« La transformación de las prácticas de seguridad contemporáneas: la lógica del riesgo » : différence entre les versions

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Nous allons partir des pratiques, mais ajouter un élément à la réflexion qui est celui de s’interroger sur la logique du risque. On reste sur l’idée de transformation des pratiques contemporaines de sécurités, mais on va regarder ce que la logique du risque peut apporter pour les comprendre. Comment cette logique va permettre de comprendre les transformations des pratiques qui nous intéressent.
Partiremos de las prácticas, pero añadiremos a la reflexión un elemento que es el de cuestionar la lógica del riesgo. Seguimos con la idea de transformar las prácticas de seguridad contemporáneas, pero examinaremos lo que la lógica del riesgo puede aportar para comprenderlas. Cómo esta lógica permitirá comprender las transformaciones de las prácticas que nos interesan.


La séance précédente s’est penchée sur les idéaux types des pratiques policières et militaires ainsi qu’aux convergences entre eux. Au cours de cette séance, nous allons nous intéresser à la rationalité commune qui sous-tend aujourd’hui ces pratiques. La rationalité que nous allons explorer est celle du risque. Le risque occupe de plus en plus de problématiques dans nos sociétés. Nous allons parler de « rationalité du risque » et non de sa nature socialement construite ou pas. Nous allons essayer de dégager et d’explorer la piste qui est que le risque a sa rationalité propre qui occupe de plus en plus de secteurs de notre société. Comment cette rationalité du risque s’est immiscée dans toutes les pratiques de sécurité qui nous intéresse ?
La sesión anterior se centró en los ideales típicos de la práctica policial y militar y en las convergencias entre ellos. En esta sesión, nos centraremos en la racionalidad común que subyace a estas prácticas en la actualidad. La racionalidad que exploraremos es la del riesgo. El riesgo se está convirtiendo en un problema cada vez más problemático en nuestras sociedades. Vamos a hablar de "racionalidad del riesgo" y no de su naturaleza construida o no construida socialmente. Intentaremos identificar y explorar la idea de que el riesgo tiene su propia racionalidad, que está ocupando cada vez más sectores de nuestra sociedad. ¿Cómo ha interferido esta racionalidad del riesgo en todas las prácticas de seguridad que nos interesan?


= La sécurité au prisme du risque: de la dissuasion à la gestion du risque =
= La seguridad a través del prisma del riesgo: de la disuasión a la gestión del riesgo =


== La rationalité du risque ==
== La racionalidad del riesgo ==


Qu’est-ce que le risque ? Selon Aradau, Lobo-Guerrero et Van Munster dans l’article ''Security, Technologies of Risk, and the Political: Guest Editors’ Introduction'' publié en 2008, le risque est une estimation de la dangerosité du futur. Une référence à la probabilité d’un évènement indésirable qui pourrait se produire dans le futur. On est entre les notions de présent et de futur, lorsqu’on réfléchit en termes de risque, on réfléchit en se projetant dans le futur. On pense en référence à la probabilité d’un évènement. Avec des calculs et des données, on pourrait réussir mathématiquement à prévenir le futur.
¿Qué es el riesgo? Según Aradau, Lobo-Guerrero y Van Munster en el artículo ''Security, Technologies of Risk, and the Political: Guest Editors' Introduction'' publicado en 2008, el riesgo es una estimación de la peligrosidad del futuro. Una referencia a la probabilidad de que ocurra un evento adverso en el futuro. Estamos entre las nociones del presente y del futuro, cuando pensamos en términos de riesgo, pensamos en términos de futuro. Uno piensa en referencia a la probabilidad de un evento. Con cálculos y datos, podríamos tener éxito matemáticamente en prevenir el futuro.


Ainsi, le risque est vu comme une tentative de domestiquer l’incertitude, le risque peut être classifié, quantifié et prédit. Donc le risque peut être compris comme une façon d’agir et de penser qui implique le calcul de futurs probables, suivis d’interventions dans le présent afin de contrôler ce futur potentiel en l’empêchant d’arriver. Cela parait absurde, mais on n’est pas là pour dire si les risques ne sont pas réels ou construits, on est là pour dire comment une vision du monde et une rationalité s’immiscent dans les pratiques.
Por lo tanto, el riesgo es visto como un intento de dominar la incertidumbre, el riesgo se puede clasificar, cuantificar y predecir. Por lo tanto, el riesgo puede entenderse como una forma de actuar y pensar que implica el cálculo de futuros probables, seguido de intervenciones en el presente para controlar este potencial futuro previniendo que suceda. Eso suena absurdo, pero no estamos aquí para decir si los riesgos no son reales o no están construidos, estamos aquí para decir cómo una visión del mundo y la racionalidad se inmiscuyen en las prácticas.


Les sociologues ont pris très au sérieux la rationalité et son influence sur le monde. En 2001, Ulrich Beck publie son ouvrage ''La société du risque''. Un autre auteur important est Anthony Giddens. Pour ces auteurs, mais aussi pour John Adams et Niklas Luhman, pendant très longtemps, le principal risque qui pesait sur les individus venait d’évènements que les individus ne contrôlaient pas du tout. L’idée derrière le concept modernité réflexive est que nous produisons nos propres risques, menaces et dangers. Il y a un paradoxe, on est à la fois arrivé à des sociétés qui ont réglé beaucoup problèmes, mais elles en ont créés de nouveaux. Cela est lié à une nouvelle modernité avec comme nouveauté l’idée que nous produisons nous-mêmes nos risques et nos menaces. Cet intérêt pour le risque fait suite à une série de catastrophes environnementales faisant surgir l’idée que nous sommes entrés dans un nouveau paradigme en ce qui touche au risque. La nouveauté est que nous produisons nous même nos propres risques. Le développement de la société industrielle est à la fois l’évolution et le problème.
Los sociólogos se han tomado muy en serio la racionalidad y su influencia en el mundo. En 2001, Ulrich Beck publicó su libro "Risk Society". Otro autor importante es Anthony Giddens. Para estos autores, pero también para John Adams y Niklas Luhman, durante mucho tiempo, el principal riesgo para los individuos vino de eventos que los individuos no controlaron en absoluto. La idea detrás del concepto de modernidad reflexiva es que producimos nuestros propios riesgos, amenazas y peligros. Paradójicamente, hemos llegado a sociedades que han resuelto muchos problemas, pero han creado otros nuevos. Esto está ligado a una nueva modernidad con la idea de que nosotros mismos producimos nuestros propios riesgos y amenazas. Este interés por el riesgo nace de una serie de desastres ambientales que plantean la idea de que hemos entrado en un nuevo paradigma de riesgo. La novedad es que nosotros mismos producimos nuestros propios riesgos. El desarrollo de la sociedad industrial es tanto una evolución como un problema.


La logique de rationalité du risque est présente dans plusieurs domaines à savoir autant la stratégie, que la finance, la santé, l’environnement ou encore les assurances dont François Ewald est l’un des grands représentants. Il convient donc de s’interroger sur l’impact de la société du risque, sur la façon dont on va mesurer et percevoir notre sécurité. L’exemple de l’environnement est central dans l’émergence et la diffusion de la pensée du risque, mais aussi c’est un exemple qui parle à tout le monde interpellant. Il faut s’interroger sur la façon dont la société du risque à un impact sur la manière dont on mesure et perçoit la sécurité. En effet, il y a certaines transformations sur ce qu’on entend à l’aune de la notion de « société du risque ».
La lógica de la racionalidad del riesgo está presente en varias áreas, entre ellas la estrategia, las finanzas, la salud, el medio ambiente y los seguros, de las que François Ewald es uno de los principales representantes. Por lo tanto, es necesario cuestionar el impacto del riesgo en la sociedad y cómo mediremos y percibiremos nuestra seguridad. El ejemplo del medio ambiente es fundamental para el surgimiento y la difusión del pensamiento de riesgo, pero también es un ejemplo que habla a todos los interesados. Es preciso formular preguntas sobre la forma en que se mide y percibe la seguridad de la sociedad, desde el riesgo hasta su impacto. En efecto, hay ciertas transformaciones sobre lo que se entiende por "sociedad de riesgo".


== Menaces et risques ==
== Amenazas y riesgos ==


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Avec la logique du risque, on passe de la dissuasion à la gestion des risques. Le terme de « dissuasion » est commun à la base de toutes les pratiques de sécurité. La dissuasion est avant out la dissuasion nucléaire. La gestion des risques est fondamentalement différente de la logique de dissuasion. Lorsqu’on s’attaque au risque, il ne s’est jamais matérialisé. On ne peut pas produire de résultats finaux, par exemple, le crime ou le terrorisme ne vont pas disparaître. On va faire des choses qui permettent d’éviter que la criminalité n’augmente. Donc, le but des managers est de maintenir la situation sous contrôle en gérant des risques en fonction des ressources qu’ils ont et allouent. Il faut donc agir de manière préventive en se basant sur des scénarios, car sera trop tard si on agit de manière réactive, on n’aura plus assez de ressources. L’enjeu devient de gérer un environnement imprévisible et de gouverner le futur. On va devoir prévoir ce qui peut arriver afin de pouvoir être efficace.
Con la lógica del riesgo, pasamos de la disuasión a la gestión del riesgo. El término "disuasión" es común a todas las prácticas de seguridad. La disuasión es antes que la disuasión nuclear. La gestión del riesgo es fundamentalmente diferente de la lógica de la disuasión. Cuando se aborda el riesgo, nunca se ha materializado. No se pueden producir resultados finales, por ejemplo, la delincuencia o el terrorismo no desaparecerán. Vamos a hacer cosas que prevendrán el aumento del crimen. De este modo, el objetivo de los gestores es mantener la situación bajo control, gestionando los riesgos en función de los recursos que tienen y asignando. Por lo tanto, es necesario actuar de forma preventiva basada en escenarios, porque si actuamos de forma reactiva será demasiado tarde, no dispondremos de recursos suficientes. El reto es gestionar un entorno impredecible y gobernar el futuro. Tendremos que averiguar qué puede pasar para ser eficaces.


Est soulevé la question savoir s’il y a une remise en question de la rationalité instrumentale au cœur de la bureaucratisation ? Les fins deviennent les moyens. Cette rationalité s’était largement imposée dans la modernité. À partir du XVIIème siècle, avec Clausewitz, l’armée a été rationalisée de façon instrumentale débouchant sur la constitution de bureaucraties efficaces. Dans une guerre, dans un État bureaucratisé, la fin est la victoire militaire, le moyen est avoir la guerre absolue afin de pouvoir mobiliser la population et ses ressources afin de pouvoir mener cette guerre. Aujourd’hui, cela ne serait plus possible. Pour partir en guerre, il faudrait tout autant sécuriser la victoire que leur propre population. C’est le paroxysme de la bureaucratisation. À force de vouloir être rationnel, de vouloir tout quantifier et évaluer en termes de risque, on ne distingue plus vraiment la fin des moyens et la fin devient les moyens.
¿Se plantea la cuestión de si se cuestiona la racionalidad instrumental en el seno de la burocratización? Los fines se convierten en los medios. Esta racionalidad fue ampliamente aceptada en los tiempos modernos. A partir del siglo XVII, con Clausewitz, el ejército se racionalizó de manera instrumental, lo que condujo a la creación de burocracias eficientes. En una guerra, en un estado burocratizado, el fin es la victoria militar, el camino es tener una guerra absoluta para movilizar a la población y sus recursos para poder liderar esta guerra. Eso ya no sería posible hoy en día. Para ir a la guerra, tendríamos que asegurarnos la victoria tanto como su propio pueblo. Este es el colmo de la burocratización. Al querer ser racionales, al querer cuantificarlo todo y evaluarlo todo en términos de riesgo, ya no se distingue realmente entre el fin de los medios y el fin se convierte en el medio.


L’objectif est désormais de sécuriser des populations en minimisant les risques. Avant, au temps de la Guerre froide et avant, lorsqu’on parlait de sécurité, les choses étaient assez faciles. Il est intéressant de regarder comment le risque est une rationalité qui entre dans différentes sphères de pratiques à différents moments et ce que la pensée en termes de risque n’est pas nouvelle. Dans les États-providences européens, les citoyens se tournaient déjà vers l’État en leur demandant de se comporter d’une façon.
El objetivo ahora es asegurar a las poblaciones minimizando los riesgos. Antes, durante la Guerra Fría y antes, cuando hablábamos de seguridad, las cosas eran bastante fáciles. Es interesante observar cómo el riesgo es una racionalidad que entra en diferentes esferas de la práctica en diferentes momentos y qué pensamiento de riesgo no es nuevo. En los estados de bienestar europeos, los ciudadanos ya se dirigían al Estado y les pedían que se comportaran de alguna manera.


la sécurité devient intéressante est que la sécurité, à la base, est l’usage de la force. La prérogative de ce qui touche à la sécurité est l’usage de la force. Si la conception de la sécurité déjà au sein des États commence à se différencier, c’est que la sécurité n’est plus simplement l’usage de la force. La pensée en termes de risque est liée à ce mouvement contemporain où la sécurité devient de plus en plus la préservation de la vie. La sécurité ne se limite plus à l’usage de la force. Le meilleur exemple est la sécurité sociale. Tout ce qui touche à la sécurité est bien au-delà, il y a une affinité avec la pensée du risque.Penser en termes de risque va justement permettre de sécuriser des populations. La menace est calculable, du point de vue du risque, le mieux que l’on puisse espérer c’est de gérer ou prévenir un risque. On ne peut jamais atteindre une « sécurité parfaite ». La gestion d’un risque peut en générer un autre.
Donde la seguridad se vuelve interesante es que la seguridad, en la base, es el uso de la fuerza. La prerrogativa de la seguridad es el uso de la fuerza. Si el concepto de seguridad que ya existe en los Estados está empezando a diferir, es que la seguridad ya no es simplemente el uso de la fuerza. Pensar en términos de riesgo está ligado a este movimiento contemporáneo donde la seguridad se está convirtiendo cada vez más en la preservación de la vida. La seguridad ya no se limita al uso de la fuerza. El mejor ejemplo es la seguridad social. Pensar en términos de riesgo permitirá asegurar a las poblaciones. La amenaza es calculable, desde el punto de vista del riesgo, lo mejor que se puede esperar es gestionar o prevenir un riesgo. Nunca se puede lograr una "seguridad perfecta". La gestión de un riesgo puede generar otro.


Dans les questions militaires, l’avènement de ces rationalités est également rendu possible par des avancées technologiques à travers la « politique du grand nombre ». Cela ouvre le champ des possibles et l’émergence de nouveaux acteurs. Il y a des univers de la sécurité assez différenciés qui avaient évolué de manière distinguée pendant un certain temps. Lorsqu’on va s’interroger sur l’adaptation où la transformation de la rationalité du monde de la sécurité via une logique du risque, on peut constater de manière assez intéressante un décalage entre la stratégie militaire et le contrôle du crime entretenu par la Guerre froide. Dans ''The Risk Society at War'' publié en 2007, Rasmussen montre comment les pays sont dans un environnement prévisible où on fonctionne assez en autarcie par rapport à la sécurité intérieure qui est en train d’opérer un virage vers une rationalité du risque tournant autour de la précaution et de la notion de gouvernement du futur. Les méthodes policières sont de plus en plus tournées vers ce type de rationalité alors que la logique militaire et enfermée dans une approche clausewitzienne jusqu’à la fin de la Guerre froide.
En materia militar, el advenimiento de estas racionalidades también es posible gracias a los avances tecnológicos a través de la "política del gran número". Esto abre el campo de las posibilidades y la aparición de nuevos actores. Hay universos de seguridad muy diferentes que han evolucionado de manera distinguida durante algún tiempo. Cuando vamos a cuestionar la adaptación o transformación de la racionalidad del mundo de la seguridad a través de una lógica de riesgo, podemos observar de manera interesante una brecha entre la estrategia militar y el control del crimen de la Guerra Fría. En ''The Risk Society at War'' publicado en 2007, Rasmussen muestra cómo los países se encuentran en un entorno predecible en el que se opera con total independencia de la seguridad interna, que está en proceso de avanzar hacia una racionalidad del riesgo que gira en torno a la precaución y la noción de gobernanza futura. Los métodos policiales se orientan cada vez más hacia este tipo de racionalidad, mientras que la lógica militar y el enfoque clausewitziano se mantienen hasta el final de la Guerra Fría.


== Risque, sécurité et globalisation (flux, etc.) ==
== Riesgo, seguridad y globalización (flujos, etc.) ==


Il faut essayer de voir la globalisation comme point de contact entre deux univers de la sécurité où on voit une forte influence de la stratégie du risque sur la stratégie militaire à partir de la fin de la Guerre froide. Du point de vue du risque, la globalisation est avant tout une réduction des coûts de transaction pour pouvoir communiquer, faire des affaires ou encore circuler. C’est à la fois quelque chose de positif, mais aussi quelque chose mitigé, avec ceux qui vont profiter de la globalisation pour arriver à leurs fins. La globalisation influence la pensée du risque puisqu’on peut la voir comme un scénario et qui va être largement accepté comme crédible. La globalisation a une face sombre.
Debemos tratar de ver la globalización como un punto de contacto entre dos mundos de seguridad en los que vemos una fuerte influencia de la estrategia de riesgo sobre la estrategia militar desde el final de la Guerra Fría en adelante. Desde el punto de vista del riesgo, la globalización es ante todo una reducción de los costes de transacción para comunicar, hacer negocios o circular. Esto es tanto positivo como mixto, con aquellos que aprovecharán la globalización para alcanzar sus objetivos. La globalización influye en el pensamiento del riesgo, ya que puede verse como un escenario y será ampliamente aceptado como creíble. La globalización tiene un lado oscuro.


L’idée selon laquelle il faut absolument gérer la face sombre de la globalisation a été actualisée par les attentats du 11 Septembre. Ce qui est intéressant est comment le 11 Septembre a accéléré ce mode de pensé. C’est le 11 Septembre qui, en ayant lieu, a crédibilisé ce scénario. Dans un monde globalisé, des individus vont profiter des opportunités comme commettre un crime et donc représenter un risque. La globalisation peut être vue comme un scénario devenu crédible, non pas seulement parce qu’il y a des probabilités, mais parce que des évènements ont lieu. Dans cette vision de la globalisation, c’est non seulement la thèse de la face sombre, mais aussi la thèse que tous les autres vont profiter de la globalisation.
Los atentados del 11 de septiembre han puesto al día la idea de que es absolutamente necesario gestionar el lado oscuro de la globalización. Lo interesante es cómo el 9/11 aceleró esta forma de pensar. Fue el 11 de septiembre cuando se dio credibilidad a este escenario. En un mundo globalizado, los individuos aprovecharán oportunidades como la comisión de un delito y, por lo tanto, representarán un riesgo. La globalización puede verse como un escenario que se ha vuelto creíble, no sólo porque hay probabilidades, sino también porque se producen acontecimientos. En esta visión de la globalización, no es sólo la tesis del lado oscuro, sino también la tesis de que todos los demás se beneficiarán de la globalización.


Ainsi, gérer des risques, à dans un monde globalisé, mis en place des filtres performants pour que les coûts de transaction restent faibles pour ceux qui ne représentent pas un risque. Avec l’exemple de l’aéroport, le but est de mettre en place des systèmes pour empêcher ceux qui posent un risque potentiel de passer. Le problème est de savoir comment mettre en place des filtres et de désigner qui représente un risque. On ne peut pas se contenter du fait que des personnes qui vont commettre des crimes soient dans des bases de données, il faut des systèmes qui permettent de profiler. La question est de savoir comment mettre en place des filtres, mais aussi comment profiler les personnes dangereuses. Les risques sont des flux à gérer et nécessitent la mise en place de filtres. Les pratiques de sécurité vont, entre autres, se redéployer autour de cette idée.
De este modo, la gestión de riesgos, en un mundo globalizado, ha puesto en marcha unos filtros eficientes para que los costes de transacción sigan siendo bajos para quienes no representan un riesgo. Con el ejemplo del aeropuerto, el objetivo es poner en marcha sistemas para evitar que pasen los que representan un riesgo potencial. El problema es cómo configurar los filtros y quién está en riesgo. No podemos estar satisfechos con el hecho de que las personas que van a cometer delitos estén en bases de datos, necesitamos sistemas que permitan perfilar. La pregunta es cómo instalar filtros, pero también cómo hacer perfiles de personas peligrosas. Los riesgos son flujos a gestionar y requieren la instalación de filtros. Las prácticas de seguridad se reorientarán, entre otras cosas, en torno a esta idea.


On ne va pas seulement parler des militaires, mais cela touche un peu tous les appareils, les agences de sécurité et les acteurs de la sécurité, si on pousse plus loin l’idée de la globalisation comme un scénario dans un monde que l’on va pouvoir gérer. Dans un monde interconnecté, l’objet à sécuriser n’est plus l’État, mais le futur.
No sólo vamos a hablar de lo militar, sino que afecta a todos los aviones, agencias de seguridad y agentes de seguridad, si llevamos la idea de la globalización como un escenario más allá en un mundo que podamos gestionar. En un mundo interconectado, el objeto a asegurar ya no es el Estado, sino el futuro.
   
   
Pourquoi va-t-on intervenir dans des conflits locaux ? On va donc intervenir dans des conflits locaux qui pourraient potentiellement avoir des conséquences « ici ». Cela vient avec la guerre du Kosovo, on va intervenir dans des pays « lointains » pour que les intérêts nationaux ne soient pas menacés, et on va intervenir pour que ces pays ne génèrent pas de dangers pour nous. Derrière surgit le concept de nation-building avec l’idée que reconstruire un État après l’avoir envahie, c’est l’idée de changer les valeurs d’un État pour qu’il ne soit plus une menace. Dans la stratégie américaine, un pays failli est un pays potentiellement dangereux pouvant générer du terrorisme, des migrations, des risques écologiques. L’idée est qu’aller en amont s’occuper d’un pays est une façon d’éviter qu’il soit dangereux pour « nous » un jour et donc de gérer un risque. Avec la métaphore des « météorologues » qui donnent des probabilités, on a une réflexion analogue qui pourrait illustrer l’intervention en Irak. Aller en Irak, ce n’est pas quand on a monté un dossier et qu’on pense qu’il faut y aller, cela est plutôt que du moment où on est dans un scénario. La question de la recherche de la vérité n’était pas centrale, l’idée était la mise en place d’un scénario puisqu’on estimait que d’aller en Irak était une façon de gérer un risque.
¿Por qué vamos a intervenir en los conflictos locales? Por lo tanto, intervenimos en conflictos locales que podrían tener consecuencias "aquí". Esto viene con la guerra en Kosovo, intervenimos en países "lejanos" para que los intereses nacionales no se vean amenazados, e intervenimos para que estos países no nos generen peligros. Detrás del concepto de construcción nacional surge la idea de que reconstruir un Estado después de invadirlo es la idea de cambiar los valores de un Estado para que ya no sea una amenaza. En la estrategia estadounidense, un país fracasado es un país potencialmente peligroso que puede generar terrorismo, migración y riesgos ecológicos. La idea es que ir río arriba para cuidar de un país es una forma de evitar que un día sea peligroso para "nosotros" y, por lo tanto, para gestionar un riesgo. Con la metáfora de los "meteorólogos" que dan probabilidades, tenemos una reflexión similar que podría ilustrar la intervención en Irak. Ir a Iraq no es cuando se ha elaborado un expediente y se piensa que hay que ir, sino cuando se está en un escenario. La cuestión de buscar la verdad no era central, la idea era crear un escenario ya que se sentía que ir a Irak era una forma de gestionar un riesgo.


= La propagation du risque dans les pratiques de sécurité =
= La propagation du risque dans les pratiques de sécurité =

Version du 9 février 2018 à 17:58

Partiremos de las prácticas, pero añadiremos a la reflexión un elemento que es el de cuestionar la lógica del riesgo. Seguimos con la idea de transformar las prácticas de seguridad contemporáneas, pero examinaremos lo que la lógica del riesgo puede aportar para comprenderlas. Cómo esta lógica permitirá comprender las transformaciones de las prácticas que nos interesan.

La sesión anterior se centró en los ideales típicos de la práctica policial y militar y en las convergencias entre ellos. En esta sesión, nos centraremos en la racionalidad común que subyace a estas prácticas en la actualidad. La racionalidad que exploraremos es la del riesgo. El riesgo se está convirtiendo en un problema cada vez más problemático en nuestras sociedades. Vamos a hablar de "racionalidad del riesgo" y no de su naturaleza construida o no construida socialmente. Intentaremos identificar y explorar la idea de que el riesgo tiene su propia racionalidad, que está ocupando cada vez más sectores de nuestra sociedad. ¿Cómo ha interferido esta racionalidad del riesgo en todas las prácticas de seguridad que nos interesan?

La seguridad a través del prisma del riesgo: de la disuasión a la gestión del riesgo

La racionalidad del riesgo

¿Qué es el riesgo? Según Aradau, Lobo-Guerrero y Van Munster en el artículo Security, Technologies of Risk, and the Political: Guest Editors' Introduction publicado en 2008, el riesgo es una estimación de la peligrosidad del futuro. Una referencia a la probabilidad de que ocurra un evento adverso en el futuro. Estamos entre las nociones del presente y del futuro, cuando pensamos en términos de riesgo, pensamos en términos de futuro. Uno piensa en referencia a la probabilidad de un evento. Con cálculos y datos, podríamos tener éxito matemáticamente en prevenir el futuro.

Por lo tanto, el riesgo es visto como un intento de dominar la incertidumbre, el riesgo se puede clasificar, cuantificar y predecir. Por lo tanto, el riesgo puede entenderse como una forma de actuar y pensar que implica el cálculo de futuros probables, seguido de intervenciones en el presente para controlar este potencial futuro previniendo que suceda. Eso suena absurdo, pero no estamos aquí para decir si los riesgos no son reales o no están construidos, estamos aquí para decir cómo una visión del mundo y la racionalidad se inmiscuyen en las prácticas.

Los sociólogos se han tomado muy en serio la racionalidad y su influencia en el mundo. En 2001, Ulrich Beck publicó su libro "Risk Society". Otro autor importante es Anthony Giddens. Para estos autores, pero también para John Adams y Niklas Luhman, durante mucho tiempo, el principal riesgo para los individuos vino de eventos que los individuos no controlaron en absoluto. La idea detrás del concepto de modernidad reflexiva es que producimos nuestros propios riesgos, amenazas y peligros. Paradójicamente, hemos llegado a sociedades que han resuelto muchos problemas, pero han creado otros nuevos. Esto está ligado a una nueva modernidad con la idea de que nosotros mismos producimos nuestros propios riesgos y amenazas. Este interés por el riesgo nace de una serie de desastres ambientales que plantean la idea de que hemos entrado en un nuevo paradigma de riesgo. La novedad es que nosotros mismos producimos nuestros propios riesgos. El desarrollo de la sociedad industrial es tanto una evolución como un problema.

La lógica de la racionalidad del riesgo está presente en varias áreas, entre ellas la estrategia, las finanzas, la salud, el medio ambiente y los seguros, de las que François Ewald es uno de los principales representantes. Por lo tanto, es necesario cuestionar el impacto del riesgo en la sociedad y cómo mediremos y percibiremos nuestra seguridad. El ejemplo del medio ambiente es fundamental para el surgimiento y la difusión del pensamiento de riesgo, pero también es un ejemplo que habla a todos los interesados. Es preciso formular preguntas sobre la forma en que se mide y percibe la seguridad de la sociedad, desde el riesgo hasta su impacto. En efecto, hay ciertas transformaciones sobre lo que se entiende por "sociedad de riesgo".

Amenazas y riesgos

Menace Risque
1) intentionnalité : proférer une menace ;
2) connotation négative ou ambiguë ;
3) conséquence : on peut contrer une menace et elle peut être éradiquée ;
4) fait référence a quelque chose qui existe déjà (dans le présent), contrer une menace : absence de menace ;
5) menace peut être non probabilisable.
1) pas d’intentionnalité ;
2) peut être positif, tolérable, une opportunité : par exemple, sur les marché financier, le risque peut engendrer des gain ;
3) un risque, on le gère, on l’arbitre : par exemple, la circulation routière ;
4) on extrapole à partir de quelque chose qui n’existe pas dans le présent (risque statistique) : donc tourné vers une futur virtuel, la force de la pensée du risque est d’agir avant que cela se passe ;
5) un risque est forcement formulé sous forme de probabilité : probabilisable et mathématisé.

Con la lógica del riesgo, pasamos de la disuasión a la gestión del riesgo. El término "disuasión" es común a todas las prácticas de seguridad. La disuasión es antes que la disuasión nuclear. La gestión del riesgo es fundamentalmente diferente de la lógica de la disuasión. Cuando se aborda el riesgo, nunca se ha materializado. No se pueden producir resultados finales, por ejemplo, la delincuencia o el terrorismo no desaparecerán. Vamos a hacer cosas que prevendrán el aumento del crimen. De este modo, el objetivo de los gestores es mantener la situación bajo control, gestionando los riesgos en función de los recursos que tienen y asignando. Por lo tanto, es necesario actuar de forma preventiva basada en escenarios, porque si actuamos de forma reactiva será demasiado tarde, no dispondremos de recursos suficientes. El reto es gestionar un entorno impredecible y gobernar el futuro. Tendremos que averiguar qué puede pasar para ser eficaces.

¿Se plantea la cuestión de si se cuestiona la racionalidad instrumental en el seno de la burocratización? Los fines se convierten en los medios. Esta racionalidad fue ampliamente aceptada en los tiempos modernos. A partir del siglo XVII, con Clausewitz, el ejército se racionalizó de manera instrumental, lo que condujo a la creación de burocracias eficientes. En una guerra, en un estado burocratizado, el fin es la victoria militar, el camino es tener una guerra absoluta para movilizar a la población y sus recursos para poder liderar esta guerra. Eso ya no sería posible hoy en día. Para ir a la guerra, tendríamos que asegurarnos la victoria tanto como su propio pueblo. Este es el colmo de la burocratización. Al querer ser racionales, al querer cuantificarlo todo y evaluarlo todo en términos de riesgo, ya no se distingue realmente entre el fin de los medios y el fin se convierte en el medio.

El objetivo ahora es asegurar a las poblaciones minimizando los riesgos. Antes, durante la Guerra Fría y antes, cuando hablábamos de seguridad, las cosas eran bastante fáciles. Es interesante observar cómo el riesgo es una racionalidad que entra en diferentes esferas de la práctica en diferentes momentos y qué pensamiento de riesgo no es nuevo. En los estados de bienestar europeos, los ciudadanos ya se dirigían al Estado y les pedían que se comportaran de alguna manera.

Donde la seguridad se vuelve interesante es que la seguridad, en la base, es el uso de la fuerza. La prerrogativa de la seguridad es el uso de la fuerza. Si el concepto de seguridad que ya existe en los Estados está empezando a diferir, es que la seguridad ya no es simplemente el uso de la fuerza. Pensar en términos de riesgo está ligado a este movimiento contemporáneo donde la seguridad se está convirtiendo cada vez más en la preservación de la vida. La seguridad ya no se limita al uso de la fuerza. El mejor ejemplo es la seguridad social. Pensar en términos de riesgo permitirá asegurar a las poblaciones. La amenaza es calculable, desde el punto de vista del riesgo, lo mejor que se puede esperar es gestionar o prevenir un riesgo. Nunca se puede lograr una "seguridad perfecta". La gestión de un riesgo puede generar otro.

En materia militar, el advenimiento de estas racionalidades también es posible gracias a los avances tecnológicos a través de la "política del gran número". Esto abre el campo de las posibilidades y la aparición de nuevos actores. Hay universos de seguridad muy diferentes que han evolucionado de manera distinguida durante algún tiempo. Cuando vamos a cuestionar la adaptación o transformación de la racionalidad del mundo de la seguridad a través de una lógica de riesgo, podemos observar de manera interesante una brecha entre la estrategia militar y el control del crimen de la Guerra Fría. En The Risk Society at War publicado en 2007, Rasmussen muestra cómo los países se encuentran en un entorno predecible en el que se opera con total independencia de la seguridad interna, que está en proceso de avanzar hacia una racionalidad del riesgo que gira en torno a la precaución y la noción de gobernanza futura. Los métodos policiales se orientan cada vez más hacia este tipo de racionalidad, mientras que la lógica militar y el enfoque clausewitziano se mantienen hasta el final de la Guerra Fría.

Riesgo, seguridad y globalización (flujos, etc.)

Debemos tratar de ver la globalización como un punto de contacto entre dos mundos de seguridad en los que vemos una fuerte influencia de la estrategia de riesgo sobre la estrategia militar desde el final de la Guerra Fría en adelante. Desde el punto de vista del riesgo, la globalización es ante todo una reducción de los costes de transacción para comunicar, hacer negocios o circular. Esto es tanto positivo como mixto, con aquellos que aprovecharán la globalización para alcanzar sus objetivos. La globalización influye en el pensamiento del riesgo, ya que puede verse como un escenario y será ampliamente aceptado como creíble. La globalización tiene un lado oscuro.

Los atentados del 11 de septiembre han puesto al día la idea de que es absolutamente necesario gestionar el lado oscuro de la globalización. Lo interesante es cómo el 9/11 aceleró esta forma de pensar. Fue el 11 de septiembre cuando se dio credibilidad a este escenario. En un mundo globalizado, los individuos aprovecharán oportunidades como la comisión de un delito y, por lo tanto, representarán un riesgo. La globalización puede verse como un escenario que se ha vuelto creíble, no sólo porque hay probabilidades, sino también porque se producen acontecimientos. En esta visión de la globalización, no es sólo la tesis del lado oscuro, sino también la tesis de que todos los demás se beneficiarán de la globalización.

De este modo, la gestión de riesgos, en un mundo globalizado, ha puesto en marcha unos filtros eficientes para que los costes de transacción sigan siendo bajos para quienes no representan un riesgo. Con el ejemplo del aeropuerto, el objetivo es poner en marcha sistemas para evitar que pasen los que representan un riesgo potencial. El problema es cómo configurar los filtros y quién está en riesgo. No podemos estar satisfechos con el hecho de que las personas que van a cometer delitos estén en bases de datos, necesitamos sistemas que permitan perfilar. La pregunta es cómo instalar filtros, pero también cómo hacer perfiles de personas peligrosas. Los riesgos son flujos a gestionar y requieren la instalación de filtros. Las prácticas de seguridad se reorientarán, entre otras cosas, en torno a esta idea.

No sólo vamos a hablar de lo militar, sino que afecta a todos los aviones, agencias de seguridad y agentes de seguridad, si llevamos la idea de la globalización como un escenario más allá en un mundo que podamos gestionar. En un mundo interconectado, el objeto a asegurar ya no es el Estado, sino el futuro.

¿Por qué vamos a intervenir en los conflictos locales? Por lo tanto, intervenimos en conflictos locales que podrían tener consecuencias "aquí". Esto viene con la guerra en Kosovo, intervenimos en países "lejanos" para que los intereses nacionales no se vean amenazados, e intervenimos para que estos países no nos generen peligros. Detrás del concepto de construcción nacional surge la idea de que reconstruir un Estado después de invadirlo es la idea de cambiar los valores de un Estado para que ya no sea una amenaza. En la estrategia estadounidense, un país fracasado es un país potencialmente peligroso que puede generar terrorismo, migración y riesgos ecológicos. La idea es que ir río arriba para cuidar de un país es una forma de evitar que un día sea peligroso para "nosotros" y, por lo tanto, para gestionar un riesgo. Con la metáfora de los "meteorólogos" que dan probabilidades, tenemos una reflexión similar que podría ilustrar la intervención en Irak. Ir a Iraq no es cuando se ha elaborado un expediente y se piensa que hay que ir, sino cuando se está en un escenario. La cuestión de buscar la verdad no era central, la idea era crear un escenario ya que se sentía que ir a Irak era una forma de gestionar un riesgo.

La propagation du risque dans les pratiques de sécurité

Guerre préemptive et principe de précaution : la Guerre en Iraq de 2003

Quelle est la rationalité qui a mené à la décision d’aller en Irak comparée avec la notion de « principe de précaution ». La question ici n’est pas de savoir pourquoi les États-Unis ont envahi l’Iraq en 2003, mais plutôt pourquoi l’administration Bush a estimé que cette opération allait rendre les États-Unis plus sûr. Gérer ce type d’affaires était dans une logique de containment lié à une stratégie de dissuasion. On a quitté cette rationalité. Juste avant l’intervention, il y a eu un article de Mearsheimer et Walt intitulé An Unnecessary war publié en 2003 critiquant la doctrine préemptive choisie par l’administration Bush pour envahir l’Irak. Selon eux, on est face à un changement. Pour montrer la nouveauté de ce conflit, le débat entre ceux qui étaient « pour » et les détracteurs était un peu impossible. Les critiques étaient amenées à dire que l’administration Bush cachait ses véritables motivations. Pour les soutiens de l’administration, l’idée était d’aller en Irak pour gérer un risque, mais ce n’était pas une logique de causalité traditionnelle « moyens – fins ». L’argument de la préemption était qu’il fallait y aller pour gérer une menace. La dimension préemptive de l‘approche n’était pas forcement ce qui était remis en question. Pour Cheney, dans un discours de 2002, « the risk of inaction is far greater than the risk of action ». Le fait de faire tomber le régime et de le remodeler en fonction de valeurs qui seraient plus proches de celles qui sont les nôtres pour qu’on soit à terme plus « sûr » a sa cohérence propre. C’est la doctrine de la préemption, à savoir attaquer de manière préemptive. Faire du state-building amène à gérer des risques, c’est une façon d’avoir des partenaires qui ne seront pas une menace dans le futur. La pensée préemptive est déjà présente avant 2001.

Pour Rasmussen, il est étonnant que l’argument de Bush et Blair n’ait pas convaincu alors qu’il était proche du discours de précaution dans le domaine environnemental. Il est étonnant que le discours ne soit pas passé et peut être que si il n’est pas passé, cela était du point de vue diplomatique rendant l’administration Bush implacable de former une coalition. Le principe de précaution est en fait désormais partie intégrante des doctrines de sécurité des deux côtés de l’Atlantique.

La catégorie du principe de précaution en termes de sécurité environnementale est bien établie dans notre société. Même au niveau juridique, depuis le sommet sur la terre de Rio en 1992, il a une valeur juridique, un soutien populaire assez élevé. La doctrine de la préemption et le principe de précaution sont plus qu’une analogie, on est dans le même type de rationalité ayant notamment en commun la politique de l’urgence. Avec la doctrine préemptive, on ne va pas prendre le risque de courir un risque encore plus grand. Le principe de précaution est basé sur des scénarios qui prévoient le futur. Les climato-septiques demandent toujours des preuves sur le réchauffement climatique et critiquent le principe de précaution dans le domaine de l’environnement tant qu’un lien de causalité́ entre pollution humaine et réchauffement climatique n’est pas empiriquement établi. Le principe de précaution est le contraire, leur discours rejette le principe de précaution. Du moment où on génère nos propres menaces, on risque de nous même nous détruire et on ne peut pas attendre que ça arrive pour réagir. Lomborg parle de « Preventive trap ». Mais l’établissement d’un tel lien est exactement ce que rejette la logique du principe de précaution.

Lutte contre le crime et intelligence-led policing

Cesare Beccaria, 1738 - 1794

La logique de prévention existe depuis la création des bases du droit pénal moderne. Déjà au XVIIIème siècle, Cesare Beccaria, en 1764, plaide pour une approche préventive des crises. Pour lui, il vaut mieux prévenir les crimes que les punir. La prévention était donc très tôt un concept clé dans la lutte contre la criminalité. C’est un argument utilitariste par rapport au risque. Si on dissuade le criminel d’agir, le coût du crime sera trop élevé et il ne commettra pas de crime. Le criminel étant considéré comme rationnel, on va le dissuader de commettre un crime. Très tôt va se poser la question du dosage entre prévention et punition. Avec l’État-providence et la logique d’assurance solidariste, tout comme le montre Ewald, on s’est attaqué ensuite aux conditions socio-économiques qui rendaient le crime possible avec comme horizon la réhabilitation. On prévenait donc le crime autrement.

À partir du moment où se mettent en place ces logiques préventives, il y a comme un retour en arrière dans les années 1970. Dès les années 1970, cette approche est remise en question suite à une augmentation de la criminalité. Avec l’échec de la réhabilitation, on abandonne l’idée d’éradication du crime. Cela représente un changement important, car il s’agit d’une rupture avec la croyance selon laquelle on pouvait atteindre une société idéale par l’ingénierie sociale. Le crime était dès lors accepté comme faisant partie de la vie sociale. Le crime fait partie de la vie sociale et le crime devient donc un risque à gérer.

La société du risque permet un rapprochement et un mélange des pratiques. À la fin des années 1970, principalement aux États-Unis, s’est mise en place une volonté de prédire le crime d’une façon de plus en plus efficace.

Le intelligence-led policing est ce qu’on appelle en français le « renseignement criminel de sécurité ». L’ILP a pour origine les plans de renseignement policier mis en œuvre au Royaume-Uni au milieu des années 1990 suite à une démarche initiée par la Kent Constabulary. Le postulat de base est que la police perd trop de temps à répondre à des situations d’urgence et donc il faut reprendre une initiative en visant préventivement les délinquants connus en ayant assez de renseignement sur qui cibler afin d’avoir une politique de gestion des risques plus efficaces. En ce qui concerne la logique criminelle, il s’agit de faire du bon profilage alors que dans une logique de risque on agit avec des filtres.

Le ILP s’est étendu à partir des années 1990 en Australie et en Nouvelle-Zélande notamment, avant de connaître un succès aux États-Unis après les attentats du 11 Septembre 2001. Ce nouvel intérêt pour le renseignement s’explique par le manque de coordination prévalant entre les agences spécialisées américaines. La CIA avait des informations sur des informations sur ce qui se passait à l’extérieur du territoire et le FBI des informations sur ce qui se passait à l’intérieur et il y a eu un mauvais partage des informations.

Actuellement ont lieu des débats sur de jeunes européens qui partent combattre en Syrie et en Irak, et la plupart des gouvernements européens tentent de mettre en place de nouveaux moyens de pouvoir gérer le risque que représentent ces djihadistes notamment en ce qui concerne leur retour. On est dans une logique de gestion du risque puisqu’on leur reproche de représenter une potentielle menace à leur retour en Europe. Il y a différentes solutions pour gérer la radicalisation les amenant à utiliser la violence. Par rapport aux différentes réponses possibles, il y en a certaines plus coercitives que d’autres et notamment une qui est de retirer passeports de potentiels djihadistes. Ces personnes n’ont rien fait au profit d’une logique proactive. On va prendre des décisions politiques par rapport à des choses qui pourraient arriver et on peut constater l’importance que cette rationalité prend dans la gestion des affaires sécuritaires. Concernant la radicalisation, il y a des stratégies différentes notamment de déradicalisation comme au Danemark pour ne pas les considérer comme criminels.

Conclusion

La rationalité du risque permet à plusieurs espaces de communiquer entre eux autour d’une vision du monde commune. 
La logique du risque était plutôt l’apanage des politiques publiques de l’État providence étendues au monde de la sécurité extérieure et notamment au monde militaire via des stratégies de contre-insurrection ou de contre-terrorisme afin d’augmenter la sécurité de chacun. Il y a l’idée d’effet boomerang qui est qu’en gérant des risques, on crée de nouveaux risques. Le risque est aussi considéré comme une opportunité, une rationalité du risque crée une distinction entre deux types de personnes à savoir les risk-averseness et les risk-takers. Dans une société où la rationalité du risque a pris de plus en plus de place, cela interroge sur comment avoir un débat démocratique dans la société du risque. La gestion du risque est la colonisation du futur alors comment avoir un débat démocratique, posé, informé autour d’événements qui n’ont même pas eu lieu ? Il y a un parallèle avec la gestion des questions environnementales. Il y a le principe de précaution où on parle d’un évènement qui n’a pas eu lieu et qu’il faut prévenir. Du moment où on transpose la rationalité d’un débat autour de questions liées au terrorisme, les règles du jeu ont quelque peu changé. En Europe, dans les années 1970 et 1980, années traversées par le terrorisme, on va se poser la question de comment gérer la menace terroriste. On parle d’un phénomène où on essaie de prévenir des évènements alors qu’ils n’ont même pas eu lieu. C’est un principe fondamental du fonctionnement démocratique et de l’accountability, et dans les régimes démocratiques, il est de plus en plus difficile de contrôler des régimes qui veulent faire de la prévention.

Bibliografía

Referencias