« L'étude des idées et idéologies dans la science politique » : différence entre les versions
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Après la seconde guerre mondiale se développe un large accord entre les grandes puissances que les droits humains doivent être protégés. Le 10 décembre 1948 est promulgué lors de l‘Assemble générale des Nations-Unies la Déclaration universelle des droits de l’homme qui est approuvée par les 58 États-membres à Paris. | |||
Les horreurs de la deuxième guerre mondiale ont amené les européens et les américains au principe que les droits humains devaient protéger et réguler au niveau international et qu’il y avait une responsabilité partagée de la communauté des nations et qu’il ne s’agissait pas exclusivement d’une affaire de souveraineté. Selon Sikkink il y a un changement qui s’opère dans les représentations normatives des États qui va avoir un effet durable sur les politiques. | |||
Ces nouvelles idées sur les droits humains vinrent à conditionner la perception des États de leurs intérêts à long terme et de leurs préférences. | |||
A partir de 1959 les européens vont établir la Cour Européenne des Droits de l’homme qui vise à protéger les citoyens contre les violations de leurs droits par leur propre gouvernement. Des requêtes individuelles ou étatiques peuvent être soumises à cet organe si on estime qu’il y a une violation fondamentale d’un de ces droits par un État. | |||
Ces droits humains deviennent des droits inaliénables et que même une lutte contre le terrorisme invoquée par la raison d’État ne serait être violée. | |||
Dans la pratique il pourrait être dans l’intérêt national de restreindre les libertés individuelles pour assurer la sécurité d’un État et de mettre des pratiques à l’encontre des droits humains pour obtenir certaines informations. Cela été l’intérêt ancien qui a été dépassé par un intérêt premier pour le respect des droits humains. On voit la préférence des États qui auraient changée suite à l’émergence de ces nouvelles normes internationales à partir de 1945. | |||
Les représentations peuvent aussi influencer le pouvoir politique des agents. La guerre de sécession américaine entre lesÉtats du sud, onze États confédérés qui avaient fait sécession de l’Union et onzeÉtats du nord dirigés par le président américain Abraham Lincoln. Un des enjeux été a été de mettre fin à l’esclavage alors que les États du sud ne souhaitaient pas mettre fin à cette pratique. | |||
La victoire des abolitionnistes a renforcée la légitimité et les pouvoirs des États du nord. Entre 1897 et 1914 les États-Unis sont un pays caractérisé par l’abondance du facteur de production « terre » et la rareté du facteur du capital « production » et« travail ». Les républicains étaient les ardents défenseurs des classes urbaines dans le nord et le Midwest qui représentaient les intérêts des travailleurs qui était plutôt protectionniste dans cette période de l’industrialisions de l’histoire américaine. Les démocrates, et c’est l’inverse de ce qui est le cas aujourd’hui, étaient les défenseurs de intérêts agricoles du sud parce qu’ils étaient productif et demandaient la hausse des tarifs douaniers. | |||
La victoire des abolitionnistes renforcés leur légitimité est leur pouvoir politique. Des 1890 les républicains sont parvenus à introduire des mesures protectionnistes pour les intérêts de travailleurs et des capitalistes qui se sont senti légitimé durant la guerre de sécession, ils étaient la réponse raisonnable à l’évolution socio-économique de la société. | |||
La victoire des abolitionnistes | |||
==Représentations causales== | ==Représentations causales== |
Version du 3 octobre 2013 à 23:49
Idées
Comment est-ce que les idées et les idéologies influencent les résultats et les politiques ?
Les idées sont à comprendre comme les croyances ou les représentations sociales des individus, on s’intéresse à comment les idéologies vont être des déterminants important de développent politique des résultats.
Selon Goldstein et Keohane (1993) Les idées sont des représentations normatives (principled beliefs), représentations causales (causal beliefs), ou visions du monde (world views)
Dans quelle mesure les idéologies peuvent jouer un rôle important comme créatrices de politiques ?
Il convient de distinguer trois types des idées :
- représentations causales
- représentations normatives
- visions du monde
Principled beliefs
Les représentations normatives sont des représentations qui fournissent un critère permettant de dissocier ce qui est juste et bon de ce qui est faux et mal. Ce sont des suppositions ou croyances à propos de comme le monde devrait être ou de ce qui devrait être fait par rapport à l’action qui devrait être entreprise. Ils fournissent un critère qui permet distinguer le bien du mal.
Par exemple l’affirmation « je crois que l’esclavage n’est pas humain ». C’est une représentation normative de l'action à entreprendre c’est-à-dire l’abolition de l'esclavage.
Le problème est que monde est si grand que même avec une même vision du monde il est possible d’avoir différentes représentations normatives.
Causal beliefs
Ces représentations causales sont des suppositions ou croyances sur comment le monde fonctionne avec un accent sur les relations de cause à effet. Ce sont des croyances relatives aux relations de type causal.
Par exemple, l’esclavagisme est mal n’ont pas parce qu’il est éthiquement amoral mais l’esclavage n’est économiquement pas efficace et il engendre de la violence. Les considérations sont plutôt de productivité dans un rapport de production, il faudrait mieux se défaire du système esclavagiste car il y a d’autres moyens plus efficaces pour produire des biens et des services.
World views
Les visions du monde sont des systèmes de pensées et de croyances qui comprennent à la fois des représentations causales et des représentations normatives
Par exemple les religions sont des visions du monde qui contiennent à la fois des représentations normatives mais aussi des représentations causales.
Les idéologies contiennent aussi les deux, c’est un savoir systématique cohérent fait à la fois de principes éthiques et causaux ainsi que de principes philosophiques. Une idéologie va donc nous fournir des éléments sur comment le monde « est » et aussi comment le monde « devrait être ». Toute idéologie a cette vision de la société future et idéale.
Notons que la rationalité scientifique qui inclue le savoir scientifique dont les propositions tentent de rendre le monde intelligible en trouvant des causes aux phénomènes observés, dans ce cas même la vision scientifique et donc inhérente à ces visions du monde, il y des croyances de types normative avec l’humanisme des lumières et les croyances envers le progrès qui sont des soubassements normatif à cette vision.
Nota bene
- Grandes religions
- Christianisme
La perspective catholique a des représentations de type normative comme par exemple la question de l'euthanasie, de l'avortement allant à l’encontre de ses valeurs et aussi des représentations de type causal comme le paradigme de l'origine de la vie car ce qui découle que la vie appartient à dieux, donc, l'euthanasie et condamnée.
- Protestantisme
Max Weber développe une le lien entre religion et développement économique dans sa thèse sur l'esprit du protestantisme et l'élément capitaliste. Cette théorie peut être analysée par ses effets dans la trajectoire économique des certains pays.
- Cultures'
La culture détermine les valeurs des individus et sa perception de la réalité
Les idéologies
Les idéologies sont des savoirs systématiques, organisés etcohérents, faits de principes philosophiques, éthiques et causaux.
La rationalitéscientifique sont lespropositions qui ont été faites pour comprendre le monde en trouvant des explications aux phénomènes
Ces trois composants se présentent de diversesmanières selon les auteurs.
Représentations normatives
- Comment les idées peuvent influencer les préférences et le pouvoir des groupes et des États ?
Après la seconde guerre mondiale se développe un large accord entre les grandes puissances que les droits humains doivent être protégés. Le 10 décembre 1948 est promulgué lors de l‘Assemble générale des Nations-Unies la Déclaration universelle des droits de l’homme qui est approuvée par les 58 États-membres à Paris.
Les horreurs de la deuxième guerre mondiale ont amené les européens et les américains au principe que les droits humains devaient protéger et réguler au niveau international et qu’il y avait une responsabilité partagée de la communauté des nations et qu’il ne s’agissait pas exclusivement d’une affaire de souveraineté. Selon Sikkink il y a un changement qui s’opère dans les représentations normatives des États qui va avoir un effet durable sur les politiques.
Ces nouvelles idées sur les droits humains vinrent à conditionner la perception des États de leurs intérêts à long terme et de leurs préférences.
A partir de 1959 les européens vont établir la Cour Européenne des Droits de l’homme qui vise à protéger les citoyens contre les violations de leurs droits par leur propre gouvernement. Des requêtes individuelles ou étatiques peuvent être soumises à cet organe si on estime qu’il y a une violation fondamentale d’un de ces droits par un État.
Ces droits humains deviennent des droits inaliénables et que même une lutte contre le terrorisme invoquée par la raison d’État ne serait être violée.
Dans la pratique il pourrait être dans l’intérêt national de restreindre les libertés individuelles pour assurer la sécurité d’un État et de mettre des pratiques à l’encontre des droits humains pour obtenir certaines informations. Cela été l’intérêt ancien qui a été dépassé par un intérêt premier pour le respect des droits humains. On voit la préférence des États qui auraient changée suite à l’émergence de ces nouvelles normes internationales à partir de 1945.
Les représentations peuvent aussi influencer le pouvoir politique des agents. La guerre de sécession américaine entre lesÉtats du sud, onze États confédérés qui avaient fait sécession de l’Union et onzeÉtats du nord dirigés par le président américain Abraham Lincoln. Un des enjeux été a été de mettre fin à l’esclavage alors que les États du sud ne souhaitaient pas mettre fin à cette pratique.
La victoire des abolitionnistes a renforcée la légitimité et les pouvoirs des États du nord. Entre 1897 et 1914 les États-Unis sont un pays caractérisé par l’abondance du facteur de production « terre » et la rareté du facteur du capital « production » et« travail ». Les républicains étaient les ardents défenseurs des classes urbaines dans le nord et le Midwest qui représentaient les intérêts des travailleurs qui était plutôt protectionniste dans cette période de l’industrialisions de l’histoire américaine. Les démocrates, et c’est l’inverse de ce qui est le cas aujourd’hui, étaient les défenseurs de intérêts agricoles du sud parce qu’ils étaient productif et demandaient la hausse des tarifs douaniers.
La victoire des abolitionnistes renforcés leur légitimité est leur pouvoir politique. Des 1890 les républicains sont parvenus à introduire des mesures protectionnistes pour les intérêts de travailleurs et des capitalistes qui se sont senti légitimé durant la guerre de sécession, ils étaient la réponse raisonnable à l’évolution socio-économique de la société.
Représentations causales
Points forts et points faibles de l'approche par les idées
Focalisé sur la dimension idéelle et normative de l'agir humain
C’est un point souvent complétement négligé parles autres approches parce qu’elles pensent que les idées et les idéologies sont lentes à changer donc elles peuventsouvent être considérés comme constantes dans l'analyse. Ceci peut changerlorsque l’on considère les changements dans une temporalité plus grande-
Sur le court et le moyen terme on s’attend à desidées et des idéologies constantes; dès lors on ne va pas s’attendre à deschangements .
Sur la longue durée on s’aperçoit qu’il existedes changements idéologiques majeures au niveau sociétal et au niveau des acteurs.
L’illustration pourrait être un syndicat de travailleurs qui endosse une politique keynésienne et qui ne pourra pas du jour au lendemain prônerle libéralisme.
Souligne le caractère artificiel socialement construit de l'intérêt, de l'économie et de la Nation
Cette approche va souligner le caractèreartificielle des intérêts, de l’économie qui n’est pas détaché des normessociales de la nation qui va donc montrer que cesintérêts sont socialement construits.
De cette considération découle que la notiongénérale avec laquelle cette approche travail et perçoit le changementhistorique est qu’il y a beaucoup de plus de marge demain œuvre aux sociétés qu’on pense le croire et surtout si on est dans uncadre institutionnaliste qui souligne le path dependence qui circonscritles direction en fonction des choix du passé. Dans l’approche par les idées, les intérêts pourun groupe social ne sont pas fixé une fois pour toute mais ils sont renégociable dans l’interaction sociale et la lutte sociale. C’est uneconception assez élastique et malléable du développement historique.
Il en découle une considération du politique comme étant plastique, opposé à l’explicationdéterministe. La réalité sociale et politique est malléable parce que les intérêts ne sont pas fixes car ils sont malléables parl'interaction sociale, par ladélibération.
Ainsi les individus peuvent évoluer, changerleurs préférences s'ils sont convaincus que d’autres objectifs sont valables contrairementà l'approche des idées qui est plus malléable.
Aide à comprendre formation des préférences
Les intérêts ne sont pas déterminés de manière exogènepar la structure économique et sociale mais endogène c’est-à-dire déterminé par l’interaction.
Les intérêts peuvent être assez facilementchangé. Par exemple la délibération à l’intérieur d’un groupe ou la persuasiond’un leader peut amener à modifier la perception que lesindividus ont de leur propres intérêts et préférences .
L’ontologie qui sous-tend le constructivisme est l’intersubjectivité à savoir les valeurs communes entre agent c’est-à-dire les normes desacteurs.
Le défi (ordre empirique) est d’isoler les facteurs idéels des autres variables
La principale difficulté de cette approche estde pouvoir identifier un effet indépendant et autonome du rôle de l’idéologie et des idées sur le développement politique et les politique. Il faut pouvoir démontrerque les idées ne sont pas forcément un arme utilisée par le groupe d’intérêt le plus puissant, dans ce cas elles n’auraientpas un pouvoir explicatif mais elles auraient un rôle d’épiphénomène de l’influence des relations de pouvoir et en particulier les acteurs les pluspuissant mais vraiment de montrer que ces facteurs idéelles ont une véritable autonomie dansl’explication.
Cox illustre ce qu’est un argument de type idéelle puisqu’il va introduire comme variable indépendanteidéelle la nécessité de la réforme qui est une constructionsociale variant à travers les trois pays analysés à savoir l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark en montrant que dans deux de ces trois cas ily a l’existence d’entrepreneurs politique qui vont avancer un tel discours qui vainfluencer des décideurs politiques en montrant comment un type de discours vaêtre adopter par les syndicats des Pays-Bas alors qu’ils sont historiquement opposé à desmesures d’activation du marché du travail et qui montre cette formation et redéfinitiondes préférences des syndicats aux Pays-Bas.
Synthèse des « 3I »
Pour conclure le débatsur les « 3I », c’est souvent difficile d’isoler les effets indépendant, des intérêts,des institutions et des idées mais c’est un travail qui est souvent possible etréalisable, c’est de nouveau dans cette perspective d’explications causales de s’atteler à cette tâche aussiafin de tirer des conclusions sur comment le monde fonctionne et comment ilpeut être changé tout comme les leviers à tirer pour faire des choix.
La deuxièmeconsidération peut proposer que la capacité explicative de ces différentes approches puissevarier et cela en fonction de l’objet que l’on cherche à identifier et si ce quel’on souhaite expliquer est un changement de politique ou une inertie voir une continuitéde certaines structures, institutions et politiques.
Certaines personnessont plus à même d’expliquer l’inertie constitutionnelle et ce serait l’institutionnalisme qui serait l’approche la mieux à mêmed’expliquer cela. Peut-être l’approche par les intérêts est mieux à même d’expliquerles changements dans les institutions puisque les rapports de pouvoir entre acteuret les institutions vont donc s’adapter à ces changements de relations depouvoir.
Finalement l’approchepar les idées joue souvent un rôle importantpour expliquer comment des choix politiques sont faits lors de grands momentsd’incertitudes qui suivent des moments de crises ; lorsque l’on redéfini le contrat social d’une société, les effets de persuasion, du passé historiques et des analogies historiques joue un rôle important pour définirla nouvelle trajectoire et les nouvelles décisions à prendre. Lors ce que l’incertitudeest grande, le pouvoir des idées et des idéologies joue un rôle important et a unpouvoir explicatif extrêmement fort.