Modification de La théorie de l’égalité des ressources de Ronald Dworkin

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| cours = [[Théorie politique]]
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| professeurs = [[Matteo Gianni]]<ref>[https://unige.ch/sciences-societe/speri/membres/matteo-gianni/ Page personnelle de Matteo Gianni sur le site de l'Université de Genève]</ref><ref>Concordia University, Faculty of Arts and Science - Department of Political Science. “Dr. Matteo Gianni.” Dr. Matteo Gianni, https://www.concordia.ca/artsci/polisci/wssr/all-guest-lecturers/matteogianni.html</ref><ref>Profil de Matteo Gianni sur ResearchGate: https://www.researchgate.net/scientific-contributions/2010087511_Matteo_Gianni</ref><ref>Profil Linkedin de Matteo Gianni - https://www.linkedin.com/in/matteo-gianni-2438b135/?originalSubdomain=ch</ref><ref>[https://scholar.google.com/citations?user=QP7aLBAAAAAJ&hl=fr Matteo Gianni - Citations Google Scholar]</ref><ref>“Matteo Gianni - Auteur - Ressources De La Bibliothèque Nationale De France.” Data.bnf.fr, https://data.bnf.fr/fr/16166342/matteo_gianni/.</ref><ref>“Matteo Gianni: Università Degli Studi Di Udine / University of Udine.” Academia.edu, https://uniud.academia.edu/MatteoGianni.</ref>
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*[[Qu’est-ce que la théorie politique ? Enjeux épistémologiques]]
*[[Qu’est-ce que la théorie politique ? Enjeux méta-éthiques]]
*[[La théorie égalitariste de la justice distributive de John Rawls]]
*[[La théorie des droits de Robert Nozick]]
*[[La théorie de l’égalité des ressources de Ronald Dworkin]]
*[[La théorie des capabilités d’Amartya Sen et Marta Nussbaum]]
*[[La perspective communautarienne]]
*[[La perspective multiculturaliste]]
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| en = The theory of resources equality by Ronald Dworkin
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C’est quelqu’un qui pense que le système de l’économie de marché est nécessaire parce que cette enchère se fait dans le respect de l’économie de marché et sur le fait que, en quelque sorte, chacun est disposé à mettre le prix de ses aspirations.<ref>Bennett, John G. “Ethics and Markets.” Philosophy & Public Affairs, vol. 14, no. 2, 1985, pp. 195–204. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/2265457</ref> Quelqu’un qui veut un bien très convoité, mais qui n’est pas disposé à mettre le prix, ne peut pas crier à l’injustice si jamais il se retrouve dans une situation où un tel n’a pas cela et l’autre l’a. Les implications du mécanisme peuvent aller quand même assez loin.  
C’est quelqu’un qui pense que le système de l’économie de marché est nécessaire parce que cette enchère se fait dans le respect de l’économie de marché et sur le fait que, en quelque sorte, chacun est disposé à mettre le prix de ses aspirations.<ref>Bennett, John G. “Ethics and Markets.” Philosophy & Public Affairs, vol. 14, no. 2, 1985, pp. 195–204. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/2265457</ref> Quelqu’un qui veut un bien très convoité, mais qui n’est pas disposé à mettre le prix, ne peut pas crier à l’injustice si jamais il se retrouve dans une situation où un tel n’a pas cela et l’autre l’a. Les implications du mécanisme peuvent aller quand même assez loin.  


Dworkin s’interroge sur savoir quoi faire pour des gens qui après le naufrage se seraient blessés et que fait-on pour des gens qui vont inéluctablement tomber malade et qui à un certain moment, s’ils ont fait le choix de cultiver des carottes, en tombant malade, ne seront plus en mesure de cultiver des carottes, donc qu’est-ce qu’on fait ? En d’autres termes, que fait-on des choses qui ne relèvent pas des choix, mais qui relèvent de la mauvaise chance ? Dworkin, contrairement à Rawls, prend la chose beaucoup plus au sérieux et la solution qu’il propose est une solution qui à affaire avec l’idée d’assurance. Avec ces cent coquillages, les gens n’ont pas seulement ce qu’ils vont acheter comme dotation et comme type de ressources, mais ils vont aussi décider ce qu’ils sont prêts à mettre dans une sorte de fond assurantiel qui devrait leur donner un coup de main au cas où ils tomberaient malades. Autrement dit, la question qu’il se pose est de savoir combien de ces cent coquillages ils seront disposés à investir dans le fond d’assurance.<ref>Goodin, R. E. (1995). Political Ideals and Political Practice. British Journal of Political Science, 25(1), 37–56. https://doi.org/10.1017/s0007123400007055</ref><ref>Armstrong, C. (2005). Equality, risk and responsibility: Dworkin on the insurance market. Economy and Society, 34(3), 451–473. https://doi.org/10.1080/03085140500111915</ref> Son modèle permet différentes stratégies avec ceux qui jouent le maximin, à savoir qu’ils vont mettre le maximum du minimum pour être bien couverts, il y a peut-être des gens qui jouent le maximax, à savoir le maximum du maximum avec aucun coquillage destiné à l’assurance mettant tout dans l’acquisition. Pour Dworkin, cela aussi engage la responsabilité spéciale de chacun. Si nous décidons de ne pas nous assurer contre le mauvais sort, à un certain moment, il faudra assumer, mais il n’est pas possible de faire le freerider, à savoir profiter des biens financés par d’autres, mais sans contribuer à les financer. Les gens devront pouvoir décider combien ils vont financer, mais en imaginant aussi qu’à un certain moment, la société, quelle qu’elle soit, devra aussi présupposer une aide particulière parce que quelqu’un porteur d’un handicap profond aura besoin de bien plus que des cent coquillages afin d’avoir une vie digne. Le fonds de compensation va permettre d’utiliser la solidarité des autres afin de retourner à cette personne un montant de coquillages afin de traiter la personne avec égale attention. Ce fond assurantiel constitue aussi un pot qui sera destiné, par la suite, à soutenir les cas de malchance grave et de handicap physique grave. La question est de savoir ce que l’on fait de handicaps qui sont le produit de choix. Dans ce cas, il y a tout un débat qui n’est pas tranché.<ref>Fine, M., & Asch, A. (1988). Disability Beyond Stigma: Social Interaction, Discrimination, and Activism. Journal of Social Issues, 44(1), 3–21. https://doi.org/10.1111/j.1540-4560.1988.tb02045.x</ref><ref>Putnam, Daniel, Wasserman, David, Blustein, Jeffrey and Asch, Adrienne, "Disability and Justice", The Stanford Encyclopedia of Philosophy (Fall 2019 Edition), Edward N. Zalta (ed.), URL = <https://plato.stanford.edu/archives/fall2019/entries/disability-justice/>.</ref><ref>Stein, Mark S., Distributive Justice and Disability: Utilitarianism Against Egalitarianism. Available at SSRN: https://ssrn.com/abstract=886641</ref><ref>Silvers, Anita, David T. Wasserman, and Mary B. Mahowald. [https://books.google.fr/books?id=WY0UE9fxARQC&pg=PA165&lpg=PA165&dq=dworkin+disability&source=bl&ots=Kv-sSWYHms&sig=ACfU3U00PIWCfoT_IpFhfkFRzGFCTgmmoA&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwi31eHpstvnAhVxxoUKHUahAy8Q6AEwBnoECAoQAQ#v=onepage&q=dworkin%20disability&f=false Disability, difference, discrimination : perspectives on justice in bioethics and public policy]. Lanham, Md: Rowman & Littlefield Publishers, 1998. Print.</ref><ref>Knight, A. (2018). Disabling ideal theory. Politics, Groups, and Identities, 1–17. https://doi.org/10.1080/21565503.2018.1472020</ref><ref>Brčić Kuljiš, Marita. "[https://bib.irb.hr/datoteka/720568.Disabled_persons_69.pdf Justice for disabled persons]." The holistic approach to environment 4.4 (2014): 153-170.</ref>
Dworkin s’interroge sur savoir quoi faire pour des gens qui après le naufrage se seraient blessés et que fait-on pour des gens qui vont inéluctablement tomber malade et qui à un certain moment, s’ils ont fait le choix de cultiver des carottes, en tombant malade, ne seront plus en mesure de cultiver des carottes, donc qu’est-ce qu’on fait ? En d’autres termes, que fait-on des choses qui ne relèvent pas des choix, mais qui relèvent de la mauvaise chance ? Dworkin, contrairement à Rawls, prend la chose beaucoup plus au sérieux et la solution qu’il propose est une solution qui à affaire avec l’idée d’assurance. Avec ces cent coquillages, les gens n’ont pas seulement ce qu’ils vont acheter comme dotation et comme type de ressources, mais ils vont aussi décider ce qu’ils sont prêts à mettre dans une sorte de fond assurantiel qui devrait leur donner un coup de main au cas où ils tomberaient malades. Autrement dit, la question qu’il se pose est de savoir combien de ces cent coquillages ils seront disposés à investir dans le fond d’assurance. Son modèle permet différentes stratégies avec ceux qui jouent le maximin, à savoir qu’ils vont mettre le maximum du minimum pour être bien couverts, il y a peut-être des gens qui jouent le maximax, à savoir le maximum du maximum avec aucun coquillage destiné à l’assurance mettant tout dans l’acquisition. Pour Dworkin, cela aussi engage la responsabilité spéciale de chacun. Si nous décidons de ne pas nous assurer contre le mauvais sort, à un certain moment, il faudra assumer, mais il n’est pas possible de faire le freerider, à savoir profiter des biens financés par d’autres, mais sans contribuer à les financer. Les gens devront pouvoir décider combien ils vont financer, mais en imaginant aussi qu’à un certain moment, la société, quelle qu’elle soit, devra aussi présupposer une aide particulière parce que quelqu’un porteur d’un handicap profond aura besoin de bien plus que des cent coquillages afin d’avoir une vie digne. Le fonds de compensation va permettre d’utiliser la solidarité des autres afin de retourner à cette personne un montant de coquillages afin de traiter la personne avec égale attention. Ce fond assurantiel constitue aussi un pot qui sera destiné, par la suite, à soutenir les cas de malchance grave et de handicap physique grave. La question est de savoir ce que l’on fait de handicaps qui sont le produit de choix. Dans ce cas, il y a tout un débat qui n’est pas tranché.


= Quelques critiques à l’égalitarisme de la chance =
= Quelques critiques à l’égalitarisme de la chance =
Ce courant du libéralisme s’appelle l’égalitarisme de la chance qui est une approche dworkienne. C’est une approche importante qui part de l’idée que la question de la chance doit être considérée dans la théorie. Ceci a fait l’objet d’énormément de critiques.


Ce courant du libéralisme s’appelle l’égalitarisme de la chance qui est une approche dworkienne.<ref>Rasmussen, Kasper. [https://books.google.fr/books?id=bfeiCgAAQBAJ&lpg=PP1&ots=DUL5GyxaKE&dq=egalitarianism%20luck&lr&pg=PP1#v=onepage&q=egalitarianism%20luck&f=false Luck egalitarianism]. London: Bloomsbury Academic, 2016. Print.</ref><ref>Knight, Carl. [https://books.google.fr/books?hl=en&lr=&id=5RGrBgAAQBAJ&oi=fnd&pg=PP1&dq=egalitarianism+luck&ots=d_z1Kj11G9&sig=qshw5fmx2D4667mfFV6suZ4z2_I#v=onepage&q=egalitarianism%20luck&f=false Luck egalitarianism : equality, responsibility, and justice]. Edinburgh: Edinburgh University Press, 2009. Print.</ref><ref>Arneson, Richard J. "[https://books.google.fr/books?hl=en&lr=&id=FM0UDAAAQBAJ&oi=fnd&pg=PA24&dq=egalitarianism+luck&ots=00-dLrV1Ti&sig=oadQGqqcgrob_taSAEGfWwvMdcw#v=onepage&q=egalitarianism%20luck&f=false Luck egalitarianism–a primer]." Responsibility and distributive justice 1 (2011): 24.</ref> C’est une approche importante qui part de l’idée que la question de la chance doit être considérée dans la théorie.<ref>Brown, Alexander. "[https://philpapers.org/rec/BROLEA Luck egalitarianism and democratic equality]." (2005).</ref><ref>Kaufman, A. (2004). Choice, Responsibility and Equality. Political Studies, 52(4), 819–836. https://doi.org/10.1111/j.1467-9248.2004.00510.x</ref><ref>Arneson, R. J. (2000). Luck Egalitarianism and Prioritarianism. Ethics, 110(2), 339–349. https://doi.org/10.1086/233272</ref><ref>Kasper Lippert‐Rasmussen, "Egalitarianism, Option Luck, and Responsibility," Ethics 111, no. 3 (April 2001): 548-579.  https://doi.org/10.1086/233526</ref> Ceci a fait l’objet d’énormément de critiques.<ref>Voigt, K. The Harshness Objection: Is Luck Egalitarianism Too Harsh on the Victims of Option Luck?. Ethic Theory Moral Prac 10, 389–407 (2007). https://doi.org/10.1007/s10677-006-9060-4</ref><ref>Arneson, R. J. (2004). Luck Egalitarianism Interpretated and Defended. Philosophical Topics, 32(1), 1–20. https://doi.org/10.5840/philtopics2004321/217</ref><ref>Tan, Kok-Chor. “A Defense of Luck Egalitarianism.” The Journal of Philosophy, vol. 105, no. 11, 2008, pp. 665–690. JSTOR, https://www.jstor.org/stable/20620136.</ref><ref>Segall, S. (2007). In Solidarity with the Imprudent. Social Theory and Practice, 33(2), 177–198. https://doi.org/10.5840/soctheorpract200733224</ref>
Dans ''What is the Point of Equality?'' publié en 1999, Elisabeth Anderson s’interroge sur quoi faire des gens qui ont fait les mauvais choix d’un point de vue libéral. Doit-on les laisser à leur désarroi ou une certaine conception de la personne ou d’une certaine dignité humaine impliquerait que tout de même on les prend en charge. La question est plutôt rhétorique. Anderson part de l’idée qu’on ne peut tout simplement pas suspendre d’un point de vue moral l’aide face à des gens qui souffrent d’une situation qui les amène à des conditions de non-dignité humaine. Pour elle, la distinction de Dworkin permet de baliser quelques situations, mais tout de même, face à des gens qui ont fait le mauvais choix, que fait-on d’un pompier ? Un pompier qui est une personne dont l’espérance de vie est plus basse par sa prise de risque, peut-on partir de l’idée qu’il est responsable de son choix ? Part-on de l’idée qu’il ne faut pas aider le pompier parce qu’il a subi un accident professionnel en disant qu’il n’avait pas à être pompier.  
 
Dans ''What is the Point of Equality?'' publié en 1999, Elisabeth Anderson s’interroge sur quoi faire des gens qui ont fait les mauvais choix d’un point de vue libéral.<ref>Anderson, E. S. (1999). What Is the Point of Equality? Ethics, 109(2), 287–337. https://doi.org/10.1086/233897</ref> Doit-on les laisser à leur désarroi ou une certaine conception de la personne ou d’une certaine dignité humaine impliquerait que tout de même on les prend en charge. La question est plutôt rhétorique. Anderson part de l’idée qu’on ne peut tout simplement pas suspendre d’un point de vue moral l’aide face à des gens qui souffrent d’une situation qui les amène à des conditions de non-dignité humaine. Pour elle, la distinction de Dworkin permet de baliser quelques situations, mais tout de même, face à des gens qui ont fait le mauvais choix, que fait-on d’un pompier ? Un pompier qui est une personne dont l’espérance de vie est plus basse par sa prise de risque, peut-on partir de l’idée qu’il est responsable de son choix ? Part-on de l’idée qu’il ne faut pas aider le pompier parce qu’il a subi un accident professionnel en disant qu’il n’avait pas à être pompier.  


Il y a tout un tas de cas à partir desquels ce qui veut dire « mauvaise chance » et « mauvais choix » est très problématique. Entre un pompier brulé lors d’une intervention et le surfeur qui malgré tous les avertissements de danger d’avalanche décide de descendre une montagne, est-ce le même cas de figure ? La question qui se pose est quel est l’intuition et quel est l’argument qui est derrière l’idée qu’il faut l’aider. En théorie politique, la question intéressante est de savoir pourquoi il faut l’aider. À partir de quel périmètre de relation a-t-on un devoir d’aide ? À partir de quel moment doit-on reconnaître nos citoyens comme des individus à qui nous devons des obligations spéciales selon certains philosophes ? Une des questions est de savoir si on a plus d’obligations et de responsabilités avec des personnes avec qui on partage quelque chose ou pas. Si nous venons en aide au surfeur, on lui vient en aide parce que c’est un être humain, un voisin ou bien une connaissance ou encore ne pas venir en aide peut avoir des conséquences sur le tourisme. Derrière la raison ultime, il peut y avoir tout un tas ou pas de positions.  
Il y a tout un tas de cas à partir desquels ce qui veut dire « mauvaise chance » et « mauvais choix » est très problématique. Entre un pompier brulé lors d’une intervention et le surfeur qui malgré tous les avertissements de danger d’avalanche décide de descendre une montagne, est-ce le même cas de figure ? La question qui se pose est quel est l’intuition et quel est l’argument qui est derrière l’idée qu’il faut l’aider. En théorie politique, la question intéressante est de savoir pourquoi il faut l’aider. À partir de quel périmètre de relation a-t-on un devoir d’aide ? À partir de quel moment doit-on reconnaître nos citoyens comme des individus à qui nous devons des obligations spéciales selon certains philosophes ? Une des questions est de savoir si on a plus d’obligations et de responsabilités avec des personnes avec qui on partage quelque chose ou pas. Si nous venons en aide au surfeur, on lui vient en aide parce que c’est un être humain, un voisin ou bien une connaissance ou encore ne pas venir en aide peut avoir des conséquences sur le tourisme. Derrière la raison ultime, il peut y avoir tout un tas ou pas de positions.  


Pour Anderson, ce qui compte est d’éviter les inégalités de pouvoir et les formes d’oppression. C’est cela qui crée des injustices et nuit à l’égalité et non pas le fait que des gens puissent faire un mauvais choix. Selon Dworkin, une personne doit être en mesure de choisir et d’assumer ses coûts. Mais qu’est-ce que cela veut dire quelqu’un qui doit fuir une guerre ou une famine comme étant un choix ? Il y a une dimension empirique forte derrière ce qui fait ou ne fait pas choix. Il est difficile de trancher ces questions philosophiquement. La question plus théorique et générale est de savoir s’il est nécessaire que toute inégalité par rapport au bien premier fasse une redistribution. Pour Dworkin, la réponse est non, il y a des inégalités qui sont justes, il y a des inégalités qui dépendent de la mauvaise volonté des personnes ou des options que les personnes ont faites. À ce moment-là, l’État n’a pas à intervenir. Par contre, l’État, contrairement à Rawls doit prendre beaucoup plus au sérieux la situation des gens qui naturellement ont des handicaps ou des formes de souffrances qui ne leur permettent pas d’avoir une qualité de vie suffisante. À ce moment-là, il faut que l’État intervienne davantage. Une jurisprudence du Tribunal fédéral accepte la position d’une caisse maladie et qui a inscrit dans la jurisprudence le fait qu’au-delà de 100000.-, une caisse n’est plus tenue à rembourser un médicament. Si quelqu’un fait partie de ces malheureux qui ont une maladie rare avec peu de recherche effectuée et des médicaments très chers, le Tribunal fédéral suisse a mis un seuil à 100000.-. En quelque sorte, une vie vaut 100000.-. Au-delà de ce montant, il n’y a plus rien à faire. On pourrait s’imaginer qu’autour d’une telle question, il y a tout de même une décision démocratique sur combien est-on prêt à investir ou mettre dans la recherche médicale avant de garantir la santé. Dans ce cas, c’est une décision juridique. Alors peut-être est-il vrai que les caisses ne peuvent pas payer au-delà d’une certaine somme pour des raisons économiques, mais dans les faits, cela veut dire qu’une vie vaut 100000.-, au-delà de cela, on coûte trop cher pour la société. La question que Dworkin pose est aussi cette question-là, à savoir traiter les gens avec égale attention veut aussi dire que la société doit faire un effort pour essayer le plus possible pour le moins de faciliter la condition de ces personnes.
Pour Anderson, ce qui compte est d’éviter les inégalités de pouvoir et les formes d’oppression. C’est cela qui crée des injustices et nuit à l’égalité et non pas le fait que des gens puissent faire un mauvais choix. Selon Dworkin, une personne doit être en mesure de choisir et d’assumer ses coûts. Mais qu’est-ce que cela veut dire quelqu’un qui doit fuir une guerre ou une famine comme étant un choix ? Il y a une dimension empirique forte derrière ce qui fait ou ne fait pas choix. Il est difficile de trancher ces questions philosophiquement. La question plus théorique et générale est de savoir s’il est nécessaire que toute inégalité par rapport au bien premier fasse une redistribution. Pour Dworkin, la réponse est non, il y a des inégalités qui sont justes, il y a des inégalités qui dépendent de la mauvaise volonté des personnes ou des options que les personnes ont faites. À ce moment-là, l’État n’a pas à intervenir. Par contre, l’État, contrairement à Rawls doit prendre beaucoup plus au sérieux la situation des gens qui naturellement ont des handicaps ou des formes de souffrances qui ne leur permettent pas d’avoir une qualité de vie suffisante. À ce moment-là, il faut que l’État intervienne davantage. Une jurisprudence du Tribunal fédéral accepte la position d’une caisse maladie et qui a inscrit dans la jurisprudence le fait qu’au-delà de 100000.-, une caisse n’est plus tenue à rembourser un médicament. Si quelqu’un fait partie de ces malheureux qui ont une maladie rare avec peu de recherche effectuée et des médicaments très chers, le Tribunal fédéral suisse a mis un seuil à 100000.-. En quelque sorte, une vie vaut 100000.-. Au-delà de ce montant, il n’y a plus rien à faire. On pourrait s’imaginer qu’autour d’une telle question, il y a tout de même une décision démocratique sur combien est-on prêt à investir ou mettre dans la recherche médicale avant de garantir la santé. Dans ce cas, c’est une décision juridique. Alors peut-être est-il vrai que les caisses ne peuvent pas payer au-delà d’une certaine somme pour des raisons économiques, mais dans les faits, cela veut dire qu’une vie vaut 100000.-, au-delà de cela, on coûte trop cher pour la société. La question que Dworkin pose est aussi cette question-là, à savoir traiter les gens avec égale attention veut aussi dire que la société doit faire un effort pour essayer le plus possible pour le moins de faciliter la condition de ces personnes.  


= Annexes =
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