Modification de Le cadre juridique interne de la Suisse

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*[[Définition du droit]]
*[[L’État]]
*[[Les différentes branches du droit]]
*[[Les sources du droit]]
*[[Les grandes traditions formatrices du droit]]
*[[Les éléments de la relation juridique]]
*[[L’application du droit]]
*[[La mise en œuvre d’une loi]]
*[[L’évolution de la Suisse des origines au XXème siècle]]
*[[Le cadre juridique interne de la Suisse]]
*[[La structure d’État, le régime politique et la neutralité  de la Suisse]]
*[[L’évolution des relations internationales de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle]]
*[[Les organisations universelles]]
*[[Les organisations européennes et leurs relations avec la Suisse]]
*[[Les catégories et les générations de droits fondamentaux]]
*[[Les origines des droits fondamentaux]]
*[[Les déclarations des droits de la fin du XVIIIe siècle]]
*[[Vers l’édification d’une conception universelle des droits fondamentaux au XXe siècle]]
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= La hiérarchie des normes juridiques =
|[[Introduction au droit]]
|[[Introduction au Droit : Concepts et Définitions Clés]] ● [[L’État : Fonctions, Structures et Régimes Politiques]] ● [[Les différentes branches du droit]] ● [[Les sources du droit]] ● [[Les grandes traditions formatrices du droit]] ● [[Les éléments de la relation juridique]] ● [[L’application du droit]] ● [[La mise en œuvre d’une loi]] ● [[L’évolution de la Suisse des origines au XXème siècle]] ● [[Le cadre juridique interne de la Suisse]] ● [[La structure d’État, le régime politique et la neutralité  de la Suisse]] ● [[L’évolution des relations internationales de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle]] ● [[Les organisations universelles]] ● [[Les organisations européennes et leurs relations avec la Suisse]] ● [[Les catégories et les générations de droits fondamentaux]] ● [[Les origines des droits fondamentaux]] ● [[Les déclarations des droits de la fin du XVIIIe siècle]] ● [[Vers l’édification d’une conception universelle des droits fondamentaux au XXe siècle]]
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= Principes de la hiérarchie des normes juridiques =
Le concept de la hiérarchie des normes dans un système juridique, tel que celui de la Suisse, est un principe fondamental assurant la cohérence et la légitimité de l'ordre juridique. Au sommet de cette hiérarchie se trouve le droit international, qui inclut des traités et des accords internationaux, tels que la Convention européenne des droits de l'homme, ratifiée par la Suisse en 1974. Ces traités, une fois ratifiés, s'intègrent dans le droit interne et prévalent sur les lois nationales.
Le concept de la hiérarchie des normes dans un système juridique, tel que celui de la Suisse, est un principe fondamental assurant la cohérence et la légitimité de l'ordre juridique. Au sommet de cette hiérarchie se trouve le droit international, qui inclut des traités et des accords internationaux, tels que la Convention européenne des droits de l'homme, ratifiée par la Suisse en 1974. Ces traités, une fois ratifiés, s'intègrent dans le droit interne et prévalent sur les lois nationales.


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L'article 5 de la Constitution fédérale suisse, qui définit les principes de l'activité de l'État régis par le droit, joue un rôle crucial dans l'architecture juridique et politique de la Suisse. Cette disposition constitutionnelle met en lumière le respect profond du pays pour l'État de droit et la gouvernance démocratique. Le premier alinéa de cet article souligne que le droit est à la fois la base et la limite de l'activité de l'État. Cela reflète la tradition suisse de légalité, remontant à la création de l'État fédéral moderne en 1848, où le respect des lois est considéré comme fondamental pour la légitimité de l'action gouvernementale. Cette approche garantit que toutes les actions entreprises par l'État ont une base légale et sont contenues dans les limites de la loi, empêchant ainsi l'arbitraire et la tyrannie. Le deuxième alinéa introduit les notions d'intérêt public et de proportionnalité. Historiquement, ce principe a été essentiel pour équilibrer les besoins de la société avec les droits individuels. Par exemple, dans la mise en œuvre de politiques environnementales telles que la Loi fédérale sur la protection de l'environnement de 1983, l'État a dû veiller à ce que les mesures prises soient non seulement dans l'intérêt public, mais aussi proportionnées au but visé, évitant ainsi des restrictions excessives. Le troisième alinéa, qui insiste sur la bonne foi dans l'activité de l'État et les particuliers, est un pilier de la confiance entre le gouvernement et les citoyens. Cette exigence de bonne foi est un principe qui guide l'interprétation des lois et la conduite des affaires publiques. Elle renforce la transparence et l'équité, des valeurs qui sont au cœur de la culture politique suisse. Enfin, le quatrième alinéa, affirmant que la Confédération et les cantons doivent respecter le droit international, est particulièrement pertinent dans le contexte contemporain de la globalisation. La Suisse, par son adhésion à des traités internationaux tels que les Conventions de Genève, a historiquement montré son engagement envers le droit international. Cette disposition constitutionnelle assure que la Suisse reste fidèle à ses engagements internationaux, tout en maintenant son intégrité juridique et politique. Ainsi, l'article 5 de la Constitution fédérale suisse incarne les principes fondamentaux qui ont guidé le développement de l'État suisse depuis le 19ème siècle. Il reflète l'engagement du pays envers des principes tels que la légalité, la proportionnalité, la bonne foi et le respect du droit international, qui sont essentiels pour maintenir l'ordre juridique et la stabilité politique dans une société démocratique.
L'article 5 de la Constitution fédérale suisse, qui définit les principes de l'activité de l'État régis par le droit, joue un rôle crucial dans l'architecture juridique et politique de la Suisse. Cette disposition constitutionnelle met en lumière le respect profond du pays pour l'État de droit et la gouvernance démocratique. Le premier alinéa de cet article souligne que le droit est à la fois la base et la limite de l'activité de l'État. Cela reflète la tradition suisse de légalité, remontant à la création de l'État fédéral moderne en 1848, où le respect des lois est considéré comme fondamental pour la légitimité de l'action gouvernementale. Cette approche garantit que toutes les actions entreprises par l'État ont une base légale et sont contenues dans les limites de la loi, empêchant ainsi l'arbitraire et la tyrannie. Le deuxième alinéa introduit les notions d'intérêt public et de proportionnalité. Historiquement, ce principe a été essentiel pour équilibrer les besoins de la société avec les droits individuels. Par exemple, dans la mise en œuvre de politiques environnementales telles que la Loi fédérale sur la protection de l'environnement de 1983, l'État a dû veiller à ce que les mesures prises soient non seulement dans l'intérêt public, mais aussi proportionnées au but visé, évitant ainsi des restrictions excessives. Le troisième alinéa, qui insiste sur la bonne foi dans l'activité de l'État et les particuliers, est un pilier de la confiance entre le gouvernement et les citoyens. Cette exigence de bonne foi est un principe qui guide l'interprétation des lois et la conduite des affaires publiques. Elle renforce la transparence et l'équité, des valeurs qui sont au cœur de la culture politique suisse. Enfin, le quatrième alinéa, affirmant que la Confédération et les cantons doivent respecter le droit international, est particulièrement pertinent dans le contexte contemporain de la globalisation. La Suisse, par son adhésion à des traités internationaux tels que les Conventions de Genève, a historiquement montré son engagement envers le droit international. Cette disposition constitutionnelle assure que la Suisse reste fidèle à ses engagements internationaux, tout en maintenant son intégrité juridique et politique. Ainsi, l'article 5 de la Constitution fédérale suisse incarne les principes fondamentaux qui ont guidé le développement de l'État suisse depuis le 19ème siècle. Il reflète l'engagement du pays envers des principes tels que la légalité, la proportionnalité, la bonne foi et le respect du droit international, qui sont essentiels pour maintenir l'ordre juridique et la stabilité politique dans une société démocratique.


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L'État d'Israël offre un autre exemple intéressant d'un pays qui possède une constitution au sens matériel, mais pas au sens formel. Au lieu d'une constitution formelle unique, Israël est régi par une série de Lois Fondamentales qui fonctionnent comme une constitution de facto. Ces Lois Fondamentales, bien qu'elles aient une importance constitutionnelle, ne sont pas différenciées des autres lois ordinaires en termes de procédure d'adoption ou de révision. Ces Lois Fondamentales couvrent divers aspects essentiels de la gouvernance et de l'organisation de l'État, tels que les pouvoirs du parlement, les droits des citoyens, et l'administration de la justice. Elles ont été adoptées à différents moments depuis la création de l'État en 1948, et ensemble, elles forment un cadre constitutionnel pour le pays. Une caractéristique distinctive des Lois Fondamentales d'Israël est qu'elles peuvent être modifiées par une majorité simple du parlement (la Knesset), tout comme les lois ordinaires. Cette situation est différente de celle de pays avec des constitutions formelles, où la révision de la constitution nécessite souvent des procédures plus rigoureuses et des majorités plus larges. Bien que les Lois Fondamentales soient désignées comme "fondamentales", elles ne se distinguent pas des lois ordinaires en termes de statut juridique ou de procédure législative. Cette absence de distinction formelle a soulevé des questions sur la protection des droits fondamentaux et la stabilité des principes constitutionnels en Israël, en particulier lorsqu'il s'agit de législation susceptible d'affecter l'équilibre des pouvoirs ou les droits des citoyens.
L'État d'Israël offre un autre exemple intéressant d'un pays qui possède une constitution au sens matériel, mais pas au sens formel. Au lieu d'une constitution formelle unique, Israël est régi par une série de Lois Fondamentales qui fonctionnent comme une constitution de facto. Ces Lois Fondamentales, bien qu'elles aient une importance constitutionnelle, ne sont pas différenciées des autres lois ordinaires en termes de procédure d'adoption ou de révision. Ces Lois Fondamentales couvrent divers aspects essentiels de la gouvernance et de l'organisation de l'État, tels que les pouvoirs du parlement, les droits des citoyens, et l'administration de la justice. Elles ont été adoptées à différents moments depuis la création de l'État en 1948, et ensemble, elles forment un cadre constitutionnel pour le pays. Une caractéristique distinctive des Lois Fondamentales d'Israël est qu'elles peuvent être modifiées par une majorité simple du parlement (la Knesset), tout comme les lois ordinaires. Cette situation est différente de celle de pays avec des constitutions formelles, où la révision de la constitution nécessite souvent des procédures plus rigoureuses et des majorités plus larges. Bien que les Lois Fondamentales soient désignées comme "fondamentales", elles ne se distinguent pas des lois ordinaires en termes de statut juridique ou de procédure législative. Cette absence de distinction formelle a soulevé des questions sur la protection des droits fondamentaux et la stabilité des principes constitutionnels en Israël, en particulier lorsqu'il s'agit de législation susceptible d'affecter l'équilibre des pouvoirs ou les droits des citoyens.


== Processus de révision de la constitution suisse ==
== PROCESSUS DE REVISION DE LA CONSTITUTION SUISSE ==
Le processus de révision de la Constitution fédérale suisse est un aspect important de la gouvernance et de la structure juridique du pays. Les articles 193 et 194 de la Constitution fédérale suisse détaillent les modalités de cette révision, qu'elle soit totale ou partielle.
Le processus de révision de la Constitution fédérale suisse est un aspect important de la gouvernance et de la structure juridique du pays. Les articles 193 et 194 de la Constitution fédérale suisse détaillent les modalités de cette révision, qu'elle soit totale ou partielle.


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Ce processus est un exemple de la manière dont la démocratie directe fonctionne en Suisse, donnant au peuple le pouvoir ultime de décider des changements majeurs dans la loi fondamentale du pays. Dans le cas où le peuple approuve le principe d'une révision totale, les deux chambres du Parlement sont renouvelées pour refléter la volonté actuelle du peuple. Ces nouvelles chambres sont alors responsables de l'élaboration du texte de la nouvelle Constitution. Cette procédure de révision totale garantit que les changements fondamentaux de la Constitution ne sont pas seulement le fruit d'une décision parlementaire, mais sont également soutenus par un mandat populaire. Elle illustre l'engagement de la Suisse envers un système politique où le peuple joue un rôle central dans les décisions constitutionnelles importantes, reflétant ainsi les valeurs démocratiques profondément ancrées dans la société suisse.
Ce processus est un exemple de la manière dont la démocratie directe fonctionne en Suisse, donnant au peuple le pouvoir ultime de décider des changements majeurs dans la loi fondamentale du pays. Dans le cas où le peuple approuve le principe d'une révision totale, les deux chambres du Parlement sont renouvelées pour refléter la volonté actuelle du peuple. Ces nouvelles chambres sont alors responsables de l'élaboration du texte de la nouvelle Constitution. Cette procédure de révision totale garantit que les changements fondamentaux de la Constitution ne sont pas seulement le fruit d'une décision parlementaire, mais sont également soutenus par un mandat populaire. Elle illustre l'engagement de la Suisse envers un système politique où le peuple joue un rôle central dans les décisions constitutionnelles importantes, reflétant ainsi les valeurs démocratiques profondément ancrées dans la société suisse.


=== Révision totale de la Constitution : Initiative populaire et examen parlementaire ===
=== REVISION TOTALE – déclenchée par le peuple – passe devant les deux chambres du parlement ===
   
   
Dans le système constitutionnel suisse, la distinction entre les révisions totales et partielles de la Constitution repose sur la manière dont elles sont formulées et proposées. Une révision totale de la Constitution suisse doit être présentée en termes généraux. Cela signifie que lorsque le principe d'une révision totale est soumis au vote, les électeurs se prononcent sur l'idée globale de réviser intégralement la Constitution, sans entrer dans les détails spécifiques ou le contenu de la révision. Si le principe de la révision totale est approuvé par le peuple et les cantons, le processus de rédaction d'une nouvelle constitution commence, impliquant souvent un débat approfondi et une collaboration étendue pour déterminer le contenu spécifique et la structure de la nouvelle Constitution.
Dans le système constitutionnel suisse, la distinction entre les révisions totales et partielles de la Constitution repose sur la manière dont elles sont formulées et proposées. Une révision totale de la Constitution suisse doit être présentée en termes généraux. Cela signifie que lorsque le principe d'une révision totale est soumis au vote, les électeurs se prononcent sur l'idée globale de réviser intégralement la Constitution, sans entrer dans les détails spécifiques ou le contenu de la révision. Si le principe de la révision totale est approuvé par le peuple et les cantons, le processus de rédaction d'une nouvelle constitution commence, impliquant souvent un débat approfondi et une collaboration étendue pour déterminer le contenu spécifique et la structure de la nouvelle Constitution.
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Si l'initiative de révision totale émane du peuple, ou si les deux conseils ne parviennent pas à un accord, c'est le peuple suisse qui doit décider par référendum si la révision totale doit être entreprise. Cette étape souligne l'importance accordée à la volonté populaire dans la prise de décisions constitutionnelles majeures en Suisse. En cas d'approbation de la révision totale par le peuple, l'article 193 prévoit que les deux conseils du Parlement soient renouvelés. Cette disposition garantit que la nouvelle Constitution soit élaborée par des représentants fraîchement élus, reflétant ainsi les perspectives et les attentes actuelles de la population suisse. En outre, l'article 193 stipule que les révisions totales de la Constitution doivent respecter les règles impératives du droit international. Cette exigence souligne l'engagement de la Suisse envers les normes juridiques internationales et sa volonté de garantir que les modifications constitutionnelles soient en harmonie avec ses obligations et principes internationaux.
Si l'initiative de révision totale émane du peuple, ou si les deux conseils ne parviennent pas à un accord, c'est le peuple suisse qui doit décider par référendum si la révision totale doit être entreprise. Cette étape souligne l'importance accordée à la volonté populaire dans la prise de décisions constitutionnelles majeures en Suisse. En cas d'approbation de la révision totale par le peuple, l'article 193 prévoit que les deux conseils du Parlement soient renouvelés. Cette disposition garantit que la nouvelle Constitution soit élaborée par des représentants fraîchement élus, reflétant ainsi les perspectives et les attentes actuelles de la population suisse. En outre, l'article 193 stipule que les révisions totales de la Constitution doivent respecter les règles impératives du droit international. Cette exigence souligne l'engagement de la Suisse envers les normes juridiques internationales et sa volonté de garantir que les modifications constitutionnelles soient en harmonie avec ses obligations et principes internationaux.


=== Mécanismes de révision partielle de la Constitution ===
=== REVISION PARTIELLE ===
Dans le cadre du système constitutionnel suisse, lorsqu'une initiative populaire en faveur d'une révision partielle de la Constitution, formulée en termes généraux, aboutit et reçoit l'approbation de l'Assemblée fédérale, une étape spécifique du processus législatif est enclenchée pour la mise en œuvre de cette initiative.
Dans le cadre du système constitutionnel suisse, lorsqu'une initiative populaire en faveur d'une révision partielle de la Constitution, formulée en termes généraux, aboutit et reçoit l'approbation de l'Assemblée fédérale, une étape spécifique du processus législatif est enclenchée pour la mise en œuvre de cette initiative.


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= La loi =
= La loi =


=== Définition et portée de la loi ===
=== La loi ===
La « loi » est la forme que revêtent les règles pour être juridiquement obligatoires. La loi est le moyen par lequel les règles deviennent juridiquement obligatoires. Dans tout système juridique, la loi est un instrument essentiel qui formalise les normes, les directives et les principes qui régissent la société. Elle est le mécanisme par lequel l'autorité étatique établit les règles que les individus et les organisations sont tenus de suivre, et elle fournit un cadre pour la régulation des comportements, la résolution des conflits et la protection des droits et libertés. Les lois sont typiquement créées par un processus législatif, qui implique la formulation, la discussion et l'adoption de textes législatifs par les organes législatifs compétents, comme les parlements ou les assemblées législatives. Une fois adoptées et promulguées, ces règles acquièrent une force juridique, ce qui signifie qu'elles peuvent être appliquées par les institutions gouvernementales, y compris les tribunaux. La loi sert plusieurs fonctions essentielles dans une société. Elle établit des normes de comportement, offre des prédictions et des attentes claires sur les conséquences de certaines actions, et fournit un mécanisme pour résoudre les litiges de manière équitable et ordonnée. Les lois contribuent également à la protection des droits et libertés individuels, en délimitant ce que l'État peut et ne peut pas faire et en offrant des recours en cas de violation de ces droits.
La « loi » est la forme que revêtent les règles pour être juridiquement obligatoires. La loi est le moyen par lequel les règles deviennent juridiquement obligatoires. Dans tout système juridique, la loi est un instrument essentiel qui formalise les normes, les directives et les principes qui régissent la société. Elle est le mécanisme par lequel l'autorité étatique établit les règles que les individus et les organisations sont tenus de suivre, et elle fournit un cadre pour la régulation des comportements, la résolution des conflits et la protection des droits et libertés. Les lois sont typiquement créées par un processus législatif, qui implique la formulation, la discussion et l'adoption de textes législatifs par les organes législatifs compétents, comme les parlements ou les assemblées législatives. Une fois adoptées et promulguées, ces règles acquièrent une force juridique, ce qui signifie qu'elles peuvent être appliquées par les institutions gouvernementales, y compris les tribunaux. La loi sert plusieurs fonctions essentielles dans une société. Elle établit des normes de comportement, offre des prédictions et des attentes claires sur les conséquences de certaines actions, et fournit un mécanisme pour résoudre les litiges de manière équitable et ordonnée. Les lois contribuent également à la protection des droits et libertés individuels, en délimitant ce que l'État peut et ne peut pas faire et en offrant des recours en cas de violation de ces droits.
   
   
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Lorsqu'une loi d'urgence est adoptée en Suisse et qu'elle est jugée contraire à la Constitution, le processus de référendum nécessite un niveau de validation plus élevé : la double majorité. Cela signifie que pour que la loi reste en vigueur, elle doit être approuvée non seulement par la majorité du peuple suisse, mais aussi par la majorité des cantons. Ce processus de double majorité est une caractéristique distincte de la démocratie suisse, particulièrement dans les cas où les lois d'urgence touchent à des aspects constitutionnels. L'exigence de l'approbation à la fois par le peuple et par les cantons assure que les modifications apportées à la loi, même en situation d'urgence, reçoivent un soutien large et représentatif à travers le pays. Cette mesure renforce le respect de la structure fédérale de la Suisse et garantit que les intérêts et les opinions de toutes les régions sont pris en compte. Si un référendum est demandé contre une loi d'urgence qui affecte la Constitution, et que cette loi ne reçoit pas le soutien nécessaire de la double majorité (le peuple et les cantons) dans l'année suivant son adoption, elle cesse d'être valide. Ce mécanisme de contrôle assure que les lois qui ont un impact direct sur la Constitution - la loi fondamentale du pays - ne peuvent être maintenues sans un soutien démocratique clair et étendu. Ce processus souligne l'importance accordée en Suisse à la protection des principes constitutionnels et à la participation démocratique, même dans des situations d'urgence. Il garantit que les lois d'urgence, particulièrement celles qui pourraient aller à l'encontre des principes constitutionnels, sont soumises à un examen rigoureux et à l'approbation démocratique, reflétant ainsi le respect profond du pays pour ses fondements démocratiques et fédéraux.
Lorsqu'une loi d'urgence est adoptée en Suisse et qu'elle est jugée contraire à la Constitution, le processus de référendum nécessite un niveau de validation plus élevé : la double majorité. Cela signifie que pour que la loi reste en vigueur, elle doit être approuvée non seulement par la majorité du peuple suisse, mais aussi par la majorité des cantons. Ce processus de double majorité est une caractéristique distincte de la démocratie suisse, particulièrement dans les cas où les lois d'urgence touchent à des aspects constitutionnels. L'exigence de l'approbation à la fois par le peuple et par les cantons assure que les modifications apportées à la loi, même en situation d'urgence, reçoivent un soutien large et représentatif à travers le pays. Cette mesure renforce le respect de la structure fédérale de la Suisse et garantit que les intérêts et les opinions de toutes les régions sont pris en compte. Si un référendum est demandé contre une loi d'urgence qui affecte la Constitution, et que cette loi ne reçoit pas le soutien nécessaire de la double majorité (le peuple et les cantons) dans l'année suivant son adoption, elle cesse d'être valide. Ce mécanisme de contrôle assure que les lois qui ont un impact direct sur la Constitution - la loi fondamentale du pays - ne peuvent être maintenues sans un soutien démocratique clair et étendu. Ce processus souligne l'importance accordée en Suisse à la protection des principes constitutionnels et à la participation démocratique, même dans des situations d'urgence. Il garantit que les lois d'urgence, particulièrement celles qui pourraient aller à l'encontre des principes constitutionnels, sont soumises à un examen rigoureux et à l'approbation démocratique, reflétant ainsi le respect profond du pays pour ses fondements démocratiques et fédéraux.
{{Début cadre}}
'''Nota bene'''
Dans le cas de l’ordonnance d’une clause d’urgence, la souveraineté du peuple peut être préservée de la façon suivante :
*majorité des membres présents peuvent exiger une entrée en vigueur immédiate
*pas de délais de référendum
*si le referendum n’a pas été soumis au peuple pendant une période d’un an, la loi cesse de produire ses effets
*si un référendum est accepté la loi cesse immédiatement
*si la loi fédérale n’a pas de bases constitutionnelles elle doit être soumise au référendum obligatoire dans un délai d’un an à partir de son adoption
{{Fin cadre}}


= L’arrêté =
= L’arrêté =
L'article 163 de la Constitution fédérale suisse établit un cadre formel pour la législation édictée par l'Assemblée fédérale, assurant que chaque type de législation est approprié à son objet et à son importance. Les lois fédérales et les ordonnances sont les principaux instruments législatifs utilisés par l'Assemblée fédérale pour établir des règles de droit. Les lois fédérales, en tant qu'actes législatifs formels, traitent généralement de questions d'importance majeure et nécessitent un examen approfondi et une discussion démocratique. Par exemple, la loi fédérale sur l'assurance-maladie, qui a marqué un tournant dans la politique de santé en Suisse, est un exemple de législation majeure adoptée sous la forme d'une loi fédérale. D'autre part, les ordonnances sont utilisées pour des questions plus techniques ou spécifiques, permettant une mise en œuvre détaillée des lois fédérales. Ces ordonnances sont essentielles pour réguler des domaines complexes comme les normes environnementales ou les régulations financières, où une expertise spécifique est nécessaire.
[[Fichier:Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 - article 163.png|vignette|center|400px|[http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999] - [http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html#a163 article 163]]]
 
[[Fichier:Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 - article 163.png|vignette|center|400px|[http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999] - [http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html#a163 article 163]]]En plus des lois fédérales et des ordonnances, l'article 163 introduit également la catégorie des arrêtés fédéraux. Ces arrêtés peuvent être soit sujets au référendum, soit qualifiés de simples s'ils ne le sont pas. Les arrêtés fédéraux sujets au référendum sont utilisés pour des décisions importantes, permettant ainsi une participation démocratique directe du peuple suisse. Par contre, les arrêtés fédéraux simples sont employés pour des décisions administratives ou organisationnelles moins cruciales. Ce cadre législatif, structuré et diversifié, permet à l'Assemblée fédérale de répondre efficacement aux divers besoins législatifs de la Suisse. Il reflète l'engagement du pays envers un processus législatif démocratique, transparent et bien organisé, garantissant que les lois et réglementations sont adaptées à la nature et à l'importance des questions traitées, tout en incluant la participation du peuple suisse dans les décisions majeures à travers le référendum.


== Arrêté fédéral ==
== Arrêté fédéral ==
Selon l'article 163 de la Constitution fédérale de la Confédération suisse, les arrêtés fédéraux sont distingués des lois fédérales et des ordonnances. Les arrêtés fédéraux, bien qu'adoptés par le Parlement, ne contiennent pas toujours de règles de droit au sens matériel. Cela signifie qu'ils ne définissent pas nécessairement des normes générales et abstraites régissant le comportement ou établissant des droits et des obligations, comme le font les lois ou les ordonnances. À la place, les arrêtés fédéraux peuvent concerner des décisions spécifiques, des mesures administratives, ou des directives qui n'ont pas la même portée ou généralité que les lois. Cependant, même s'ils ne contiennent pas de règles de droit au sens matériel, les arrêtés fédéraux sont considérés comme des lois au sens formel parce qu'ils sont édictés par l'Assemblée fédérale. Leur adoption suit le processus législatif formel et, en tant que tels, ils ont une autorité légale et doivent être respectés, bien qu'ils ne créent pas de normes juridiques dans le sens traditionnel. Cette distinction entre les règles de droit au sens matériel et les actes législatifs au sens formel est importante pour comprendre la manière dont les différentes catégories d'actes législatifs sont utilisées dans le système juridique suisse. Elle reflète la complexité et la sophistication du système législatif du pays, où différents types d'actes législatifs sont adaptés à différents besoins et circonstances, tout en maintenant une structure cohérente et fonctionnelle.
On voit que les autres actes sont édictés sous la forme d’un arrêté fédéral, ce sont des actes qui ne contiennent pas de règles de droit. Ce ne sont pas des règles au sens matériel, mais puisqu’elles ont été édictées par le Parlement, ce sont des lois au sens formel.
   
   
Ces arrêtés, bien qu'émanant de l'Assemblée fédérale, se distinguent des lois fédérales et des ordonnances en ce qu'ils ne contiennent pas de règles de droit au sens matériel. Leur nature est plutôt décisionnelle, intervenant dans des situations concrètes et souvent ciblées. Les arrêtés fédéraux peuvent être utilisés pour une variété de décisions qui nécessitent une intervention spécifique de l'État. Ces décisions peuvent affecter une ou plusieurs personnes déterminées, ou elles peuvent concerner des situations spécifiques qui ne requièrent pas la mise en place de nouvelles règles de droit généralisées. Par exemple, un arrêté fédéral pourrait être utilisé pour allouer des fonds pour un projet spécifique, pour répondre à une situation d'urgence unique, ou pour ratifier un accord international spécifique. Le caractère décisionnel des arrêtés fédéraux illustre la flexibilité et la capacité d'adaptation du système législatif suisse. Alors que les lois fédérales et les ordonnances établissent des normes générales et abstraites applicables à tous, les arrêtés fédéraux permettent au Parlement d'agir de manière ciblée et spécifique. Cette approche garantit que l'Assemblée fédérale peut répondre efficacement à des besoins ou des situations qui ne nécessitent pas la création ou la modification de règles de droit généralisées, tout en maintenant une gouvernance cohérente et efficace.
Ce sont des actes de l’Assemblée fédérale qui ne contiennent pas des règles de droit. Leur caractère est plutôt décisionnel, l’État intervient dans une situation concrète qui s’applique à une ou plusieurs personnes déterminées.
   
   
Les décisions se réfèrent à des mesures individuelles et concrètes, prises par les autorités compétentes, et qui sont fondées sur le droit existant. Ces décisions sont appliquées à des cas spécifiques, et elles se distinguent des lois et ordonnances par leur nature ciblée et leur application directe à des situations ou à des individus particuliers. Ces mesures individuelles sont prises dans le cadre de cas d'espèce, ce qui signifie qu'elles sont spécifiquement conçues pour traiter des circonstances ou des problèmes uniques. Elles ne visent pas à établir des normes générales applicables à tous, mais plutôt à répondre à des besoins ou des situations spécifiques qui se présentent. Par exemple, une décision peut être une autorisation ou un permis accordé à une entreprise pour une activité spécifique, une décision concernant le statut légal d'un individu, ou une résolution d'un cas particulier selon les lois existantes. Ce type de décisionnement est crucial pour assurer que le système juridique puisse répondre de manière flexible et adaptée aux diverses situations qui se présentent, en fournissant des solutions juridiques sur mesure qui respectent les cadres légaux établis. Cette approche permet également une certaine souplesse dans l'administration de la justice et la mise en œuvre des politiques, garantissant que les décisions prises sont pertinentes et efficaces pour les cas spécifiques auxquels elles s'appliquent.
Les décisions sont les mesures individuelles et concrètes, fondées sur le droit, prises par l’autorité dans les cas d’espèce.
   
   
Dans le cadre juridique suisse, les décisions prises par les autorités sont caractérisées par leur nature spécifiquement ciblée et individualisée. Ces décisions se distinguent des lois et ordonnances par leur application directe à des cas particuliers, reflétant une approche adaptée et précise de la législation et de l'administration. Le caractère concret de ces décisions est illustré par leur orientation vers des situations réelles et immédiates. Contrairement aux lois qui établissent des normes générales, ces décisions sont formulées pour répondre à des circonstances spécifiques. Par exemple, dans le contexte de la crise du COVID-19, le Conseil fédéral suisse a pris des décisions concrètes concernant les mesures de confinement et de soutien économique, chacune adaptée aux besoins et aux défis spécifiques posés par la pandémie. D'autre part, le caractère individuel de ces décisions est manifeste dans leur ciblage de personnes ou d'entités spécifiques. Les effets de ces décisions sont limités aux parties impliquées. Ainsi, une décision peut concerner un permis de construire pour un projet immobilier spécifique ou une décision de justice dans un litige particulier. Ces décisions appliquent ou interprètent les règles existantes en tenant compte des détails uniques de chaque cas. Ce modèle de prise de décision assure que les autorités suisses peuvent répondre efficacement à des situations individuelles tout en respectant le cadre juridique établi. Il équilibre l'universalité des lois avec la nécessité de traiter chaque situation selon ses particularités. Cette approche reflète la tradition suisse de gouvernance précise et réfléchie, garantissant que les décisions prises sont à la fois justes et adaptées aux cas qu'elles concernent.
'''Caractéristiques''' :
 
*caractère concret ;
Dans le système juridique suisse, certains arrêtés fédéraux sont considérés d'une importance telle qu'ils peuvent être soumis à un référendum, conformément aux dispositions de la Constitution fédérale ou de la législation. Cette possibilité de référendum reflète l'engagement de la Suisse envers la démocratie directe, permettant aux citoyens de s'exprimer sur des décisions gouvernementales clés. Les arrêtés fédéraux sujets au référendum sont généralement ceux qui ont un impact significatif sur la société ou qui sont de nature controversée. Le référendum offre une occasion directe aux citoyens suisses de se prononcer sur ces décisions, assurant ainsi que les politiques importantes reflètent la volonté du peuple. Cette procédure garantit une participation citoyenne active dans le processus de prise de décision et renforce la légitimité démocratique des politiques et des lois. Par exemple, des questions telles que les modifications majeures de la politique de santé, les changements dans la législation fiscale ou les décisions concernant la sécurité nationale peuvent être soumises à un référendum, donnant ainsi aux citoyens la possibilité de jouer un rôle direct dans ces décisions importantes. Cette capacité de soumettre des arrêtés fédéraux à un référendum illustre l'équilibre entre le pouvoir exécutif et le droit des citoyens à participer activement à la gouvernance de leur pays. Elle est fondamentale dans le système politique suisse, reflétant une tradition de démocratie directe et de participation citoyenne qui est centrale dans la prise de décision en Suisse.
*caractère individuel.
La Constitution fédérale ou la loi juge que dans ces cas-là, la décision prise par les arrêtés est suffisamment importante pour qu’elle fasse l’objet d’un referendum.
   
   
L'arrêté fédéral en Suisse est un instrument législatif qui permet l'adoption d'actes relevant principalement de l'administration et des décisions spécifiques de l'État. Cela inclut des décisions qui ne nécessitent pas la création de nouvelles règles de droit au sens général, mais qui sont essentielles pour la gestion efficace et la régulation de certaines activités ou situations. Un exemple concret de l'utilisation d'un arrêté fédéral est l'octroi de concessions pour des centrales nucléaires. Dans ce cas, l'arrêté fédéral serait utilisé pour accorder l'autorisation et établir les conditions spécifiques sous lesquelles une entité peut construire et exploiter une centrale nucléaire. Ces conditions incluraient des aspects tels que les normes de sécurité, les mesures de protection de l'environnement et les obligations de surveillance. L'utilisation d'un arrêté fédéral pour de telles décisions permet une évaluation et une régulation détaillées adaptées aux spécificités de chaque cas. Les arrêtés fédéraux, dans ce contexte, sont un outil important pour le gouvernement suisse, car ils offrent la flexibilité nécessaire pour gérer des cas spécifiques tout en assurant la conformité avec les politiques et les lois générales. Ce mécanisme permet aux autorités suisses de prendre des décisions administratives et réglementaires de manière ciblée, garantissant ainsi que des questions spécifiques et souvent techniques sont traitées efficacement et de manière appropriée. Cette approche est représentative du système juridique et administratif suisse, où l'accent est mis sur la précision, la spécificité et l'efficacité, tout en maintenant un cadre légal cohérent et la conformité avec les principes généraux de la législation et de la gouvernance.
L’arrêté fédéral permet d’adopter certains actes qui relèvent de l’administration (ex- octroi de concession d’une centrale nucléaire).


[[Fichier:Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 - article 53.png|vignette|center|400px|[http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999] - [http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html#a53 article 53]]]
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L'article 53 de la Constitution fédérale de la Confédération suisse joue un rôle fondamental dans la préservation de l'intégrité et de l'autonomie des cantons, qui sont les pierres angulaires de la structure fédérale du pays. Cette disposition constitutionnelle assure une protection rigoureuse de l'existence, du statut et du territoire des cantons, soulignant ainsi l'engagement de la Suisse envers un fédéralisme équilibré. La Confédération suisse, en garantissant l'existence et le statut des cantons ainsi que leur territoire, maintient la stabilité et le respect de la diversité régionale qui caractérisent le système fédéral suisse. Cette garantie est essentielle pour préserver l'autonomie cantonale dans un pays où les traditions locales et les particularités régionales sont profondément enracinées.
L’idée est d’associer le peuple à la prise de décision, comme l’octroi de concession d’une centrale nucléaire ou l’achat d’équipement militaire.
 
Concernant les modifications potentielles du nombre ou du statut des cantons, la Constitution exige une double approbation : celle des électeurs des cantons concernés et celle du peuple et des cantons au niveau national. Cette exigence reflète le principe démocratique selon lequel de telles modifications doivent être approuvées non seulement par les populations directement affectées, mais aussi par l'ensemble de la nation. Un exemple historique de cette procédure a été la création du canton du Jura en 1979, qui a été séparé du canton de Berne après un processus démocratique incluant un vote régional ainsi qu'une approbation nationale. La modification du territoire d'un canton suit également un processus démocratique rigoureux. Après l'approbation des électeurs des cantons concernés, l'Assemblée fédérale intervient avec un arrêté fédéral pour officialiser ces changements. Ces dispositions garantissent que toute modification territoriale respecte les souhaits des populations locales tout en étant conforme aux intérêts nationaux. Pour les ajustements mineurs de frontières entre cantons, la procédure est simplifiée, permettant aux cantons de conclure des accords mutuels pour des rectifications frontalières. Ce mécanisme offre une certaine flexibilité pour des ajustements qui peuvent s'avérer nécessaires en raison de développements géographiques ou d'autres considérations pratiques. L'article 53 incarne la manière dont la Suisse préserve l'unité nationale tout en respectant l'autonomie cantonale, un équilibre qui est au cœur de sa structure fédérale. Il assure que les modifications affectant les cantons sont réalisées de manière démocratique et transparente, reflétant ainsi le respect de la Suisse pour ses principes fédéraux et démocratiques.
La démocratie est d’une part le pouvoir donné par le peuple et les cantons à Berne, mais aussi l’intervention constante du peuple dans les affaires fédérales
 
L'approche de la Suisse en matière de prise de décision démocratique, en particulier sur des questions d'importance nationale telles que l'octroi de concessions pour des centrales nucléaires ou l'achat d'équipement militaire, illustre son engagement envers l'implication du peuple dans les processus gouvernementaux clés. Cette méthode de prise de décision s'aligne sur la tradition suisse de démocratie directe, où les citoyens jouent un rôle actif dans les affaires nationales importantes. L'octroi de concessions pour les centrales nucléaires, par exemple, est un sujet qui a des implications environnementales, économiques et de sécurité significatives. En Suisse, de telles décisions ne sont pas prises uniquement par les autorités gouvernementales ; elles peuvent également être soumises à l'approbation du peuple, surtout si elles suscitent des préoccupations ou des débats publics importants. Cela permet de s'assurer que des décisions ayant un impact majeur sur la société sont prises avec le consentement et la participation du peuple. De même, l'achat d'équipement militaire, qui implique d'importantes dépenses publiques et des considérations stratégiques, peut également être soumis à l'approbation populaire. Cette approche garantit que les dépenses et les politiques de défense reflètent la volonté et les préférences du peuple suisse. Ces processus de prise de décision, impliquant des référendums ou des votations populaires, sont essentiels pour maintenir la confiance et la légitimité du gouvernement. Ils reflètent la conviction que les citoyens doivent avoir un mot à dire dans les décisions qui affectent de manière significative la nation. En impliquant directement le peuple dans ces décisions importantes, la Suisse renforce son système démocratique et assure que les politiques adoptées sont en accord avec les intérêts et les valeurs de ses citoyens.
 
La démocratie suisse est caractérisée par un équilibre unique entre le pouvoir centralisé à Berne et la participation active du peuple et des cantons dans les affaires fédérales. Ce modèle reflète une combinaison de démocratie représentative et de démocratie directe, garantissant que les décisions prises au niveau fédéral sont à la fois le reflet de la volonté populaire et respectueuses de l'autonomie régionale. D'une part, le peuple et les cantons délèguent une partie de leur pouvoir à l'Assemblée fédérale et au Conseil fédéral à Berne, où des représentants élus et des fonctionnaires prennent des décisions sur des questions nationales. Cette délégation est l'essence de la démocratie représentative, où les électeurs confient à leurs représentants la responsabilité de légiférer et de gouverner en leur nom. D'autre part, et de manière distinctive, la Suisse accorde une grande importance à l'intervention directe du peuple dans les affaires fédérales. Cette participation se manifeste par des référendums et des initiatives populaires, où les citoyens ont le pouvoir de contester les lois adoptées par le Parlement ou de proposer de nouvelles législations. Cette forme de démocratie directe est un aspect central de la gouvernance suisse, offrant aux citoyens un contrôle direct et régulier sur les décisions gouvernementales. La démocratie suisse reconnaît également l'importance de l'autonomie cantonale, où les cantons conservent des pouvoirs significatifs dans des domaines tels que l'éducation, la police, la santé et d'autres affaires locales. Les cantons ne sont pas simplement des entités administratives, mais des acteurs politiques essentiels avec leurs propres gouvernements et parlements, reflétant la diversité culturelle, linguistique et régionale de la Suisse. Cette structure démocratique, alliant délégation de pouvoir à Berne et participation active du peuple et des cantons, crée un système robuste et flexible, capable de répondre aux besoins et aux préoccupations de diverses parties de la société suisse. Elle garantit que la législation et les politiques sont non seulement prises en compte par des représentants élus, mais sont également soumises à l'examen et à l'approbation directe des citoyens.


== Arrêtés fédéraux simples ==
== Arrêtés fédéraux simples ==
Les arrêtés fédéraux simples représentent une catégorie spécifique d'actes législatifs dans le système juridique suisse. Contrairement aux arrêtés fédéraux sujets au référendum, les arrêtés fédéraux simples ne sont pas soumis à l'approbation populaire par référendum. Ils sont généralement utilisés pour des décisions gouvernementales ou administratives qui, bien qu'importantes, ne requièrent pas de consultation directe du peuple.
Ce sont des arrêtés qui ne sont pas soumis à un referendum (ex- garantie des constitutions cantonales), cela peut être le vote du budget
 
Un exemple notable d'arrêté fédéral simple est la garantie des constitutions cantonales. Lorsqu'un canton suisse révise sa constitution, cette nouvelle constitution doit obtenir la garantie de la Confédération. Cependant, cette garantie, qui est accordée par l'Assemblée fédérale, ne nécessite pas un référendum au niveau national. Elle vise à s'assurer que les constitutions cantonales sont en conformité avec la Constitution fédérale, tout en respectant l'autonomie cantonale.
 
Un autre exemple d'utilisation des arrêtés fédéraux simples est l'adoption du budget fédéral. Chaque année, l'Assemblée fédérale vote le budget de l'État, détaillant les dépenses et les revenus prévus. Bien que le budget soit un document crucial reflétant les priorités politiques et économiques, sa ratification se fait sous la forme d'un arrêté fédéral simple, sans passer par un référendum.
 
Ces arrêtés jouent un rôle vital dans la gouvernance suisse, permettant au Parlement de prendre des décisions administratives et financières essentielles de manière efficace. En même temps, le système suisse maintient un équilibre entre ces formes de décision et la participation démocratique directe pour les questions de plus grande portée ou de nature controversée. Cette distinction entre les arrêtés fédéraux simples et ceux sujets au référendum illustre la manière dont la Suisse adapte son processus législatif à la nature et à l'importance des différentes décisions gouvernementales.


= L’ordonnance =
= L’ordonnance =
Dans le système juridique suisse, les ordonnances jouent un rôle essentiel en tant que règles d'application ou d'exécution des lois fédérales. Ces ordonnances, en tant que règles de droit, sont conçues pour spécifier, détailler ou compléter les dispositions contenues dans les lois fédérales, permettant ainsi une mise en œuvre efficace et pratique de la législation.
Il s’agit en règle générale de règles d’application (d’exécution) de lois fédérales, en d’autres termes les ordonnances sont des règles de droit.


Les ordonnances sont généralement émises par le Conseil fédéral, l'organe exécutif du gouvernement suisse, bien que certaines puissent également être édictées par les départements administratifs ou d'autres autorités fédérales. Elles ont une portée juridique et sont contraignantes, ce qui signifie qu'elles doivent être respectées de la même manière que les lois. Le rôle principal des ordonnances est de fournir des détails techniques et des orientations pratiques nécessaires pour l'application des lois. Par exemple, une loi fédérale peut établir un cadre général pour la protection de l'environnement, tandis qu'une ordonnance associée définira les normes spécifiques de pollution, les procédures de contrôle et les sanctions en cas de non-conformité.
[[Fichier:Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 - article 163.png|vignette|center|400px|[http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999] - [http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html#a163 article 163]]]
 
Cette hiérarchie entre les lois et les ordonnances assure que le cadre législatif est à la fois flexible et adapté. Les lois fournissent les principes et les directives générales, tandis que les ordonnances traitent des aspects plus spécifiques et techniques, facilitant ainsi une mise en œuvre adaptée aux réalités pratiques et aux besoins spécifiques. Les ordonnances sont un outil législatif crucial dans le système juridique suisse, offrant une méthode efficace pour détailler et appliquer les lois fédérales. Elles garantissent que la législation est non seulement adoptée, mais aussi appliquée de manière effective et appropriée, contribuant ainsi au fonctionnement ordonné et au respect de l'État de droit en Suisse.[[Fichier:Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 - article 163.png|vignette|center|400px|[http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999] - [http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html#a163 article 163]]]
En droit fédéral tous les organes de l’État peuvent édicter des ordonnances :
*'''Assemblée fédérale''' : règle de droit au sens matériel et formel
*'''Conseil fédéral''' : règle de droit au sens matériel
*'''Tribunal fédéral''' : règle de droit au sens matériel
L’ordonnance s’impose en raison du caractère non exhaustif de la loi, c’est généralement au Conseil fédéral d’adapter la loi à la réalité. Le législateur adopte les grands principes, mais la réalité de la situation concrète est l’exécutif.
   
   
 
Deux catégories d’ordonnances :
 
*'''législatives''' : ce sont des lois au sens matériel, de rang inférieur à la loi au sens formel, élaborées selon une procédure propre par une autorité exécutive, législative ou judiciaire, et non soumise au référendum
L'ordonnance, en tant que forme d'acte législatif spécifié dans l'article 163 de la Constitution fédérale suisse, revêt une importance particulière dans le système juridique du pays. Selon cet article, l'Assemblée fédérale, qui est le corps législatif suprême de la Suisse, a le pouvoir d'établir des règles de droit non seulement sous la forme de lois fédérales, mais aussi d'ordonnances. Les ordonnances, dans ce contexte, sont essentielles pour la mise en œuvre pratique des lois fédérales. Elles permettent de traduire les principes et les directives générales énoncés dans les lois fédérales en instructions spécifiques, détaillées et opérationnelles. Cette fonction est cruciale pour assurer que les lois sont non seulement théoriquement solides, mais aussi efficacement applicables dans la réalité quotidienne. Par exemple, une loi fédérale peut établir un cadre général pour la régulation des services financiers, tandis que les ordonnances correspondantes détailleraient les exigences spécifiques pour les licences bancaires, les normes de reporting financier, et les critères de conformité. De cette manière, les ordonnances permettent une application concrète et détaillée des lois, en abordant les aspects techniques et pratiques nécessaires pour leur mise en œuvre.
Elles sont opposables aux particuliers et sont publiées dans le Recueil officiel et le Recueil systématique.
 
*'''administrative''' : s’adresse à l’administration, à leur fonctionnaire, prescrivant la manière dont ils doivent accomplir leurs tâches. Elles ne sont pas publiées, mais communiquées par voie de service.
La distinction entre lois fédérales et ordonnances reflète la structure méthodique et hiérarchisée du système législatif suisse. Tandis que les lois fédérales établissent les fondements législatifs et les grandes orientations politiques, les ordonnances se concentrent sur les détails et les modalités d'exécution, offrant ainsi une flexibilité nécessaire pour adapter la législation aux situations et aux besoins spécifiques. Cette approche garantit que le cadre législatif suisse est à la fois robuste et adaptable, capable de répondre aux exigences complexes et changeantes de la société et de l'économie, tout en assurant une gouvernance précise et efficace. Les ordonnances, en complément des lois fédérales, jouent un rôle crucial pour assurer que la législation suisse est non seulement complète, mais aussi pertinente et applicable dans la pratique.
 
Dans le cadre du droit fédéral suisse, la capacité d'édicter des ordonnances est répartie entre plusieurs organes de l'État, chacun jouant un rôle spécifique dans la mise en œuvre et l'application de la loi. Cette répartition des pouvoirs illustre la complexité et l'efficacité du système juridique et administratif suisse. L'Assemblée fédérale, en tant que corps législatif suprême de la Suisse, a le pouvoir d'établir des règles qui sont à la fois matérielles et formelles. Cela signifie qu'elle peut créer des lois et des ordonnances qui non seulement établissent des normes générales applicables à l'ensemble de la société, mais le fait aussi selon une procédure législative formellement reconnue. Par exemple, l'Assemblée fédérale a adopté des lois importantes telles que la Loi sur l'assurance-maladie, complétée par des ordonnances détaillant sa mise en œuvre. Le Conseil fédéral, l'organe exécutif du gouvernement, joue également un rôle crucial dans l'édiction des ordonnances, en particulier pour la mise en œuvre pratique des lois. Les ordonnances du Conseil fédéral offrent des directives précises pour l'application des lois dans des domaines variés, allant de la réglementation économique à la protection de l'environnement. Par exemple, dans le contexte de la réglementation environnementale, le Conseil fédéral a édicté des ordonnances spécifiant les normes de pollution et les exigences de reporting pour les entreprises. Quant au Tribunal fédéral, bien que son rôle principal soit l'interprétation de la loi, il a la capacité d'établir des ordonnances concernant des aspects procéduraux et administratifs de la justice. Ces ordonnances sont essentielles pour assurer le bon fonctionnement du système judiciaire suisse, en clarifiant les procédures et en garantissant l'efficacité de l'administration judiciaire. Ce système, où différents organes d'État ont le pouvoir d'édicter des ordonnances, assure une mise en œuvre complète et adaptée du droit fédéral. Il permet une flexibilité nécessaire pour répondre aux besoins spécifiques et aux défis complexes de la gouvernance, tout en maintenant l'ordre et la cohérence dans l'application de la loi en Suisse.
 
L'usage des ordonnances dans le système juridique suisse est étroitement lié au caractère non exhaustif des lois et à la nécessité d'adapter la législation aux réalités pratiques. En effet, le rôle des ordonnances est crucial pour combler les lacunes et préciser les détails que les lois, souvent formulées en termes de grands principes, ne peuvent couvrir exhaustivement. Le Conseil fédéral, en tant qu'organe exécutif du gouvernement suisse, joue un rôle central dans ce processus d'adaptation. Alors que l'Assemblée fédérale, en tant qu'organe législatif, établit les grandes lignes et les principes fondamentaux à travers la législation, le Conseil fédéral est chargé d'élaborer des ordonnances pour assurer une application efficace et conforme de ces lois. Les ordonnances permettent ainsi d'apporter les précisions nécessaires et d'ajuster la législation aux circonstances et aux besoins spécifiques. Par exemple, dans le domaine de la santé publique, l'Assemblée fédérale peut adopter une loi établissant le cadre général de la couverture santé. Le Conseil fédéral, ensuite, édicte des ordonnances détaillant les modalités de mise en œuvre de cette loi, comme les procédures de remboursement, les normes de qualité pour les services de santé, et les critères d'éligibilité. Cette répartition des tâches entre législateur et exécutif permet une approche plus flexible et réactive dans la gouvernance. Alors que le législateur établit les orientations et les objectifs généraux, l'exécutif, grâce aux ordonnances, s'assure que ces objectifs sont réalisables et adaptés aux conditions et défis réels. Cette complémentarité entre législatif et exécutif est essentielle pour un système juridique et administratif efficace et réactif, capable de répondre aux besoins changeants de la société.
   
   
Dans le système juridique suisse, les ordonnances se divisent en deux catégories principales, chacune remplissant des fonctions distinctes et essentielles. Les ordonnances législatives, d'une part, agissent comme des extensions ou des précisions des lois formelles adoptées par le Parlement. Bien qu'étant de rang inférieur à ces lois formelles, elles possèdent une force juridique significative et sont contraignantes pour les citoyens. Elles sont élaborées selon une procédure spécifique par une autorité exécutive, législative ou judiciaire. Un exemple historique peut être trouvé dans les ordonnances relatives à la réglementation bancaire, où le Conseil fédéral a détaillé les normes opérationnelles et de conformité pour les institutions financières, basées sur les principes établis par la législation fédérale. Ces ordonnances législatives sont publiées dans le Recueil officiel des lois fédérales et le Recueil systématique du droit fédéral, garantissant ainsi leur accessibilité et leur transparence. D'autre part, les ordonnances administratives sont principalement axées sur l'organisation interne et les procédures de l'administration publique. Elles fournissent des directives aux fonctionnaires et aux organismes administratifs sur la manière d'exécuter leurs tâches et responsabilités. Contrairement aux ordonnances législatives, elles ne sont pas publiées de manière officielle mais sont transmises en interne. Par exemple, les ordonnances administratives peuvent détailler les procédures internes pour le traitement des demandes de permis ou définir les lignes directrices pour l'évaluation des demandes d'asile. Ces documents jouent un rôle crucial dans le fonctionnement quotidien de l'administration suisse, assurant une gestion cohérente et conforme aux politiques et lois en vigueur. La présence de ces deux types d'ordonnances dans le système juridique suisse illustre la complexité et la sophistication de la gouvernance dans le pays. Alors que les ordonnances législatives étendent et précisent la portée des lois pour le grand public, les ordonnances administratives facilitent une administration efficace et ordonnée. Ensemble, elles permettent une mise en œuvre détaillée et adaptée des lois, tout en garantissant une administration publique structurée et fonctionnelle.
Les droits fondamentaux ne doivent pas être entravés par l’ordonnance. Il faut que la Constitution ne l’interdise pas.
 
La législation en Suisse, y compris les ordonnances, est strictement encadrée par le respect des droits fondamentaux, tels qu'énoncés dans la Constitution fédérale. Cela signifie que les ordonnances, bien qu'elles soient des instruments importants pour la mise en œuvre des lois, ne doivent en aucun cas entraver ou violer les droits fondamentaux garantis par la Constitution. La Constitution suisse établit un cadre de droits et de libertés qui protègent les citoyens, tels que la liberté d'expression, le droit à la vie privée, et l'égalité devant la loi. Toute législation, y compris les ordonnances émises par le Conseil fédéral ou d'autres autorités, doit être en conformité avec ces droits. Si une ordonnance devait entrer en conflit avec les droits fondamentaux, elle serait considérée comme inconstitutionnelle et, par conséquent, invalide. En outre, la Constitution impose certaines limites quant à ce qui peut être réglementé par voie d'ordonnance. Cela garantit que les modifications substantielles de politique ou de loi, en particulier celles qui pourraient affecter les droits fondamentaux ou d'autres aspects importants de la vie publique, soient effectuées par le biais de processus législatifs appropriés, y compris, le cas échéant, l'approbation parlementaire et le référendum. Cette approche reflète l'engagement de la Suisse envers l'état de droit et le respect des droits individuels. Elle assure que, même dans le cadre de l'administration et de l'exécution efficaces des lois, la protection des droits fondamentaux reste une priorité absolue. Ainsi, bien que les ordonnances soient essentielles pour la gestion quotidienne et la mise en œuvre des lois, elles doivent toujours être équilibrées avec le respect des principes constitutionnels fondamentaux.


[[Fichier:Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 - article 36.png|vignette|center|400px|[http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999] - [http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html#a36 article 36]]]
[[Fichier:Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 - article 36.png|vignette|center|400px|[http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999] - [http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html#a36 article 36]]]


L'article 36 de la Constitution fédérale suisse joue un rôle crucial dans le maintien de l'équilibre entre les droits fondamentaux des individus et les nécessités de l'ordre public et du bien-être général. Cette disposition constitutionnelle souligne que toute restriction des droits fondamentaux doit être soigneusement justifiée, légalement fondée et proportionnelle. La base légale pour les restrictions des droits fondamentaux est un principe fondamental dans l'état de droit suisse. Cela signifie que toute limitation de ces droits doit être explicitement prévue par la loi. Un exemple historique pourrait être les lois sur la sécurité nationale, qui restreignent certains droits pour des raisons de sécurité publique, mais qui doivent être fondées sur des bases légales claires pour être valides. La nécessité de justifier toute restriction des droits fondamentaux par un intérêt public ou la protection des droits d'autrui est également essentielle. Cette disposition assure que les restrictions ne servent pas des intérêts particuliers, mais répondent à des besoins sociaux légitimes. Par exemple, les restrictions imposées dans le contexte de la pandémie de COVID-19, telles que les confinements ou les exigences de masque, ont été justifiées par la protection de la santé publique.
La faculté d’édicter des ordonnances ne doit pas être entravée par la Constitution, mais doit être prévue soit par la Constitution elle-même, soit par la loi qui donne mandat au Conseil Fédéral d’adopter les règles de droit.
 
La règle de proportionnalité est un autre pilier de cette disposition. Elle garantit que les restrictions ne sont pas excessives par rapport à l'objectif poursuivi. Dans le cadre juridique suisse, cela signifie que les mesures restrictives doivent être équilibrées et ne doivent pas aller au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre leur but. Par exemple, la censure des médias serait considérée comme une restriction disproportionnée de la liberté d'expression, sauf dans des circonstances très spécifiques et justifiées. Enfin, l'inviolabilité de l'essence des droits fondamentaux est un principe clé. Cela implique que certaines caractéristiques fondamentales des droits individuels, comme le droit à la vie ou à la liberté de pensée, sont absolues et ne peuvent être restreintes sous aucun prétexte. Ces principes reflètent la manière dont la Suisse équilibre la protection des libertés individuelles avec les responsabilités sociales et gouvernementales, assurant que les restrictions des droits fondamentaux sont légitimes, nécessaires et justes. Ils témoignent de l'engagement de la Suisse envers le respect des droits individuels tout en reconnaissant la nécessité parfois inévitable de certaines limitations pour le bien commun.
La particularité de l’ordonnance est de ne pas être soumise au referendum, car les mesures adoptées ne font que mettre en œuvre les dispositions qui sont contenues dans la loi.  
 
La faculté d'édicter des ordonnances en Suisse est encadrée de manière à respecter la Constitution tout en permettant une certaine souplesse dans l'administration et la mise en œuvre des lois. Cette capacité à émettre des ordonnances est essentielle pour l'efficacité du gouvernement, mais elle doit être exercée dans les limites fixées par le cadre juridique suprême du pays. La Constitution suisse, en tant que loi fondamentale, détermine les principes généraux et les limites de l'autorité gouvernementale, y compris la capacité d'émettre des ordonnances. Cette faculté n'est pas entravée par la Constitution, mais elle doit être exercée conformément à ses dispositions. En d'autres termes, les ordonnances ne doivent pas contredire les principes ou les droits énoncés dans la Constitution. En outre, la Constitution ou la législation fédérale peut explicitement autoriser le Conseil fédéral à édicter des ordonnances dans des domaines spécifiques. Cette délégation de pouvoir est souvent utilisée pour permettre au Conseil fédéral de préciser les détails techniques ou d'appliquer les lois de manière appropriée. Par exemple, une loi fédérale peut établir un cadre réglementaire pour la protection de l'environnement, et la Constitution ou la loi peut alors mandater le Conseil fédéral pour développer des ordonnances qui détaillent les normes spécifiques, les procédures de conformité et les sanctions en cas de non-respect. Ce système assure que les ordonnances, bien qu'essentielles pour la flexibilité et la réactivité de la gouvernance, sont émises dans un cadre juridique clairement défini, respectant à la fois la souveraineté de la loi et les principes constitutionnels. Il garantit également que le processus législatif reste transparent et responsable devant le peuple suisse, conformément aux principes de démocratie et d'État de droit qui sont au cœur du système politique suisse.
Le champ d’application doit être limité. Comment faire pour que la loi d’habilitation ne soit pas rédigée dans des termes trop vagues ou trop détaillés afin que le peuple puisse comprendre l’habilitation et le droit de faire exercer ou non son droit de referendum ?
 
La particularité des ordonnances dans le système juridique suisse réside dans le fait qu'elles ne sont pas soumises à un référendum. Cette caractéristique distingue les ordonnances des lois fédérales, qui peuvent être contestées et soumises à un vote populaire. La raison fondamentale de cette distinction est que les ordonnances ne créent pas de nouvelles lois en elles-mêmes, mais servent plutôt à mettre en œuvre, à préciser ou à compléter les dispositions déjà établies par la législation fédérale. Les ordonnances sont généralement élaborées par le Conseil fédéral ou d'autres autorités administratives et sont conçues pour fournir des directives détaillées nécessaires à l'application pratique des lois. Par exemple, si une loi fédérale est adoptée pour réglementer une certaine industrie, une ordonnance correspondante pourrait spécifier les critères techniques, les procédures de conformité, ou les normes de sécurité que les entreprises doivent suivre. En ne soumettant pas les ordonnances à un référendum, le système suisse équilibre l'efficacité administrative avec la participation démocratique. Alors que les lois fondamentales et significatives sont sujettes à la consultation populaire, les aspects plus techniques et administratifs de leur mise en œuvre peuvent être gérés de manière plus directe et rapide. Cette approche garantit que, tout en respectant le principe de la démocratie directe pour les questions majeures, l'administration peut fonctionner de manière efficiente et réactive, en adaptant et en appliquant les lois aux besoins et aux circonstances changeants.  
L’ordonnance doit être conforme tant au droit fédéral qu’au droit cantonal et s’inscrit dans la hiérarchie des normes.
   
   
La rédaction des lois d'habilitation pour les ordonnances en Suisse nécessite un équilibre délicat pour assurer à la fois la clarté juridique et le respect des principes démocratiques. Une loi d'habilitation bien rédigée doit être suffisamment claire pour que les citoyens comprennent l'étendue et les limites du pouvoir conféré, tout en étant suffisamment détaillée pour éviter toute ambiguïté. Un exemple historique de cette pratique peut être observé dans les lois suisses relatives à la réglementation des télécommunications. Lorsque le Parlement suisse a adopté des lois encadrant ce secteur, il a défini les grandes lignes des politiques et des objectifs, tout en laissant au Conseil fédéral le soin de détailler les aspects techniques par des ordonnances. Dans ce contexte, la législation était suffisamment claire pour que les citoyens comprennent les principes directeurs, et les ordonnances ultérieures étaient conformes à ces principes tout en offrant la flexibilité nécessaire pour s'adapter aux évolutions technologiques rapides.
Avec l’ordonnance, on a une règle de droit, mais qui peut ne pas être une règle de droit formelle. L’ordonnance est une loi au sens matériel n’étant pas soumis au referendum.
 
En ce qui concerne la conformité aux différentes strates du droit, les ordonnances doivent respecter la hiérarchie des normes, se conformant non seulement au droit fédéral, mais également aux constitutions cantonales. Ceci est essentiel pour maintenir la cohérence législative et respecter la structure fédérale de la Suisse. Par exemple, dans la mise en œuvre des politiques environnementales, les ordonnances doivent non seulement adhérer aux directives fédérales mais aussi tenir compte des spécificités cantonales, assurant ainsi une application efficace et respectueuse des particularités régionales. La transparence et l'information jouent également un rôle crucial dans ce processus. Le gouvernement suisse s'efforce de communiquer ouvertement sur les lois d'habilitation et les ordonnances qu'elles engendrent, garantissant que les citoyens sont bien informés et capables de comprendre les implications de ces textes législatifs. Les débats parlementaires, les publications officielles et les médias jouent un rôle essentiel dans ce processus de communication. Enfin, la possibilité de révision et de contrôle est un principe clé de la gouvernance suisse. En permettant un examen régulier des ordonnances, le système juridique suisse garantit que ces textes restent pertinents, adaptés aux objectifs législatifs et ouverts à l'examen et à la critique publique. Cette approche reflète le profond engagement de la Suisse envers un processus législatif qui est à la fois démocratique, transparent et réactif aux besoins et aux préoccupations de ses citoyens.
 
L'ordonnance en droit suisse occupe une position unique dans la hiérarchie législative. Elle est considérée comme une règle de droit au sens matériel, mais ne constitue pas une loi au sens formel, ce qui la distingue des lois traditionnelles adoptées par l'Assemblée fédérale. Cette distinction repose sur la nature et la procédure de son adoption, ainsi que sur son absence de soumission au référendum. En tant que règle de droit matériel, l'ordonnance établit des normes et des directives concrètes pour la mise en œuvre des lois. Elle joue un rôle crucial dans le détail et la précision nécessaires à l'application pratique des principes énoncés dans les lois fédérales. Cependant, contrairement aux lois au sens formel, les ordonnances sont généralement édictées par le Conseil fédéral ou d'autres autorités administratives, et non par le Parlement. Cette méthode d'élaboration signifie qu'elles ne passent pas par le même processus législatif complet que les lois formelles, notamment en ce qui concerne le débat parlementaire et l'approbation. Un aspect crucial des ordonnances est qu'elles ne sont pas soumises au référendum. Cela signifie que, bien qu'elles aient force de loi, les citoyens suisses n'ont pas la possibilité de les contester directement par un vote populaire. Cette caractéristique est justifiée par le fait que les ordonnances servent principalement à préciser et à appliquer des lois déjà adoptées, plutôt qu'à établir de nouveaux principes juridiques indépendants. Ainsi, elles sont perçues comme des extensions ou des applications de la législation existante plutôt que comme des innovations législatives autonomes. Les ordonnances en Suisse représentent un élément essentiel du système juridique, offrant la flexibilité nécessaire pour adapter et appliquer les lois fédérales de manière détaillée et contextuelle, tout en respectant la structure globale et les principes de la législation suisse.


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