Modification de Les origines des droits fondamentaux

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Basé sur un cours de Victor Monnier<ref>[https://www.unige.ch/droit/collaborateur/profshonoraires/victor-monnier/ Profil de Victor Monnier sur le site de l'UNIGE]</ref><ref>[https://www.unige.ch/droit/collaborateur/profshonoraires/victor-monnier/publications/ Publications du professeur Victor Monnier]</ref><ref>[https://www.unige.ch/droit/actus/archives/2019/hommage-victor-monnier/ Hommage au professeur Victor Monnier - Faculté de droit - UNIGE]</ref>
Les droits fondamentaux, souvent appelés droits de l'homme, sont des principes juridiques essentiels qui visent à protéger la dignité et la liberté individuelles. Ces droits, enracinés dans des traditions historiques et philosophiques diverses, sont aujourd'hui universellement reconnus et respectés à travers le monde.
 
Les premières traces des droits fondamentaux remontent aux anciennes civilisations et textes religieux, où les concepts de justice et d'équité étaient déjà présents. Par exemple, les lois de l'Ancien Testament, le droit romain, et les enseignements philosophiques de la Grèce antique offraient des réflexions primitives sur les droits et les devoirs des individus. Au Moyen Âge, ces concepts ont continué à se développer, notamment en Europe. La Magna Carta, signée en 1215 en Angleterre, est un exemple précoce d'un document juridique accordant certains droits, tels que le droit à un procès équitable et la protection contre l'arbitraire royal, bien que ces droits fussent limités à une partie de la société. L'Époque des Lumières a été une période cruciale pour l'évolution des droits fondamentaux. Des philosophes comme John Locke, qui a prôné la notion de droits naturels et inaliénables dans son œuvre "Deux Traités du Gouvernement" en 1689, et Jean-Jacques Rousseau, avec son idée du contrat social, ont posé les bases théoriques des droits de l'homme. Leurs idées ont inspiré plusieurs déclarations historiques, notamment la Déclaration d'indépendance des États-Unis en 1776 et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen en France en 1789. Ces documents ont été révolutionnaires, reconnaissant formellement des droits tels que la liberté et l'égalité. Le XXe siècle a vu une avancée majeure dans la reconnaissance internationale des droits fondamentaux. Les horreurs de la Seconde Guerre mondiale ont conduit à une prise de conscience mondiale de la nécessité de protéger ces droits. L'Organisation des Nations Unies, fondée en 1945, a joué un rôle déterminant dans cette évolution. La Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée en 1948, a été un jalon, établissant un ensemble de droits fondamentaux reconnus à l'échelle mondiale.
 
Au fil des années, de nombreux pays ont intégré ces principes dans leurs constitutions et lois nationales. Des traités internationaux comme la Convention européenne des droits de l'homme, adoptée en 1950, ont renforcé la protection et la promotion de ces droits.
 
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*[[Définition du droit]]
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*[[Les sources du droit]]
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*[[L’application du droit]]
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*[[Les catégories et les générations de droits fondamentaux]]
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*[[Les déclarations des droits de la fin du XVIIIe siècle]]
*[[Vers l’édification d’une conception universelle des droits fondamentaux au XXe siècle]]
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Les droits fondamentaux, souvent appelés droits de l'homme, sont des principes juridiques essentiels qui visent à protéger la dignité et la liberté individuelles. Ces droits, enracinés dans des traditions historiques et philosophiques diverses, sont aujourd'hui universellement reconnus et respectés à travers le monde.
Les premières traces des droits fondamentaux remontent aux anciennes civilisations et textes religieux, où les concepts de justice et d'équité étaient déjà présents. Par exemple, les lois de l'Ancien Testament, le droit romain, et les enseignements philosophiques de la Grèce antique offraient des réflexions primitives sur les droits et les devoirs des individus. Au Moyen Âge, ces concepts ont continué à se développer, notamment en Europe. La Magna Carta, signée en 1215 en Angleterre, est un exemple précoce d'un document juridique accordant certains droits, tels que le droit à un procès équitable et la protection contre l'arbitraire royal, bien que ces droits fussent limités à une partie de la société. L'Époque des Lumières a été une période cruciale pour l'évolution des droits fondamentaux. Des philosophes comme John Locke, qui a prôné la notion de droits naturels et inaliénables dans son œuvre "Deux Traités du Gouvernement" en 1689, et Jean-Jacques Rousseau, avec son idée du contrat social, ont posé les bases théoriques des droits de l'homme. Leurs idées ont inspiré plusieurs déclarations historiques, notamment la Déclaration d'indépendance des États-Unis en 1776 et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen en France en 1789. Ces documents ont été révolutionnaires, reconnaissant formellement des droits tels que la liberté et l'égalité. Le XXe siècle a vu une avancée majeure dans la reconnaissance internationale des droits fondamentaux. Les horreurs de la Seconde Guerre mondiale ont conduit à une prise de conscience mondiale de la nécessité de protéger ces droits. L'Organisation des Nations Unies, fondée en 1945, a joué un rôle déterminant dans cette évolution. La Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée en 1948, a été un jalon, établissant un ensemble de droits fondamentaux reconnus à l'échelle mondiale.
Au fil des années, de nombreux pays ont intégré ces principes dans leurs constitutions et lois nationales. Des traités internationaux comme la Convention européenne des droits de l'homme, adoptée en 1950, ont renforcé la protection et la promotion de ces droits.
= Les origines religieuses =
= Les origines religieuses =


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Dans la pratique, cette philosophie a influencé la rédaction de documents fondamentaux comme la Déclaration d'indépendance des États-Unis et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen pendant la Révolution française. Ces documents mettent en avant l'idée que les gouvernements sont institués pour protéger les droits individuels et que leur légitimité dérive du consentement des gouvernés. Ainsi, l'idée que chaque homme a une sphère d'autonomie individuelle pour réaliser sa destinée a été fondamentale dans l'évolution des sociétés occidentales vers des principes de liberté personnelle, de respect des droits individuels et de gouvernance démocratique. Ces concepts continuent de former la base des sociétés libérales et démocratiques contemporaines, soulignant l'importance de l'individu au sein de l'ordre social et politique.
Dans la pratique, cette philosophie a influencé la rédaction de documents fondamentaux comme la Déclaration d'indépendance des États-Unis et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen pendant la Révolution française. Ces documents mettent en avant l'idée que les gouvernements sont institués pour protéger les droits individuels et que leur légitimité dérive du consentement des gouvernés. Ainsi, l'idée que chaque homme a une sphère d'autonomie individuelle pour réaliser sa destinée a été fondamentale dans l'évolution des sociétés occidentales vers des principes de liberté personnelle, de respect des droits individuels et de gouvernance démocratique. Ces concepts continuent de former la base des sociétés libérales et démocratiques contemporaines, soulignant l'importance de l'individu au sein de l'ordre social et politique.


La conséquence du message chrétien sur l'élaboration des Droits de l'Homme en Occident est profondément liée à l'œuvre de théologiens juristes catholiques espagnols du XVIème siècle, notamment dans le contexte des débats entourant la conquête espagnole en Amérique. Ces débats étaient centrés sur des questions morales et juridiques cruciales concernant le traitement des peuples indigènes d'Amérique par les conquérants espagnols.  
La conséquence du message chrétien sur l'élaboration des Droits de l'Homme en Occident est en effet profondément liée à l'œuvre de théologiens juristes catholiques espagnols du XVIème siècle, notamment dans le contexte des débats entourant la conquête espagnole en Amérique. Ces débats étaient centrés sur des questions morales et juridiques cruciales concernant le traitement des peuples indigènes d'Amérique par les conquérants espagnols.  


Un des acteurs clés de ce débat était Bartolomé de las Casas, un prêtre dominicain et plus tard évêque, qui est devenu célèbre pour sa défense passionnée des droits des peuples indigènes. Las Casas, choqué par la brutalité et l'exploitation subies par les Amérindiens, s'est opposé aux théories et pratiques qui justifiaient leur asservissement. Il a plaidé pour la reconnaissance de leur humanité et de leurs droits fondamentaux, faisant valoir que, en tant qu'êtres humains, ils étaient des enfants de Dieu et méritaient le même respect et la même dignité que les Européens. Un autre personnage important dans ces débats était Francisco de Vitoria, un théologien et juriste, considéré comme l'un des fondateurs du droit international moderne. Vitoria a remis en question la légitimité de la conquête espagnole en se basant sur des principes de droit naturel. Il a soutenu que les peuples indigènes possédaient leurs propres droits souverains et que leur territoire ne pouvait être justement pris. Ses idées ont posé les bases d'un argument en faveur de l'égalité fondamentale et des droits des peuples autochtones.
Un des acteurs clés de ce débat était Bartolomé de las Casas, un prêtre dominicain et plus tard évêque, qui est devenu célèbre pour sa défense passionnée des droits des peuples indigènes. Las Casas, choqué par la brutalité et l'exploitation subies par les Amérindiens, s'est opposé aux théories et pratiques qui justifiaient leur asservissement. Il a plaidé pour la reconnaissance de leur humanité et de leurs droits fondamentaux, faisant valoir que, en tant qu'êtres humains, ils étaient des enfants de Dieu et méritaient le même respect et la même dignité que les Européens. Un autre personnage important dans ces débats était Francisco de Vitoria, un théologien et juriste, considéré comme l'un des fondateurs du droit international moderne. Vitoria a remis en question la légitimité de la conquête espagnole en se basant sur des principes de droit naturel. Il a soutenu que les peuples indigènes possédaient leurs propres droits souverains et que leur territoire ne pouvait être justement pris. Ses idées ont posé les bases d'un argument en faveur de l'égalité fondamentale et des droits des peuples autochtones.
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Ces débats ont eu lieu dans un contexte plus large de questions éthiques et juridiques soulevées par la rencontre entre l'Europe et les Amériques. Les théologiens et juristes espagnols ont joué un rôle crucial dans l'élaboration des premières doctrines des droits de l'homme en Occident, en articulant des arguments basés sur des principes chrétiens qui reconnaissaient la dignité et les droits des peuples indigènes. Cette période a été fondamentale dans l'histoire des droits de l'homme, car elle a marqué un tournant où les principes éthiques et juridiques ont commencé à être appliqués à un contexte mondial, dépassant les frontières et les cultures. Les idées et les arguments développés par des figures comme de las Casas et de Vitoria ont posé les fondations de ce qui allait devenir le droit international des droits de l'homme, soulignant l'importance universelle de la dignité humaine et de l'égalité.[[Fichier:Bartolomedelascasas.jpg|150px|vignette|droite|Portrait de Bartolomé de las Casas (anonyme, xvie siècle).]]
Ces débats ont eu lieu dans un contexte plus large de questions éthiques et juridiques soulevées par la rencontre entre l'Europe et les Amériques. Les théologiens et juristes espagnols ont joué un rôle crucial dans l'élaboration des premières doctrines des droits de l'homme en Occident, en articulant des arguments basés sur des principes chrétiens qui reconnaissaient la dignité et les droits des peuples indigènes. Cette période a été fondamentale dans l'histoire des droits de l'homme, car elle a marqué un tournant où les principes éthiques et juridiques ont commencé à être appliqués à un contexte mondial, dépassant les frontières et les cultures. Les idées et les arguments développés par des figures comme de las Casas et de Vitoria ont posé les fondations de ce qui allait devenir le droit international des droits de l'homme, soulignant l'importance universelle de la dignité humaine et de l'égalité.[[Fichier:Bartolomedelascasas.jpg|150px|vignette|droite|Portrait de Bartolomé de las Casas (anonyme, xvie siècle).]]
   
   
L'affirmation de la première élaboration doctrinale des droits de l'homme en Occident, attribuée à Francisco de Vitoria et à Bartolomé de las Casas, marque un tournant crucial dans la reconnaissance des droits humains. Ces deux figures ont joué un rôle déterminant dans la remise en question des fondements éthiques et juridiques de la conquête espagnole en Amérique au XVIème siècle, notamment en ce qui concerne le traitement des peuples indigènes.
L'affirmation de la première élaboration doctrinale des droits de l'homme en Occident, attribuée à Francisco de Vitoria et à Bartolomé de las Casas, marque en effet un tournant crucial dans la reconnaissance des droits humains. Ces deux figures ont joué un rôle déterminant dans la remise en question des fondements éthiques et juridiques de la conquête espagnole en Amérique au XVIème siècle, notamment en ce qui concerne le traitement des peuples indigènes.


Francisco de Vitoria, un théologien et juriste espagnol, est souvent considéré comme le père du droit international moderne. Né en 1492, il a développé des théories qui défendaient les droits des peuples indigènes d'Amérique, remettant en question la légitimité de leur domination par les conquérants espagnols. Il a argumenté que les Indiens avaient leurs propres droits souverains, tant dans le domaine privé que public, et que ces droits devaient être respectés. Vitoria a soutenu que les peuples indigènes avaient le droit à leur propre gouvernance et à la possession de leurs terres, des idées qui étaient révolutionnaires à l'époque. Bartolomé de las Casas, un prêtre dominicain né en 1474, est devenu célèbre pour sa défense ardente des peuples indigènes. Il a dénoncé les atrocités commises par les conquistadors espagnols et a plaidé pour le respect de la dignité et des droits des Indiens. De las Casas a argumenté que les Indiens étaient des êtres humains à part entière, dotés de raison et capables de foi, et qu'ils devraient donc être traités avec équité et justice. En reconnaissant aux peuples indigènes des droits égaux, Vitoria et Las Casas ont posé les fondations pour une conception des droits humains qui transcende les frontières culturelles et nationales. Leurs enseignements ont impliqué que tous les êtres humains, indépendamment de leur origine ethnique ou géographique, possèdent des droits inaliénables qui doivent être respectés.
Francisco de Vitoria, un théologien et juriste espagnol, est souvent considéré comme le père du droit international moderne. Né en 1492, il a développé des théories qui défendaient les droits des peuples indigènes d'Amérique, remettant en question la légitimité de leur domination par les conquérants espagnols. Il a argumenté que les Indiens avaient leurs propres droits souverains, tant dans le domaine privé que public, et que ces droits devaient être respectés. Vitoria a soutenu que les peuples indigènes avaient le droit à leur propre gouvernance et à la possession de leurs terres, des idées qui étaient révolutionnaires à l'époque. Bartolomé de las Casas, un prêtre dominicain né en 1474, est devenu célèbre pour sa défense ardente des peuples indigènes. Il a dénoncé les atrocités commises par les conquistadors espagnols et a plaidé pour le respect de la dignité et des droits des Indiens. De las Casas a argumenté que les Indiens étaient des êtres humains à part entière, dotés de raison et capables de foi, et qu'ils devraient donc être traités avec équité et justice. En reconnaissant aux peuples indigènes des droits égaux, Vitoria et Las Casas ont posé les fondations pour une conception des droits humains qui transcende les frontières culturelles et nationales. Leurs enseignements ont impliqué que tous les êtres humains, indépendamment de leur origine ethnique ou géographique, possèdent des droits inaliénables qui doivent être respectés.
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{{citation bloc|Chez les Infidèles, qui vivent dans ces Royaumes éloignés, qui n'ont jamais entendu parler du Christ,qui n'ont pas reçu la foi, il y a de véritables Seigneurs, des Rois et des Princes. Le Droit naturel et le Droit des gens leur accordent la Souveraineté,la dignité et la prééminence royale... Il en est de même en ce qui concerne la domination des particuliers sur les biens inférieurs|Las Casas<ref>Cf. B. DE LAS CASAS, Aquí se contienen treinta proposiciones muy  jurídicas... in A. M. FABIE, Vida y escritos de Fray B. de Las Casas, Madrid</ref>}}
{{citation bloc|Chez les Infidèles, qui vivent dans ces Royaumes éloignés, qui n'ont jamais entendu parler du Christ,qui n'ont pas reçu la foi, il y a de véritables Seigneurs, des Rois et des Princes. Le Droit naturel et le Droit des gens leur accordent la Souveraineté,la dignité et la prééminence royale... Il en est de même en ce qui concerne la domination des particuliers sur les biens inférieurs|Las Casas<ref>Cf. B. DE LAS CASAS, Aquí se contienen treinta proposiciones muy  jurídicas... in A. M. FABIE, Vida y escritos de Fray B. de Las Casas, Madrid</ref>}}


Cette citation de Bartolomé de las Casas illustre son argumentation contre l'esclavage et l'oppression des peuples indigènes, en affirmant leur égalité intrinsèque et leur souveraineté en tant que créatures de Dieu. Il reconnaît explicitement la légitimité et l'autorité des dirigeants et des structures politiques existantes chez les peuples indigènes, même ceux qui n'ont pas été exposés au christianisme. Las Casas, dans son plaidoyer, réfute l'idée que les peuples indigènes pourraient être légitimement assujettis ou dépossédés de leurs terres et de leur souveraineté en raison de leur manque de connaissance du christianisme. Il souligne que le droit naturel et le droit des gens (le ius gentium, un concept clé du droit international dans la pensée médiévale et de la Renaissance) reconnaissent et respectent la souveraineté des peuples non chrétiens.
La citation de Bartolomé de las Casas que vous avez mentionnée illustre son argumentation contre l'esclavage et l'oppression des peuples indigènes, en affirmant leur égalité intrinsèque et leur souveraineté en tant que créatures de Dieu. Il reconnaît explicitement la légitimité et l'autorité des dirigeants et des structures politiques existantes chez les peuples indigènes, même ceux qui n'ont pas été exposés au christianisme. Las Casas, dans son plaidoyer, réfute l'idée que les peuples indigènes pourraient être légitimement assujettis ou dépossédés de leurs terres et de leur souveraineté en raison de leur manque de connaissance du christianisme. Il souligne que le droit naturel et le droit des gens (le ius gentium, un concept clé du droit international dans la pensée médiévale et de la Renaissance) reconnaissent et respectent la souveraineté des peuples non chrétiens.


En affirmant que les peuples indigènes ont des rois, des princes et des structures de gouvernance légitimes, Las Casas rejoint les thèses de Francisco de Vitoria, un autre théologien et juriste qui a défendu la notion de droits universels et de souveraineté des peuples, indépendamment de leur foi ou de leur connaissance du christianisme. Vitoria a soutenu que les peuples non chrétiens possédaient des droits naturels, notamment le droit à la propriété et à l'autonomie politique, qui devaient être respectés par les puissances coloniales. Cette approche était révolutionnaire pour l'époque, car elle contestait les justifications habituellement avancées pour la colonisation et la domination des peuples indigènes. Las Casas et Vitoria, avec leurs idées progressistes, ont contribué à poser les bases du droit international moderne et de la reconnaissance des droits humains universels, indépendamment de la race, de la culture ou de la religion. En conclusion, les efforts de Las Casas et de Vitoria pour défendre les droits des peuples indigènes ont marqué une étape importante dans l'histoire des droits de l'homme, en mettant en lumière la nécessité de respecter la dignité et la souveraineté de tous les peuples.
En affirmant que les peuples indigènes ont des rois, des princes et des structures de gouvernance légitimes, Las Casas rejoint les thèses de Francisco de Vitoria, un autre théologien et juriste qui a défendu la notion de droits universels et de souveraineté des peuples, indépendamment de leur foi ou de leur connaissance du christianisme. Vitoria a soutenu que les peuples non chrétiens possédaient des droits naturels, notamment le droit à la propriété et à l'autonomie politique, qui devaient être respectés par les puissances coloniales. Cette approche était révolutionnaire pour l'époque, car elle contestait les justifications habituellement avancées pour la colonisation et la domination des peuples indigènes. Las Casas et Vitoria, avec leurs idées progressistes, ont contribué à poser les bases du droit international moderne et de la reconnaissance des droits humains universels, indépendamment de la race, de la culture ou de la religion. En conclusion, les efforts de Las Casas et de Vitoria pour défendre les droits des peuples indigènes ont marqué une étape importante dans l'histoire des droits de l'homme, en mettant en lumière la nécessité de respecter la dignité et la souveraineté de tous les peuples.


La défense des thèses par des figures telles que Bartolomé de las Casas et Francisco de Vitoria au début du XVIe siècle représente une étape fondamentale dans l'élaboration d'une doctrine des droits humains. Leur argumentation, centrée sur l'idée que tous les êtres humains sont égaux en tant que créatures de Dieu, a marqué un tournant décisif dans la compréhension et la reconnaissance des droits fondamentaux. Cette approche doctrinale était révolutionnaire pour l'époque, car elle s'opposait aux pratiques courantes de conquête, d'asservissement et de colonisation basées sur des notions de supériorité culturelle, raciale ou religieuse. En insistant sur l'égalité fondamentale de tous les êtres humains, indépendamment de leur foi, de leur origine ethnique ou de leur statut social, Las Casas et Vitoria ont contesté les justifications de l'oppression et de l'exploitation des peuples indigènes.
La défense des thèses par des figures telles que Bartolomé de las Casas et Francisco de Vitoria au début du XVIe siècle représente en effet une étape fondamentale dans l'élaboration d'une doctrine des droits humains. Leur argumentation, centrée sur l'idée que tous les êtres humains sont égaux en tant que créatures de Dieu, a marqué un tournant décisif dans la compréhension et la reconnaissance des droits fondamentaux. Cette approche doctrinale était révolutionnaire pour l'époque, car elle s'opposait aux pratiques courantes de conquête, d'asservissement et de colonisation basées sur des notions de supériorité culturelle, raciale ou religieuse. En insistant sur l'égalité fondamentale de tous les êtres humains, indépendamment de leur foi, de leur origine ethnique ou de leur statut social, Las Casas et Vitoria ont contesté les justifications de l'oppression et de l'exploitation des peuples indigènes.


Cette perspective était ancrée dans une compréhension chrétienne de l'humanité, où chaque personne, en tant que création de Dieu, possède une dignité intrinsèque et des droits inaliénables. Cette vision a contribué à établir les fondements éthiques et philosophiques pour les futurs développements des droits humains. Leurs enseignements ont eu une influence considérable non seulement sur le droit international, mais aussi sur la manière dont les sociétés occidentales ont commencé à envisager les questions de justice, d'égalité et de souveraineté. Bien que les effets immédiats de leurs plaidoyers aient été limités dans le contexte de leur époque, les principes qu'ils ont énoncés ont continué à inspirer les générations futures et ont joué un rôle clé dans l'évolution des concepts de droits humains et de respect de la dignité humaine. Ainsi, le début du XVIe siècle marque une période importante où des théologiens et juristes ont commencé à articuler une approche doctrinale des droits humains, jetant les bases pour une reconnaissance plus large de l'égalité et de la valeur inhérente de tous les êtres humains.
Cette perspective était ancrée dans une compréhension chrétienne de l'humanité, où chaque personne, en tant que création de Dieu, possède une dignité intrinsèque et des droits inaliénables. Cette vision a contribué à établir les fondements éthiques et philosophiques pour les futurs développements des droits humains. Leurs enseignements ont eu une influence considérable non seulement sur le droit international, mais aussi sur la manière dont les sociétés occidentales ont commencé à envisager les questions de justice, d'égalité et de souveraineté. Bien que les effets immédiats de leurs plaidoyers aient été limités dans le contexte de leur époque, les principes qu'ils ont énoncés ont continué à inspirer les générations futures et ont joué un rôle clé dans l'évolution des concepts de droits humains et de respect de la dignité humaine. Ainsi, le début du XVIe siècle marque une période importante où des théologiens et juristes ont commencé à articuler une approche doctrinale des droits humains, jetant les bases pour une reconnaissance plus large de l'égalité et de la valeur inhérente de tous les êtres humains.
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Ensemble, ces articles témoignent de l'évolution progressive des notions de justice, de liberté personnelle et de droits économiques. La Magna Carta, bien que principalement conçue pour protéger les droits de l'aristocratie anglaise, a posé les jalons pour des principes juridiques qui bénéficieraient, des siècles plus tard, à tous les citoyens. Le document a établi des normes pour la limitation du pouvoir arbitraire et la protection des droits individuels, influençant le développement ultérieur des démocraties constitutionnelles et des systèmes juridiques dans le monde occidental. Ces principes, énoncés il y a plus de huit siècles, continuent de résonner dans les chartes des droits et les constitutions du monde entier, témoignant de leur importance intemporelle et de leur impact durable sur la conception des droits humains et de la gouvernance équitable.
Ensemble, ces articles témoignent de l'évolution progressive des notions de justice, de liberté personnelle et de droits économiques. La Magna Carta, bien que principalement conçue pour protéger les droits de l'aristocratie anglaise, a posé les jalons pour des principes juridiques qui bénéficieraient, des siècles plus tard, à tous les citoyens. Le document a établi des normes pour la limitation du pouvoir arbitraire et la protection des droits individuels, influençant le développement ultérieur des démocraties constitutionnelles et des systèmes juridiques dans le monde occidental. Ces principes, énoncés il y a plus de huit siècles, continuent de résonner dans les chartes des droits et les constitutions du monde entier, témoignant de leur importance intemporelle et de leur impact durable sur la conception des droits humains et de la gouvernance équitable.


Les conflits entre le roi et le parlement en Angleterre, particulièrement prononcés durant certaines périodes de l'histoire, ont joué un rôle crucial dans l'élaboration de nombreux textes et traités garantissant des droits fondamentaux. Ces confrontations ont souvent été le moteur de changements constitutionnels et juridiques significatifs, contribuant à la formation des principes de gouvernance démocratique et des droits de l'homme.
Les conflits entre le roi et le parlement en Angleterre, particulièrement prononcés durant certaines périodes de l'histoire, ont effectivement joué un rôle crucial dans l'élaboration de nombreux textes et traités garantissant des droits fondamentaux. Ces confrontations ont souvent été le moteur de changements constitutionnels et juridiques significatifs, contribuant à la formation des principes de gouvernance démocratique et des droits de l'homme.


Un des exemples les plus notables est la période de la Guerre civile anglaise au XVIIe siècle, qui a opposé les forces royalistes du roi Charles Ier aux parlementaires. Le conflit a culminé avec l'exécution de Charles Ier en 1649 et l'établissement du Commonwealth d'Angleterre sous Oliver Cromwell, marquant une période de républicanisme expérimental. Bien que le Commonwealth ait été de courte durée, se terminant avec la restauration de la monarchie en 1660, cette période a été significative pour le développement de la pensée politique et constitutionnelle. Un autre moment clé a été la Glorieuse Révolution de 1688, qui a vu le roi Jacques II d'Angleterre détrôné et remplacé par Marie II et son mari Guillaume d'Orange. Cette transition, relativement pacifique, a conduit à l'adoption de la Déclaration des droits en 1689, un document fondamental qui établissait des limites claires au pouvoir royal et affirmait les droits du Parlement. Ce texte a notamment établi le principe selon lequel le roi ne pouvait pas gouverner sans le consentement du Parlement, et a garanti des droits tels que la liberté d'expression au sein du Parlement, des limitations sur les impôts et le droit à un procès équitable.
Un des exemples les plus notables est la période de la Guerre civile anglaise au XVIIe siècle, qui a opposé les forces royalistes du roi Charles Ier aux parlementaires. Le conflit a culminé avec l'exécution de Charles Ier en 1649 et l'établissement du Commonwealth d'Angleterre sous Oliver Cromwell, marquant une période de républicanisme expérimental. Bien que le Commonwealth ait été de courte durée, se terminant avec la restauration de la monarchie en 1660, cette période a été significative pour le développement de la pensée politique et constitutionnelle. Un autre moment clé a été la Glorieuse Révolution de 1688, qui a vu le roi Jacques II d'Angleterre détrôné et remplacé par Marie II et son mari Guillaume d'Orange. Cette transition, relativement pacifique, a conduit à l'adoption de la Déclaration des droits en 1689, un document fondamental qui établissait des limites claires au pouvoir royal et affirmait les droits du Parlement. Ce texte a notamment établi le principe selon lequel le roi ne pouvait pas gouverner sans le consentement du Parlement, et a garanti des droits tels que la liberté d'expression au sein du Parlement, des limitations sur les impôts et le droit à un procès équitable.
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= Les origines philosophiques =
= Les origines philosophiques =


John Locke, un philosophe anglais du XVIIe siècle, a eu une influence profonde sur la théorie politique moderne, en particulier en ce qui concerne les concepts de droits naturels et de gouvernement civil. Sa pensée, articulée principalement dans deux œuvres majeures, "Deux traités du gouvernement" (1690) et "Essai sur l'entendement humain" (1689), a posé les bases de la philosophie libérale et a eu un impact considérable sur le développement des idées démocratiques et constitutionnelles. Locke a proposé une vision du gouvernement fondée sur l'idée que l'autorité politique légitime dérive du consentement des gouvernés. Cette notion de consentement volontaire est un pilier de sa théorie politique et marque une rupture avec les conceptions antérieures du pouvoir monarchique divinement ordonné ou de la suprématie incontestée de l'État. Pour Locke, les individus sont naturellement libres et égaux, et tout gouvernement légitime doit être fondé sur l'accord et l'acceptation de ceux qu'il gouverne.
Parmi les nombreux philosophes qui ont eu une influence sur les droits naturels de l’homme, nous allons aborder [[John Locke et le débat sur le gouvernement civil]] (1632 – 1704). Sa pensée politique est déterminée par l’idée que le gouvernement légitime, c’est-dire le gouvernement conforme aux aspirations des gouvernés, est le produit du consentement volontaire d’individus libres et égaux.  
 
Selon Locke, l'état de nature, une condition hypothétique pré-gouvernementale, est caractérisé par la liberté et l'égalité, mais également par l'insécurité et les conflits potentiels. Pour remédier à cette situation, les individus concluent un contrat social, renonçant à certains de leurs droits naturels en échange de la protection et de l'ordre fournis par un gouvernement civil. Toutefois, ce transfert de droits n'est pas absolu. Si un gouvernement ne protège pas les droits naturels fondamentaux de la vie, de la liberté et de la propriété, et s'il ne respecte pas le principe du consentement, il devient illégitime et les citoyens ont le droit de le résister ou de le changer. Les idées de Locke sur le gouvernement par consentement, la souveraineté populaire et les droits naturels ont été extrêmement influentes. Elles ont inspiré de nombreux penseurs et leaders politiques, notamment lors de la rédaction de la Déclaration d'indépendance des États-Unis et de la Constitution américaine. Ses théories sur le contrat social et les droits naturels ont également influencé d'autres philosophes importants tels que Jean-Jacques Rousseau et Immanuel Kant, et ont joué un rôle clé dans l'évolution des démocraties libérales modernes.
Pour [[John Locke et le débat sur le gouvernement civil]], les hommes ont décidé de mettre fin à l’état de nature en se mettant d’accord pour établir une société politique : c’est le contrat social qui fonde la société politique. Cette société politique établie par le contrat social dont le gouvernement légitime émane d’individus libres et égaux a pour but de garantir les droits naturels de l’homme. Ils n’étaient auparavant pas protégés ni garantis ; ce besoin de protection pousse les hommes à sortir de l’état de nature pour rentrer dans la société politique qu’ils constituent ayant pour conséquence de garantir les droits fondamentaux et naturels de l’homme.  
 
La théorie politique de John Locke, centrée sur le concept du contrat social, constitue un élément fondamental de la pensée libérale et a eu une influence déterminante sur la compréhension des droits et du gouvernement civil. Selon Locke, les individus en état de nature jouissent de droits naturels, mais cet état est également marqué par l'incertitude et l'absence de garanties formelles pour la protection de ces droits. C'est cette situation qui pousse les hommes à établir une société politique par le biais d'un contrat social. Dans l'état de nature, tel que décrit par Locke, les hommes sont libres et égaux, et chacun possède des droits naturels inaliénables tels que la vie, la liberté et la propriété. Cependant, cet état manque d'une autorité centrale pour résoudre les conflits et garantir efficacement ces droits. Face à cette lacune, les individus choisissent volontairement de renoncer à une partie de leur liberté et de leurs droits naturels pour créer une société politique. Cette transition de l'état de nature à la société politique est réalisée par le contrat social, un accord mutuel pour former une communauté politique et établir un gouvernement.
La théorie du contrat social aura une grande influence notamment dans les premières Déclarations des droits de l’homme. De ces origines religieuses, politiques, philosophiques, émanent les idées et les principes de liberté et d’égalité des individus.
 
Le gouvernement légitime, selon Locke, est donc le produit du consentement des individus libres et égaux. Son rôle principal est de protéger les droits naturels des individus, qui n'étaient pas suffisamment sécurisés dans l'état de nature. Si le gouvernement manque à cette tâche fondamentale, ou s'il agit de manière despotique, violant les droits qu'il est censé protéger, il perd sa légitimité. Dans un tel cas, les citoyens ont le droit de résister, de modifier ou de renverser ce gouvernement. Cette conception de Locke a eu un impact profond sur la philosophie politique moderne. Elle a influencé la formation de systèmes de gouvernement démocratiques où la souveraineté réside dans le peuple, et le gouvernement est perçu comme un serviteur des citoyens, chargé de protéger leurs droits et libertés. Les idées de Locke sur le contrat social et les droits naturels ont été particulièrement influentes lors de la fondation des États-Unis, où elles ont informé la rédaction de documents fondamentaux comme la Déclaration d'indépendance et la Constitution. La théorie de Locke sur le contrat social et le gouvernement civil marque une étape importante dans l'histoire des idées politiques, établissant les fondations de la gouvernance démocratique moderne et la reconnaissance des droits fondamentaux de l'homme.
 
La théorie du contrat social, telle qu'élaborée par John Locke et d'autres penseurs comme Jean-Jacques Rousseau, a eu une influence considérable sur l'émergence et la formulation des premières Déclarations des droits de l'homme. Cette théorie, qui repose sur l'idée que les sociétés politiques sont fondées sur un accord volontaire entre des individus libres et égaux, a posé les bases philosophiques et théoriques des principes de liberté et d'égalité qui sont au cœur des droits de l'homme. Ces idées, issues d'un amalgame d'origines religieuses, politiques et philosophiques, ont trouvé un écho particulier lors de moments clés de l'histoire tels que la Révolution américaine et la Révolution française. La Déclaration d'indépendance des États-Unis en 1776 et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen en France en 1789 sont des exemples emblématiques de la manière dont la théorie du contrat social a influencé la pensée politique et juridique.
 
Dans ces documents, les concepts de liberté et d'égalité sont affirmés comme des droits naturels et inaliénables. La Déclaration d'indépendance américaine, par exemple, proclame que "tous les hommes sont créés égaux" et dotés de "certains droits inaliénables". De même, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen affirme que les hommes naissent libres et égaux en droits. Ces déclarations marquent une rupture significative avec les conceptions antérieures de la hiérarchie sociale et du pouvoir politique, enracinées dans le droit divin des rois ou dans des structures de pouvoir inégalitaires. La fusion des idées religieuses, notamment l'accent mis par le christianisme sur la dignité égale de tous les êtres humains, avec les théories politiques et philosophiques du contrat social et des droits naturels, a contribué à façonner une nouvelle vision du monde. Dans cette vision, les droits individuels et la souveraineté populaire sont fondamentaux, et le gouvernement est conçu comme un instrument au service du peuple, plutôt que comme une autorité absolue. Ainsi, les origines des droits fondamentaux reflètent un riche héritage d'idées et de pratiques, mêlant des influences religieuses, politiques et philosophiques pour aboutir à des principes de liberté, d'égalité et de justice qui sont devenus des piliers des sociétés démocratiques modernes. Ces principes continuent d'inspirer et de guider les efforts en faveur des droits de l'homme et de la démocratie à travers le monde.


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**[http://alexpeak.com/twr/mc/ texte en anglais, français, latin, espagnol, italien]
**[http://alexpeak.com/twr/mc/ texte en anglais, français, latin, espagnol, italien]
*[http://dspace.unav.es/dspace/bitstream/10171/12713/1/PD_22_03.pdf Le discours et l'événement.  L'émergence des droits  de l'homme et le christianisme  dans l'histoire occidentale] - Alfred Dufour
*[http://dspace.unav.es/dspace/bitstream/10171/12713/1/PD_22_03.pdf Le discours et l'événement.  L'émergence des droits  de l'homme et le christianisme  dans l'histoire occidentale] - Alfred Dufour
*Université de Genève. “Introduction Aux Droits De L'Homme.” Coursera, https://www.coursera.org/learn/droits-de-lhomme.


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