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== The hidden nature of the Hawthorne effect ==
== The hidden nature of the Hawthorne effect ==


Il faut aussi s’intéresse au «facteur humain». L’expérience de Mayo met en avant l’effet Hawthorne. Cet effet désigne que des personnes, lorsqu’elles sont soumises à observation, intégrées à l’expérience et qu’elles sentent qu’il y a un regard sur elle, ces personnes vont de facto se donner plus de peine que si elles sont laissées à elle-même. Les individus sélectionnés vont altérer leur comportement parce qu’ils sont dans le dispositif expérimental. En psychologie, l'effet Hawthorne décrit la situation dans laquelle les résultats d'une expérience ne sont pas dus aux facteurs expérimentés, mais au fait que les sujets ont conscience de participer à une expérience, ce qui se traduit généralement par une plus grande motivation. En d’autres termes, les comportements et les attitudes des sujets sont modifiés lorsqu’ils ont conscience d’avoir été choisis et distingués dans un cadre expérimental.
There is also a need to address the "human factor". Mayo's experience highlights the Hawthorne effect. This effect means that people, when they are subjected to observation, integrated into the experience and feel that there is a look at it, these people will de facto go to more trouble than if they are left to their own devices. The selected individuals will alter their behaviour because they are in the experimental set-up. In psychology, the Hawthorne effect describes the situation in which the results of an experiment are not due to experienced factors, but to the fact that subjects are aware of participating in an experiment, which usually translates into greater motivation. In other words, subjects' behaviours and attitudes are modified when they are aware that they have been selected and distinguished in an experimental setting.


L’expérience de Mayo contrecarre les théories dominantes à cette époque comme le taylorisme et le fordisme. L’idée mise en avant est que si on veut augmenter la productivité, il faut sortir de la subordination au travail, il ne faut pas considérer l’être humain comme une machine, mais il faut le considérer sous l’angle de la motivation et de l’implication. Il faut trouver de nouvelles formules pour arriver à impliquer les personnes. D’autre part, les employés ne sont pas mus seulement par l’appât du gain, mais aussi par la considération et la reconnaissance qui jouent un rôle très important. Cela va dans le sens d’un contrat psychologique de travail. C’est un travail ou la personne peut se réaliser en retirant des biens-faits pour son épanouissement.
Mayo's experience thwarts dominant theories such as Taylorism and Fordism. The idea put forward is that if we want to increase productivity, we must get out of the subordination to work, we must not consider the human being as a machine, but we must consider it from the point of view of motivation and involvement. We need to find new ways of involving people. On the other hand, employees are not only driven by profit motives but also by consideration and recognition, which play a very important role. This is consistent with a psychological employment contract. It is a job where the person can realize himself/herself by withdrawing goods done for his/her development.


Que retenir de cette expérimentation ? Il y a une mise en avant de l’importance du « facteur humain » et du fait que l’entreprise n’est pas une machine, mais un système social. À l’organisation formelle se juxtaposent toujours des groupes informels qu’il faut prendre en compte si on veut augmenter le rendement et la productivité des travailleurs dans une entreprise donnée.
What can we learn from this experiment? There is an emphasis on the importance of the "human factor" and the fact that the company is not a machine, but a social system. Formal organizations are always juxtaposed with informal groups that must be taken into account in order to increase the output and productivity of workers in a given company.


Au moment où elles furent énoncées, les conclusions de Mayo plaisent à tous:
By the time they were announced, Mayo's conclusions were pleasing to everyone:
*aux patrons : payer davantage ou améliorer l’environnement de travail ne sert à rien, il suffit d’avoir une supervision amicale.
*to bosses: paying more or improving the work environment is useless, just have friendly supervision.
*aux ouvriers : ils ne sont ni des robots, ni des matérialistes, mais des êtres sensibles et capables de développer des stratégies propres.
*to the workers: they are neither robots nor materialists, but sentient beings capable of developing their own strategies.
*à la société : il suffit de manipuler les relations humaines dans les entreprises pour qu’elles produisent plus et mieux.
*society: it is enough to manipulate human relations in companies so that they produce more and better.
*aux sciences humaines : la constitution d’un « groupe témoin » parallèle au « groupe expérimental » est cruciale pour isoler des facteurs explicatifs et neutraliser l’effet expérimental.
*in the humanities: the formation of a "control group" parallel to the "experimental group" is crucial to isolate explanatory factors and neutralize the experimental effect.


= Les approches psychosociologiques de la relation entre l’individu et l’organisation =
= Psychosociological approaches to the relationship between the individual and the organization =


Suite à Mayo et à cette expérience, malgré toutes les critiques, vont émerger les approches psychosociologiques entre individus et organisations.
Following Mayo and this experience, in spite of all the criticisms, psychosociological approaches between individuals and organizations will emerge.


[[Fichier:App1 pyramide maslow 1.png|vignette]]
[[Fichier:App1 pyramide maslow 1.png|vignette]]


Maslow montre qu’il y a d’autres besoins que simplement les besoins primaires qui concernent l’avoir, et qu’il faut prendre en compte si on veut aller dans le sens de l’implication de la motivation de l’individu. Il va développer la pyramide de Maslow qui analyse des besoins humains fondamentaux. L’idée est de Maslow est dire que pour qu’une personne puisse se réaliser au travail, il doit passer par l’ensemble de ces besoins. Le taylorisme, le fordisme et le fayolisme s’arrêtent aux deux étages inférieurs de la pyramide. Pour augmenter le rendement et la performance, il faut développer le deuxième étage.
Maslow shows that there are other needs than just the primary needs that relate to having it, and that must be taken into account if we want to go in the direction of involving the motivation of the individual. It will develop the Maslow pyramid, which analyses basic human needs. Maslow's idea is to say that in order for a person to be successful at work, he or she must go through all of these needs. Taylorism, Fordism and fayolism stop at the bottom two floors of the pyramid. To increase efficiency and performance, the second stage must be developed.


La théorie de Maslow n’a jamais été empiriquement démontrée. Il n’y a rien qui démontre que l’on ait besoin de passer par les deux premiers étages pour aller à l’étage suivant. Si cette théorie permet de catégoriser les besoins humains, l’hypothèse selon laquelle il faut passer par la satisfaction des besoins primaires pour passer aux stades supérieurs – facteurs de motivation – n’a jamais été vérifiée par un dispositif expérimental.
Maslow's theory has never been empirically proven. There is no evidence to suggest that the first two floors are needed to get to the next floor. While this theory categorizes human needs, the hypothesis that it is necessary to go through the satisfaction of primary needs in order to move to higher stages - motivating factors - has never been verified by an experimental design.


== La gestion des ressources humaines (GRH) et la motivation (ou plutôt l’implication) ==
== Human resources management (HRM) and motivation (or rather involvement) ==


L’idée, en termes de gestion de ressources humaines, est qu’il ne suffit pas de mettre la force de travail physique d’une personne au service d’une entreprise, mais aussi de mettre ses forces psychiques et psychologiques au service de l’entreprise. Les premières utilisations du terme « motivation » se retrouvent dans le champ du marketing dans les années 1930 notamment avec l’étude du comportement des consommateurs. Avec les nouveaux courants, l’approche psychosociologique et les ressources humaines, on veut mettre l’intelligence et la capacité de créer et d’innover des individus au service de l’entreprise. L’idée de la gestion des ressources humaines est d’impliquer les individus au service de l’entreprise, mais impliquer et engager personnellement. Dans le taylorisme, il y avait la figure de l’ingénieur et en suite on va engager les ouvriers qui sont des forces physiques du travail pour appliquer la méthode des ingénieurs. Avec la gestion des ressources humaines, on va impliquer « corps et âme » les personnes dans l’entreprise.
The idea, in terms of human resources management, is that it is not enough to put a person's physical labour force at the service of a company, but also to put his or her psychological and psychological forces at the service of the company. The first uses of the term "motivation" were found in the field of marketing in the 1930s, particularly with the study of consumer behaviour. With the new currents, the psychosociological approach and human resources, we want to put the intelligence and ability to create and innovate individuals at the service of the company. The idea of human resources management is to involve individuals in the service of the company, but to involve and engage personally. In Taylorism, there was the figure of the engineer and then we will hire the workers who are physical forces of the work to apply the engineering method. With human resources management, we will involve "body and soul" people in the company.


Pour Maugeri dans ''Théories de la motivation au travail'' publié en 2004, il faut voir une pragmatique, car les recherches menées sur ce sujet ont presque toutes été conduites {{citation|à la seule fin d'aider les managers et les spécialistes de la gestion des ressources humaines à trouver les bonnes formules organisationnelles, le bon découpage des tâches, les bons principes de délégation et de contrôle des activités [...] afin de conduire le travailleur, quels que soient son statut et son poste, à donner le meilleur de lui-même pour la firme qui l'emploi}}». La notion de motivation va être au cœur du champ de la gestion des ressources humaines. La gestion de ressources humaines va assurer complètement l’orientation des travaux de Mayo et de ses successeurs.
For Maugeri in Theories of Motivation at Work published in 2004, it is necessary to see a pragmatic one, because the research carried out on this subject has almost all been conducted "for the sole purpose of helping managers and specialists in human resources management to find the right organisational formulas, the right division of tasks, the right principles of delegation and control of activities[.in order to lead the worker, whatever his status and position, to give the best of himself for the firm that employs him ". The notion of motivation will be at the heart of the field of human resources management. Human resources management will ensure that the work of Mayo and his successors is fully focused.


== La motivation au travail : quelques concepts et paradoxes ==
== La motivation au travail : quelques concepts et paradoxes ==

Version du 20 février 2018 à 23:42

Review of the Taylorian-Weberian model of the organization: The School of Human Relations

Brief reminder

There is a critique of the organizational model found in many others. At Taylor, Ford and Fayol, there is a very strong division of labour, a horizontal division of labour, the issue of motivation and collaboration does not matter. In exchange for strong subordination, subordinates have physical security that can be guaranteed to them as incentive pay.

Taylor proposed the Scientific Organization of Work (OST) model to streamline work processes with a vertical division for design and execution, a horizontal division for activity breakdown and incentive pay, as motivation would come from pay. Ford was the first to systematize the working relationship with standardization and mass production, chain work and the implementation of a purchasing power policy. As for Fayol, he developed an approach to the administrative function with planning, organisation, command, coordination, control and adequate remuneration.

In these three models, there is an exchange in the context of subordination of work, material security and wages. However, there are several advantages and disadvantages to this type of organization:

  • Advantages: factor of development of productivity and yield, increase in wages, possibility for workers to enter the consumer society.
  • disadvantages: demotivation, absenteeism, manufacturing defects. It's a form of alienation through work.

This is the dominant model established following the designs of Taylor, Ford and Fayol which was widely adopted by early 20th century firms.

The School of Human Relations: Elton Mayo and the Hawthorne Effect

The company cannot be conceived of as a mere machine, but it must take into account the fact that the individuals working in this company are human beings with freedom of thought and freedom of action. If this is not taken into account, counterproductive behaviour may be hindered.

Labour productivity studies were conducted at Hawthorne's Western Electric plants in Chicago, USA. The company, for a long period of time between 1927 and 1932, agreed to subject a number of its employees to a number of experimental conditions to see how to improve worker productivity and performance. An experimental system was set up with 6 female workers and variations in employment conditions. Twelve successive experiments were carried out with changes in working conditions and variations in production. Many experimental measures have been set up first of all around the issue of brightness, then salary, different breaks and holidays. All these variations, whether in terms of working conditions, wages or working hours, lead to an increase in productivity. If these factors are taken into account, productivity would be something that would escape all these factors.

The conclusion is that, in fact, there are two components that have made it possible to understand why this productivity was increasing and that it was constant in all experiments:

  • the idea of friendly supervision allowing workers to express themselves and take part in decisions that increases the opportunities for participation in decision-making;
  • the homogeneity of the group has allowed the development of a link between the workers, thus increasing the quality of the work and the collaboration that could exist between these workers.

A first critique highlights the managerial aspect of Mayo's approach. The result could only be biased. Another criticism is that the method is not rigorous, many things are questionable in the way in which the experiment was conducted especially because of the modularity of the group with workers who have been replaced by others, Another criticism is the sample size which was considered too small to draw inferences, the third criticism is that the methods are questionable and in particular the fact that they completely overshadow the role of wages in the idea of increasing output, as workers would work to develop. Salary seems to be more important than the study suggests. The results appear to be questionable and the role of wages appears to be more important.

The hidden nature of the Hawthorne effect

There is also a need to address the "human factor". Mayo's experience highlights the Hawthorne effect. This effect means that people, when they are subjected to observation, integrated into the experience and feel that there is a look at it, these people will de facto go to more trouble than if they are left to their own devices. The selected individuals will alter their behaviour because they are in the experimental set-up. In psychology, the Hawthorne effect describes the situation in which the results of an experiment are not due to experienced factors, but to the fact that subjects are aware of participating in an experiment, which usually translates into greater motivation. In other words, subjects' behaviours and attitudes are modified when they are aware that they have been selected and distinguished in an experimental setting.

Mayo's experience thwarts dominant theories such as Taylorism and Fordism. The idea put forward is that if we want to increase productivity, we must get out of the subordination to work, we must not consider the human being as a machine, but we must consider it from the point of view of motivation and involvement. We need to find new ways of involving people. On the other hand, employees are not only driven by profit motives but also by consideration and recognition, which play a very important role. This is consistent with a psychological employment contract. It is a job where the person can realize himself/herself by withdrawing goods done for his/her development.

What can we learn from this experiment? There is an emphasis on the importance of the "human factor" and the fact that the company is not a machine, but a social system. Formal organizations are always juxtaposed with informal groups that must be taken into account in order to increase the output and productivity of workers in a given company.

By the time they were announced, Mayo's conclusions were pleasing to everyone:

  • to bosses: paying more or improving the work environment is useless, just have friendly supervision.
  • to the workers: they are neither robots nor materialists, but sentient beings capable of developing their own strategies.
  • society: it is enough to manipulate human relations in companies so that they produce more and better.
  • in the humanities: the formation of a "control group" parallel to the "experimental group" is crucial to isolate explanatory factors and neutralize the experimental effect.

Psychosociological approaches to the relationship between the individual and the organization

Following Mayo and this experience, in spite of all the criticisms, psychosociological approaches between individuals and organizations will emerge.

App1 pyramide maslow 1.png

Maslow shows that there are other needs than just the primary needs that relate to having it, and that must be taken into account if we want to go in the direction of involving the motivation of the individual. It will develop the Maslow pyramid, which analyses basic human needs. Maslow's idea is to say that in order for a person to be successful at work, he or she must go through all of these needs. Taylorism, Fordism and fayolism stop at the bottom two floors of the pyramid. To increase efficiency and performance, the second stage must be developed.

Maslow's theory has never been empirically proven. There is no evidence to suggest that the first two floors are needed to get to the next floor. While this theory categorizes human needs, the hypothesis that it is necessary to go through the satisfaction of primary needs in order to move to higher stages - motivating factors - has never been verified by an experimental design.

Human resources management (HRM) and motivation (or rather involvement)

The idea, in terms of human resources management, is that it is not enough to put a person's physical labour force at the service of a company, but also to put his or her psychological and psychological forces at the service of the company. The first uses of the term "motivation" were found in the field of marketing in the 1930s, particularly with the study of consumer behaviour. With the new currents, the psychosociological approach and human resources, we want to put the intelligence and ability to create and innovate individuals at the service of the company. The idea of human resources management is to involve individuals in the service of the company, but to involve and engage personally. In Taylorism, there was the figure of the engineer and then we will hire the workers who are physical forces of the work to apply the engineering method. With human resources management, we will involve "body and soul" people in the company.

For Maugeri in Theories of Motivation at Work published in 2004, it is necessary to see a pragmatic one, because the research carried out on this subject has almost all been conducted "for the sole purpose of helping managers and specialists in human resources management to find the right organisational formulas, the right division of tasks, the right principles of delegation and control of activities[.in order to lead the worker, whatever his status and position, to give the best of himself for the firm that employs him ". The notion of motivation will be at the heart of the field of human resources management. Human resources management will ensure that the work of Mayo and his successors is fully focused.

La motivation au travail : quelques concepts et paradoxes

On distingue en général deux types des motivations :

  • motivation intrinsèque : les individus sont intrinsèquement motivés lorsqu’ils effectuent une activité pour le plaisir, l’intérêt, la satisfaction de curiosité, l’expression de soi ou le challenge personnel.
  • motivation extrinsèque : les individus sont extrinsèquement motivés lorsqu’ils s’engagent dans une activité pour satisfaire un objectif en dehors de l’activité elle-même comme l’octroi d’un salaire, une perspective de carrière ou encore un cadre de vie.

La question de la gestion des ressources humaines va être de savoir comment combiner ces deux types de motivations, comment arriver à faire en sorte comme les gens soient réellement motivés et quels sont les outils qui vont permettre d’augmenter cette motivation. Il s’agit de trouver la bonne combinaison qui permettra d’améliorer et d’accroître l’implication et la motivation des personnes.

Trois idées fausses sur la motivation sont souvent mises en avant dans la littérature :

  • la motivation n'est pas une caractéristique individuelle, mais une réaction à une situation de travail : un même individu placé dans deux situations différentes pourra montrer des comportements et des « motivations » différentes comme, par exemple, un agent public peu motivé, par ailleurs, qui est président d'association.
  • le charisme d'un chef n'est pas suffisant pour motiver ses troupes : d’autres éléments peuvent intervenir, le charisme est un facteur non suffisant ou pas toujours suffisant pour arriver à motiver les personnes que l’on a autour de soi.
  • la motivation et la satisfaction ne sont pas égales à la performance, même si elle peut aboutir à une meilleure performance : c’est l’implication qui est le vrai gage de la performance. L’implication est un comportement qui va dans le sens prévu par les gestionnaires, c’est un comportement en conformité aux attentes des gestionnaires. L’implication est l’investissement physique et intellectuelle totale de l’agent durant une plus grande partie possible du temps de travail. Ce qui est intéressant en termes de gestion des ressources humaines est l’implication.

Sources possibles de l’implication au travail

Comment arriver à créer l’implication au travail ? Dans la littérature psychosociologique, sont mises en avant trois sources :

  • la surveillance et le contrôle étroits du travailleur avec des systèmes de punition et de pénalité : se sont des dispositifs disciplinaires et répressifs qui peuvent sanctionner. C’est la motivation par la peur ;
  • un système stimulant de rémunération, de promotion ou de garanties salariales pour stimuler une motivation extrinsèque sous forme d’utilitarisme pauvre et/ou motivation intrinsèque sous forme d’utilitarisme enrichi qui concerne l’amélioration des conditions de travail ;
  • l’assimilation subjective des buts de l’organisation : conduire l’agent à faire siens les buts définis par le management, indépendamment des gratifications économiques ou sociales.

Ces trois façons de susciter l’implication des travailleurs ne sont pas exclusives les unes des autres. Les trois formes d’implication peuvent être combinées au sein des entreprises.

Le management participatif

Le management participatif est la résultante de toutes les approches psychosociologiques changeant la manière de concevoir la relation entre individu et organisation.

Selon le modèle de Fayol et Weber, lorsqu’on parle d’organisation d’un point de vue de gestionnaire, on identifie en général trois problèmes auxquels il faut trouver une solution :

  • les buts et les objectifs de l’organisation : il faut définir des objectifs partagés par l’ensemble des membres de l’organisation ;
  • les moyens pour atteindre les buts : trouver les méthodes de travail adapté pour atteindre ces buts ;
  • la coordination : faire en sorte que tous les membres d’une organisation agissent dans la même direction.

Les trois problèmes de l’organisation sont gérés par les responsables de l’organisation.

Avec le management participatif et les approches psychosociologiques, on va considérer que les travailleurs ne sont pas simplement des exécutants, mais qu’ils ont quelque chose à amener à l’entreprise. Les buts restent la prérogative des responsables, les moyens sont définis par les gens de terrain, la coordination est laissée aux acteurs de terrain qui vont travailler en équipe pour atteindre les meilleures solutions afin d’atteindre les résultats assignés.

Dans le premier cas, les problèmes de l’organisation sont la prérogative des chefs alors que dans l’autre modèle, les buts restent de la responsabilité des chefs alors que la question des moyens et de la coordination relève des travailleurs. Ce débat est au cœur des changements actuels de l’administration publique. La nouvelle gestion publique est une forme de management participatif appliqué dans le domaine de l’administration publique.

L’approche psychosociologique a révolutionné la gestion des ressources humaines. Dans le cadre du management participatif, on va solliciter l’autonomie et la créativité des travailleurs sollicités, mais dans un cadre prédéfini. C’est une autonomie cadrée en vue d’objectifs. L’objectif va être défini par les responsables et l’autonomie et la créativité vont être sollicitées pour atteindre des objectifs. Néanmoins, cela soulève trois risques :

  • l’injonction paradoxale : c’est l’idée d’autonomie avec une contrainte de résultat ;
  • la responsabilisation du travailleur en cas d’échec au contraire du modèle fayolien ;
  • l’intensification du travail : c’est un risque qui peut advenir lorsque les objectifs qui sont fixés sont des objectifs démesurés. Le travail va déborder sur la sphère privée.

Dans ce cadre, il n’y a plus de subordination au travail. Les organisations sont appelées à devenir apprenantes, intelligentes, et à s’ajuster dans différentes situations. La stratégie des ressources humaines dans ce cadre va être de responsabiliser les travailleurs. De nombreux outils sont mis en avant pouvant paraître parfois puérils comme les obligations d’objectifs en comparaison à des résultats précédents. Le fait de donner de la polyvalence aux travailleurs est aussi une manière de motiver les gens parce qu’on rend le travail plus varié. Un autre outil est le salaire au mérite et la sollicitation du travail d’équipe ce qui va aussi rendre le travail plus intéressant parce qu’il y a l’aspect de collaboration qui va intervenir. Différentes stratégies peuvent être mobilisées pour essayer d’impliquer et de motiver les travailleurs pour faire qu’ensemble ils vont se coordonner et chercher les meilleures méthodes de travail afin d’atteindre les objectifs qui sont définis par d’autres.

L’outil le plus important est la culture d’entreprise. Si les personnes intériorisent la culture de l’entreprise, cela signifie qu’elles adhèrent aux objectifs et cela les pousse à mettre leur créativité au service de l’entreprise. L’outil le plus important est d’arriver à faire en sorte que les travailleurs intériorisent la culture d’entreprise, car la réussite de l’entreprise devient un objectif de réussite propre. Pour certains auteurs, il y a un « contrat narcissique de réussite ». Le gestionnaire des ressources humaines va devoir instiller la culture de l’entreprise aux travailleurs. Si l’on arrive à faire ce pont, convaincre les membres de l’entreprise, dans l’optique du management participatif, le garant de la culture d’entreprise devient le travailleur lui-même. On n’est plus dans un dispositif de contrôle externe, mais dans un dispositif de contrôle interne. Il y a une « aliénation des corps et des esprits ».

Dans ce modèle on retrouve les trois sources de motivation avec l’idée de contrôle des résultats, l’idée d’une motivation par la peur, par l’augmentation de rémunération et par l’intériorisation des valeurs de l’entreprise.

La motivation dans les services publics : des vues contrastées

Une première réflexion tourne autour des publics service motivation, il y aurait une motivation spécifique au service public différent de ce que l’on trouve dans les entreprises privées. Une deuxième réflexion qui rapproche les services publics des entreprises privées. Beaucoup d’études montrent qu’on a une approche de la motivation différente selon qu’on est dans une entreprise privée ou un service public. Les travailleurs dans une entreprise privée ont des motivations plutôt extrinsèques liées au salaire, liées à des avantages tandis que travailler dans une administration publique serait plus fondamentalement porteur d’une motivation extrinsèque.

Définition de la notion de « Public Service Motivation »

Le public service motivation (PSM) est « une conviction, des valeurs et des attitudes qui dépassent l'intérêt personnel ou celui d'une organisation pour prendre en compte l'intérêt d'une entité politique plus vaste et qui induisent, dans une interaction publique, une motivation pour tenir une conduite définie ». L’idée est que l’intérêt public et l’intérêt général prennent beaucoup plus d’importance plus que le salaire qu’ils peuvent recevoir ou la garantie et la sécurité de l’emploi.

Perry et Wise dans The Motivational Bases of Public Service publié en 1990 montrent que cette motivation particulière à l’égard du service public peut être de trois formes :

  • motivation rationnelle : l'individu maximise des composantes qu'il considère importantes pour lui-même ;
  • motivation normative : l'individu cherche à répondre à des besoins personnels profonds prenant racine dans le registre de l'altruisme et des motivations prosociales ;
  • motivation affective : conviction intime de l'importance sociale de tel ou tel programme politique et lien affectif avec leurs bénéficiaires.

Les quatre idéaux-types de Public Service Motivation

Individual Conceptions of Public Service Motivation publié en 2000 est une enquête approfondie menée par Brewer, Selden et Facer auprès de 69 individus qui permet de déterminer quatre idéaux- types des représentations individuelles du Public Service Motivation :

  • les Samaritains : trouvent leur travail intrinsèquement satisfaisant, s’identifient fortement aux groupes défavorisés auxquels ils viennent en aide. Les samaritains sont motivés par le désir d’aider les laissés pour compte ;
  • les Communautaires : sentiment de devoir civique et du service public. Ils sont porteurs de « l’esprit du service public » et motivés par le service à la communauté.
  • les Patriotes : agissent pour une cause supérieure à leur propre personne, répondent à l’appel du service à la nation et au public et sont motivés par leur conception d’être les gardiens de l’intérêt général.
  • les Humanitaires : désirent avoir un impact sur la société, valorisent l’égalité et l’équité. Sont plus concernés par la justice sociale que par le soutien aux individus et motivés par un fort sentiment de justice sociale et du service public.

Management participatif, nouvelle gestion publique et motivation

Une étude d’Emery et Giauque publié en 2003 intitulé Paradoxes de la gestion publique montre que les configurations motivationnelles dans les organisations publiques marquées par la nouvelle gestion publique dépendent de deux dimensions :

(a) le degré d’adhésion aux valeurs « managériales » : est-ce que les gens adhèrent à la gestion managériale ;
(b) la maîtrise des comportements de type « entrepreneurial » : est-ce qu’ils peuvent se comporter comme des managers, intégrer des valeurs managériales et être efficaces.

Sur la base de ces deux critères, les deux auteurs identifient quatre configurations principales sont :

  • les transformateurs : adhèrent aux valeurs et sont compétents ;
  • les instrumentalisés : sont compétents, mais n’adhèrent pas aux valeurs ;
  • les indéterminés : adhèrent aux valeurs, mais sont incompétents ;
  • les perdants : ne se reconnaissent pas dans les valeurs et sont incompétents.

References