« L'impulsion humanitaire à l'époque de la realpolitik : la Croix-Rouge (1863 – 1914) » : différence entre les versions

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Le pacifisme, en revanche, prend beaucoup de temps pour faire adopter une règle contre la guerre. En 1899 a lieu la première conférence de La Haye qui est une convention multilatérale qui voit le jour qui définit quelques méthodes de résolution des différends aux préliminaires de la guerre. C’est l’arbitrage, la médiation, et la commission d’enquête qui sont trois méthodes. Ces méthodes sont peaufinées mais pas beaucoup, surtout la Cour d’arbitrage mise en place. La deuxième conférence de La Haye a lieu en 1907. La guerre est supprimée ou abolie en droit internationale en 1928 avec le pacte Kellogs-Briand. En 1928 la guerre cesse d’être un instrument de droit d’une certaine manière. En réalité, c’est sous certaines conditions.
Le pacifisme, en revanche, prend beaucoup de temps pour faire adopter une règle contre la guerre. En 1899 a lieu la première conférence de La Haye qui est une convention multilatérale qui voit le jour qui définit quelques méthodes de résolution des différends aux préliminaires de la guerre. C’est l’arbitrage, la médiation, et la commission d’enquête qui sont trois méthodes. Ces méthodes sont peaufinées mais pas beaucoup, surtout la Cour d’arbitrage mise en place. La deuxième conférence de La Haye a lieu en 1907. La guerre est supprimée ou abolie en droit internationale en 1928 avec le pacte Kellogs-Briand. En 1928 la guerre cesse d’être un instrument de droit d’une certaine manière. En réalité, c’est sous certaines conditions.
En tout cas, les pacifistes existaient déjà à la fin du XIXème siècle mais pour arriver à un texte quelconque qui vise à prévenir la pratique de la guerre, il fallait attendre plus qu’un siècle. Donc, il y a une distinction très claire entre le mouvement pacifiste et son succès et le mouvement de la Croix Rouge et son succès. C’est étonnant et cela souligne d’une certaine manière que le mouvement de la Croix Rouge est plus proche peut être aux États que le mouvement pacifiste au XIXème siècle.
Pour comprendre le mouvement de la Croix Rouge, il ne faut pas l’isoler dans une histoire de la philanthropie mais il faut bien l’intégrer dans une histoire des relations internationales. Si on met l’accent seulement sur les personnes qui ont animées le mouvement de la Croix Rouge au départ comme Henri Dunant, on ne comprend tout à fait l’histoire de ce mouvement. Donc, on peut formuler quelques questions commet pourquoi est-ce que les États soutiennent la convention de Genève et comment les principes et valeurs du mouvement de la Croix Rouge ont été transférés dans les sociétés réceptrices, à ce que la solidarité ou la charité en temps de guerre s’est une bonne idée mais on sait qu’il y avait du nationalisme et de l’impérialisme à l’époque ; est-ce que les acteurs étatiques ont internalisé les valeurs de la charité et de la solidarité en temps de guerre et comment est-ce qu’on peut les mettre en pratique, et comment était abordé le problème de la mise en application, donc ce problème de la complience et de l’enforcement de la convention de Genève et du mouvement de la Croix Rouge. Quel était le rôle du mouvement, quel était les stratégies du CICR, du comité international de la Croix Rouge qui a son siège à Genève qui émane du Comité original qui avait fondé ce mouvement, le comité international pour le secours aux militaire blessés et malades qui était le nom original de ce CICR de nos jours.
D’abord, sur cette notion de transfère, transfère d’une norme ou d’un principe dans une autre société, les idées du mouvement de la Croix Rouge étaient nées à Genève, on va voir, il émane de la société philanthropique genevoise mais ils étaient transféré d’une certaine manière parce que tout le monde en fait a signé la convention de Genève lorsque la Première guerre mondiale était éclatée n’est-ce pas, le mouvement de la Croix Rouge était universel quasiment. Tous les États avaient un mouvement de la Croix Rouge et tous les États avait presque adhéré à la convention de Genève. Donc, il y a eu donc lieu a un transfert interculturel des valeurs, des normes, des principes de Genève comme lors du mouvement abolitionniste où là aussi il y a eu un transfert des valeurs, des principes, des normes.
Donc qu’est-ce que c’est maintenant un transfert interculturel ? C’est un processus au cours duquel une ou plusieurs idées, coutumes ou pratiques sont transmises d’un espace culturel à l’autre. Donc, des idées, des coutumes ou des pratiques. Des idées, ce sont des normes, principes, valeurs aussi. Et pendant que les idées soient reçues par une société réceptrice, elles sont soit acceptées, soit modifiées, soit déformées soit régenté par l’espace culturel dite récepteur, c’est-à-dire on peut utiliser le terme de transfert interculturel pour un processus complexe de transmission des valeurs à une autre société.
Une société réceptrice modifie quasiment nécessairement les valeurs, normes, principes ou idées d’une autre société parce qu’il y a déjà le transfert linguistique. Donc, les concepts, les mots doivent varier. Puis, les connotations varient nécessairement. Puis, il peut y avoir l’influence de l’idéologie par exemple qui est l’idéologie nationale ou une idéologie politique. Donc, le processus de transfert interculturel n’est pas linéaire.


= Les motivations des Etats et le problème du transfert interculturel =
= Les motivations des Etats et le problème du transfert interculturel =

Version du 14 mars 2016 à 03:27

Nous allons parler de l’impulsion humanitaire à l’époque de la realpolitik. Nous allons essayer de renouer un mouvement transnational et la politique international et c’est donc de la Croix que nous allons de 1863, année de sa fondation jusqu’à la Première guerre mondiale. Dans une première partie nous allons nous interroger sur le rôle que joue la charité dans cette époque et ensuite quel rôle joue précisément cette tendance politique, cette tendance à penser en politique étrangère à cette époque là.

Le deuxième point est la motivation des États à joindre la convention de Genève de 1866. C’est la convention qui crée le droit humanitaire international. C’est la première convention multilatérale sur le droit humanitaire international. Ensuite, nous allons parler de l’action humanitaire dans un système international en mutation avec notamment l’essor de l’impérialisme européen et le problème de la mise de la mise en œuvre de la convention de Genève qu’on appel en anglais le compliance-enforcement. Finalement, une occasion manqué, l’action humanitaire en temps de paix ; pourquoi la Croix Rouge ne s’est pas engagé de plus et à partir de très tôt pour la solidarité, la charité internationale en temps de paix, pourquoi pas lors des catastrophes naturelles.

Charité et realpolitik

D’abord, comme on peut le constater déjà à partir de l’intitulé, l’internationalisme humanitaire de la Croix Rouge résulte des deux courants opposés et parallèle qui se mettent en place au cours des années 1850 et 1860. C’est d’abord l’internationalisme culturel dont l’internationalisme humanitaire est une variation. C’est un terme formulé par Akira Iriye, professeur à Harvard d’origine japonaise. Il entend par l’internationalisme culturel tous les efforts et pratiques qui favorisent la coopération pacifique et interculturelle entre société, l’établissement des réseaux de communication transfrontalière et l’amélioration de la compréhension mutuelle et des échanges. C’est l’internationalisme culturel et l’internationalisme humanitaire de la Croix Rouge en fait partie mais il est distinct quand même dans cette catégorie plus large.

Le deuxième courant est donc la realpolitik. La realpolitik est un terme introduit en 1853 par Ludwig A. von Rochau, un publiciste allemand dans son ouvrage Grundsätze der Realpolitik. C’est une analyse très affinée de la transformation de la politique étrangère dans l’époque qu’il vie donc suite aux révolutions et à la répression des révolutions de 1848 et 1849. En fait, ce qu’il constate est un retour d’une politique étrangère ambitieuse des monarchies européennes où les monarchies prennent des risques calculés et font appel au nationalisme. Auparavant, les monarchies étaient souvent contre le nationalisme et bien entendu surtout les monarchies multinationales ou les empires multinationales comme l’Empire autrichien.

Dans cette realpolitik, la violence devient de nouveau une option. C’est-à-dire qu’après le Congrès de Vienne, il n’y a pas eu de guerre majeure européenne. La première guerre est en 1853 avec la guerre de Crimée qui est le résultat d’une surenchère des tensions par la Russie, par la France et par l’Empire ottoman. C’est la Russie qui porte le plus de responsabilité pour l’éclatement de la guerre de Crimée. Par la suite, il y a eu la guerre d’unification italienne, les guerres d’unification allemande, la guerre de sécession aux États-Unis et le soulèvement polonais réprimé par le Tsar de la Russie. On peut constater qu’à cette époque là le risque de guerre augmente et par conséquent, les sociétés réfléchissent sur les conséquences et pensent à des initiatives.

Donc, c’est la société civile et les décideurs politiques qui lancent conjointement le mouvement de la Croix Rouge internationale.

En quoi est-ce que le mouvement de la Croix Rouge est distincte ou similaire avec le pacifisme ou d’autres mouvements ?

On peut dire que le mouvement de la Croix Rouge tel que fondé suite à la conférence de Genève en 1863 émane de la société civile et mobilise celle-ci. Elle favorise la coopération internationale, elle favorise la formation d’un réseau qui dépasse les frontières, et comme le pacifisme, elle est motivée ou mobilisée en partie par la souffrance causée par une pratique culturelle archaïque qu’est la guerre. Comme les pacifistes, le mouvement de la Croix Rouge s’est fait des soucis sur les conséquences de la guerre.

Mais il y a aussi des caractéristiques distinctes de ce mouvement. D’abord, il organise l’implication à grande échelle des femmes dans la société civile internationale. La Croix Rouge sans les femmes, ce n’est pas possible, ce n’est pas pensable. Le mouvement de la Croix Rouge favorise également la coopération internationale en faveur des victimes de la guerre mais en temps de guerre contrairement au pacifisme qui favorise la paix ou la coopération en temps de paix.

La Croix Rouge présente la guerre comme un élément incontournable de la vie humaine émanent d’une certaine manière de la nature humaine elle même tandis que les pacifistes présentent la guerre comme incompatible avec l’humanité ou au moins les pacifistes radicaux, les non résistants parmi les quakers. Les quakers sont non résistants, ils s’opposent à toute forme de violence, même défensive.

Le pacifisme veut réguler le jus ad bellum, le droit de faire la guerre. Il veut trouver des alternatives pour la guerre. La Croix Rouge, au contraire, veut réguler le jus in bello, c’est-à-dire le droit qui régie la manière de faire al guerre. Il veut réguler le comportement des États pendant la guerre. En d’autres termes, d’un point de vue juridique, il veut humaniser la guerre ; c’est ce que veut la Croix Rouge. Le résultat de ces efforts était sur la table très rapidement.

Le mouvement a été fondé en 1863 et en 1864, un an plus tard, la convention de Genève était née. C’est un succès fulminant. Donc, on fonde un mouvement et une année plus tard on a une convention multilatérale sur table, c’est incroyable.

Le pacifisme, en revanche, prend beaucoup de temps pour faire adopter une règle contre la guerre. En 1899 a lieu la première conférence de La Haye qui est une convention multilatérale qui voit le jour qui définit quelques méthodes de résolution des différends aux préliminaires de la guerre. C’est l’arbitrage, la médiation, et la commission d’enquête qui sont trois méthodes. Ces méthodes sont peaufinées mais pas beaucoup, surtout la Cour d’arbitrage mise en place. La deuxième conférence de La Haye a lieu en 1907. La guerre est supprimée ou abolie en droit internationale en 1928 avec le pacte Kellogs-Briand. En 1928 la guerre cesse d’être un instrument de droit d’une certaine manière. En réalité, c’est sous certaines conditions.

En tout cas, les pacifistes existaient déjà à la fin du XIXème siècle mais pour arriver à un texte quelconque qui vise à prévenir la pratique de la guerre, il fallait attendre plus qu’un siècle. Donc, il y a une distinction très claire entre le mouvement pacifiste et son succès et le mouvement de la Croix Rouge et son succès. C’est étonnant et cela souligne d’une certaine manière que le mouvement de la Croix Rouge est plus proche peut être aux États que le mouvement pacifiste au XIXème siècle.

Pour comprendre le mouvement de la Croix Rouge, il ne faut pas l’isoler dans une histoire de la philanthropie mais il faut bien l’intégrer dans une histoire des relations internationales. Si on met l’accent seulement sur les personnes qui ont animées le mouvement de la Croix Rouge au départ comme Henri Dunant, on ne comprend tout à fait l’histoire de ce mouvement. Donc, on peut formuler quelques questions commet pourquoi est-ce que les États soutiennent la convention de Genève et comment les principes et valeurs du mouvement de la Croix Rouge ont été transférés dans les sociétés réceptrices, à ce que la solidarité ou la charité en temps de guerre s’est une bonne idée mais on sait qu’il y avait du nationalisme et de l’impérialisme à l’époque ; est-ce que les acteurs étatiques ont internalisé les valeurs de la charité et de la solidarité en temps de guerre et comment est-ce qu’on peut les mettre en pratique, et comment était abordé le problème de la mise en application, donc ce problème de la complience et de l’enforcement de la convention de Genève et du mouvement de la Croix Rouge. Quel était le rôle du mouvement, quel était les stratégies du CICR, du comité international de la Croix Rouge qui a son siège à Genève qui émane du Comité original qui avait fondé ce mouvement, le comité international pour le secours aux militaire blessés et malades qui était le nom original de ce CICR de nos jours.

D’abord, sur cette notion de transfère, transfère d’une norme ou d’un principe dans une autre société, les idées du mouvement de la Croix Rouge étaient nées à Genève, on va voir, il émane de la société philanthropique genevoise mais ils étaient transféré d’une certaine manière parce que tout le monde en fait a signé la convention de Genève lorsque la Première guerre mondiale était éclatée n’est-ce pas, le mouvement de la Croix Rouge était universel quasiment. Tous les États avaient un mouvement de la Croix Rouge et tous les États avait presque adhéré à la convention de Genève. Donc, il y a eu donc lieu a un transfert interculturel des valeurs, des normes, des principes de Genève comme lors du mouvement abolitionniste où là aussi il y a eu un transfert des valeurs, des principes, des normes.

Donc qu’est-ce que c’est maintenant un transfert interculturel ? C’est un processus au cours duquel une ou plusieurs idées, coutumes ou pratiques sont transmises d’un espace culturel à l’autre. Donc, des idées, des coutumes ou des pratiques. Des idées, ce sont des normes, principes, valeurs aussi. Et pendant que les idées soient reçues par une société réceptrice, elles sont soit acceptées, soit modifiées, soit déformées soit régenté par l’espace culturel dite récepteur, c’est-à-dire on peut utiliser le terme de transfert interculturel pour un processus complexe de transmission des valeurs à une autre société.

Une société réceptrice modifie quasiment nécessairement les valeurs, normes, principes ou idées d’une autre société parce qu’il y a déjà le transfert linguistique. Donc, les concepts, les mots doivent varier. Puis, les connotations varient nécessairement. Puis, il peut y avoir l’influence de l’idéologie par exemple qui est l’idéologie nationale ou une idéologie politique. Donc, le processus de transfert interculturel n’est pas linéaire.

Les motivations des Etats et le problème du transfert interculturel

L’action humanitaire dans un système international en mutation

CICR et le problème de la mise en application (compliance-enforcement)

Une occasion manquée ? L’action humanitaire en temps de paix Conclusion

Annexes

Références