Modification de La Constitution des États-Unis et la société du début du XIXème siècle

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''D'après un cours d'Aline Helg''<ref>[https://www.unige.ch/lettres/istge/unites/hco/anciens-collaborateurs/helg/ Aline Helg] - [https://www.unige.ch/ UNIGE]</ref><ref>[https://unige.academia.edu/AlineHelg Aline Helg] - [https://www.academia.edu/ Academia.edu]</ref><ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Aline_Helg Aline Helg] - Wikipedia</ref><ref>[http://www.afrocubaweb.com/helg.htm Aline Helg] - [http://www.afrocubaweb.com/ Afrocubaweb.com]</ref><ref>[https://www.researchgate.net/profile/Aline_Helg Aline Helg] - [https://www.researchgate.net/profile/Aline_Helg Researchgate.net]</ref><ref>[https://www.cairn.info/publications-de-Aline-Helg--670782.htm Aline Helg] - [https://www.cairn.info Cairn.info]</ref><ref>[https://scholar.google.fr/citations?user=h3hUuPgAAAAJ&hl=en&oi=ao Aline Helg] - [https://scholar.google.fr/schhp?hl=en Google Scholar]</ref>
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| cours = [[Les États-Unis et l’Amérique Latine : fin XVIIIème et XXème siècles]]
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| lectures =
*[[Les Amériques à la veille des indépendances (A. Helg)]]
*[[L’indépendance des États-Unis]]
*[[La Constitution des États-Unis et la société du début du XIXème siècle]]
*[[La Révolution haïtienne et son impact dans les Amériques]]
*[[Les indépendances des nations d’Amérique latine]]
*[[L’Amérique latine vers 1850 : sociétés, économies, politiques]]
*[[Les États-Unis du Nord et du Sud vers 1850 : immigration et esclavage]]
*[[La Guerre de Sécession et la Reconstruction aux États-Unis : 1861 - 1877]]
*[[Les États-(ré) Unis : 1877 - 1900]]
*[[Régimes d’Ordre et de Progrès en Amérique latine : 1875 - 1910]]
*[[La Révolution mexicaine : 1910 - 1940]]
*[[La société étasunienne des années 1920]]
*[[La Grande Dépression étasunienne et le New Deal : 1929 - 1940]]
*[[De la politique du Big Stick à celle du Good Neighbor]]
*[[Coups d’État et populismes latino-américains]]
*[[Les États-Unis face à la Deuxième guerre mondiale]]
*[[L’Amérique latine pendant la Deuxième guerre mondiale]]
*[[La société étasunienne de l’Après-guerre : Guerre froide et société d’abondance]]
*[[La Guerre froide en Amérique latine et la Révolution cubaine]]
*[[Le Civil Rights Movement aux États-Unis]]
}}
 
La Constitution des États-Unis, adoptée en 1787, ne sert pas uniquement de fondement au gouvernement fédéral américain, mais s'impose également comme un édifice symbolique qui articule et protège les droits et libertés des citoyens. Cette charte fondamentale a subi 27 amendements depuis son adoption, témoignant de sa capacité à évoluer en fonction des besoins changeants de la société. Dans le cadre de ce cours, nous explorerons les racines, les développements et les tensions entourant cette Constitution, particulièrement jusqu'à la période tumultueuse de la guerre civile qui a sévi de 1861 à 1865.


{{Translations
Mais l'étude de cette époque ne s'arrête pas à la Constitution. Nous plongerons également dans les mutations politiques, religieuses et socioculturelles qui ont culminé avec l'énonciation de la Doctrine Monroe en 1823. Celle-ci, en posant que toute intervention européenne dans le Nouveau Monde serait vue comme une menace, a façonné la politique étrangère américaine pendant des décennies. En s'immergeant dans l'Amérique des années 1800, nous dévoilons les mécanismes profonds qui ont sculpté l'histoire des États-Unis et qui continuent, inéluctablement, d'influencer le visage de la nation à ce jour.{{Translations
| en = The U.S. Constitution and Early 19th Century Society
| en = The U.S. Constitution and Early 19th Century Society
| es = La Constitución de los Estados Unidos y la Sociedad de principios del siglo XIX
| es = La Constitución de los Estados Unidos y la Sociedad de principios del siglo XIX
| it = La Costituzione degli Stati Uniti e la società del primo Ottocento
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| pt = A Constituição dos EUA e a sociedade do início do século XIX
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|[[Les États-Unis et l’Amérique Latine : fin XVIIIème et XXème siècles]]
|[[Les Amériques à la veille des indépendances]] ● [[L’indépendance des États-Unis]] ● [[La Constitution des États-Unis et la société du début du XIXème siècle]] ● [[La Révolution haïtienne et son impact dans les Amériques]] ● [[Les indépendances des nations d’Amérique latine]] ● [[L’Amérique latine vers 1850 : sociétés, économies, politiques]] ● [[Les États-Unis du Nord et du Sud vers 1850 : immigration et esclavage]] ● [[La Guerre de Sécession et la Reconstruction aux États-Unis : 1861 - 1877]] ● [[Les États-(ré) Unis : 1877 - 1900]] ● [[Régimes d’Ordre et de Progrès en Amérique latine : 1875 - 1910]] ● [[La Révolution mexicaine : 1910 - 1940]] ● [[La société étasunienne des années 1920]] ● [[La Grande Dépression étasunienne et le New Deal : 1929 - 1940]] ● [[De la politique du Big Stick à celle du Good Neighbor]] ● [[Coups d’État et populismes latino-américains]] ● [[Les États-Unis face à la Deuxième guerre mondiale]] ● [[L’Amérique latine pendant la Deuxième guerre mondiale]] ● [[La société étasunienne de l’Après-guerre : Guerre froide et société d’abondance]] ● [[La Guerre froide en Amérique latine et la Révolution cubaine]] ● [[Le Civil Rights Movement aux États-Unis]]
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La Constitution des États-Unis, adoptée en 1787, ne sert pas uniquement de fondement au gouvernement fédéral américain, mais s'impose également comme un édifice symbolique qui articule et protège les droits et libertés des citoyens. Cette charte fondamentale a subi 27 amendements depuis son adoption, témoignant de sa capacité à évoluer en fonction des besoins changeants de la société. Dans le cadre de ce cours, nous explorerons les racines, les développements et les tensions entourant cette Constitution, particulièrement jusqu'à la période tumultueuse de la guerre civile qui a sévi de 1861 à 1865.
Mais l'étude de cette époque ne s'arrête pas à la Constitution. Nous plongerons également dans les mutations politiques, religieuses et socioculturelles qui ont culminé avec l'énonciation de la Doctrine Monroe en 1823. Celle-ci, en posant que toute intervention européenne dans le Nouveau Monde serait vue comme une menace, a façonné la politique étrangère américaine pendant des décennies. En s'immergeant dans l'Amérique des années 1800, nous dévoilons les mécanismes profonds qui ont sculpté l'histoire des États-Unis et qui continuent, inéluctablement, d'influencer le visage de la nation à ce jour.


= Les articles de la Confédération et les Constitutions des différents États =
= Les articles de la Confédération et les Constitutions des différents États =
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L'un des débats les plus intenses et controversés de la Convention a été celui du "compromis des trois cinquièmes". Cette disposition stipulait que, pour déterminer la représentation et la fiscalité, un esclave serait compté comme les "trois cinquièmes" d'une personne. Ce compromis a donné aux États esclavagistes une plus grande représentation au Congrès, renforçant ainsi leur pouvoir politique. De plus, la structure du gouvernement lui-même a fait l'objet d'un débat approfondi. Les délégués ont été divisés entre ceux qui soutenaient un gouvernement central fort et ceux qui croyaient en des États forts avec un gouvernement central limité. Le compromis qui en a résulté a établi un système bicaméral pour le législatif (la Chambre des représentants et le Sénat) et a équilibré le pouvoir entre les États plus grands et plus petits. Enfin, la question du suffrage était également au cœur des discussions. À une époque où les critères de propriété étaient couramment utilisés pour déterminer l'éligibilité au vote, la Convention a laissé cette décision aux États individuels. Cette approche a conduit à une variété de politiques de suffrage, avec certains États étendant progressivement le droit de vote à un plus grand nombre de citoyens au fil du temps. La Convention constitutionnelle était donc un mélange complexe d'idéaux, d'intérêts économiques et de pragmatisme. Les hommes qui s'y sont rassemblés étaient loin d'être unanimes, mais ils ont réussi à élaborer un cadre qui a non seulement uni les États, mais a également fourni une base pour la croissance et l'évolution de la nation au cours des siècles suivants.
L'un des débats les plus intenses et controversés de la Convention a été celui du "compromis des trois cinquièmes". Cette disposition stipulait que, pour déterminer la représentation et la fiscalité, un esclave serait compté comme les "trois cinquièmes" d'une personne. Ce compromis a donné aux États esclavagistes une plus grande représentation au Congrès, renforçant ainsi leur pouvoir politique. De plus, la structure du gouvernement lui-même a fait l'objet d'un débat approfondi. Les délégués ont été divisés entre ceux qui soutenaient un gouvernement central fort et ceux qui croyaient en des États forts avec un gouvernement central limité. Le compromis qui en a résulté a établi un système bicaméral pour le législatif (la Chambre des représentants et le Sénat) et a équilibré le pouvoir entre les États plus grands et plus petits. Enfin, la question du suffrage était également au cœur des discussions. À une époque où les critères de propriété étaient couramment utilisés pour déterminer l'éligibilité au vote, la Convention a laissé cette décision aux États individuels. Cette approche a conduit à une variété de politiques de suffrage, avec certains États étendant progressivement le droit de vote à un plus grand nombre de citoyens au fil du temps. La Convention constitutionnelle était donc un mélange complexe d'idéaux, d'intérêts économiques et de pragmatisme. Les hommes qui s'y sont rassemblés étaient loin d'être unanimes, mais ils ont réussi à élaborer un cadre qui a non seulement uni les États, mais a également fourni une base pour la croissance et l'évolution de la nation au cours des siècles suivants.


La Convention constitutionnelle de Philadelphie était le théâtre de débats intenses sur le droit de vote. À l'époque, l'idée que seuls les propriétaires terriens devraient avoir le droit de vote était largement acceptée par beaucoup, car on considérait que ces personnes avaient un enjeu stable et durable dans la société et étaient donc les plus aptes à prendre des décisions éclairées pour le bien de la collectivité. L'arrière-plan de cette croyance est enraciné dans la tradition britannique, où le suffrage était historiquement lié à la possession de terres. Cependant, d'autres délégués ont soutenu que le droit de vote devait être étendu à d'autres citoyens. Ils estimaient que limiter le droit de vote aux propriétaires terriens était en contradiction avec les principes énoncés dans la Déclaration d'indépendance. Si "tous les hommes sont créés égaux" et ont le droit "à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur", alors pourquoi ce principe ne se traduirait-il pas également par un suffrage plus universel? La situation était encore compliquée par la question des esclaves. Bien que la Déclaration d'indépendance parle d'égalité, elle a été rédigée dans une société où l'esclavage était largement pratiqué. Pour beaucoup, il y avait une dissonance cognitive entre les idéaux d'égalité et de liberté et la réalité de l'esclavage. La question de savoir si les esclaves étaient inclus dans l'affirmation que "tous les hommes sont créés égaux" était largement évitée lors de la rédaction de la Constitution, conduisant à des compromis tels que le compromis des trois cinquièmes. En fin de compte, la Convention a laissé la question du suffrage aux États individuels. Cette décision a permis une diversité de politiques à travers la jeune nation. Certains États ont progressivement réduit ou éliminé les exigences de propriété pour voter, élargissant ainsi le corps électoral, tandis que d'autres ont maintenu des restrictions plus strictes pendant des décennies. La tension entre les idéaux d'égalité et de liberté et les réalités sociales et économiques des États-Unis de la fin du XVIIIe siècle a été une source constante de débat et de conflit. Il a fallu des décennies et de nombreux mouvements sociaux pour commencer à combler cet écart entre l'idéal et la réalité.
La Convention constitutionnelle de Philadelphie était en effet le théâtre de débats intenses sur le droit de vote. À l'époque, l'idée que seuls les propriétaires terriens devraient avoir le droit de vote était largement acceptée par beaucoup, car on considérait que ces personnes avaient un enjeu stable et durable dans la société et étaient donc les plus aptes à prendre des décisions éclairées pour le bien de la collectivité. L'arrière-plan de cette croyance est enraciné dans la tradition britannique, où le suffrage était historiquement lié à la possession de terres. Cependant, d'autres délégués ont soutenu que le droit de vote devait être étendu à d'autres citoyens. Ils estimaient que limiter le droit de vote aux propriétaires terriens était en contradiction avec les principes énoncés dans la Déclaration d'indépendance. Si "tous les hommes sont créés égaux" et ont le droit "à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur", alors pourquoi ce principe ne se traduirait-il pas également par un suffrage plus universel? La situation était encore compliquée par la question des esclaves. Bien que la Déclaration d'indépendance parle d'égalité, elle a été rédigée dans une société où l'esclavage était largement pratiqué. Pour beaucoup, il y avait une dissonance cognitive entre les idéaux d'égalité et de liberté et la réalité de l'esclavage. La question de savoir si les esclaves étaient inclus dans l'affirmation que "tous les hommes sont créés égaux" était largement évitée lors de la rédaction de la Constitution, conduisant à des compromis tels que le compromis des trois cinquièmes. En fin de compte, la Convention a laissé la question du suffrage aux États individuels. Cette décision a permis une diversité de politiques à travers la jeune nation. Certains États ont progressivement réduit ou éliminé les exigences de propriété pour voter, élargissant ainsi le corps électoral, tandis que d'autres ont maintenu des restrictions plus strictes pendant des décennies. La tension entre les idéaux d'égalité et de liberté et les réalités sociales et économiques des États-Unis de la fin du XVIIIe siècle a été une source constante de débat et de conflit. Il a fallu des décennies et de nombreux mouvements sociaux pour commencer à combler cet écart entre l'idéal et la réalité.


== Silences, concessions et acquis de la Constitution de 1787 ==
== Silences, concessions et acquis de la Constitution de 1787 ==
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=== La Constitution et la structure du gouvernement fédéral américain ===
=== La Constitution et la structure du gouvernement fédéral américain ===


La Constitution des États-Unis sert de pierre angulaire à la structure du gouvernement fédéral américain, établissant les principes fondamentaux qui guident la nation. Elle opère sur le principe du fédéralisme, une doctrine qui alloue les pouvoirs entre le gouvernement national et les gouvernements des États individuels. Au cœur de cette structure, chaque État a sa propre constitution, servant de cadre à son propre gouvernement et lui permettant de légiférer sur une variété de sujets spécifiques à ses besoins et préférences. Par exemple, bien que la Constitution fédérale énonce les droits fondamentaux des citoyens, c'est aux États individuels qu'il revient souvent de préciser et d'élaborer ces droits. De plus, chaque État a le pouvoir de définir ses critères de citoyenneté, de sorte que les droits et responsabilités d'un citoyen peuvent différer selon qu'il réside en Californie, au Texas ou à New York. Cet équilibre entre le pouvoir central et les droits des États offre une flexibilité essentielle, permettant à la diversité culturelle et socio-économique des États-Unis de s'épanouir. En essence, le fédéralisme crée une mosaïque où chaque État peut agir selon ses caractéristiques propres tout en étant partie intégrante d'une entité nationale unifiée.[[Fichier:SystèmeUS.png|300px|vignette|centré]]
La Constitution des États-Unis sert de pierre angulaire à la structure du gouvernement fédéral américain, établissant les principes fondamentaux qui guident la nation. Elle opère sur le principe du fédéralisme, une doctrine qui alloue les pouvoirs entre le gouvernement national et les gouvernements des États individuels. Au cœur de cette structure, chaque État a sa propre constitution, servant de cadre à son propre gouvernement et lui permettant de légiférer sur une variété de sujets spécifiques à ses besoins et préférences. Par exemple, bien que la Constitution fédérale énonce les droits fondamentaux des citoyens, c'est aux États individuels qu'il revient souvent de préciser et d'élaborer ces droits. De plus, chaque État a le pouvoir de définir ses critères de citoyenneté, de sorte que les droits et responsabilités d'un citoyen peuvent différer selon qu'il réside en Californie, au Texas ou à New York. Cet équilibre entre le pouvoir central et les droits des États offre une flexibilité essentielle, permettant à la diversité culturelle et socio-économique des États-Unis de s'épanouir. En essence, le fédéralisme crée une mosaïque où chaque État peut agir selon ses caractéristiques propres tout en étant partie intégrante d'une entité nationale unifiée.[[Fichier:SystèmeUS.png|300px|vignette|centré]]
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Le collège électoral est l'une des institutions les plus singulières de la démocratie américaine, et il a souvent été l'objet de débats et de controverses. Conçu à l'origine comme un compromis entre l'élection du président par un vote du Congrès et l'élection du président par un vote populaire direct, le collège électoral reflète la méfiance des Pères fondateurs à l'égard de la "tyrannie de la majorité". Ils croyaient qu'en confiant la décision à un groupe d'électeurs, cela offrirait une couche supplémentaire de médiation, garantissant que le président serait choisi par des individus informés et dévoués. La structure du collège électoral, où chaque État reçoit un nombre d'électeurs égal à son nombre total de représentants au Congrès (Chambre des représentants + Sénat), était aussi une manière d'équilibrer le pouvoir entre les grands et les petits États. Ainsi, même les États les moins peuplés disposent d'au moins trois électeurs. Avec le temps, des changements se sont avérés nécessaires pour s'adapter aux réalités changeantes de la politique américaine. Le 12e amendement est venu corriger une faiblesse apparente du système originel. Au départ, le candidat ayant reçu le plus de voix devenait président et le deuxième devenait vice-président. Cela a posé problème en 1800 lorsque Thomas Jefferson et Aaron Burr ont reçu un nombre égal de voix, créant une impasse. L'amendement a donc séparé les votes pour les deux postes, garantissant que les électeurs votent explicitement pour un président et un vice-président. Le 23e amendement est le reflet de la volonté de reconnaître les droits de citoyenneté et de suffrage des résidents de la capitale nationale, le district de Columbia. Bien que ces résidents vivent au cœur de la politique américaine, ils n'avaient pas de voix dans le choix du président jusqu'à la ratification de cet amendement. Au fil des ans, le collège électoral a été l'objet de nombreuses critiques et de propositions de réforme. Certains plaident pour son abolition au profit d'un vote populaire direct, tandis que d'autres cherchent à le réformer pour mieux refléter la volonté populaire. Néanmoins, son existence continue de façonner la manière dont les campagnes présidentielles sont menées et la manière dont les candidats abordent la stratégie électorale.[[Fichier:2008electoralvote.png|vignette|gauche]]
Le collège électoral est l'une des institutions les plus singulières de la démocratie américaine, et il a souvent été l'objet de débats et de controverses. Conçu à l'origine comme un compromis entre l'élection du président par un vote du Congrès et l'élection du président par un vote populaire direct, le collège électoral reflète la méfiance des Pères fondateurs à l'égard de la "tyrannie de la majorité". Ils croyaient qu'en confiant la décision à un groupe d'électeurs, cela offrirait une couche supplémentaire de médiation, garantissant que le président serait choisi par des individus informés et dévoués. La structure du collège électoral, où chaque État reçoit un nombre d'électeurs égal à son nombre total de représentants au Congrès (Chambre des représentants + Sénat), était aussi une manière d'équilibrer le pouvoir entre les grands et les petits États. Ainsi, même les États les moins peuplés disposent d'au moins trois électeurs. Avec le temps, des changements se sont avérés nécessaires pour s'adapter aux réalités changeantes de la politique américaine. Le 12e amendement est venu corriger une faiblesse apparente du système originel. Au départ, le candidat ayant reçu le plus de voix devenait président et le deuxième devenait vice-président. Cela a posé problème en 1800 lorsque Thomas Jefferson et Aaron Burr ont reçu un nombre égal de voix, créant une impasse. L'amendement a donc séparé les votes pour les deux postes, garantissant que les électeurs votent explicitement pour un président et un vice-président. Le 23e amendement est le reflet de la volonté de reconnaître les droits de citoyenneté et de suffrage des résidents de la capitale nationale, le district de Columbia. Bien que ces résidents vivent au cœur de la politique américaine, ils n'avaient pas de voix dans le choix du président jusqu'à la ratification de cet amendement. Au fil des ans, le collège électoral a été l'objet de nombreuses critiques et de propositions de réforme. Certains plaident pour son abolition au profit d'un vote populaire direct, tandis que d'autres cherchent à le réformer pour mieux refléter la volonté populaire. Néanmoins, son existence continue de façonner la manière dont les campagnes présidentielles sont menées et la manière dont les candidats abordent la stratégie électorale.[[Fichier:2008electoralvote.png|vignette|gauche]]
   
   
Le système de collège électoral des États-Unis est unique et souvent mal compris, même par certains citoyens américains. Concrètement, lorsqu'un électeur vote lors de l'élection présidentielle, il vote en réalité pour un groupe de grands électeurs promis à un candidat spécifique plutôt que directement pour le candidat lui-même. La méthode "winner-takes-all" (le gagnant prend tout) est la norme dans presque tous les États. Cela signifie que, même si un candidat ne remporte la majorité des voix que d'une faible marge, il reçoit l'ensemble des grands électeurs de cet État. Seuls le Nebraska et le Maine dérogent à cette règle, distribuant une partie de leurs grands électeurs selon le résultat dans chaque district électoral. L'impact de ce système est double. Premièrement, il crée une tendance où, dans les États fermement acquis à un parti (par exemple, la Californie pour les Démocrates ou l'Oklahoma pour les Républicains), les candidats n'ont pas vraiment besoin de faire campagne car l'issue est largement anticipée. Deuxièmement, cela met en lumière l'importance des "États-clés" ou "swing states" - des États où les électeurs sont profondément divisés et où le résultat est incertain. Ces États deviennent des champs de bataille essentiels pour les candidats, qui y dépensent une part disproportionnée de leurs ressources et de leur temps. Des États comme la Floride, l'Ohio ou la Pennsylvanie deviennent ainsi le centre d'attention lors de chaque cycle électoral, car leur basculement d'un côté ou de l'autre peut déterminer l'issue de l'élection. Cette dynamique est critiquée par certains qui estiment que cela donne à quelques États une influence exagérée sur l'élection, négligeant ainsi les préoccupations des autres régions du pays. Le système électoral des États-Unis est unique et a suscité de nombreuses discussions au fil des ans, en particulier le mécanisme du collège électoral. Lorsque les citoyens américains votent lors d'une élection présidentielle, ils ne votent pas directement pour leur candidat préféré, mais plutôt pour un groupe de grands électeurs qui, à leur tour, votent pour le président. La plupart des États ont adopté la méthode du "winner-takes-all", où le candidat qui remporte le vote populaire de l'État remporte tous les grands électeurs de cet État. Cependant, le Maine et le Nebraska ont adopté une approche différente : la "méthode des districts du Congrès". Selon cette méthode, deux grands électeurs sont attribués au candidat qui remporte le vote populaire général de l'État. Les grands électeurs restants (basés sur le nombre de districts du Congrès dans l'État) sont ensuite attribués individuellement au gagnant de chaque district. Cela signifie que, théoriquement, les votes électoraux de ces États pourraient être partagés entre les candidats. Cette distinction est cruciale car elle met en lumière la manière dont différents États abordent le processus électoral. Tandis que les États utilisant la méthode "winner-takes-all" peuvent voir tous leurs grands électeurs attribués à un candidat même s'il remporte l'État par une faible marge, le Maine et le Nebraska offrent une chance de représenter une diversité d'opinions au sein même de leurs frontières. Bien que cette méthode ne soit utilisée que dans deux États, elle souligne la variabilité et la complexité du processus électoral américain.
Le système de collège électoral des États-Unis est unique et souvent mal compris, même par certains citoyens américains. Concrètement, lorsqu'un électeur vote lors de l'élection présidentielle, il vote en réalité pour un groupe de grands électeurs promis à un candidat spécifique plutôt que directement pour le candidat lui-même. La méthode "winner-takes-all" (le gagnant prend tout) est en effet la norme dans presque tous les États. Cela signifie que, même si un candidat ne remporte la majorité des voix que d'une faible marge, il reçoit l'ensemble des grands électeurs de cet État. Seuls le Nebraska et le Maine dérogent à cette règle, distribuant une partie de leurs grands électeurs selon le résultat dans chaque district électoral. L'impact de ce système est double. Premièrement, il crée une tendance où, dans les États fermement acquis à un parti (par exemple, la Californie pour les Démocrates ou l'Oklahoma pour les Républicains), les candidats n'ont pas vraiment besoin de faire campagne car l'issue est largement anticipée. Deuxièmement, cela met en lumière l'importance des "États-clés" ou "swing states" - des États où les électeurs sont profondément divisés et où le résultat est incertain. Ces États deviennent des champs de bataille essentiels pour les candidats, qui y dépensent une part disproportionnée de leurs ressources et de leur temps. Des États comme la Floride, l'Ohio ou la Pennsylvanie deviennent ainsi le centre d'attention lors de chaque cycle électoral, car leur basculement d'un côté ou de l'autre peut déterminer l'issue de l'élection. Cette dynamique est critiquée par certains qui estiment que cela donne à quelques États une influence exagérée sur l'élection, négligeant ainsi les préoccupations des autres régions du pays. Le système électoral des États-Unis est unique et a suscité de nombreuses discussions au fil des ans, en particulier le mécanisme du collège électoral. Lorsque les citoyens américains votent lors d'une élection présidentielle, ils ne votent pas directement pour leur candidat préféré, mais plutôt pour un groupe de grands électeurs qui, à leur tour, votent pour le président. La plupart des États ont adopté la méthode du "winner-takes-all", où le candidat qui remporte le vote populaire de l'État remporte tous les grands électeurs de cet État. Cependant, le Maine et le Nebraska ont adopté une approche différente : la "méthode des districts du Congrès". Selon cette méthode, deux grands électeurs sont attribués au candidat qui remporte le vote populaire général de l'État. Les grands électeurs restants (basés sur le nombre de districts du Congrès dans l'État) sont ensuite attribués individuellement au gagnant de chaque district. Cela signifie que, théoriquement, les votes électoraux de ces États pourraient être partagés entre les candidats. Cette distinction est cruciale car elle met en lumière la manière dont différents États abordent le processus électoral. Tandis que les États utilisant la méthode "winner-takes-all" peuvent voir tous leurs grands électeurs attribués à un candidat même s'il remporte l'État par une faible marge, le Maine et le Nebraska offrent une chance de représenter une diversité d'opinions au sein même de leurs frontières. Bien que cette méthode ne soit utilisée que dans deux États, elle souligne la variabilité et la complexité du processus électoral américain.


Le collège électoral, bien qu'il ait été conçu comme un moyen d'équilibrer le pouvoir électoral entre les États et de prévenir une domination trop forte des États les plus peuplés, est devenu une source de controverse pour exactement ces raisons. L'un des principaux points de contention est que le système peut, et a par le passé, permis à un candidat de devenir président sans remporter le vote populaire. C'est précisément ce qui s'est passé en 2000, lors de l'élection controversée entre George W. Bush et Al Gore. Al Gore a remporté le vote populaire par une petite marge, mais après une bataille juridique concernant le décompte des voix en Floride, Bush a été déclaré vainqueur dans cet État clé, lui donnant ainsi une majorité de votes électoraux et, par conséquent, la présidence. Cette situation a suscité de vifs débats et une remise en question du système du collège électoral, car de nombreuses personnes se sont demandé comment il était possible qu'un candidat puisse devenir président sans avoir remporté le vote populaire. Des situations similaires se sont également produites lors des élections de 1876, 1888 et 2016. Ces élections, bien qu'espacées dans le temps, ont renforcé les appels à la réforme ou à l'abolition du collège électoral. Les défenseurs du système soutiennent qu'il protège les intérêts des petits États et garantit une représentation équilibrée, tandis que ses détracteurs estiment qu'il est antidémocratique et qu'il peut donner une voix disproportionnée à certains électeurs. La question de savoir si le collège électoral est toujours pertinent ou s'il doit être réformé est un débat en cours dans le paysage politique américain. Ce débat soulève des questions fondamentales sur la nature de la démocratie et la meilleure manière de représenter équitablement les citoyens dans le processus électoral.
Le collège électoral, bien qu'il ait été conçu comme un moyen d'équilibrer le pouvoir électoral entre les États et de prévenir une domination trop forte des États les plus peuplés, est devenu une source de controverse pour exactement ces raisons. L'un des principaux points de contention est que le système peut, et a par le passé, permis à un candidat de devenir président sans remporter le vote populaire. C'est précisément ce qui s'est passé en 2000, lors de l'élection controversée entre George W. Bush et Al Gore. Al Gore a remporté le vote populaire par une petite marge, mais après une bataille juridique concernant le décompte des voix en Floride, Bush a été déclaré vainqueur dans cet État clé, lui donnant ainsi une majorité de votes électoraux et, par conséquent, la présidence. Cette situation a suscité de vifs débats et une remise en question du système du collège électoral, car de nombreuses personnes se sont demandé comment il était possible qu'un candidat puisse devenir président sans avoir remporté le vote populaire. Des situations similaires se sont également produites lors des élections de 1876, 1888 et 2016. Ces élections, bien qu'espacées dans le temps, ont renforcé les appels à la réforme ou à l'abolition du collège électoral. Les défenseurs du système soutiennent qu'il protège les intérêts des petits États et garantit une représentation équilibrée, tandis que ses détracteurs estiment qu'il est antidémocratique et qu'il peut donner une voix disproportionnée à certains électeurs. La question de savoir si le collège électoral est toujours pertinent ou s'il doit être réformé est un débat en cours dans le paysage politique américain. Ce débat soulève des questions fondamentales sur la nature de la démocratie et la meilleure manière de représenter équitablement les citoyens dans le processus électoral.
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=== Les tensions entre gouvernement fédéral et États ===
=== Les tensions entre gouvernement fédéral et États ===
La Convention constitutionnelle de 1787 a été un théâtre de débats intenses et de négociations cruciales, bien au-delà de la question de l'esclavage. Au cœur de ces délibérations se trouvait un autre dilemme fondamental : comment équilibrer le pouvoir entre le gouvernement fédéral central et les États individuels. C'était un défi de taille, car il fallait concilier les besoins d'un gouvernement central fort, capable de diriger une nation émergente, avec le désir des États de préserver leur autonomie et leur souveraineté. Le sujet de la fiscalité était particulièrement controversé. Après l'expérience des Articles de la Confédération, où le gouvernement central manquait de fonds et dépendait des contributions volontaires des États, il était évident qu'un changement était nécessaire. Cependant, donner au gouvernement fédéral le pouvoir de lever des impôts suscitait des inquiétudes. Beaucoup craignaient que cela ne donne trop de pouvoir à ce gouvernement central, permettant éventuellement une forme d'autorité tyrannique. Les petits États étaient particulièrement préoccupés. Ils s'inquiétaient du fait que, si la représentation et la fiscalité étaient basées sur la population ou la richesse, ils seraient alors dominés par les intérêts des grands États, plus peuplés et plus riches. Ces craintes ont conduit au fameux Compromis du Connecticut ou Compromis du Grand Compromis, qui a établi un Congrès bicaméral : la Chambre des représentants, où la représentation serait basée sur la population, et le Sénat, où chaque État aurait deux sénateurs, indépendamment de sa taille ou de sa population. En fin de compte, la Convention a réussi à forger une série de compromis qui, bien qu'imparfaits, ont permis de jeter les bases d'une constitution durable. Elle a établi un équilibre délicat entre le pouvoir central et les droits des États, une tension qui continue d'influencer la politique américaine jusqu'à ce jour.
La Convention constitutionnelle de 1787 a effectivement été un théâtre de débats intenses et de négociations cruciales, bien au-delà de la question de l'esclavage. Au cœur de ces délibérations se trouvait un autre dilemme fondamental : comment équilibrer le pouvoir entre le gouvernement fédéral central et les États individuels. C'était un défi de taille, car il fallait concilier les besoins d'un gouvernement central fort, capable de diriger une nation émergente, avec le désir des États de préserver leur autonomie et leur souveraineté. Le sujet de la fiscalité était particulièrement controversé. Après l'expérience des Articles de la Confédération, où le gouvernement central manquait de fonds et dépendait des contributions volontaires des États, il était évident qu'un changement était nécessaire. Cependant, donner au gouvernement fédéral le pouvoir de lever des impôts suscitait des inquiétudes. Beaucoup craignaient que cela ne donne trop de pouvoir à ce gouvernement central, permettant éventuellement une forme d'autorité tyrannique. Les petits États étaient particulièrement préoccupés. Ils s'inquiétaient du fait que, si la représentation et la fiscalité étaient basées sur la population ou la richesse, ils seraient alors dominés par les intérêts des grands États, plus peuplés et plus riches. Ces craintes ont conduit au fameux Compromis du Connecticut ou Compromis du Grand Compromis, qui a établi un Congrès bicaméral : la Chambre des représentants, où la représentation serait basée sur la population, et le Sénat, où chaque État aurait deux sénateurs, indépendamment de sa taille ou de sa population. En fin de compte, la Convention a réussi à forger une série de compromis qui, bien qu'imparfaits, ont permis de jeter les bases d'une constitution durable. Elle a établi un équilibre délicat entre le pouvoir central et les droits des États, une tension qui continue d'influencer la politique américaine jusqu'à ce jour.


Le voyage vers la ratification de la Constitution des États-Unis n’a pas été aisé. Suite à la Convention de 1787 à Philadelphie, il était clair que bien que beaucoup soutenaient la nouvelle Constitution, il y avait aussi une forte opposition. Les Antifédéralistes, comme on les appelait, craignaient que la nouvelle Constitution ne donne trop de pouvoir au gouvernement central au détriment des États et des droits individuels. Pour eux, sans protections explicites, il y avait un risque que le nouveau gouvernement devienne aussi tyrannique que celui contre lequel les colonies avaient combattu lors de la Révolution américaine. Face à ces préoccupations, et dans le but d'obtenir le soutien nécessaire à la ratification, il a été convenu qu'une fois la Constitution ratifiée, le premier Congrès proposerait une série d'amendements pour protéger les droits individuels. Ces amendements deviendraient ce que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de Bill of Rights (Déclaration des droits). Les dix premiers amendements à la Constitution, collectivement appelés la Déclaration des droits, ont été adoptés en 1791. Ils garantissent une série de droits personnels, comme la liberté d'expression, de religion et de la presse, ainsi que des protections contre des procédures judiciaires injustes. Ces droits sont devenus fondamentaux dans la culture politique et juridique américaine. En ajoutant la Déclaration des droits à la Constitution, les Pères fondateurs ont cherché à garantir non seulement les libertés fondamentales des citoyens américains, mais aussi à apaiser les craintes et les inquiétudes des Antifédéralistes. Ce geste a joué un rôle essentiel pour garantir la ratification de la Constitution et l'établissement d'un gouvernement stable et durable pour la jeune république américaine.
Le voyage vers la ratification de la Constitution des États-Unis n’a pas été aisé. Suite à la Convention de 1787 à Philadelphie, il était clair que bien que beaucoup soutenaient la nouvelle Constitution, il y avait aussi une forte opposition. Les Antifédéralistes, comme on les appelait, craignaient que la nouvelle Constitution ne donne trop de pouvoir au gouvernement central au détriment des États et des droits individuels. Pour eux, sans protections explicites, il y avait un risque que le nouveau gouvernement devienne aussi tyrannique que celui contre lequel les colonies avaient combattu lors de la Révolution américaine. Face à ces préoccupations, et dans le but d'obtenir le soutien nécessaire à la ratification, il a été convenu qu'une fois la Constitution ratifiée, le premier Congrès proposerait une série d'amendements pour protéger les droits individuels. Ces amendements deviendraient ce que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de Bill of Rights (Déclaration des droits). Les dix premiers amendements à la Constitution, collectivement appelés la Déclaration des droits, ont été adoptés en 1791. Ils garantissent une série de droits personnels, comme la liberté d'expression, de religion et de la presse, ainsi que des protections contre des procédures judiciaires injustes. Ces droits sont devenus fondamentaux dans la culture politique et juridique américaine. En ajoutant la Déclaration des droits à la Constitution, les Pères fondateurs ont cherché à garantir non seulement les libertés fondamentales des citoyens américains, mais aussi à apaiser les craintes et les inquiétudes des Antifédéralistes. Ce geste a joué un rôle essentiel pour garantir la ratification de la Constitution et l'établissement d'un gouvernement stable et durable pour la jeune république américaine.
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[[Fichier:US Slave Free 1789-1861.gif|thumb|300px|Animation montrant l’évolution des territoires esclavagistes, dont celle liée au compromis du Missouri.]]
[[Fichier:US Slave Free 1789-1861.gif|thumb|300px|Animation montrant l’évolution des territoires esclavagistes, dont celle liée au compromis du Missouri.]]


L'achat de la Louisiane en 1803, une acquisition monumentale orchestrée par le président Thomas Jefferson, a doublé la taille des États-Unis et a ouvert de nouvelles perspectives pour l'expansion territoriale et économique de la jeune nation. Cependant, cela a également exacerbé une question brûlante qui divisait la nation : l'esclavage. Jusqu'à cet achat, les États-Unis étaient relativement divisés entre États du Nord, principalement abolitionnistes, et États du Sud, fermement attachés à l'institution de l'esclavage. La nouvelle acquisition a posé la question cruciale de savoir si l'esclavage serait autorisé dans ces nouveaux territoires ou non. Si ces territoires étaient admis comme États esclavagistes, cela donnerait aux États du Sud une majorité au Sénat, consolidant leur pouvoir politique et protégeant et renforçant l'institution de l'esclavage. Inversement, si ces territoires devenaient des États libres, le pouvoir politique pourrait basculer en faveur du Nord. Ce défi s'est concrétisé avec la demande du Missouri en 1819 d'être admis comme État esclavagiste. Cela a déclenché une crise nationale, car l'admission du Missouri en tant qu'État esclavagiste aurait perturbé l'équilibre au Sénat entre États esclavagistes et États non esclavagistes. La controverse a été temporairement résolue par le Compromis du Missouri de 1820, qui a admis le Missouri en tant qu'État esclavagiste et le Maine en tant qu'État libre, maintenant ainsi l'équilibre au Sénat. De plus, le compromis a établi une ligne, la parallèle 36°30', au nord de laquelle l'esclavage serait interdit dans tous les territoires futurs de l'achat de la Louisiane, à l'exception du Missouri. Cependant, le Compromis du Missouri n'était qu'un pansement sur une plaie profonde. Il n'a fait que retarder la confrontation inévitable entre les intérêts du Nord et du Sud. La question de l'esclavage dans les territoires continuerait à être un point de discorde et finalement l'une des principales causes de la guerre civile américaine.
La question de l'esclavage et de l'équilibre entre les États esclaves et non esclaves est devenue de plus en plus controversée aux États-Unis après l'achat de la Louisiane en 1803. L'achat de la Louisiane, qui a ajouté un vaste territoire aux États-Unis, y compris les États actuels de l'Arkansas, du Missouri, de l'Iowa, de l'Oklahoma, du Kansas et des parties de six autres États, a créé un problème pour l'équilibre entre les États esclaves et les États non esclaves.
 
La période entre 1800 et 1819 a été une époque de croissance rapide pour les États-Unis, tant en termes de territoire que de population. L'adhésion de douze nouveaux États à l'Union au cours de ces deux décennies reflétait le mouvement vers l'ouest des colons et la pression pour incorporer ces nouveaux territoires dans le giron national. Chaque ajout d'un nouvel État avait des implications politiques, en particulier autour de la question épineuse de l'esclavage. L'expansion vers l'ouest était vue différemment par le Nord et le Sud. Le Nord souhaitait que ces nouveaux territoires soient exempts d'esclavage, espérant que cela conduirait éventuellement à l'abolition de l'institution. Le Sud, en revanche, voyait dans l'expansion une opportunité d'étendre l'institution de l'esclavage, consolidant ainsi sa base économique et sa puissance politique. L'équilibre entre les États esclavagistes et non esclavagistes était crucial car il déterminait le pouvoir au Sénat américain. Chaque État, qu'il autorise l'esclavage ou non, avait droit à deux sénateurs, ce qui signifiait que l'équilibre du pouvoir entre le Nord et le Sud pouvait être maintenu tant que le nombre d'États était égal de chaque côté. En 1819, lorsque le Missouri a demandé à rejoindre l'Union en tant qu'État esclavagiste, cet équilibre a été menacé. Comme mentionné précédemment, le Compromis du Missouri a temporairement résolu ce problème, mais il a également mis en évidence à quel point la question de l'esclavage était polarisante et combien le délicat équilibre du pouvoir était précaire. La question de savoir si l'esclavage serait permis ou interdit dans les territoires et les États nouvellement admis continuerait d'être une source de tension et de conflit jusqu'à la guerre civile américaine.
 
L'épineuse question de l'esclavage et de son expansion dans les nouveaux territoires et États a persisté pendant la première moitié du XIXe siècle, alimentant un fossé grandissant entre le Nord et le Sud. Chaque décision concernant un nouvel État ou territoire devenait un champ de bataille politique et culturel, car elle influençait l'équilibre du pouvoir au Congrès et dans la nation. Le compromis du Missouri en 1820 a été l'une des premières tentatives majeures pour apaiser les tensions. En établissant une ligne géographique (le parallèle 36°30' nord) pour déterminer où l'esclavage serait autorisé ou interdit dans les territoires de la Louisiane, ce compromis a cherché à fournir une solution durable. Cependant, cet équilibre s'est avéré précaire. La loi Kansas-Nebraska de 1854, une autre tentative de compromis, a ravivé la controverse. Elle a permis aux habitants des territoires du Kansas et du Nebraska de décider par eux-mêmes si leurs territoires autoriseraient l'esclavage, annulant de facto la ligne du compromis du Missouri. Cela a conduit à des affrontements violents entre les pro-esclavagistes et les anti-esclavagistes, notamment lors de ce qu'on a appelé "Bleeding Kansas". La décision Dred Scott de la Cour suprême en 1857 a encore exacerbé les tensions. Dans cette décision, la Cour a statué qu'un esclave n'était pas un citoyen et n'avait donc pas le droit de poursuivre en justice, et que le Congrès n'avait pas le pouvoir de prohiber l'esclavage dans les territoires, invalidant ainsi des parties du compromis du Missouri. Chacun de ces événements a poussé la nation plus près du point de rupture, faisant de l'esclavage la question centrale de la politique américaine. La montée de ces tensions, exacerbées par ces compromis et décisions, a finalement conduit à l'élection de 1860 et à la succession du Sud, ouvrant la voie à la guerre civile américaine.
 
La structure du Sénat américain, qui accorde deux sénateurs à chaque État, peu importe sa population, a toujours été conçue pour équilibrer les pouvoirs entre les petits et les grands États. Cependant, avec la question de l'esclavage devenant de plus en plus prédominante dans le débat politique, cette structure a pris une nouvelle dimension. L'ajout de chaque nouvel État à l'Union avait le potentiel de bouleverser l'équilibre des pouvoirs entre États esclavagistes et États non esclavagistes. Lorsque le Missouri a demandé son admission à l'Union en 1819 en tant qu'État esclave, cela a créé une crise, car cela aurait rompu l'équilibre actuel de 11 États esclavagistes et 11 États non esclavagistes. Cette égalité a été soigneusement entretenue, car elle assurait une parité au Sénat, où chaque État, qu'il pratique l'esclavage ou non, avait deux voix. Le compromis qui a finalement été élaboré par le Congrès, connu sous le nom de compromis du Missouri, avait deux composantes principales :
 
# Le Missouri serait admis comme État esclave.
# Le Maine, auparavant partie du Massachusetts, serait admis comme un État libre.


Cela maintenait l'équilibre au Sénat avec 12 États de chaque côté de la question de l'esclavage. La deuxième partie du compromis était que l'esclavage serait interdit dans le reste du territoire de la Louisiane au nord de la latitude 36°30' (à l'exception du Missouri). Cette ligne de démarcation était censée résoudre les futurs conflits sur l'expansion de l'esclavage dans les territoires occidentaux. Bien que le compromis ait temporairement calmé les tensions, il a aussi mis en évidence la façon dont l'esclavage était devenu central dans les débats politiques nationaux et a préfiguré d'autres crises et compromis à venir jusqula guerre civile.
Entre 1800 et 1819, 12 nouveaux États ont rejoint l'Union. Et en 1819, les États-Unis comptaient 22 États, dont 11 États libres et 11 États esclavagistes. Cela a créé un équilibre délicat du pouvoir entre le Nord et le Sud, puisque le nombre d'États libres et d'États esclavagistes était à peu près égal.


Le compromis du Missouri de 1820 était donc une solution politique destinée à préserver l'équilibre précaire entre les États esclavagistes et les États non esclavagistes. Voici une explication plus détaillée:
Avec l'ajout de nouveaux territoires, la question d'autoriser ou non l'esclavage dans ces territoires devient un enjeu majeur. Les Nordistes s'opposaient généralement à l'expansion de l'esclavage, tandis que les Sudistes la soutenaient. Cet équilibre a été maintenu par une série de compromis politiques, comme le compromis du Missouri de 1820, qui admettait le Missouri comme État esclave et le Maine comme État libre, et établissait une ligne de démarcation entre les États libres et esclaves dans le territoire de la Louisiane. Cependant, avec l'ajout de nouveaux États et territoires, la question de savoir s'il fallait autoriser l'esclavage dans ces régions continuait d'être une source de tension entre le Nord et le Sud. Cela a conduit à une série de luttes politiques sur la question de l'esclavage, notamment le compromis du Missouri de 1820, la loi Kansas-Nebraska de 1854 et la décision Dred Scott de 1857.


# Admission d'États: Le principal point du compromis était l'admission simultanée du Maine (un État non esclavagiste) et du Missouri (un État esclavagiste). Ainsi, l'équilibre au Sénat était préservé, avec un nombre égal d'États des deux côtés de la question de l'esclavage.
En 1819, le Missouri a demandé à rejoindre l'Union en tant qu'État esclave, ce qui a déclenché un long débat au Congrès sur l'équilibre des pouvoirs entre les États esclavagistes et non esclavagistes. À l'époque, le Sénat était composé de deux sénateurs de chaque État, indépendamment de la taille de la population. Cela signifiait que si une grande majorité des États étaient des États esclavagistes, la majorité des sénateurs seraient également issus d'États esclavagistes, ce qui leur conférait un pouvoir disproportionné par rapport aux États non esclavagistes.
# Ligne de démarcation 36°30': La deuxième partie du compromis était géographique. Une ligne de démarcation a été tracée à la latitude 36°30' nord, qui est la frontière sud du Missouri. Avec l'exception du Missouri lui-même, l'esclavage serait interdit dans tous les territoires de l'achat de la Louisiane situés au nord de cette ligne. Cela signifiait que tout nouveau territoire ou État issu de cette partie de l'achat de la Louisiane serait automatiquement non esclavagiste.


Cette solution, bien qu'efficace à court terme, était loin d'être une résolution définitive. Elle n'a fait que retarder l'affrontement inévitable entre les intérêts du Nord et du Sud. De plus, elle a établi un précédent selon lequel le Congrès déterminait le statut de l'esclavage dans les territoires, une question qui deviendrait centrale dans les débats des années 1850, culminant avec des affrontements comme celui de "Bleeding Kansas" après la loi Kansas-Nebraska de 1854 et la controversée décision de la Cour suprême dans l'affaire Dred Scott en 1857.
Pour résoudre ce problème, le Congrès a adopté le compromis du Missouri en 1820. Ce compromis admettait le Missouri en tant qu'État esclave et le Maine en tant qu'État libre, préservant ainsi l'équilibre des pouvoirs entre les États esclavagistes et non esclavagistes. Le compromis établit également une ligne de démarcation entre les États libres et les États esclavagistes dans le territoire de la Louisiane, qui interdit l'esclavage dans tout territoire situé au nord de cette ligne.


Le XIXe siècle a été marqué par l'intensification des tensions entourant la question de l'esclavage aux États-Unis, en particulier avec l'expansion vers l'ouest du pays. Le compromis du Missouri, conclu en 1820, était censé être une solution à la discorde croissante en admettant le Missouri en tant qu'État esclave et le Maine en tant qu'État libre, tout en établissant une ligne géographique claire pour déterminer où l'esclavage serait permis dans les nouveaux territoires. Cependant, cette tentative de pacification n'était qu'un pansement sur une blessure bien plus profonde. Le paysage politique a continué d'évoluer rapidement. La Loi Kansas-Nebraska de 1854, par exemple, a bouleversé le compromis du Missouri en permettant aux territoires eux-mêmes de décider de la légalité de l'esclavage. Cette autonomie a plongé le Kansas dans une série d'affrontements violents entre les factions pro et anti-esclavagistes, conduisant à sa désignation tragique de "Bleeding Kansas". Pendant ce temps, la décision de la Cour suprême dans l'affaire Dred Scott en 1857 a ravivé le débat sur le statut des Noirs, esclaves ou libres, et sur la portée du pouvoir du Congrès concernant l'esclavage dans les territoires. Ce climat tendu a favorisé la montée du Parti républicain, un nouveau venu sur la scène politique, principalement opposé à l'expansion de l'esclavage. L'élection d'Abraham Lincoln, membre de ce parti, à la présidence en 1860, a été perçue par de nombreux États du Sud comme la dernière provocation. En réponse, ils ont opté pour la sécession, formant les États confédérés d'Amérique. Cette décision audacieuse et désespérée a précipité la nation dans une guerre civile en 1861, une confrontation brutale qui cherchait à résoudre une fois pour toutes la question persistante et divisive de l'esclavage.
Le compromis du Missouri a temporairement résolu la question de l'esclavage et de l'équilibre des pouvoirs entre les États, mais il ne s'agissait pas d'une solution permanente. À mesure que de nouveaux États et territoires s'ajoutaient à l'Union, la question de savoir s'il fallait autoriser l'esclavage dans ces régions continuait à être une source de tension entre le Nord et le Sud, ce qui a finalement conduit au déclenchement de la guerre civile en 1861.<ref>Brown, Richard H. (1970) [Winter 1966], "Missouri Crisis, Slavery, and the Politics of Jacksonianism", in Gatell, Frank Otto (ed.), Essays on Jacksonian America, New York: Holt, Rinehart and Winston, pp. 5–72</ref><ref>[https://en.wikipedia.org/wiki/William_Lee_Miller Miller, William L.] (1995), [https://archive.org/details/arguingaboutslav00mill Arguing about Slavery: The Great Battle in the United States Congress], Borzoi Books, Alfred J. Knopf, ISBN 0-394-56922-9</ref><ref>Brown, Richard Holbrook (1964), [https://books.google.be/books?id=voVxAAAAMAAJ&source=gbs_navlinks_s&redir_esc=y The Missouri compromise: political statesmanship or unwise evasion?], Heath, p. 85</ref><ref>Dixon, Mrs. Archibald (1899). [https://books.google.be/books?id=ojh-AAAAIAAJ&vq=knell&source=gbs_navlinks_s&redir_esc=y The true history of the Missouri compromise and its repeal]. The Robert Clarke Company. p. 623.</ref><ref>Forbes, Robert Pierce (2007). [https://books.google.be/books?id=lPR28UNIXgEC&dq=%22missouri+compromise%22&source=gbs_navlinks_s&redir_esc=y The Missouri Compromise and Its Aftermath: Slavery and the Meaning of America]. University of North Carolina Press. p. 369. ISBN 9780807831052.</ref><ref>[https://en.wikipedia.org/wiki/Daniel_Coit_Gilman Gilman, D. C.]; Peck, H. T.; Colby, F. M., eds. (1905). "[https://en.wikisource.org/wiki/The_New_International_Encyclop%C3%A6dia/Missouri_Compromise Missouri Compromise]" . New International Encyclopedia (1st ed.). New York: Dodd, Mead.</ref><ref>Howe, Daniel Walker (Summer 2010), "[https://www.americanheritage.com/compromise-2-missouri-slave-or-free Missouri, Slave Or Free?]", American Heritage, 60 (2): 21–23</ref><ref>Humphrey, D. D., Rev. Heman (1854). [https://books.google.be/books?id=gppoT8A77-UC&source=gbs_navlinks_s&redir_esc=y THE MISSOURI COMPROMISE]. Pittsfield, Massachusetts: Reed, Hull & Peirson. p. 32.</ref><ref>Moore, Glover (1967), [https://books.google.be/books?id=znAqAAAAYAAJ&source=gbs_navlinks_s&redir_esc=y The Missouri controversy, 1819–1821], University of Kentucky Press (Original from Indiana University), p. 383</ref><ref>Peterson, Merrill D. (1960). [https://books.google.be/books?id=0QNrZoAgGAsC&vq=individual+liberty&source=gbs_navlinks_s&redir_esc=y The Jefferson Image in the American Mind]. University of Virginia Press. p. 548. ISBN 0-8139-1851-0.</ref><ref>Wilentz, Sean (2004), "Jeffersonian Democracy and the Origins of Political Antislavery in the United States: The Missouri Crisis Revisited", Journal of the Historical Society, 4 (3): 375–401</ref><ref>White, Deborah Gray (2013), Freedom On My Mind: A History of African Americans, Boston: Bedford/St. Martin's, pp. 215–216</ref><ref>Woodburn, James Albert (1894), [https://books.google.be/books?id=SjQOAAAAIAAJ&vq=jefferson&source=gbs_navlinks_s&redir_esc=y The historical significance of the Missouri compromise], Washington, D.C.: Government Printing Office, p. 297</ref>


Au cours de la première moitié du XIXe siècle, la question de l'esclavage a polarisé profondément la jeune nation américaine, la plaçant sur une voie inévitable vers un conflit interne. Chaque compromis, chaque nouvelle législation ou décision judiciaire ne faisait qu'accentuer le clivage entre le Nord industrialisé, de plus en plus opposé à l'esclavage, et le Sud agraire, dépendant de la main-d'œuvre servile pour ses plantations de coton. La question n'était pas seulement morale ou économique, elle touchait aussi aux droits des États et à la nature même de la fédération. En 1861, ces tensions latentes ont finalement éclaté en un conflit ouvert, déclenchant la guerre civile américaine. Pendant quatre années longues et sanglantes, l'Union du Nord et la Confédération du Sud se sont affrontées dans une série de batailles qui ont défini le caractère et l'avenir de la nation. Malgré les ressources et la détermination du Sud, c'est le Nord, avec sa supériorité industrielle et démographique, qui est sorti victorieux. La fin de la guerre en 1865 a marqué un tournant majeur. L'adoption du 13e amendement cette même année a aboli définitivement l'esclavage, éliminant une institution qui avait entaché la réputation de la démocratie américaine pendant près de 90 ans. Bien que l'Union ait été préservée et l'esclavage aboli, les séquelles de ce conflit et les questions raciales qu'il avait révélées continueraient à influencer le pays pendant des décennies, voire des siècles, à venir.
Ces événements et d'autres ont finalement conduit à la guerre civile américaine de 1861 à 1865, qui a abouti à l'abolition de l'esclavage aux États-Unis et à la fin du commerce des esclaves. La guerre a opposé le Nord (Union) et le Sud (Confédération) sur les questions des droits des États et de l'esclavage. Le Nord est sorti vainqueur, l'esclavage a été aboli et l'Union a été préservée.


= Le début du nationalisme étatsunien =
= Le début du nationalisme étatsunien =
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== Le renouveau du nationalisme ==
== Le renouveau du nationalisme ==


Au début du XIXe siècle, les États-Unis étaient encore en quête d'affirmation sur la scène internationale. Jeunes et ambitieux, ils regardaient au-delà de leurs frontières avec l'intention d'agrandir leur territoire. Cette ambition s'est manifestée en 1812 lorsque le pays a déclaré la guerre à la Grande-Bretagne, espérant étendre son territoire au nord, dans ce qui est aujourd'hui le Canada. Cependant, les ambitions territoriales des États-Unis se sont heurtées à la résilience britannique et à la détermination des colons canadiens. La Province du Haut-Canada, aujourd'hui l'Ontario, est restée hors d'atteinte malgré les efforts américains. De plus, les forces britanniques ont infligé des défaites cuisantes aux États-Unis sur leur propre sol, notamment en incendiant la Maison Blanche. Malgré ces revers militaires, la guerre de 1812 a eu des implications positives pour les États-Unis. Elle a servi de catalyseur pour un sentiment renouvelé de nationalisme parmi les citoyens. L'expérience collective de la guerre a soudé les Américains ensemble, favorisant une identité nationale plus forte. Même si les ambitions territoriales initiales avaient échoué, la guerre a prouvé que les États-Unis, en tant que jeune nation, pouvaient tenir tête à une puissance coloniale majeure et défendre leur souveraineté. Ce renouveau nationaliste allait façonner le pays au cours des années suivantes, influençant sa politique, sa culture et son identité.
C’est un nationalisme qui va rejaillir en 1812 quand les États-Unis lancent une nouvelle guerre contre l’Angleterre pour agrandir leurs frontières au nord. La guerre de 1812 a en effet été un échec pour les Etats-Unis dans leur objectif de repousser les Anglais vers le nord. Les Etats-Unis n'ont pas réussi à prendre le contrôle de la Province du Haut-Canada (actuelle Ontario) et leurs armées ont subi des défaites importantes sur leur propre sol. Cependant, la guerre a été considérée comme un succès sur le plan national, car elle a renforcé le sentiment de nationalisme et d'unité chez les Américains, et a montré que les Etats-Unis étaient une nation capable de se défendre contre les puissances étrangères.<ref>[https://www.oxfordbibliographies.com/view/document/obo-9780199791279/obo-9780199791279-0151.xml?rskey=JwfPl3&result=1 "War of 1812" bibliographical guide by David Curtis Skaggs] (2015); Oxford Bibliographies Online</ref><ref>[https://www.loc.gov/rr/program/bib/1812/ Library of Congress Guide to the War of 1812], Kenneth Drexler</ref><ref>Benn, Carl (2002). [https://books.google.fr/books?id=aG2ICwAAQBAJ&redir_esc=y The War of 1812]. Oxford: Osprey Publishing. ISBN 978-1-84176-466-5.</ref><ref>Latimer, Jon (2007). [https://books.google.fr/books?id=0lsWOwZXw1gC&redir_esc=y 1812: War with America]. Cambridge: Belknap Press. ISBN 978-0-674-02584-4.</ref>
   
   
Au tournant du XIXe siècle, les États-Unis étaient encore une jeune nation, façonnant leur identité et affirmant leur position sur la scène mondiale. Dans ce contexte, la guerre de 1812 avec la Grande-Bretagne a été un tournant décisif pour le sentiment national américain. La puissante marine britannique, avec sa capacité à contrôler les mers, a imposé un blocus dévastateur le long des côtes américaines. Cela n'a pas seulement entravé le commerce américain, mais a aussi profondément affecté l'économie du pays. Sans une marine robuste pour défendre leurs eaux, les États-Unis se sont retrouvés dans une position vulnérable. Les ports autrefois animés étaient désormais silencieux, les navires commerciaux étant arrêtés ou capturés, causant du tort aux commerçants et aux entrepreneurs. De plus, cette impuissance maritime a créé un sentiment d'oppression parmi la population, les faisant sentir pris au piège et dominés par une puissance extérieure. Néanmoins, au lieu de briser l'esprit des Américains, ces épreuves ont eu l'effet inverse. La nation, face à une adversité extérieure, s'est rassemblée avec une détermination renouvelée. Les privations économiques et les menaces étrangères ont alimenté un désir collectif d'autonomie, d'indépendance et de résilience. De ce sentiment d'oppression est née une solidarité nationale, un sentiment d'appartenance et de fierté d'être Américain. La guerre, avec ses défis et ses épreuves, a ainsi joué un rôle crucial dans le renforcement de l'identité nationale américaine et la définition de son esprit indomptable face à l'adversité.
La Grande-Bretagne a imposé un blocus sur les mers et les côtes des États-Unis pendant la guerre de 1812, ce qui a eu pour effet de renforcer le sentiment nationaliste chez les Américains. Cela s'explique par le fait que le blocus a entraîné des difficultés économiques pour les États-Unis, qui n'avaient pas de marine pour contrer les navires britanniques et protéger leurs propres côtes et ports commerciaux. Cela a également conduit les Américains à se sentir menacés et opprimés par une puissance étrangère, renforçant ainsi leur sentiment d'unité nationale et de détermination à se défendre.
   
   
La guerre de 1812 est souvent vue sous l'angle des relations entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais les véritables victimes de ce conflit ont été les nations indiennes de la région des Grands Lacs. Malgré les efforts des nations autochtones pour protéger leurs terres et leurs modes de vie, les traités de paix qui ont suivi la guerre ont ouvert la voie à une expansion américaine agressive. Avec un accès accru aux terres indiennes, les colons américains, animés par des visions d'expansion et de prospérité, ont envahi ces régions, souvent avec une violence brutale. Cette invasion n'était pas seulement une question de territoire; elle était également culturelle. La pénétration de ces territoires a conduit à des conflits, des déplacements et la perte de traditions ancestrales pour les peuples autochtones. Poussées hors de leurs terres, de nombreuses nations indiennes ont été contraintes de migrer vers l'Ouest, loin de leurs maisons et de leurs terres sacrées. Cette période de l'histoire américaine reste un sombre chapitre de brutalité et d'injustice envers les peuples indigènes. Pendant ce temps, aux États-Unis, l'issue de la guerre a conduit à un fort sentiment de nationalisme et de confiance en soi. Les artistes ont glorifié le paysage américain, insufflant dans l'imagination populaire le mythe d'une société agraire idyllique. De plus, l'embargo imposé par les Anglais a stimulé un essor industriel, en particulier sur la côte est, où de nouvelles manufactures ont vu le jour, rivalisant avec les puissances industrielles européennes. Cette période a donc marqué un tournant pour la nation en développement, établissant à la fois sa confiance économique et son identité culturelle, mais à un coût tragique pour les peuples autochtones.
Les nations indiennes ont été les grands perdants de la guerre de 1812, car les traités de paix qui ont suivi la guerre ont donné aux États-Unis un accès étendu aux terres des nations indiennes dans la région des Grands Lacs. Les Américains ont utilisé cette occasion pour envahir ces terres et les soumettre à la colonisation, ce qui a entraîné des conflits violents et des massacres contre les populations indigènes. Les nations indiennes ont également été contraintes de quitter leurs terres ancestrales pour se retirer dans des réserves, ou de migrer vers l'Ouest pour échapper aux colons. Ces événements ont eu un impact dévastateur sur les peuples autochtones et ont entraîné des pertes de vies, de cultures et de territoires. Cette guerre a pour conséquence un regain de nationalisme et une forte confiance en soi. Des artistes commencent à représenter le mythe d’une société agraire. L’embargo anglais permet le premier développement de manufactures principalement sur la côte est des États-Unis faisant concurrence aux Anglais.
   
   
La guerre de 1812, bien que largement oubliée dans le grand récit de l'histoire américaine, a joué un rôle déterminant dans la formation de la nation. Confrontés aux rigueurs d'un blocus imposé par les Britanniques, les États-Unis ont dû chercher des solutions internes pour répondre à leurs besoins croissants. Cette nécessité s'est avérée être la mère de l'invention, engendrant une révolution industrielle sur la côte Est. Des usines textiles se sont élevées, tirant parti des ressources naturelles abondantes et de l'ingéniosité américaine. Parallèlement à cela, la métallurgie et l'armement ont connu une croissance, transformant la nation en une puissance industrielle naissante. Ce changement économique n'a pas seulement renforcé les structures matérielles des États-Unis, il a également provoqué une transformation culturelle. Avec une industrie florissante, les Américains ont commencé à voir leur pays sous un jour nouveau, non plus comme une jeune colonie luttant pour se définir, mais comme une nation mature, capable de rivaliser avec les puissances européennes. Les artistes, capturant cet esprit de renouveau et de confiance, ont peint des scènes idylliques de la campagne américaine, dépeignant une société agraire robuste qui, malgré son virage vers l'industrialisation, restait profondément enracinée dans ses valeurs fondamentales. Ainsi, la guerre de 1812, avec ses défis et ses triomphes, a non seulement façonné la trajectoire économique des États-Unis, mais a également influencé sa culture et son identité nationale, laissant un héritage durable qui continue de résonner aujourd'hui.
La guerre de 1812 a eu des conséquences significatives sur le développement économique et culturel des États-Unis. Le blocus imposé par les Anglais a en effet poussé les Américains à développer leur propre industrie pour répondre aux besoins en produits manufacturés, ce qui a entraîné un essor de l'industrie textile, de la métallurgie et de l'armement sur la côte Est des États-Unis. Cela a également conduit à une diversification de l'économie américaine et une augmentation de la production domestique. Cette situation a suscité un sentiment de fierté nationale et de compétence industrielle qui a été reflétée dans les œuvres d'artistes qui ont commencé à représenter le mythe d'une société agraire forte et indépendante. En somme, la guerre de 1812 a joué un rôle clé dans le développement économique et culturel des États-Unis en renforçant le nationalisme et en stimulant l'industrie nationale.
   
   
La guerre de 1812, malgré son nom, a laissé une empreinte indélébile sur la trajectoire nationale des États-Unis bien au-delà des champs de bataille. Ses répercussions se sont étendues à des domaines qui peuvent sembler, à première vue, éloignés des affrontements militaires. Par exemple, elle a stimulé une réévaluation majeure des infrastructures du pays, tout en mettant en évidence la nécessité de politiques publiques robustes. Face à une Europe riche en connaissances et avancée en matière d'éducation, les dirigeants américains ont compris que pour s'assurer une place sur la scène mondiale, ils devaient investir dans l'éducation. Par conséquent, l'accent a été mis sur la création d'écoles et d'universités. De la même manière, la santé publique est devenue une préoccupation essentielle, menant à des investissements dans des hôpitaux et des initiatives de santé. La nécessité d'une communication rapide et d'une mobilité accrue a conduit à des améliorations dans les infrastructures de transport, avec le développement de routes, de canaux et, plus tard, de chemins de fer. Cela a permis une expansion économique, mais aussi culturelle, en reliant les différentes régions du pays. Sur le plan architectural, une nouvelle esthétique a émergé, s'inspirant des idéaux classiques de la Grèce et de Rome. Bien que Thomas Jefferson ait joué un rôle dans la popularisation de ce style néoclassique, il est à noter qu'il n'a pas conçu la Maison-Blanche. Cependant, son propre domaine, Monticello, est un exemple remarquable de cette influence gréco-romaine. Ces bâtiments, avec leurs colonnes majestueuses et leurs proportions harmonieuses, n'étaient pas seulement esthétiques, ils symbolisaient également les idéaux démocratiques et la grandeur de la jeune république. Ainsi, la guerre de 1812, au-delà de ses implications militaires et politiques, a agi comme un catalyseur pour le développement des États-Unis, influençant la direction de ses politiques, de son infrastructure et de sa culture pour des générations à venir.
La guerre de 1812 a également eu un impact sur le développement des infrastructures et des politiques publiques aux États-Unis. Les gouvernants américains se sont alors intéressés à l'éducation et à la santé publique, ce qui a conduit à la mise en place de systèmes d'éducation et de soins de santé publics plus efficaces. Cela a également conduit à l'élaboration de nouvelles infrastructures pour améliorer les moyens de transport et de communication. D'autre part, cette période a vu émerger une architecture américaine qui a été fortement influencée par le style gréco-romain, notamment à travers les designs des bâtiments publics. Le président Thomas Jefferson, en particulier, a joué un rôle important dans cette tendance en dessinant sa propre maison, la Maison-Blanche, qui était inspirée des constructions antiques. En somme, la guerre de 1812 a contribué à la mise en place de politiques publiques et de nouvelles infrastructures qui ont influencé le développement culturel et architectural des États-Unis.
   
   
La guerre de 1812, bien que menée avec des succès mitigés sur le terrain, a servi de réveil pour la jeune république américaine sur la nécessité d'une armée professionnelle bien formée. Dans la période suivant cette guerre, il y eut une prise de conscience renforcée que, pour être une nation souveraine et autonome, les États-Unis devaient avoir une force militaire capable non seulement de défendre ses frontières, mais aussi d'affirmer son influence. L'Académie militaire de West Point, bien que fondée avant le déclenchement de la guerre, est devenue un symbole central de cette nouvelle approche en matière de préparation militaire. Les États-Unis, ayant vu les faiblesses de leurs forces face à une puissance coloniale expérimentée, ont compris que leur armée avait besoin d'une formation plus structurée et plus rigoureuse. West Point n'était pas seulement une institution où l'on apprenait l'art de la guerre. Elle incarnait une fusion de la discipline militaire avec l'éducation académique, faisant de ses diplômés non seulement des soldats, mais aussi des penseurs, des leaders et des citoyens exemplaires. Les cadets étaient immergés dans des études allant des tactiques militaires à l'ingénierie, des mathématiques à la philosophie, tout en étant formés pour être les défenseurs de la constitution et des valeurs américaines. Ainsi, West Point est devenue une institution emblématique, illustrant l'engagement américain envers l'excellence militaire et académique. Elle a contribué à forger une armée américaine plus compétente et plus professionnelle, prête à relever les défis du XIXe siècle et au-delà, renforçant ainsi la position des États-Unis sur la scène internationale.
Le sentiment nationaliste qui a suivi la guerre de 1812 a également conduit au renforcement de l'armée des États-Unis. La création de l'Académie militaire de West Point en 1802 est un exemple notable de cette tendance. L'Académie de West Point est devenue un lieu de formation prestigieux pour les officiers de l'armée américaine et a joué un rôle clé dans le développement de la professionnalisation de l'armée américaine. Elle est devenue un lieu de formation prestigieux pour les futurs officiers de l'armée américaine, un lieu où l'on enseigne des principes militaires, des sciences, des mathématiques et des arts, ainsi que des valeurs morales et éthiques. Cela a contribué à renforcer la capacité de défense des États-Unis et à renforcer leur sentiment de sécurité nationale.


== La doctrine Monroe ==
== La doctrine Monroe ==
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La doctrine Monroe, formulée en 1823 dans le message annuel du président James Monroe au Congrès, est l'un des principaux piliers de la politique étrangère américaine en ce qui concerne l'hémisphère occidental. Elle naît dans un contexte où de nombreux pays d'Amérique latine ont récemment acquis leur indépendance vis-à-vis des empires coloniaux européens, principalement l'Espagne. Les États-Unis, souhaitant assurer une zone d'influence sans ingérence européenne, énoncent plusieurs principes clés :
La doctrine Monroe est une politique énoncée par le président James Monroe en 1823, qui énonce que les États-Unis considèrent toute intervention européenne dans les affaires des nations d'Amérique latine comme une menace à leur propre sécurité. Cette doctrine a également établi que les États-Unis se considèrent comme le principal protecteur des républiques d'Amérique latine. Elle a été utilisée pour justifier l'expansionnisme américain en Amérique latine au cours des siècles suivants.<ref>"[https://web.archive.org/web/20120108131055/http://eca.state.gov/education/engteaching/pubs/AmLnC/br50.htm The Monroe Doctrine (1823)]". Basic Readings in U.S. Democracy.</ref><ref>Boyer, Paul S., ed. (2006). The Oxford Companion to United States History. Oxford: Oxford University Press. pp. [https://archive.org/details/oxfordcompaniont00paul_0/page/513 514]. ISBN 978-0-19-508209-8.</ref><ref>Morison, S.E. (February 1924). "The Origins of the Monroe Doctrine". Economica. doi:10.2307/2547870. JSTOR [https://www.jstor.org/stable/2547870 2547870].</ref><ref>Ferrell, Robert H. "[https://web.archive.org/web/20080321123615/http://ap.grolier.com/article?assetid=0197260-0&templatename=%2Farticle%2Farticle.html Monroe Doctrine]". ap.grolier.com. </ref><ref>Lerner, Adrienne Wilmoth (2004). "[https://www.encyclopedia.com/history/united-states-and-canada/us-history/monroe-doctrine#3406400597 Monroe Doctrine]". Encyclopedia of Espionage, Intelligence, and Security.</ref>
 
# Le continent américain n'est plus ouvert à la colonisation européenne.
# Toute intervention européenne dans l'hémisphère occidental serait considérée comme un acte d'agression nécessitant une intervention américaine.
# Les États-Unis s'abstiendraient de participer aux guerres internes des nations européennes et de s'immiscer dans les affaires des nations européennes existantes.
 
Bien que la doctrine ait été énoncée principalement en réponse à des menaces potentielles de puissances européennes, comme la Sainte-Alliance, qui pourraient tenter de reprendre le contrôle des colonies récemment indépendantes, elle a également solidifié la position des États-Unis en tant que puissance dominante dans l'hémisphère occidental. Avec le temps, cette doctrine sera invoquée pour justifier non seulement la défense des nations d'Amérique latine contre l'ingérence étrangère, mais aussi certaines interventions américaines dans la région, sous le prétexte de stabiliser les républiques "défaillantes" ou de protéger les intérêts américains. Elle a donc servi à la fois de bouclier protecteur pour l'hémisphère occidental et d'outil justifiant l'expansion de l'influence américaine. Même si la doctrine Monroe établissait les États-Unis comme protecteurs de l'Amérique latine, elle n'était pas nécessairement bien accueillie ou acceptée sans réserve par les nations d'Amérique latine elles-mêmes, beaucoup percevant cette protection comme une autre forme d'impérialisme.


Face à cette vague d'indépendance en Amérique latine, les États-Unis ont ressenti le besoin de définir une politique claire vis-à-vis de leur hémisphère occidental. La doctrine Monroe s'inscrit dans cette démarche. Les premières décennies du XIXe siècle ont vu l'effondrement des empires coloniaux espagnol et portugais en Amérique. La révolution haïtienne, qui a abouti à l'indépendance d'Haïti en 1804, a été une première éclatante manifestation du désir d'autonomie dans la région. Il s'agissait du premier pays d'Amérique latine à obtenir son indépendance et la première république dirigée par des anciens esclaves. Par la suite, le mouvement d'indépendance s'est propagé, avec des figures emblématiques comme Simón Bolívar et José de San Martín jouant des rôles centraux dans les luttes pour la libération du joug colonial espagnol. La déclaration d'indépendance du Brésil en 1822, qui a permis sa séparation pacifique du Portugal avec l'ascension de Pierre Ier comme empereur, était également un signe de la transformation de la région. Toutefois, c'est l'émancipation des vastes colonies espagnoles qui a le plus alarmé les puissances européennes, dont certaines envisageaient la possibilité de réintervenir dans la région. Les États-Unis, ayant eux-mêmes lutté pour leur indépendance contre une puissance coloniale à la fin du XVIIIe siècle, voyaient ces mouvements de libération d'un œil favorable, non seulement pour des raisons idéologiques, mais aussi stratégiques. En établissant la doctrine Monroe, ils cherchaient à dissuader tout retour des puissances européennes en Amérique latine. Cette doctrine se traduisait par une affirmation selon laquelle les Amériques devraient être libres de toute intervention ou recolonisation européenne. Cependant, derrière cette apparente solidarité avec les nations nouvellement indépendantes d'Amérique latine, il y avait également une dimension stratégique. Les États-Unis, désireux de garantir leur propre sécurité et d'étendre leur sphère d'influence, ne voulaient pas d'une puissante présence européenne à leur porte. La doctrine Monroe, tout en se présentant comme un bouclier contre l'impérialisme européen, marquait aussi le début de l'affirmation des États-Unis en tant que puissance dominante dans l'hémisphère occidental.
La doctrine Monroe a été annoncée en 1823, alors que les révolutions d'indépendance en Amérique latine étaient en plein essor, notamment avec la victoire de la révolution haïtienne en 1804, l'indépendance du Brésil en 1822 et les colonies espagnoles qui ont commencé à s'affranchir. Les États-Unis craignaient que les puissances européennes, en particulier la Grande-Bretagne, cherchent à rétablir leur influence sur ces nations indépendantes et à contester leur propre hégémonie régionale.
   
   
La doctrine Monroe, énoncée en 1823, constitue un tournant majeur dans la politique étrangère américaine. Elle s'articule autour de deux principes fondamentaux : la non-colonisation et la non-intervention. En d'autres termes, le message envoyé aux puissances européennes était clair : le Nouveau Monde n'était plus ouvert à la colonisation européenne, et toute tentative d'intervention ou d'ingérence dans les affaires des nations du continent américain serait considérée comme un acte hostile envers les États-Unis. L'Alaska, alors sous contrôle russe, est un exemple pertinent de la portée de cette doctrine. Bien que l'Alaska ne soit pas explicitement mentionné dans la doctrine Monroe, son esprit s'appliquait également à cette région. Les États-Unis étaient préoccupés par la présence russe en Amérique du Nord, la considérant comme une extension de l'influence européenne. En fin de compte, ces préoccupations se sont dissipées lorsque les États-Unis ont acquis l'Alaska de la Russie en 1867, éliminant ainsi une présence européenne significative sur le continent. Quant à l'Amérique latine, la doctrine Monroe a établi un protectorat informel des États-Unis sur la région. Alors que la plupart des nations d'Amérique latine venaient d'obtenir ou étaient en train de conquérir leur indépendance vis-à-vis des puissances coloniales européennes, les États-Unis, par cette doctrine, souhaitaient éviter qu'une autre puissance européenne ne prenne le relais. Ainsi, en se proclamant comme le principal protecteur des nations d'Amérique latine, les États-Unis entendaient également affirmer leur hégémonie sur le continent. La doctrine Monroe, bien que largement unilatérale dans sa formulation, a établi une ligne directrice pour la politique américaine en Amérique pendant près d'un siècle. Elle a été invoquée à plusieurs reprises, notamment lors de l'intervention américaine à Cuba en 1898, et a jeté les bases de la politique du « Bon Voisinage » de Franklin D. Roosevelt dans les années 1930.
La doctrine Monroe comprenait une demande de non-colonisation de l'hémisphère ouest par les puissances européennes, notamment en ce qui concerne l'Alaska qui était alors sous contrôle russe. Il a également été souligné que les États-Unis ne toléreraient pas l'intervention des puissances européennes dans les affaires des nations d'Amérique latine, et se considéreraient comme le principal protecteur de ces nations.


L Doctrine Monroe, bien que principalement orientée vers la protection de l'hémisphère occidental contre l'influence et l'intervention européennes, comportait également une dimension qui reflétait la posture isolationniste traditionnelle des États-Unis en matière de politique étrangère. James Monroe, dans son discours au Congrès en 1823, a clairement stipulé que les États-Unis ne se mêleraient pas des affaires ou des guerres européennes, et en retour, ils attendaient que l'Europe ne se mêle pas des affaires de l'hémisphère occidental. Cette réciprocité visait à établir une séparation claire entre les sphères d'influence européenne et américaine. L'isolationnisme, comme philosophie sous-jacente, a été une caractéristique de la politique américaine pendant une grande partie du 19ème siècle. Cela s'est manifesté non seulement par la Doctrine Monroe, mais aussi par d'autres décisions politiques et discours des dirigeants, y compris le célèbre avertissement de George Washington contre les "alliances permanentes" dans son discours d'adieu. L'Amérique, durant cette période, a préféré se concentrer sur le développement interne et l'expansion vers l'ouest plutôt que de s'emmêler dans les conflits et les intrigues européennes. Ce n'est qu'avec les bouleversements du début du 20ème siècle, notamment la Première Guerre mondiale, que les États-Unis ont commencé à se détourner de leur strict isolationnisme pour adopter un rôle plus interventionniste sur la scène mondiale. La nécessité de répondre à des menaces globales et la reconnaissance de leur propre statut de puissance mondiale ont progressivement amené les États-Unis à réévaluer leur position et leur engagement envers les affaires mondiales.
Il est également important de noter que la doctrine Monroe précisait que les États-Unis s'engageaient à ne pas s'ingérer dans les affaires de l'Europe, y compris dans les colonies européennes, et qu'ils respecteraient leur politique de neutralité dans les conflits européens. Cela était en ligne avec la politique de non-ingérence et d'isolationnisme qui a prévalu aux États-Unis pendant la plupart de leur histoire jusqu'à la première guerre mondiale.


Lors de sa proclamation, la doctrine Monroe a été accueillie avec une certaine indifférence par les puissances européennes majeures. À cette époque, les États-Unis étaient loin d'être la superpuissance qu'ils allaient devenir au 20ème siècle. En effet, en 1823, ils étaient principalement préoccupés par leurs affaires intérieures, y compris l'expansion vers l'ouest et les tensions naissantes autour de l'esclavage. La Grande-Bretagne, avec sa vaste marine et ses colonies étendues, était le joueur dominant dans le Nouveau Monde. Elle percevait les États-Unis comme un acteur secondaire et n'était donc pas particulièrement préoccupée par les déclarations de Monroe, d'autant plus qu'elle-même avait des intérêts dans le maintien du statu quo en Amérique latine, où elle avait d'importants investissements commerciaux. Cependant, il est à noter que, bien que la doctrine Monroe ait été largement ignorée initialement, elle est devenue plus pertinente avec le temps. À mesure que la puissance des États-Unis grandissait, cette doctrine est devenue un élément central de la politique étrangère américaine en Amérique latine. Dans la pratique, la doctrine Monroe a fourni une justification pour de nombreuses interventions américaines dans la région tout au long du 19ème et 20ème siècle. La doctrine est également devenue plus respectée lorsque la puissance américaine a commencé à surpasser celle de certaines puissances européennes dans la région. Avec la montée des États-Unis en tant que puissance économique et militaire à la fin du 19ème siècle, la doctrine Monroe est devenue une réalité plus concrète et imposante pour les nations européennes.
A l'époque où la doctrine Monroe a été annoncée, elle a été largement ignorée par les puissances européennes, en particulier la Grande-Bretagne qui était alors la principale puissance mondiale et avait une présence importante dans les Amériques. En raison de sa puissance navale, la Grande-Bretagne était en mesure de se faire respecter dans les Amériques et de maintenir son influence sur les nations de la région. Les États-Unis, en revanche, étaient encore un pays relativement jeune et faible sur la scène internationale, et leur politique était donc largement ignorée par les puissances européennes.
   
   
La doctrine Monroe, bien que d'abord conçue comme une déclaration de protection des Amériques contre le colonialisme européen, a jeté les bases d'un rôle plus actif et interventionniste des États-Unis dans les affaires internationales. Elle symbolise le début de la transition des États-Unis d'une nation jeune et largement isolée à une puissance mondiale majeure. La guerre avec le Mexique (1846-1848) en est un exemple précoce, où les États-Unis ont acquis d'importants territoires, dont la Californie et le Texas. La guerre hispano-américaine de 1898 a également marqué un tournant, avec les États-Unis établissant leur influence sur des territoires comme Porto Rico, Guam et les Philippines. Le XXe siècle a vu les États-Unis prendre un rôle de plus en plus central sur la scène mondiale. L'intervention américaine lors des deux guerres mondiales a renforcé sa position en tant que l'une des principales puissances mondiales. L'après-Seconde Guerre mondiale a vu les États-Unis et l'Union soviétique émerger comme les deux superpuissances mondiales, déclenchant la Guerre Froide et une série d'affrontements idéologiques, politiques et militaires indirects à travers le monde. Les stratégies d'endiguement et de détente ont été employées tout au long de la Guerre Froide, avec des interventions américaines dans des lieux tels que la Corée, le Vietnam, et des actions clandestines en Amérique latine, en Asie et au Moyen-Orient. La fin de la Guerre Froide n'a pas vu la fin de l'engagement américain à l'étranger. Les États-Unis ont continué à intervenir dans des régions du monde pour protéger leurs intérêts, combattre le terrorisme, promouvoir la démocratie ou répondre à des crises humanitaires. Cependant, comme toute puissance, les actions des États-Unis ont été sujettes à des critiques, que ce soit en raison de leurs méthodes ou des motivations perçues derrière certaines de leurs interventions. La complexité de la politique étrangère américaine et les nombreuses interventions effectuées au nom de diverses raisons continuent d'être analysées et débattues par les historiens, les politologues et le public.
La doctrine Monroe a effectivement été un premier pas dans les ambitions américaines d'expansionnisme et de domination sur les Amériques et dans le monde. Les États-Unis ont progressivement renforcé leur influence dans la région au cours des décennies qui ont suivi, notamment en menant des guerres pour l'expansion territoriale (guerre mexicaine, guerre d'Espagne-Amérique) et en intervenant dans les affaires des nations d'Amérique latine pour protéger leurs intérêts économiques. Cette politique d'expansionnisme et d'ingérence a continué à s'étendre dans le monde au fil des siècles, avec l'entrée des Etats-Unis dans la première guerre mondiale et la seconde guerre mondiale, et avec la politique de containment pendant la guerre froide, qui visait à contenir l'expansionnisme soviétique. Les Etats-Unis sont devenus une puissance dominante mondiale depuis le XXe siècle en se basant sur cette politique d'expansionnisme et d'ingérence.


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