Modification de L'étude des idées et idéologies dans la science politique

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{{Translations
| en = The study of ideas and ideologies in political science
| es = El estudio de las ideas y las ideologías en la ciencia política
| it = Lo studio delle idee e delle ideologie nella scienza politica
| de = Die Untersuchung von Ideen und Ideologien in der Politikwissenschaft
| lt = Idėjų ir ideologijų tyrimas politikos moksle
}}
{{hidden
|[[Introduction à la science politique]]
|[[La pensée sociale d'Émile Durkheim et Pierre Bourdieu]] ● [[Aux origines de la chute de la République de Weimar]] ● [[La pensée sociale de Max Weber et Vilfredo Pareto]] ● [[La notion de « concept » en sciences-sociales]] ● [[Histoire de la discipline de la science politique : théories et conceptions]] ● [[Marxisme et Structuralisme]] ● [[Fonctionnalisme et Systémisme]] ● [[Interactionnisme et Constructivisme]] ● [[Les théories de l’anthropologie politique]] ● [[Le débat des trois I : intérêts, institutions et idées]] ● [[La théorie du choix rationnel et l'analyse des intérêts en science politique]] ● [[Approche analytique des institutions en science politique]] ● [[L'étude des idées et idéologies dans la science politique]] ● [[Les théories de la guerre en science politique]] ● [[La Guerre : conceptions et évolutions]] ● [[La raison d’État]] ● [[État, souveraineté, mondialisation, gouvernance multiniveaux]] ● [[Les théories de la violence en science politique]] ● [[Welfare State et biopouvoir]] ● [[Analyse des régimes démocratiques et des processus de démocratisation]] ● [[Systèmes Électoraux : Mécanismes, Enjeux et Conséquences]] ● [[Le système de gouvernement des démocraties]] ● [[Morphologie des contestations]] ● [[L’action dans la théorie politique]] ● [[Introduction à la politique suisse]] ● [[Introduction au comportement politique]] ● [[Analyse des Politiques Publiques : définition et cycle d'une politique publique]] ● [[Analyse des Politiques Publiques : mise à l'agenda et formulation]] ● [[Analyse des Politiques Publiques : mise en œuvre et évaluation]] ● [[Introduction à la sous-discipline des relations internationales]] ● [[Introduction à la théorie politique]]
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Les idées et les idéologies exercent une influence significative sur les résultats politiques et les politiques mises en place. Les idées, qui représentent les croyances et les perceptions des individus, ainsi que les idéologies, qui sont des systèmes d'idées plus vastes, jouent un rôle crucial dans la formation de l'opinion publique. Elles façonnent la manière dont les problèmes politiques sont perçus et influencent les positions adoptées par les individus sur différentes questions. De plus, les idées et les idéologies guident les choix des décideurs politiques lors de la formulation de politiques spécifiques. Les partis politiques et les gouvernements, alignés sur des idéologies particulières, adoptent des politiques en accord avec celles-ci. Par conséquent, les idées et les idéologies peuvent mobiliser les citoyens et les électeurs autour de certains objectifs politiques. Elles servent également à former des coalitions politiques, où des groupes partageant des idées similaires s'unissent pour influencer les résultats politiques. Bien que d'autres facteurs tels que les intérêts économiques et les contraintes institutionnelles jouent également un rôle, les idées et les idéologies fournissent un cadre idéologique essentiel qui façonne les résultats et les politiques politiques.
Les idées et les idéologies exercent une influence significative sur les résultats politiques et les politiques mises en place. Les idées, qui représentent les croyances et les perceptions des individus, ainsi que les idéologies, qui sont des systèmes d'idées plus vastes, jouent un rôle crucial dans la formation de l'opinion publique. Elles façonnent la manière dont les problèmes politiques sont perçus et influencent les positions adoptées par les individus sur différentes questions. De plus, les idées et les idéologies guident les choix des décideurs politiques lors de la formulation de politiques spécifiques. Les partis politiques et les gouvernements, alignés sur des idéologies particulières, adoptent des politiques en accord avec celles-ci. Par conséquent, les idées et les idéologies peuvent mobiliser les citoyens et les électeurs autour de certains objectifs politiques. Elles servent également à former des coalitions politiques, où des groupes partageant des idées similaires s'unissent pour influencer les résultats politiques. Bien que d'autres facteurs tels que les intérêts économiques et les contraintes institutionnelles jouent également un rôle, les idées et les idéologies fournissent un cadre idéologique essentiel qui façonne les résultats et les politiques politiques.


= Définition et Importance des Idées en Science Politique =
= Qu'est-ce qu'une idée en science politique ? =
Selon Goldstein et Keohane dans leur ouvrage "Ideas and Foreign Policy: Beliefs, Institutions, and Political Change" publié en 1993, les idées peuvent être comprises comme des représentations normatives, des représentations causales ou des visions du monde.<ref>Goldstein, Judith, and Robert Owen Keohane, eds. ''Ideas and foreign policy: beliefs, institutions, and political change''. Cornell University Press, 1993.</ref> Ces différentes formes d'idées jouent un rôle essentiel dans la façon dont les politiques étrangères sont formulées et mises en œuvre.
Selon Goldstein et Keohane dans leur ouvrage "Ideas and Foreign Policy: Beliefs, Institutions, and Political Change" publié en 1993, les idées peuvent être comprises comme des représentations normatives, des représentations causales ou des visions du monde.<ref>Goldstein, Judith, and Robert Owen Keohane, eds. ''Ideas and foreign policy: beliefs, institutions, and political change''. Cornell University Press, 1993.</ref> Ces différentes formes d'idées jouent un rôle essentiel dans la façon dont les politiques étrangères sont formulées et mises en œuvre.


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Les idées, qu'elles soient sous forme de représentations normatives, causales ou de visions du monde, sont des éléments clés qui influencent la formulation et la mise en œuvre des politiques étrangères. Elles façonnent les objectifs, les orientations, les choix et les comportements des acteurs politiques dans le domaine des relations internationales.
Les idées, qu'elles soient sous forme de représentations normatives, causales ou de visions du monde, sont des éléments clés qui influencent la formulation et la mise en œuvre des politiques étrangères. Elles façonnent les objectifs, les orientations, les choix et les comportements des acteurs politiques dans le domaine des relations internationales.


== Croyances de Principe ==
== Principled beliefs ==
Les représentations normatives, également appelées principled beliefs, fournissent des critères pour établir des distinctions entre ce qui est considéré comme juste, bon, moral ou éthique par opposition à ce qui est considéré comme faux, mauvais ou immoral. Ces idées normatives sont basées sur des principes, des valeurs et des normes qui guident les jugements moraux et éthiques d'une société ou d'un individu. Elles fournissent un cadre évaluatif pour déterminer les actions et les politiques souhaitables dans différents domaines de la vie, y compris la sphère politique. Ces représentations normatives peuvent varier d'une culture à l'autre et d'une idéologie à l'autre, reflétant les différences de valeurs et de systèmes de croyances. Elles influencent la manière dont les individus et les sociétés évaluent et prennent des décisions concernant les questions politiques, sociales et morales.
les représentations normatives, également appelées principled beliefs, fournissent des critères pour établir des distinctions entre ce qui est considéré comme juste, bon, moral ou éthique par opposition à ce qui est considéré comme faux, mauvais ou immoral. Ces idées normatives sont basées sur des principes, des valeurs et des normes qui guident les jugements moraux et éthiques d'une société ou d'un individu. Elles fournissent un cadre évaluatif pour déterminer les actions et les politiques souhaitables dans différents domaines de la vie, y compris la sphère politique. Ces représentations normatives peuvent varier d'une culture à l'autre et d'une idéologie à l'autre, reflétant les différences de valeurs et de systèmes de croyances. Elles influencent la manière dont les individus et les sociétés évaluent et prennent des décisions concernant les questions politiques, sociales et morales.


Les représentations normatives, ou principled beliefs, sont des suppositions ou des croyances concernant la façon dont le monde devrait être et les actions qui devraient être entreprises. Elles fournissent un critère pour établir des distinctions entre ce qui est considéré comme bien et ce qui est considéré comme mal, juste ou injuste, souhaitable ou indésirable. Ces représentations normatives sont ancrées dans des principes, des valeurs et des normes morales qui guident les choix et les actions des individus et des sociétés. Elles expriment les idéaux et les aspirations concernant le comportement humain, la justice, l'équité, la liberté, l'égalité et d'autres valeurs fondamentales. Les principled beliefs influencent la façon dont les individus évaluent les situations, prennent des décisions et formulent des politiques, en cherchant à aligner les actions sur les normes et les idéaux moraux qu'ils considèrent comme étant les plus justes et les plus appropriés.
Les représentations normatives, ou principled beliefs, sont des suppositions ou des croyances concernant la façon dont le monde devrait être et les actions qui devraient être entreprises. Elles fournissent un critère pour établir des distinctions entre ce qui est considéré comme bien et ce qui est considéré comme mal, juste ou injuste, souhaitable ou indésirable. Ces représentations normatives sont ancrées dans des principes, des valeurs et des normes morales qui guident les choix et les actions des individus et des sociétés. Elles expriment les idéaux et les aspirations concernant le comportement humain, la justice, l'équité, la liberté, l'égalité et d'autres valeurs fondamentales. Les principled beliefs influencent la façon dont les individus évaluent les situations, prennent des décisions et formulent des politiques, en cherchant à aligner les actions sur les normes et les idéaux moraux qu'ils considèrent comme étant les plus justes et les plus appropriés.
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Cette diversité des représentations normatives est une caractéristique inhérente à la complexité de la pensée humaine et des interactions sociales. Elle reflète la pluralité des perspectives et des opinions au sein d'une société. Les débats et les discussions qui émergent de ces différences peuvent être essentiels pour la démocratie et pour parvenir à des compromis et des solutions politiques qui reflètent les aspirations et les besoins de divers groupes et individus. Il est donc important de reconnaître que les représentations normatives peuvent varier malgré des visions du monde partagées, et cela peut influencer la formulation des politiques et la manière dont différentes idées sont mises en œuvre dans la pratique.
Cette diversité des représentations normatives est une caractéristique inhérente à la complexité de la pensée humaine et des interactions sociales. Elle reflète la pluralité des perspectives et des opinions au sein d'une société. Les débats et les discussions qui émergent de ces différences peuvent être essentiels pour la démocratie et pour parvenir à des compromis et des solutions politiques qui reflètent les aspirations et les besoins de divers groupes et individus. Il est donc important de reconnaître que les représentations normatives peuvent varier malgré des visions du monde partagées, et cela peut influencer la formulation des politiques et la manière dont différentes idées sont mises en œuvre dans la pratique.


== Croyances Causales ==
== Causal beliefs ==
Les représentations causales sont des suppositions ou des croyances sur la manière dont le monde fonctionne, en mettant l'accent sur les relations de cause à effet. Elles cherchent à expliquer pourquoi certaines situations, événements ou phénomènes se produisent, en identifiant les facteurs qui en sont à l'origine.
les représentations causales sont des suppositions ou des croyances sur la manière dont le monde fonctionne, en mettant l'accent sur les relations de cause à effet. Elles cherchent à expliquer pourquoi certaines situations, événements ou phénomènes se produisent, en identifiant les facteurs qui en sont à l'origine.


Les représentations causales jouent un rôle crucial dans la formulation des politiques, car elles fournissent des explications sur les problèmes sociaux, économiques et politiques, ainsi que sur les solutions possibles. Elles influencent la compréhension des relations de cause à effet et aident à évaluer les conséquences probables des actions politiques. Par exemple, une représentation causale peut affirmer que la pauvreté est principalement causée par des inégalités économiques structurelles. Cette croyance peut conduire à des politiques de redistribution des richesses et de promotion de l'équité sociale. Une autre représentation causale peut soutenir que la violence est le résultat de la désintégration des structures familiales, ce qui pourrait orienter les politiques vers des mesures de soutien familial et de renforcement des liens communautaires.
Les représentations causales jouent un rôle crucial dans la formulation des politiques, car elles fournissent des explications sur les problèmes sociaux, économiques et politiques, ainsi que sur les solutions possibles. Elles influencent la compréhension des relations de cause à effet et aident à évaluer les conséquences probables des actions politiques. Par exemple, une représentation causale peut affirmer que la pauvreté est principalement causée par des inégalités économiques structurelles. Cette croyance peut conduire à des politiques de redistribution des richesses et de promotion de l'équité sociale. Une autre représentation causale peut soutenir que la violence est le résultat de la désintégration des structures familiales, ce qui pourrait orienter les politiques vers des mesures de soutien familial et de renforcement des liens communautaires.
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Différentes représentations causales peuvent être formulées pour expliquer pourquoi l'esclavage est considéré comme mal, et elles peuvent varier en fonction des perspectives individuelles, des contextes historiques et des cadres conceptuels. Les représentations causales peuvent être influencées par une combinaison de facteurs économiques, sociaux, moraux et culturels, et différentes personnes peuvent accorder plus ou moins d'importance à chacun de ces éléments. En fin de compte, les représentations causales contribuent à la compréhension des causes et des conséquences des phénomènes sociaux et politiques, et elles peuvent influencer les décisions politiques et les actions prises pour promouvoir le changement et l'amélioration sociale.
Différentes représentations causales peuvent être formulées pour expliquer pourquoi l'esclavage est considéré comme mal, et elles peuvent varier en fonction des perspectives individuelles, des contextes historiques et des cadres conceptuels. Les représentations causales peuvent être influencées par une combinaison de facteurs économiques, sociaux, moraux et culturels, et différentes personnes peuvent accorder plus ou moins d'importance à chacun de ces éléments. En fin de compte, les représentations causales contribuent à la compréhension des causes et des conséquences des phénomènes sociaux et politiques, et elles peuvent influencer les décisions politiques et les actions prises pour promouvoir le changement et l'amélioration sociale.


== Visions du Monde ==
== World views ==
Les visions du monde sont des systèmes de pensées et de croyances qui englobent à la fois des représentations causales et des représentations normatives. Elles fournissent une perspective globale et cohérente sur la façon dont le monde fonctionne, en intégrant des valeurs, des principes, des croyances causales et des objectifs politiques. Les visions du monde sont souvent influencées par des idéologies, des perspectives culturelles, religieuses, philosophiques ou politiques, et elles façonnent la manière dont les individus et les sociétés comprennent et interprètent la réalité qui les entoure. Elles peuvent influencer les attitudes, les comportements et les politiques dans divers domaines, y compris la politique étrangère, l'économie, les questions sociales, etc.
Les visions du monde sont des systèmes de pensées et de croyances qui englobent à la fois des représentations causales et des représentations normatives. Elles fournissent une perspective globale et cohérente sur la façon dont le monde fonctionne, en intégrant des valeurs, des principes, des croyances causales et des objectifs politiques. Les visions du monde sont souvent influencées par des idéologies, des perspectives culturelles, religieuses, philosophiques ou politiques, et elles façonnent la manière dont les individus et les sociétés comprennent et interprètent la réalité qui les entoure. Elles peuvent influencer les attitudes, les comportements et les politiques dans divers domaines, y compris la politique étrangère, l'économie, les questions sociales, etc.


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Max Weber, sociologue allemand du début du XXe siècle, a développé une théorie sur le lien entre la religion, en particulier le protestantisme, et le développement économique. Dans son ouvrage "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme", Weber soutient que les valeurs et les croyances religieuses du protestantisme, en particulier la branche calviniste du protestantisme, ont joué un rôle important dans la promotion du capitalisme et du développement économique. Selon Weber, l'éthique protestante, caractérisée par des principes tels que le travail acharné, la frugalité, la discipline et la recherche de la réussite matérielle, a favorisé l'émergence d'un esprit entrepreneurial et d'une mentalité axée sur l'accumulation de richesses. Les protestants calvinistes croyaient en la prédestination, selon laquelle Dieu avait déjà choisi ceux qui seraient sauvés et ceux qui seraient condamnés. Pour prouver leur élection divine, les calvinistes mettaient l'accent sur la réussite matérielle comme un signe de la faveur divine. Cela les a incités à travailler dur, à épargner et à investir dans des activités économiques, contribuant ainsi au développement du capitalisme et à la croissance économique. Cependant, il convient de noter que la théorie de Weber a suscité des débats et des critiques au fil du temps. Certains chercheurs remettent en question la portée et l'universalité de ses conclusions, soulignant que d'autres facteurs économiques, sociaux et historiques doivent également être pris en compte dans l'explication du développement économique des pays. Malgré cela, l'idée que les croyances religieuses peuvent influencer les comportements économiques et le développement économique continue d'être un sujet d'étude et de débat au sein des sciences sociales. Il existe une variété de facteurs complexes qui contribuent à la trajectoire économique des pays, et la religion peut jouer un rôle parmi d'autres influences culturelles, politiques, institutionnelles et économiques.
Max Weber, sociologue allemand du début du XXe siècle, a développé une théorie sur le lien entre la religion, en particulier le protestantisme, et le développement économique. Dans son ouvrage "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme", Weber soutient que les valeurs et les croyances religieuses du protestantisme, en particulier la branche calviniste du protestantisme, ont joué un rôle important dans la promotion du capitalisme et du développement économique. Selon Weber, l'éthique protestante, caractérisée par des principes tels que le travail acharné, la frugalité, la discipline et la recherche de la réussite matérielle, a favorisé l'émergence d'un esprit entrepreneurial et d'une mentalité axée sur l'accumulation de richesses. Les protestants calvinistes croyaient en la prédestination, selon laquelle Dieu avait déjà choisi ceux qui seraient sauvés et ceux qui seraient condamnés. Pour prouver leur élection divine, les calvinistes mettaient l'accent sur la réussite matérielle comme un signe de la faveur divine. Cela les a incités à travailler dur, à épargner et à investir dans des activités économiques, contribuant ainsi au développement du capitalisme et à la croissance économique. Cependant, il convient de noter que la théorie de Weber a suscité des débats et des critiques au fil du temps. Certains chercheurs remettent en question la portée et l'universalité de ses conclusions, soulignant que d'autres facteurs économiques, sociaux et historiques doivent également être pris en compte dans l'explication du développement économique des pays. Malgré cela, l'idée que les croyances religieuses peuvent influencer les comportements économiques et le développement économique continue d'être un sujet d'étude et de débat au sein des sciences sociales. Il existe une variété de facteurs complexes qui contribuent à la trajectoire économique des pays, et la religion peut jouer un rôle parmi d'autres influences culturelles, politiques, institutionnelles et économiques.


Les idéologies peuvent contenir à la fois des éléments normatifs (principes éthiques et valeurs) et des éléments causaux (explications sur les relations de cause à effet) ainsi que des principes philosophiques. Les idéologies fournissent un cadre systématique et cohérent de pensée qui oriente la compréhension de la réalité, les jugements moraux, les explications causales et les objectifs politiques.
Les idéologies peuvent en effet contenir à la fois des éléments normatifs (principes éthiques et valeurs) et des éléments causaux (explications sur les relations de cause à effet) ainsi que des principes philosophiques. Les idéologies fournissent un cadre systématique et cohérent de pensée qui oriente la compréhension de la réalité, les jugements moraux, les explications causales et les objectifs politiques.


Les principes éthiques et normatifs d'une idéologie déterminent ce qui est considéré comme juste, bon, moral ou souhaitable. Ils guident les actions et les politiques en proposant des normes de conduite, des valeurs et des objectifs sociaux. Par exemple, une idéologie libérale peut prôner la liberté individuelle, l'égalité des chances et la protection des droits de l'homme comme principes éthiques fondamentaux. Ces principes normatifs influenceront les positions politiques adoptées par cette idéologie.
Les principes éthiques et normatifs d'une idéologie déterminent ce qui est considéré comme juste, bon, moral ou souhaitable. Ils guident les actions et les politiques en proposant des normes de conduite, des valeurs et des objectifs sociaux. Par exemple, une idéologie libérale peut prôner la liberté individuelle, l'égalité des chances et la protection des droits de l'homme comme principes éthiques fondamentaux. Ces principes normatifs influenceront les positions politiques adoptées par cette idéologie.
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Cependant, même dans le domaine scientifique, des éléments normatifs peuvent être présents. Les croyances normatives telles que l'humanisme des Lumières et la foi dans le progrès peuvent influencer les orientations et les valeurs qui guident la recherche scientifique et les applications technologiques. Ces croyances normatives peuvent être des soubassements importants pour la motivation et l'orientation des scientifiques dans leurs efforts pour comprendre et transformer le monde. La science elle-même est influencée par des facteurs sociaux, culturels et politiques. Les choix de recherche, les priorités, les financements et les applications de la science peuvent être influencés par des considérations normatives et des valeurs sociétales. Les débats éthiques entourant les questions telles que la recherche sur les cellules souches, les manipulations génétiques ou l'intelligence artificielle en sont des exemples. La vision scientifique du monde repose sur des principes de rationalité, de recherche de causes et d'explications empiriques. Cependant, des éléments normatifs peuvent également être présents, influençant les valeurs, les orientations et les applications de la science. La combinaison de représentations causales et normatives dans la vision scientifique contribue à la formation des visions du monde et à la compréhension des phénomènes observés.
Cependant, même dans le domaine scientifique, des éléments normatifs peuvent être présents. Les croyances normatives telles que l'humanisme des Lumières et la foi dans le progrès peuvent influencer les orientations et les valeurs qui guident la recherche scientifique et les applications technologiques. Ces croyances normatives peuvent être des soubassements importants pour la motivation et l'orientation des scientifiques dans leurs efforts pour comprendre et transformer le monde. La science elle-même est influencée par des facteurs sociaux, culturels et politiques. Les choix de recherche, les priorités, les financements et les applications de la science peuvent être influencés par des considérations normatives et des valeurs sociétales. Les débats éthiques entourant les questions telles que la recherche sur les cellules souches, les manipulations génétiques ou l'intelligence artificielle en sont des exemples. La vision scientifique du monde repose sur des principes de rationalité, de recherche de causes et d'explications empiriques. Cependant, des éléments normatifs peuvent également être présents, influençant les valeurs, les orientations et les applications de la science. La combinaison de représentations causales et normatives dans la vision scientifique contribue à la formation des visions du monde et à la compréhension des phénomènes observés.


= L'Idéologie en Science Politique =
= Les idéologies =


Les idéologies sont des savoirs systématiques, organisés et cohérents, faits de principes philosophiques, éthiques et causaux qui aident à comprendre, évaluer et agir dans le monde. Elles fournissent un cadre d'interprétation et d'appréciation de la réalité sociale, économique et politique. Les idéologies sont souvent adoptées par des groupes de personnes pour donner du sens à leur expérience sociale et pour guider leur action collective.
Les idéologies sont des savoirs systématiques, organisés et cohérents, faits de principes philosophiques, éthiques et causaux qui aident à comprendre, évaluer et agir dans le monde. Elles fournissent un cadre d'interprétation et d'appréciation de la réalité sociale, économique et politique. Les idéologies sont souvent adoptées par des groupes de personnes pour donner du sens à leur expérience sociale et pour guider leur action collective.
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Enfin, il est également crucial de comprendre que les idéologies peuvent avoir des conséquences positives et négatives. Elles peuvent inspirer des actions positives, comme la lutte pour l'égalité et la justice, mais elles peuvent aussi justifier des comportements oppressifs et discriminatoires. Par conséquent, l'étude critique des idéologies est une tâche importante dans de nombreuses disciplines, notamment la sociologie, la science politique, la philosophie et la psychologie.  
Enfin, il est également crucial de comprendre que les idéologies peuvent avoir des conséquences positives et négatives. Elles peuvent inspirer des actions positives, comme la lutte pour l'égalité et la justice, mais elles peuvent aussi justifier des comportements oppressifs et discriminatoires. Par conséquent, l'étude critique des idéologies est une tâche importante dans de nombreuses disciplines, notamment la sociologie, la science politique, la philosophie et la psychologie.  


== Les représentations normatives et leur impact ==
== Représentations normatives ==
Les représentations normatives sont des idées ou des croyances collectives qui décrivent comment les choses devraient être, plutôt que comment elles sont réellement. Elles impliquent des jugements de valeur et des normes de conduite qui servent de guide pour l'action et l'évaluation. Elles sont étroitement liées à la notion de normes, qui sont des règles ou des attentes partagées qui régissent le comportement dans une société. Par exemple, dans de nombreuses sociétés, il existe une représentation normative selon laquelle les personnes devraient être traitées équitablement, indépendamment de leur race, de leur sexe, de leur religion ou de leur origine ethnique. Cette représentation normative est souvent codifiée dans des lois anti-discrimination et promue par des organisations de défense des droits de l'homme.
Les représentations normatives sont des idées ou des croyances collectives qui décrivent comment les choses devraient être, plutôt que comment elles sont réellement. Elles impliquent des jugements de valeur et des normes de conduite qui servent de guide pour l'action et l'évaluation. Elles sont étroitement liées à la notion de normes, qui sont des règles ou des attentes partagées qui régissent le comportement dans une société. Par exemple, dans de nombreuses sociétés, il existe une représentation normative selon laquelle les personnes devraient être traitées équitablement, indépendamment de leur race, de leur sexe, de leur religion ou de leur origine ethnique. Cette représentation normative est souvent codifiée dans des lois anti-discrimination et promue par des organisations de défense des droits de l'homme.


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* '''Construction de coalitions''': Les idées et les représentations normatives peuvent aider à construire des coalitions. Des groupes ou des États partageant des idées similaires peuvent se regrouper pour atteindre des objectifs communs, renforçant ainsi leur pouvoir.
* '''Construction de coalitions''': Les idées et les représentations normatives peuvent aider à construire des coalitions. Des groupes ou des États partageant des idées similaires peuvent se regrouper pour atteindre des objectifs communs, renforçant ainsi leur pouvoir.


La manière dont les idées et les représentations normatives influencent les préférences et le pouvoir des groupes et des États dépend de nombreux facteurs, y compris le contexte historique, culturel et politique. Par conséquent, l'analyse de ces influences nécessite une approche nuancée et contextuelle.
La manière dont les idées et les représentations normatives influencent les préférences et le pouvoir des groupes et des États dépend de nombreux facteurs, y compris le contexte historique, culturel et politique. Par conséquent, l'analyse de ces influences nécessite une approche nuancée et contextuelle.[[Fichier:Représentations normatives.png|500px|vignette|centré]]
 
[[Fichier:Représentations normatives.png|500px|vignette|centré]]


La Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) est un document fondamental dans l'histoire des droits de l'homme. Rédigée par des représentants de différentes origines juridiques et culturelles de toutes les régions du monde, la DUDH a été proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies à Paris le 10 décembre 1948 (Résolution 217 A) en tant que norme commune à atteindre pour tous les peuples et toutes les nations. La Déclaration énonce, pour la première fois, les droits fondamentaux de l'homme à être universellement protégés. Elle est composée de 30 articles qui décrivent les droits civils et politiques (comme le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, à un procès équitable, à la liberté d'expression, de pensée, de religion, etc.), ainsi que les droits économiques, sociaux et culturels (comme le droit au travail, à l'éducation, à la santé, à un niveau de vie suffisant, etc.).
La Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) est un document fondamental dans l'histoire des droits de l'homme. Rédigée par des représentants de différentes origines juridiques et culturelles de toutes les régions du monde, la DUDH a été proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies à Paris le 10 décembre 1948 (Résolution 217 A) en tant que norme commune à atteindre pour tous les peuples et toutes les nations. La Déclaration énonce, pour la première fois, les droits fondamentaux de l'homme à être universellement protégés. Elle est composée de 30 articles qui décrivent les droits civils et politiques (comme le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, à un procès équitable, à la liberté d'expression, de pensée, de religion, etc.), ainsi que les droits économiques, sociaux et culturels (comme le droit au travail, à l'éducation, à la santé, à un niveau de vie suffisant, etc.).
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La Guerre de Sécession a été un moment charnière dans l'histoire des États-Unis et a renforcé la légitimité du mouvement abolitionniste. Les idées abolitionnistes sont passées du statut de positions radicales à une acceptation plus générale. Ce changement s'est produit en partie à cause des événements de la guerre elle-même et en partie grâce aux efforts des abolitionnistes qui ont travaillé sans relâche pour changer les attitudes envers l'esclavage. Après la guerre, les Républicains, le parti d'Abraham Lincoln, sont devenus dominants dans la politique américaine pendant une période, surtout dans le Nord et le Midwest. Les Républicains ont alors cherché à mettre en place des politiques favorables à l'industrialisation rapide qui se déroulait dans ces régions, y compris des tarifs protectionnistes destinés à aider les industries naissantes à se développer. Ces politiques ont été largement soutenues par les travailleurs urbains et les capitalistes du Nord, qui ont vu dans le protectionnisme une manière de protéger leurs intérêts. Ainsi, la victoire des Républicains et leur capacité à mettre en place des politiques protectionnistes ont renforcé leur légitimité et leur pouvoir politique.
La Guerre de Sécession a été un moment charnière dans l'histoire des États-Unis et a renforcé la légitimité du mouvement abolitionniste. Les idées abolitionnistes sont passées du statut de positions radicales à une acceptation plus générale. Ce changement s'est produit en partie à cause des événements de la guerre elle-même et en partie grâce aux efforts des abolitionnistes qui ont travaillé sans relâche pour changer les attitudes envers l'esclavage. Après la guerre, les Républicains, le parti d'Abraham Lincoln, sont devenus dominants dans la politique américaine pendant une période, surtout dans le Nord et le Midwest. Les Républicains ont alors cherché à mettre en place des politiques favorables à l'industrialisation rapide qui se déroulait dans ces régions, y compris des tarifs protectionnistes destinés à aider les industries naissantes à se développer. Ces politiques ont été largement soutenues par les travailleurs urbains et les capitalistes du Nord, qui ont vu dans le protectionnisme une manière de protéger leurs intérêts. Ainsi, la victoire des Républicains et leur capacité à mettre en place des politiques protectionnistes ont renforcé leur légitimité et leur pouvoir politique.


== Les représentations causales : Définition et Effets ==
== Représentations causales ==
=== Influence des représentations causales sur les actions et stratégies des États et des groupes ===
=== Comment peuvent-elles influencer les actions et les stratégies des groupes ou des États étant donné leurs préférences ? ===


"Analogies at War: Korea, Munich, Diên Biên Phu, and the Vietnam Decisions of 1965" est un livre très influent écrit par Yuen Foong Khong. Dans ce livre, Khong se concentre sur l'importance des analogies historiques dans le processus de prise de décision, en particulier en ce qui concerne la politique étrangère.<ref>Khong, Yuen Foong. ''Analogies at War: Korea, Munich, Dien Bien Phu, and the Vietnam Decisions of 1965''. Princeton University Press, 1992. ''JSTOR'', <nowiki>https://doi.org/10.2307/j.ctvzxx9b5</nowiki>.</ref> Khong soutient que les dirigeants politiques s'appuient souvent sur des analogies avec des événements passés pour comprendre et prendre des décisions sur des questions actuelles. Ces analogies peuvent aider les dirigeants à donner un sens aux situations complexes, à identifier des options possibles et à justifier leurs actions à un public plus large. Cependant, Khong note également que ces analogies peuvent être trompeuses ou inexactes, et qu'elles peuvent conduire à des erreurs de jugement. Par exemple, il soutient que les dirigeants américains ont commis une erreur pendant la guerre du Vietnam en s'appuyant trop sur l'analogie de Munich - l'idée que toute forme d'apaisement conduirait inévitablement à l'agression. Ce livre a été largement reconnu pour sa contribution à notre compréhension de la manière dont les dirigeants politiques prennent des décisions en matière de politique étrangère. Il souligne l'importance des idées et des croyances dans le processus de prise de décision et montre comment les leçons tirées de l'histoire peuvent à la fois éclairer et obscurcir notre compréhension des défis actuels.  
"Analogies at War: Korea, Munich, Diên Biên Phu, and the Vietnam Decisions of 1965" est un livre très influent écrit par Yuen Foong Khong. Dans ce livre, Khong se concentre sur l'importance des analogies historiques dans le processus de prise de décision, en particulier en ce qui concerne la politique étrangère.<ref>Khong, Yuen Foong. ''Analogies at War: Korea, Munich, Dien Bien Phu, and the Vietnam Decisions of 1965''. Princeton University Press, 1992. ''JSTOR'', <nowiki>https://doi.org/10.2307/j.ctvzxx9b5</nowiki>.</ref> Khong soutient que les dirigeants politiques s'appuient souvent sur des analogies avec des événements passés pour comprendre et prendre des décisions sur des questions actuelles. Ces analogies peuvent aider les dirigeants à donner un sens aux situations complexes, à identifier des options possibles et à justifier leurs actions à un public plus large. Cependant, Khong note également que ces analogies peuvent être trompeuses ou inexactes, et qu'elles peuvent conduire à des erreurs de jugement. Par exemple, il soutient que les dirigeants américains ont commis une erreur pendant la guerre du Vietnam en s'appuyant trop sur l'analogie de Munich - l'idée que toute forme d'apaisement conduirait inévitablement à l'agression. Ce livre a été largement reconnu pour sa contribution à notre compréhension de la manière dont les dirigeants politiques prennent des décisions en matière de politique étrangère. Il souligne l'importance des idées et des croyances dans le processus de prise de décision et montre comment les leçons tirées de l'histoire peuvent à la fois éclairer et obscurcir notre compréhension des défis actuels.  
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Yuen Foong Khong, dans son livre "Analogies at War: Korea, Munich, Diên Biên Phu, and the Vietnam Decisions of 1965", a examiné la manière dont les analogies historiques ont influencé la prise de décision pendant la guerre du Vietnam. Il a soutenu que ces analogies ont joué un rôle crucial dans la façon dont le président Johnson et ses conseillers ont évalué la situation et pris leurs décisions. L'analogie de Munich, par exemple, a probablement contribué à renforcer l'idée qu'une escalade militaire était nécessaire pour éviter l'effet domino - la crainte que si un pays tombait aux mains du communisme, d'autres suivraient. L'analogie de Diên Biên Phu, en revanche, a servi d'avertissement sur les dangers de l'escalade militaire, mais a été moins prise en compte. Cette analyse souligne la façon dont les leçons tirées du passé peuvent influencer la prise de décision dans le présent, et comment différentes interprétations de l'histoire peuvent conduire à des conclusions différentes sur la meilleure façon de réagir à une crise.
Yuen Foong Khong, dans son livre "Analogies at War: Korea, Munich, Diên Biên Phu, and the Vietnam Decisions of 1965", a examiné la manière dont les analogies historiques ont influencé la prise de décision pendant la guerre du Vietnam. Il a soutenu que ces analogies ont joué un rôle crucial dans la façon dont le président Johnson et ses conseillers ont évalué la situation et pris leurs décisions. L'analogie de Munich, par exemple, a probablement contribué à renforcer l'idée qu'une escalade militaire était nécessaire pour éviter l'effet domino - la crainte que si un pays tombait aux mains du communisme, d'autres suivraient. L'analogie de Diên Biên Phu, en revanche, a servi d'avertissement sur les dangers de l'escalade militaire, mais a été moins prise en compte. Cette analyse souligne la façon dont les leçons tirées du passé peuvent influencer la prise de décision dans le présent, et comment différentes interprétations de l'histoire peuvent conduire à des conclusions différentes sur la meilleure façon de réagir à une crise.


Le président Johnson a finalement choisi d'escalader l'engagement militaire américain au Vietnam, en partie en raison de l'influence de l'analogie de Munich. Il a envoyé un contingent supplémentaire de 100 000 soldats, ce qui a marqué le début d'une implication plus profonde et plus longue des États-Unis dans le conflit. Malheureusement, cette décision a conduit à une guerre qui a duré près d'une décennie et a coûté la vie à des milliers de soldats américains, sans parler des pertes civiles considérables au Vietnam. Le conflit a également eu un impact significatif sur la société américaine, provoquant des divisions profondes et des protestations massives contre la guerre. Cela montre comment les représentations normatives, sous forme d'analogies historiques, peuvent avoir un impact profond sur les décisions politiques et militaires. Dans ce cas, l'analogie de Munich a peut-être conduit à une surestimation de la menace posée par le Vietnam du Nord et une sous-estimation des difficultés de l'engagement militaire dans la région, contribuant à l'escalade d'un conflit coûteux et controversé.  
//Finalement, Johnson a choisi pour l’option d’envoyer un contingent de 100000 hommes sur la base de l’analogie de Munich amenant les États-Unis à s’enfoncer dans un bourbier avec des coûts humains très élevés d’un côté et de l’autre.  


Yuen Foong Khong a soutenu que l'analogie de Munich a fortement influencé le président Johnson et ses conseillers, les conduisant à écarter certaines options et à privilégier l'escalade militaire. En se concentrant sur la nécessité de contenir le communisme (leçon tirée de Munich), ils ont peut-être négligé d'autres leçons importantes, comme celles de l'échec de la France à Diên Biên Phu. Khong n'est pas seul à critiquer cette décision. De nombreux historiens ont remis en question la sagesse de l'escalade de l'engagement américain au Vietnam. Cependant, il est important de noter que la prise de décision en politique étrangère est complexe et dépend de nombreux facteurs, dont certains peuvent ne pas être évidents rétrospectivement. L'importance de l'analyse de Khong réside dans sa démonstration de l'impact des analogies historiques sur la prise de décision, même si ces analogies peuvent ne pas toujours être précises ou appropriées.  
On voit clairement qu’une représentation causale, une analogie historique va écarter une stratégie au dépens d’une autre. Khong effectue une lecture critique du choix de Johnson le réprimandant du choix pris, celle de la mauvaise option basée sur la mauvaise analogie.


=== Le rôle des représentations causales dans la structuration du pouvoir politique ===
=== Quand les représentations causales peuvent influencer le pouvoir politique ? ===


L'idéologie néolibérale et sa logique de "There Is No Alternative" (TINA) ont un impact significatif sur la distribution du pouvoir, tant sur le plan national qu'international. Lorsqu'une idée causale comme celle du néolibéralisme devient dominante, elle peut engendrer des asymétries de pouvoir.
Sur un raisonnement analogue à celle de NAFTA, mais en utilisant non pas une institution, mais plutôt une idée causale qui est transmis par la mondialisation sociale ou un imaginaire et donc une croyance est que hégémonie idéologique du libéralisme économique dit aussi  « néolibéralisme » est sa logique de TINA, c’est-à-dire there is no alternative, peut engendrer des asymétries de pouvoir. De par la mondialisation sociale, c’est-à-dire des flux d’informations transfrontaliers dans les médias, qui est donc bien au niveau d’images qui vont affecter les croyances, les employés des pays riches avancés vont percevoir que le commerce international et la multinationalisation de la production les rendent vulnérables et davantage enclins à accepter des flexibilités.


La mondialisation sociale, caractérisée par une diffusion transfrontalière accrue des informations via les médias et Internet, a un impact sur la perception des individus de leur position dans l'économie mondiale. Les travailleurs des pays riches peuvent se sentir menacés par la concurrence internationale et la délocalisation de la production. En effet, ces facteurs peuvent exercer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail, et augmenter l'insécurité de l'emploi. De plus, la notion de flexibilité est devenue un enjeu central du travail à l'ère de la mondialisation. Les employeurs exigent souvent plus de flexibilité de la part des travailleurs, en termes d'heures de travail, de compétences et de capacité à s'adapter à de nouvelles technologies ou pratiques de travail. Par ailleurs, l'augmentation de la concurrence internationale peut également pousser les travailleurs à accepter des conditions de travail plus flexibles pour conserver leur emploi. Par conséquent, la mondialisation sociale, en faisant circuler des informations sur l'économie mondiale, peut modifier les perceptions et les attitudes des travailleurs à l'égard du commerce international et de la multinationalisation de la production. Cela peut avoir des répercussions sur les dynamiques de pouvoir dans le monde du travail, et potentiellement renforcer les inégalités socio-économiques.
Les employeurs vont également percevoir que la mondialisation exige pour demeurer compétitive davantage de flexibilité ; il n’y a pas d’alternative à flexibiliser les conditions de travail et c’est notamment la voie que s’apprête à prendre la France. Le mot « flexibilité » est tabou, car la gauche en France est amenée à la table des négociations actuellement pour renforcer la compétitivité de l’économie française.


La mondialisation a créé un environnement commercial plus concurrentiel. En conséquence, de nombreux employeurs estiment qu'ils ont besoin de plus de flexibilité pour rester compétitifs. Cette flexibilité peut se manifester de plusieurs façons, notamment:
Tout cela constitue un argument idée qui va renforcer le pouvoir des employeurs et leur capacité de restructurer les conditions de travail puisque cela est indépendant de forces matérielles qui aussi peut-être augmente la compétitivité, mais indépendamment l’effet peut avoir lieu par l’effet d’image qui va convaincre les travailleurs de la menace chinoise et indienne, en les convainquant d’accepter ces sacrifices


* Flexibilité du travail: Les employeurs peuvent demander aux travailleurs d'être plus flexibles dans leurs horaires de travail, souvent en exigeant qu'ils travaillent en dehors des heures normales ou qu'ils adaptent leur horaire en fonction des besoins de l'entreprise.
Il n’y a l’idéologie néolibérale qu’il n’y a pas  d’alternative à des coupes dans des salaires, à la flexibilité, etc.  
* Flexibilité des rôles: Les employeurs peuvent demander aux travailleurs d'assumer une variété de tâches et de rôles, plutôt que de se concentrer sur une seule tâche spécialisée. Cela peut impliquer de demander aux travailleurs d'acquérir de nouvelles compétences ou de se former à de nouvelles technologies.
* Flexibilité des contrats: Les employeurs peuvent chercher à utiliser des contrats de travail plus flexibles, tels que des contrats à durée déterminée, des contrats à temps partiel ou des contrats zéro heure. Ces types de contrats peuvent permettre aux employeurs de modifier plus facilement le nombre d'heures de travail qu'ils offrent en fonction de leurs besoins.


La question de la flexibilité du travail est un sujet important et controversé, et la France n'est pas une exception. L'idée est que l'augmentation de la flexibilité peut permettre aux entreprises d'être plus compétitives et de s'adapter plus rapidement aux changements sur le marché. Cependant, cela peut aussi soulever des préoccupations en matière de sécurité de l'emploi et de conditions de travail pour les employés. En France, le terme "flexibilité" est souvent associé à des changements tels que l'assouplissement des lois sur la protection de l'emploi, l'augmentation du travail à temps partiel ou à durée déterminée, et la réduction de l'implication des syndicats dans les négociations sur les conditions de travail. Ces réformes sont parfois perçues comme une menace pour les droits des travailleurs, d'où le caractère "tabou" de la flexibilité. Cependant, il est également important de noter que la flexibilité ne signifie pas nécessairement une diminution des droits des travailleurs. Il est possible d'augmenter la flexibilité tout en maintenant des protections pour les travailleurs. Par exemple, certaines formes de "flexisécurité", un modèle utilisé dans des pays comme le Danemark, visent à équilibrer la flexibilité pour les employeurs avec la sécurité pour les travailleurs.
=== Comment les représentations causales peuvent influencer les préférences des États, des groupes et des individus moyennant leur interprétation de l’État ? ===


L'idée que la mondialisation et la concurrence internationale exigent une plus grande flexibilité du travail peut avoir un effet puissant sur la dynamique des relations de travail, quels que soient les avantages matériels réels de ces changements. C'est ce qu'on appelle parfois l'effet "discursif" ou "idéologique" de la mondialisation. Si les travailleurs sont convaincus que leurs emplois sont menacés par la concurrence internationale - par exemple, en raison de la hausse de la production en Chine et en Inde - ils peuvent être plus enclins à accepter des conditions de travail plus flexibles, même si ces changements peuvent entraîner une moins bonne sécurité de l'emploi ou des conditions de travail plus précaires. C'est une illustration de la façon dont les idées et les croyances peuvent influencer les comportements économiques. Toutefois, ce type de discours ne doit pas être accepté sans critique. Il est essentiel de réfléchir de manière critique à qui bénéficie de ces changements et à qui ils nuisent, et de s'assurer que les droits des travailleurs sont respectés. De plus, les gouvernements ont un rôle à jouer pour veiller à ce que les changements économiques bénéficient à tous, et non seulement à un petit groupe d'employeurs ou d'investisseurs.
Nous avons à faire au moment où les idées peuvent influencer la formation des préférences des acteurs. Un individu a plusieurs identités :
*identité de producteur
*identité de consommateur.  


L'idéologie néolibérale, avec sa logique de "There Is No Alternative" (TINA), postule que pour rester compétitif sur le marché mondial, il est nécessaire d'adopter des mesures économiques telles que la réduction des salaires, la flexibilisation des conditions de travail, la libéralisation des échanges et la réduction de l'intervention de l'État dans l'économie. Cependant, il est important de comprendre que c'est une idéologie, une façon de voir le monde, et non une loi naturelle. D'autres idéologies économiques soutiennent que des politiques différentes peuvent également favoriser la croissance économique et le bien-être de la population. Par exemple, certaines approches économiques soutiennent que l'investissement dans le capital humain (éducation, santé) et dans les infrastructures, ainsi que l'instauration de régulations pour protéger les travailleurs et l'environnement, peuvent également contribuer à une économie forte et durable.
Un travailleur peu qualifié en Suisse va être un producteur et un consommateur et un consommateur de biens importés. Selon qu’il se comprenne comme producteur ou comme consommateur, cela va l’amener à avoir des attitudes différenciées par rapport au bienfait du libre-échange. Naoi et Kume, par une méthodologie expérimentale, vont montrer que suivant l’identité qui est activité en l’individu, il va exprimer des attitudes différenciées par rapport au libre-échange.  
 
=== Interprétation de l'État à travers les représentations causales : Impact sur les préférences des États, des groupes et des individus ===
 
L'identité d'un individu peut être définie par de nombreux rôles qu'il occupe dans la société, et ces différents rôles peuvent influencer ses préférences et ses comportements. Par exemple, une personne peut s'identifier à la fois comme un producteur et un consommateur.
 
* En tant que producteur, l'individu peut être un travailleur, un entrepreneur, ou un investisseur. Dans ce rôle, il a tendance à favoriser des politiques qui favorisent la productivité, la croissance économique, l'investissement et le commerce. Il pourrait préférer des politiques qui réduisent les taxes et régulations sur les entreprises, qui favorisent l'innovation et l'investissement, et qui ouvrent de nouveaux marchés pour les produits et services.
* En tant que consommateur, l'individu est concerné par l'accès à une variété de produits et services de bonne qualité à des prix abordables. Dans ce rôle, il pourrait préférer des politiques qui protègent les droits des consommateurs, qui régulent les industries pour prévenir les abus de pouvoir et qui favorisent la concurrence pour maintenir les prix bas.
 
Ces deux identités peuvent parfois entrer en conflit, par exemple quand une politique favorise les producteurs aux dépens des consommateurs, ou vice versa. L'individu doit alors naviguer entre ces identités pour former ses préférences et prendre des décisions.
 
La manière dont un individu se perçoit en termes de son identité de producteur par rapport à son identité de consommateur peut influencer son point de vue sur les politiques de libre-échange.  
 
* En tant que producteur : Si le travailleur peu qualifié en Suisse se perçoit principalement en tant que producteur, il pourrait voir le libre-échange comme une menace. C'est parce que l'ouverture des marchés à la concurrence étrangère pourrait conduire à une concurrence accrue pour son emploi, en particulier si des travailleurs peu qualifiés d'autres pays sont prêts à faire le même travail pour un salaire inférieur. Cela pourrait le conduire à s'opposer aux politiques de libre-échange.
* En tant que consommateur : En revanche, si le même travailleur se perçoit principalement en tant que consommateur, il pourrait voir le libre-échange d'une manière plus positive. C'est parce que le libre-échange peut conduire à une plus grande variété de biens et de services disponibles, ainsi qu'à des prix potentiellement plus bas en raison de la concurrence accrue entre les fournisseurs. Cela pourrait le conduire à soutenir les politiques de libre-échange.
 
Naoi et Kume ont étudié comment les identités de producteur et de consommateur influencent les attitudes à l'égard du libre-échange.<ref>Naoi, Megumi, and Ikuo Kume. "Explaining mass support for agricultural protectionism: Evidence from a survey experiment during the global recession." ''International Organization'' 65.4 (2011): 771-795.</ref> Leur recherche repose sur l'idée que les individus ont à la fois une identité de producteur et une identité de consommateur, et que ces identités peuvent être "activées" ou "désactivées" dans certaines situations, ce qui influence leur point de vue sur le libre-échange. Dans leurs expériences, ils ont présenté aux participants différentes situations économiques et politiques qui faisaient appel à leur identité de producteur ou de consommateur. Par exemple, une situation qui met l'accent sur la perte potentielle d'emplois dans l'industrie locale pourrait activer l'identité de producteur d'un individu, tandis qu'une situation qui met l'accent sur la baisse des prix des biens importés pourrait activer son identité de consommateur. Ils ont constaté que lorsque l'identité de producteur d'un individu était activée, il était plus susceptible d'exprimer des attitudes négatives à l'égard du libre-échange. En revanche, lorsque son identité de consommateur était activée, il était plus susceptible d'exprimer des attitudes positives à l'égard du libre-échange. Cela suggère que les attitudes à l'égard du libre-échange peuvent être fortement influencées par la manière dont les individus se perçoivent eux-mêmes et leur rôle dans l'économie, et que ces perceptions peuvent être influencées par des facteurs externes tels que les politiques gouvernementales et les discours politiques.


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L'idée derrière l'approche de Naoi et Kume est d'activer ou de rappeler à chaque individu sa propre identité de producteur ou de consommateur en leur présentant des images spécifiques avant de poser des questions sur le libre-échange. Pour le groupe de producteurs (groupe 1), ils pourraient montrer des images liées à la production, comme une usine, des ouvriers, ou des champs agricoles. Ces images pourraient rappeler aux individus leur propre expérience en tant que travailleurs et donc activer leur identité de producteur. Pour le groupe de consommateurs (groupe 2), ils pourraient montrer des images liées à la consommation, comme un centre commercial, des produits de consommation, ou une famille faisant des achats. Ces images pourraient rappeler aux individus leur propre expérience en tant que consommateurs et donc activer leur identité de consommateur. En fonction de l'identité qui est activée, les individus peuvent exprimer des attitudes différentes à l'égard du libre-échange. Par exemple, ceux qui se voient principalement comme des producteurs peuvent être plus préoccupés par la protection de l'emploi local et donc plus sceptiques à l'égard du libre-échange. D'autre part, ceux qui se voient principalement comme des consommateurs peuvent être plus intéressés par l'accès à des biens moins chers et donc plus favorables au libre-échange.
Pour activer les images, on active les images, un groupe 1 qui est le groupe de producteurs ou avant de poser la question on va leur montrer la première série d’images on peut clairement s’identifier à la condition d’un travailleur. Au groupe 2 on va agiter des images qui révèlent des activités des consommateurs des grandes surfaces, etc.


Les résultats trouvés sont que le soutien individuel au libre-échange est 13 points plus élevés pour les individus auxquels on a activé l’identité de consommateur par rapport au groupe de contrôle, et si on compare le groupe de producteurs et de consommateurs, le soutien individuel au libre-échange est 13% plus élevé parmi les consommateurs. Ces résultats sont intéressants et soulignent l'importance des identités et des perceptions dans la formation des préférences politiques et économiques. L'étude suggère que l'identité de consommateur, lorsqu'elle est activée, peut rendre les individus plus favorables au libre-échange. Cela pourrait être dû à la perception que le libre-échange entraîne généralement une baisse des prix et une plus grande variété de biens disponibles pour les consommateurs. En revanche, l'identité de producteur, lorsqu'elle est activée, pourrait rendre les individus plus préoccupés par la concurrence étrangère et l'impact potentiel du libre-échange sur les emplois locaux.
Les résultats trouvés sont que le soutien individuel au libre-échange est 13 points plus élevés pour les individus auxquels on a activé l’identité de consommateur par rapport au groupe de contrôle, et si on compare le groupe de producteurs et de consommateurs, le soutien individuel au libre-échange est 13% plus élevé parmi les consommateurs.


Notre perception de nous-mêmes - notre identité personnelle - peut fortement influencer nos opinions, attitudes et comportements. Dans le cas de l'économie et du commerce international, si on s'identifie principalement en tant que consommateur, on pourrait être plus enclin à soutenir des politiques de libre-échange, en raison des avantages potentiels en termes de coût des produits et de diversité des biens disponibles. Inversement, si on s'identifie principalement en tant que producteur ou travailleur, on pourrait être plus enclin à être sceptique ou hostile au libre-échange, en raison des craintes de la concurrence internationale et de la perte potentielle d'emplois. C'est donc un excellent exemple de la façon dont nos identités personnelles et nos perceptions de nous-mêmes peuvent influencer nos opinions et attitudes politiques et économiques.
On voit comment la projection de l’identité que l’on a de soi-même va affecter sa préférence par rapport au libre-échange dans ce cas.


L'identité sociale d'un individu, que ce soit en tant que producteur ou consommateur, est fortement influencée par ses interactions sociales et ses expériences quotidiennes. Les constructivistes soutiennent que nos identités, nos intérêts et nos préférences ne sont pas fixes ni innés, mais sont plutôt le produit de processus sociaux continus et dynamiques. Par exemple, une personne travaillant dans une industrie fortement touchée par la concurrence internationale pourrait développer une identité en tant que "producteur" et, par conséquent, avoir des préférences pour des politiques protectionnistes. Inversement, une personne qui bénéficie d'une grande variété de produits importés à des prix compétitifs pourrait développer une identité en tant que "consommateur" et, par conséquent, soutenir le libre-échange. C'est donc par nos interactions sociales et nos expériences de vie que nous formulons nos identités et déterminons nos préférences en matière de politiques publiques.  
On voit donc comment le rôle de l’interaction sociale avec l’importance accordée par les constructivistes qui est que l’identité sociale d’une personne en tant que producteur ou consommateur va être fortement dans l‘interaction sociale et dans la vie de tous les jours de l’individu. C’est de là que va ressortir son identité, ses intérêts et ses préférences véridiques.  


Selon cette théorie, les intérêts d'un individu ou d'un groupe ne sont pas simplement donnés ou déterminés par des facteurs externes, mais sont plutôt façonnés et modifiés par des interactions sociales. Cela signifie que nos convictions, nos valeurs, et nos préférences ne sont pas immuables. Elles peuvent évoluer et se transformer en fonction de nos interactions avec les autres et avec le monde qui nous entoure. Par conséquent, nos attitudes et nos comportements sont également sujets à changement. C'est un contraste marqué avec d'autres théories des sciences sociales et politiques, qui supposent souvent que les intérêts sont fixés et ne changent pas, ou qu'ils sont déterminés principalement par des facteurs matériels ou économiques. Le constructivisme, en revanche, accorde une grande importance à l'influence des idées, des valeurs, de la culture et des normes sociales sur la formation des intérêts et des comportements.
Dès lors, ses intérêts ne sont pas exogènes déterminés de manière extérieure, mais sont créés dans l‘interaction sociale qui est l’un des apports principaux du constructivisme.


= Forces et Faiblesses de l'Approche Idéelle en Science Politique =
= Points forts et points faibles de l'approche par les idées =
L'approche par les idées, souvent adoptée par les constructivistes, joue un rôle essentiel dans notre compréhension de la politique et de la société. Cependant, comme toutes les théories, elle a ses points forts et ses points faibles.


== L'accent sur la dimension idéelle et normative de l'action humaine ==
== Focalisé sur la dimension idéelle et normative de l'agir humain ==


L'un des principaux avantages de l'approche constructiviste ou axée sur les idées est sa capacité à prendre en compte la dimension idéelle et normative de l'action humaine. Cela implique d'analyser comment les idées, les croyances et les valeurs influencent les comportements et les prises de décision. Cela contraste avec certaines autres approches, telles que le réalisme ou le libéralisme en relations internationales, qui ont tendance à se concentrer davantage sur les intérêts matériels et les structures de pouvoir comme facteurs déterminants. Ces approches peuvent avoir tendance à considérer les idées comme relativement constantes ou secondaires par rapport aux intérêts matériels. Cependant, le constructivisme soutient que les idées et les normes peuvent changer au fil du temps et que ces changements peuvent avoir des effets importants sur la politique et la société. Cela peut aider à expliquer des phénomènes tels que les changements de politique, les mouvements sociaux, ou l'évolution des normes internationales. Néanmoins, il est important de noter que même si les idées sont importantes, elles interagissent souvent avec d'autres facteurs, tels que les intérêts matériels et les structures de pouvoir. Ainsi, une approche équilibrée devrait tenir compte à la fois des idées et de ces autres facteurs.
C’est un point souvent complètement négligé par les autres approches parce qu’elles pensent que les idées et les idéologies sont lentes à changer donc elles peuvent souvent être considérées comme constantes dans l'analyse. Ceci peut changer lorsque l’on considère les changements dans une temporalité plus grande-
Sur le court et le moyen terme, on s’attend à des idées et des idéologies constantes; dès lors, on ne va pas s’attendre à des changements.
Sur la longue durée, on s’aperçoit qu’il existe des changements idéologiques majeurs au niveau sociétal et au niveau des acteurs.  
L’illustration pourrait être un syndicat de travailleurs qui endosse une politique keynésienne et qui ne pourra pas du jour au lendemain prôner le libéralisme.


Lorsqu'on observe l'histoire et les tendances politiques et culturelles sur une longue durée, il est clair que les idées et les idéologies peuvent et ont subi des changements significatifs. Par exemple, considérons l'évolution des normes sociales et des idéologies sur des questions telles que les droits de l'homme, l'égalité des sexes, la démocratie, et l'environnement. Ces idées ont considérablement évolué au cours des derniers siècles, et ces changements ont eu des impacts majeurs sur les politiques et les pratiques à travers le monde. D'autre part, des idées et des croyances profondément enracinées peuvent être très résistantes au changement à court et moyen terme. Cela peut rendre les idées sembler constantes sur des périodes de temps plus courtes. C'est pourquoi il est important d'adopter une perspective à long terme lorsqu'on étudie l'évolution des idées et des idéologies. En même temps, il est également crucial de comprendre que les idées ne changent pas en vase clos - elles sont influencées par une multitude de facteurs, dont les conditions matérielles, les relations de pouvoir, et les événements historiques. Donc, une approche complète de l'analyse des idées devrait également prendre en compte ces dynamiques.
== Souligne le caractère artificiel socialement construit de l'intérêt, de l'économie et de la Nation ==
Cette approche va souligner le caractère artificiel des intérêts, de l’économie qui n’est pas détachée des normes sociales de la nation qui va donc montrer que ces intérêts sont socialement construits.  
De cette considération, découle que la notion générale avec laquelle cette approche travail et perçoit le changement historique est qu’il y a beaucoup de plus de marge de manoeuvre aux sociétés qu’on pense le croire et surtout si on est dans un cadre institutionnaliste qui souligne le path dependence qui circonscrit les directions en fonction des choix du passé.
Dans l’approche par les idées, les intérêts pour un groupe social ne sont pas fixés une fois pour toutes,  mais ils sont renégociables dans l’interaction sociale et la lutte sociale. C’est une conception assez élastique et malléable du développement historique.
Il en découle une considération du politique comme étant plastique, opposée à l’explication déterministe. La réalité sociale et politique est malléable parce que les intérêts ne sont pas fixes, car ils sont malléables par l'interaction sociale, par la délibération.
Ainsi, les individus peuvent évoluer, changer leurs préférences s'ils sont convaincus que d’autres objectifs sont valables contrairement à l'approche des idées qui est plus malléable.


Les organisations, y compris les syndicats, ont des idéologies et des croyances enracinées qui façonnent leur vision du monde et leur approche des questions politiques et économiques. Ces croyances sont souvent profondément intégrées dans la culture et l'identité de l'organisation, et elles ne changent pas facilement ou rapidement. Par exemple, un syndicat qui a longtemps soutenu les politiques keynésiennes - qui préconisent l'intervention de l'État dans l'économie pour stimuler la demande et combattre le chômage - n'adopterait pas facilement ou rapidement une idéologie néolibérale, qui préconise une intervention minimale de l'État et la libre concurrence. Cela ne signifie pas que le changement est impossible, mais il serait probablement lent et difficile, et nécessiterait une combinaison de facteurs, notamment des changements dans l'environnement économique et politique, une évolution des croyances et des attitudes parmi les membres du syndicat, et des leaders capables de promouvoir et de mettre en œuvre le changement.
== Aide à comprendre formation des préférences ==


== L'artificialité sociale de l'intérêt, de l'économie et de la Nation ==
Les intérêts ne sont pas déterminés de manière exogène par la structure économique et sociale, mais endogène, c’est-à-dire déterminée par l’interaction.
L'approche constructiviste en sciences sociales insiste sur l'idée que de nombreux aspects de notre réalité sociale, économique et politique sont le produit de constructions sociales plutôt que de phénomènes naturels ou inévitables.  
Les intérêts peuvent être assez facilement changés. Par exemple la délibération à l’intérieur d’un groupe ou la persuasion d’un leader peut amener à modifier la perception que les individus ont de leurs propres intérêts et préférences .
L’ontologie qui sous-tend le constructivisme est l’intersubjectivité à savoir les valeurs communes entre agents, c’est-à-dire les normes des acteurs.


L'idée de "l'intérêt" par exemple, qu'il soit personnel, économique ou national, n'est pas inhérente ou fixe. Elle est façonnée par les normes sociales, les idées dominantes, l'éducation, les expériences et d'autres facteurs. Les intérêts peuvent donc changer avec le temps à mesure que ces facteurs évoluent. De même, la notion d'"économie" et sa fonctionnement sont également influencées par une variété de constructions sociales, y compris les idées sur la valeur, le travail, la propriété, la justice, etc. Par exemple, la valorisation du travail salarié par rapport au travail non rémunéré (comme le soin des enfants ou des personnes âgées) est un produit de normes et d'idées sociales plutôt qu'une réalité inévitable. Enfin, la notion de "nation" elle-même est une construction sociale, qui a évolué au fil du temps et continue d'être débattue et redéfinie. La nation n'est pas une entité fixe ou naturelle, mais une idée qui est constamment construite et reconstruite à travers des discours, des symboles, des histoires et des politiques. En soulignant ces constructions sociales, le constructivisme offre un cadre pour comprendre comment les idées et les croyances façonnent notre monde et comment elles peuvent être remises en question et changées.
== Le défi (ordre empirique) est d’isoler les facteurs idéels des autres variables ==


L'approche constructiviste offre un éclairage différent sur la manière dont les sociétés évoluent et changent au fil du temps. Contrairement à certaines autres approches, comme l'institutionnalisme, qui insistent sur la manière dont les décisions passées (path dependence) limitent les options futures, le constructivisme met l'accent sur le rôle actif des idées, des normes et des croyances dans la création de nouvelles trajectoires. Selon cette perspective, même si les institutions, les traditions et les pratiques passées peuvent façonner et contraindre nos choix, elles ne déterminent pas entièrement notre avenir. Les idées et les croyances peuvent évoluer, se transformer et même se révolutionner, ouvrant de nouvelles voies pour le changement social, économique et politique. Par conséquent, le constructivisme suggère qu'il y a une marge de manœuvre plus grande pour le changement que ce que certains pourraient supposer. Par exemple, les idées sur les droits de l'homme ont considérablement évolué au cours des derniers siècles, transformant les sociétés de manière profonde. De même, les idées sur l'économie, le genre, la race, l'environnement et d'autres questions importantes continuent de se transformer, ouvrant de nouvelles possibilités pour l'avenir. Cela dit, il est également important de noter que le changement social peut être complexe et conflictuel. Les idées et les normes peuvent être résistantes au changement, et il peut y avoir des luttes de pouvoir autour de quelle version de la réalité est acceptée et promue. Le constructivisme offre des outils pour comprendre ces dynamiques et explorer comment le changement peut être facilité ou entravé.


Le constructivisme, en mettant l'accent sur le rôle des idées, normes et croyances dans la formation des intérêts et des identités des groupes sociaux, souligne également la manière dont ces intérêts et ces identités peuvent évoluer et se transformer au fil du temps et à travers l'interaction sociale. Par exemple, un groupe social pourrait initialement avoir un intérêt spécifique en matière économique ou politique, basé sur son expérience, son histoire, ses croyances et ses normes actuelles. Cependant, à travers l'interaction avec d'autres groupes sociaux, par l'exposition à de nouvelles idées ou de nouvelles circonstances, ou par la lutte pour le pouvoir et l'influence, ce groupe pourrait changer sa perception de ses intérêts. Cela peut également se produire à une échelle plus large, au niveau de l'ensemble de la société ou même à l'échelle internationale. Les sociétés elles-mêmes peuvent changer leurs perceptions de ce qui est dans leur intérêt, basé sur des évolutions dans leurs croyances, leurs normes et leurs idées collectives. Il est important de noter que cela ne signifie pas que les intérêts sont arbitraires ou qu'ils peuvent être modifiés à volonté. Ces transformations sont souvent le produit de processus sociaux complexes et parfois conflictuels. Mais cela souligne que les intérêts et les identités ne sont pas fixes et immuables, mais sont en partie le produit de processus sociaux dynamiques et en constante évolution.
La principale difficulté de cette approche est de pouvoir identifier un effet indépendant et autonome du rôle de l’idéologie et des idées sur le développement politique et les politiques. Il faut pouvoir démontrer que les idées ne sont pas forcément une arme utilisée par le groupe d’intérêt le plus puissant, dans ce cas elles n’auraient pas un pouvoir explicatif, mais elles auraient un rôle d’épiphénomène de l’influence des relations de pouvoir et en particulier les acteurs les plus puissants, mais vraiment de montrer que ces facteurs idéels ont une véritable autonomie dans l’explication.
 
L'approche constructiviste considère la réalité sociale et politique comme étant plastique et sujette à changement, en opposition aux approches plus déterministes qui considèrent que les intérêts et les comportements sont largement prédéterminés par des facteurs tels que la structure économique ou le système international. Dans la perspective constructiviste, les idées, les croyances, les normes et les valeurs jouent un rôle central dans la formation des intérêts et des comportements, ce qui signifie qu'ils peuvent être modifiés par le biais du dialogue, de la persuasion, de l'apprentissage social et d'autres formes d'interaction sociale. Cela donne lieu à une vision plus dynamique et complexe de la politique, où le changement est non seulement possible, mais est une partie intégrante du processus politique. Cependant, cela ne signifie pas que le constructivisme ignore les contraintes structurelles sur l'action politique. Au contraire, il reconnait que les acteurs politiques opèrent toujours dans un certain contexte structurel qui limite leurs options et influence leurs comportements. Mais ce qui distingue le constructivisme, c'est l'importance qu'il accorde au rôle des idées et des processus sociaux dans la formation et la transformation de ces structures.  
   
   
Dans le cadre constructiviste, les individus et les groupes ne sont pas simplement définis par des intérêts fixes et prédéterminés. Au contraire, leurs intérêts et leurs préférences peuvent évoluer et se transformer en fonction des idées, des croyances, des valeurs et des normes qui sont partagées et négociées dans leur contexte social. C'est pourquoi l'approche constructiviste souligne l'importance des processus tels que le dialogue, la persuasion et l'apprentissage social dans la formation des intérêts et des comportements. Ces processus permettent aux individus et aux groupes de reconsidérer et de réévaluer leurs préférences et leurs objectifs, et potentiellement d'adopter de nouvelles orientations si elles sont perçues comme étant plus valables, plus bénéfiques ou plus en accord avec leurs valeurs. Cela donne lieu à une vision plus dynamique et flexible de la politique, où le changement et l'adaptation sont vus comme des éléments fondamentaux du processus politique. Cela contraste avec les approches plus déterministes, qui tendent à voir les intérêts et les comportements comme étant largement fixés par des facteurs structurels tels que l'économie ou le système international.
Cox illustre ce qu’est un argument de type idéel puisqu’il va introduire comme variable indépendante idéelle la nécessité de la réforme qui est une construction sociale variant à travers les trois pays analysés  à savoir l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark en montrant que dans deux de ces trois cas il y a l’existence d’entrepreneurs politique qui vont avancer un tel discours qui va influencer des décideurs politiques en montrant comment un type de discours va être adopté par les syndicats des Pays-Bas alors qu’ils sont historiquement opposés à des mesures d’activation du marché du travail et qui montre cette formation et redéfinition des préférences des syndicats aux Pays-Bas.


== Contribution à la compréhension de la formation des préférences ==
= Synthèse des « 3I » =


Contrairement à d'autres cadres théoriques qui voient les préférences comme étant largement déterminées par des facteurs externes ou structurels (comme la position économique ou sociale d'un individu ou d'un groupe), l'approche constructiviste soutient que les préférences sont également formées et modifiées par des processus endogènes. Cela signifie que les préférences sont façonnées par l'interaction sociale, le dialogue, le débat, la persuasion, l'apprentissage et d'autres formes de communication et d'engagement. Cela inclut l'interaction avec des idées, des croyances, des valeurs et des normes partagées au sein d'un groupe ou d'une communauté, ainsi qu'avec des discours et des récits qui aident à donner un sens à l'expérience et à l'environnement social. De plus, l'approche constructiviste met en évidence le rôle de l'identité dans la formation des préférences. Les individus et les groupes ont généralement de multiples identités (par exemple, en tant que producteurs, consommateurs, citoyens, membres d'une ethnie ou d'une religion particulière, etc.), et ces identités peuvent influencer leurs intérêts et leurs préférences de différentes manières.
Pour conclure le débat sur les « 3I », il est souvent difficile d’isoler les effets indépendants, des intérêts, des institutions et des idées, mais c’est un travail qui est souvent possible et réalisable. C’est de nouveau dans cette perspective d’explications causales de s’atteler à cette tâche aussi afin de tirer des conclusions sur comment le monde fonctionne et comment il peut être changé tout comme les leviers à tirer pour faire des choix.
   
   
L'approche constructiviste ou basée sur les idées soutient que les préférences et les intérêts des individus ne sont pas figés, mais peuvent évoluer au fil du temps à travers des processus sociaux tels que la délibération, la persuasion, l'apprentissage social, et l'interaction avec les idées et les discours dominants. La délibération, par exemple, peut permettre aux individus de reconsidérer leurs points de vue en écoutant et en discutant avec d'autres personnes, en se confrontant à de nouvelles informations ou perspectives, ou en étant exposés à de nouveaux arguments. Cette interaction peut provoquer une réflexion et un réexamen des préférences et des convictions existantes. De même, la persuasion, en particulier lorsqu'elle est exercée par des leaders d'opinion ou des personnes ayant une autorité ou une influence, peut aussi modifier la perception que les individus ont de leurs propres intérêts. Cela peut se produire lorsque ces leaders présentent des arguments convaincants, communiquent des visions ou des valeurs attrayantes, ou établissent des normes de comportement ou d'attitude qui encouragent les individus à réévaluer leurs préférences. En somme, selon cette approche, les intérêts et les préférences des individus sont en partie le produit de processus sociaux dynamiques et peuvent donc changer en réponse à ces processus.
La deuxième considération peut proposer que la capacité explicative de ces différentes approches puisse varier, et cela en fonction de l’objet que l’on cherche à identifier et si ce que l’on souhaite expliquer est un changement de politique ou une inertie voir une continuité de certaines structures, institutions et politiques.  
   
   
L'ontologie qui sous-tend le constructivisme est centrée sur l'intersubjectivité, c'est-à-dire qu'elle est fondée sur les significations partagées, les normes et les valeurs communes, ainsi que les compréhensions partagées entre les acteurs sociaux. Le constructivisme soutient que ces éléments intersubjectifs constituent la réalité sociale et politique. Ce sont les normes, les valeurs et les croyances partagées qui façonnent la façon dont les individus interprètent le monde, définissent leurs intérêts et leur identité, et agissent en conséquence. Ces normes et valeurs ne sont pas fixes ou invariables, mais sont sujettes à la négociation, à l'interprétation et au changement à travers le processus social d'interaction et de communication. De cette manière, le constructivisme souligne l'importance du rôle des idées et de la culture dans la construction de la réalité sociale et politique.
Certaines personnes sont plus à même d’expliquer l’inertie constitutionnelle et ce serait l’institutionnalisme qui serait l’approche la mieux à même d’expliquer cela. Peut-être, l’approche par les intérêts est mieux à même d’expliquer les changements dans les institutions puisque les rapports de pouvoir entre acteurs et les institutions vont donc s’adapter à ces changements de relations de pouvoir.
 
== Le défi (ordre empirique) est d’isoler les facteurs idéels des autres variables ==
Finalement, l’approche par les idées joue souvent un rôle important pour expliquer comment des choix politiques sont faits lors de grands moments d’incertitudes qui suivent des moments de crises ; lorsque l’on redéfinit le contrat social d’une société, les effets de persuasion, du passé  historique et des analogies historiques, jouent un rôle important pour définir la nouvelle trajectoire et les nouvelles décisions à prendre. Dès lors que l’incertitude est grande, le pouvoir des idées et des idéologies joue un rôle important et a un pouvoir explicatif extrêmement fort.
 
Une des critiques les plus courantes du constructivisme est qu'il est difficile de mesurer l'influence directe et autonome des idées et des normes sur les résultats politiques. Alors que les facteurs matériels comme l'économie, les ressources, la population, la technologie, etc., peuvent être mesurés et quantifiés, il est beaucoup plus difficile de mesurer l'impact des idées et des normes. Cela peut poser des problèmes pour l'évaluation empirique des théories constructivistes. Par exemple, comment peut-on prouver de manière empirique que ce sont les idées et non les intérêts matériels qui ont motivé une certaine politique ou décision politique? Comment mesurer l'impact des idées sur le comportement des acteurs? En outre, le constructivisme est souvent critiqué pour sa tendance à surestimer le rôle des idées et des normes, au détriment des contraintes matérielles et structurelles. Néanmoins, malgré ces défis, le constructivisme offre une perspective précieuse qui met en lumière l'importance des idées, des croyances et des normes dans la politique mondiale. Il complète les autres approches qui se concentrent davantage sur les facteurs matériels et structurels, en fournissant une compréhension plus nuancée de la politique mondiale.
 
Il est essentiel de prouver que les idées ne sont pas simplement un instrument utilisé par les groupes d'intérêt les plus puissants. Dans un tel scénario, elles n'auraient pas de pouvoir explicatif propre, mais seraient plutôt un sous-produit de l'influence des relations de pouvoir, en particulier celles exercées par les acteurs les plus dominants. Il est crucial de montrer que ces éléments idéologiques ont une véritable autonomie dans l'explication des phénomènes politiques. 'est un défi de taille pour le constructivisme et l'approche axée sur les idées. Les chercheurs qui adhèrent à cette approche doivent démontrer que les idées et les normes ne sont pas simplement des outils ou des instruments utilisés par les groupes d'intérêt puissants pour atteindre leurs objectifs, mais qu'elles ont un pouvoir explicatif autonome et peuvent influencer les comportements et les résultats indépendamment des forces matérielles. Cela implique de prouver que les idées peuvent avoir un impact réel sur les politiques et les décisions, même en l'absence d'intérêts matériels directs. C'est un défi complexe, car il est souvent difficile de séparer les effets des idées de ceux des forces matérielles et structurelles. De plus, il est nécessaire de démontrer que les idées peuvent avoir un impact même lorsque les acteurs qui les défendent ne sont pas nécessairement les plus puissants sur le plan matériel. Cela implique de montrer comment les idées peuvent se propager et devenir dominantes même en l'absence d'un soutien matériel significatif.
 
Cox illustre un argument typiquement idéel en introduisant comme variable indépendante, la "nécessité de réforme". Cette dernière est une construction sociale qui varie entre les trois pays analysés : l'Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark.<ref>Cox, R. (2004), The Path-dependency of an Idea: Why Scandinavian Welfare States Remain Distinct. Social Policy & Administration, 38: 204-219. https://doi.org/10.1111/j.1467-9515.2004.00386.x</ref> Il montre que dans deux de ces trois cas, il y a des entrepreneurs politiques qui promeuvent un discours particulier, lequel va influencer les décideurs politiques. Il illustre comment un certain type de discours est adopté par les syndicats néerlandais, bien qu'ils aient historiquement été opposés aux mesures d'activation du marché du travail. Cette démonstration illustre la formation et la redéfinition des préférences des syndicats aux Pays-Bas.


= Annexes =
= Annexes =
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