L’extension du domaine humanitaire et les nouvelles tendances de l’internationalisme

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L’extension du domaine humanitaire et les nouvelles tendances de l’internationalisme
Faculté Faculté des Lettres
Département Département d’histoire générale
Professeur(s) Matthias Schulz
Cours Sociétés et acteurs non-gouvernementaux en relations internationales

Lectures


Cette partie porte sur les nouvelles tendances de l’internationalisme dans l’entre-deux-guerres y compris l’extension du domaine humanitaire. Tout d’abord, Genève devient le centre de l’internationalisme pendant cette période de l’entre-deux-guerres et ce en grande partie du aux activités du CICR pendant la Première guerre mondiale qui lui laisse émerger comme une autorité morale comme représentant de l’idée de l’impartialité et de la neutralité ce qui fait que le président américain Wilson qui lui décide le siège de la Société des Nations, décerne le siège à la ville de Genève. La Société des Nations prédécesseur de l’ONU était logé à Genève et c’est à partir de ce moment là que Genève devient un centre de l’internationalisme émanent des associations privées internationales.

Les premiers acteurs que l’on peut citer dans ce contexte son les associations en faveur de la Société des Nations eux mêmes puisque pendant la Première guerre mondiale, plusieurs associations de ce type voient le jour. Il y a aussi la prolifération des acteurs dans le champ humanitaire, c’est-à-dire que le CICR voit la naissance de concurrent dans le champ du secours et de l’action humanitaire. Donc, le champ devient plus difficile à investir d’une certaine manière, il faut se maintenir dans le champ donc ça c’est certainement un défi pour le CICR même s’il était si bien placé dû à son autorité morale qui venait avec la Première guerre mondiale.

Avec la fin de la Première Guerre mondiale, proclamée le 11 novembre 1918, le CICR s’est chargé du rapatriement des prisonniers de guerre : au total, plus de 420'000 prisonniers ont été rapatriés par le Comité, avant que la nouvelle Société des Nations ne s’en charge en 1920, assurant le retour des autres prisonniers, ainsi que des millions de réfugiés qu’avait laissé la guerre. Pour son service irremplaçable à l’humanité, le Comité s’est vu accorder le Prix Nobel de la Paix en 1917, le seul que la Fondation Nobel ait décernée pendant la guerre. La résonance du prestige du CICR était alors incontestable, et a indubitablement contribué à l’émergence de Genève en tant que capitale internationale : grâce à son esprit humanitaire, solidaire et pacifiste, la ville a été choisie pour abriter non seulement la Société des Nations et ses nombreuses agences, mais aussi la large majorité des ONG transnationales.

Malgré la fin des combats en Europe occidentale, le CICR, fort de sa nouvelle autorité morale et de ses ambitions agrandies, faisait toujours face à une catastrophe humanitaire de taille : les combats faisaient toujours rage en Russie et en Turquie, où la guerre mondiale a laissé place à des guerres civiles encore plus désastreuses, des révolutions sanglantes avaient lieu à travers les pays d’Europe centrale, des millions de prisonniers de guerre et de réfugiés démunis traversaient l’Europe meurtrie par la désolation, la famine et surtout par les épidémies de grippe espagnole et de typhus qui emmenaient des millions de vies.

Cet état des choses déplorable a contribué à attiser la fièvre humanitaire qui parcourait alors le monde : c’est alors que naît la célèbre ONG volontariste Save the children, de la réformatrice sociale britannique Eglantyne Jebb, qui créera l’Union internationale de secourt aux enfants en partenariat avec le CICR. De plus, avec la fondation de la Société des Nations, Genève devient le haut lieu de l’échange, de la coopération et de la solidarité internationale : en coopération étroite avec le CICR et les autres organisations internationales déjà établies dans la région, la SDN fonde une quantité de bureaux et d’agences spécialisées pour promouvoir et défendre la paix et le progrès à travers le monde de l’entre-deux-guerres.

Parmi ces agences, la Haute Commission pour les Réfugiés fondé par l’initiative du diplomate et délégué norvégien à la SDN Fridtjof Nansen, a prit les devants dans la tâche difficile du secourt aux réfugiés. Le célèbre « passeport de Nansen » avait permis à des centaines de milliers de réfugiés apatrides de quitter leur situation de misère, de voyager, de se rapatrier et de s’établir librement à travers l’Europe : en 1938, l’organisation a reçu le Prix Nobel de la Paix pour ses contributions à l’humanité.

De plus, une multitude d’ONG et d’associations privées caritatives transnationales sont apparues à Genève pour contribuer à l’œuvre humanitaire et progressiste des organisations internationales et leurs agences, telles que la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, Le Comité international pour le placement des intellectuels immigrés, la Ligue pour les Etats-Unis d’Europe, l’Office central pour l’entraide des Eglises, la YWCA et la YMCA, le Comité de désarment chrétien, le Congrès juif mondial, le Conseil œcuménique des Eglises, la Ligue internationale pour la défense des indigènes, et bien d’autres.

Il y a aussi l’essor d’un mouvement européen dans le contexte d’un sentiment très profond de crise en Europe. Finalement, on peut évoquer dans le contexte de l’essor des dictatures la fondation des mouvements pour les droits de l’homme. Il faut cependant dire que d’abord les mouvements des droits de l’homme naissent déjà avant la Première guerre mondiale dans un contexte très particulier en France. Avec l’essor des dictatures, les mouvements pour les droits de l’homme sont de plu en plus marginalisé pendant cette période ce qui n’empêche pas qu’ils connaissent un essor dans le cadre de la résistance contre le nazisme pendant la Deuxième guerre mondiale.

D’abord, il y a eu reprise et continuité des associations internationalistes d’avant-guerre. C’est-à-dire le Bureau international de la paix, l’Union interparlementaire, le mouvement de la Croix Rouge, l’internationalisme technique et dans le domaine de la communication, le mouvement pour les droits de la femme, ils résument et intensifient leur activité du aux nouvelles révolutions dans le secteur de la communication avec l’arrivée de la radio, du téléphone, du cinéma, ils disposent même de plus de moyens pour communiquer à une grande audience.

En plus de la reprise et de la continuité de certaines associations internationalistes privée de l’avant guerre, il y a eu un renouveau profond de l’internationalisme de l’entre-deux-guerres et ce malgré le fait que l’Europe connaît une certaine démondialisation, une séparation des sociétés nationales qui est dans le contresens de la mondialisation qui avait lieu avant la Première guerre mondiale. Avant la Première guerre mondiale, il y avait une première vague de mondialisation, c’est-à-dire que les sociétés étaient économiquement et culturellement de plus en plus en contact du aux révolutions dans les secteurs de communication dû à l’essor du commerce international. Les sociétés européennes étaient au centre de cette mondialisation : deux tiers du commerce international avant la Première guerre mondiale se faisait en Europe. Et, selon les économistes, il fallait attendre jusqu’aux années 1980 du XXème siècle pour que l’Europe atteigne le même niveau d’enchevêtrement des sociétés et des économies. C’est notamment après l’introduction de l’informatique dans la finance que l’Europe retrouve le même niveau d’enchevêtrement des sociétés et surtout après la chute du mur et la réunification de la partie orientale avec la partie occidentale de l’Europe.

Avec ce renouveau de l’internationalisme de l’entre-deux-guerres souscrivent notamment l’idée de la démocratisation de la politique étrangère, ce sont les associations de la Société des Nations qui le demandent, le mouvement européen déjà mentionné qui repense l’idée de l’Europe comme région qui se fait l’avocat d’une certain régionalisation de la politique et de l’économie international et qui propose toutes sortes de nouvelles idées beaucoup plus approfondie qu’au cours du XIXème siècle dans le cadre du mouvement pacifiste pour organiser la vie européenne. Finalement, il y a eu expansion dans les domaines d’activité des humanitaires.

Genève, centre de l’internationalisme dans l’entre-deux-guerres

Genève devient le centre de l’internationalisme dans l’entre-deux-guerres. Cela est dû essentiellement à la Société de Nations qui a son siège à Genève puisqu’autour de la Société des Nations se concentrent toutes les tendances de l’internationalisme. Parmi les organisations et organes de la Société des Nations, c’est uniquement la Cour internationale de justice parmi les organes majeurs qui a son siège à La Haye à cause de la tradition attachée à La Haye où il y avait déjà la Cour internationale d’arbitrage à partir de 1899 et des conférences de La Haye donc il y a eu une tradition qui faisait que la Cour internationale de justice de la Société des Nations s’établissait également à La Haye.

Mais, à cause de cette expansion là mais encore qu’un bureau de coopération intellectuel qui s’établissait à Paris, toutes les organisations spécialisées, tous les organes de la Société des Nations était à Genève ce qui n’empêchait pas que le Conseil de la Société des Nations était itinérant, c’est-à-dire qu’il siégeait aussi dans les capitales des différents États qui présidaient pendant quelques mois le Conseil.

Parmi les organisations spécialisé de la Société des Nations, établie avec la Société des Nations parfois ou réunie avec des organisme déjà préexistant avant la Première guerre mondiale était l’organisation d’hygiène, l’organisation économique et financière, le bureau international de travail qui réunissait la particularité extraordinaire des États, des représentants des syndicats et des associations d’employeurs et qui devient une sorte de centre internationaliste économique sur les protection des travailleurs et le centre du BIT. Dans les enceintes, le BIT est un peu autonome de la Société des Nations mais elle est créée dû à un article dans le pacte de la Société des Nations. Le BIT est lié mais devient quand même un acteur relativement autonome bien qu’en contact régulier avec la Société des Nations.

Il y a le Haut commissariat pour les réfugier qui n’était pas du tout prévu, qui n’était pas inscrit dans le pacte mais qui se développe, la Commission des mandants qui est inscrite dans le pacte, la Commission internationale de la coopération intellectuelle qui se fonde en 1922 dû à une initiative française et qui pour cette raison là est très liée à Paris où se met en place un bureau.

Comme on peut imaginer, dû à cette prolifération des organismes en faveur de la coopération internationale dans tant de domaines, on voit aussi une concentration et un afflux des ONG à Genève à partir de cette période de l’entre-deux-guerres et qui continue jusqu’à nos jours.

Quelle étaient les ONG ? elles établissent un bureau à Genève dans l‘entre-deux-guerres. Il y a d’abord ceux qui existaient auparavant comme le CICR mais s’ajoute un nouvel organe à savoir la Ligue des sociétés de la Croix Rouge. Cela créé une certaine ambiguïté entre les CICR et les association nationales. La Ligue internationale de la Croix Rouge n’existait pas auparavant, elle est une création des puissances anglo-saxonnes et surtout de la Croix Rouge américaine.

Le bureau international de la paix déménage de Berne à Genève. Se crée l’Union international de secours aux enfants, la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté fondée théoriquement déjà pendant la Première guerre mondiale puisqu’il y a eu des conférences en 1919 à Zurich, elle s’établie également à Genève. Le Comité international pour le placement des intellectuels immigré, la période d’entre-deux-guerres est une période de réfugier donc il y a des intellectuels qui s’organisent entre eux et avec l’aide des amis dans d’autres pays comme la Suisse pour trouver de l’emploi après l’exclusion ou al fuite de leur pays d’origine. La Ligue pour les États unis d’Europe là aussi est un acteur important qui s’établie à Genève, l’Office centrale d’entraide des églises, l’Alliance universelle des unions chrétiennes de jeunes gens et des jeunes filles également (YMCA et YWCA), la Fédération universelle des associations chrétiennes d’étudiants s’établie à Genève pour promouvoir par exemple l’échange des étudiants, la formation des écoels d’été autour de la Société des Nations entre autre. Le Christian desarmment comity est fondé en 1931 et s’établie à Genève dans le contexte de la grande conférence de la Société des Nations qui était un échec complet. Le Congrès juif mondial s’établit à Genève notamment dans le contexte de l’essor du nazisme et de la persécution des juifs en Allemagne, le Conseil oeucuméqiue des Églises à proprement dit a été établie en 1948 mais un bureau prédécesseur s’établi à Genève autour de Willem Visser’t Hooft, un prête néerlandais à parti de 1937 à Genève, l’entraide universitaire international, le mouvement du congrès mondial de la jeunesse, la ligue internationale pour la défense des indigènes déjà à cette époque là on parle des indigènes, la Ligue internationale philarmenienne qui renoue les liens entre les membres de la diaspora arménienne, les arméniens étant des réfugier du au génocide commis pendant la Première guerre mondiale en Turquie, le Bureau international l’éducation d’éducation s’établit à Genève pour promouvoir une éducation partie dans un esprit pacifiste et internationaliste mais aussi pour promouvoir simplement l’échange autour des idées et de l’éducation, l’institut universitaire des hautes études internationales a été fondé en 1927 par un suisse américain, William Rappard et par Paul Mantoux, un politicien français, et l’Union internationale de la radiodiffusion par exemple s‘établie également à Genève en 1925 comme exemple de la continuité de l’internationalisme de communication et de la technologie.

Il y a autour de cet afflux des organisations des associations internationales privées. La naissance d’un esprit de Genève selon Robert de Traz, le journaliste auteur publiciste établi à Genève pendant les années 1920 et jusqu’aux années 1930, rédacteur d’une revue mais surtout auteur de l’ouvrage Esprit de Genève qui a d’une certaine manière développé et répandu cette expression de « Esprit de Genève ».

Genève devient dû à l’afflux des experts, des activistes, des lobbyistes de part et d’autre un centre de recherche de collecte d’information et d’analyse d’informations sur la vie internationale surtout dû à la Société des Nations mais aussi dû à l‘afflux des ONG un lieu de rencontre et de la formation des réseaux d’experts puisqu’il y a eu des contacts entre les ONG et la Société des Nations, les ONG et le BIT par exemple, entre le Haut Commissariat pour les réfugier et les ONG qui s’intéressaient aux personnes persécutées.

Genève devient également un centre de diffusion des informations. On parle aussi de la démocratisation de l’information au moins dans les langues officielles de la Société des Nations puisque la plupart des publications n’est accessible qu’en français et en anglais. Et la ville devient bien sûr un centre de coopération politico-sécuritaire, économique, humanitaire, éducatif et technique. Genève devient un centre du lobbying pour la paix, pour le désarmement, pour l’hygiène, contre la tarie des femmes et des enfants, etc. C’est le moment où se construit la ville internationale avec le Palais des Nations et le BIT.

La SDN et les ONG face aux défis humanitaires dans l’entre-deux-guerre

L’expérience traumatisante de la Première Guerre mondiale a démontré les manquements et l’insuffisance des Conventions de La Haye, notamment en ce qui concerne le traitement des prisonniers de guerre et des civils. C’est dans cette perspective que le CICR (soutenu par son Président Gustave Ador) avait négocié en 1918 un accord bilatéral entre l’Allemagne et la France qui visait à mettre au point des standards minimaux de traitement pour les prisonniers de guerre contraignants ; ce traité a servi de base pour la discussion sur un nouveau code élargi après la fin de la guerre. En 1921 et en 1923, des Conférences ont été tenues sous l’égide du CICR et ont résulté à un engagement des Parties à adopter un tel accord, qui a été signé à Genève en 1929 : la Convention III de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre.

La Convention établissait en des termes précis et stricts les obligations et les interdictions des États parties, notamment :

  • l’interdiction des représailles envers les prisonniers de guerre, l’obligation de traiter humainement les prisonniers de guerre, condamnant tout acte de torture, de pressions physique ou psychologique envers les prisonniers ;
  • la Convention établissait entre autres l’organisation des camps et fixait des obligations sanitaires minimales, que ce soit au niveau de l’hygiène, du travail et de la nourriture, réglant également les sanctions pénales ou disciplinaires permises, l’établissement de service de renseignement, et la question du rapatriement.
  • finalement, la Convention fixait le rôle du CICR comme gardien de la Convention, et réservait au Comité le droit de rendre visite à tous les prisonniers (et s’entretenir sans témoins) dans tous les camps sans aucune restriction.

Le CICR faisait également face à des défis de taille sur le terrain. En particulier, le Comité est intervenu massivement auprès des États et des factions changeantes qu’a laissé la guerre dans le sillage des empires russe, allemand et autrichien, pour se charger des millions de prisonniers de guerre et de réfugiés qui restaient toujours cloîtrés en Europe de l’Est : la nature des contentieux politiques et de la situation humanitaire déplorable laissait ces millions de personnes abandonnées à la discrimination, aux épidémies et à la faim ; les populations russes, allemandes et autrichiennes qui sont devenues des minorités dans de nouveaux États nationalistes ont été particulièrement touchées.

Le CICR a commencé à se charger du rapatriement des prisonniers de guerre germaniques, restés en Russie à cause de la Guerre civile russe, et des prisonniers russes maintenus en Allemagne par réciprocité : les prisonniers alliés ont été rapidement rapatriés grâce aux clauses d’échange insérées dans les accords d’armistice. La SDN a pris la relève dans la question des prisonniers de guerre en 1920.

Par la suite s’est posé le défi humanitaire créé par l’apparition de millions de réfugiés dispersés en Europe de l’Est, phénomène sans précédent dans l’histoire. La désolation et les carences laissées par la guerre, mais aussi la restructuration des frontières par les Traités de la paix ont laissé des millions de déplacés en proie à la misère, la faim, la maladie, le froid et à la persécution dans les nouveaux États nationalistes de l’Europe de l’Est. De plus, dès 1917, un flux massif de réfugiés fuyant le désastre de la Guerre civile russe a débarqué en Europe.

La situation sollicitait, en premier lieu, l’organisation d’une aide d’urgence de taille pour mettre toutes ces personnes à l’abri du besoin ainsi que leur établissement intermédiaire ; puis, une solution de long terme devait être trouvée. Hors, le rapatriement, solution courante pour le problème de réfugiés, était soit impossible, soit non désiré par les réfugiés. Dès lors, il fallait organiser et faciliter l’établissement définitif de toutes ces personnes dans des pays d’accueil, dont il fallait encore gagner la coopération. La Haute Commission pour les Réfugiés de Nansen, suivi par l’Office International des Réfugiés s’est chargé de tous ces défis pour réaliser l’établissement définitif des réfugiés de la guerre.

La crise humanitaire et le revers économique qu’a laissée la Guerre civile russe a pourtant continué à se faire sentir pendant toutes les années 20’s dans la nouvelle Union soviétique, ce malgré la fin des hostilités et le retrait du communisme de guerre en faveur du nouveau plan économique. Un nombre d’ONG, notamment la American Relief Admninistration, ont œuvré avec le CICR pour procurer de l’aide humanitaire aux populations soviétiques démunies face à la famine, la maladie et la misère.

Un autre drame humanitaire de l’époque a été la propagation désastreuse de maladies épidémiques, dont la grippe espagnole et le typhus, qui ont emmené plus de 50 millions de vies. L’origine exacte des épidémies reste débattue, mais une fois en Europe centrale et orientale, les maladies ont pris racine et se sont catalysées à cause de la sous-nutrition et de la désolation générales, puis se sont diffusés par connexité affectant presque un tiers de l’humanité.

En outre des États et des organisations interétatiques, le CICR et un nombre d’ONG volontaristes telles que Save the children ont œuvré pour limiter les dégâts et procurer de l’aide humanitaire aux innombrables victimes, notamment les plus vulnérables, dont les enfants : ces derniers devenaient l’objet central du secourt transnational, et sont devenus les bénéficiaires de la plupart des donations et de l’aide organisées par les ONG et les charités.

En outre des prisonniers de guerre et des réfugiés, un autre mouvement colossal de population a eu lieu en 1923 dans le cadre du Traité de Lausanne qui mettait fin à la Guerre civile turque qui opposait la Turquie réformée d’Atatürk à diverses factions.

La guerre avait éclaté suite au Traité de la paix de Sèvres qui partitionnait l’État ottoman, et a été rejeté avec outrage par le nouveau gouvernement républicain et nationaliste dirigé par Atatürk. A la fin de la guerre, la vision d’Atatürk d’un peuple turc uni sous l’égide d’un État réformé s’est réalisée, mais a laissé de profonds contentieux avec la minorité grecque qui restait très présente dans le pays : pour éviter de prolonger la guerre civile et d’engendrer une lutte ethnique potentiellement génocidaire, les États tucs et grecs se sont accordés de procéder à un échange forcé des populations vers l’État qui en représente la nationalité : c’est alors que naît la pratique désastreuse de déportation et d’homogénéisation des populations pour des buts idéologiques.

Des centaines de milliers de Turcs, mais aussi 1,5 millions de Grecs ont été déportés et échangés entre les deux Etats en vertu du traité, qui tout en restaurant la paix et la stabilité dans la région, provoquait des conséquences humanitaires dramatiques pour les populations déportées. La question était particulièrement ardue en Grèce, où l’intégration d’un nombre considérable de personnes était très problématique.

L’aide de la SDN, mais aussi du CICR et de quelques ONG avait été sollicitée par l’État grec : c’est dans le cadre de cette intégration que le Bureau international de Travail s’est véritablement développé, donnant au droit international une nouvelle teinte sociale.

Les problèmes de dénationalisation des populations a persisté dans les années 30’s, avec la persécution des minorités ethniques dans des régimes nationalistes, notamment la dénationalisation et la privation de droits de citoyenneté suivies par la confiscation des biens des juifs d’Allemagne nazie, ce qui a provoqué l’outrage international à l’origine du retrait de l’Allemagne de la SDN.

Les associations pour la Société des Nations

Alors, comme premier acteur qu’il faut peut-être mentionner dans ce contexte sont les associations pour la Société des Nations parce que il y a le lien évident entre la Société des Nations et avec ces associations là. C’est aussi intéressant de les voir en action parce que les associations en faveur de la Société des Nations existent avant la Société des Nations proprement dite. Donc ce sont en fait des associations privées d’origine nationales typiquement qui sur l’arrière plan de la Première guerre mondiale commencent à revendiquer la mise en place d’une organisation internationale. La plupart de leurs représentas venaient d’organisme similaires comme le Bureau international pour la paix, le Bureau interparlementaires, l’Institut du droit international, etc. ou de la International law association des États-Unis.

Alors c’est en Grande-Bretagne que le mouvement pour la société des Nations connaît un premier essor avec la fondation en mai 1915 de la League of Nations Society suivie par la formation de la Ligue for free nations association qui est une sorte de contre-organisation en 1918 avec une autre orientation politique mais le gouvernement britannique ne souhaite pas avoir deux organismes qui se font concurrence donc ils promeuvent leur fusion et se créé donc la Ligue of Nations Union de la Grande-Bretagne, la plus puissante des organismes privées pour la Société de Nations. Elle aura a son sommet à peu près 400000 membres y compris beaucoup des sections mêmes locales. Donc cette League of nations union est vraiment enracinée dans la société britannique, la plus enracinée des associations pour la Société des Nations.

Aux États-Unis se forme juste un mois après al formation de la League of Nations society en Grande-Bretagne la League to enforce peace. Donc, l’idée est qu’un agresseur doit être stoppé, la communauté internationale doit assister à l’État agresser afin de le défendre collectivement et rétablir la paix sans annexion. C’est donc dans cette esprit d’une paix sans annexions et d’une force d’intervention que se créé aux États-Unis la League to enforce peace et le président Wilson malgré le fait que les États-Unis étaient neutre pendant les premières trois années de la guerre avaient pris la parole devant la League to enforce Peace déjà en 1916.

En France, l’association française pour la Société des Nations se fonde plus tard. En fait, à la fin des hostilité en novembre 1918, ce qui démontre qu’il y a eu peut être moins d’enracinement, moins de fascination pour l’idée de la Société des Nations en France que dans les pays anglo-saxons, c’est surtout le juriste Léon Bourgeois qui anime cette association française pour la Société des Nations, c’est lui aussi qui fait partie de la délégation française pour la négociations des traités de paix à Paris en 1919 et c’est aussi un grand juriste qui avait participé aux conférences de La Haye et qui avait donc ses propres idées pour une Société des Nations qui devrait selon lui avoir des « vraies dents » pour pouvoir s’opposer à des agressions.

Il y a eu des associations similaires fondées à la fin, pendant ou même après la fin du conflit en Suisse, en Belgique, dans les Pays Bas, en Hongrie, en Allemagne ou en Italie par exemple mais ces associations n’avaient pas toutes la même vigueur que l’association League of Nations Union en Grande-Bretagne. Il y avait des États comme la Hongrie qui s’est développé dans un sens autoritaire très rapidement suite à la fin des hostilités ou l’association nationale pour la Société des Nations était fortement contrôlé par le gouvernement. En Allemagne, il y a eu indépendance relative d’abord du côté du gouvernement une opposition puis une attitude utilitariste puis un rapprochement à la Société des Nations, donc la Deutsche Liga für Völkerbund était plutôt en marge du milieu politique au début mais rentre de plus en plus au centre avec le rapprochement de l’Allemagne à la Société des Nations avant d’être soumis et puis interdite au cours des années 1930 par les nazis.

Le fruit de la prolifération de ces associations nationales était la fondation de l’Union internationale des associations pour la Société des Nations qui elle se formait en tant que fédération des associations nationales pour la Société des Nations qui organisait régulièrement des congrès annuelles typiquement à Genève et qui entraient en contact et en négociation même avec les gouvernements et le secrétariat de la Société des Nations dès le début, c’est-à-dire les League of Nations Union et l’Association française pour la Société des Nations et la League to enforce peace avaient des représentants et un bureau commun lors des négociations des traités de paix à Paris et donc c’était le nucleus d’une association entre eux qui débouchait sur la création de l’Union internationale des associations pour al Société des Nations.

Théodore Ruyssen, juriste, philosophe, universitaire et membre pour la Ligue française pour les droits de l’homme était devenu le secrétaire de l’Union internationale des associations pour la Société des Nations à partir de 1921 et jusqu’à la fin des années 1930, il a dévoué sa vie à l’Union internationale des associations pour la Société des Nations et a relancé sa carrière universitaire.

L’Union internationale des associations pour la Société des Nations avait établi rapidement des contacts avec le secrétariat et il se formait un comité de liaison entre l’Union internationale pour la Société des Nations et le secrétariat de la Société des Nations. Donc, il y a eu des échanges réguliers puis l’Union internationale arrivait même à faire publier par la Société des Nations à titre d’information dans le journal officiel ses résolutions. Typiquement, les résolutions de l’Union international des associations pour la Société des Nations était adoptée lors des congrès qu’avaient lieu juste avant l’assemblée de la Société des Nations se réunissait. Donc, il y a eu une interaction vive entre la Société des Nations, les gouvernements et l’Union internationale des associations pour la Société des Nations.

Ajouté à cela s’est fondé en France un groupe universitaire pour la Société des Nations par un étudiant, Robert Lange, qui avait 19 ans lorsqu’il avait proposé la formation de ce groupe et la mise en place. Ce groupe avait été émulé dans d’autres nations puis se fondait la Fédération universitaire internationale des groupes pour la Société des Nations qui avait organisé par exemple des écoles d’été à Genève à partir de 1924 autour de la coopération internationale, autour de la Société des Nations.

Quelle sont les tendances ? D’abord, les unions ou associations pour la Société des Nations œuvraient pour la démocratisation pour la politique étrangère et étaient favorable en général et aussi impliqué dans une diplomatie publique et transparente ; donc, ils voulaient qu’on en parle de la politique étrangère pour éviter la répétition d’une guerre comme celle de 1914. Il s’est développé une sorte de sociabilité genevoise autour des associations pour la Société des Nations, c’est-à-dire les représentants des associations internationale pour la Société des Nations se rencontraient et souvent ils préparaient le chemin à un certain rapprochement des idées.

Les associations nationales et l’union internationale essayaient à conseiller les gouvernements mais pour certains entre eux ils servaient aussi comme arme de propagande de ces mêmes gouvernements. En même temps, surtout l’union internationale des associations de la Société des Nations étaient considéré par le secrétariat de la Société des Nations comme une sorte d’auxiliaire parce que le secrétariat de la Société des Nations pouvait difficilement atteindre l’opinion publique des différents États, il fallait passer plutôt par les associations nationales de la Société des Nations pour avoir un lien. Et donc, le secrétariat de la Société des Nations accueillait d’une manière bienveillante et avec bonheur d’un certain émanerai le fait que les associations nationales de la Société des Nations organisaient beaucoup d’évènements. Par exemple, la League of Nations Union avait une émission de radio chaque semaine, développait un film de propagande et émettait une revue pour communiquer avec ses 400000 membres et les lecteurs intéressés.

Évidemment, il y a eu aussi des tentatives de l’Union internationale des associations de la Société des Nations a influencer la politique de la Société des Nations comme par exemple un congrès des associations de la Société des Nations qui avait lieu en 1922 à Prague demandait la création d’une commission permanente des minorités ce qui déclenchait un éclat entre les différents membres des associations nationales de la Société des Nations car certaines nations de l’Europe centrale ne voulait pas voir imposer par la Société des Nations comment ils devaient traiter leurs minorités nationales. Il y avait aussi des résolutions concernant le désarmement lors de la grande conférence du désarmement de la Société des Nations où l’Union internationale des associations de la Société des Nations s’opposait dans ses résolutions au gouvernement français qui refusé à reconnaître la demande d’égalité du gouvernement allemand.

Finalement, on peut dire que les associations de la Société des Nations étaient aussi plutôt avocat de la politique d’apaisement face aux dictatures au cours des années 1930. Et c’est avec leur association, avec cette politique là très favorable à la Société des Nations mais aussi à l’apaisement qu’ils perdaient d’influence et qu’ils étaient en fin de compte écarté du domaine politique dans la deuxième partie des années 1930.

Le renouveau internationaliste

Le mouvement pour la paix par le droit et le rejet de la guerre comme moyen de résolution de différents prend tout son essor avec la fin de la guerre. Face à la destruction brutale et à la désolation qu’ont laissé les combats de la guerre, le mouvement pour le désarmement général une ampleur inédite dans l’entre-deux-guerres, gravitant notamment autour de Conférences internationales sur le désarmement sous la roulette de la Société des Nations et avec l’appui d’un nombre d’ONG, dont l’Union internationale de secourt aux enfants, qui se mobilisent pour faire pression sur les gouvernements. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de l’émergence d’ONG sur la scène internationale à travers la SDN.

Cette dernière exerçait une influence salutaire sur les Etats membres et oeuvrait pour la promotion du dessein des ONG humanitaires, notamment à travers le Haut Commissaire Fridtjof Nansen, défenseur de la cause des réfugiés russes, grecs et arméniens, et bien d’autres ainsi que Albert Thomas, directeur du BIT.

Nansen était également à l’origine du Comité consultatif des organisations privées dans le cadre de la SDN, attirant et donnant une voix aux ONG et à la société civile sur la scène inter- nationale, qui cessait dès lors d’être le domaine réservé des Etats, qui se développera à l’avenir par la coopération étroite entre les ONG et l’ECOSOC de l’ONU.

Néanmoins, le déclin de la SDN lors des années 30’s s’accompagnait par une perte d’influence et un changement des pratiques. A partir du moment où le Secrétaire Général britannique Eric Drummond a quitté la SDN en 1932 et son successeur Joseph Avenol prenait les reines, la vision intergouvernementale d’avant-guerre s’est instaurait à l’organisation, qui venait de perdre Fridtjof Nansen, le plus militant et progressiste de ses fonctionnaires. Après l’abolition du Comité en 1933, la SDN s’est dessaisi de la gestion des réfugiés, notamment des réfugiés allemands.

C’est à cette époque que le mouvement pour les droits de l’homme devient réellement international, notamment grâce à la Fédération internationale des droits de l’homme. En 1922, une vingtaine de ligues nationales, dont les ligues française et allemande, créent la FIDH. Elle est alors la première organisation internationale de défense des droits de l’Homme. Son mot d’ordre : « La paix par les droits de l’Homme ».

En 1927, la FIDH lance un appel à la communauté internationale pour l’adoption d’une « Déclaration mondiale des droits de l’Homme », puis la création d’une Cour criminelle internationale permanente. Elle est la première organisation généraliste à s’engager pour la défense des droits économiques et sociaux.

La FIDH s’engagera dans la lutte contre le nazisme. Deux des plus éminents dirigeants de la FIDH, René Cassin et Joseph-Paul Boncour, participeront à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Le mouvement pan-européen fait également quelques avancées, malgré le climat de ressentiments nationalistes qui règne alors en Europe. Ce mouvement était basé sur une volonté de dépasser les antagonismes produits par l’impérialisme et la guerre, notamment le profond antagonisme franco-allemand. Un nombre d’individus se mobilisaient pour œuvrer au rapprochement entre les deux pays en vue d’une coopération plus étroite sur tout le continent. Parmi les débats sur la question, l’idée d’une fédération européenne émergeait comme un contre-poids aux contentieux nationalistes et une garantie de la paix entre les nations euro- péennes, une alternative à la SDN. L’économie et le commerce étaient au centre du débat.

Lors de l’occupation de la Ruhr par la France et la Belgique en 1923 et à la crise politique qui s’en suivait, ainsi que la « guerre économique », l’hyperinflation et le malaise économique général dans les pays d’Europe centrale, l’esprit pan-européen revenait au grand jour pour régler les contentieux politiques et pourvoir au soulagement économique. Le mouvement pan-européen gravitait autour de l’organisation Pan-europa, la fédération culturelle européenne et la Ligue pour la coopération économique européenne dirigés par des internationalistes éminents.

L’idée principale, comme établie par l’éminent internationaliste Richard Coudenhove Kalergi dans son ouvrage Paneuropa, était de créer en Europe une communauté cosmopolite, de lever les barrières au mouvement par une union douanière, favorisant les échanges le commerce et le développement, d’établir un traité d’arbitrage obligatoire et de construire à terme une fédération européenne. L’élan que s’était attribué Kalergi a attiré le Ministre des affaires étrangères français Aristide Briand et le Président du Reichstag allemand Paul Löwe dans l’Union européenne, mobilisant une masse encore plus importante d’intellectuels, d’hommes d’états et d’industriels.

Le rapprochement des élites française et allemandes à l’idée pan-européenne s’est accélérée à la suite de la fin de l’occupation de la Ruhr et de l’instauration du Plan Dawes qui allégeait la charge économique de l’Allemagne. Dans le Congrès pan-européen de Vienne, quelque 2'000 personnes étaient rassemblées. Le mouvement était à l’arrière plan de plusieurs conférences qui visaient à favoriser le commerce entre les Etats européens. Le point culminant du mouvement a eu lieu en 1930, lorsque Aristide Briand, alors Ministre des affaires étrangères français, annonce un mémorandum en faveur de l’organisation d’un régime « d’union fédérale européenne ».

Le « plan Briand » avait ensuite été étudié dans des Commissions, notamment à la Société des Nations. Cependant, la plupart des Etats étaient endigués par la Crise de la Grande dépression, et de plus en plus d’États européens sombraient vers le nationalisme belliqueux à l’origine de la Deuxième Guerre mondiale.

Annexes

Références

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