Modification de Analyse des Politiques Publiques : définition et cycle d'une politique publique

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| en = Public Policy Analysis: Definition and cycle of public policy
| en = Public Policy Analysis: Definition and cycle of public policy
| es = Análisis de las Políticas Públicas: Definición y ciclo de las políticas públicas
| es = Análisis de las Políticas Públicas: Definición y ciclo de las políticas públicas
| lt = Viešosios politikos analizė: viešosios politikos apibrėžimas ir ciklas
| it = Analisi delle politiche pubbliche: definizione e ciclo delle politiche pubbliche
| de = Analyse der öffentlichen Politik: Definition und Zyklus einer öffentlichen Politik
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|[[Introduction à la science politique]]
|[[La pensée sociale d'Émile Durkheim et Pierre Bourdieu]] ● [[Aux origines de la chute de la République de Weimar]] ● [[La pensée sociale de Max Weber et Vilfredo Pareto]] ● [[La notion de « concept » en sciences-sociales]] ● [[Histoire de la discipline de la science politique : théories et conceptions]] ● [[Marxisme et Structuralisme]] ● [[Fonctionnalisme et Systémisme]] ● [[Interactionnisme et Constructivisme]] ● [[Les théories de l’anthropologie politique]] ● [[Le débat des trois I : intérêts, institutions et idées]] ● [[La théorie du choix rationnel et l'analyse des intérêts en science politique]] ● [[Approche analytique des institutions en science politique]] ● [[L'étude des idées et idéologies dans la science politique]] ● [[Les théories de la guerre en science politique]] ● [[La Guerre : conceptions et évolutions]] ● [[La raison d’État]] ● [[État, souveraineté, mondialisation, gouvernance multiniveaux]] ● [[Les théories de la violence en science politique]] ● [[Welfare State et biopouvoir]] ● [[Analyse des régimes démocratiques et des processus de démocratisation]] ● [[Systèmes Électoraux : Mécanismes, Enjeux et Conséquences]] ● [[Le système de gouvernement des démocraties]] ● [[Morphologie des contestations]] ● [[L’action dans la théorie politique]] ● [[Introduction à la politique suisse]] ● [[Introduction au comportement politique]] ● [[Analyse des Politiques Publiques : définition et cycle d'une politique publique]] ● [[Analyse des Politiques Publiques : mise à l'agenda et formulation]] ● [[Analyse des Politiques Publiques : mise en œuvre et évaluation]] ● [[Introduction à la sous-discipline des relations internationales]] ● [[Introduction à la théorie politique]]
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Nous débuterons notre exploration en cinq étapes. La première étape consistera à positionner l'analyse des politiques publiques dans le contexte plus large de la science politique. Ce positionnement est crucial pour comprendre l'interrelation entre la gouvernance, l'élaboration de politiques et la mise en œuvre de celles-ci. Ensuite, pour donner vie à ces concepts, nous présenterons plusieurs exemples concrets qui reflètent notre expérience quotidienne. Ces exemples mettront en lumière la diversité des politiques publiques actuellement mises en œuvre par l'État. En plus de montrer cette diversité, ils illustreront les défis considérables auxquels l'État est confronté lorsqu'il doit concevoir et appliquer une politique publique. En troisième lieu, pour guider notre discussion, nous établirons une définition opérationnelle d'une politique publique. Cette définition fournira un cadre de référence pour comprendre ce qu'est une politique publique et comment elle est conçue et mise en œuvre. Puis, nous aborderons l'approche systémique en nous référant au modèle de Easton. Cette analyse nous permettra de comprendre comment cette définition de travail est analysée et interprétée dans le contexte de la science politique. Finalement, nous arriverons au cœur de cette séance : le cycle d'une politique publique. C'est ici que nous unirons tous les éléments précédents pour comprendre comment une politique publique est initiée, élaborée, mise en œuvre et évaluée. Cette dernière étape viendra clore notre session en fournissant une vision globale du cycle de vie d'une politique publique.
Nous débuterons notre exploration en cinq étapes. La première étape consistera à positionner l'analyse des politiques publiques dans le contexte plus large de la science politique. Ce positionnement est crucial pour comprendre l'interrelation entre la gouvernance, l'élaboration de politiques et la mise en œuvre de celles-ci. Ensuite, pour donner vie à ces concepts, nous présenterons plusieurs exemples concrets qui reflètent notre expérience quotidienne. Ces exemples mettront en lumière la diversité des politiques publiques actuellement mises en œuvre par l'État. En plus de montrer cette diversité, ils illustreront les défis considérables auxquels l'État est confronté lorsqu'il doit concevoir et appliquer une politique publique. En troisième lieu, pour guider notre discussion, nous établirons une définition opérationnelle d'une politique publique. Cette définition fournira un cadre de référence pour comprendre ce qu'est une politique publique et comment elle est conçue et mise en œuvre. Puis, nous aborderons l'approche systémique en nous référant au modèle de Easton. Cette analyse nous permettra de comprendre comment cette définition de travail est analysée et interprétée dans le contexte de la science politique. Finalement, nous arriverons au cœur de cette séance : le cycle d'une politique publique. C'est ici que nous unirons tous les éléments précédents pour comprendre comment une politique publique est initiée, élaborée, mise en œuvre et évaluée. Cette dernière étape viendra clore notre session en fournissant une vision globale du cycle de vie d'une politique publique.


= Analyse des Politiques Publiques dans le Cadre de la Science Politique=
= Analyses des politiques publiques au sein de la science politique=
L'analyse des politiques publiques est une sous-discipline clé de la science politique qui examine le rôle des institutions gouvernementales et leur interaction avec la société. Elle vise à comprendre comment et pourquoi certaines décisions politiques sont prises, comment elles sont mises en œuvre et quels sont leurs impacts sur la société.
L'analyse des politiques publiques est une sous-discipline clé de la science politique qui examine le rôle des institutions gouvernementales et leur interaction avec la société. Elle vise à comprendre comment et pourquoi certaines décisions politiques sont prises, comment elles sont mises en œuvre et quels sont leurs impacts sur la société.


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* Les politiques publiques (public policy) : Elles sont le produit concret de la politique. Elles représentent les actions prises par le gouvernement pour aborder des problèmes spécifiques, atteindre des objectifs, distribuer des ressources, ou réguler le comportement des citoyens. L'analyse des politiques publiques cherche à comprendre comment ces politiques sont conçues, mises en œuvre et évaluées, et quels impacts elles ont sur la société.
* Les politiques publiques (public policy) : Elles sont le produit concret de la politique. Elles représentent les actions prises par le gouvernement pour aborder des problèmes spécifiques, atteindre des objectifs, distribuer des ressources, ou réguler le comportement des citoyens. L'analyse des politiques publiques cherche à comprendre comment ces politiques sont conçues, mises en œuvre et évaluées, et quels impacts elles ont sur la société.


En somme, ces trois concepts se complètent mutuellement pour donner une image complète du phénomène politique. Ils soulignent l'importance des structures institutionnelles (le Politique), des processus politiques (la politique) et des actions concrètes (les politiques publiques) dans la compréhension du gouvernement et de la gouvernance.
En somme, ces trois concepts se complètent mutuellement pour donner une image complète du phénomène politique. Ils soulignent l'importance des structures institutionnelles (le Politique), des processus politiques (la politique) et des actions concrètes (les politiques publiques) dans la compréhension du gouvernement et de la gouvernance..


== Polity ==
== Polity ==
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Le système politique suisse possède certaines caractéristiques uniques qui le distinguent des systèmes parlementaire et présidentiel classiques, le rendant ainsi un cas hybride. Une de ces spécificités est la présence de mécanismes de démocratie directe, qui permettent aux citoyens de participer activement à l'élaboration des politiques publiques. L'un de ces mécanismes est l'initiative populaire. Si 100 000 citoyens signent une proposition, ils peuvent mettre à l'agenda un problème public qui nécessite une action politique. En d'autres termes, les citoyens peuvent directement proposer une nouvelle politique publique. En outre, le système suisse prévoit également le référendum facultatif. Cela signifie que si une politique publique a été adoptée par le Parlement, les citoyens peuvent la contester en lançant un référendum. Si suffisamment de signatures sont recueillies, la politique est alors soumise à un vote populaire. Ces mécanismes de démocratie directe ont une influence significative sur le processus d'élaboration des politiques en Suisse. Ils permettent une participation citoyenne plus directe et peuvent contribuer à la légitimité et à l'acceptabilité des politiques publiques. Toutefois, ils peuvent également rendre le processus politique plus complexe et exigeant en termes de temps et de ressources.
Le système politique suisse possède certaines caractéristiques uniques qui le distinguent des systèmes parlementaire et présidentiel classiques, le rendant ainsi un cas hybride. Une de ces spécificités est la présence de mécanismes de démocratie directe, qui permettent aux citoyens de participer activement à l'élaboration des politiques publiques. L'un de ces mécanismes est l'initiative populaire. Si 100 000 citoyens signent une proposition, ils peuvent mettre à l'agenda un problème public qui nécessite une action politique. En d'autres termes, les citoyens peuvent directement proposer une nouvelle politique publique. En outre, le système suisse prévoit également le référendum facultatif. Cela signifie que si une politique publique a été adoptée par le Parlement, les citoyens peuvent la contester en lançant un référendum. Si suffisamment de signatures sont recueillies, la politique est alors soumise à un vote populaire. Ces mécanismes de démocratie directe ont une influence significative sur le processus d'élaboration des politiques en Suisse. Ils permettent une participation citoyenne plus directe et peuvent contribuer à la légitimité et à l'acceptabilité des politiques publiques. Toutefois, ils peuvent également rendre le processus politique plus complexe et exigeant en termes de temps et de ressources.


La démocratie directe et le fédéralisme sont des caractéristiques spécifiques qui peuvent varier d'un système politique à l'autre. La démocratie directe, où les citoyens ont la possibilité de voter directement sur des lois ou des politiques spécifiques, est un élément important de certains systèmes politiques. La Suisse est particulièrement connue pour sa pratique extensive de la démocratie directe. Cependant, certains États américains, comme l'Oregon et la Californie, utilisent également des mécanismes de démocratie directe, bien que généralement à une échelle plus limitée que la Suisse. D'autre part, le fédéralisme est une forme d'organisation politique dans laquelle le pouvoir est divisé entre un gouvernement central (dans ce cas, la Confédération) et des entités territoriales plus petites (les cantons et les communes en Suisse). Dans un système fédéral, différentes politiques publiques peuvent être gérées à différents niveaux de gouvernement, selon la répartition des compétences définie par la constitution ou les lois pertinentes. Ces deux caractéristiques ont un impact significatif sur le processus d'élaboration et de mise en œuvre des politiques publiques. La démocratie directe peut permettre une plus grande participation des citoyens et une responsabilité accrue du gouvernement, tandis que le fédéralisme peut permettre une plus grande flexibilité et adaptabilité des politiques aux conditions locales. Cependant, ces deux caractéristiques peuvent également compliquer le processus politique et nécessiter une coordination et une communication efficaces entre les différents niveaux de gouvernement et avec les citoyens.
La démocratie directe et le fédéralisme sont des caractéristiques spécifiques qui peuvent varier d'un système politique à l'autre. La démocratie directe, où les citoyens ont la possibilité de voter directement sur des lois ou des politiques spécifiques, est un élément important de certains systèmes politiques. Comme vous l'avez mentionné, la Suisse est particulièrement connue pour sa pratique extensive de la démocratie directe. Cependant, certains États américains, comme l'Oregon et la Californie, utilisent également des mécanismes de démocratie directe, bien que généralement à une échelle plus limitée que la Suisse. D'autre part, le fédéralisme est une forme d'organisation politique dans laquelle le pouvoir est divisé entre un gouvernement central (dans ce cas, la Confédération) et des entités territoriales plus petites (les cantons et les communes en Suisse). Dans un système fédéral, différentes politiques publiques peuvent être gérées à différents niveaux de gouvernement, selon la répartition des compétences définie par la constitution ou les lois pertinentes. Ces deux caractéristiques ont un impact significatif sur le processus d'élaboration et de mise en œuvre des politiques publiques. La démocratie directe peut permettre une plus grande participation des citoyens et une responsabilité accrue du gouvernement, tandis que le fédéralisme peut permettre une plus grande flexibilité et adaptabilité des politiques aux conditions locales. Cependant, ces deux caractéristiques peuvent également compliquer le processus politique et nécessiter une coordination et une communication efficaces entre les différents niveaux de gouvernement et avec les citoyens.


La Suisse est un exemple de bicamérisme parfait, avec le Conseil national représentant le peuple et le Conseil des États représentant les cantons. Ces deux chambres ont le même pouvoir législatif, reflétant ainsi l'équilibre entre la représentation de la population et celle des cantons. Ce bicamérisme est une caractéristique particulière du système politique suisse, qui se distingue des systèmes plus centralisés qui ne disposent pas nécessairement d'une seconde chambre pour représenter les intérêts locaux au niveau du parlement. La manière dont ces structures et règles, comme le bicamérisme, affectent la conduite de l'action publique est une question clé en analyse des politiques publiques. Ces institutions peuvent soit faciliter, soit entraver l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. Par exemple, dans un système bicaméral comme celui de la Suisse, une proposition de politique doit être approuvée par les deux chambres pour devenir loi. Cela peut permettre un examen plus approfondi des propositions de politiques et encourager le consensus, mais cela peut aussi rendre le processus législatif plus lent et complexe. En revanche, dans un système unicaméral, l'adoption de politiques peut être plus rapide, mais il peut y avoir moins de contrôle et de délibération. De plus, le bicamérisme parfait de la Suisse reflète son engagement envers le fédéralisme et la représentation locale. Cela peut faciliter l'adaptation des politiques aux conditions locales et favoriser l'acceptation des politiques par les différents cantons. Cependant, cela peut aussi nécessiter une coordination complexe entre les différents niveaux de gouvernement et peut parfois conduire à des compromis ou à des divergences entre les politiques nationales et cantonales.  
La Suisse est un exemple de bicamérisme parfait, avec le Conseil national représentant le peuple et le Conseil des États représentant les cantons. Ces deux chambres ont le même pouvoir législatif, reflétant ainsi l'équilibre entre la représentation de la population et celle des cantons. Ce bicamérisme est une caractéristique particulière du système politique suisse, qui se distingue des systèmes plus centralisés qui ne disposent pas nécessairement d'une seconde chambre pour représenter les intérêts locaux au niveau du parlement. La manière dont ces structures et règles, comme le bicamérisme, affectent la conduite de l'action publique est une question clé en analyse des politiques publiques. Ces institutions peuvent soit faciliter, soit entraver l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. Par exemple, dans un système bicaméral comme celui de la Suisse, une proposition de politique doit être approuvée par les deux chambres pour devenir loi. Cela peut permettre un examen plus approfondi des propositions de politiques et encourager le consensus, mais cela peut aussi rendre le processus législatif plus lent et complexe. En revanche, dans un système unicaméral, l'adoption de politiques peut être plus rapide, mais il peut y avoir moins de contrôle et de délibération. De plus, le bicamérisme parfait de la Suisse reflète son engagement envers le fédéralisme et la représentation locale. Cela peut faciliter l'adaptation des politiques aux conditions locales et favoriser l'acceptation des politiques par les différents cantons. Cependant, cela peut aussi nécessiter une coordination complexe entre les différents niveaux de gouvernement et peut parfois conduire à des compromis ou à des divergences entre les politiques nationales et cantonales.  


La question de savoir s'il est plus efficace de mener une politique d'aménagement du territoire dans un système centralisé ou fédéraliste est une question pertinente dans le domaine de l'analyse des politiques publiques. Dans un système centralisé, le gouvernement central est responsable de l'élaboration des politiques et de leur mise en œuvre à travers le pays. Cela peut permettre une coordination et une uniformité accrues dans l'application des politiques d'aménagement du territoire. Cependant, cette approche peut également présenter des inconvénients, tels que le manque de prise en compte des spécificités locales ou le risque d'une sur-centralisation qui peut être inefficace et engendrer des tensions. À l'inverse, dans un système fédéraliste comme celui de la Suisse, où les communes ont la possibilité de déterminer leur propre plan d'affectation, l'aménagement du territoire peut être adapté aux conditions locales et aux besoins spécifiques de chaque commune. Cela peut encourager une plus grande participation locale et potentiellement conduire à des politiques plus acceptées et efficaces sur le plan local. Cependant, cela peut également conduire à une certaine fragmentation, où différentes régions suivent des politiques différentes, et peut nécessiter une coordination plus complexe pour garantir une cohérence au niveau national. En fin de compte, la question de savoir quel système est "meilleur" pour mener une politique d'aménagement du territoire dépend de nombreux facteurs, y compris les spécificités du pays en question, les ressources disponibles, le contexte historique et culturel, et les objectifs spécifiques de la politique. L'analyse des politiques publiques peut aider à comprendre ces facteurs et à évaluer les avantages et les inconvénients potentiels de chaque approche.
La question de savoir s'il est plus efficace de mener une politique d'aménagement du territoire dans un système centralisé ou fédéraliste est effectivement une question pertinente dans le domaine de l'analyse des politiques publiques. Dans un système centralisé, le gouvernement central est responsable de l'élaboration des politiques et de leur mise en œuvre à travers le pays. Cela peut permettre une coordination et une uniformité accrues dans l'application des politiques d'aménagement du territoire. Cependant, cette approche peut également présenter des inconvénients, tels que le manque de prise en compte des spécificités locales ou le risque d'une sur-centralisation qui peut être inefficace et engendrer des tensions. À l'inverse, dans un système fédéraliste comme celui de la Suisse, où les communes ont la possibilité de déterminer leur propre plan d'affectation, l'aménagement du territoire peut être adapté aux conditions locales et aux besoins spécifiques de chaque commune. Cela peut encourager une plus grande participation locale et potentiellement conduire à des politiques plus acceptées et efficaces sur le plan local. Cependant, cela peut également conduire à une certaine fragmentation, où différentes régions suivent des politiques différentes, et peut nécessiter une coordination plus complexe pour garantir une cohérence au niveau national. En fin de compte, la question de savoir quel système est "meilleur" pour mener une politique d'aménagement du territoire dépend de nombreux facteurs, y compris les spécificités du pays en question, les ressources disponibles, le contexte historique et culturel, et les objectifs spécifiques de la politique. L'analyse des politiques publiques peut aider à comprendre ces facteurs et à évaluer les avantages et les inconvénients potentiels de chaque approche.


La présence d'instruments de démocratie directe, comme l'initiative populaire, peut potentiellement influencer le processus d'élaboration des politiques publiques, et notamment le type de problèmes qui peuvent être mis à l'ordre du jour politique. Dans un système politique qui permet l'initiative populaire, les citoyens ont la capacité d'introduire de nouvelles lois ou de proposer des modifications à la législation existante. Cela peut faciliter la mise à l'ordre du jour de questions qui pourraient autrement être ignorées ou évitées par les politiciens, en particulier les questions controversées ou sensibles sur le plan moral, comme l'avortement, la fin de vie, la procréation médicalement assistée ou la recherche sur les cellules souches. Par conséquent, dans ces systèmes, il est possible que la diversité des problèmes publics considérés et débattus soit plus grande. De plus, la possibilité de recourir à l'initiative populaire peut également encourager une plus grande participation citoyenne et responsabilité démocratique, puisque les citoyens ont la possibilité de façonner directement l'ordre du jour politique. Cependant, la présence de l'initiative populaire ne garantit pas nécessairement que ces questions seront traitées de manière efficace ou équitable. Par exemple, le processus d'initiative populaire peut être influencé par des groupes d'intérêt bien organisés ou financièrement puissants. De plus, certaines questions, en particulier celles qui sont complexes ou techniquement difficiles, peuvent ne pas se prêter à des décisions simples de "oui" ou "non" dans le cadre d'un vote de l'initiative populaire. En somme, alors que les instruments de démocratie directe peuvent influencer le processus et le contenu de l'action publique, leur impact dépendra également d'autres facteurs, tels que le contexte politique, la culture démocratique, et la capacité des citoyens à s'informer et à participer efficacement à ces processus.
La présence d'instruments de démocratie directe, comme l'initiative populaire, peut potentiellement influencer le processus d'élaboration des politiques publiques, et notamment le type de problèmes qui peuvent être mis à l'ordre du jour politique. Dans un système politique qui permet l'initiative populaire, les citoyens ont la capacité d'introduire de nouvelles lois ou de proposer des modifications à la législation existante. Cela peut faciliter la mise à l'ordre du jour de questions qui pourraient autrement être ignorées ou évitées par les politiciens, en particulier les questions controversées ou sensibles sur le plan moral, comme l'avortement, la fin de vie, la procréation médicalement assistée ou la recherche sur les cellules souches. Par conséquent, dans ces systèmes, il est possible que la diversité des problèmes publics considérés et débattus soit plus grande. De plus, la possibilité de recourir à l'initiative populaire peut également encourager une plus grande participation citoyenne et responsabilité démocratique, puisque les citoyens ont la possibilité de façonner directement l'ordre du jour politique. Cependant, la présence de l'initiative populaire ne garantit pas nécessairement que ces questions seront traitées de manière efficace ou équitable. Par exemple, le processus d'initiative populaire peut être influencé par des groupes d'intérêt bien organisés ou financièrement puissants. De plus, certaines questions, en particulier celles qui sont complexes ou techniquement difficiles, peuvent ne pas se prêter à des décisions simples de "oui" ou "non" dans le cadre d'un vote de l'initiative populaire. En somme, alors que les instruments de démocratie directe peuvent influencer le processus et le contenu de l'action publique, leur impact dépendra également d'autres facteurs, tels que le contexte politique, la culture démocratique, et la capacité des citoyens à s'informer et à participer efficacement à ces processus.
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La dimension "Politics" implique également une analyse de la dynamique changeante du paysage politique, comme l'évolution des partis politiques et l'impact de ces changements sur la formation des politiques. Prenons, par exemple, le système politique suisse : depuis les années 1990, l'UDC (Union Démocratique du Centre) a connu une ascension remarquable, entraînant une polarisation croissante des différents partis politiques. Il est toutefois important de noter que les partis politiques ne sont pas les seuls acteurs en lice pour le pouvoir. Il existe une multitude de groupes d'intérêt qui cherchent à influencer le contenu des politiques publiques. Par exemple, des groupes représentant les intérêts des chefs d'entreprise, comme Économie Suisse, les agriculteurs, comme l'Union Suisse des Paysans, les locataires, comme l'ASLOCA, et les altermondialistes, comme ATTAC. Ces entités, souvent appelées groupes de pression ou lobbys, cherchent à exercer leur influence sur le processus politique afin d'orienter les politiques publiques dans une direction qui favorise leurs intérêts. Dans ce contexte, l'analyse des politiques publiques doit tenir compte non seulement des actions des partis politiques, mais aussi de l'impact des groupes d'intérêt sur la formulation et la mise en œuvre des politiques.
La dimension "Politics" implique également une analyse de la dynamique changeante du paysage politique, comme l'évolution des partis politiques et l'impact de ces changements sur la formation des politiques. Prenons, par exemple, le système politique suisse : depuis les années 1990, l'UDC (Union Démocratique du Centre) a connu une ascension remarquable, entraînant une polarisation croissante des différents partis politiques. Il est toutefois important de noter que les partis politiques ne sont pas les seuls acteurs en lice pour le pouvoir. Il existe une multitude de groupes d'intérêt qui cherchent à influencer le contenu des politiques publiques. Par exemple, des groupes représentant les intérêts des chefs d'entreprise, comme Économie Suisse, les agriculteurs, comme l'Union Suisse des Paysans, les locataires, comme l'ASLOCA, et les altermondialistes, comme ATTAC. Ces entités, souvent appelées groupes de pression ou lobbys, cherchent à exercer leur influence sur le processus politique afin d'orienter les politiques publiques dans une direction qui favorise leurs intérêts. Dans ce contexte, l'analyse des politiques publiques doit tenir compte non seulement des actions des partis politiques, mais aussi de l'impact des groupes d'intérêt sur la formulation et la mise en œuvre des politiques.


La question clé qui se pose ici est de savoir si un changement de gouvernement ou une nouvelle majorité électorale peut entraîner un changement significatif dans la conduite des politiques publiques. Par exemple, si la gauche remplace la droite au pouvoir, cela entraînera-t-il un changement dans les politiques d'emploi? Pour ceux qui sont familiers avec la dynamique des partis politiques, la réponse semble évidente. Prenons l'exemple emblématique du passage de la présidence de George W. Bush à celle de Barack Obama aux États-Unis. La mise en place de l'Obamacare, ou système de santé américain, n'aurait probablement pas été possible sous une majorité républicaine. Cependant, sous une majorité démocrate, cette réforme majeure a pu être mise en œuvre. Cette observation suggère qu'il existe une relation significative entre la composition politique d'un gouvernement et la nature des politiques publiques qu'il met en œuvre. Une analyse attentive de ces dynamiques est donc cruciale pour comprendre et anticiper les évolutions possibles des politiques publiques.
La question clé qui se pose ici est de savoir si un changement de gouvernement ou une nouvelle majorité électorale peut entraîner un changement significatif dans la conduite des politiques publiques. Par exemple, si la gauche remplace la droite au pouvoir, cela entraînera-t-il un changement dans les politiques d'emploi? Pour ceux qui sont familiers avec la dynamique des partis politiques, la réponse semble évidente. Prenez l'exemple emblématique du passage de la présidence de George W. Bush à celle de Barack Obama aux États-Unis. La mise en place de l'Obamacare, ou système de santé américain, n'aurait probablement pas été possible sous une majorité républicaine. Cependant, sous une majorité démocrate, cette réforme majeure a pu être mise en œuvre. Cette observation suggère qu'il existe une relation significative entre la composition politique d'un gouvernement et la nature des politiques publiques qu'il met en œuvre. Une analyse attentive de ces dynamiques est donc cruciale pour comprendre et anticiper les évolutions possibles des politiques publiques.


Il est vrai que l'alternance des partis au pouvoir peut potentiellement entraîner une transformation majeure des politiques publiques mises en œuvre. Cependant, comme le montre l'exemple de Barack Obama, un changement de gouvernement ne garantit pas nécessairement un changement significatif dans toutes les politiques publiques. Par exemple, malgré son engagement en faveur de la fermeture de Guantanamo et de la limitation des armes à feu, Obama n'a pas réussi à atteindre ces objectifs pendant son mandat. Ainsi, même si l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle majorité peut influencer l'orientation et le contenu de certaines politiques publiques, cela ne signifie pas qu'elle aura nécessairement un impact sur l'ensemble de l'action publique. C'est une question empirique qui requiert une évaluation au cas par cas. Les effets d'un changement de majorité sur les politiques publiques sont souvent déterminés par un ensemble complexe de facteurs, dont le contexte politique, les contraintes institutionnelles, les préférences de la majorité et la dynamique des groupes d'intérêts.
Il est vrai que l'alternance des partis au pouvoir peut potentiellement entraîner une transformation majeure des politiques publiques mises en œuvre. Cependant, comme le montre l'exemple de Barack Obama, un changement de gouvernement ne garantit pas nécessairement un changement significatif dans toutes les politiques publiques. Par exemple, malgré son engagement en faveur de la fermeture de Guantanamo et de la limitation des armes à feu, Obama n'a pas réussi à atteindre ces objectifs pendant son mandat. Ainsi, même si l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle majorité peut effectivement influencer l'orientation et le contenu de certaines politiques publiques, cela ne signifie pas qu'elle aura nécessairement un impact sur l'ensemble de l'action publique. C'est une question empirique qui requiert une évaluation au cas par cas. Les effets d'un changement de majorité sur les politiques publiques sont souvent déterminés par un ensemble complexe de facteurs, dont le contexte politique, les contraintes institutionnelles, les préférences de la majorité et la dynamique des groupes d'intérêts.


Prenons l'exemple des présidences de Nicolas Sarkozy et François Hollande en France, et examinons les politiques relatives au temps de travail et à la fiscalité. Sous le régime de Nicolas Sarkozy, bien que critique des 35 heures, aucun changement majeur n'a été apporté à cette loi. Il a néanmoins introduit des réformes pour encourager les heures supplémentaires en les exonérant de taxes et de charges sociales, une mesure visant à assouplir indirectement la loi sur les 35 heures sans la supprimer. En ce qui concerne la fiscalité, les deux présidences ont eu des approches distinctes. Sous Sarkozy, le bouclier fiscal, qui limitait les impôts directs à 50% des revenus, a été instauré. Par ailleurs, il a également supprimé la taxe professionnelle et réduit l'ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune). Avec l'arrivée de François Hollande au pouvoir, nous avons vu des changements significatifs. Il a supprimé les exonérations fiscales sur les heures supplémentaires instaurées par Sarkozy. En matière fiscale, l'une des mesures phares de Hollande a été la création d'une tranche d'imposition à 75% pour les revenus supérieurs à un million d'euros par an, bien que cette mesure ait été par la suite invalidée par le Conseil constitutionnel. De plus, le bouclier fiscal a été supprimé et l'ISF a été réformé. Ces exemples illustrent bien comment un changement de majorité peut entraîner des modifications dans les politiques publiques. Néanmoins, l'ampleur et la nature de ces modifications dépendent de divers facteurs, notamment les préférences idéologiques du parti au pouvoir, les contraintes institutionnelles, les pressions des groupes d'intérêts, et l'état général de l'économie et de la société.
Prenons l'exemple des présidences de Nicolas Sarkozy et François Hollande en France, et examinons les politiques relatives au temps de travail et à la fiscalité. Sous le régime de Nicolas Sarkozy, bien que critique des 35 heures, aucun changement majeur n'a été apporté à cette loi. Il a néanmoins introduit des réformes pour encourager les heures supplémentaires en les exonérant de taxes et de charges sociales, une mesure visant à assouplir indirectement la loi sur les 35 heures sans la supprimer. En ce qui concerne la fiscalité, les deux présidences ont eu des approches distinctes. Sous Sarkozy, le bouclier fiscal, qui limitait les impôts directs à 50% des revenus, a été instauré. Par ailleurs, il a également supprimé la taxe professionnelle et réduit l'ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune). Avec l'arrivée de François Hollande au pouvoir, nous avons vu des changements significatifs. Il a supprimé les exonérations fiscales sur les heures supplémentaires instaurées par Sarkozy. En matière fiscale, l'une des mesures phares de Hollande a été la création d'une tranche d'imposition à 75% pour les revenus supérieurs à un million d'euros par an, bien que cette mesure ait été par la suite invalidée par le Conseil constitutionnel. De plus, le bouclier fiscal a été supprimé et l'ISF a été réformé. Ces exemples illustrent bien comment un changement de majorité peut entraîner des modifications dans les politiques publiques. Néanmoins, l'ampleur et la nature de ces modifications dépendent de divers facteurs, notamment les préférences idéologiques du parti au pouvoir, les contraintes institutionnelles, les pressions des groupes d'intérêts, et l'état général de l'économie et de la société.
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Bien que l'analyse des politiques publiques se concentre principalement sur les résultats des actions de l'État, elle ne peut pas ignorer les facteurs qui ont influencé ces résultats. Qui détient le pouvoir, quelles sont les règles institutionnelles du jeu politique, quels acteurs sont impliqués, et quelles ressources sont disponibles, tout cela peut avoir un impact significatif sur le développement, la mise en œuvre et l'efficacité d'une politique publique. Dans ce contexte, l'approche comparative est souvent utilisée pour examiner comment ces facteurs peuvent influencer les politiques publiques dans différents pays ou contextes. Par exemple, comment une politique d'éducation diffère-t-elle entre un pays centralisé et un pays fédéraliste ? Ou comment la politique environnementale est-elle affectée lorsque le pouvoir passe d'un parti conservateur à un parti progressiste ? En étudiant ces différences et en identifiant les facteurs qui influencent les politiques publiques, les analystes peuvent acquérir une meilleure compréhension des forces à l'œuvre et éventuellement proposer des améliorations ou des réformes pour rendre les politiques publiques plus efficaces.  
Bien que l'analyse des politiques publiques se concentre principalement sur les résultats des actions de l'État, elle ne peut pas ignorer les facteurs qui ont influencé ces résultats. Qui détient le pouvoir, quelles sont les règles institutionnelles du jeu politique, quels acteurs sont impliqués, et quelles ressources sont disponibles, tout cela peut avoir un impact significatif sur le développement, la mise en œuvre et l'efficacité d'une politique publique. Dans ce contexte, l'approche comparative est souvent utilisée pour examiner comment ces facteurs peuvent influencer les politiques publiques dans différents pays ou contextes. Par exemple, comment une politique d'éducation diffère-t-elle entre un pays centralisé et un pays fédéraliste ? Ou comment la politique environnementale est-elle affectée lorsque le pouvoir passe d'un parti conservateur à un parti progressiste ? En étudiant ces différences et en identifiant les facteurs qui influencent les politiques publiques, les analystes peuvent acquérir une meilleure compréhension des forces à l'œuvre et éventuellement proposer des améliorations ou des réformes pour rendre les politiques publiques plus efficaces.  


L'analyse des politiques publiques sert deux objectifs distincts mais interdépendants. D'une part, il y a l'analyse des politiques publiques, qui est une démarche scientifique visant à comprendre, décrire et expliquer les politiques publiques et leur fonctionnement. Cette approche utilise des méthodologies empiriques pour collecter et analyser des données, avec l'ambition d'identifier des modèles et des tendances qui peuvent aider à comprendre comment fonctionne le système politique et comment les politiques publiques sont élaborées, mises en œuvre et évaluées. D'autre part, il y a l'analyse pour les politiques publiques, qui est une approche plus normative visant à améliorer les politiques publiques. Cette perspective implique de fournir des recommandations sur la façon dont les politiques publiques pourraient être améliorées pour être plus efficaces et répondre mieux aux besoins de la société. Cela pourrait impliquer, par exemple, de suggérer des modifications à une politique existante, d'identifier de nouvelles approches pour résoudre un problème de politique publique, ou de conseiller sur l'élaboration de nouvelles politiques. En somme, l'analyse des politiques publiques vise à la fois à comprendre le fonctionnement des politiques publiques et à améliorer leur efficacité et leur pertinence pour répondre aux défis de la société.  
L'analyse des politiques publiques, en effet, sert deux objectifs distincts mais interdépendants. D'une part, il y a l'analyse des politiques publiques, qui est une démarche scientifique visant à comprendre, décrire et expliquer les politiques publiques et leur fonctionnement. Cette approche utilise des méthodologies empiriques pour collecter et analyser des données, avec l'ambition d'identifier des modèles et des tendances qui peuvent aider à comprendre comment fonctionne le système politique et comment les politiques publiques sont élaborées, mises en œuvre et évaluées. D'autre part, il y a l'analyse pour les politiques publiques, qui est une approche plus normative visant à améliorer les politiques publiques. Cette perspective implique de fournir des recommandations sur la façon dont les politiques publiques pourraient être améliorées pour être plus efficaces et répondre mieux aux besoins de la société. Cela pourrait impliquer, par exemple, de suggérer des modifications à une politique existante, d'identifier de nouvelles approches pour résoudre un problème de politique publique, ou de conseiller sur l'élaboration de nouvelles politiques. En somme, l'analyse des politiques publiques vise à la fois à comprendre le fonctionnement des politiques publiques et à améliorer leur efficacité et leur pertinence pour répondre aux défis de la société.  


L'analyse des politiques publiques se concentre principalement sur les résultats de l'action publique. Cette approche diffère de la sociologie électorale, qui se concentre sur les comportements de vote et les dynamiques électorales, ou de l'analyse comparative des systèmes politiques, qui compare les structures et les processus des systèmes politiques dans différents pays. Cependant, bien que l'analyse des politiques publiques se concentre sur les résultats des actions gouvernementales, elle ne se fait pas en isolation. Elle tient compte de l'influence des structures institutionnelles et des relations de pouvoir sur la formulation, la mise en œuvre et les résultats des politiques publiques. Ainsi, un analyste des politiques publiques pourrait examiner comment les différences dans les structures institutionnelles entre les pays peuvent influencer les résultats des politiques. Par exemple, comment le fédéralisme aux États-Unis ou le système parlementaire au Royaume-Uni peut influencer la mise en œuvre des politiques d'éducation ou de santé. De même, l'analyse des politiques publiques reconnaît que les relations de pouvoir au sein d'un système politique peuvent avoir un impact sur les politiques publiques. Par exemple, qui a le pouvoir de formuler des politiques ? Quels groupes ont une influence sur le processus politique et comment cette influence est-elle exercée ?  
L'analyse des politiques publiques se concentre principalement sur les résultats de l'action publique. Cette approche diffère de la sociologie électorale, qui se concentre sur les comportements de vote et les dynamiques électorales, ou de l'analyse comparative des systèmes politiques, qui compare les structures et les processus des systèmes politiques dans différents pays. Cependant, bien que l'analyse des politiques publiques se concentre sur les résultats des actions gouvernementales, elle ne se fait pas en isolation. Elle tient compte de l'influence des structures institutionnelles et des relations de pouvoir sur la formulation, la mise en œuvre et les résultats des politiques publiques. Ainsi, un analyste des politiques publiques pourrait examiner comment les différences dans les structures institutionnelles entre les pays peuvent influencer les résultats des politiques. Par exemple, comment le fédéralisme aux États-Unis ou le système parlementaire au Royaume-Uni peut influencer la mise en œuvre des politiques d'éducation ou de santé. De même, l'analyse des politiques publiques reconnaît que les relations de pouvoir au sein d'un système politique peuvent avoir un impact sur les politiques publiques. Par exemple, qui a le pouvoir de formuler des politiques ? Quels groupes ont une influence sur le processus politique et comment cette influence est-elle exercée ?  
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L'approche des politiques publiques telle que nous la connaissons aujourd'hui est un développement relativement récent dans le domaine des sciences politiques. Elle a commencé à prendre forme dans les années 1960, notamment aux États-Unis, et a depuis évolué pour devenir un champ d'étude important en science politique. Avant cette époque, l'analyse politique se concentrait principalement sur la description et l'explication des structures institutionnelles (comme les systèmes parlementaires ou présidentiels) et sur l'étude des comportements électoraux et des partis politiques. Ces approches, bien que précieuses, ont tendance à se concentrer davantage sur les processus et les structures politiques, plutôt que sur les résultats spécifiques de l'action publique. Avec l'avènement de l'approche des politiques publiques dans les années 1960, un nouvel accent a été mis sur l'étude des résultats des actions gouvernementales. Les chercheurs ont commencé à analyser comment les politiques sont formulées, mises en œuvre et évaluées, et comment ces processus sont influencés par divers facteurs tels que les structures institutionnelles, les relations de pouvoir, et le contexte social et économique. Cela a permis une compréhension plus nuancée et complète du processus politique, en mettant l'accent sur les politiques réelles et leurs impacts sur la société. Depuis lors, l'analyse des politiques publiques a continué à se développer et à évoluer, intégrant de nouvelles théories, méthodes et perspectives.
L'approche des politiques publiques telle que nous la connaissons aujourd'hui est un développement relativement récent dans le domaine des sciences politiques. Elle a commencé à prendre forme dans les années 1960, notamment aux États-Unis, et a depuis évolué pour devenir un champ d'étude important en science politique. Avant cette époque, l'analyse politique se concentrait principalement sur la description et l'explication des structures institutionnelles (comme les systèmes parlementaires ou présidentiels) et sur l'étude des comportements électoraux et des partis politiques. Ces approches, bien que précieuses, ont tendance à se concentrer davantage sur les processus et les structures politiques, plutôt que sur les résultats spécifiques de l'action publique. Avec l'avènement de l'approche des politiques publiques dans les années 1960, un nouvel accent a été mis sur l'étude des résultats des actions gouvernementales. Les chercheurs ont commencé à analyser comment les politiques sont formulées, mises en œuvre et évaluées, et comment ces processus sont influencés par divers facteurs tels que les structures institutionnelles, les relations de pouvoir, et le contexte social et économique. Cela a permis une compréhension plus nuancée et complète du processus politique, en mettant l'accent sur les politiques réelles et leurs impacts sur la société. Depuis lors, l'analyse des politiques publiques a continué à se développer et à évoluer, intégrant de nouvelles théories, méthodes et perspectives.


= Exemples Concrets de Politiques Publiques =
= Exemples de politiques publiques =
Les actions publiques se traduisent dans la réalité par diverses politiques et initiatives menées par différents organes de l'État. Ces politiques publiques peuvent être vues comme une manifestation concrète de l'action de l'État. Les gouvernements, à tous les niveaux, s'occupent d'une variété de domaines, y compris l'éducation, la santé, le logement, la protection sociale, l'environnement, l'économie, la sécurité, et bien d'autres. Chacune de ces zones est souvent gérée par un ministère ou une agence gouvernementale distincte. Par exemple, la politique de santé pourrait être gérée par un ministère de la santé, tandis que la politique éducative pourrait être gérée par un ministère de l'éducation. Cette spécialisation permet au gouvernement de se concentrer plus précisément sur différents domaines et de mener des politiques plus efficaces et adaptées. C'est aussi une reconnaissance du fait que l'élaboration de politiques publiques est une tâche complexe qui nécessite une expertise et une connaissance spécifiques. Cependant, il est également important de noter que les différentes politiques publiques ne sont pas totalement isolées les unes des autres. Il y a souvent des interactions et des interdépendances entre elles. Par exemple, la politique de logement peut avoir un impact sur la politique de santé en affectant la qualité de vie et le bien-être des personnes. De même, la politique éducative peut avoir un impact sur la politique économique en affectant la qualification de la main-d'œuvre et la productivité économique. En outre, l'efficacité de l'administration publique dans la mise en œuvre de ces politiques publiques peut également varier en fonction de divers facteurs, tels que les ressources disponibles, la compétence et la capacité de l'administration, la qualité de la gouvernance, et le contexte social et politique spécifique.  
Les actions publiques se traduisent dans la réalité par diverses politiques et initiatives menées par différents organes de l'État. Ces politiques publiques peuvent être vues comme une manifestation concrète de l'action de l'État. Les gouvernements, à tous les niveaux, s'occupent d'une variété de domaines, y compris l'éducation, la santé, le logement, la protection sociale, l'environnement, l'économie, la sécurité, et bien d'autres. Chacune de ces zones est souvent gérée par un ministère ou une agence gouvernementale distincte. Par exemple, la politique de santé pourrait être gérée par un ministère de la santé, tandis que la politique éducative pourrait être gérée par un ministère de l'éducation. Cette spécialisation permet au gouvernement de se concentrer plus précisément sur différents domaines et de mener des politiques plus efficaces et adaptées. C'est aussi une reconnaissance du fait que l'élaboration de politiques publiques est une tâche complexe qui nécessite une expertise et une connaissance spécifiques. Cependant, il est également important de noter que les différentes politiques publiques ne sont pas totalement isolées les unes des autres. Il y a souvent des interactions et des interdépendances entre elles. Par exemple, la politique de logement peut avoir un impact sur la politique de santé en affectant la qualité de vie et le bien-être des personnes. De même, la politique éducative peut avoir un impact sur la politique économique en affectant la qualification de la main-d'œuvre et la productivité économique. En outre, l'efficacité de l'administration publique dans la mise en œuvre de ces politiques publiques peut également varier en fonction de divers facteurs, tels que les ressources disponibles, la compétence et la capacité de l'administration, la qualité de la gouvernance, et le contexte social et politique spécifique.  


La hiérarchie et l'importance de différentes politiques publiques varient souvent en fonction de plusieurs facteurs. Par exemple, l'actualité, les valeurs sociales, la démographie, l'économie, et d'autres facteurs peuvent influencer quels problèmes sont perçus comme prioritaires dans l'opinion publique. De plus, les gouvernements doivent souvent faire des choix difficiles sur la façon de répartir leurs ressources. Cela signifie que certaines politiques publiques peuvent recevoir plus de financement ou de personnel que d'autres, en fonction de la perception de leur importance. Par exemple, en temps de guerre ou de crise économique, le gouvernement peut choisir de consacrer plus de ressources à la défense ou à la politique économique. Cependant, il est également important de noter que la coordination entre les différents ministères et départements peut être un défi majeur dans la mise en œuvre efficace des politiques publiques. Chaque ministère ou département peut avoir sa propre mission, ses propres objectifs et ses propres priorités, ce qui peut parfois conduire à des conflits ou à des chevauchements dans leurs efforts. De plus, chaque ministère ou département peut avoir une compréhension différente des problèmes et des solutions appropriées, ce qui peut compliquer encore la coordination. En somme, la conduite efficace des politiques publiques nécessite non seulement une compréhension approfondie des problèmes à traiter, mais aussi une gestion habile des ressources disponibles et une coordination efficace entre les différents organes gouvernementaux.
La hiérarchie et l'importance de différentes politiques publiques varient souvent en fonction de plusieurs facteurs. Par exemple, l'actualité, les valeurs sociales, la démographie, l'économie, et d'autres facteurs peuvent influencer quels problèmes sont perçus comme prioritaires dans l'opinion publique. De plus, les gouvernements doivent souvent faire des choix difficiles sur la façon de répartir leurs ressources. Cela signifie que certaines politiques publiques peuvent recevoir plus de financement ou de personnel que d'autres, en fonction de la perception de leur importance. Par exemple, en temps de guerre ou de crise économique, le gouvernement peut choisir de consacrer plus de ressources à la défense ou à la politique économique. Cependant, il est également important de noter que la coordination entre les différents ministères et départements peut être un défi majeur dans la mise en œuvre efficace des politiques publiques. Chaque ministère ou département peut avoir sa propre mission, ses propres objectifs et ses propres priorités, ce qui peut parfois conduire à des conflits ou à des chevauchements dans leurs efforts. De plus, chaque ministère ou département peut avoir une compréhension différente des problèmes et des solutions appropriées, ce qui peut compliquer encore la coordination. En somme, la conduite efficace des politiques publiques nécessite non seulement une compréhension approfondie des problèmes à traiter, mais aussi une gestion habile des ressources disponibles et une coordination efficace entre les différents organes gouvernementaux.


== Secteur de la Justice et de la Police ==
== Justice et Police ==


La question des "terrorist travellers" ou "voyageurs terroristes" est un problème préoccupant pour de nombreux pays, dont la Suisse. Ces individus voyagent souvent vers des zones de conflit, comme la Syrie ou l'Irak, pour rejoindre des groupes terroristes et recevoir une formation. Ils représentent une menace pour la sécurité, car ils peuvent revenir dans leur pays d'origine avec l'intention de commettre des actes de violence ou de recruter d'autres individus pour leur cause. Dans le contexte mentionné, la task force TETRA serait un groupe inter-agences suisse constitué pour suivre et répondre à ce phénomène. Les membres de cette task force pourraient inclure FEDPOL (l'Office Fédéral de la Police en Suisse), le Ministère Public de la Confédération et les services de renseignement de la confédération. Leur travail consisterait probablement à collecter des informations sur les individus qui partent pour se former au djihad, à travailler avec des partenaires internationaux pour suivre leurs mouvements, et à développer des stratégies pour prévenir ce type de voyage et pour traiter les individus à leur retour. C'est une tâche difficile et délicate, qui nécessite une coordination étroite entre les différentes agences, ainsi qu'une compréhension approfondie des motivations et des tactiques de ces "voyageurs terroristes". C'est un exemple de la manière dont les politiques publiques doivent souvent évoluer pour répondre à de nouveaux défis et menaces.  
La question des "terrorist travellers" ou "voyageurs terroristes" est un problème préoccupant pour de nombreux pays, dont la Suisse. Ces individus voyagent souvent vers des zones de conflit, comme la Syrie ou l'Irak, pour rejoindre des groupes terroristes et recevoir une formation. Ils représentent une menace pour la sécurité, car ils peuvent revenir dans leur pays d'origine avec l'intention de commettre des actes de violence ou de recruter d'autres individus pour leur cause. Dans le contexte que vous avez mentionné, la task force TETRA serait un groupe inter-agences suisse constitué pour suivre et répondre à ce phénomène. Les membres de cette task force pourraient inclure FEDPOL (l'Office Fédéral de la Police en Suisse), le Ministère Public de la Confédération et les services de renseignement de la confédération. Leur travail consisterait probablement à collecter des informations sur les individus qui partent pour se former au djihad, à travailler avec des partenaires internationaux pour suivre leurs mouvements, et à développer des stratégies pour prévenir ce type de voyage et pour traiter les individus à leur retour. C'est une tâche difficile et délicate, qui nécessite une coordination étroite entre les différentes agences, ainsi qu'une compréhension approfondie des motivations et des tactiques de ces "voyageurs terroristes". C'est un exemple de la manière dont les politiques publiques doivent souvent évoluer pour répondre à de nouveaux défis et menaces.  


La problématique des "voyageurs terroristes" ou "terrorist travellers" est une question préoccupante de sécurité pour de nombreux pays, y compris la Suisse. La Task Force TETRA est une réponse à cette menace, et son rôle est de suivre et d'identifier les individus qui se sont radicalisés ou qui sont en voie de radicalisation, et qui quittent le pays pour rejoindre des groupes extrémistes et se former au djihad. Le rapport publié en novembre 2015 indique que 71 individus ont été formellement identifiés comme ayant quitté la Suisse pour se joindre à des groupes djihadistes dans divers pays.<ref>Mesures  de lutte  prise par la Suisse contre  le terrorisme  à motivation  djihadiste - Second rapport de la  task force TETRA (octobre 2015). Url:https://www.fedpol.admin.ch/dam/data/fedpol/aktuell/news/2015/2015-11-02/ber-tetra-f.pdf</ref> Ces individus incluent à la fois des hommes et des femmes. Ces chiffres montrent la diversité des individus qui sont attirés par le djihad, et soulignent la complexité de la lutte contre la radicalisation. C'est un exemple de politique de sécurité publique en action. Le Département fédéral de la justice et police, dirigé par Madame Sommaruga, est chargé de gérer cette question, en coopération avec d'autres agences de l'État. Le travail de la Task Force TETRA montre comment l'État peut utiliser les informations pour informer les politiques publiques et prendre des mesures pour protéger la sécurité des citoyens.[[Fichier:voyageurs du djihad suisse 2015.jpg|vignette|right|Depuis 2001, 71 départs vers des zones de conflits ont été enregistrés, selon les chiffres du Service de renseignement de la Confédération (SRC). Image: SRC<ref>"La Suisse S'active Contre Les Candidats Au Djihad." Tdg.ch/, 22 Oct. 2015. Web. 26 Nov. 2015. <http://www.tdg.ch/suisse/suisse-s-active-candidats-djihad/story/18109239>. </ref>]]
La problématique des "voyageurs terroristes" ou "terrorist travellers" est en effet une question préoccupante de sécurité pour de nombreux pays, y compris la Suisse. La Task Force TETRA est une réponse à cette menace, et son rôle est de suivre et d'identifier les individus qui se sont radicalisés ou qui sont en voie de radicalisation, et qui quittent le pays pour rejoindre des groupes extrémistes et se former au djihad. Le rapport publié en novembre 2015 indique que 71 individus ont été formellement identifiés comme ayant quitté la Suisse pour se joindre à des groupes djihadistes dans divers pays.<ref>Mesures  de lutte  prise par la Suisse contre  le terrorisme  à motivation  djihadiste - Second rapport de la  task force TETRA (octobre 2015). Url:https://www.fedpol.admin.ch/dam/data/fedpol/aktuell/news/2015/2015-11-02/ber-tetra-f.pdf</ref> Ces individus incluent à la fois des hommes et des femmes. Ces chiffres montrent la diversité des individus qui sont attirés par le djihad, et soulignent la complexité de la lutte contre la radicalisation. C'est un exemple de politique de sécurité publique en action. Le Département fédéral de la justice et police, dirigé par Madame Sommaruga, est chargé de gérer cette question, en coopération avec d'autres agences de l'État. Le travail de la Task Force TETRA montre comment l'État peut utiliser les informations pour informer les politiques publiques et prendre des mesures pour protéger la sécurité des citoyens.[[Fichier:voyageurs du djihad suisse 2015.jpg|vignette|right|Depuis 2001, 71 départs vers des zones de conflits ont été enregistrés, selon les chiffres du Service de renseignement de la Confédération (SRC). Image: SRC<ref>"La Suisse S'active Contre Les Candidats Au Djihad." Tdg.ch/, 22 Oct. 2015. Web. 26 Nov. 2015. <http://www.tdg.ch/suisse/suisse-s-active-candidats-djihad/story/18109239>. </ref>]]


La gestion des "combattants étrangers" qui tentent de retourner dans leur pays d'origine après avoir voyagé dans des zones de conflit est une question complexe et délicate pour de nombreux gouvernements. Les autorités doivent équilibrer plusieurs préoccupations, dont la sécurité nationale, les droits de l'homme et les obligations juridiques internationales. Le nombre de personnes parties vers des zones de conflits sont: 13 vers la Somalie, 1 personne vers l'Afghanistan/Pakistan et la plus grande majorité, soit 57, vers la Syrie et l'Irak. Ce qui nous intéresse est la flèche inverse, 22 individus ont été empêchés d'entrer en Suisse après avoir participé à des activités djihadistes à l'étranger. Ce chiffre indique que les autorités suisses sont actives dans la surveillance de ces individus et dans la prise de mesures pour prévenir leur retour sur le territoire suisse. Les autorités responsables de ces décisions comprennent la police fédérale, les polices cantonales, les gardes-frontières et les services de renseignement. Ces agences travaillent ensemble pour partager des informations et coordonner leurs actions afin de protéger la sécurité du public. Cependant, il est important de noter que cette question présente de nombreux défis. Les gouvernements doivent non seulement identifier et suivre les individus qui sont susceptibles de poser une menace à la sécurité, mais aussi s'attaquer aux causes profondes de la radicalisation et fournir un soutien adéquat à ceux qui cherchent à se déradicaliser et à se réintégrer dans la société.  
La gestion des "combattants étrangers" qui tentent de retourner dans leur pays d'origine après avoir voyagé dans des zones de conflit est une question complexe et délicate pour de nombreux gouvernements. Les autorités doivent équilibrer plusieurs préoccupations, dont la sécurité nationale, les droits de l'homme et les obligations juridiques internationales. Le nombre de personnes parties vers des zones de conflits sont: 13 vers la Somalie, 1 personne vers l'Afghanistan/Pakistan et la plus grande majorité, soit 57, vers la Syrie et l'Irak. Ce qui nous intéresse est la flèche inverse, 22 individus ont été empêchés d'entrer en Suisse après avoir participé à des activités djihadistes à l'étranger. Ce chiffre indique que les autorités suisses sont actives dans la surveillance de ces individus et dans la prise de mesures pour prévenir leur retour sur le territoire suisse. Les autorités responsables de ces décisions comprennent la police fédérale, les polices cantonales, les gardes-frontières et les services de renseignement. Ces agences travaillent ensemble pour partager des informations et coordonner leurs actions afin de protéger la sécurité du public. Cependant, il est important de noter que cette question présente de nombreux défis. Les gouvernements doivent non seulement identifier et suivre les individus qui sont susceptibles de poser une menace à la sécurité, mais aussi s'attaquer aux causes profondes de la radicalisation et fournir un soutien adéquat à ceux qui cherchent à se déradicaliser et à se réintégrer dans la société.  
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Aujourd’hui, ce débat a pris une ampleur très importante obnubilant les médias et elle prend la tête d’un grand nombre de personnes. Ce n’était pas une politique qui était très visible jusqu’au 13 novembre 2015, mais aujourd’hui, cela est tout en haut de l’actualité. Les attaques terroristes du 13 novembre 2015 qui ont eu lieu à Paris, faisant 130 morts et des centaines de blessés. Ces attaques ont été revendiquées par l'État islamique et ont conduit à une prise de conscience mondiale accrue du problème des combattants terroristes étrangers et de la menace qu'ils représentent lorsqu'ils reviennent dans leur pays d'origine. Suite à ces événements tragiques, les politiques de sécurité ont gagné en visibilité et en priorité dans l'agenda public et politique. Les gouvernements du monde entier ont dû renforcer leurs efforts pour surveiller et gérer les individus radicalisés, et cette question a fait l'objet d'une attention accrue de la part des médias et du public.  
Aujourd’hui, ce débat a pris une ampleur très importante obnubilant les médias et elle prend la tête d’un grand nombre de personnes. Ce n’était pas une politique qui était très visible jusqu’au 13 novembre 2015, mais aujourd’hui, cela est tout en haut de l’actualité. Les attaques terroristes du 13 novembre 2015 qui ont eu lieu à Paris, faisant 130 morts et des centaines de blessés. Ces attaques ont été revendiquées par l'État islamique et ont conduit à une prise de conscience mondiale accrue du problème des combattants terroristes étrangers et de la menace qu'ils représentent lorsqu'ils reviennent dans leur pays d'origine. Suite à ces événements tragiques, les politiques de sécurité ont gagné en visibilité et en priorité dans l'agenda public et politique. Les gouvernements du monde entier ont dû renforcer leurs efforts pour surveiller et gérer les individus radicalisés, et cette question a fait l'objet d'une attention accrue de la part des médias et du public.  


Les Accords de Schengen, signés en 1985 et entrés en vigueur en 1995, ont créé ce qu'on appelle l'espace Schengen. Cet espace comprend 26 pays européens qui ont aboli les contrôles aux frontières communes, permettant ainsi la libre circulation des personnes à l'intérieur de l'espace. La Suisse a rejoint l'espace Schengen en 2008 après un vote populaire en 2005. Cependant, les accords prévoient également la possibilité de réintroduire temporairement les contrôles aux frontières en cas de situation d'urgence ou de menace grave pour l'ordre public ou la sécurité nationale. Cette disposition a été utilisée à plusieurs reprises par différents pays de l'espace Schengen, notamment en réponse à des crises migratoires ou des menaces terroristes. Le débat sur l'utilisation de cette disposition peut être complexe et polarisé. D'un côté, certains soutiennent que la réintroduction des contrôles aux frontières peut être nécessaire pour maintenir la sécurité et gérer efficacement certaines crises. De l'autre côté, les critiques soutiennent que la réintroduction des contrôles aux frontières va à l'encontre de l'esprit des Accords de Schengen et peut nuire à la libre circulation des personnes, qui est un principe fondamental de l'Union européenne.
Les Accords de Schengen, signés en 1985 et entrés en vigueur en 1995, ont créé ce qu'on appelle l'espace Schengen. Cet espace comprend 26 pays européens qui ont aboli les contrôles aux frontières communes, permettant ainsi la libre circulation des personnes à l'intérieur de l'espace. La Suisse a rejoint l'espace Schengen en 2008 après un vote populaire en 2005. Cependant, comme vous l'avez mentionné, les accords prévoient également la possibilité de réintroduire temporairement les contrôles aux frontières en cas de situation d'urgence ou de menace grave pour l'ordre public ou la sécurité nationale. Cette disposition a été utilisée à plusieurs reprises par différents pays de l'espace Schengen, notamment en réponse à des crises migratoires ou des menaces terroristes. Le débat sur l'utilisation de cette disposition peut être complexe et polarisé. D'un côté, certains soutiennent que la réintroduction des contrôles aux frontières peut être nécessaire pour maintenir la sécurité et gérer efficacement certaines crises. De l'autre côté, les critiques soutiennent que la réintroduction des contrôles aux frontières va à l'encontre de l'esprit des Accords de Schengen et peut nuire à la libre circulation des personnes, qui est un principe fondamental de l'Union européenne.


Ces débats sur la sécurité et la surveillance sont communs dans de nombreux pays. La question de l'équilibre entre la sécurité nationale et la protection de la vie privée est un sujet complexe et polarisé. Les gouvernements et les agences de sécurité argumentent souvent que l'utilisation de mesures de surveillance, telles que les écoutes téléphoniques et l'utilisation de logiciels espions, est nécessaire pour protéger le public contre les menaces telles que le terrorisme. Cependant, ces pratiques ont également soulevé des préoccupations importantes en matière de respect de la vie privée. Les critiques soutiennent que ces mesures de surveillance peuvent être intrusives et violer les droits à la vie privée et aux libertés civiles. Il y a aussi des préoccupations quant à la possibilité que ces pouvoirs soient utilisés de manière abusive ou discriminatoire. Ces débats ont souvent lieu dans le cadre de la législation sur la sécurité et la surveillance. Par exemple, une loi sur le renseignement a été adoptée en Suisse en 2015, après un débat national sur ces questions. Cette loi a donné aux services de renseignement suisses de nouveaux pouvoirs de surveillance, y compris la possibilité de pirater des ordinateurs privés et de mener des écoutes téléphoniques. Cependant, elle a également été critiquée par certains comme une atteinte à la vie privée.  
Ces débats sur la sécurité et la surveillance sont communs dans de nombreux pays. La question de l'équilibre entre la sécurité nationale et la protection de la vie privée est un sujet complexe et polarisé. Les gouvernements et les agences de sécurité argumentent souvent que l'utilisation de mesures de surveillance, telles que les écoutes téléphoniques et l'utilisation de logiciels espions, est nécessaire pour protéger le public contre les menaces telles que le terrorisme. Cependant, ces pratiques ont également soulevé des préoccupations importantes en matière de respect de la vie privée. Les critiques soutiennent que ces mesures de surveillance peuvent être intrusives et violer les droits à la vie privée et aux libertés civiles. Il y a aussi des préoccupations quant à la possibilité que ces pouvoirs soient utilisés de manière abusive ou discriminatoire. Ces débats ont souvent lieu dans le cadre de la législation sur la sécurité et la surveillance. Par exemple, comme vous l'avez mentionné, une loi sur le renseignement a été adoptée en Suisse en 2015, après un débat national sur ces questions. Cette loi a donné aux services de renseignement suisses de nouveaux pouvoirs de surveillance, y compris la possibilité de pirater des ordinateurs privés et de mener des écoutes téléphoniques. Cependant, elle a également été critiquée par certains comme une atteinte à la vie privée.  


La question de l'équilibre entre la sécurité nationale et la protection des libertés individuelles est l'un des débats les plus importants de notre époque. Dans de nombreux pays, y compris en Suisse, ces discussions sont au cœur des politiques publiques et des discussions législatives. Pour ce qui est de la loi sur le renseignement en Suisse, après son adoption par le Parlement, elle a été soumise à un référendum en septembre 2016. Les citoyens suisses ont voté en faveur de la loi, avec environ 65% de votes positifs, ce qui signifie que la majorité des votants ont accepté les nouvelles mesures de surveillance. Cependant, cela ne signifie pas que le débat est clos. Les opposants à la loi continuent de s'inquiéter des atteintes potentielles à la vie privée et aux libertés civiles. De plus, les développements technologiques continus posent de nouvelles questions sur la manière dont la surveillance doit être réglementée. Par exemple, l'utilisation croissante de l'intelligence artificielle et du big data par les services de renseignement pose de nouveaux défis en matière de protection de la vie privée. Dans l'ensemble, il est probable que ces débats sur l'équilibre entre sécurité et liberté continueront à évoluer et à s'adapter à mesure que de nouvelles technologies émergent et que le paysage des menaces de sécurité change.  
La question de l'équilibre entre la sécurité nationale et la protection des libertés individuelles est l'un des débats les plus importants de notre époque. Dans de nombreux pays, y compris en Suisse, ces discussions sont au cœur des politiques publiques et des discussions législatives. Pour ce qui est de la loi sur le renseignement en Suisse, après son adoption par le Parlement, elle a été soumise à un référendum en septembre 2016. Les citoyens suisses ont voté en faveur de la loi, avec environ 65% de votes positifs, ce qui signifie que la majorité des votants ont accepté les nouvelles mesures de surveillance. Cependant, cela ne signifie pas que le débat est clos. Les opposants à la loi continuent de s'inquiéter des atteintes potentielles à la vie privée et aux libertés civiles. De plus, les développements technologiques continus posent de nouvelles questions sur la manière dont la surveillance doit être réglementée. Par exemple, l'utilisation croissante de l'intelligence artificielle et du big data par les services de renseignement pose de nouveaux défis en matière de protection de la vie privée. Dans l'ensemble, il est probable que ces débats sur l'équilibre entre sécurité et liberté continueront à évoluer et à s'adapter à mesure que de nouvelles technologies émergent et que le paysage des menaces de sécurité change.  
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Le débat autour des politiques de sécurité et de la protection des libertés individuelles est un défi de taille pour les démocraties modernes. Il est crucial de trouver le bon équilibre entre la protection de la population et le respect des libertés fondamentales. En outre, ces débats peuvent aider à éclairer les citoyens sur les enjeux en question et à formuler des politiques publiques plus équilibrées et efficaces. Le processus de référendum est un excellent exemple de démocratie directe en action. Il offre aux citoyens la possibilité de s'exprimer directement sur les politiques publiques importantes. En Suisse, ce mécanisme a été utilisé de nombreuses fois pour trancher des questions controversées. Dans le cas de la loi sur le renseignement, si le référendum aboutit, il sera intéressant de voir comment le public suisse évalue l'équilibre entre sécurité et liberté. Quelle que soit l'issue du vote, il est important que le processus soit transparent et que les citoyens soient bien informés des implications de leur choix.
Le débat autour des politiques de sécurité et de la protection des libertés individuelles est un défi de taille pour les démocraties modernes. Il est crucial de trouver le bon équilibre entre la protection de la population et le respect des libertés fondamentales. En outre, ces débats peuvent aider à éclairer les citoyens sur les enjeux en question et à formuler des politiques publiques plus équilibrées et efficaces. Le processus de référendum est un excellent exemple de démocratie directe en action. Il offre aux citoyens la possibilité de s'exprimer directement sur les politiques publiques importantes. En Suisse, ce mécanisme a été utilisé de nombreuses fois pour trancher des questions controversées. Dans le cas de la loi sur le renseignement, si le référendum aboutit, il sera intéressant de voir comment le public suisse évalue l'équilibre entre sécurité et liberté. Quelle que soit l'issue du vote, il est important que le processus soit transparent et que les citoyens soient bien informés des implications de leur choix.


== Secteur de l'Environnement, des Transports, de l'Énergie et des Communications ==
== Environnement, transports, énergie et communications ==
Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), dirigé par Madame Doris Leuthard est l'un des sept départements de l'administration fédérale suisse. Ce département est chargé de diverses questions relatives à l'environnement, au transport, à l'énergie, et aux communications, et se divise en plusieurs offices spécialisés pour chacun de ces domaines. L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) est chargé des questions environnementales, y compris la protection de l'air et de l'eau, la biodiversité, le changement climatique et la gestion des déchets. L'Office fédéral des transports (OFT) supervise le système de transport suisse, y compris les chemins de fer, les routes, l'aviation et la navigation. L'Office fédéral de l'énergie (OFEN) est chargé de la politique énergétique, y compris les questions liées à l'approvisionnement en énergie, à l'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables. L'Office fédéral de la communication (OFCOM) supervise les médias et les communications, y compris la régulation des télécommunications et des services postaux. Chacun de ces offices contribue à l'élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques dans son domaine respectif, en collaboration avec d'autres acteurs de l'administration, des cantons, de l'industrie et de la société civile.  
Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), dirigé par Madame Doris Leuthard est l'un des sept départements de l'administration fédérale suisse. Ce département est chargé de diverses questions relatives à l'environnement, au transport, à l'énergie, et aux communications, et se divise en plusieurs offices spécialisés pour chacun de ces domaines. L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) est chargé des questions environnementales, y compris la protection de l'air et de l'eau, la biodiversité, le changement climatique et la gestion des déchets. L'Office fédéral des transports (OFT) supervise le système de transport suisse, y compris les chemins de fer, les routes, l'aviation et la navigation. L'Office fédéral de l'énergie (OFEN) est chargé de la politique énergétique, y compris les questions liées à l'approvisionnement en énergie, à l'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables. L'Office fédéral de la communication (OFCOM) supervise les médias et les communications, y compris la régulation des télécommunications et des services postaux. Chacun de ces offices contribue à l'élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques dans son domaine respectif, en collaboration avec d'autres acteurs de l'administration, des cantons, de l'industrie et de la société civile.  


[[Fichier:Alex liberté CFF caricature 1.jpg|vignette|centré|source:La Liberté, Alex<ref>Wuillemin, Christine. "Cure D'amaigrissement Pour Les CFF." 6La Liberté. N.p., 6 Nov. 2015. Web. 26 Nov. 2015. <http://www.laliberte.ch/news/suisse/cure-d-amaigrissement-pour-les-cff-306119></ref>.]]
[[Fichier:Alex liberté CFF caricature 1.jpg|vignette|centré|source:La Liberté, Alex<ref>Wuillemin, Christine. "Cure D'amaigrissement Pour Les CFF." 6La Liberté. N.p., 6 Nov. 2015. Web. 26 Nov. 2015. <http://www.laliberte.ch/news/suisse/cure-d-amaigrissement-pour-les-cff-306119></ref>.]]


La réduction des dépenses de transport comme celle envisagée par Madame Leuthard pourrait avoir des implications importantes pour le service public de transport en Suisse. Les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF) sont un composant crucial du système de transport du pays, fournissant des services de train pour les trajets à l'intérieur du pays ainsi que des liaisons internationales. Une réduction de 20 milliards d'ici 2030 signifie que les dépenses pourraient être réduites d'environ un tiers. Cela pourrait entraîner une variété de changements, tels que la réduction de la fréquence des services, la diminution de l'entretien des infrastructures existantes, ou encore des suppressions de postes. C'est pourquoi les conducteurs des CFF, ainsi que d'autres travailleurs du transport public, peuvent être inquiets. Ils pourraient craindre pour la sécurité de leur emploi et la qualité du service qu'ils sont en mesure de fournir. De plus, une telle réduction de dépenses pourrait avoir des conséquences plus larges sur la mobilité en Suisse, en affectant la disponibilité et l'accessibilité des transports publics pour les citoyens. Toutefois, il est important de noter que la mise en œuvre de ces réductions dépendra d'une série de décisions politiques et budgétaires prises au cours de la prochaine décennie. Il faudra surveiller de près comment cette situation évolue.  
La réduction des dépenses de transport comme celle envisagée par Madame Leuthard pourrait avoir des implications importantes pour le service public de transport en Suisse. Les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF) sont un composant crucial du système de transport du pays, fournissant des services de train pour les trajets à l'intérieur du pays ainsi que des liaisons internationales. Une réduction de 20 milliards d'ici 2030 signifie que les dépenses pourraient être réduites d'environ un tiers, comme vous l'avez mentionné. Cela pourrait entraîner une variété de changements, tels que la réduction de la fréquence des services, la diminution de l'entretien des infrastructures existantes, ou encore des suppressions de postes. C'est pourquoi les conducteurs des CFF, ainsi que d'autres travailleurs du transport public, peuvent être inquiets. Ils pourraient craindre pour la sécurité de leur emploi et la qualité du service qu'ils sont en mesure de fournir. De plus, une telle réduction de dépenses pourrait avoir des conséquences plus larges sur la mobilité en Suisse, en affectant la disponibilité et l'accessibilité des transports publics pour les citoyens. Toutefois, il est important de noter que la mise en œuvre de ces réductions dépendra d'une série de décisions politiques et budgétaires prises au cours de la prochaine décennie. Il faudra surveiller de près comment cette situation évolue.  


Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), dont Madame Leuthard est à la tête, est en charge d'une grande variété de politiques publiques qui affectent le quotidien des citoyens suisses.
Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), dont Madame Leuthard est à la tête, est en charge d'une grande variété de politiques publiques qui affectent le quotidien des citoyens suisses.
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Chacune de ces politiques publiques a un impact majeur sur la vie quotidienne des Suisses, qu'il s'agisse de leur capacité à se déplacer, de leur accès à l'électricité et à Internet, ou de leur exposition à la pollution de l'air et aux changements climatiques.
Chacune de ces politiques publiques a un impact majeur sur la vie quotidienne des Suisses, qu'il s'agisse de leur capacité à se déplacer, de leur accès à l'électricité et à Internet, ou de leur exposition à la pollution de l'air et aux changements climatiques.


== Secteur de la Défense, de la Protection de la Population et des Sports ==
== Défense, Protection de la population et Sports ==
Le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), dirigé par Ueli Maurer, est en charge de plusieurs domaines clés en Suisse :
Le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), dirigé par Ueli Maurer, est en charge de plusieurs domaines clés en Suisse :


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Cela dit, il convient de noter que le choix de l'équipement militaire, y compris des avions de combat, est souvent un processus complexe qui implique non seulement des considérations techniques, mais aussi des facteurs politiques et financiers. Il n'est pas rare que ce processus prenne plusieurs années, implique des débats politiques intenses et nécessite plusieurs votes avant qu'une décision finale ne soit prise.
Cela dit, il convient de noter que le choix de l'équipement militaire, y compris des avions de combat, est souvent un processus complexe qui implique non seulement des considérations techniques, mais aussi des facteurs politiques et financiers. Il n'est pas rare que ce processus prenne plusieurs années, implique des débats politiques intenses et nécessite plusieurs votes avant qu'une décision finale ne soit prise.


== Secteur de l'Intérieur ==
== Intérieur ==
L'âge de la retraite est un sujet de débat majeur dans de nombreux pays, y compris la Suisse. En raison des changements démographiques et économiques, de nombreux gouvernements cherchent des moyens d'assurer la viabilité à long terme de leurs systèmes de retraite. L'une des options souvent considérées est d'augmenter l'âge de la retraite. Si M. Berset, en sa qualité de chef du Département fédéral de l'intérieur, a réussi à obtenir une augmentation de l'âge de la retraite pour les femmes, cela signifie probablement que les femmes en Suisse devront travailler plus longtemps avant de pouvoir bénéficier de leurs pensions de retraite. Cette mesure peut être controversée, car elle peut être perçue comme une diminution des droits des travailleurs. Toutefois, ses partisans affirment généralement qu'elle est nécessaire pour assurer la durabilité des systèmes de retraite.
L'âge de la retraite est un sujet de débat majeur dans de nombreux pays, y compris la Suisse. En raison des changements démographiques et économiques, de nombreux gouvernements cherchent des moyens d'assurer la viabilité à long terme de leurs systèmes de retraite. L'une des options souvent considérées est d'augmenter l'âge de la retraite. Si M. Berset, en sa qualité de chef du Département fédéral de l'intérieur, a réussi à obtenir une augmentation de l'âge de la retraite pour les femmes, cela signifie probablement que les femmes en Suisse devront travailler plus longtemps avant de pouvoir bénéficier de leurs pensions de retraite. Cette mesure peut être controversée, car elle peut être perçue comme une diminution des droits des travailleurs. Toutefois, ses partisans affirment généralement qu'elle est nécessaire pour assurer la durabilité des systèmes de retraite.


La situation démographique en Suisse, tout comme dans d'autres pays occidentaux, est une source de préoccupation. Le vieillissement de la population entraîne une augmentation du nombre de personnes dépendant de systèmes de retraite, tandis que la proportion de travailleurs en âge de cotiser diminue. Cela peut créer des pressions sur ces systèmes et susciter des inquiétudes quant à leur viabilité à long terme. La proposition de M. Berset d'augmenter l'âge de la retraite pour les femmes vise à atténuer une partie de ces pressions. Cependant, comme on pouvait s'y attendre, cette mesure est controversée. De nombreuses personnes, en particulier celles qui sont proches de l'âge de la retraite, peuvent s'opposer à l'idée de devoir travailler plus longtemps que prévu. Les manifestations et autres formes de protestation publique sont une manière courante pour les citoyens de faire connaître leur mécontentement face à de telles propositions. Cela peut entraîner une pression politique pour revoir, modifier ou même abandonner ces plans. Cependant, cela dépend également de l'ampleur de la protestation et du degré de soutien que ces mesures peuvent avoir parmi la population en général. Il sera intéressant de voir comment cette situation se développe en Suisse.[[Fichier:Suisse manifestation Berset.jpg|vignette|centré]]
La situation démographique en Suisse, tout comme dans d'autres pays occidentaux, est une source de préoccupation. Le vieillissement de la population entraîne une augmentation du nombre de personnes dépendant de systèmes de retraite, tandis que la proportion de travailleurs en âge de cotiser diminue. Cela peut créer des pressions sur ces systèmes et susciter des inquiétudes quant à leur viabilité à long terme. La proposition de M. Berset d'augmenter l'âge de la retraite pour les femmes vise à atténuer une partie de ces pressions. Cependant, comme on pouvait s'y attendre, cette mesure est controversée. De nombreuses personnes, en particulier celles qui sont proches de l'âge de la retraite, peuvent s'opposer à l'idée de devoir travailler plus longtemps que prévu. Les manifestations et autres formes de protestation publique sont une manière courante pour les citoyens de faire connaître leur mécontentement face à de telles propositions. Cela peut entraîner une pression politique pour revoir, modifier ou même abandonner ces plans. Cependant, cela dépend également de l'ampleur de la protestation et du degré de soutien que ces mesures peuvent avoir parmi la population en général. Il sera intéressant de voir comment cette situation se développe en Suisse.[[Fichier:Suisse manifestation Berset.jpg|vignette|centré]]


== Secteur de l'Économie, de la Formation et de la Recherche ==
== Économie, formation et recherche ==
Johann Schneider-Ammann, en tant que responsable de l'économie, de la formation et de la recherche, aurait certainement dû traiter des effets de la cherté du franc suisse par rapport à l'euro sur l'économie suisse. La cherté du franc suisse peut rendre les exportations suisses plus coûteuses pour les acheteurs étrangers, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur les entreprises suisses. D'autre part, cela peut rendre les importations moins chères, ce qui pourrait avoir un impact sur certains secteurs de l'économie suisse. Cependant, en Suisse, c'est la Banque Nationale Suisse (BNS) qui a le contrôle de la politique monétaire et du taux de change. La BNS est indépendante du gouvernement et peut prendre des décisions sans avoir besoin de l'approbation du Conseil fédéral.  
Johann Schneider-Ammann, en tant que responsable de l'économie, de la formation et de la recherche, aurait certainement dû traiter des effets de la cherté du franc suisse par rapport à l'euro sur l'économie suisse. La cherté du franc suisse peut rendre les exportations suisses plus coûteuses pour les acheteurs étrangers, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur les entreprises suisses. D'autre part, cela peut rendre les importations moins chères, ce qui pourrait avoir un impact sur certains secteurs de l'économie suisse. Cependant, en Suisse, c'est la Banque Nationale Suisse (BNS) qui a le contrôle de la politique monétaire et du taux de change. La BNS est indépendante du gouvernement et peut prendre des décisions sans avoir besoin de l'approbation du Conseil fédéral.  


Le taux de change entre le franc suisse et l'euro peut avoir un impact significatif sur l'économie suisse. La cherté du franc suisse rend les exportations suisses plus coûteuses pour les acheteurs étrangers, ce qui peut nuire à la compétitivité des entreprises suisses sur les marchés internationaux. De même, cela peut rendre les importations moins coûteuses, ce qui peut mettre à mal certaines industries domestiques. Cependant, les moyens d'action du gouvernement en matière de taux de change sont limités. En Suisse, c'est la Banque Nationale Suisse (BNS) qui est chargée de la politique monétaire, y compris de la gestion du taux de change. La BNS est une institution indépendante qui peut prendre ses décisions sans l'approbation du Conseil fédéral. Cela ne signifie pas pour autant que le gouvernement ne peut rien faire. Par exemple, il peut mettre en place des politiques pour aider les entreprises à s'adapter à un franc fort, par exemple en soutenant l'innovation ou en aidant à développer de nouveaux marchés à l'exportation. Il peut également mener des politiques visant à renforcer l'économie domestique et à rendre l'industrie suisse plus résistante aux fluctuations des taux de change. Cependant, toutes ces mesures prennent du temps et ne peuvent pas apporter de solutions immédiates au problème de la cherté du franc.  
Le taux de change entre le franc suisse et l'euro peut avoir un impact significatif sur l'économie suisse. La cherté du franc suisse rend les exportations suisses plus coûteuses pour les acheteurs étrangers, ce qui peut nuire à la compétitivité des entreprises suisses sur les marchés internationaux. De même, cela peut rendre les importations moins coûteuses, ce qui peut mettre à mal certaines industries domestiques. Cependant, les moyens d'action du gouvernement en matière de taux de change sont limités. En Suisse, c'est la Banque Nationale Suisse (BNS) qui est chargée de la politique monétaire, y compris de la gestion du taux de change. La BNS est une institution indépendante qui peut prendre ses décisions sans l'approbation du Conseil fédéral. Cela ne signifie pas pour autant que le gouvernement ne peut rien faire. Par exemple, il peut mettre en place des politiques pour aider les entreprises à s'adapter à un franc fort, par exemple en soutenant l'innovation ou en aidant à développer de nouveaux marchés à l'exportation. Il peut également mener des politiques visant à renforcer l'économie domestique et à rendre l'industrie suisse plus résistante aux fluctuations des taux de change. Cependant, toutes ces mesures prennent du temps et ne peuvent pas apporter de solutions immédiates au problème de la cherté du franc.  


Le projet "Human Brain" est un grand projet de recherche en neurosciences, financé par l'Union Européenne dans le cadre du programme "Horizon 2020". Sa mission est de modéliser le cerveau humain de manière précise et de reproduire ses complexités dans des modèles informatiques détaillés. C'est un projet extrêmement ambitieux avec un budget considérable. Dans un contexte où le franc suisse est fort par rapport à l'euro, cela peut créer des problèmes pour les chercheurs et les institutions suisses impliqués dans des projets financés par l'UE comme celui-ci. Si le taux de change passe de 1,2 CHF pour 1 euro à la parité, cela signifie que le pouvoir d'achat des fonds de recherche en euros diminue de 20% en Suisse. Cela peut réduire le nombre de chercheurs qui peuvent être employés, ou limiter les ressources disponibles pour la recherche. Dans un tel contexte, le rôle du gouvernement suisse et de monsieur Schneider-Ammann, pourrait inclure l'identification de moyens pour atténuer ces effets, peut-être par le biais de financements supplémentaires ou d'autres formes de soutien pour la recherche. Cependant, cela pourrait être un défi étant donné les contraintes budgétaires et d'autres priorités politiques.
Le projet "Human Brain" est en effet un grand projet de recherche en neurosciences, financé par l'Union Européenne dans le cadre du programme "Horizon 2020". Sa mission est de modéliser le cerveau humain de manière précise et de reproduire ses complexités dans des modèles informatiques détaillés. C'est un projet extrêmement ambitieux avec un budget considérable. Dans un contexte où le franc suisse est fort par rapport à l'euro, cela peut effectivement créer des problèmes pour les chercheurs et les institutions suisses impliqués dans des projets financés par l'UE comme celui-ci. Si le taux de change passe de 1,2 CHF pour 1 euro à la parité, cela signifie que le pouvoir d'achat des fonds de recherche en euros diminue de 20% en Suisse. Cela peut réduire le nombre de chercheurs qui peuvent être employés, ou limiter les ressources disponibles pour la recherche. Dans un tel contexte, le rôle du gouvernement suisse et de monsieur Schneider-Ammann, pourrait inclure l'identification de moyens pour atténuer ces effets, peut-être par le biais de financements supplémentaires ou d'autres formes de soutien pour la recherche. Cependant, cela pourrait être un défi étant donné les contraintes budgétaires et d'autres priorités politiques.


La stabilité des taux de change est un élément crucial pour l'économie d'un pays, en particulier pour une économie ouverte comme celle de la Suisse qui dépend fortement du commerce international. Les fluctuations importantes des taux de change peuvent avoir de graves répercussions sur les exportateurs, les importateurs, les investisseurs et, en fin de compte, sur l'ensemble de l'économie. Dans le cas d'une forte appréciation du franc suisse par rapport à l'euro, comme cela a été le cas dans le passé, cela peut rendre les produits suisses plus chers pour les acheteurs étrangers, ce qui peut nuire à la compétitivité des entreprises suisses. De plus, cela peut également affecter la recherche scientifique et d'autres domaines qui dépendent des fonds de l'UE ou d'autres sources internationales. Pour atténuer ces effets, le gouvernement peut mettre en place diverses mesures d'accompagnement, qui peuvent inclure des subventions ou des aides financières pour les secteurs les plus touchés, des mesures pour stimuler la demande intérieure ou des efforts pour encourager la diversification économique. Cependant, il est important de noter que la mise en œuvre de ces mesures peut être complexe et nécessite un équilibre délicat entre différents objectifs économiques et politiques.
La stabilité des taux de change est un élément crucial pour l'économie d'un pays, en particulier pour une économie ouverte comme celle de la Suisse qui dépend fortement du commerce international. Les fluctuations importantes des taux de change peuvent avoir de graves répercussions sur les exportateurs, les importateurs, les investisseurs et, en fin de compte, sur l'ensemble de l'économie. Dans le cas d'une forte appréciation du franc suisse par rapport à l'euro, comme cela a été le cas dans le passé, cela peut rendre les produits suisses plus chers pour les acheteurs étrangers, ce qui peut nuire à la compétitivité des entreprises suisses. De plus, comme vous l'avez mentionné, cela peut également affecter la recherche scientifique et d'autres domaines qui dépendent des fonds de l'UE ou d'autres sources internationales. Pour atténuer ces effets, le gouvernement peut mettre en place diverses mesures d'accompagnement, qui peuvent inclure des subventions ou des aides financières pour les secteurs les plus touchés, des mesures pour stimuler la demande intérieure ou des efforts pour encourager la diversification économique. Cependant, il est important de noter que la mise en œuvre de ces mesures peut être complexe et nécessite un équilibre délicat entre différents objectifs économiques et politiques.


== Secteur des Finances ==
== Finance ==
[[Fichier:Schneider-Ammann secret bancaire.jpg|vignette|Le secret bancaire à la corde - Silvan (swen) Wegmann, Aargauer Zeitung, 21.02.2009<ref>http://www.swissinfo.ch/fre/caricatures_le-secret-bancaire-sous----presse/188536</ref>]]Doris Leuthard, la prédécesseure de Madame Widmer-Schlumpf en tant que cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et des communications, a dû gérer plusieurs problèmes délicats qui ont mis à l'épreuve l'image traditionnelle de la Suisse.  
[[Fichier:Schneider-Ammann secret bancaire.jpg|vignette|Le secret bancaire à la corde - Silvan (swen) Wegmann, Aargauer Zeitung, 21.02.2009<ref>http://www.swissinfo.ch/fre/caricatures_le-secret-bancaire-sous----presse/188536</ref>]]Doris Leuthard, la prédécesseure de Madame Widmer-Schlumpf en tant que cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et des communications, a dû gérer plusieurs problèmes délicats qui ont mis à l'épreuve l'image traditionnelle de la Suisse.  


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Dans le domaine des politiques publiques, ces deux disciplines se rencontrent. Par exemple, une politique environnementale peut nécessiter des négociations internationales sur les changements climatiques, mais elle nécessitera également une mise en œuvre au niveau national qui nécessite une compréhension des processus politiques internes. De même, une politique commerciale peut nécessiter à la fois des accords internationaux et une législation nationale. Ainsi, l'analyse des politiques publiques bénéficie à la fois des perspectives de la science politique et des relations internationales, et comprend souvent une analyse de la manière dont les dynamiques nationales et internationales se rencontrent et se façonnent mutuellement.
Dans le domaine des politiques publiques, ces deux disciplines se rencontrent. Par exemple, une politique environnementale peut nécessiter des négociations internationales sur les changements climatiques, mais elle nécessitera également une mise en œuvre au niveau national qui nécessite une compréhension des processus politiques internes. De même, une politique commerciale peut nécessiter à la fois des accords internationaux et une législation nationale. Ainsi, l'analyse des politiques publiques bénéficie à la fois des perspectives de la science politique et des relations internationales, et comprend souvent une analyse de la manière dont les dynamiques nationales et internationales se rencontrent et se façonnent mutuellement.


== Secteur des Affaires Étrangères ==
== Affaires étrangères ==
Didier Burkhalter, membre du Parti libéral-radical (PLR), a été chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) en Suisse de 2012 à 2017. Sa mission en tant que chef du DFAE était de représenter la Suisse à l'étranger et de coordonner la politique étrangère de la Suisse, y compris la coopération au développement et les relations diplomatiques avec d'autres pays et organisations internationales.
Didier Burkhalter, membre du Parti libéral-radical (PLR), a été chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) en Suisse de 2012 à 2017. Sa mission en tant que chef du DFAE était de représenter la Suisse à l'étranger et de coordonner la politique étrangère de la Suisse, y compris la coopération au développement et les relations diplomatiques avec d'autres pays et organisations internationales.


La question des réfugiés est une question primordiale en matière de politique publique, non seulement en Suisse, mais à l'échelle mondiale. Elle implique des questions d'immigration, de sécurité, de droits de l'homme, de développement économique et d'aide humanitaire. Au sein du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) en Suisse, la Direction du développement et de la coopération (DDC) travaille à réduire la pauvreté et les inégalités dans le monde. La division de la sécurité humaine, également au sein du DFAE, s'occupe des questions de paix, de droits de l'homme et de sécurité humaine. Ces deux organisations jouent un rôle clé dans l'élaboration de politiques en matière de réfugiés et de migration. La DDC peut, par exemple, travailler à améliorer les conditions de vie dans les pays d'origine des réfugiés afin de prévenir la migration forcée. Elle peut également fournir une aide humanitaire directe aux réfugiés dans les zones de conflit. La Division de la sécurité humaine, pour sa part, peut travailler à promouvoir les droits de l'homme et à assurer la sécurité des réfugiés. Elle peut également jouer un rôle dans l'élaboration de politiques et de pratiques pour assurer l'intégration sécuritaire et efficace des réfugiés qui arrivent en Suisse. En outre, il est important de noter que la question des réfugiés est également une préoccupation majeure pour d'autres départements du gouvernement suisse, comme le Département fédéral de justice et police (DFJP), qui abrite l'Office fédéral des migrations.
La question des réfugiés est effectivement une question primordiale en matière de politique publique, non seulement en Suisse, mais à l'échelle mondiale. Elle implique des questions d'immigration, de sécurité, de droits de l'homme, de développement économique et d'aide humanitaire. Au sein du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) en Suisse, la Direction du développement et de la coopération (DDC) travaille à réduire la pauvreté et les inégalités dans le monde. La division de la sécurité humaine, également au sein du DFAE, s'occupe des questions de paix, de droits de l'homme et de sécurité humaine. Ces deux organisations jouent un rôle clé dans l'élaboration de politiques en matière de réfugiés et de migration. La DDC peut, par exemple, travailler à améliorer les conditions de vie dans les pays d'origine des réfugiés afin de prévenir la migration forcée. Elle peut également fournir une aide humanitaire directe aux réfugiés dans les zones de conflit. La Division de la sécurité humaine, pour sa part, peut travailler à promouvoir les droits de l'homme et à assurer la sécurité des réfugiés. Elle peut également jouer un rôle dans l'élaboration de politiques et de pratiques pour assurer l'intégration sécuritaire et efficace des réfugiés qui arrivent en Suisse. En outre, il est important de noter que la question des réfugiés est également une préoccupation majeure pour d'autres départements du gouvernement suisse, comme le Département fédéral de justice et police (DFJP), qui abrite l'Office fédéral des migrations.


[[Fichier:Affaires étrangères aide humanitaire suisse syrie.jpg|vignette|500px|centré|L’aide humanitaire, un axe d’intervention parmi d’autres. © DDC<ref>"L’aide Humanitaire, Un Axe D’intervention Parmi D’autres." Axes D’intervention De La Suisse Face à La Crise Syrienne. 1 Oct. 2015. Web. 26 Nov. 2015. <https://www.eda.admin.ch/deza/fr/home/activites-projets/activites/aide-humanitaire/priorites/dossier-syrien/schwerpunkte-schweiz-syrien.html>.</ref>]]
[[Fichier:Affaires étrangères aide humanitaire suisse syrie.jpg|vignette|500px|centré|L’aide humanitaire, un axe d’intervention parmi d’autres. © DDC<ref>"L’aide Humanitaire, Un Axe D’intervention Parmi D’autres." Axes D’intervention De La Suisse Face à La Crise Syrienne. 1 Oct. 2015. Web. 26 Nov. 2015. <https://www.eda.admin.ch/deza/fr/home/activites-projets/activites/aide-humanitaire/priorites/dossier-syrien/schwerpunkte-schweiz-syrien.html>.</ref>]]


== Résumé des Exemples de Politiques Publiques ==
== Résumé ==


Nous avons vu de manière sélective un nombre important de politiques publiques afin de montrer la pluralité des champs d’intervention de l’État qui sont préstructurés par l’organisation administrative du pouvoir exécutif. Chaque conseiller fédéral est à la fois membre du Conseil fédéral (le gouvernement suisse) et chef d'un département fédéral, ce qui lui confère une grande responsabilité en matière de politique publique. Cette organisation administrative unique est le résultat de la Constitution suisse, qui prévoit un système de gouvernement collégial. Cela signifie que tous les membres du Conseil fédéral prennent des décisions ensemble, en tant que collège, plutôt que d'avoir un seul chef de gouvernement. Cela contribue à la stabilité politique de la Suisse et favorise une approche consensuelle de la prise de décision. En conséquence, les politiques publiques en Suisse sont généralement le fruit de négociations et de compromis entre les différents départements fédéraux et parties prenantes. Cela se reflète dans la diversité et la complexité des politiques publiques qui couvrent un large éventail de domaines, allant de l'économie à l'immigration, en passant par la défense et l'éducation. Cela souligne également l'importance de la coopération interdépartementale dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. Chaque département a son propre mandat et ses propres responsabilités, mais ils doivent travailler ensemble pour atteindre les objectifs communs du gouvernement suisse.  
[[Fichier:Vorderalp Alvier.JPG|thumb|200px|Les chaines du Fulfirsten dans le massif Saint Gallois.]]


[[Fichier:Vorderalp Alvier.JPG|thumb|200px|Les chaines du Fulfirsten dans le massif Saint Gallois.]]
Nous avons vu de manière sélective un nombre important de politiques publiques afin de montrer la pluralité des champs d’intervention de l’État qui sont préstructurés par l’organisation administrative du pouvoir exécutif. Chaque conseiller fédéral est à la fois membre du Conseil fédéral (le gouvernement suisse) et chef d'un département fédéral, ce qui lui confère une grande responsabilité en matière de politique publique. Cette organisation administrative unique est le résultat de la Constitution suisse, qui prévoit un système de gouvernement collégial. Cela signifie que tous les membres du Conseil fédéral prennent des décisions ensemble, en tant que collège, plutôt que d'avoir un seul chef de gouvernement. Cela contribue à la stabilité politique de la Suisse et favorise une approche consensuelle de la prise de décision. En conséquence, les politiques publiques en Suisse sont généralement le fruit de négociations et de compromis entre les différents départements fédéraux et parties prenantes. Cela se reflète dans la diversité et la complexité des politiques publiques que vous avez mentionnées, qui couvrent un large éventail de domaines, allant de l'économie à l'immigration, en passant par la défense et l'éducation. Cela souligne également l'importance de la coopération interdépartementale dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. Chaque département a son propre mandat et ses propres responsabilités, mais ils doivent travailler ensemble pour atteindre les objectifs communs du gouvernement suisse.  


Le système politique suisse, basé sur une collégialité forte, présente une stabilité institutionnelle notable. Le nombre de membres du Conseil fédéral, fixé à sept par la Constitution, n'a pas changé depuis plus de 170 ans, aussi fixe que les chaines du Fulfirsten dans le massif Saint Gallois. Il est souvent souligné que cette rigidité contraste avec la flexibilité dont font preuve de nombreux autres pays, où le nombre de ministres ou secrétaires d'État peut varier en fonction des besoins ou des circonstances politiques. Plusieurs tentatives ont été faites pour augmenter le nombre de conseillers fédéraux à neuf, principalement pour permettre une représentation plus large des partis politiques et des régions linguistiques, mais toutes ont échoué jusqu'à présent. L'une des principales raisons de cet échec est le fait que toute modification de la Constitution suisse requiert un double référendum - une majorité du peuple et une majorité des cantons doivent l'approuver. Cela crée une barrière importante pour tout changement constitutionnel. En outre, la stabilité du système politique suisse et son succès apparent dans la création d'un consensus politique et social sont souvent cités comme des raisons de ne pas changer le nombre de conseillers fédéraux. Il est donc probable que le système actuel restera en place dans un avenir prévisible.  
Le système politique suisse, basé sur une collégialité forte, présente une stabilité institutionnelle notable. Le nombre de membres du Conseil fédéral, fixé à sept par la Constitution, n'a pas changé depuis plus de 170 ans, aussi fixe que les chaines du Fulfirsten dans le massif Saint Gallois. Il est souvent souligné que cette rigidité contraste avec la flexibilité dont font preuve de nombreux autres pays, où le nombre de ministres ou secrétaires d'État peut varier en fonction des besoins ou des circonstances politiques. Plusieurs tentatives ont été faites pour augmenter le nombre de conseillers fédéraux à neuf, principalement pour permettre une représentation plus large des partis politiques et des régions linguistiques, mais toutes ont échoué jusqu'à présent. L'une des principales raisons de cet échec est le fait que toute modification de la Constitution suisse requiert un double référendum - une majorité du peuple et une majorité des cantons doivent l'approuver. Cela crée une barrière importante pour tout changement constitutionnel. En outre, la stabilité du système politique suisse et son succès apparent dans la création d'un consensus politique et social sont souvent cités comme des raisons de ne pas changer le nombre de conseillers fédéraux. Il est donc probable que le système actuel restera en place dans un avenir prévisible.  
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En examinant ces deux exemples, on constate que seulement 6,4 milliards sont alloués à la défense, ce qui représente un peu moins de 10% du budget total. Par comparaison, le département fédéral de l'intérieur gère environ 17 milliards, ce qui correspond à plus d'un quart du budget total. Cette répartition révèle une disproportion significative entre le nombre de fonctionnaires travaillant dans chaque département et le budget que ces fonctionnaires gèrent. Cette analyse montre que le nombre de fonctionnaires et le budget ne sont pas toujours corrélés, et met en évidence la complexité de l'allocation des ressources dans le contexte des politiques publiques.  
En examinant ces deux exemples, on constate que seulement 6,4 milliards sont alloués à la défense, ce qui représente un peu moins de 10% du budget total. Par comparaison, le département fédéral de l'intérieur gère environ 17 milliards, ce qui correspond à plus d'un quart du budget total. Cette répartition révèle une disproportion significative entre le nombre de fonctionnaires travaillant dans chaque département et le budget que ces fonctionnaires gèrent. Cette analyse montre que le nombre de fonctionnaires et le budget ne sont pas toujours corrélés, et met en évidence la complexité de l'allocation des ressources dans le contexte des politiques publiques.  


Il est intéressant de noter cette disproportion entre le nombre de fonctionnaires affectés à un département et le budget de ce département. La défense, par exemple, emploie un grand nombre de fonctionnaires mais ne représente qu'une petite fraction du budget total, tandis que le département fédéral de l'intérieur gère une part significative du budget avec un nombre relativement plus restreint de fonctionnaires. Cela peut s'expliquer par divers facteurs. Le coût des projets et initiatives menés par chaque département peut varier considérablement. Par exemple, certaines politiques publiques pourraient nécessiter d'importantes dépenses d'infrastructure ou de technologie, tandis que d'autres pourraient principalement nécessiter du personnel pour la mise en œuvre de programmes. De plus, certains départements pourraient avoir une part plus importante de leur budget dédiée à des programmes d'aide ou de subvention, ce qui ne nécessite pas nécessairement un grand nombre de fonctionnaires pour être géré. Par conséquent, bien que le nombre de fonctionnaires et le budget soient deux indicateurs utiles pour comprendre l'importance relative des différentes politiques publiques, ils ne donnent pas une image complète. Pour obtenir une compréhension plus nuancée, il est nécessaire de prendre en compte les spécificités de chaque politique publique, y compris les types de dépenses nécessaires et la manière dont ces dépenses sont gérées.  
Il est en effet intéressant de noter cette disproportion entre le nombre de fonctionnaires affectés à un département et le budget de ce département. La défense, par exemple, emploie un grand nombre de fonctionnaires mais ne représente qu'une petite fraction du budget total, tandis que le département fédéral de l'intérieur gère une part significative du budget avec un nombre relativement plus restreint de fonctionnaires. Cela peut s'expliquer par divers facteurs. Le coût des projets et initiatives menés par chaque département peut varier considérablement. Par exemple, certaines politiques publiques pourraient nécessiter d'importantes dépenses d'infrastructure ou de technologie, tandis que d'autres pourraient principalement nécessiter du personnel pour la mise en œuvre de programmes. De plus, certains départements pourraient avoir une part plus importante de leur budget dédiée à des programmes d'aide ou de subvention, ce qui ne nécessite pas nécessairement un grand nombre de fonctionnaires pour être géré. Par conséquent, bien que le nombre de fonctionnaires et le budget soient deux indicateurs utiles pour comprendre l'importance relative des différentes politiques publiques, ils ne donnent pas une image complète. Pour obtenir une compréhension plus nuancée, il est nécessaire de prendre en compte les spécificités de chaque politique publique, y compris les types de dépenses nécessaires et la manière dont ces dépenses sont gérées.  


Ces deux indicateurs, bien qu'utiles, ne permettent pas une compréhension complète de l'importance des diverses politiques publiques. Certaines politiques d'une importance cruciale peuvent nécessiter peu de personnel et avoir un faible impact budgétaire. Il s'agit notamment des questions dites « morales », comme par exemple la politique sur l'avortement. Ce sujet a polarisé la scène politique suisse pendant des décennies, bien que les implications financières ou le nombre de fonctionnaires nécessaires pour gérer cet enjeu ne soient pas très élevés. Cela souligne que l'importance d'une politique publique ne se mesure pas uniquement à travers sa dimension budgétaire ou le nombre de personnes impliquées dans sa mise en œuvre, mais aussi par son impact sociétal et sa signification symbolique.  
Ces deux indicateurs, bien qu'utiles, ne permettent pas une compréhension complète de l'importance des diverses politiques publiques. Certaines politiques d'une importance cruciale peuvent nécessiter peu de personnel et avoir un faible impact budgétaire. Il s'agit notamment des questions dites « morales », comme par exemple la politique sur l'avortement. Ce sujet a polarisé la scène politique suisse pendant des décennies, bien que les implications financières ou le nombre de fonctionnaires nécessaires pour gérer cet enjeu ne soient pas très élevés. Cela souligne que l'importance d'une politique publique ne se mesure pas uniquement à travers sa dimension budgétaire ou le nombre de personnes impliquées dans sa mise en œuvre, mais aussi par son impact sociétal et sa signification symbolique.  
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Le nombre de fonctionnaires travaillant dans un département et le budget de ce dernier ne sont que deux indicateurs parmi d'autres pour évaluer l'importance qu'un gouvernement attribue à différentes politiques publiques. Cela dit, ils fournissent un point de départ utile pour comprendre comment les ressources sont réparties et quelles sont les priorités apparentes du gouvernement. Chaque ministère ou département a une mission unique et des responsabilités spécifiques, et le nombre de fonctionnaires ou le budget ne sont pas nécessairement des reflets directs de l'importance ou de la priorité d'une politique publique. Par exemple, un département peut avoir un budget relativement petit mais être responsable d'une politique publique cruciale. De même, un département peut nécessiter un grand nombre de fonctionnaires pour réaliser ses objectifs, même si ces objectifs ne sont pas nécessairement les plus hauts en termes de priorité politique. Il est également important de noter que le nombre de fonctionnaires et le budget d'un département peuvent changer avec le temps en réponse à l'évolution des priorités politiques, des problèmes émergents, des changements économiques ou d'autres facteurs. En somme, bien que le nombre de fonctionnaires et le budget soient des indicateurs utiles, il est essentiel de les considérer dans le contexte plus large des objectifs et des priorités de chaque département et du gouvernement dans son ensemble.
Le nombre de fonctionnaires travaillant dans un département et le budget de ce dernier ne sont que deux indicateurs parmi d'autres pour évaluer l'importance qu'un gouvernement attribue à différentes politiques publiques. Cela dit, ils fournissent un point de départ utile pour comprendre comment les ressources sont réparties et quelles sont les priorités apparentes du gouvernement. Chaque ministère ou département a une mission unique et des responsabilités spécifiques, et le nombre de fonctionnaires ou le budget ne sont pas nécessairement des reflets directs de l'importance ou de la priorité d'une politique publique. Par exemple, un département peut avoir un budget relativement petit mais être responsable d'une politique publique cruciale. De même, un département peut nécessiter un grand nombre de fonctionnaires pour réaliser ses objectifs, même si ces objectifs ne sont pas nécessairement les plus hauts en termes de priorité politique. Il est également important de noter que le nombre de fonctionnaires et le budget d'un département peuvent changer avec le temps en réponse à l'évolution des priorités politiques, des problèmes émergents, des changements économiques ou d'autres facteurs. En somme, bien que le nombre de fonctionnaires et le budget soient des indicateurs utiles, il est essentiel de les considérer dans le contexte plus large des objectifs et des priorités de chaque département et du gouvernement dans son ensemble.


= Définition et Compréhension d'une Politique Publique =
= Définition d'une politique publique =
Une politique publique peut être définie comme l'ensemble des actions, des décisions et des engagements pris par un gouvernement pour résoudre un problème ou une question d'intérêt public. Elle peut prendre de nombreuses formes, notamment des lois, des règlements, des décisions judiciaires, des programmes gouvernementaux, ou des initiatives.  
Une politique publique peut être définie comme l'ensemble des actions, des décisions et des engagements pris par un gouvernement pour résoudre un problème ou une question d'intérêt public. Elle peut prendre de nombreuses formes, notamment des lois, des règlements, des décisions judiciaires, des programmes gouvernementaux, ou des initiatives.  


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Comment pourrait-on envisager l'analyse des politiques publiques ? Initialement, l'approche systémique a été la première méthode proposée pour aborder cette question. Ensuite, le concept du cycle de politique publique a été introduit, ce dernier jouant un rôle structurant pour les discussions à venir.
Comment pourrait-on envisager l'analyse des politiques publiques ? Initialement, l'approche systémique a été la première méthode proposée pour aborder cette question. Ensuite, le concept du cycle de politique publique a été introduit, ce dernier jouant un rôle structurant pour les discussions à venir.


= L'Approche Systémique d'Easton : Une Méthode d'Analyse =
= Approche systémique d'Easton =
{{Article détaillé|Fonctionnalisme et Systémisme{{!}}La théorie systémique}}
{{Article détaillé|Fonctionnalisme et Systémisme{{!}}La théorie systémique}}


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Selon son modèle, le "système politique" reçoit des "inputs" (entrées) sous la forme de demandes et de soutiens de la part de la société. Ces entrées peuvent être des problèmes que les citoyens souhaitent résoudre, des demandes pour de nouvelles lois ou des modifications de politiques existantes, ou encore des soutiens à des politiques ou à des dirigeants spécifiques. Ces entrées sont ensuite traitées par le système politique à travers une série de processus politiques (également appelés "boîte noire"), tels que la prise de décision, la mise en œuvre de politiques, etc. C'est à ce stade que les décideurs politiques, les bureaucraties et d'autres acteurs politiques entrent en jeu pour transformer ces demandes en politiques publiques concrètes. Enfin, le système produit des "outputs" (sorties) sous la forme de décisions, d'actions et de politiques qui ont un impact sur la société. Ces sorties peuvent ensuite créer de nouvelles demandes ou soutiens, créant ainsi un cycle continu de rétroaction. Ce modèle systémique met l'accent sur le caractère interactif et interdépendant des différents éléments du système politique et de la société. Il offre également une vue d'ensemble de la manière dont les politiques publiques sont formées et modifiées dans le cadre de ce système complexe. La contribution d'Easton à l'analyse des politiques publiques a posé les bases de l'approche du cycle de la politique publique.
Selon son modèle, le "système politique" reçoit des "inputs" (entrées) sous la forme de demandes et de soutiens de la part de la société. Ces entrées peuvent être des problèmes que les citoyens souhaitent résoudre, des demandes pour de nouvelles lois ou des modifications de politiques existantes, ou encore des soutiens à des politiques ou à des dirigeants spécifiques. Ces entrées sont ensuite traitées par le système politique à travers une série de processus politiques (également appelés "boîte noire"), tels que la prise de décision, la mise en œuvre de politiques, etc. C'est à ce stade que les décideurs politiques, les bureaucraties et d'autres acteurs politiques entrent en jeu pour transformer ces demandes en politiques publiques concrètes. Enfin, le système produit des "outputs" (sorties) sous la forme de décisions, d'actions et de politiques qui ont un impact sur la société. Ces sorties peuvent ensuite créer de nouvelles demandes ou soutiens, créant ainsi un cycle continu de rétroaction. Ce modèle systémique met l'accent sur le caractère interactif et interdépendant des différents éléments du système politique et de la société. Il offre également une vue d'ensemble de la manière dont les politiques publiques sont formées et modifiées dans le cadre de ce système complexe. La contribution d'Easton à l'analyse des politiques publiques a posé les bases de l'approche du cycle de la politique publique.


Le concept de systémisme, ou approche systémique, est fondamental dans l'étude des politiques publiques et de la politique en général. Selon cette approche, les phénomènes politiques sont perçus comme faisant partie d'un système complexe où tous les éléments sont interconnectés et interdépendants. Dans un tel système, chaque composant a un impact sur les autres. Cela signifie que les actions ou les changements dans un aspect du système peuvent avoir des effets en cascade sur les autres parties. Par exemple, un changement dans l'opinion publique peut influencer la façon dont les politiques sont formulées, qui à leur tour peuvent avoir un impact sur la société et provoquer de nouvelles modifications de l'opinion publique. Un autre aspect clé du systémisme est l'idée d'équilibre néo-statique. Cela signifie que bien que le système politique puisse changer et évoluer avec le temps, il tend toujours vers un certain état d'équilibre. Ce n'est pas un équilibre statique où tout reste inchangé, mais plutôt un équilibre dynamique qui permet l'adaptation et le changement tout en maintenant la stabilité du système dans son ensemble. Cette vision systémique fournit une perspective précieuse pour comprendre les complexités de la politique et des politiques publiques. Elle souligne l'importance des relations et interactions entre les différents éléments du système politique, et met en évidence la façon dont les changements dans une partie du système peuvent avoir des implications de grande envergure pour l'ensemble du système.  
Avec le [[Fonctionnalisme et Systémisme#La théorie systémique|concept de systémisme]], on relie ce qui se passe dans la réalité politique à l’un des éléments d’un système, différents éléments qui sont en relation les uns avec les autres, des effets d’interactions des uns sur les autres et le tout est en équilibre néo-statique.  


[[Fichier:Approche systémique Easton graphique.png|450px|vignette|centré]]
[[Fichier:Approche systémique Easton graphique.png|450px|vignette|centré]]


David Easton a proposé une manière de conceptualiser les politiques publiques en les intégrant dans un cadre de système politique. Selon Easton, le système politique comprend généralement plusieurs entités principales, notamment le gouvernement (l'exécutif), le parlement (législatif), le pouvoir judiciaire (justice), et l'administration publique (bureaucratie). Ces entités interagissent et travaillent ensemble dans le cadre du système politique pour prendre des décisions et mener des actions. Ces décisions et actions constituent ce que nous appelons les "politiques publiques". Par exemple, une décision gouvernementale de mettre en place une nouvelle loi d'éducation, suivie de son adoption par le parlement, de sa mise en œuvre par l'administration et de son application par le pouvoir judiciaire, serait une illustration d'une politique publique. Ainsi, dans le cadre d'Easton, les politiques publiques sont le résultat d'interactions et de décisions complexes au sein du système politique. Chaque composante du système a un rôle à jouer dans la formation, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques publiques.
Easton a représenté les politiques publiques. Il y a un système politique dans lequel on trouve typiquement le gouvernement, le parlement, pouvoir judiciaire et l’administration, ce système politique public va prendre des décisions ou des actions. Typiquement, il va produire des politiques publiques.


Pourquoi est-ce que le système de politique public décide d’intervenir tout d’un coup dans un domaine et décide d’investir des ressources ?
Pourquoi est-ce que le système de politique public décide d’intervenir tout d’un coup dans un domaine et décide d’investir des ressources ?


Selon l'approche systémique des politiques publiques, la décision du système politique d'intervenir dans un domaine spécifique et d'allouer des ressources est généralement le résultat de demandes et de soutiens émanant de la société. Les demandes proviennent généralement d'acteurs de la société qui souhaitent que l'État intervienne dans un domaine particulier. Par exemple, un groupe d'étudiants peut demander que l'État fournisse plus de bourses d'études malgré les restrictions budgétaires. Cependant, il n'est pas facile de formuler des demandes et de se faire entendre par l'État, car celui-ci fait face à une multitude de demandes et doit prendre des décisions sur lesquelles il faut prioriser. En même temps, l'État reçoit également différents niveaux de soutien de la part de divers groupes. Ces soutiens peuvent parfois provenir des mêmes groupes qui formulent les demandes. Par exemple, un groupe d'entreprises peut à la fois demander une réduction des impôts et apporter son soutien à l'État en contribuant à l'économie et en créant des emplois. Ainsi, l'interaction entre les demandes et les soutiens aide à déterminer les domaines dans lesquels le système politique décide d'intervenir et les ressources qu'il décide d'investir. L'État doit équilibrer ces demandes et ces soutiens pour prendre des décisions efficaces en matière de politiques publiques.
Cela est certainement parce qu’en amont, il fait face à des demandes et à des soutiens. Il y a des acteurs qui demandent que l’État intervienne dans un domaine en particulier. Il n’est pas facile d’articuler les demandes et surtout de se faire entendre par l’État parce que l’État, non seulement, fait face à une multitude de demandes pour intervenir comme, par exemple, le fait qu’on aimerait bien qu’il y ait encore des bourses pour étudiants malgré les restrictions budgétaires ; et il faut aussi l’objet de soutiens plus ou moins fort de la part de certains groupes et parfois même de la part des groupes qui formulent les demandes. Donc, on pourrait imaginer que par exemple, les associations d’agriculteurs demandent un soutien à l’État dans le cadre d’un marché de l’agriculture libéralisé. Il leur assure un certain soutien typiquement au travers d’un soutien partisan. L’UDC, avant d’être un parti de droite radicale avait surtout une base agrarienne, c’était un parti des agriculteurs. Donc, ils formulent des demandes, on aimerait plus de soutien pour le secteur de l’agriculture, on assure un certain soutien au travers notamment du parti de l’UDC et au travers de ses représentants au parlement, au gouvernement voire dans l’administration. Face à ces demandes et à ces soutiens, le système de politique public va développer des politiques publiques qui vont en suite déboucher sur des décisions, des actions comme, par exemple, l’octroi de paiements directs pour plusieurs milliards aux agriculteurs, donc des subventions aux agriculteurs.
 
Par exemple, les associations d'agriculteurs, face à un marché de l'agriculture de plus en plus libéralisé, pourraient demander plus de soutien de la part de l'État. Ces demandes pourraient prendre la forme de subventions, de réglementations favorables ou de programmes de soutien. En retour, ces associations pourraient soutenir l'État en apportant leur appui à un parti politique particulier, comme l'UDC. Avant de devenir un parti de droite radicale, l'UDC avait principalement une base agraire et était considéré comme le parti des agriculteurs. Ainsi, en soutenant l'UDC et ses représentants au Parlement, au gouvernement et même dans l'administration, les associations d'agriculteurs pourraient espérer influencer les politiques publiques en faveur de leurs demandes. Cela illustre bien comment la dynamique des demandes et des soutiens peut façonner les décisions prises par le système politique en matière de politiques publiques. Cependant, il est important de noter que de nombreux autres facteurs peuvent également jouer un rôle, tels que les priorités politiques, les contraintes budgétaires, les conditions économiques et les pressions internationales, pour n'en nommer que quelques-uns.
 
L'élaboration de politiques publiques est une réponse directe à ces demandes et soutiens. Dans l'exemple précédent, le système politique pourrait décider de soutenir les agriculteurs en mettant en place une politique de paiements directs. Ces paiements directs, essentiellement des subventions, seraient une mesure concrète adoptée par le système politique pour répondre aux demandes des associations d'agriculteurs. Il est important de noter que l'élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques sont un processus complexe qui peut impliquer une multitude d'acteurs - gouvernements, parlements, administrations publiques, groupes d'intérêt, etc. - ainsi que l'évaluation de divers facteurs, y compris les coûts financiers, les implications politiques et sociales, et l'impact potentiel sur l'environnement économique et réglementaire. De plus, une fois mises en œuvre, les politiques publiques peuvent également avoir une variété d'effets, tant attendus qu'inattendus, qui peuvent à leur tour susciter de nouvelles demandes et soutiens, créant un cycle continu de politiques publiques.
 
L'approche systémique considère les politiques publiques comme une partie intégrante d'un système dynamique, en équilibre grâce à la rétroaction, également connue sous le nom de boucle de rétroaction. En termes simples, si les politiques publiques mises en œuvre répondent efficacement aux demandes initiales (par exemple, soutien aux agriculteurs dans notre exemple précédent), alors le soutien pour le système politique, et par conséquent pour la politique en question, est maintenu. Cependant, si ces politiques publiques ne répondent pas de manière satisfaisante aux demandes, alors cela peut entraîner une perte de soutien pour le système politique et peut déclencher un processus de réévaluation ou de modification de la politique. Ce système de feedback assure que le système politique reste adaptable et répond aux changements et aux demandes de la société.  


Par exemple, les banquiers (un groupe d'acteurs clés dans la société) demandent au gouvernement de ne pas intervenir de manière significative dans le secteur bancaire. Pour soutenir cette demande, ils peuvent, par exemple, fournir un financement important aux partis politiques ou aux individus qui sont en accord avec cette position (encore une fois, c'est un scénario hypothétique). En réponse à cette demande et peut-être en raison du soutien financier reçu, le gouvernement peut décider de ne pas mettre en œuvre une politique publique rigoureuse concernant la régulation bancaire. Au lieu de cela, il peut choisir de déléguer cette responsabilité à une organisation comme l'Association suisse des banquiers. Dans ce cas, la rétroaction pourrait se présenter sous la forme de la satisfaction des banquiers face à cette décision et de leur soutien continu à ceux au gouvernement qui ont soutenu leur demande. Encore une fois, le système est considéré comme étant en équilibre tant que les demandes des acteurs clés sont satisfaites par les politiques publiques en place. Cependant, si les conséquences de cette politique (ou absence de politique) entraînent des problèmes plus larges, par exemple des crises financières ou des inégalités socio-économiques croissantes, d'autres acteurs de la société pourraient alors commencer à faire pression pour une intervention plus forte de l'État. Cela pourrait perturber l'équilibre actuel et déclencher un processus de révision ou de modification de la politique publique.
Là où l’approche est véritablement systémique, est que si ces politiques publiques satisfont les demandes initiales, alors, par un effet de rétroaction, le système sera en équilibre. Les politiques publiques satisfont des demandes sociales, garantit un soutien à l’État, donc la politique publique est maintenue et permet à tout le système public d’être dans une situation d’équilibre. On pourrait aussi dire que les demandes sont faites par les banquiers qui demandent à l’État de ne surtout pas décider de ne pas intervenir, ils les soutiennent comme, par exemple, en finançant les partis (c’est un cas purement fictif), et les gens qui se trouvent au gouvernement disent qu’ils vont répondre à leur demande pour pouvoir bénéficier de leur soutien en prenant la décision de ne pas avoir de politique publique forte, mais de simplement déléguer la régulation de ce secteur à l’association suisse des banquiers en particulier. On pourrait imaginer que des particuliers en matière environnementale demandent à l’État d’intervenir pour, par exemple, protéger le paysage, assure un certain soutien à l’État en disant que s’ils le font, ne sera pas lancé d’initiative populaire ou contester les décisions devant les tribunaux, et face à ces revendications qui sont plus ou moins crédibles, l’État va mener des politiques de protection du paysage.  


Un autre scénario est celui d'un groupe de citoyens soucieux de l'environnement qui pourrait exiger que l'État prenne des mesures pour protéger les paysages naturels du pays. Pour soutenir cette demande, ils pourraient promettre de ne pas lancer d'initiative populaire ou de contester les décisions gouvernementales devant les tribunaux, à condition que l'État réponde positivement à leur demande. En réponse à cette demande et peut-être pour éviter un conflit juridique potentiel ou un processus d'initiative populaire, l'État pourrait alors décider de mettre en œuvre des politiques de protection du paysage. Ces politiques pourraient prendre différentes formes, comme l'établissement de parcs nationaux, l'interdiction de certaines formes de développement dans des zones spécifiques, ou la mise en place de réglementations sur les pratiques d'exploitation des terres. Si ces politiques publiques répondent efficacement aux demandes des citoyens concernés, alors, selon la perspective systémique, le système serait considéré comme étant en équilibre. Les citoyens satisfaits de la protection du paysage pourraient continuer à soutenir le gouvernement et à ne pas lancer d'initiatives populaires ou de contestations judiciaires. Toutefois, tout comme dans les scénarios précédents, si d'autres problèmes émergent ou si d'autres groupes d'acteurs expriment des demandes contradictoires (par exemple, des promoteurs immobiliers souhaitant construire dans ces zones protégées), l'équilibre actuel pourrait être perturbé et une réévaluation de la politique publique pourrait être nécessaire.
Donc, cette approche donnait un poids très important aux politiques publiques dans le sens où c’est la qualité de ce qui se fait en termes de politique publique qui va permettre aux gens qui formulent des demandes ou offrent des soutiens à l’État d’être satisfait ou insatisfait et donc de remettre en cause ou de ne pas remettre en cause le fonctionnement du système, le tout étant en équilibre.  


Dans cette perspective systémique, la politique publique joue un rôle central et vital. Elle agit comme un pivot entre les demandes et les soutiens des citoyens et le fonctionnement global du système politique. Sa qualité et son efficacité peuvent directement influencer la satisfaction ou l'insatisfaction des acteurs qui ont formulé des demandes ou offert des soutiens. Si les politiques publiques sont efficaces et répondent bien aux demandes des citoyens, cela peut renforcer le soutien à l'État et maintenir l'équilibre du système politique. Par contre, si les politiques publiques sont jugées insatisfaisantes ou inefficaces, cela peut conduire à un mécontentement des citoyens, qui peut à son tour conduire à une remise en question du système politique existant et potentiellement à des perturbations de l'équilibre du système.  
Ce modèle très simple, on peut aussi le lier à la théorie de la démocratie. On dit souvent que la démocratie est le gouvernement par le peuple et le gouvernement pour le peuple. Une gestion démocratique de l’État est une gestion qui permet à une pluralité d’acteurs au travers la liberté d’expression et la liberté de la presse, d’articuler leurs demandes ou leurs revendications et qui leur permet aussi, par exemple, au travers du système électoral, d’offrir leur soutien, par exemple, aux partis politiques qui sont en concurrence pour participer au système politique. Cela est la démocratie comme étant le gouvernement par le peuple qui est la possibilité de participer et d’articuler des demandes vis-à-vis de l’État, c’est la légitimité primaire de l’État. Bien souvent, lorsqu’on veut transformer des systèmes politiques qui ne sont pas démocratiques, on se concentre que là-dessus en disant qu’on organise des votations et que cela suffira.  


Ce modèle systémique des politiques publiques peut être lié à la théorie de la démocratie. La démocratie, souvent définie comme "le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple", souligne l'importance de la participation active des citoyens dans le processus politique. Dans ce contexte, une gestion démocratique de l'État implique que tous les citoyens aient la possibilité de formuler des demandes et des revendications en bénéficiant de la liberté d'expression et de la liberté de presse. De plus, elle suppose que les citoyens aient la capacité de soutenir les acteurs politiques, les partis ou les politiques de leur choix à travers des mécanismes tels que le vote. Ainsi, ce modèle systémique illustre comment une démocratie fonctionne en pratique. Il met en évidence l'interaction continue entre les demandes et le soutien des citoyens, les décisions politiques et les politiques publiques. Il montre que, dans une démocratie, les politiques publiques sont le résultat d'un processus d'interaction complexe et dynamique entre les citoyens et les acteurs politiques. Cela implique aussi que les politiques publiques soient constamment évaluées et révisées pour refléter l'évolution des demandes et des soutiens des citoyens.  
La deuxième dimension que montre ce graphique est les politiques publiques qui sont menées, cette légitimée secondaire de l’État ou le gouvernement pour le peuple. Les politiques publiques sont là pour servir les citoyens et les citoyennes, les politiques sont là pour résoudre les problèmes qui affectent les citoyens et les citoyennes. Selon ce modèle, tout État a besoin d’une double légitimation : en amont et en aval, primaire et secondaire, gouvernement par le peuple, gouvernement pour le peuple. La qualité des politiques publiques, les outputs qui sont produits est véritablement central dans l’équilibre d’un système politique. Donc, même si on s’intéresse plutôt à des enjeux de nature démocratique ou à des enjeux de types « régime politique », on a intérêt à concentrer aussi sur ce qui sort de l’État, sur les politiques publiques qui sont menées.


La démocratie, en tant que gouvernement par le peuple, met l'accent sur la participation citoyenne et la capacité d'articuler des demandes vis-à-vis de l'État. Cette composante est souvent considérée comme la légitimité primaire de l'État dans une démocratie. Cependant, la démocratie ne se limite pas simplement à organiser des votes. En effet, lorsqu'on cherche à transformer des systèmes politiques non démocratiques en démocraties, se concentrer uniquement sur l'organisation de votations est souvent insuffisant. Une démocratie pleinement fonctionnelle nécessite également d'autres éléments essentiels tels que le respect des libertés civiles, une presse libre et indépendante, une justice indépendante, la protection des minorités, le respect des droits de l'homme, une administration publique efficace et intègre, et la transparence gouvernementale. Ainsi, la mise en place de votations libres et justes n'est qu'un aspect de la démocratie. Pour qu'une démocratie soit solide et durable, il est important de prendre en compte ces autres aspects et de travailler pour les renforcer.
= Cycle d'une politique publique 
=
 
Ce modèle avait certes certaines vertus, mais néanmoins, on s’est rapidement posé la question de savoir ce qui se passe dans cette « boite noire ». Les premières approches qui ont suivi l’approche systémique ont essayé d’ouvrir cette « boite noire » que représentait l’État. Ils se sont intéressés à voir comment se fabriquaient les politiques publiques au sein de l’État ; comment passait-on de revendications à des décisions et des actions. C’est afin d’aborder ce qui se passe dans cette boite noire qu’on a développé le modèle du cycle d’une politique publique.  
Ce graphique met en évidence une deuxième dimension essentielle de la démocratie, à savoir le gouvernement pour le peuple. Cela souligne l'importance des politiques publiques qui sont conçues pour servir les citoyens et résoudre leurs problèmes. Dans ce contexte, les politiques publiques ne sont pas seulement des actions menées par l'État, mais aussi un moyen de répondre aux besoins et aux préoccupations des citoyens. C'est ce qu'on appelle la légitimité secondaire de l'État en démocratie. Cela souligne l'importance de la capacité de l'État à répondre efficacement aux demandes des citoyens et à fournir des services publics de qualité. En fait, la légitimité de l'État en démocratie dépend autant de sa capacité à répondre aux demandes des citoyens (la légitimité primaire) qu'à mettre en œuvre des politiques publiques efficaces qui répondent à leurs besoins (la légitimité secondaire). Ainsi, une démocratie saine et robuste nécessite non seulement la participation active des citoyens, mais aussi une action gouvernementale efficace et réactive qui répond aux besoins de la population.
 
Ce modèle met en lumière la nécessité d'une double légitimité pour tout État : une légitimité primaire, qui est assurée par la participation du peuple au gouvernement, et une légitimité secondaire, qui est garantie par le fait que l'État agit pour le bien du peuple. Les deux formes de légitimité sont nécessaires pour maintenir l'équilibre du système politique. La qualité des politiques publiques - ou des résultats (outputs) de l'État - est au cœur de cet équilibre. Même lorsque l'on s'intéresse à des questions de nature démocratique ou à des questions liées au type de régime politique, il est important de se concentrer également sur les résultats de l'État, c'est-à-dire sur les politiques publiques qui sont mises en œuvre. Ces politiques publiques sont essentielles pour répondre aux besoins des citoyens et résoudre les problèmes collectifs. Elles sont également essentielles pour assurer la légitimité de l'État aux yeux des citoyens. En ce sens, l'analyse des politiques publiques est un outil essentiel pour comprendre comment un État fonctionne et comment il répond (ou non) aux besoins de ses citoyens.
 
= Le Cycle d'une Politique Publique =
Alors que le modèle systémique offre une vue d'ensemble de la manière dont les politiques publiques sont formées en réponse aux demandes et aux soutiens, il ne détaille pas les processus spécifiques qui se déroulent à l'intérieur de l'État, autrement dit à l'intérieur de la "boîte noire". Ce manque de détails sur la mécanique interne du processus de formulation des politiques publiques a suscité des questions et a conduit au développement du modèle du cycle des politiques publiques. Ce modèle cherche à décomposer le processus de formulation des politiques en plusieurs phases distinctes, permettant une analyse plus détaillée de chaque étape. Le cycle des politiques publiques pourrait comprendre des étapes telles que la définition du problème, l'élaboration de politiques, la prise de décision, la mise en œuvre et l'évaluation. L'idée est de comprendre comment les problèmes sont identifiés et définis, comment les solutions sont élaborées et choisies, comment les politiques sont mises en œuvre, et comment leurs résultats sont évalués. En décomposant le processus de cette manière, les analystes peuvent mieux comprendre comment les politiques publiques sont élaborées et peuvent identifier les points d'intervention potentiels pour influencer les politiques.  


[[Fichier:Intro APP 2015 cycle d'une politique publique 1.png|500px|vignette|centré]]
[[Fichier:Intro APP 2015 cycle d'une politique publique 1.png|500px|vignette|centré]]


L'approche du cycle des politiques publiques qui s'est développée dans les années 1970 a apporté une contribution significative à l'analyse des politiques publiques. Elle a permis de décortiquer le processus de création des politiques publiques en une série d'étapes clairement définies, facilitant ainsi leur compréhension et leur analyse. L'approche a permis d'aborder les politiques publiques comme des réponses à des problèmes collectifs identifiés. Cette perspective a aidé à examiner comment les problèmes publics sont définis, comment les solutions sont élaborées et choisies, et comment elles sont mises en œuvre et évaluées. De cette façon, l'approche du cycle des politiques publiques a fourni un cadre pour comprendre non seulement les produits des politiques publiques, mais aussi les processus par lesquels ces politiques sont élaborées et mises en œuvre.
C’est une approche qui date des années 1970, qui a une certaine vertu heuristique et qui représentait véritablement un saut qualitatif dans la matière d’aborder les politiques publiques. Une politique publique cherche à résoudre des problèmes collectifs. Donc, le cycle d’une politique publique représenté sous la forme d’un cercle va débuter quand un problème émerge. Ce problème doit être perçu par acteurs privés et des acteurs publics. Ces acteurs privés et ces acteurs publics doivent être en suite en mesure d’inscrire ce problème à l’agenda, de dire que ce problème est prioritaire, que ce problème interpelle l’État, que ce problème doit être résolu par l’État, il faut adopter une politique publique en la matière, on ne peut pas ne rien faire.  
 
=== Émergence d'un Problème ===
La première étape du cycle d'une politique publique, selon ce modèle, est l'émergence d'un problème. Il s'agit généralement d'une question ou d'un défi social qui nécessite une intervention politique. Il est crucial que ce problème soit perçu et reconnu par les acteurs concernés, qu'ils soient privés ou publics. Ces acteurs peuvent être des groupes de pression, des organisations non gouvernementales, des experts ou des chercheurs, des citoyens, des entreprises, ou même des politiciens et des fonctionnaires. La seconde étape est l'inscription à l'agenda, c'est-à-dire que le problème est reconnu comme nécessitant une intervention de l'État. Il est déclaré comme une priorité et doit être traité. C'est une étape cruciale car tous les problèmes perçus ne parviennent pas à l'agenda politique. L'inscription à l'agenda peut être influencée par divers facteurs, tels que la pression des médias, les activités de lobbying, les mouvements sociaux, les événements tragiques, les fluctuations économiques, les priorités politiques, etc. Ces deux premières étapes du cycle de politique publique soulignent l'importance de la reconnaissance et de la définition d'un problème, et de la nécessité d'une intervention de l'État. Elles démontrent également l'interaction constante entre les acteurs publics et privés dans la formulation des politiques publiques.
 
L'accès à l'agenda gouvernemental est un défi de taille dans le processus d'élaboration des politiques publiques. L'univers des problèmes est vaste et chaque jour apporte son lot de nouvelles préoccupations potentielles. Cependant, les ressources politiques, administratives et financières disponibles pour aborder ces problèmes sont limitées. Ainsi, seuls quelques problèmes réussissent à franchir cette étape cruciale et à devenir des problématiques politiques. Il faut également noter que l'inscription à l'agenda ne signifie pas simplement que le problème est reconnu. C'est également une étape où les problèmes sont définis et interprétés, et où les acteurs commencent à esquisser des solutions potentielles. Les acteurs impliqués peuvent avoir des visions différentes de ce qu'est le problème, de ses causes et de ses conséquences, et donc des solutions appropriées. Cela dit, réussir à mettre un problème à l'agenda politique est une réalisation significative. C'est la première étape pour obtenir une intervention de l'État. Mais ce n'est que le début du processus d'élaboration des politiques publiques. Les étapes suivantes nécessiteront des négociations, des compromis et des décisions difficiles.
 
=== Phase de Formulation : Inscription du Problème à l'Agenda Gouvernemental ===
Une fois qu'un problème a été identifié et inscrit à l'agenda gouvernemental, la phase de formulation des politiques publiques peut commencer. Cette phase consiste à identifier et à développer différentes options ou solutions pour répondre au problème. Durant cette phase, une large gamme d'acteurs - comme des ministères, des agences gouvernementales, des experts, des groupes de pression, et parfois le public - peuvent être impliqués dans la discussion et la formulation de ces options. C'est généralement une phase de débat intense et d'échange d'idées, où diverses perspectives et intérêts entrent en jeu. Après avoir examiné et débattu des différentes options, on passe à la phase de décision. C'est là que les décideurs politiques, souvent des ministres ou des organismes gouvernementaux, choisissent une option de politique publique parmi celles proposées. Le choix se fait généralement en fonction de plusieurs facteurs, tels que les coûts, les bénéfices, l'acceptabilité politique et sociale, et l'alignement avec les objectifs plus larges du gouvernement. Une fois la décision prise, la politique est mise en œuvre - souvent par l'administration publique - et finalement évaluée pour déterminer si elle a réussi à résoudre le problème pour lequel elle a été conçue. Si l'évaluation montre que le problème n'a pas été résolu, ou que de nouveaux problèmes sont apparus, le cycle de la politique publique peut recommencer.
 
La formulation de l'alternative et l'adoption de la solution sont des phases cruciales du processus de politique publique, qui impliquent généralement l'interaction de diverses entités gouvernementales. L'administration joue un rôle clé en fournissant des expertises techniques, en préparant des projets de loi et en formulant des alternatives politiques basées sur des études de faisabilité, des analyses coûts-avantages, etc. Le gouvernement, représenté par les ministres ou le cabinet, joue généralement un rôle de direction en fixant l'agenda politique, en prenant des décisions politiques clés et en coordonnant les différentes entités administratives. Le Parlement, quant à lui, joue un rôle crucial dans l'examen, la modification et l'adoption de la législation. En outre, dans certains pays, le texte législatif adopté peut faire l'objet d'un référendum, qui est une forme de vote populaire. Cela implique le peuple dans la phase d'adoption formelle de la politique publique, ce qui peut renforcer la légitimité de la politique et favoriser son acceptation par le public. Il convient également de noter que ce processus peut varier d'un pays à l'autre en fonction du système politique et de la tradition administrative. Par exemple, dans certains pays, le processus d'élaboration des politiques peut être plus participatif, avec une implication plus importante des citoyens ou des parties prenantes non gouvernementales.
 
Le système politique suisse est un modèle de démocratie semi-directe qui permet une grande participation des citoyens à l'élaboration des lois et politiques publiques. Voici comment cela fonctionne généralement en termes de formulation et d'adoption d'une politique publique :
 
# Phase préparlementaire (Formulation) : C'est ici que le gouvernement, généralement par l'intermédiaire de ses ministères et départements, élabore une proposition de politique ou de loi. Il s'agit d'une phase de travail intensive impliquant des recherches, des consultations avec les experts et les parties prenantes concernées, et l'élaboration de documents de politique détaillés.
# Phase parlementaire (Débat et Décision) : Une fois la proposition formulée, elle est présentée au Parlement pour débat et approbation. Cela implique généralement un examen en commission, des débats en plénière et un vote final. Le parlement peut modifier la proposition avant de l'approuver.
# Phase référendaire (Référendum facultatif ou obligatoire) : En Suisse, une fois qu'une loi a été adoptée par le Parlement, elle peut être soumise à un référendum. Certains types de lois, comme les modifications constitutionnelles, nécessitent un référendum obligatoire. Pour d'autres types de lois, un référendum facultatif peut être lancé si un certain nombre de citoyens le demandent. Si le référendum réussit, la loi est adoptée; si elle échoue, la loi est rejetée.
 
Cette structure offre de nombreuses possibilités d'implication citoyenne et de contrôle démocratique, mais elle peut également rendre le processus d'élaboration des politiques assez complexe et long.
 
=== Mise en Œuvre : Exécution de la Politique ou de la Loi Adoptée ===
La troisième phase du cycle d'une politique publique est la mise en œuvre de la loi ou de la politique qui a été adoptée. Cette phase cruciale est habituellement conduite par les diverses branches administratives ou exécutives du gouvernement. A ce stade, il est primordial de traduire la législation adoptée en actions tangibles. Les étapes habituellement observées sont les suivantes :
 
* Développement des réglementations et directives : Après l'adoption d'une loi, l'administration chargée de sa mise en œuvre développe généralement des réglementations et des directives plus précises pour expliciter la manière dont la loi doit être appliquée. Cette étape peut nécessiter une collaboration avec d'autres agences gouvernementales, des experts du domaine, des parties prenantes concernées et le public.
* Mise en œuvre : Il s'agit ici de l'application des réglementations et directives en vue de réaliser les objectifs spécifiés dans la loi. Cette phase peut inclure une variété d'activités, allant de la gestion des ressources et la fourniture de services, jusqu'à l'application de la loi et la réglementation.
* Surveillance : Tout au long du processus de mise en œuvre, l'administration est en charge de suivre les progrès de l'application de la loi. Cela peut inclure la collecte de données, l'analyse des résultats et l'ajustement des pratiques si nécessaire.
 
La mise en œuvre d'une politique publique est souvent un processus complexe qui requiert une planification soigneuse, une coordination efficace et une communication claire. De nombreux défis peuvent se présenter, tels que la résistance des parties prenantes, les contraintes budgétaires et les obstacles bureaucratiques.
 
=== Évaluation : Analyse des Effets de la Politique ===
La phase finale du cycle d'une politique publique, connue sous le nom de phase d'évaluation, est cruciale pour déterminer l'efficacité de la politique mise en œuvre. Cette phase se concentre sur l'évaluation des résultats et des impacts de la politique. L'évaluation peut être considérée comme une réflexion post-hoc sur le succès de la politique et sur la manière dont elle a été mise en œuvre.
 
* Évaluation des résultats : Cela implique d'examiner si les objectifs fixés par la politique ont été atteints. Les indicateurs de performance sont souvent utilisés pour mesurer l'efficacité d'une politique. Les résultats peuvent être mesurés en termes d'efficacité (dans quelle mesure les objectifs ont été atteints) et d'efficience (dans quelle mesure les ressources ont été utilisées efficacement).
* Évaluation des impacts : Cette partie de l'évaluation se concentre sur l'effet global de la politique sur la société, l'économie et l'environnement. Elle peut inclure des facteurs tels que les coûts et les avantages sociaux, économiques et environnementaux de la politique.
 
Cette phase d'évaluation est essentielle pour apporter des modifications et des améliorations à la politique en cours. Elle permet d'identifier les défis et les problèmes rencontrés lors de la mise en œuvre de la politique, de tirer des enseignements de ces défis et de mettre en œuvre des changements pour améliorer la politique. Elle fournit également des informations précieuses qui peuvent être utilisées pour concevoir de futures politiques.
 
La phase d'évaluation est une étape cruciale du processus de politique publique, car elle permet de déterminer si les efforts déployés ont eu l'effet escompté. Cette phase comprend généralement une analyse approfondie pour examiner si le problème initial a été correctement compris et adressé. Tout d'abord, l'évaluation se penche sur la mise en œuvre de la loi : a-t-elle été appliquée comme prévu ? Les mesures prévues ont-elles été correctement mises en place ? Les obstacles à la mise en œuvre ont-ils été identifiés et surmontés ? Cette étape est cruciale pour comprendre si la loi a été mise en œuvre de manière efficace et efficiente. Ensuite, l'évaluation se penche sur la formulation de la loi : était-elle adaptée pour résoudre le problème en question ? Les objectifs étaient-ils clairs et réalisables ? Les solutions proposées étaient-elles appropriées au vu de la nature du problème ? Enfin, l'évaluation revient sur la définition et la compréhension initiales du problème. Le problème a-t-il été correctement identifié et défini ? Les causes sous-jacentes ont-elles été prises en compte ? Les symptômes ont-ils été traités plutôt que les causes profondes ? Ces trois éléments de l'évaluation visent à comprendre si la politique publique a réussi à résoudre le problème qu'elle visait à traiter, et offrent des leçons précieuses pour les politiques futures. C'est une occasion d'apprentissage et d'amélioration constante pour les décideurs politiques et les praticiens.
 
À nouveau, ce n’est pas évident que ce cycle se déroule de manière parfaitement linéaire, une majorité de politiques publiques ne faisant vraiment jamais l’objet d’une évaluation. Admettons que l’évaluation ait été réalisée, on peut démontre que la politique est efficace ou au contraire qu’elle ne permet pas d’atteindre les objectifs et en fonction des résultats de l’évaluation, on va pouvoir reconsidérer le problème que l’on cherchait à résoudre et se dire que si le résoudre n’est pas parfaitement résolu, on va se lancer dans un nouveau cycle d’une politique publique. Si, au contraire, la politique publique déploie tous les effets voulus, alors, on pourrait très bien imaginer l’abandon de cette politique.
 
=== Critique du Modèle du Cycle d’une Politique Publique : Forces et Limites ===
Le modèle du cycle d’une politique publique est souvent plus précisément décrit comme un processus cyclique ou en spirale plutôt que comme une séquence linéaire d'étapes. Cette caractérisation reflète le fait que les politiques publiques sont dynamiques et évolutives, et non statiques ou immuables. La mise en œuvre d'une politique publique peut révéler de nouveaux problèmes ou des aspects du problème initial qui n'avaient pas été correctement compris ou abordés. Ainsi, la phase d'évaluation peut conduire à une redéfinition du problème et à l'initiation d'un nouveau cycle de formulation de politiques. De même, l'évaluation peut révéler que la solution choisie n'était pas la plus efficace ou appropriée, ce qui conduit à une révision de la solution et peut-être à des modifications législatives. La mise en œuvre elle-même peut nécessiter des ajustements, en fonction de l'efficacité des efforts de mise en œuvre et des obstacles rencontrés. Cela peut nécessiter une nouvelle évaluation pour comprendre l'efficacité de ces ajustements. Ainsi, chaque cycle de politique publique peut être considéré comme un apprentissage et un processus d'amélioration. Le cycle de la politique publique ne se termine jamais vraiment ; il continue simplement à évoluer et à s'adapter en fonction de nouvelles informations, de nouvelles compréhensions et de nouveaux défis.
 
L'approche du "cycle d'une politique publique" permet une analyse plus détaillée et approfondie de chaque étape du processus de formulation des politiques. Pour l'étape de l'agenda, plusieurs facteurs peuvent influencer pourquoi certains problèmes retiennent l'attention des décideurs politiques tandis que d'autres sont négligés.
 
* Salience du problème : Les problèmes qui sont perçus comme urgents ou ayant un impact majeur sur la société ont plus de chances d'être mis à l'agenda. Par exemple, une crise économique ou une pandémie majeure attirera probablement plus l'attention des décideurs politiques qu'un problème environnemental à long terme.
* Pression des groupes d'intérêts et des citoyens : Les problèmes qui sont soutenus par des groupes d'intérêts puissants ou qui reçoivent beaucoup d'attention de la part des citoyens ont plus de chances d'être mis à l'agenda.
* Alignement avec les priorités politiques : Les problèmes qui s'alignent avec les priorités politiques existantes des décideurs politiques sont plus susceptibles d'être mis à l'agenda. Par exemple, un problème qui s'aligne avec les objectifs politiques d'un parti politique dominant aura plus de chances d'être pris en compte.
* Médiatisation : Les problèmes qui reçoivent beaucoup d'attention médiatique sont plus susceptibles d'être mis à l'agenda. Les médias jouent un rôle clé dans la formation de l'opinion publique et peuvent influencer les priorités politiques.
* Facteurs institutionnels : Dans certains cas, des règles institutionnelles ou légales peuvent dicter quels problèmes sont mis à l'agenda. Par exemple, certaines juridictions peuvent avoir des processus formels pour la proposition et l'examen des problèmes politiques.
 
Tous ces facteurs peuvent jouer un rôle dans la détermination de quels problèmes sont mis à l'agenda politique, et cette étape du processus de politique publique peut être un domaine d'étude important en soi.
 
Lors de l'étape de formulation et d'adoption de politiques publiques, l'attention se tourne vers les acteurs clés impliqués dans la prise de décisions. Cela peut inclure une gamme d'acteurs tels que les politiciens, les partis politiques, les groupes d'intérêt, les bureaucraties, et dans certains cas, le public lorsqu'il est impliqué dans des processus de démocratie directe. Il est crucial de comprendre les coalitions ou alliances qui se forment autour de certaines politiques, car ces groupes peuvent souvent déterminer si une politique est adoptée ou non. En ce qui concerne la question de savoir pourquoi l'État s'intéresse parfois à certains secteurs et pas du tout à d'autres, il peut y avoir plusieurs explications :


* Priorités politiques: Les décideurs politiques ont des priorités et des agendas spécifiques qui peuvent être influencés par une variété de facteurs, y compris leurs convictions personnelles, leur idéologie politique, et les attentes de leurs électeurs. Par conséquent, ils peuvent être plus susceptibles de s'intéresser à des domaines qui correspondent à ces priorités.
Donc, la première étape que l’on observe véritablement dans une politique publique est la perception d’un problème et réussir à attirer l’attention des décideurs politiques sur ce problème. Cela est quelque chose de très difficile à faire. Une majorité de problèmes n’arrive jamais à accéder à l’agenda gouvernemental. Il n’arrive pas à retenir l’attention des décideurs.  
* Pression des groupes d'intérêt: Les groupes d'intérêt ont souvent une influence importante sur l'élaboration des politiques. Si ces groupes font pression efficacement, ils peuvent orienter l'attention de l'État vers certains secteurs.
* Problèmes publics: L'État peut être contraint de s'intéresser à certains secteurs en raison de problèmes publics qui exigent une attention et une intervention immédiates.
* Ressources disponibles: Les ressources disponibles peuvent également influencer l'attention de l'État. Les secteurs qui nécessitent des ressources importantes peuvent être moins prioritaires pour l'État, surtout en période de contraintes budgétaires.
* Facteurs institutionnels et structurels: Certains secteurs peuvent être considérés comme relevant de la compétence de l'État en raison de dispositions institutionnelles ou structurelles.


L'étape de mise en œuvre d'une politique publique est une phase cruciale qui peut déterminer le succès ou l'échec de la politique. Durant cette phase, il est essentiel d'évaluer les dispositifs et arrangements administratifs qui peuvent faciliter une mise en œuvre efficace. Voici quelques aspects à considérer :
Partons de la fiction qu’un problème a été inscrit à l’agenda. Cela est parfois fait par un choc externe comme, par exemple, un attentat ou encore un accident nucléaire, une crise économique majeure, c’est parfois fait par d’autres moyens. Si ce problème est mis à l’agenda, la politique publique va chercher à le résoudre. Donc, on va rentrer dans une phase dans laquelle on formule différentes solutions alternatives pour résoudre ce problème. En suite, on procède au choix d’une solution par rapport à une autre. Généralement, cette phase de formulation de l’alternative et d’adoption d’une solution, typiquement dans une loi, cela relève du travail de l’administration, du gouvernement et du parlement. Parfois, le texte législatif adopté est contesté donc on implique encore le peuple dans la phase d’adoption formelle de la politique publique. Généralement, dans le système politique suisse, on distingue une phase de formulation au niveau préparlementaire qui est contrôlé par le gouvernement, une phase de débat et de décision au niveau parlementaires, et éventuellement une troisième phase si un referendum facultatif est lancé ou s’il y a un referendum obligatoire qui est une phase référendaire.  


* Ressources disponibles : La mise en œuvre efficace d'une politique publique nécessite des ressources adéquates. Cela inclut non seulement le financement, mais aussi le personnel qualifié, les infrastructures et le soutien technologique.
Donc, la deuxième étape consiste véritablement à trouver une solution et à l’ancrer dans un texte de loi. Une fois que cette solution a été trouvée, qu’elle a eu un consensus suffisant pour être adopté, intervient la phase de mise en œuvre, d’implication, d’exécution ; donc, ce qui se trouve dans une loi doit être appliqué, doit être exécuté par l’administration. Les administrations ne fonctionnent toute pas parfaitement donc il se peut que parfois cette phase de mise en œuvre soit compliquée, qu’il y ait des déficits, des troubles. La loi n'est tout simplement pas appliquée ou elle est mal appliquée. Admettons que la politique ait traité d’un problème important et ait débouché sur une solution, aie été correctement mis en œuvre, le dernier élément que l’on a dans ce cycle d’une politique publique est la phase d’évaluation des effets de la politique. À ce moment-ci, on se pose la question de savoir si tout ce qui a été fait en amont permet de résoudre le problème auquel on fait face. C’est une phase véritablement réflexive dans laquelle on essaie de regarder si la loi a été bien mise en œuvre, si elle a été bien formulée et si le problème qu’on essaie de résoudre à lui-même été bien compris. À nouveau, ce n’est pas évident que ce cycle se déroule de manière parfaitement linéaire, une majorité de politiques publiques ne faisant vraiment jamais l’objet d’une évaluation. Admettons que l’évaluation ait été réalisée, on peut démontre que la politique est efficace ou au contraire qu’elle ne permet pas d’atteindre les objectifs et en fonction des résultats de l’évaluation, on va pouvoir reconsidérer le problème que l’on cherchait à résoudre et se dire que si le résoudre n’est pas parfaitement résolu, on va se lancer dans un nouveau cycle d’une politique publique. Si, au contraire, la politique publique déploie tous les effets voulus, alors, on pourrait très bien imaginer l’abandon de cette politique.  
* Capacités administratives : Les agences et les organismes responsables de la mise en œuvre doivent avoir la capacité administrative de mener à bien leurs tâches. Cela inclut des compétences en matière de gestion, d'organisation, de coordination et de suivi.
* Coopération et coordination : La mise en œuvre de politiques publiques peut souvent impliquer plusieurs organismes ou départements. Il est donc essentiel d'assurer une bonne coordination et coopération entre eux pour éviter les chevauchements ou les lacunes.
* Clarté des rôles et des responsabilités : Pour une mise en œuvre efficace, les rôles et responsabilités de tous les acteurs impliqués doivent être clairement définis.
* Dispositifs de suivi et d'évaluation : La mise en place de mécanismes de suivi et d'évaluation est également importante pour suivre les progrès, identifier les problèmes et faire les ajustements nécessaires.
* Communication et engagement des parties prenantes : Assurer une communication efficace avec toutes les parties prenantes et impliquer celles-ci dans le processus peut également faciliter la mise en œuvre.


L'évaluation est une étape cruciale dans le cycle des politiques publiques. Elle permet de juger de l'efficacité et de l'efficience des politiques, et peut orienter les décisions futures. La question de qui doit être responsable de l'évaluation est complexe et peut varier en fonction du contexte spécifique, du domaine de la politique et des ressources disponibles. Voici quelques acteurs possibles :
Ce modèle du cycle d’une politique publique doit être perçu en fait comme une succession de cycle ou comme une spirale. Les politiques publiques sont des exercices à l’incisif jamais abouti et qui, systématiquement passent par des phases de redéfinition du problème, de transformation de la solution, de transformation législative, de redéfinition des activités de mise en œuvre et éventuellement de nouvelles évaluations.  


# Organismes gouvernementaux : Souvent, c'est le gouvernement lui-même qui effectue les évaluations, par l'intermédiaire de ministères ou d'agences spécifiques. Ces évaluations peuvent être internes ou externes, en fonction de qui effectue l'évaluation.
Ce modèle dit du « cycle d’une politique publique », qui a permis le dépassement du modèle du systèmisme parce qu’il a permis d’ouvrir la « boite noire » a notamment comme avantage que l’on peut très clairement distinguer les différentes questions d’analyse en fonction des différentes étapes du cycle de politique publique. Si on s’intéresse à l’agenda, on peut se poser la question de savoir pourquoi certains problèmes retiennent l’attention du pouvoir politique et pourquoi d’autres pas.  
# Commissions indépendantes : Parfois, des commissions indépendantes sont établies pour évaluer les politiques publiques. Ces commissions peuvent être temporaires ou permanentes, et leur objectif principal est de fournir une évaluation impartiale.
# Organisations non gouvernementales (ONG) : Les ONG peuvent également jouer un rôle important dans l'évaluation des politiques publiques, surtout lorsqu'il s'agit de politiques sociales ou environnementales.
# Instituts de recherche : Les instituts de recherche ou les universités peuvent également réaliser des évaluations, souvent dans le cadre de projets de recherche plus larges.
# Consultants externes : Dans certains cas, les gouvernements peuvent engager des consultants externes pour réaliser des évaluations. Cela peut être utile lorsque le gouvernement ne dispose pas des ressources nécessaires pour réaliser une évaluation complète.
# Public : Dans certains cas, le public peut également être impliqué dans l'évaluation des politiques publiques, par le biais de consultations publiques ou de sondages.


La Cour des comptes est un organe important pour l'évaluation des politiques publiques dans de nombreux pays. Son rôle est de contrôler les finances de l'État, mais aussi d'évaluer l'efficacité et l'efficience de différentes politiques. Ses rapports peuvent offrir des informations précieuses sur le fonctionnement des politiques publiques et suggérer des améliorations. La Cour des comptes peut aborder des sujets très variés. Dans le cas de la prostitution, par exemple, elle pourrait évaluer l'efficacité des politiques de régulation du secteur, des mesures de protection des travailleuses du sexe, etc. Sur un sujet technique comme le chèque annuel de formation, l'évaluation pourrait porter sur son utilisation, son impact sur la formation continue des employés, etc. Les évaluations de la Cour des comptes ne sont pas les seules sources d'information sur l'efficacité des politiques publiques. D'autres entités, comme les organismes de recherche, les ONG ou les universités, peuvent également réaliser des évaluations et apporter des perspectives différentes.
Qu’est-ce qui dans la construction des problèmes publics explique que l’État des fois s’intéresse à certains secteurs et des fois pas du tout ? si on s’intéresse à la phase de formulation et d’adoption, on pose des questions très classiques pour un politologue, c’est-à-dire quelle coalition d’acteurs permet d’adopter une politique publique concrète ; quelle coalition notamment de partis politiques permet d’avoir une majorité qui va favoriser l’adoption d’une loi ; si on est dans une démocratie directe, quelle majorité du peuple ou des cantons va permettre l’acception d’un referendum obligatoire. Ce sont donc des questions très ciblées sur des acteurs qui se trouvent véritablement au cœur du parlement. Si on est au niveau de la mise en œuvre, on se concentre plutôt sur l’action de l’administration et on va se poser la question de savoir quelles sont meilleur dispositif pour mettre en œuvre une politique publique, quel est le meilleur type d’arrangement administratif pour favoriser une bonne exécution des politiques publiques.  


Le modèle du cycle de politique publique offre un cadre d'analyse dynamique pour comprendre comment un État répond aux problèmes sociétaux. Il divise le processus en plusieurs étapes distinctes mais interconnectées : la mise à l'agenda, la formulation de politiques, la mise en œuvre et l'évaluation. Ces différentes phases permettent de saisir les multiples dimensions des politiques publiques, des décisions politiques aux actions administratives, et leur impact sur la résolution de problèmes. Elles permettent également d'identifier les points de tension ou les défis à chaque étape. Toutefois, il est important de noter que ce modèle est une simplification. Dans la réalité, ces étapes peuvent se chevaucher ou être moins distinctes. De plus, le processus politique est souvent moins linéaire et plus chaotique que ne le suggère le modèle. Néanmoins, ce modèle reste une référence précieuse pour l'analyse des politiques publiques. Il offre un cadre structuré pour comprendre comment les problèmes sont identifiés, comment les solutions sont développées et mises en œuvre, et comment leur efficacité est évaluée. Il invite à une réflexion continue sur l'amélioration de la gouvernance publique.
Au niveau de l’évaluation, la question pourrait être de savoir qui doit faire de l’évaluation des politiques publiques, qui doit contrôler si les politiques publiques sont bien mises en œuvre, bien formulées et adressent les bons problèmes. Ce type de question est traité par les gens qui se concentrent sur la phase d’évaluation. Il y a par exemple la [[Le contrôle de l’administration publique : le Cour des comptes au sein du système genevois|Cour des comptes]] qui fait des évaluations de politiques publiques sur des sujets très divers. Le premier rapport de la Cour des comptes qui évaluait une politique publique était en matière de prostitution. Si on s’intéresse au marché de la prostitution à Genève, il faut lire le rapport de la Cour des comptes disponible sur le site de la Cour des comptes. Ils ont travaillé après sur des sujets un peu plus techniques comme notamment le chèque annuel de formation, les jeunes en rupture et les chômeurs en fin de droit.  


Le modèle du cycle de politique publique partage des similitudes avec le processus de résolution de problèmes utilisé dans de nombreux autres domaines, tels que l'ingénierie ou la médecine. Dans tous ces domaines, le processus commence généralement par l'identification d'un problème, suivi de l'élaboration de solutions potentielles, de la mise en œuvre de ces solutions et enfin de l'évaluation de leur efficacité. Dans le contexte des politiques publiques, cependant, le processus peut être plus complexe en raison de la diversité des acteurs impliqués (qui peuvent inclure des fonctionnaires, des politiciens, des groupes de pression, le public, etc.) et de la nature politique du processus de prise de décision. Malgré ces complexités supplémentaires, l'approche systématique fournie par le modèle du cycle de politique publique peut aider à organiser et à comprendre le processus de création de politiques publiques, et peut contribuer à l'élaboration de politiques plus efficaces pour résoudre les problèmes sociétaux.
Donc, le modèle du cycle d’une politique publique permet d’amener une certaine dynamique dans ce qui se passe au sein même de l’appareil d’État, permet de segmenter les questions en fonction de différentes étapes d’analyse et est tout à fait compatible avec l’idée qu’une politique publique vise à résoudre un problème. On est bien dans un cycle de résolution de problèmes et pour ceux qui préfèrent l’ingénierie à la science politique, il y a une parfaite adéquation entre le cycle d’une politique publique et les différentes étapes classiques de la résolution d’un problème, que cela soit un problème d’ingénieur, un problème médical ou un autre type de problème technique. On fabrique et on construit les politiques publiques de la même manière même si les règles du jeu et les acteurs qui participent à cette politique publique sont certes un peu différents.


= Annnexes =
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