Modification de L’intervention : la guerre réinventée ?

Attention : vous n’êtes pas connecté(e). Votre adresse IP sera visible de tout le monde si vous faites des modifications. Si vous vous connectez ou créez un compte, vos modifications seront attribuées à votre propre nom d’utilisateur(rice) et vous aurez d’autres avantages.

La modification peut être annulée. Veuillez vérifier les différences ci-dessous pour voir si c’est bien ce que vous voulez faire, puis publier ces changements pour finaliser l’annulation de cette modification.

Version actuelle Votre texte
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Infobox Lecture
La sous question est la guerre réinventée, car la question est de savoir ce qui distingue une « intervention militaire » du « concept de guerre » ou de conflit armé, est-ce que parler d’« intervention militaire », d’« intervention humanitaire » est simplement faire la guerre sans le dire, c’est-à-dire déployer des pratiques guerrières, mais en utilisant un vocabulaire différent ou s’agit-il de pratiques internationales différentes de celles de la guerre et dans ce cas il faudrait conclure que les États occidentaux ne pratiquent plus la guerre. Il faut voir que depuis 1945, les gouvernements occidentaux n’admettent plus faire la guerre lorsqu’ils déploient les forces armées que cela soit dans le contexte de la décolonisation, pour les guerres de projection de forces avec l’envoie de forces expéditionnaires dans des pays tiers. Cela pose la question de savoir s’il s’agit de la même chose, mais avec un vocabulaire différent ou si s’agit-il de quelque chose de nouveau militarisé, mais suffisamment différent de la guerre traditionnelle.
| image = UN Soldiers in Eritrea.jpeg
| image_caption = United Nations soldiers, part of United Nations Mission in Ethiopia and Eritrea, monitoring the Eritrea-Ethiopia boundary.
| faculté =
| département =
| professeurs = [[Stephan Davidshofer]]<ref>[[http://unige.academia.edu/StephanDavidshofer|Stephan Davidshofer | University of Geneva]] - Academia.edu</ref><ref>[http://www.cairn.info/publications-de-Davidshofer-Stephan--56940.htm Publications de Stephan Davidshofer] | Cairn.info</ref><ref>Davidshofer, Stephan. “[http://www.theses.fr/2009IEPP0047 La Gestion De Crise Européenne Ou Quand L'Europe Rencontre La Sécurité : Modalités Pratiques Et Symboliques D'une Autonomisation].” Http://Www.theses.fr/, Paris, Institut D'études Politiques, 1 Jan. 2009</ref> <br> [[Christian Olsson]]<ref>[http://philoscsoc.ulb.be/fr/users/colsson Page personnelle de Christian Olsson sur le site de l'Université Libre de Bruxelles]</ref><ref>[http://ulb.academia.edu/COlsson Page de Christian Olsson sur Academia.edu]</ref><ref>[https://fr.linkedin.com/in/christian-olsson-2ba437b Profile Linkedin de Christian Olsson]</ref>
| assistants = 
| assistants = 
| enregistrement = [https://mediaserver.unige.ch/collection/AN3-1220-2014-2015.rss 2014], [https://mediaserver.unige.ch/collection/AN3-1220-2014-2015.rss 2015]
| cours = [[Violence politique et pratiques de sécurité]]
| lectures =
*[[La violence politique et la pratique de la sécurité]]
*[[La naissance de la guerre moderne : war-making et state-making dans une perspective occidentale]]     
*[[Transformations de la guerre et de la violence en Europe]]
*[[La guerre au-delà de l’Occident : l’État moderne est-il une invention occidentale ?]]
*[[Qu’est-ce que la violence non-étatique ? Le cas des conflits afghans]]
*[[L’intervention : la guerre réinventée ?]]
*[[Les professionnels de la sécurité : de la bureaucratisation, institutionnalisations, professionnalisations et différenciations]]
*[[La transformation des pratiques contemporaines de sécurité : entre guerre et police globale ?]]
*[[La transformation des pratiques contemporaines de sécurité : la logique du risqué]]
*[[La coercition privatisée : du mercenariat aux compagnies militaires privées]]
*[[Renseignement et logiques de surveillance]]
}}


La sous question est la guerre réinventée, car la question est de savoir ce qui distingue une « intervention militaire » du « concept de guerre » ou de conflit armé, est-ce que parler d’« intervention militaire », d’« intervention humanitaire » est simplement faire la guerre sans le dire, c’est-à-dire déployer des pratiques guerrières, mais en utilisant un vocabulaire différent ou s’agit-il de pratiques internationales différentes de celles de la guerre et dans ce cas il faudrait conclure que les États occidentaux ne pratiquent plus la guerre. Il faut voir que depuis 1945, les gouvernements occidentaux n’admettent plus faire la guerre lorsqu’ils déploient les forces armées que cela soit dans le contexte de la décolonisation, pour les guerres de projection de forces avec l’envoie de forces expéditionnaires dans des pays tiers. Cela pose la question de savoir s’il s’agit de la même chose, mais avec un vocabulaire différent ou si s’agit-il de quelque chose de nouveau militarisé, mais suffisamment différent de la guerre traditionnelle.
[[File:UN Soldiers in Eritrea.jpeg|thumb|right|300px|United Nations soldiers, part of United Nations Mission in Ethiopia and Eritrea, monitoring the Eritrea-Ethiopia boundary.]]


Comment définir la guerre et quelles sont les différences entre « guerre » et « intervention » ? Nous verrons quels sont les discours dominants pour montrer ses impasses et qu’il est très difficile de tirer une définition scientifique des usages faits de l’intervention fait par les gouvernements en priorité occidentaux et nous verrons comment les missions militaires qualifiées d’« intervention » partagent un certain nombre de caractéristiques qui les différencient tout de même de la guerre telle que conçue et pratiquée au XVIIIème siècle et au XIXème siècle. Même si dans le discours actuel, on a l’impression que le discours d’intervention est né dans la période post Guerre froide, en réalité, c’est un discours qui remonte à avant le XIXème siècle cela dans les discours juridiques, mais également du point de vue des pratiques.
Comment définir la guerre et quelles sont les différences entre « guerre » et « intervention » ? Nous verrons quels sont les discours dominants pour montrer ses impasses et qu’il est très difficile de tirer une définition scientifique des usages faits de l’intervention fait par les gouvernements en priorité occidentaux et nous verrons comment les missions militaires qualifiées d’« intervention » partagent un certain nombre de caractéristiques qui les différencient tout de même de la guerre telle que conçue et pratiquée au XVIIIème siècle et au XIXème siècle. Même si dans le discours actuel, on a l’impression que le discours d’intervention est né dans la période post Guerre froide, en réalité, c’est un discours qui remonte à avant le XIXème siècle cela dans les discours juridiques, mais également du point de vue des pratiques.
Ligne 34 : Ligne 12 :


On observe une pratique gouvernementale qui n’avait jusqu’à là jamais existé qui consistait à justifier le non-interventionniste. Lorsque la France le Royaume-Uni ou les États-Unis disent qu’ils n’interviennent pas en Syrie, ils doivent se justifier. La raison pourquoi la justification de l’intervention est nouveau est que précédemment, il fallait justifier l’intervention qui était une pratique exceptionnelle à la limite de l’illégalité, la normalité du système international était la non-intervention. Aujourd’hui, on a une situation ou les États se sentent obligés de justifier le non-interventionniste parce que la norme serait d’intervenir dans le cas de crises humanitaires ou d’ordre exceptionnel. Il y a une transformation qui demande à être analysée afin de comprendre ce qui se joue dans l’interventionnisme et voir dans quelle mesure le concept d’« intervention » est différent ou non de celui de « guerre ».
On observe une pratique gouvernementale qui n’avait jusqu’à là jamais existé qui consistait à justifier le non-interventionniste. Lorsque la France le Royaume-Uni ou les États-Unis disent qu’ils n’interviennent pas en Syrie, ils doivent se justifier. La raison pourquoi la justification de l’intervention est nouveau est que précédemment, il fallait justifier l’intervention qui était une pratique exceptionnelle à la limite de l’illégalité, la normalité du système international était la non-intervention. Aujourd’hui, on a une situation ou les États se sentent obligés de justifier le non-interventionniste parce que la norme serait d’intervenir dans le cas de crises humanitaires ou d’ordre exceptionnel. Il y a une transformation qui demande à être analysée afin de comprendre ce qui se joue dans l’interventionnisme et voir dans quelle mesure le concept d’« intervention » est différent ou non de celui de « guerre ».
{{Translations
| en = Intervention: Reinventing war?
| es = Intervención: ¿Reinventar la guerra?
| lt = Intervencija: Iš naujo išrasti karą?
}}


= Un phénomène insaisissable =
= Un phénomène insaisissable =
Ligne 53 : Ligne 25 :
L’explication par le seul activisme de post Guerre froide du Conseil de sécurité est faible. Considérer que c’est simplement parce que l’Union soviétique n’existe plus et que de ce fait il n’y a plus de blocage au Conseil de sécurité lorsqu’il s’agit de mettre en application l’esprit et la lettre de la Charte de l’ONU est insuffisant parce que certaines de ces interventions ont eu lieu sans résolution du Conseil de sécurité, soit parce que les États concernés n’ont pas jugé utile de faire voter une résolution comme en 2003 avec l’invasion de l’Irak ou soit parce qu’il y a eu un véto au Conseil de sécurité, mais qui est suivit d’une intervention au Kosovo. C’est seulement après que la guerre à produit sont effet voulu à savoir l’autorisation par Milosevic d’autoriser une intervention de l’OTAN qui justifie la présence de la CAFOR et justifie a posteriori l’opération militaire de l’OTAN, mais comme il n’y a pas de principe de rétroactivité du droit et des résolutions de l’ONU, l’intervention de l’OTAN contre la Serbie et le Monténégro en 1999 est illégale. La justification était que cette intervention était illégale, mais légitime. Expliquer l’interventionnisme dit « humanitaire » post Guerre froide par la fin de la Guerre froide est simpliste notamment parce que des États on contournés le Conseil de sécurité pour mener des interventions.
L’explication par le seul activisme de post Guerre froide du Conseil de sécurité est faible. Considérer que c’est simplement parce que l’Union soviétique n’existe plus et que de ce fait il n’y a plus de blocage au Conseil de sécurité lorsqu’il s’agit de mettre en application l’esprit et la lettre de la Charte de l’ONU est insuffisant parce que certaines de ces interventions ont eu lieu sans résolution du Conseil de sécurité, soit parce que les États concernés n’ont pas jugé utile de faire voter une résolution comme en 2003 avec l’invasion de l’Irak ou soit parce qu’il y a eu un véto au Conseil de sécurité, mais qui est suivit d’une intervention au Kosovo. C’est seulement après que la guerre à produit sont effet voulu à savoir l’autorisation par Milosevic d’autoriser une intervention de l’OTAN qui justifie la présence de la CAFOR et justifie a posteriori l’opération militaire de l’OTAN, mais comme il n’y a pas de principe de rétroactivité du droit et des résolutions de l’ONU, l’intervention de l’OTAN contre la Serbie et le Monténégro en 1999 est illégale. La justification était que cette intervention était illégale, mais légitime. Expliquer l’interventionnisme dit « humanitaire » post Guerre froide par la fin de la Guerre froide est simpliste notamment parce que des États on contournés le Conseil de sécurité pour mener des interventions.


Lorsqu’on parle d’« intervention humanitaire », les pratiques ne sont pas forcement nouvelles, envoyer des forces militaires pour des raisons présentées comme humanitaires en niant que c’était une guerre a existé au préalable. Le vocabulaire était peut-être différent, mais l’esprit de certaines missions militaires expéditionnaires afin de protéger des populations locales tout en niant qu’il s’agit d’opération de guerre existait déjà. Les opérations post Guerre froide s’inscrivent dans des histoires plus longues. La Grande-Bretagne, la France et la Russie interviennent dans la guerre d’indépendance grecque en 1827 pour défendre une population chrétienne et orthodoxe contre l’Empire ottoman. Lorsque les grecs se revolent en 1827 conduisant à la création de l’État souverain grec moderne, cela se fait contre l’opération présentée comme une guerre entre le christianisme et le grand califat menant à justifier le déploiement de troupes avec l’argument qu’il s’agit de « défendre l’humanité commune des grecs contre les atrocités commises par l’Empire ottoman ». À l’époque, il y a un discours moral et éthique donc essentiellement humanitaire afin de justifier cette intervention. Il ne s’agit pas de protéger des souverainetés, mais de protéger des « frères chrétiens », il y a une justification humanitaire de cette intervention.
Lorsqu’ion parle d’« intervention humanitaire », les pratiques ne sont pas forcement nouvelles, envoyer des forces militaires pour des raisons présentées comme humanitaires en niant que c’était une guerre a existé au préalable. Le vocabulaire était peut-être différent, mais l’esprit de certaines missions militaires expéditionnaires afin de protéger des populations locales tout en niant qu’il s’agit d’opération de guerre existait déjà. Les opérations post Guerre froide s’inscrivent dans des histoires plus longues. La Grande-Bretagne, la France et la Russie interviennent dans la guerre d’indépendance grecque en 1827 pour défendre une population chrétienne et orthodoxe contre l’Empire ottoman. Lorsque les grecs se revolent en 1827 conduisant à la création de l’État souverain grec moderne, cela se fait contre l’opération présentée comme une guerre entre le christianisme et le grand califat menant à justifier le déploiement de troupes avec l’argument qu’il s’agit de « défendre l’humanité commune des grecs contre les atrocités commises par l’Empire ottoman ». À l’époque, il y a un discours moral et éthique donc essentiellement humanitaire afin de justifier cette intervention. Il ne s’agit pas de protéger des souverainetés, mais de protéger des « frères chrétiens », il y a une justification humanitaire de cette intervention.


[[Fichier:French expeditionary corps landing in Beyrouth 16 August 1860.jpg|vignette|French expeditionary corps led by General Beaufort d'Hautpoul, landing in Beirut on 16 August 1860.]]
[[Fichier:French expeditionary corps landing in Beyrouth 16 August 1860.jpg|vignette|French expeditionary corps led by General Beaufort d'Hautpoul, landing in Beirut on 16 August 1860.]]
Ligne 124 : Ligne 96 :
<references/>
<references/>


[[Category:science-politique]]
[[Category:science-politique]]  
[[Category:relations internationales]]
[[Category:relations internationales]]
[[Category:Stephan Davidshofer]]
[[Category:2015]]
[[Category:Christian Olsson]]
[[Category:sécurité]]
[[Category:2014]]
Notez bien que toutes les contributions à Baripedia sont considérées comme publiées sous les termes de la Attribution-ShareAlike 4.0 International (CC BY-SA 4.0) (voir My wiki:Copyrights pour plus de détails). Si vous ne désirez pas que vos écrits soient modifiés et distribués à volonté, merci de ne pas les soumettre ici.
Vous nous promettez aussi que vous avez écrit ceci vous-même, ou que vous l’avez copié d’une source placée dans le domaine public ou d’une ressource libre similaire. N’utilisez aucun travail sous droits d’auteur sans autorisation expresse !

Pour créer, modifier ou publier cette page, veuillez répondre à la question ci-dessous (plus d’informations) :

Annuler Aide pour la modification (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre)