« La question de Daech : enjeux et défis » : différence entre les versions

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En ce qui concerne la démocratie au Moyen Orient, cela est tout à fait clair. De ce point de vue, il faut revenir en arrière parce que les relations entre les Moyen Orient et la démocratie sont complexes.
En ce qui concerne la démocratie au Moyen Orient, cela est tout à fait clair. De ce point de vue, il faut revenir en arrière parce que les relations entre les Moyen Orient et la démocratie sont complexes.


On ne peut pas s’empêcher de penser au rendez-vous manqué de 1919, c’est-à-dire le règlement de la paix de Versailles à la fin de la Première guerre mondiale.  Il y avait une conférence de la paix qui se déroulait entre grandes puissances européennes et cela impliquait beaucoup le reste du point par le biais de la colonisation parce que les grandes puissances européennes avaient des empires et par le biais du démantèlement de l’Empire ottoman. En 1919, d’une manière générale, dans les Quatorze points de Wilson, il y avait la question du droit à l’autodétermination des peuples qui a été affirmé, les différents pays colonisés et les régions anciennement soumises à l’Empire ottoman, ont essayé d’affirmer à la conférence de la pais leur droit à l’autodétermination et il leur a été brutalement répondu par les acteurs majeurs de la conférence de la pays, notamment par Wilson et Lloyd George ainsi que George Clémenceau, que l’autodétermination, l’indépendance était réservée aux peuples évolués, c’est-à-dire aux blancs. Cela était dit en des termes plus diplomatique mais le message était celui là.
On ne peut pas s’empêcher de penser au rendez-vous manqué de 1919, c’est-à-dire le règlement de la paix de Versailles à la fin de la Première guerre mondiale.  Il y avait une conférence de la paix qui se déroulait entre grandes puissances européennes et cela impliquait beaucoup le reste du point par le biais de la colonisation parce que les grandes puissances européennes avaient des empires et par le biais du démantèlement de l’Empire ottoman. En 1919, d’une manière générale, dans les Quatorze points de Wilson, il y avait la question du droit à l’autodétermination des peuples qui a été affirmé, les différents pays colonisés et les régions anciennement soumises à l’Empire ottoman, ont essayé d’affirmer à la conférence de la pais leur droit à l’autodétermination et il leur a été brutalement répondu par les acteurs majeurs de la conférence de la pays, notamment par Wilson et Lloyd George ainsi que George Clemenceau, que l’autodétermination, l’indépendance était réservée aux peuples évolués, c’est-à-dire aux blancs. Cela était dit en des termes plus diplomatique mais le message était celui là.
 
L’année 1919 est un moment extrêmement important dans la perte de foi en la démocratie libéral dans laquelle les élites de ces différents pays, au Moyen Orient et pas seulement croyaient beaucoup. À partir du moment où ils ont été brutalement renvoyés à leur statut de population inférieur ou de colonisé ou les deux, cela a été un choc brutal qui a durablement discrédité la démocratie libérale puisqu’il était évident qu’elle était réservée qu’à une partie des pays du monde ce qui est évidemment en contradiction totale avec l’idée même de démocratie. Donc, ce rendez-vous manqué de 1919 est un aspect important d’autant plus que dans la période qui a suivie dans l’entre-deux-guerres, les grandes puissances ont fait tout ce qu’elles pouvaient pour retarder au maximum l’accession à l’indépendance de ces différentes régions et en particulier pour le Moyen Orient des mandats. Cela souligne l’importance des phénomènes de long terme. On ne comprendrait le discrédit de la démocratie dans ces régions si on ne prenait pas cela en compte parce qu’avant 1919 elle a suscité un énorme espoir.


== L’islam radical et la démocratie ==
== L’islam radical et la démocratie ==

Version du 22 décembre 2015 à 13:30

La question des attentats du 13 novembre à Paris est une question de relations internationales mais qui est beaucoup plus large que cela. Nous allons d’abord voir la question régionale en relation à la question du terrorisme et de l’islamisme radical, puis la dimension mondiale des évènements, parce que ce qui s’est passé est en liaison avec un problème international et nous verrons le défi comme pose la question de Daech aux démocraties pas seulement en Europe mais également dans d’autres pays du monde.

Un problème moyen-oriental

Les nouvelles logiques de puissances au Moyen 0rient

Pour mettre cela en perspective, il faut replacer cela dans le contexte du Moyen Orient lui même est il y a de nombreux éléments importants à souligner. Il y a quelque chose qui a changé au Moyen Orient ces dernières années avec une nouvelle logique de puissance qui se manifeste et dont on voit très clairement aujourd’hui le signe avec Daech. Si on replace tout cela dans le long terme, il est clair que la Moyen Orient a été une région, si ce n’est complétement, tout au moins dominé par les grandes puissances et les superpuissances en particulier pendant la Guerre froide. Il est vrai que, d’une certaine façon, c’est une région qui n’avait pas d’autonomie géopolitique, qui est en train d’en conquérir une dans la mesure où depuis la fin de la Guerre froide, non seulement, l’ex-URSS a été quasiment absente de la région pendant les quinze années qui ont suivies la chute du mur de Berlin, elle y est revenu récemment étant l’une des clefs du problème et par ailleurs, les États-Unis s’en sont progressivement désengagés même s’ils sont très présent.

C’est un premier élément tout à fait important dans la mesure où on ne peut plus dire aujourd’hui que le Moyen Orient est un pion dans un affrontement entre grandes puissances. Il y a une géopolitique autonome, en tout cas avec un certain degré d’autonomie étant important afin de comprendre ce qu’il s’y passe même si la clef de la solution appartient toujours, en tout cas en grande partie, aux grandes puissances. Les cartes sont en train d’être rebattu et en particulier parce qu’il y a depuis une dizaine d’années ce qu’il n’y avait pas pendant l’époque de la Guerre froide, c’est-à-dire l’émergence de puissance régionales qui ont des ambitions régionales et ce qui n’était pas le cas il y a quarante ou cinquante ans. On peut penser à la Turquie et à sa montée en puissance au niveau régional depuis un dizaine d’années qui est un fait extrêmement important, et la Turquie aujourd’hui, a un rôle clef dans ce jeu moyen-oriental. Il y également l’Arabie Saoudite qui est l’autre acteur extrêmement important mais aussi l’Iran. Ce sont trois puissances régionales dont on voit bien leur impact dans l’actualité récente. Avec l’affrontement entre ces puissances, on voit les ambitions de plus en plus fortes. Il y a encore une quarantaine d’années, ces pays décidaient de leur position en fonction de ce que faisaient les superpuissances que cela soit les États-Unis ou l’URSS. Cela est vrai que lorsqu’on regarde actuellement les affrontements au Yémen qui est un champ d’affrontement entre l’Arabie Saoudite et l’Iran est un exemple parlant ; il y a aussi le Liban et la Syrie. Cela est important, il y a des enjeux de puissance qui existe aujourd’hui qui n’existait pas il y quarante ans.

Par ailleurs, ces rivalités sont des rivalités d’ordre politique et d’ordre géopolitique avec des ambitions de domination, entre autre territorial, mais il y a aussi un affrontement religion avec la frontière entre chiites et sunnites qui est un élément clef à l’intérieur du monde musulman faisant que c’est à la fois un affrontement politique et religieux.

Il y a toujours au Moyen Orient l’enjeu énergétique qui est extrêmement important. Il était absolument capital en 1945, il l’est toujours mais son importance tend à diminuer parce que d’abord à long terme, même si les réserves de pétrole dans ces pays sont encore colossales, à l’échelle du siècle venant, elles finiront bien par s’épuiser un jour et par ailleurs, il y a d’autres choses qui ont changé la donne récemment et ne particulier le développement du pétrole de schiste aux États-Unis faisant que les États-Unis ne sont plus dépendant autant qu’ils l’étaient il y a une cinquantaine d’années de l’approvisionnement et des marchés du pétrole moyen-orientaux. C’est un aspect récent.

Dans toutes ces rivalités et ces rivalités territoriales au Moyen Orient, Daech est un nouvel acteur important parce que ce n’est pas seulement un groupe terroriste mais c’est un groupe qui a l’ambition de se constituer un territoire. Cela est un élément nouveau dans l’histoire radical des vingt dernières années. Par rapport aux réseaux transnationaux qui étaient ceux d’Al Qaeda, Daesh essaie de se constituer et de s’implanter dans un territoire avec tout ce que cela comporte et en particulier de collecte de l’impôt et de s’appuyer sur les ressources pétrolières faisant que Daesh a beaucoup de richesses et les moyens de financer ses actions.

L’autre aspect important dans le phénomène de Daech et l’on voit très bien la dimension historique de ces phénomènes. Les accords Sykes Picot de 1916 partageait le Moyen Orient entre la France et la Grande Bretagne, or, Daech a construit son apparition médiatique sur la destruction physique de la frontière qui avait été tracé par les accords Sykes Picot qui, dans certains coins du désert en la Syrie et l’Irak prend la forme d’un mur de sables qui a été symboliquement détruit par Daech pour manifester sa volonté de réunir la Syrie et l’Irak et également pour achever de mettre à bas une définition de frontières qui avait été faite par l’Occident et les colonisateurs. Cela est évidemment un aspect tout à fait important qui joue dans la symbolique politique et qui joue aussi beaucoup dans la mythologie de Daech puisque Daech se présente comme un groupe qui résiste à la loi des grandes puissances et cela est tout à ait important afin de comprendre aussi comment ce groupe peut attirer.

Dans l’évolution de la géopolitique moyen-oriental, le conflit israélo-arabe, qui, finalement a été absolument fondateur dans l’entre-deux-guerres et l’immédiate Deuxième guerre mondiale d’une bonne partie des problèmes du Moyen Orient, qui a été vraiment l’épicentre des problèmes du Moyen Orient, aujourd’hui, l’influence tend à décliner. Cela reste un conflit très important, non seulement il est très important et à la limite de plus en plus insoluble. Son importance relative dans la géopolitique du Moyen Orient est en train de décliner au sens où ce n’est plus le point essentiel. Jusque dans les années 1990 et jusqu’au tout début des années 2000, on pouvait analyser le problème du Moyen Orient quasiment à travers le prisme du conflit israélo palestinien qui est le conflit israélo-arabe mais qui est justement un conflit israélo-palestinien. L’épicentre aujourd’hui n’est plus le conflit israélo-palestinien mais la Syrie.

La crise Syrie comme épicentre des problèmes du Moyen Orient : les diverses logiques à l’œuvre

Le cas de la Syrie est extrêmement important et finalement, si la crise syrienne qui a débuté en 2011, concentre à peu près tous les problèmes. Avec la Syrie, on voit toute une série de logiques qui sont à l’œuvre avec des logiques locales, régionale, internationale.

La logique locale est celle d’un pouvoir qui est prêt à tout pour se maintenir y compris à détruire sa population. Ceci dit, Bachar Al Assad n’est pas un innovateur en la matière, son père avait marqué des points en ce sens ; dans les années 1980 en particulier, il y a eu plusieurs tentatives de soulèvement qui furent réprimé de façon extrêmement violente avec des dizaines de milliers de morts.

Par ailleurs, il y a également dans cette crise syrienne une radicalisation progressive des acteurs et des différents acteurs qui est liée en partie à l’incapacité de la communauté internationale et de l’ONU en particulier à se saisir du problème, peut être pas forcément à le régler mais contribuer à le régler. De ce point de vue, l’ONU a été largement paralysé depuis 2011, largement du fait de la Chine et surtout de la Russie qui a en fait bloqué tout le processus. L’attitude russe a complétement paralysée l’action de l’ONU. Ceci étant, cela est important, le succès de l’ONU, de ce point de vue, on s’aperçoit que la logique des grandes puissances avec l’histoire de droit de véto paralyse autant les questions internationales que lorsqu’il y avait avec la Société des Nations, un Conseil avec tous les États possédant un droit de véto. L’exemple de la Guerre froide le montre mais l’exemple de la crise syrienne le montre également. On peut dire qu’il y aurait certainement eu une intervention en Syrie si la Russie ne s’y était pas opposée. En tout cas, il est clair que la passivité de l’ONU, en tout cas cette incapacité à réagir à largement contribuée à la radicalisation sur le terrain de toute une série d’acteurs.

Il y a également la logique elle même de Daech qui est une logique territoriale. Cela est important par rapport aux réseaux terroristes « classiques ». C’est l’idée de se constituer un territoire, un territoire où il y a un État en faillite ou bien pas d’État. C’est une stratégie qui suivent d’autres groupes, il est possible de faire le parallèle avec le cas de Boko Harram qui tend à se créer un territoire propre à la charnière du Nigeria, du Cameroun et du Tchad, dans des zones où les États centraux de ces pays n’interviennent pas, plus ou ne sont pas capable d’intervenir. Il y a des stratégies de groupes terroristes qui essaient de se créer un État. Donc, la logique territoriale est importante parce que forcément, il s’agit de pousser, non seulement d’établir sa domination sur un territoire mais aussi d’éjecter ceux qui y sont avec en plus la dimension symbolique avancée par Daech qui est le rétablissement du Califat, c’est-à-dire de l’Empire arabe. C’est une symbolique extrêmement forte.

La logique des grandes puissances s’interpénètre avec la logique de l’ONU. Il y aussi la logique des puissances régionales qui ont aussi leurs propres intérêts qui ne coïncident pas forcément avec les intérêts de différentes factions en Syrie. Donc, à partir du moment où on a toutes ces logiques extrêmement différentes qui sont à l’œuvre sur ce territoire, la crise est devenue extrêmement complexe. Non seulement, elle déstabilise l’ensemble de la région et en particulier les pays limitrophes tels que l’Irak, le Liban, la Turquie mais également elle déstabilise les pays plus loin en particulier avec la crise des réfugiés actuelle puisque la Syrie est en train de se vider de sa population. Les réfugiés vont d’abord en Turquie et beaucoup en Europe. C’est une crise qui n’est pas seulement liée et confinée au Moyen Orient.

L’échec du régionalisme moyen-oriental (ligue arabe notamment)

Face à cela, l’un des principaux problèmes au Moyen Orient est qu’il y a les puissances régionales avec leurs propres logiques mais il y aussi l’échec d’un régionalisme moyen-oriental et en particulier l’échec d’une organisation créé en 1945 qui est la Ligue arabe mais qui n’a jamais réussie à peser dans les relations internationales mais aussi dans les relations moyen-orientales. L’impuissance de la Ligue arabe a été visible dès la fin des années 1940 e 1950 mais elle est apparue encore plus criante avec la crise syrienne où finalement, on a une organisation qui est complément aux abonnés absents depuis le début de cette crise ce qui évidemment est extrêmement préjudiciable.

Le terrorisme

On parle beaucoup du terrorisme hors du Moyen Orient et des attentats en Europe entre autre, mais il faut savoir que les premières victimes du terrorisme sont les arabes eux-mêmes parce que dans les pays en question, la Syrie et l’Irak, il y a des attentats tous les jours est que ce sont eux les premières victimes. C’est un aspect important.

Un problème mondial

C’est un mouvement mondial qui est né en particulier dans les années 1980 et 1990 dont les origines se trouvent notamment dans la Guerre d’Afghanistan qui se sont développés dans les années 1990 et qui se sont encore plus cristallisé avec la Guerre d’Irak en 2003. L’Irak qui n’était pas un foyer de fondamentalistes musulmans et l’est devenu en grande partie au moment de l’intervention américaine en 2003, l’Irak étant devenu l’un de ces foyers majeurs, c’est d’ailleurs le foyer essentiel de Daech avec ces mouvements terroristes qui sont en Guerre au Moyen Orient contre les pouvoirs moyen-orientaux et en l’occurrence contre le pouvoir actuel en Irak qui a comme principale accusation d’avoir été installé par les États-Unis mais qui sont en guerre de manière beaucoup plus général contre les grandes puissances et contre les grandes puissances occidentales en particulier. C’est un aspect important et qui explique que l’o na pas à faire à un mouvement qui est un feu de paille mais c’est une tendance lourde du monde contemporain post-guerre froide. Le terrorisme n’est pas apparu avec le 11 Septembre qui est l’une de ses premières manifestations des plus visibles d’autant plus qu’elle a été énormément médiatisée, mais c’est une tendance de fond qui a commencée à s’installer dans les années 1980. En ce qui concerne le cas français, le terrorisme existe en France depuis le milieu des années 1980 mais il n’y a pas que là. C’est un tendance lourde de la géopolitique contemporaine qui n’est sans doute pas prête de s’arrêter.

Finalement, Daech est le mouvement dont on parle le plus en ce moment, mais il n’a fait que surpasser en radicalité Al Qaeda qui a eu les faveurs de l’exposition médiatique depuis le début des années 2000 mais qui a été surpassé en cruauté et en exposition par Daech depuis. Il y a toute une série d’autres mouvements parce que lorsqu’on parle d’Al Qaeda par exemple, c’est une nébuleuse et finalement un ensemble de nébuleuses dont certains groupes sont à la fois plus ou moins autonomes et en même temps réclament leur allégeance à Al Qaeda pour avoir un peu plus de visibilité mais ces groupes ont souvent d’énormes différences que cela soit du point de vue doctrinal ou stratégique. Entre un groupe comme Boko Haram et Al Qaeda, on a de grandes similitudes et les deux sont liées et chacun a son agenda propre et tous ces groupes agissent dans divers secteurs du monde parfois avec des stratégies extrêmement locales et parfois avec des stratégies plus vastes étant un aspect important.

Le problème est mondial parce que les grandes puissances sont impliquées, l’ONU est impliquée et l’organisation internationale de ce point de vue est en train de prouver son impuissance à résoudre ce problème ce qui est quelque chose d’extrêmement grave.

Un défi à la démocratie

L’islamisme radical et Daech en particulier pose problème à la démocratie en général, à la démocratie au Moyen Orient mais aussi à la démocratie en dehors.

Le Moyen Orient et la démocratie

En ce qui concerne la démocratie au Moyen Orient, cela est tout à fait clair. De ce point de vue, il faut revenir en arrière parce que les relations entre les Moyen Orient et la démocratie sont complexes.

On ne peut pas s’empêcher de penser au rendez-vous manqué de 1919, c’est-à-dire le règlement de la paix de Versailles à la fin de la Première guerre mondiale. Il y avait une conférence de la paix qui se déroulait entre grandes puissances européennes et cela impliquait beaucoup le reste du point par le biais de la colonisation parce que les grandes puissances européennes avaient des empires et par le biais du démantèlement de l’Empire ottoman. En 1919, d’une manière générale, dans les Quatorze points de Wilson, il y avait la question du droit à l’autodétermination des peuples qui a été affirmé, les différents pays colonisés et les régions anciennement soumises à l’Empire ottoman, ont essayé d’affirmer à la conférence de la pais leur droit à l’autodétermination et il leur a été brutalement répondu par les acteurs majeurs de la conférence de la pays, notamment par Wilson et Lloyd George ainsi que George Clemenceau, que l’autodétermination, l’indépendance était réservée aux peuples évolués, c’est-à-dire aux blancs. Cela était dit en des termes plus diplomatique mais le message était celui là.

L’année 1919 est un moment extrêmement important dans la perte de foi en la démocratie libéral dans laquelle les élites de ces différents pays, au Moyen Orient et pas seulement croyaient beaucoup. À partir du moment où ils ont été brutalement renvoyés à leur statut de population inférieur ou de colonisé ou les deux, cela a été un choc brutal qui a durablement discrédité la démocratie libérale puisqu’il était évident qu’elle était réservée qu’à une partie des pays du monde ce qui est évidemment en contradiction totale avec l’idée même de démocratie. Donc, ce rendez-vous manqué de 1919 est un aspect important d’autant plus que dans la période qui a suivie dans l’entre-deux-guerres, les grandes puissances ont fait tout ce qu’elles pouvaient pour retarder au maximum l’accession à l’indépendance de ces différentes régions et en particulier pour le Moyen Orient des mandats. Cela souligne l’importance des phénomènes de long terme. On ne comprendrait le discrédit de la démocratie dans ces régions si on ne prenait pas cela en compte parce qu’avant 1919 elle a suscité un énorme espoir.

L’islam radical et la démocratie

L’islam radical : un défi pour aux sociétés démocratiques chez elles

Références