La guerre de Sécession et le triomphe de l’Amérique industrielle

De Baripedia

Les différences économiques entre le Sud et le Nord se voient par le fait que le Nord est plus urbain et cette différence s’accroît entre les années 1840 et 1860. Au Sud, la population active dans l’agriculture est plus grande et elle s’accentue aussi dans ces mêmes années. Il est possible de constater également des différences dans les niveaux d’instruction, qui sont plus élevés dans le Nord, même dans le Sud les blancs ne sont pas vraiment éduqués. Par exemple, dans les Nord, les enfants sont censé aller 135 jours par an à l’école contre 85 pour le Sud. Le Sud est vraiment une société plus agraire et les connaissances ne sont importantes que pour une petite élite.

Le capitale investit dans l’industrie vient aussi majoritairement des États libres du Nord car les Sudistes possèdent leurs ressources dans le capital humain qui est notamment issu du travail des esclaves.

Il est aussi possible de remarque qu'une certaine interrelation entre la vision puritaine et l’esprit d’entreprise, le succès économique est un signe de la grâce de Dieu. Vers la moitié du siècle, plus de la moitié des établissements industriels sont implantés au Nord-Est du Pays.

Le « roi coton » au Sud contre Lincoln

Battle of Franklin, November 30, 1864.

L'expression « roi coton » est une métaphore de l’économie agraire du Sud avec notamment les plantations de coton qui sont très importantes pour cette économie et encore jusqu'à aujourd’hui, d'autre part la main-d’œuvre est servile. C’est pour ces raisons que les Sudiste pensent qu’ils ne peuvent pas survivre sans cette main-d’œuvre.

Lincoln, candidat présidentiel modéré, est originaire de l’Illinois. Il gagne les élections présidentielles de 1860 et les Sudistes commence déjà à se réunir. Il faut noter que la formation de la Confédération a lieu avant le début de son mandat. Va se former un État alternatif qui déclare qu’il n’est plus membre des États-Unis. En 1961, Lincoln essaie de calmer le jeu mais la guerre commence suite à la prise d’un port à Charleston. Il y avait un déséquilibre entre l’Union qui avait 23 États et 22 millions d’habitants alors que la Confédération n’en avait que la moitié. Le Sud était convaincu de pouvoir gagner car ils pensaient que le Nord était plutôt désuni derrière Lincoln et que les Européens allaient venir au secours du Sud étant donné leur besoin en coton. La guerre commence et fut très sanglante. Le bilan est de plus de 633000 morts avec pour la plupart des hommes de l’Union (373'000 contre). C'est un traumatisme très fort pour la société des États-Unis qui avait alors une population d’à peine 30 millions. À côté de ces pertes, on compte aussi près d’un millions de victimes.

La Guerre de Sécession est l'une des premières guerres modernes avec notamment l'utilisation de technologies inventées aux États-Unis et ailleurs pour la mener. C’est cette technologie qui a donnée aussi un certain avantage aux États du Nord.

La guerre moderne et les innovations

La nourriture en boite, le lait condensé ou la viande en conserve étaient très importants pour maintenir les forces de l’Union qui se trouvait au Sud, qui lui suivait la tradition de faire des réquisitions dans les villages, ce qui n’était pas toujours sympathique pour la population. On trouvait beaucoup ces produits dans le Nord en raison du fort taux d’urbanisation. On a aussi comme innovation importante la montre car elles n’étaient plus faites de façon artisanale mais presque à un niveau industriel. Elles étaient importantes pour coordonner les attaques militaires. Dans le processus de standardisation on trouve aussi les chaussures de taille standard car à l’époque on devait faire les uniformes sur mesure (ce qui n’était pas vraiment pratique en effet). Meilleurs transports des hommes, des canons et des armes. L’armée de l’Union a aussi un petit corps spécialisé qui assure la logistique et le bon fonctionnement des transports (bâtir, réparer, etc.). On utilise aussi les ballons de reconnaissance pour avoir une vue sur les activités de l’ennemi. C’est aussi la première fois que l’on a des photographes de guerre (pas aussi facile qu’aujourd’hui), c’est une guerre médiatisée. Cela veut dire aussi que la guerre en soi est un événement médiatique → on fait des commentaires, le New York times suit les évènements, les télégraphes suivent, milliers de photos, etc. Cela a contribué à ce que la guerre soit très vive dans la mémoire des gens (d’aujourd’hui encore).

La déclaration d'Emancipation en 1862

La cause de la guerre était ce problème d’esclavage que le Sud voulait maintenir. Au début de la guerre, des esclaves du Sud on fuit les plantations et certains voulaient se mobiliser pour l’armée de l’Union si on leur donnait la liberté ensuite. La question d’abolition redevient un sujet de débats. Lincoln n’était PAS vraiment un abolitionniste, il ne voulait simplement pas l’extension du problème. Le Congrès de l’Union traite donc les esclaves en fuite comme des biens de contrebande (manœuvre légale, permet de les utiliser pour les travaux auxiliaires dans l’armée de l’Union). Lincoln voit la possibilité d’unir ces convictions abolitionnistes avec la politique officielle de l’Union et déclare que malgré le fait que le Nord n’ait pas encore beaucoup de succès, si ils avaient plus de forces (esclaves, hommes), le succès serait garantit. Avec cette argumentation un peu utilitaire Lincoln déclare en 1829 l’émancipation temporaire des esclaves de la Confédération (pour l’émancipation complète il faut changer la Constitution). Avec cette déclaration Lincoln crée un précédent qui va être très difficile à détourner. Jusqu’à la fin de la guerre on a plus de 200'000 soldats afro-américains qui sont mobilisés par l’Union (Colored Infantry).

La guerre continue mais elle commence a tourner en faveur de l’Union. Lincoln est réélu Président et il indique en 1865 qu’il ne va pas capituler sur la question de l’émancipation. Il part du grand péché de l’esclavage, que Dieu a fait payer à toute la Nation. Il demande au Congrès d’élaborer un amendement à ce sujet pour la Constitution (le 13e) qui interdirait l’esclavage sur tous les territoires des États-Unis, qui sera adopté en décembre 1865. Lincoln ne voit pas le jour de cet amendement car il DEAD, il devient le martyre de la justice et de la liberté. C’est cette figure qui permet au 13e amendement d’être accepté.

La reconstruction : 1865 - 1877

On observe une crise économique après la fin de l’esclavage et maintenant la question se pose de comment reconstruire le pays et comment surmonter la plus grande crise politique que les États-Unis avaient connu. La stratégie de la conciliation, élaborée par Lincoln, offrait le pardon aux Etats qui veulent revenir dans l’Union. C’était une manière de revenir au status quo. Une fois que Lincoln est mort, la vieille élite sécessionniste se réinstalle au pouvoir et élabore tout un tas de « codes noirs » de manière à garder les nouvelles populations libérées dans des conditions d’inégalités → fortes tensions entre les élites du Sud et les abolitionnistes et les radicaux du Nord. La conciliation devient donc plus difficile dans le Sud après la mort de Lincoln. La tension commence a éclaté de nouveau et le Nord décide donc d’occuper militairement le Sud, qui a été divisé en 5 districts où s’appliquait la loi martiale. Elections ouvertes à TOUT les hommes blancs, pauvres ou riches, ainsi qu’aux anciens esclaves. Après l’occupation militaire, ces élections et processus politiques se font dans un climat de violence, de corruption. C’est une période très sombre et difficile pour les anciens esclaves qui doivent se recréer une vie, trouver des emplois. Ils se précipitent dans les écoles, veulent apprendre à lire, à écrire. Afin d’aider à la manœuvre certaines institutions sont financées par le Nord, le Bureau des Affranchis qui veut aider même sans avoir beaucoup de ressources. Ouverture forcée du système politique du Sud pour les anciens esclaves. Entre 1866 et 1876 on a 16 afro-américains qui sont élus au Congrès, dont deux au Sénat (mais seulement 6% des élus sur une population où les Noirs sont quand même majoritaires). En 1877 le Nord décide que la reconstruction est finie et se retire alors qu’en vérité, la société sudiste n’avait pas été réformée. Les Conservateurs du Sud n’acceptent pas que les Afro-américains participent à la vie politique au même titre qu’eux, des groupes se forment donc comme le KKK qui vise à ralentir l’extension des privilèges des Noirs. Ces groupes usent de la violence et de l’intimidation contre leurs ennemis, les Noirs ainsi que les Nordistes. Des accidents surviennent même pendant l’occupation militaire et on commence à reculer sur les droits des Noirs.

Cas de la Louisiane (massacre de Colfax) en 1872 lors d’une élection très controversée où les Blancs étaient contre le résultat de l’élection et une foule attaque les Affranchis devant la Cour et font à peu près 100 morts. On attrape trois « responsables » du massacre dont l’un d’eux fait appel et en 1876 on a le Cruikshank Case, cas très important car la Cour suprême décide que le 14e amendement n’oblige pas l’Etat Fédéral à protéger les droits civils des Affranchis. Décision catastrophique car cela veut dire qu’ils sont vraiment dépendants des constitutions des Etats auxquels ils appartiennent. Le droit de vote est perdu avec des artifices juridique, on a des barrières au droit de vote, à l’éducation, etc. La ségrégation s’installe et les codes noirs affluent dans les nouvelles constitutions, qui seront légitimée en 1896 par la Cour suprême → « separate but equal ». D’une situation de violence et d’incertitude on recule sur la situation des Affranchis d’une manière légale.

Le continent des richesses et la « mission révolutionnaire »

Des éléments économiques ont joué un rôle clé dans la décision du Nord de stopper la reconstruction vu que l’on avait d’autres problèmes, d’autres missions à régler. On a parler plus tôt de l’industrialisation qui a lieu dans le Nord qui est plus développée qu’au Sud. Coton, bois et au début du 19e siècle on passe de l’imitation des produits britanniques à l’innovation, qui va apporter beaucoup de richesses aux États-Unis. Exemple → « cotton gin » qui augmente la productivité des plantations, l’ampoule d’Edison, le télégraphe de Morse. Il y a aussi la croissance de la production industrielle, hausse de 1200%. Vers la fin du siècle, les États-Unis surpassent les productions de la France, la GB et de l’Allemagne prisent ensemble, ils deviennent un pouvoir industriel très puissant. Comment améliorer la productivité, comment travailler d’une façon plus rationnelle et donc comment mieux vendre, développer un marché de consommateur. On a avec cette stratégie industrielle l’image de l’entrepreneur qui devient un peu représentative du citoyen-modèle (plus les hommes, qui épargnent, etc.). Croyance que les produits américains sont meilleurs que ceux des autres, concurrence avec les montres suisses, le vin français, etc. États-Unis sont dans un climat de confidence car ils produisent de la très bonne qualité et peuvent l’exporté ailleurs.

Cette révolution industrielle a été possible grâce à plusieurs facteurs :

  • expansion des moyens de transports, travaux d’urbanisation qui permettent cette croissance industrielle. On avait commencé à bâtir des canaux dans le Nord-Est et on a continué avec les chemins de fer pour traverser les Rocheuses car après le Mississipi il n’y avait pas énormément de fleuves.
  • relation étroite entre chemins de fer et urbanisation, apporter la nourriture, etc. dans les villes, constructions de villes autour d’une station de relais, un atelier de réparation qui forment les noyaux de ces nouvelles villes.
  • communication qui suit les chemins de fer (télégraphe en 1838 par Morse). Les deux sont construits presque au même moment. La technologie se développe assez rapidement sur la côte Est et sur le longs des chemins de fer. Villes reliées instantanément qui joue un rôle lors de la guerre mais aussi économiquement pour se renseigner de comment les villes gèrent leurs ressources, à quels prix ils vendent, etc. Les rails doublent presque tout les dix ans. Les compagnies de chemins de fer reçoivent de l’aide de la part du gouvernement fédéral qui leur donne des terres, qu’ils revendent ensuite. Poussée dans le Far-West, quelques attaques d’indiens de temps en temps, autre étape de la disposition des Native Americans.
  • croissance démographique qui incite au productivisme. Alimenter la ville, marchés de masses, standardisation des articles. Industrie aussi importante autour des transports et donc de l’énergie, de la métallurgie (interdépendance → Oris MOUAHAHAH).Le marché et le dynamisme intérieur sont moteurs de l’économie des États-Unis dans la seconde moitié du 19e siècle.
  • l’industrie textile et l’arrivé des « company towns », usines de textiles situées dans des régions propices avec de l’énergie hydraulique abondante. On essaie de faire de ces usines des petites communautés (avec écoles, églises, etc.) qui appartiennent aux propriétaires des usines. On veut utiliser cette ambiance aussi afin de garder un œil sur la morale et le comportement des ouvriers. Ce régime contente la plupart même si parfois les ouvriers ne sont pas contents (en particulier la main-d’œuvre temporaire, jeunes filles, etc.). C’est après que l’on remplace les jeunes filles par des hommes, des immigrés irlandais que l’on commence à avoir des réclamations. On a aussi une certaine pression concernant les heures de travail. Company towns aussi dans l’Ouest (on s’en occupe pas trop), dans le domaine des chemins de fer, des mines. Modèle important pour l’urbanisation des États-Unis qui se répète.

Les tycoons ferroviaires

Les compagnies de chemins de fer avaient beaucoup de pouvoir et les industries étaient très dépendantes des compagnies de transport et donc celles-ci pouvaient imposer leurs prix. Tendance à la monopolisation des chemins de fer (symbole : William Henry Vanderbilt, bon capitaliste qui ne voyait pas les chemins de fer comme service public). Les tycoons avait aussi la réputation de ne pas payer les impôts. Lors de la guerre l’Etat a vraiment eu peur du problème des monopoles vu à quel point il en était dépendant. Dans les années 1880 le gouvernement commence à prendre des mesures, la création en 1887 de l’Interstate Commerce Commission qui exige que les prix des chemins de fer soient raisonnables et justes et que les prix soient rendus publiques. On veut être sur que l’on peut contrôler et comparer les prix. On voit que la Commission n’a pas assez de pouvoir et donc en 1890 on a la première loi contre les capitalistes (Loi anti-trust, Sherman Anti-trust Act). Vanderbilt et les autres instauré une certaine vision philanthropique (dons pour les universités, YMCAs.

On se demande toute fois quelle est la nature de ces entrepreneurs. Sont-ils des barons voleurs ou des bienfaiteurs ? Exemple de Carnegie, Rockefeller, etc. Ce sont ces instances qui causent le Sherman Act car le gouvernement se rend compte qu’il ne peut pas contrôler l’économie. Ils appellent au retrait de l’Etat des affaires économiques.

L’espoir de devenir le « self-made man »

Article détaillé : Les États-(ré) Unis, 1877-1900.

Pensée commune qui aspire à devenir le prochain tycoon, le nouveau Rockfeller. Influence du darwinisme social, idéologie qui veut que dans la société ce sont les plus doués qui vont réussir. La richesse et pauvreté sont déterminées par les talents de chacun. Avis mitigés. On critique pas les très riches non plus car ils donnent beaucoup à la communauté → modèle alternatif d’être un bon citoyen. Les États-Unis deviennent un modèle où tout le monde peut devenir riche et qu’il faut simplement essayer.

Annexes

Références


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