La Deuxième guerre mondiale et la refonte de l’ordre mondial : 1939 – 1947

De Baripedia

La Deuxième Guerre mondiale a été l'un des événements les plus significatifs de l'histoire moderne, ayant des répercussions sur l'ensemble de la planète. En tant que conflit mondial impliquant les principales puissances militaires et économiques, la guerre a eu un impact considérable sur l'ordre mondial existant à l'époque. En effet, la guerre a profondément transformé la structure de pouvoir internationale, réorienté les alliances géopolitiques et a conduit à la création d'une nouvelle architecture institutionnelle pour la gouvernance mondiale. Dans cet article, nous examinerons les implications de la Deuxième Guerre mondiale sur la refonte de l'ordre mondial entre les années 1939 et 1947, en explorant les événements clés qui ont conduit à la fin de la guerre, ainsi que les répercussions sur l'ordre mondial qui ont émergé dans la période post-guerre.

Le début de la Guerre froide a été une période de changement significatif dans l'ordre mondial, marquant une rupture avec les idéaux de coopération et de gouvernance internationale qui avaient prévalu pendant la période de l'après-guerre immédiat. Cependant, il serait incorrect de minimiser l'importance de la création de l'Organisation des Nations Unies (ONU) en 1945. La création de l'ONU a été un événement historique majeur qui a donné naissance à une nouvelle institution internationale chargée de préserver la paix et la sécurité mondiales, de promouvoir le développement économique et social et de protéger les droits de l'homme. Bien que l'ONU ait été fondée sur des principes similaires à ceux de la Société des Nations, elle était également dotée de nouveaux pouvoirs et d'une structure organisationnelle plus efficace. En effet, l'ONU a été créée dans le but d'apporter des réponses plus efficaces aux crises internationales et de répondre aux besoins de la communauté internationale d'une manière plus responsable et transparente. Bien que la Guerre froide ait marqué une rupture avec les idéaux de coopération et de gouvernance internationale qui ont prévalu pendant la période de l'après-guerre immédiat, l'ONU a continué à jouer un rôle important dans les affaires internationales en favorisant le dialogue, la négociation et la résolution pacifique des conflits. En fin de compte, la création de l'ONU a jeté les bases d'une communauté internationale plus forte et plus unie, qui a continué à jouer un rôle crucial dans le maintien de la paix et de la stabilité dans le monde.

La fin de la Société des Nations

Une organisation discréditée ?

Les espoirs en la S.D.N. en mars 1919, vu par l'hebdomadaire Le Miroir : le bannissement de la guerre et la recherche de la paix universelle.

La Société des Nations a été critiquée pour son incapacité à prévenir ou à résoudre les conflits internationaux qui ont éclaté dans les années 1930, notamment l'invasion japonaise de la Mandchourie en 1931, la guerre civile espagnole en 1936, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne en 1938, et l'annexion des Sudètes en Tchécoslovaquie en 1938. Ces échecs ont gravement compromis la crédibilité de la Société des Nations et ont conduit à la perception qu'elle était une organisation impuissante face aux conflits internationaux.

La Société des Nations a été confrontée à plusieurs défis qui ont sapé sa légitimité et ont conduit à la perte de membres importants. L'Allemagne et le Japon ont quitté la Société des Nations en 1933, et l'Union soviétique a été exclue en 1939 pour son invasion de la Finlande. D'autres pays, comme l'Italie, l'Espagne et le Portugal, ont également quitté l'organisation. Cette perte de membres a certainement affecté la crédibilité de la Société des Nations et a renforcé l'idée qu'elle était incapable de résoudre les conflits internationaux. De plus, la Société des Nations a été critiquée pour son manque de capacité à répondre efficacement aux agressions de puissances comme l'Allemagne nazie, qui ont continué à menacer la paix internationale malgré les tentatives de la Société des Nations pour les contenir. Ces facteurs ont contribué à la création d'une légende noire autour de la Société des Nations, qui a été perçue comme une organisation faible et impuissante dans sa capacité à maintenir la paix et la sécurité internationales. Cette perception a persisté jusqu'à nos jours et a été utilisée comme un exemple de la nécessité de créer une organisation internationale plus efficace pour maintenir la paix et la sécurité mondiales, ce qui a conduit à la création de l'Organisation des Nations Unies.

La Société des Nations a été confrontée à des limites importantes dans sa capacité à gérer les conflits internationaux en raison de la réticence des grandes puissances à lui donner les moyens nécessaires pour le faire. Les États membres de la Société des Nations ont été enclins à protéger leurs intérêts nationaux et ont souvent cherché à éviter de se confronter aux autres membres de l'organisation. De plus, les grandes puissances ont souvent ignoré ou contourné les décisions de la Société des Nations, sapant ainsi son autorité et sa capacité à faire respecter les normes internationales. Par exemple, l'Allemagne nazie a décidé de quitter la Société des Nations en 1933 et a commencé à réarmer en violation des accords internationaux, sans être confrontée à des sanctions significatives de la part de l'organisation. Dans cette perspective, l'échec de la Société des Nations doit être compris comme étant le résultat de la politique des grandes puissances plutôt qu'une faiblesse inhérente à l'organisation elle-même. Cela souligne l'importance de la coopération internationale et de l'engagement des grandes puissances pour la création et le maintien d'une organisation internationale efficace pour la paix et la sécurité mondiales.

La Société des Nations a accompli certaines réalisations importantes, notamment la création d'institutions internationales pour réglementer le commerce et la sécurité, la mise en place de programmes pour le développement économique et social, ainsi que la promotion de la coopération internationale en matière de culture et de santé. Cependant, la Société des Nations a été confrontée à des défis majeurs dans sa capacité à gérer les conflits internationaux, en grande partie en raison de l'échec des grandes puissances à se mettre d'accord. Les conflits entre les grandes puissances ont souvent bloqué les efforts de la Société des Nations pour agir de manière décisive, ce qui a conduit à la perception que l'organisation était incapable de maintenir la paix et la sécurité internationales. La Société des Nations a été créée dans un contexte de profondes divisions et d'hostilité entre les grandes puissances, ce qui a rendu difficile la création d'une organisation internationale efficace pour préserver la paix et la sécurité mondiales. Cependant, cela souligne également l'importance de la coopération internationale et de l'engagement des grandes puissances pour la création et le maintien d'une organisation internationale efficace pour la paix et la sécurité mondiales.

Le déménagement

La période de la fin des années 1930 a été marquée par une baisse significative de l'activité politique de la Société des Nations en raison de la montée des tensions internationales et de l'incapacité de l'organisation à prévenir les conflits. Cependant, les activités techniques de la Société des Nations ont continué à fonctionner dans divers domaines, notamment dans la réglementation du commerce, la coopération en matière de santé, la promotion de la culture et de l'éducation, ainsi que dans le domaine de la sécurité internationale. Malgré l'incapacité de la Société des Nations à prévenir la montée des tensions internationales et les conflits qui ont suivi, il est important de souligner que l'organisation a poursuivi son travail dans de nombreux domaines techniques. Ces activités ont été importantes pour la création de normes et de réglementations internationales qui ont continué à avoir un impact sur les relations internationales jusqu'à nos jours. En fin de compte, bien que la Société des Nations ait été critiquée pour son incapacité à prévenir les conflits et à maintenir la paix internationale, il est important de reconnaître les activités techniques qu'elle a menées dans divers domaines et leur impact sur les relations internationales. Ces activités ont jeté les bases d'une coopération internationale accrue dans divers domaines, et ont contribué à la création de normes et de réglementations internationales qui ont continué à être importantes pour la gouvernance mondiale.

Face à l'incapacité de la Société des Nations à prévenir les conflits et à maintenir la paix internationale, certains ont estimé que les activités techniques de l'organisation devaient être renforcées. À partir du milieu des années 1930, des efforts ont été déployés pour développer ces activités techniques, qui ont été considérées comme un domaine dans lequel l'organisation pouvait avoir un impact positif sur la vie des gens. Ces activités techniques ont consisté en des programmes de développement économique et social, des programmes de santé publique, des réglementations en matière de commerce et de transport, ainsi que des initiatives dans les domaines culturels et éducatifs. Ces activités ont permis à la Société des Nations de développer un certain universalisme en matière de coopération internationale, qui a continué à avoir un impact sur les relations internationales après la fin de la guerre. En renforçant les activités techniques de l'organisation, certains ont espéré que la Société des Nations pourrait devenir plus pertinente pour les États membres, en particulier ceux qui n'étaient pas impliqués dans les conflits internationaux. Cependant, malgré ces efforts, la Société des Nations a finalement été discréditée en raison de son incapacité à prévenir les conflits internationaux, et a été remplacée par l'Organisation des Nations unies après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La réforme Bruce a été une tentative importante de réformer la Société des Nations et de renforcer son rôle dans la coopération internationale, en particulier dans les domaines économiques et sociaux. Adoptée en septembre 1939 lors de l'Assemblée de la Société des Nations, cette réforme a préconisé la création d'un comité central des questions économiques et sociales, qui serait l'ancêtre du Conseil économique et social de l'Organisation des Nations unies. L'idée principale de cette réforme était de centraliser les activités techniques de la Société des Nations et de les coordonner de manière plus efficace, en créant une structure organisationnelle plus solide. Le comité central des questions économiques et sociales aurait été chargé de coordonner les activités économiques et sociales de l'ensemble de l'organisation, en garantissant une coopération internationale accrue dans ces domaines. Malheureusement, la réforme Bruce n'a pas pu être pleinement mise en œuvre en raison de la montée des tensions internationales et de l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, les idées et les principes de la réforme ont influencé la création de l'Organisation des Nations unies après la fin de la guerre, en particulier en ce qui concerne la création du Conseil économique et social de l'ONU, qui a repris le rôle du comité central des questions économiques et sociales de la Société des Nations.

L'invasion de l'Europe par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale a remis en question le projet de réforme de la Société des Nations et a conduit à la dispersion de l'organisation. Les services financiers ont émigré en Grande-Bretagne, tandis que l'organisation économique et financière s'est installée à l'université de Princeton aux États-Unis jusqu'en 1945. Cependant, malgré cette dispersion, certaines activités techniques de la Société des Nations ont continué à fonctionner. L'organisation économique et financière a continué à réfléchir sur l'économie mondiale après la fin de la guerre, tandis que le Bureau international du travail a émigré à Montréal, au Canada. Après la fin de la guerre, l'Organisation des Nations unies a été créée pour remplacer la Société des Nations, en adoptant de nombreuses idées et principes de la réforme Bruce. Le Conseil économique et social de l'ONU a repris le rôle du comité central des questions économiques et sociales de la Société des Nations, et a continué à travailler sur les questions économiques et sociales à travers le monde.

Les activités pendant la guerre

La période de la guerre a été un chapitre important pour la Société des Nations, même si elle n'a plus joué de rôle politique majeur. Malgré l'absence de toute autorité formelle, certaines activités techniques de la Société des Nations ont continué pendant la guerre, en particulier dans le domaine de l'assistance humanitaire et de la protection des réfugiés. La Société des Nations a mis en place des programmes de secours pour les victimes de la guerre et pour les réfugiés qui fuyaient les zones de conflit. Elle a travaillé en étroite collaboration avec des organisations internationales telles que la Croix-Rouge et des groupes religieux pour fournir de l'aide et de l'assistance aux populations touchées par la guerre. La Société des Nations a également travaillé à la protection des minorités et des populations civiles pendant la guerre, en encourageant les belligérants à respecter les normes internationales et les conventions de Genève. Bien que ces activités ne représentaient qu'une fraction de l'ensemble des activités de la Société des Nations avant la guerre, elles ont été importantes pour le maintien de la coopération internationale et pour la protection des populations vulnérables pendant la période de conflit mondial.

Pendant la période de la guerre, la Société des Nations a fonctionné au ralenti et a dû adapter ses activités aux conditions difficiles de la guerre. Cependant, certaines activités ont continué, notamment dans le domaine de la santé publique et de la protection des réfugiés. Le service de renseignement épidémiologique de la Société des Nations a continué à compiler des statistiques sur les maladies dans le monde, ce qui a été important pour la prévention et le traitement des épidémies pendant la guerre. En ce qui concerne les réfugiés, la Société des Nations a travaillé dans des limites imposées par la guerre, mais a néanmoins cherché à fournir de l'aide et de l'assistance aux populations déplacées. L'organisation a travaillé en étroite collaboration avec des groupes religieux et des organisations humanitaires pour fournir des secours aux réfugiés et aux personnes déplacées par la guerre. Bien que la Société des Nations n'ait pas joué de rôle politique majeur pendant la guerre, ses activités techniques ont été importantes pour maintenir la coopération internationale et pour aider les populations vulnérables dans des conditions difficiles.

Dans le domaine économique, la Société des Nations est restée très active pendant la période de la guerre, même si elle a dû s'adapter aux conditions difficiles de la guerre. L'organisation économique et financière a déménagé aux États-Unis, emportant avec elle toutes ses archives, et a continué à fonctionner entre 1940 et 1946. Pendant cette période, l'objet du travail de la Société des Nations a changé pour se concentrer sur la reconstruction de l'après-guerre, en répertoriant une série de problèmes qui pourraient se poser dans la période d'après-guerre. L'organisation a mené des études sur les questions démographiques, le problème des migrations, le commerce mondial et en particulier la place de l'Europe dans le commerce mondial. Ces activités ont été importantes pour jeter les bases de la coopération économique internationale après la fin de la guerre. Les idées et les principes développés par la Société des Nations ont influencé la création de l'Organisation des Nations unies et de ses organes économiques, tels que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. La coopération économique internationale continue d'être importante pour la gouvernance mondiale, et les travaux de la Société des Nations dans ce domaine ont contribué à jeter les bases de cette coopération.

Après la fin de la guerre, il était largement pressenti que l'Europe serait gravement touchée par les destructions et les pertes humaines causées par la guerre. Le futur économique de l'Europe posait des inquiétudes, et cela a favorisé l'idée d'une intégration économique européenne. La Société des Nations a joué un rôle important dans la promotion de cette idée, en travaillant sur les questions économiques et en encourageant la coopération économique internationale. Les travaux de la Société des Nations sur les questions économiques ont contribué à jeter les bases de la coopération économique internationale, et ont influencé la création d'organisations économiques internationales telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. En Europe, l'idée d'une intégration économique a été promue par des personnalités telles que Jean Monnet, qui a plaidé en faveur d'une union économique et d'une coopération accrue entre les nations européennes. Cette vision a finalement abouti à la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier en 1951, qui a jeté les bases de l'intégration économique européenne. Ainsi, la Société des Nations a contribué à promouvoir l'idée de l'intégration économique européenne en travaillant sur les questions économiques et en encourageant la coopération internationale, jetant les bases de la coopération économique qui a conduit à la création de la Communauté européenne et de l'Union européenne aujourd'hui.

Dès 1940, la réorganisation de l'après-guerre était déjà en train d'être pensée, et les économistes de l'organisation économique et financière de la Société des Nations ont joué un rôle important dans cette réflexion. Ces économistes ont commencé à travailler sur des plans de reconstruction économique pour l'après-guerre, en se concentrant sur des questions telles que la répartition des ressources, la coopération internationale et la création d'institutions économiques internationales. Ces plans ont été élaborés dans le cadre de l'effort de guerre, mais ils ont jeté les bases de la reconstruction économique après la fin de la guerre. Les travaux de ces économistes ont influencé les discussions de l'après-guerre sur la création d'une coopération économique internationale plus étroite, et ont conduit à la création d'organisations telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Ces organisations ont été créées pour aider à la reconstruction économique après la guerre, mais ont également joué un rôle important dans la promotion de la coopération économique internationale à long terme.

La reconstruction d’un ordre mondial

Les nouveaux enjeux

L'ordre mondial mis en place par la Société des Nations s'est effondré avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Les événements de la guerre ont mis en évidence les limites de l'ordre international mis en place après la Première Guerre mondiale, et ont rendu évident la nécessité de repenser l'organisation du monde. Dès le début du conflit, de nombreux enjeux ont commencé à apparaître, tels que la question de l'engagement des États-Unis dans la guerre, la montée en puissance de l'Allemagne nazie et la question de l'avenir de l'Europe après la guerre. Ces enjeux ont rendu évident que l'ordre mondial existant était inadéquat pour répondre aux défis de la guerre et de l'après-guerre. Au cours de la guerre, des discussions ont eu lieu sur la manière de repenser l'ordre mondial et de créer une organisation internationale plus efficace pour maintenir la paix et promouvoir la coopération internationale. Ces discussions ont conduit à la création de l'Organisation des Nations unies en 1945, qui avait pour objectif de remplacer la Société des Nations et de créer un nouvel ordre mondial fondé sur la coopération et la sécurité internationales.

Question de la réorganisation internationale

Une question majeure a émergé pendant la Seconde Guerre mondiale concernant l'avenir de l'organisation internationale existante, la Société des Nations. Il était clair que la Société des Nations n'avait pas réussi à s'imposer et à créer un ordre international respecté par la plupart de ses acteurs. Les États-Unis, qui étaient un acteur clé de la scène internationale, n'étaient pas des défenseurs de la Société des Nations. De même, l'Union soviétique avait été exclue de l'organisation en 1939, après avoir envahi la Finlande. Seule la Grande-Bretagne défendait mollement la Société des Nations, car elle était la puissance dominante de l'organisation, avec la France qui était cependant hors-jeu après son effondrement en cinq semaines face à l'Allemagne. Dans ce contexte, la question de savoir s'il fallait garder la Société des Nations dans sa forme actuelle ou créer une nouvelle organisation est devenue de plus en plus pressante. Les discussions sur la création d'une nouvelle organisation internationale ont finalement abouti à la création de l'Organisation des Nations unies en 1945, qui a remplacé la Société des Nations et a jeté les bases d'un nouvel ordre mondial fondé sur la coopération et la sécurité internationales.

L'idée de créer une nouvelle institution internationale capable d'imposer sa légitimité aux différents États est un sujet de débat important dans les relations internationales. Les défis posés par les enjeux mondiaux tels que le changement climatique, les conflits internationaux et les pandémies ont conduit de nombreux experts à appeler à une réforme de la gouvernance mondiale. La Société des Nations, créée après la Première Guerre mondiale, avait pour objectif de maintenir la paix et la sécurité internationales. Cependant, l'incapacité de la Société des Nations à prévenir la Seconde Guerre mondiale a conduit à sa dissolution et à la création de l'Organisation des Nations unies (ONU). L'ONU est actuellement la principale institution internationale chargée de maintenir la paix et la sécurité internationales, ainsi que de promouvoir le développement économique et social et les droits de l'homme. Cependant, certains critiques soutiennent que l'ONU manque de légitimité et d'efficacité, en partie en raison de la réticence des États membres à respecter ses décisions et ses résolutions. Certains experts ont proposé la création d'une nouvelle institution internationale capable d'imposer sa légitimité et de prendre des mesures plus décisives en matière de gouvernance mondiale. Cependant, une telle institution devrait être créée sur la base d'un consensus international solide et respecter les principes de la souveraineté des États et de la coopération internationale.

La création de l'Organisation des Nations unies (ONU) en 1945 a été l'aboutissement de réflexions et de débats longs sur la nécessité d'une organisation internationale efficace pour maintenir la paix et la sécurité internationales. Depuis les années 1920, les idées d'une organisation internationale pour remplacer la Société des Nations et prévenir les conflits internationaux ont été discutées. Cependant, il a fallu attendre la Seconde Guerre mondiale pour que ces idées soient mises en pratique. En 1941, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont publié une déclaration conjointe, connue sous le nom de Charte de l'Atlantique, qui a posé les bases de l'Organisation des Nations unies. Cette déclaration a été suivie de la conférence de Dumbarton Oaks en 1944, où les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Union soviétique et la Chine ont discuté des modalités de la création d'une nouvelle organisation internationale. La conférence de San Francisco en 1945 a ensuite réuni des représentants de 50 pays pour adopter la Charte des Nations unies, qui a créé officiellement l'ONU. La Charte a établi les principes fondamentaux de l'organisation, notamment le respect de la souveraineté des États, la promotion de la coopération internationale et la résolution pacifique des différends.

Place des États-Unis dans le futur ordre mondial

L'implication des États-Unis dans la Première Guerre mondiale et surtout dans la Seconde Guerre mondiale a eu un impact significatif sur l'issue de ces conflits et a contribué à façonner leur rôle dans l'ordre international. Leur entrée en guerre en 1917 a renforcé les Alliés et a contribué à la défaite des puissances centrales en 1918.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont d'abord adopté une politique d'isolationnisme et de neutralité, mais les événements comme l'attaque japonaise sur Pearl Harbor en 1941 les ont poussés à s'engager activement dans le conflit. Leur puissance industrielle et économique a été un facteur déterminant de leur succès et de celui des Alliés. Les États-Unis ont fourni un soutien matériel et financier crucial aux pays alliés grâce à des programmes tels que le prêt-bail.

Après la guerre, les États-Unis sont devenus une superpuissance mondiale aux côtés de l'Union soviétique. Ils ont joué un rôle déterminant dans la création de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et d'autres institutions et accords internationaux, contribuant à façonner l'architecture du nouvel ordre mondial. La guerre froide qui a suivi a été dominée par la rivalité entre les États-Unis et l'URSS, chacun cherchant à étendre son influence et son idéologie à travers le monde.

Une nouvelle économie mondiale après la guerre

Après la Seconde Guerre mondiale, la réorganisation de l'économie mondiale était en effet un enjeu crucial pour les dirigeants américains et les autres nations. La crise économique de 1929 et les politiques protectionnistes qui en ont résulté avaient contribué à l'instabilité mondiale et à la montée des régimes totalitaires. Les dirigeants de l'époque cherchaient à éviter que cela ne se reproduise.

Les États-Unis ont joué un rôle central dans la création d'un nouvel ordre économique mondial, basé sur le libéralisme économique et le libre-échange. Les divergences entre Hull et Roosevelt sur le degré de libéralisation reflétaient un débat plus large sur la meilleure façon de façonner l'économie mondiale d'après-guerre.

En fin de compte, les États-Unis et leurs alliés ont adopté une approche axée sur la coopération et la coordination économique internationale. Plusieurs institutions et accords ont été mis en place pour soutenir ce nouvel ordre économique, notamment :

  • Le système de Bretton Woods (1944) : Cette conférence a donné naissance à la création du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (qui fait aujourd'hui partie de la Banque mondiale). Ces institutions avaient pour but de stabiliser les taux de change, de faciliter la reconstruction et le développement économique après la guerre et de prévenir les crises financières mondiales.
  • Le Plan Marshall (1947) : Ce programme d'aide économique massif des États-Unis à l'Europe a contribué à la reconstruction et à la revitalisation économique des pays européens dévastés par la guerre. Il a également renforcé les liens politiques et économiques entre les États-Unis et l'Europe.
  • L'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT, 1947) : Cet accord a été conçu pour promouvoir le libre-échange et réduire les barrières tarifaires entre les pays. Il a jeté les bases de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a été créée en 1995 pour réguler et promouvoir le commerce international.

Ces initiatives et institutions ont façonné l'économie mondiale d'après-guerre et ont contribué à une période de croissance économique et de coopération internationale sans précédent. Bien que des défis subsistent, l'engagement en faveur du libéralisme économique et du libre-échange a marqué une rupture significative avec les politiques protectionnistes des années 1930 et a joué un rôle important dans la prévention d'une nouvelle crise économique mondiale et dans la promotion de la stabilité internationale.

L’Europe

La Seconde Guerre mondiale a marqué un tournant décisif dans l'équilibre des pouvoirs internationaux. Avant la guerre, l'Europe était le centre des affaires internationales, avec des puissances comme la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne jouant un rôle dominant sur la scène mondiale. Cependant, le conflit dévastateur et les affrontements internes en Europe ont sérieusement affaibli le continent et remis en question son hégémonie internationale. L'Europe a subi des pertes humaines et matérielles massives pendant la guerre, et de nombreuses économies européennes ont été dévastées. Par conséquent, la capacité de l'Europe à exercer une influence mondiale a été sérieusement compromise. En revanche, les États-Unis et l'URSS sont sortis de la guerre en tant que superpuissances, avec une influence et des capacités économiques et militaires considérables. Le nouvel équilibre des pouvoirs a entraîné un déclin de l'influence européenne et une montée en puissance des États-Unis et de l'URSS, qui ont largement façonné les affaires internationales pendant la guerre froide. Malgré ce déclin relatif, l'Europe a réussi à se reconstruire et à se réintégrer dans l'économie mondiale après la guerre. Grâce à des efforts de coopération tels que le Plan Marshall, la création de la Communauté économique européenne (CEE) et la mise en place d'institutions européennes, l'Europe a progressivement retrouvé une certaine stabilité économique et politique.

Le projet américain de réorganisation du monde après la Seconde Guerre mondiale comprenait en effet l'idée de soutenir la coopération économique en Europe et de créer une organisation universelle pour promouvoir la paix, la sécurité et la coopération internationale.

  • Union économique en Europe : Les États-Unis ont soutenu activement l'intégration économique en Europe, considérant qu'une Europe économiquement stable et prospère serait un facteur de paix et de stabilité. Le Plan Marshall, lancé en 1947, a fourni une aide économique massive aux pays européens pour les aider à se reconstruire après la guerre et à renforcer leurs liens économiques. Cette aide a encouragé la coopération entre les pays européens et a jeté les bases de la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) en 1951 et de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957. Ces organisations étaient les précurseurs de l'Union européenne (UE) d'aujourd'hui.
  • Organisation universelle : Les États-Unis ont également été un moteur essentiel de la création de l'Organisation des Nations Unies (ONU) en 1945. L'ONU a été fondée dans le but de promouvoir la paix, la sécurité et la coopération internationale et de prévenir les conflits mondiaux à grande échelle. En tant que membre fondateur et l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, les États-Unis ont joué un rôle central dans le développement et le fonctionnement de l'organisation.

Le projet américain de soutenir l'intégration économique européenne et de créer une organisation universelle a contribué à façonner l'ordre international d'après-guerre. Ces initiatives ont conduit à une période de croissance économique et de stabilité relative, bien que de nombreux défis et tensions subsistent sur la scène internationale. L'engagement des États-Unis et d'autres acteurs clés dans ces organisations et la coopération internationale reste essentiel pour relever les défis mondiaux et préserver la paix et la sécurité.

Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont pris conscience que la reconstruction économique de l'Europe était cruciale pour leur propre prospérité économique. L'Europe dévastée représentait un marché important pour les produits américains, et si elle restait en ruines, la demande pour ces produits diminuerait, ce qui pourrait entraîner une récession aux États-Unis. Dans ce contexte, les États-Unis ont mis en place le Plan Marshall en 1947, qui consistait en une aide économique massive pour la reconstruction et la revitalisation de l'économie européenne. Le plan avait pour objectif de créer un partenaire économique solide et de prévenir l'expansion du communisme en Europe, en particulier dans les pays dévastés par la guerre et vulnérables aux influences extérieures. Toutefois, les États-Unis étaient plus réticents à soutenir l'intégration politique de l'Europe, craignant que cela ne conduise à un bloc politique concurrent ou ne limite leur influence sur le continent. Ils ont plutôt encouragé l'union économique européenne, qui renforcerait les liens économiques sans nécessairement entraîner une intégration politique totale. Parallèlement, les États-Unis ont favorisé la création d'une organisation universelle, l'Organisation des Nations Unies (ONU), dans laquelle le leadership européen serait dilué. L'ONU visait à promouvoir la coopération internationale et à prévenir les conflits mondiaux, tout en permettant aux États-Unis de jouer un rôle central dans les affaires internationales en tant que l'un des membres permanents du Conseil de sécurité. En fin de compte, la stratégie américaine a contribué à la reconstruction économique de l'Europe et à la création d'institutions internationales qui ont façonné l'ordre mondial d'après-guerre. Toutefois, l'Europe a finalement poursuivi son intégration politique avec la création de l'Union européenne, qui est aujourd'hui une puissance économique et politique majeure sur la scène internationale.

Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis cherchaient à consolider leur position de superpuissance et ne souhaitaient pas voir émerger une Europe politiquement forte qui pourrait contester leur leadership. Ils étaient conscients de l'importance de redresser l'économie européenne pour créer des débouchés pour leur industrie et éviter une récession, mais ils étaient moins enthousiastes à l'idée d'une intégration politique européenne poussée. En encourageant l'union économique en Europe plutôt que l'intégration politique, les États-Unis espéraient créer un partenaire économique stable et prospère sans pour autant renforcer un concurrent politique potentiel. Le Plan Marshall et le soutien à la coopération économique européenne visaient à atteindre cet équilibre. Cependant, avec le temps, l'intégration politique européenne s'est approfondie, donnant naissance à l'Union européenne que nous connaissons aujourd'hui. Bien que l'UE ne soit pas une superpuissance à l'image des États-Unis, elle est devenue une puissance économique et politique majeure sur la scène internationale, exerçant une influence considérable dans divers domaines. Aujourd'hui, les États-Unis et l'Union européenne sont des partenaires importants, coopérant sur de nombreux enjeux mondiaux. Malgré les tensions occasionnelles et les divergences d'opinions, les deux puissances continuent de travailler ensemble pour relever les défis mondiaux et promouvoir la stabilité et la prospérité.

Les États-Unis ont commencé à réfléchir à leur rôle dans l'ordre mondial d'après-guerre avant même leur entrée dans la Seconde Guerre mondiale. En tant que puissance montante et économiquement prospère, les États-Unis comprenaient l'importance de façonner un nouvel ordre international dans lequel ils pourraient exercer leur influence et protéger leurs intérêts. Bien que les États-Unis aient adopté une politique de neutralité au début du conflit, ils ont néanmoins soutenu les Alliés en fournissant du matériel et des ressources financières grâce à des programmes tels que la loi Cash-and-Carry et le programme Lend-Lease. Ces actions témoignaient de leur engagement en faveur de la victoire des Alliés et de la construction d'un nouvel ordre mondial. Au fur et à mesure que la guerre progressait, les États-Unis ont intensifié leur réflexion sur la manière de façonner le monde d'après-guerre. Les discussions avec les autres Alliés, les plans de reconstruction économique et le soutien à la création d'organisations internationales étaient tous des éléments importants de cette réflexion.

Les conférences fondatrices des années 1941 - 1945

Toute une série de conférences va préparer le terrain à la réorganisation de l’après-guerre et a l’édification de l’ONU.

Toute une série d’organisations sont mise en place, mais au contraire de 1919 ou la Société des Nations a été créée pour gérer les traités de paix, mais aussi d’autres compétences qui sont venues s’ajouter sans pour autant avoir une architecture globale qui traites de tous les problèmes. L’ONU sort d’un processus totalement différent qui débute des 1941 avec l’idée d’un maillage d’organisation avec des compétences spécifiques qui font que l’ONU est pensée dès le départ comme un système.

Roosevelt et Churchill à bord du USS Augusta, dans l'Atlantique, au large de Terre-Neuve.

Le moment fondateur est la Charte de l’Atlantique d’août 1941 qui réunit les États-Unis et la Grande-Bretagne signé entre Roosevelt et Churchill reprenant les Quatorze points de Wilson en 1918.[1] La Charte de l’Atlantique est proposée à la signature à une série de pays devenant en 1942 l’acte de fondation des Nations-Unies.

En 1941 a lieu la conférence internationale du travail qui se déroule à New York. Toutes ces grandes conférences ont lieu aux États-Unis signifiant le transfert hégémonique du pouvoir international. L’OIT organise cette conférence qui se range du coté allié lors de cette conférence qui prône le bien-être social lié au bien-être économique. Cela va donner lieu à la déclaration de Philadelphie en 1944 qui va définir les buts et les objectifs de l’OIT.

Par ailleurs, en 1943 est mis en place l’UNRA qui est une organisation ayant pour objectif jusqu’en 1947 de coordonner les activités de secours de guerre, d’aide au blessé, etc. aux territoires progressivement libérés. À travers cette organisation, sont mis en place de nombreux objets d’assistance économique.

En 1942 se réunit à Londres la conférence des ministres alliés de l’éducation qui est l’ancêtre de l’UNESCO planchant sur la refonte des systèmes éducatifs avec l’idée d’éradiquer le totalitarisme à sa base afin de faire une sorte que la démocratie s’installe dans un certain nombre de pays.

En 1943 a lieu la première conférence de la Food and agriculture organisation afin de répondre aux problématiques d’approvisionnement en nourriture.

En juillet 1944 a lieu à la conférence de Bretton Woods qui règle les grandes lignes du système financier international d’après-guerres ; viennent ensuite les conférences de Dumbarton et de San Francisco en 1945 qui décident de réunir cet ensemble dans un système cohérent donnât lieu à l’Organisation des Nations-Unies.

Le système de Bretton Woods : priorité à l’économie

Harry Dexter White (à gauche) et John Maynard Keynes en 1946. Ils furent les deux protagonistes principaux de la conférence tenue à Bretton Woods.

Le système de Bretton Woods occupe une place fondamentale dans le système économique internationale. L’idée est à la fois de reconstruire les économies internationales, mais aussi de mettre les organisations en interaction pour en finir avec les protectionnismes qui ont favorisé le totalitarisme en Europe dans les années 1930.

Bretton Woods se joue entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais aussi entre Keynes et White qui est le secrétaire au trésor American. Les deux ont des visions opposées quant à la réorganisation économique internationale. Keynes est favorable à la mise en place de grandes zones économiques régionalisées avec un certain degré de protectionnisme entre elles tandis que White est favorable à un système unilatéralement libéralisé.

Finalement, ce sont les États-Unis qui remportent ce bras de fer notamment grâce à sa position dominante acquise à ce moment de la guerre. Dès lors, le système de Bretton Woods est mis en place sous le signe d’une libéralisation intégrale.

La question de l’économie est au cœur de la réorganisation du système international d’après-guerre même si le système de système de Bretton Woods est à la marge de l’ONU.

Le système de l’ONU

Le système de l’ONU né avec a charte de San Francisco. Tandis que la Société des Nations tient sa dernière assemblée en 1946 lors de laquelle elle rétrocède ses actifs ainsi que ses attributions et ses principes qui sont l’universalisme et l’idée de la sécurité collective.

La rupture dans le système international a lieu en 1947 puisque le système qui se met en place en 1945 fonctionne sur la même logique que la Société des Nations. L’’idée d’une rupture est destinée à légitimer l’ONU pour marquer un renouveau et mettre un terme à l’échec et au discrédit de la Société des Nations.

On ne peut parler de rupture, car les protagonistes restent notamment les mêmes, d’autre part tout le travail précédemment effectué par la Société des Nations est repris.

Avec l’ONU, on a d’emblée un système complet qui fut élaboré lors de la Seconde guerre mondiale.

Le niveau politique

Il y a tout un maillage d’organisations qui fonctionne à travers des niveaux différents.

Le premier niveau est le niveau politique à travers l’Assemblée générale des Nations-Unies afin de faire vivre un organisation complètement universelle qui inclue tous les États potentiellement du monde. L’objectif majeur de l’ONU est d’organiser cet objectif d’universalité ce qui n’est pas non plus très facile parce que nous sommes encore dans un cadre colonial, c’est pourquoi l’ONU ne prend position de suite envers le colonialisme.

L’ONU doit faire avec le repoussoir de la Société des Nations fonctionnant aussi avec l’héritage de la Société des Nations notamment l’idée d’une Assemblée des États et d’un Conseil plus restreint qui va gérer des affaires plus précises. Le nombre ne cesse d’augmenter au fur et à mesure de la décolonisation. Sa vocation est de regrouper l’ensemble des Êtas. La différence avec l’Assemblée de la Société des Nations est que les résolutions sont votées à la majorité alors que précédent il fallait qu’elles soient votées à l’unanimité.

La deuxième institution majeure est le Conseil de sécurité qui reprend le Conseil de la Société des Nations. Est décidé de créer un système avec des membres permanents et non permanents à la différence que les cinq membres permanents ont un droit de veto ce qui n’était pas le cas dans le conseil de la Société des Nations. L’idée est que le droit de veto va permettre au conseil de sécurité de fonctionner.

Entre ces deux institutions que sont l’Assemblée des États et le Conseil de sécurité, il y a en résumé toute la contradiction du fonctionnement de l’ONU à savoir que l’Assemblée fonctionne sur le principe de l’universalité alors que le Conseil de sécurité fonctionne sur le directoire des grandes puissances.

Les deux piliers de l’ONU fonctionnent sur deux logiques extrêmement différentes qui peuvent être contradictoires. Les tensions entre universalismes et de nationalisme, elles sont réactualisées dans la structure même de l’ONU qui a le projet d’être universel, mais qui met en avant la puissance majeure de quelques pays qui ont un droit de décision plus fort que les autres.

La question d’universalité est une notion apparue à la fin du XIXème siècle,pratiquement tous les dysfonctionnements du système international ont pour source ces deux principes directeurs.

Le secrétariat général est en fait une version un peu plus élaborée de celle de la Société des Nations. Le secrétariat était la principale innovation de la Société des Nations assurant la continuité du travail. Le secrétaire général est élu par l’Assemblée au contraire de la Société des Nations.

L’architecture globale diffère a certains points de la Société desNations, mais se fondent sur son héritage.

Les agences spécialisées

La continuité avec la Société des Nations est forte. Au sommet, il y a le conseil économique et social qui est une institution spécialisée qui gère l’ensemble des sections techniques. L’idée est d’avoir une organisation internationale qui intervient sur les problématiques économiques et sociales avec à l’intérieur une multitude d’organisations spécialisées qui reprennent les attributions des anciennes sections techniques.

Ce qui est important est l’aspect coordonné et l’aspect global avec toute une série d’agences qui est cependant de grosses bureaucraties.

Commission, programmes et fonds

Ce qui différencie les agences spécialisées est qu’en théorie les commissions de programmes et fonds sont censées être des programmes éphémères censés disparaitre une fois leur mission remplie.

En fait ces programmes se créée par une base provisoire, mais se pérennisent devant des organisations permanentes, dans les faits on ne voit pas vraiment de différences d’avec les organisations. Du point de vue de la structure, ces commissions sont spécialisées sur un programme précis.

Ces commissions sont administrées par l’ECOSOC. Le fonds des Nations-Unies pour l’Enfance est créé en 1946 avec l’idée de travailler sur le domaine de l’éducation et de la mal nutrition avec un focus sur l’enfance dans les pays dévastés par la guerre et dans les pays défavorisés et du tiers monde. Cet objectif s’est pérennisé faisant de facto de cette commission une organisation permanente.

Le programme alimentaire mondial est destiné à résoudre le problème de l’alimentation dans un contexte d’explosion démographique en particulier en Asie et en Afrique connecté au PNUD. Ce programme est géré et admisse par l’ECOSOC et qui est d’autre part en connexion avec des tas d’autres. Chacun de ces programmes a un objectif précis collaborant non pas sans tensions sur le terrain. Les rivalités sont assez fortes. On voit comment ces conditions se pérennisent,la question de la coordination est centrale pour l’ONU cependant sur le terrain beaucoup de confusion et de rivalité ne leur permettent pas de remplir leurs objectifs avec efficacité.

Le programme des Nations-Unies pour l’environnement est mis en place à partir de 1972 suite à la problématique de l’environnement qui se pose de façon légitime. C’est à partir des années 1950 que de plus en plus de questions sont traduites en termes environnementaux ce qui va permettre à la question de l’environnent d’émerger progressivement menant à la création de la PNUE a Stockholm. Le programme est en relation avec toute une série d’organisations gouvernementales et non gouvernementales avec lesquels la coordination pose toute une série de problèmes.

Les organisations liées

Les organisations liées font partie du système de l’ONU, mais ne sont pas sous la dépendance de l’ECOSOC. Est créée en 1946 la cour internationale de justice dont les juges sont nommés par l’ONU. La cour internationale de justice a réglé toute une série de litiges internationaux depuis 1946 et notamment les litiges de frontière. Le premier arbitrage a été rendu en 1947 suite à une rixe entre l’Albanie et la Grande-Bretagne. En 1994, le Cameroun et le Nigeria se disputaient un territorial riche en ressource naturelle.

Les tribunaux pénaux internationaux sont des tribunaux ad hoc destinés à régler les problèmes liés à un conflit en particulier et notamment les tribunaux pénaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda. Ces organisations font partie du système de l‘ONU ayant leur propre autonomie.

Les organisations non gouvernementales

Les relations de la Société des Nations avec les organisations non gouvernementales étaient importantes. La différence avec l’ONU est que la participation des acteurs non gouvernementaux est dès lors prévue dans les statuts de l’ONU. Le terme d’organisation non gouvernemental apparait avec la naissance de l’ONU qui les institutionnalise.

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Lors de la conférence de San Francisco, les acteurs non gouvernementaux sont intégrés aux négociations et à l’assemblée générale. Lorsque la charte est rédigée, la participation des ONG est institutionnalisée avec la création d’un statut consultatif qui se rapproche d’un statut d’expert intégré dans l’organigramme général. Au fur et à mesure des années les ONG vont être intégrées au travail de l’ONU.

La conférence des organisations non gouvernementales en 1948 les intègre officiellement au processus des Nations-Unies. En 1996 a été réformé le statut des ONG au sein de l’ONU pour tenir compte de l’évolution du nombre et de la nature des ONG.

Leur raison d’être est qu’elles ont vocation à coopérer sur le terrain avec les grandes agences de l’ONU.

La question est de savoir si le statut consultatif est une reconnaissance qui est une mise en valeur du rôle des ONG ou un moyen de les contrôler. Une des critiques du statut consultatif est de savoir s’il s’agit d’une reconnaissance du travail effectué ou une mise sous tutelle.

L’ONU a une structure plus complexe que la Société des Nations.

Annexes

Références

  1. THRONTVEIT, T. (2011). The Fable of the Fourteen Points: Woodrow Wilson and National Self-Determination. Diplomatic History, 35(3), 445–481. https://doi.org/10.1111/j.1467-7709.2011.00959.x