établi par la République dite de Weimar, sous l’égide de la « défense contre l’ennemi intérieur », du rétablissement de l’ordre et de l’accomplissement de la soi-disant destinée de la race allemande telle que décrite dans le Weltanschauung d’Adolf Hitler. Par la suite, la nature fédérale de l’État allemand a été détruite et remplacée par un État unitaire et centralisé, agrandi par l’annexion de l’Autriche et d’autres territoires germaniques allogènes.

S’en est suivi la mise au pas de toutes les organisations importantes pour culminer à une unité idéologique conforme et à une centralisation totale du pouvoir, ce qui a frappé les institutions étatiques, dont le gouvernement et l’armée, les églises, la presse, mais aussi les organisations syndicales et la Croix Rouge Allemande. L’aliénation de l’autonomie des associations privées de l’État a abouti à l’élimination des libertés civiles : ces dernières ont été abolies par trois étapes :

  • à commencer par l’incendie du Reichstag en février 1933, suivi de la mise en suspens des libertés politiques et la persécution de millions de communistes ;
  • l’exclusion des juifs et d’autres minorités de leur fonction publique, suivie par leur dénationalisation, expropriation des biens et persécution dès le mois d’avril 1933 ;
  • l’envoi de millions d’Allemands considérés comme non-ariens dans des camps de concentration et leur persécution continue entérinée par les lois raciales de 1935, qui a vu la suppression de tous les partis politiques autre que le NSDAP.

Donc, au niveau politique c’est la politique de synchronisation ou de mise au pas des institutions et ce de toutes les institutions, institutives, judicatives, législatives, mais aussi des associations économiques déjà entame des syndicats et des patronna et des associations privées comme, par exemple, la Croix Rouge Allemande qui est mise au pas parce qu’un nazi on place un non-nazi à la tête de la Croix Rouge allemande et cela est un élément très important pour la suite.

Parmi les instruments de la mise au pas figure la police politique, la persécution de l’opposition politique, la mise en place des camps de concentration, un peu au style de goulag, mais pas encore avec du travail forcé systématique au départ, mais cela se développe rapidement. À partir de 1933, à partir du mois de février et mars donc, six semaines après la prise du pouvoir de Hitler, le système concentrationnaire se met en place et les opposants politiques y sont envoyés.

Les droits civils et politiques sont suspendus par le parlement dominé par le parti nazi et quelques partis conservateurs qui collaboraient avec eux au départ. Déjà en mars 1933, un système s’étendra par la suite parce que la suspension est indéterminée. Des partis politiques autres que le parti nazi sont interdits au cours de l’année 1933. Donc, le parti nazi forme un système politique forme un système politique basé sur un parti politique unique. Des purges sont organisées, par exemple la SA qui avait cependant aidé Hitler à arriver au pouvoir et purgé dans ce qu’on appelle la Nuit des longs couteaux en été 1934. On dire que c’est à cause de certaines connaissances sur Hitler acquises pendant la Première Guerre mondiale qu’une partie de ces camarades la Première Guerre mondiale qui faisaient membre de la SA était tuée. Pour le professeur Schulz, cela reste de la spéculation, on parle des tendances sexuelles de Hitler, mais cela reste dans la spéculation. Il y a des recherches approfondies déjà là-dessus, mais il n’a pas lu ces ouvrages, donc il ne va pas s’aventurer dans des spéculations.

Et, alors, au niveau politique, une politique nationaliste révisionniste mise en place qui se radicalise. L’incitation à la haine notamment envers les juifs est mobilisée par le parti nazi et l’expansionnisme est préparé par le réarmement notamment. Donc, Hitler prépare consciemment la guerre. Le totalitarisme du nazisme est aussi racial et surtout antisémite parce que dès le départ à partir d’avril 1933 des lois antisémites et à partir de 1935 des lois raciales sont adoptées. Le service public est purgé et en 1938 il y a eu un grand pogrome entre les magasins juifs en Allemagne. Ce pogrome est un symbole seulement d’une guerre économique très vaste organisée contre la population juive, une guerre économique et culturelle. Il y a eu des expropriations forcées, les juifs sont mis sous pression pour vendre à une valeur très inférieure de la valeur réelle leurs biens et ils sont systématiquement appauvris et ainsi déshumanisés.

À partir e 1940 un système de ghettos est établi en Pologne occupée par les nazis et à partir de 1941 et 1942, un système de camp d’extermination se met en place et la Shoah commence. À la fin de la guerre, il y avait environ 1000 camps de concentration en Europe, dont 8 camps d’extermination. Cela est le système nazi qui a été établi en fin de compte par un État dans l’État, à savoir l’organisation de la SS qui à la fin du nazisme est devenue l’institution prépondérante dans le système. On peut dire les plus criminels nazis ont été membre de l’organisation de la SS et les plus criminels des criminels sont devenus les plus puissants à la fin du régime nazi.

Sur le plan culturel, il y a eu la tentative d’imposition d’un art germanique diffamant d’autres styles. Il y a eu aussi des autodafés, c’est-à-dire que des livres ont été brulés publiquement, des livres ont été prohibés et il y avait de la censure donc pas de presse.

Le problème de la mise en place d’un système de non-droit est pour la population que si on sent que quelqu’un est blessé dans ses droits, par un organe public, on ne sait pas à qui on peut se tourner. La synchronisation, la mise au pas des institutions veut dire que la police est synchronisée, le système judiciaire est synchronisé, on met en place des nazis au pouvoir de ces institutions, donc on ne sait pas à qui on peut s’adresser si on a le sentiment que son concitoyen est blessé dans ses droits.

Le régime totalitaire ainsi créé menait à la négation de la liberté de l’individu et de la dignité humaine au sens large, mais aussi de la société civile, fondement même des mouvements organisés. Ainsi, les associations nationalisées s’associaient de plus en plus à l’idéologie nazie et adhéraient à leur programme raciste et eugénique :

La Deutsches Rotes Kreuz s’éloignait de plus en plus des valeurs du mouvement de la Croix Rouge en adhérant au programme nazi. La DRK avait participé au programme d’euthanasie des handicapés et menait des expérimentations inhumaines sur les captifs de camps de concentration nazis. Pendant ce temps, le CICR, gardien des Conventions et des valeurs de Genève, restait passif.

Le système nazi continuait à se radicaliser au fur et à mesure que le contrôle de l’État est passé des mains du NSDAP, qui rassemblait essentiellement l’élite intellectuelle, économique, politique et militaire du pays, vers la SS, un ordre criminel au sein de l’État composé d’extrémistes et de fanatiques sous l’égide du ReichsführerHimmler : dans les conditions de la centralisation et de la verticalité du pouvoir, cela culminait à rendre toute l’administration et tout l’appareil d’État tout aussi fanatique que la SS elle-même. Cette dernière était d’ailleurs responsable de tout le régime des camps de concentration et du travail forcé, du système du ghetto et des camps d’extermination dans l’Europe de l’Est occupée.

En Union soviétique, le système les camps de détention de masses étaient bel et bien différents, tant dans leurs formes et leur histoire que dans leurs buts et leurs moyens. Au fur des années, le système des camps de travail forcé pour des prisonniers politiques, ou goulags, était une pratique qui s’est développée graduellement devenant à terme une réalité établie et allant de soi.

Dans les périodes de crise, comme à la suite de la Guerre civile et au moment de la crise des répressions suite à la campagne anti-trotskiste de 1937, des millions d’individus au « statut spécial » présentant des « caractéristiques indésirables », étiquetées ainsi par des commissaires du peuple soucieux de prouver leur fidélité irréprochable au Parti et au vozhd’, se retrouvaient arrêtées et mises en détention après un procès sommaire et sans possibilité de faire appel.

Les campagnes d’arrestations sans mandat, suivies parfois par la mise à mort directe, devenaient le fait d’une véritable compétition nationale et échappaient entièrement au contrôle du judiciaire. Les détenus n’avaient aucune capacité, de droit ou de fait, de résister à leur sort, vu que la société civile soviétique était entièrement contrôlée et que toute opposition résiduelle se trouvait justement parmi les détenus, d’où l’intérêt même des goulags et la passivité du gouvernement face aux atrocités que subissait plus d’un million de citoyens soviétiques face à l’arbitraire du NKVD et du GPU.

Ces personnes étaient alors envoyées en tant que mains-d’œuvre gratuites pour alimenter des projets de construction gigantesques et périlleux tels que la construction du BelMorKanal ou de l’Autoroute Iakutsk Magadan, surnommée « Route des os » en mémoire des milliers de personnes qui ont péri lors de sa construction.

Pendant la Grande Guerre patriotique, le conflit le plus total dans l’histoire martiale, des millions de prisonniers allemands, roumains, italiens, japonais et autres étaient capturés par l’Armée Rouge et transférée vers des camps de travail. L’URSS n’avait pas signé la Convention de Genève de 1929 relatives au traitement des prisonniers de guerre et ne procurait aux détenus qu’un niveau très basique de protections, comme garanti par les Conventions de La Haye. Néanmoins, leur traitement était considérablement meilleur que celui des prisonniers soviétiques dans les camps des pays de l’axe, où leur statut de Untermensch leur valait un traitement plus qu’inhumain : ceux-là constituaient une majorité des captifs des camps allemands, des milliers de soldats n’ont d’ailleurs jamais vu un camp de guerre et se faisaient fusillés sur place.

Un grand nombre de prisonniers des armées fascistes étaient restés en URSS après la fin de la guerre et continuaient à purger leur peine dans des conditions plus que précaires jusque dans les 1950, une situation humanitaire déplorée par la société internationale, bien que modérée par la portée des atrocités commises par les militaires en question et le prestige moral dont faisait pleinement usage la superpuissance soviétique en tant que victime de l’agression nazie et libératrice d’Europe.

Le rôle du CICR

Face à ce système de détention, voire d’extermination de masse, le CICR était en grande difficulté. Néanmoins, le Comité réussira à faire valoir tant bien que mal les protections des Conventions de Genève, notamment en ce qui concerne les PDG. Cependant, l’absence d’une Convention protégeant spécifiquement les civils lors des conflits armés, malgré l’incitation du CICR dans les années précédant la guerre, se fera douloureusement sentir.

Avant la guerre, il n’y avait que quelques dispositions abordant de très loin la protection des civils en temps de guerre, notamment des règles sur la distinction et l’immunité d’objets civils « non défendus » (Art. 25 Règlement de La Haye) et quelques protections générales de civils adverses en dehors des hostilités, uniquement dans le cadre de territoires occupés. La détention et la déportation de civils n’étaient pratiquement pas couvertes.

Le but du CICR était d’aboutir à une Convention qui préviendrait des situations humanitaires désastreuses dans le traitement de civils lors de guerres futures, notamment en réglementant l’internement et la détention de civils adverses. Un projet était élaboré et discuté à la Conférence de Tokyo en 1934, mais n’a pas donné de résultats.

À partir de 1935, le CICR commence à intervenir dans des camps de concentration en Allemagne, avant tout des opposants politiques et, dans une moindre mesure, de minorités ethniques et religieuses. Le but du CICR était de protéger les internés, moyennant visites et plaidoyers aux autorités. Néanmoins, les effets de ces visites n’étaient que très limités, vu que celles-ci étaient planifiées par les nazis et ne visaient qu’à légitimer le Reich par le constat de l’organisation neutre que les conditions des détenus étaient en ordre.

Une autre activité du CICR était l’aide à l’émigration de personnes persécutées, bien que le programme n’a eu que des effets très limités. La campagne d’aide à l’immigration était pourtant soutenue par la Commission en faveur de l’immigration en Allemagne à l’initiative du Président des États-Unis Franklin D. Roosevelt.

Lorsque la Deuxième Guerre mondiale a éclaté, notamment suite à l’agression allemande contre la Pologne, le CICR s’est concentré sur ses tâches traditionnelles pour lesquelles un cadre conventionnel existait déjà, c’est-à-dire sur la protection des prisonniers de guerre. Plus de 3'700 personnes travaillaient à la tâche à Genève : 40 millions de fichiers ont été établis sur les détenus et près de 100 millions de plis et 33 millions de colis avec 400'000 tonnes de denrées ont été envoyés pendant la guerre aux prisonniers de l’Axe tout comme aux prisonniers Alliés occidentaux, les Soviétiques n’ayant droit à aucun contact avec l’extérieur, pas plus qu’à personnalité juridique ou à quelconque protection conventionnelle ou coutumière : une grande partie d’entre eux étaient systématiquement exterminés sur place dans le cadre de la guerre idéologique menée par le Reich allemand.

Le CICR et le Comité mixte allemand s’engageaient notamment dans le domaine de l’aide spirituelle et intellectuelle des prisonniers : plus qu’un million de livres, 15'000 partitions de musique, 2 millions d’objets en tout genre pour des artisans et artistes ont été envoyés.

La Convention de 1925 prohibant l’utilisation de gaz asphyxiants négociée par le CICR était un succès qui s’est avéré tout à fait salutaire, puisque les armes chimiques n’ont pas été utilisées durant le conflit. L’autre grand succès du CICR a été la Convention relative au traitement des prisonniers de guerre, qui a permis de combler les lacunes désastreuses de l’époque de la Première Guerre mondiale en étendant le régime de protection pour les PDG (bien que la Convention n’a été appliquée que dans le Front occidental, qui ne constituait que moins de 20 % des combats de la guerre).

Les obstacles à l’action humanitaire de la Croix Rouge étaient pourtant nombreux. En particulier, la non-application de la troisième Convention de Genève sur le front de l’Est se faisait sentir : la guerre idéologique que menaient les deux superpuissances militaires donnait souvent lieu à des représailles dévastatrices pour le traitement des prisonniers de guerre, surtout du côté des puissances de l’Axe.

De plus, les interdictions du Droit de La Haye et les protections en faveur des civils, si vague soit-elles, étaient violées de tous les côtés : l’extermination de plus de 20 millions de civils en Pologne et dans l’Union soviétique occupée par les nazis, les représailles par l’Armée Rouge en Europe de l’Est, mais aussi la campagne du bombardement brutal et indiscriminé des Alliés anglo-saxons qui a emmené des millions de vies humaines, notamment en France, dans le Benelux, mais aussi, et surtout en Allemagne au Japon.

Il faut constater que la guerre menée par le Troisième Reich avait deux visages : le premier s’adresser à l’Ouest, avec une adhérence relative aux lois et coutumes de la guerre et une certaine retenue dans la portée des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, et l’autre qui se tournait à l’Est, ou les nazis perpétraient des exactions incommensurablement inhumaines et infiniment cruelles en violant systématiquement tous les droits et les obligations du droit de la guerre.

Cette dichotomie était due à l’idéologie raciale nazie qui posait avançait que les « races » anglo-saxonnes ou latines n’étaient pas inférieures à la « race » arienne, alors que les personnes d’autres « races », comme les Slaves ou les Juifs, étaient considérées comme inférieurs, des sous-hommes parasitaires et détestables qui entraveraient le développement de la race maîtresse : il était un devoir moral de tout Allemand d’œuvrer pour l’extermination des races « inférieures » et l’annexion des terres orientales pour doter l’Allemagne du Lebensraum qui lui advient.

Pour le CICR, la non-application de la Convention de 1929 à une partie majeure des détenus était une difficulté de taille. Les tentatives du CICR de convaincre les belligérants de s’accorder à respecter la Convention ont été vaines, les deux parties exigeant la réciprocité pour la respecter.

Entre novembre 1943 et mai 1945, le CICR avait aussi commencé une action en faveur des détenus civils dans les camps de concentration, qui étaient soit des nationaux considérés comme ennemis politiques, soit des civils provenant des territoires occupés (dont des millions de juifs, de Slaves, de Tsiganes, et bien d’autres).

Les autorités nazies étaient plus que réticentes à donner accès aux délégués du CICR vers les camps de concentration : il leur été demandé de connaître le nom et l’emplacement des détenus pour entrer en contact avec eux. Néanmoins, le CICR est parvenu à envoyer plus de 750'000 aux civils captifs dans les innombrables camps de concentration dispersés à travers l’Europe occupée, contenant des millions de personnes surexploitées, déshumanisées et affamées. Les associations de la Croix Rouge d’autres États neutres s’engageaient également pour la cause, notamment l’association de la Croix Rouge suédoise.

L’absence quasi totale de protections pour les millions de civils dans l’Europe occupée préoccupait le CICR, qui a tenté à plusieurs reprises de faire respecter les dispositions du projet de Tokyo de 1934 : une sorte de gentlemen’s agreement avait été conclue en 1940, mais suite à la défaite de la France et à l’occupation de tout État offrant une résistance à l’Allemagne sur le continent, le CICR s’est retrouvé dans l’incapacité à faire valoir l’accord.

Toutes les dispositions de la future Convention ont été violées, des millions de personnes ont été contraints au travail forcé (jusqu’à 7 millions de personnes), dépossédé de leurs biens, persécutés, opprimés, ou encore déportés et internés dans des camps de concentration ou d’extermination : jusqu’à 8 millions de personnes ont été tués à la chaîne dans le cadre de l’industrie de la mort créée par les SS.

Le traitement insondable et infiniment cruel qu’ont subi des millions de personnes sous l’oppression des nazis mettait le CICR dans une position difficile. Faisant pratiquement seul face au désastre humanitaire, le Comité s’est résolu à poursuivre autant que possible ses traditions et son mandat et œuvrait avec une efficacité décuplée à soutenir et protéger les prisonniers, les blessés et les malades de guerre (là où les États respectaient les Conventions).

En ce qui concerne l’environnement de l’action du CICR, celui-ci souffrait du manque de réciprocité dans les rapports de force, qui étaient dominés par l’Axe dans les premières années de la guerre. Le Comité était également lié par la neutralité absolue que maintenait l’État suisse : tout comme les États neutres, le CICR se voyait contraint de fermer les yeux sur les exactions des nazis, voire de leur rendre service pour ne pas attirer leur courroux.

Malgré le caractère secret des programmes des camps d’extermination, le CICR disposait de nombreuses informations sur les massacres à échelle industrielle instrumentalisés par les SS en Europe de l’Est, notamment à travers des réfugiés et des fugitifs. Exposé devant l’atrocité de la Shoah, le CICR, alors dirigé par l’éminent juriste suisse Max Huber, maintenait malgré tout sa politique de neutralité et d’impartialité traditionnelle.

Il a été avancé que l’unité du mouvement de la Croix Rouge devait être maintenue et qu’il était de toute façon inutile de prendre position ou d’agir sur la question, voire contre-productif, puisque cela pouvait remettre en cause son action humanitaire relative aux prisonniers de guerre. L’idée d’un appel à la protection de la population civile a été discutée par le Comité, mais a fini par être exclue puisque cela pouvait être perçu comme une attaque contre le Reich, ce qui compromettrait davantage le Comité dans son œuvre humanitaire et allait à l’encontre de la position du gouvernement suisse.

Cependant, la situation a commencé à changer avec la victoire des Alliés à Stalingrad qui annonçait le début de la fin du nazisme et plus particulièrement suivant le Débarquement de Normandie concomitant à la grande poussée de l’Armée soviétique vers l’Ouest dans le cadre du Plan Bagration. C’est en hiver 1944, alors que les troupes alliées avaient libéré une grande partie de l’Europe occupée et commençaient déjà son invasion dans le territoire allemand, que le CICR a intensifié ses efforts en faveur des internés dans les camps de concentration avec l’appui des Alliés.

C’est dans les derniers mois de la guerre que le CICR lancera sa campagne d’aide en faveur des détenus des camps de concentration et des fabriques esclavagistes allemandes. Notamment, en mars 1945, le commandant du RSHA et sous-responsable du système concentrationnaire Kaltenbrunner avait négocié un accord avec le CICR donnant un accès permanent aux délégués du Comité vers certains camps.

Le CICR face à la Deuxième Guerre mondiale

Donc, la problématique générale qui se pose pendant la Deuxième guerre mondiale pour le CICR est comment il peut agir en tant qu’acteur humanitaire en face de ces États totalitaires qui violent systématiquement les droits humains, qui établissent des systèmes de non-droit plus ou moins au moins contre certaines couches de la population, pour certaines couches de la population c’était un système de non-droit. Et comment préserver le droit humanitaire en guerre face à ces totalitarismes ? Cela est la problématique.

Il y a la Ligue des associations nationales, des associations nationales eux-mêmes autonomes, le CICR et rattaché à ce mouvement et le soutenant sont les États membres des conventions de Genève puisque la convention pour les militaires blessés en guerre de campagne, la convention pour la guerre maritime et à partir de 1929 la convention ou le code en faveur des prisonniers de guerre, trois conventions.

Le projet de Tokyo est approuvé par les croix rouges nationales et par la Ligue, mais pas par les gouvernements. Donc, la protection des civils ne rentre pas encore dans les comptes du CICR, on est pas à la base d’une nouvelle convention qui supplémente, qui complémente la convention de La Haye de 1907 qui parle déjà un peu des civils dans les zones occupées.

Alors, le problème du comportement du CICR ou de la marge de manœuvre du CICR par rapport aux dictatures et notamment au système totalitaire commence à se poser très tôt dans l’entre-deux-guerres parce qu’à partir de 1922, l’Italie devient un État fasciste et déjà auparavant c’est l’Union soviétique qui se met en place dans le cadre d’une guerre civile et ce n’est pas étonnant donc que lors de sa conférence à Genève, le mouvement de la Croix rouge, donc la Ligue, le CICR, les associations nationales, adoptent en 1921 à Genève une résolution exigeant la protection des prisonniers politiques. Le contexte de l’adoption de cette résolution est le contexte de la guerre civile russe qui oppose les forces tsaristes aux forces communistes. Et c’est le gouvernement soviétique qui met en prison les prisonniers politiques, tous ceux qui s’y opposent au communiste.

À partir de 1935, le CICR décide d’intervenir discrètement en faveur des détenus politiques en Allemagne. En fait, c’est Carl Jacob Burckhardt, un membre international qui effectue des visites dans des camps de concentration où sont détenus les prisonniers politiques, quelques prisonniers politiques de l’opposition allemande, opposition très variée, très riche jusqu’à la persécution et à la mort de la plupart des membres de cette opposition dans le cours de la Deuxième Guerre mondiale.

D’autres délégués du CICR visitent notamment le camp de concentration de Theresienstadt en 1938 qui se trouve en Tchécoslovaquie à l’époque, mais la Tchécoslovaquie a été démembré par les accords de Munich et par l’occupation d’abord d’une partie de ce territoire par les nazis en septembre 1938 puis par le reste de la Tchécoslovaquie à partir du mois de mars 1939 en violation de l’accord de Munich. Mais, à ce moment-là, le CICR ne réussit pas vraiment à mobiliser l’opinion contre le nazisme, au contraire, les délégués se laissent tromper par les nazis. En fait, Theresienstadtest organisé un peu comme un camp de concentration modèle pour les journalistes et le CICR venant de l’étranger avant la visite des délégués du CICR. Par conséquent, le rapport est plutôt positif d’une certaine manière pour le gouvernement nazi. Se trouve déjà à ce moment-là beaucoup de juifs à Theresienstadtet cependant le caractère criminel du régime n’est pas assez souligné à cause des conditions de détentions que le CICR considère comme plutôt bénignes.

Un autre problème qui se pose dans les relations du CICR avec le régime nazi est le fait que la Croix Rouge allemande est mise au pas et que le CICR ne s’y oppose pas. Alors, il est clair qu’au moment où la Croix Rouge allemande est dominée de plus en plus par une idéologie nazie, qu’il s’éloigne des valeurs du mouvement de la Croix Rouge. De plus, la Croix Rouge allemande était impliquée dans la mise en place d’un programme d’euthanasie pour l’homicide des handicapés et des aliénés, c’est-à-dire des personnes qui sont mentalement déficientes. L’euthanasie c’est une idéologie plutôt répandue aussi aux États-Unis à l’époque qui vise à purifier la race en tuant des êtres qui sont considérés par les nazis comme de moindres valeurs. Et alors, à partir de ce moment-là, à partir de 1938 et 1939, clairement, la Croix Rouge nationale allemande s’éloigne de plus en plus des valeurs du mouvement et devient plutôt une organisation nazie.

Le CICR ne s’y oppose pas non plus officiellement ou publiquement à la persécution des juifs ou des homosexuels ou des opposants politiques en Allemagne. En fait, il considère toute dénonciation comme incompatible avec sa position neutre et c’est un peu la problématique générale de savoir si l’impartialité et la neutralité est encore justifiables face au mal absolu. Le CICR semble avoir favorisé l’aide à l’immigration des juifs et des opposants allemands et avoir été instrumental dans la mise en place d’une conférence intergouvernementale des biens qui avait eu lieu en 1938 pour porter secours aux réfugiés d’Allemagne, mais cette conférence intergouvernementale a été plutôt un échec. Le CICR se voit dans une situation relativement précaire face aux dictatures, c’est difficile de se positionner et le CICR devient aussi une sorte d’acteur diplomatique. Les liens avec le gouvernement suisse deviennent de plus en plus évidents dans des situations fragiles. L’Italie fasciste est un État voisin voire un État ami, le CICR décide de ne pas partager son savoir sur la guerre chimique, il maintient en revanche les principes d’impartialité et de neutralité face au mal voire face à des crimes de guerre commis par l’Italie fasciste. Donc on constate un problème général.

Le deuxième élément est l’état du droit humanitaire de la guerre en 1939. On peut simplement dire que le droit humanitaire de la guerre en 1939 s’inscrivait entièrement encore dans cette tradition quasiment chevaleresque du XIXème siècle où les États partagent théoriquement un standard de civilisation et de valeurs communes. Le Japon avait adhéré à la convention de Genève pour indiquer qu’elle peut remplir les standards de civilisation proposés par les Européens. Adhérer à la convention de Genève, c’était un signe de pouvoir adhérer à ce standard de civilisation. Le droit de Genève était prévu pour de conflits entre États qui s’accordent aux standards. Ce droit peut prévaloir dans des conflits entre États qui s’accordent aux standards, et dans de telles circonstances, le CICR tire sur son efficacité comme l’avait écrit Jean-Claude Favier, de son autorité morale, de sa neutralité et du respect pour les États pour le CICR. Mais, ce droit n’est pas adapté à la terreur exercée par les États totalitaires contre une partie de leur propre population et en guerre contre une partie de la population dans les territoires occupés.

Cependant, ce droit de l’humanitaire n’est pas adapté à la terreur exercée par les États totalitaires contre une partie de leur propre population et en guerre contre une partie de la population dans les territoires occupés. De plus, le déroulement même au moins du début de la Première Guerre mondiale met le CICR dans une position un peu imprévue. La guerre s’est bien préparé parce qu’il y a eu tellement de signes avant-coureurs qu’à Genève on attendait quasiment l’éclatement de la Deuxième Guerre mondiale.

Le front occidental

Cependant, la position imprévue était le fait qu’il y a eu une victoire provisoire de l’Allemagne nazie sur presque tous les fronts. Déjà en été 1940, le seul adversaire qui restait était la Grande-Bretagne et donc l’Allemagne nazies et les puissances de l’Axe tel que l’Autriche, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie avaient conquis les grandes parties de l’Europe, l’Italie avait conquis de grandes parties de l’Europe de la Grèce jusqu’à la Norvège en passant par une partie de la France qui avait capitulé et les Pays-Bas. Et par conséquent, il n’y avait plus de réciprocité dans la guerre, il y avait une puissance vainqueur qui avait fait beaucoup de prisonniers de guerre tandis que les autres puissances étaient vaincues. Donc, la base même de la logique humanitaire à savoir une certaine réciprocité s’est effacée.

C’était le cas au front occidental jusqu’au moment où les alliés commençaient à envahir l’Afrique du Nord en 1942, puis l’Italie en 1943 et la Normandie en 1944. À partir de ces moments-là la page se tournait et la réciprocité était réintroduire. L’applicabilité de la convention de Genève a changé pas grande chose par rapport aux États du manque de réciprocité parce que la convention de Genève de 1929 n’était pas appliquée par l’Union soviétique, elle n’avait pas ratifié la convention. Il y a eu des atrocités qui découlaient indirectement de cette absence d’applicabilité de la convention de Genève de 1929 sur le front oriental.

Alors, c’est-à-dire que le CICR dépendait pour une grande partie de la guerre, au moins jusqu’à 1943 et 1944, jusqu’aux invasions en Italie et en Normandie de la bonne volonté de l’Allemagne nazie et alors d’une dictature totalitaire qui d’ailleurs se radicalisait au fur et à mesure pendant la guerre, on parle de l’État dans l’État qui se met au pouvoir dans la rémige nazie. C’est la SS qui en fin de compte devient le centre du pouvoir pendant la Deuxième guerre mondiale dans l’État nazi.

Il y a eu une prise d’otage massive des civils ennemis qui suivaient les différentes déclarations de la guerre et des débuts de déportations par l’Allemagne nazie, c’est-à-dire des personnes qui se trouvaient sur le territoire par exemple les territoires occupés, par exemple comme le Danemark ou dans les Pays-Bas, des personnes qui déplaisaient le régime nazi était déportée. Donc, ils n’étaient pas simplement détenus comme des civils dont on craignait éventuellement de participer ou de lancer une guerre civile ou une résistance, mais particulièrement les juifs étaient déportés par l’Allemagne nazie et donc la liste des victimes non militaires peut protéger par les conventions s’allongent.

L’autre difficulté est pour le CICR l’étendue de la Deuxième Guerre mondiale qui dépasse encore très largement l’étendue de la Première Guerre mondiale. Donc, c’est l’invasion Barbarossa lancée par l’Allemagne nazie contre l’Union soviétique en juin 1941 d’une part, et le bombardement de Pearl Harbour par les Japonais qui déclenche l’entrée en guerre des États-Unis qui fait que la Deuxième Guerre mondiale s’étend du Pacifique jusqu’à l’Europe occidentale ou jusqu’aux États-Unis, jusqu’à l’Amérique du Nord bien étendu sans qu’il y ait eu des attaques de l’Amérique du Nord, mais il y avait une guerre aussi dans l’Atlantique donc les mers aussi.

Donc, cela mettait le CICR devant un problème logistique. Contrairement à la Première Guerre mondiale, il n’y avait pas de Croix Rouge danoise qui pouvait effectuer des services parallèles au CICR. Le CICR pendant la Deuxième Guerre mondiale était la seule agence humanitaire agissant en faveur des prisonniers de guerre et il faisait de manière universelle. Donc, l’ampleur de son action était encore plus grande encore que dans la Première Guerre mondiale. C’est pourquoi le CICR craint que la guerre dépasse ses capacités et que le mouvement de la Croix Rouge sera rongé par les régimes totalitaires. Il avait clairement raison et par rapport aux capacités, on peut dire que le CICR a connu un essor fulminant pendant la Deuxième Guerre mondiale et contrairement à la Première Guerre mondiale où il a laissé de problèmes logistiques comme la transportation des colis par exemple à la poste suisse vers la poste néerlandaise, à la poste danoise, le CICR devient un acteur logistique majeur pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il y a eu des pôles gigantesques à Genève stocké avec de denrées alimentaires et de la médecine et des pansements et des médicaments pour transportation en faveur des prisonniers de guerre ou des services de secours donc les services sanitaires des armées.

Le CICR s’appliquait dans trois champs d’action pendant la Deuxième Guerre mondiale. Si on simplifie, on peut différencier sans fin, mais il y a trois champs d’action principaux. Premièrement la protection et le secours en faveur des prisonniers de guerre. Deuxièmement, il se charge partiellement des civils internés dans les zones occupées avec ‘laide d’une commission mixte composée du CICR et d’une Croix Rouge nationale et il essaie de s’occuper, mais c’est encore plus bas dans la liste des priorités des détenus dans les camps de concentration ou qui sont distinctes des camps de prisonnier de guerre ou des civils internés. Mais, les camps de concentration et d’extermination des nazis ne représentent à aucun moment pendant la guerre un groupe particulier pour le CICR. Ce n’est qu’à la fin de 1944 qu’il commence sous la pression des Alliés l’action en leur faveur.

On peut distinguer les activités du CICR pendant la Deuxième guerre mondiale selon les fronts et les possibilités d’action dont disposait le CICR parce que le cadre juridique pour les fronts était varié comme déjà évoquée avec le front oriental. Donc on peut pour simplifier dire que la plupart des actions concrètes du CICR se concentraient sur ledit front occidental, c’est-à-dire sur les hostilités entre l’Allemagne et les puissances de l’Axe d’une part et la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis d’autre part. Donc, le CICR se concentre clairement sur la protection et le secours en faveur des prisonniers de guerre et il y a 3700 personnes qui travaillent à l’agence des prisonniers de guerre établie à Genève par le CICR.

Le travail ressemble très fortement au travail effectué lors de la Première Guerre mondiale, c’est-à-dire que le CICR établit des fichiers à la base des listes des prisonniers de guerre transmises par des puissances. Il établie ne tout cas 40 millions de fichiers et il utilise ces fichiers pour offrir un renseignement moyennant l’agence de renseignements qu’il a établie également en faveur des prisonniers de guerre et des civils. C’est une partie des activités et il essaie de permettre aux familles des prisonniers de guerre de continuer la communication avec les prisonniers.

De plus, le CICR se développe en entreprise peut-être la plus importante de l’Europe en matière de logistique parce qu’il a envoyé environ 33 millions de colis seulement aux prisonniers de guerre au front occidental équivalant à à peu près à 400000 tonnes de denrées alimentaires et de médicaments et d’autres éléments de base comme des vêtements ou des chaussettes. La valeur totale de ce que le CICR avait envoyait ou transmis était payé par les Croix Rouge nationale et envoyée par la suite par le CICR et livrée par la suite par le CICR sur place pour s’assurer qu’il n’y a pas de détournement. Il y a eu des contrôles, des contresignataires par la personne de confiance du camp de prisonnier de guerre. Et donc la valeur totale des denrées envoyée par le CICR est estimée à 3 milliards de francs suisses.

On peut très clairement voir que c’était le champ principal de l’activité du CICR parce que pour les autres fronts, il n’y avait que 30000 tonnes de marchandises, denrées alimentaires et médicaments envoyés. Donc là, pour les prisonniers de guerre sur le front occidental, on peut voir que c’est l’activité logistique principale du CICR.

L’activité était en faveur surtout des prisonniers de guerre Alliés qui sont tombés dans les mains de l’Allemagne nazie. Avec la durée de la guerre, évidemment, il y avait de plus en plus d’Allemands qui tombaient dans les mains des Alliés, mais c’était surtout à partir de l’invasion en Normandie donc à partir de juin 1944 seulement.

Offrir de l’aide spirituelle et intellectuelle aux prisonniers de guerre faisait aussi partie à des activités du CICR parce que l’on connaissait depuis la Première Guerre mondiale des phénomènes de maladie psychologique qui se développait dans les camps à cause de l’inactivité, à cause du manque de stimulation intellectuelle ou spirituelle. Donc le CICR avait, grâce à des dons et des récoltes de fonds, envoyé plus d’un million de livres, des partitions de musiques et plusieurs millions d’objets divers pour des artisans, des artistes.

Pour résumer, on peut dire que les prisonniers de guerre du front occidental étaient plus ou moins protégés et étaient clairement au bénéfice des actions de secours et de renseignement du CICR. Le CICR programmait de nouveau des visites de camps. Donc, il y a eu plusieurs milliers de visites avait effectué moyennant les délégations permanentes tandis que pendant la Première guerre mondiale il avait décidé d’établir des délégations itinérantes. Ici, les délégations étaient permanentes, c’est-à-dire qu’elle était de manière permanente dans les pays concernés. La plus grande délégation était bien entendu en Allemagne nazie à cause du nombre de prisonniers de guerre détenus par l’Allemagne nazie.

Autre activité importante sur le front occidental, le CICR essayait de protéger les civils. Il y a eu en 1940 un accord provisoire, ou ce qu’on peut dire un gentleman agreement entre le CICR et les belligérants concernant l’application des principes du projet de Tokyo dans les zones occupées en faveur des civils. Cela veut dire qu’alors la convention de Tokyo n’entre pas en vigueur bien entendu, mais l’idée du projet de Tokyo était que les civils internés bénéficiant des mêmes conditions de détention que les prisonniers de guerre. C’était là l’idée. Et, cette idée était accueillie finalement après deux ou trois approches du CICR de manière favorable de la part des belligérants sur le front occidental. C’était la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France avant sa capitulation.

Donc, une commission mixte de secours a été créée par la suite entre le CICR et les Croix Rouge nationale avec le siège à Genève, c’est-à-dire à Genève il y a eu le lien entre les Croix Rouge nationales et le CICR pour œuvrer en faveur des civils. Cette commission mixte assure la production de quelques dizaines de milliers de tonnes de produits représentant une valeur de quelque cent cinquante millions de francs suisses, y compris les colis qui lui sont remis par les belligérants et les familles en faveur des civils en zone d’occupation. Donc, cette activité aussi n’est pas négligeable, c’est une activité majeure du CICR.

Dans ce cadre de ses activités en faveur des civils, le CICR avait envoyé sur ses propres frais des colis pour 33 millions de francs suisses, c’est-à-dire en dépensant l’argent provenant des donateurs dont viennent 18,5 millions des citoyens suisses. Donc, l’étendue des activités en faveur des civils s’est élargie de manière considérable par rapport ou en comparaison par rapport à la Première Guerre mondiale. Les civils sont clairement un souci pour le CICR.

Le front oriental

Sur le front oriental, la situation et le problème étaient complètement différents. Sur le front oriental, le problème se posait que d’abord, l’Union soviétique n’avait pas ratifié le code en faveur des prisonniers de guerre de 1929 qu’elle refusait d’entrer en matière. Lorsqu’après le lancement de l’agression allemande contre l’Union soviétique, il semblait que l’Union soviétique était prête de considérer l’application de la convention de La Haye de 1907 en faveur des prisonniers de guerre. Elle n’a pas échangé de liste de prisonniers de guerre tandis que l’Allemagne nazie avait envoyé dans un premier temps quelques listes de prisonniers de guerre soviétique faits en début de la campagne contre l’Union soviétique.

Donc, l’Allemagne nazie constatant qu’il n’y a eu pas de réciprocité, que l’Union soviétique ne répondait pas à ses envoies de listes de prisonniers de guerre moyennant le CICR avec le même geste, l’Allemagne nazie avait donc terminé l’envoie des listes des prisonniers de guerre et constatait que ni la convention de 1929 en faveur des prisonniers de guerre ni la convention de La Haye s’appliquait.

Par la suite, ce n’est pas une conséquence directe de la non-application de la convention par l’Union soviétique, mais c’est peut-être un élément qui avait facilité on peut dire pour l’Allemagne de commettre des crimes contre les prisonniers de guerre soviétique et cela s’est aussi simplifié pour l’Union soviétique de traiter les prisonniers allemands comme elle le voulait. Par conséquent, lors de leurs avancées sur le territoire soviétique entre 1941 et 1943, environ 2 millions de prisonniers de guerre soviétiques ont été tués, c’est-à-dire en grande partie assassinés par les troupes spéciales engagées par l’Allemagne nazie.

En revanche, cela n’est évidemment à aucun esprit du droit humanitaire, mais cela n’a pas était non plus conforme à une logique de guerre parce que dans une logique de guerre, il aurait fallu mettre au travail les prisonniers de guerre pour contribuer à la productivité de la machine de guerre donc cela ne correspondant malheureusement à une logique raciste de l’Allemagne nazie.

L’Union soviétique en revanche mettait les prisonniers de guerre allemande dans des camps de travail forcé, dans des goulags ou faisant similarité lors des goulags utilisé et déjà installé lors de l’industrialisation forcée de l’Union soviétique dans les années 1930, raison pour laquelle parmi à peu près entre 1,5 et 2 millions de prisonniers de guerre allemande seulement moins que 500 000 reviennent en Allemagne à la fin des hostilités, les derniers en 1955 seulement. Donc, il y a eu abus on peut dire, les prisonniers de guerre allemande se sont travaillés à la mort en grande partie ou ont été tués carrément dans les prisonniers de guerre et une partie à du rester dans les camps de prisonniers de guerre, dans les camps de travail forcé jusqu’à dix ans après la fin des hostilités.

En Asie

En Asie alors, le CICR était confronté à un autre problème encore, à savoir que le Japon n’avait pas non plus ratifié le code des prisonniers de guerre de 1929 et refusait de l’appliquer. De plus, le Japon n’était près d’accepter des délégations du CICR uniquement dans un cadre très limité, à savoir des délégations officielles en plus installées au Japon, à Shanghai et à Hong Kong, mais pas dans les autres territoires occupés par le Japon pendant la guerre comme par exemple l’Indochine, Bornéo, les îles du pacifique ou encore la Malaisie par exemple. Là, le CICR n’était pas autorisé d’installer des délégations officielles, il envoyait parfois des délégations privées qui opéraient dans une insécurité totale avec les résultats que deux de ses délégués étaient décapitée pendant la Deuxième Guerre mondiale par les autorités japonaises sous prétexte d’espionnage sur l’île de Bornéo. Il s’agissait de Matthaeus Visher et de son épouse.

Donc, les activités du CICR dû à l’éloignement du front extrême-oriental et du aux difficultés du au manque de réciprocité dans l’application de la convention de Genève, la marge de manœuvre du CICR était très restreinte en extrême orient. Cependant, dû au fait qu’il y avait une délégation au Japon, Marcel Junod qui était aussi le premier délégué du CICR en Allemagne nazie envoyée en 1939 tout de suite après le début des hostilités, il était aussi le délégué principal du CICR lorsque tombait au Japon la première bombe atomique sur Hiroshima.

Marcel Junod était par conséquent le premier Occidental qui a pu visiter le lieu de la bombe atomique tombé sur Hiroshima et qui pouvait en voir les conséquences. Par conséquent, il avait appelé les Américains à organiser une grande action de secours en faveur des victimes de ce bombardement certainement aussi encore dans l’ignorance des conséquences de la radioactivité qui était émise avec le bombardement sur Hiroshima.

Le CICR face à la Shoah

En 1940, en été 1940, de grandes parties de l’Europe étaient occupées par l’Allemagne nazie ou les puissances de l’Axe. L’Allemagne avait notamment occupé la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas, le nord de la France, dans le sud de la France il y a eu le régime de Vichy, la Pologne et d’ailleurs c’est l’agression de la Pologne qui avait déclenché la Deuxième Guerre mondiale et ce n’était pas seulement une agression allemande, mais c’était aussi une agression soviétique, puisqu’il y a eu le pacte entre Hitler et Staline qui prévoyait un partage de la Pologne et d’ailleurs les soviétiques avaient aussi pris 200000 prisonniers polonais pendant cette première campagne de la guerre.

La Suisse, l’Espagne et le Portugal étaient neutres, l’Italie était puissance de l’Axe avait commencée des agressions contre l’Albanie avant la guerre déjà et contre la Grèce en 1940. Lorsqu’il y a eu de la résistance très forte en Grèce, les Allemands portaient secours aux troupes italiennes et occupaient finalement la Grèce entre 1940 et 1944.

Donc, l’Europe était très largement occupée par l’Allemagne nazie et partout dans les zones occupées, les allemands commençaient à gouverner et à mettre en place souvent avec la collaboration de quelques forces locales, des politiques antisémites. Et, à partir de ces occupations, commençaient donc aussi des politiques de persécutions.

Comme première victime des persécutions allemandes, il faut citer probablement les intellectuels polonais. À peu près trois millions d’intellectuels polonais, c’est-à-dire des professeurs d’université, des enseignants, des administrateurs étaient mis dans des camps, internés et en partie aussi tués. Cela est chronologiquement le premier groupe visé.

Le deuxième groupe visé était persécuté de manière systématique déjà en Allemagne nazie depuis la prise de pouvoir par Hitler, donc les juifs. Partout dans les zones d’occupations commençaient des rafles et des déportations des juifs. Ils étaient bien entendu commandés par les dirigeants allemands, mais exécutés dépendant de la situation locale plus ou moins avec la collaboration des forces locales. Il y avait quelques pays où il y avait des traditions antisémites comme, par exemple, en Pologne et dans les pays baltes et donc il y avait un peu plus de collaboration.

Les déportés étaient envoyés dans les ghettos et camps de concentration. Les ghettos étaient établis en Europe de l’Est occupée et en particulier dans de grandes villes polonaises comme Varsovie ou Lodz. Les camps de concentration étaient vigoureusement établis pour organiser du travail forcé puis finalement les juifs étaient envoyés au camp d’extermination. Ces camps de la mort étaient au nombre de huit et se trouvaient tous sous le commandement du gouverneur général de la Pologne, Hans Frank. Donc, c’était un gouvernement nazi mené par la SS en Pologne, les huit camps de la mort se trouvaient tous dans cette zone-là sous le commandement de Hans Frank.

C’est en automne 1941 que commencent des massacres des juifs d’abord à l’Est. À partir du printemps et de l’été, des expériences ont commencé avec du gaz. Avec l’été 1942, des chambres de mort à gaz étaient établies. Dans le cadre de cette Shoah, ce qui veut dire littéralement « catastrophe » dans l’étymologie juive, ou holocauste plus généralement, mais tiré aussi de la tradition juive qui signifie un sacrifie par le feu d’un animal. Dans le cadre de la Shoah, sont tués à peu près six millions de juifs au total.

Le CICR avait réclamé pendant, mais surtout après la guerre pour se défendre de son inaction relative que les juifs ne fussent pas protégés par aucune convention. Cependant, on peut constater que la convention de La Haye de 1907 accorde un minimum de protection aux civils dans les territoires occupés et les juifs auraient donc dû bénéficier aussi de l’accord provisoire en faveur des principes de Tokyo et de la convention de La Haye simplement.

Le problème était plutôt, selon la critique de Jean-Claude Favier, que les déportés n’ont jamais constitué un groupe à part pour le CICR. Donc, le CICR n’a pas saisi ou n’a pas agi selon ses connaissances en fonction de ce qu’il savait sur les persécutions contre les juifs. La convention IV de La Haye sur les droits et coutumes de la guerre prévoit dans la section III de l’autorité militaire sur les territoires de l’État ennemis. Donc, l’autorité du pouvoir légal étant passée de fait entre les mains des occupants, celui-ci prendra toutes les mesures qui dépendent de lui en mesure d’établir et d’assurer autant qu’il est possible lors de la vie publique en respectant sauf empêchement absolu les lois en vigueur dans le pays. Donc en fait, un occupant est tenu à respecter les lois en vigueur dans le pays et à adopter uniquement des lois en faveur du rétablissement de l’ordre public. L’article 46 prévoit que l’honneur et que les droits de la famille, la vie des individus et la propriété privée ainsi que les convictions religieuses et l’exercice des cultes doivent être respectés. La propriété privée ne peut pas être confisquée. De plus, des réquisitions en nature et des services ne pourront être réclamés des communes ou des habitants que pour les besoins de l’armée d’occupation. Donc des réquisitions, des biens, des propriétés des juifs, tout cela était interdit par la convention de La Haye de 1907 et on peut dire que le CICR aurait pu faire recours à la convention de La Haye de 1907.

La question qui se pose en essayant de comprendre l’attitude du CICR est de savoir ce que savait le CICR de la Shoah. En général, on peut dire que l’extermination des juifs était une affaire secrète de la SS, mais lorsque la guerre avancée, de plus en plus d’informations sur les faits circulaient parce que dans un tel crime, si gigantesque, on ne peut pas le traiter comme une affaire secrète, cela ne reste pas secret.

Alors, à la fin de 1941, le CICR apprend de la part des délégués en Allemagne des nouvelles de massacres sans en conclure qu’il s’agit d’une politique délibérée et systématique. Donc, les délégués du CICR en Allemagne, mais aussi d’ailleurs récoltaient des informations à partir de l’automne 1941 sur les massacres commis sur le front Est. Parce que si un soldat ou un membre de la SS n’était pas d’accord avec ce qu’il a vu ou fait lui-même, il a par exemple témoigné chez lui en partie, il a fait des allusions, il a parlé avec une personne de confiance comme, par exemple, un homme de l’Église et les informations se diffusaient de plus en plus. Les hommes de l’Église pouvaient prendre contact avec le délégué du CICR. Mais le caractère délibéré et systématique des activités n’était pas encore saisi par les membres du CICR à l’époque.

En 1942, lorsque les massacres continuent, le rapport de délégués s’inquiète de plus en plus des nouvelles des massacres, mais sans en imaginer l’échelle. Cela est le deuxième problème. D’abord on pense que ce n’est pas délibéré ou que ce sont des responsables locaux, des officiers pas suffisamment sous contrôle qui font des actes comme ça puis lorsqu’on saisi que c’est une politique délibérée, une politique systématique, on ne peut pas s’imaginer l’échelle des tueries. Il y avait aussi des rescapés qui cherchaient refuge en Suisse qui pouvaient échapper aux camps de concentration et même aux camps de la mort. Ces rescapaient cherchaient parfois la Suisse parce que la Suisse était un îlot en Europe, un pays neutre où ils pouvaient espérer trouver du refuge.

Par conséquent, la Suisse était un lieu où beaucoup d’informations circulaient venant de partout en Europe. De plus, le représentant du congrès juif mondial, Paul Ruegger, se trouvait à Genève presque pendant toute la guerre et entretenait des liens avec le CICR. Donc, toutes les informations que Paul Ruegger recevait des juifs, des organisations juives ou des amis des juifs, ils pouvaient les partager avec le CICR.

Donc, on peut constater de ce flux d’informations que le CICR avait des difficultés d’imaginer l’échelle du crime commis par les nazis contre les juifs, mais qu’au fur à mesure, avec quelques mois de retards, il était quand même mis au courant.

Que faisait le CICR face à ces informations ? Il agissait en fait de manière très doctrinaire, c’est-à-dire en suivant sa doctrine d’impartialité et de neutralité. Le concept de neutralité empêchait apparemment le CICR et Max Huber qui était pendant toute la guerre malade et Carl-Jacob Burckhardt de prendre une position publique contre la persécution des juifs. Cela est un premier problème, pas de prise de position publique, un peu de diplomatie. On partage quelques informations ici et là, mais on ne prend pas position.

Le CICR rendait service aux victimes de la guerre là où les gouvernements le permettaient, mais il se sentait obligé de maintenir leurs bonnes volontés pour accomplir ces missions et le CICR avait défini sa mission principale comme l’aide en faveur des prisonniers de guerre et de secours aux prisonniers de guerre et de renseignement aux prisonniers de guerre. Pour poursuivre ses activités, il voulait donc maintenir la bonne volonté des acteurs gouvernementaux de l’autre côté. C’est-à-dire qu’il voulait maintenir la bonne volonté du gouvernement nazi. Donc, il argumentait après la guerre que pour pouvoir continuer à protéger les prisonniers de guerre des Alliés et des civils internés, il fallait maintenir la neutralité. Cela était pour les dirigeants du CICR la vraie mission du CICR.

Cependant, dans des conflits auparavant, le CICR a exercé le droit d’initiative. Il a pris l’initiative ne faveur de l’amélioration des conditions de détentions des prisonniers de guerre pendant la Première Guerre mondiale, il a aussi lancé un appel pendant la Première guerre mondiale contre l’utilisation des gaz asphyxiants et l’appel a même provoqué des réponses de la part des différents belligérants.

Donc, pourquoi le CICR n’a pas pris l’initiative ? Le CICR prétendait que pour accomplir sa mission et que pour maintenir l’unicité du mouvement de la Croix Rouge, il fallait maintenir la neutralité et l’impartialité alors qu’en réalité la Croix Rouge nationale allemande était synchronisée, mise au pas. Donc, en partie au moins, on peut dire que le CICR n’est pas intervenu pour une fiction, c’est-à-dire pour maintenir l’unicité du mouvement de la Croix Rouge. D’autre part, il n’est pas intervenu en faveur des juifs jusqu’à l’exception des derniers mois de la guerre parce qu’il considérait que sa mission pour la protection des prisonniers de guerre était sa mission réelle et principale. Peut-être, cela était aussi sa mission diplomatique parce que c’était la plus conforme avec la neutralité de la Suisse.

Si on œuvre pour le sort des prisonniers de guerre, d’un côté et de l’autre côté, elle maintient sa neutralité, on peut préserver sa neutralité, on peut même atteindre une certaine gratitude de la part des belligérants. Mais cela veut dire que des raisons politiques imprimaient la logique humanitaire pour le CICR pendant la Deuxième Guerre mondiale. Cela se voit très concrètement lorsque le CICR discute dans le comité international quelle réaction il doit prendre par rapport à ses connaissances sur la Shoah.

Lors de la séance décisive où le CICR a voté en fin de compte contre le lancement d’un appel public pour dénoncer les crimes contre l’humanité commis par les nazis, deux représentants du gouvernement dont le président du Conseil fédéral lui-même, Philipp Etter et Edouard de Haller le délégué du Conseil fédéral aux œuvres d’entraide internationale donc qui faisait le lien entre le gouvernement suisse et le CICR, on empêchait le CICR, le comité international de lancer un appel public. Ce sont les forces politiques qui sont intervenues dans le comité international au moment décisif où le CICR voulait discuter si oui ou non il va lancer un appel public.

Finalement, le CICR s’est décidé en faveur des interventions diplomatiques donc confidentielles, mais il adresse ses demandes d’explications, il transfère ses soucis par rapport aux nouvelles qu’il reçoit concernant des massacres et des persécutions, non pas à Hitler ou Himmler, mais il les adresse dans la tradition diplomatique à Auswärtiges Amt. Bien qu’on sait aujourd’hui que la Auswärtiges Amt était beaucoup plus impliquée dans le génocide que l’on avait pensé au cours des années 1950, la Auswärtiges Amt n’était pas en charge d’exécuter la Shoah, c’était une autre agence qui était responsable et surtout Hitler lui-même qui était responsable.

Donc, il y a aussi eu une certaine soumission du CICR aux dirigeants nazis, on ne veut même pas froisser Hitler en lui envoyant une lettre dans lequel le CICR partage ses soucis concernant ses soucis concernant les nouvelles qu’il reçoit à Genève. Donc, la raison d’État l’emporte clairement sur les objectifs moraux du CICR pendant cette crise unique.

C’est seulement à la fin de la guerre, six mois après le début de l’invasion des Alliés en Normandie que le CICR développe graduellement des activités en faveur des camps de concentration et notamment des camps de la mort. C’est sous pression des alliés occidentaux qu’ils commencent à envoyer de plus en plus des colis aux détenus dans les camps de concentration et des camps de mort. Cependant, son action dépend de la transmission des noms des déportés par les des individus, car l’Allemagne nazie n’accepte que des colis individuels et n’envoie elle-même pas de liste de détenus à Genève. Donc, c’est le Congrès juif mondial et les organisations juives qui savent où se trouve un détenu qui doivent communiquer les noms pour que le CICR puisse envoyer des colis en leur faveur.

Finalement, il y a eu un accord entre Carl-Jacob Burckhardt et Kaltenbrunner, un sous-chef de Himmler dans la SS le 12 mars 1945 qui aboutit à un accord qui permet à un nombre de délégués du CICR d’entrer dans certains camps jusqu’à la fin de la guerre pour empêcher des crimes. Évidemment, c’était un accord conclu par Kaltenbrunner pour sauver sa vie.

À la fin des hostilités, à la pression des gouvernements français et belges, le CICR s’empresse de faire des efforts particuliers auprès de détenus dans les camps de concentration, mais ce n’est qu’à al fin de la guerre qu’il devient vraiment actif sur ces terrains.

La marge de manœuvre des acteurs face aux crimes contre l’humanité

Dans les débats historiques sur la Shoah, on distingue les victimes, les responsables criminels et leurs collaborateurs, les by-standers qui sont des acteurs indifférents qui n’agissent pas ni en faveur des victimes ni à l’encontre des victimes et des résistants. Il faut distinguer dans le temps les connaissances sur la Shoah. Donc, avec la continuation de la guerre, les connaissances étaient de plus en plus détaillées même si l’étendue des crimes n’était pas finalement imaginable.

Alors, si on parle des autorités morales comme le CICR et le Pape donc l’Église catholique un général, on peut les qualifier plutôt de by-standers ou comme acteur indifférent pour la plupart ou la durée de la Deuxième Guerre mondiale. Donc, le CICR était un by-stander, un acteur indifférent au sort des juifs.

Texte de l’encyclique Mit brennender Sorge, publié le 17 mars 1937 par Ludwig Sebastian, évêque de Spire.

Par rapport à l’Église catholique, il faut distinguer les différents papes parce qu’il y a une pluralité d’acteurs dans l’Église catholique qui prenait position plus ou moins ouvertement. D’abord, le Pape Pie XI qu’on oublie souvent de mentionner dans ce contexte avait exprimé son opposition au fascisme déjà dans une encyclique en 1931 où il se charge d’accuser le fascisme italien, mais aussi aussi dans une encyclique publiée le 10 mars 1937 en allemand et qui s’adresse spécifiquement aux catholiques allemands. C’est pourquoi l’encyclique s’appelle Mit brennender Sorge, soit Avec une brulante inquiétude. Cette encyclique a été transportée secrètement en Allemagne en plusieurs milliers d’exemplaires et diffusé secrètement dans toutes les paroisses allemandes et lu publiquement dans les Églises le dimanche 21 mars 1937 juste quelques jours après la mort du Pape Pie XI. Le Pape y critique surtout la violation du concordat des nazis, concordat conclu en 1933 et la persécution des catholiques, mais aussi l’idéologie nazisme, le culte de la personnalité et son opposition au christianisme et aux valeurs du christianisme. Évidemment, toute l’argumentation se fait dans un contexte du catholicisme et du christianisme, mais l’opposition face au nazisme est clairement décelée dans le texte. Il y a eu plusieurs milliers de catholiques mis dans ces camps de concentration déjà avant la Deuxième Guerre mondiale.

On se focalise plutôt typiquement sur Pie XII, le successeur du Pape Pie XI, qui a été le coauteur de cette encyclique, mais on lui n’attribue pas ce crédit. On constate simplement qu’il restait simplement plutôt silencieux pendant la Deuxième Guerre mondiale. Donc, c’est une attitude qu’on peut qualifier d’un peut similaire pendant la guerre, le Vatican entouré par l’Italie fasciste se tait plutôt face aux crimes. Il avait condamné des massacres cependant comme à Noël 1942.

L’attitude des démocraties qui sont des acteurs beaucoup plus puissants et aptes à agir qu’une ONG comme le CICR ou comme l’Église catholique. La presse occidentale est informée successivement des massacres à partir de 1942, mais ignore encore la taille et l’étendu de la politique génocidaire des nazis. Les gouvernements américains et britanniques se concentrent jusqu’à la fin sur la guerre, mais ne font pas de la libération des juifs une priorité. Donc, cela est pour les acteurs les plus puissants que sont la Grande-Bretagne et les États-Unis.

Y avait-il des autorités courageuses ? En effet, il y en avait. La Suède par exemple, le gouvernement danois ont sauvé par une action rigoureuse et clandestine en 1940, en fait, tous les ressortissants juifs danois dans une action pendant la nuit, dans le brouillard, ils ont transféré tous les juifs danois par la mer en Suède et ainsi ils ont pu faire en sorte que les forces occupantes nazies n’avaient pu mettre dans des camps ou tuer presque aucun juif.

En août 1941, le Comte de Galen, évêque de Münster avait dénoncé dans un serment public prononcé dans son Église la pratique de l’euthanasie donc l’homicide des handicapés et des aliénés comme une pratique nazie incompatible avec les principes du christianisme. Par conséquent, le régime nazi s’est adapté, il a amoindri la pratique, il a réduit l’échelle de la taille du programme d’euthanasie et a continuée sur une moindre échelle de manière encore plus secrète. Donc, il n’a pas arrêté, mais quand même, cette prise de position publique du Comte de Galen a eu un effet. La Bulgarie alliée à Hitler a refusé à envoyer ses juifs aux chambres de gaz et au contraire à accueilli pendant la guerre des réfugier juifs. Après la guerre, il y avait plus de juifs en Bulgarie qu’auparavant. Donc même pour les alliés on peut constater qu’il y a eu des variations très importantes.

Il y avait une marge de manœuvre pour certains acteurs, seulement le CICR n’avait pas testé sa marge de manœuvre, c’est ça le problème et c’est ça son défaut pendant la Deuxième Guerre mondiale.

La question qui doit revenir si on parle de l’action humanitaire en temps de guerre, savoir s’il a réussi à rendre la guerre plus humaine ; il n’avait pas réussi vraiment parce que l’étendu des actes militaires et l’atrocité des actes militaires et des crimes contre l’humanité a connu une échelle inimaginable pendant la Deuxième guerre mondiale avec les bombardements des villes notamment et la Shoah. Et donc, on peut constater que le CICR pendant la Deuxième Guerre mondiale, il a certainement sauvé beaucoup de prisonniers de guerre, mais il s’est aussi enfermé dans une doctrine un peu dépassée par la technologie de guerre et par les régimes politiques par lesquels il était entouré.

Le CICR n’a pas mobilisé tous ses instruments à savoir l’appel ou la dénonciation publique et cela pour sauver sa mission neutre traditionnelle en faveur des prisonniers des guerres, mais aussi et plus politiquement pour sauver la neutralité de la Suisse. Ajoutons qu’il a reçu le prix Nobel en 1944 pour ses activités en faveur des prisonniers de guerre.

Conclusion

La déférence et le silence du CICR devant l’extermination génocidaire des masses de civils dans des camps allemands et d’autres atrocités de la guerre vaudra au Comité la condamnation de certains à la suite de la guerre, ce malgré les efforts et l’aide humanitaire extensifs que l’organisation a procuré pendant la guerre ainsi que l’absence manifeste de mandat pour toute intervention dans la question.

Annexes

Références