Modification de Les États-(ré) Unis : 1877 - 1900

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''D'après un cours d'Aline Helg''<ref>[https://www.unige.ch/lettres/istge/unites/hco/anciens-collaborateurs/helg/ Aline Helg] - [https://www.unige.ch/ UNIGE]</ref><ref>[https://unige.academia.edu/AlineHelg Aline Helg] - [https://www.academia.edu/ Academia.edu]</ref><ref>[https://fr.wikipedia.org/wiki/Aline_Helg Aline Helg] - Wikipedia</ref><ref>[http://www.afrocubaweb.com/helg.htm Aline Helg] - [http://www.afrocubaweb.com/ Afrocubaweb.com]</ref><ref>[https://www.researchgate.net/profile/Aline_Helg Aline Helg] - [https://www.researchgate.net/profile/Aline_Helg Researchgate.net]</ref><ref>[https://www.cairn.info/publications-de-Aline-Helg--670782.htm Aline Helg] - [https://www.cairn.info Cairn.info]</ref><ref>[https://scholar.google.fr/citations?user=h3hUuPgAAAAJ&hl=en&oi=ao Aline Helg] - [https://scholar.google.fr/schhp?hl=en Google Scholar]</ref>
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*[[Les Amériques à la veille des indépendances (A. Helg)]]
 
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*[[La Constitution des États-Unis et la société du début du XIXème siècle]]
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*[[L’Amérique latine vers 1850 : sociétés, économies, politiques]]
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Entre 1877 et 1900, les États-Unis traversèrent une époque tumultueuse et transformative, souvent désignée sous le nom de "Gilded Age". Ce terme, popularisé par Mark Twain, évoque une période de brillante prospérité en surface, mais qui dissimulait des profondeurs de pauvreté et d'inégalité sociale. Cette époque a été marquée par une accélération de l'industrialisation et de l'urbanisation, donnant naissance à des géants industriels et à des monopoles puissants. Toutefois, le gouvernement de l'époque semblait pencher en faveur des intérêts de ces conglomérats et de l'élite fortunée, souvent au détriment de la classe ouvrière.
Entre 1877 et 1900, les États-Unis traversèrent une époque tumultueuse et transformative, souvent désignée sous le nom de "Gilded Age". Ce terme, popularisé par Mark Twain, évoque une période de brillante prospérité en surface, mais qui dissimulait des profondeurs de pauvreté et d'inégalité sociale. Cette époque a été marquée par une accélération de l'industrialisation et de l'urbanisation, donnant naissance à des géants industriels et à des monopoles puissants. Toutefois, le gouvernement de l'époque semblait pencher en faveur des intérêts de ces conglomérats et de l'élite fortunée, souvent au détriment de la classe ouvrière.
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Un élément central de cette transformation a été le chemin de fer. Suite à la guerre de Sécession, il est devenu un instrument vital pour la reconstruction, en particulier dans le Sud ravagé. Plus qu'un simple moyen de transport, le chemin de fer a soudé le pays, reliant ses vastes régions et facilitant un échange sans précédent de biens et de personnes. Cette révolution des transports a stimulé la croissance économique, propulsant les États-Unis au rang de puissance industrielle majeure. Cependant, cette prospérité n'était pas sans ombres. La fin de la Reconstruction dans le Sud a vu le retour d'un contrôle politique blanc strict, entraînant la suppression des droits de vote des Afro-Américains et l'instauration des lois Jim Crow, qui codifiaient la ségrégation et la discrimination raciales.
Un élément central de cette transformation a été le chemin de fer. Suite à la guerre de Sécession, il est devenu un instrument vital pour la reconstruction, en particulier dans le Sud ravagé. Plus qu'un simple moyen de transport, le chemin de fer a soudé le pays, reliant ses vastes régions et facilitant un échange sans précédent de biens et de personnes. Cette révolution des transports a stimulé la croissance économique, propulsant les États-Unis au rang de puissance industrielle majeure. Cependant, cette prospérité n'était pas sans ombres. La fin de la Reconstruction dans le Sud a vu le retour d'un contrôle politique blanc strict, entraînant la suppression des droits de vote des Afro-Américains et l'instauration des lois Jim Crow, qui codifiaient la ségrégation et la discrimination raciales.


La période s'est conclue sur une note d'expansion impériale, avec la guerre hispano-américaine de 1898. Cette confrontation a non seulement affirmé la position des États-Unis sur la scène mondiale, mais a également conduit à l'acquisition de territoires clés tels que Porto Rico, Guam et les Philippines. Ainsi, le "Gilded Age", avec ses contrastes saisissants de richesse et de pauvreté, d'opportunités et d'injustices, a façonné l'Amérique moderne, la préparant à jouer un rôle de premier plan au XXe siècle.
La période s'est conclue sur une note d'expansion impériale, avec la guerre hispano-américaine de 1898. Cette confrontation a non seulement affirmé la position des États-Unis sur la scène mondiale, mais a également conduit à l'acquisition de territoires clés tels que Porto Rico, Guam et les Philippines. Ainsi, le "Gilded Age", avec ses contrastes saisissants de richesse et de pauvreté, d'opportunités et d'injustices, a façonné l'Amérique moderne, la préparant à jouer un rôle de premier plan au XXe siècle.{{Translations
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La Cour suprême, dans sa décision concernant les Civil Rights Cases de 1883, a établi une distinction entre les actes discriminatoires commis par le gouvernement fédéral et ceux commis par les gouvernements des États ou les entités privées. En interprétant la clause de protection égale du 14e amendement de manière restrictive, la Cour a considéré que cette clause ne s'appliquait qu'à la discrimination exercée par le gouvernement fédéral. Cette interprétation a laissé une grande marge de manœuvre aux États, en particulier ceux du Sud, pour réglementer leurs propres relations raciales. En conséquence, de nombreux États du Sud ont rapidement adopté une série de lois connues sous le nom de lois "Jim Crow". Ces lois ont établi une ségrégation raciale stricte dans presque tous les aspects de la vie publique, des écoles aux transports en commun, en passant par les lieux publics comme les restaurants et les théâtres. De plus, ces lois ont été complétées par des pratiques discriminatoires qui ont privé les Afro-Américains de leurs droits fondamentaux, tels que le droit de vote. La décision de la Cour suprême a donc eu des conséquences profondes et durables sur la vie des Afro-Américains, renforçant la ségrégation et la discrimination raciales pendant près d'un siècle, jusqu'à ce que le mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960 parvienne à renverser ces pratiques injustes.
La Cour suprême, dans sa décision concernant les Civil Rights Cases de 1883, a établi une distinction entre les actes discriminatoires commis par le gouvernement fédéral et ceux commis par les gouvernements des États ou les entités privées. En interprétant la clause de protection égale du 14e amendement de manière restrictive, la Cour a considéré que cette clause ne s'appliquait qu'à la discrimination exercée par le gouvernement fédéral. Cette interprétation a laissé une grande marge de manœuvre aux États, en particulier ceux du Sud, pour réglementer leurs propres relations raciales. En conséquence, de nombreux États du Sud ont rapidement adopté une série de lois connues sous le nom de lois "Jim Crow". Ces lois ont établi une ségrégation raciale stricte dans presque tous les aspects de la vie publique, des écoles aux transports en commun, en passant par les lieux publics comme les restaurants et les théâtres. De plus, ces lois ont été complétées par des pratiques discriminatoires qui ont privé les Afro-Américains de leurs droits fondamentaux, tels que le droit de vote. La décision de la Cour suprême a donc eu des conséquences profondes et durables sur la vie des Afro-Américains, renforçant la ségrégation et la discrimination raciales pendant près d'un siècle, jusqu'à ce que le mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960 parvienne à renverser ces pratiques injustes.


L'arrêt des Civil Rights Cases de 1883 a marqué un tournant majeur dans la trajectoire des droits civils aux États-Unis. En décidant que le 14e amendement ne s'appliquait qu'aux actions du gouvernement fédéral et non à celles des États ou des particuliers, la Cour suprême a essentiellement donné le feu vert aux États du Sud pour instaurer un régime de ségrégation et de discrimination raciale. Ces lois, connues sous le nom de lois "Jim Crow", ont touché presque tous les aspects de la vie, de l'éducation aux transports, et ont privé les Afro-Américains de leurs droits fondamentaux. Face à cette réalité institutionnalisée, les Afro-Américains ont dû faire preuve de résilience, d'ingéniosité et de détermination pour revendiquer leurs droits. Bien que des efforts aient été déployés tout au long du début du 20e siècle pour contester la ségrégation et la discrimination, c'est le Mouvement pour les droits civils des années 1950 et 1960 qui a finalement réussi à mobiliser une action nationale. Des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr., Rosa Parks et de nombreux autres ont galvanisé le pays autour de la cause de l'égalité. Ce mouvement, avec ses boycotts, ses marches et ses actions en justice, a finalement conduit à des changements législatifs majeurs, notamment la loi sur les droits civils de 1964 et la loi sur le droit de vote de 1965. Ces lois ont interdit la discrimination raciale dans l'emploi, l'éducation, les logements et les lieux publics, et ont protégé le droit de vote des citoyens, indépendamment de leur race. Ainsi, bien que l'arrêt de 1883 ait été un revers majeur pour les droits civils, il a également servi de catalyseur pour un mouvement qui a finalement transformé la nation et rapproché les États-Unis de son idéal d'égalité pour tous. Dans l'ensemble, l'arrêt de la Cour suprême dans les Civil Rights Cases de 1883 a constitué un revers important pour les droits des Afro-Américains aux États-Unis et a ouvert la voie à une lutte longue et difficile pour les droits civils. La décision de la Cour a laissé la réglementation des relations raciales aux différents États, et il a fallu attendre le Mouvement pour les droits civiques.
L'arrêt des Civil Rights Cases de 1883 a marqué un tournant majeur dans la trajectoire des droits civils aux États-Unis. En décidant que le 14e amendement ne s'appliquait qu'aux actions du gouvernement fédéral et non à celles des États ou des particuliers, la Cour suprême a essentiellement donné le feu vert aux États du Sud pour instaurer un régime de ségrégation et de discrimination raciale. Ces lois, connues sous le nom de lois "Jim Crow", ont touché presque tous les aspects de la vie, de l'éducation aux transports, et ont privé les Afro-Américains de leurs droits fondamentaux. Face à cette réalité institutionnalisée, les Afro-Américains ont dû faire preuve de résilience, d'ingéniosité et de détermination pour revendiquer leurs droits. Bien que des efforts aient été déployés tout au long du début du 20e siècle pour contester la ségrégation et la discrimination, c'est le Mouvement pour les droits civils des années 1950 et 1960 qui a finalement réussi à mobiliser une action nationale. Des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr., Rosa Parks et de nombreux autres ont galvanisé le pays autour de la cause de l'égalité. Ce mouvement, avec ses boycotts, ses marches et ses actions en justice, a finalement conduit à des changements législatifs majeurs, notamment la loi sur les droits civils de 1964 et la loi sur le droit de vote de 1965. Ces lois ont interdit la discrimination raciale dans l'emploi, l'éducation, les logements et les lieux publics, et ont protégé le droit de vote des citoyens, indépendamment de leur race. Ainsi, bien que l'arrêt de 1883 ait été un revers majeur pour les droits civils, il a également servi de catalyseur pour un mouvement qui a finalement transformé la nation et rapproché les États-Unis de son idéal d'égalité pour tous. Dans l'ensemble, l'arrêt de la Cour suprême dans les Civil Rights Cases de 1883 a constitué un revers important pour les droits des Afro-Américains aux États-Unis et a ouvert la voie à une lutte longue et difficile pour les droits civils. La décision de la Cour a effectivement laissé la réglementation des relations raciales aux différents États, et il a fallu attendre le Mouvement pour les droits civiques.


La décision Plessy contre Ferguson a été rendue à la suite d'un incident en 1892 où Homer Plessy, un homme afro-américain à la peau claire, avait défié la loi de la Louisiane en s'asseyant dans un wagon réservé aux Blancs. Plessy, qui était sept huitièmes blanc et un huitième noir, a été arrêté et condamné pour avoir enfreint la loi de l'État qui exigeait la ségrégation des passagers dans les trains. L'affaire a été portée devant la Cour suprême, où les avocats de Plessy ont soutenu que la loi de la Louisiane violait le 13e et le 14e amendement de la Constitution des États-Unis. Cependant, la Cour, dans une décision 7 contre 1, a statué que la loi de la Louisiane ne violait pas la Constitution tant que les installations séparées étaient égales en qualité. La doctrine "séparé mais égal" établie par cet arrêt a été utilisée pour justifier la ségrégation raciale dans presque tous les aspects de la vie publique aux États-Unis, en particulier dans le Sud. En réalité, les installations et services fournis aux Afro-Américains étaient souvent inférieurs à ceux fournis aux Blancs. Les écoles, les hôpitaux, les parcs, et même les fontaines d'eau pour les Afro-Américains étaient souvent en mauvais état, sous-financés et surpeuplés. La décision Plessy contre Ferguson a renforcé la légitimité juridique de la ségrégation raciale et a été un obstacle majeur à l'égalité raciale pendant plus d'un demi-siècle. Ce n'est qu'en 1954, avec l'arrêt Brown contre Board of Education, que la Cour suprême a renversé la doctrine "séparé mais égal" et a déclaré que la ségrégation raciale dans les écoles publiques était inconstitutionnelle. L'impact de Plessy contre Ferguson a été profond et durable. Il a non seulement légalisé la ségrégation, mais a également renforcé les attitudes et les pratiques racistes dans la société américaine. La lutte pour mettre fin à la ségrégation et obtenir l'égalité des droits pour tous les citoyens américains a nécessité des décennies d'efforts et de sacrifices de la part de nombreux individus courageux.
La décision Plessy contre Ferguson a été rendue à la suite d'un incident en 1892 où Homer Plessy, un homme afro-américain à la peau claire, avait défié la loi de la Louisiane en s'asseyant dans un wagon réservé aux Blancs. Plessy, qui était sept huitièmes blanc et un huitième noir, a été arrêté et condamné pour avoir enfreint la loi de l'État qui exigeait la ségrégation des passagers dans les trains. L'affaire a été portée devant la Cour suprême, où les avocats de Plessy ont soutenu que la loi de la Louisiane violait le 13e et le 14e amendement de la Constitution des États-Unis. Cependant, la Cour, dans une décision 7 contre 1, a statué que la loi de la Louisiane ne violait pas la Constitution tant que les installations séparées étaient égales en qualité. La doctrine "séparé mais égal" établie par cet arrêt a été utilisée pour justifier la ségrégation raciale dans presque tous les aspects de la vie publique aux États-Unis, en particulier dans le Sud. En réalité, les installations et services fournis aux Afro-Américains étaient souvent inférieurs à ceux fournis aux Blancs. Les écoles, les hôpitaux, les parcs, et même les fontaines d'eau pour les Afro-Américains étaient souvent en mauvais état, sous-financés et surpeuplés. La décision Plessy contre Ferguson a renforcé la légitimité juridique de la ségrégation raciale et a été un obstacle majeur à l'égalité raciale pendant plus d'un demi-siècle. Ce n'est qu'en 1954, avec l'arrêt Brown contre Board of Education, que la Cour suprême a renversé la doctrine "séparé mais égal" et a déclaré que la ségrégation raciale dans les écoles publiques était inconstitutionnelle. L'impact de Plessy contre Ferguson a été profond et durable. Il a non seulement légalisé la ségrégation, mais a également renforcé les attitudes et les pratiques racistes dans la société américaine. La lutte pour mettre fin à la ségrégation et obtenir l'égalité des droits pour tous les citoyens américains a nécessité des décennies d'efforts et de sacrifices de la part de nombreux individus courageux.
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Malgré ces défis historiques, le Sud a montré une résilience remarquable et une capacité d'adaptation. Au XXe siècle, la région a commencé à attirer des investissements nationaux et internationaux, en partie grâce à ses faibles coûts de main-d'œuvre, à ses politiques fiscales avantageuses et à une amélioration de l'infrastructure. Les États du Sud ont également investi dans l'éducation et la formation professionnelle, reconnaissant l'importance du capital humain pour le développement économique. L'industrialisation du Sud a été stimulée par l'implantation d'usines automobiles étrangères et nationales, ainsi que par le développement de pôles technologiques comme la Research Triangle Park en Caroline du Nord. De plus, le Sud est devenu un centre majeur pour l'industrie aérospatiale, avec des entreprises comme Boeing, Lockheed Martin et Airbus ayant d'importantes opérations dans la région. La croissance des industries de services, notamment dans les domaines de la finance, de la santé et de l'éducation, a également joué un rôle crucial dans la transformation économique du Sud. Des villes comme Atlanta, Charlotte et Dallas sont devenues d'importants centres financiers et commerciaux. Cependant, malgré ces progrès, le Sud continue de faire face à des défis. Les disparités économiques et sociales persistent, et dans certaines zones rurales, la pauvreté et le chômage restent élevés. De plus, la région doit faire face aux défis posés par la mondialisation, la concurrence internationale et les changements technologiques. Néanmoins, l'histoire du Sud montre que la région est capable de changement et d'adaptation. Avec des investissements continus dans l'éducation, l'infrastructure et l'innovation, le Sud a le potentiel de surmonter ses défis historiques et de continuer à prospérer à l'avenir.
Malgré ces défis historiques, le Sud a montré une résilience remarquable et une capacité d'adaptation. Au XXe siècle, la région a commencé à attirer des investissements nationaux et internationaux, en partie grâce à ses faibles coûts de main-d'œuvre, à ses politiques fiscales avantageuses et à une amélioration de l'infrastructure. Les États du Sud ont également investi dans l'éducation et la formation professionnelle, reconnaissant l'importance du capital humain pour le développement économique. L'industrialisation du Sud a été stimulée par l'implantation d'usines automobiles étrangères et nationales, ainsi que par le développement de pôles technologiques comme la Research Triangle Park en Caroline du Nord. De plus, le Sud est devenu un centre majeur pour l'industrie aérospatiale, avec des entreprises comme Boeing, Lockheed Martin et Airbus ayant d'importantes opérations dans la région. La croissance des industries de services, notamment dans les domaines de la finance, de la santé et de l'éducation, a également joué un rôle crucial dans la transformation économique du Sud. Des villes comme Atlanta, Charlotte et Dallas sont devenues d'importants centres financiers et commerciaux. Cependant, malgré ces progrès, le Sud continue de faire face à des défis. Les disparités économiques et sociales persistent, et dans certaines zones rurales, la pauvreté et le chômage restent élevés. De plus, la région doit faire face aux défis posés par la mondialisation, la concurrence internationale et les changements technologiques. Néanmoins, l'histoire du Sud montre que la région est capable de changement et d'adaptation. Avec des investissements continus dans l'éducation, l'infrastructure et l'innovation, le Sud a le potentiel de surmonter ses défis historiques et de continuer à prospérer à l'avenir.


Les "codes noirs" ont créé un système qui a piégé de nombreux Afro-Américains dans un cycle de pauvreté et de dépendance. Ces lois ont permis aux propriétaires blancs de louer des prisonniers pour des travaux forcés, souvent dans des conditions brutales et inhumaines. Ce système, connu sous le nom de "peonage", était essentiellement une forme d'esclavage par une autre méthode. Les Afro-Américains qui étaient incapables de payer des amendes ou des dettes pouvaient être "loués" à des propriétaires blancs pour travailler jusqu'à ce que leur "dette" soit remboursée. En réalité, cette "dette" était souvent manipulée pour s'assurer que l'individu restait en servitude pendant une période indéfinie. De plus, les lois sur le vagabondage étaient souvent utilisées pour cibler spécifiquement les Afro-Américains. Par exemple, si un Afro-Américain était trouvé sans emploi, il pouvait être arrêté pour vagabondage. Une fois arrêté, il était souvent condamné à une amende qu'il ne pouvait pas payer, ce qui le conduisait à être "loué" pour travailler pour un propriétaire blanc afin de "rembourser" cette amende. Ces pratiques ont non seulement privé les Afro-Américains de leur liberté, mais ont également renforcé le pouvoir économique des élites blanches du Sud. Les propriétaires blancs bénéficiaient d'une main-d'œuvre bon marché, tandis que les Afro-Américains étaient privés de toute possibilité d'ascension économique. Il est important de noter que, bien que les "codes noirs" aient été adoptés dans le Sud, les préjugés raciaux et la discrimination étaient répandus dans tout le pays. Cependant, dans le Sud, ces préjugés étaient institutionnalisés par le biais de lois qui renforçaient activement la suprématie blanche et la subordination des Afro-Américains. Il a fallu des décennies de lutte, notamment le Mouvement pour les droits civiques des années 1950 et 1960, pour commencer à démanteler ces systèmes oppressifs et garantir les droits civils et politiques des Afro-Américains.
Les "codes noirs" ont effectivement créé un système qui a piégé de nombreux Afro-Américains dans un cycle de pauvreté et de dépendance. Ces lois ont permis aux propriétaires blancs de louer des prisonniers pour des travaux forcés, souvent dans des conditions brutales et inhumaines. Ce système, connu sous le nom de "peonage", était essentiellement une forme d'esclavage par une autre méthode. Les Afro-Américains qui étaient incapables de payer des amendes ou des dettes pouvaient être "loués" à des propriétaires blancs pour travailler jusqu'à ce que leur "dette" soit remboursée. En réalité, cette "dette" était souvent manipulée pour s'assurer que l'individu restait en servitude pendant une période indéfinie. De plus, les lois sur le vagabondage étaient souvent utilisées pour cibler spécifiquement les Afro-Américains. Par exemple, si un Afro-Américain était trouvé sans emploi, il pouvait être arrêté pour vagabondage. Une fois arrêté, il était souvent condamné à une amende qu'il ne pouvait pas payer, ce qui le conduisait à être "loué" pour travailler pour un propriétaire blanc afin de "rembourser" cette amende. Ces pratiques ont non seulement privé les Afro-Américains de leur liberté, mais ont également renforcé le pouvoir économique des élites blanches du Sud. Les propriétaires blancs bénéficiaient d'une main-d'œuvre bon marché, tandis que les Afro-Américains étaient privés de toute possibilité d'ascension économique. Il est important de noter que, bien que les "codes noirs" aient été adoptés dans le Sud, les préjugés raciaux et la discrimination étaient répandus dans tout le pays. Cependant, dans le Sud, ces préjugés étaient institutionnalisés par le biais de lois qui renforçaient activement la suprématie blanche et la subordination des Afro-Américains. Il a fallu des décennies de lutte, notamment le Mouvement pour les droits civiques des années 1950 et 1960, pour commencer à démanteler ces systèmes oppressifs et garantir les droits civils et politiques des Afro-Américains.


Les conditions de travail étaient souvent comparables à celles de l'esclavage antebellum. Les travailleurs étaient soumis à des journées de travail extrêmement longues, avec peu ou pas de repos. Ils étaient souvent mal nourris et logés dans des conditions précaires. Les abris étaient rudimentaires, offrant peu de protection contre les éléments. Les soins médicaux étaient quasi inexistants, ce qui signifie que les maladies et les blessures étaient courantes et souvent mortelles. Les surveillants et les propriétaires utilisaient la violence pour maintenir l'ordre et assurer la discipline. Les châtiments corporels, tels que les coups de fouet, étaient couramment utilisés pour punir les infractions mineures ou pour inciter les travailleurs à travailler plus dur. Les tentatives d'évasion étaient sévèrement punies, et il n'était pas rare que les travailleurs soient enchaînés ou entravés pour les empêcher de fuir. Les familles étaient souvent séparées, les enfants étant parfois loués à différents propriétaires, loin de leurs parents. Cette séparation forcée des familles était une autre forme de contrôle psychologique, car elle créait une peur constante de perdre des êtres chers. Le système de travail forcé a également eu des effets psychologiques profonds sur les Afro-Américains. La déshumanisation constante, la violence et la privation ont laissé des cicatrices durables sur les communautés afro-américaines. La peur et la méfiance envers les autorités, ainsi que le sentiment d'impuissance face à un système oppressif, ont été transmis de génération en génération.
Les conditions de travail étaient souvent comparables à celles de l'esclavage antebellum. Les travailleurs étaient soumis à des journées de travail extrêmement longues, avec peu ou pas de repos. Ils étaient souvent mal nourris et logés dans des conditions précaires. Les abris étaient rudimentaires, offrant peu de protection contre les éléments. Les soins médicaux étaient quasi inexistants, ce qui signifie que les maladies et les blessures étaient courantes et souvent mortelles. Les surveillants et les propriétaires utilisaient la violence pour maintenir l'ordre et assurer la discipline. Les châtiments corporels, tels que les coups de fouet, étaient couramment utilisés pour punir les infractions mineures ou pour inciter les travailleurs à travailler plus dur. Les tentatives d'évasion étaient sévèrement punies, et il n'était pas rare que les travailleurs soient enchaînés ou entravés pour les empêcher de fuir. Les familles étaient souvent séparées, les enfants étant parfois loués à différents propriétaires, loin de leurs parents. Cette séparation forcée des familles était une autre forme de contrôle psychologique, car elle créait une peur constante de perdre des êtres chers. Le système de travail forcé a également eu des effets psychologiques profonds sur les Afro-Américains. La déshumanisation constante, la violence et la privation ont laissé des cicatrices durables sur les communautés afro-américaines. La peur et la méfiance envers les autorités, ainsi que le sentiment d'impuissance face à un système oppressif, ont été transmis de génération en génération.
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La situation économique du Sud après la guerre civile était complexe. La fin de l'esclavage a bouleversé le système économique antérieur, basé sur le travail esclave dans les plantations. Bien que l'esclavage ait été aboli, les inégalités raciales et économiques ont persisté. Les Afro-Américains, libérés de l'esclavage, se sont retrouvés dans une situation précaire. Sans terres ni ressources, beaucoup ont été contraints de travailler comme métayers ou ouvriers agricoles, souvent pour leurs anciens maîtres. Dans ce système, ils louaient des terres et payaient le propriétaire en nature, généralement une part de la récolte. Cela les maintenait souvent dans un cycle d'endettement et de dépendance. Parallèlement, l'industrialisation du Sud a été lente par rapport au Nord. Les industries qui se sont développées, comme les usines textiles ou les mines, offraient des emplois principalement aux Blancs. Cependant, ces emplois n'étaient pas bien rémunérés. Les travailleurs blancs du Sud, souvent issus de milieux ruraux et pauvres, étaient également exploités, bien que d'une manière différente de celle des Afro-Américains. Ils étaient souvent payés en bons utilisables uniquement dans les magasins appartenant à l'entreprise, ce qui les maintenait également dans un cycle d'endettement. La concurrence pour ces emplois mal rémunérés et les tensions raciales ont souvent été attisées par les propriétaires et les gestionnaires d'usines pour empêcher la solidarité entre les travailleurs blancs et noirs. Les dirigeants craignaient que si les travailleurs s'unissaient, ils pourraient exiger de meilleurs salaires et conditions de travail. Le Sud post-guerre civile était une région où la race et la classe étaient étroitement liées, et où les divisions raciales étaient souvent utilisées pour maintenir un statu quo économique qui favorisait une élite blanche tout en exploitant à la fois les travailleurs blancs et noirs.
La situation économique du Sud après la guerre civile était complexe. La fin de l'esclavage a bouleversé le système économique antérieur, basé sur le travail esclave dans les plantations. Bien que l'esclavage ait été aboli, les inégalités raciales et économiques ont persisté. Les Afro-Américains, libérés de l'esclavage, se sont retrouvés dans une situation précaire. Sans terres ni ressources, beaucoup ont été contraints de travailler comme métayers ou ouvriers agricoles, souvent pour leurs anciens maîtres. Dans ce système, ils louaient des terres et payaient le propriétaire en nature, généralement une part de la récolte. Cela les maintenait souvent dans un cycle d'endettement et de dépendance. Parallèlement, l'industrialisation du Sud a été lente par rapport au Nord. Les industries qui se sont développées, comme les usines textiles ou les mines, offraient des emplois principalement aux Blancs. Cependant, ces emplois n'étaient pas bien rémunérés. Les travailleurs blancs du Sud, souvent issus de milieux ruraux et pauvres, étaient également exploités, bien que d'une manière différente de celle des Afro-Américains. Ils étaient souvent payés en bons utilisables uniquement dans les magasins appartenant à l'entreprise, ce qui les maintenait également dans un cycle d'endettement. La concurrence pour ces emplois mal rémunérés et les tensions raciales ont souvent été attisées par les propriétaires et les gestionnaires d'usines pour empêcher la solidarité entre les travailleurs blancs et noirs. Les dirigeants craignaient que si les travailleurs s'unissaient, ils pourraient exiger de meilleurs salaires et conditions de travail. Le Sud post-guerre civile était une région où la race et la classe étaient étroitement liées, et où les divisions raciales étaient souvent utilisées pour maintenir un statu quo économique qui favorisait une élite blanche tout en exploitant à la fois les travailleurs blancs et noirs.


Ces petites villes industrielles, souvent appelées "company towns" (villes d'entreprise) aux États-Unis, étaient une caractéristique du Sud post-guerre civile. Elles étaient construites et gérées par une seule entreprise, généralement une usine textile ou une mine. Ces entreprises fournissaient non seulement l'emploi, mais aussi le logement, les magasins, les écoles, les églises et parfois même la monnaie utilisée dans la ville. Tout était sous le contrôle de l'entreprise. La vie dans ces villes d'entreprise était à la fois protectrice et restrictive. D'une part, les travailleurs avaient un logement, un emploi et des services à leur porte. D'autre part, ils étaient souvent payés en bons utilisables uniquement dans les magasins de l'entreprise, ce qui les maintenait dans un cycle d'endettement. De plus, les entreprises exerçaient souvent un contrôle strict sur la vie des travailleurs, réglementant tout, de la consommation d'alcool à la participation à des syndicats. Les Afro-Américains étaient généralement exclus de ces villes d'entreprise. Bien qu'ils aient été une main-d'œuvre essentielle dans le Sud agraire, ils ont été largement écartés des nouvelles opportunités industrielles. Les emplois dans les usines étaient réservés aux Blancs, tandis que les Afro-Américains étaient relégués à des emplois de service ou de travail agricole mal rémunérés. Cette exclusion était à la fois le résultat de préjugés raciaux et d'une stratégie délibérée de la part des dirigeants d'entreprise pour diviser la main-d'œuvre et empêcher l'unité entre les travailleurs blancs et noirs. Ainsi, bien que le Sud ait connu des changements économiques après la guerre civile, les structures de pouvoir et d'inégalité raciale ont persisté, simplement sous une forme différente. Les villes d'entreprise sont un exemple de la manière dont l'économie et la race étaient inextricablement liées dans le Sud post-guerre civile.
Ces petites villes industrielles, souvent appelées "company towns" (villes d'entreprise) aux États-Unis, étaient en effet une caractéristique du Sud post-guerre civile. Elles étaient construites et gérées par une seule entreprise, généralement une usine textile ou une mine. Ces entreprises fournissaient non seulement l'emploi, mais aussi le logement, les magasins, les écoles, les églises et parfois même la monnaie utilisée dans la ville. Tout était sous le contrôle de l'entreprise. La vie dans ces villes d'entreprise était à la fois protectrice et restrictive. D'une part, les travailleurs avaient un logement, un emploi et des services à leur porte. D'autre part, ils étaient souvent payés en bons utilisables uniquement dans les magasins de l'entreprise, ce qui les maintenait dans un cycle d'endettement. De plus, les entreprises exerçaient souvent un contrôle strict sur la vie des travailleurs, réglementant tout, de la consommation d'alcool à la participation à des syndicats. Les Afro-Américains étaient généralement exclus de ces villes d'entreprise. Bien qu'ils aient été une main-d'œuvre essentielle dans le Sud agraire, ils ont été largement écartés des nouvelles opportunités industrielles. Les emplois dans les usines étaient réservés aux Blancs, tandis que les Afro-Américains étaient relégués à des emplois de service ou de travail agricole mal rémunérés. Cette exclusion était à la fois le résultat de préjugés raciaux et d'une stratégie délibérée de la part des dirigeants d'entreprise pour diviser la main-d'œuvre et empêcher l'unité entre les travailleurs blancs et noirs. Ainsi, bien que le Sud ait connu des changements économiques après la guerre civile, les structures de pouvoir et d'inégalité raciale ont persisté, simplement sous une forme différente. Les villes d'entreprise sont un exemple de la manière dont l'économie et la race étaient inextricablement liées dans le Sud post-guerre civile.


Le système de ségrégation et de discrimination dans le Sud post-guerre civile était enraciné dans une idéologie de suprématie blanche. Même si de nombreux Blancs du Sud vivaient dans la pauvreté et faisaient face à des défis économiques similaires à ceux des Afro-Américains, le système de ségrégation leur offrait un avantage social et psychologique. Ils pouvaient se considérer comme supérieurs simplement en raison de la couleur de leur peau. Cette illusion de supériorité était essentielle pour maintenir l'ordre social dans le Sud. Elle permettait aux élites blanches de diviser la classe ouvrière et de prévenir toute alliance potentielle entre les travailleurs blancs et noirs. En donnant aux Blancs pauvres un groupe (les Noirs) qu'ils pouvaient considérer comme inférieur, les élites pouvaient maintenir leur contrôle sur la région. Les lois Jim Crow, les codes noirs et d'autres formes de discrimination institutionnelle étaient des outils utilisés pour renforcer cette hiérarchie raciale. Ces lois et pratiques ont non seulement privé les Afro-Américains de leurs droits fondamentaux, mais ont également servi à rappeler constamment leur statut inférieur dans la société. Les lynchages, les violences raciales et d'autres formes d'intimidation étaient également utilisés pour maintenir cette hiérarchie et pour décourager toute forme de résistance ou de contestation. Le système de ségrégation et de discrimination dans le Sud n'était pas seulement une question de contrôle économique, mais aussi de pouvoir et de domination. Il était conçu pour maintenir une hiérarchie raciale et pour assurer la suprématie blanche dans tous les aspects de la vie.
Le système de ségrégation et de discrimination dans le Sud post-guerre civile était enraciné dans une idéologie de suprématie blanche. Même si de nombreux Blancs du Sud vivaient dans la pauvreté et faisaient face à des défis économiques similaires à ceux des Afro-Américains, le système de ségrégation leur offrait un avantage social et psychologique. Ils pouvaient se considérer comme supérieurs simplement en raison de la couleur de leur peau. Cette illusion de supériorité était essentielle pour maintenir l'ordre social dans le Sud. Elle permettait aux élites blanches de diviser la classe ouvrière et de prévenir toute alliance potentielle entre les travailleurs blancs et noirs. En donnant aux Blancs pauvres un groupe (les Noirs) qu'ils pouvaient considérer comme inférieur, les élites pouvaient maintenir leur contrôle sur la région. Les lois Jim Crow, les codes noirs et d'autres formes de discrimination institutionnelle étaient des outils utilisés pour renforcer cette hiérarchie raciale. Ces lois et pratiques ont non seulement privé les Afro-Américains de leurs droits fondamentaux, mais ont également servi à rappeler constamment leur statut inférieur dans la société. Les lynchages, les violences raciales et d'autres formes d'intimidation étaient également utilisés pour maintenir cette hiérarchie et pour décourager toute forme de résistance ou de contestation. Le système de ségrégation et de discrimination dans le Sud n'était pas seulement une question de contrôle économique, mais aussi de pouvoir et de domination. Il était conçu pour maintenir une hiérarchie raciale et pour assurer la suprématie blanche dans tous les aspects de la vie.
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L'affaire Haymarket est l'un des événements les plus notoires de l'histoire du mouvement ouvrier américain. Elle a eu lieu dans le contexte d'une campagne nationale pour la journée de travail de huit heures, qui avait mobilisé des centaines de milliers de travailleurs à travers les États-Unis. Le 3 mai 1886, une grève avait éclaté à l'usine McCormick Reaper à Chicago. Le lendemain, une manifestation a été organisée à Haymarket Square pour protester contre la violence policière qui avait eu lieu lors de la grève. Alors que la manifestation touchait à sa fin et que la pluie commençait à tomber, une escouade de police est arrivée pour disperser la foule. C'est à ce moment qu'une bombe a été lancée sur les policiers, tuant sept d'entre eux et en blessant des dizaines d'autres. En représailles, la police a ouvert le feu sur la foule, tuant plusieurs personnes et en blessant des dizaines d'autres. L'attentat à la bombe a déclenché une vague d'hystérie anti-syndicale et anti-immigrée. Huit anarchistes, la plupart d'origine allemande ou européenne, ont été rapidement arrêtés et accusés de conspiration pour commettre le meurtre. Bien qu'il n'y ait eu aucune preuve directe les reliant à la bombe, sept d'entre eux ont été condamnés à mort et un à la prison à perpétuité. Quatre ont été pendus, un s'est suicidé en prison, et les trois autres ont vu leur peine commuée en emprisonnement à vie par le gouverneur John Peter Altgeld en 1893, qui a critiqué le procès comme étant injuste. L'affaire Haymarket a eu un impact profond sur le mouvement ouvrier américain. Elle a été utilisée pour discréditer le mouvement pour la journée de travail de huit heures et a renforcé l'association entre les travailleurs radicaux et la violence dans l'esprit du public. Cependant, elle a également galvanisé de nombreux travailleurs et militants, qui ont vu les "Huit de Haymarket" comme des martyrs de la cause ouvrière. Aujourd'hui, l'affaire Haymarket est commémorée chaque année le 1er mai, connu dans de nombreux pays comme la Fête du Travail, en souvenir de ceux qui ont perdu la vie dans la lutte pour les droits des travailleurs.
L'affaire Haymarket est l'un des événements les plus notoires de l'histoire du mouvement ouvrier américain. Elle a eu lieu dans le contexte d'une campagne nationale pour la journée de travail de huit heures, qui avait mobilisé des centaines de milliers de travailleurs à travers les États-Unis. Le 3 mai 1886, une grève avait éclaté à l'usine McCormick Reaper à Chicago. Le lendemain, une manifestation a été organisée à Haymarket Square pour protester contre la violence policière qui avait eu lieu lors de la grève. Alors que la manifestation touchait à sa fin et que la pluie commençait à tomber, une escouade de police est arrivée pour disperser la foule. C'est à ce moment qu'une bombe a été lancée sur les policiers, tuant sept d'entre eux et en blessant des dizaines d'autres. En représailles, la police a ouvert le feu sur la foule, tuant plusieurs personnes et en blessant des dizaines d'autres. L'attentat à la bombe a déclenché une vague d'hystérie anti-syndicale et anti-immigrée. Huit anarchistes, la plupart d'origine allemande ou européenne, ont été rapidement arrêtés et accusés de conspiration pour commettre le meurtre. Bien qu'il n'y ait eu aucune preuve directe les reliant à la bombe, sept d'entre eux ont été condamnés à mort et un à la prison à perpétuité. Quatre ont été pendus, un s'est suicidé en prison, et les trois autres ont vu leur peine commuée en emprisonnement à vie par le gouverneur John Peter Altgeld en 1893, qui a critiqué le procès comme étant injuste. L'affaire Haymarket a eu un impact profond sur le mouvement ouvrier américain. Elle a été utilisée pour discréditer le mouvement pour la journée de travail de huit heures et a renforcé l'association entre les travailleurs radicaux et la violence dans l'esprit du public. Cependant, elle a également galvanisé de nombreux travailleurs et militants, qui ont vu les "Huit de Haymarket" comme des martyrs de la cause ouvrière. Aujourd'hui, l'affaire Haymarket est commémorée chaque année le 1er mai, connu dans de nombreux pays comme la Fête du Travail, en souvenir de ceux qui ont perdu la vie dans la lutte pour les droits des travailleurs.


Après l'attentat, la police et la presse ont rapidement imputé l'incident à des anarchistes, et plusieurs personnes ont été arrêtées et jugées pour ce crime. Quatre personnes sont finalement reconnues coupables et condamnées à mort, malgré l'absence de preuves les reliant à la bombe. La presse a également accusé à tort les Knights of Labor d'avoir des liens avec les anarchistes, ce qui a entraîné une réaction publique contre le syndicat. Les Knights of Labor, qui étaient déjà en déclin, ont vu le nombre de leurs membres chuter de façon spectaculaire à la suite de l'affaire Haymarket et ont été interdits dans de nombreuses régions du pays. L'affaire Haymarket a eu un effet paralysant sur le mouvement ouvrier et a constitué un revers pour les droits des travailleurs et pour la cause du travail organisé. Elle a également conduit à une vague de sentiments anti-anarchistes et de répression qui a duré une bonne partie du 20e siècle. Ces dernières années, l'affaire Haymarket est largement considérée comme une erreur judiciaire, les verdicts de culpabilité reposant sur des preuves peu convaincantes et sur le fait que l'accusation s'est appuyée sur un sentiment anti-radical et anti-immigrant. Après l'affaire Haymarket en 1886, le mouvement ouvrier aux États-Unis a connu une période de déclin, de nombreux syndicats luttant pour maintenir leurs effectifs et leur influence. L'une des raisons de ce déclin est le passage d'un syndicalisme de classe, qui avait été l'objectif des Knights of Labor, à un syndicalisme de négociation sectorielle.
Après l'attentat, la police et la presse ont rapidement imputé l'incident à des anarchistes, et plusieurs personnes ont été arrêtées et jugées pour ce crime. Quatre personnes sont finalement reconnues coupables et condamnées à mort, malgré l'absence de preuves les reliant à la bombe. La presse a également accusé à tort les Knights of Labor d'avoir des liens avec les anarchistes, ce qui a entraîné une réaction publique contre le syndicat. Les Knights of Labor, qui étaient déjà en déclin, ont vu le nombre de leurs membres chuter de façon spectaculaire à la suite de l'affaire Haymarket et ont été effectivement interdits dans de nombreuses régions du pays. L'affaire Haymarket a eu un effet paralysant sur le mouvement ouvrier et a constitué un revers pour les droits des travailleurs et pour la cause du travail organisé. Elle a également conduit à une vague de sentiments anti-anarchistes et de répression qui a duré une bonne partie du 20e siècle. Ces dernières années, l'affaire Haymarket est largement considérée comme une erreur judiciaire, les verdicts de culpabilité reposant sur des preuves peu convaincantes et sur le fait que l'accusation s'est appuyée sur un sentiment anti-radical et anti-immigrant. Après l'affaire Haymarket en 1886, le mouvement ouvrier aux États-Unis a connu une période de déclin, de nombreux syndicats luttant pour maintenir leurs effectifs et leur influence. L'une des raisons de ce déclin est le passage d'un syndicalisme de classe, qui avait été l'objectif des Knights of Labor, à un syndicalisme de négociation sectorielle.


Ce changement d'orientation a été largement influencé par les événements de Haymarket et par la réaction publique qui s'en est suivie. Les syndicats ont commencé à se concentrer davantage sur les négociations avec des employeurs spécifiques dans des secteurs spécifiques, plutôt que sur la promotion d'une vision plus large de la solidarité ouvrière et de la transformation sociale. L'American Federation of Labor (AFL), fondée en 1886 par Samuel Gompers, est devenue le principal représentant de cette approche. L'AFL se concentrait sur la négociation d'accords pour des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et une journée de travail plus courte pour ses membres. Contrairement aux Knights of Labor, l'AFL était composée de syndicats d'artisans et excluait souvent les travailleurs non qualifiés, les femmes et les minorités. L'approche pragmatique de l'AFL a finalement porté ses fruits, car le syndicat a réussi à obtenir de nombreuses concessions pour ses membres. Cependant, cette stratégie a également été critiquée pour avoir divisé le mouvement ouvrier et pour avoir échoué à aborder des questions plus larges de justice sociale et économique. Il est clair que l'affaire Haymarket a eu un impact profond sur la trajectoire du mouvement ouvrier aux États-Unis. Elle a non seulement conduit à la répression directe des syndicats et des militants, mais elle a également influencé la manière dont les syndicats se sont organisés et ont interagi avec la société dans les décennies qui ont suivi.
Ce changement d'orientation a été largement influencé par les événements de Haymarket et par la réaction publique qui s'en est suivie. Les syndicats ont commencé à se concentrer davantage sur les négociations avec des employeurs spécifiques dans des secteurs spécifiques, plutôt que sur la promotion d'une vision plus large de la solidarité ouvrière et de la transformation sociale. L'American Federation of Labor (AFL), fondée en 1886 par Samuel Gompers, est devenue le principal représentant de cette approche. L'AFL se concentrait sur la négociation d'accords pour des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et une journée de travail plus courte pour ses membres. Contrairement aux Knights of Labor, l'AFL était composée de syndicats d'artisans et excluait souvent les travailleurs non qualifiés, les femmes et les minorités. L'approche pragmatique de l'AFL a finalement porté ses fruits, car le syndicat a réussi à obtenir de nombreuses concessions pour ses membres. Cependant, cette stratégie a également été critiquée pour avoir divisé le mouvement ouvrier et pour avoir échoué à aborder des questions plus larges de justice sociale et économique. Il est clair que l'affaire Haymarket a eu un impact profond sur la trajectoire du mouvement ouvrier aux États-Unis. Elle a non seulement conduit à la répression directe des syndicats et des militants, mais elle a également influencé la manière dont les syndicats se sont organisés et ont interagi avec la société dans les décennies qui ont suivi.


Le syndicalisme de négociation sectorielle se concentre sur l'organisation des travailleurs dans des industries spécifiques, telles que l'acier, le textile et les chemins de fer, et sur la négociation de meilleurs salaires et conditions de travail pour les membres au cas par cas. Cette approche est considérée comme plus pragmatique et moins susceptible de provoquer une réaction brutale des employeurs et du public. En revanche, le syndicalisme de classe cherche à unir tous les travailleurs, indépendamment de leur métier ou de leur industrie, autour d'une cause commune. Il vise à remettre en question et à transformer les structures fondamentales du pouvoir économique et social. Le syndicalisme de classe est souvent plus radical dans ses objectifs, cherchant non seulement à améliorer les conditions de travail, mais aussi à remettre en question la propriété privée des moyens de production et à promouvoir une répartition plus équitable des richesses. Le syndicalisme de négociation sectorielle a été adopté par des syndicats tels que l'American Federation of Labor (AFL) parce qu'il offrait une voie plus directe pour obtenir des gains tangibles pour ses membres. En se concentrant sur des industries spécifiques, les syndicats pouvaient utiliser la force collective de leurs membres pour négocier directement avec les employeurs et obtenir des augmentations de salaire, des heures de travail plus courtes ou de meilleures conditions de travail. Cette approche a également eu l'avantage d'être moins menaçante pour le système économique existant, car elle ne cherchait pas à remettre en question la propriété privée ou la structure fondamentale du capitalisme. Cependant, cette stratégie a également eu ses limites. En se concentrant uniquement sur les gains immédiats pour ses membres, le syndicalisme de négociation sectorielle a souvent négligé les travailleurs non syndiqués ou les travailleurs de secteurs moins organisés. De plus, en évitant de défier directement le système économique, il a laissé en place des structures de pouvoir qui pouvaient continuer à exploiter les travailleurs.
//Le syndicalisme de négociation sectorielle se concentre sur l'organisation des travailleurs dans des industries spécifiques, telles que l'acier, le textile et les chemins de fer, et sur la négociation de meilleurs salaires et conditions de travail pour les membres au cas par cas. Cette approche est considérée comme plus pragmatique et moins susceptible de provoquer une réaction brutale des employeurs et du public.


L'un des principaux syndicats apparus au cours de cette période est l'American Federation of Labor (AFL), fondée en 1886 par Samuel Gompers. L'AFL représentait les travailleurs qualifiés, tels que les charpentiers et les imprimeurs, et se concentrait sur la négociation de meilleurs salaires et conditions de travail pour ses membres, plutôt que de poursuivre un programme politique plus large. L'AFL était également exclusive, ne représentant que les travailleurs blancs et n'organisant pas les travailleurs non qualifiés ou noirs. L'AFL, sous la direction de Gompers, a adopté une approche pragmatique du syndicalisme. Gompers croyait fermement que les syndicats devaient se concentrer sur des objectifs concrets et réalisables, tels que l'augmentation des salaires, la réduction des heures de travail et l'amélioration des conditions de travail. Il était sceptique quant à l'efficacité des mouvements politiques plus larges et pensait que les syndicats devaient éviter de s'impliquer dans des questions politiques controversées qui pourraient diviser leurs membres. La stratégie de l'AFL était de négocier directement avec les employeurs sur des questions spécifiques concernant les conditions de travail. Cette approche a été efficace pour obtenir des gains tangibles pour ses membres. Sous la direction de Gompers, l'AFL est devenue le syndicat le plus puissant et le plus influent des États-Unis au début du 20e siècle. Cependant, l'approche exclusive de l'AFL a également été critiquée. En se concentrant uniquement sur les travailleurs qualifiés et en excluant les travailleurs non qualifiés, les femmes et les minorités, l'AFL a laissé de nombreux travailleurs sans représentation syndicale. Cette exclusion a créé des divisions au sein du mouvement ouvrier et a rendu plus difficile l'organisation des travailleurs dans des industries où la main-d'œuvre était principalement non qualifiée ou minoritaire. En dépit de ces critiques, l'approche pragmatique de l'AFL a permis d'obtenir des améliorations significatives pour ses membres. Cependant, au fil du temps, la nécessité d'inclure une main-d'œuvre plus diverse et de s'attaquer à des questions plus larges est devenue évidente, conduisant à l'émergence de nouveaux syndicats et à des changements au sein du mouvement ouvrier.
L'un des principaux syndicats apparus au cours de cette période est l'American Federation of Labor (AFL), fondée en 1886 par Samuel Gompers. L'AFL représentait les travailleurs qualifiés, tels que les charpentiers et les imprimeurs, et se concentrait sur la négociation de meilleurs salaires et conditions de travail pour ses membres, plutôt que de poursuivre un programme politique plus large. L'AFL était également exclusive, ne représentant que les travailleurs blancs et n'organisant pas les travailleurs non qualifiés ou noirs.


Il convient de noter que l'approche de l'AFL en matière de négociation sectorielle et ses politiques d'exclusion ont contribué à préserver le statu quo des divisions raciales et ethniques sur le lieu de travail et à renforcer les inégalités sociales. Les travailleurs non qualifiés et les immigrants, qui n'étaient pas organisés par l'AFL, étaient souvent moins bien payés et travaillaient dans de moins bonnes conditions que leurs homologues qualifiés. De plus, en excluant les travailleurs noirs, l'AFL a indirectement soutenu les pratiques discriminatoires qui étaient courantes à cette époque. Les travailleurs noirs étaient souvent relégués aux emplois les plus durs et les moins bien rémunérés, et l'absence de représentation syndicale signifiait qu'ils avaient peu de moyens de contester ces conditions. Les femmes, également largement exclues de l'AFL, étaient confrontées à des discriminations similaires, étant souvent cantonnées à des emplois mal rémunérés et sans possibilité d'avancement. L'exclusion des travailleurs non qualifiés, des immigrants, des femmes et des minorités a également eu pour effet de diviser la classe ouvrière et de rendre plus difficile la solidarité entre les travailleurs. Au lieu de s'unir pour défendre leurs droits communs en tant que travailleurs, les divisions raciales, ethniques et de compétences ont souvent été exacerbées, ce qui a affaibli le mouvement ouvrier dans son ensemble. Il est également important de souligner que l'approche exclusive de l'AFL n'était pas universellement acceptée au sein du mouvement ouvrier. De nombreux syndicalistes et militants estimaient que tous les travailleurs, quelles que soient leur race, leur origine ethnique ou leur compétence, devaient être organisés et représentés. Ces voix dissidentes ont finalement conduit à la création de syndicats alternatifs, tels que le Congrès industriel du monde (IWW), qui cherchaient à organiser tous les travailleurs, indépendamment de leur race, de leur sexe ou de leur compétence.
Il convient de noter que l'approche de l'AFL en matière de négociation sectorielle et ses politiques d'exclusion ont contribué à préserver le statu quo des divisions raciales et ethniques sur le lieu de travail et à renforcer les inégalités sociales. Les travailleurs non qualifiés et les immigrants, qui n'étaient pas organisés par l'AFL, étaient souvent moins bien payés et travaillaient dans de moins bonnes conditions que leurs homologues qualifiés.


L'industrialisation rapide et l'urbanisation qui ont eu lieu à la fin du XIXe siècle ont créé des conditions de travail difficiles pour de nombreux travailleurs. Les usines étaient souvent insalubres, dangereuses et surpeuplées. Les travailleurs étaient fréquemment exploités, travaillant de longues heures pour des salaires misérables, sans protection contre les accidents ou les maladies professionnelles. Dans ce contexte, la nécessité d'une organisation collective pour défendre les droits des travailleurs est devenue de plus en plus évidente. Les premiers syndicats ont cherché à négocier directement avec les employeurs pour de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et des horaires de travail plus courts. Ils ont également plaidé pour des réformes législatives, telles que la journée de travail de huit heures et l'abolition du travail des enfants. Cependant, ces efforts ont souvent été rencontrés par une forte résistance de la part des employeurs, qui voyaient les syndicats comme une menace pour leurs profits et leur pouvoir. Les grèves et les manifestations étaient courantes, et elles étaient souvent violemment réprimées par la police, les détectives privés et même l'armée. Des incidents comme l'affaire Haymarket à Chicago en 1886, où une bombe a été lancée lors d'une manifestation ouvrière, ont renforcé l'image des syndicats comme étant radicaux et dangereux aux yeux du public. Cependant, malgré ces défis, le mouvement ouvrier a persisté. Les syndicats ont continué à s'organiser et à recruter de nouveaux membres, et ils ont commencé à remporter des victoires importantes. Des syndicats comme l'American Federation of Labor (AFL) ont réussi à négocier des contrats collectifs avec des employeurs, garantissant de meilleurs salaires, des horaires de travail plus courts et des conditions de travail plus sûres pour leurs membres. De plus, le mouvement ouvrier a également bénéficié d'un soutien croissant de la part du public et de certains politiciens progressistes, qui ont reconnu la nécessité de réformer le système économique et de protéger les droits des travailleurs. Des lois ont été adoptées pour réglementer les conditions de travail, limiter les heures de travail et interdire le travail des enfants.
Le mouvement ouvrier aux États-Unis à la fin du XIXe siècle a été marqué par des revers et des défis, les syndicats luttant pour conserver leurs membres et leur influence. Cependant, malgré ces difficultés, le mouvement ouvrier a continué à évoluer et à s'adapter et, au fil du temps, il a pu obtenir des améliorations importantes des conditions de travail et des salaires pour de nombreux travailleurs.


L'American Federation of Labor (AFL) est devenue l'une des principales forces du mouvement syndical américain à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Sous la direction de Samuel Gompers, l'AFL a adopté une approche pragmatique du syndicalisme, se concentrant sur des questions tangibles telles que les salaires, les heures de travail et les conditions de travail. Cette stratégie, connue sous le nom de syndicalisme de négociation sectorielle, visait à obtenir des gains immédiats pour ses membres plutôt qu'à transformer radicalement la société ou l'économie. Cependant, cette approche avait ses limites. En se concentrant principalement sur les travailleurs qualifiés, l'AFL a souvent négligé les travailleurs non qualifiés, qui constituaient une part croissante de la main-d'œuvre industrielle. De plus, l'AFL était notoirement exclusive, n'organisant souvent que des travailleurs blancs et évitant d'organiser des travailleurs noirs, des immigrants et des femmes. Cette politique d'exclusion a renforcé les divisions raciales et ethniques existantes sur le lieu de travail et a contribué à la marginalisation de certains des travailleurs les plus vulnérables. L'accent mis par l'AFL sur la négociation sectorielle a également eu pour effet de minimiser la lutte plus large pour les droits des travailleurs et la justice sociale. En évitant les questions politiques plus larges et en se concentrant uniquement sur les gains économiques immédiats, l'AFL a souvent été critiquée pour ne pas avoir abordé les inégalités structurelles et systémiques qui affectaient la classe ouvrière.
L'approche de la négociation sectorielle de l'AFL et ses politiques d'exclusion ont contribué à préserver le statu quo des divisions raciales et ethniques sur le lieu de travail et à renforcer l'inégalité sociale. Cette approche du syndicalisme de négociation rejetait la lutte des classes et se concentrait sur la négociation de meilleurs salaires et conditions de travail pour ses membres, plutôt que de poursuivre un programme politique plus large.


L'approche de la négociation sectorielle adoptée par l'AFL et d'autres syndicats aux États-Unis a été à la fois une force et une faiblesse pour le mouvement syndical. D'une part, elle a permis d'obtenir des gains tangibles pour les travailleurs en termes de salaires, d'heures de travail et de conditions de travail. Ces victoires concrètes ont renforcé la légitimité des syndicats aux yeux de nombreux travailleurs et ont contribué à établir le syndicalisme comme une force importante dans la vie économique et politique américaine. Cependant, en évitant les questions politiques plus larges et en se concentrant uniquement sur les gains économiques immédiats, le mouvement syndical s'est souvent trouvé en position de réaction plutôt que de proactivité. Sans une vision plus large de la justice sociale et économique, les syndicats ont souvent été pris au dépourvu face à des changements structurels tels que la mondialisation, la délocalisation et l'automatisation. De plus, en rejetant la lutte des classes, le mouvement syndical américain a souvent évité de s'attaquer aux inégalités structurelles et systémiques qui affectent la classe ouvrière. Cela a rendu le mouvement plus vulnérable aux attaques des élites économiques et politiques, qui ont souvent cherché à marginaliser et à affaiblir les syndicats.
Cette approche, qui rejetait la lutte des classes, a eu un impact durable sur le mouvement syndical aux États-Unis, de nombreux syndicats continuant à se concentrer sur la négociation sectorielle et évitant les actions plus radicales ou politiques. Cela a contribué à l'affaiblissement du mouvement syndical aux États-Unis, les syndicats luttant pour maintenir leurs effectifs et leur influence face aux politiques antisyndicales et à la mondialisation.


Le rêve américain, avec son accent sur l'individualisme et la mobilité ascendante, a profondément influencé la psyché nationale des États-Unis. Il a promis que, peu importe les origines humbles ou les circonstances défavorables, avec suffisamment de persévérance et de travail, n'importe qui pourrait gravir l'échelle socio-économique. Cette promesse a été un puissant moteur de motivation pour des générations d'Américains et d'immigrants qui sont venus aux États-Unis en quête d'une vie meilleure. Cependant, cette croyance en la mobilité individuelle a eu des implications complexes pour le mouvement ouvrier. D'une part, elle a renforcé l'idée que les travailleurs n'avaient pas besoin de s'organiser collectivement pour améliorer leurs conditions; ils devaient simplement travailler dur, économiser et investir judicieusement pour assurer leur propre ascension. Cette mentalité a parfois rendu difficile pour les syndicats de recruter de nouveaux membres, car de nombreux travailleurs croyaient qu'ils pouvaient "s'en sortir seuls". D'autre part, lorsque les travailleurs ont réalisé que le rêve américain restait inaccessible pour beaucoup, malgré leurs efforts, ils ont commencé à voir la valeur de l'action collective. Ils ont compris que, face à des entreprises puissantes et des élites économiques, l'effort individuel ne suffisait pas toujours. Dans ces moments, le mouvement ouvrier a gagné en force et en influence, car les travailleurs ont cherché à s'organiser pour obtenir de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et d'autres avantages.
La croyance dans le rêve américain, l'idée que tout le monde peut atteindre le succès et la prospérité en travaillant dur et avec détermination, a également joué un rôle dans le façonnement du mouvement ouvrier aux États-Unis. Cette croyance a conduit de nombreux travailleurs à penser qu'ils peuvent réussir par l'effort individuel plutôt que par l'action collective, ce qui les rend moins susceptibles de se syndiquer et de participer aux luttes syndicales.


Le rêve américain, en mettant l'accent sur la réussite individuelle, a souvent été interprété comme une promesse que ceux qui travaillent dur et font preuve de détermination peuvent surmonter n'importe quel obstacle pour réussir. Cependant, cette perspective a également conduit à une forme de "blâme de la victime", où ceux qui n'ont pas réussi sont souvent perçus comme ayant échoué en raison de leur propre insuffisance ou manque d'effort, plutôt que des structures socio-économiques en place. Cette perception a souvent occulté les défis systémiques auxquels sont confrontés de nombreux Américains, tels que le racisme institutionnel, la discrimination basée sur le genre ou l'orientation sexuelle, le manque d'accès à une éducation de qualité ou à des soins de santé abordables, et d'autres barrières socio-économiques. En attribuant la pauvreté et l'échec à des défauts individuels, la société peut éviter de s'attaquer aux problèmes structurels qui créent et perpétuent ces inégalités. De plus, cette croyance a souvent été utilisée pour justifier des politiques économiques qui favorisent les plus riches et les plus puissants. Par exemple, les réductions d'impôts pour les riches ont été vendues comme un moyen de stimuler l'investissement et la création d'emplois, même si les bénéfices ne se sont pas toujours répercutés sur les travailleurs ordinaires. De même, les coupes dans les programmes sociaux ont été justifiées par l'idée que les individus devraient être responsables de leur propre bien-être, plutôt que de compter sur l'aide de l'État.
En outre, la croyance dans le rêve américain a également perpétué l'idée que la pauvreté est le résultat de lacunes individuelles et d'un manque d'effort, plutôt que de problèmes systémiques tels que l'inégalité économique, la discrimination et le manque d'opportunités. Cette croyance a été utilisée pour justifier des politiques qui profitent aux riches au détriment des travailleurs, exacerbant ainsi les inégalités de revenus et la pauvreté.


L'American Federation of Labor (AFL) a adopté une approche de négociation sectorielle, se concentrant sur l'organisation des travailleurs qualifiés dans des industries spécifiques. Cette stratégie a permis d'obtenir des gains significatifs pour certains travailleurs, mais elle a également exclu de nombreux travailleurs non qualifiés, immigrants et personnes de couleur. En se concentrant sur des groupes spécifiques, l'AFL a souvent renforcé les divisions existantes entre les travailleurs, rendant plus difficile l'organisation d'un front uni contre les employeurs. La répression des syndicats et de la lutte des classes a également joué un rôle majeur dans le façonnement du mouvement syndical. Les gouvernements, à la fois au niveau fédéral et au niveau des États, ont souvent pris des mesures pour limiter le pouvoir et l'influence des syndicats. Des événements comme l'affaire Haymarket à Chicago ont été utilisés pour discréditer le mouvement syndical et le lier à des éléments radicaux ou violents. De plus, les lois antitrust, initialement conçues pour limiter le pouvoir des grandes entreprises, ont été utilisées pour cibler et démanteler les syndicats. La croyance dans le rêve américain, l'idée que le succès est le résultat de l'effort individuel et non des circonstances ou des structures sociales, a également eu un impact sur le mouvement syndical. Cette croyance a souvent été utilisée pour discréditer les syndicats et la lutte des classes, suggérant que ceux qui n'ont pas réussi n'ont qu'eux-mêmes à blâmer. Cela a renforcé l'idée que les syndicats et la solidarité ouvrière étaient moins nécessaires dans une société où chacun pouvait réussir par ses propres moyens.
Le mouvement syndical aux États-Unis a été façonné par un certain nombre de facteurs, notamment l'approche de l'AFL en matière de négociation sectorielle, la répression des syndicats et de la lutte des classes, et la croyance dans le rêve américain. Ces facteurs ont contribué à l'affaiblissement du mouvement syndical, mais il convient de noter que, malgré ces défis, les syndicats ont joué un rôle crucial dans l'amélioration des conditions de travail et des salaires de nombreux travailleurs au cours du XXe siècle.


== L’urbanisation ==
== L’urbanisation ==
[[Fichier:Bway.jpg|thumb|1500px|Broadway en 1909.]]
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L'urbanisation rapide qui a marqué la période de 1877 à 1900 a profondément transformé le paysage américain. La croissance industrielle et la concentration des emplois d'usine dans les villes ont entraîné une augmentation massive de la population urbaine. En particulier, le Nord-Est a vu un afflux significatif d'immigrants et de résidents ruraux cherchant du travail, avec des villes comme New York comptant plus de 3 millions d'habitants en 1890. Face à cette croissance démographique, les villes ont dû développer rapidement des infrastructures. Les rues, les égouts, et les systèmes d'eau et d'électricité ont été construits ou étendus à une vitesse vertigineuse. Pour loger la population croissante, des immeubles d'habitation ont été érigés, souvent dans des conditions de surpeuplement. Parallèlement à ces développements, les systèmes de transport, tels que les tramways, les métros et les trains de banlieue, ont vu le jour pour répondre aux besoins de déplacement de la population urbaine. Cependant, cette urbanisation rapide n'était pas sans défis. Les zones urbaines densément peuplées étaient souvent confrontées à des problèmes tels que la pauvreté, le crime et la maladie. Les bidonvilles, en particulier, étaient des zones où de nombreux immigrants et travailleurs pauvres vivaient dans des conditions précaires, dépourvues d'installations sanitaires de base. Malgré ces défis, les villes sont devenues des creusets de diversité culturelle, avec des immigrants du monde entier apportant leurs traditions uniques, enrichissant ainsi la culture américaine. Cependant, cette diversité a également été source de tensions ethniques et raciales. L'impact de l'urbanisation ne s'est pas limité à la démographie et à l'infrastructure. Les villes sont devenues des centres d'innovation artistique et culturelle, avec l'émergence de théâtres, de musées et de galeries. Elles sont également devenues des centres économiques majeurs, attirant des entreprises et des investissements. Face aux défis posés par l'urbanisation, de nombreux mouvements sociaux ont vu le jour. Les réformateurs progressistes ont cherché à améliorer les conditions de vie en ville, tandis que les syndicats ont lutté pour les droits des travailleurs.
L'urbanisation a été une tendance importante au cours de la période de 1877 à 1900, la croissance de l'industrie et la concentration des emplois d'usine dans les villes ayant entraîné une augmentation rapide de la population urbaine. Le Nord-Est, en particulier, a connu un afflux important d'immigrants et de résidents ruraux à la recherche d'un emploi dans les villes. Cela a conduit à la création de grands centres urbains à croissance rapide, comme la ville de New York, qui comptait plus de 3 millions d'habitants en 1890.


L'urbanisation rapide de la fin du XIXe siècle a transformé le paysage des États-Unis, mais elle a également apporté son lot de défis. L'arrivée massive de nouveaux résidents dans les villes a rapidement dépassé les capacités d'accueil de ces centres urbains. Les infrastructures, conçues pour des populations plus petites, étaient souvent inadéquates pour faire face à cette croissance explosive. Les systèmes d'égouts, d'eau et de transport étaient surchargés, ce qui entraînait des conditions de vie insalubres et des problèmes de circulation. Le logement est devenu un problème majeur. Dans de nombreuses villes, la demande de logements dépassait largement l'offre, ce qui a conduit à la création de bidonvilles et de logements surpeuplés. Ces zones, souvent dépourvues d'éclairage adéquat, de ventilation ou même d'eau courante, sont devenues des foyers de maladies et de criminalité. Parallèlement à ces défis physiques, l'urbanisation a également creusé le fossé entre les riches et les pauvres. Les quartiers huppés, avec leurs manoirs, leurs parcs et leurs avenues bordées d'arbres, contrastaient fortement avec les rues étroites et bondées des quartiers pauvres. Cette division spatiale était le reflet d'une inégalité économique croissante. Les riches, souvent des industriels ou des financiers, profitaient des avantages de la vie urbaine, tels que les théâtres, les musées et les restaurants. En revanche, de nombreux résidents des quartiers pauvres travaillaient de longues heures dans des usines pour des salaires de misère, tout en vivant dans des conditions précaires. Ces inégalités ont alimenté des tensions sociales. Les mouvements de réforme, tels que le progressisme, ont vu le jour pour tenter de remédier à certains de ces problèmes. Les réformateurs ont cherché à améliorer les conditions de logement, à réglementer le travail des enfants et à instaurer des normes sanitaires. Malgré ces efforts, les défis posés par l'urbanisation rapide ont persisté, et les villes américaines ont continué à évoluer et à s'adapter à ces nouvelles réalités tout au long du XXe siècle.
Cette urbanisation rapide a engendré un certain nombre de problèmes sociaux et économiques, car l'afflux de nouveaux résidents a entraîné le surpeuplement, de mauvaises conditions de logement et des infrastructures inadéquates dans de nombreuses zones urbaines. La concentration de la richesse et de la pauvreté dans les villes a également entraîné d'importantes inégalités sociales et économiques, les riches vivant dans des quartiers huppés et profitant des avantages de la vie urbaine, tandis que les pauvres vivaient dans des conditions surpeuplées et sordides dans les centres-villes.


L'urbanisation, avec son mélange unique de densité et de diversité, a été un creuset pour l'innovation culturelle et sociale. Les villes sont devenues des lieux où des personnes de différentes origines ethniques, sociales et économiques se sont rencontrées et ont interagi, créant ainsi un environnement propice à l'émergence de nouvelles idées et de nouvelles formes d'expression. Les institutions culturelles, telles que les théâtres, les musées et les bibliothèques, ont proliféré pour répondre aux besoins d'une population urbaine croissante et diversifiée. Les théâtres, en particulier, ont vu une explosion de popularité, avec le vaudeville - une forme de divertissement théâtral composée de divers numéros, tels que des sketches, des chansons et des danses - devenant un passe-temps favori des citadins. Les cinémas ont également fait leur apparition, offrant une nouvelle forme de divertissement de masse. Les villes sont également devenues des centres d'innovation musicale. Des genres tels que le jazz et le blues ont trouvé leur origine et leur épanouissement dans l'atmosphère électrique des centres urbains. Les clubs, les bars et les salles de danse sont devenus des lieux de rencontre où les musiciens pouvaient expérimenter et développer de nouveaux sons. Sur le plan politique, l'urbanisation a conduit à la montée des machines politiques urbaines. Ces organisations, souvent dirigées par un "boss" politique, contrôlaient les nominations politiques et les ressources dans les villes. En échange de votes, elles offraient des services, tels que des emplois, à leurs constituants. Bien que ces machines aient souvent été critiquées pour leur corruption, elles ont également joué un rôle crucial en fournissant des services essentiels à une population urbaine en croissance rapide.
L'urbanisation a également entraîné le développement de nouvelles formes d'organisation sociale et de culture, car la densité et la diversité des populations urbaines ont conduit à la création de nouvelles institutions et de nouveaux réseaux sociaux. La croissance des villes a également conduit au développement de nouvelles formes de loisirs et de divertissement, comme le vaudeville, et de nouvelles formes d'organisation politique, comme la montée de la machine politique urbaine.


Le Nord-Est, en particulier, est devenu un aimant pour les immigrants et les résidents ruraux cherchant du travail, transformant des villes comme New York en métropoles bourdonnantes. En 1890, New York comptait plus de 3 millions d'habitants, reflétant l'ampleur de cette migration vers les zones urbaines. Cependant, cette croissance rapide n'était pas sans problèmes. Les villes ont été confrontées à des problèmes de surpeuplement, de logements insalubres et d'infrastructures inadéquates. Les taudis se sont développés dans les zones les plus densément peuplées, où les conditions de vie étaient souvent sordides. L'eau potable était rare, les maladies se propageaient rapidement et la pollution de l'air et de l'eau était courante. Les riches, quant à eux, se sont retirés dans des quartiers huppés, créant ainsi une division nette entre les classes aisées et les travailleurs pauvres. L'urbanisation a également donné naissance à de nouvelles formes d'organisation sociale et culturelle. Les villes sont devenues des lieux de rencontre pour des personnes de toutes origines, créant un mélange culturel unique. Les théâtres, les musées et les bibliothèques ont proliféré, offrant des divertissements et des opportunités éducatives à une population avide de nouveautés. Le vaudeville, par exemple, est devenu un divertissement populaire, attirant des foules dans les théâtres de la ville. Politiquement, l'urbanisation a vu la montée de la machine politique urbaine. Ces organisations puissantes, souvent associées à la corruption, ont néanmoins joué un rôle essentiel dans la fourniture de services à la population urbaine en croissance. En échange de faveurs, de votes et de loyauté, elles offraient des emplois, des logements et d'autres avantages.
L'urbanisation a joué un rôle important dans le façonnement du paysage social, économique et culturel des États-Unis entre 1877 et 1900. La croissance de l'industrie et la concentration des emplois dans les usines des villes ont entraîné une augmentation rapide de la population urbaine et, avec elle, une foule de nouveaux défis et de nouvelles opportunités.


Ces divisions spatiales reflétaient et renforçaient les inégalités socio-économiques existantes. Les quartiers aisés étaient souvent ornés de manoirs, de parcs bien entretenus et de boulevards bordés d'arbres, offrant à leurs résidents un environnement agréable et sécurisé. Ces zones étaient bien desservies par les transports publics et disposaient d'écoles, de bibliothèques et d'autres institutions publiques de qualité. Les résidents de ces quartiers avaient également accès à des clubs privés, des théâtres et d'autres lieux de divertissement haut de gamme. À l'opposé, les quartiers pauvres étaient densément peuplés, avec des familles entières entassées dans de petits appartements ou des logements collectifs. Ces zones étaient souvent dépourvues d'espaces verts et étaient sujettes à des problèmes tels que la criminalité, la pollution et les épidémies dues à des conditions d'hygiène médiocres. Les écoles étaient surpeuplées et sous-financées, et il y avait un manque général d'opportunités éducatives et économiques pour les résidents. Les quartiers ethniques, tels que Chinatown à San Francisco ou Little Italy à New York, ont émergé comme des refuges pour les immigrants qui cherchaient à conserver une partie de leur culture d'origine tout en s'adaptant à leur nouvelle patrie. Ces quartiers étaient souvent caractérisés par des commerces, des restaurants et des lieux de culte spécifiques à chaque groupe ethnique, offrant un sentiment de communauté et d'appartenance à leurs résidents. Cependant, ces quartiers étaient également le produit de la discrimination et de la ségrégation, car de nombreux groupes ethniques et raciaux étaient exclus des quartiers plus prospères en raison de préjugés et de barrières institutionnelles. Les Noirs, en particulier, étaient souvent confinés dans des ghettos urbains où ils étaient privés d'opportunités économiques et soumis à des discriminations systématiques.
À mesure que l'urbanisation progressait au cours de cette période, de nombreuses villes ont vu se développer des communautés et des quartiers distincts, fondés sur des facteurs tels que le revenu, la race et l'origine ethnique. Les riches vivaient dans des quartiers huppés avec de bons logements, des services et des commodités, tandis que les pauvres vivaient dans des conditions surpeuplées et sordides dans le centre-ville, souvent dans des ghettos caractérisés par des logements de mauvaise qualité, un assainissement inadéquat et un accès limité aux services et aux opportunités.


Les tenements, des immeubles d'habitation à plusieurs étages, étaient typiques des zones urbaines densément peuplées. Ces bâtiments étaient souvent mal construits, avec une ventilation insuffisante, un éclairage inadéquat et des installations sanitaires médiocres. Les familles entières pouvaient être entassées dans un ou deux pièces, avec peu d'intimité ou de confort. L'air à l'intérieur de ces appartements était souvent vicié, et les conditions insalubres favorisaient la propagation de maladies. Les ghettos étaient également caractérisés par un manque d'infrastructures et de services publics. Les rues étaient souvent non pavées, sales et encombrées. Les écoles étaient surpeuplées et sous-financées, ce qui limitait les opportunités éducatives pour les enfants. Les soins médicaux étaient également limités, avec peu de médecins ou d'hôpitaux disponibles pour servir ces communautés. En conséquence, les taux de mortalité infantile étaient élevés, et de nombreuses maladies évitables, comme la tuberculose, étaient courantes. En plus des défis matériels, les résidents des ghettos étaient également confrontés à des défis sociaux et économiques. La discrimination à l'embauche et les salaires bas rendaient difficile l'ascension sociale. Les préjugés et les stéréotypes renforçaient l'isolement de ces communautés, les empêchant d'accéder aux opportunités et aux ressources disponibles dans d'autres parties de la ville. Cependant, malgré ces défis, les ghettos étaient également des lieux de résilience et de solidarité. Les résidents se soutenaient mutuellement, formant des associations, des clubs et des organisations pour aider à répondre aux besoins de la communauté. Les églises, les synagogues et d'autres lieux de culte jouaient un rôle central dans la vie de ces quartiers, offrant non seulement un soutien spirituel, mais aussi des services sociaux et éducatifs. De plus, la richesse culturelle de ces quartiers, avec leurs traditions, leur musique, leur nourriture et leur art, a contribué à enrichir le tissu culturel de la nation dans son ensemble.
Ces ghettos abritaient souvent des populations immigrées et minoritaires, qui étaient victimes de discrimination et de ségrégation en matière de logement et d'emploi. Les résidents de ces communautés vivaient souvent dans des tenements surpeuplés et étaient confrontés à de mauvaises conditions de vie, à un accès limité à l'éducation et aux soins de santé, ainsi qu'à des taux élevés de pauvreté et de chômage.


La ségrégation et l'inégalité dans les zones urbaines ont créé un environnement où l'injustice était omniprésente. Les résidents des ghettos étaient non seulement privés de ressources matérielles, mais aussi de droits fondamentaux et de dignité. Ces conditions ont engendré un sentiment profond de frustration, de colère et de désespoir parmi les populations marginalisées, qui se sont senties trahies par le rêve américain qui promettait égalité et opportunité pour tous. Ces inégalités ont également eu des implications politiques. Les résidents des ghettos étaient souvent privés de leurs droits de vote ou étaient confrontés à des obstacles significatifs pour voter, comme les taxes électorales et les tests d'alphabétisation. Cela a limité leur capacité à influencer les politiques publiques et à élire des représentants qui défendraient leurs intérêts. Cependant, face à ces défis, de nombreux résidents des zones urbaines marginalisées ont commencé à s'organiser et à résister. Ils ont formé des groupes de défense des droits civiques, organisé des manifestations et des boycotts, et cherché à sensibiliser le public aux injustices qu'ils subissaient. Des figures emblématiques, telles que W.E.B. Du Bois, Ida B. Wells et Marcus Garvey, ont émergé pendant cette période, défendant ardemment les droits des Afro-Américains et d'autres groupes marginalisés. Au fil du temps, ces efforts collectifs ont conduit à des changements significatifs. Des lois ont été adoptées pour mettre fin à la discrimination raciale et garantir les droits de vote. Des institutions, telles que le NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), ont été créées pour lutter contre la discrimination raciale et promouvoir l'égalité des droits. Néanmoins, les séquelles de cette période de ségrégation et d'inégalité se font encore sentir aujourd'hui. Les disparités en matière de logement, d'éducation, d'emploi et de santé entre les communautés blanches et non blanches persistent, et la lutte pour la justice sociale et l'égalité des droits continue. La période de la fin du XIXe siècle a jeté les bases de ces luttes, et les leçons tirées de cette époque continuent d'informer les mouvements pour les droits civils et la justice sociale aujourd'hui.
Cette ségrégation et cette inégalité dans les zones urbaines ont eu un impact significatif sur la vie des résidents de ces communautés et ont contribué aux luttes permanentes pour les droits civils et la justice sociale pendant cette période et au-delà.


= Les partis démocrate et républicain =
= Les partis démocrate et républicain =
Pendant cette période, les partis démocrate et républicain étaient les principaux partis politiques des États-Unis, et leurs bases de soutien et leurs programmes politiques reflétaient les divisions régionales et économiques du pays. Le parti républicain, qui avait été le parti de Lincoln et de l'abolition de l'esclavage, était associé aux régions industrielles du Nord et du Midwest, et soutenait généralement des tarifs douaniers élevés pour protéger l'industrie américaine, ainsi qu'un gouvernement fédéral fort et un programme favorable aux entreprises. Le Parti démocrate, en revanche, avait ses racines dans le Sud agraire et était généralement associé aux intérêts des agriculteurs et des travailleurs. Il prônait des tarifs douaniers plus bas, ce qui, selon lui, bénéficierait aux consommateurs et faciliterait le commerce avec d'autres nations. Les démocrates étaient également généralement en faveur des droits des États et s'opposaient à un gouvernement fédéral trop puissant, une position qui trouvait son origine dans la défense historique du Sud de l'institution de l'esclavage et, après la guerre civile, de la ségrégation raciale. Il est également important de noter que pendant cette période, le Parti démocrate était le parti dominant dans le Sud post-réconstructionniste. Après la fin de la Reconstruction en 1877, les démocrates du Sud ont repris le contrôle des gouvernements locaux et ont mis en place des lois de ségrégation raciale et des mesures visant à priver les Afro-Américains de leurs droits de vote. Ces "lois Jim Crow", comme on les appelait, ont créé un système de ségrégation raciale qui a duré jusqu'au milieu du 20e siècle. En revanche, dans le Nord, le Parti républicain était le parti dominant, et il était généralement associé à la modernisation, à l'industrialisation et à la croissance économique. Cependant, même dans le Nord, le parti était loin d'être monolithique. Il y avait des divisions au sein du parti entre les "Stalwarts", qui étaient des conservateurs favorables aux grandes entreprises, et les "Half-Breeds", qui étaient plus progressistes et préoccupés par les questions de réforme.
Pendant cette période, les partis démocrate et républicain étaient les principaux partis politiques des États-Unis, et leurs bases de soutien et leurs programmes politiques reflétaient les divisions régionales et économiques du pays. Le parti républicain, qui avait été le parti de Lincoln et de l'abolition de l'esclavage, était associé aux régions industrielles du Nord et du Midwest, et soutenait généralement des tarifs douaniers élevés pour protéger l'industrie américaine, ainsi qu'un gouvernement fédéral fort et un programme favorable aux entreprises.
 
Le parti démocrate, quant à lui, était traditionnellement le parti du Sud et, durant cette période, il était associé aux intérêts des fermiers blancs du Sud, ainsi qu'aux groupes d'immigrants dans les villes du Nord et du Midwest. Le parti était généralement favorable à des tarifs douaniers bas et à un rôle plus limité du gouvernement fédéral dans l'économie, ainsi qu'à un programme plus populiste et pro-travail.


La fin du XIXe siècle a été marquée par une série d'élections présidentielles extrêmement serrées. Par exemple, l'élection de 1876 entre Rutherford B. Hayes (républicain) et Samuel J. Tilden (démocrate) a été l'une des plus controversées de l'histoire américaine. Tilden a remporté le vote populaire, mais Hayes a finalement été élu président après un compromis politique connu sous le nom de Compromis de 1877, qui a mis fin à la Reconstruction dans le Sud. L'élection de 1884 entre Grover Cleveland (démocrate) et James G. Blaine (républicain) a également été très disputée, avec Cleveland remportant une victoire étroite. Cleveland est devenu le premier président démocrate depuis la guerre civile, mettant fin à près de deux décennies de domination républicaine à la Maison Blanche. Ces élections serrées reflétaient les profondes divisions au sein de la société américaine de l'époque. Les questions de tarifs, de monnaie, de droits des États, de réforme du gouvernement et de droits civiques étaient toutes des sujets de débat passionné, et les deux partis avaient des visions très différentes de l'avenir du pays. La polarisation entre les partis était également exacerbée par les pratiques politiques de l'époque, notamment le système de patronage, où les postes gouvernementaux étaient attribués en fonction de la loyauté politique plutôt que de la compétence. Cela a encouragé une fidélité féroce au parti et a rendu le compromis politique encore plus difficile. Cependant, malgré cette polarisation, il y avait aussi des moments de coopération bipartite. Par exemple, les deux partis ont travaillé ensemble pour adopter la loi sur le service civil en 1883, qui visait à réformer le système de patronage et à rendre le gouvernement plus efficace et moins sujet à la corruption.
Au cours de cette période, les deux partis étaient relativement égaux et il y avait un degré relativement élevé de polarisation politique et de concurrence entre eux. Cela s'est souvent traduit par des élections très disputées et par l'absence d'une majorité claire au gouvernement.


La dynamique entre les partis républicain et démocrate à la fin du XIXe siècle reflétait les divisions économiques, régionales et culturelles de l'Amérique de l'époque. Le parti républicain, avec ses racines dans l'opposition à l'esclavage et son rôle dans la victoire de l'Union pendant la guerre civile, avait une base solide dans le Nord industriel et l'Ouest en expansion. Ces régions connaissaient une croissance industrielle rapide, et les politiques protectionnistes prônées par les républicains étaient populaires parmi les industriels et les travailleurs qui voulaient protéger leurs emplois contre la concurrence étrangère. De plus, l'Ouest, avec ses vastes étendues de terres publiques et ses ressources naturelles, bénéficiait des politiques républicaines qui favorisaient le développement des chemins de fer et l'exploitation minière. Les démocrates, en revanche, avaient une base solide dans le Sud post-réconstruction, où la mémoire de la guerre civile et les politiques radicales de la reconstruction étaient encore fraîches. Le Sud était principalement agricole, avec une économie basée sur le coton et d'autres cultures de rente. Les agriculteurs du Sud, ainsi que ceux des Grandes Plaines, étaient souvent en faveur de tarifs douaniers plus bas, car ils achetaient des biens manufacturés et vendaient leurs produits sur les marchés mondiaux. Les démocrates, avec leur rhétorique populiste, ont également attiré de nombreux travailleurs, immigrants et autres groupes qui se sentaient laissés pour compte par l'économie en mutation de l'époque. Ces divisions régionales et économiques ont défini la politique américaine pendant cette période, avec des élections souvent serrées et des majorités changeantes au Congrès. Les deux partis ont dû naviguer dans ces eaux troubles, cherchant à équilibrer les intérêts de leurs bases respectives tout en répondant aux défis et aux opportunités d'une nation en rapide évolution.
Il convient de noter que le parti républicain bénéficie d'un fort soutien dans l'Ouest et dans le Nord. Le parti avait une position forte sur le protectionnisme et les politiques favorables aux entreprises. Les démocrates, quant à eux, bénéficiaient d'un fort soutien dans le sud, où les agriculteurs et les communautés rurales étaient majoritaires. Le parti avait une position plus populiste et était en faveur de tarifs douaniers bas et d'une implication limitée du gouvernement fédéral dans l'économie.


La fin du XIXe siècle aux États-Unis, souvent appelée l'ère du Gilded Age, a été marquée par des contrastes saisissants. Alors que le pays se remettait des cicatrices de la guerre civile, il a également été témoin d'innovations technologiques, d'expansions territoriales et d'une croissance économique sans précédent. Cependant, ces progrès étaient souvent accompagnés de défis sociaux et économiques majeurs. Le Sud, bien que libéré du joug de l'esclavage, a été plongé dans une nouvelle forme d'oppression avec l'instauration des lois Jim Crow, qui ont légalisé la ségrégation raciale. Les Afro-Américains, bien qu'officiellement libres, étaient toujours confrontés à des discriminations institutionnalisées, à la violence et à l'absence de véritables opportunités économiques. À l'Ouest, la promesse de terres et de richesses a attiré de nombreux colons, mais cela s'est fait au détriment des peuples autochtones. Les politiques gouvernementales, telles que la Loi sur les Indiens et la construction de réserves, ont cherché à assimiler et à déplacer les populations indigènes, souvent par la force. Dans le Nord-Est, l'industrialisation a entraîné une urbanisation rapide. Les villes, telles que New York et Chicago, sont devenues des centres d'innovation et de richesse, mais aussi de pauvreté et de désespoir. Les immigrants, venus en grand nombre, ont cherché des opportunités dans ces villes, mais ont souvent été confrontés à des conditions de travail difficiles, à des logements insalubres et à la xénophobie. Politiquement, bien que la démocratie américaine ait continué à fonctionner, elle a été entachée par la corruption et l'influence des "barons voleurs", ces magnats de l'industrie qui ont souvent utilisé leur richesse pour influencer la politique à leur avantage.
La période de 1877 à 1900 a été une période de transformation pour les États-Unis, qui ont connu une industrialisation, une urbanisation et une croissance économique rapides. Le pays est uni après la guerre civile, mais le Sud reste largement rural et appauvri, avec une importante population noire qui doit faire face à la discrimination et à la ségrégation. L'Ouest a été conquis et colonisé, avec le déplacement et l'extermination de la population indigène. Le Nord-Est a vu l'émergence de puissants industriels et la croissance des grandes villes, avec un fossé entre les riches et les pauvres. Le système politique est dominé par les partis démocrate et républicain, et les élections deviennent un spectacle coûteux et corrompu. Cette période a permis aux États-Unis de devenir une grande puissance industrielle et économique, mais a également mis en évidence de profondes inégalités sociales et économiques qui continueront à façonner le pays dans les années à venir.


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