Relations centre – périphérie en géographie
Quand on s’intéresse au rapport centre – périphérie en géographie cela veut dire que l’on se s’intéresse à la dimension spatiale de ces relations et en particulier les rapports de dominations et d’exploitation entre les lieux.
Ces approches se retrouvent au cœur de la géopolitique d’une part, et puis elle se trouve également dans les études en aménagements du territoire à différentes échelles à savoir international, locales, infra-urbaines.
Définition
Pour comprendre ce concept des défiions élaborées sont nécessaires. Selon Christian Grataloup faire appel à la notion de centre – périphérie est une • métaphore géométrique du centre et de la périphérie est souvent utilisée pour décrire l’opposition entre les deux types fondamentaux :
- lieux qui disposent du commandement
- lieux qui subissent le commandement
Le fait que l’on parle de relation centre – périphérie renvoi à la géométrie et il faut avoir conscience que les lieux de commandements ne se situent pas nécessairement au «milieu». Le centre est le lieu de commandement et la périphérie correspondant au lieu dominé.
C’est un concept qui peut être utilisé à différentes échelles. Le recours à cette métaphore permet de décrire une situation en donnant des éléments d’explication. Lorsque l’on parle de domination d’une périphérie par un centre il va falloir expliquer sur quoi est fondée la domination, soit par un différentiel ou uniquement par des questions de rapport de force et de rapports politiques.
Pour que le couple entre centre et périphérie et périphérie ait du sens, il faut qu’il y ait des relations entre les deux types de lieux qui se traduit par des liens et es flux qui peuvent être des flux de biens, de richesses des flux d’informations, des flux de personnes. Il faut que ces flux soient déséquilibrés pas forcément quantitativement mais au moins qualitativement et donc que ce déséquilibre profite au centre qui est en position dominante.
Ce système d’exploitation d’une périphérie par le centre est dynamique et peut dans le temps soit se renforcer ou éventuellement évoluer vers une atténuation des différences et éventuellement une égalisation entre les lieux voire une inversion des rapports de dominations. Tout est théoriquement possible même si le centre a tendance à mettre en place un système qui soit de nature à maintenir sa domination voire al à renforcer ce qui est plus ou moins efficace dans le temps.
Un auteur majeur sur le sujet (Alain Raynaud) et une actualisation à l’heure de la mondialisation (Fred Scholz)
Concertant le sujet des relations centre - périphéries, Raynaud a tenté de théoriser les inégalités entre les lieux et les rapports de domination. Dans son ouvrage Sociétés, Espaces, et Justice il développe la notion de classes socio-spatiales. Il explique que les sociétés peuvent être lu en terme de groupe qui défendent des intérêts de nature différente selon leur position dans la société mais il l’élargie en allant au contraire de la définition marxiste qui l’utilise uniquement sur la base des rapports de production, plutôt il faut tenir compte de la position dans la société en termes socio-économiques mais qu’au sein de la société il y a d’autre clivages qui sont par exemple les clivages qui peuvent exister entre les générations. Du coup on peut aussi raisonner en termes de classes socio-générationnelles, socio-sexuelles et socio-spatiales. C’est-à-dire que selon le lieu où ‘n se trouve on défendra des intérêts différents que par l’ensemble des personnes qui résident ou travaillent dans un autre lieu. Cependant cette vision a été rejetée par les tenants de l’analyse marxiste qui critiquaient le fait de mettre sur le même niveau des clivages ne permet pas de prendre en compte les positions dans les rapports de production, il a été rejeté par ailleurs parce qu’il utilisait une terminologie des rapports de classes qui renvoyaient à l’analyse marxiste.
Son travail donne toute sa place à la question de la position dans l’espace au sein des rapports politiques.
Il a essayé de modéliser de manière relativement simplifiée toute la gamme des rapports qui peuvent exister dans les rapports centre – périphérie à différentes échelles. Cette table résume les différents types de rapports qui peuvent exister et qui peuvent éventuellement se succéder. Les éléments de légendes sont aussi appelés « figuré ». A partir du moment où on a un cercle fermé on a une situation où on utilise et on contrôle sur place une partie des capitaux et de richesse produite sur place ; c’est la situation minimale pour ne pas être en position périphérique intégrale, au contraire l’ensemble de richesses repartent vers un centre dominant qui exploite.  À partir du moment où les capitaux sont réutilisés sur place on est dans une situation qui n’est pas une situation de domination et d’exploitation extrême. C’est le cas des centres qui disposent de la quasi-totalité des richesses produites sur places.
On a deux types de flèches qui correspondent à des flux de capitaux et à des flux de matières premières. Enfin l’auteur a tenu à figurer « l’esprit d’entreprise » qui ne peut s’épanouir que dans une situation qui n’est pas une situation d’exploitation systématique.
On part d’une situation de domination absolue pour aller jusqu’à une situation d’inversion des flux ou c’est l’ancienne périphérie qui devient centre et l’ancien centre qui devient périphériques. A la base du système il y avait l’exploitation des ressources naturelles car c’est la région qui produit les ressources naturelles qui est devenue centre, tout le reste va au profit de la région anciennement dominé qui est devenu un centre à l’issu du processus.
On a une situation avec un drainage des richesses naturelles, des capitaux et des personnes avec des phénomènes d’exode rural et de transplantation de personnes en âge de travailler vers la région dominante. Le centre draine l’ensemble des richesses et on a une périphérie totalement dominée. La situation la pire est la situation de périphérie dominée puis de situation de périphérie délaissé qui n’est pas forcement basé sur un pillage des ressources naturelles mais qui n’est pas nécessaire au développent du centre.
Dans le premier cas la périphérie est dominé mais elle est nécessaire au centre parce qu’il a les richesses naturelles. Dans le deuxième cas il y a le drainage des richesses mais pas nécessaire au développement du centre. Cette périphérie est à fois dominée et délaissée.
Ensuite on arrive à des situations de périphéries intégrées car il se met à y avoir une relative distribution vers cette périphérie donc elles prennent place dans un système qui n’est pas forcément à sens unique. C’est toujours un déséquilibre mais qui est entretenu par une volonté d’entretenir cette périphérie par un certain niveau de développent et l’envoie d’un certain nombre de ressources. Ces retours peuvent parfaitement être important car on est dans une phase on va avoir une périphérie qui est annexée. On passe de la domination à l‘annexion ce qui est sensiblement différent parce que quand il y a annexion on veut développer la périphérie.
Ensuite on a des stades de véritable développement de la périphérie avec des conditions minimales requises pour qu’il y ait développement d’un «esprit d’entreprise » qui débouche sur une situation de quasi égalité entre le centre et la périphérie.
Cette carte relève de l’opposition entre le bloc occidental et le bloc soviétique. Une application de cette grille de lecture à l’échelle mondiale donne la mise en place de deux centres principaux mais qui ont des périphéries intégrée qui sont des relais directs de ces centres avec le clan occidental dans lequel on doit aussi situer l’Europe occidentale et le japon. Une très vaste périphérie est dominée avec différents modes de relations qui parfois découchent de l’exploitation pure et simple et parfois débouchent sur une sorte d’annexion de ces périphéries avec des retours. Par exemple Cuba était à la fois un espace du sud dans le clan soviétique qui pouvait être considéré comme faisant partie des espaces exploités, notamment un certain nombre de richesses produites étaient drainer vers l’URSS mais en même tant il y avait un retour important vers cet alliée de la part de l’Union Soviétique qui était une périphérie intégré et annexée par le centre.
Cette carte est une tentative de représenter les principaux clivages qui existent à l’échelle mondiale en terme de richesses mesurées par le produit national brut est critiquable car il y a des États qui disposent d’un produit national brut élevé par personne mais qu’un grande partie de la richesse est capté par un pouvoir qui ne le redistribue pas est n’investit pas dans des infrastructures qui ne se traduit pas par un développement humain, par contre c’est un bonne indicateur pour mesurer le niveau de richesses.
Ces clivages rendent compte de ces rapports centre – périphérie. De part et d’autre de ces lignes de clivage on a des a des États qui sont soit de centres sont des périphéries annexées au centre et qui profitent du développement du centre et a li et a l’inverse on peut avoir des périphéries dominées et exploitées.
Fred Scholz a développé la théorie du développement fragmenté en s’intéressant au monde contemporain post guerre froide en lien avec la question de la globalisation contemporaine. La principale internet et qu’il tente de ne plus raisonner en termes de pays mais de lieux et de régions. Il y a l’idée que même à l’échelle mondiale raisonner en terme de pays c’est effacer des clivages majeurs qui peuvent exister à l’intérieure même des pays et qu’il y a des régions qui sont en position centrale de type transnationale et inversement des périphéries transnationales. En d’autres termes on a des grandes métropoles qui peuvent être voisines des unes des autres mais qui se situe sur plusieurs régions qui constituent une vaste région que l’on doit associer à une certaine centralité et inversement on a des régions de confins qui peuvent être transnational et qui sont en situation de périphérie. En fait si on raisonne uniquement en termes de frontières nationales on va passer à côté de ces clivages majeurs qui existent à l’intérieur des pays et qui correspondent à des régions transnationales. Il propose de sortir de l’analyse uniquement en terme de niveau développent par pays à l’échelle mondiale et chercher à identifier les régions ou les lieux qui jouent un rôle dominant dans le cadre de la globalisation contemporaine.
Il différencie global places des globalized places, ce sont des lieux globalisé qui sont des lieux qui participent à la globalisation mais ne concentrent pas les fonctions dominantes qui sont dans les lieux globaux.
Si on se réfère à la théorie de Raynaud on n’est pas dans des situations intégrale ni de centralité intégrale a l’échelle mondiale. On est dans une situation intermédiaire, cela correspondrait à des périphéries annexées au centre. On aurait là à l’échelle mondiale puis les nouvelles périphéries annexées qui on fonction de relais et les nouvelles périphéries qui sont les espaces dominés et délaissés.
Ce qui est intéressant et la typologie qu’il utilise et du coup de proposer un carte qui ne reprend pas les fournières internationales mais qui permet d’identifier des vastes régions en position centrale et puis inversement des périphéries plus ou moins exploitées et délaissées qui sont transnationales.  L’intérêt aussi de cette théorie est d’être applicable à différentes échelles comme pour analyser les clivages à l’intérieur d’une ville.
Il différencie les lieux globaux, les relais des centres et les nouvelles périphéries Du côté des lieux globaux présents dans ces mégapoles du sud on va avoir des centres de directions d’entreprises, de centres de productions liés aux hautes technologies et enfin des zones industrielles et de production lié au mode de production fordiste.
Parmi les lieux globalisés on a des lieux de production ou de service de toute autre nature lié à ces activité globale mais qui sont des lieux plutôt d’exploitation de la misère sous différentes formes. Ce sont toutes les formes d’exploitation des ressources du sud en lien avec les échanges internationaux. Les périphéries dominées ou délaissés qui sont particulièrement résidentiel à avoir l’habitat sous intégré de type bidonville et l’habitat de type autoproduit qui se développe avant les opérations de viabilisation et de raccordement aux principaux services urbains.
Nous avons alors deux théories, Alain Raynaud et sa théorie des relations centre - périphérie, et Scholz et sa théorie du développement fragmenté et sa tentative de typologie des lieux et des régions selon le rapport a la globalisation contemporaine.