« Introduction à l'histoire de l'Europe du XIXème siècle au XXème siècle » : différence entre les versions

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-    le mot"nationalité" ou l'expression "principe des nationalités"apparaît pour la première fois sous la plume de Mme de Staël (1766-1817) en1810 dans «  De l’Allemagne ».
*le mot "nationalité" ou l'expression "principe des nationalités"apparaît pour la première fois sous la plume de Mme de Staël (1766-1817) en 1810 dans «  De l’Allemagne ».
   
   
Inverse de la conception libérale. Pour le comprendre, il fautrevenir au mot nationalité et l’idée sur laquelle on va travaillerdurant tout ce semestre, à savoir le principe des nationalités.  
Inverse de la conception libérale. Pour le comprendre, il fautrevenir au mot nationalité et l’idée sur laquelle on va travaillerdurant tout ce semestre, à savoir le principe des nationalités.  
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Pourquoi ces gens sont allemands bien qu’ilssoient dirigés par des princes complètement différents, qu’ils se trouvent dansdes structures politiques complètements différents ? C’est parce que même s’ils n’appartiennent pas à unsystème politique qu’ils ont choisi (conception élective de la nation =conception libéraliste), et bien il y a quelquechose qui les relient, qu’ils n’ont pas choisi (c’est là quece marque l’opposition au libéralisme),  c’est le fait qu’ils n’appartiennent pas à lamême culture !
Pourquoi ces gens sont allemands bien qu’ilssoient dirigés par des princes complètement différents, qu’ils se trouvent dansdes structures politiques complètements différents ? C’est parce que même s’ils n’appartiennent pas à unsystème politique qu’ils ont choisi (conception élective de la nation =conception libéraliste), et bien il y a quelquechose qui les relient, qu’ils n’ont pas choisi (c’est là quece marque l’opposition au libéralisme),  c’est le fait qu’ils n’appartiennent pas à lamême culture !
   
   
-    En 1815, à l'issuedu Congrès de Vienne l'Allemagne forme un ensemble culturel homogène, au moinslinguistiquement et est divisée en 38 Etats (34 princes et 4 villes libres),unis partiellement dans une confédération, « le Bund ».
*En 1815, à l'issue du Congrès de Vienne l'Allemagne forme un ensemble culturel homogène, au moins linguistiquement et est divisée en 38 Etats (34 princes et 4 villes libres),unis partiellement dans une confédération, « le Bund ».
        
        
Madame de Staël note qu’a l’issu du congrès de Vienne en 1815 (qui règleles questions territoriale suite aux guerres napoléoniennes) : lesétats (les constructions politiques) et les nations c'est-à-dire selonsa définition ; les ensemble culturels, ne coïncident pas.  
Madame de Staël note qu’a l’issu du congrès de Vienne en 1815 (qui règleles questions territoriale suite aux guerres napoléoniennes) : lesétats (les constructions politiques) et les nations c'est-à-dire selonsa définition ; les ensemble culturels, ne coïncident pas.  
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C’est précisément dans ces ensemble culturels plus ou moins homogènesmais politiquement hétérogènes (car il n’y a pas un Etat Italien ou un EtatAllemand), que nait la conception ethnique ou culturelle de la Nation!
C’est précisément dans ces ensemble culturels plus ou moins homogènesmais politiquement hétérogènes (car il n’y a pas un Etat Italien ou un EtatAllemand), que nait la conception ethnique ou culturelle de la Nation!
   
   
-    Conception du Volksgeist (de l’esprit du peuple) estprésente dès la fin du XVIIIè siècle dans les écrits de Johann Gottfried Herder(1744-1803).
*Conception du Volksgeist (de l’esprit du peuple) est présente dès la fin du XVIIIè siècle dans les écrits de Johann Gottfried Herder(1744-1803).
   
   
Un certain nombre de penseurs allemands de la fin du 18ème etdu début du 19ème, pour fonder l’idée qu’il existe une certaine nationallemande, considèrent l’idée qu’il faut donc aller regarder dans le peuple,quelles sont les langues parlées, quelles sont les coutumes, quelles sont lesmanières de se comporter ?  
Un certain nombre de penseurs allemands de la fin du 18ème etdu début du 19ème, pour fonder l’idée qu’il existe une certaine nationallemande, considèrent l’idée qu’il faut donc aller regarder dans le peuple,quelles sont les langues parlées, quelles sont les coutumes, quelles sont lesmanières de se comporter ?  
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Cet esprit du peuple est présente dès la fin du 18ème siècle, mais cedéveloppe de manière très importante dans le premier tiers du 19ème dans lapensée romantique avec l’idée qu’il faut aller chercher cet « esprit dupeuple » et, en particulier un des moyens pour aller chercher cette « âmedu peuple » de fait pas le biais des lettrés.  
Cet esprit du peuple est présente dès la fin du 18ème siècle, mais cedéveloppe de manière très importante dans le premier tiers du 19ème dans lapensée romantique avec l’idée qu’il faut aller chercher cet « esprit dupeuple » et, en particulier un des moyens pour aller chercher cette « âmedu peuple » de fait pas le biais des lettrés.  
   
   
-    Travail desfrères Grimm (1785 ou 1786-1863 ou 1859). Ils commencent à rassembler descontes dès 1806 et éditent un premier recueil dès 1812  
*Travail des frères Grimm (1785 ou 1786-1863 ou 1859). Ils commencent à rassembler des contes dès 1806 et éditent un premier recueil dès 1812  
   
   
Un certain nombre de lettrés de l’époque, vont récolter les légendes, lesrécits et en particuliers parmi eux Les frères Grimm, ce qu’il faut savoir,c’est qu’il y a une entreprise nationale derrière ces contre des frères Grimm.Ils se sont rendus dans les zones qu’ils considéraient comme allemande et serendent compte que sur tout l’ensemble du territoire germanique, les gensraconte les mêmes histoires. Chose qui tendrait à démontrer qu’ils sont liéspar une culture commune.   
Un certain nombre de lettrés de l’époque, vont récolter les légendes, lesrécits et en particuliers parmi eux Les frères Grimm, ce qu’il faut savoir,c’est qu’il y a une entreprise nationale derrière ces contre des frères Grimm.Ils se sont rendus dans les zones qu’ils considéraient comme allemande et serendent compte que sur tout l’ensemble du territoire germanique, les gensraconte les mêmes histoires. Chose qui tendrait à démontrer qu’ils sont liéspar une culture commune.   
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L’idée qu’il y a derrière, c’est que la nation repose sur une culturecommune (Kulturnation)  et évidemment cettenation-culturelle ci pose un certain nombre de problèmes.
L’idée qu’il y a derrière, c’est que la nation repose sur une culturecommune (Kulturnation)  et évidemment cettenation-culturelle ci pose un certain nombre de problèmes.
   
   
-    Idée de Kulturnation : Johann Fichte(1762-1814)
*Idée de Kulturnation : Johann Fichte(1762-1814)
   
   
Problèmen°1 :  Est-ce que tous lesgens qui partagent cette culture entrent dans cette nation ? (C’est legros problème de  l’Allemagne)  
Problèmen°1 :  Est-ce que tous lesgens qui partagent cette culture entrent dans cette nation ? (C’est legros problème de  l’Allemagne)  
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'''1.3)      RACIALISATION DES IDENTITÉS NATIONALE'''
==RACIALISATION DES IDENTITÉS NATIONALE==
              
              


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Ainsi, progressivement se développe l’idée qu’au fond les différences culturelless’enracinent dans des différences raciales, dans des différences biologique.
Ainsi, progressivement se développe l’idée qu’au fond les différences culturelless’enracinent dans des différences raciales, dans des différences biologique.
   
   
-    Théorie racisted'Arthur de Gobineau (1816-1882) est contenue pour l'essentiel dans son Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855).
*Théorie raciste d'Arthur de Gobineau (1816-1882) est contenue pour l'essentiel dans son Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855).
   
   
La personne la plus connu, l’écrivain le plus connu pour avoir lancécette idée est Arthur de Gobineau  qui écrit en 1853-55, un essai surl’inégalité des races humaines ( qui a fortement influencé l’idéologie nazie),il formule 2 arguments fondamentaux (qui sont formuler sans aucunedémonstration):
La personne la plus connu, l’écrivain le plus connu pour avoir lancécette idée est Arthur de Gobineau  qui écrit en 1853-55, un essai surl’inégalité des races humaines ( qui a fortement influencé l’idéologie nazie),il formule 2 arguments fondamentaux (qui sont formuler sans aucunedémonstration):
              
              
1.  Selon-lui, l’homme estdéfini par sa race. Gobineau  utilisede manière interchangeable le terme d’ethnie et le terme de race, car le termede race lui donne le sentiment de disposer d’une définition biologiqueirréfutable.  
#Selon-lui, l’homme estdéfini par sa race. Gobineau  utilisede manière interchangeable le terme d’ethnie et le terme de race, car le termede race lui donne le sentiment de disposer d’une définition biologiqueirréfutable.  
Ainsi, il classe les gens dans des groupes qui seraient définis par labiologie et si c’est définit pas la biologie alors on ne peut plus lesdiscuter, alors que si ces groupes sont définis par la culture c’est plusdiscutable.  
Ainsi, il classe les gens dans des groupes qui seraient définis par labiologie et si c’est définit pas la biologie alors on ne peut plus lesdiscuter, alors que si ces groupes sont définis par la culture c’est plusdiscutable.  
Il rabat la définition des groupes nationaux sur les groupes biologiques,de sorte qu’il y aurait une race allemande, une race française. Au fond, il y aune espèce d’évidence irréfutable de l’appartenance à un groupe national via larace (on sait très bien que c’est faut aujourd’hui hein…), c’est une espèce de construction biologique de l’appartenancenationale.
Il rabat la définition des groupes nationaux sur les groupes biologiques,de sorte qu’il y aurait une race allemande, une race française. Au fond, il y aune espèce d’évidence irréfutable de l’appartenance à un groupe national via larace (on sait très bien que c’est faut aujourd’hui hein…), c’est une espèce de construction biologique de l’appartenancenationale.
   
   
2.  C’estl’idée que ces différentes« nations-races » sont hiérarchisées, elles ne sont pas toutes aumême niveau, certaine sont plus développée de sorte qu’il y a des races supérieureset des races inférieures.  
#C’est l’idée que ces différentes« nations-races » sont hiérarchisées, elles ne sont pas toutes au même niveau, certaine sont plus développée de sorte qu’il y a des races supérieure set des races inférieures.  
Et là déjà apparaît chez Gobineau l’idée d’une supériorité d’une race quiserait la race arienne (invention totale de la conception biologique des races)de la fin du 19ème.  
Et là déjà apparaît chez Gobineau l’idée d’une supériorité d’une race qui serait la race arienne (invention totale de la conception biologique des races)de la fin du 19ème.  
   
   
-    Houston StewartChamberlain (1855-1927), a largement contribué à répandre outre-Rhin (il sefait naturaliser allemand) la pensée de l'auteur français.
*Houston Stewart Chamberlain (1855-1927), a largement contribué à répandre outre-Rhin (il sefait naturaliser allemand) la pensée de l'auteur français.
   
   
Outre Arthur de Gobineau, Chamberlain à largement contribuer à rependreen Allemagne la pensée de Gobineau.  
Outre Arthur de Gobineau, Chamberlain à largement contribuer à rependreen Allemagne la pensée de Gobineau.  
En réalité, cette pensée n’est pas inscrite dans un territoirenationale, il y a vraiment une circulation de ces conceptions raciales àtravers toute l’Europe à la fin du 19ème. Cela donne lieu a desthéories du racisme : avec Montandon par exemple…
En réalité, cette pensée n’est pas inscrite dans un territoirenationale, il y a vraiment une circulation de ces conceptions raciales àtravers toute l’Europe à la fin du 19ème. Cela donne lieu a desthéories du racisme : avec Montandon par exemple…
   
   
-    Le mot d’ethniepermet d’élargir la notion de race (biologique) à une dimension culturelle  
*Le mot d’ethniepermet d’élargir la notion de race (biologique) à une dimension culturelle  
-    Vacher de Lapouge(1854-1936) géographe, anthropologue social auteur des Sélections sociales (1896).  
*Vacher de Lapouge(1854-1936) géographe, anthropologue social auteur des Sélections sociales (1896).  
-    Georges Montandon(1879-1944) médecin d’origine suisse, et membre de la société d’anthropologiefrançaise. Il reprend les idées de Vacher de Lapouge et définit l’ethnie commeun groupement naturel comprenant la totalité des caractéristiques humaines : « L’ethnie englobe la race ».  
*Georges Montandon(1879-1944) médecin d’origine suisse, et membre de la société d’anthropologie française. Il reprend les idées de Vacher de Lapouge et définit l’ethnie comme un groupement naturel comprenant la totalité des caractéristiques humaines : « L’ethnie englobe la race ».  


Montandon (d’origine suisse) pour lui, l’ethnie englobe la race. Il publieen 1935 un livre qui s’appel « l’ethnie/race française » ou il définit ce que serait la caractéristique dufrançais, et ce n’est évidemment pas un hasard si on le retrouve au commissariatà la question juive durant la 2ème guerre mondiale. C'est-à-direqu’en définissant d’une manière raciale et biologique, qui est français, ilexclue tous ceux qui ne sont pas français selon ce même critère (même s’ilspossèdent la nationalité, la citoyenneté française, comme les juifs français auregard de la loi française).  
Montandon (d’origine suisse) pour lui, l’ethnie englobe la race. Il publieen 1935 un livre qui s’appel « l’ethnie/race française » ou il définit ce que serait la caractéristique dufrançais, et ce n’est évidemment pas un hasard si on le retrouve au commissariatà la question juive durant la 2ème guerre mondiale. C'est-à-direqu’en définissant d’une manière raciale et biologique, qui est français, ilexclue tous ceux qui ne sont pas français selon ce même critère (même s’ilspossèdent la nationalité, la citoyenneté française, comme les juifs français auregard de la loi française).  
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'''1.4)          LE NATIONALISME COMME IDÉOLOGIE'''
==LE NATIONALISME COMME IDÉOLOGIE==
   
   


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C’est un nationalisme fermé et exclusif avec l’idée qu’onappartient par nature à une nation, et qu’on ne le choisi pas et que parconséquence une nation se définit contre les autres(et même à l’intérieur de la nation (minorités de la nation), il y a desgens qui ont des droits politiques, des droits de citoyens, mais qui en faitn’appartiennent pas véritablement à la nation. Et c’est comme cela que l’onpeut éliminer un certain nombre de gens de la nation ; comme les juifsdurant le nazisme, qui sont pour la plupart des juifs allemands à qui on retirela citoyenneté ; avec le gouvernement de Vichy c’est également le cas enFrance)  
C’est un nationalisme fermé et exclusif avec l’idée qu’onappartient par nature à une nation, et qu’on ne le choisi pas et que parconséquence une nation se définit contre les autres(et même à l’intérieur de la nation (minorités de la nation), il y a desgens qui ont des droits politiques, des droits de citoyens, mais qui en faitn’appartiennent pas véritablement à la nation. Et c’est comme cela que l’onpeut éliminer un certain nombre de gens de la nation ; comme les juifsdurant le nazisme, qui sont pour la plupart des juifs allemands à qui on retirela citoyenneté ; avec le gouvernement de Vichy c’est également le cas enFrance)  
   
   
-    En Europe à la veille de 1914 triomphe du nationalisme fermé
*En Europe à la veille de 1914 triomphe du nationalisme fermé
   
   
A la veille de la 1ère guerre mondiale, le nationalisme fermé a triomphéà peu près partout.
A la veille de la 1ère guerre mondiale, le nationalisme fermé a triomphéà peu près partout.

Version du 25 novembre 2012 à 20:15

Attention; certain mots sont attachés ensemble (je sais pas pourquoi il fait ça) et sa me saoule un peu de tout rectifier Réponse au message au dessus : merci beaucoup pour cette contribution, chacun apporte ça contribution donc la communauté se chargera de le faire

Cours introductif : Débats et enjeux

EVOLUTION DES CONCEPTIONS DE LA NATION DANS LE COURANT DU XIXÈ SIÈCLE

Dans le courant du XIXème et XXème siècle, surtout dans le courant du XIXème (le XIXème est très important car c’est le moment où les conceptions nationales se mettent en place, ensuite on fera plutôt de l’histoire du long vingtième siècle), nous verrons comment se sont mis en place certaines conceptions de la Nation ;conceptions dont nous sommes les héritiers et qui nous permettent de penser le national.


On va partir de la première conception de la nation qui est dite la conception « libérale » (dans le sens libéralisme politique, c’est-à-dire l’importance des libertés fondamentale dans l’organisation politique) et ce libéralisme a produit une première conception de la nation.


LA CONCEPTION LIBÉRALE DE LA NATION

  • Contrat social de Rousseau (1762): «Tout homme étant libre et maître de lui-même, nul ne peut, sous quelqueprétexte que ce puisse être, l’assujettir sans son aveu.»

Cette première conceptionlibérale de la Nation, nous pouvons la faire remonter jusqu’au contrat social de Rousseau. Dams lecontrat sociale, il explique cette idée qui va structuré la 1èreconception de la Nation «Tout homme étantlibre et maître de lui-même, nul ne peut, sous quelque prétexte que ce puisseêtre, l’assujettir sans son aveu.»

En quoi cela est-il important pour fonder laconception libérale de la nation ? C’est parce que c’est l’idée que la volontégénérale déboucherai sur l’idée de la souveraineté nationale. C'est-à-dire quefinalement, la nation/peuple (au 19èmecela veut dire la même chose), résultede l’ensemble des citoyens, la volonté nationale à l’issu du contrat socialc’est donc la somme des volontésindividuelles ; la nation est un contrat.

Les droits de la nation sont donc proclamés àl’encontre du pouvoir monarchique absolu. Ainsi, c’est le peuple, constitué ennation qui détient la volonté général à l’encontre du monarque absolu. Le rois’il subsiste (ex : monarchie parlementaire), ne peut être que lereprésentant de la nation mais ne peut pas se substituer à la nation (commec’est le cas dans la monarchie absolue) car la nation existe par elle même et àl’issu du contrat sociale comme une adition des volontés individuelles.

Mais inversement, si ce qui fonde le fait devivre ensemble dans un groupe c’est la volonté de chaque individu d’y vivre,encore faut-il trouver un principe quipermet de créer un cadre à la vie collective de ces individus, ce cadrec’est la Nation justement.

Pourquoi dans la période révolutionnairefrançaise (1789), on a besoin d’un principe organisateur de la vie collective? Car tout lescorps intermédiaires, c'est-à-dire tout les principes organisateurs de lavie collective à des niveaux intermédiaires entre le roi et ses sujets ont étésupprimé. Ces corps intermédiaires qui organisaient les sujets. Tous ces sujetsétaient tenu les uns avec les autres par ces corps intermédiaire, qui sont desorganisations obligatoires (ex :les confréries, les corporations, etc),dans lesquels les gens devaient s’inscrire. Avec la disparition de l’ensemble de sesprincipes d’organisations et de la monarchie il faut trouver un cadre pour lierles gens ensemble et c’est le cadre NATIONAL qui permet de lier, de rassemblerles individus isolés (qui ont été délié des obligations qu’ils avaient àl’intérieur de ces corps intermédiaire, corporation, confrérie etc…).

Donc, la pensée politique de la fin du 18ème siècle est dominée par la conviction qu’il est possible de regrouper dans une même nation des catégories de population qui auparavant n’étaient pas regroupé dans une même réalité. En particulier, on peut réunir tous ses gens par delà leurs différences linguistique, par delà leur différence culturelle (la France de la fin du 18ème était un pays extrêmement divers d’un point de vue culturel),par delà leur histoire différente mais aussi par delà leur différence sociale et économique. C’est l’idée que la nation va réunir ces gens quelle que soit la filiation qu’ils ont en terme culturel, économique et sociale.

  • En 1882 dans sa célèbre conférence de laSorbonne de 1882 : Qu’est-cequ’une nation, Ernest Renan souligne que la nation est une entitécollective consciente et volontaire qui résulte du désir et de la volonté devivre ensemble. Les composantes du peuple ne vivent pas accidentellement entreeux par la volonté d'un souverain : la nation est "un plebiscite de tousles jours"

Cette conception libérale dela Nation ; qui est fondée surl’affirmation des libertés individuelles, du libre arbitre d’un individu à entrer dans un groupe. Cetteconception c’est celle qui tend à l’emporter en France mais aussi dans lagrande majorité de l’Europe (donc dans la première moitié du 19ème siècle). Etelle est très bien incarnée dans un discours resté célèbre de Ernest Renan en1882 : Qu’est-ce qu’une nation, ily souligne que la nation est une entité collective consciente et volontaire quirésulte du désir et de la volonté de vivre ensemble. Les composantes du peuplene vivent pas accidentellement entre eux par la volonté d'un souverain : lanation est "un plébiscite de tous les jours"

On choisi de faire partie d’une Nation, c’estune conception universaliste de laNation puisque dans un sens car n’importe qui peut devenir français, allemandou italien si il choisi (on estlibre de faire ce choix) de l’être.

  • Cette conception « élective » dela nation n’est pas spécifiquement française

Mais cette affirmationde la conception universaliste de la Nation n’a jamais pu être mise enœuvre de cette manière. (Depuis les guerres de conquêtesnapoléoniennes c’est une conception impérialiste de la Nation qui a prévalu, ona imposé aux gens d’être français par la guerre/conquête et on a interdit a uncertain nombre d’autres qui voulaient l’être, de pouvoir obtenir la citoyennetéfrançaise). Ainsi, au moment même ou seformule cette conception de la nation, en réalité, par un certain nombre dedispositif politique ou de loi, elle ne se met pas en place. Néanmoins ça resteun horizon, une revendication que l’on peut mobiliser en termes de droit!

En mêmetemps, dans d’autres régions européennes il y a d’autres conceptionsconcurrentes qui émergent à partir de la fin du 18 ème, ce sont ce que l’onappelle les conceptions culturelles ou ethniques de la nation.

LES CONCEPTIONS CULTURELLES OU ETHNIQUES DE LA NATION

  • le mot "nationalité" ou l'expression "principe des nationalités"apparaît pour la première fois sous la plume de Mme de Staël (1766-1817) en 1810 dans «  De l’Allemagne ».

Inverse de la conception libérale. Pour le comprendre, il fautrevenir au mot nationalité et l’idée sur laquelle on va travaillerdurant tout ce semestre, à savoir le principe des nationalités. Le mot "nationalité" ou l'expression"principe des nationalités" apparaît pour la première fois sous la plumede Mme de Staël (1766-1817) en 1810 dans un livre du nom « De l’Allemagne) : elle a écrit danscette position d’observation (que représentait la Suisse, sur la France etl’Allemagne), et dans ce livre, elle essaie de comprendre dans quelle mesurel’Allemagne (qui n’existe pas comme Etat à l’époque car c’est un ensemble deprincipautés), dans quelle mesure cette Allemagne qui n’existe par commeEtat-Nation constitue quand même un ensemble, une nation. Mais si on veut fairede l’Allemagne une nation, alors il faut trouver un principe qui explique que ses gens qui n’ont pas décidéd’être tous ensemble allemands étaient quand même allemands. Et pour trouver ce principe elle définit l’idéequ’une Nation se fonde sur une culturecommune.

Pourquoi ces gens sont allemands bien qu’ilssoient dirigés par des princes complètement différents, qu’ils se trouvent dansdes structures politiques complètements différents ? C’est parce que même s’ils n’appartiennent pas à unsystème politique qu’ils ont choisi (conception élective de la nation =conception libéraliste), et bien il y a quelquechose qui les relient, qu’ils n’ont pas choisi (c’est là quece marque l’opposition au libéralisme), c’est le fait qu’ils n’appartiennent pas à lamême culture !

  • En 1815, à l'issue du Congrès de Vienne l'Allemagne forme un ensemble culturel homogène, au moins linguistiquement et est divisée en 38 Etats (34 princes et 4 villes libres),unis partiellement dans une confédération, « le Bund ».

Madame de Staël note qu’a l’issu du congrès de Vienne en 1815 (qui règleles questions territoriale suite aux guerres napoléoniennes) : lesétats (les constructions politiques) et les nations c'est-à-dire selonsa définition ; les ensemble culturels, ne coïncident pas.

Sauf dans un certain nombre de cas, comme la France où il y a globalementles gens qui vivent sur le territoire de l’état français et parlent lefrançais. Allemagne : Tous les gens qui parlent des dialectes germaniques nefont pas partir des mêmes états nation. C’est précisément dans ces ensemble culturels plus ou moins homogènesmais politiquement hétérogènes (car il n’y a pas un Etat Italien ou un EtatAllemand), que nait la conception ethnique ou culturelle de la Nation!

  • Conception du Volksgeist (de l’esprit du peuple) est présente dès la fin du XVIIIè siècle dans les écrits de Johann Gottfried Herder(1744-1803).

Un certain nombre de penseurs allemands de la fin du 18ème etdu début du 19ème, pour fonder l’idée qu’il existe une certaine nationallemande, considèrent l’idée qu’il faut donc aller regarder dans le peuple,quelles sont les langues parlées, quelles sont les coutumes, quelles sont lesmanières de se comporter ? Ce que l’on appelle de manière très générale le « Volksgeist », l’âme du peuple/ l’espritdu peuple » qui fonderait une communauté qui relierait tous ses gensensemble Cet esprit du peuple est présente dès la fin du 18ème siècle, mais cedéveloppe de manière très importante dans le premier tiers du 19ème dans lapensée romantique avec l’idée qu’il faut aller chercher cet « esprit dupeuple » et, en particulier un des moyens pour aller chercher cette « âmedu peuple » de fait pas le biais des lettrés.

  • Travail des frères Grimm (1785 ou 1786-1863 ou 1859). Ils commencent à rassembler des contes dès 1806 et éditent un premier recueil dès 1812

Un certain nombre de lettrés de l’époque, vont récolter les légendes, lesrécits et en particuliers parmi eux Les frères Grimm, ce qu’il faut savoir,c’est qu’il y a une entreprise nationale derrière ces contre des frères Grimm.Ils se sont rendus dans les zones qu’ils considéraient comme allemande et serendent compte que sur tout l’ensemble du territoire germanique, les gensraconte les mêmes histoires. Chose qui tendrait à démontrer qu’ils sont liéspar une culture commune. Ainsi, on va collecter ces histoires et on va dire « oui ça c’est lefondement de la culture allemande », il y a une entreprise politiquederrière cette construction culturelle de la nation.

L’idée qu’il y a derrière, c’est que la nation repose sur une culturecommune (Kulturnation) et évidemment cettenation-culturelle ci pose un certain nombre de problèmes.

  • Idée de Kulturnation : Johann Fichte(1762-1814)

Problèmen°1 : Est-ce que tous lesgens qui partagent cette culture entrent dans cette nation ? (C’est legros problème de l’Allemagne) L’allemand est devenue une langue nationale aujourd’hui mais jusqu’aunazisme l’allemand était une langue fondamentalement internationale (les juifsparlaient l’allemand en Europe centrale, les Tchèques parlaient l’Allemand, lesSuisses àmaintenant ils ne veulent plus le parler car il y a eu une nationalisation del’allemand depuis le nazisme). Cette idée que l’allemand est la langue de lanation allemande est une construction intellectuelle, mais une constructionintellectuelle a laquelle tout le monde souscrit maintenant (retournement de lasituation àpersonne en Europe centrale ne se mettrai a parler l’allemand aujourd’hui carparler l’allemand revoie à l’identité nationale allemande aujourd’hui). Ça a marché de mettre ensemble culture etnations.

Problème n°2 : Si la culture définit l’appartenancenationale, est-ce qu’on peut devenir allemand? Est-ce qu’on peut entrer danscette Nation si à l’origine on n’était pas allemand ? Si on ne parlait pascette langue ? Si on n’appartenait pas à cette culture ? èEst-ce que cette conception culturellede la nation n’est pas exclusive ? Elle ne l’est pas forcément car chez Fichte qui a beaucoup travailler surcette notion de la nation allemande comme une nation-culturelle, Kulturnation:pour lui la culture allemande s’apprend, il y a une conception universalistede la culture, il a cette idée que l’on peut entrer dans cette culture. Mais en réalité ce qui c’est passé dans le courant du 19ème ;c’est que cette définition culturelle a de plus en plus servi a fermé la nation(c'est-à-dire à la réserver au groupe « primitif» à la nation primitive) età la fermer aux autres. Et en fait, progressivement cela à conduit une « racialisation »des identités nationales.


RACIALISATION DES IDENTITÉS NATIONALE

Au début du 19ème jusqu’à 1870: ces 2 conceptions ; culturelle et libérale de la nation coexistent (il n’y a pas une conception allemande et une conception française), il y a des gens qui défendent ces deux conception dans les différents espaces culturelles et nationaux de l’Europe.

A partir de 1870, il y a un durcissement de la conception culturelle dela Nation qui va dans le sens d’une racialisation des identités nationales. C’est l’idée que ce n’est plus seulement une culture que l’on pourraitéventuellement apprendre qui définit une appartenance nationale mais c’est lefait qu’on serait fondamentalement liée à un espace nationale par la race.

C’est une construction qui est complètement intellectuelle, dansl’univers de la fin du 19ème, la notion de race est très présente. Il y a une« biologisation » des identités, on considère que l’identitéculturelle se définit par la biologie. Ainsi, progressivement se développe l’idée qu’au fond les différences culturelless’enracinent dans des différences raciales, dans des différences biologique.

  • Théorie raciste d'Arthur de Gobineau (1816-1882) est contenue pour l'essentiel dans son Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855).

La personne la plus connu, l’écrivain le plus connu pour avoir lancécette idée est Arthur de Gobineau qui écrit en 1853-55, un essai surl’inégalité des races humaines ( qui a fortement influencé l’idéologie nazie),il formule 2 arguments fondamentaux (qui sont formuler sans aucunedémonstration):

  1. Selon-lui, l’homme estdéfini par sa race. Gobineau utilisede manière interchangeable le terme d’ethnie et le terme de race, car le termede race lui donne le sentiment de disposer d’une définition biologiqueirréfutable.

Ainsi, il classe les gens dans des groupes qui seraient définis par labiologie et si c’est définit pas la biologie alors on ne peut plus lesdiscuter, alors que si ces groupes sont définis par la culture c’est plusdiscutable. Il rabat la définition des groupes nationaux sur les groupes biologiques,de sorte qu’il y aurait une race allemande, une race française. Au fond, il y aune espèce d’évidence irréfutable de l’appartenance à un groupe national via larace (on sait très bien que c’est faut aujourd’hui hein…), c’est une espèce de construction biologique de l’appartenancenationale.

  1. C’est l’idée que ces différentes« nations-races » sont hiérarchisées, elles ne sont pas toutes au même niveau, certaine sont plus développée de sorte qu’il y a des races supérieure set des races inférieures.

Et là déjà apparaît chez Gobineau l’idée d’une supériorité d’une race qui serait la race arienne (invention totale de la conception biologique des races)de la fin du 19ème.

  • Houston Stewart Chamberlain (1855-1927), a largement contribué à répandre outre-Rhin (il sefait naturaliser allemand) la pensée de l'auteur français.

Outre Arthur de Gobineau, Chamberlain à largement contribuer à rependreen Allemagne la pensée de Gobineau. En réalité, cette pensée n’est pas inscrite dans un territoirenationale, il y a vraiment une circulation de ces conceptions raciales àtravers toute l’Europe à la fin du 19ème. Cela donne lieu a desthéories du racisme : avec Montandon par exemple…

  • Le mot d’ethniepermet d’élargir la notion de race (biologique) à une dimension culturelle
  • Vacher de Lapouge(1854-1936) géographe, anthropologue social auteur des Sélections sociales (1896).
  • Georges Montandon(1879-1944) médecin d’origine suisse, et membre de la société d’anthropologie française. Il reprend les idées de Vacher de Lapouge et définit l’ethnie comme un groupement naturel comprenant la totalité des caractéristiques humaines : « L’ethnie englobe la race ».

Montandon (d’origine suisse) pour lui, l’ethnie englobe la race. Il publieen 1935 un livre qui s’appel « l’ethnie/race française » ou il définit ce que serait la caractéristique dufrançais, et ce n’est évidemment pas un hasard si on le retrouve au commissariatà la question juive durant la 2ème guerre mondiale. C'est-à-direqu’en définissant d’une manière raciale et biologique, qui est français, ilexclue tous ceux qui ne sont pas français selon ce même critère (même s’ilspossèdent la nationalité, la citoyenneté française, comme les juifs français auregard de la loi française). Donc cette définition raciale est une définition qui est contradictoireavec la définition politique de la nationalité qui perdure.

Ce qu’il faut savoir, c’est que cette définition raciale de l’identiténationale s’est développée dans toute l’Europe à partir du dernier tiers du 19ème et aété très forte pendant tout le 20ème siècle.

Cela alimente tout une certaine conception de la nation et tout uncourant que l’on appelle le courant « nationaliste »…


LE NATIONALISME COMME IDÉOLOGIE

- Le mot nationalisme apparaît à la fin du XIXè siècle il définit un système de pensée dans lequel la nation est centrale

Tous les nationalistes n’ont pasune image complètement raciale de la nation à l’image de Montandon. Mais touspensent que l’appartenance nationale,l’amour de la patrie est une valeur politique essentielle, tous pensent que le principe national l’emporte sur tous lesautres principes (le principe de la division de classes du marxisme parexemple doit être secondaire par rapport à la division en nations). Ce quil’emporte dans notre identité en tant qu’individu dans un pays, c’est notre appartenance à une nation, de sorte quetoutes les autres différenciations passent au second plan par rapport àl’appartenance nationale.

Dans cette conception, la définition de la nation, la définition de l’identité nationale s’impose aux individus sans qu’ils ne la choisissent (vous êtes né français, donc vous êtes français) donc on ne choisi pas cette appartenance. En revanche il devient difficile de le devenir. Donc on a une évolution très nette durantle dernier tiers du 19ème siècle et qui s’impose progressivement un peupartout, de la conception du national avec l’idée qu’on ne choisi pas une nation mais c’est la nation qui nous choisi, etune fois choisi, on doit mourir pour elle.

Avec ça, il y a un déplacement progressif de l’idée nationale surl’échiquier politique, l’idée nationale qui était née à la fin du 18ème et audébut du 19ème était une idée de gauche del’échiquier politique car c’était une idée émancipatrice (c’est l’idée qu’onchoisi un pays, qu’on le choisi contre la monarchie absolue), elle passe à droite de l’échiquier politique. C’est un nationalisme fermé et exclusif avec l’idée qu’onappartient par nature à une nation, et qu’on ne le choisi pas et que parconséquence une nation se définit contre les autres(et même à l’intérieur de la nation (minorités de la nation), il y a desgens qui ont des droits politiques, des droits de citoyens, mais qui en faitn’appartiennent pas véritablement à la nation. Et c’est comme cela que l’onpeut éliminer un certain nombre de gens de la nation ; comme les juifsdurant le nazisme, qui sont pour la plupart des juifs allemands à qui on retirela citoyenneté ; avec le gouvernement de Vichy c’est également le cas enFrance)

  • En Europe à la veille de 1914 triomphe du nationalisme fermé

A la veille de la 1ère guerre mondiale, le nationalisme fermé a triomphéà peu près partout. Ce nationalisme fermé, est important car il a complètement déterminé lapolitique européenne et a déterminer les guerres, mais elle a aussi servie à justifier la colonisation.

LES DÉBATS ACTUELS DANS LES SCIENCES SOCIALES

A partir de cela il faut comprendre que les gens qui font des sciences sociales, qui essaient de penser la nation ; les historiens, les sociologues, ont eux-mêmes réfléchies sur la question du National et on verra notamment comment les historiens ce sont saisit de cette question du National.

Si on simplifie les choses, on s’aperçoit que les historiens ce sontdivisés en deux camps qui correspondent à peu près aux deux manières de penserprésentés plus haut (libérale et culturelle).

Mais finalement les débats des historiens portent sur deux choses : 1. Sur le caractère plus ou moins construit ouplus ou moins naturelle de la nation. - Est-ce que la nation est une construction politique ? Quis’apparenterai plus à la conception libérale de la nation. - Ou est-ce que la nation est quelque chose de naturelle, qui s’imposeau gens car ils partagent des choses en commun ?

2. L’ancienneté de la Nation,quand est-ce qu’apparaissent les nations ? - Pour ceux qui pensent que la nation est une construction, ils vont dire que lanation est très récente car il n’y apas de nation avant même que l’on pense le national, qu’on ne construisepolitiquement le national, donc on fait remonter la nation la fin du 18ème et au début du 19ème siècle. - Plus lesgens pensent qu’il y a quelque chose de natureldans la nation, plus il faut remonterloin (par ce qu’ils disent que par exemple même chez les francs ils avaientles confusément sentiments d’appartenir au même groupe et bien on peut dire quela nation française commence au moment des francs).

NB : Les constructivistesd’opposent aux essentialistes.


2.1) LES MODERNES OU CONSTRUCTIVISTES


Ceux qui ont une vision de la nation comme une entité relativement récenteet construite, sont ceux que l’on appelle les « constructivistes »ou « les modernes ». Les modernes ont écrit l’essentiel de leur œuvres dans les années 1970-1980et restent extrêmement influant dans la manière de penser le national.


- Représentants lesplus connus ont écrit leurs œuvres majeures dans les années 1970-1980. BénedictAnderson, Ernest Gellner, Eric Hobsbawn, John Breuilly, Miroslav Hroch (voirbiblio).

Tous ces modernes ont des conceptions un peut différentes, mais sont reliépar une idée : c’est que lesnations sont nées à la fin du 18ème siècle et au début du 19ème sièclec'est-à-dire dans le courant de la retombée des lumières et dans le courant desmodernisateur (le courant de la modernité, cette idée de la modernité c’estidée que l’on peut agir sur le monde, que l’on peut le changer, qu’on peut lefaire évoluer et qu’on peut le développer) à On croit en lapuissance de l’homme, en la puissance des individus et des groupes pour fairechanger le monde. Pour l’ensemble de ces auteurs constructiviste/moderne, la nation est uneconstruction mais elle se construit sur des principes qui selon les auteurssont un peu différents :

- John Breuilly insiste sur la dimension étatique

Pour John Breuilly (auteuranglais), ce qui important c’est la dimensionétatique de la nation. Pour lui, le principe organisateur de la nation c’est l’Etat c'est-à-direque l’Etat préexiste à la nation, c’est une construction politique etpuis l’état construit le national (cf : cours 2), c’est laconstruction administrative qui produit la nation.

- ErnestGellner : les nations sont un produit de la modernisation économique etsocial.

Pour Ernest Gelnner (auteuranglais) : les nations sont un produit de la modernisation économiqueet sociale. Ils sont une réponse à la création de larges marchéséconomiques qui nécessitent, pour être fonctionnel (pour les fairemarcher), l’utilisation d’une langue et d’une administrationcommune. Donc la nation serait une résultante de la modernité économique.

- Miroslav Hroch insiste sur le développement de groupesnationalistes dans la bourgeoisie dans une phase de modernisation économique

Miroslav Hroch : a une visionplus économico-social de la construction nationale. Pour lui, il y a desgroupes sociaux spécifiques qui ont un intérêt à la construction nationale(cf : cours 3 sur la dissolution des empires en Europe centrale et leurconstruction nationale). Hroch montre qu’il y a certainsgroupes (comme les groupes de lettrés) qui sont de petits groupes à la base, etqui ont besoin de cette construction nationale car c’est un moyen derenforcer leur position sociale à l’intérieur de l’espace. Donc, la nation se construit pardiffusion de cette idée, à partir d’ungroupe relativement petit dans l’ensemble de la population.

- Eric Hobsbawm quicomme Breuilly voit d’abord la nation dans sa dimension politique et étatiqueinsiste sur la manière dont les Etats construisent les référents culturelsnationaux

Chez Bénédict Anderson et Eric Hobsbawm, la nation est égalementune construction (et ils seraient d’accord avec ce que les autres auteurs ontdit) mais la construction nationale pour eux s’accompagne d’une constructionculturelle, ils insistent beaucoup surla construction culturelle de la nation.

- Benedict Andersonmontre aussi que la nation est une construction mais il insiste tout sur lesentiment que cette construction produit chez les individus : Notion de « communautéimaginée ».

Et, particulièrement Benedict Anderson qui a écrit un livre important« imagine community » ou ilmontre comment la communauté nationale est une « communautéimaginée ». Imagée cela veut dire qu’il y a une construction culturelledans la tête des gens d’appartenir à ce groupe national, qui accompagne laconstruction économique et politique de la nation. Il ne suffit pas d’une construction économique et politique de lanation, mais il faut aussi que les gens croient qu’ils appartiennent àcette nation! Il n’y a pas de nation si les gens ne croient pas appartenir à lanation ; cette croyance est transmise par un certain nombre de codesculturels.

è Chez tous cesauteurs, nous avons l’idée que la nation est une construction politique, économique,sociale, culturelle etc.

Il existe néanmoins et c’est le 2èmegroupe d’historiens les essentialistes !


2.2) LAQUESTION DE L’ETHNICITÉ


- Termeutilisé par les anthropologues des mondes extra-européens

- Utilisé par lessociologues anglo-saxons dans les années 1940 pour désigner les minorités nonanglo-saxonnes

- Dans l’ensemblele développement de cette approche ethnique depuis les années 1980.

- L’appartenanceethnique ou culturelle est privilégiée sur la question de l’appartenance politiqueou de classe.

- Smith chef defile des postmodernes insiste sur le fait qu’avant la fondation des nationsmodernes il existe de liens culturels et symboliques ce qu’il appelle lesantécédents ethno-symboliques qui favorisent le développement des nations

Parmi les historiens, il y en a certain qui pensent que la nationn’est pas exclusivement une construction politique, économique, sociale etculturelle mais que malgré tout elle s’enracine dans un commun, dans une appartenancecommune plus ancienne. C’est ce que l’on appelle les approches ethnique de la nation.

Le chef de fil de ces approches ethnique est Smith (professeur anglais) quiinsiste sur le fait qu’avant la fondation des nations modernes il existe desliens culturels et symboliques ce qu’il appelle les « antécédents ethno-symboliques » qui favorisent le développement des nations.

Dans les 1er écrits de Smith, il y a 2 principes organisateurs ethno-symbolique de la nationc’est : 1. La langue 2. La religion

Qui ne marchent pas pour les Suisses, donc il y a des nations qu’on nepeut pas expliquer comme ça, il faut trouver d’autres moyens) De plus, il y a pleins de groupes qui partagent une même langue et unemême religion mais qui n’ont pas formé d’état-nation comme les Basques ;donc c’est difficile à comprendre pourquoi dans certains cas ça pourraitéventuellement marcher et pourquoi dans d’autre cas, cela ne marche pas. Raisonpour laquelle Smith nuance de plus enplus son propos.


2.3) PENSER PAR DELÀ LES NATIONS : L’APPROCHE TRANSNATIONALE


- Premièresutilisations du terme à la fin du 19è siècle - Utilisépar les sciences sociales américaines depuis les années 1970. - Voirle site de Clio online (http://geschichte-transnational.clio-online.net) - Repenserla nation à travers les Empires.

De plus en plus, dans les 20 dernières années, c’est développé une approche qui regarde par-delà lenational.

Pour résumer, les historiens se disent depuis à peu près 20 ans qu’ils sesont trop focalisé sur la nation et que justement il y a plein de chose quileur échappent car justement, il y a cette focalisant sur la nation qu’ilfaut beaucoup plus insister sur l’existence de flux, de flux économiquemais également culturel, de circulation entre différents états-nations et passe focaliser sur les discours nationaux et nationaliste. Donc, il y a un certain nombre de réalités sociales, économiques etculturelles qui échappent au national même si l’idéologie nationaliste àtendance à les oblitérer, à les faire disparaître.

Ces approches transnationales se sont beaucoup développé dans lesdernières années (voir le site plus haut à documentation etarticle sur le transnational)

La question du transnational est très importante pour penser le nationalpour 3 raisons : - Elle est attentive aux circulations matérielles etculturelles entre les nations. - Elle est attentive à la manière dont on regarde lesautres. - Elle est très attentive aux mécanismes d’hybridation (c’est-à-direà la manière dont les choses se mélangent) !

Cette idée transnationale permet également de repenser en particulier laquestion des empires (objet du 2ème cours).