Question d'examen au cours d'introduction à la sociologie

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Question 1 - Pour quelle(s) raison(s) peut-on dire que la naissance de la sociologie s’inscrit dans le sillage, à la fois, du siècle des Lumières ? De la Révolution française ? Et, enfin, de l’émergence des « classes laborieuses » et de la « question sociale » ?[modifier | modifier le wikicode]

L'arrivée des Lumières va introduire cette idée dans laquelle l'individu doit être maître de son destin, sortir de la minorité qu'il s'impose à lui-même. Il doit s'émanciper des autorités de l'époque, quelles soient monarchiques, militaires ou religieuses. Or, la sociologie n'aurait jamais vu le jour sans ce travail critique et réflexif introduit par les Lumières.

Montesquieu est un précurseur de la sociologie de part la démarche qu'il utilise. Cette démarche a deux caractéristiques que l'on va retrouver tout au long de l'histoire : la démarche comparative et classificatoire. L'idée d'un ordre caché est essentiel, car il explique qu'il n'y pas de place pour le hasard, qu'il y a du déterminisme dans le social comme dans la nature.

Lorsqu'il se déprend de sa société et s'en étonne, Montesquieu représente la base de la réflexion des sociologues. Kant joue aussi un rôle en définissant les Lumières comme « la sortie de l'Homme de sa minorité dont il est lui-même responsable ». Il explique que les Lumières affirme l'existence de l'individu autonome. Ce qui permettra à la sociologie de porter une réflexion sur cette liberté et les contraintes existant dans le rapport de l'individu avec autrui.

Les Lumières ont préparé la Révolution Française étant le moment où la société va se prendre en charge. La société apparaît alors comme quelque chose sur laquelle on peut agir. On peut donc dire que la sociologie découle de la Révolution Française ; si l’individu peut changer la société, on a besoin de la sociologie pour en comprendre les structures et les changements.

Enfin, avec la révolution industrielle et l’apparition des classes laborieuses émergent toute une nouvelle série de questions sociales. La sociologie va naître aussi afin d'apporter des réponses à ces nouveaux questionnements et d'aider à une réforme sociale. Ex : condition de vie de la classe ouvrière (Préciser à chaque fois pourquoi la sociologie a hérité de chaque point)

Question 2 - Quels sont, en détail, les deux principes (ou « lois ») sur lesquels repose la doctrine positiviste d'Auguste Comte ? Et comment celui-ci définit-il ce que doivent être la tache et la démarche de la sociologie à venir ?[modifier | modifier le wikicode]

Le premier principe sur lequel repose la doctrine positiviste d’Auguste Comte est la « loi des trois états ». Comte prétend en effet avoir découvert une loi qui dicte que lorsque l’on observe l’évolution des sciences, on distingue toujours un passage par trois états :

  1. L’état théologique, apparenté à la religion, est la phase de développement de l’esprit humain dans laquelle les hommes voient derrière chaque chose de la nature des esprits et des dieux cachés.
  2. L’état métaphysique, apparenté à la philosophie, est la phase dans laquelle l’esprit humain va chercher non plus des dieux mais des essences philosophiques derrière les choses. C’est un progrès par rapport au premier état, mais c’est une phase intermédiaire.
  3. L’état positif, apparenté à la science, dans lequel l’individu, face à la nature, multiplie les observations, desquelles il s’efforce de dégager un certain nombre de lois cachées. Ce dernier état est, pour Comte, fixe et définitif, excluant tout retour en arrière. C’est pourquoi l’avancement de la science se fait au détriment des idées théologiques et métaphysiques, ceci aussi bien dans les sciences de la nature que dans les sciences sociales, et que la science est destinée à remplacer philosophie et religion.

Le second principe sur lequel repose la doctrine de Comte est la « loi de la classification des sciences », qui est une hiérarchie des sciences. Comte va réaliser un graphe et va inscrire sur l’axe du temps les différentes disciplines scientifiques selon 2 dimensions : les disciplines qui sont de moins en moins générales et qui ont un degré croissant de complexité. Il va placer ces disciplines sur l’axe du temps selon le moment où elles atteignent l’état positif (l’état fixe et définitif de l’intelligence humaine). La première à atteindre l’état positif est les mathématiques et donc permet à la suivante d'atteindre cette état. Pour lui, vu que toutes les disciplines, au cours de l’histoire, ont atteint l’état positif, il n’y a pas de raison que la sociologie n’ait pas le droit à la naissance comme une science du social (comprise comme une physique sociale) qui sera basée sur l’observation des faits et qui cherchera derrières ces faits observables un ordre social caché. (= état positif)

Pour Comte, la sociologie doit se caler sur la physique. Le sociologue ne doit s’en tenir qu’à l’observation des faits afin d’essayer d’en dégager des lois cachées. La sociologie doit être une véritable physique sociale pour atteindre l’état positif, après quoi on pourra fonder une morale sur une base scientifique.

Question 3 - Dans son ouvrage sur Les Règles de la méthode sociologique, Emile Durkheim invite les sociologues à « considérer les faits sociaux comme des choses » : que signifie ce précepte méthodologique ? En quoi correspond-t-il à l’idée que l’auteur se fait de la sociologie comme science ? Et sur quels points Durkheim s’inspire-t-il ou, au contraire, s’éloigne-t- il du positivisme tel que le définissait Auguste Comte ?[modifier | modifier le wikicode]

Durkheim a comme précepte méthodologique de considérer les faits sociaux comme des choses. Selon Durkheim il y a 2 dimensions : (1) adopter une attitude objective face aux données. En mettant les préjugés de côté, on prend pour principe que l’on ignore tout à ce propos. (2) Aborder les faits sociaux sous le caractère de choses, d’inertie, c’est-à-dire sous l’aspect où ils ressemblent le plus à des choses. Autrement dit, considérer une réalité qui résiste aux tentatives de la transformer ex. Langues et religions).

Durkheim a le souci de donner à la sociologie son propre domaine avec des faits n’apparaissant qu’à elle. Il veut aussi marquer des frontières claires avec les autres disciplines (psychologie, biologie). Afin que la sociologie existe comme domaine scientifique. Ainsi, en ayant une attitude objective et en abordant les faits sociaux comme des choses, Durkheim place la sociologie en tant que science où l’observation systématique des choses est à la base de la méthodologie comme les autres domaines scientifiques.

Les liens et différences entre Durkheim et Comte se trouve au niveau de l’héritage positiviste. Du point de vue de la méthode on remarque la fidélité de Durkheim au positivisme. La relativité des croyances est importante, c’est-à-dire qu’il faut se méfier des préjugés en abordant les faits sociaux en ignorant ce qu’ils sont pour éviter une sociologie « spontanée », sans aucun recul. Aussi, ils ont le même souci de donner à la sociologie son propre domaine qui ne se confond avec aucune autre branche.

Durkheim prend ses distances avec Comte, notamment en ce qui concerne la classification des sciences et la théorie des trois états. Pour lui, les époques varient sans cesse et ne peuvent donc pas aller vers un état fixe et définitif. Deuxièmement, selon Durkheim il faut avoir conscience du caractère non fixe de la morale. C’est-à-dire ne pas tirer la morale de la science (comme Comte le pensait), mais faire la science de la morale, c’est faire la science de la diversité de mœurs, des valeurs, des normes, des règles de vies qui sont propres à chaque société.

Question 4 - Quelle définition Émile Durkheim donne-t-il du « fait social » dans Les Règles de la méthode sociologique ? Et en quoi cette définition peut-elle être qualifiée de « holiste » ? Enfin, proposez un exemple de ce que Durkheim considérait ou aurait considéré comme un « fait social » et justifiez votre choix.[modifier | modifier le wikicode]

Durkheim définit les faits sociaux comme étant des manières d’agir, de penser et de sentir extérieures à l’individu et qui sont dotés d’un pouvoir de coercition, c'est-à-dire de contrainte, en vertu duquel ils s’imposent à lui.

Pour Durkheim le social doit s’expliquer par le social. Par conséquent, les comportements, les représentations, les sentiments de l’individu s’expliquent alors par le social, le collectif.

Cette définition peut être qualifiée de holiste car elle implique que la société est plus que la somme des individus qui la composent. Par exemple, la famille est plus que la somme du père, de la mère et des enfants. En effet, elle est le système formé par l’association de ces derniers duquel émerge une réalité nouvelle, différente de celle que connaît chaque individu. Le groupe pense, sent, agit tout autrement que ses membres isolés, l’exemple est frappant lors d’une manifestation sportive par exemple. Ainsi, l’individu fait malgré lui partie d’un tout et en est influencé, car il y a une telle pression de groupe que l’individu ne contrôle pas totalement ses actions, d’où la possibilité de parler ici de holisme donc qu’il faut partir de la société pour comprendre l’individu et non le contraire comme le voudrait l’approche individualiste. Toutes ces situations où chaque individu est envahi par un sentiment de ne plus s’appartenir à lui-même (individu traversé par des courants sociaux) caractérise les faits sociaux selon Durkheim. Selon lui, la plupart des idées, des tendances viennent du dehors et pénètrent en nous qu’en s’imposant.

La famille est un fait social car on ne la choisit pas et on est directement influencés par celle-ci dès notre tout jeûne âge.

La langue est une fait social car c’est un fait collectif : une langue commune est indispensable au fonctionnement de toute société.

Question 5 - Quelle est la fonction de la division du travail selon Émile Durkheim ? Et quelles causes retient-il pour expliquer que la division du travail ne cesse de se développer à travers l’histoire ? Enfin, précisez en quoi son explication relève d’après vous d’une démarche qu’on peut définir comme « positive » ?[modifier | modifier le wikicode]

Pour Durkheim, la fonction de la division du travail est d’intégrer les individus à la société et de les unir entre eux. Vu que les individus sont très spécialisés, il leur est d’autant plus important d’avoir recours les uns aux autres et ainsi se créé une interdépendance. Chaque individu se verra donc dans l’obligation de trouver les qualités qui lui font défaut chez les autres. Il retient 3 causes pour expliquer son développement constant :

  1. Facteur démographique : La division du travail social est, en partie, le résultat de l’augmentation du volume de la population en raison des naissances croissantes et de l’immigration.
  2. Facteur géographique : La densité matérielle augmente au fil du temps. La population se concentre dans certains lieux avec comme conséquence nécessaire le développement de la division du travail social.
  3. Facteur d’ordre social : La densité morale ou dynamique augmente. Les échanges entre les individus sont de plus en plus importants. L’urbanisation permet de rencontrer beaucoup plus de gens qu’à la campagne.

Pour expliquer cela, Durkheim va utiliser un raisonnement de type causal et donc sera fidèle au raisonnement positiviste car il travaille dans l’observation systématique des faits en confrontant des faits les uns par rapport aux autres, pour en dégager des causes cachées.

Ainsi, il parvient à déterminer des états pathologiques de la division du travail social lorsqu’elle ne produit pas la solidarité sociale. Pour lui, l’Etat doit agir en tant que « garant de la vie sociale » en intervenant dans la société civile par deux voies : l’une étant de favoriser la négociation entre les partis en élaborant des lois du vivre ensemble et la seconde est d’agir au niveau de l’éducation qui a un rôle essentiel dans le sentiment de collectivité.

Pour éviter la lutte des classes veut également revenir aux corporations afin qu’elles assurent l’intégration des travailleurs.


Question 6 - Quelles sont les six étapes successives du raisonnement que développe Emile Durkheim dans son étude sur Le suicide? Et en quoi peut-on qualifier ledit raisonnement de « déterministe » ?[modifier | modifier le wikicode]

(1) Durkheim commence par donner une définition scientifique provisoire du suicide, afin d’éviter toute confusion avec les sens communs et de donner un sens sans ambigüité à son objet d’étude. (2) Il aborde ensuite le suicide en tant que fait social extérieur et contraignant, considérant qu’on ne peut pas véritablement donner de raison individuelle au suicide, car l’individu n’est pas transparent à lui-même : il n’est pas conscient de tous les facteurs qui le poussent à se suicider. (3) Durkheim travaille donc sur des statistiques empiriques sur le suicide. Il observe ainsi que chaque pays possède une prédisposition sociale constante au suicide. En utilisant les chiffres, il efface les raisons particulières qui font qu’un individu se suicide. (4) Il va réfuter les explications non-sociologiques. Plusieurs facteurs évoqués comme susceptibles d’expliquer le suicide (folie, hérédité, alcool, la « race », le climat, l’imitation) vont être réfutés par Durkheim. Car s’il existe pour chaque groupe social une tendance spécifique au suicide, il doit nécessairement dépendre de causes sociales. (5) Il va procéder à un examen des causes proprement sociales qui expliquent les Durkheim ou régularités statistiques. Il s’agit de passer à l’explication du suicide. Prendre le taux social et le rendre comme objet, il faut aller du tout au particulier. L’explication sociologique du suicide passe par l’examen des milieux sociaux dans lesquels sont plongés les individus. L’état de ces milieux sociaux sont seuls en mesure d’expliquer les résultats des statistiques que Durkheim a trouvé.

(6) Il construit une typologie en identifiant 4 types de suicide : (6.1) le suicide altruiste : excès d’intégration, faible individualisation. Ce type de suicide a lieu plus souvent dans les sociétés primitives où on se suicide "par devoir". L’individu disparaît dans le groupe. (6.2) Le suicide égoïste : excès d’individualisme, déficit d’intégration au groupe. (6.3) Le suicide anomique (insuffisance de régulation) : Dérégulation sociale. L’individu est en situation d’incertitude par rapport aux normes et aux valeurs de la société. Par exemple, lors d’une crise économique mais aussi d’une « infinie » prospérité économique. (6.4) Le suicide fataliste (trop de régulation) : Excès de règlements. Les individus sentent leur avenir muré.

On peut qualifier ce raisonnement de déterministe car dans ce cas, le suicide d’un individu est déterminé par les faits sociaux qui agissent sur lui, sans que la volonté de l’individu puisse y changer quoique ce soit, d’autant plus qu’il n’en a probablement pas conscience. Pour comprendre le suicide, Durkheim a donc une méthodologie déterministe : il analyse l’individu en partant de la société.

Durkheim admet la possibilité d’un retour vers les motifs individuels. Il n’exclut pas complètement que, dans un deuxième temps, il puisse y avoir des raisons individuelles au suicide. Mais il maintient que l’analyse par le social précède toujours et qu’un raisonnement causal ne peut être réduit à des motifs individuels.

Question 7 - Quels sont les trois éléments que comprend la magie telle que la définit Marcel Mauss ? Comment le rite magique se différencie-t-il, d’après lui, du rite religieux? Et en quoi son raisonnement s’inscrit-il dans une perspective holiste ?[modifier | modifier le wikicode]

Les trois éléments que comprend la magie sont les agents, les actes et les représentations. On appelle « magicien » (agent) l’individu qui accomplit des actes magiques, « représentations magiques » les idées et les croyances qui correspondent aux actes magiques (représentations), et « rites magiques » (actes) les actes par rapport auxquels on définit les autres éléments de la magie.

Le rite magique se différencie du rite religieux par 3 caractères extérieurs :

  1. Le rite magique et le rite religieux ont des agents différents, ils ne sont pas accomplis par les mêmes individus. Tandis que les pouvoirs du prêtre sont directement déterminés par la religion, ceux du magicien sont déterminés par des légendes ou des « on dit » auxquels il va se prendre au jeu.
  2. Le choix des lieux où doivent se passer ces rites. Tandis que le rite religieux recherche le grand jour et le public, le rite magique le fuit et se fait à l’écart. Le rite magique se déroule plutôt dans l’ombre, et le rite religieux à la lumière.
  3. Le rite magique ne fait pas partie d’un de ces systèmes organisés que nous appelons « culte ». Au contraire, une pratique religieuse même facultative est toujours prescrite, prévue et officielle, elle fait partie d’un culte. Du coté de la religion, le rite religieux obéit à une procédure codifiée, il passe par les mêmes étapes. Ce n’est pas le cas du rite magique, qui n’est pas un culte organisé.

Le raisonnement de Mauss s’inscrit dans une perspective holiste puisqu’il précise la nécessité, pour parler scientifiquement de magie, d’une croyance inconditionnelle de toute une société dans un phénomène magique. C’est, par exemple, l’opinion d’une société qui crée le magicien et l’influence qu’il dégage. C’est la collectivité qui confère à l’individu son pouvoir.

Question 8 - En quels termes Maurice Halbwachs pose-t-il le problème de la mémoire collective dans Les cadres sociaux de la mémoire, en 1925? Et pour quelles raisons introduit-il par la suite la notion de « courants de pensée collective » ?[modifier | modifier le wikicode]

Postulat de départ : C’est dans la société que, normalement, l’homme acquiert ses souvenirs, qu’il se les rappelle et, qui les reconnaît et les localises. La mémoire est un phénomène qui ne se réduit pas à l’individuel. Car notre pensée individuelle se conserve dans le groupe et chez autrui, on a donc toujours besoin des autres pour se souvenir.

  • La mémoire collective comme une mémoire de groupe : pour un seul et même individu, il existe plusieurs mémoires collectives.
  • Les lieux et objets comme marque utiles à la mémoire collective : Il existe des points de repères (plus stables que les souvenirs) dans l’espace, le temps, stabilisé par des traces matérielles. Il y a un travail de la mémoire, ce qui rend ce concept dynamique.
  • La mémoire collective comme une notion dynamique : Le groupe ne conserve jamais le passé tel qu’il s’est réellement passé, mais le reconstruit au contact d’autrui. Cette dynamique est objet à des réinterprétations dans le présent. Il y a donc des contradictions possibles entre la mémoire collective et la mémoire historique.

Attachement ou détachement d’un groupe sur la base d’exemples concrets : La durée de la mémoire collective est limitée à la durée du groupe. Pour permettre la reconstruction de la mémoire, on va organiser des réunions comme la classe de matu qui se retrouve tous les dix ans.

Oublier une période de sa vie c’est perdre contact avec les personnes de cette période, car on s’est détaché du groupe.

Introduction de cette notion pour expliquer que la mémoire est une construction sociale avec la collectivité et pas seulement un rappel de souvenir. En effet nous ne sommes jamais seuls car toujours sous l’influence d’un groupe. Si ce n’est par la simple présence du collectif dans notre conscience. Ex : lors d’un voyage, un individu pense toujours aux gens qu’il a laissés en partant. C’est que tout se passait, pendant le voyage, comme si l’individu n’avait pas quitté les personnes à qui il pensait quand il est parti. On peut donc être éloigné physiquement mais connecté par la pensée=> courant de pensée collective.

Question 9 - Comment Thorstein Veblen définit-il la « classe de loisir » ? Et de quelle manière aborde-t-il la question de la « distinction » et du rôle qu’elle joue dans la vie sociale ? Enfin, en quoi peut-on rapprocher sa théorie de la « classe de loisir » des observations que proposera, en 1925, Edmond Goblot dans La barrière et le niveau ?[modifier | modifier le wikicode]

Veblen remarque une opposition entre le travail et le loisir. Cette opposition explique les différences entre les classes supérieures (oisives) et les inférieures. Il développe l’idée selon laquelle, de tous temps, il a existé (et il existe encore) des occupations plus dignes que d’autres réservées aux classes supérieures. Au fur et à mesure que le travail se spécifie, le mode de consommation des classes inférieures s’éloigne du mode de consommation des classes supérieures.

Il aborde la question de la distinction et du rôle qu’elle joue dans la vie sociale en montrant que pour s’attirer et conserver l’estime des hommes, il ne suffit pas de posséder la richesse mais il faut la mettre en évidence. Il faut aussi savoir à quel milieu on appartient, et nos modes de vies se fondent sur cette distinction. Quelqu’un de « distingué » est celui qui est précisément distingué des autres, qui affiche sa différence sociale. Le loisir ostentatoire est un moyen de marquer la différence, et s’accompagne, dans le but de maintenir son rang, de la connaissance d’un savoir vivre spécifique d’où émerge une certaine contrainte sociale imposée par les autres membres de la classe de loisir. Il existe plusieurs voies pour monter que l’on n’a rien à faire : les pratiques culturelles font la distinction sociale (jeux, sport, animaux, langues, les bonnes manières etc.)

La théorie de Veblen se rapproche des observations de Goblot dans l’analyse de la mode par ce dernier. Goblot explique que ce qui distingue le bourgeois est la distinction elle-même, et que cette distinction doit être apparente, ostentatoire mais pas trop afin de ne pas être exclu du côté qu’on fréquente. Ceci est en particulier visible dans la mode. Le costume est le signe extérieur immédiatement saisissable des fonctions, des rangs et des classes sociales. On s’habille pour faire savoir qui on est et à quelle classe on appartient.

Question 10 - D’après quels critères Maurice Halbwachs suggère-t-il de déterminer ce qu’est une « classe sociale » ? Et comment fait-il le lien entre hiérarchie des dépenses, « genres de vie » et représentations collectives? Enfin, en quoi son approche de la question des classes sociales évolue-t-elle au contact de la société nord-américaine des années trente ?[modifier | modifier le wikicode]

Maurice Halbwachs suggère de déterminer ce qu’est une « classe sociale » non-seulement en les considérant à partir de critères objectifs, comme revenu de la personne, la profession exercée et la fortune, mais également en ajoutant la notion de représentations collectives (l’image plutôt subjective que l’on se fait des classes sociales).

2 sortes de représentations collectives : 1. conscience sociale (l'opinion publique, le sens commun, les stéréotypes), 2. les représentations collectives dans un classes sociales qui vont définir des habitudes, un genre de vie, ce qui se fait ou pas, qui va définir un eux et un « nous »

Halbwachs relie la hiérarchie des dépenses, le genre de vie et les représentations collectives dans une relation circulaire : Les ressources disponibles définissent un certain mode de vie, qui repose lui-même sur des représentations collectives, qui sont elles-mêmes liées aux ressources de l’individu. Marche aussi dans l'autre sens.

Cette relation s’approche de la question des classes sociales à travers la profession, le niveau de vie de l’individu, les représentations collectives, le revenu, définissant un mode de vie propre à chaque classe. Mais aussi à travers les modes de consommation et les habitudes. La hiérarchie des dépenses est un bon indicateur de la position de l’individu dans l’échelle sociale. On peut ainsi parler de classe sociale si : les habitudes, les types de consommation et le revenu sont les mêmes.

Dans la société américaine des années 30, les besoins des consommateurs évoluent très rapidement. Durant cette période de l’entre-deux guerres, les produits de consommation se diversifient, et c’en est ainsi de même pour les habitudes de consommation des ouvriers nord-américains. De même, comme dans la théorie de Halbwachs, plus les salaires des ouvriers augmentent, plus ils consomment. Certains biens comme les appareils ménagers par exemple deviennent accessibles à tous sans distinction de classe. Halbwachs va ainsi faire évoluer son approche des classes sociales. Ainsi ce ne serait plus le genre de vie qui définirait la classe moyenne mais le type d’activité qu’elle exerce.

Question 11 - Comment Max Weber définit-il le concept d’ « activité sociale » (soziales Handeln, littéralement : agir social) ? Quels sont les différents types d’activité sociale qu’il distingue : décrivez-les brièvement et illustrez chaque type par un exemple laissé à votre choix ? Peut-on parler, à ce propos, de la construction d’un « idéal-type », et pourquoi ?[modifier | modifier le wikicode]

Max Weber définit le concept d’« activité sociale » comme « un comportement humain pour autant que l'agent lui communique un sens subjectif » et que les actions soient proprement sociales, c'est-à-dire les actions dont le sens est orienté vers autrui.

Ainsi, pour Weber, la collision accidentelle de deux cyclistes n'est pas une action sociale. Weber distingue quatre types d’activité sociale :

  1. L’action rationnelle en finalité : action de l’acteur consciente, réflexive, rationnelle, de manière à mettre en adéquation d’une part les objets qu’il poursuit, et d’autre part les moyens et les ressources dont il dispose pour atteindre son but. Ex : un individu qui veut placer de l’argent et qui pour ne pas prendre de risques, achètera des obligations.
  2. L’action rationnelle en valeur : action de l’agent qui obéit à un principe, celui de la croyance dans la valeur absolue, intrinsèque (d’ordre éthique, religieux ou esthétique) qui vaut pour elle-même et indépendamment de son résultat. Ex : les combats d’honneur : pas grave si je meurs.
  3. Le comportement émotionnel : l’activité fait place aux émotions, aux sentiments, aux passions (amour, vengeance, dévouement). Ex : le suicide par passion.
  4. Le comportement traditionnel : l’activité de l’agent est guidée par la coutume, la tradition, la routine, l’habitude. Ex : la routine professionnelle, le fait d’aller à l’heure au travail est quelque chose d’automatique, ou manger à une certain heure.

On peut en effet parler, à propos des différents types d’activité sociale que Weber distingue, de la construction d’un idéal-type car Weber propose ici une modélisation, et donc une simplification de l’agir social. Le modèle de l’agir social qu’il construit est une sorte de caricature de ce qu’on peut observer dans la réalité. Il est rare que l’activité, dans la réalité, s’oriente uniquement vers l’une ou l’autre des ces activités définies. De plus, il y a possibilité d’ajouter d’autres types à la première typologie. Ces différentiations ne sont que des purs constructions pour la recherche en sociologie.

Question 12 - Quels sont les cinq points qui caractérisent la « relation sociale » telle que la définit Max Weber dans son texte sur Les concepts fondamentaux de la sociologie (in : Economie et société) paru en 1922 ? Et quelles sont, en particulier, les trois étapes au travers desquelles il analyse la bureaucratie dans une perspective, non pas « substantialiste », mais « relationnelle » ?[modifier | modifier le wikicode]

  1. La relation sociale est un comportement de plusieurs individus en tant que par son contenu significatif, celui des uns se règle sur celui des autres et s’oriente en conséquence.
  2. Ce qui compte alors dans la relation sociale est l’action réciproque des uns sur les autres.
  3. La relation sociale consiste plus exclusivement et simplement dans la chance que dans son contenu significatif, il a existé, il existe ou il existera une activité réciproque des uns sur les autres.
  4. Il peut y avoir relation sociale sans que les individus impliqués dans cette relation donnent nécessairement la même signification à ladite relation
  5. Une relation sociale peut avoir un caractère éphémère ou durable.

Weber analyse la bureaucratie dans une perspective relationnelle à travers 3 étapes :

  1. Il commence par différencier 3 types de domination : légale, traditionnelle et charismatique.
  2. Puis, il construit un idéal-type de la domination légale à travers les 4 traits qui lui sont propres.

les règles sont adoptées rationnellement (c'est-à-dire qu'elles sont approuvées par le peuple ou ses représentants selon une procédure fixe et déterminée) ;

    1. les règles sont formulées de façon abstraite et impersonnelle ;
    2. le détenteur du pouvoir est lui aussi soumis au droit (principe de l'Etat de droit)
    3. les gouvernés obéissent aux règles qui organisent la fonction de détenteur du pouvoir et non à la personne du détenteur du pouvoir.
  1. Enfin, Weber énonce les 9 caractéristiques qui définissent le fonctionnaire et donc la bureaucratie. Plutôt que de considérer la bureaucratie comme une chose, il vaut mieux, dit Weber, ramener la bureaucratie à l’ensemble des relations qu’entretiennent les éléments qui la composent. Il part donc de l’activité qu’exercent les fonctionnaires en relation les uns avec les autres et face à la société civile pour définir la bureaucratie.

Question 13 - Quelle définition Max Weber donne-t-il de l’ « esprit du capitalisme » dans son analyse du processus de rationalisation caractéristique de la civilisation occidentale ? Et quelles sont, d’après lui, les circonstances (ou « causes ») ayant favorisé l’organisation rationnelle de l’entreprise? Enfin, quel lien peut- on établir entre ce processus de rationalisation et le principe méthodologique qu’il suggère de suivre s’agissant de la reconstruction « idéal-typique » de l’activité sociale ?[modifier | modifier le wikicode]

Max Weber décrit l’« esprit du capitalisme » comme étant la mentalité, la disposition d’esprit caractéristique du capitaliste, en particulier comme entrepreneur.

Définition : l’esprit du capitalisme est non seulement la maitrise rationnelle d’une pulsion irrationnelle d’avidité, mais c’et aussi une quête systématique et renouvelée d’une rentabilité toujours croissante. D’après Weber, il y a 3 « causes » ayant favorisé l’organisation rationnelle de l’entreprise :

  1. La séparation qui s’est faite de la gestion domestique et de l’entreprise.
  2. La structure rationnelle du droit et de l’administration qui se sont également rationalisés.
  3. La capacité et de la disposition des individus à se comporter de manière rationnelle en finalité.

S’agissant de la reconstruction idéal-typique de l’activité sociale, Weber suggère de toujours considérer que l’individu agit de manière rationnelle en finalité. L’action rationnelle en finalité est consciente, réflexive, rationnelle et est orientée de façon à atteindre un but précis. C’est un comportement d’agent économique pur. On peut donc établir un lien entre le principe méthodologique de Weber et sa définition de l’esprit du capitalisme car ce dernier nécessite la maîtrise rationnelle d’une pulsion irrationnelle dans le but d’atteindre un objectif de rentabilité. Là encore, ce comportement peut être apparenté à celui d’un agent économique pur.

Question 14 - Quels sont les cinq éléments principaux de la définition que donne Max Weber de l’ « éthique protestante » ? Et en quels termes celui-ci traite-t-il des « affinités électives » qu’il observe entre l’éthique protestante ainsi définie et ce qu’il nomme l’ «esprit du capitalisme» ?[modifier | modifier le wikicode]

  1. Max Weber commence par présenter la notion de « Beruf » selon Martin Luther, qui est à la fois « profession » et « vocation ». Le protestant accomplit son devoir et se réalise à travers son travail. L’étique protestante est donc d’abord une étique professionnelle.
  2. Ensuite, Weber montre l’usage que fait Jean Calvin de l’idée de prédestination. C’est l’idée que certains individus sont prédestinés à la vie éternelle que d’autres ne le sont pas, et ceci quoiqu’ils fassent. L’homme doit accepter son destin quel qu’il soit.
  3. Puis, il expose la « solitude intérieure inouïe » dans laquelle vit alors le croyant, appelé par la Réforme à s’investir dans le monde et guetter dans sa réussite professionnelle les signes de son élection
  4. Weber explique alors que la valorisation du travail accompli de manière rationnelle et systématique amène avec elle une conception puritaine de l’existence ; le protestant ne s’abandonnera pas au plaisir des sens. Cette conception est caractéristique du calvinisme.
  5. Enfin, il définit le calvinisme en tant qu’« ascétisme séculier » : une méthode de conduite rationnelle visant à surmonter l’état de nature afin de le subordonner à la suprématie d’une volonté divine, ceci dans le monde et non hors du monde (comme le ferait le moine catholique). La foi du protestant se manifeste donc toujours au contact du monde laïque. Cet ascétisme séculier est une conduite éthique méthodiquement rationalisée.

Weber parle d’ « affinités électives » entre l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme en référence à l’attirance favorable réciproque qu’ils manifestent. Mais il précise qu’aucun n'est la cause de l'autre.

L’éthique protestante forme plutôt les conditions cadres favorables au développement du capitalisme, notamment grâce à l'ascétisme séculier qui a conduit à une épargne par exemple. Et également, on observe de nombreux points communs entre cette éthique protestante et l’esprit du capitalisme.

Question 15 - Quelles sont les principales observations sur lesquelles s'appuie Norbert Elias pour décrire le rôle que jouent l'étiquette et la logique du prestige dans la vie de la société de cour ? Et pourquoi, selon vous, peut-on dire qu’il analyse la société de cour en tant que « configuration sociale » ?[modifier | modifier le wikicode]

  1. Démographie, topographie et architecture de la cour : espace et prestige : Elias établit un lien entre l’espace architectural et la logique du prestige.
    1. Démographie : Il estime que 10'000 personnes pouvaient être réunies à Versailles.
    2. Topographie : L’immense cour d’entrée remplit 2 fonctions : Elle permet d’accueillir plusieurs carrosses en même temps et sa taille est à la hauteur du prestige du roi. La cour a donc une valeur symbolique.
    3. Architecture : Elias observe la répartition et l’articulation des espaces à l’intérieur du château. Selon lui, toute l’architecture de Versailles est là pour dire la grandeur du roi, elle répond à une logique de prestige, tout convergeait vers sa chambre. Toute architecture est la traduction sur le sol de l’organisation sociale d’une société.
  2. La vie à la cour : la fonction des cérémonies :

S’intéresser aux cérémonies qui se déroulent dans la chambre du roi nous permet de comprendre quelles étaient les manières d’être des membres de la cour, où apparaissent des habitudes et même des habitus, à force de répéter les mêmes cérémonies. Il prend comme exemple le lever du roi, cérémonie extrêmement réglée, où divers rôles sont distribués et où une hiérarchie définie par le roi prend place. Chaque geste a une valeur de prestige. Selon Elias, toute relation sociale avec autrui dans ce contexte est une relation de pouvoir. Le simple fait d’avoir le droit d’enlever la chemise de nuit du roi était une marque énorme de prestige.

  1. Le pouvoir du roi sur ses courtisans et vice-versa :

Les courtisans sont amenés à se surveiller mutuellement car chacun doit strictement respecter et reproduire les règles de l’étiquette. S’ils ne les respectent pas, il y a sanction et possibilité de se faire expulser de la cour du roi. Cela crée donc une contrainte sociale car chaque courtisan est en concurrence avec les autres courtisans. Ils se surveillent entre eux mais en même temps le roi pour avoir ses faveurs. Ainsi, le roi doit également jouer le jeu de la cour, étant au centre du dispositif. Les courtisans exercent donc en retour un pouvoir sur le roi.

  1. Un exemple d’analyse relationnelle de la contrainte sociale :

Un homme qui connait la cour doit dissimuler ses sentiments, sourire à ses ennemis et utiliser des techniques de manipulation pour grader dans l’entourage du roi. Il va devoir jouer un rôle.

  1. Rationalité de cour et rationalité bourgeoise :

Pour Elias la cour a une rationalité spécifique qui n’a rien à voir avec celle de la bourgeoisie (rationalité instrumentale). A la cour, ce qui compte est le calcul des chances de puissance passant par le prestige. Les dépenses somptuaires, pouvant paraitre irrationnelles pour la bourgeoisie, obéissent à la logique de la rationalité de cour dans le but d’être reconnu, d’obtenir un statut.

Car Elias s’intéresse aux relations qui s’y exercent entre les courtisans et entre ceux-ci et le roi. Ce qui répond donc au souci de dépasser l’opposition entre individu et société pour considérer qu’il y a interdépendance et interaction sociale, ceci étant le concept clé de la configuration sociale. Chaque mouvement va définir la place qu’occupe l’individu dans une société. Telle une maille de filet, illustration de la configuration.

Question 17 - Quelle est la définition sociologique des notions de « rôle » et de « statut » ? Et comment Everett C.Hughes aborde-t-il la question de ce qu’il nomme les « dilemmes de statut » ?[modifier | modifier le wikicode]

Le statut est l’ensemble des comportements à quoi l’individu peut s’attendre de la part des autres. Il est donc défini par la position de l’individu dans la vie sociale. Le statut peut être actuel ou latent.

Le rôle est l’ensemble des comportements que d’autres peuvent s’attendre de la part d’un individu. A chaque rôle correspond des attentes de rôle qui évoluent avec la culture d’une collectivité mais certains rôles sont parfois liés au genre ou à l’âge, comme dans le système des castes par exemple. Le rôle est également défini par la position de l’individu dans la structure sociale. Pour que les individus respectent leur rôle lié à leur statut, la société dispose de moyens de contrainte implicites ou explicites (chômage, majorité). Aussi, pour éviter que l’individu se retrouve enfermé dans son rôle, il est capable d’avoir une distance au rôle, une marge de manœuvre. Enfin, il y a conflit de rôle lorsqu’une personne doit interpréter le rôle qu’on attend d’elle (étudiant qui surveille un examen)

Ces deux notions sont complémentaires, l’une n’existe pas sans l’autre.

Comment Everett Hughes aborde-t-il la question de ce qu’il nomme les « dilemmes de statut » :

  1. En analysant la société américaine des années 40, Hughes va d’abord faire 2 constats : elle est de plus en plus différenciée à cause de la division du travail social, et les caractéristiques définissant les statuts sont toujours plus variées et nombreuses.
  2. Il définit ensuite la notion de statut dans laquelle les individus ont des droits et des devoirs bien définis. Ces statuts amènent notamment à une hiérarchie sociale.
  3. Il met en lien la mobilité et le fait qu’à chaque individu correspond une combinaison de caractéristiques particulières. En effet, il y a des traits auxiliaires dans la conception que les gens ont sur telle ou telle personne qui possède tel ou tel statut. Ainsi, la mobilité sociale sera d’autant plus difficile pour une personne qui n’aurait pas ces traits auxiliaires, bien qu’elle ait les compétences pour. Ex. à l'époque les médecins devaient être blancs, grands, beaux, etc = traits auxiliaires
  4. Il met en évidence le fait que c’est avant tout dans les milieux professionnels que se développent ces caractéristiques auxiliaires.
  5. Ensuite, il fait le constat que la mobilité sociale croissante, les nouvelles techniques, nouveaux métiers, nouveaux modes d’organisation du travail sont tous des changements qui créent des dilemmes de statut entre les individus et les personnes confrontées à ces individus.

Ex. Noir devient médecin, conflit : les médecins le considère comme noir ou comme médecin ?

  1. Finalement, la personne victime d’exclusion peut être amenée à son tour à exclure les autres (en ne s’assumant pas), ou à s’auto-exclure en ne restant qu’avec des personnes comme elle.

Ex. le noir va exclure les noirs ou le noir va rester et soigner uniquement des noirs

Question 18 - Qu’est-ce que la « distance au rôle » telle que l’analyse Erving Goffmann ? Et pourquoi peut-on parler, dans ce cas, d’une approche relationnelle de la contrainte sociale ?[modifier | modifier le wikicode]

Pour Erving Goffman, la distance au rôle agit lors de scènes d’activité qui produisent une répulsion chez l’individu à accepter son rôle auquel il n’arrive pas à s’identifier. Cela crée donc une distance au rôle. Selon le contexte, la marge de manœuvre est plus ou moins grande. Cette marge de manœuvre permet, en outre, à l’individu d’avoir une distance au rôle afin que la situation se passe bien. Dans l’exemple de la salle d’opération, une blague du chirurgien peut montrer qu’il a le contrôle de la situation ou pour réduire les tensions. Elle peut prendre la forme de blague, mais aussi de mimiques, d’ironie ou de gestes. Mais la distance au rôle n’est pas la même pour tous (ex : les infirmières ne pourraient pas le faire). Souvent le supérieur a le privilège de cette distance sur les rangs inférieurs. Ainsi, la distance au rôle va dépendre de l’inégalité des statuts et cette inégalité renvoie à des normes qui définissent des rôles et des valeurs. Ex. prof peut blaguer, les étudiants ne peuvent pas commencer à faire pareil.

On peut parler d’une approche relationnelle de la contrainte sociale, car l’individu va devoir jouer un rôle en adéquation avec la situation.

Par exemple, le chirurgien, dans un contexte comme une salle d’opération, doit totalement être investit dans son rôle de chirurgien pour ne pas perdre la face aux yeux des autres, en faisant des erreurs de débutant par exemple. Les autres agents dans la salle vont donc créer une contrainte sociale qui va l’obliger à respecter son rôle.