Modification de La société étasunienne des années 1920

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''D'après un cours d'Aline Helg''<ref>[https://www.unige.ch/lettres/istge/unites/hco/anciens-collaborateurs/helg/ Aline Helg] - [https://www.unige.ch/ UNIGE]</ref><ref>[https://unige.academia.edu/AlineHelg Aline Helg] - [https://www.academia.edu/ Academia.edu]</ref><ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Aline_Helg Aline Helg] - Wikipedia</ref><ref>[http://www.afrocubaweb.com/helg.htm Aline Helg] - [http://www.afrocubaweb.com/ Afrocubaweb.com]</ref><ref>[https://www.researchgate.net/profile/Aline_Helg Aline Helg] - [https://www.researchgate.net/profile/Aline_Helg Researchgate.net]</ref><ref>[https://www.cairn.info/publications-de-Aline-Helg--670782.htm Aline Helg] - [https://www.cairn.info Cairn.info]</ref><ref>[https://scholar.google.fr/citations?user=h3hUuPgAAAAJ&hl=en&oi=ao Aline Helg] - [https://scholar.google.fr/schhp?hl=en Google Scholar]</ref>
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*[[Les Amériques à la veille des indépendances (A. Helg)]]
 
*[[L’indépendance des États-Unis]]
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*[[La Constitution des États-Unis et la société du début du XIXème siècle]]
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*[[La Révolution haïtienne et son impact dans les Amériques]]
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Il existe des similitudes entre les développements culturels et artistiques aux États-Unis dans les années 1920 et au Mexique simultanément. Les deux pays traversaient une période de changements sociaux et culturels importants, et des efforts étaient déployés pour créer une culture nationale distincte, libre des influences européennes. Aux États-Unis, les "années folles" ont vu l'essor de la musique jazz, la Renaissance de Harlem et l'émergence d'une nouvelle génération d'écrivains, d'artistes et d'intellectuels qui cherchaient à créer une culture américaine distincte. De même, au Mexique, les années 1920 et 1930 ont été une période de floraison culturelle et artistique connue sous le nom de "Renaissance mexicaine". Les artistes et les intellectuels mexicains cherchaient à créer une culture nationale qui reflétait l'héritage indigène et métis du Mexique. Ils rejetaient également l'influence européenne sur l'art et la culture du Mexique. Ce mouvement a été mené par des personnalités telles que Diego Rivera, Frida Kahlo et David Alfaro Siqueiros, qui ont cherché à promouvoir une nouvelle identité nationale à travers leur art et leur littérature.
Il existe des similitudes entre les développements culturels et artistiques aux États-Unis dans les années 1920 et au Mexique simultanément. Les deux pays traversaient une période de changements sociaux et culturels importants, et des efforts étaient déployés pour créer une culture nationale distincte, libre des influences européennes. Aux États-Unis, les "années folles" ont vu l'essor de la musique jazz, la Renaissance de Harlem et l'émergence d'une nouvelle génération d'écrivains, d'artistes et d'intellectuels qui cherchaient à créer une culture américaine distincte. De même, au Mexique, les années 1920 et 1930 ont été une période de floraison culturelle et artistique connue sous le nom de "Renaissance mexicaine". Les artistes et les intellectuels mexicains cherchaient à créer une culture nationale qui reflétait l'héritage indigène et métis du Mexique. Ils rejetaient également l'influence européenne sur l'art et la culture du Mexique. Ce mouvement a été mené par des personnalités telles que Diego Rivera, Frida Kahlo et David Alfaro Siqueiros, qui ont cherché à promouvoir une nouvelle identité nationale à travers leur art et leur littérature.
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La dynamique du XXe siècle, surtout après la Seconde Guerre mondiale, a vu la montée en puissance de la classe moyenne dans de nombreux pays industrialisés, en particulier aux États-Unis. Cette croissance économique sans précédent a été largement alimentée par la consommation de masse. Les stratégies de marketing et de publicité, en faisant désirer aux consommateurs des produits qu'ils n'avaient pas encore, ont joué un rôle déterminant dans la stimulation de cette demande. Les campagnes publicitaires efficaces ont créé un sentiment d'urgence et de besoin, transformant les luxes d'hier en nécessités d'aujourd'hui. Par conséquent, la demande accrue pour ces produits a stimulé la production industrielle. Les usines, fonctionnant à plein régime, ont nécessité une main-d'œuvre importante. Le secteur manufacturier est devenu un pilier central de l'économie, offrant des emplois à des millions de personnes. Cependant, la nature répétitive et souvent dangereuse de ces emplois, associée à la pression pour maximiser les profits et minimiser les coûts, a conduit à l'exploitation des travailleurs. Face à des conditions de travail difficiles, des salaires insuffisants et des heures de travail longues, les ouvriers se sont unis pour former des syndicats. Ces organisations ont cherché à négocier collectivement pour de meilleures conditions, des salaires plus élevés et des avantages sociaux. Les confrontations entre les syndicats et les dirigeants d'entreprise ont parfois conduit à des grèves, des lock-out et même à des violences.
La dynamique du XXe siècle, surtout après la Seconde Guerre mondiale, a vu la montée en puissance de la classe moyenne dans de nombreux pays industrialisés, en particulier aux États-Unis. Cette croissance économique sans précédent a été largement alimentée par la consommation de masse. Les stratégies de marketing et de publicité, en faisant désirer aux consommateurs des produits qu'ils n'avaient pas encore, ont joué un rôle déterminant dans la stimulation de cette demande. Les campagnes publicitaires efficaces ont créé un sentiment d'urgence et de besoin, transformant les luxes d'hier en nécessités d'aujourd'hui. Par conséquent, la demande accrue pour ces produits a stimulé la production industrielle. Les usines, fonctionnant à plein régime, ont nécessité une main-d'œuvre importante. Le secteur manufacturier est devenu un pilier central de l'économie, offrant des emplois à des millions de personnes. Cependant, la nature répétitive et souvent dangereuse de ces emplois, associée à la pression pour maximiser les profits et minimiser les coûts, a conduit à l'exploitation des travailleurs. Face à des conditions de travail difficiles, des salaires insuffisants et des heures de travail longues, les ouvriers se sont unis pour former des syndicats. Ces organisations ont cherché à négocier collectivement pour de meilleures conditions, des salaires plus élevés et des avantages sociaux. Les confrontations entre les syndicats et les dirigeants d'entreprise ont parfois conduit à des grèves, des lock-out et même à des violences.


L'essor de la culture de consommation aux États-Unis au XXe siècle a eu un impact profond sur les valeurs et les attitudes sociétales. Au fur et à mesure que l'économie prospérait, la capacité à acheter et à posséder des biens est devenue non seulement un symbole de succès, mais aussi une mesure du bonheur personnel et de la réussite. La publicité, en particulier, a joué un rôle majeur dans la façon dont les Américains percevaient la valeur des biens matériels. Les messages véhiculés par les publicités ont suggéré que posséder le dernier produit à la mode ou le plus récent gadget technologique pourrait améliorer la qualité de vie, augmenter le statut social ou même offrir une certaine forme d'épanouissement personnel. Le consumérisme est devenu tellement ancré dans la culture américaine que de nombreux événements sociaux et traditions, tels que les fêtes et les anniversaires, sont devenus étroitement liés à l'acte d'acheter et de donner. Le "Black Friday", par exemple, est devenu presque aussi emblématique que la fête de Thanksgiving elle-même. Ce changement de valeurs a également eu des répercussions plus larges sur la société. L'importance accordée aux biens matériels a amplifié la notion de succès individuel, parfois au détriment des valeurs communautaires ou collectives. De plus, la pression constante pour acquérir et consommer a entraîné des niveaux d'endettement élevés pour de nombreux ménages. Néanmoins, cette culture de consommation a également conduit à d'innombrables innovations et à une amélioration de la qualité de vie pour de nombreux Américains. L'accessibilité des biens et services, des voitures aux appareils électroménagers en passant par les voyages, a considérablement augmenté au fil des ans.
L'essor de la culture de consommation aux États-Unis au XXe siècle a effectivement eu un impact profond sur les valeurs et les attitudes sociétales. Au fur et à mesure que l'économie prospérait, la capacité à acheter et à posséder des biens est devenue non seulement un symbole de succès, mais aussi une mesure du bonheur personnel et de la réussite. La publicité, en particulier, a joué un rôle majeur dans la façon dont les Américains percevaient la valeur des biens matériels. Les messages véhiculés par les publicités ont suggéré que posséder le dernier produit à la mode ou le plus récent gadget technologique pourrait améliorer la qualité de vie, augmenter le statut social ou même offrir une certaine forme d'épanouissement personnel. Le consumérisme est devenu tellement ancré dans la culture américaine que de nombreux événements sociaux et traditions, tels que les fêtes et les anniversaires, sont devenus étroitement liés à l'acte d'acheter et de donner. Le "Black Friday", par exemple, est devenu presque aussi emblématique que la fête de Thanksgiving elle-même. Ce changement de valeurs a également eu des répercussions plus larges sur la société. L'importance accordée aux biens matériels a amplifié la notion de succès individuel, parfois au détriment des valeurs communautaires ou collectives. De plus, la pression constante pour acquérir et consommer a entraîné des niveaux d'endettement élevés pour de nombreux ménages. Néanmoins, cette culture de consommation a également conduit à d'innombrables innovations et à une amélioration de la qualité de vie pour de nombreux Américains. L'accessibilité des biens et services, des voitures aux appareils électroménagers en passant par les voyages, a considérablement augmenté au fil des ans.


== Boom de l’économie étasunienne ==
== Boom de l’économie étasunienne ==
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L'automatisation et la mécanisation des processus de production ont réduit la nécessité de main-d'œuvre humaine dans de nombreux domaines. Auparavant, une tâche pouvait nécessiter plusieurs travailleurs, mais avec l'introduction de machines plus avancées, un plus petit nombre de travailleurs pouvait accomplir la même tâche, rendant ainsi de nombreux postes obsolètes. De plus, l'urbanisation rapide et la migration des populations rurales vers les villes à la recherche d'emplois ont créé une surabondance de main-d'œuvre dans certaines régions. Cette concurrence accrue pour les emplois a non seulement provoqué un chômage accru, mais a également exercé une pression à la baisse sur les salaires, car les employeurs savaient qu'ils pouvaient remplacer facilement les travailleurs mécontents. La spécialisation des tâches sur la chaîne de montage a également créé une main-d'œuvre moins polyvalente. Contrairement aux artisans traditionnels qui maîtrisaient de nombreuses compétences et pouvaient se déplacer entre différents emplois, les travailleurs de la chaîne de montage étaient souvent formés pour effectuer une seule tâche spécifique. Si cette tâche était automatisée ou devenait obsolète, ils se retrouvaient sans compétences transférables pour chercher un autre emploi. La centralisation de la production dans de grandes usines a également entraîné la fermeture de petites entreprises locales qui ne pouvaient pas rivaliser en termes de prix ou d'efficacité. Ces entreprises étaient souvent le pilier des petites communautés, et leur fermeture a entraîné des pertes d'emplois et un déclin économique dans de nombreuses régions.
L'automatisation et la mécanisation des processus de production ont réduit la nécessité de main-d'œuvre humaine dans de nombreux domaines. Auparavant, une tâche pouvait nécessiter plusieurs travailleurs, mais avec l'introduction de machines plus avancées, un plus petit nombre de travailleurs pouvait accomplir la même tâche, rendant ainsi de nombreux postes obsolètes. De plus, l'urbanisation rapide et la migration des populations rurales vers les villes à la recherche d'emplois ont créé une surabondance de main-d'œuvre dans certaines régions. Cette concurrence accrue pour les emplois a non seulement provoqué un chômage accru, mais a également exercé une pression à la baisse sur les salaires, car les employeurs savaient qu'ils pouvaient remplacer facilement les travailleurs mécontents. La spécialisation des tâches sur la chaîne de montage a également créé une main-d'œuvre moins polyvalente. Contrairement aux artisans traditionnels qui maîtrisaient de nombreuses compétences et pouvaient se déplacer entre différents emplois, les travailleurs de la chaîne de montage étaient souvent formés pour effectuer une seule tâche spécifique. Si cette tâche était automatisée ou devenait obsolète, ils se retrouvaient sans compétences transférables pour chercher un autre emploi. La centralisation de la production dans de grandes usines a également entraîné la fermeture de petites entreprises locales qui ne pouvaient pas rivaliser en termes de prix ou d'efficacité. Ces entreprises étaient souvent le pilier des petites communautés, et leur fermeture a entraîné des pertes d'emplois et un déclin économique dans de nombreuses régions.


La récession de 1921 est souvent éclipsée par l'extraordinaire période de prospérité qui l'a suivie, mais elle a été l'une des récessions les plus aiguës de l'histoire américaine, bien qu'elle ait été relativement brève. Les causes de cette récession étaient multiples : une inflation post-première guerre mondiale, le réajustement économique après la fin de la guerre, ainsi qu'une surproduction dans certaines industries. L'après-guerre a vu une augmentation rapide des prix due à l'énorme demande refoulée pendant la guerre. Lorsque cette demande a été satisfaite, il y a eu un excès d'offre, notamment dans des secteurs tels que l'automobile et la construction. Les stocks se sont accumulés, les entreprises ont réduit leur production et les licenciements ont commencé. Les taux d'intérêt élevés, mis en place pour lutter contre l'inflation, ont également contribué à ralentir les investissements et la consommation. Cependant, la réponse gouvernementale et celle de la Réserve fédérale à cette récession était très différente de celle des crises ultérieures. Les autorités ont principalement permis que les ajustements nécessaires se produisent dans l'économie, plutôt que d'intervenir massivement. Les coûts ont été réduits, l'efficacité a été améliorée et les entreprises non rentables ont fermé leurs portes. Bien que douloureux à court terme, cela a jeté les bases d'une reprise robuste. La suite de la décennie a été marquée par une croissance économique impressionnante, alimentée par l'innovation, l'expansion du crédit et une confiance accrue dans l'économie. Cependant, cette croissance rapide a masqué certains problèmes sous-jacents et déséquilibres qui se sont finalement manifestés lors du krach boursier de 1929 et de la Grande Dépression qui a suivi. Le contraste entre la récession de 1921 et la croissance explosive des années suivantes offre une leçon importante sur la cyclicité de l'économie et sur la nécessité d'être attentif aux signes avant-coureurs d'instabilité, même en période de prospérité.
La récession de 1921 est souvent éclipsée par l'extraordinaire période de prospérité qui l'a suivie, mais elle a été l'une des récessions les plus aiguës de l'histoire américaine, bien qu'elle ait été relativement brève. Les causes de cette récession étaient multiples : une inflation post-première guerre mondiale, le réajustement économique après la fin de la guerre, ainsi qu'une surproduction dans certaines industries. L'après-guerre a vu une augmentation rapide des prix due à l'énorme demande refoulée pendant la guerre. Lorsque cette demande a été satisfaite, il y a eu un excès d'offre, notamment dans des secteurs tels que l'automobile et la construction. Les stocks se sont accumulés, les entreprises ont réduit leur production et les licenciements ont commencé. Les taux d'intérêt élevés, mis en place pour lutter contre l'inflation, ont également contribué à ralentir les investissements et la consommation. Cependant, la réponse gouvernementale et celle de la Réserve fédérale à cette récession était très différente de celle des crises ultérieures. Les autorités ont principalement permis que les ajustements nécessaires se produisent dans l'économie, plutôt que d'intervenir massivement. Les coûts ont été réduits, l'efficacité a été améliorée et les entreprises non rentables ont fermé leurs portes. Bien que douloureux à court terme, cela a jeté les bases d'une reprise robuste. La suite de la décennie a été marquée par une croissance économique impressionnante, alimentée par l'innovation, l'expansion du crédit et une confiance accrue dans l'économie. Cependant, comme vous l'avez mentionné, cette croissance rapide a masqué certains problèmes sous-jacents et déséquilibres qui se sont finalement manifestés lors du krach boursier de 1929 et de la Grande Dépression qui a suivi. Le contraste entre la récession de 1921 et la croissance explosive des années suivantes offre une leçon importante sur la cyclicité de l'économie et sur la nécessité d'être attentif aux signes avant-coureurs d'instabilité, même en période de prospérité.


La Grande Dépression, survenue au cours du 20ème siècle, reste l'un des événements économiques les plus traumatisants non seulement pour les États-Unis mais aussi pour de nombreuses régions du monde. Elle a profondément influencé la société, la politique et la culture de l'époque. Les origines de cette dépression étaient multifactorielles et enchevêtrées. Au-delà des facteurs identifiés, la structure du système financier a joué un rôle majeur. La majorité des banques étaient sensibles aux faillites en chaîne. Quand une institution financière s'effondrait, elle déclenchait un effet domino, mettant en péril toutes les autres banques avec lesquelles elle était liée. De plus, la Réserve fédérale, en ne répondant pas adéquatement à la contraction de la masse monétaire, a amplifié la situation récessionniste. Le climat protectionniste de l'époque, incarné par des mesures telles que la loi Smoot-Hawley de 1930, qui haussait les tarifs douaniers sur les importations, a limité le commerce international, exacerbant ainsi la dépression sur le sol américain et à l'étranger. Dans le domaine agricole, la décennie 1920 a été marquée par une surproduction. Les fermiers ont produit en excès par rapport à la demande, ce qui a engendré une baisse des prix et de nombreuses faillites. En outre, après la Première Guerre mondiale, les nations d'Europe étaient lourdement endettées vis-à-vis des États-Unis. Lorsque les créanciers américains ont commencé à restreindre le crédit et à exiger des remboursements, cela a généré d'énormes tensions sur les économies européennes. Face à cette dépression, la réponse gouvernementale a été sans égal. Franklin D. Roosevelt, alors président, a lancé le New Deal, une série d'initiatives visant à offrir un soulagement aux victimes, à revigorer l'économie et à éviter de futures dépressions. Ces actions ont donné lieu à une expansion colossale du rôle du gouvernement fédéral dans l'économie. Toutefois, malgré ces efforts, la guérison économique fut lente. C'est finalement l'implication des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale qui a servi de catalyseur à la véritable reprise, propulsant une économie déprimée vers le statut de superpuissance économique mondiale.
La Grande Dépression, survenue au cours du 20ème siècle, reste l'un des événements économiques les plus traumatisants non seulement pour les États-Unis mais aussi pour de nombreuses régions du monde. Elle a profondément influencé la société, la politique et la culture de l'époque. Les origines de cette dépression étaient multifactorielles et enchevêtrées. Au-delà des facteurs que vous avez identifiés, la structure du système financier a joué un rôle majeur. La majorité des banques étaient sensibles aux faillites en chaîne. Quand une institution financière s'effondrait, elle déclenchait un effet domino, mettant en péril toutes les autres banques avec lesquelles elle était liée. De plus, la Réserve fédérale, en ne répondant pas adéquatement à la contraction de la masse monétaire, a amplifié la situation récessionniste. Le climat protectionniste de l'époque, incarné par des mesures telles que la loi Smoot-Hawley de 1930, qui haussait les tarifs douaniers sur les importations, a limité le commerce international, exacerbant ainsi la dépression sur le sol américain et à l'étranger. Dans le domaine agricole, la décennie 1920 a été marquée par une surproduction. Les fermiers ont produit en excès par rapport à la demande, ce qui a engendré une baisse des prix et de nombreuses faillites. En outre, après la Première Guerre mondiale, les nations d'Europe étaient lourdement endettées vis-à-vis des États-Unis. Lorsque les créanciers américains ont commencé à restreindre le crédit et à exiger des remboursements, cela a généré d'énormes tensions sur les économies européennes. Face à cette dépression, la réponse gouvernementale a été sans égal. Franklin D. Roosevelt, alors président, a lancé le New Deal, une série d'initiatives visant à offrir un soulagement aux victimes, à revigorer l'économie et à éviter de futures dépressions. Ces actions ont donné lieu à une expansion colossale du rôle du gouvernement fédéral dans l'économie. Toutefois, malgré ces efforts, la guérison économique fut lente. C'est finalement l'implication des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale qui a servi de catalyseur à la véritable reprise, propulsant une économie déprimée vers le statut de superpuissance économique mondiale.


La deuxième révolution industrielle a vu l'avènement de structures d'entreprises d'un genre nouveau. Dans cette nouvelle ère de production de masse et d'efficacité maximisée, les entreprises qui étaient en mesure d'investir massivement dans les nouvelles technologies et de profiter des économies d'échelle sont devenues dominantes sur le marché. La centralisation de la production dans de vastes usines a engendré une efficacité sans précédent. Les chaînes de montage, popularisées par des figures comme Henry Ford, ont permis une fabrication rapide, standardisée et à moindre coût. Par conséquent, les produits issus de ces usines étaient moins chers à produire et souvent vendus à des prix plus compétitifs que ceux des petits producteurs. L'ascension des oligopoles a également été renforcée par l'accès facilité aux ressources. Ces entreprises avaient non seulement le capital nécessaire pour investir dans la recherche, le développement et la mise en œuvre des innovations, mais elles bénéficiaient également de relations privilégiées avec les fournisseurs, de réseaux de distribution étendus et d'une influence politique considérable. Ces avantages concurrentiels ont rendu extrêmement difficile pour les petites entreprises de rivaliser sur le même terrain. De plus, ces géants industriels, grâce à leurs ressources considérables, ont pu s'engager dans des pratiques commerciales agressives pour étouffer la concurrence. Que ce soit par le biais de la sous-évaluation, de l'achat de concurrents ou de la mise en place d'accords exclusifs avec les distributeurs, ces grandes entreprises ont souvent utilisé leur puissance pour dominer et parfois monopoliser leurs marchés respectifs.
La deuxième révolution industrielle a vu l'avènement de structures d'entreprises d'un genre nouveau. Dans cette nouvelle ère de production de masse et d'efficacité maximisée, les entreprises qui étaient en mesure d'investir massivement dans les nouvelles technologies et de profiter des économies d'échelle sont devenues dominantes sur le marché. La centralisation de la production dans de vastes usines a engendré une efficacité sans précédent. Les chaînes de montage, popularisées par des figures comme Henry Ford, ont permis une fabrication rapide, standardisée et à moindre coût. Par conséquent, les produits issus de ces usines étaient moins chers à produire et souvent vendus à des prix plus compétitifs que ceux des petits producteurs. L'ascension des oligopoles a également été renforcée par l'accès facilité aux ressources. Ces entreprises avaient non seulement le capital nécessaire pour investir dans la recherche, le développement et la mise en œuvre des innovations, mais elles bénéficiaient également de relations privilégiées avec les fournisseurs, de réseaux de distribution étendus et d'une influence politique considérable. Ces avantages concurrentiels ont rendu extrêmement difficile pour les petites entreprises de rivaliser sur le même terrain. De plus, ces géants industriels, grâce à leurs ressources considérables, ont pu s'engager dans des pratiques commerciales agressives pour étouffer la concurrence. Que ce soit par le biais de la sous-évaluation, de l'achat de concurrents ou de la mise en place d'accords exclusifs avec les distributeurs, ces grandes entreprises ont souvent utilisé leur puissance pour dominer et parfois monopoliser leurs marchés respectifs.
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Face à la montée du mouvement ouvrier, de nombreuses grandes entreprises ont adopté des stratégies sophistiquées pour contrecarrer ou coopter les efforts des travailleurs visant à s'organiser et à revendiquer leurs droits. L'une des approches les plus courantes a été la mise en place de ce que l'on appelle les "syndicats d'entreprise". Contrairement aux syndicats indépendants qui représentaient les intérêts des travailleurs face à la direction, ces syndicats étaient en grande partie contrôlés ou influencés par l'entreprise elle-même. Ils étaient souvent utilisés pour dissuader les travailleurs de rejoindre de véritables syndicats, en offrant des concessions mineures tout en évitant les changements structurels que les syndicats indépendants pourraient exiger. En parallèle, pour tenter de désamorcer les griefs et le mécontentement des travailleurs, certaines entreprises ont lancé des programmes de bien-être, offrant des avantages tels que des logements subventionnés, des soins médicaux ou des installations de loisirs. Bien que ces avantages aient certainement amélioré la qualité de vie de nombreux travailleurs, ils étaient souvent utilisés stratégiquement pour rendre les travailleurs plus dépendants de l'entreprise et moins susceptibles de revendiquer leurs droits ou de s'organiser de manière indépendante. Enfin, les connexions politiques et le pouvoir des grandes entreprises leur ont souvent permis d'influencer les politiques gouvernementales en leur faveur. Que ce soit par le lobbying, les contributions financières ou d'autres moyens, ces entreprises ont souvent réussi à obtenir le soutien du gouvernement pour réprimer les mouvements ouvriers. Les actions violentes contre les grévistes, l'utilisation de la législation pour limiter le pouvoir des syndicats et la dépeinture des leaders syndicaux comme des agitateurs ou des radicaux sont autant de moyens par lesquels le gouvernement, souvent sous l'influence des puissantes élites économiques, a cherché à affaiblir le mouvement ouvrier. Dans l'ensemble, l'intersection du pouvoir économique et politique pendant cette période a souvent fonctionné au détriment des travailleurs et de leurs efforts pour obtenir justice et équité sur le lieu de travail.
Face à la montée du mouvement ouvrier, de nombreuses grandes entreprises ont adopté des stratégies sophistiquées pour contrecarrer ou coopter les efforts des travailleurs visant à s'organiser et à revendiquer leurs droits. L'une des approches les plus courantes a été la mise en place de ce que l'on appelle les "syndicats d'entreprise". Contrairement aux syndicats indépendants qui représentaient les intérêts des travailleurs face à la direction, ces syndicats étaient en grande partie contrôlés ou influencés par l'entreprise elle-même. Ils étaient souvent utilisés pour dissuader les travailleurs de rejoindre de véritables syndicats, en offrant des concessions mineures tout en évitant les changements structurels que les syndicats indépendants pourraient exiger. En parallèle, pour tenter de désamorcer les griefs et le mécontentement des travailleurs, certaines entreprises ont lancé des programmes de bien-être, offrant des avantages tels que des logements subventionnés, des soins médicaux ou des installations de loisirs. Bien que ces avantages aient certainement amélioré la qualité de vie de nombreux travailleurs, ils étaient souvent utilisés stratégiquement pour rendre les travailleurs plus dépendants de l'entreprise et moins susceptibles de revendiquer leurs droits ou de s'organiser de manière indépendante. Enfin, les connexions politiques et le pouvoir des grandes entreprises leur ont souvent permis d'influencer les politiques gouvernementales en leur faveur. Que ce soit par le lobbying, les contributions financières ou d'autres moyens, ces entreprises ont souvent réussi à obtenir le soutien du gouvernement pour réprimer les mouvements ouvriers. Les actions violentes contre les grévistes, l'utilisation de la législation pour limiter le pouvoir des syndicats et la dépeinture des leaders syndicaux comme des agitateurs ou des radicaux sont autant de moyens par lesquels le gouvernement, souvent sous l'influence des puissantes élites économiques, a cherché à affaiblir le mouvement ouvrier. Dans l'ensemble, l'intersection du pouvoir économique et politique pendant cette période a souvent fonctionné au détriment des travailleurs et de leurs efforts pour obtenir justice et équité sur le lieu de travail.


Le "capitalisme social" est un concept qui émergea comme une réponse aux tensions croissantes entre les travailleurs et les employeurs pendant la période d'industrialisation rapide. Il représentait une tentative de la part des employeurs de réduire les conflits de travail et d'améliorer les relations avec les employés sans l'intervention des syndicats extérieurs. Dans le cadre de ces programmes, de nombreuses entreprises ont offert des avantages tels que des salaires plus élevés, des conditions de travail améliorées, des assurances maladie, et des programmes de retraite. Ces avantages étaient souvent conditionnés par la loyauté envers l'entreprise et l'absence d'affiliation syndicale. L'idée sous-jacente était que si les employeurs pouvaient fournir un niveau de vie décent et une certaine sécurité à leurs employés, alors il y aurait moins d'incitation pour ces derniers à chercher une représentation syndicale ou à se mettre en grève. Par ailleurs, certains dirigeants d'entreprise ont vu dans le capitalisme social une opportunité non seulement de réduire les tensions de travail, mais aussi de moraliser le capitalisme, en offrant une vision plus bienveillante de la relation employeur-employé. Cependant, il est important de noter que le succès de ces programmes a été mitigé. Bien qu'ils aient bénéficié à certains travailleurs, de nombreux critiques ont fait valoir que le capitalisme social servait principalement les intérêts des entreprises en éloignant les travailleurs du syndicalisme et en les rendant dépendants des faveurs de l'entreprise. De plus, ces programmes étaient souvent limités à certaines entreprises ou industries, et de nombreux travailleurs en étaient exclus. En fin de compte, bien que le capitalisme social ait apporté des améliorations notables à certains travailleurs, il ne remplaçait pas le besoin d'un syndicalisme indépendant et puissant capable de représenter et de défendre les droits des travailleurs face à leurs employeurs.
Le "capitalisme social" est en effet un concept qui émergea comme une réponse aux tensions croissantes entre les travailleurs et les employeurs pendant la période d'industrialisation rapide. Il représentait une tentative de la part des employeurs de réduire les conflits de travail et d'améliorer les relations avec les employés sans l'intervention des syndicats extérieurs. Dans le cadre de ces programmes, de nombreuses entreprises ont offert des avantages tels que des salaires plus élevés, des conditions de travail améliorées, des assurances maladie, et des programmes de retraite. Ces avantages étaient souvent conditionnés par la loyauté envers l'entreprise et l'absence d'affiliation syndicale. L'idée sous-jacente était que si les employeurs pouvaient fournir un niveau de vie décent et une certaine sécurité à leurs employés, alors il y aurait moins d'incitation pour ces derniers à chercher une représentation syndicale ou à se mettre en grève. Par ailleurs, certains dirigeants d'entreprise ont vu dans le capitalisme social une opportunité non seulement de réduire les tensions de travail, mais aussi de moraliser le capitalisme, en offrant une vision plus bienveillante de la relation employeur-employé. Cependant, il est important de noter que le succès de ces programmes a été mitigé. Bien qu'ils aient bénéficié à certains travailleurs, de nombreux critiques ont fait valoir que le capitalisme social servait principalement les intérêts des entreprises en éloignant les travailleurs du syndicalisme et en les rendant dépendants des faveurs de l'entreprise. De plus, ces programmes étaient souvent limités à certaines entreprises ou industries, et de nombreux travailleurs en étaient exclus. En fin de compte, bien que le capitalisme social ait apporté des améliorations notables à certains travailleurs, il ne remplaçait pas le besoin d'un syndicalisme indépendant et puissant capable de représenter et de défendre les droits des travailleurs face à leurs employeurs.


Malgré les tentatives de certaines grandes entreprises de contrôler et d'apaiser leurs travailleurs par le biais de programmes de "capitalisme social", le mouvement syndical aux États-Unis a continué à gagner du terrain et à s'affirmer. Les travailleurs ont reconnu la nécessité d'une organisation collective pour revendiquer efficacement leurs droits face à des entreprises puissantes. Les syndicats indépendants ont offert un contre-pouvoir à l'influence croissante des oligopoles. Au fil du temps, grâce à la mobilisation collective, les travailleurs ont remporté d'importantes victoires en matière de droits du travail, de sécurité sur le lieu de travail, de salaires et d'avantages sociaux. Des grèves majeures et des manifestations ont mis en lumière les inégalités et les injustices que les travailleurs subissaient, et ont souvent attiré l'attention nationale, voire internationale, sur leurs causes. En outre, le mouvement syndical a joué un rôle crucial dans la mise en œuvre de politiques gouvernementales en faveur des travailleurs. Des législations telles que la loi sur les relations de travail de 1935, également connue sous le nom de loi Wagner, ont renforcé les droits des travailleurs à s'organiser et à négocier collectivement. Avec le temps, les syndicats ont également commencé à jouer un rôle actif dans la politique nationale, soutenant des candidats et des politiques favorables aux travailleurs. Ils sont devenus un pilier essentiel de la coalition du Parti démocrate, par exemple. Cependant, tout n'a pas été facile pour le mouvement syndical. Ils ont été confrontés à des répressions, des diffamations et des obstacles législatifs. Mais malgré ces défis, le mouvement a persisté et est resté une force importante dans l'arène politique et sociale américaine.
Malgré les tentatives de certaines grandes entreprises de contrôler et d'apaiser leurs travailleurs par le biais de programmes de "capitalisme social", le mouvement syndical aux États-Unis a continué à gagner du terrain et à s'affirmer. Les travailleurs ont reconnu la nécessité d'une organisation collective pour revendiquer efficacement leurs droits face à des entreprises puissantes. Les syndicats indépendants ont offert un contre-pouvoir à l'influence croissante des oligopoles. Au fil du temps, grâce à la mobilisation collective, les travailleurs ont remporté d'importantes victoires en matière de droits du travail, de sécurité sur le lieu de travail, de salaires et d'avantages sociaux. Des grèves majeures et des manifestations ont mis en lumière les inégalités et les injustices que les travailleurs subissaient, et ont souvent attiré l'attention nationale, voire internationale, sur leurs causes. En outre, le mouvement syndical a joué un rôle crucial dans la mise en œuvre de politiques gouvernementales en faveur des travailleurs. Des législations telles que la loi sur les relations de travail de 1935, également connue sous le nom de loi Wagner, ont renforcé les droits des travailleurs à s'organiser et à négocier collectivement. Avec le temps, les syndicats ont également commencé à jouer un rôle actif dans la politique nationale, soutenant des candidats et des politiques favorables aux travailleurs. Ils sont devenus un pilier essentiel de la coalition du Parti démocrate, par exemple. Cependant, tout n'a pas été facile pour le mouvement syndical. Ils ont été confrontés à des répressions, des diffamations et des obstacles législatifs. Mais malgré ces défis, le mouvement a persisté et est resté une force importante dans l'arène politique et sociale américaine.
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Le boom de la consommation des années 1920, bien que souvent célébré dans la culture populaire comme une période de prospérité et de glamour, n'était pas partagé équitablement par tous les Américains. Alors que les villes étaient en plein essor et que le consumérisme s'y florissait, d'autres secteurs de la société n'ont pas bénéficié de la même manière de cette explosion économique. Les agriculteurs, par exemple, ont connu une décennie particulièrement difficile. Après la Première Guerre mondiale, la demande européenne de produits agricoles américains a chuté, entraînant une baisse des prix. De nombreux agriculteurs américains se sont retrouvés endettés, incapables de rembourser les prêts qu'ils avaient contractés pendant les années de guerre. Cette situation a été aggravée par des conditions climatiques défavorables et la mécanisation de l'agriculture, qui a accru la production mais a également accru l'endettement des agriculteurs. Ces facteurs ont conduit à une crise agraire majeure. Les ouvriers industriels, malgré la montée de la production de masse, n'ont pas toujours vu leurs salaires augmenter au même rythme que la productivité ou les bénéfices des entreprises. De nombreux ouvriers, en particulier dans les industries en plein essor comme l'automobile, travaillaient dans des conditions difficiles pour des salaires relativement bas, ce qui rendait difficile pour eux l'accès à cette nouvelle ère de consommation. Les inégalités économiques étaient également accentuées par des inégalités raciales et régionales. Les Afro-Américains, en particulier ceux vivant dans le Sud, étaient souvent exclus de nombreuses opportunités économiques et étaient confrontés à la ségrégation et à la discrimination. Tout cela a créé une société profondément divisée, avec d'un côté une élite prospère et une classe moyenne en expansion qui bénéficiaient de la consommation de masse et des avancées technologiques, et de l'autre, des groupes marginalisés et économiquement défavorisés. Ces disparités, bien qu'ombragées par le glamour apparent des "Années folles", poseraient les bases des tensions et des défis socio-économiques des décennies à venir.
Le boom de la consommation des années 1920, bien que souvent célébré dans la culture populaire comme une période de prospérité et de glamour, n'était pas partagé équitablement par tous les Américains. Alors que les villes étaient en plein essor et que le consumérisme s'y florissait, d'autres secteurs de la société n'ont pas bénéficié de la même manière de cette explosion économique. Les agriculteurs, par exemple, ont connu une décennie particulièrement difficile. Après la Première Guerre mondiale, la demande européenne de produits agricoles américains a chuté, entraînant une baisse des prix. De nombreux agriculteurs américains se sont retrouvés endettés, incapables de rembourser les prêts qu'ils avaient contractés pendant les années de guerre. Cette situation a été aggravée par des conditions climatiques défavorables et la mécanisation de l'agriculture, qui a accru la production mais a également accru l'endettement des agriculteurs. Ces facteurs ont conduit à une crise agraire majeure. Les ouvriers industriels, malgré la montée de la production de masse, n'ont pas toujours vu leurs salaires augmenter au même rythme que la productivité ou les bénéfices des entreprises. De nombreux ouvriers, en particulier dans les industries en plein essor comme l'automobile, travaillaient dans des conditions difficiles pour des salaires relativement bas, ce qui rendait difficile pour eux l'accès à cette nouvelle ère de consommation. Les inégalités économiques étaient également accentuées par des inégalités raciales et régionales. Les Afro-Américains, en particulier ceux vivant dans le Sud, étaient souvent exclus de nombreuses opportunités économiques et étaient confrontés à la ségrégation et à la discrimination. Tout cela a créé une société profondément divisée, avec d'un côté une élite prospère et une classe moyenne en expansion qui bénéficiaient de la consommation de masse et des avancées technologiques, et de l'autre, des groupes marginalisés et économiquement défavorisés. Ces disparités, bien qu'ombragées par le glamour apparent des "Années folles", poseraient les bases des tensions et des défis socio-économiques des décennies à venir.


Le système de crédit et de location-vente, qui est devenu de plus en plus populaire pendant les années 1920, a permis à de nombreux Américains de la classe moyenne d'accéder à des biens qu'ils n'auraient pas pu se permettre autrement. Cela a permis aux consommateurs d'acheter des biens tels que des voitures, des réfrigérateurs et des radios en payant un acompte initial suivi de paiements mensuels. Cette facilité d'accès au crédit a été l'un des principaux moteurs du boom de la consommation de la décennie. Cependant, cette nouvelle ère de crédit n'était pas accessible à tous. De nombreux ouvriers et agriculteurs, dont les revenus étaient faibles ou irréguliers, n'étaient pas éligibles pour ces formes de crédit, ou s'ils l'étaient, ils le trouvaient risqué et potentiellement ruineux s'ils ne pouvaient pas effectuer les paiements. De plus, la complexité des contrats de crédit, avec des taux d'intérêt parfois élevés et des conditions parfois trompeuses, pouvait rendre le remboursement difficile pour ceux qui n'étaient pas habitués ou n'avaient pas les moyens de gérer de tels accords financiers. De plus, même si de nombreux produits étaient techniquement "abordables" grâce au crédit, ils restaient hors de portée pour ceux qui vivaient dans la pauvreté ou près du seuil de pauvreté. Le rêve de posséder une automobile, par exemple, est resté hors de portée pour beaucoup, même si le modèle T de Ford était commercialisé comme une voiture pour le "monsieur Tout-le-Monde". Cette inaccessibilité au crédit et aux nouveaux biens de consommation a non seulement renforcé le fossé économique existant entre les différents groupes socio-économiques, mais a également créé un fossé culturel. Alors que la classe moyenne et l'élite vivaient dans un monde de nouveauté, de divertissement et de modernité, d'autres étaient laissés pour compte, renforçant le sentiment d'exclusion et d'inégalité.
Le système de crédit et de location-vente, qui est devenu de plus en plus populaire pendant les années 1920, a permis à de nombreux Américains de la classe moyenne d'accéder à des biens qu'ils n'auraient pas pu se permettre autrement. Cela a permis aux consommateurs d'acheter des biens tels que des voitures, des réfrigérateurs et des radios en payant un acompte initial suivi de paiements mensuels. Cette facilité d'accès au crédit a été l'un des principaux moteurs du boom de la consommation de la décennie. Cependant, comme vous l'avez souligné, cette nouvelle ère de crédit n'était pas accessible à tous. De nombreux ouvriers et agriculteurs, dont les revenus étaient faibles ou irréguliers, n'étaient pas éligibles pour ces formes de crédit, ou s'ils l'étaient, ils le trouvaient risqué et potentiellement ruineux s'ils ne pouvaient pas effectuer les paiements. De plus, la complexité des contrats de crédit, avec des taux d'intérêt parfois élevés et des conditions parfois trompeuses, pouvait rendre le remboursement difficile pour ceux qui n'étaient pas habitués ou n'avaient pas les moyens de gérer de tels accords financiers. De plus, même si de nombreux produits étaient techniquement "abordables" grâce au crédit, ils restaient hors de portée pour ceux qui vivaient dans la pauvreté ou près du seuil de pauvreté. Le rêve de posséder une automobile, par exemple, est resté hors de portée pour beaucoup, même si le modèle T de Ford était commercialisé comme une voiture pour le "monsieur Tout-le-Monde". Cette inaccessibilité au crédit et aux nouveaux biens de consommation a non seulement renforcé le fossé économique existant entre les différents groupes socio-économiques, mais a également créé un fossé culturel. Alors que la classe moyenne et l'élite vivaient dans un monde de nouveauté, de divertissement et de modernité, d'autres étaient laissés pour compte, renforçant le sentiment d'exclusion et d'inégalité.


Le boom de la consommation des années 1920, souvent appelé l'âge du consumérisme, a apporté d'énormes changements dans la façon dont les Américains vivaient et dépensaient leur argent. La prolifération des automobiles, des radios, des appareils électroménagers et d'autres biens de consommation a transformé la vie quotidienne de nombreuses familles américaines. Ces innovations, combinées à de nouvelles méthodes de marketing et de publicité, ainsi qu'à l'accès facilité au crédit, ont encouragé un niveau de consommation sans précédent. Cependant, ce boom n'a pas profité à tous de manière égale. Alors que la classe moyenne urbaine et l'élite profitaient pleinement de cette ère de prospérité, de nombreuses personnes dans les classes ouvrières et rurales étaient laissées pour compte. L'économie agricole, par exemple, a connu des difficultés tout au long des années 1920. Les agriculteurs, qui avaient augmenté la production pendant la Première Guerre mondiale en réponse à la demande européenne, se sont retrouvés avec des surplus lorsque la demande a chuté après la guerre. Les prix des produits agricoles ont chuté, plongeant de nombreux agriculteurs dans la dette. Alors que la vie en ville se modernisait à un rythme rapide, de nombreuses régions rurales languissaient dans la pauvreté. De même, bien que les salaires aient augmenté dans certains secteurs industriels, ils n'ont pas toujours suivi le rythme de l'inflation ou de l'augmentation du coût de la vie. De nombreux travailleurs industriels n'ont pas pu bénéficier pleinement des fruits du boom de la consommation. La facilité d'accès au crédit, bien que bénéfique pour ceux qui pouvaient l'obtenir et le gérer, a également piégé certains consommateurs dans des dettes qu'ils ne pouvaient pas rembourser, en particulier lorsqu'ils ont été confrontés à des imprévus économiques ou personnels.
Le boom de la consommation des années 1920, souvent appelé l'âge du consumérisme, a apporté d'énormes changements dans la façon dont les Américains vivaient et dépensaient leur argent. La prolifération des automobiles, des radios, des appareils électroménagers et d'autres biens de consommation a transformé la vie quotidienne de nombreuses familles américaines. Ces innovations, combinées à de nouvelles méthodes de marketing et de publicité, ainsi qu'à l'accès facilité au crédit, ont encouragé un niveau de consommation sans précédent. Cependant, ce boom n'a pas profité à tous de manière égale. Alors que la classe moyenne urbaine et l'élite profitaient pleinement de cette ère de prospérité, de nombreuses personnes dans les classes ouvrières et rurales étaient laissées pour compte. L'économie agricole, par exemple, a connu des difficultés tout au long des années 1920. Les agriculteurs, qui avaient augmenté la production pendant la Première Guerre mondiale en réponse à la demande européenne, se sont retrouvés avec des surplus lorsque la demande a chuté après la guerre. Les prix des produits agricoles ont chuté, plongeant de nombreux agriculteurs dans la dette. Alors que la vie en ville se modernisait à un rythme rapide, de nombreuses régions rurales languissaient dans la pauvreté. De même, bien que les salaires aient augmenté dans certains secteurs industriels, ils n'ont pas toujours suivi le rythme de l'inflation ou de l'augmentation du coût de la vie. De nombreux travailleurs industriels n'ont pas pu bénéficier pleinement des fruits du boom de la consommation. La facilité d'accès au crédit, bien que bénéfique pour ceux qui pouvaient l'obtenir et le gérer, a également piégé certains consommateurs dans des dettes qu'ils ne pouvaient pas rembourser, en particulier lorsqu'ils ont été confrontés à des imprévus économiques ou personnels.
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Les années 1920 ont été une époque décisive pour l'industrie cinématographique. À cette époque, Hollywood a consolidé sa position de capitale mondiale du cinéma, attirant réalisateurs, scénaristes et acteurs du monde entier, désireux de faire partie de cette mécanique de rêve en plein essor. Mais l'une des innovations les plus marquantes de cette décennie a été l'introduction du son dans les films. Avec la sortie de "The Jazz Singer" en 1927, le cinéma muet, qui avait dominé l'écran jusqu'alors, a commencé à céder la place aux films parlants. Cette transition n'a pas été sans heurts, car de nombreux acteurs de l'époque du muet ont eu du mal à s'adapter à cette nouvelle dimension sonore, et certains ont même vu leur carrière décliner à cause de leur voix ou de leur accent. Parallèlement à cette révolution technologique, l'industrie a également vu l'émergence du "star-system". Les studios ont réalisé que le public était attiré non seulement par les histoires elles-mêmes, mais aussi par les acteurs qui les incarnaient. Des stars comme Charlie Chaplin, Mary Pickford et Rudolph Valentino sont devenues des icônes, et leur vie tant à l'écran qu'en dehors était suivie avec ferveur par des millions de fans. Les studios ont capitalisé sur cette fascination en contrôlant minutieusement l'image publique de leurs stars, créant ainsi une industrie du glamour qui est toujours vivante aujourd'hui. Ainsi, les années 1920 n'ont pas seulement redéfini la manière dont les films étaient produits et consommés, mais ont également jeté les bases de la culture célébritaire moderne.
Les années 1920 ont été une époque décisive pour l'industrie cinématographique. À cette époque, Hollywood a consolidé sa position de capitale mondiale du cinéma, attirant réalisateurs, scénaristes et acteurs du monde entier, désireux de faire partie de cette mécanique de rêve en plein essor. Mais l'une des innovations les plus marquantes de cette décennie a été l'introduction du son dans les films. Avec la sortie de "The Jazz Singer" en 1927, le cinéma muet, qui avait dominé l'écran jusqu'alors, a commencé à céder la place aux films parlants. Cette transition n'a pas été sans heurts, car de nombreux acteurs de l'époque du muet ont eu du mal à s'adapter à cette nouvelle dimension sonore, et certains ont même vu leur carrière décliner à cause de leur voix ou de leur accent. Parallèlement à cette révolution technologique, l'industrie a également vu l'émergence du "star-system". Les studios ont réalisé que le public était attiré non seulement par les histoires elles-mêmes, mais aussi par les acteurs qui les incarnaient. Des stars comme Charlie Chaplin, Mary Pickford et Rudolph Valentino sont devenues des icônes, et leur vie tant à l'écran qu'en dehors était suivie avec ferveur par des millions de fans. Les studios ont capitalisé sur cette fascination en contrôlant minutieusement l'image publique de leurs stars, créant ainsi une industrie du glamour qui est toujours vivante aujourd'hui. Ainsi, les années 1920 n'ont pas seulement redéfini la manière dont les films étaient produits et consommés, mais ont également jeté les bases de la culture célébritaire moderne.


Les années 1920, souvent surnommées les "Années folles", constituent une décennie pivot dans l'histoire culturelle et artistique du XXe siècle. Cette période, postérieure à la Première Guerre mondiale, a été marquée par un profond désir de renouveau, une soif d'expérimentation et un rejet des conventions passées. Dans le domaine littéraire, les écrivains tels qu'Ernest Hemingway et F. Scott Fitzgerald ont capturé l'essence de cette époque, exprimant à la fois l'exubérance de la jeunesse et une certaine désillusion face aux promesses non tenues de la modernité. Leurs œuvres, profondément ancrées dans les réalités et les contradictions de leur époque, continuent d'influencer les écrivains et les lecteurs aujourd'hui. Sur le plan artistique, le modernisme et l'Art déco ont révolutionné la manière dont les gens envisageaient l'art, avec des formes simplifiées, des motifs géométriques et une célébration de la modernité. Des artistes tels que Georgia O'Keeffe et Edward Hopper ont apporté une perspective unique sur l'expérience américaine, en combinant modernité et nostalgie. La musique a également été transformée pendant cette période, avec l'émergence du jazz, un genre profondément enraciné dans l'expérience afro-américaine, qui a influencé de nombreuses formes d'expression artistique, du cinéma à la danse. La Renaissance de Harlem, quant à elle, a mis en lumière l'immense talent et la créativité des Afro-Américains, redéfinissant la culture américaine dans son ensemble. Hollywood, avec son essor et ses innovations dans le cinéma parlant, a redéfini le divertissement et a posé les bases de l'industrie cinématographique telle que nous la connaissons aujourd'hui. Les années 1920 ont été une période de bouillonnement culturel, où des artistes, écrivains et musiciens, influencés par les transformations rapides de leur époque, ont repoussé les frontières de l'expression artistique, laissant un héritage durable qui continue de façonner l'art et la culture.
Les années 1920, souvent surnommées les "Années folles", constituent une décennie pivot dans l'histoire culturelle et artistique du XXe siècle. Cette période, postérieure à la Première Guerre mondiale, a été marquée par un profond désir de renouveau, une soif d'expérimentation et un rejet des conventions passées. Dans le domaine littéraire, les écrivains tels qu'Ernest Hemingway et F. Scott Fitzgerald ont capturé l'essence de cette époque, exprimant à la fois l'exubérance de la jeunesse et une certaine désillusion face aux promesses non tenues de la modernité. Leurs œuvres, profondément ancrées dans les réalités et les contradictions de leur époque, continuent d'influencer les écrivains et les lecteurs aujourd'hui. Sur le plan artistique, le modernisme et l'Art déco ont révolutionné la manière dont les gens envisageaient l'art, avec des formes simplifiées, des motifs géométriques et une célébration de la modernité. Des artistes tels que Georgia O'Keeffe et Edward Hopper ont apporté une perspective unique sur l'expérience américaine, en combinant modernité et nostalgie. La musique a également été transformée pendant cette période, avec l'émergence du jazz, un genre profondément enraciné dans l'expérience afro-américaine, qui a influencé de nombreuses formes d'expression artistique, du cinéma à la danse. La Renaissance de Harlem, quant à elle, a mis en lumière l'immense talent et la créativité des Afro-Américains, redéfinissant la culture américaine dans son ensemble. Hollywood, avec son essor et ses innovations dans le cinéma parlant, a redéfini le divertissement et a posé les bases de l'industrie cinématographique telle que nous la connaissons aujourd'hui. Les années 1920 ont été une période de bouillonnement culturel, où des artistes, écrivains et musiciens, influencés par les transformations rapides de leur époque, ont repoussé les frontières de l'expression artistique, laissant un héritage durable qui continue de façonner l'art et la culture


== Floraison littéraire ==
== Floraison littéraire ==
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La Renaissance de Harlem, au-delà de ses contributions inestimables à la littérature et aux arts, a été un manifeste vibrant de l'expérience afro-américaine dans le contexte de la société américaine du début du XXe siècle. Il s'agissait d'une période de réveil où la créativité noire s'est exprimée de manière éclatante, défiant les stéréotypes raciaux et cherchant à remodeler l'identité noire dans un paysage souvent hostile. Des écrivains tels que Langston Hughes, Claude McKay et Zora Neale Hurston ont exploré les complexités de la vie noire, mêlant joie, douleur, espoir et désespoir en une mosaïque qui représentait une expérience souvent marginalisée. Hughes, par exemple, dans son célèbre poème "The Negro Speaks of Rivers", a tracé un lien entre les Afro-Américains et les anciennes civilisations africaines, évoquant une fierté ancestrale. Claude McKay, avec son poème "If We Must Die", a parlé de résistance et de dignité face à l'oppression. Zora Neale Hurston, d'un autre côté, a plongé dans la culture du sud rural des États-Unis, en mettant l'accent sur les coutumes, le langage et les traditions afro-américaines, montrant ainsi un aspect de la vie noire qui était souvent ignoré ou moqué par la société dominante. Son roman "Their Eyes Were Watching God" est un puissant récit sur l'amour, l'indépendance et la recherche d'identité. En art, des figures comme Aaron Douglas ont capturé l'essence de cette époque à travers des œuvres qui incorporaient à la fois des éléments d'art africain et des thèmes modernistes. Ses illustrations, souvent utilisées dans les publications de la Renaissance de Harlem, reflétaient l'ambition du mouvement de créer une symbiose entre le passé africain et l'expérience afro-américaine contemporaine. Le théâtre et la musique ont également joué un rôle crucial. Des pièces telles que "The Emperor Jones" d'Eugene O'Neill, avec un protagoniste noir, ont brisé les conventions théâtrales. Le jazz, né des traditions musicales noires du Sud, est devenu l'expression sonore de cette époque, avec des figures légendaires telles que Duke Ellington, Louis Armstrong et Bessie Smith qui ont redéfini le paysage musical américain.
La Renaissance de Harlem, au-delà de ses contributions inestimables à la littérature et aux arts, a été un manifeste vibrant de l'expérience afro-américaine dans le contexte de la société américaine du début du XXe siècle. Il s'agissait d'une période de réveil où la créativité noire s'est exprimée de manière éclatante, défiant les stéréotypes raciaux et cherchant à remodeler l'identité noire dans un paysage souvent hostile. Des écrivains tels que Langston Hughes, Claude McKay et Zora Neale Hurston ont exploré les complexités de la vie noire, mêlant joie, douleur, espoir et désespoir en une mosaïque qui représentait une expérience souvent marginalisée. Hughes, par exemple, dans son célèbre poème "The Negro Speaks of Rivers", a tracé un lien entre les Afro-Américains et les anciennes civilisations africaines, évoquant une fierté ancestrale. Claude McKay, avec son poème "If We Must Die", a parlé de résistance et de dignité face à l'oppression. Zora Neale Hurston, d'un autre côté, a plongé dans la culture du sud rural des États-Unis, en mettant l'accent sur les coutumes, le langage et les traditions afro-américaines, montrant ainsi un aspect de la vie noire qui était souvent ignoré ou moqué par la société dominante. Son roman "Their Eyes Were Watching God" est un puissant récit sur l'amour, l'indépendance et la recherche d'identité. En art, des figures comme Aaron Douglas ont capturé l'essence de cette époque à travers des œuvres qui incorporaient à la fois des éléments d'art africain et des thèmes modernistes. Ses illustrations, souvent utilisées dans les publications de la Renaissance de Harlem, reflétaient l'ambition du mouvement de créer une symbiose entre le passé africain et l'expérience afro-américaine contemporaine. Le théâtre et la musique ont également joué un rôle crucial. Des pièces telles que "The Emperor Jones" d'Eugene O'Neill, avec un protagoniste noir, ont brisé les conventions théâtrales. Le jazz, né des traditions musicales noires du Sud, est devenu l'expression sonore de cette époque, avec des figures légendaires telles que Duke Ellington, Louis Armstrong et Bessie Smith qui ont redéfini le paysage musical américain.


La Renaissance de Harlem a donné naissance à un ensemble impressionnant de talents dont l'impact a traversé le temps et les frontières culturelles, influençant de manière indélébile la tapestry culturelle américaine. Langston Hughes, avec son lyrisme poétique, a capturé l'essence même de la vie afro-américaine, ses rêves, ses espoirs et ses luttes. Son poème "I, Too" est une puissante affirmation de la place des Afro-Américains dans la société, une réponse directe à la ségrégation et aux inégalités de son époque. Zora Neale Hurston a bravé les conventions en se concentrant sur la vie des femmes noires du Sud, en mêlant folklore et réalisme. "Their Eyes Were Watching God" est un testament de sa vision unique, explorant les thèmes de l'indépendance féminine, de l'amour et de la quête d'identité. James Baldwin, bien qu'associé à une époque légèrement postérieure à la Renaissance de Harlem, a poursuivi l'héritage du mouvement en abordant frontalement les questions de race, de sexualité et de religion dans des œuvres comme "Go Tell It on the Mountain" et "Notes of a Native Son". En art visuel, Aaron Douglas a fusionné les éléments d'art africain avec le modernisme, créant des pièces symboliques de la lutte et des aspirations des Afro-Américains. Jacob Lawrence a raconté des histoires à travers ses séries de tableaux, notamment sa série "The Migration", qui dépeint le mouvement massif des Noirs du Sud rural vers les villes industrielles du Nord. Romare Bearden, avec ses collages expressifs, a capturé les dynamiques de la vie urbaine noire, mélangeant réalité et abstraction. Duke Ellington, avec son orchestre, a révolutionné la musique jazz, introduisant une sophistication et une complexité qui ont élevé le genre à de nouveaux sommets. Bessie Smith, la "Impératrice du Blues", a chanté avec une puissance et une émotion qui ont capturé l'essence de la vie noire dans le Sud. Chacun de ces artistes, à sa manière, a non seulement influencé la culture afro-américaine, mais a aussi poussé la société américaine à se confronter à ses propres préjugés et inégalités, tout en enrichissant le panorama artistique du pays avec des œuvres d'une beauté et d'une profondeur immenses.
La Renaissance de Harlem a effectivement donné naissance à un ensemble impressionnant de talents dont l'impact a traversé le temps et les frontières culturelles, influençant de manière indélébile la tapestry culturelle américaine. Langston Hughes, avec son lyrisme poétique, a capturé l'essence même de la vie afro-américaine, ses rêves, ses espoirs et ses luttes. Son poème "I, Too" est une puissante affirmation de la place des Afro-Américains dans la société, une réponse directe à la ségrégation et aux inégalités de son époque. Zora Neale Hurston a bravé les conventions en se concentrant sur la vie des femmes noires du Sud, en mêlant folklore et réalisme. "Their Eyes Were Watching God" est un testament de sa vision unique, explorant les thèmes de l'indépendance féminine, de l'amour et de la quête d'identité. James Baldwin, bien qu'associé à une époque légèrement postérieure à la Renaissance de Harlem, a poursuivi l'héritage du mouvement en abordant frontalement les questions de race, de sexualité et de religion dans des œuvres comme "Go Tell It on the Mountain" et "Notes of a Native Son". En art visuel, Aaron Douglas a fusionné les éléments d'art africain avec le modernisme, créant des pièces symboliques de la lutte et des aspirations des Afro-Américains. Jacob Lawrence a raconté des histoires à travers ses séries de tableaux, notamment sa série "The Migration", qui dépeint le mouvement massif des Noirs du Sud rural vers les villes industrielles du Nord. Romare Bearden, avec ses collages expressifs, a capturé les dynamiques de la vie urbaine noire, mélangeant réalité et abstraction. Duke Ellington, avec son orchestre, a révolutionné la musique jazz, introduisant une sophistication et une complexité qui ont élevé le genre à de nouveaux sommets. Bessie Smith, la "Impératrice du Blues", a chanté avec une puissance et une émotion qui ont capturé l'essence de la vie noire dans le Sud. Chacun de ces artistes, à sa manière, a non seulement influencé la culture afro-américaine, mais a aussi poussé la société américaine à se confronter à ses propres préjugés et inégalités, tout en enrichissant le panorama artistique du pays avec des œuvres d'une beauté et d'une profondeur immenses.


La Renaissance de Harlem n'était pas seulement une explosion d'expression artistique, mais aussi un mouvement politique et social profondément significatif. À une époque où la ségrégation était omniprésente et où les lois Jim Crow étaient fermement en place, cette période a vu naître une nouvelle conscience noire et un sentiment d'identité commune. Les Afro-Américains ont utilisé l'art comme moyen de contester la représentation stéréotypée d'eux-mêmes, de redéfinir leur identité et de lutter pour l'égalité civique. Le jazz et le blues, en particulier, sont devenus des instruments d'expression pour la douleur, la joie, l'amour, la perte, l'injustice et l'espoir de la communauté afro-américaine. Ces genres musicaux, nés des expériences des Afro-Américains, ont trouvé écho bien au-delà de leur communauté d'origine et ont profondément influencé la musique américaine et mondiale. Les clubs et les scènes de jazz de Harlem et de Chicago ont attiré des publics multiraciaux, brisant ainsi certaines barrières raciales de l'époque. Des endroits comme le Cotton Club à Harlem sont devenus des icônes de cette époque, attirant des artistes de renom et des publics venus de partout pour profiter de la musique et de la culture florissante. En littérature, les auteurs afro-américains ont abordé des sujets tels que le racisme, l'intégration, le Black Pride, les dynamiques du Nord versus le Sud et bien d'autres thèmes qui étaient au cœur des préoccupations de la communauté noire. Ces œuvres étaient une invitation à la réflexion et à la conversation sur la place des Afro-Américains dans la société américaine. En fin de compte, la Renaissance de Harlem a été une période où les Afro-Américains ont non seulement célébré leur héritage culturel unique, mais ont aussi fermement revendiqué leur droit à l'égalité, à la justice et à la liberté d'expression. Le mouvement a posé les bases d'importantes avancées sociales et politiques dans les années suivantes, notamment le mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960.
La Renaissance de Harlem n'était pas seulement une explosion d'expression artistique, mais aussi un mouvement politique et social profondément significatif. À une époque où la ségrégation était omniprésente et où les lois Jim Crow étaient fermement en place, cette période a vu naître une nouvelle conscience noire et un sentiment d'identité commune. Les Afro-Américains ont utilisé l'art comme moyen de contester la représentation stéréotypée d'eux-mêmes, de redéfinir leur identité et de lutter pour l'égalité civique. Le jazz et le blues, en particulier, sont devenus des instruments d'expression pour la douleur, la joie, l'amour, la perte, l'injustice et l'espoir de la communauté afro-américaine. Ces genres musicaux, nés des expériences des Afro-Américains, ont trouvé écho bien au-delà de leur communauté d'origine et ont profondément influencé la musique américaine et mondiale. Les clubs et les scènes de jazz de Harlem et de Chicago ont attiré des publics multiraciaux, brisant ainsi certaines barrières raciales de l'époque. Des endroits comme le Cotton Club à Harlem sont devenus des icônes de cette époque, attirant des artistes de renom et des publics venus de partout pour profiter de la musique et de la culture florissante. En littérature, les auteurs afro-américains ont abordé des sujets tels que le racisme, l'intégration, le Black Pride, les dynamiques du Nord versus le Sud et bien d'autres thèmes qui étaient au cœur des préoccupations de la communauté noire. Ces œuvres étaient une invitation à la réflexion et à la conversation sur la place des Afro-Américains dans la société américaine. En fin de compte, la Renaissance de Harlem a été une période où les Afro-Américains ont non seulement célébré leur héritage culturel unique, mais ont aussi fermement revendiqué leur droit à l'égalité, à la justice et à la liberté d'expression. Le mouvement a posé les bases d'importantes avancées sociales et politiques dans les années suivantes, notamment le mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960.
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Face à une discrimination omniprésente et aux nombreux défis auxquels ils étaient confrontés dans la société américaine, de nombreux Afro-Américains se sont tournés vers des mouvements nationalistes noirs au début du XXe siècle. Ces mouvements, loin de la simple contestation, visaient principalement à renforcer la communauté noire de l'intérieur, en mettant l'accent sur l'autonomie, l'autodétermination et la fierté de la race. L'Universal Negro Improvement Association (UNIA), fondée par Marcus Garvey en 1914, est un exemple emblématique. Garvey prônait la fierté noire, l'autosuffisance économique et l'idée du pan-africanisme. Pour lui, les Afro-Américains ne pourraient jamais réaliser leur plein potentiel au sein d'une société dominée par les Blancs. Il envisageait la création d'une puissante nation noire en Afrique. Sous sa direction, l'UNIA a créé des entreprises appartenant à des Noirs, dont la Black Star Line, une compagnie de navigation. Bien que certaines de ses entreprises aient échoué et que Garvey lui-même ait été critiqué et finalement déporté, l'impact de sa philosophie a persisté, inspirant d'autres mouvements nationalistes noirs tout au long du siècle. La Nation of Islam est un autre exemple. Fondée dans les années 1930, elle a gagné en popularité dans les années 1950 et 1960 sous la direction d'Elijah Muhammad. Avec son message d'autonomie, d'autosuffisance et d'un islam spécifiquement adapté à l'expérience afro-américaine, la Nation a offert une alternative séduisante à l'intégration défendue par d'autres figures des droits civiques. La Nation of Islam a également lancé des entreprises, des écoles et des programmes sociaux, tout en prônant un mode de vie sain pour ses membres. Ces mouvements ont été influents à bien des égards, offrant non seulement des solutions aux défis socio-économiques, mais aussi un sens de la dignité, de la fierté et de l'identité à des millions d'Afro-Américains à une époque où la discrimination était la norme. Ils ont contesté la logique de l'intégration et ont offert une vision alternative du succès et de l'auto-actualisation pour les Noirs américains.
Face à une discrimination omniprésente et aux nombreux défis auxquels ils étaient confrontés dans la société américaine, de nombreux Afro-Américains se sont tournés vers des mouvements nationalistes noirs au début du XXe siècle. Ces mouvements, loin de la simple contestation, visaient principalement à renforcer la communauté noire de l'intérieur, en mettant l'accent sur l'autonomie, l'autodétermination et la fierté de la race. L'Universal Negro Improvement Association (UNIA), fondée par Marcus Garvey en 1914, est un exemple emblématique. Garvey prônait la fierté noire, l'autosuffisance économique et l'idée du pan-africanisme. Pour lui, les Afro-Américains ne pourraient jamais réaliser leur plein potentiel au sein d'une société dominée par les Blancs. Il envisageait la création d'une puissante nation noire en Afrique. Sous sa direction, l'UNIA a créé des entreprises appartenant à des Noirs, dont la Black Star Line, une compagnie de navigation. Bien que certaines de ses entreprises aient échoué et que Garvey lui-même ait été critiqué et finalement déporté, l'impact de sa philosophie a persisté, inspirant d'autres mouvements nationalistes noirs tout au long du siècle. La Nation of Islam est un autre exemple. Fondée dans les années 1930, elle a gagné en popularité dans les années 1950 et 1960 sous la direction d'Elijah Muhammad. Avec son message d'autonomie, d'autosuffisance et d'un islam spécifiquement adapté à l'expérience afro-américaine, la Nation a offert une alternative séduisante à l'intégration défendue par d'autres figures des droits civiques. La Nation of Islam a également lancé des entreprises, des écoles et des programmes sociaux, tout en prônant un mode de vie sain pour ses membres. Ces mouvements ont été influents à bien des égards, offrant non seulement des solutions aux défis socio-économiques, mais aussi un sens de la dignité, de la fierté et de l'identité à des millions d'Afro-Américains à une époque où la discrimination était la norme. Ils ont contesté la logique de l'intégration et ont offert une vision alternative du succès et de l'auto-actualisation pour les Noirs américains.


L'ère du nationalisme européen, qui a culminé au XIXe siècle et au début du XXe siècle, a exercé une influence considérable sur les mouvements à travers le monde, y compris les mouvements nationalistes noirs aux États-Unis. La montée des États-nations en Europe, basée sur une identité commune, une culture et une histoire, a présenté un modèle de mobilisation et d'organisation autour de valeurs partagées et de revendications territoriales. Les concepts de souveraineté et d'autodétermination, largement discutés lors de la création de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale, ont renforcé ces idées. Cela a été particulièrement pertinent dans le contexte des empires coloniaux déclinants, où les peuples opprimés d'Afrique, d'Asie et d'ailleurs aspiraient à leur propre liberté et indépendance. Aux États-Unis, les Afro-Américains, bien qu'intégrés depuis plusieurs générations, étaient toujours confrontés à la ségrégation, à la discrimination et à la violence. Dans ce contexte, les mouvements nationalistes européens ont offert une source d'inspiration. La notion que les peuples ayant une identité et une expérience communes devraient avoir le droit de se gouverner eux-mêmes a trouvé un écho chez ceux qui cherchaient une échappatoire à la domination blanche aux États-Unis. Marcus Garvey, par exemple, s'est inspiré de ces mouvements nationalistes pour promouvoir son propre vision du pan-africanisme, qui envisageait le retour des descendants d'Africains à leur continent d'origine pour y établir une grande nation unifiée. Pour Garvey, le droit des Afro-Américains à l'autodétermination passait par la création d'une nation africaine forte et indépendante. Les idées de nationalisme, d'autonomie et d'auto-détermination ont joué un rôle crucial dans la structuration des mouvements nationalistes noirs aux États-Unis. La situation en Europe et les luttes de libération dans les colonies ont fourni des modèles et des sources d'inspiration pour les Afro-Américains dans leur quête d'égalité, de respect et d'autonomie.
L'ère du nationalisme européen, qui a culminé au XIXe siècle et au début du XXe siècle, a effectivement exercé une influence considérable sur les mouvements à travers le monde, y compris les mouvements nationalistes noirs aux États-Unis. La montée des États-nations en Europe, basée sur une identité commune, une culture et une histoire, a présenté un modèle de mobilisation et d'organisation autour de valeurs partagées et de revendications territoriales. Les concepts de souveraineté et d'autodétermination, largement discutés lors de la création de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale, ont renforcé ces idées. Cela a été particulièrement pertinent dans le contexte des empires coloniaux déclinants, où les peuples opprimés d'Afrique, d'Asie et d'ailleurs aspiraient à leur propre liberté et indépendance. Aux États-Unis, les Afro-Américains, bien qu'intégrés depuis plusieurs générations, étaient toujours confrontés à la ségrégation, à la discrimination et à la violence. Dans ce contexte, les mouvements nationalistes européens ont offert une source d'inspiration. La notion que les peuples ayant une identité et une expérience communes devraient avoir le droit de se gouverner eux-mêmes a trouvé un écho chez ceux qui cherchaient une échappatoire à la domination blanche aux États-Unis. Marcus Garvey, par exemple, s'est inspiré de ces mouvements nationalistes pour promouvoir son propre vision du pan-africanisme, qui envisageait le retour des descendants d'Africains à leur continent d'origine pour y établir une grande nation unifiée. Pour Garvey, le droit des Afro-Américains à l'autodétermination passait par la création d'une nation africaine forte et indépendante. Les idées de nationalisme, d'autonomie et d'auto-détermination ont joué un rôle crucial dans la structuration des mouvements nationalistes noirs aux États-Unis. La situation en Europe et les luttes de libération dans les colonies ont fourni des modèles et des sources d'inspiration pour les Afro-Américains dans leur quête d'égalité, de respect et d'autonomie.


Marcus Garvey et l'Universal Negro Improvement Association (UNIA) ont joué un rôle crucial dans la définition d'une vision du nationalisme noir au début du XXe siècle. Alors que la plupart des leaders des droits civiques de l'époque plaidaient pour l'intégration et l'égalité des droits au sein de la société américaine, Garvey a proposé une solution radicalement différente: l'émancipation des Afro-Américains à travers la séparation économique et, éventuellement, le rapatriement en Afrique. Sous la bannière "Afrique pour les Africains", Garvey a envisagé une grande diaspora africaine unie, retournant sur le continent pour établir une nation puissante et prospère. Pour lui, le racisme et la discrimination qui prévalaient aux États-Unis rendaient l'intégration impossible; la seule solution était un retour aux racines africaines. La philosophie économique de Garvey était centrée sur l'idée de l'autosuffisance. Il croyait que les Afro-Américains ne pouvaient jamais être libres tant qu'ils dépendaient économiquement de la communauté blanche. L'UNIA a donc encouragé la création d'entreprises noires et a même fondé la Black Star Line, une compagnie de navigation destinée à faciliter le commerce entre les communautés noires à travers le monde, et potentiellement, pour faciliter le rapatriement en Afrique. Le mouvement Garveyite a également mis l'accent sur la fierté noire, en encourageant les Afro-Américains à être fiers de leur héritage africain, de leur couleur de peau et de leur histoire. Garvey a souvent été critiqué par d'autres leaders noirs de l'époque pour ses idées séparatistes, mais il a néanmoins réussi à mobiliser des millions d'Afro-Américains autour de sa vision et de son organisation.
Marcus Garvey et l'Universal Negro Improvement Association (UNIA) ont joué un rôle crucial dans la définition d'une vision du nationalisme noir au début du XXe siècle. Alors que la plupart des leaders des droits civiques de l'époque plaidaient pour l'intégration et l'égalité des droits au sein de la société américaine, Garvey a proposé une solution radicalement différente: l'émancipation des Afro-Américains à travers la séparation économique et, éventuellement, le rapatriement en Afrique. Sous la bannière "Afrique pour les Africains", Garvey a envisagé une grande diaspora africaine unie, retournant sur le continent pour établir une nation puissante et prospère. Pour lui, le racisme et la discrimination qui prévalaient aux États-Unis rendaient l'intégration impossible; la seule solution était un retour aux racines africaines. La philosophie économique de Garvey était centrée sur l'idée de l'autosuffisance. Il croyait que les Afro-Américains ne pouvaient jamais être libres tant qu'ils dépendaient économiquement de la communauté blanche. L'UNIA a donc encouragé la création d'entreprises noires et a même fondé la Black Star Line, une compagnie de navigation destinée à faciliter le commerce entre les communautés noires à travers le monde, et potentiellement, pour faciliter le rapatriement en Afrique. Le mouvement Garveyite a également mis l'accent sur la fierté noire, en encourageant les Afro-Américains à être fiers de leur héritage africain, de leur couleur de peau et de leur histoire. Garvey a souvent été critiqué par d'autres leaders noirs de l'époque pour ses idées séparatistes, mais il a néanmoins réussi à mobiliser des millions d'Afro-Américains autour de sa vision et de son organisation.
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Marcus Garvey était un fervent défenseur de la "fierté raciale" et a exhorté les Afro-Américains à retrouver et à célébrer leur héritage africain. Dans une époque où le racisme et la discrimination étaient omniprésents, son message cherchait à contrebalancer la haine de soi et l'infériorité que de nombreux Noirs ressentaient à cause de l'oppression sociétale. En embrassant la beauté, la culture et l'histoire de l'Afrique, Garvey croyait que les Afro-Américains pourraient se libérer mentalement et spirituellement des chaînes de la domination blanche. Contrairement à d'autres leaders des droits civiques de son époque, Garvey s'opposait fermement à l'idée d'intégration raciale. Il voyait l'intégration comme une solution insuffisante, voire nuisible, aux problèmes auxquels étaient confrontés les Afro-Américains. Pour lui, la coexistence harmonieuse avec ceux qui avaient historiquement opprimé les Noirs était une illusion. De plus, il croyait que l'intégration conduirait à la dissolution de l'identité noire unique et à l'assimilation dans une culture dominante blanche. Ses idées ont conduit à la promotion de la création d'une nation indépendante pour les Afro-Américains. Garvey envisageait une grande migration de retour en Afrique, où les Afro-Américains pourraient établir leur propre nation, libre de l'oppression et de la discrimination. Pour lui, ce n'était que dans un tel contexte que les Noirs pourraient vraiment être libres et égaux. Si cette vision n'a jamais été pleinement réalisée, et bien que de nombreux contemporains et critiques aient trouvé ses idées séparatistes controversées, l'influence de Garvey a laissé une marque indélébile. Sa promotion de la fierté noire et de l'autodétermination a jeté les bases de mouvements futurs et a inspiré des générations d'activistes et de penseurs afro-américains.
Marcus Garvey était un fervent défenseur de la "fierté raciale" et a exhorté les Afro-Américains à retrouver et à célébrer leur héritage africain. Dans une époque où le racisme et la discrimination étaient omniprésents, son message cherchait à contrebalancer la haine de soi et l'infériorité que de nombreux Noirs ressentaient à cause de l'oppression sociétale. En embrassant la beauté, la culture et l'histoire de l'Afrique, Garvey croyait que les Afro-Américains pourraient se libérer mentalement et spirituellement des chaînes de la domination blanche. Contrairement à d'autres leaders des droits civiques de son époque, Garvey s'opposait fermement à l'idée d'intégration raciale. Il voyait l'intégration comme une solution insuffisante, voire nuisible, aux problèmes auxquels étaient confrontés les Afro-Américains. Pour lui, la coexistence harmonieuse avec ceux qui avaient historiquement opprimé les Noirs était une illusion. De plus, il croyait que l'intégration conduirait à la dissolution de l'identité noire unique et à l'assimilation dans une culture dominante blanche. Ses idées ont conduit à la promotion de la création d'une nation indépendante pour les Afro-Américains. Garvey envisageait une grande migration de retour en Afrique, où les Afro-Américains pourraient établir leur propre nation, libre de l'oppression et de la discrimination. Pour lui, ce n'était que dans un tel contexte que les Noirs pourraient vraiment être libres et égaux. Si cette vision n'a jamais été pleinement réalisée, et bien que de nombreux contemporains et critiques aient trouvé ses idées séparatistes controversées, l'influence de Garvey a laissé une marque indélébile. Sa promotion de la fierté noire et de l'autodétermination a jeté les bases de mouvements futurs et a inspiré des générations d'activistes et de penseurs afro-américains.


L'Universal Negro Improvement Association (UNIA) a touché une corde sensible auprès de nombreux Afro-Américains, en particulier dans le contexte tumultueux du début du XXe siècle. L'exhortation de Garvey à la fierté raciale, à l'autodétermination et à l'émancipation économique était exactement ce dont de nombreux Noirs avaient besoin pour entendre, face à la discrimination institutionnalisée et à l'animosité raciale ouverte. Le succès de l'UNIA reflète ce besoin. Avec ses entreprises florissantes, telles que la Black Star Line, et son journal influent, le Negro World, l'organisation a offert une vision d'autonomie et de prospérité pour la communauté noire. Pourtant, comme c'est souvent le cas dans les mouvements pour les droits et la justice, il y avait des divergences d'opinions sur la meilleure façon d'atteindre l'émancipation. Marcus Garvey a mis l'accent sur le séparatisme et la création d'une puissante économie noire autonome, tandis que d'autres, comme W.E.B. Du Bois, croyaient fermement en la nécessité de travailler au sein du système existant pour obtenir des droits égaux pour tous, peu importe la couleur de leur peau. Du Bois, en tant que l'un des fondateurs de la NAACP, a prôné l'éducation, l'action politique et l'intégration pour atteindre l'égalité raciale. Il croyait que les Afro-Américains devraient s'éduquer et s'élever à travers le système, en luttant pour des droits égaux et en œuvrant pour abolir la discrimination systémique. Cette divergence d'opinions et de stratégies a conduit à des tensions et des conflits au sein du mouvement des droits des Noirs. Garvey et Du Bois, en particulier, avaient une relation notoirement tendue, avec chacun critiquant l'approche de l'autre. Alors que les deux hommes partageaient l'objectif ultime d'émancipation et d'égalité pour les Afro-Américains, leurs visions du chemin à parcourir étaient fondamentalement différentes.
L'Universal Negro Improvement Association (UNIA) a en effet touché une corde sensible auprès de nombreux Afro-Américains, en particulier dans le contexte tumultueux du début du XXe siècle. L'exhortation de Garvey à la fierté raciale, à l'autodétermination et à l'émancipation économique était exactement ce dont de nombreux Noirs avaient besoin pour entendre, face à la discrimination institutionnalisée et à l'animosité raciale ouverte. Le succès de l'UNIA reflète ce besoin. Avec ses entreprises florissantes, telles que la Black Star Line, et son journal influent, le Negro World, l'organisation a offert une vision d'autonomie et de prospérité pour la communauté noire. Pourtant, comme c'est souvent le cas dans les mouvements pour les droits et la justice, il y avait des divergences d'opinions sur la meilleure façon d'atteindre l'émancipation. Marcus Garvey a mis l'accent sur le séparatisme et la création d'une puissante économie noire autonome, tandis que d'autres, comme W.E.B. Du Bois, croyaient fermement en la nécessité de travailler au sein du système existant pour obtenir des droits égaux pour tous, peu importe la couleur de leur peau. Du Bois, en tant que l'un des fondateurs de la NAACP, a prôné l'éducation, l'action politique et l'intégration pour atteindre l'égalité raciale. Il croyait que les Afro-Américains devraient s'éduquer et s'élever à travers le système, en luttant pour des droits égaux et en œuvrant pour abolir la discrimination systémique. Cette divergence d'opinions et de stratégies a conduit à des tensions et des conflits au sein du mouvement des droits des Noirs. Garvey et Du Bois, en particulier, avaient une relation notoirement tendue, avec chacun critiquant l'approche de l'autre. Alors que les deux hommes partageaient l'objectif ultime d'émancipation et d'égalité pour les Afro-Américains, leurs visions du chemin à parcourir étaient fondamentalement différentes.


Le mouvement dirigé par Marcus Garvey et l'Universal Negro Improvement Association (UNIA) représentait une vision radicalement différente pour l'émancipation des Afro-Américains à cette époque. Alors que Garvey prônait une approche séparatiste, avec une emphase sur le retour en Afrique et la création d'une nation noire forte, d'autres, comme ceux de la NAACP et de la National Urban League, croyaient fermement à l'intégration et à l'achèvement des droits égaux au sein du système existant aux États-Unis. La NAACP, avec ses racines dans la lutte pour mettre fin à la violence raciale et promouvoir l'intégration, a souvent considéré l'approche de Garvey comme contre-productive. La National Urban League, quant à elle, axée sur l'intégration économique et l'amélioration des conditions de vie urbaines pour les Noirs, trouvait également que la vision de Garvey n'était pas alignée sur leurs objectifs. Le gouvernement américain, quant à lui, voyait Garvey et l'UNIA comme une menace potentielle. Ses appels audacieux à l'autodétermination noire, combinés à ses rassemblements massifs et à son influence croissante, ont alarmé les autorités. Le FBI, sous la direction de J. Edgar Hoover, a entrepris de surveiller et de perturber l'UNIA, ce qui a finalement conduit à l'arrestation de Garvey pour des accusations de fraude par correspondance en relation avec la Black Star Line. Après avoir purgé une partie de sa peine, il a été expulsé vers la Jamaïque en 1927. Néanmoins, malgré les oppositions et les revers, l'impact de Garvey et de l'UNIA n'a pas été effacé. Les idéaux du nationalisme noir et de l'autodétermination qu'il a préconisés ont résonné dans les générations futures, en particulier pendant les années 1960 et 1970 avec la montée du mouvement Black Power. La Renaissance de Harlem, avec sa riche tapestry d'art, de littérature et de musique, a également influencé profondément la conscience et la culture afro-américaines, en ancrant un sens profond de fierté et d'identité qui perdure jusqu'à aujourd'hui.
Le mouvement dirigé par Marcus Garvey et l'Universal Negro Improvement Association (UNIA) représentait une vision radicalement différente pour l'émancipation des Afro-Américains à cette époque. Alors que Garvey prônait une approche séparatiste, avec une emphase sur le retour en Afrique et la création d'une nation noire forte, d'autres, comme ceux de la NAACP et de la National Urban League, croyaient fermement à l'intégration et à l'achèvement des droits égaux au sein du système existant aux États-Unis. La NAACP, avec ses racines dans la lutte pour mettre fin à la violence raciale et promouvoir l'intégration, a souvent considéré l'approche de Garvey comme contre-productive. La National Urban League, quant à elle, axée sur l'intégration économique et l'amélioration des conditions de vie urbaines pour les Noirs, trouvait également que la vision de Garvey n'était pas alignée sur leurs objectifs. Le gouvernement américain, quant à lui, voyait Garvey et l'UNIA comme une menace potentielle. Ses appels audacieux à l'autodétermination noire, combinés à ses rassemblements massifs et à son influence croissante, ont alarmé les autorités. Le FBI, sous la direction de J. Edgar Hoover, a entrepris de surveiller et de perturber l'UNIA, ce qui a finalement conduit à l'arrestation de Garvey pour des accusations de fraude par correspondance en relation avec la Black Star Line. Après avoir purgé une partie de sa peine, il a été expulsé vers la Jamaïque en 1927. Néanmoins, malgré les oppositions et les revers, l'impact de Garvey et de l'UNIA n'a pas été effacé. Les idéaux du nationalisme noir et de l'autodétermination qu'il a préconisés ont résonné dans les générations futures, en particulier pendant les années 1960 et 1970 avec la montée du mouvement Black Power. La Renaissance de Harlem, avec sa riche tapestry d'art, de littérature et de musique, a également influencé profondément la conscience et la culture afro-américaines, en ancrant un sens profond de fierté et d'identité qui perdure jusqu'à aujourd'hui.


La Renaissance de Harlem a été une période florissante pour les arts, la culture et l'expression intellectuelle afro-américains, et au cœur de cette renaissance se trouvait le concept du "New Negro". Cette idée incarnait la transformation socio-culturelle des Afro-Américains au début du XXe siècle, où une nouvelle conscience et un nouveau sens de soi étaient en émergence. Contrairement à l'ancienne image du Noir soumis et opprimé, le "New Negro" se levait, éduqué, articulé et déterminé à lutter pour ses droits et à réaffirmer sa place dans la société américaine. Alain Locke, l'une des figures les plus influentes de cette époque, a joué un rôle prépondérant dans la formulation et la diffusion de cette notion. Son anthologie "The New Negro : An Interpretation" était plus qu'une simple collection de travaux; c'était une proclamation audacieuse de la naissance d'une nouvelle identité afro-américaine. Locke a rassemblé des écrivains, des poètes, des artistes et des intellectuels qui, à travers leurs œuvres, ont donné voix à cette transformation. Ces artistes, tels que Langston Hughes avec sa poésie vivante, Zora Neale Hurston avec sa prose captivante et Countee Cullen avec sa poésie lyrique, ont illustré la diversité, la richesse et la complexité de l'expérience noire. Mais cette idée ne se limitait pas seulement à l'art et à la littérature; elle s'étendait également à l'activisme politique. Le "New Negro" était conscient de ses droits civiques et prêt à se battre pour eux. La Renaissance de Harlem était une période d'expression artistique, mais elle était aussi profondément politique, car elle cherchait à remettre en question et à démanteler les stéréotypes raciaux prévalents et à revendiquer une place pour les Afro-Américains dans le panorama culturel et politique américain. Le mouvement "New Negro" a non seulement laissé un héritage artistique indélébile, mais il a également pavé la voie aux mouvements des droits civiques qui allaient suivre, soulignant la puissance de l'art et de la culture dans le combat pour l'égalité et la justice.
La Renaissance de Harlem a été une période florissante pour les arts, la culture et l'expression intellectuelle afro-américains, et au cœur de cette renaissance se trouvait le concept du "New Negro". Cette idée incarnait la transformation socio-culturelle des Afro-Américains au début du XXe siècle, où une nouvelle conscience et un nouveau sens de soi étaient en émergence. Contrairement à l'ancienne image du Noir soumis et opprimé, le "New Negro" se levait, éduqué, articulé et déterminé à lutter pour ses droits et à réaffirmer sa place dans la société américaine. Alain Locke, l'une des figures les plus influentes de cette époque, a joué un rôle prépondérant dans la formulation et la diffusion de cette notion. Son anthologie "The New Negro : An Interpretation" était plus qu'une simple collection de travaux; c'était une proclamation audacieuse de la naissance d'une nouvelle identité afro-américaine. Locke a rassemblé des écrivains, des poètes, des artistes et des intellectuels qui, à travers leurs œuvres, ont donné voix à cette transformation. Ces artistes, tels que Langston Hughes avec sa poésie vivante, Zora Neale Hurston avec sa prose captivante et Countee Cullen avec sa poésie lyrique, ont illustré la diversité, la richesse et la complexité de l'expérience noire. Mais cette idée ne se limitait pas seulement à l'art et à la littérature; elle s'étendait également à l'activisme politique. Le "New Negro" était conscient de ses droits civiques et prêt à se battre pour eux. La Renaissance de Harlem était en effet une période d'expression artistique, mais elle était aussi profondément politique, car elle cherchait à remettre en question et à démanteler les stéréotypes raciaux prévalents et à revendiquer une place pour les Afro-Américains dans le panorama culturel et politique américain. Le mouvement "New Negro" a non seulement laissé un héritage artistique indélébile, mais il a également pavé la voie aux mouvements des droits civiques qui allaient suivre, soulignant la puissance de l'art et de la culture dans le combat pour l'égalité et la justice.


= La réaction protestante et anglo-saxonne =     
= La réaction protestante et anglo-saxonne =     
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== Discrimination et marginalisation des Américains et des immigrés non-WASP ==
== Discrimination et marginalisation des Américains et des immigrés non-WASP ==


La décennie des années 1920 aux États-Unis est souvent rappelée comme une période d'ébullition économique, sociale et culturelle. Cette ère, marquée par un optimisme généralisé, est caractérisée par une croissance économique rapide, l'innovation technologique et une vive transformation culturelle. Le pays a vu l'essor des industries automobiles, du cinéma et de la radio, qui ont largement influencé le mode de vie américain. Sur le plan politique, le Parti républicain, avec ses trois présidents successifs - Harding, Coolidge et Hoover - a dominé la scène nationale. Ces présidents ont mis l'accent sur une forme de gouvernement moins interventionniste, laissant l'économie fonctionner avec une réglementation minimale. Ils ont cru fermement en l'efficacité du marché libre. De plus, pour stimuler la croissance économique domestique et protéger les industries américaines, ces présidents ont adopté des politiques protectionnistes. Les tarifs élevés, tels que le Tarif Fordney-McCumber de 1922, ont été instaurés pour protéger les producteurs américains de la concurrence étrangère. Cela a favorisé les entreprises nationales, mais a également entraîné des tensions commerciales avec d'autres nations. Bien que l'économie américaine prospérait, la situation en Europe était tout à fait différente. Après la Première Guerre mondiale, le continent était en proie à des instabilités économiques, politiques et sociales. Les dettes de guerre, l'inflation galopante, les traités de paix punitifs et les réparations ont exacerbé les difficultés économiques, particulièrement en Allemagne. Ces défis économiques, couplés à des sentiments nationalistes et revanchards, ont conduit à la montée de mouvements politiques radicaux, notamment le fascisme en Italie et le nazisme en Allemagne. Malgré ces troubles en Europe, les présidents américains des années 1920 ont largement adopté une politique isolationniste, choisissant de se concentrer principalement sur les affaires intérieures et évitant de s'engager profondément dans les problèmes européens. Cette approche a finalement été mise à l'épreuve avec l'effondrement économique de 1929, connu sous le nom de Grande Dépression, qui a non seulement secoué les États-Unis mais a également eu des répercussions mondiales, exacerbant encore les problèmes en Europe et menant à une nouvelle période de tumulte global.
//Les années 1920 aux États-Unis ont été une période de prospérité économique, souvent appelée les "années folles". Le Parti républicain a détenu la présidence pendant toute la décennie, avec Warren G. Harding, Calvin Coolidge et Herbert Hoover comme présidents. Ces présidents ont mené une politique de protectionnisme, en appliquant des tarifs douaniers pour protéger les industries nationales de la concurrence étrangère. Cependant, ils ne s'attaquent pas aux problèmes économiques et politiques de l'Europe de l'après-guerre, qui connaît une montée des mouvements politiques dangereux.


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Les années 1920 aux États-Unis, souvent qualifiées d'« années folles », sont synonymes de prospérité économique, d'innovation et de changement social. Sous la houlette des présidents républicains Warren G. Harding, Calvin Coolidge et Herbert Hoover, l'économie américaine a connu une croissance rapide, avec un fort accent mis sur les principes du « libéralisme absolu » ou du laissez-faire. Ces principes étaient basés sur la conviction que les marchés fonctionnaient le mieux lorsque l'intervention gouvernementale était minimale. L'une des principales manifestations de ce libéralisme économique a été la réduction drastique des impôts, en particulier pour les sociétés et les citoyens les plus riches. Les défenseurs de ces réductions affirmaient qu'elles stimuleraient l'investissement, généreraient la croissance économique et bénéficieraient finalement à tous les segments de la société. Et pendant une grande partie de la décennie, cette prospérité semblait évidente, du moins en surface. Le marché boursier a grimpé, les entreprises ont prospéré, et les innovations technologiques, comme la radio et l'automobile, sont devenues accessibles à des millions d'Américains. Cependant, cette prospérité n'était pas répartie de manière égale. La politique fiscale et le libéralisme économique ont accentué la concentration de la richesse entre les mains d'une minorité. La classe moyenne a certes bénéficié d'un certain niveau de confort, mais les ouvriers, les agriculteurs et en particulier la population afro-américaine ont continué à être confrontés à des défis économiques majeurs. Les inégalités salariales se sont creusées, et de nombreux ouvriers et agriculteurs ont lutté pour joindre les deux bouts. Les Afro-Américains, quant à eux, étaient souvent relégués à des emplois mal rémunérés et confrontés à la discrimination institutionnelle, en plus des défis économiques généraux de l'époque. Les années 1920 ont finalement été marquées par un paradoxe : une période d'éclatante prospérité pour certains, mais aussi une période de difficultés persistantes pour d'autres. Ces inégalités économiques, ainsi que les faiblesses structurelles sous-jacentes de l'économie, seraient mises à nu avec l'effondrement du marché boursier en 1929, donnant naissance à la Grande Dépression. Cette catastrophe économique a remis en question les fondements du libéralisme absolu et a conduit à un réexamen fondamental du rôle du gouvernement dans l'économie pendant les années 1930.
Les présidents des années 1920 ont poursuivi des politiques de "libéralisme absolu", également connu sous le nom de laissez-faire, qui mettaient l'accent sur une intervention minimale du gouvernement dans l'économie. Dans le cadre de cette approche, ils ont fortement réduit les impôts des sociétés et des riches, contribuant ainsi à la prospérité économique de la décennie. Cependant, cela a également conduit à une augmentation des inégalités de revenus et à une concentration de la richesse au sein de la classe supérieure. Ces politiques économiques ont également eu des répercussions négatives sur les secteurs agricole et ouvrier, ainsi que sur la population afro-américaine.


Durant les années 1920, l'agriculture américaine a subi des bouleversements majeurs qui ont poussé de nombreux petits agriculteurs à la faillite ou à l'abandon de leurs exploitations. La Première Guerre mondiale avait suscité une demande élevée de produits agricoles, incitant les agriculteurs à augmenter la production et à s'endetter pour acheter des terres et du matériel. Cependant, une fois la guerre terminée, la demande européenne de produits agricoles a diminué, entraînant une surproduction et une chute drastique des prix. La mécanisation a exacerbé ce problème. Alors que les machines telles que les moissonneuses-batteuses et les tracteurs rendaient la production plus efficace, elles nécessitaient également de lourds investissements et endettaient davantage les agriculteurs. De plus, elles ont réduit le besoin de main-d'œuvre, poussant de nombreux travailleurs agricoles hors de l'agriculture. En conséquence, de nombreux petits exploitants, incapables de concurrencer les grandes exploitations mieux équipées et souvent plus diversifiées, se sont retrouvés en faillite ou ont été contraints de vendre leurs terres. Ce phénomène a entraîné une migration massive vers les villes, où les anciens agriculteurs cherchaient du travail dans un environnement industriel en plein essor. Malheureusement, les politiques gouvernementales de l'époque n'ont pas offert de véritable filet de sécurité ou de soutien pour ces agriculteurs en difficulté. Le credo du "libéralisme absolu" prônait une intervention minimale du gouvernement dans l'économie. Les réductions d'impôts et les politiques favorables aux affaires ont principalement bénéficié aux industries urbaines et aux plus riches, laissant de côté de nombreux agriculteurs. Cette négligence vis-à-vis du secteur agricole a eu des répercussions sociales majeures. La pauvreté s'est accentuée dans les régions rurales, avec des taux surpassant ceux des zones urbaines. En outre, la crise agricole a créé une disparité croissante entre les zones rurales et urbaines, un phénomène qui influencera la dynamique économique et politique des États-Unis pendant des décennies.
Au cours des années 1920, le nombre de petits exploitants agricoles aux États-Unis a diminué de façon spectaculaire. On estime que 6 millions d'agriculteurs ont quitté leurs terres pour chercher du travail dans les villes. Cette situation est le résultat d'une combinaison de facteurs, notamment la mécanisation de l'agriculture, la surproduction et la baisse des prix des produits agricoles. Les politiques de "libéralisme absolu" et de réductions d'impôts pour les riches, menées par les présidents républicains de la décennie, n'ont pas abordé ces problèmes et n'ont offert que peu de soutien aux agriculteurs qui se battaient pour gagner leur vie. Cette tendance a accru la pauvreté et les inégalités, en particulier dans les zones rurales, où les taux de pauvreté étaient plus élevés que dans les zones urbaines.


Les années 1920 ont été témoin d'un contraste saisissant entre la prospérité économique des zones urbaines et les difficultés persistantes des régions agricoles. L'introduction de technologies agricoles avancées et la mécanisation ont permis d'augmenter considérablement la production. Mais cette hausse de la productivité a eu un effet pervers : une surproduction massive. Avec une offre abondante de produits agricoles sur le marché, les prix ont chuté drastiquement. Pour les grandes exploitations, ces changements technologiques étaient souvent synonymes de profit, car elles pouvaient répartir leurs coûts fixes sur une plus grande production et diversifier leurs activités. En revanche, pour le petit agriculteur, souvent spécialisé et moins enclin à investir dans la nouvelle technologie ou incapable de le faire, la baisse des prix signifiait des marges réduites ou inexistantes. Les dettes se sont accumulées, et sans le soutien adéquat de politiques gouvernementales, de nombreux agriculteurs se sont retrouvés dans l'impossibilité de maintenir leurs exploitations à flot. Le "libéralisme absolu" des années 1920, axé sur une faible intervention gouvernementale dans l'économie et favorisant les intérêts des grandes entreprises et des individus fortunés, a laissé les petits agriculteurs à leur sort. Plutôt que d'apporter un soutien concret ou de chercher des solutions à la crise agricole, l'administration a mis l'accent sur des politiques qui ont exacerbé les inégalités existantes. De nombreux agriculteurs, incapables de maintenir leur mode de vie à la campagne, ont été contraints de chercher de nouvelles opportunités dans les zones urbaines, aggravant ainsi le déclin des zones rurales. Cette migration a non seulement déplacé des populations, mais elle a aussi renforcé l'écart culturel, économique et politique entre les zones urbaines et rurales, écart qui persiste à bien des égards jusqu'à aujourd'hui. La détresse des agriculteurs pendant cette décennie est un témoignage poignant de la manière dont des avancées technologiques et des politiques économiques mal orientées peuvent avoir des conséquences inattendues et souvent dévastatrices pour certaines parties de la société.
La surproduction est un facteur important du déclin des petits agriculteurs au cours des années 1920. L'essor de la mécanisation et des nouvelles technologies a permis d'accroître la productivité de l'agriculture, ce qui a entraîné un surplus de produits agricoles et une chute des prix. Il est donc difficile pour les petits agriculteurs de concurrencer les exploitations plus grandes et plus efficaces, et beaucoup d'entre eux ne parviennent pas à faire de bénéfices. De plus, l'accent mis par le gouvernement sur la promotion de la croissance économique et de la prospérité par le biais du "libéralisme absolu" et des réductions d'impôts pour les riches, plutôt que de s'attaquer aux problèmes des petits agriculteurs, a rendu leur survie encore plus difficile. Cette surproduction de produits agricoles et la chute des prix ont entraîné le déplacement de millions de petits agriculteurs. Elle a contribué aux poches de pauvreté et d'inégalité qui se formaient dans le pays, notamment dans les zones rurales.


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Durant les années 1920 aux États-Unis, certains groupes sont devenus les cibles privilégiées de ces mécanismes de bouc émissaire. Les Afro-Américains, les immigrants récents, notamment ceux d'Europe de l'Est ou d'Italie, et les groupes religieux tels que les catholiques et les juifs, ont souvent été injustement blâmés pour les maux sociaux et économiques qui affligeaient le pays. L'un des exemples les plus flagrants de cette période est la résurgence du Ku Klux Klan, qui avait été fondé initialement pendant la période de la Reconstruction après la guerre de Sécession. Dans les années 1920, le Klan connaît un renouveau, se présentant comme le défenseur de la suprématie blanche protestante et de l'Amérique "traditionnelle" contre les forces changeantes de la modernité. Cela a conduit à une montée de la violence raciale et à la persécution des groupes minoritaires. L'adoption des lois sur les quotas d'immigration au cours de cette décennie, qui visaient à limiter l'immigration en provenance de certaines régions du monde jugées "indésirables", est un autre exemple de la manière dont les préjugés ont façonné les politiques nationales. Ces lois reflètent une profonde anxiété à propos de la nature changeante de l'identité américaine à une époque de changements rapides. Le processus de désignation des boucs émissaires ne se limite pas à la recherche de quelqu'un à blâmer, mais il s'inscrit également dans une dynamique plus large de recherche d'une identité et d'une cohésion nationale. Dans des moments de stress économique, social ou politique, le besoin d'unité et de stabilité peut conduire à la marginalisation et à la stigmatisation de ceux qui sont perçus comme différents ou étrangers. Cela sert à renforcer une idée d'appartenance et de solidarité au sein du groupe majoritaire, même si cela se fait au détriment des autres.
Face à ces problèmes qui s'accumulent, la réaction de l'Amérique profonde anglo-saxonne ne se tourne pas vers le gouvernement, les grandes entreprises ou les riches, mais plutôt vers des boucs émissaires faibles et facilement désignables. Cette approche souvent appelée "bouc émissaire" est un moyen de rediriger le blâme et la colère de la population vers un certain groupe de personnes perçues comme différentes, plus faibles ou moins chanceuses. Elle permet d'éviter de s'attaquer aux problèmes réels et structurels, ce qui conduit souvent à la discrimination, aux préjugés et aux troubles sociaux. Ce phénomène a été observé tout au long de l'histoire dans différents pays et sociétés. C'est un moyen d'éviter de prendre ses responsabilités et de trouver de véritables solutions.
 
Au cours des années 1920, le Ku Klux Klan (KKK) a connu un regain de popularité. L'organisation, qui s'était formée au lendemain de la guerre civile pour intimider et terroriser les Afro-Américains, avait largement disparu à la fin du XIXe siècle. Toutefois, en 1915, la sortie du film "The Birth of a Nation" a contribué à raviver l'intérêt pour l'organisation. Le film, qui dépeint le Ku Klux Klan comme des défenseurs héroïques du Sud pendant la guerre civile, est largement vu et loué, et contribue à promouvoir un programme raciste et suprématiste. Le film a été utilisé comme outil de recrutement, et le Klan a commencé à se développer rapidement. Dans les années 1920, l'organisation comptait des millions de membres et était active dans de nombreuses régions du pays. Le Klan a utilisé la violence et l'intimidation pour affirmer la domination blanche et s'opposer aux droits civils des Noirs américains, des immigrants et d'autres groupes minoritaires.<ref>The Birth of a Nation de D. W. Griffith, 1915. Movie available here: https://www.youtube.com/watch?v=MQe5ShxM2DI</ref>


Au cours des années 1920, le Ku Klux Klan a subi une transformation majeure par rapport à son incarnation originale de l'après-guerre civile. Alors que le premier Klan était principalement basé dans le Sud et centré sur la suppression des droits civils des Afro-Américains, celui des années 1920 avait une portée beaucoup plus nationale. Il s'est étendu bien au-delà du Sud, établissant une forte présence dans des États comme l'Indiana et l'Illinois. Face à une vague croissante d'immigration en provenance d'Europe de l'Est et d'Italie, ce Klan a développé un sentiment nativiste, se positionnant fermement contre l'immigration. En plus de sa haine traditionnelle envers les Afro-Américains, il a manifesté une hostilité envers les catholiques et les juifs, considérant ces groupes comme une menace pour l'identité protestante et anglo-saxonne de l'Amérique. Sur le plan politique, le Klan a acquis une influence notable. Dans certains États et municipalités, il est devenu un acteur politique incontournable, soutenant ou s'opposant à des candidats en fonction de leur adéquation avec l'idéologie du Klan. Par exemple, son influence a été fortement ressentie lors de la convention du Parti démocrate de 1924. Une autre caractéristique marquante de ce Klan renouvelé était son adoption de rituels formels et de cérémonies. Il organisait régulièrement des parades pour galvaniser ses membres et démontrer publiquement sa puissance. Ces événements étaient des manifestations claires de l'identité du Klan et de sa mission. L'essor du Klan dans les années 1920 était une réponse directe aux tensions culturelles et sociales de cette époque. Beaucoup d'Américains, confrontés aux réalités changeantes de l'urbanisation, de l'industrialisation et de l'immigration, cherchaient des réponses et le Klan leur en offrait une, même si elle était simpliste. Il promettait à ses membres une identité claire et une mission, tout en blâmant les groupes minoritaires pour les maux de la société. Cependant, vers la fin de la décennie, le Klan a commencé à perdre du terrain. Des scandales internes, une opposition croissante et la mobilisation de ses détracteurs ont contribué à son déclin. Bien qu'il n'ait jamais complètement disparu, son influence et son pouvoir se sont considérablement réduits.
En 1925, le Ku Klux Klan revendique 5 millions de membres actifs, ce qui en fait l'une des organisations les plus importantes et les plus puissantes du pays à l'époque. La résurgence du Klan s'accompagne d'une augmentation des incidents violents et racistes, notamment des lynchages, dans tout le pays. Ceux-ci ne se limitaient pas aux seuls États du Sud, mais s'étendaient également à l'Ouest et à certains États du Nord. Ils visaient non seulement les Afro-Américains, mais aussi d'autres groupes minoritaires, notamment les Américains d'origine mexicaine, italienne, juive ou catholique. Cependant, il est vrai que les Afro-Américains ont été touchés de manière disproportionnée par cette violence et ont payé un prix particulièrement terrible. Le Klan et d'autres groupes suprématistes blancs ont ciblé les Afro-Américains par des lynchages, des attentats à la bombe et d'autres formes de violence, d'intimidation et de discrimination. Cette violence ne suscitait souvent que peu ou pas d'intervention de la part des forces de l'ordre et des représentants du gouvernement, ce qui ne faisait qu'exacerber la situation. L'héritage de cette violence et de ce racisme aura un impact durable sur les Afro-Américains et les autres groupes minoritaires, façonnant le paysage social, politique et économique du pays pour les décennies à venir.


En 1925, l'ampleur du Ku Klux Klan atteignait son zénith avec une prétention de 5 millions de membres actifs. Cette réalité faisait du Klan l'une des entités les plus dominantes des États-Unis. Mais avec cette dominance venait une hausse effrayante d'actes violents teintés de racisme. Les lynchages, notamment, se multipliaient, s'étendant bien au-delà des frontières du Sud traditionnel, pour atteindre l'Ouest et certaines régions du Nord. Et contrairement à une idée reçue, ces actes ne visaient pas uniquement les Afro-Américains. D'autres groupes, tels que les Italiens, les Juifs, les Mexicains ou encore les Catholiques, étaient également pris pour cibles. Néanmoins, parmi tous ces groupes, les Afro-Américains étaient les plus affectés. Ils étaient la cible prédominante des lynchages, des attentats à la bombe, et d'autres formes de brutalités perpétrées par le Klan et des groupes similaires. La terreur que ces actes infligeaient à ces communautés était amplifiée par le manque flagrant d'intervention des forces de l'ordre et des élus. Cette passivité, voire complicité, des autorités vis-à-vis de ces actes odieux ne faisait qu'aggraver l'atmosphère de peur et d'intimidation. Cette période sombre de l'histoire américaine a laissé des cicatrices profondes et durables, non seulement parmi les Afro-Américains, mais également parmi d'autres groupes minoritaires. Les répercussions de cette violence raciale ont remodelé le tissu social, politique et économique du pays, des effets qui continuent de se faire ressentir des décennies plus tard.
Les actions du Klan ne rencontrent que peu d'opposition de la part du gouvernement et des forces de l'ordre, ce qui permet au Klan d'agir en toute impunité. L'influence du Klan décline à la fin des années 1920, mais l'héritage de son racisme et de sa violence aura un impact durable sur la société américaine.


Bien que le Ku Klux Klan ait joui d'une immense popularité dans les années 1920, il est alarmant de constater que leurs actes violents et racistes n'ont été que rarement contrecarrés par le gouvernement et les forces de l'ordre. Cette apathie, voire complicité passive, a conféré au Klan une sensation d'impunité, renforçant ainsi leur audace et leur capacité à terroriser des communautés entières. Toutefois, bien que l'influence du Klan ait commencé à s'estomper vers la fin des années 1920, l'ombre de leur présence a continué à hanter l'Amérique bien au-delà de cette décennie. La haine, la violence et le racisme qu'ils ont injectés dans le tissu de la société américaine ont laissé des cicatrices durables. Cet héritage toxique a contribué à façonner les relations interraciales, la politique et la culture du pays pendant de nombreuses années après la chute apparente de leur influence directe. À mesure que la décennie des années 1920 se concluait, le Ku Klux Klan a vu son pouvoir s'éroder. Les divisions internes, souvent accompagnées de luttes pour le pouvoir, ont sapé l'unité du groupe. Cela a été exacerbé par la lumière jetée sur la corruption endémique et d'autres actes répréhensibles commis par ses membres, dévoilés par des scandales retentissants. De tels révélations ont terni la réputation du Klan aux yeux du public, rendant ses efforts de recrutement et de maintien de l'influence d'autant plus difficiles. Par ailleurs, la montée de la conscience publique et l'indignation face aux horreurs perpétrées par le Klan ont joué un rôle crucial dans son déclin. Des figures importantes et des organisations de défense des droits civiques ont bravement dénoncé le Klan, soulignant sa haine et sa bigoterie. Leur travail a contribué à mobiliser l'opinion publique contre le groupe. Bien que le Klan ait connu un déclin marqué au début des années 1930, il serait imprudent de considérer que son impact s'était complètement dissipé. Les idées qu'il a propagées et la violence qu'il a infligée ont laissé des traces profondes dans la société américaine. Ces cicatrices servent de rappel de la capacité de l'extrémisme à s'enraciner et de l'importance de rester vigilant contre la haine.
Alors que les années 1920 touchent à leur fin, le Ku Klux Klan commence à perdre de son pouvoir et de son influence. Cela est dû à un certain nombre de facteurs, notamment des divisions et des conflits internes, ainsi qu'à une série de scandales qui ont révélé la corruption et les activités criminelles au sein de l'organisation. En outre, la sensibilisation et l'opposition croissantes du public aux activités racistes et violentes du Klan, ainsi que les efforts des militants et des organisations de défense des droits civiques, ont contribué à affaiblir le pouvoir et l'influence du Klan. Au début des années 1930, le nombre de membres du Klan avait considérablement diminué et son influence s'était fortement réduite. Cependant, l'héritage de racisme et de violence du Klan continuera à se faire sentir dans la société américaine pendant de nombreuses années.


== Les immigrants ==
== Les immigrants ==


Au cours des années 1920, le paysage sociopolitique des États-Unis était fortement teinté d'un sentiment anti-immigré. Cet état d'esprit était alimenté par une combinaison de préoccupations économiques, de peurs culturelles et de préjugés ethniques. Depuis le début du 20e siècle, une inquiétude croissante se manifestait à l'égard des nouveaux arrivants, en particulier ceux originaires d'Europe du Sud et de l'Est, dont beaucoup étaient juifs ou catholiques. Ces immigrants étaient souvent perçus comme des menaces pour le mode de vie "américain", tant sur le plan culturel qu'économique. Les nativistes, ou ceux qui préconisaient la protection des intérêts des natifs contre ceux des immigrants, craignaient que ces nouveaux arrivants ne s'assimilent pas et ne soient pas loyaux envers leur nouveau pays. La Loi sur l'alphabétisation de 1917 était un exemple flagrant de cette défiance. Elle visait principalement les immigrants "indésirables", c'est-à-dire ceux qui, selon les normes de l'époque, étaient considérés comme moins aptes à s'assimiler à la culture dominante américaine. L'interdiction totale de l'immigration en provenance d'Asie était un autre exemple manifeste de la discrimination raciale et ethnique présente dans les politiques américaines de l'époque. Les tensions culminent parfois dans des actes de violence, comme des manifestations ou des émeutes dirigées contre certaines communautés d'immigrants. Ces éruptions violentes étaient le reflet de la profondeur des sentiments anti-immigrés présents dans certaines parties de la société.
Dans les années 1920, le sentiment anti-immigrés était très répandu aux États-Unis, et les immigrés étaient souvent désignés comme boucs émissaires pour les problèmes économiques et sociaux du pays. Ce sentiment n'a cessé de croître depuis le début du 20e siècle. En 1917, le gouvernement a adopté la loi sur l'alphabétisation, qui imposait un test d'alphabétisation aux immigrants, rendant ainsi plus difficile leur entrée dans le pays. Cette loi était considérée comme un moyen de limiter le nombre d'immigrants, en particulier ceux provenant d'Europe du Sud et de l'Est, qui étaient perçus comme indésirables par de nombreux Américains. La loi interdit également l'immigration en provenance d'Asie. En outre, de nombreuses manifestations et émeutes ont lieu contre les immigrants, en particulier ceux d'Europe du Sud et de l'Est et les immigrants asiatiques. Ce sentiment anti-immigrant continuera à façonner la politique et la société américaines jusqu'au XXe siècle.<ref>The Text of the Act ([http://library.uwb.edu/Static/USimmigration/39%20stat%20874.pdf PDF])</ref><ref>Bromberg, Howard (2015). "[https://web.archive.org/web/20151122000936/http://immigrationtounitedstates.org/588-immigration-act-of-1917.html Immigration Act of 1917]". Immigration to the United States. Archived from the [https://immigrationtounitedstates.org/588-immigration-act-of-1917.html original] on 22 November 2015.</ref><ref>Powell, John (2009). [https://books.google.be/books?id=VNCX6UsdZYkC&pg=PA137&redir_esc=y Encyclopedia of North American Immigration]. New York, New York: Infobase Publishing. ISBN 978-1-4381-1012-7.</ref><ref>Sohi, Seema (2013). "Immigration Act of 1917 and the 'Barred Zone'". In Zhao, Xiaojian; Park, Edward J.W. (eds.). [https://books.google.be/books?id=3AxIAgAAQBAJ&pg=PA534&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false <nowiki>Asian Americans: An Encyclopedia of Social, Cultural, Economic, and Political History [3 volumes]: An Encyclopedia of Social, Cultural, Economic, and Political History</nowiki>]. ABC-CLIO. pp. 534–535. ISBN 978-1-59884-240-1.</ref>


La période des années 1920 aux États-Unis a été marquée par une série de changements sociopolitiques, dont l'un des plus significatifs a été l'adoption de l'Immigration Act de 1924. Cette loi était le reflet des sentiments nativistes dominants de l'époque, une époque où les attitudes xénophobes et le désir de préserver une certaine identité "américaine" étaient courants. L'Immigration Act de 1924, également connue sous le nom de Loi Johnson-Reed, a établi des quotas d'immigration basés sur des données de recensement datant de 1890. L'utilisation de ces données plus anciennes visait intentionnellement à privilégier les immigrants d'Europe du Nord et de l'Ouest tout en réduisant considérablement l'entrée des immigrants d'Europe du Sud et de l'Est. Ces derniers étaient souvent perçus comme étant moins "américains" en termes de religion, de culture et d'éthique de travail, des préjugés clairement raciaux et ethniques. La loi était un exemple manifeste de l'idéologie eugéniste alors populaire, qui soutenait que certaines races ou ethnies étaient génétiquement supérieures à d'autres. Ces idées, bien qu'aujourd'hui largement discréditées, étaient influentes à l'époque et ont contribué à façonner les politiques publiques. Ainsi, les immigrants d'Europe du Nord et de l'Ouest étaient privilégiés, car ils étaient considérés comme plus "compatibles" avec la société américaine dominante, tandis que d'autres étaient limités, voire exclus. Le résultat de cette loi a été une transformation drastique des modèles d'immigration. Alors que les précédentes vagues d'immigration avaient été dominées par des personnes venant d'Europe du Sud et de l'Est, la loi a entraîné un ralentissement considérable de ces flux, modifiant ainsi le visage de la diaspora immigrée aux États-Unis. L'impact de l'Immigration Act de 1924 s'est fait sentir pendant plusieurs décennies, jusqu'à ce que les réformes de l'immigration des années 1960 mettent fin au système de quotas discriminatoire. Ses effets sur la composition ethnique et culturelle des États-Unis, cependant, continuent de résonner dans la société contemporaine.
Dans les années 1920, les États-Unis ont adopté une loi sur les quotas qui limitait le nombre d'immigrants pouvant entrer dans le pays chaque année et établissait des quotas pour différentes nationalités. Cette loi, connue sous le nom d'Immigration Act of 1924, visait à limiter le nombre d'immigrants en provenance d'Europe du Sud et de l'Est et reposait sur l'idée que ces immigrants étaient indésirables et constituaient une menace pour la société américaine. La loi imposait un quota de 2 % du nombre de personnes d'un pays donné qui vivaient déjà aux États-Unis en 1890, ce qui limitait effectivement le nombre d'immigrants d'Europe du Sud et de l'Est tout en maintenant des quotas plus élevés pour les immigrants d'Europe du Nord et de l'Ouest. Cette loi était fondée sur l'idée que certaines races étaient supérieures aux autres. Cela a été utilisé pour établir une hiérarchie des immigrants, ceux d'Europe du Nord et de l'Ouest étant considérés comme supérieurs et plus désirables et ceux d'Europe du Sud et de l'Est étant considérés comme inférieurs et moins désirables. Cette loi allait façonner la société et la politique américaines pour de nombreuses décennies à venir.<ref>Van Nuys, Frank (2002). Americanizing the West: Race, Immigrants, and Citizenship, 1890-1930. Lawrence, Kansas: University Press of Kansas. ISBN 0-7006-1206-8.</ref><ref>Koven, Steven G.; Götzke, Frank (2010). American Immigration Policy: Confronting the Nation's Challenges. New York, New York: Springer Science & Business Media. ISBN 978-0-387-95940-5.</ref>
   
   
Durant les années 1920, alors que les États-Unis traversaient une période de profondes transformations culturelles et économiques, le sentiment anti-immigrant a proliféré, alimenté par diverses inquiétudes sociales et économiques. La Loi sur l'immigration de 1924, avec ses quotas discriminatoires, en est l'une des manifestations les plus notables. Bien que la loi ne s'adressât principalement qu'aux immigrants européens, la méfiance vis-à-vis des immigrants s'étendait au-delà de l'Europe. Les immigrants venant des Amériques, notamment d'Amérique latine, n'étaient pas sujets à ces quotas, mais cela ne signifie pas qu'ils étaient accueillis à bras ouverts. Bon nombre d'entre eux, en particulier les immigrants mexicains, étaient perçus comme des travailleurs temporaires, venant aux États-Unis pour répondre à une demande de main-d'œuvre à faible coût dans des secteurs comme l'agriculture, mais n'étaient pas nécessairement considérés comme des candidats souhaitables à l'intégration à long terme dans la société américaine. La presse a joué un rôle crucial dans la façon dont les immigrants étaient perçus. À une époque où les médias étaient l'une des principales sources d'information, les représentations souvent stéréotypées et négatives des immigrants, qu'ils soient européens, asiatiques ou des Amériques, influençaient l'opinion publique. Ces représentations décrivaient souvent les immigrants comme des personnes refusant de s'assimiler, apportant des maladies, impliquées dans des activités criminelles ou prenant des emplois aux citoyens américains. De telles représentations ont créé un climat d'hostilité et de suspicion. Ces attitudes nativistes n'étaient pas nouvelles pour les États-Unis, mais elles ont pris une ampleur particulière dans le contexte post-Première Guerre mondiale des années 1920, avec une économie changeante, une urbanisation rapide et des bouleversements sociaux. La Loi sur l'immigration de 1924 et le sentiment anti-immigrant qu'elle reflétait étaient, en un sens, une réponse à l'anxiété de l'Amérique face à ces changements rapides et à l'incertitude qu'ils engendraient.
Les quotas établis par la loi sur l'immigration de 1924 ne concernaient pas les immigrants des Amériques, y compris le Canada et l'Amérique latine. Cela s'explique par le fait que la loi était principalement destinée à limiter le nombre d'immigrants en provenance d'Europe du Sud et de l'Est. Les quotas ont été établis sur la base du nombre de personnes originaires de ces pays qui vivaient déjà aux États-Unis en 1890. Cependant, bien que la loi n'ait pas affecté les immigrants des Amériques, il y avait toujours un sentiment anti-immigrant important aux États-Unis pendant les années 1920, et ce sentiment était dirigé non seulement contre les immigrants d'Europe du Sud et de l'Est, mais aussi contre les immigrants d'autres pays et régions, y compris les Amériques. À cette époque, la presse a joué un rôle important dans l'alimentation de ce sentiment anti-immigrant. De nombreux journaux et magazines publient des articles et des éditoriaux qui décrivent les immigrants comme une menace pour la société américaine.


La distinction faite par l'Immigration Act de 1924 entre les immigrants de l'hémisphère oriental et ceux de l'hémisphère occidental reflète les préoccupations géopolitiques et économiques particulières des États-Unis de l'époque. L'absence de quotas pour les pays de l'hémisphère occidental, notamment le Mexique et Porto Rico, peut s'expliquer de plusieurs manières. Premièrement, l'économie des États-Unis, en particulier dans le Sud-Ouest, dépendait fortement de la main-d'œuvre mexicaine, en particulier dans des secteurs tels que l'agriculture. Par conséquent, limiter l'immigration en provenance du Mexique aurait pu avoir des conséquences économiques négatives pour certaines régions et industries. Ensuite, il convient de noter que Porto Rico était un territoire des États-Unis depuis la guerre hispano-américaine de 1898. Ainsi, les Portoricains étaient techniquement des citoyens américains et pouvaient se déplacer librement entre Porto Rico et le continent américain. Cependant, la liberté de ces immigrants de contourner les quotas ne les protégeait pas des réalités difficiles de l'assimilation et de la discrimination. Les immigrants mexicains, par exemple, étaient souvent confinés à des emplois mal rémunérés, vivaient dans des conditions précaires et étaient régulièrement confrontés à des préjugés raciaux. De la même manière, bien que les Portoricains fussent citoyens américains, ils étaient souvent traités comme des étrangers dans leur propre pays, en raison de différences linguistiques et culturelles. Pourtant, malgré ces défis, les immigrants mexicains et portoricains ont joué un rôle essentiel dans la formation de la mosaïque culturelle américaine, apportant avec eux des traditions, des cuisines, de la musique et d'autres éléments culturels qui ont enrichi la société américaine.
Si les quotas établis par l'Immigration Act de 1924 ont effectivement limité le nombre d'immigrants en provenance d'Europe, la loi n'a pas eu le même impact sur les immigrants du Mexique et de Porto Rico. En effet, la loi ne prévoyait pas de quotas pour les pays de l'hémisphère occidental, dont le Mexique et Porto Rico. Par conséquent, de nombreux immigrants mexicains et portoricains ont pu entrer aux États-Unis dans les années 1920 et 1930 sans être confrontés aux mêmes restrictions que les immigrants européens. Même s'ils n'étaient pas soumis aux quotas, ils n'étaient pas à l'abri de la discrimination et du racisme dont étaient victimes les immigrants à cette époque. Malgré cela, de nombreux immigrants mexicains et portoricains sont venus aux États-Unis à cette époque pour chercher de meilleures opportunités économiques.


== La peur du communisme et la "peur rouge" ==
== La peur du communisme et la "peur rouge" ==
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[[Image:Come unto me, ye opprest.jpg|thumb|200px|Illustration de 1919 représentant un « anarchiste européen » s’attaquant à la Statue de la Liberté.]]
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Les "Rouges" sont devenus synonymes d'une menace perçue pour la sécurité nationale et l'ordre social des États-Unis pendant la période post-première guerre mondiale, en particulier pendant ce qui est connu sous le nom de "Red Scare" (Terreur rouge). Les événements internationaux, tels que la révolution bolchevique en Russie, ont renforcé l'anxiété concernant les mouvements radicaux, mais c'est leur manifestation sur le sol américain qui a suscité le plus d'inquiétude. En 1919, une série d'attentats à la bombe a secoué le pays. Des colis piégés ont été envoyés à de nombreux leaders politiques et d'affaires, y compris au procureur général des États-Unis, A. Mitchell Palmer. Ces attentats ont été attribués à des anarchistes et ont contribué à alimenter une atmosphère de peur et de suspicion. Réagissant à cette menace perçue, le procureur général Palmer a orchestré une série de raids pour arrêter et déporter les radicaux présumés, principalement des immigrants. Ces "raids de Palmer" ont été largement critiqués pour leur mépris des droits civils, car des milliers de personnes ont été arrêtées sans mandat et souvent sans preuve de méfait. Cependant, l'urgence du climat de l'époque a permis de telles violations. De plus, la loi sur la sédition de 1918, qui criminalisait la critique du gouvernement ou la promotion de la résistance à la loi, a été utilisée pour poursuivre et condamner de nombreux individus sur la base de leurs croyances politiques. L'association d'idées radicales ou dissidentes avec l'immigration a renforcé le sentiment anti-immigrant. Les immigrants d'Europe de l'Est et du Sud, en particulier, étaient souvent stigmatisés comme étant des agitateurs ou des socialistes, même si la grande majorité d'entre eux venaient aux États-Unis à la recherche d'opportunités économiques et n'avaient aucune affiliation politique radicale. Ces préjugés, alimentés par la peur, ont joué un rôle déterminant dans la mise en place des politiques restrictives en matière d'immigration des années 1920.
En plus des facteurs économiques et sociaux, des considérations politiques ont également joué un rôle dans le sentiment anti-immigrant des années 1920. La peur du communisme, de l'anarchisme et du socialisme, connus collectivement sous le nom de "Rouges", a été un facteur majeur dans l'élaboration de la politique et de la société américaines durant cette période. La révolution bolchevique en Russie en 1917, et la propagation subséquente du communisme en Europe, ont alimenté la crainte de nombreux Américains que le communisme ne prenne également racine aux États-Unis. Cette crainte était particulièrement prononcée chez les conservateurs et les chefs d'entreprise, qui voyaient dans le communisme une menace pour le système capitaliste et pour leurs propres intérêts économiques. Cette crainte des "Rouges" était souvent dirigée contre les immigrants, en particulier ceux d'Europe du Sud et de l'Est, qui étaient considérés comme plus susceptibles d'être favorables aux idées communistes et socialistes. Cette crainte des "rouges" est utilisée pour justifier la restriction de l'immigration et d'autres mesures visant à supprimer les dissidents politiques, comme les raids de Palmer et la loi sur la sédition.


Après la Première Guerre mondiale, les États-Unis ont traversé une période de bouleversements sociaux et économiques. La transition d'une économie de guerre à une économie de paix a créé des tensions sur le marché du travail, et les grèves sont devenues un moyen courant pour les travailleurs de revendiquer de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Ces grèves ont été souvent perçues, non pas comme des revendications légitimes des travailleurs, mais comme des signes d'un possible bouleversement révolutionnaire inspiré par les idées socialistes et communistes. La grève des métallurgistes en 1919 a été l'une des plus importantes grèves industrielles de l'histoire américaine, impliquant près de 365 000 travailleurs. Elle a été suivie de près par une grève générale à Seattle, où des milliers de travailleurs ont déclenché une grève pacifique qui a paralysé la ville pendant plusieurs jours. Bien que cette grève ait été principalement non violente, elle a suscité une peur généralisée parmi les dirigeants de la ville et les propriétaires d'entreprises, qui ont vu dans cette action une éventuelle insurrection communiste. La rhétorique des médias et de nombreux responsables gouvernementaux a lié ces mouvements ouvriers à l'influence des "Rouges". Dans le contexte de la révolution bolchevique en Russie et du renversement violent des gouvernements dans d'autres régions, ces craintes semblaient, pour beaucoup, bien fondées. Les journaux ont souvent présenté les grèves comme le travail de bolcheviks ou d'agitateurs étrangers cherchant à importer la révolution aux États-Unis. Dans ce contexte, des mesures répressives ont été prises. Le Red Scare (la peur du communisme) a mené à des arrestations massives, souvent sans motif valable, et à la déportation de nombreux immigrants accusés de radicalisme. Le procureur général A. Mitchell Palmer a notamment dirigé des raids contre des groupes présumés radicaux, et la loi sur l'espionnage de 1917 et la loi sur la sédition de 1918 ont été utilisées pour réprimer la dissidence. L'opposition aux grèves et le lien établi entre radicalisme et immigration ont joué un rôle dans le renforcement des attitudes anti-immigrées qui ont conduit à des lois restrictives en matière d'immigration, telles que l'Immigration Act de 1924. En bref, la peur des "Rouges" a servi à justifier à la fois la répression de la dissidence intérieure et une approche plus isolationniste de la politique étrangère et de l'immigration.
La peur des "Rouges" s'est considérablement accrue pendant et après la Première Guerre mondiale. La guerre, qui s'est accompagnée d'une vague de grèves et de conflits sociaux aux États-Unis, a alimenté la crainte de nombreux Américains de voir le communisme et le socialisme se répandre dans le pays. Les grèves de 1918 et 1919, dont une grève nationale des métallurgistes et une grève générale à Seattle, ont été particulièrement significatives à cet égard. Les médias ont souvent dépeint les grèves comme étant menées par des agitateurs étrangers, en particulier des bolcheviks. Elles ont été utilisées pour justifier la restriction de l'immigration et d'autres mesures visant à supprimer la dissidence politique.


La période qui a suivi la Première Guerre mondiale et la Révolution russe de 1917 aux États-Unis a été marquée par une intense paranoïa anticommuniste, souvent désignée sous le nom de "Red Scare" ou "la peur rouge". La confluence de troubles sociaux à l'intérieur du pays, comme les grèves massives, et de bouleversements géopolitiques à l'étranger, tels que l'ascension des bolcheviks en Russie, a généré une peur omniprésente du communisme et d'autres formes de radicalisme. Entre 1919 et 1920, le procureur général A. Mitchell Palmer a orchestré une série de raids visant à arrêter et déporter des étrangers soupçonnés de radicalisme. Ces opérations, souvent menées sans mandats appropriés ou preuves tangibles, ciblaient les socialistes, communistes, anarchistes et autres groupes radicaux. Des milliers de personnes ont été arrêtées et un grand nombre ont été déportées. Dans le même temps, des lois sur la sédition et l'espionnage ont été mises en œuvre. Ces lois ont été employées pour inculper des individus pour des discours ou actions jugés séditieux ou anti-américains. Les personnes critiquant le gouvernement ou s'opposant à la conscription pendant la Première Guerre mondiale étaient particulièrement susceptibles d'être prises pour cibles en vertu de ces lois. La méfiance envers les immigrants, renforcée par la peur qu'ils apportent avec eux des idées radicales, a entraîné des appels à des restrictions d'immigration plus strictes. Ces sentiments ont contribué à l'adoption de la loi d'immigration de 1924, qui mettait en place des quotas basés sur la nationalité. Par ailleurs, les mouvements et grèves ouvriers étaient souvent perçus comme étant influencés ou dirigés par des forces radicales. De ce fait, les entreprises, avec l'appui des autorités, ont régulièrement réprimé ces mouvements avec sévérité. Sur le plan culturel, la peur des "Rouges" a imprégné la culture populaire de l'époque. Les médias, du cinéma aux pièces de théâtre en passant par les journaux, véhiculaient fréquemment des représentations stéréotypées des communistes et radicaux comme des menaces à l'identité américaine. Bien que ce premier "Red Scare" se soit atténué au début des années 1920, la méfiance envers le communisme est restée ancrée dans la politique et la culture américaines, resurgissant de manière marquée dans les années 1950 avec le second "Red Scare" et l'ère du maccarthysme.
De nombreux Américains considéraient la révolution bolchevique comme une menace pour le système capitaliste et la démocratie américaine, et ils craignaient que le communisme ne se propage aux États-Unis. Cette crainte a été utilisée pour justifier un large éventail de mesures anticommunistes, notamment la restriction de l'immigration, la suppression de la dissidence politique, ainsi que l'arrestation et la déportation de milliers de personnes soupçonnées d'être des "Rouges" ou des "anarchistes".


La peur rouge, qui a dominé les États-Unis entre 1919 et 1920, peut être considérée comme une réaction profonde et parfois irrationnelle aux événements mondiaux de l'époque. Avec la fin de la Première Guerre mondiale et l'émergence de la révolution bolchevique en Russie, de nombreux Américains ont commencé à craindre que le radicalisme communiste ne s'infiltre dans leur pays. La diffusion rapide des idéologies communistes et socialistes à travers le monde a alimenté ces inquiétudes. Cette peur n'était pas isolée aux cercles gouvernementaux ou à la haute société; elle s'est infiltrée dans la conscience collective, où le "communiste" ou le "socialiste" typique était souvent imaginé comme un étranger perfide, prêt à miner les valeurs et le mode de vie américains. En conséquence, les étrangers, en particulier ceux d'Europe de l'Est et du Sud, ainsi que les dissidents politiques, ont été l'objet de suspicions et de persécutions intenses. Les immigrants qui avaient des liens, même ténus, avec des organisations radicales étaient souvent considérés comme des "ennemis de l'intérieur". Sous la direction du procureur général A. Mitchell Palmer, des milliers de personnes ont été arrêtées lors de ce qui est devenu connu sous le nom de "raids de Palmer". Ces raids visaient à démanteler les groupes radicaux et à déporter ceux qui étaient jugés dangereux pour la sécurité nationale. Souvent menées sans respect des procédures judiciaires appropriées, ces actions ont été critiquées pour leurs violations flagrantes des droits civiques. La peur rouge a également donné lieu à une autocensure considérable de la part des individus et des organisations qui craignaient d'être associés au radicalisme. La liberté d'expression a été sérieusement compromise, les gens hésitant à exprimer des opinions qui pourraient être perçues comme radicales ou non américaines. Avec le temps, bien que la peur rouge ait diminué, ses effets ont perduré. Elle a jeté les bases d'une surveillance gouvernementale accrue et d'une méfiance envers les mouvements radicaux. En outre, elle a laissé une empreinte indélébile sur la manière dont les États-Unis perçoivent les menaces intérieures, un héritage qui s'est manifesté à nouveau pendant le maccarthysme des années 1950 et dans d'autres périodes de tension politique intérieure.
La peur des "Rouges" a été un élément clé de la peur rouge de 1919-1920, qui a donné lieu à une vague de répression et de censure à l'encontre des personnes soupçonnées d'être des "Rouges" ou des "anarchistes". La peur rouge a eu un impact profond sur la société et la politique américaines, façonnant la culture politique et les libertés civiles du pays pour les décennies à venir.


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La période d'après-guerre aux États-Unis, marquée par la montée du communisme en Russie et la propagation de l'idéologie socialiste à travers l'Europe, a engendré une psychose nationale concernant la potentielle "infiltration" de ces idéologies sur le sol américain. Cette anxiété a été amplifiée par les grèves massives, les troubles sociaux et les actions de groupes radicaux, culminant dans la Peur rouge de 1919-1920. Pendant cette période, une combinaison de xénophobie, de peur du changement social et de préoccupations géopolitiques a mené à une répression brutale de ceux qui étaient perçus comme des menaces à la sécurité nationale ou à l'ordre établi. Les immigrés étaient particulièrement vulnérables à cette répression en raison des stéréotypes persistants qui les associaient à des activités radicales et révolutionnaires. Beaucoup d'Américains considéraient les immigrants d'Europe du Sud et de l'Est, qui venaient de régions secouées par des turbulences politiques, comme les principaux vecteurs de la diffusion de ces idéologies "dangereuses". Sous la direction du procureur général A. Mitchell Palmer, des opérations sans précédent ont été menées pour traquer, arrêter et déporter ceux soupçonnés de liens avec des mouvements radicaux. Ces "raids de Palmer" n'étaient pas seulement basés sur des preuves concrètes d'activités subversives, mais souvent sur des soupçons ou des affiliations passées. Les droits fondamentaux, tels que le droit à un procès équitable ou à une représentation légale, étaient souvent ignorés, reflétant la gravité de la paranoïa nationale. L'ironie de cette répression est que la plupart des immigrés étaient venus aux États-Unis en quête d'une vie meilleure, attirés par la promesse de liberté et d'opportunité. Au lieu de cela, beaucoup ont été confrontés à une hostilité ouverte, à la discrimination et à la suspicion. L'hystérie collective de la Peur rouge a non seulement nui à la réputation des États-Unis en tant que terre d'accueil, mais a également mis en lumière les tensions sous-jacentes et les préjudices qui peuvent émerger en période d'incertitude nationale.
La peur du communisme dans les années 1920 a contribué à créer un climat de répression et de violence à l'encontre des immigrants, en particulier ceux originaires d'Europe du Sud et de l'Est. La peur rouge de 1919-1920 a entraîné une vague de déportations massives d'immigrants soupçonnés d'être des "rouges" ou des "anarchistes". Des milliers de personnes ont été arrêtées, détenues et déportées, souvent sans procédure régulière ni preuve de méfait. La plupart des personnes visées étaient des immigrés d'Europe du Sud et de l'Est, considérés comme plus susceptibles d'être favorables aux idées communistes et socialistes.


Au cours des années 1920, les tensions socio-politiques combinées aux préjugés raciaux ont créé une atmosphère volatile aux États-Unis. Alors que la peur des "Rouges" se propageait à travers le pays, elle s'est entrelacée avec la xénophobie et le racisme existants pour former une tempête parfaite d'animosité à l'égard des immigrants et d'autres groupes marginalisés. Il convient de noter que le lynchage, dans sa forme la plus répandue et la plus violente, visait principalement les Afro-Américains dans le Sud. C'était un instrument de terreur brutale, utilisé pour maintenir le système de suprématie blanche et pour punir les Afro-Américains qui, de l'avis des agresseurs, avaient outrepassé leurs limites. Les lynchages étaient des actes publics et théâtraux conçus pour transmettre un message puissant à la communauté noire : la subordination et la soumission étaient exigées sous peine de mort. Cependant, dans le climat paranoïaque des années 1920, la peur du communisme a également été exploitée pour justifier des attaques contre les immigrants, en particulier ceux d'Europe du Sud et de l'Est. Les individus de ces régions, déjà confrontés à une stigmatisation intense en raison de différences culturelles, linguistiques et religieuses, étaient maintenant également perçus comme des sympathisants potentiels du communisme. Bien que les immigrants n'aient pas été la cible principale des lynchages comme l'ont été les Afro-Américains, ils ont été victimes de violences et de crimes haineux, souvent justifiés par une combinaison de préjugés raciaux et de peurs anti-communistes. Dans ce contexte, les immigrés se sont retrouvés pris entre plusieurs fronts. D'un côté, ils étaient considérés avec suspicion pour leur origine ethnique et, de l'autre, ils étaient perçus comme des menaces potentielles pour la sécurité nationale. Ces attitudes ont exacerbé les discriminations et les violences à leur encontre, illustrant comment, dans des moments de crise ou de peur, les préjugés existants peuvent être amplifiés et dirigés contre les groupes les plus vulnérables de la société.
Outre les déportations massives, la peur des "Rouges" a également contribué à créer un climat de violence et de lynchages à l'encontre des immigrants. Le lynchage était une forme de terrorisme racial utilisée pour renforcer la hiérarchie raciale et le contrôle sur les communautés marginalisées, en particulier les Afro-Américains. La peur du communisme était souvent dirigée contre les immigrants, en particulier ceux d'Europe du Sud et de l'Est, qui étaient considérés comme plus susceptibles d'être favorables aux idées communistes et socialistes. Cette crainte a entraîné une augmentation des crimes haineux et des lynchages dirigés contre les immigrants.


Au cours de l'histoire, cette peur du communisme a souvent été utilisée comme un moyen de contrôler et de réprimer une variété de mouvements et d'individus qui remettaient en question le statu quo. Les mouvements syndicalistes, les intellectuels, les artistes, les activistes des droits civiques et bien d'autres groupes et individus qui se sont battus pour des changements sociaux et économiques ont été ciblés. Durant la période de la peur rouge, des accusations de communisme étaient souvent utilisées comme une arme politique pour discréditer et délégitimer des adversaires. Aux États-Unis, par exemple, le Sénateur Joseph McCarthy et d'autres ont mené des "chasses aux sorcières" anti-communistes, cherchant à purger les prétendus communistes du gouvernement, du monde du divertissement, de l'éducation et d'autres secteurs de la société. De nombreux individus ont vu leur carrière détruite et leur vie bouleversée sur la simple accusation d'associations communistes. Le terme "communisme" est devenu un terme péjoratif qui était souvent utilisé pour discréditer n'importe quel mouvement de gauche ou progressiste. Ce qui était souvent perdu dans cette rhétorique, c'était la distinction entre divers mouvements politiques, idéologies et aspirations des personnes ciblées. Cette peur du communisme était également exploitée pour justifier des politiques étrangères interventionnistes. Sous le prétexte de stopper la propagation du communisme, de nombreuses interventions militaires et coups d'État ont été soutenus par des puissances occidentales, souvent aux dépens des aspirations démocratiques des populations locales.
Il est important de noter que cette peur du communisme et la répression qui s'ensuit ne se limitent pas aux immigrants. Elle était dirigée contre tout individu ou groupe perçu comme menaçant l'ordre social, économique et politique dominant.


L'affaire Sacco et Vanzetti est devenue le symbole de l'intolérance et de la xénophobie prévalentes dans les années 1920 aux États-Unis, ainsi que de l'injustice du système judiciaire lorsque des considérations politiques et sociales interfèrent avec la recherche de la vérité. Les deux hommes ont été condamnés à mort en 1921. Malgré les nombreuses demandes de clémence et les protestations qui ont éclaté non seulement aux États-Unis mais aussi dans d'autres parties du monde, ils ont été exécutés en 1927. Leur procès et leur exécution ont été perçus par beaucoup comme le produit d'un mélange toxique d'anarchophobie, de xénophobie et d'anti-italianisme. Un des principaux problèmes de leur procès était que, bien que la preuve de leur implication dans le crime soit discutable, leur affiliation politique connue et leur origine italienne ont joué un rôle central dans la façon dont l'affaire a été traitée par le système judiciaire et perçue par le public. Les avocats de la défense ont soutenu que les preuves présentées contre Sacco et Vanzetti étaient insuffisantes et circonstancielles, et que le témoignage des témoins était peu fiable. Cependant, le climat politique et social de l'époque a grandement influencé l'issue du procès. Au fil des ans, l'affaire Sacco et Vanzetti est restée dans l'esprit du public comme une sombre illustration des dangers d'un système judiciaire influencé par des préjugés et des peurs irrationnelles. Plusieurs enquêtes ultérieures sur l'affaire ont suggéré que les deux hommes étaient probablement innocents des crimes pour lesquels ils avaient été condamnés. En 1977, à l'occasion du 50e anniversaire de leur exécution, le gouverneur du Massachusetts, Michael Dukakis, a déclaré que Sacco et Vanzetti avaient été injustement jugés et condamnés, et il a proclamé un jour de commémoration en leur honneur. La déclaration n'était pas un pardon, mais elle reconnaissait officiellement l'injustice qui avait été commise.
L'affaire Sacco et Vanzetti est un exemple bien connu de la discrimination et de la répression auxquelles les immigrants ont été confrontés pendant la peur rouge des années 1920. Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti étaient deux anarchistes d'origine italienne qui ont été arrêtés en 1920 pour un vol et un meurtre dans le Massachusetts. Le procès et les appels subséquents de Sacco et Vanzetti ont été profondément controversés. Ils ont été largement considérés comme un procès spectacle, l'accusation reposant sur des preuves peu convaincantes et les accusés n'ayant pas eu droit à un procès équitable.


L'affaire a attiré l'attention non seulement des États-Unis, mais aussi de la scène internationale. Les journalistes, les écrivains, les artistes et les intellectuels du monde entier se sont mobilisés pour défendre Sacco et Vanzetti, mettant en lumière les préjugés et les irrégularités qui entouraient le procès. Des manifestations et des rassemblements ont été organisés dans plusieurs grandes villes à travers le monde pour exiger la libération des deux hommes. Les détracteurs de Sacco et Vanzetti ont souvent cherché à discréditer leurs partisans, les accusant d'être manipulés par des forces communistes ou anarchistes. Toutefois, l'absence de preuves solides contre les deux hommes et les nombreuses irrégularités procédurales qui ont marqué leur procès ont alimenté la conviction que leur condamnation était principalement motivée par des considérations politiques et non par des preuves factuelles. Les dernières paroles de Vanzetti, prononcées avant leur exécution, reflètent la conviction des deux hommes qu'ils étaient victimes d'une grave injustice : "Je voudrais que vous sachiez que je suis innocent... Il est vrai que j'ai été condamné pour port d'armes... Mais je n'ai jamais commis un crime dans ma vie." La controverse autour de l'affaire Sacco et Vanzetti ne s'est pas estompée avec leur exécution. Elle continue d'être étudiée et débattue par les historiens et les défenseurs des droits civiques comme un exemple tragique des dangers du préjugé et de la paranoïa dans le système juridique. Elle sert également de rappel des conséquences potentiellement mortelles de la xénophobie et de la suspicion envers les personnes ayant des convictions politiques non conformistes.
Tout au long de leur procès et de leurs appels, Sacco et Vanzetti ont clamé leur innocence et affirmé qu'ils avaient été pris pour cible en raison de leurs convictions politiques et de leur statut d'immigrés. L'affaire est devenue une cause célèbre, les partisans de Sacco et Vanzetti affirmant qu'ils étaient les victimes d'un système juridique partial à l'égard des immigrants et des personnes ayant des opinions politiques radicales. Malgré l'absence de preuves, ils sont reconnus coupables et condamnés à mort en 1927.


L'affaire Sacco et Vanzetti est devenue emblématique des dangers que peuvent représenter la peur, le préjugé et la répression dans un système démocratique. Ces deux hommes, malgré les preuves insuffisantes à leur encontre, ont été victimes d'un climat politique hostile, marqué par la défiance envers les étrangers et une crainte irrationnelle du radicalisme. La rapidité avec laquelle ils ont été jugés coupables et exécutés témoigne de l'influence de ces sentiments dans la société américaine de l'époque. L'attention internationale que l'affaire a suscitée montre à quel point de nombreux observateurs extérieurs étaient préoccupés par le sort des droits de l'homme aux États-Unis à cette époque. Les manifestations, les pétitions et les condamnations venues des quatre coins du globe ont souligné les inquiétudes quant à la justice américaine et son traitement des minorités et des dissidents. Aujourd'hui, l'affaire Sacco et Vanzetti est souvent citée dans les discussions sur les erreurs judiciaires, les droits de l'homme et l'influence des préjugés sur le système juridique. Elle rappelle l'importance de la vigilance face aux dérives autoritaires, surtout en période de crise ou de tension sociale. En outre, elle met en lumière la nécessité pour un système judiciaire de rester impartial et de résister aux pressions politiques ou populaires, surtout lorsqu'il s'agit de questions de vie ou de mort. La leçon fondamentale de l'affaire Sacco et Vanzetti, qui résonne encore aujourd'hui, est la suivante : une société qui sacrifie ses principes fondamentaux par peur ou préjugé compromet les valeurs mêmes qui la définissent.<gallery mode="packed" widths="150px" heights="150px">
L'affaire est devenue un symbole de la discrimination et de la répression dont étaient victimes les immigrés pendant la peur rouge des années 1920 et continue d'être étudiée et débattue jusqu'à aujourd'hui.<gallery mode="packed" widths="150px" heights="150px">
File:sacvan.jpg|Nicola Sacco (droite) et Bartolomeo Vanzetti (gauche)
File:sacvan.jpg|Nicola Sacco (droite) et Bartolomeo Vanzetti (gauche)
File:Sacco.png|Nicola Sacco
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L'affaire Sacco et Vanzetti a clairement touché une corde sensible non seulement aux États-Unis, mais aussi à l'international. L'arrestation, le procès et l'exécution des deux hommes se sont déroulés dans le contexte de la montée du fascisme en Europe, du renouveau du mouvement ouvrier et de l'émergence de mouvements anticolonialistes dans le monde entier. Leur cas a pris une importance symbolique, incarnant la lutte mondiale pour la justice sociale, les droits des travailleurs et les droits de l'homme. Aux États-Unis, les défenseurs des droits civils et les groupes progressistes ont vu dans cette affaire une mise en garde contre les dangers d'un patriotisme aveugle, d'une répression politique et d'une xénophobie rampante. Les protestations et les manifestations de soutien se sont étendues à diverses couches de la société, allant des intellectuels et des artistes aux travailleurs et aux syndicats. Leurs voix se sont élevées pour dénoncer ce qu'ils considéraient comme une grave injustice et une violation flagrante des droits constitutionnels des accusés. À l'international, l'affaire a pris une dimension encore plus grande. Le fait que le Vatican intervienne en faveur de Sacco et Vanzetti montre à quel point leur cause avait touché une corde sensible non seulement parmi les radicaux et les socialistes, mais aussi au sein d'institutions plus conservatrices. Leur cas a été utilisé à la fois comme un exemple des défauts du système américain et comme un symbole de la résistance à l'oppression. Malheureusement, malgré l'énorme pression publique, les institutions judiciaires et politiques du Massachusetts ont refusé de revenir sur les condamnations. L'exécution de Sacco et Vanzetti en 1927 a été un choc pour beaucoup, et leur mort a renforcé leur statut de martyrs aux yeux de nombreux partisans à travers le monde.
L'affaire Sacco et Vanzetti continue de susciter l'attention du public et des protestations, tant aux États-Unis qu'à l'étranger, de nombreuses personnes estimant que les hommes sont innocents et ont été condamnés en raison de leurs convictions politiques et de leur statut d'immigrés. Malgré plusieurs appels et de nouvelles preuves apparues au fil des ans, la Cour suprême du Massachusetts a confirmé leur condamnation en 1926, et le gouverneur de l'État a refusé de leur accorder sa grâce. Le Vatican et diverses organisations politiques de gauche interviennent également en leur faveur, mais en vain.


L'affaire Sacco et Vanzetti est sans doute l'une des affaires judiciaires les plus controversées de l'histoire américaine. Dès le départ, elle a été marquée par des accusations de préjugés et de conduite inappropriée de la part des autorités. La conviction que les deux hommes étaient les victimes d'une grave injustice a été renforcée par le contexte sociopolitique de l'époque, dominé par la peur rouge et une animosité croissante envers les immigrants, en particulier ceux d'origine italienne.
En 1927, Sacco et Vanzetti ont été exécutés sur la chaise électrique, malgré les protestations et les appels à la clémence. L'exécution a suscité une indignation et des protestations généralisées aux États-Unis et dans le monde entier, et de nombreuses personnes ont considéré l'exécution comme une erreur judiciaire. L'affaire fait toujours l'objet de débats et de discussions, de nombreuses personnes estimant que Sacco et Vanzetti étaient innocents et ont été condamnés en raison de leurs convictions politiques et de leur statut d'immigrés.<ref>"[https://www.mydigitalchalkboard.org/portal/default/Resources/Viewer/ResourceViewer?action=2&resid=42906 Sacco and Vanzetti Put to Death Early This Morning]". New York Times. August 23, 1927.</ref><ref>Waxman, Olivia B. “Sacco and Vanzetti Case 90 Years Later: What to Know.” Time, Time, 22 Aug. 2017, time.com/4895701/sacco-vanzetti-90th-anniversary/</ref><ref>Michael A. Musmano (January 1961). [https://books.google.be/books?id=0L78-cCVnDkC&pg=PA29&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false The Sacco-Vanzetti Case: A Miscarriage of Justice]. 47 No. 1. American Bar Association. p. 29,30.</ref><ref>Avrich, Paul (1996). [https://books.google.be/books?id=lm0SCspDOjQC&redir_esc=y Sacco and Vanzetti: The Anarchist Background]. Princeton University Press. pp. 13, 31. ISBN 9780691026046.</ref>


Les partisans de Sacco et Vanzetti ont insisté sur le fait que l'affaire contre eux était principalement basée sur des preuves circonstancielles et que des éléments clés de l'accusation étaient soit inexacts, soit franchement fabriqués. De plus, ils ont souligné que les deux hommes étaient connus pour leurs opinions politiques radicales, ce qui aurait pu les rendre particulièrement vulnérables à une accusation et une condamnation injustes. La manière dont le procès a été mené, avec des témoignages parfois contradictoires et un juge ouvertement biaisé, a renforcé la perception que Sacco et Vanzetti n'avaient pas bénéficié d'un procès équitable. Le juge Webster Thayer, qui a présidé l'affaire, avait une aversion bien connue pour les radicaux politiques et aurait fait des commentaires désobligeants sur les accusés en dehors de la salle d'audience. Les répercussions internationales de cette affaire ont été immenses. De grandes figures littéraires, artistiques et politiques du monde entier, telles qu'Albert Einstein, George Bernard Shaw et H.G. Wells, ont exprimé leur indignation face à l'injustice perçue. Des manifestations ont eu lieu dans des villes du monde entier, de Buenos Aires à Tokyo. Le fait que l'affaire Sacco et Vanzetti continue d'être débattue près d'un siècle plus tard témoigne de sa pertinence durable. Elle sert de rappel puissant des dangers de la xénophobie, de la paranoïa politique et de l'abandon des droits civils fondamentaux en réponse à des peurs sociétales. Pour beaucoup, Sacco et Vanzetti incarnent l'injustice qui peut se produire lorsque la peur et les préjugés supplantent la raison et la justice.
Avant d’être exécuté Venzetti dit :
<blockquote>« non seulement je n’ai jamais commis ce crime, mais je n’ai jamais commis de violences de toute ma vie, mais je suis convaincu en réalité d’être condamné pour des choses dont je suis coupable : radical et italien ; et si je pouvais renaitre après mon exécution je serais de nouveau radical et italien et je referai ce que j’ai fait de ma vie et vous m’exécuteriez une deuxième fois pour ce que j’ai fait<ref>Extrait de ses dernières paroles au juge Webster Thayer, prononcées le 9 avril 1927</ref> ».</blockquote>


//Avant d’être exécuté Venzetti dit au  juge Webster Thaye : « non seulement je n’ai jamais commis ce crime, mais je n’ai jamais commis de violences de toute ma vie, mais je suis convaincu en réalité d’être condamné pour des choses dont je suis coupable : radical et italien ; et si je pouvais renaitre après mon exécution je serais de nouveau radical et italien et je referai ce que j’ai fait de ma vie et vous m’exécuteriez une deuxième fois pour ce que j’ai fait. Extrait de ses dernières paroles, prononcées le 9 avril 1927 ». L'affirmation de Vanzetti met en lumière l'idée dominante que lui et Sacco étaient avant tout jugés pour leur identité ethnique et leurs croyances politiques plutôt que pour les crimes dont ils étaient accusés. Ses paroles poignantes soulignent la profonde conviction de Vanzetti qu'il avait été injustement ciblé en raison de sa nationalité et de ses convictions politiques, plutôt que sur la base de preuves concrètes de sa culpabilité. L'identité d'un individu, qu'il s'agisse de son origine ethnique, de sa religion ou de ses convictions politiques, ne devrait jamais être une raison de persécution ou de condamnation. L'affaire Sacco et Vanzetti rappelle tragiquement ce principe fondamental des droits de l'homme. Les paroles de Vanzetti capturent l'injustice perçue de leur procès et exécution, et continuent de résonner comme un témoignage poignant de la manière dont les préjugés peuvent corrompre le système de justice.
== La Prohibition ==
== La Prohibition ==


[[Image:Raid at elk lake.jpg|thumb|Une descente de police, en 1925, à Elk Lake, dans la province de l’Ontario.]]  
[[Image:Raid at elk lake.jpg|thumb|Une descente de police, en 1925, à Elk Lake, dans la province de l’Ontario.]]  


La prohibition a été inscrite dans la loi avec le 18e amendement à la Constitution américaine en 1919 et est entrée en vigueur en janvier 1920. Elle a été renforcée par la Loi Volstead, qui définissait les types de boissons alcoolisées interdites et les sanctions pour infractions. Toutefois, loin d'éliminer la consommation d'alcool, la prohibition a plutôt entraîné une augmentation de la criminalité organisée. Des réseaux illégaux de production et de distribution d'alcool, connus sous le nom de "speakeasies" et "bootleggers", ont proliféré. Des figures emblématiques du crime organisé, comme Al Capone à Chicago, ont amassé des fortunes en contrôlant la production et la vente d'alcool. De plus, l'alcool produit illégalement pendant la prohibition était souvent dangereux. L'absence de réglementation signifiait que l'alcool de contrebande pouvait être contaminé ou mal fabriqué, conduisant à des empoisonnements et des décès. Au fil du temps, l'opinion publique a commencé à se retourner contre la prohibition. Beaucoup considéraient que l'expérience avait échoué à créer une société sobre et avait plutôt favorisé la corruption et la criminalité. La Grande Dépression a également joué un rôle, car le gouvernement avait besoin de revenus fiscaux et la reprise de l'industrie légale de l'alcool pouvait aider à créer des emplois. En conséquence, en 1933, le 21e amendement a été adopté, abrogeant le 18e amendement et mettant fin à la prohibition. Cela a permis à l'industrie de l'alcool de redevenir légale, mais sous des réglementations strictes. La prohibition est souvent citée comme un exemple d'intervention gouvernementale bien intentionnée mais mal exécutée, ayant des conséquences inattendues et souvent négatives. Elle sert de leçon sur les limites de la législation pour modifier le comportement humain et sur les dangers potentiels de l'introduction de mesures draconiennes sans une évaluation approfondie des conséquences secondaires.
La prohibition a débuté en 1920 et a duré jusqu'en 1933. Il s'agissait d'une interdiction nationale de la production, de l'importation, du transport et de la vente de boissons alcoolisées aux États-Unis. Le mouvement de prohibition de l'alcool avait pris de l'ampleur depuis la fin du 19e siècle, principalement sous l'impulsion de groupes religieux et du mouvement de tempérance, qui estimaient que l'alcool était à l'origine de nombreux problèmes sociaux, notamment la pauvreté, la criminalité et la violence domestique.


L’application de la prohibition s’est avérée être un défi immense. Les autorités fédérales et locales se sont souvent retrouvées dépassées, incapables de gérer l’ampleur du commerce illégal d’alcool. Des distilleries clandestines et des bars secrets, appelés "speakeasies", ont proliféré dans tout le pays, et la corruption au sein de la police et d’autres institutions publiques est devenue monnaie courante, permettant aux trafiquants d'alcool de fonctionner en toute impunité. Des figures notoires du monde criminel, telles qu'Al Capone, sont devenues célèbres pour leur capacité à échapper à la justice et à accumuler des richesses massives grâce à ce commerce illégal. La contrebande, la violence et la corruption liées à la prohibition ont transformé certaines villes, avec Chicago comme exemple éminent, en champs de bataille où les gangs rivaux se disputaient le contrôle du marché lucratif de l’alcool. En conséquence, beaucoup dans la société ont commencé à questionner la pertinence et l’efficacité de la prohibition. Les coûts associés à la tentative d'application de la loi, la montée du crime organisé et la perte de recettes fiscales provenant de l'industrie de l'alcool ont conduit à un réexamen de la politique. L’adoption du 21e amendement en 1933, qui a abrogé le 18e amendement, a marqué la fin officielle de la prohibition. Cette période a laissé un héritage durable, révélant les difficultés associées à la tentative d'interdire des substances populaires et soulignant les effets secondaires imprévus d’une politique publique mal conçue et mal mise en œuvre. Elle a également mis en lumière les dangers du crime organisé et de la corruption institutionnelle, des problèmes qui continueraient à hanter les États-Unis longtemps après la fin de la prohibition.
La prohibition a été adoptée en 1919 avec la ratification du 18e amendement à la Constitution des États-Unis, qui interdisait la fabrication, la vente ou le transport de boissons enivrantes à des fins de consommation. Cependant, la loi a été largement ignorée et bafouée, et le marché noir de l'alcool a rapidement émergé, les groupes du crime organisé prenant le contrôle du commerce illégal.


La prohibition aux États-Unis s'est révélée être une expérience coûteuse pour l'économie du pays. Avec l'interdiction de la fabrication et de la vente d'alcool, non seulement des brasseries, distilleries et bars ont été fermés, mais tous les secteurs connexes, comme l'agriculture, le transport et la publicité, ont également été durement touchés. Des milliers d'emplois ont été perdus dans ces secteurs, exacerbant les défis économiques de l'époque. En outre, l’État a été privé d’une source substantielle de revenus fiscaux. Avant la prohibition, l’alcool était lourdement taxé et représentait une source fiable de revenus pour le gouvernement. Avec l'interdiction, ces fonds se sont évaporés, laissant un trou dans le budget national et les budgets des États. La prohibition a également donné naissance à un marché noir florissant. La demande d'alcool est restée élevée malgré l'interdiction, et le crime organisé a rapidement pris le relais pour fournir l'offre. Des figures tristement célèbres telles qu'Al Capone ont émergé, et leurs empires criminels ont été construits sur la contrebande, la fabrication et la vente illégales d'alcool. Cela a également conduit à une corruption généralisée des forces de l'ordre et des fonctionnaires. Beaucoup étaient prêts à fermer les yeux sur les activités illégales en échange de pots-de-vin, sapant ainsi la confiance du public dans les institutions. En conséquence, alors que la prohibition était initialement motivée par le désir d'améliorer la moralité et la santé publiques, ses effets secondaires imprévus ont créé un ensemble distinct de problèmes sociaux et économiques. Le crime organisé, la corruption et les difficultés économiques qui en ont résulté ont finalement conduit à son abrogation en 1933 avec l’adoption du 21e amendement, marquant ainsi la fin d’une des périodes les plus tumultueuses de l’histoire américaine.
La prohibition a également eu un impact négatif sur l'économie, car de nombreuses entreprises qui dépendaient de la production et de la vente d'alcool ont été contraintes de fermer, et le gouvernement a perdu d'importantes recettes fiscales. En outre, elle a entraîné une augmentation de la criminalité et de la corruption, car le marché noir de l'alcool a alimenté la montée du crime organisé.


La prohibition est souvent citée comme une période d'expérimentation sociale qui a mal tourné. En théorie, elle visait à améliorer la moralité et la santé de la nation. Cependant, en pratique, elle a créé un environnement où le crime, la corruption, et l’illégalité ont prospéré. Ce n’était pas seulement un échec au niveau de l’application de la loi, mais elle a également eu un impact négatif sur l'économie américaine et la société dans son ensemble. L'abrogation de la prohibition en 1933 avec la ratification du 21e amendement était un aveu d'échec. Elle reflétait la reconnaissance du fait que la prohibition n'avait pas seulement échoué à éradiquer l'alcoolisme et ses problèmes associés, mais avait en réalité aggravé beaucoup d’autres problèmes sociaux. Le crime organisé était devenu plus puissant que jamais, la corruption était endémique, et l'économie avait souffert en raison de la perte d'emplois et de revenus fiscaux. La fin de la prohibition a marqué un changement significatif dans la politique américaine et la politique sociale. Elle a symbolisé la fin d'une ère d'expérimentation morale et a inauguré une période plus pragmatique et réaliste dans la politique nationale. Les leçons apprises de la prohibition continuent de résonner dans les débats modernes sur la politique des drogues et d'autres questions sociales. Cet épisode historique a également offert des enseignements précieux sur les limites de l'intervention gouvernementale dans la vie personnelle des gens et sur les conséquences inattendues qui peuvent survenir lorsque l'on tente d'imposer des normes morales par la loi. Les années de prohibition ont laissé une empreinte indélébile sur la mémoire culturelle américaine, rappelant les complexités et les défis inhérents à l'équilibre entre liberté individuelle, moralité publique et bien-être social.
Finalement, la prohibition a été considérée comme un échec et a été abrogée en 1933 avec la ratification du 21e amendement à la Constitution américaine, qui a abrogé le 18e amendement.


Le chemin vers la prohibition a été long et complexe. Le mouvement pour interdire l'alcool n'a pas surgi du jour au lendemain. Il a été le résultat d'années d'efforts concertés de la part de divers groupes, notamment les organisations de tempérance et les groupes religieux, qui ont tous uni leurs forces pour rendre l'alcool illégal au niveau national. Ils étaient motivés par une combinaison de préoccupations morales, sanitaires et sociales. Beaucoup croyaient sincèrement que l'alcool était à la racine de nombreux problèmes de société, des violences familiales à la pauvreté. Quand la prohibition a été instaurée, elle était saluée par ses partisans comme une victoire majeure. Ils pensaient qu'elle mènerait à une société plus saine, plus morale et plus productive. Toutefois, il est rapidement devenu évident que la réalité était loin de ces idéales aspirations. Au lieu d'éliminer les problèmes associés à la consommation d'alcool, la prohibition a engendré un ensemble distinct de difficultés. La demande d'alcool est restée forte, et un marché noir florissant, dominé par des organisations criminelles, a surgi pour répondre à cette demande. La prohibition a mis en lumière un certain nombre de problèmes fondamentaux. Elle a illustré les difficultés liées à l'application d'une loi qui n'était pas largement soutenue par le public. De nombreux citoyens ordinaires continuaient de boire de l'alcool, tandis que les forces de l'ordre et les tribunaux étaient souvent réticents à appliquer les lois sur la prohibition, soit en raison de leur propre désaccord avec la loi, soit en raison de la corruption. Aussi, la prohibition a souligné les limites des efforts pour imposer la moralité par la loi. Elle a démontré que, bien que la législation puisse modifier et encadrer le comportement dans une certaine mesure, elle ne peut pas changer facilement les attitudes et les croyances profondément enracinées. Ce fait a été illustré de manière frappante par la façon dont la prohibition a été largement contournée et ignorée, non seulement par ceux qui étaient directement impliqués dans le commerce illégal de l'alcool, mais aussi par des citoyens ordinaires. En 1933, avec la ratification du 21e amendement, la prohibition a été officiellement abrogée. Ce moment marquait une admission tacite de l'échec de l'expérience de la prohibition. Elle n'avait pas réussi à créer une nation sobre et avait, en fait, exacerbé de nombreux problèmes qu'elle visait à résoudre. Les années de prohibition ont laissé une marque profonde sur la société américaine, influençant non seulement les attitudes envers l'alcool et sa régulation, mais aussi le discours plus large sur la liberté individuelle, les droits civils et le rôle de l'État dans la régulation de la moralité privée.
Le mouvement visant à interdire l'alcool avait pris de l'ampleur aux États-Unis depuis plusieurs décennies avant l'adoption du 18e amendement en 1919. À partir de 1903, les États ont commencé à adopter des lois interdisant la consommation d'alcool, et en 1918, 32 États avaient adopté de telles lois. Ces lois au niveau des États, ainsi que les efforts du mouvement de tempérance et des groupes religieux, ont contribué à renforcer le soutien en faveur d'une interdiction de l'alcool à l'échelle nationale. Le 18e amendement, ratifié en 1919, rendait illégale la fabrication, la vente ou le transport de boissons enivrantes aux États-Unis et dans ses territoires et est entré en vigueur en 1920. C'est ainsi qu'a débuté l'ère de la prohibition aux États-Unis, qui a duré jusqu'en 1933, année de la ratification du 21e amendement, qui a abrogé le 18e amendement.<ref>Kyvig, David E. [https://books.google.fr/books/about/Law_alcohol_and_order.html?id=yGXBAAAAIAAJ&redir_esc=y Law, Alcohol, and Order: Perspectives on National Prohibition] Greenwood Press, 1985.</ref><ref>Behr, Edward. (1996). Prohibition: Thirteen Years That Changed America. New York: Arcade Publishing. ISBN 1-55970-356-3.</ref><ref>Burns, Eric. (2003). The Spirits of America: A Social History of Alcohol. Philadelphia: Temple University Press. ISBN 1-59213-214-6.</ref><ref>Kobler, John. (1973). Ardent Spirits: The Rise and Fall of Prohibition. New York: G. P. Putnam's Sons. ISBN 0-399-11209-X.</ref><ref>McGirr, Lisa. (2015). The War on Alcohol: Prohibition and the Rise of the American State. New York: W. W. Norton. ISBN 0-393-06695-9.</ref><ref>Okrent, Daniel. (2010). Last Call: The Rise and Fall of Prohibition. New York: Scribner. ISBN 0-7432-7702-3. OCLC 419812305</ref>


La prohibition aux États-Unis a ouvert la voie à une ère marquée par la défiance et le défi de la loi, donnant naissance à un climat où la clandestinité et la corruption prospéraient. Dans cet environnement chaotique, la contrebande et les bars clandestins, ou "speakeasies", ont pris racine, transformant des villes entières en terrains fertiles pour des activités illicites. Chicago, par exemple, est devenue le théâtre de l'ascension rapide de figures criminelles, avec Al Capone en tête. Sa domination sur le commerce illégal de l'alcool, facilitée par la corruption endémique et l'intimidation violente, est devenue emblématique des échecs inhérents de la prohibition. Ce chapitre sombre de l'histoire américaine est marqué par une ironie cruelle. Une loi conçue pour promouvoir la moralité et la vertu a directement alimenté l'essor de la criminalité organisée, ancrant des personnages comme Capone dans la culture populaire. Les agents de la force publique, dont la tâche était de maintenir l'ordre et la loi, étaient souvent complices, soit par corruption, soit par impuissance, dans l'industrie clandestine de l'alcool qui s'épanouissait sous leurs yeux. À travers ce prisme, la prohibition révèle les dangers inhérents à la criminalisation de substances largement désirées. Elle illustre la manière dont des politiques bien intentionnées peuvent se retourner de manière spectaculaire, engendrant des conséquences non désirées et exacerbant les problèmes qu'elles cherchent à résoudre. En criminalisant l'alcool, la prohibition a non seulement échoué à éradiquer la consommation d'alcool, mais elle a également rendu cette consommation dangereuse, incontrôlée et lucrative pour le monde criminel. L'abrogation de la prohibition en 1933 par le 21e amendement a marqué la fin d'une ère tumultueuse, mais les leçons tirées résonnent encore aujourd'hui. Les décennies de prohibition ont laissé une cicatrice indélébile sur le paysage culturel et politique américain, un rappel vibrant des limites de la législation morale et des dangers inhérents à la suppression des libertés individuelles. En fin de compte, la prohibition a servi de catalyseur, incitant la société à reconsidérer la complexe intersection entre moralité, liberté et loi, un débat qui continue de façonner le discours public contemporain.
La prohibition a entraîné une augmentation significative des activités illégales telles que la contrebande, le trafic d'alcool et les bars clandestins. Elle a également entraîné l'essor du crime organisé, les organisations criminelles ayant pris le contrôle du commerce illégal de l'alcool. L'un des personnages les plus tristement célèbres de cette période est Al Capone, un gangster notoire qui contrôlait une grande partie du commerce illégal d'alcool à Chicago dans les années 1920. La prohibition a également conduit à une corruption généralisée du gouvernement, car les responsables de l'application de la loi et les politiciens étaient soudoyés ou menacés pour détourner le regard des activités illégales liées à l'alcool. L'application de la prohibition était également difficile, car elle nécessitait de nombreux agents et ressources, et il était difficile de poursuivre les contrevenants. En fin de compte, les conséquences négatives de la prohibition, notamment la montée du crime organisé et la corruption du gouvernement, ont contribué à son abrogation en 1933 avec la ratification du 21e amendement.<ref>
Kobler, John. [https://books.google.fr/books?id=rk1ZtOnz8SgC&dq=Capone%3A+The+Life+and+Times+of+Al+Capone&focus=searchwithinvolume&q= Capone: The Life and Times of Al Capone]. New York: Da Capo Press, 2003. ISBN 0-306-81285-1</ref><ref>Deirdre Bair. [https://books.google.fr/books?id=WXJ_CwAAQBAJ&printsec=frontcover&dq=Capone:+The+Life+and+Times+of+Al+Capone&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwiBj8fyibDmAhVQzoUKHefPB7oQ6AEINzAC#v=onepage&q=Capone%3A%20The%20Life%20and%20Times%20of%20Al%20Capone&f=false Al Capone: His Life, Legacy, and Legend]. Knopf Doubleday Publishing Group, Oct 25, 2016 </ref>


== Le fondamentalisme chrétien ==
== Le fondamentalisme chrétien ==
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[[Fichier:Grant DeVolson Wood - American Gothic.jpg|thumb|200px|Grant Wood, ''American Gothic'' (1930), Art Institute of Chicago. Une représentation symbolique de l’Amérique « puritaine »]]
[[Fichier:Grant DeVolson Wood - American Gothic.jpg|thumb|200px|Grant Wood, ''American Gothic'' (1930), Art Institute of Chicago. Une représentation symbolique de l’Amérique « puritaine »]]


Durant les années 1920, le fondamentalisme chrétien aux États-Unis s'est dressé en tant que puissante force de réaction, un pilier contre l’avancée rapide des idées modernes et progressistes. C’était une époque où les valeurs traditionnelles étaient sous le feu des progrès scientifiques et culturels. La croyance inébranlable en une interprétation littérale de la Bible se heurtait à une ère d’illumination scientifique et intellectuelle. Dans ce maelström culturel, le procès du singe de Scopes se dresse comme un monument, illustrant le combat entre les tenants du créationnisme biblique et les partisans de l’évolution de Darwin. John Scopes, un enseignant qui a osé plonger dans les eaux tumultueuses de l'évolution dans une salle de classe publique, a été la cible d’une vindicte publique et juridique. Cela n'était pas seulement une attaque contre un homme, mais symbolisait un assaut contre l'avènement d'une ère nouvelle, une ère où la science, la logique et la raison menaçaient de démanteler des siècles de dogmes religieux établis. La salle d’audience où Scopes a été jugé était plus qu’un lieu de procès ; c'était l'arène où deux Amériques se sont affrontées. D'une part, les fondamentalistes, fermes dans leur foi et déterminés à préserver un mode de vie façonné par la stricte adhérence aux Écritures. De l'autre, ceux qui regardaient vers l'horizon d’un avenir éclairé par la science, un monde où les vérités n’étaient pas dictées par les dogmes mais découvertes à travers l’enquête, l’expérimentation et la réflexion. Bien que Scopes ait été reconnu coupable, et la stricte lettre de la loi du Tennessee confirmée, le procès a été un catalyseur pour un changement de marée culturel. Les fondamentalistes, bien qu'ils aient remporté la bataille juridique, ont commencé à perdre la guerre culturelle. La fracture révélée au grand jour durant ce procès résonne jusqu’à aujourd’hui, préfigurant les batailles contemporaines entre la science et la religion, la foi et la raison. Ainsi, les années 1920, bien qu'éloignées dans le temps, offrent un miroir dans lequel la société contemporaine peut se voir reflétée. Les questions soulevées et les batailles menées pendant cette décennie turbulente se perpétuent, se transformant et se réinventant dans le contexte de chaque nouvelle génération. L'histoire de Scopes, et par extension, le défi du fondamentalisme chrétien de cette époque, reste un chapitre vibrant, pertinent et édifiant de l'histoire américaine.
Le fondamentalisme chrétien a également joué un rôle dans les réactions de l'Amérique anglo-saxonne au cours des années 1920. Les fondamentalistes chrétiens croyaient en une interprétation littérale de la Bible et rejetaient les idées scientifiques modernes telles que l'évolution. Ils se considéraient comme les gardiens des valeurs traditionnelles et de la morale et critiquaient souvent la laïcité, l'athéisme et les autres groupes religieux. L'exemple le plus célèbre est le procès du singe de Scopes en 1925, au cours duquel un professeur de biologie, John Scopes, a été jugé pour avoir violé une loi du Tennessee qui interdisait l'enseignement de l'évolution dans les écoles publiques. Le procès, qui a attiré l'attention des médias, a opposé les fondamentalistes chrétiens aux laïcs et aux scientifiques. Bien que Scopes ait finalement été reconnu coupable et condamné à une amende de 100 dollars, le procès a attiré l'attention sur la question de l'évolution et du rôle de la religion dans l'éducation, et a contribué à susciter un débat culturel plus large sur la relation entre la science et la religion en Amérique.<ref>Supreme Court of Tennessee [http://www.law.umkc.edu/faculty/projects/ftrials/scopes/statcase.htm John Thomas Scopes v. The State]</ref><ref>"[https://www.tn.gov/tsla/exhibits/scopes/index.htm A Monkey on Tennessee's Back: The Scopes Trial in Dayton]". Tennessee State Library and Archives.</ref><ref>[http://www.law.umkc.edu/faculty/projects/ftrials/scopes/evolut.htm An introduction to the John Scopes (Monkey) Trial] by Douglas Linder. UMKC Law.</ref>


Les Témoins de Jéhovah, nés des cendres du mouvement de l'Étudiant de la Bible à la fin du XIXe siècle, se sont érigés en une voix distinctive et parfois controversée sur la scène religieuse américaine. Les prédications, vibrantes d’une ferveur ardente et d’une passion pour l'évangélisation, résonnaient dans les coins reculés des villes et des villages américains. Leur méthode d’évangélisation, un témoignage de porte à porte, bien que non conventionnelle, trouvait un écho dans les cœurs de ceux qui cherchaient une spiritualité différente et directe. Cependant, cette approche directe et sans équivoque du prosélytisme n'était pas sans conséquences. Ils se heurtaient souvent à la résistance, voire à l'hostilité, des institutions gouvernementales et des églises établies. Leur interprétation littérale de la Bible, leur réticence à participer aux affaires civiques, notamment le service militaire, et leur dédain pour les célébrations païennes, y compris les anniversaires et Noël, les ont rendus étrangers dans leur propre pays. Néanmoins, il y avait quelque chose dans la simplicité de leur foi, leur endurance face à la persécution, qui attirait l'attention de ceux qui vivaient en marge. Dans les recoins ruraux des États-Unis, où les traditions religieuses étaient profondément ancrées mais souvent incontestées, le message des Témoins de Jéhovah trouvait un terrain fertile. Ils offraient une alternative, une voie de foi qui promettait non seulement la liberté religieuse mais aussi une forme de justice sociale - un répit des inégalités et des injustices de la vie quotidienne. La croissance des Témoins de Jéhovah pendant les années 1920 et 1930 peut être attribuée à la convergence de facteurs socio-économiques et religieux. C'était une époque de grandes transformations, de crise économique et de questionnement des normes sociales. Les gens cherchaient des réponses, et pour beaucoup, les Témoins de Jéhovah offraient une réponse claire et inébranlable dans un monde incertain. La solidité de leur foi, la clarté de leur message et leur engagement indéfectible à prêcher, malgré l'opposition, ont façonné l'identité des Témoins de Jéhovah. Chaque persécution était vue non pas comme un obstacle, mais comme une validation de leur foi, un signe que leur message était non seulement urgent mais divinement ordonné. Dans la tapestry complexe et souvent contradictoire de la vie religieuse américaine au début du XXe siècle, les Témoins de Jéhovah se sont taillés une niche distinctive, un héritage qui perdure à ce jour.
Les Témoins de Jéhovah, également connus sous le nom de Watchtower Society, sont apparus comme un mouvement religieux aux États-Unis à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Ils étaient connus pour leur évangélisation agressive et leur prédication de porte à porte, qui les mettaient souvent en porte-à-faux avec le gouvernement et la société dominante. Cependant, ils étaient également très présents dans les zones rurales et les petites villes, de nombreuses personnes étaient attirées par leur message de liberté religieuse et de justice sociale. Malgré les persécutions, les Témoins de Jéhovah ont vu leur nombre augmenter dans les années 1920 et 1930.


= Les années 1920, une décennie de transformation de la société américaine =
= Conclusion : Les années 1920, une décennie de transformation de la société américaine =


L'essor de la deuxième révolution industrielle a marqué une ère de prospérité et de transformation radicale dans la société et l'économie américaines. Le déploiement rapide des technologies émergentes, notamment l'électricité, les communications et les transports, a initié un boom industriel sans précédent. L'expansion des industries manufacturières a ouvert des opportunités d'emploi, alimentant l'ascension économique des classes moyennes et supérieures. Le rêve américain semblait être à portée de main pour une plus grande tranche de la population. Cette prospérité, toutefois, était loin d'être universelle. Alors que les villes se transformaient en métropoles bourdonnantes et que la richesse se concentrant entre les mains des magnats de l’industrie, une large fraction de la population restait à l’écart du cercle doré de la prospérité. Les petits agriculteurs, les travailleurs non qualifiés et les minorités ethniques vivaient une réalité marquée par des inégalités socio-économiques croissantes. L’optimisme économique alimentait une confiance inébranlable dans les forces du marché libre. Le gouvernement, imbibé de l'idéologie du libéralisme économique, s'engageait dans des politiques de non-intervention. Les taxes étaient faibles, les régulations minimales et l'économie était laissée à la merci des forces du marché. Cela a engendré une ère de capitalisme débridé où les entreprises prospéraient et les inégalités s'approfondissaient. La richesse et l'opulence des classes supérieures et moyennes étaient étalées avec ostentation. La consommation est devenue non seulement un mode de vie, mais aussi un symbole de statut. L'accessibilité aux biens de consommation, amplifiée par la production de masse, a créé une culture de consommation où la possession matérielle était équivalente à la réussite sociale. Cependant, cette ère d'opulence et de prospérité n'était pas destinée à durer éternellement. Les fondements mêmes sur lesquels cette prospérité a été construite - un libéralisme économique effréné, une confiance excessive dans les forces du marché et une inégalité socio-économique rampante - étaient instables. Le château de cartes économique, érigé sur des spéculations et un endettement excessif, était vulnérable, préparant le terrain pour le krach boursier de 1929 et la Grande Dépression qui allait secouer les fondations de la société et de l'économie américaines.
La deuxième révolution industrielle, qui reposait sur la technologie et la production de masse, a entraîné une croissance rapide de la production industrielle et de la consommation, en particulier parmi les classes supérieures et moyennes. Cette croissance économique a suscité un grand optimisme et une croyance dans le pouvoir des forces du marché, ce qui s'est traduit par l'engagement du gouvernement en faveur de politiques économiques libérales, telles que des impôts faibles et une intervention minimale du gouvernement dans l'économie.


C'est dans ce contexte contrasté de prospérité économique et de politiques protectionnistes que la vie quotidienne des Américains dans les années 1920 se déroule. La politique protectionniste est à double tranchant. D'une part, elle stimule l'industrie nationale, renforce l'emploi et assure une croissance économique rapide. D'autre part, elle provoque une concentration du pouvoir économique entre les mains de quelques oligopoles, exacerbant les inégalités socio-économiques. L'essor économique propulse le niveau de vie à des sommets inédits pour une majorité d'Américains. La production de masse et la consommation sont les moteurs de cette croissance. Les politiques protectionnistes favorisent les industries nationales, qui, à leur tour, génèrent des emplois et une abondance de biens. La disponibilité accrue de produits abordables élargit l'accès à des biens jusqu'alors considérés comme des luxes. Cela mène à une société où la consommation est une norme et un signe de réussite. Mais ce tableau idyllique de prospérité et d'abondance masque une réalité plus complexe. La protection des industries nationales et la concentration du pouvoir économique érodent la vigueur des petites entreprises. Les oligopoles dominent, éclipsant l'artisan et le petit entrepreneur. La culture des affaires locales et personnalisées s'estompe, laissant la place à une économie de marché impersonnelle et homogénéisée. Le protectionnisme, bien que bénéfique pour la croissance nationale globale, a un coût social. Les communautés qui dépendaient des petites entreprises pour leur vitalité et leur caractère unique voient leur tissu social se transformer. La proximité et la personnalisation qui caractérisaient le commerce et les affaires cèdent la place à l'anonymat des grandes entreprises. Le déclin de l'artisanat et des petits commerces a des répercussions sur l’identité et la cohésion des communautés. La relation directe entre le commerçant et le client, jadis fondée sur la confiance et la familiarité, se perd dans la mécanisation et la standardisation de la production et de la vente. Les centres-villes et les marchés locaux, autrefois animés et diversifiés, se transforment sous la pression des grands magasins et des chaînes nationales.
Toutefois, il convient de noter que cette croissance économique s'est également accompagnée de la montée des politiques protectionnistes, qui ont protégé la production américaine de la concurrence internationale. Cela a conduit à la formation de grands oligopoles détenus par des actionnaires, ce qui a eu un impact significatif sur le niveau de vie de nombreux Américains, car la disponibilité de biens de consommation bon marché les rendait plus abordables pour le citoyen moyen. Le déclin des petites entreprises et de l'artisanat a également eu un impact important sur la société américaine, car il a entraîné une diminution du nombre de petites entreprises et de marchands indépendants, ce qui a eu un impact significatif sur les communautés qu'ils desservaient.


L'inégalité des revenus est un phénomène enraciné et exacerbé durant la période d’effervescence économique des années 1920. Alors que la nation était témoin d'une ascension industrielle et économique fulgurante, les fruits de cette croissance n'étaient pas également partagés parmi la population. Une concentration considérable de la richesse entre les mains de l'élite riche était palpable, creusant un fossé évident entre les classes économiques. L'élite économique, tirant parti des opportunités industrielles et commerciales, a engrangé des profits astronomiques. La croissance boursière, l'expansion industrielle et la prospérité économique générale ont consolidé la richesse et le pouvoir économique des plus aisés. Parallèlement, les classes moyennes et inférieures, bien que bénéficiant de l'augmentation de l'emploi et de la disponibilité des biens de consommation, n'ont pas connu une augmentation proportionnelle de leurs revenus. L’ascension rapide de l'industrie et de la consommation a occulté, pendant un certain temps, le déséquilibre croissant des richesses. Les gains économiques des classes supérieures étaient mis en lumière, offrant une illusion de prospérité universelle. Cependant, le contraste entre l'opulence affichée des riches et les conditions de vie modestes de la majorité de la population devenait de plus en plus apparent. La fracture économique a contribué à instaurer un terrain propice à l'instabilité. Lorsque le marché boursier s'est effondré en 1929, inaugurant la Grande Dépression, l'inégalité des revenus a été projetée au premier plan. Les classes moyennes et inférieures, déjà limitées dans leurs ressources économiques, ont été durement touchées par le choc économique. La vulnérabilité des ménages à faible revenu, conjuguée à l’effondrement des marchés financiers et à la contraction économique, a révélé les failles inhérentes à une prospérité qui n'était pas inclusive. La Grande Dépression n’était pas seulement le produit d’une spéculation effrénée et d’une régulation insuffisante ; elle était aussi le reflet d’une société où la richesse et les opportunités n’étaient pas équitablement distribuées. Ces inégalités structurelles, révélées avec acuité durant la crise économique, ont engendré une réflexion profonde sur la nature du capitalisme et du système économique américain. La nécessité d’un équilibre entre la liberté économique, la régulation et la justice sociale est devenue un thème central dans les débats politiques et économiques des décennies suivantes. Ainsi, la prospérité des années 1920 et l'abîme de la Grande Dépression ont ensemble façonné une ère de réforme et de redéfinition du contrat social et économique américain.
La croissance économique rapide des années 1920 a également entraîné une augmentation significative de l'inégalité des revenus, car les riches ont bénéficié de manière disproportionnée de l'essor de la production industrielle et de la consommation. L'élite riche a bénéficié de gains économiques importants, tandis que la plupart des Américains n'ont vu que peu d'amélioration de leur niveau de vie. Ce fossé grandissant entre les riches et les pauvres a largement contribué à la récession économique qui a débuté en 1929 et à la Grande Dépression qui a suivi.


Le climat économique des années 1920 aux États-Unis était caractérisé par un optimisme exubérant, alimenté en grande partie par une politique de laissez-faire et un faible niveau de réglementation gouvernementale. Cette posture a offert un terrain fertile pour la spéculation effrénée et les investissements risqués. Le marché boursier est devenu le symbole de la prospérité apparente de la nation, avec des actions qui semblaient ne connaître aucune limite dans leur ascension vertigineuse. Le gouvernement, sous l'influence d'une idéologie économique libérale, avait largement retiré sa main du marché. Le protectionnisme, qui visait à protéger les industries nationales de la concurrence étrangère, a également contribué à une atmosphère de faux sentiment de sécurité économique. Les barrières tarifaires élevées et les restrictions sur les importations ont créé un marché intérieur apparemment robuste, mais également isolé et non durable. Sous la surface de cette prospérité, cependant, des fissures significatives ont commencé à apparaître. L'inégalité des revenus était prononcée ; la classe ouvrière, bien que productive, ne bénéficiait pas équitablement des fruits de la croissance économique. Leur pouvoir d'achat stagnait, et leur capacité à consommer ne suivait pas le rythme de la production. Le marché boursier, largement non régulé, est devenu un terrain de jeu pour la spéculation. L'absence d'une surveillance et d'une réglementation adéquates a permis à des pratiques d'investissement risquées et souvent irréfléchies de proliférer. L'argent facile et les gains rapides étaient à l'ordre du jour, alimentant une bulle financière prête à éclater. Lorsque le krach boursier de 1929 a frappé, il n'a pas seulement révélé l'instabilité du marché boursier, mais a également mis en lumière les faiblesses structurelles de l'économie américaine. La spéculation, le crédit facile et l'endettement excessif se sont combinés avec une inégalité des revenus croissante et un manque de réglementation pour créer une tempête parfaite d'instabilité économique. La Grande Dépression qui a suivi a été une manifestation brutale des limites du laissez-faire et du protectionnisme en l'absence d'une réglementation et d'une supervision adéquates. Elle a souligné la nécessité d'un équilibre délicat entre la liberté du marché, la réglementation gouvernementale et la justice sociale, un équilibre qui serait au cœur des débats économiques et politiques pour les décennies à venir.
En outre, l'accent mis par le gouvernement sur les politiques économiques de laissez-faire et le protectionnisme a conduit à un manque de réglementation du marché boursier et des secteurs bancaires, ce qui a permis à la spéculation et aux pratiques risquées de se développer. Cette situation, combinée aux inégalités existantes et à la baisse du pouvoir d'achat de la classe ouvrière, a rendu l'économie plus vulnérable à un krach.


La réponse initiale du gouvernement à la Grande Dépression était limitée et souvent jugée inadéquate pour traiter l'ampleur et la profondeur de la crise économique. Les premières interventions étaient ancrées dans une philosophie de laissez-faire, où l’on croyait fermement que le marché se corrigerait de lui-même et que l’intervention gouvernementale devait être minimisée. L'administration du président Herbert Hoover, qui était en fonction pendant le krach boursier de 1929, a été critiquée pour sa réponse apparemment timide et inefficace à la crise. Bien que Hoover n'ait pas complètement ignoré la dépression, ses efforts pour la combattre ont souvent été indirects et insuffisants. Le président croyait en la responsabilité individuelle et se méfiait de l'intervention directe du gouvernement dans l'économie. Cependant, l’aggravation rapide de la crise économique, caractérisée par des taux de chômage en flèche, une misère omniprésente et un désespoir croissant, a fait monter la pression pour une action plus décisive. L'élection de Franklin D. Roosevelt en 1932 a marqué un tournant majeur dans la manière dont le gouvernement américain abordait la gestion économique et l’intervention en période de crise. Avec le New Deal de Roosevelt, le gouvernement fédéral a pris un rôle actif et direct dans la revitalisation de l'économie. Un ensemble de législations et de programmes ont été mis en place pour fournir un soulagement immédiat à ceux qui souffraient, pour stimuler la reprise économique et pour mettre en œuvre des réformes afin de prévenir une répétition d’une telle crise. Des programmes tels que la Social Security, la Securities and Exchange Commission, et d’autres ont vu le jour pendant cette période, marquant un accroissement significatif de la portée et du rôle du gouvernement fédéral dans l’économie et la société. Néanmoins, malgré ces interventions sans précédent, la reprise complète de l'économie américaine a été progressive et a été stimulée non seulement par les politiques du New Deal mais également par l'augmentation de la production et de l'emploi résultant de la Seconde Guerre mondiale. La guerre a servi de catalyseur pour tirer l'économie hors de la dépression, offrant des emplois et stimulant la production à une échelle massive.
Il convient également de noter que les politiques et les interventions du gouvernement n'ont pas suffi à atténuer les effets du krach et de la Grande Dépression. La réponse du gouvernement a été limitée et le pays s'est retrouvé dans une récession économique de longue durée.


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