Modification de Norms in international relations
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This course on the notion of norm will allow us to come back to constructivism, discuss fundamental issues and see how, starting from this approach, it is possible to build social reality. Standards make it possible to build a normative framework. In Finnemore and Sikkink's International norm dynamics and political change, standards would be in nature and some would become international standards. | This course on the notion of norm will allow us to come back to constructivism, discuss fundamental issues and see how, starting from this approach, it is possible to build social reality. Standards make it possible to build a normative framework. In Finnemore and Sikkink's International norm dynamics and political change, standards would be in nature and some would become international standards. | ||
We will come back to the constructivist tradition with various articulations of agreement to say that the social world is built being the fruit of interactions, but that does not mean that they have the same conception of this world. According to constructivists, interactions are a game. | We will come back to the constructivist tradition with various articulations of agreement to say that the social world is built being the fruit of interactions, but that does not mean that they have the same conception of this world. According to constructivists, interactions are a game. | ||
= Key issues and concepts = | = Key issues and concepts = | ||
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Behind the scenes is the idea of the formation, maintenance and transformation of collective identities based on the principle that an identity is always the product of one relationship to another. International interactions can have an effect on how we think of ourselves internally.[[Fichier:Ri2 iso.png|200px|cadre|droite]] | Behind the scenes is the idea of the formation, maintenance and transformation of collective identities based on the principle that an identity is always the product of one relationship to another. International interactions can have an effect on how we think of ourselves internally.[[Fichier:Ri2 iso.png|200px|cadre|droite]] | ||
From a critical point of view, a standard is to standardize and create a standard that will make those who do not participate "abnormal". This raises the question of who benefits from the standard and creates a form of normality and normative criteria. In Japan's context in the Russo-Japanese | From a critical point of view, a standard is to standardize and create a standard that will make those who do not participate "abnormal". This raises the question of who benefits from the standard and creates a form of normality and normative criteria. In Japan's context in the Russo-Japanese war, normality was the great Western powers that set the standard. To be a power, you had to respect certain rules and be civilized. | ||
There are different types of norms: | There are different types of norms: | ||
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The most fundamental aspect of international relations is the nature and structure of the distribution of ideas or knowledge. Identities, norms, rules, institutions are reflections of the nature or structure of this distribution. The effects of material factors are "secondary" insofar as they only take on their meaning according to the social actors. | The most fundamental aspect of international relations is the nature and structure of the distribution of ideas or knowledge. Identities, norms, rules, institutions are reflections of the nature or structure of this distribution. The effects of material factors are "secondary" insofar as they only take on their meaning according to the social actors. | ||
== | == Les enjeux conceptuels clef == | ||
=== Le monde matériel === | |||
Le monde matériel n'a pas de sens en soi et pour soi, la matérialité donne un sens. En tant qu'objet de connaissance, le monde matériel n'est pas indépendant de nos interprétations et de notre emploi du langage. Ce ne sont pas des perspectives subjectives sur le monde matériel et social. La Russie peut se percevoir comme une grande puissance, mais elle ne peut l’être que si les autres la perçoivent ainsi relevant d’une intersubjectivité. | |||
Il n'y a pas de corrélation parfaite entre les objets de notre connaissance et ces objets « dans la réalité », il y a une médiatisation du langage. Tous les faits sont, in fine, sociaux et tous les faits sociaux résultent des interactions entre acteurs et structures dans leur constitution mutuelle. | |||
Le monde social est la résultante des pratiques et des compréhensions des acteurs et donc le monde social est : | |||
*dynamique. | |||
*contingent : production d’une dimension normative. | |||
*idéel tout autant que matériel. | |||
La construction sociale de la connaissance et la construction de la réalité sociale relèvent d’une importance des normes, des identités et des institutions. Pour comprendre les mécanismes par lesquels certaines structures émergent en relations internationales, le constructivisme est plus adapté avec un attachement à la « science ». Dans ''Constructing a New Orthodoxy? Wendt’s ‘Social Theory of International Politics’ and the Constructivist Challenge'', Kratochwil a fait une critique du constructivisme amenant une nouvelle orthodoxie qui est une sophistication pas nécessairement différente des libéraux et réalistes posant la question d’un stato-centrisme et des relations de pouvoir. | |||
= Regards critiques = | |||
Un certain nombre d’auteurs comme Barnett, Sikkink, Price, Finnemore ont une position centrale dans le milieu universitaire américain. Ils viennent tous de l’université du Minnesota avec le même directeur de thèse, le professeur Raymond Duvall. Ces auteurs ont une vision libérale des relations internationales. Le constructivisme n’est pas un paradigme, mais l’idée que le monde social est construit. Il faut analyser le discours constructiviste. | |||
= | == Rappel == | ||
L’importance des structures normatives met en exergue que les normes ont une influence sur la manière dont on se comporte et ont un rôle sur les identités dans la constitution des intérêts ainsi que des actions des acteurs. La constitution mutuelle des agents et des structures nous interroge sur où se situe le pouvoir. | |||
== | == La « cycle de vie » des normes == | ||
[[Fichier:Ri2 cycle de vie des normes.png|300px|thumb|droite]] | |||
Dans ''The state and internationals relations'', Hobson cherche à montrer comment cette constitution détermine les préférences et les intérêts des États arrivent. C’est une optique un peu naturaliste, les acteurs agissent selon des structures normatives inconscientes qui sont le reflet de ses actions. Les intérêts des États sont les reflets de la dynamique de coconstitution justifie l’idée de l’adéquation, c’est-à-dire que certains éléments et certains faits ne peuvent être interprétés selon la logique de conséquence. Dans certaines circonstances, elle n’est pas suffisante pour comprendre ou expliquer un certain nombre d’éléments. | |||
Avec l’approche constructiviste, on entre dans l’idée de société internationale. Il y a un glissement, on est dans un système où il y a la structure des agents à l’idée où ils forment une société. Un système est une structure avec un système de feedbacks. Ce processus naturel nous amène à la société où il y a quelque chose de qualitatif, mais c’est surtout un lieu d’obligation et de coopération renvoyant à l’idée de hiérarchie. | |||
[[Fichier:Ri2 cycle de vie des normes2.png|300px|thumb|droite]] | |||
Où sont les entrepreneurs de normes ? Comment passe-t-on d’une norme internationale a une norme interne, à quel moment arrive-t-on au « tipping point » ? L’internationalisation est comment une norme adoptée au niveau international arrivant à être internalisé dans le domestique. Une norme internationale pour les constructivistes a aussi une influence sur les pays qui ne sont pas à la source de cette norme. | |||
[[Fichier:Ri2 cycle de vie des normes3.png|300px|thumb|center]] | |||
Quels sont ces différents acteurs ? En termes d’acteurs, les entrepreneurs de normes sont des acteurs individuels, mais qui peuvent avoir une plateforme, ce n’est pas nécessairement un État qui va être à l’origine de la norme. La logique de cascade est le fait de la capacité à convaincre que cette norme est bonne et d’arriver à la diffuser. L’internalisation est l’institutionnalisation de la norme. | |||
Les motifs sont qu’est-ce qui amène ces différents acteurs à agir vis-à-vis de cette norme. Pour les entrepreneurs de norme il y a l’altruisme, l’empathie et l’engagement idéel c’est un engagement libre est non pas définit par qui et dans quel contexte est produit la norme. Les motifs qui mènent les acteurs à diffuser la norme relèvent de la légitimité, de la réputation et de l’estime, la capacité à diffuser la norme ne relève pas d’une capacité de pouvoir. L’internationalisation est la recherche de la conformité à la norme relevant d’un processus naturel. | |||
Les mécanismes sont de l’ordre de la persuasion. La diffusion relève d’un processus de socialisation, d’institutionnalisation et de démonstration. | |||
Dans international norm dynamics and political change, Finnemore et Sikkink s’interrogent sur ce qui compte dans une norme : | |||
*'''légitimation''' | |||
Dès États qui ont des tensions internes vont peut être adopter des normes internationales pas nécessairement parce qu’ils y adhèrent, mais de façon à créer une légitimité internationale. Adopter une norme internationale renforce la légitimité interne. | |||
*'''proéminence''' | |||
La proéminence est la désirabilité et le succès de certains modèles comme le modèle occidental : « le fait que les normes occidentales sont plus promptes à être diffusée internationalement semble correspondre à cette observation ». | |||
*'''caractéristiques intrinsèques de la norme''' | |||
Certaines caractéristiques intrinsèques des normes font que les gens vont l’adopter. | |||
== La norme de non-prolifération des armes nucléaires == | |||
Dans ''Nuclear Weapons and the Other in the Western Imagination'', Gusterson analyse le discours occidental de non-prolifération : | |||
#la possession d’armes nucléaires par les grandes puissances, et le fait que les pays dits du « tiers-monde » n’en possèdent ou ne doivent pas en posséder, est décrit comme normal, naturel et raisonnable ; le contraire est problématique. Le fait que certain on des armements et d’autres pas cela est normal. La norme de non-prolifération ne dit pas que ceux qui possèdent déjà devraient l’abandonner, mais ils ne doivent pas en avoir plus. | |||
#la sécurité des puissances nucléaires est présentée comme la sécurité du monde entier. Plus il y a des armes nucléaires plus cela est dangereux, on pense au monde. | |||
#le lien entre les manques socio-économiques des pays dits du « tiers-monde », les formes de dominations structurelles entre nord et sud, et l’enjeu de la non-prolifération est effacé ! | |||
#le monopole nucléaire des grandes puissances est légitimé parce qu’il y a une norme de non-prolifération. | |||
[[Fichier:Swedish cartoon about North Korean missile.gif|200px|vignette|gauche|artiste: Hans Lindstrom]] | |||
Gusterson s’intéresse aussi dans cet article à l’articulation normative de la norme de non-prolifération : | |||
#les pays du « tiers-monde » sont trop pauvres : seul les grandes puissances peuvent avoir des armes nucléaires parce qu’ils sont riches. | |||
# | #la dissuasion nucléaire sera instable dans le « tiers-monde » : le jeu de dissuasion nucléaire parce qu’on a besoin d’acteurs rationnel | ||
# | #les régimes du « tiers-monde » ne possèdent pas la maturité technologique pour posséder des armes nucléaires : argumentation de la légitimité. | ||
# | #les régimes du « tiers-monde » ne possèdent pas la maturité politique pour posséder des armes nucléaires. | ||
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Selon ce discours orientaliste, l’Iran ne peut posséder l’arme nucléaire et comme l’Iran n’est pas légitime pour cela alors il faut prendre des mesures. C’est un discours de la normalité. C’est un discours de la normalité et des positionnements relatifs. | |||
== | == Le biais libéral et l'absence du politique == | ||
Il est possible de faire deux constats. | |||
# | #Il y a un biais libéral qui n’est pas donné comme acquis. Il y a une dominance globale des principes libéraux de progrès et de rationalité dans le cadre d’un espace global libéral. Les acteurs libéraux sont situés dans une espace spécifique. Pour Adamson dans ''Global Liberalism Versus Political Islam: Competing Ideological Frameworks in International Politics'', « il s'agit d'un espace peuplé d'individus souverains, égaux et rationnels engagés dans une 'recherche de la vérité' par le truchement de processus argumentatifs et d'interaction discursive plutôt que par la coercion ou la force ». | ||
# | #Il y a une absence de lien entre « agents individuels » comme les entrepreneurs de norme et les « structures idéologiques globales ». Le discours que le constructivisme libéral produit est un discours asociologique. C’est presque un paradoxe. Ils ont des outils socialisants, mais ces structures sont neutres, elles existent dans un monde qui serait générique sans influence. Le rapport entre les structures libérales est les agents nés dans une structure politique. Certaines formes de normalités sont présentées comme la seule possible et non contestable. Pour l’essence du politique est la capacité de contester et dialoguer pour arriver à un bien commun. | ||
Pour Adamson, cette absence de lien « a conduit à une conception plutôt apolitique des 'entrepreneurs de norme' comme étant essentiellement des agents moraux détachés, agissant à travers leur conscience individuelle, plutôt que des acteurs profondément imbriqués dans des configurations idéologiques et géopolitiques globales particulières ». | |||
== | == De la norme à la normalité == | ||
Dans ''Naissance de la biopolitique'', Foucault dit que « la normalisation disciplinaire consiste à poser d'abord un modèle [...] et l'opération de normalisation disciplinaire consiste à essayer de rendre les gens, les gestes, les actes conformes à ce modèle, le normal étant précisément ce qui est capable de se conformer à cette norme et l'anormal, ce qui n'en est pas capable. En d'autres termes, ce qui est fondamental et premier dans la normalisation disciplinaire, ce n'est pas le normal et l'anormal, c'est la norme ». | |||
L’anormal est quelqu’un qui ne veut pas et n’a pas la capacité à devenir ce qu’on est soit parce qu’il fait preuve de mauvaise volonté soit parce qu’il n’a pas la capacité. Cela interroge sur le sens de certains termes. Dans l’affirmation que la personne sans emploi menace la société, il y a un discours de la sécurité, car la qualité première est d’être un agent producteur, si on ne produit pas on est inutile à la société. Mais il faut s’interroger sur qui a institutionnalisé ce discours. | |||
La dimension normative est que les visions sont des normes produites, mais qui commencent à être diffusées ailleurs. L’enjeu est que certaines choses sont présenté comme étant naturel « allant de soi ». | |||
== | == De la normalité à l'ordre international == | ||
Didier Fassin | Didier Fassin a publié en 2010 ''La raison humanitaire'' qui présente l’humanitaire comme une vision sociodicée occidentale. Si on regarde l’articulation de l’humanitaire on comprend qu’il y a une sociodicée c’est-à-dire comment l’occident arrive à justifier sa supériorité morale, mais sans que cela soit articulé en tant que tel. | ||
« La raison humanitaire, en instituant l'équivalence des vies et l'équivalence des souffrances, nous permet de croire encore – contre l'évidence quotidienne des réalités auxquelles nous sommes confrontés – à ce concept même d'humanité qui suppose que tous les êtres humains se valent parce qu'ils appartiennent à un monde. Le gouvernement humanitaire a ainsi pour nous ce pouvoir rédimant parce qu'en sauvant des vies, il sauve quelque chose d'une idée de nous-mêmes, et parce qu'en allégeant des souffrances, il allège également le poids de cet ordre mondial inégal. » | |||
La façon de voir le monde amène à un gouvernement qui dans la dimension de Foucault est une « conduite des conduites ». Cet extrait est la transition entre normalité et norme internationale. | |||
L’enjeu pour Fassin est qu’il ne s'agit pas de prendre la raison humanitaire « comme le meilleur des gouvernements possibles ni comme une illusion qui nous abuserait », mais de « rendre plus intelligibles les logiques globales de la raison humanitaire ». La raison humanitaire est un puissant imaginaire social qui donne du sens aux pratiques. | |||
Le point essentiel est que lorsqu’on commence à réfléchir à la sociodicée occidentale et la raison humanitaire on se rend compte qu’elle est reflet d'une « asymétrie politique » : | |||
*''' | *'''sociologiquement''' : « Ce n'est pas la condescendance éventuelle de l'aidant qui est en cause, pas plus que la signification de son acte d'aider, ce sont les conditions du rapport social liant les deux parties qui, au-delà de toute intention des agents, font de la compassion un sentiment moral sans réciprocité possible ». | ||
*''' | *'''politiquement''' : « il ne s'agit pas de critiquer la compassion pour la posture de supériorité qu'elle impliquerait, mais parce qu'elle suppose toujours une relation d'inégalité ». | ||
La première chose est la hiérarchie des vies qui est présentée comme un choix technique, mais non pas politique. C’est un discours dépolitisé. Il y a aussi une hiérarchisation des acteurs de l'humanitaire, mais aussi une hiérarchie statutaire, contractuelle, financière et politique. | |||
= Annexes = | = Annexes = |