« Le CICR pendant la Première Guerre mondiale » : différence entre les versions

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Donc, on peut dire que les juristes de pays impliqués dans des différends étaient d’abord mis en avant mais s’ils n’étaient pas capables à résoudre sur la base juridique le différend, ils devaient passer à une deuxième instance ce différend et cette fois-ci cette instance devait être composée de juristes neutres ou émanant des autres nations en tout cas.
Donc, on peut dire que les juristes de pays impliqués dans des différends étaient d’abord mis en avant mais s’ils n’étaient pas capables à résoudre sur la base juridique le différend, ils devaient passer à une deuxième instance ce différend et cette fois-ci cette instance devait être composée de juristes neutres ou émanant des autres nations en tout cas.
C’est autour de David Adley Field que se formule la International law association. Au même moment se formait en Europe un mouvement des juristes pour la paix par le droit international. On peut dire que c’est surtout autour du belge Gustave Roulan Jacquemein que s’est formé l’institut du droit international à Genk. Une première impulsion a été donné par le juriste germano-américain France Lieber, père du code Lieber adopté pendant la guerre de Sécession par le président américain Abraham Lincoln. Il avait proposé dé réunir un congrès international de juristes afin d’étudier les moyens pacifiques pour résoudre les conflits internationaux. C’est en 1871, donc sur l’arrière plan de la guerre franco-allemande de nouveau, que Lieber reprend la proposition dans une lettre adressée au barreau Gustave Rolain Jacquemine coéditeur à l’époque de la première revue scientifique française du droit international qui lui réuni en octobre 1873 donc une conférence des onze juristes éminents et ressortissants des divers pays européens qui finalement décide de créer l’institut du droit international à Genk aujourd’hui basé à Genève.


= L’Agence de renseignement et de secours aux prisonniers de guerre =
= L’Agence de renseignement et de secours aux prisonniers de guerre =

Version du 11 avril 2016 à 18:07

L’exposé porte sur la deuxième vague du pacifisme parce qu’on a déjà parlé de la vague des années 1840 et 1850 et des conférences qui avaient lieu. Il y a eu une certaine pause dû à l’essor de la realpolitik et de la fréquence des guerres. Puis, de nouvelles associations pour la paix étaient née au cours des années 1860 et 1870. Donc, la structure est d’abord de regarder les nouvelles associations, puis le rôle des associations du droit international, puis la parlementarisation du mouvement moyennant l’union interparlementaire, la fondation du Bureau international de la paix et l’organisation des femmes pacifistes, il y avait aussi d’autres but de réforme social dans les mouvements de femmes mais il y avait aussi des organisations pacifistes ou prioritairement pacifistes.

Le CICR avant la Première Guerre mondiale

On peut d’abord distinguer dans cette deuxième vague différents types d’organisations pacifistes et il renoue un peu avec la structure précédente. D’abord, il y a eu un pacifisme des syndicalistes, des socialistes mais aussi des libre-échangistes ajouté à cette vague du pacifisme radical ou du pacifisme religieux des quakers. Donc, de nouveaux courants s’ajoutent au mouvement pacifiste original.

On sein des exemples, il y a la ligue internationale pour la paix et la liberté, le Workingmen’s Peace Association en Grande-Bretagne qui était une organisation syndicaliste essentiellement à l’origine qui devient la International arbitration ligue plus tard, la Société des amis de la paix qui est une organisation française qui aussi s’inscrit sur ses drapeaux l’idée de l’arbitrage.

Deuxièmement, le pacifisme des juristes nés à cette époque-là avec la naissance de l’Institut du droit international et la American law association. Puis, il y a eu la parlementarisation moyennant l’Union interparlementaire et une institutionnalisation de la coopération transfrontalière avec la naissance du bureau international pour la paix fondée en 1891 et l’Organisation des congrès universels de la paix.

Le fondateur de deux de ces associations nationales était d’abord Frédéric Passy qui était le fondateur entre autre de la Ligue international et permanente de la paix, puis il était aussi le fondateur de la Société française des amis de la paix, puis il était plus tard deux décennie plus tard impliqué dans la fondation de l’Union interparlementaire et dans la fondation du Bureau international de la paix. Donc, il méritait vraiment aussi vraiment le premier prix Nobel de la paix qui lui était décerné conjointement avec Henri Dunant en 1901.

Donc, Passy venait d’une famille relativement aisée pour ne pas dire riche française, et il était économiste e formation et venait en fait du courant réaliste ou pragmatique des libre-échangistes qui étaient favorable à la paix. Dans tous ses discours, il mettait en avant les coûts effrayants de la guerre et aussi les coûts de armements qui faisaient ou qui détournait les ressources de la société au détriment des objectifs sociaux, éducatifs, culturels et humanitaires. Donc, pour lui, l’argument économique était l’argument clef contre la guerre.

La ligue internationale et permanente de la paix qui était ouverte vers l’international donc pax exclusivement française a été dissoute suite à la guerre franco-allemande. Donc, il a recommencé d’une certaine manière avec une société purement française des amis de la paix. Mais il ne restait pas là, il se reconnectait avec les réseaux notamment britanniques au cours des années 1880.

La Ligue internationale pour la paix et la liberté est fondé entre autre par le philosophe français Charles Lemmonier et avec une participation très forte des membres suisses du mouvement pacifiste. C’était à l’origine une plateforme de très grande renommée mais aussi d’une orientation idéologique républicaine et socialiste poussée en tout cas en partie qui était rapidement déchiré entre les diverses tendances idéologiques, elle n’a pas cessé d’exister mais il y a eu une partie des pacifistes qui a quitté cette association là. À l’origine, lors du premier congrès qui avait lieu à Genève, il y avait par exemple l’écrivain français Victor Hugo qui participait, il y avait également le révolutionnaire français Louis Blanc mais aussi l’anarchiste socialiste Michail Bakunin de la Russie qui faisait parti. Donc, il y a eu vraiment des figures emblématiques de divers courants. Donc aussi des libre-échangistes britanniques comme John Stuart Mill et John Bright, mais aussi beaucoup de socialiste comme Alexander Herzen ou Johan Becker ou le révolutionnaire italien Giuseppe Garibaldi.

On peut dire que l’idée original de Charles Lemmonier était de réunir toutes les forces progressistes, démocratiques et républicaines et socialiste de l’époque sous une seule organisation mais il n’a pas fait le compte ou il n’a pas tenu compte des objectifs de Karl Marx, l’idéal du mouvement socialiste qui avait fondé sa propre organisation internationale et qui avait donc mobilisé donc les socialistes pour s’en retirer.

Donc, il y a de nouvelle structures qui se mettent en place pendant les années 1860 et 1870, puis il y a différents milieux qui enrichissent d’une certaine manière le mouvement pacifiste dans la deuxième partie du XIXème siècle. C’est à partir des années 1860 et 1870 que se forment de nouvelles associations. Un élément très important étant l’entrée des juristes dans ce domaine des pacifistes. C’est notamment par le biais de l’établissement de l’institut du droit international en Belgique à Genk, et du côté américain, la fondation de la American international law association. C’était un élément clef. La deuxième partie clef était la parlementarisation du mouvement, il y quelques parlementaires notamment d’abord des groupes français et des groupes britanniques qui se sont mis ensemble afin de former une conférence interparlementaire puis une union interparlementaire qui englobait des parlementaires pacifistes de l’Europe essentiellement amis aussi quelques uns des États-Unis et du Canada. Une nouvelle branche au niveau international a été fondé ou mis en marche la même année que l’Union interparlementaire, à savoir le Bureau international de la paix qui était une association internationale privée qui réunissait les différentes associations pacifistes nationales.

Ajoutons à cela, parmi d’autres organisations qu’il y avait aussi des organisations des femmes ou féministes orientées à la paix ; soulignons que l’intérêt premier des organisations féminines n’était pas la paix mais c’est plutôt devenu l’une de leur thématique importante lorsque c’était après la Première guerre mondiale.

La ligue internationale et permanente de la paix fondée par Fréderic Passy et son successeur est la Société française des amis des la paix. Frédéric Passy émanait d’une famille aisée française, économiste de formation, et était avocat de la paix pour des raisons économiques essentiellement. Donc, il promouvait l’argument rationnel et économique de la paix, il ne faisait aucune référence ou presque à la religion contrairement aux pacifistes de la première partie du XIXème siècle qu’on avait vu aux États-Unis et en Grande-Bretagne notamment émanant du milieu des quakers et en partie aussi des anglicans. Donc, c’était un pacifisme réaliste. Donc, il était le fondateur aussi de la Ligue internationale et permanente pour la paix mais elle a été dissoute suite à la guerre franco-allemande et c’est parce qu’il y avait aussi des membres allemands et après la guerre franco-allemande, cette symbiose ne pouvait plus marcher, en tout cas pas tout de suite et donc il a fondé la Société des mais de la paix uniquement composée des français.

Frédéric Passy est essentiel à mentionner parce qu’il était aussi le fondateur ou l’un des fondateurs de l’Union interparlementaire et le premier président du Congrès universel de la paix qui avait lieu en 1889, le premier congrès qui se veut universel de la paix mais qui renoue un peu avec les traditions des congrès pacifistes que l’on avait déjà vu se développer dans les années 1840 et 1850. C’est une nouvelle vague des congrès universels de la paix qui commence à partir de 1889. Frédéric Passy est aussi le premier prix Nobel qu’il avait reçu ensemble avec Henri Dunant fondateur du Comité international de la Croix Rouge et du mouvement de la Croix Rouge.

L’association a été fondée sur le fond ou sur l’arrière plan de la guerre dite allemande entre la Prusse et l’Autriche qui avait impliquait rapidement la France parce que la France suite à la conclusion très rapide de cette guerre revendiquait une compensation territoriale pour l’agrandissement de la Prusse. Le problème de la France était qu’elle avait conclue un traité de neutralité bienveillante avec l’Autriche mais l’Autriche n’avait pas gagné. Avec l’Autriche, elle avait agréé quelques aménagements territoriaux en faveur de l’Italie et en faveur de soi-même, à savoir une compensation au bord du Rhin. Donc, la Prusse n’était évidemment pas du tout impliquée dans ces négociations et lorsqu’après la fin de la guerre Napoléon III revendiquait le Luxembourg, alors, les États allemands n’étaient pas du tout d’accord à lui accorder le Luxembourg qui faisait partie jusqu’en 1866 de la Confédération germanique bien qu’étant gouverné en Union personnelle par le prince des Pays-Bas. Donc, c’était un peu compliqué mais c’était comme cela à l’époque, il y avait de telles histoires.

En fait, Frédéric Passy il s’y est opposé contre la revendication territoriale, donc la compensation proclamée par Napoléon III. Il avait essayé sur le plan de la politique intérieure de calmer un peu les esprits et donc il a produit un peu de contre vent contre cette revendication de Napoléon. Précisément, il a lancé des courriers de lecteurs et publié lui-même dans le journal français Le temps où il se prononçait donc contre cette revendication. Par son intervention, sur l’opinion française, il a facilité la solution pacifique de ce différend moyennant une conférence qui avait lieu sous les hospices du ministre des affaires étrangères britannique à Londres, une conférence du dit Concert européen. Même dans cette période relativement difficile de realpolitik, le concert européen a pu apaiser certains conflits.

L’esprit de tolérance religieuse animé la Ligue internationale et permanente de la paix puisqu’il y a eu parmi les membres fondateurs un prêtre protestant, un prêtre catholique et un rabbin juif.

Finalement, la Ligue a été dissoute parce que le pacifisme libre-échangiste évoqué par Passy n’était pas suffisamment porteur pour survivre dans la forme d’une association internationale, la guerre franco-allemande surtout parce qu’il y avait à la fois des membres allemands et des membres français dans cette Ligue internationale jusqu’à la guerre.

Ce qui se dégage comme la thématique la plus importante lorsque Passy fonde l’organisation successeur, à savoir la Société des amis français de la paix est la lutte pour l’arbitrage. Il devient un point central clairement de ces acticités.

Une autre association est la Ligue internationale pour la paix et la liberté fondée la même année que la ligue international e de Passy en 1867 à Genève. La Ligue internationale pour la paix et la liberté était un assemblage assez intéressant, très hétérogène des différents courants politiques un peu plus radical ; et on peut si l’on veut essayer de trouver un dénominateur commun, on peut dire que beaucoup de ses membres étaient des républicains convaincus mais c’était aussi en partie son problème, à savoir qu’il n’y avait pas de monarchies en Europe à l’époque sauf la Suisse. C’était encore la fondation de la troisième république en 1867, c’est quatre ans avant, après il y avait aussi la Troisième république française mais au moment de sa fondation, il n’y avait juste qu’une république en Suisse, pas d’autres républiques en Europe et par conséquent, le mouvement partait de l’hypothèse un peu utopique d’abord d’abolir les monarchies et établir des républiques pour en suite faire de la paix.

Cela s’explique en partie par la présence des socialistes et des radicaux de toute envergure comme par exemple le socialiste anarchiste Mickael Bakounine ou le socialiste français Louis Blanc, mais aussi l’écrivain bourgeois mais quand même radical démocrate pour l’époque, Victor Hugo, faisait partie des membres fondateurs. Le fondateur est Charles Lemmonier, un philosophe français qui était lui aussi un républicain convaincu.

Donc, c’est devenu une plateforme de grande renommée mais qui ne descendait pas, qui avait des problèmes d’orientation parce qu’ne plus, de socialistes poussé, il y avait aussi des pacifistes bourgeois plus classiques. Donc, cette ligue internationale était rapidement déchirée entre diverses tendances idéologiques. On peut aussi mentionner le libre-échangiste britannique John Stuart Mill et John Bright.

Le Congrès de Genève de cette ligue internationale pour la paix et la liberté développait un programme en faveur de la solidarité de tous les peuples européens sur la base du principe de l’autodétermination des peuples. Donc, en principe, c’est l’autodétermination des peuples par nationalité. Il se fait aussi l’avocat de l’abolition des monarchies et de l’établissement des républiques démocratiques, il se fait avocat de la séparation entre l’Église et l’État donc il est l’avocat d’un programme radicalement laïciste, il se prononce en faveur de l’abolition des armes permanentes et en faveur d’une fédération des États européens.

Là aussi on peut voir un certain utopisme qui était brisé très rapidement dû à la guerre franco-allemande de 1870 – 1871. Soulignons que cette idée des États-Unis d’Europe est revenu donc depuis le discours tenu par Victor Hugo lors du Congrès de la paix de Paris de 1849 donc juste après la troisième révolution française donc la révolution de février de 1848 où il y a eu ce congrès universel de la paix à Paris. Donc, cette idée, ce beau mot de Victor Hugo sur les États-Unis d’Europe est revenu à l’époque avec une certaine vigueur.

Cela se traduit notamment dans la publication d’une revue relativement éphémère mais quand même qui a été publié pendant quatre ans, intitulé Die Vereinigten Staaten von Europa édité avec la participation de deux révolutionnaires allemand que son Johan Jacoby et Ludvig Simon, et publié également en français Les États-Unis d’Europe, et la version française a été éditée par le pacifiste genevois Elie Ducommun entre 1868 et 1871. Eli Ducommun, d’ailleurs est le deuxième prix Nobel de la paix qu’il avait obtenu en 1902, fils oublié de Genève.

Pourquoi donc cette Ligue internationale de la liberté et de la paix a été relativement déchirée ? Pour deux raisons essentiellement : d’abord à cause de la guerre franco-allemande qui a déchiré sa composition et a mis à mal les différents membres français et allemands ; et d’autre part, elle a été déchiré parce qu’il y a eu des orientations idéologiques très fortes dans ce mouvement et des objectifs accessoires voire même prioritaires pour certains des activistes comme l’installation du socialisme et des républiques donc l’abolition des monarchies ce qui a mené à des querelles idéologiques. Et en partie, ces querelles étaient mobilisées volontairement par Karl Marx, fondateur du mouvement socialiste qui était en train de fonder ce qui s’appelait la Première internationale socialiste donc une association internationale des socialistes qui voulait réunir les prolétaires, les travailleurs sur le plan européen d’abord puis éventuellement sur le plan universel.

Donc, il y avait des socialistes qui avaient quitté la Ligue internationale pour la paix et la liberté et qui se sont réuni dans l’Alliance internationale de la démocratie socialiste donc la première internationale socialiste qui avait publié par la suite un journal pacifiste aussi qui s’appelait Der Vorbote. En revanche, le camp républicain bourgeois comme Victor Hugo par exemple continuait à être attaché à la Ligue internationale pour la paix et la liberté et Elie Ducommun également continuait à rester attacher à cette organisation. Donc, elle continue en fait à exister pendant quelques années après la guerre franco-allemande. Elle ne se dissous pas avec la guerre franco-allemande.

Sur les tensions nationalistes, sur les problèmes d’orientation idéologique, soulignons encore que la Suisse républicaine et fédérale sert souvent de modèle de référence pour ce mouvement pacifiste à l’époque parce qu’elle est une république et elle est une fédération donc les pacifistes de toute l’Europe sont relativement favorables à donner aux suisses un rôle prépondérant dans ce mouvement. Et cela explique une présence très forte d’Elie Ducommun ou d’Albert Gobat par exemple par la suite lorsque sont fondés l’Union interparlementaire et le Bureau international de la paix.

On peut dire qu’avec la guerre franco-allemande et cette nouvelle démonstration des avancées de la technologie de guerre, un certain pragmatisme est rentré dans les esprits de beaucoup de pacifistes. Donc, l’idée des États-Unis d’Europe était un peu écarté et le mouvement pacifiste de diverses affiliations commençait à se concentrer de plus en plus sur l’arbitrage. Et cela notamment aussi à cause de l’entrée de certains juristes dans le domaine du pacifisme. Par exemple, sur l’arrière plan de la guerre franco-allemande, le Workingmen’s peace associaiton de Randal Cremer avait publié un appel pour l’établissement d’une Cour internationale d’arbitrage. Donc, ici, cela devient un appel type qui apparaît fréquemment dans la presse, dans les journaux de l’époque.

Le mouvement pour l’arbitrage a connu un essor particulier à cause de l’adoption par les États-Unis et par le Royaume-Uni de la décision de soumettre un différend qui les opposaient depuis la guerre de sécession à l’arbitrage qui était le différend concernant le navire Alabama. Il y a une salle Alabama dans l’hôtel de ville de Genève, non pas parce qu’on aime tellement l’État d’Alabama aux États-Unis mais parce que le différent anglo-américain concernant le navire Alabama a été négocié par des arbitres à Genève, dans l’hôtel de ville, dans la salle dite aujourd’hui Alabama. C’est le premier grand cas d’arbitrage qui avait lieu au cours du XIXème siècle. Il y a eu un prédécesseur qui est le traité Jay, un traité d’arbitrage conclu également entre les États-Unis et la Grande-Bretagne à la fin du XVIIIème siècle concernant les différends non résolus suite à la guerre d’indépendance des américains. Mais là c’était une autre période évidemment.

Il s’agissait d’un navire, d’abord un bateau ordinaire qui a été rééquipé et remodelé en un navire de guerre sur un chantier navale britannique pendant la guerre de Sécession. Bien entendu, c’était un navire du Sud donc de la Confédération et non pas de l’Union. Cependant, la Grande-Bretagne a été neutre pendant la guerre de Sécession. Lorsque le navire Alabama est rentré dans le Sud, il a commencé à participer aux batailles navales causant des dommages aux navires du Nord. Les américains avaient trouvé que le navire a été rééquipé pour la guerre en Grande-Bretagne pendant la guerre de sécession et c’était une violation de la neutralité par les britanniques. Donc, le gouvernement britannique qui se déclarait neutre aurait dû empêcher que le navire soit livré à la Confédération du Sud qui sont les États sécessionnistes des États-Unis. Alors, lorsque la Grande-Bretagne avait accepté le principe de l’arbitrage, le gouvernement était conscient que les arbitres allaient très probablement se prononcer pour une indemnité que la Grande-Bretagne devrait payer. Par conséquent, l’admission de l’arbitrage était déjà une concession de la part des britanniques. Le cas négocié à Genève culminait avec l’obligation de la Grande-Bretagne de payer une indemnité, ce que la Grande-Bretagne faisait et par conséquent, les pacifistes de toutes les couleurs étaient ravis par le fait que l’arbitrage fonctionne. Personne n’a perdu son honneur, l’arbitrage peut fonctionner.

Donc, de nombreux pacifistes commencent à revendiquer l’établissement d’un système général d’arbitrage comme Henry Richard propose, pacifiste britannique, et la House of commons accepte en 1873 une résolution en faveur d’un système permanent d’arbitrage entre nations. Il faut juste encore le mettre en place. Le parlement belge, néerlandais, suédois et italien adoptent des résolutions analogues mais non pas les parlements français, allemand et danois par exemple. Donc, il y a quand même une multiplication des associations nationales pour l’arbitrage international.

Autre matière, les juristes, c’est l’International law association. D’abord, le juriste américain Dave Dadley Field, il proposait en 1872 un premier plan détaillé pour la procédure internationale d’arbitrage. Typiquement, les autres suivaient un peu ses exemples. Il avait imaginé la création d’une commission mixte avec cinq juriste par chaque nation impliquée dans un différend qui devait préparer un rapport dans les six mois. Faute d’un accord, ou au cas ou une partie du différend n’était pas d’accord avec ces conclusions, un autre tribunal composait de sept juges choisis par les parties d’une liste préétablie devait se réunir pour décider du différend. Là, typiquement, les juristes devaient appartenir à des pays neutres.

Donc, on peut dire que les juristes de pays impliqués dans des différends étaient d’abord mis en avant mais s’ils n’étaient pas capables à résoudre sur la base juridique le différend, ils devaient passer à une deuxième instance ce différend et cette fois-ci cette instance devait être composée de juristes neutres ou émanant des autres nations en tout cas.

C’est autour de David Adley Field que se formule la International law association. Au même moment se formait en Europe un mouvement des juristes pour la paix par le droit international. On peut dire que c’est surtout autour du belge Gustave Roulan Jacquemein que s’est formé l’institut du droit international à Genk. Une première impulsion a été donné par le juriste germano-américain France Lieber, père du code Lieber adopté pendant la guerre de Sécession par le président américain Abraham Lincoln. Il avait proposé dé réunir un congrès international de juristes afin d’étudier les moyens pacifiques pour résoudre les conflits internationaux. C’est en 1871, donc sur l’arrière plan de la guerre franco-allemande de nouveau, que Lieber reprend la proposition dans une lettre adressée au barreau Gustave Rolain Jacquemine coéditeur à l’époque de la première revue scientifique française du droit international qui lui réuni en octobre 1873 donc une conférence des onze juristes éminents et ressortissants des divers pays européens qui finalement décide de créer l’institut du droit international à Genk aujourd’hui basé à Genève.

L’Agence de renseignement et de secours aux prisonniers de guerre

Les délégations du CICR et l’inspection des camps

Les notes et appels du CICR

Le rapatriement des prisonniers du front oriental

Conclusion : une « guerre propre » ? Leçons tirées par le CICR de la Première Guerre mondiale

Références

Notes