Origines et causes de la révolution industrielle anglaise

De Baripedia
Révision datée du 12 novembre 2012 à 23:14 par Kiffleboul (discussion | contributions) (Page créée avec « PARTIE II : LA REVOLUTIONINDUSTRIELLE CHAPITRE IV : Origines et causes de la révolution industrielleanglaise. IV)1) La révolution industrielle anglaise. Oue... »)
(diff) ◂ Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante ▸ (diff)

PARTIE II : LA REVOLUTIONINDUSTRIELLE


CHAPITRE IV : Origines et causes de la révolution industrielleanglaise.


IV)1) La révolution industrielle anglaise.


Ouet quand ?

A l’origine, la révolution a eu lieuxvraiment en Angleterre puis s’est rependue vers le sud de l’écosse. Elle a eulieu en 1760.

Qu’estce que la révolution industrielle ?

Malgré son nom, ce n’est pas vraiment unerévolution mais une mutation progressive, avec de nouvelles techniques, un rôleimportant de l’innovation et une nouvelle forme de l’organisation du travailavec les usines. Avec tous ces éléments on arrive a un nouveau mode decroissance.

Les trois secteurs fondamentaux de larévolution sont le textile, la sidérurgie/charbonnage et l’énergie mécanique.

Textile.

En 1733, on invente ‘’la navette volante’’où avec un jeu de poids et de contrepoids, les métiers à filer sont plus rapideset plus performants, car ils fonctionnent sans que les travailleurs n’aient àintervenir. Cela provoque un blocage économique, car il manque de fil. En 1764, on invente la ‘’spinning Jenny’’qui est un métier a filer mécanique, qui file beaucoup plus de laine que lanavette volante et beaucoup plus vite. Mais alors on a trop de fil et lestisseurs n’arrivent pas à suivre la production de fil. La spinning Jennyeffectue le travail de 30 ouvriers à la fois. Donc pour compenser avec la productionmassive de fil et le surmenage des tisseurs, on invente en 1780, les premiersmétiers à tisser mécaniques, qui fonctionnent à vapeur, et permettent d’utilisertout le fil que produisent les ‘’spinning Jenny’’.



Lacombinaison sidérurgie-charbonnage.

En 1709 la fonte au coke est inventéepar Darby. On la réalise à l’aide d’une technique d’élimination du souffre pourque la fonte soit beaucoup plus résistante.

L’énergiemécanique.

En 1720 on voit apparaître les premièresmachines à vapeur. A partir de 1780, on crée des machines où on peut cadencerle mouvement des machines. Ainsi l’ouvrier sait exactement combien de temps ilmet pour faire une tâche, et peut donc optimiser son temps en réglant lesmachines.

Lerôle de l’innovation

- Leconcept d’innovation.

Une innovation est une invention qui réponda un besoin. Par exemple, on a retrouvé une pile électrique dans des fouillesbabyloniennes, ils ont donc inventé la pile électrique, mais ce n’était pas uneinnovation car elle n’a servi a rien, personne ne s’en ai servie à l’époque.

- Larelation entre invention et industrialisation.

à l’origine se trouve une hausse de lademande de consommation en générale, mais il n’y a pas de machines pourrépondre à cette hausse, il n’y a pas encore de mécanisation. Donc si on doitproduire plus pour répondre à la demande sans mécanique, il faut bien sûr plusde matière première, mais surtout plus de travailleurs. Mais dans ce contexted’offre et de demande, si tous les employeurs demandent des ouvriers, lesouvriers peuvent négocier de bons salaires. Il y a donc une hausse du coût dutravail. Ainsi, les prix augmentent. Donc on va avoir besoins des inventions etde les transformer en innovation pour diminuer les prix et répondre a lademande.

- Lephénomène d’accélération du rythme de création technologique.

Une innovation crée un blocage, auquel onrépond par une nouvelle innovation, qui crée a nouveau un blocage etc… et toutcela rend la chaîne de production toujours plus efficace. Il y a également ladiffusion latérale, c’est a dire qu’une innovation dans un domaine va êtrereprise dans d’autres secteurs et être adaptée à d’autres domaines. Parexemple, on utilisait la machine a vapeur pour sortir l’eau des mines. Les sautsétaient hissé de haut en bas, puis on leur a donné un mouvement rotatif, ce quia permis le développement de la locomotive (qui fonctionne sur un système derotation).

Le‘’factory system’’.

- L’usine.

Au lieu d’avoir des paysans qui travaillentchez eux, on les amène à l’usine. Il y a donc une révolution dans l’ordre dutravail. Ce changement est dû à la mécanisation ; une machine a vapeurdonne de l’énergie aux métiers a tisser, mais elle ne peut fournir de l’énergiequ’au métiers qui sont tout proches. De plus la machine à vapeur coûte cher, ilfaut donc un bâtiment pour la protéger. Donc on amène les ouvriers à lamachine.

- Ladiscipline.

De plus on introduit la discipline dans letravail : par exemple, les ouvriers n’ont pas envie d’aller travailler,dans l’anciens systèmes, ils peuvent se lever plus tard et se mettre au travailquand ils le veulent. Mais avec les usines, les ouvriers doivent se régler parrapport aux heures où tournent les machines, car il faut un ouvrier derrièrechaque métier à tisser. Il faut donc discipliner les ouvriers (cela va prendreplus d’un siècle).


IV)2) Pourquoi l’Angleterre ?


Unerévolution des consommateurs dès la XVIIIè : 1700-1760.

- Uneattitude nouvelle : le désir de consommer.

On voit apparaître un désir de consommer.Durant cette période, on a une croissance économique sans gain de productivité.Donc il y a plus de demande sans que l’on mécanise encore les productions. Cette croissance n’est pas vraiment expliquée,mais il y a deux hypothèses : la flotte britannique est très développée,et aurait permis le désenclavement les îles britanniques. On amène des produitsexotiques comme le chocolat, les épices, ce qui crée une envie chez le ‘’consommateur’’.Ainsi, on voit naître une attitude nouvelle, qui est le désir de consommer. Cequi est intéressant, c’est que toutes les couches sociales sont concernées.Dans les inventaires de décès au XVIIIè, où le notaire répertorie toutes lespossessions d’un défunt, on voit apparaître beaucoup plus d’objets, ainsi quecertains effets de mode, même chez les petits artisans : au lieu de garderles même vieux vêtements, on commence à s’acheter des habits ‘’à la mode’’.

- Les premierspas d’une économie de consommation.

On commence a faire croire au gens qu’ilsont besoin d’un objet. Jusqu’au XVIIIè, on vend via le colportage, c’est a direque des vendeurs vont de village en village et proposent leurs produit(livres…). En Angleterre on crée la boutique, avec de grandes vitrines, ondonne envie au consommateur. On voit naitre les publicités. On voit égalementnaitre de nouveaux loisirs : la promenade le dimanche après la messe, onvisite les boutiques par exemple.

- Il y adeux changements majeurs dans la société britannique dans la première moitié duXVIIIè.

Le système de valeur des anglaisévolue : on accorde moins d’intérêt au religieux et au moral, on valoriseplus le profit matériel. On assimile le progrès au matériel : le progrèspermet de mieux s’habiller, de mieux isoler son habitation… Le deuxième changement est la fluidificationde la société : Au XVIIIè on sort des blocages sociaux. Avant ça, on naitnoble, ou on ne le nait pas, il est impossible de devenir noble si on n’est pasné noble. Au XVIIIè, on sort de ce système. Les nobles anglais se passionnentpour l’agriculture et investissent leur argent dans ce domaine (agroéconomie).En même temps, l’artisans qui crée des biens de consommation s’enrichi, et peus’habiller comme un riche. Les biens de consommation permettent de changer lestatu. Je ne suis peut-être pas noble, mais je me présente comme eux (beauxcarrosses, beaux habits). Où ce changement de système se voit le plus est auxUSA, où les nobles se mélangent avec les riches non-nobles, on voit d’ailleursdes aristocrates renoncer à leur noblesse.


- 1700-1760 :+ 60%.

Sur la période 1700-1760, la productionaugmente de 60%. Cette augmentation s’est faite sans machines mécaniques.

Dessalaires élevés.

Cela s’est fait avec l’emploi de plus enplus de travailleurs. Et avec la loi de la demande, même les petite genss’enrichissent. Mais ces salaires élevés vont pousser à la mécanisation pourdiminuer les coûts salariaux.


IV)3) Pourquoi l’Europe ?


Un‘’sentiment de supériorité’’ et ‘’l’esprit d’ouverture’’.

Une première explication est le sentiment desupériorité des européens sur les autres civilisations, mais en même temps uncertain esprit d’ouverture. Marx explique quand dans les grands empiresasiatiques, on trouve plusieurs religions dans un seul empire (Ottoman=juifs,musulmans (sunnites et shiites), bouddhistes…) alors qu’en Europe, on a un bloccatholique. On le voit par le fait qu’a la fin du Moyen-Âge, on expulse lesjuifs : l’Europe c’est la chrétienté, il n’y a aucune concurrence. Et c’estcette unité chrétienne qui serait a la base de ce sentiment de supériorité. L’Europe a toutefois absorbé une grandequantité d’inventions d’autres cultures : l’algèbre (Arabe), la patate(Amérique)… David Landes pense que la certaine supériorité de l’Europe est dueà l’alphabet : en Chine ou au Japon, il faut savoir lire des milliers decaractères, ce qui rend l’alphabétisation extrêmement difficile. Seul une éliteintellectuelle est capable de lire. En Europe, c’est beaucoup plus facile, caril n’y a que 26 caractères à apprendre. De plus, le protestantisme demande auxfidèles de lire la Bible, ce qui contribue à l’alphabétisation. Mais commentles japonais ont ils fait pour s’industrialiser s’ils ont tant de caractères àapprendre, les enfants japonais apprennent bien tous ces caractères…

Ladisponibilité d’énergie.

L’Europe était recouverte d’immenses forêts,les cours d’eau sont abondants, il y a du vent pour les moulins.

Lesfacteurs climatiques et géographiques.

L’Europe profite d’un climat relativementagréable, soit disant plus propice au travail. Le climat tempéré présente danstous les cas des facilités. Par exemple, il n’y a pas le problème des moussons.L’Europe profite également d’une ouverture sur la mer, or ce qui débloque lasociété de l’ancien régime c’est le commerce maritime a partir du XVIè.

Lemorcellement politique

Au sortir du Moyen-Âge, on a un très grandmorcellement politique, et les États-Nations sont constamment en compétitionles uns-avec les autres. Marx a théorisé le fait qu’un empire comme la chine nepouvait se développer car le pouvoir état très centralisé, et donc empêche laprogression. Il établie donc toute une théorie où les dictatures sont vouées à s’effondrersur elles-mêmes. En Europe, les découvertes sont dues au fait qu’il y a unecompétition entre les états (par exemple C. Colomb a été financé par l’Espagnecar elle voulait impressionner ses rivaux).

L’expansioncoloniale

Ces grandes découvertes sont la base ducommerce triangulaire, et ont permis le développement de l’Europe.

Il faut noter que personne n’est d’accord surces éléments. Par exemple la Suisse a été un des premier pays às’industrialiser, mais la Suisse n’a pas eu d’empire colonial, ni d’ouverturesur la mer par exemple.

Larévolution industrielle : un événement inéluctable ?

On en vient à se demander si la révolutionindustrielle n’était pas quelque chose d’inéluctable. Pourquoi est-ce que c’estl’Angleterre, et pas l’Espagne, qui réunissait tous les éléments ci-dessus, quia été le berceau de la révolution. Ce qui est certain, c’est qu’à partir de1760, l’Angleterre change son économie très rapidement, de telle sorte que larévolution est totalement installée en 1800. Et cet évènement s’est répandu aureste de l’Europe, mais pas au delà, ce qui a causé cette fracture entre l’Europeet le reste du monde.

IV)4) Une hypothèses controversée : une révolutionagricole ?


Lafin progressive de la jachère.

Toute la communauté d’historiens se metd’accord pour dire qu’il n’y a pas eu de révolution agricole en Europe, dans lesens où on n’a pas connu l’invention de tracteur et des engrais au XVIIIè. Acette époque, c’est la naissance de l’agronomie, de la culture du riz et de lapomme de terre en Europe. En Angleterre au XVIIIè, on supprime progressivementla jachère. Jusqu’alors, l’agriculture fonctionne sur un système triennal, avecun tiers des terres en jachère permanente. Or on découvre que certaines plantescomme le trèfle permettent une régénération des sols. Et avec ces plantes commele trèfle, qu’on fait pousser sur les terres qui auparavant étaient en jachère,on peut nourrir du bétail. Le fumier de ces animaux sert comme engrais pour leschamps. Ainsi, on peut ramener les troupeaux dans les plaines, et on profite d’une production continue. C’est la fin de latyrannie du blé.

Ledéveloppement de l’agronomie et des techniques agricoles.

Encore une fois, les nobles s’intéressent àl’agronomie (ils croisent des races de vache pour avoir des races laitières,des moutons qui produisent plus de laine…).

Lesélites anglaises et l’évolution du paysannat.

- Lesgentlemen farmers.

Les artisans proto-industriels possèdent depetites terres qu’ils compensent avec leur revenu dans leur petite productiontextile. Mais en 1760 avec l’arrivée de la spinning Jenny, ils ne peuvent pas concurrenceret font faillite.

- Lesenclosures.

Les nobles rachètent les terres des paysansqui ont fait faillite (le prince de galles est le plus grand propriétaireterrien d’Angleterre, et cela date de cette époque). Les paysans seregroupaient en communautés pour cultiver leur terre, mais les grandspropriétaires, en rachetant les terres, mettent en place des clôtures. Lespaysans en faillite demandent donc du travail aux usines car ils n’ont plus deterre et plus de revenu. La loi de l’offre et de la demande va s’inverser, etcette fois-ci les patrons vont pouvoir payer de bas salaires aux paysans quicherchent du travail.