Le paradigme positiviste et le paradigme interprétatif

De Baripedia

Il faut faire un certain nombre de choix quand on fait une recherche. Le chercheur doit faire cinq choix :

  1. Ontologique et épistémologique : c’est-à-dire avoir une certaine conception de la société, on touche presque au domaine de la philosophie et moins au domaine de la recherche pratique.
  2. avoir une conception de la science : la science fait partie de la société, il n’y a pas une seule manière de concevoir la société et la science. On peut assimiler ce choix à la notion de paradigme.
  3. trouver un mode d'explication adéquat : pour un phénomène que l'on veut étudier, on va du plan le plus général et abstrait au plan le plus près des objets étudiés. Il dépend des conceptions de la société et de la science que l’on doit avoir.
  4. s'inscrire dans une théorie : renvoie au choix précèdent
  5. choisir une méthodologie : chacun de ces choix dépend du choix préalable que l'on fait. La manière dont on conçoit la société détermine le choix méthodologique qu'on fait sur une recherche. Toute une série de choix en découle concernant les techniques.

Deux paradigmes de la recherche sociale

Disctinction entre le paradigme (post-)positiviste et le paradigme interprétatif

Paradigme

C’est un concept qui provient de Thomas Kuhn, il essaie de développer une théorie sur la science sur la base de la notion de paradigme c’est-à-dire sur la manière dont la société se développe à partir d’un paradigme. C’est une perspective théorique qui est partagée et reconnue par la communauté des chercheurs d'une discipline qui est fondée sur des acquis précédents de la discipline et qui oriente la recherche en terme de choix des faits à étudier, de l'objet, de la formulation des hypothèses et de la mise en place méthodologie des outils de recherche scientifique. Cela est lié à la formulation d’une théorie, mais de façon plus générale, c'est la manière de se rapprocher d’une théorie sociale qui permet de définir les outils théoriques et méthodologiques à utiliser pour promouvoir sa théorie.

Le paradigme est une vision du monde, une grille de lecture qui précède l’élaboration théorique. Kuhn fait une distinction fondamentale entre la science normale et les révolutions scientifiques.

    • science normale : longue phase ou un paradigme donné dans l’histoire de l’occident a dominé.
    • révolution scientifique : changement de paradigme.

Si on abandonne l’idée de développement historique de Kuhn et qu’on l’applique à la science-sociale, aujourd’hui il y a plusieurs paradigmes qu’il faut choisir et dans lesquels il faut s’inscrire.

Il y a une coexistence de paradigmes qui s’opposent entre eux pouvant être caractérisés de manières différentes. Les paradigmes caractérisent la recherche en science-sociale, les choix méthodologiques découlent du choix de paradigme dans lequel on s’inscrit.

Une théorie au sens général du terme et la méthodologie sont intiment liées, on ne peut penser à l’une sans l’autre. Ces paradigmes se trouvent dans le pôle théorique dont on dénombre quatre paradigmes :

    • positiviste
    • compréhension
    • fonctionnaliste
    • structuraliste

Ontologie

C’est une manière de concevoir et d’élaborer la science permettant d’étudier la société comme par exemple les phénomènes politiques.

Selon Charles Tilly il y a quatre « ontologie », c’est-à-dire des manières à travers lesquelles les chercheurs ont abordés le phénomène à expliquer, de concevoir et d’élaborer la science soit concevoir et élaborer la réalité :

  1. Individualisme phénoménologique: la conscience individuelle est le seul lieu de la vie sociale, l'observation n'est pas la meilleure technique à suivre car on ne peut pas voir dans les consciences individuelles. C’est une interrogation sur la réalité sociale qui se trouve dans la conscience individuelle sur la manière dont les hommes construisent leur monde.
  2. Individualisme méthodologique : ce sont les individus comme réalité sociale fondamentale, voir unique, on se centre dans leur comportement et pas dans ce qu'ils pensent. On doit trouver le sens des choses dans les individus, ce n’est pas dans la conscience des individus mais dans les comportements et les faits des individus.
  3. Holisme : la structure sociale, horlogeries qui s'auto-soutiennent, Durkheim est un exemple, il faut analyser les phénomènes comme un tout unique (approche systémique). On ne peut comprendre la société si on ne considère pas toutes les différentes parties dans son ensemble. L’approche systémique en science-sociale va par exemple dans cette direction. Il faut considérer la société dans son entier, en d’autres termes c’est un paradigme social généralisant.
  4. Réalisme relationnel : les liens sociaux constituent l'élément fondamental de la vie sociale On a plusieurs manières de classer ces paradigmes et conceptions de la société.

On ne va pas étudier un phénomène de la même manière si on pense que l’essence de ce phénomène va se retrouver dans la conscience des gens et dans leurs relations ou on le retrouve dans l’ensemble d’un phénomène dans lequel une personne s’insère.

Traditions sociologiques

Selon Collins, on peut différencier quatre traditions sociologiques :

  1. tradition du conflit : c'est à travers l'analyse de conflits qu'on peut expliquer les phénomènes sociaux. La société est par essence conflictuelle, les théories de Marx sont des exemples célèbres.
  2. tradition utilitariste-rationaliste : les êtres humains sont rationnels.
  3. tradition holiste : « durkheimienne ».
  4. micro-interactionniste : il faut analyser les interactions au niveau micro-relationnel.

Quand on parle de méthode on ne peut pas faire d‘abstractions, les réflexions ne concernent pas seulement la théorie ; il faut penser aux paradigmes, aux manières de concevoir la société, mais en même temps, il y a diverses formes afin de comprendre les approches.

Nous allons faire la distinction entre deux grands paradigmes :

  • paradigme positiviste : empiriste, objectiviste, explicatif. Ici le terme « positiviste » n’a pas de connotation négative.
  • paradigme interprétatif : humaniste, du subjectivisme, de la compréhension.

Ces paradigmes sont des conceptions générales de la nature de la science sociale permettant d’appréhender et de connaître la réalité sociale.

Il y a une opposition entre Durkheim et Weber (approche des faits ou de la compréhension). Ce sont diverses manières par lesquelles on peut connaître la réalité sociale. Ces deux approches nous montrent la différence entre démarche quantitative et démarche qualitative.

On élabore ces paradigmes autour de trois questions :

    • question ontologique : est-ce que la réalité sociale existe est qu’elle est sa nature ? ; concerne la réalité sociale et sa nature
    • question épistémologique : est-ce que cette réalité sociale est connaissable ? pouvons-nous la connaître ?
    • question méthodologique : si cette réalité existe et elle est connaissable, comment pouvons-nous la connaître ?

Chacun de ces paradigmes apporte des réponses différentes à ces trois questions.

Question ontologique

Est-ce que la réalité sociale existe ? - Ontologie.

(Post-)positiviste Interprétatif
  • Réalisme (critique)

La société existe, on peut l'observer, mais elle ne peut être connue que de manière probabilistique, l'observation dépend de la théorie elle-même (post-).

  • La réalité sociale est objective et objectivable

C’est la position positiviste, on cherche juste à connaître la position, la définition ontologique que les deux paradigmes donnent.

  • Constructivisme / relativisme

La réalité n'existe pas en tant que fait objectif, mais elle est construite ; la réalité n’existe pas en tant que tel, c’est une construction sociale.

  • La réalité est construite

Chacun a sa propre réalité sociale dans sa tête. Le monde qu'on peut connaître c'est celui qui est construit par le sens que les gens donnent au monde.

Question epistémologique

Est-ce que si la réalité existe, elle est connaissable ? - Épistémologie : manières de connaître.

(Post-)positiviste Interprétatif
  • Dualisme / objectivité

D'un côté la réalité, de l'autre le chercheur. Pour connaître le monde il faut essayer de se détacher car le monde social existe et est réel. En d’autres termes c’est un dualisme entre les chercheurs et la réalité.

  • Science expérimentale en quête de lois

Pouvoir contrôler tous les facteurs, il faut se rapprocher le plus possible. Il y a l’idée de l’expérimentation et de l’expérience. On essaie de répliquer ce qu’on fait dans les sciences dures en les appliquant aux sciences-sociales. C’est une volonté de faire des expériences en manipulant la réalité.

  • Objectif : explication

On veut expliquer les faits qui sont là, objectivement, on le fait en s'éloignant. On recherche une logique de cause à effet.

  • Généralisations

Loi dans les sciences humaines ; il faut trouver une loi. Loi provisoires (post-), la falsification de l'hypothèse (une bonne hypothèse doit pouvoir être soumise à des tests empiriques et être falsifiée).

  • Non dualisme / non objectivité

On nie le dualisme et on nie l'objectivité, car la réalité est construite, chacun donne sa signification, elle ne peut pas être objective. Il n'y a pas de division entre le chercheur et la recherche. Le monde n’est pas objectif, il est par définition subjectif.

  • Science interprétative en quête de significations

On ne cherche pas de lois, mais on cherche du sens. Le but n’est pas d’expérimenter la réalité et d’arriver à des lois. On cherche à comprendre et à interpréter en faisant ressortir le sens profond des phénomènes observés.

  • Objectif : compréhension

On veut comprendre, pour mieux le faire il faut participer à la réalité.

  • Généralisations

Énoncés de (probabilistes, provisoires) possibilité, types idéaux (caricatures de la réalité) ; on ne peut pas établir de lois, on peut essayer d'avoir une certaine abstraction. Cette généralisation se fait par les énoncés de possibilités et des « types idéaux » c’est-à-dire une sorte de caricature de la réalité ou l’on fait ressortir les traits essentiels.

Dans un cadre on vise à expliquer les phénomènes et dans l’autre à les comprendre. Les méthodes de collecte et d’analyse de donnés vont évidemment être différentes.

Question méthodologique

Comment est-ce que la réalité peut être elle connue ? - Méthodologie : quels sont les outils ?

(Post-)positiviste Interprétatif
  • Expérimentale-manipulative

On veut manipuler tous les facteurs explicatifs. Le chercheur intervient sur la réalité à travers l’expérience en essayant d’arriver aux objectifs d’explication et de généralisation d’une loi.

  • Observation

La réalité peut être observée de l'extérieur.

  • Méthode hypothético-déductive

On a des hypothèses, on part d'une théorie, et on essaie de les tester avec l'observation de la réalité objective. On part des idées pour ensuite les tester afin de trouver une confirmation ou une vérification empirique des idées sur le terrain.

  • Techniques quantitatives

Comme on vise une généralisation, on privilégie ces méthodes au sens technique.

  • Analyses par variables

La réalité sociale est analysée par des variables. Par exemple on s'intéresse de savoir si l'origine sociale influence ceux qui sont plus attentif au cours. Ce qui intéresse le chercheur ne sont pas les individus, mais la variable.

  • Interaction emphatique entre le chercheur et l'objet d'étude

La motivation est de mieux comprendre la motivation profonde des acteurs à se comporter plus d’une telle façon qu’une autre.

  • Interprétation

Il s'agit d'interpréter les faits observés.

  • Méthode inductive

On essaie de partir de la réalité pour générer des théories, à la fin on veut arriver à une théorie. On part de l’empirique pour essayer de générer des théories. On part des sujets pour remonter vers une théorie c’est-à-dire générer une théorie.

  • Techniques qualitatives

On privilégie les techniques qualitatives.

  • Analyses par sujets

L'unité d'analyse, ce sont des individus, le terme sujet devient important. On s’intéresse à un ensemble de caractéristiques c’est-à-dire à l’ensemble de l’individu.

Dans son livre, Corbetta parle de trois paradigmes :

  • paradigme positiviste : n'existe plus en sciences sociales, personne ne pense que les sciences-sociales doivent être comme les sciences exactes.
  • post-positiviste : est plus nuancé, c'est la critique du positivisme notamment faite par Karl Popper. Cette reformulation critique a nuancée de plusieurs manières le paradigme positiviste pur. La réalité sociale est externe mais ne peut être connue que de manière probabiliste. D’autre part l’observation empirique dépend de la théorie.
  • paradigme interprétatif


À partir de ces deux paradigmes découlent deux manières de faire de la recherche en sciences-sociales qui sont des radicalisations de ces positions :

  • recherche quantitative
  • recherche qualitative

Recherche quantitative et recherche qualitative

École de Chicago : études systématisées, les premiers efforts d'étudier d'une manière quantitative les phénomènes sociaux mais on a aussi des études qualitatives. Donc, dans la même université on rencontre deux écoles. Dans les années 1940 – 1950, il y a une domination de la recherche quantitative (les sondages) notamment dans les élections. Dans les années 1960 aux États-Unis il y a une résurgence de l'approche qualitative. Il y a un retour de la perspective qualitative avec des analyses historiques,

Approche générale

Recherche quantitative Recherche qualitative
Relation théorie – et le processus de recherche
  • Relations structurées

Suivent des phases logiquement séquentielles (certains phases doivent arriver avant que des autres). ex. Il faut d'abord avoir une hypothèse pour après la tester. L’important est le degré de structuration. C’est la mise en forme de la recherche. On a un dessin de recherche fortement structuré avec des phases séquentielles.

  • Déduction

La théorie précède l’observation selon une logique linéaire.

  • Relations ouvertes et plus interactives

Il n y'a pas l'idée qu'il faille d'abord avoir une hypothèse, on peut d'abord commencer par le terrain. Il y a un degré de structuration inférieur. C’est une approche plus ouverte et interactive, ce ne sont pas des moments distincts. Tout le processus est beaucoup plus flexible.

  • Induction

La théorie émerge de l’observation mais pas nécessairement tout le temps, car cette approche est plus souple. Les deux phases peuvent se succéder l’une après l’autre dans une logique plus cyclique. C’est un va-et-vient entre la théorie et l’empirie.

Fonction de la littérature
  • Fondamentale

Elle est fondamentale pour la définition de la théorie et la formulation des hypothèses. Cela soutient la logique de linéarité et de phases séquentielles.


Nb : Les hypothèses découlent de la littérature, l'observation du terrain et de la créativité des sociologues.

  • Auxiliaire

Elle est auxiliaire, dans le processus de recherche elle est moins importante par rapport à des autres aspects. Au début il est possible de se contenter d’une connaissance moins importante du champ par rapport à la recherche quantitative car on n’a pas besoin de formuler des hypothèses.


Nb : ignorer la littérature peut permettre d’aboutir à une meilleure théorie. Pour certains la littérature est négative pour la recherche.

Concepts
  • Opérationnalisés

Ils sont opérationnalisés, permettent de passer du niveau théorique au niveau empirique ; ils permettent de traduire empiriquement des concepts théoriques.

  • Orientatifs

Concepts orientatifs, ils sont ouverts, en construction, la relation entre théorie recherche est interactive, donc les concepts aussi. Ils doivent donner une direction à l’analyse et peuvent se modifier au cours de la recherche. Ils sont en construction permettant une meilleure définition du concept.

Rapport avec l’environnement
  • Approche manipulative

Le chercheur intervient dans la réalité et il essaie de modifier quelque chose, notamment dans les études expérimentales. Le chercheur est externe, il intervient à travers des outils méthodologiques.

  • Approche naturaliste

Il n'y a pas l'idée de manipulation, le chercheur fait partie de la réalité. On veut manipuler les variables dans leur état naturel sans intervenir. Cela pose le problème méthodologique de savoir comment étudier un objet sans modifier l’environnement étudié, d’autant plus que les personnes réagissent à la manière dont-on les étudie.

Interaction psychologique chercheur – objet d’étude
  • Observation scientifique

Détachée et neutre. Aspect axiologique, on essaie de neutraliser nos valeurs pour voir cette distance d'interaction, je ne fais pas partie de « cette » réalité.

  • Identification empathique dans la perspective de l’objet étudié

On essaie de se mettre dans la veste des gens de qui nous voulons expliquer les comportements. On recherche une identification empathique dans la perspective de l’objet étudié. Cela permet de comprendre les actions des autres à travers une identification empathique.

Interaction physique chercheur – objet d’étude
  • Distance, séparation

Le chercheur qui fait l'analyse ne doit pas être celui qui fait la collecte des données.

  • Proximité, contact

C'est beaucoup plus rare qu'un chercheur essaie d’analyser des données produites par quelqu’un d'autre.

Rôle du sujet étudié
  • Sujet a un rôle passif
  • Sujet a un rôle actif

Action, aider les groupes à s'engager dans un processus de transformation.

Recueil des données

Recherche quantitative Recherche qualitative
Dessin de recherche
  • Structuré, fermé

Précède la recherche elle-même. D'abord dessin, après la recherche. Avant de pouvoir aller sur le terrain il faut que le dessin de recherche soit définitif.

  • Processus plus déstructuré, ouvert, construit au cours de la recherche

On n'a pas besoin d'avoir un dessin de recherche préétablie, il peut changer en fonction des interactions qu’on a avec le sujet étudié. Comme les concepts sont ouverts, la manière à travers laquelle nous allons étudier une certaine réalité est construite au cours de la recherche. Idée de non-linéarité de la recherche.

Représentativité
  • Echantillon statistiquement représentatif

Surtout dans l'approche individuelle, on fait un sondage pour qu'il soit le plus représentatif possible. L’idée est de partir d’un échantillon pour en tirer des conclusions plus larges. Les résultats de la recherche sont censés être généralisée à l’univers dont-on a tiré les individus.

  • Cas singuliers statistiquement non-représentatifs

La représentativité n'est pas essentielle, ce sont plutôt les singularités qui nous intéressent. On cherche à étudier des cas singuliers qui ne sont pas statistiquement représentatifs. On ne veut pas de représentativité car on chercher à identifier des cas spécifiques.

Instrument de recueil
  • Instrument uniforme pour tous les sujets

Le but est d'avoir une représentativité objective par un instrument maitrisé qui permet d’arriver à une matrice de données. C’est à travers l’uniformisation et la standardisation que l’on peut atteindre la représentativité statistique.

  • Varie selon l’intérêt des sujets

On ne tend pas à la standardisation, on varie selon les sujets qu'on a devant, en fonction des objectifs de recherche. On ne va pas appliquer le même instrument de recueils à tous les sujets, on le varie en fonction de l’intérêt spécifique et de ce que l’on veut faire ressortir de l’analyse.

Nature des données
  • Hard, données objectives et standardisées

L’opposition principale se retrouve au niveau de l’objectivité en opposition à la subjectivité. Il faut que les données soient les plus objectifs possibles.

  • Soft, données riches et profondes

Les données ont de la profondeur en opposition à la superficialité ; il faut que les données soient les plus profondes possibles.

Traitement des données

Recherche quantitative Recherche qualitative
Objet de l’analyse
  • Variable (variable oriented analysis)

Analyse par variables et impersonnelle. L’unité d’analyse principale est l’individu mais avant tout les caractéristiques de ces différents individus.

  • Individu (variable oriented analysis)

Il est au centre de l’analyse, c’est une approche holiste. On veut capturer et saisir les individus dans leur ensemble.

Objectif de l’analyse
  • Expliquer la variation des variables

0n recherche des corrélations entre variables, ce sont des covariations.

  • Comprendre les objets

Traitement des données, c’est un paradigme de la compréhension.

Techniques mathématiques et statistiques
  • Usage intensif des techniques mathématiques et statistiques

Ils veulent recueillir les données d'une manière standardisée (il faut travailler sur un nombre large de cas)

  • Aucun usage

Résultats

Recherche quantitative :
-Présentation des résultats : On utilise des tableaux, c'est une perspective relationnelle, on cherche des corrélation entre des variables
-Généralisations : Corrélation, modèles causaux, lois
Logique de la causalité
-Portée des résultats : Générabilité, inférer (à la limite nomothétique)

Recherche qualitative :
-Présentation des résultats on reconstruit le parcours pour expliquer
-Généralisations : Classifications et typologies, types idéaux : on cherche à créer des profils
Logique de la classification
-Portée des résultats : Spécificité (à la limite idiographique)emple

Exemple

Peut-être que les deux recherches ne répondent pas aux mêmes questions.
-Engagement dans les mouvements sociaux
-Facteurs explicatifs (pourquoi) ?
-Mécanismes (comment) ?

Recherche quantitative :
On commence par lire sur le sujet, on a trouvé trois facteurs explicatifs :
Les caractéristiques socio-démographiques
Les réseaux sociaux, les liens avec des personnes déjà dans le mouvement
La perception qu'on a de l'impact de notre participation

Ce sont les hypothèses, on passe donc au dessin de recherche pour les tester.
Ils ont envoyé des questionnaires à certains membres d'un mouvement social, pour généraliser les résultats aux mouvements sociaux ressemblants.
Ils ont entré les données dans l'ordinateur, et après analyse, ils ont dit pouvoir généraliser les résultats à au moins tous les membres du mouvement social.

Recherche qualitative :

On fait des entretiens avec les gens adhérant aux mouvement sociaux, il y a une proximité avec eux.
Après ces entretiens, on formule une théorie.

La meilleure méthode ?

Les méthodologues ont trois positions différentes quant à la question de savoir s’il est mieux de faire une recherche quantitative plutôt que qualitative ou vice-versa :

  1. Une assez rigide qui dit que les méthodes quantitatives et qualitatives sont incompatibles : à la vue des logiques fondamentalement différentes qui s’appuient sur des ontologies et des épistémologies complètements différentes, alors on ne peut les consigner parce qu'ils s'appuient sur des éléments théoriques très différents (est-ce que la réalité existe en tant qu’objet externe ?)
  2. Subsidiaire des méthodes qualitatives : ils disent que certains aspects de l'analyse qualitative sont utiles, mais la quantitative continue à être la « meilleure » ; on considère que la méthode quantitative est la méthode par excellence car elle est plus scientifique et la méthode qualitative a une fonction subsidiaire. Les méthodes qualitatives ont une fonction subsidiaire, c’est-à-dire qu’il y a certains aspects que l’on peut aborder dans le cadre de certains entretiens. Ce sont surtout les chercheurs quantitativistes qui prônent cette approche.
  3. Pleine légitimité des deux méthodes : cela dépend de la recherche, de la méthode que nous allons étudier. Aucun n'est moins scientifique que l'autre (qualitative n'est pas moins que la quantitative)


Combiner les méthodes n’est pas une tâche facile dû à ces différences passées en revu entre ces deux paradigmes. Cependant, cela dépend beaucoup de la question de recherche, de ce que l’on étudie ; il y a certaines questions qui sont plus susceptible d’être adéquates à l’une des deux approches. Les deux grandes méthodes conduisent à des connaissances qui peuvent être différentes. Finalement ces deux méthodes peuvent être combinées dans une approche que certain qualifie de « triangulation de méthodes » qui permet d’apporter plusieurs approches.