« Le réalisme classique et ses origines historiques » : différence entre les versions

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Dans l’extrait suivant Thucydide relate le discours de Périclès sur l’agora pour vanter la démocratie athénienne.
Dans l’extrait suivant Thucydide relate le discours de Périclès sur l’agora pour vanter la démocratie athénienne.
   
   
<blockquote>« La constitution qui nous régit n'a rien à envier à celles de nos voisins. Loin d'imiter les autres peuples, nous leur offrons plutôt un exemple. Parce que notre régime sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement d'une minorité, on lui donne le nom de démocratie. Mais si, en ce qui concerne le règlement de nos différends particuliers, nous sommes tous égaux devant la loi, c'est en fonction du rang que chacun occupe dans l'estime publique que nous choisissons les magistrats de la cité, les citoyens étant désignés selon leur mérite plutôt qu'à tour de rôle. D'un autre côté, quand un homme sans fortune peut rendre quelque service à l'Etat, l'obscurité de sa condition ne constitue pas pour lui un obstacle. Nous nous gouvernons dans un esprit de liberté et cette même liberté se retrouve dans nos rapports quotidiens, d'où la méfiance est absente. Notre voisin se passe-t-il quelque fantaisie, nous ne lui en tenons pas rigueur et nous lui épargnons ces marques de réprobation qui, si elles ne causent aucun dommage matériel, sont pourtant fort pénibles à voir. Tolérants dans les relations particulières nous n'en sommes pas moins, dans la vie publique. Pénétrés par une révérence qui nous incite à nous soumettre mieux que quiconque à l'ordre établi.
<blockquote>« ''La constitution qui nous régit n'a rien à envier à celles de nos voisins. Loin d'imiter les autres peuples, nous leur offrons plutôt un exemple. Parce que notre régime sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement d'une minorité, on lui donne le nom de démocratie. Mais si, en ce qui concerne le règlement de nos différends particuliers, nous sommes tous égaux devant la loi, c'est en fonction du rang que chacun occupe dans l'estime publique que nous choisissons les magistrats de la cité, les citoyens étant désignés selon leur mérite plutôt qu'à tour de rôle. D'un autre côté, quand un homme sans fortune peut rendre quelque service à l'Etat, l'obscurité de sa condition ne constitue pas pour lui un obstacle. Nous nous gouvernons dans un esprit de liberté et cette même liberté se retrouve dans nos rapports quotidiens, d'où la méfiance est absente. Notre voisin se passe-t-il quelque fantaisie, nous ne lui en tenons pas rigueur et nous lui épargnons ces marques de réprobation qui, si elles ne causent aucun dommage matériel, sont pourtant fort pénibles à voir. Tolérants dans les relations particulières nous n'en sommes pas moins, dans la vie publique. Pénétrés par une révérence qui nous incite à nous soumettre mieux que quiconque à l'ordre établi.
Nous obéissons aux magistrats qui se succèdent à la tête de la cité, comme nous obéissons aux lois, à celles surtout qui assurent la protection des victimes de l'injustice et à ces lois non écrites qui attirent sur ceux qui les transgressent le mépris général. »</blockquote>
Nous obéissons aux magistrats qui se succèdent à la tête de la cité, comme nous obéissons aux lois, à celles surtout qui assurent la protection des victimes de l'injustice et à ces lois non écrites qui attirent sur ceux qui les transgressent le mépris général''. »</blockquote>
   
   
Nous avons un discours semblable si nous écoutons les présidents américains, nous pouvons faire des analogies : Athènes sont les États-Unis et Sparte la Russie. Périclès est Obama, et Sparte est la Russie de Poutine.
Nous avons un discours semblable si nous écoutons les présidents américains, nous pouvons faire des analogies : Athènes sont les États-Unis et Sparte la Russie. Périclès est Obama, et Sparte est la Russie de Poutine.
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*'''NATIONAL INTERNE''' : lois, magistrats → hiérarchie
*'''NATIONAL INTERNE''' : lois, magistrats → hiérarchie
*'''INTERNATIONAL EXTERNE''' : seul le pouvoir et la puissance compte
*'''INTERNATIONAL EXTERNE''' : seul le pouvoir et la puissance compte
   
   
L’ouvrage de Thucydide La Guerre du Péloponnèse dans son tome II relate un discours et un dialogue entre les athéniens et les méliens. Les athéniens demandent la rémission des méliens ainsi que des lacédémoniens qui sont les ennemies d’Athènes. Les méliens ont des arguments qui vont faire valoir afin de négocier.
L’ouvrage de Thucydide La Guerre du Péloponnèse dans son tome II relate un discours et un dialogue entre les athéniens et les méliens. Les athéniens demandent la rémission des méliens ainsi que des lacédémoniens qui sont les ennemies d’Athènes. Les méliens ont des arguments qui vont faire valoir afin de négocier.
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Selon Thucydide (paragraphe 89) les athéniens disent, dans un cadre de cynisme total :
Selon Thucydide (paragraphe 89) les athéniens disent, dans un cadre de cynisme total :
<blockquote>« nous nous obtiendront pour notre par de faire de belles phrases »</blockquote>
<blockquote>« ''nous nous obtiendront pour notre par de faire de belles phrases'' »</blockquote>
<blockquote>« ne chercherez a obtenir que ce qui est possible compte tenu des véritables intentions de chacun. Vous savez aussi bien que nous que, dans le monde des hommes, les arguments de droit n'ont de poids que dans la mesure où les adversaires en présence disposent de moyens de contrainte équivalents et que, si tel n'est pas le cas, les plus forts tirent tout le parti possible de leur puissance, tandis que les plus faibles n'ont qu'à s'incliner »</blockquote>
<blockquote>« ''ne chercherez a obtenir que ce qui est possible compte tenu des véritables intentions de chacun. Vous savez aussi bien que nous que, dans le monde des hommes, les arguments de droit n'ont de poids que dans la mesure où les adversaires en présence disposent de moyens de contrainte équivalents et que, si tel n'est pas le cas, les plus forts tirent tout le parti possible de leur puissance, tandis que les plus faibles n'ont qu'à s'incliner'' »</blockquote>
   
   
Thucydide dit que dans le monde des hommes le droit ne compte pas, ce qui compte sont les moyens de contrainte que l’on a, lorsqu’on est de la même force, que nous avons les mêmes moyens de contrainte, on peut chercher une solution diplomatique soit un compromis.
Thucydide dit que dans le monde des hommes le droit ne compte pas, ce qui compte sont les moyens de contrainte que l’on a, lorsqu’on est de la même force, que nous avons les mêmes moyens de contrainte, on peut chercher une solution diplomatique soit un compromis.
   
   
<blockquote>« si tel n'est pas le cas, les plus forts tirent tout le parti possible de leur puissance, tandis que les plus faibles n'ont qu'à s'incliner ».</blockquote>
<blockquote>« ''si tel n'est pas le cas, les plus forts tirent tout le parti possible de leur puissance, tandis que les plus faibles n'ont qu'à s'incliner'' ».</blockquote>
   
   
Les méliens argumentent que s’ils capitulent, cela n’est moralement pas une bonne chose tandis que les athéniens disent qu’il n’y a pas de morale dans ce monde. À cela les méliens répondent que si les athéniens les traites mal alors dans une situation où il serait faible ils pourraient souffrir, mais les athéniens répliquent que la situation exige de prendre des décisions adaptées à la situation selon le rapport de force.
Les méliens argumentent que s’ils capitulent, cela n’est moralement pas une bonne chose tandis que les athéniens disent qu’il n’y a pas de morale dans ce monde. À cela les méliens répondent que si les athéniens les traites mal alors dans une situation où il serait faible ils pourraient souffrir, mais les athéniens répliquent que la situation exige de prendre des décisions adaptées à la situation selon le rapport de force.
   
   
Un autre argument proposé par les méliens est la « solution helvétique » c’est-à-dire la neutralité:  
Un autre argument proposé par les méliens est la « solution helvétique » c’est-à-dire la neutralité:  
<blockquote>« alors, vous n’accepteriez pas que nous restions en dehors du conflit et que nous mettions un terme aux hostilités pour devenir vos amis, sans pour cela nous allier ni aux uns, ni aux autres ? ».</blockquote>
<blockquote>« ''alors, vous n’accepteriez pas que nous restions en dehors du conflit et que nous mettions un terme aux hostilités pour devenir vos amis, sans pour cela nous allier ni aux uns, ni aux autres ?'' ».</blockquote>
   
   
À cela les athéniens répondent par la négative car leur hostilité ne leur cause pas tellement de tort : « Non, car votre hostilité ne nous cause pas tellement de tort. Plus dangereuse serait votre amitié que nos sujets interpréteraient comme un signe de faiblesse de notre part alors que votre haine constitue à nos yeux une preuve de notre puissance. »
À cela les athéniens répondent par la négative car leur hostilité ne leur cause pas tellement de tort :  
<blockquote>« ''Non, car votre hostilité ne nous cause pas tellement de tort. Plus dangereuse serait votre amitié que nos sujets interpréteraient comme un signe de faiblesse de notre part alors que votre haine constitue à nos yeux une preuve de notre puissance.'' »</blockquote>
   
   
Pour les athéniens il est hors de question d’être ami des méliens ; le grand préfère que le petit le haïsse plutôt que d’être ami car c’est ainsi que le grand se ferra craindre des autres.Si les méliens sont neutre, cela n’arrangera pas les athéniens qui veulent dominer, car leur pouvoir s’accroit avec la victoire.
Pour les athéniens il est hors de question d’être ami des méliens ; le grand préfère que le petit le haïsse plutôt que d’être ami car c’est ainsi que le grand se ferra craindre des autres.Si les méliens sont neutre, cela n’arrangera pas les athéniens qui veulent dominer, car leur pouvoir s’accroit avec la victoire.

Version du 15 février 2014 à 11:24

Thucydide:

"[…] les plus forts tirent tout le parti possible de leur puissance, tandis que les plus faibles n'ont qu'à s'incliner"

La vision la plus ancienne, celle qui existait il y a déjà 2500 ans dans le sens qu’on écrit déjà ce qui se passe, la première analyse dans le détail des relations internationales est celle de Thucydide qui est au cœur du premier paradigme du realpolitik.

Le grec Thucydide

Thucydide - Θουκυδίδης
Description de cette image, également commentée ci-après

Buste de Thucydide, Musée royal de l'Ontario

Nom de naissance Θουκυδίδης (Thoukudídês)
Activités Historien, Politicien, Stratège
Naissance 460 av. J.-C.
dème d'Halimunte (Attique)
Décès 397 av. J.-C.
Langue d'écriture Grec Ancien

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La vision de Thucydide est intéressante, il fut d’abord général mais exilé pendant 20 ans à la suite d’une défaite militaire. Comme l’écrient Viotti et Kauppi, la Grèce a perdue un général mais a gagné un historien. Nous avons pu ainsi profiter de ses récits. Thucydide vie au Vème siècle avant notre ère il y a 2500 ans, il fut général dans la guerre du Péloponnèse.

Dans l’extrait suivant Thucydide relate le discours de Périclès sur l’agora pour vanter la démocratie athénienne.

« La constitution qui nous régit n'a rien à envier à celles de nos voisins. Loin d'imiter les autres peuples, nous leur offrons plutôt un exemple. Parce que notre régime sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement d'une minorité, on lui donne le nom de démocratie. Mais si, en ce qui concerne le règlement de nos différends particuliers, nous sommes tous égaux devant la loi, c'est en fonction du rang que chacun occupe dans l'estime publique que nous choisissons les magistrats de la cité, les citoyens étant désignés selon leur mérite plutôt qu'à tour de rôle. D'un autre côté, quand un homme sans fortune peut rendre quelque service à l'Etat, l'obscurité de sa condition ne constitue pas pour lui un obstacle. Nous nous gouvernons dans un esprit de liberté et cette même liberté se retrouve dans nos rapports quotidiens, d'où la méfiance est absente. Notre voisin se passe-t-il quelque fantaisie, nous ne lui en tenons pas rigueur et nous lui épargnons ces marques de réprobation qui, si elles ne causent aucun dommage matériel, sont pourtant fort pénibles à voir. Tolérants dans les relations particulières nous n'en sommes pas moins, dans la vie publique. Pénétrés par une révérence qui nous incite à nous soumettre mieux que quiconque à l'ordre établi. Nous obéissons aux magistrats qui se succèdent à la tête de la cité, comme nous obéissons aux lois, à celles surtout qui assurent la protection des victimes de l'injustice et à ces lois non écrites qui attirent sur ceux qui les transgressent le mépris général. »

Nous avons un discours semblable si nous écoutons les présidents américains, nous pouvons faire des analogies : Athènes sont les États-Unis et Sparte la Russie. Périclès est Obama, et Sparte est la Russie de Poutine.

Dans ce texte la méfiance est absente des rapports quotidiens tandis que le dernier paragraphe renvoi à la morale.

Athènes est une démocratie, on obéit aux magistrats, aux lois ; c’est un monde ou la méfiance est évacuée par le fait qu’il y ait un encadrement et que les citoyens d’Athènes se font confiance puisque la loi assure la tranquillité de tous et leur permet de vivre dans la liberté, on note que le terme de « liberté » est déjà là.

C’est dans ce sens que nous avons une première vision nationale interne avec les lois et les magistrats qui font qu’on a une hiérarchie. Pour prendre des décisions comme la désignation de généraux ou le jugement de Socrate, lorsque les décisions de nature militaire et judicaire doivent être prise cela se fait sur l’Agora.

En d’autres termes, chez les grecs il y a l’anarchie sur le plan international, dans le sens qu’il n’y a pas de puissance au-dessus des Cités-États pour gouverner les relations entre ces Cités-États. Du coup ce n’est que le pouvoir qui compte. Il n’y a pas de hiérarchie, c’est une vision internationale externe.

Evidement les esclaves et les femmes n’ont pas le droit de vote, cela ne concerne que 10% de la population mais par rapport à ce qui existait ailleurs cela était un système démocratique qui se différenciaient des oligarques et empereurs qui personnifient le pouvoir.

Il y a une schizophrénie entre le niveau interne de la hiérarchie et le niveau international externe ou seul le pouvoir et la puissance compte.

Note Bene :

  • NATIONAL INTERNE : lois, magistrats → hiérarchie
  • INTERNATIONAL EXTERNE : seul le pouvoir et la puissance compte

L’ouvrage de Thucydide La Guerre du Péloponnèse dans son tome II relate un discours et un dialogue entre les athéniens et les méliens. Les athéniens demandent la rémission des méliens ainsi que des lacédémoniens qui sont les ennemies d’Athènes. Les méliens ont des arguments qui vont faire valoir afin de négocier.

Aujourd’hui on retrouve le même cadre où le protecteur de la Syrie Sergueï Lavrov propose des solutions pour la Syrie. C’est l’étape de la diplomatie.

Selon Thucydide (paragraphe 89) les athéniens disent, dans un cadre de cynisme total :

« nous nous obtiendront pour notre par de faire de belles phrases »

« ne chercherez a obtenir que ce qui est possible compte tenu des véritables intentions de chacun. Vous savez aussi bien que nous que, dans le monde des hommes, les arguments de droit n'ont de poids que dans la mesure où les adversaires en présence disposent de moyens de contrainte équivalents et que, si tel n'est pas le cas, les plus forts tirent tout le parti possible de leur puissance, tandis que les plus faibles n'ont qu'à s'incliner »

Thucydide dit que dans le monde des hommes le droit ne compte pas, ce qui compte sont les moyens de contrainte que l’on a, lorsqu’on est de la même force, que nous avons les mêmes moyens de contrainte, on peut chercher une solution diplomatique soit un compromis.

« si tel n'est pas le cas, les plus forts tirent tout le parti possible de leur puissance, tandis que les plus faibles n'ont qu'à s'incliner ».

Les méliens argumentent que s’ils capitulent, cela n’est moralement pas une bonne chose tandis que les athéniens disent qu’il n’y a pas de morale dans ce monde. À cela les méliens répondent que si les athéniens les traites mal alors dans une situation où il serait faible ils pourraient souffrir, mais les athéniens répliquent que la situation exige de prendre des décisions adaptées à la situation selon le rapport de force.

Un autre argument proposé par les méliens est la « solution helvétique » c’est-à-dire la neutralité:

« alors, vous n’accepteriez pas que nous restions en dehors du conflit et que nous mettions un terme aux hostilités pour devenir vos amis, sans pour cela nous allier ni aux uns, ni aux autres ? ».

À cela les athéniens répondent par la négative car leur hostilité ne leur cause pas tellement de tort :

« Non, car votre hostilité ne nous cause pas tellement de tort. Plus dangereuse serait votre amitié que nos sujets interpréteraient comme un signe de faiblesse de notre part alors que votre haine constitue à nos yeux une preuve de notre puissance. »

Pour les athéniens il est hors de question d’être ami des méliens ; le grand préfère que le petit le haïsse plutôt que d’être ami car c’est ainsi que le grand se ferra craindre des autres.Si les méliens sont neutre, cela n’arrangera pas les athéniens qui veulent dominer, car leur pouvoir s’accroit avec la victoire.

S’il y a une escalade dans la crise syrienne c’est aussi est surtout du coté américain très clairement car à un moment on a les États-Unis qui par la voie de Obama tracent une ligne rouge concernant l’utilisation de l’arme chimique qui exige que celui qui ne respecte pas cette volonté doit être puni.

Le problème n’est pas simplement l’utilisation de armes chimiques par rapport à la population syrienne qui va souffrir mais c’est la perte de la perception des États-Unis parce qu’on se dira que si les États-Unis n’ont pas le courage de punir la Syrie dont les experts de l’ONU ont dit que l’utilisation de l’arme chimique provient indirectement du régime de Assad, alors que vaut la parole du président américain ? Que va penser madame Merkel en période d’élection si l’on sait que la garantie américaine, le parapluie nucléaire sur l’Allemagne, la défense de l’Allemagne par rapport à une Russie plus belliqueuse, se referme, le président américain dit et ne va pas jusqu’au bout ?

Ce texte de Thucydide reprend des éléments clefs de ce qui se passe aujourd’hui dans les relations internationales contemporaines. La puissance n’est pas seulement militaire mais aussi la volonté et la perception de cette volonté par les autres. C’est là que ce discours des méliens montre que les relations internationales vont dans le cœur de ce qui les constitue dans le cadre de la vision réaliste, et que cette vision des relations internationales est toujours et encore similaire à ce qu’elles étaient il y 2500 ans.

En fin de compte ce sont les rapports de force, les relations interpersonnelles, intersociétales, interétatiques qui sont au cœur de ce qui nous intéresse.

Les grandes puissances doivent « montrer les dents ». Par exemple dans les négociations entre la Suisse et le secret bancaire, l’ombre de femmes et d‘hommes politiques suisses conseillent de refuser, d’autres veulent faire du linkages, il faut que la suisse « montre ses dents » dise « non » et s’impose face aux autres en n’acceptant pas leurs désires.

Le chinois Sun Tzu, l'indien Kautilîya

Sun Tzu

Kautilîya

Ibn-Khaldun et Hobbes: pour un Léviathan

Ibn-Khaldun

Hobbes

Postulats d’analyse ou croyances fondamentales des réalistes

Relation Internationales = Relations Interétatiques

États

L’intérêt principal : leur pouvoir – puissance

Ces États sont rationnels

Fénelon, ou la paix par la recherche égoïste de l’intérêt étatique, soit par l’équilibre des forces ("balance of power")

Fénelon n’est pas celui qui a inventé l’équilibre des forces mais il le conceptualisé, il en donne la substantifique moelle.

L’analyse réaliste se centre sur les grandes puissances

L’analyse réaliste se centre sur les grandes puissances car ce qui compte est la puissance, les petits ne comptent pas. Les grandes puissances sont partout. L’analyse peut être régionale mais on regarde une grande puissance dans une grande région.

La paix est parfaitement possible dans le monde réaliste dans ce monde interétatiques ou les États recherchent leur puissance, sont rationnels et où leur intérêts est d’assurer leur sécurité par le biais de leur puissance. L’intérêt ici est bien la rationalité, c’est grâce à la raison qu’on peut avoir une paix par l’équilibre des forces.

Dans la vision réaliste il y a des monstres froids qui se font face mais cela peut déboucher sur la paix ; il peut y a voir des paix injustes, si l’ordre est injuste et la sécurité se fait par la peur il ne faut pas oublier qu’il y a quand même une valeur morale.

« Il faut compter qu’à la longue la plus grande puissance prévaut toujours et renverse les autres, si les autres ne se réunissent pour faire le contrepoids. Il n’est pas permis d’espérer parmi les hommes qu’une puissance supérieure demeure dans les bornes d’une exacte modération, et qu’elle ne veuille dans sa force que ce qu’elle pourrait obtenir dans la plus grande faiblesse. Chaque nation est donc obligée à veiller sans cesse, pour prévenir l’excessif agrandissement de chaque voisin pour a propre sureté. Empêcher le voisin d’être trop puissant, ce n’est point faire un mal, c’est se garantir de la servitude et en garantir ses autres voisins »[1].

« à la longue la plus grande puissance prévaut toujours et renverse les autres »[2].

Certes il peut y avoir des accidents mais généralement c’est le plus fort qui l’emporte.

« Il n’est pas permis d’espérer parmi les hommes qu’une puissance supérieure demeure dans les bornes d’une exacte modération ».

Lorsqu’on a une puissance il faut l’utiliser. Celui qui peut voudra, celui qui peut et voudra on ne connaît pas.

Chaque nation est donc obligée à veiller sans cesse, pour prévenir l’excessif agrandissement de chaque voisin pour sa propre sureté. Empêcher le voisin d’être trop puissant, ce n’est point faire un mal, c’est se garantir de la servitude et en garantir ses autres voisins ».

Ce qui est au cœur ici sont deux éléments : le premier est que celui qui à la puissance va l’utiliser, l’autre élément est que l’État doit veiller sans cesse pour prévenir l’excessif agrandissement de chaque voisin.

Entre 1980 et 1988 il y eut la première guerre d’Irak. Les entreprises d’armements occidentales ont vendues des armes à l’Irak, c’était le temps de la guerre froide.

L’Union Soviétique à soutenu l’Irak, Chaque Chirac était dans l’association d’amitié franco-iraquienne ; on aidait l’Irak comme Fénelon le dit afin de prévenir l’excessif agrandissement du voisin de l’Irak qui est l’Iran. L’Irak a commencée la guerre en employant des armes chimiques afin d’empêcher l’excessif agrandissement du voisin iranien.

Les pays du golf arabe ne veulent pas que ce golf ne devienne comme le golf persique, tout le monde était du côté du relativement plus faible.

« ce n’est point faire un mal, c’est se garantir de la servitude et en garantir ses autres voisins ».

Si l’Irak fait la guerre contre l’Iran alors il empêche l’Iran d’attaquer l’Arabie Saoudite ; si en Iran il y a une guerre civile, on pourra dire pour des raisons pédagogiques, que, Israël se « frotte les mains ».

L’intérêt pour Israël dans le cas de la Syrie est que Bachar Al Assad reste au pouvoir et affaibli pour cela il faut que la guerre civile continue plutôt que d’avoir des djihadistes au pouvoir, cela sert les intérêts israéliens.

La paix est le résultat de l’équilibre des forces obtenues par des moyens internes ou externes

  • moyens internes : mobilisation des ressources nationales

La puissance d’un État dépend du militaire mais aussi des aspects comme la diplomatie qui dépend de la richesse économique du pays. Lorsque l’État mobilise la nation cela fonctionne bien, un État qui mobiles bien sa nation comme l’État israélien avec des dépenses militaires plus importantes que les dépenses militaires suisses qui et une possibilité d’assurer l’équilibre, Sparte arme et Athènes arme aussi, dès l’antiquité on vote des budgets d’armements tandis que des citoyens partent affronter d’autres entités.

  • moyens externes : coalitions, contre-coalitions, diviser pour mieux régner, politique de balancier, États-tampons

Ce sont les moyens diplomatiques ; le réalisme permet une « analyse de fauteuil » qu’on appelle en anglais « home chair analysis ».

Tous (puissant et faibles) sont en situation de dilemme de la sécurité, leurs efforts, unilatéraux de sécurité provoquant l’insécurité

En s’inspirant de Fénelon on fait une analyse hypothétique, il y a 5 États : A, B, C, D, E

Deux de ces États, A et B s’entendent pour attaquer et s’emparer de D. A, B, D et E ont sont des puissances disposant de forces similaires. A et B veulent attaquer D ; si A et B se mettent ensemble contre D alors ils peuvent le contrôler.

D est partagé en A et B mais on a A, B, C, D et E parce qu’on est dans un système international. C coopère avec A et B pour obtenir une portion de D.

Ce qui se passe en relations internationales est la même chose qui se passe dans la « cour de récréation » ; dans le petit Nicolas il y a le professeur Bouillon mais en politique internationale nous avons la « cour de re-création ».

L’Organisation des Nations-Unies n’a pas de pouvoir, c’est une organisation internationale aussi dit intergouvernementale, lorsque ces gouvernements sont d’accord, l’Organisation des Nations-Unies fonctionne mais dans le cas contraire on ne peut rien faire, il n’y a pas de monsieur Bouillon.

La paix est un résultat, elle ne vient pas parce qu’on l’a voulu, parce que précisément lorsque C et E voient A et B qui se mettent ensemble pour attaquer D ; C et E se méfient.

« Chaque nation est donc obligée à veiller sans cesse, pour prévenir l’excessif agrandissement de chaque voisin pour sa propre sureté »

Empêcher un voisin d’être trop puissant ce n’est pas faire un mal. Par intérêt C et E vont au secours de D et seulement par intérêt égoïste de C pour C et de E pour E. C’est eux qui la fois d’après seront « mangés ».

Si l’équilibre se poursuit on va continuer dans la poursuite de notre survie. C’est la raison pour laquelle on aide D.

Ce n’est pas d’un point de vue moral, pas d’un point de vue de la sympathie, pas d’un point de l’intérêt ni de la paix, C et E ne menace pas A et D pour faire la paix ; on lutte pour sa survie et c’est pour cela qu’on aide D, uniquement par son propre intérêt.

« Empêcher le voisin d’être trop puissant, ce n’est point faire un mal, c’est se garantir de la servitude et en garantir ses autres voisins »

Le résultat du calcul égoïste des acteurs internationaux est la paix. Pas pour des raisons morales, de sympathie ou encore d’autres raisons.

Différents moyens externes permettent d’arriver à une situation de paix par le jeu de l’équilibre des forces :

  • Diviser pour mieux régner est une autre méthode ; Bachar Al Assad a libéré le territoire du coté des kurdes, de ce point de vue l’opposition à Assad a été diminuée des kurdes.
  • La politique de balancier se réfère à la politique traditionnelle de la Grande-Bretagne qui a fait en sorte qu’il n’y ait pas de mauvais rapport de force en Europe afin d’empêcher qu’une grande puissance ne s’installe sur le continent.

En juin 1940 la Grande-Bretagne avait très peur suite à la défaite française qui permettait à l’Allemagne nazie de dominer l’Europe.

Il y a des États qui font tampon entre deux États, même si on n’est pas puisant dans un monde réaliste on peut survivre pour autant qu’on ait des moyens militaires.

Références

Notes

  1. François DE LA MOTHE FENELON, "Examen de conscience sur les devoirs de la royauté" (rédigé avant avril 1711), Œuvres, II, Paris, Gallimard - Bibliothèque de la Pléiade, 1997.
  2. François DE LA MOTHE FENELON, "Examen de conscience sur les devoirs de la royauté" (rédigé avant avril 1711), Œuvres, II, Paris, Gallimard - Bibliothèque de la Pléiade, 1997.


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